Edition 6e

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FACEBOOK LaRotonde TWITTER @LaRotonde WEB www.larotonde.ca Volume LXXXIII N 0 6 YOUTUBE La RotondeVideo - Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa - BYE BYE HARPER DOSSIER ÉLECTION

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V o l u m e L X X X I I I N 06

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- L e j o u r n a l i n d é p e n d a n t d e l ’ U n i v e r s i t é d ’ O t t a w a -

BYE BYE

HARPER

DOSSIER ÉLECTION

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Un discours paternaliste rôde : « vous devez voter ». On lance de gros mots : responsabilités sociales, valeurs dé-mocratiques, devoirs citoyens. Mais quelles sont vraiment les forces et les lacunes du vote?

Le mérite du non-vote

Le discours pour le vote repose trop souvent sur des stéréotypes mépri-sables. Les gens qui ne votent pas, fait-on croire, sont soit paresseux et mal informés, ou ils ont de mauvaises priorités et aucun sens de l’engagement politique. Bref, on devrait avoir honte de ne pas voter. Même Rick Mercer, lors d’une entrevue à CBC, avoue que « peut-être qu’on humilie les gens pour qu’ils votent, je ne sais pas. Mais tant qu’ils votent, je m’en fiche. »

Toutefois, dans le cas des jeunes, les statistiques contredisent ces platitudes. Moins de 40 % des jeunes votent (com-paré à plus de 70 % des 35 ans et plus), mais ils sont de loin les plus engagés po-litiquement. Les jeunes, plus que tout autre groupe, participent à des mani-festations, boycottent des produits pour des raisons éthiques et revendiquent le changement de mille et une manières.

Ces activités politiques entrent souvent en conflit avec la démocratie repré-sentative. En effet, plusieurs courants libertaires ou de gauche argumentent contre la participation aux élections parce qu’en déléguant sa voix à un re-présentant, on est amené à démission-ner de la vie politique, à abandonner ses prérogatives et à laisser les politiciens gérer nos intérêts on ne sait trop com-ment. C’est un fling avec la politique, une fois chaque quatre ans.

Le non-vote – actif ou passif – est aus-si un geste politique. Si l’on vote, c’est qu’on se sent interpellé par un senti-ment politique, justifié ou non. « Ils sont tous pareils », « ça ne changera rien », « le système est défectueux » sont tout autant des sentiments politiques. Le non-vote est ainsi un vote contre l’en-tièreté du système. C’est une attaque à la légitimité de la machine politique.

Un fling politiqueDIDIER PILON ET GHASSEN ATHMNI

é d i t o r i a ls e c t i o n

Didier [email protected]

Le mérite du vote

Si les jeunes ne se sentent pas interpellés par le système, c’est dans une certaine mesure parce que les partis achètent les votes et que les jeunes ne reçoivent rien.

La classe moyenne et la famille. C’est tout ce qu’on entend! Regardez les bud-gets. Quand on ne parle pas du niqab, on parle des soins de santé, des gar-deries, des foyers à deux salaires, des propriétaires de petites entreprises, et cetera. On murmure à peine au sujet de l’accès à l’éducation et de l’entrée dans le milieu du travail. Pourquoi?

Les politiciens prêchent pour leur pa-roisse : les 35 ans et plus qui votent plu-tôt que les 25 ans et moins qui voteront peut-être. C’est un cercle vicieux. Pour que les jeunes votent, les politiciens doivent s’intéressent à eux. Mais pour que les politiciens s’intéressent aux jeunes, ils doivent voter.

Même si le discours et la pratique des partis politiques convergent un peu trop souvent, il ne faut pas oublier que ces derniers ne doivent leur existence qu’aux divergences d’intérêts entre cer-taines classes sociales. Il en découle na-

turellement des divergences qui, selon les circonstances, peuvent changer la donne pour plusieurs groupes. Si l’on s’intéresse à l’impact des décisions poli-tiques sur la vie des citoyens, il n’est pas difficile de distinguer lesquels créent le plus de dommages.

En fin de compte, le système s’en câlisse d’être légitime. Au contraire, l’élite di-rigeante est parfaitement heureuse de négliger les jeunes pour autant que ça serve ses intérêts. Nous pouvons nous retirer du processus politique, mais il ne faut pas s’attendre à ce que les grosses compagnies en fassent autant. Ils ont beaucoup trop de privilèges et d’intérêts à protéger. Quand la gauche n’est pas là, la droite danse.

Une mission claire

Dans l’absolu, il y a certes de bonnes raisons de voter et de bonnes raisons de s’abstenir. Mais nous sommes dans l’immédiat. Le pays fait face à une crise : 10 ans de Harper. Cette crise a fait des ravages sur tous les fronts :

• Le gouvernement Harper n’a qu’empiré la condition des femmes :

75 % des bureaux de la Condition féminine fermés; le financement du Programme de contribution sur la santé des femmes éliminé; la vio-lence contre les femmes négligée. Les Conservateurs ont même voté contre l’équité salariale!

• Le mépris des femmes se mêle au ra-cisme. Plus d’un millier de femmes autochtones disparues ou assas-sinées et le gouvernement Harper refuse d’ouvrir une commission d’enquête. Les projets de loi islamo-phobes se multiplient : C-51, la loi sur les pratiques culturelles barbares, les certificats de sécurité, et cetera.

• Le rendement économique n’a ja-mais été pire. Deux récessions sous un seul premier ministre. La dette étudiante et le chômage chez les jeunes n’ont jamais été aussi élevés et l’inégalité des revenus n’a jamais augmenté si vite.

• Les Conservateurs ont éviscéré presque toutes les mesures qui pro-tégeaient l’environnement. Ils ont bloqué l’évaluation écologique de plus de 3000 projets, menti ouver-tement au sujet des émissions de gaz à effet de serre et muselé nos scien-tifiques. Presque 2,5 millions de lacs et de rivières ont perdu leur protec-tion. Plus de 80 % de la vie aqua-tique est à risque d’extinction. Le Canada est le seul pays à s’être retiré du Protocole de Kyoto. Tout ça pour accommoder des pipelines!

Dans le cadre d’une stratégie politique à plus long terme, le vote doit être ap-préhendé pour ce qu’il est : une action ponctuelle qui permet de réaliser une mission donnée. Il ne fournit aucune transcendance et aucune valeur autre que celle de son action sur les forces en présence. Par conséquent, le non-vote est de la même nature.

Ce 19 octobre, il sera impossible de sa-voir dans quelle mesure les autres partis changeront vraiment les choses. On ne sait peut-être pas ce qui marchera, mais on sait très bien ce qui ne marche pas. Il n’y a qu’une manière de se débarrasser d’Harper : un vote à la fois.

D O S S I E R É L E C T I O N S F É D É R A L E S

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A C T U A L I T É Ss e c t i o n

Frédérique [email protected]

Étudiants : comment voter ?

Chez tes parents

Quel endroit considères-tucomme ton domicile?

Ton adresse durant tes études

Es-tu inscrit auprès d’Élections Canada à cette adresse? non

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Sais-tu où voter?non

Consulte ta carte d’électeur, ou vas sur

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As-tu les bonnes pièces d’identité? passûr

Consulte la liste des pièces acceptées sur election.ca

oui

oui

votezle 19 octobre

à votre lieu de scrutin

statistiques

Résultats des dernières élections

Conservateur (24 %)

NPD (18,5 %)

Libéral (11,5 %)

Bloc Québecois (3,5 %)

Vert (2,5 %)

Abstention (39 %)

Lors des dernières élections, 24 % des électeurs éligibles ont voté pour

le Parti conservateur.

5,7 millions 5,8 millions

Électeurs(18-30 ans)

Électeursconservateurs

en 2011

Le poids des jeunes électeurs

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D O S S I E R É L E C T I O N S F É D É R A L E S

Le Parti conservateur du Canada :

• Veut investir 400 millions de dollars dans l’éducation et la formation professionnelle des communautés des Premières Nations, Métis et Inuits.

• Créera des crédits d’impôt pour les frais de scolarité, les bourses et les manuels scolaires.

Le Parti libéral du Canada :• Augmentera le plafond de la

bourse canadienne pour les étudiants à faible revenu, qui passerait à 3000 $/an pour les étudiants à temps plein et 1800 $ /an pour ceux à temps partiel.

• Accordera une subvention de 2,6 milliards de dollars pour l’éducation dans les communau-tés des Premières Nations d’ici 2019, dont 50 millions pour les études postsecondaires.

Le Nouveau Parti démocratique :• Investira 250 millions de dollars

pour financer des bourses étu-diantes.

• Éliminera les intérêts sur les prêts étudiants.

• Versera 600 millions de dollars pendant 8 ans pour l’éducation des peuples autochtones.

Le Parti vert du Canada :• Prévoit fournir plus de bourses

étudiantes.• Effacera les dettes étudiantes de

plus de 10 000 $.• Annulera les frais de scolarité

pour ceux et celles qui en dé-montrent le besoin financier, puis pour tous les étudiants d’ici 5 ans.

Éducation

Le Parti conservateur du Canada :

• Est fermement opposé à la léga-lisation de la marijuana.

• Sur recommandation de l’Asso-ciation canadienne des chefs de police, considère de permettre à la police de donner des amendes aux personnes arrêtées avec pos-session au lieu de déposer des accusations criminelles.

Le Parti libéral du Canada :

• Prévoit réglementer et limiter l’ac-cès à la marijuana et élaborer des lois plus strictes pour mieux punir quiconque fournirait cette drogue à des mineurs, conduirait un véhi-cule après en avoir consommé ou en aurait fait la vente en dehors du cadre législatif.

• Taxera les ventes afin de rediri-ger les revenus hors de la portée des organisations criminelles.

Le Nouveau Parti démocratique :

• Décriminalisera la possession de petites quantités de marijuana et considèrera l’amnistie pour les personnes anciennement condamnées.

Le Parti vert du Canada :

• Supprimera la marijuana de la liste des drogues.

• Légalisera et taxera la marijuana en espèrant tirer 5 milliards de dollars du commerce légal d’ici 5 ans.

• Établira la vente de marijuana à usage thérapeutique ou à usage personnel aux adultes, par l’en-tremise de points de vente auto-risés.

Marijuana

Le Parti conservateur du Canada :

• Réduira les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30 % par rapport à 2005 d’ici 2030.

• Continuera l’expansion des oléo-ducs et l’exploitation des res-sources fossiles.

Le Parti libéral du Canada :

• Mettra en place un plan panca-nadien de lutte contre les chan-gements climatiques, après la Conférence de Paris sur le climat en 2015.

• Établira un accord nord- américain en matière d’environ-nement.

• Accordera 200 millions de dol-lars en subventions pour les technologies vertes.

Le Nouveau Parti démocratique :

• Réduira les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 80 % par rapport à 1990 d’ici 2050.

• Mettra en place des taxes pour réduire la pollution et investir davantage dans les énergies re-nouvelables.

• Rétablira la protection des lacs, rivières et forêts.

Le Parti vert du Canada :

• Réduira les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 80 % par rapport à 1990 d’ici 2050.

• S’opposera aux oléoducs et à l‘ex-ploitation des sables bitumineux.

• Éliminera les subventions à l’industrie de l’énergie fossile et travaillera avec les Premières Nations pour le développement des ressources durables.

Environnement

La campagne pour cette 42e élection fédérale aura été la plus longue de l’histoire canadienne et, de fait, elle aura été l’une de celles où les promesses électorales auront été les plus abondantes! La Rotonde a choisi de s’intéresser à six enjeux en particulier et de confronter les plateformes des grands partis canadiens à leur sujet.

Liste de la semaine

Six enjeux de la campagne électorale

CLÉMENCE LABASSE ET KATLINE RACINE

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Le Parti conservateur du Canada :

• Pas de nouvelle promesse pour les communautés de langues officielles en situa-tion minoritaire (CLOSM). Le gouvernement conservateur renouvèlera la feuille de route d’1,1 milliard de dollars, en appli-cation depuis 2013.

• A répondu en anglais au ques-tionnaire bilingue du maire Watson qui portait sur les enjeux importants pour la capitale.

Le Parti libéral du Canada :

• Élaborera un nouveau plan pour les minorités linguistiques, sans autres précisions.

• Mettra sur pied un service en ligne gratuit d’apprentissage et de maintien du français et de l’anglais comme langue seconde.

• Déversera un financement an-nuel de 150 millions de dollars à CBC et Radio-Canada.

• Exigera que les juges nommés à la Cour Suprême puissent s’ex-primer dans les deux langues officielles.

Le Nouveau Parti démocratique :

• Instaurera un plan d’action ex-haustif qui vise à favoriser l’im-migration dans les collectivités.

• Exigera que les juges nommés à la Cour Suprême puissent s’ex-primer dans les deux langues officielles.

• Améliorera le soutien des CLOSM en indexant le finance-ment de la Feuille de route des langues officielles.

• Défendra le droit de travailler en français dans les entreprises de juridiction fédérale au Québec.

Le Bloc Québécois :

• Militera pour l’indépendance et la souveraineté de la nation québécoise.

• N’avance aucune promesse pour le reste des Francophones au Canada.

francophonie

Le Parti conservateur du Canada :

• Renouveler le mandat de la Commission de la santé men-tale du Canada (CSMC) en 2017; encourage la CSMC à collaborer plus étroitement avec le Centre canadien de lutte contre l’alcoo-lisme et la toxicomanie.

• Organisera avec la CSMC des programmes de prévention du suicide.

Le Parti libéral du Canada :• Augmentera l’offre des services

de santé mentale de première qualité, notamment pour les an-ciens combattants et premiers intervenants.

• Offrira un allocation de 20 mil-lions de dollars pour la création de deux centres d’excellence en soins pour les anciens com-battants, dont un spécialisé en santé mentale.

Le Nouveau Parti démocratique :• Mettre sur pied des fonds d’in-

novation de 100 millions de dol-lars, sur quatre ans, dédié à la santé mentale des jeunes et des fonds additionnel de 20 millions pour prévenir le suicide dans les collectivités à risque.

• Offrira 165 millions de dollars pour améliorer le traitement des anciens combattants aux prises avec un trouble de santé mentale.

Le Parti vert du Canada :• Renouvellera le mandat de la

CSMC pour dix ans.• Travaillera avec les provinces,

les Premières Nations et les Inuits afin de concevoir une stra-tégie de santé mentale durable.

santé MENTALE

Le Parti conservateur du Canada :

• Reconnaitra plus des qualifica-tions professionnelles des nou-veaux arrivants et facilitera les recours économiques pour les immigrants.

• Accueillera 10 000 réfugiés iraquiens et syriens sur une pé-riode de 4 ans

• Défendra l’utilité de la loi C-24, la Loi renforçant la citoyenneté canadienne, pour des raisons de sécurité nationale. La loi rend plus facile la révocation de la citoyenneté d’immigrants de première génération.

Le Parti libéral du Canada :

• Raccourcira le processus de de-mande de citoyenneté. Réduira le temps d’attente lié à l’obten-tion de visas.

• Annulera les dispositions concernant la citoyenneté de se-conde classe de la Loi C-24.

• S’engage à prendre des mesures pour répondre à la crise des ré-fugiés en permettant l’entrée de 25 000 réfugiés.

Le Nouveau Parti démocratique :

• Adoucira les modalités du test de citoyenneté et reconnaitra plus des qualifications profes-sionnelles des immigrants.

• Annulera la loi C-24 et propose-ra de nouvelles modifications à la Loi sur la citoyenneté.

• S’engage à accepter un plus grand nombre de réfugiés. Mo-difications au système de santé offert aux réfugiés.

• Accueillira 10 000 réfugiés sy-riens d’ici décembre prochain pour un total de 46 000 sur une période de 4 ans.

Le Parti vert du Canada :

• Accordera des subventions aux provinces pour la formation et l’intégration des nouveaux arri-vants.

• Mettra en place des mesures plus strictes contre la traite illé-gale de personnes.

• Prévoit l’annulation de la loi C-21.

• Souhaite accueillir 25 000 réfu-giés et créer le statut de « réfu-giés environnementaux ».

immigration

D O S S I E R É L E C T I O N S F É D É R A L E S

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Alexandre Brouzes Sciences commerciales (finance)

Raison de voter : « Si les jeunes ne votent pas, c’est un gros pourcentage de la population qui ne vote pas. Ça l’a des grands effets sur nous et puis si l’on ne prend pas une bonne approche maintenant, ces effets néga-tifs vont être multipliés. »

Enjeux importants : La santé de l’économie canadienne.

Pour qui ne voteriez-vous pas : « Je ne vais pas voter pour les Libéraux parce qu’ils sont contre les échanges transcanadiens. D’un point de vue financier, le fait qu’ils s’opposent à augmenter les TFSA [Comptes d’épargne libre d’impôt] qui sont importants si on veut vraiment investir dans nos infrastructures. »

Bruno Cianni Directeur du Centre de mentorat de la

Faculté des sciences sociales

Raison de voter : « C’est le seul temps qu’on peut vrai-ment exercer la vraie démocratie, c’est le temps pour nous de choisir qui va prendre le pouvoir. »

Enjeux importants : La santé, l’éducation et la réputa-tion du Canada au large.

Pour qui ne voteriez-vous pas : « Je ne pense pas voter pour les Conservateurs. C’est le temps d’avoir plus d’ouverture d’esprit, un meilleur dialogue et une meilleure écoute. Cer-taines valeurs des Conservateurs sont correctes d’un point de vue économique, mais je n’aime pas que l’image que le parti projette et la froideur du premier ministre. »

Anna NiemanPsychologue

Raison de voter : « C’est la première fois que je vais pouvoir voter, alors j’ai vraiment hâte. Beaucoup de gens croient qu’il faut du changement au niveau du gouvernement et c’est pour ça que je crois qu’on de-vrait voter. »

Enjeux importants : L’égalité de tous et la sécurité col-lective.

Pour qui ne voteriez-vous pas : « Je ne vais proba-blement pas voter pour les Conservateurs. Ça fait trop longtemps qu’ils sont à la tête du gouvernement et la route qu’ils ont empruntée est juste terrible. »

Braydon Hall Biologie

Raison pour voter : « Étant jeunes, nous serons pris avec les conséquences des politiques du gouverne-ment, alors c’est bon d’avoir notre mot à dire. »

Enjeux importants : Les changements climatiques et le financement accordé à la recherche scientifique.

Pour qui ne voteriez-vous pas : « Le Parti conserva-teur, surtout parce qu’il coupe de plus en plus de finan-cement dans le domaine de la science. »

Caylie McKinlayScience politique et communication

Raison pour voter : « C’est le seul moment où je peux faire une interjection dans l’élaboration des politiques. J’ai vu beaucoup de changements politiques dans les dernières années qui selon moi ne représentent pas les valeurs canadiennes. »

Enjeux importants : La dette étudiante et les problèmes touchant les communautés marginalisées, comme les autochtones.

Pour qui ne voteriez vous pas : « Je ne vais définitivement pas voter pour les Conservateurs, pas aujourd’hui et proba-blement jamais de ma vie. Ça ne me dérange pas vraiment quel parti de la gauche sera élu, mais je ne me vois pas voter pour les Conservateurs, car ils ne sont pas en mesure de bien me représenter en tant que femme queer. »

Vicky Gauthier

Théâtre

Raison pour voter : « C’est important pour moi en tant que femme, parce que les femmes se sont battues tel-lement longtemps pour acquérir ce droit, alors je crois qu’il faut l’utiliser à son plein potentiel. »

Enjeux importants : L’éducation et la santé.

Pour qui ne voteriez vous pas : « Je n’ai aucune idée pour qui je vais voter ou ne pas voter, alors cette ques-tion reste sans réponse. »

Vox Pop : Élections fédérales 2015

D O S S I E R É L E C T I O N S F É D É R A L E S

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Nira Dookeran du Parti vert a décroché les cris les plus enthousiastes jeudi der-nier, lors du débat des représentants de la circonscription d’Ottawa-Vanier, qui se déroulait à l’Agora du Centre univer-sitaire de l’Université d’Ottawa. Alors qu’Emilie Taman du NPD a reçu sa part d’acclamations, Christian Legeais du Parti marxiste-léniniste et Mauril Bélanger du Parti libéral sont passés sous le radar. Un retour sur les questions importantes.

La dette étudiante

La question des frais de scolarité a divisé les candidats en deux fractions : les Libé-raux et le NPD, qui veulent investir da-vantage dans l’éducation postsecondaire, et le Parti vert et marxiste-léniniste qui poussent pour la gratuité scolaire.

Bélanger a proposé d’augmenter de 50 % la bourse canadienne pour les étudiants à temps plein, de 2000 à 3000 $, et de ne pas imposer d’intérêts sur les prêts étu-diants fédéraux si les étudiants gagnent moins que 25 000 $ par année. Toutefois, il a affirmé ne rien pouvoir faire en ce qui concerne les frais de scolarité puisque « l’éducation revient aux provinces ».

Taman s’est inscrite dans la même ten-dance, promettant 250 millions de dollars de plus en prêts fédéraux, et proposant d’éliminer entièrement l’intérêt sur ceux-ci.

Au plaisir de la foule, Dookeran s’est ex-primé clairement : il faut abolir les frais de scolarité avant 2020 et établir un plafond de

10 000 $ à la dette étudiante en augmentant le taux d’imposition aux sociétés à 19 %.

« L’excuse ‘c’est aux provinces’ est du non-sens », a-t-elle déclaré. « Les transferts fé-déraux aux provinces, qui ont été coupés autant par les Libéraux que par les Conser-vateurs, sont là pour ça ».

Minorités marginalisées

Plusieurs sujets ont été abordés, comme la violence sexuelle subie par les femmes sur le campus, les femmes autochtones dispa-rues ou assassinées, la violence policière envers la communauté noire et l’islamo-phobie du Projet de loi C-51.

La position de Dookeran se résume en deux points : plus d’éducation préventive et des conséquences punitives strictes. Taman a apporté des nuances plus structurelles qui traitent de la violence et du racisme comme des problèmes systémiques. De son côté, Bélanger a esquivé plusieurs questions, par-lant par exemple du niqab alors qu’interrogé sur le profilage racial à Ottawa.

Dookeran et Taman étaient d’accord sur plusieurs points, comme leur opposition au Projet de loi C-51. « Il y a des éléments du Projet C-51 », a contesté Bélanger, « qui protègent les citoyens canadiens. Toute-fois, les Libéraux réviseront le Projet dans les 100 premiers jours au pouvoir. »

Legeais a critiqué que le Projet mène à l’exportation et à la torture de citoyens canadiens et de réfugiés. « Les Libéraux ont appuyé tous les projets de loi qui bri-ment les droits des minorités par la peur du terrorisme, y compris la Loi sur les pratiques culturelles barbares. »

DIDIER PILON

Les verts écrasent les libéraux sur le campus

Débats électoraux

Trois candidats et une chaise vide. Voilà ce qu’il y avait sur la scène du Musée des beaux-arts du Canada, le 25 sep-tembre dernier, à l’occasion d’un débat organisé pour les candidats de la cir-conscription d’Ottawa-Centre. Le candi-dat conservateur absent a expliqué ne pas vouloir s’exprimer dans des débats touchant des enjeux communautaires, dans ce cas-ci LGBTQ+.

Devant une salle comble, Catherine McKenna (Libéral), Tom Milroy (Parti vert), et le candidat sortant, Paul Dewar (Nouveau Parti démocratique), ont dé-battu pendant près d’une heure des pro-blématiques LGBTQ+, dans le cadre du festival de cinéma One World.

Les candidats ont entre autres parlé de l’itinérance chez les jeunes de la commu-nauté, ainsi que du projet de loi C-279, passé à la Chambre des communes, qui vise à interdire la discrimination liée au genre, à l’identité ou à l’orientation sexuelle, mais abattue au Sénat. Ils ont également discuté de la question des ré-fugiés, des demandeurs d’asile, et de la décriminalisation liée au VIH/SIDA.

Tous les candidats ont exprimé la volonté d’agir et de faire plus pour résoudre les problèmes auxquelles font face la com-munauté LGBTQ+.

Une seule question aura été posée en fran-çais de tout le débat, question à laquelle Tom Milroy s’est retrouvé dans l’incapa-cité de répondre. Catherine McKenna a, quant à elle, décidé de faire sa déclaration de conclusion dans les deux langues.

Si aucun réel vainqueur ne s’est distingué, il y a cependant eu un perdant, par élimi-nation, le candidat conservateur Damian Konstantinakos, qui ne s’est pas présenté pour le débat.

Interrogé par le quotidien Métro, le porte-parole de l’intéressé a justifié l’ab-sence du candidat en pointant du doigt le caractère communautaire et trop spéci-fique du débat. Une autre personne tra-vaillant pour Konstantinakos a expliqué qu’il avait eu un conflit d’horaire.

Contacté par La Rotonde, le candidat conservateur n’aura répondu à aucune de nos questions, autant sur sa plateforme électorale que sur les enjeux LGBTQ+.

Pour plus de détails, l’entièreté du débat a été retranscrite en ligne par le magazine DailyXtra, en anglais.

CLÉMENCE LABASSE

Une chaise vide pour les conservateurs au débat LGBTQ+

Les candidats conservateurs invisibles

De nombreux débats ont été organisés ces dernières semaines dans la région de la capitale nationale, mais peu de candidats conservateurs ont répondu à l’appel des citoyens. Lors de dé-bats tenus pour les candidats de Ottawa-Sud, Ottawa-Vanier, Ottawa-Centre, Orléans et Hull-Aylmer, aucun candidat conservateur ne s’est présenté. Le lundi 5 octobre, lors d’une rencontre organisée par le maire d’Ottawa à l’hôtel de ville, pas un seul des neuf candidats conservateurs de la région de la Capitale n’est venu représenter son parti.

La tendance se retrouve un peu partout à travers le pays. Par exemple, les candidats Pierre-Thomas Asselin de Québec et Joe Daniel de Toronto ont ouvertement dit qu’ils refuseraient de donner la moindre entrevue jusqu’au 19 octobre.

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

PHOTO : ANTOINE SIMARD-LEGAULT

D O S S I E R É L E C T I O N S F É D É R A L E S

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Financée par la Chaire de recherche Jean-Luc Pepin, la campagne ivote-Je-Vote rassemble l’ensemble de la commu-nauté politique et plus précisément les étudiants, et les amène à s’exprimer sur des panels de discussion.

Sara Minaeian, étudiante en science po-litique et en administration publique et organisatrice des activités, explique que la campagne a été mise en place pour que les jeunes et les étudiants rencontrent des personnalités politiques, des cher-cheurs et des penseurs importants.

« Nous organisons des discussions au-tour des problèmes que l’on a présen-tement au Canada. Par exemple, nous avons eu des panels de discussion sur le vote des jeunes, sur les services de santé, sur l’environnement, sur les femmes en politique, sur l’économie, et cetera. Tout est d’ailleurs accessible en ligne sur le site de iVote-JeVote », explique Minaeian.

Depuis ses débuts, la campagne a réuni les foules devant le mur vert du Pavil-lon des sciences sociales, notamment pour un débat national télévisé entre les chefs de trois partis fédéraux, soit Jus-tin Trudeau (Libéral), Thomas Mulcair (Nouveau Parti démocratique) et Eliza-beth May (Parti vert), ainsi que Michael Chong, qui était député pour le Parti conservateur en 2014.

Cette année, trois séries de conférences ont été organisées. La première a eu lieu en hiver 2015 et portait sur les femmes en politique. Kathleen Wynne, pre-mière ministre de l’Ontario, était l’invi-tée d’honneur de l’évènement.

DAVID BEAUDIN HYPPIA

why it matters

« Amener la politique au 21e siècle »

Comprendre les dessous des budgets gouvernementaux pourrait être qualifié de mission impossible par certains. C’est toutefois le mandat que s’est donné l’or-ganisme étudiant non-partisan à but non lucratif Why it Matters.

Le but de Why It Matters est assez ambi-tieux. L’organisation œuvre à la création

d’un site Web qui permettra aux Canadiens de connaître les dépenses publiques des trois paliers gouvernementaux, en inscri-vant des informations personnelles comme le code postal, la situation familiale, l’âge et le revenu. La plateforme tiendra compte de ces informations pour ainsi fournir un compte rendu de la manière dont leurs taxes et impôts sont et seront dépensés par l’État.

La création de la plateforme, qui devrait être lancée dans quelques mois, a nécessi-té une collaboration avec plusieurs politi-

YASMINE MEHDI

iVote-jeVote

Rendre la politique accessible à tous

ciens, lesquels se sont montrés très coopé-ratifs, selon les dires de Patricia Chehade, étudiante en Juris Doctor et science poli-tique et membre de Why It Matters.

Mme Chehade rajoute également qu’ « [on] est rendu à un point où les politiciens veulent aussi faciliter la compréhension du budget, qui est très complexe en ce mo-ment puisqu’on ne sait pas précisément où l’argent termine ».

À l’aube des élections, l’organisme dit ne pas souhaiter se pencher directement sur

les plateformes des partis, mais plutôt sur l’éducation civile. Des vidéos sont d’ail-leurs disponibles sur YouTube et couvrent plusieurs aspects, comme comment voter ou bien encore quel rôle joue un membre parlementaire.

Lorsqu’interrogée sur ses souhaits pour le futur de Why It Matters, Chehade a dit vouloir « amener la politique au 21e siècle ». Un objectif de modernité qu’elle juge im-possible sans la participation des jeunes, qui ne sont malheureusement pas toujours au rendez-vous.

Dans le cadre de la seconde édition, une conférence sur la politique de l’envi-ronnement s’est déroulée cet été, suivie d’une conférence portant sur les poli-tiques publiques cet automne. Plusieurs personnalités se sont déplacées pour l’occasion, dont l’environnementaliste David Suzuki, le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, et Roy

Romanow, ancien premier ministre de la Saskatchewan.

Le but de cette initiative est de rendre le monde de la politique plus accessible. Toutes les présentations et conférences étaient offertes gratuitement.

« On organise cela sur les campus en es-

pérant que cela engage les étudiants qui vont voter pour la première fois et qui trouvent que la politique est lourde et en-nuyante. On veut leur faire connaître les enjeux importants avec des discussions accueillantes », explique l’organisatrice.

La prochaine édition aura lieu en hiver 2016.

PHOTO : COURTOISIE

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Libérer les sciences

La chasse aux sorcières contre la science à son paroxysme

Le mardi 6 octobre dernier se tenait le col-loque « Libérer les sciences », une initiative de l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s (GSAÉD) et d’Evidence for Democracy (E4D). Les panélistes, tout en rappelant l’im-portance de la science dans les prises de décisions politiques, ont montré comment le gouvernement actuel ne favorisait pas l’ex-pression ou l’initiative scientifique.

La politique du business scienti-fique du gouvernement

Pour Robert Ramsay, agent profession-nel de l’Association canadienne des pro-fesseures et professeurs d’université, la science au Canada est minée par un sous-fi-nancement fédéral et par une « stratégie instrumentaliste et mercantiliste » prônée par le gouvernement actuel.

Ramsay est catégorique. « Après huit ans, cette stratégie a échoué », explique-t-il, en rappelant l’importance de l’ouverture d’un bureau parlementaire pour les scientifiques.

Le gouvernement Harper s’est montré hos-tile envers la science, notamment en abolis-sant le recensement national, en coupant les budgets des organismes environnementaux ou en limogeant des scientifiques fédéraux. Pour Ramsay, c’est l’économie « bulldozer » qui doit passer avant toute chose, au risque de prendre des décisions erronées.

Pour Christina Muehlberger, porte-parole du Caucus national des 2e et 3e cycles de la Fédération canadienne des étudiants et étudiantes, l’éducation postsecondaire subit elle aussi les désavantages de cette même commercialisation. Les dernières années ont vu une hausse de l’endettement étudiant, qui fluctue maintenant entre les 4 100 $ et 26 000 $.

L’éducation est « sous financée et dévaluée, elle est en matière de recherche financée par

BONI GUY-ROLAND KADIOl’agenda à court terme des industries privées et du gouvernement » dit-elle. Ainsi, le Ca-nada est passé du 18e au 26e rang pour ce qui est de l’innovation scientifique.

La science : entre marginalisation et mépris

Katie Gibbs, directrice de l’E4D, constate que le gouvernement ignore les avis scien-tifiques, et cela malgré qu’un sondage Macleans auprès des Canadiens ait fait de la science la priorité nord-américaine.

Scott Findlay, professeur de l’Université d’Ottawa (U d’O) en charge d’Evidence for Democracy, corrobore que « les scienti-fiques du gouvernement fédéral ont besoin de parler librement et ouvertement avec les médias, le public, et entre eux, à propos de la science, à moins qu’il y ait de bonnes rai-sons de s’abstenir ».

Plus de 90 % des scientifiques à l’emploi du secteur de recherche fédéral se disent muse-

lés par le gouvernement Harper, comme le montre le rapport intitulé « Coup de froid sur la science publique ». Les scientifiques sont censurés et réduits au silence. Une si-tuation que le gouvernement semble bien vivre, comme le précise Mme Gibbs, car son parti est le seul à ne pas avoir de plateforme détaillée sur la recherche scientifique.

Marie-France Paré, étudiante au doctorat et membre du Sénat de l’U d’O, est sans détour. « La science doit jouer un meilleur rôle dans les prises de décisions politiques. Le gouvernement actuel a pris la distance de l’évidence scientifique. Il n’utilise pas tou-jours les meilleures données et évidences disponibles pour prendre les décisions qui affectent tous les Canadiens ».

La science sous cette ère semble être vouée à un avenir ombrageux. Peut-être qu’un vent de changement permettra à celle-ci à retrouver ses chiffres et expérimentations de noblesse.

L’Apathie c’est plate

Un vote aujourd’hui est un vote pour l’avenir

« Il faut agir maintenant. Les recherches prouvent que si une personne ne vote pas dans les deux premières élections, il y a de fortes chances qu’elle ne vote plus jamais… » C’est par ces mots que Cavan Riordan, coordinateur au programme de recherche sur les élections à l’Apathie c’est plate, a débuté son allocution sur les conséquences du faible taux de vote des jeunes Canadiens pour eux-mêmes et sur la viabilité de la dé-mocratie canadienne.

Créée en 2004 à Montréal, l’organisation a pour but de sensibiliser les jeunes de 18 à 25 ans à aller voter. Cette tranche d’âge est celle où le taux de vote est le plus bas à l’échelle du pays. Le but premier de l’Apa-thie c’est plate est de montrer aux électeurs les effets à long terme du manque de par-ticipation. « [Notre] mission est d’associer l’art et la technologie pour informer les jeunes Canadiens sur le vote et pour les encourager à s’investir davantage dans la participation politique et démocratique », explique Riordan. « C’est un engagement à long terme pour la promotion de la partici-pation civique auprès des jeunes avec l’aide de bénévoles », poursuit-il.

L’information : la meilleure conseillère

Riordan soutient que l’Apathie c’est plate est née de plusieurs constatations. En ef-fet, il est difficile pour les jeunes de trouver de l’information non partisane auprès des partis politiques et de l’information claire auprès des sites gouvernementaux.

Forte de ces constats, l’organisation s’est engagée « à faire circuler de l’information non partisane, claire et accessible à travers son site internet et des activités bénévoles », affirme le coordinateur. Concrètement, elle mobilise les jeunes dans des rassem-blements populaires comme les spectacles ou les concerts, pour d’abord aller chercher des jeunes bénévoles mais aussi pour les sensibiliser au vote.

En plus de leur présence sur les médias sociaux, l’Apathie c’est plate a des partena-riats avec des organisations non partisanes, notamment Élections Canada. Elle peut ainsi partager son contenu informatif sur le site de ladite organisation.

Le vote des jeunes : talon d’Achille de la démocratie canadienne

« À l’élection de 2011, il y avait juste 38,8 % de jeunes de 18 à 24 ans qui ont voté,

BONI GUY-ROLAND KADIO

comparativement aux plus de 55 ans dont le taux de vote est de 70 % », rappelle M. Riordan. Pour lui, si l’on veut changer la démocratie, il faut agir maintenant.

Lors des prochaines élections, le vote des jeunes sera une indication de la validité ac-tuelle et future de l’organisation l’Apathie c’est plate.

PHOTO : COURTOISIE

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Moments humoristiques

Harper a parfois la malchance de se mettre les pieds dans les plats. Cette fois-ci, le plat était un bouillon de poulet. Lors d’un débat électoral opposant les conservateurs, les li-béraux et les néo-démocrates, celui-ci a fait référence aux « old stock Canadians ». Pas exactement la meilleure expression à utiliser lorsque l’on parle de la crise des réfugiés sy-riens, mon Stephen. Sur ce, la popularité de l’expression a triplé suite au débat. La ques-tion qui a été sur toutes les lèvres : mais maudit, c’est quoi un « old stock Canadian »?

« O l d s t o c k C a n a d i a n s »

1

Alors que les scandales ne font que sortir d’un bord et de l’autre chez les candidats appartenant à des partis politiques, un candidat qui se présente dans la toute nouvelle circonscription de Mission-Matsqui-Fraser Canyon en Colombie-Britannique, a fait ja-ser avec une vidéo (youtube.com/watch?t=47&v=DG6fhub9HDQ) qu’il a publiée sur Youtube en août dernier. On y voit Wyatt Scott en train de voler sur le dos d’une oie canadienne géante et attaquer un robot conservateur avec des yeux laser, tout en ex-pliquant sa plateforme électorale. Évidemment, cette dernière ne contient en réalité ni robot, ni dragon, ni yeux laser.

U n c a n d i d at i n d é p e n d a n t h o r s d e l’ o r d i n a i r e

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Vous savez, ça arrive à tout le monde de se tromper. Le chef du Parti Libéral, Justin Trudeau, alors qu’il débattait avec le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, l’aurait maladroitement appelé « mon amour », pour ensuite essayer de se rattraper en l’appe-lant « mon ami ». Le dommage est fait : nous t’avons tous entendu, Justin. Le chef du parti Libéral s’est vite empressé d’envoyer un tweet en disant à sa femme qu’elle n’avait pas à s’inquiéter et qu’elle était toujours son seul amour.

Nous aussi Gilles, nous aussi.

D é c l a r at i o n d ’a m o u r a c c i d e n t e l l e d e T r u d e a u à D u c e p p e

3

Un stéréotype (parmi plusieurs) règne chez les supporteurs du Parti Conservateur : ils sont vieux, blancs et, ben, conservateurs. Par contre, l’un des membres du fan club de Stephen Harper a été particulièrement malcommode avec les médias, ce qui lui a valu le surnom « old angry Tory ». L’individu, qui a été décrit sur Twitter comme un mélange entre le grand-père des Simpsons ou celui dans le film Up de Pixar, a déclaré qu’il croit dur comme fer que le premier ministre n’a jamais menti sur quoi que ce soit, accusant les journalistes de créer des scandales avec rien. C’est sûr, mentir sur son retour d’im-pôt, ce n’est pas la fin du monde. Surtout quand on s’appelle Mike Duffy.

G r i n c h e u x s e m a n i f e s t e d e va n t l e s j o u r n a l i s t e s

4

Alors que nous sommes à une semaine d’apprendre qui sera notre nouveau premier ministre (ou non, si ce vieux Stephen est réélu), il semble qu’un peu d’humour serait de mise.Vous avez déjà vu ces photo du premier ministre Stephen Harper avec des minous, le défilé de mode de Justin Trudeau, l’expression agressive de Thomas Mulcair que le Macleans sur-nommera affectueusement « Mr. Angry » ou encore la fois où Elizabeth May s’est échappée lors d’un souper de la Tribune de la presse parlementaire canadienne, et qu’elle a lâché une f-bomb? La Rotonde vous rapporte les moments les plus hilarants de la période électorale.

FRÉDÉRIQUE MAZEROLLE

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Indigenize the vote

Sensibiliser les jeunes autochtones à l’importance du vote

En réaction aux histoires de disparitions et de meurtres non-résolus de femmes autochtones, ainsi qu’à la violence structurelle faite aux communautés au-tochtones, plusieurs groupes, en cette période d’élection fédérale, tentent de sensibiliser la population canadienne à ces enjeux. Le 1er octobre dernier avait lieu l’évènement Indigenize the vote or-ganisé par l’Association des sept généra-tions (A7G) en partenariat avec l’Odawa Native Friendship Centre, dans le but d’interpeller les jeunes votants à agir.

La Rotonde s’est entretenue avec Gabrielle Fayant, une des organisa-trices principales de l’évènement. Originaire de Fishing Lake Métis Sett-lement en Alberta, Mme Fayant est également la co-fondatrice de l’A7G et fait aussi partie de la Commission canadienne des Nations unies.

« Nous avons ressenti le besoin d’avoir une discussion autour de la prochaine

élection et de rassembler les jeunes autochtones pour discuter de ce qui est important pour eux, dans un espace sécuritaire », explique la co-fondatrice de l’A7G.

En effet, l’évènement a été créé dans le but de répondre à plusieurs questions, dont « Allez-vous voter? », « Avez-vous besoin de voter pour le même parti que celui pour lequel vos parents votent? » et « Quel parti sera le plus apte à ré-pondre à vos besoins en tant que jeune autochtone? ».

Des ateliers ont eu lieu pour ame-ner les jeunes à exprimer leurs idées et leurs opinions dans un lieu sécu-ritaire. « Nous avons également fait un exercice de vote, où les jeunes peuvent se pratiquer à voter », déve-loppe Mme Fayant.

Le plus important selon cette dernière, c’est que les jeunes autochtones com-prennent que leur voix compte autant que tout autre citoyen canadien, mais que c’est en votant de façon stratégique et informée que les choses changeront.

FRÉDÉRIQUE MAZEROLLE« La jeunesse autochtone a énormé-ment brillé de façon politiquement engagée dans les dernières années, surtout au niveau des enjeux sociaux et environnementaux », déclare-t-elle. « Pour eux, c’est également un outil d’apprentissage, car nombreux sont ceux qui voteront pour la toute pre-mière fois. »

La position de Mulcair

Le gouvernement fédéral de Harper a été longuement critiqué pour son manque de jugement et d’intérêt en-vers les communautés autochtones, notamment avec le nombre croissant de femmes autochtones qui sont as-sassinées ou qui disparaissent chaque année sans qu’une attention juridique accrue ne soit mobilisée.

À l’aube de l’élection fédérale, Thomas Mulcair, chef du Nouveau Parti dé-mocratique, dit vouloir « refermer l’espace » qui sépare les Canadiens non-autochtones et les Canadiens au-tochtones. Reste à savoir si ses propos se concrétiseront.

Coup d’oeil

Les partis francophones sous-estimés de la région de la Capitale

Bloc Québécois

Le Bloc québécois est le parti souverainiste du Québec au niveau fédéral. La plateforme du parti inclut, évidemment, l’indépendance de la nation québécoise, mais aussi des promesses d’ordre écono-mique et environnemental, comme le désinvestissement pétrolier.

Les candidats de la région : Maude Chouinard-Boucher, étudiante de 22 ans à l’UQO, est la candidate du Bloc pour Hull-Aylmer. Ses priorités portent sur les infrastructures : rendre les logements plus accessibles, bloquer « l’ingérence » de la Commission de la capi-tale nationale ou encore favoriser l’ouverture de nouveaux centres de recherche.

Philippe Boily, également étudiant à l’UQO, est candidat pour Ga-tineau. Dans sa liste de priorités, on retrouve : prendre la défense des ainés en difficulté financière et faire pression sur Ottawa afin que la Ville bonifie les transferts fédéraux en matière d’infrastructure.

Parti Rhinocéros

Si vous tenez à voter, mais n’avez aucun espoir en les partis tra-ditionnels, considérez le Parti rhinocéros et son chef Sébastien Corriveau. Ce parti politique canadien, voué à la satire politique, a pour crédo de « ne jamais tenir ses promesses électorales ». Pour les élections de 2015, le parti propose de mettre en place une Loto-Sénat, où tous les Canadien.ne.s auraient la chance de gagner un siège au Sénat; ou encore de privatiser la Reine, afin de faire des économies et de la rendre imposable. En 1968, le chanteur Robert Charlebois avait été candidat pour le parti Rhinocéros dans la circonscription de Longueuil, devenant, à 23 ans, le candidat le plus jeune du pays.

Les candidats de la région : La Rotonde n’a pas réussi à en apprendre plus sur le candidat pour la circonscrip-tion de Gatineau, Antoine Fortin, ni sur le candidat pour Ottawa-Centre, Conrad Lukawski.

CLÉMENCE LABASSE

La Parenthèse française

CLÉMENCE LABASSE

BELGIQUE — Immense manifestation anti-austérité — Entre 80 000 et 100 000 personnes ont manifesté contre la politique du gouvernement belge à Bruxelles, le 7 octobre dernier, lors d’un des plus importants défilés vus au pays dans ces dernières années. Une grève nationale a été prévue pour le 9 octobre.

FRANCE — Air France : les hauts di-rigeants molestés — Le 5 octobre, une réunion des dirigeants d’Air France a pra-tiquement tourné à l’émeute, alors que des membres du syndicat sont entrés par interruption dans la salle. Ceci survient à la suite de l’annonce de la suppression de 2 900 emplois d’ici 2017. Sept personnes ont été blessées, dont le directeur des re-lations humaines et un vigile, tombé dans un « coma limité ». Les photos de l’inci-dent ont fait le tour de l’Europe.

MAROC — La Fête de la bière rapi-dement annulée — Le 3 octobre, une polémique a éclaté à Casablanca après que la société Brasseries du Maroc ait annoncé que la première Fête de la bière du pays allait bientôt être lancée. Quelques jours plus tard, le 5 octobre, la wilaya de Casablanca annonçait l’in-terdiction du festival dans un commu-niqué officiel.

FRANCE — Une amende pour jeter de mégots de cigarette — Se débar-rasser nonchalamment de son mégot en pleine rue pourra désormais coûter aux Parisiens 68 euros. Un arrêté pas-sé mardi dernier par la mairie de Paris permet maintenant aux agents munici-paux de verbaliser tous fumeurs pris en flagrant délit d’un tel acte.

BURKINA FASO — Le chef des putschistes inculpé — Le général Diendéré, leader du coup d’État avor-té le 17 septembre dernier à Ouaga-dougou, a été inculpé mardi soir « d’attentat à la sureté de l’État ». Un peu plus tôt dans la journée, une cérémonie symbolique de « désarme-ment » du Régiment de sécurité pré-sidentielle avait eu lieu pour marquer la dissolution de l’unité putschiste.

et autres franco-actu d’à travers le monde

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Si le système électoral canadien ne permet pas l’émergence de plusieurs forces politiques, il n’empêche que de nombreux partis sont en lice pour la course aux sièges de la Chambre des communes. Selon Élections Canada, dix-huit partis sont enregistrés pour les présentes élections, dont le Parti communiste du Canada, le Parti pirate du Canada et le Parti marijuana. La Rotonde a choisi de mettre en lumière deux des partis francophones de la région d’Ottawa-Gatineau.

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Femmes et politique

Equal Voice: l’émancipation au service de la politique

Organiser des évènements avec de jeunes femmes, les former pour qu’elles deviennent des leaders et leur présenter des mentors : telle est la mission d’Equal Voice. L’aile de l’U d’O de l’organisme pancanadien et mul-tipartite ayant pour vocation la promotion de la représentation féminine a fait son appari-tion il y a quatre ans, comme première aile jeunesse du mouvement.

C’est un public timide et peu participatif qui était présent à l’évènement. Le premier

atelier, portant sur l’art oratoire, a permis de briser la glace et de donner le ton à une discussion sur les causes empêchant plu-sieurs femmes d’occuper des postes de lea-ders. Parmi les réalités abordées, on trouvait la pression familiale, la peur d’échouer et le manque de représentation.

Isobel Smith, représentante de HeadStart, organisation féministe à Ottawa, déclare qu’il est « important d’amener les gens à penser de manière critique et de remettre en question leur perception des femmes en situation de pouvoir ». Elle rappelle l’im-portance des rencontres entre les jeunes femmes et les politiciennes. « Ça leur per-met de prendre conscience qu’elles pour-raient être à leur place », déclare-t-elle.

YASMINE MEHDIL’invitée d’honneur, la conseillère munici-pale émérite Marianne Wilkinson, a clos la journée en donnant de multiples conseils à son public, dont près d’un tiers a dit vou-loir se lancer en politique. En mettant son expérience au service des jeunes femmes pendues à ses lèvres, Wilkinson a traité de l’aspect plus pragmatique des campagnes électorales comme l’affichage de pancartes et les stratégies de porte-à-porte.

Suite à l’évènement, Kelsey Hoi, étudiante en science politique et administration pu-blique, a confié être sortie de sa zone de confort en partageant son opinion avec d’autres femmes présentes. « Avant l’évène-ment, je n’avais jamais eu la confiance né-cessaire d’admettre que je voulais me porter candidate pour des élections », confie-t-elle.

Manque de représentation?

Malgré l’approche proactive d’Equal Voice quant à la représentation féminine, un as-pect de la question a été omis, soit les enjeux raciaux. En effet, d’un côté, Equal Voice se réjouit de la hausse de 1,5 % de candidates féminines lors des élections, mais l’orga-nisme ne fait pas mention que si 33 % des candidats sont des femmes, seulement 5 % d’entre elles sont des femmes de couleur.

Hoi, surprise par ces statistiques, déclare que « considérant leur mandat d’inclure et d’encourager les femmes qui se lancent en politique, Equal Voice devrait aborder cet enjeu puisque les femmes de couleur font face à plus de barrières que les autres ».

Boycott des élections

Un geste politiquement informé

Alors que de nombreux groupes sur le cam-pus se mobilisent pour encourager le vote des jeunes dans le cadre de l’élection fédé-rale, d’autres étudiant.e.s font la promotion du non-vote en tant qu’action politique infor-mée qui conteste la légitimité de l’État.

« À l’origine, la campagne de boycott est une initiative du Parti communiste révolution-naire (PCR) qui cherchait à faire passer les gens d’un boycott passif à un boycott actif des élections », explique Julien Raymond, étudiant et membre du Mouvement étu-diant révolutionnaire (MÉR).

En pratique, le non-vote est une occasion pour les maoïstes, communistes et anar-chistes de s’allier lors d’une campagne de porte-à-porte dans les quartiers populaires du Vieux-Hull et de Vanier. « La réception a été plutôt positive », nous raconte C. Bé-langer, une participante impliquée dans la campagne.

« Si le choix est fait de boycotter plutôt que d’annuler son vote, c’est que le second sup-pose que l’on reconnait le système comme légitime, alors que la situation actuelle nous est insatisfaisante », explique M. Raymond.

« L’idée derrière le boycott est d’envoyer un message de rupture avec l’idéologie libérale

dominante en questionnant la légitimité de l’État par le refus de participer à ses institutions créées par et au service de la bourgeoisie », déclare Padraic O’Brian, partisan du PCR.

ÉLISE VAILLANCOURT

La clé est sous le pavé

« Bon nombre d’individus ne votent pas en raison du fait qu’ils ne se sentent pas concer-nés par le politique », explique O’Brian.

« Les jeunes issus de milieux marginalisés se voient encore plus exclus du système démo-cratique actuel. Il y a une condescendance et un paternalisme autour [des campagnes publicitaires pour le vote qui cherchent] à culpabiliser les gens qui s’abstiennent pour les faire sentir ignorants et paresseux », ajoute-t-il.

« Pourquoi participer à un système qui ne t’écoute pas et qui est seulement là pour t’aliéner et t’exploiter davantage? », de-mande Mme Bélanger. « Avec l’expérience de la grève de 2012 et du Printemps 2015, on comprend qu’il y a d’autres manières de participer politiquement. Voter, ça pâlit en comparaison. C’est moins direct, moins re-présentatif. […] Les gouvernements nous font croire que c’est l’unique manière que nos voix soient entendues alors que prendre le pavé et de leur en balancer est encore mieux », complète-t-elle.

Après le boycott

Les trois camarades ont proposé de s’inves-tir dans les luttes déjà en cours pour ren-verser « l’État colonial bourgeois », comme les mouvements de solidarité avec les luttes autochtones, les luttes menées au Sud contre l’impérialisme occidental et, plus lo-calement, les assemblées générales.

« Il ne manque pas d’occasion de partici-per à des actions et des campagnes qui vont vraiment servir des intérêts populaires », explique O’Brian. Une journée d’action dans le cadre du boycott est prévue le 18 octobre.

Alors que près de 18 000 étudiants se réunissaient à la Place TD à l’occasion du Match Panda, le 3 octobre dernier, une vingtaine de jeunes femmes se retrouvaient au Pavillon des sciences sociales de l’Université d’Ottawa (U d’O) pour discuter de la place des femmes en politique et dans d’autres aspects de la vie publique. Couverture d’un évènement valorisant.

ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

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A r t s e t c u lt u r es e c t i o n

Lissa Lé[email protected]

Poésie franco-ontarienne

Les réflexions préélectorales d’Éric Charlebois

« La démopratie »Inutile de dire que le pays n’est pas dans la marde, mais bien dans l’univers.

Inutile de dire que les artistes vivent dans les limbes en seringue, les haillons de fumée de haschisch et l’alcool à fiction.

Inutile de dire que les débats télévisés sont meilleurs en sous-titrage en braille et captés avec un cendrier parabolique.

Inutile de dire que la démocrosse dépend du renvoi de la majorité.

Inutile de dire que nous étions en droit de voter avant d’être majeurs.

Inutile de dire que l’artiste autosuffisant mange les limailles autour de son nombril encore.

Inutile de dire que les artistes remplissent des demandes de subventions beaucoup plus que des terrasses de club privé et des sièges en première classe.

Inutile de dire que les comités aviseurs, les jurys et les évaluateurs sont mandatés par le rang qui roucoule dans leur vain.

Inutile de dire que les arts et la politique font bon ménage à l’encaustique et à l’absinthe.

Inutile de dire que les panneaux électoraux sont ce qu’il y a de plus urbain dans l’art.

Inutile de l’écrire, comme de réaliser un chef désœuvré.

Soudain, l’artiste se rappelle les fonctionnaires qui ont acheté son dernier livre, les bâilleurs de fonds qui appuient son éditeur et les bayeurs aux corneilles qui laissent présager la mort en attendant que se dévêtent leur muse, les appareils, organes, agences et conseils qui assurent la pérennité de l’art au moment de l’impact et de l’accident qu’est la vie.

Le vote est un devoir bien plus qu’un droit, se dit-il.

Le gouvernement est peut-être le véritable créateur, sans doute le plus grand collectionneur d’œuvres d’art, sans doute le mécène le plus indulgent, prêt avec intérêts à croissant pour croissant, pense-t-il.

On a beau dénoncer, vilipender, honnir, monter aux barricades glissantes en PVC, la réalité est qu’on en a la liberté.

Nous nous exprimons à travers un filtre à hermétisme.

L’artiste déambule avec un but précis : révolutionner ce qui ne tourne pas.

L’artiste s’est longtemps cru citoyen de la terre, sans point d’ancrage à part l’horizon et l’arc-en-ciel de l’autre côté du prisme mycologique.

L’artiste s’est longtemps cru issu de toutes les nations et agent des postes frontaliers, du littoral d’une femme à la berge de l’amour.

L’artiste s’est longtemps cru immunisé contre la rage de vivre, les maladies infantiles qui s’attaquent aux temporels et la gérontocratie des musées.

L’artiste s’est longtemps cru à l’abri des soins de longue durée, suicidécidé qu’il était à chaque gorgée de feu de seigle.

L’artiste s’est longtemps cru en surplomb, du haut de sa tour d’ivoire en espèce menacée sans défense.

L’artiste s’est longtemps cru apolitique, en marge de la décision en peau de vindicte.

L’artiste s’est longtemps cru crédible.

Soudain, il y a eu l’épiphanie alimentée à l’énergie lunaire.

L’artiste a compris que le gouvernement est celui qui investit dans le travail des artistes méconnus, puis il s’est rappelé qu’il est inconnu en tant que créateur, fonctionnaire à sa façon, dépendant des contrats que lui octroient les directeurs généraux et se fendant les avant-bras à l’arête d’un bureau de mélamine toute la journée pour se permettre d’être un écrivain dans un quart de travail de nuit blanc cassé.

Il a compris qu’il était beaucoup plus heureux à pouvoir créer, ainsi, dans l’obscurité, à l’abri des projecteurs grésillants et des attentes abrutissantes du grand public en mal de divertissement. Il a compris que, si un éditeur pouvait se permettre de publier la poésie percutante, éclectique et désinvolte, c’est parce que le gouvernement y croit, comme on croit que la beauté est dans un graffiti sur les murs d’une usine désaffectée dont la fermeture subite a coûté des centaines d’emplois.

Il a compris que seul l’acte politique permet de transformer l’usine désertée en atelier de fabrication du monde.

Il a compris que, au-delà du droit de vivoter, il a le devoir de voter.

Afin d’alimenter nos réflexions en ces temps d’élections, La Rotonde jette un regard sur la poésie de haut vol d’Éric Charlebois. Ses contemplations rappellent certes qu’au-delà du scepticisme, il y a la certitude que tout est changeant et que tout détient la potentialité infinie d’évoluer vers autre chose.

Selon Charlebois, être artiste, c’est aussi d’avoir la responsabilité de graver la symbolique dans la communauté et d’agir auprès d’elle. L’art dans sa forme la plus puissante, serait donc l’art politique. Son point de mire ultime est d’alimenter les débats, d’éveiller les réflexions et de transformer l’imaginaire en action. Voilà qu’Éric Charlebois, poète franco-ontarien engagé, partage sa plume quant à l’importance de prendre position et à la valeur de l’acte politique lors de ces élections fédérales, et particulièrement en ces temps critiques. Ces écrits, de l’émérite Éric Charlebois, rappellent que la stabilité est l’illusion de notre vision et que la force nait dans l’action. Le temps est critique, le temps est arrivé.

Sarah-Anne Lacombe

— Éric CharleboisD O S S I E R É L E C T I O N S F É D É R A L E S

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w w w. l a r o t o n d e . c a

Plateforme des partis en arts en culture

d’exploration. « Je dois suivre les ateliers pour donner une direction commune de création, parce que les auteurs écriront en-semble, mais aussi chacun de leur côté ». Dillon Orr ajoute que cette année, le Hap-pening a « décidé de donner aux partici-pants une expérience qui se rapproche d’avantage du milieu professionnel », cela grâce au texte qui sera écrit par des au-teures professionnelles.

Du 16 au 18 octobre prochain aura lieu le Happening théâtral communautaire (HTC) à l’École Secondaire Publique De La Salle, organisé par Théâtre action. Présenté tous les deux ans, le HTC permet à des partici-pants de partout en Ontario de se mobiliser à Ottawa pour vivre l’expérience d’un hap-pening. Le but premier du happening est d’offrir des heures de formation aux par-ticipants pour ensuite créer un spectacle, avec eux, en un court laps de temps.

Cette année, le groupe qui participera à l’atelier d’« improvisation au service de la création », donné par Valérie Lecomte et Luc Thériault, aura la tâche d’inspirer deux auteures professionnelles de la région, Marie-Thé Morin et Lauriane Lehouillier. De plus, Benoit Roy et Lindsay Tremblay donneront une formation en régie, en plus de lancer leur publication D’un régisseur à l’autre, un guide sur le métier de régisseur qui s’adresse aux professionnels, aux ama-teurs et aux enseignants.

C’est Dillon Orr, le directeur artistique et metteur en scène du HTC qui s’occupera de guider cette équipe tout au long du proces-sus, pour ensuite faire la mise en scène du spectacle qui sera écrit suite au laboratoire

Pour Dillon Orr, un des aspects qui le mo-tive à participer au HTC est « le rush de créer un spectacle en trois jours », et aussi le fait que les participants « c’est des gens qui sont là pas pure passion […] y’a des mères de famille et des gens à la retraite ». Pour lui « y’a quelque chose là de plus in-téressant pour moi que quelqu’un qui fait du théâtre par métier ».

LISSA LÉGER

Entretien avec Dillon Orr

5e Happening pour Théâtre action

Parti conservateur du Canada :

A obtenu 470 millions de dollars de subventions pour les célébra-tions du 150e du Canada.

S’il est réélu, il créera, selon les dires de ses représentants, un programme d’incitatifs aux fonds de dotation avec un finan-cement fédéral de contrepartie pour soutenir les musées locaux.

S’oppose à une taxe visant Netflix.

Parti libéral du Canada :

Prévoit doubler le financement pour le Conseil des arts du Ca-nada.

Investira 150 millions de dol-lars par année dans CBC/Ra-dio-Canada.

Investira 25 millions de dollars par année dans Téléfilm Canada et l’ONF.

Veut être un leader du dévelop-pement des marchés culturels au Canada et à l’étranger

Propose de revoir la Loi sur la radiodiffusion et la Loi sur le droit d’auteur

Nouveau Parti démocratique :

Prévoit un investissement de 60 millions de dollars sur quatre ans dans les budgets de Téléfilm Canada, le Conseil des arts du Canada et l’ONF.

Prévoit la création d’un fond de 10 millions de dollars pour en-courager la création de contenus numériques.

Vise instaurer un système d’étalement des revenus pour les artistes.

S’engage à annuler les compres-sions de 115 millions dollars im-posées à Radio-Canada.

Parti vert du Canada :

Garantit un financement stable à l’ONF et à Téléfilm Canada.

S’engage à annuler la réduction de 117 millions de dollars impo-sée CBC/Radio-Canada et est prêt à investir 168 millions de dollars en radiodiffusion et en télécommunications.

Invertira 315 millions de dol-lars dans la couverture locale de CBC/Radio-Canada.

Après des mois de campagne électorale et maints débats, on attend peu au sujet des arts et la culture. Un retour sur les positions des quatre grands partis fédéraux, ainsi que certains des éléments de leur plate-forme respective.

Dans le cadre du happening, tous pourront assister à la présentation d’un spectacle professionnel de la compagnie ottavienne Création In Vivo. La cadence du conteur, de Stéphane Guertin sera présentée le 17 octobre à 21h et la présentation du spec-tacle crée par les participants aura lieu le dimanche 18 octobre à 13h.

PHOTO : THÉÂTRE ACTION

Lissa Léger

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Jim Bryson, G. Grand et Malak combineront leurs talents éclectiques à l’occasion de Bal-lads for Ballots, un concert gratuit qui se tiendra au Babylon Nightclub, le mercredi 14 octobre prochain. Il est organisé par Ottawa Showbox, en collaboration avec Gallery Recording Studio.

Un concept épuré : un concert pour infor-mer les jeunes et les encourager à voter. « On voulait créer une ambiance informa-tive, plutôt que de simplement intimider les gens à voter », explique Eric Scharf, du blogue Ottawa Showbox. « Les jeunes et les artistes ont tendance à rester à la maison lors des élections. C’est dommage! Ils pour-raient avoir tout un impact. »

Didier PilonPerformances musicales

La tête d’affiche de la soirée est Jim Bry-son, un auteur-compositeur-interprète folk à saveur canadienne, basé à Ot-tawa. Ses ballades douces et mélodieuses s’étalent sur quatre albums tous acclamés de la critique. Bryson a collaboré avec plu-sieurs artistes de renommé, dont Kathleen Edwards, The Weakerthans et The Tragi-cally Hip. Il enregistre présentement sont cinquième album avec Charles Spearin, membre fondateur de Broken Social Sce-ne. « On croyait avoir peu de chance de l’avoir », a confié Scharf. « On pensait aux plus grands noms de la scène musicale et on s’est dit qu’on n’avait rien à perdre à vi-ser haut en demandant à Bryson, l’un des musiciens folkloriques les plus talentueux au pays. » Le jeu en a valu la chandelle.

Pour complémenter les airs délicats de Bry-son, les organisateurs se sont aventurés dans des champs musicaux manifestement distincts. G. Grand, un rappeur de London qui est déménagé à Ottawa pour poursuivre ses études supérieures à l’Université d’Ot-tawa (U d’O), rappera sur des beats qui mé-langent des influences soul et R&B avec des touches de jazz. Malak, de son côté, est une vocaliste de formation qui a étudié le jazz, le théâtre musical, l’opéra et la musique pop avant de s’inscrire à l’Université Car-leton en tant qu’auteure-compositrice-in-terprète. Son style pop sombre minimaliste démontre un contrôle et une portée vocale peaufinés par des années de pratique.

Conférences engageantes

En plus des performances musicales, les

étudiants pourront assister à la conférence d’Elizabeth Gray-Smith et de Jenn Jefferys, qui en profiteront pour parler de leurs ex-périences politiques.

Gray-Smith est une chroniqueuse pour iPoli-tics, une agence médiatique qui s’intéresse à la société, d’un point de vu politique et cultu-rel. Chaque semaine, elle explore la person-nalité des politiciens fédéraux, tout en gar-dant un oeil sur la scène culturelle ottavienne.

Jefferys, ancienne chef web du Charlatan, est maintenant chroniqueuse pour Hill Times Publishing. Au cours des 5 dernières années, elle s’est impliquée avec une pa-noplie d’organismes ottaviens, tels que le Forum des femmes, le Festival Arboretum, CHEO, Equal Voice National, le Nouveau parti démocratique et l’Ottawa Citizen.

Évènement à venir

Ballads for Ballots

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Danse CNA présentait, la semaine dernière, la Trisha Brown Dance Company (TBDC) à titre de spectacle d’ouverture de sa saison 2015-2016.

Trisha Brown

Après sa formation au Mills College en 1958 et ses études auprès d’Anna Halprin, Brown s’est installée à New York en 1961. Dès lors, elle participe aux balbutiements de la danse postmoderne avec le Judson Dance Theatre. Ce groupe rejette les contraintes plus ri-gides de la danse classique, tout comme le fait maintenant la danse moderne, et vise une recherche technique plus approfondie qu’elle explore avec la danse improvisée et la danse contact. C’est en 1970, dans le quar-tier de SoHo, que Trisha Brown a fondé la compagnie TBDC et a créé Man Walking Down the Side of a Building, un spectacle parmi tant d’autres qui sera présenté dans des lieux de représentation non convention-nels, comme dans les rues, sur des toits ou dans des édifices désaffectés.

Le survol d’une carrière

La soirée a débuté avec une création de 1983, Set and Reset. Cette œuvre phare de la chorégraphe américaine démontre bien la genèse de la recherche de Brown. La choré-graphie, interprétée par sept danseurs, don-nait lieu à des mouvements géométriques. C’est-à-dire, la création de lignes présentées par des bras en extensions ou leur combi-naison avec des torsades fluides, parsemées de sauts en ouverture, qui donnaient nais-sance à plusieurs dynamiques surprenantes.

Lissa Léger

Les danseurs alimentaient cette géométrie de spontanéité avec des mouvements sen-suels coulants et fondants, pour ensuite sur-prendre avec de nouvelles extensions. Dans un environnement musical signé Laurie Anderson, Long Time No See est une plate-forme idéale pour laisser place à la décon-struction et la reconstruction des séquences chorégraphiques. La transparence des costumes et de la toile de fond permettait d’explorer le visible et l’invisible alors que des couples qui traversaient l’arrière-scène rappelaient cette notion de programmation/reprogrammation comme passage obligé avant de regagner le premier plan.

Le solo If you couldn’t see me vint ensuite. La soliste présenta l’entièreté de la chorégra-phie le dos tourné au public. C’est avec le dos découvert et expressif que la danseuse Jamie Scott réussit à captiver son public, en lui donnant l’impression d’assister au spectacle depuis les coulisses, en toute intimité. Puis, le duo masculin Rogues s’est élancé sur les planches. Rogues a vu les deux interprètes s’entredéchirer en cherchant constamment des moyens de briser l’unisson, symbolisant le temps qui se fracasse. La soirée TBDC s’est terminée avec le morceau PRESENT TENSE. C’est à ce moment que les sept dan-seurs ont repris les rênes de la scène, pour

nous présenter une des chorégraphies les plus spectaculaires signées Trisha Brown : une séquence aérienne bondée de portées où les corps s’entremêlaient en se supportant.

Danse CNA a proposé une soirée divertissante qui offrait une vue d’ensemble sur la carrière d’une grande dame de la danse postmoderne et contemporaine, ceci alors que le CNA est souvent critiqué pour avoir un public d’abon-nés ennuyeux à tête blanche. Aller au CNA, c’est surtout avoir la chance de découvrir des spectacles de renommée internationale et de voir le travail d’artistes qui ont influencé des générations, comme l’a fait Trisha Brown.

Proscenium Works 1979-2011

L’illustre Trisha Brown Dance Company

PHOTO : JULIETA CERVANTES

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L’Acronyme conviait ses spectateurs, le 9 octobre dernier à l’Institut canadien-fran-çais d’Ottawa, à un match d’un tout autre genre. Les bandes blanches habituelles brillaient par leur absence, délaissées afin de donner libre court à l’imagination d’un joueur de l’équipe, qui se transformait alors en maître du jeu pour la soirée.

« Carte blanche », c’est le concept que propose la ligue d’improvisation fran-cophone d’Ottawa cette année. Il s’agit d’une initiative innovatrice qui place l’ac-teur dans un espace créatif n’ayant, tout compte fait, pas de limites. « Le concept donne une très grande liberté, ce qui per-met aux joueurs de développer de nou-velles idées », explique Simon Charron, mis à l’honneur pour cette carte blanche. Ce match était ponctué d’éléments in-habituels dans le milieu, comme la par-ticipation du public pour le choix des personnages à interpréter et l’utilisation d’appareils multimédias.

L’inspiration du maître-de-jeu–acteur provient aussi des joueurs qui l’en-tourent, donc de ses collègues, ce qui donne à l’évènement une tournure plus personnalisée, plus intime. Le public a dès lors assisté à une mise en scène qui plaçait la personne (et non l’acteur) au centre de l’improvisation. « Je voulais les

Eugénie Lemieux et Martin Laroche

voir se frencher », a dit Charron en riant, après avoir vu le public, fébrile, fixer les lèvres de deux joueurs, avant que la cloche de sauvetage ne mette fin au jeu ayant pour thème « mariage du 9 octobre ». Les jeux ont exploité des catégories hors de l’ordinaire, parfois abordant des thématiques osées qui ont mis les acteurs dans une position vulnérable.

L’Acronyme est un médium d’expression artistique important pour la communau-té francophone de la capitale nationale. « On propose vraiment un spectacle aux couleurs ‘franco’ », explique le maître du jeu, ajoutant que « le public ne rit pas des blagues québécoises, il rit des blagues franco-ontariennes. Les acteurs québé-cois sont plutôt considérés comme des outsiders ». La ligue a trouvé un moyen

PHOTO : GABRIELLE PILLIAT

rassembleur de plaire aux différents groupes francophones de la région, peu importe de quel côté de la frontière, tous y trouvent leur compte. Les rendez-vous de l’Acronyme ont lieu chaque deux se-maines à 20 h au même endroit, avec un spécial étudiant deux pour un à 5 $. La prochaine carte blanche sera celle de Félix Villeneuve, le 23 octobre prochain.

Impro sur le campus

Un premier match pour la L.I.E.U.

La L.I.E.U. (Ligue d’improvisation étudiante universitaire) a présenté, jeudi dernier, ses quatre équipes lors du premier match de la saison. Grande réunion à l’Agora du Centre universitaire pour le lancement de la saison d’impro 2015-2016.

Parodiant le hockey, le sport canadien par excellence, le premier match de la saison a débuté avec un hymne national des plus comiques, chanté avec patriotisme par les joueurs. Ensuite, les deux premières équipes à s’affronter pour la soirée ont été présentées : les Jaunes et les Verts. Le match a débuté au coup de sifflet et les joueurs se sont lancés sur la glace pour s’affronter sur des thèmes loufoques tels « l’autre option », où les étu-diants devaient sans cesse faire référence à un avorton déjà né et « à la recherche du plaisir » où tous cherchaient frénétiquement

Gabrielle Poulinle point G, sans succès.

Deuxième match : les Bleus contre les Rouges. En sept improvisations aux caté-gories et aux thèmes différents, les deux équipes se sont retrouvées à égalité. La soi-rée s’est terminée par une improvisation de type fusillade, où quatre joueurs de chaque équipe ont dû improviser sur des thèmes qui commencent avec la lettre « C ». Félici-tations aux Jaunes et aux Rouges pour leur victoire respective.

À l’occasion, l’Agora s’est remplie d’une foule d’étudiants qui raffolaient de blagues non censurées portant sur l’actualité ou qui parodiaient l’Université d’Ottawa. Les spectateurs ont apprécié les différentes ca-tégories, comme par exemple « histoires de pêche » qui, comme toute bonne histoire de pêcheur, voit le sujet de l’improvisation s’exagérer à n’en plus finir.

Certaines improvisations se sont toutefois mérité des punitions. L’arbitre, Jérémie Gaudreau, en a accordé quelques-unes aux

équipes, dont un retard de jeu, pour la simple raison que, selon lui, « c’était fucking long ».

La L.I.E.U. remplit bien son mandat de présenter des spectacles, de promouvoir la culture francophone sur le campus et de développer le talent, la créativité et la per-sonnalité de ses membres. L’atmosphère

chaleureuse et la fébrilité des joueurs lors de ce premier match sont de bons indices quant au spectacle qui attendent les spectateurs lors des prochaines rencontres.

Ils sont beaux, ils sont drôles et ils sont vites sur le piton. Venez encourager les joueurs chaque jeudi soir à 20 h 30.

Improvisation libre ayant pour thème

Dans la tête de Simon Charron

PHOTO : GABRIELLE PILLIAT

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Semaine d’apartheid israélien

Entrevue avec l'ambassade israelienneLorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Nullam euismod bibendum elit, eget eleifend mauris fais tristique sollicitudin nunc at commodo.

Calendrier Culturel du 12 octobre au 18 octobre

L u n d i M a r d i M e r c r e d i J e u d i V e n d r e d i S a m e d i D i m a n c h e

CONGÉ

Scène ouverte avec

Claude Munson.Pressed,

19h

Cinéma Russe: Unfinished Piece

for the Player Piano.

221 Morisset,19h

Marche mondiale des femmes en

Outaouais.Monument pour la

paix et le souvenir, 17h

PoutineFestRue Sparks

Tyler Ward et Amanda Lowe.

Ritual,20h

Soirée musicale électorale avec

Jim Bryson, G.Grand et Malak.

Babylon Nightclub,20h30

Les Fréquences poétiques.

Café Nostalgica,18h30

Festival international du film d’OttawaCinéplex Lansdowne

Soirée cinéma: It’s Alive.

Avant-Garde,19h

Kirby Sewell Band.

Le Petit Chicago,20h

KC Roberts, Third Coasts Kings et

The Astrosympho-nics.

Rainbow Bistro,21h15

Marche pour la Nuit des

sans-abris.Départ à 17h au 135 Rue Eddy

Happening théâtral communautaire École secondaire publique De La Salle

Université d’Ottawa | University of OttawaUniversité d’Ottawa | University of Ottawa

Foire dubénévolat

Faites une différence!

Le jeudi 15 octobre 2015 de 10 h à 15 h UCU

Centre d’engagement mondial et communautaire [email protected]

Serving Others | Au service du monde – uOttawa@uOVolunteer

• Découvrez différentes possibilités

de bénévolat locales et internationales • Rencontrez des représentants de

30 organismes à but non lucratif

VIDÉO DE LA SEMAINE

Découvrez nos reportages hebdomadaires sur notre chaîne YouTube LaRotondeVideo

Le Match panda

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Zoothérapie

Les chiens au service du bien-être humain

Le programme de zoothérapie sur le campus offre l’occasion de relaxer, de rencontrer des nouvelles personnes ou de passer du temps avec un chien alors qu’ils sont loin de leur compa-gnon à quatre pattes.

Il y a trois ans, une coopération entre le Service d’appui au succès scolaire (SASS) et le Service de santé de l’Uni-versité d’Ottawa (U d’O) a résulté en la création d’un programme de zoothéra-pie hebdomadaire offert aux étudiants. Ceux-ci peuvent à présent se rendre au 90, rue Université tous les vendredis entre onze heures et midi afin de cajoler des chiens certifiés.

L’utilisation d’animaux à des fins thérapeutiques ne date pas d’hier. Il y a plus de 1 200 ans, en Belgique, on confiait des oiseaux à des malades afin de faciliter leur guérison. Après la première guerre mondiale, un hô-pital newyorkais a utilisé des chiens pour tenir compagnie aux vétérans en situation de choc. Tout cela est facilement explicable si l’on consi-dère la liste de bienfaits physiolo-giques prodigués par les animaux : sécrétion de plusieurs hormones dont la dopamine, l’ocytocine ou encore les endorphines, ainsi que la réduc-tion de la tension artérielle. Plusieurs études démontrent donc que le corps humain réagit très bien au contact avec les animaux.

Les bienfaits ne sont pas uniquement physiologiques. En effet, selon Colleen Dell, professeure au département de sociologie et à l’École de santé publique de l’Université de la Saskatchewan qui s’intéresse par la zoothérapie, les bien-faits seraient aussi émotionnels. « Les chiens subviennent au besoin humain de contact physique puisqu’on peut leur donner des caresses et les flatter », a déclaré la professeure. Pour elle, la zoothérapie dans les universités serait un excellent moyen de contrer le fléau de l’anxiété chez les étudiants qui fait de plus en plus de ravages.

Une étude menée en 2013 par l’Associa-

YASMINE MEHDI

s p o r t s e t b i e n - ê t r es e c t i o n

tion des services des universités et col-lèges du Canada a effectivement prou-vé que 56 % des étudiants canadiens suivant des études postsecondaires avaient ressenti un profond sentiment d’anxiété au cours de l’année scolaire. Quand ces mêmes étudiants se re-trouvent face à des chiens, ils oublient momentanément ce sentiment d’an-xiété, comme l’explique Dell : « Les chiens permettent aux gens de vivre dans le moment. Quand on est avec un chien, on ne se soucie pas d’hier ou de l’examen de demain. »

Ces propos ont été confirmés par Doua, une étudiante qui a participé à une séance de zoothérapie : « Je suis tom-bée amoureuse des chiens. Pendant que j’étais avec eux, je ne pensais plus du tout à l’école et au stress des examens de mi-session. » D’ailleurs, le service de zoothérapie est particulièrement po-pulaire parmi les étudiants de l’U d’O.

ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

Sylvie Fournel, coordinatrice au Service de santé, estime à 50 le nombre moyen d’étudiants qui participent aux séances du vendredi, avec des pointes lors des périodes de stress. « C’est particuliè-rement occupé cette semaine puisque c’est la période des examens de mi-ses-sion. » En effet, la séance de vendredi dernier a attiré 120 étudiants pressés de venir passer un moment privilégié en compagnie de Maze, Coco et Bella.

Ces chiens, tous certifiés par des orga-nismes comme Ottawa Therapy Dogs ou Therapeutic Paws of Canada, sont pour la plupart des habitués de la zoothéra-pie. Ils font régulièrement la tournée des hôpitaux, des écoles, des résidences pour personnes âgées et même des prisons. Naomi, maitre de Bella et em-ployée de l’Université d’Ottawa a décla-ré : « Je suis convaincue que c’est un besoin pour Bella de faire ça, c’est comme si c’était son instinct qui la

poussait à donner du bien aux gens. » La zoothérapie en milieu universitaire, qui serait pratiquée dans la moitié des uni-versités canadiennes, selon une étude de l’Université de la Saskatchewan, est loin d’être une nouveauté. Cependant, l’U d’O se distingue en offrant le service de manière continue et non seulement pendant la période des examens. Un pari gagnant si on en juge les propose de Sylvie Fournel. « Je suis toujours surprise de voir à quel point c’est popu-laire. C’est rendu qu’on n’a même plus besoin de promouvoir l’événement, ça se fait tout seul! », s’est-elle exclamée.

Le programme de zoothérapie vous donne donc rendez-vous à la salle 152 du 90U si vous voulez vous laisser séduire par les compagnons à quatre pattes qui se prêtent volontiers au jeu, semaine après semaine. Après tout, ce n’est pas sans raison qu’ils sont surnommés les meilleurs amis de l’homme.

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19l a r o t o n d es p o r t s e t b i e n - ê t r e n u m é r o 6

soccer

Deux succès sur la même marque

Hôte des Rams de l’Université Ryerson et des Varsity Blues de l’Université de Toronto en fin de semaine, l’équipe de soccer a renforcé sa position en tête de la division Est du champion-nat des Sports universitaires de l’Ontario (SUO) avec deux victoires sur la marque de 4-1.

Comme à l’accoutumée, les Gee-Gees ont réalisé une entame tonitruante et ont assiégé les Rams dans leur moitié de terrain. Cette domination s’est très rapidement traduite en l’ouverture du score. Trouvée aux abords de la surface par Julia Francki, Vanessa El Asmar a décoché un tir à ras de terre qui s’est lo-gée dans le petit-filet.

Très loin de lâcher prise, les joueuses de Ryerson se sont petit à petit remises dans le match en étant plus incisives à l’entre-jeu. À la suite d’un coup de pied de coin à la 18e minute, Bernadette Francisi a ef-fectué une tête puissante pour permettre aux siennes de revenir au pointage.

Les ottaviennes ont répliqué en multi-pliant les tirs, mais Brittney Clendenan s’est interposée avec facilité.

GHASSEN ATHMNI Le bijou de Rickert-Hall

Les vingt premières minutes de la deu-xième mi-temps ont vu les Rams deve-nir plus agressives, souvent à la limite de ce qui est permis, ce qui n’a pas manqué d’agacer Steve Johnson. « Je pense qu’il y avait clairement plusieurs cartons à distribuer et des coups de pied de pénalité en notre faveur qui n’ont pas été sifflés », assène l’entraineur-chef. Les Gee-Gees ont donc eu du mal à dé-velopper leur jeu et à mettre en place des offensives dangereuses.

Le point pour rompre l’égalité devait venir d’un exploit et ce fût chose faite de la plus belle des manières. À la 67e, l’avant de deuxième année Delaney Rickert-Hall enroule une frappe à l’en-trée de la surface, le ballon dessine une courbe exceptionnelle, se faufile entre les défenseures adverses avant de heur-ter le poteau gauche et de finir sa course contre les filets de Clendenan.

Sonnées, les visiteuses vont perdre pied et laisser de grands espaces sur le ter-rain, espaces que les locales exploite-ront pour creuser l’écart. Un tir d’Ellie Cowan portera la marque à 3-1 à la 77e. Trois minutes plus tard, ce sera au tour

PHOTO : KATHLEEN APPIAH

de la défenseure centrale de se joindre à l’attaque et d’y aller de son but, scellant ainsi le sort de la rencontre.

Deux doublés

Contre les Varsity Blues, le Gris et Grenat a longtemps souffert avant de dérouler et de remporter la victoire haut la main. En première mi-temps, l’équipe a manqué de solutions en at-taque. La bonne organisation des To-rontoises y fut pour quelque chose. Johnson a choisi de repositionner Julia Francki en relayeure afin de profiter de son abattage défensif. Théa Nour et Pi-lar Khoury ont tenté quelques percées sur les ailes, mais n’ont pas inquiété la gardienne des visiteuses. À la 40e minute, un coup-franc joué à deux par Khoury et Francki est passé à quelques centimètres de la lucarne.

C’est donc en deuxième période que le Double G a fait la différence. Par-tie dans le dos de la défense, Khoury a pris le dessus sur Petrucci pour ouvrir la marque à la 49e. Une incursion de la même Khoury côté droit a forcé la gardienne torontoise à faire la faute et à concéder un coup de pied de pénali-

té. C’est Francki qui s’en est chargée envoyant le ballon sous la barre d’une frappe puissante, menant le pointage à 2-0 pour Ottawa.

Les Varsity Blues ont essayé de se porter vers l’avant afin de réduire la marque, mais ont péché dans le dernier geste.

Sur un corner d’Anika Littlemore à la 72e minute, la belle détente de Francki lui a permis de réussir une tête lobée qui a trompé Sara Petrucci. Quelques mi-nutes plus tard, c’est le même schéma qui a permis à Pilar Khoury d’inscrire le quatrième but en déviant une reprise de la tête d’Ellie Cowan, Littlemore enre-gistrant encore une passe décisive.

À cinq minutes du terme, les joueuses de l’Université de Toronto ont sauvé l’honneur grâce à un but d’Alexa Rocha.

Avec une fiche de 9-0-3, les Gee-Gees continuent d’occuper la première place de leur division avec cinq points d’avance sur les Ridgebacks de l’Institut universitaire de technologie de l’Onta-rio. Samedi, elles recevront leurs rivales de la capitale, les Ravens de Carleton, à 13 h au terrain Matt Anthony.

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Parmi les cinq sports présents à toutes les éditions des Jeux olympiques mo-dernes depuis 1896, l’escrime est une discipline qui reste méconnue du grand public. À l’Université d’Ottawa (U d’O), il existe depuis 2007 un club compétitif dédié au fleuret, au sabre et à l’épée qui, en quelques années, s’est illustré aux ni-veaux provincial et national.

Tous les vendredis en soirée, les es-crimeurs de l’U d’O se réunissent au Campus Lees pour une séance d’en-trainement de quelques heures. « Nous avons une séance hebdomadaire sur le campus, mais le reste de la semaine nos athlètes peuvent participer aux entrai-nements des clubs qui se passent au RA

GHASSEN ATHMNICentre », explique l’entraineur-chef Jay Logan, qui en est à sa deuxième année à la tête du programme. En huit sai-sons, l’équipe a déjà accumulé quatre bannières signalant leur triomphe aux championnats des Sports universitaires de l’Ontario. La saison dernière, le club a aussi brillé aux championnats natio-naux en remportant la compétition par équipe. Nicholas Wagman a remporté la médaille d’or du fleuret.

Le club ne s’arrête pas à présenter des athlètes au niveau compétitif, mais offre aussi à plusieurs étudiants la pos-sibilité de commencer à pratiquer une des disciplines de l’escrime. « Nous avons plus de gens qui font du fleuret et de l’épée. Généralement, les novices commencent avec le fleuret. Plusieurs commencent l’escrime une fois à l’uni-versité », explique Logan. Il est donc possible pour ceux qui n’ont jamais

pratiqué ce sport de rejoindre le club le temps de quelques séances afin de se familiariser avec les disciplines avant de penser à faire de la compétition.

« Chanceux d’être à Ottawa »

Comme pour les autres clubs compéti-tifs de l’U d’O, le financement ne suffit pas à rembourser toutes les dépenses, les athlètes doivent donc faire des col-lectes de fonds ou dépenser de leur propre poche. « Les fonds alloués par l’Université vont servir à payer le dépla-cement aux championnats provinciaux, mais ce n’est pas suffisant pour le reste », avoue Wagman. « L’escrime est un sport assez dispendieux, il faut comp-ter plusieurs centaines de dollars pour l’équipement, on doit souvent changer d’épée aussi », rappelle Logan.

Pour pouvoir rivaliser avec des équipes

comme celles de l’Université Queen’s et du Collège militaire royal, qui jouissent d’un statut officiel et d’un meilleur financement, les escrimeurs ottaviens peuvent aussi compter sur les structures existantes dans la région. « Nous sommes chanceux d’être à Ot-tawa », estime Wagman, « avec toutes les installations et les clubs Excalibur et RA dont l’entraineur-chef est Paul ApSimon, diplômé de l’Université d’Ottawa et ancien compétiteur au ni-veau mondial et olympique ».

Ottawa accueillera d’ailleurs les championnats nationaux qui se dé-rouleront au mois de février au Centre RA et dans le cadre desquels le club prendra part aux épreuves dé-diées au niveau universitaire.

Clubs compétitifs

L’escrime ouvre ses portes aux novices

La Semaine des sports organisée par le Service de la vie communautaire s’est conclue en apothéose avec la Course splash et le Foobz soccer. Du 5 au 9 octobre, les étudiants ont eu la possibilité de s’adonner à des disciplines de mise en forme comme les arts martiaux, le yoga, ou encore à des activités plus ludiques. Le Foobz soccer fait partie de la tendance du bubble soccer où on joue en étant enveloppé dans une grosse sphère gonflée. Pour la Course splash, qui a eu lieu le dernier jour, l’objectif annoncé était « de franchir la ligne d’arrivée avec le plus de couleurs possibles ».

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

PHOTO : FLORENCE PINARD-LEFEBVRE

PHOTO : COURTOISIE

PHOTO : GABRIELLE PILLIAT

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Julia Francki

L’incontournable capitaine a encore mené son équipe vers une victoire en réussissant un dou-blé face à l’Université de Toronto alors qu’elle

évoluait à l’entrejeu.

étoiles de la semaine

Delaney Rickert-Hall

Avec un but somptueux contre les Rams de Ryerson, l’attaquante de deuxième année confirme qu’elle pourra assurer la relève offen-

sive pour l’équipe de soccer.

Simone Savary

En réussiant deux essais, la pilier de troisième année a joué un rôle imporant dans la victoire de l’équipe de Rugby face aux X-Women de

Saint Francis-Xavier.

Effervescence électorale oblige, les nou-velles sportives trouvent de la concur-rence dans les médias de masse, d’au-tant plus que cette échéance fédérale ne semble pas avoir intéressé beaucoup de sportifs célèbres pour qu’ils se joignent à un camp ou à un autre.

En effet, si Wayne Gretzky a fait quelques grands titres sportifs en affichant pu-bliquement son soutien au premier ministre sortant Stephen Harper et au Parti conservateur, l’issue du vote du 19 octobre n’a pas mobilisé d’autres grands noms, et surtout pas de grands noms qui pratiquent actuellement.

Alors qu’un très grand nombre de musi-ciens, acteurs et autres professionnels du spectacle ont pris des positions on ne peut plus claires, les célébrités sportives ne se

bousculent pas pour donner leur avis ou pour exprimer leur préférence.

Ce n’est évidemment pas parce que sport et politique ne sont pas liés.

Les sportifs nord-américains, et peut-être encore plus ceux qui évoluent au Canada, semblent avoir un rapport diffé-rent de ce qu’on peut voir dans d’autres parties du monde.

En Europe, en Amérique du Sud et en Afrique, les personnalités du monde du sport s’expriment ouvertement sur la politique et finissent parfois par re-joindre des mouvements, des partis, voire des gouvernements en occupant des postes ministériels.

Bien entendu, il existe aussi en Amérique du Nord des politiciens qui furent un jour des sportifs professionnels de haut niveau, à l’instar de l’ancien maire de Détroit Dave Bing ou de l’ancien député démocrate Heath Shuler, mais très peu ont occupé de hautes fonctions ou ont été chefs de mouvements.

Le sport relève du jeu, de la socialisation, mais aussi de la guerre. Dès l’Antiquité, les épreuves sportives étaient censées préparer les soldats aux combats. Cette tradition a perduré jusqu’au XIXe siècle.

Le militaire est séparé du civil et donc du social; c’est un corps à part régi par des règles différentes et dont l’approche est spécifique. Peut-être est-ce dû au fait que les sportifs nord-américains sont identifiés plus comme des soldats que comme des civils.

On met l’accent sur le combat, la disci-pline, l’abnégation. L’organisation des sports collectifs nord-américains n’est pas sans évoquer une dimension guer-rière. Il est aussi intéressant de remar-quer que des sports individuels très po-pulaires dans d’autres parties du monde, comme le tennis et le cyclisme, n’ont pas réussi à devenir des divertissements de grande envergure en Amérique du Nord où spectacle sous-entend presque néces-sairement sport d’équipe.

Ne serait-ce qu’au niveau de l’équipe-ment, les trois sports les plus populaires

au Canada, le hockey, le football et le baseball, exigent toutes sortes de protec-tions et de casques.

Les camps d’entrainement revêtent une grande importance, ainsi que le nombre d’années d’expérience. Les éléments les plus expérimentés sont désignés par le terme « vétérans », même au niveau uni-versitaire.

Contrairement à leurs collègues du reste du monde, les sportifs nord-américains vont souvent arborer leurs uniformes en dehors de la pratique sportive, que ce soit à des rendez-vous médiatiques ou pour me-ner des actions caritatives. Rien de mieux qu’un uniforme pour signifier son apparte-nance à un corps ou à un ordre particulier.

De toutes ces similarités entre l’ordre sportif professionnel et l’ordre militaire découle un certain enrégimentement qui, comme pour les vrais militaires, semble créer une sorte de distance entre un corps particulier, celui des sportifs, et le reste de la société qui fait peut-être que les ath-lètes de cette partie du monde sont plus rares à s’engager en politique.

C H R O N I q U E

Sportifs et politiques

GHASSEN ATHMNI

Rugby : Victoire de prestige contre les X-Women

Alors qu’elles n’avaient pas de rencontre prévue au calendrier du championnat du Réseau du sport étudiant du Québec, les Gee-Gees de rugby ont choisi de se mesurer aux X-Women de l’Université Saint Francis-Xavier samedi dernier.

Il s’agissait bien plus d’un match d’exhi-bition, au vu du fait que les Néo-Écos-saises ont remporté le championnat des Sports interuniversitaires canadiens à quatre reprises. Ce fût donc une partie très disputée où les X-Women ont mené d’un bout à l’autre, avant de se faire ren-verser par le Gris et Grenat.

À mi-chemin, Ottawa était menée 12-5 après avoir encaissé deux essais. Au re-tour des vestiaires, Ashley Strik et Da-nielle Ederlyi ont répondu à une réus-site de Lauren Agnew pour porter la marque à 19-17.

Une interception de Dana Sommerville a lancé une offensive ottavienne qui s’est conclue par un essaie de Simone Savary. La transformation d’Irene Pa-trinos mettra un point final à la marque 24-19.

Plus que jamais en tête du classement RSÉQ, les protégées de Jen Boyd re-viendront dimanche prochain à 15h au Terrain Matt Anthony pour y disputer la dernière joute de la saison régulière.

Football : Troisième défaite de suite

L’équipe de football a manqué un ren-dez-vous important de la saison en cédant face aux Golden Hawks de l’Université Wilfried Laurier sur le score de 65-30.

Déstabilisés par la puissance et l’explo-sivité de l’unité offensive adverse, les Gee-Gees se sont retrouvés menés 41-10 à la pause.

Le demi défensif des Hawks, Dillon Cam-pbell, a particulièrement posé problème aux Ottaviens en réussissant pas moins de 37 passes, pour un total de 246 verges.

« Nous nous attendions à un match of-fensif, mais notre attaque ne s’est pas présentée. Je savais que nous devions être presque parfaits à l’offensive, mais nous étions loin de là », a affirmé l’en-traineur-chef Jamie Barresi.

La recrue Kalem Beaver, Tyler McLaren et Bryce Vieira se sont illustrés avec des jeux efficaces, mais ce ne fut pas suf-fisant pour que le Double G revienne dans la rencontre.

Avec une fiche de 2-4, les hommes de Barresi végètent au septième rang du classement SUO. Samedi prochain, ils iront à London visiter l’équipe en tête du classement, les Mustangs de l’Uni-versité de Western Ontario.

Les brèves

GHASSEN ATHMNI

Page 22: Edition 6e

w w w. l a r o t o n d e . c a

L a by r i n t h e ss e c t i o n

ÉLECTION PARTIELLE ETRÉFÉRENDUM DE LA FÉUO

C’EST L’HEURE D’ÉLIRE VOSREPRÉSENTANTS ÉTUDIANTS!

DÉBATS À NE PAS MANQUER

RÉFÉRENDUM: ASSURANCE SANTÉ

Journées de vote21, 22 et 23 octobre

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DATE: Le jeudi 15 octobre 2015HEURE: De 15 h à 18 hLIEU: Terminus UCU (2e étage)

ETDATE: Le vendredi 16 octobre 2015HEURE: 17 h à 20 hLIEU: Rez-dechaussée à l’ÉITI (SITE)

« Êtes-vous d’accord pour augmenter la cotisation pour le Régime

d’assurance maladie et dentaire de 35 $, qui comprend une taxe

obligatoire de 8 %, et autorisez-vous le Conseil d’administration de la

FÉUO à augmenter ces frais de 8 % par année pour améliorer les bénéfices comme il se doit? »

OUI / NON

Pôles et tiques

Choisir ses miragesDemander aux dunes de se tairePénultième chameauOcéans en exergue

Les vieux fakirsSaupoudrent d’encens des contes de Votes,Entre leurs dents naissent les auroresCelles qui aveuglent,Charment les foules,Une marée de serpentsQui ne se dressent jamaisEnsemble.

Le vizir, aveugle,Pend les danseuses à même leurs foulards.S’insurger ne sert qu’à faire saliver les tigres,

Dehors il neige,« C’est impossible! » crie le vizir.On murmure aux dunes,De ne pas faire trop de bruitEn se couvrant de blanc.

— Frédéric Lanouette

Page 23: Edition 6e

ÉDITION DU MARDI 13 OCTOBRE 2015

109, rue OsgoodeOttawa, Ontario

K1N 6S1TEL: 613-421-4686

RÉDACTIONRédacteur en chefDidier [email protected]

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONFrédéric [email protected]

CORRECTEURSamuel [email protected]

ACTUALITÉSClémence [email protected]

Frédérique [email protected]

Yasmine [email protected] David Beaudin [email protected] Boni Guy-Roland [email protected]

ARTS ET CULTURELissa Lé[email protected]

SPORTSGhassen [email protected]

WEBÉlise [email protected]

DIRECTRICE DE PRODUCTIONGabrielle [email protected]

DIRECTRICE ARTISTIQUEFlorence [email protected]

PHOTOGRAPHEGabrielle [email protected]

ILLUSTRATEURAndrey [email protected]

VIDÉASTEAntoine Simard-LegaultÉlise [email protected]

DIRECTION GÉNÉRALEAyoub Ben [email protected]

PROCHAINE PARUTIONLundi, le 18 octobre 2015

La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Publications de La Rotonde Inc., et distribué à 2 000 copies dans la région d’Ottawa. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés.

La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fins diffa-matoires de ses articles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

L

souhaite remercier les contributeurs de la semaine

KATHLEEN APPIAH - GABRIELLE POULIN - Eugénie Lemieux - Martin Laroche - Sarah-Anne Lacombe

Merci de la part de l’équipe de La Rotonde

La Rotonde est à la recherche d’un-une artiste étudiant(e)ou non pour réaliser une murale dans son studio vidéo.

Envoyez votre candidature et un conceptà l’adresse suivante : [email protected]

OYEZ OYEZ OYEZ TOUT LE MONDE!

Page 24: Edition 6e

Victoire ETUDIANTEDes campus se sont engagés à adopter des politiques sur les agressions sexuelles, la prévention et le consentement grâce aux pressions exercées par votre syndicat étudiant provincial : la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants

Des groupes étudiants de l’Ontario font pression sur Kathleen Wynne pour l’adoption de politiques contre les agressions sexuellesDes membres de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants ont rencontré la première ministre à Queen’s Park pour lui demander d’agir contre la violence sexuelle et d’instaurer des programmes de sen-sibilisation pour les étudiantes et étudiants.

Avec plus de 350 000 autres membres étudiants dans toute la province, votre adhésion à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants-Ontario nous permet d’obtenir des victoires comme le Plan d’action de l’Ontario contre la violence à caractère sexuel de la première ministre de l’Ontario. Lorsqu’on travaille ensemble, on obtient des résultats. Les membres individuels comme vous continu-eront de défier la violence sexuelle sur les campus dans le mouvement collectif de centaines de milliers d’étudiantes et d’étudiants que représente notre Fédération.

Pour savoir comment participer au travail de la Fédération sur votre campus, envoyez un courriel à [email protected].

FCÉÉ Ontario fceeontario.ca@cfsoncfsonFédération canadienne des étudiantes et étudiants–Ontario