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BATIBO Page 7 Campagne électorale Comprendre le déferlement populaire Page 6 Extrême-Nord L’affaire des forages qui attend Biya N° 4707 - Vendredi 28 septembre 2018 400 FCFA Edité par la South Media Corporation Siège : rue de l’aéroport - BP 12348, Yaoundé Tél.: (237) 222 30 66 80 / 222 30 71 45/ Fax: 222 30 66 75 - Desk Douala : Rue Bebey Elamè, Tél : 699 50 46 59 - Bur.Bafoussam: Face pharmacie Madelon, Tel: 694 94 27 33 http://www.quotidienmutations.cm « J’ai appris l’assassinat de mon époux dans le Plan d’assistance humanitaire d’urgence » ; « J’ai été prise en charge à l’Hôpital Jamot suite à une crise mentale » ; « J’attends toujours l’aide du gouvernement » ; Interview exclusive. Pages 4 & 5 L’épouse du sous-préfet tué parle

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BATIBO

Page

7Campagne électorale

Comprendre le déferlement populairePage

6Extrême-Nord

L’affaire des forages qui attend Biya

N° 4707 - Vendredi 28 septembre 2018 400 FCFA

Edité par la South Media Corporation Siège : rue de l’aéroport - BP 12348, Yaoundé Tél.: (237) 222 30 66 80 / 222 30 71 45/ Fax: 222 30 66 75 - Desk Douala : Rue Bebey Elamè, Tél : 699 50 46 59 - Bur.Bafoussam: Face pharmacie Madelon, Tel: 694 94 27 33 http://www.quotidienmutations.cm

« J’ai appris l’assassinat de mon époux dans le Pland’assistance humanitaire d’urgence » ;« J’ai été prise en charge à l’Hôpital Jamot suite àune crise mentale » ;« J’attends toujours l’aide du gouvernement » ;Interview exclusive. Pages 4 & 5

L’épouse dusous-préfet tuéparle

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Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

ANNONCE2

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Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

CHRONIQUE 3

Par Jacques Eric Andjick

L’ancien capitaine des Lions indomptables quittela tanière. « En mon âme et conscience j’ai décidéde me retirer de l’équipe nationale du Cameroun »,

a-t-il révélé dans un communiqué, le 22 septembre der-nier. Benjamin Moukandjo reproche au nouveau sélec-tionneur Clarence Seedorf, une « démarche inélégante etinjuste » à son égard. Il fait allusion à sa non-sélectiondans la première liste de joueurs appelés par le techni-cien néerlandais, pour la campagne préparatoire desLions indomptables à la Can 2019.L’attaquant estime qu’en tant que capitaine de la sé-lection camerounaise gagnante de la Can 2017, ilmérite un traitement de faveur de la part du nouveaustaff technique. Le joueur de 30 ans aurait souhaitéavoir un coup de fil de Clarence Seedorf pour lui ex-pliquer sa non-convocation. Comme si le titre dechampion d’Afrique en tant que capitaine lui assureune place définitive au sein de la tanière. Pourtant,un sportif de haut niveau doit être constamment per-formant pour pouvoir rester au top niveau de saforme et conserver un rôle majeur dans les compé-titions. Ce n’est pas le cas du natif de Douala qui, de-puis sa brillante Can 2017, ne cesse de décliner. Demauvaises performances individuelles qui détei-gnent sur l’équipe nationale, éliminée dès le Premiertour à la coupe des Confédérations 2017 et écartéede la course au Mondial 2018.En méforme dans ces deux campagnes foireuses, l’at-taquant de Beijing Renhe est vivement critiqué. Aupoint où son brassard de capitaine est remis en causepar des observateurs qui estiment qu’il a été promu audétriment des anciens vice-capitaines Eric MaximChoupo-Moting et Vincent Aboubakar, après l’évictionde l’ancien capitaine Stéphane Mbia. Et qu’à défaut deces deux attaquants, le défenseur central NicolasNkoulou, ancien capitaine de l’équipe nationale, méritemieux le capitanat que Benjamin Moukandjo. Mais lelimogeage de l’ancien sélectionneur Hugo Bross et l’in-térim assuré par Alexandre Belinga, retardent

l’échéance. Car il ne fait l’ombre d’aucun doute que lepensionnaire de la Chinese Super League sera déchudu brassard avec le nouveau sélectionneur. Dès la pre-mière conférence de presse qui a suivi sa nomination,Clarence Seedorf annonce que les joueurs évoluantdans des championnats exotiques (Chine, Qatar, Ara-bie saoudite, Emirats arabes unis) ne sont pas dignesde jouer en sélection. Ensuite, le quadruple vainqueurde la Ligue des champions nuance ses propos en sou-tenant que les joueurs performants seront appelésd’où qu’ils viennent. C’est d’ailleurs le cas de ChristianBassogog de Henan Jianye Fc (Chinese Super League)appelé pour la double-confrontation contre le Malawi,les 12 et 16 octobre 2018.Contrairement à Benjamin Moukandjo qui a pris unedécision hâtive et radicale, le meilleur joueur de la Can2017 fait preuve de patience. Bassogog ne s’est pasdécouragé en apprenant que les Lions des champion-nats mineurs ne sont pas les premières options deSeedorf. Aujourd’hui sa patience paye. Moukandjo au-rait dû laisser le temps au nouveau staff technique etparallèlement travailler d’arrache-pied en club, puisfaire le point au bout de quelques mois. Il n’est visible-ment pas patient. Ou plutôt, il pense qu’il a un titre fon-cier en équipe nationale et que tout est acquis.Si on reconnaît son leadership et sa brillante prestationpendant la dernière Can, on se souvient tout de mêmeque Benjamin Moukandjo était auparavant un fauteurde troubles dans la tanière des Lions. Son altercationavec Benoît Assou-Ekotto en plein match, pendant lacoupe du monde de la Fifa Brésil 2014 en est une il-lustration. On pensait qu’il s’était repenti depuis sonrôle à la Can, ce n’est visiblement pas le cas. BenjaminMoukandjo quitte la tanière des Lions, après 57 sélec-tions, pour 8 buts marqués et surtout un titre de cham-pion d’Afrique. On ne doute pas qu’il souhaite ajouterune deuxième Can à son palmarès en 2019 à la mai-son. Pour espérer le faire, il droit préalablement revenirsur sa décision, puis faire profil bas.

Moukandjo, mauvais perdant

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Caric

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SOCIÉTÉ4

Pourquoi participez-vous aux 2e Journées de la santémentale ?J’étais traumatisée c’est pourquoi je suis venue pour par-tager ma douloureuse expérience. Parler me libère. Monépoux, le sous-préfet de Batibo [Nord-Ouest, Ndlr] a été en-levé le 11 février dernier. Je suis enseignante, mère de qua-tre enfants biologiques et cinq autres dont je prends soin.Après l’enlèvement de mon époux, je suis partie de Batiboavec les enfants et actuellement, nous vivons à Yaoundéchez ma belle-sœur.Quels sont les souvenirs que vous avez du jour oùl’enlèvement s’est produit ?Après la prière matinale ce jour-là, je suis allée à la cuisinepour les préparatifs de la réception des invités après la fêtede la jeunesse. C’est alors que j’ai entendu des coups defeu. Subitement, je me suis dirigée vers la chambre pourdire à mon époux qu’il ordonne aux militaires, si jamais cesont eux qui tiraient d’arrêter, car c’est un jour de fête etde tels actes peuvent apeurer la population.Une fois dans la chambre, je n’ai pas trouvé mon mari. Je

me suis dit qu’il était dans la salle de bain or, il n’y étaitpas. Lorsque j’ai demandé aux quatre gendarmes qui gar-daient la maison, ils m’ont dit qu’il est sorti avec son chauf-feur. 10 minutes plus tard, ma fille vient me montrer desvidéos qui présentaient mon époux en brousse vêtu d’unpantalon et d’un donjon. Jusque-là je n’y croyais pas parceque je croyais mon mari à la maison. Je suis retournéedans la chambre et je me suis rendu compte que le vête-ment que je voyais dans la vidéo était absent de la pende-rie. A l’instant, j’ai compris que mon mari avait été enlevé.Entre-temps, je recevais des coups de fil des proches quime disaient qu’ils avaient eu vent de l’information selon la-quelle le sous-préfet de Batibo a été enlevé. Voilà ce qu’ils’est passé.Lorsque vous réalisez que ces images sont réelles,comment réagissez-vous ?Quand j’ai vu les images, - c’est vrai qu’elles m’ont donnéesla chair de poule - mais je n’avais pas vraiment peur à cetinstant. Je me suis demandé comment mon époux peut seretrouver dans la brousse dans de telles circonstances.J’étais choquée mais je me disais que dans la soirée, il al-lait rentrer à la maison, je priais seulement que Dieu le ra-mène par tous les moyens. Quand la première journée estpassée et que le jour d’après est arrivé, j’ai compris quec’était inquiétant.J’ai commencé à pleurer et à contacter les gens. J’ai appelé

le lieutenant qui m’a dit qu’il n’était pas avec mon époux. Ilm’a fait comprendre qu’il avait été enlevé par des hommesarmés non identifiés. J’ai également contacté le gouver-neur [Adolphe Lele Lafrique, ndlr] et le préfet. Nous-mêmesen tant que civils, on ne pouvait rien faire.Et comment les enfants ont accueilli la nouvelle ?Avant même que je ne leur dise, puisque c’est la générationandroïde, ils étaient déjà au courant. Ils m’appelaient mêmepour me demander si c’était vraiment lui (le sous-préfet deBatibo, Ndlr). Et moi j’ai juste confirmé. A l’instant, ils n’onteu aucune émotion particulière. C’est après un moment qu’ilsse sont rendu compte que leur père n’était plus là. Ce n’étaitpas facile. Difficile de discuter à la maison. La tristesse nousa envahis. Tout le monde qui pouvait nous apporter un sou-tien nous disait juste que c’est un problème compliqué. Per-sonne ne disait rien qui puisse nous consoler.Qu’en est-il de la famille ?Les membres de la famille m’ont demandé comment lesfaits se sont déroulés mais, comme je n’avais aucune idéede la manière dont il a été enlevé, je ne pouvais pas les ren-seigner. J’ai néanmoins dis que j’avais appris la nouvellede la même manière qu’eux, sur les réseaux sociaux.Y a-t-il eu une mobilisation particulière de votre fa-mille et de celle de votre mari pour organiser les re-cherches ?Oui. Nous nous sommes réunis. On a essayé de le retrouver

Julienne Namata

Je suis encore sous le choc

Par Guy Martial Tchinda

Il existe des rencontres heu-reuses. D’autres sont plustristes. Dans le couloir d’unhôtel de Yaoundé le 25 sep-tembre dernier, la coïncidencemet face à nous la veuve dusous-préfet de Batibo, MarcelNamata Diteng, enlevé le 11février dernier par les séces-sionnistes et assassiné plustard. La blessure de la veuveest encore béante, mais elle apuisé de la force au fond d’ellepour s’exprimer et partant,s’affranchir de la douleur. Elleévoque ce jour triste, la longueet inutile attente, la consterna-tion et la peine des enfants,l’abandon du gouvernement,les pistes de résolution de lacrise anglophone et les rêvesqu’elle nourrit, malgré tout. En-tretien exclusif.

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SOCIÉTÉ 5

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mais on ne savait pas par où commencer les recherchesparce que tout le monde dans le coin avait peur. On ne sa-vait pas quand les gens-là [les sécessionnistes, Ndlr] pou-vaient lancer une attaque. Personne ne se baladait. Toutétait fermé, les gens ne sortaient pas de leur maison.Quelqu’un vous a-t-il contacté pendant sa captivitépour demander une rançon ?Non. Jamais personne ne m’a appelé. Même pas pour medonner des nouvelles, encore moins pour demander quoique ce soit.Par quel canal avez-vous appris qu’il a été assassiné ?C’est dans le document comportant le Plan d’assistancehumanitaire d’urgence mis en place par le gouvernementpour assister les victimes de la crise que j’ai appris qu’ilavait été enlevé et assassiné. Je suis restée avec cette nou-velle pendant deux jours, je n’y croyais toujours pas. Je mesuis dit que ce sont de fausses nouvelles qu’on poste sou-vent dans les réseaux sociaux. Plus tard, un discours quedonnait le Premier ministre à la Cameroon Radio Television(CRTV) à propos de ce document m’a sortie de mon rêve,et j’ai compris que c’était un document officiel. C’est alorsque je me suis rendu chez le ministre de l’Administrationterritoriale, qui m’a confirmé la disparition de mon mari.Qu’avez-vous fait après l’annonce de son décès ?J’étais vraiment embarrassée et choquée. Je pleurais et jen’arrivais pas à me tenir debout. Je ne pouvais même pasparler. Je voulais bien lui [Minat, Ndlr] dire des choses maisles mots ne sortaient pas. J’ai pris un stylo et un papierpour écrire mais il m’a demandé de faire un effort pour par-ler. J’étais remplie de peine et finalement je suis partie delà sans dire mot. Toutefois, je lui ai fait comprendre quejusqu’à ce que je vois le corps de mon époux, je ne pouvaiscroire à son décès. Peut-être s’est-il échappé des mains deses ravisseurs et qu’il va rentrer à la maison.On imagine que cette perte a affecté votre état desanté…Oui. Cela a beaucoup affecté ma santé parce que parfois,j’ai des maux de tête, je n’arrive pas à dormir, j’ai mêmeaussi des pertes de mémoire. Il y a des moments où je suistrès silencieuse et ça inquiète les enfants. Il m’arrive d’êtretrès agressive. J’ai parfois aussi envie de me défouler.Au regard de tout ceci, avec le temps, je me suis rendue àl’hôpital Jamot et on m’a fait comprendre que c’était undébut de problèmes de santé mentale. Ils ont commencéune psychothérapie et des médicaments. C’est tout ça quim’a rétablie. Moi-même je me suis convaincue à rejetertout mal-être et à être forte pour mes enfants.Qui prend en charge votre famille et les frais de votretraitement à l’Hôpital Jamot?Moi seule. Mon salaire passe. Après l’enlèvement de monépoux, ce n’était plus facile pour moi. Quand je me couche,mon époux n’est pas là, au réveil, il n’y a personne avec qui

discuter. Avec les neuf enfants, ce n’était vraiment pas fa-cile. La nutrition à elle-seule coûte cher. Je devais m’occu-per de tout alors que c’est mon époux qui s’occupait desgrandes charges. Moi, je l’assistais juste. La vie était deve-nue misérable.Je me suis alors dis qu’il fallait engager les enfants dansles petites activités pour leur permettre d’oublier progres-sivement l’absence de leur père.Comment gérez-vous la maison avec toutes cescharges ?J’ai donné une somme d’argent à chaque enfant pour qu’iltrouve de quoi s’occuper. Il y en a qui font des beignets etdéposent dans des boutiques tandis que les autres vendentdes bonbons en classe en cachette. J’ai aussi fait un pou-lailler pour les garçons, afin que toutes les charges ne re-tombent pas sur moi seule.Quels âges ont-ils ?J’ai des enfants de 24 ans, 18 ans. Le plus petit a huit ans.Ajoutés à eux, les enfants de ma belle-famille. Le petit ca-pital que j’ai donné à chacun d’eux fait que lorsqu’ils ontbesoin du crédit de communication dans leur téléphone,des stylos, ou un petit cahier, ils agissent sans toujourscompter sur moi. J’ai deux enfants qui ont déjà fini leursétudes à l’Université de Buea et à l’Université de YaoundéII-Soa. Aujourd’hui, ils cherchent du travail. Le ministre del’Administration territoriale a promis de faire quelque chosedans ce sens, on attend.Depuis que le sous-préfet a été assassiné, êtes-vousencore allée à Batibo ?J’y suis allée une fois pour récupérer certaines affaires mais,comme je n’avais pas une grande voiture, pour tout enlever,j’ai laissé certaines choses. Depuis ce temps, je n’y suis plusallée parce que toute la population est en train de fuir.Depuis quand êtes-vous à Yaoundé et à quoi vous oc-

cupez-vous ?J’ai rallié Yaoundé il y a huit mois déjà, où nous vivons chezma belle-sœur. La maison est petite mais on gère avec parcequ’il n’y a pas mieux. A la maison, on cause comme toute fa-mille mais il y a des moments de grand silence pendant les-quels on pense encore à la disparition du père. Donc la maisonest partagée entre la tristesse et la joie. Tout le monde est en-core sous le choc. Depuis le 11 février, je n’enseigne plus parceque je n’ai pas encore recouvré le moral. Je ne peux pas metenir devant les élèves pour leur donner cours.Quel message lancez-vous pour le retour de la paixdans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ?C’est une question difficile car je sais que le gouvernementa essayé de renforcer la sécurité mais, jusque-là, j’entendstoujours parler de kidnapping, des coups de feu et des af-frontements. Les populations courent par-ci par-là parceque les « Ambazoniens » et les militaires se tirent dessus.Je pense que Dieu seul peut trouver la solution à ce pro-blème. Parce qu’on a l’impression que les efforts du gou-vernement n’ont pas encore pu apporter une véritablesolution. Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest se vident. Les dé-placés vont trouver refuge à Yaoundé, Douala, Bafoussam...il faut peut-être que le président de la République parle. Jesuis de l’avis de ceux qui disent qu’à défaut de descendrelà-bas [Sud-Ouest ou Nord-Ouest, Ndlr], il peut faire un dis-cours même à la télévision pour faire au moins des pro-messes, une solution à long terme peut être trouvée.Qu’espérez-vous du gouvernement aujourd’hui entermes de soutien ?Mon mari avait le projet d’ouvrir une école. Si le gouverne-ment peut construire une école pour moi, au moins, je com-prendrai qu’un de ses vœux s’est réalisé et cela peut medonner un peu de paix dans le cœur. Je sais que cette écolepeut m’aider à m’en sortir pour le reste de ma vie.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouestse vident. Les déplacés vonttrouver refuge à Yaoundé,Douala, Bafoussam... il fautpeut-être que le président dela République parle. Je suis del’avis de ceux qui disent qu’àdéfaut de descendre là-bas, ilpeut faire un discours même àla télévision pour faire aumoins des promesses, une so-lution à long terme peut êtretrouvée.

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SOCIÉTÉ6

Un atelier s’est discrètement tenu le 4juillet dernier à Yaoundé. Les partici-pants à ladite rencontre ont procédé à

une relecture de l’ensemble de la documenta-tion du projet de construction de 3000 forageséquipés de pompes à motricité volontaire dansla partie septentrionale du Cameroun, promessefaite par le chef de l’Etat en 2011 à Maroua, aucours du lancement de sa campagne électoralepour la présidentielle de 2011. Selon nossources, cette séance de relecture a révélé desimperfections dans le montage du projet, à l’ins-tar de l’absence d’informations sur l’étude d’im-pact environnemental et social, du coût unitairetrès élevé retenu dans la structuration du projet(13 millions le forage contre 8 millions Fcfapour les projets similaires exécutés dans le cadre du Bip),et l’inadéquation entre le type de projet et l’offre de finan-cement proposées par les bailleurs de fonds.De fait, en se rendant à Maroua, probablement demain (29septembre), dans le cadre de la campagne électorale pourle compte de la présidentielle du 7 octobre prochain, cettefois-ci, le candidat du Rdpc n’aura pas dans le bilan qu’ils’apprête à présenter aux populations des régions septen-trionales du pays, une promesse qu’il leur a pourtant faiteil y a sept ans. Puisque, selon nos sources, le programmespécial de réhabilitation et de construction de forages

d’eau potable dans le Septentrion, afin d’améliorer l’accèsdes populations à l’eau potable et mieux combattre les épi-démies de choléra et autres maladies hydriques, ne sera fi-nalement lancé qu’en 2019, dans le meilleur des cas, selondes indiscrétions glanées dans l’entourage de l’actuel mi-nistre de l’Eau et de l’Energie.Pourtant, après cinq ans d’attente infructueuse, l’espoir

des populations des régions septentrionales de voir ce pro-jet finalement prendre corps avait été ravivé à l’occasiondu Forum « Investir au Cameroun, terre d’attractivités », or-ganisé à Yaoundé en 2016. Ce d’autant qu’à l’occasion de

cette grand-messe de l’investissement au Ca-meroun, le gouvernement avait signé un Mémo-randum d’entente relatif à ce projet, avec unconsortium d’entreprises formé par la sociétéfrançaise Vergnet Hydro, deux sociétés chi-noises et une Pme locale, apprend-on desources proches du dossier. Cette avancéedans l’exécution du projet avait été confirméeen 2017, avec l’arrivée sur la table du gouver-nement camerounais, d’une offre de finance-ment de BPI France et de la Standard CharteredBank, relative à ce projet d’adduction d’eau po-table dans le Septentrion.En attendant de voir l’intérêt que le candidat

du Rdpc accordera à cette promesse non-tenue, en s’adressant aux populations du grand

Nord lors de son séjour à Maroua dans les tout prochainsjours, les maladies hydriques demeurent parmi les affec-tions les plus récurrentes dans les régions septentrionalesdu pays, dans lesquelles il n’est pas rare de voir les popu-lations partager des points d’eau avec des animaux, du faitde la rareté de ce liquide vital. En plus de l’avancée inexo-rable du dessert, phénomène qui réduit de plus en plus lesressources en eau déjà insuffisantes dans le Septentrion,des pertes en vies humaines sont enregistrées chaqueannée dans des puits artisanaux creusés par les popula-tions en quête d’eau potable, coûte que vaille.

Extrême-Nord

L'affaire des 3000 forages qui attend Paul BiyaUn septennat plus tard, le candidat du Rdpc retourne à Maroua, où il avait annoncé un projet d'ouvrages d'adduction d'eau voué aux oubliettes.

Jean Vivien Habyalimana

Il faut promouvoir l’éducation à la paix

Par Wamba Sop

Sud-Ouest

Six civils et deux policiers tués

Les sécessionnistes ont encore fait parler d’euxà Limbe, région du Sud-Ouest. Après une rela-tive accalmie, ils ont attaqué, dans la soirée de

mercredi, 26 septembre, le commissariat du 3e arron-dissement situé au lieu dit « Mile 4 ». Au cours deséchanges de coups de feu, deux éléments des forcesdu maintien de l’ordre (Fmo) sont mortellement at-teints. Des sources parlent des inspecteurs de policeMbatang et Mbailesseng. D’après les mêmes sources,une autre inspectrice, blessée par balle, réussira àprendre la fuite. Les séparatistes vont incendier lecommissariat et emporter deux pistolets automa-tiques (Pa) avant de fondre dans la nature. C’est la 2e attaque des sécessionnistes à Limbe, enl’espace de deux mois. Contrairement à Buea où ellessont récurrentes. C’est d’ailleurs à Buea que des per-sonnes suspectées d’appartenir aux « ambazoniens »ont été abattues au petit matin du jeudi 27 septem-bre. L’embuscade a été tendue par les hommes entenue aux environs de 4h du matin. « Les six per-sonnes abattues à Buea Town étaient suspectées etsuivies depuis plusieurs jours par les forces de sécuritéet de défense. Elles avaient l’habitude de consommerdu chanvre indien et de jouer aux cartes à des heuresindues », précise notre source.

Par Blaise DjouokepLe président de l’Association internationale pour lapaix et le développement en Afrique (Aipda) expliquela nécessité d’encourager cette pratique.

Par Blaise Djouokep

Pourquoi une formation pour la promotion de la paixau Cameroun ?Notre organisation a pour mission de contribuer à la promo-tion de la paix à travers des formations et sensibilisation.Chaque 21 septembre, les Nations unies célèbrent la paix.Et cette année, le thème qui a été retenu est :«Droit à lapaix». Nous nous sommes dit que le droit à la paix c’est aussile droit à la santé, à la vie, à l’éducation... Nous devons com-prendre que chacun a un rôle à jouer pour que la paix règne.Cela passe aussi par la promotion de l’éducation à la paix.Si la communication n’est pas efficace, la violence s’installeet provoque des inquiétudes et des troubles.Après ces enseignements, comment comptez-vousvous déployer sur le terrain?Puisqu’on ne peut pas former tout le pays, pour un premiertemps, nous avons formé des leaders qui vont nous repré-senter dans le cadre des formations et sensibilisations à lapaix, à travers la communication non-violente, des média-tions, des conciliations, etc. Apprendre à demander pardon

quand on a tort est important. Et les apprenants sont formésdans quatre modules.Quel est le contenu de ces modules?Les apprenants sont initiés à bien communiquer avec autruien cas de situation conflictuelle et doivent être capables decalmer les parties belligérantes. Par conséquent, ils doiventavoir des connaissances en analyse de conflit. Nous comp-tons former au moins une cinquantaine de jeunes. Mais,pour cette première session, compte tenu de notre budgetlimité, nous avons formé juste trente jeunes.

Un forage dans l’Extrême-Nord.

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ECONOMIE 7

Le kick-off de la campagne électorale officielleen vue de la présidentielle du 07 octobre pro-chain a été donné le samedi, 22 septembre der-

nier. Au Palais des congrès de Yaoundé, ce mêmejour, Akere Muna, candidat investi par le Front popu-laire pour le développement (Fpd), mobilise plus de3000 personnes – selon son équipe de campagne -pour son meeting à l’américaine qui dure environ huitheures d’horloge. Le même jour, à Douala, le candidatdu Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc), Maurice Kamto, provoque une marée humaineau quartier Bonabéri. Dimanche 23 septembre, austade de la cité Cicam (Cotonnière industrielle du Ca-meroun), toujours dans la capitale économique, unautre candidat de l’opposition, Cabral Libii du partiUnivers en l’occurrence, fait une démonstration de force en mo-bilisant plus 10.000 personnes qu’il présente comme ses mili-tants. Le lendemain, lundi 24 septembre, sur le même site,Frankline Afanwi Ndifor, investi par le Mouvement citoyen natio-nal du Cameroun (Mcnc), réussit un méga-meeting devant unefoule surexcitée qui scande à tue-tête : « Ndifor for President ! ».Serge Espoir Matomba du Peuple uni pour la rénovation sociale(Purs) ne mobilise pas moins. Ces quatre candidats partagent unpoint commun : ils briguent tous pour la première fois la Prési-dence et bousculent les codes en termes de capacité de mobili-sation. Sur l’ensemble du territoire, leurs meetings se suivent etse ressemblent.Depuis l’élection présidentielle historique de 1992, seuls le Ras-semblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) de PaulBiya, le Social Democratic Front (SDF) de Ni John Fru Ndi etl’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) dansune moindre mesure, pouvaient rassembler 10.000 personnes àla même heure et au même endroit. Les deux premiers partis ontconservé cet acquis qu’ils semblent d’ailleurs consolider à l’occa-

sion de la campagne électorale qui bat son plein. Cela s’est vu àSangmélima et Ebolowa, le 25 septembre dernier lors du lance-ment de la campagne de Paul Biya dans la région du Sud. A l’aunedu déferlement populaire qui caractérise la campagne électoraleen cours, on est tenté de dire que la politique a retrouvé une placede choix dans le cœur des Camerounais. « A mon avis, cela relèveencore de la logique du folklore et du voyeurisme. Parce que, si l’in-térêt pour la politique était profond, il se serait au préalable traduitpar une forte mobilisation pour aller s’inscrire sur les listes électo-rales. Il se serait également manifesté par la demande d’une plusgrande structuration de l’offre politique : nous voulons discuter di-rectement avec vous sur vos offres pour nous montrer en quoi est-ce qu’elles sont pertinentes », explique le politologue Mathias EricOwona Nguini. Selon Elections Cameroon (Elecam), 6,5 millionsde personnes sont inscrites sur les listes électorales. Si la staturedes candidats à la présidentielle de 2018 est pour beaucoup dansla forte mobilisation que l’on observe, le taux de participation auscrutin du 07 octobre sera un indicateur de taille pour savoir siles Camerounais sont réenchantés par la politique ou non.

Enquête

Les Camerounais reprennent-ils goût à la politique ?L’on observe un déferlement populaire autour des meetings, qui rappelle l’élection historique de 1992.

Max Zachée Mbida Onambele

Le peuple est maître de ses émotionsLe politologue explique la frénésie générée lors des meetings par les candidats en lice pour le scrutin du 07 octobre prochain.

Par Jean De Dieu Bidias

Au regard de la forte mobilisation et l’affluence dans les meetingsde certains candidats en lice pour le scrutin présidentiel du 07octobre prochain, peut-on dire que les Camerounais ont reprisgoût à la politique ?Le comportement de l’acteur politique notamment en périodeélectorale et précisément l’engouement pour les rassemblementstels que les meetings politiques, peut s’expliquer soit en raisonde l’adhésion marquée dans la durée aux idéaux du parti ou dupersonnage en compétition ; soit par l’attrait du neuf ; soit alorspar simple curiosité. Au regard de cette catégorisation, on pour-rait dire que les Camerounais ont repris goût à la politique.Est-ce la stature des candidats en lice qui crée ce réenchante-ment ?La campagne électorale en cours pour l’élection du 07 octobreprochain est remarquable par l’engouement des masses pour lesmeetings politiques. Les rencontres courues, comme ce fut le casavec Cabral Libii et Frankline Afanwi Ndifor, au Stade Cicam àDouala, démontrent effectivement un regain d’intérêt du peuplepour la politique. Il est en effet tentant d’en conclure qu’il se pro-duit un réenchantement des Camerounais pour la politique et quela personnalité, et peut-être les projets des candidats, sont la rai-

son de cette résurrection de l’intérêt pour les débats et joutes po-litiques. On serait même tenter d’avancer que la stature des can-didats est plus un prétexte qu’un stimulus à ce réenchantement.En somme, depuis la convocation du corps électoral, le peuple estresté maître de ses émotions.Y a-t-il un distinguo à établir entre les militants et sympathisantsengagés, et ceux qui seraient là juste pour « gonfler » les rangslors des meetings ?Cette distinction est pertinente, parce qu’effectivement, elle per-met de mesurer la capacité de mobilisation et les chances dechaque candidat. Les militants appartiennent au parti et formentson âme vivante. Ce sont eux qui offrent le premier palier des suf-frages à chaque candidat. Les sympathisants engagés peuventêtre classés dans la catégorie de ce qu’on appelle les indécis.Cette frilosité et cette frivolité les constituent en un vivier de po-tentialités à conquérir. Il y a enfin, ces « passagers clandestins »dont la fonction duale est autant de valorisation de l’image parleur nombre et le vacarme qu’ils produisent mais également decorruption car, leur présence peut s’avérer pernicieuse dans lesens où le candidat qui s’y attache, se leurre facilement en inves-tissant dans un mirage électoral.

Par Jean-Christophe Ongagna

Aujourd’hui- Dès 08h, le candidat du Social Democratic Front (SDF),Joshua Osih, présente son projet de société aux Came-rounais résidant à Ndjamena au Tchad.- Le candidat du Front populaire pour le développement(Fpd), Akere Tabeng Muna, est attendu dans le départe-ment du Ndé, région de l’Ouest.- Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance duCameroun (Mrc), décline également son projet de so-ciété à Maroua, région de l’Extrême-Nord.

Demain- Les localités de Mokolo dans la région de l’Extrême-Nord, accueilleront le candidat du SDF, Joshua Osih, à08h 30.- Akere Tabeng Muna du Fpd ira battre campagne entre08h et 09h, à Makénéné, dans le département du Mbam-et-Inoubou, région du Centre.

Bon à savoir

Agenda

Décryptage

Les listes électorales (I)« L’inscription sur les listes électorales est un droit. Ellese fait par les soins des démembrements territoriaux deElections Cameroon, en relation avec les commissionsmixtes compétentes » (article 71 du code électoral). « Leslistes électorales sont établies et tenues au niveau dechaque commune. Une liste électorale est également éta-blie pour chaque bureau de vote » (article 70, alinéa 1). «Les listes électorales sont établies par ordre alphabétique». « Il est délivré à chaque électeur nouvellement inscrit unrécépissé portant la date, le lieu et le numéro d’inscription». « Le récépissé […] sert exclusivement aux réclamationsrelatives aux opérations d’inscription sur les listes électo-rales. Il ne peut en aucun cas remplacer la carte d’électeur». « Figurent sur la liste (électorale, Ndlr), les noms, pré-noms, date et lieu de naissance, profession, domicile ourésidence de chaque électeur » (alinéas 2, 3, 4 et 5 dumême article).

Verbatim« Mes chers compatriotes, mes frères et sœurs, le 07 oc-tobre 2018, vous devrez choisir un nouveau président. Jefais partie des neuf prétendants à ce choix décisif que vousallez opérer. Il est décisif, parce que nous sommes à lacroisée des chemins. Nous avons le choix entre un prési-dent sortant qui a atteint la maturité et l’hyper maturité del’âge et qui présente à n’en point douter, des signes de fa-tigue et d’essoufflement ; et un autre à la fleur de l’âge,pétri d’envie, de volonté, d’amour pour sa patrie. Vousdevez décider quel est le choix le plus conséquent. Vousallez en décider. Mais moi je vais vous convaincre de ceque je suis ce choix-là ».

CABRAL LIBII À L’ÉMISSION « FACE AUX ÉLECTEURS » DE CANAL 2, LE 25 SEPTEMBRE DERNIER.

Equipe de productionCoordinationJean De Dieu BidiasReporters permanentsFlorentin Ndatewouo, Jenner Onana, Jean-Christophe Ongagna, Perrine Masso,Cyril Marcel Essissima, Tatiana Ngnom-bouowo, Guy Martial Tchinda

Montage et InfographieValentin Essimi Tsanga

En friche

Le méga-meeting de Cabral Libii à Douala.

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ANNONCE8

Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

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ANNONCE 9

Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

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AVIS10

Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

Contrairement aux autres grandes villestelles que Douala, Bafoussam ou Ga-roua, voire l’arrière-pays dont on a des

échos, Yaoundé semble être un monde à part,presqu’une semaine après l’ouverture de la cam-pagne électorale. En dehors de leurs affiches, lescandidats au scrutin du 07 octobre prochain sefont toujours désirer sur le terrain. Les caravanesde campagne qui parcourent les autres villes duCameroun se font également rares par ici. Les «Yaoundéens » font montre d’une certaine indif-férence, pour ne pas dire une indifférence cer-taine, malgré quelques meetings sporadiquestenus çà et là. Il y a plus important que ça, sem-ble indiquer Fondjo. Assis dans un bar en com-pagnie d’un ami, hier 27 septembre au lieu-dit «Chapelle Obili », il estime que « quelqu’un ne peutpas s’intéresser à la politique, alors même que sesenfants ne sont pas scolarisés ». D’ailleurs, c’estune peine perdue. « On s’en fout d’eux ! Tous cescandidats (de l’opposition, Ndlr) cherchent juste àse positionner. Chacun veut avoir sa part », ren-chérit son compagnon.Un avis qu’épouse Nadine. Déçue et résignée,cette trentenaire dit ne rien espérer du rendez-vous du 07 octobre. « Il y a un jeune candidat quej’admirais tellement. Mais après avoir appris cer-taines choses le concernant, ça m’a découragée. Je ne vaismême pas voter, puisque je ne suis pas inscrite sur une listeélectorale. Et puis, ça ne sert à rien car, on connaît déjà levainqueur. Mais je ne dis pas », parodie-t-elle dans un fou

rire avec sa collègue. Pas loin de là, Abraham Onomo re-lativise en voyant plutôt « une question de centre d’intérêt». Et d’ajouter : « on sait que c’est la campagne, mais çan’exclut pas la recherche du gagne-pain. Les gens ont leur

libre arbitre et vaquent à leurs occupations », croit-il savoir.Suivant la logique du « qui peut le plus, peut le moins »,tout porte à croire que la capitale politique se réserve lemeilleur pour la fin.

Présidentielle 2018

Campagne électorale timide à YaoundéPar Cyril Marcel Essissima (Stagiaire)

Zoom

Au marché de Mvog-Mbi.

Le secrétaire général du comité centraldu Rassemblement démocratique dupeuple camerounais (Rdpc), Jean

Nkuete, a rendu public, le 26 septembre der-nier, un planning des tournées des membresdes membres de la commission nationale desupervision de la campagne de Paul Biya, qu’ilpréside. Celui-ci indique notamment que Gré-goire Owona, vice-président de ladite commis-sion, se rendra le 02 octobre prochain àNgaoundéré, dans la région de l’Adamaoua,pour présider un meeting du parti. JeanNkuete, lui-même, battra campagne à Ba-menda, Bafoussam et Douala et Yaoundé, les02, 03, 04 et 05 octobre prochain. René Sadi,Njoh Mouelle et Madeleine Tchuente iront su-perviser d’autres meetings à Ebolowa, Garouaet Bertoua, respectivement. Dans une circu-laire datée du 23 août dernier et adressée ausecrétaire général du parti, aux membres du

bureau politique, aux présidents des instancesde supervision et de coordination de la cam-pagne électorale, etc., le président national duRdpc, Paul Biya, donne à ces derniers un cer-tain nombre d’orientations afin, non seulementde lui assurer « une victoire éclatante et sansappel » à l’élection présidentielle du 07 octobreprochain, « mais aussi et partant », lui permettrede « continuer à œuvrer à la consolidation de lapaix, de la stabilité et de la démocratie » au Ca-meroun. « Tout au long de la compagne électo-rale qui débutera bientôt, j’invite l’ensemble denos militants et sympathisants à demeurer lesfarouches défenseurs de ces précieux acquisque sont la paix, l’unité, la stabilité et la démo-cratie, en allant à la rencontre de tous nos com-patriotes, dans un esprit de saine compétition,tant il est vrai que pour nous, Ie combat politiquene saurait constituer un facteur de discorde etde division », écrivait le Président sortant.

Par Jean De Dieu Bidias

Nkuete et consorts en renfort

«L’aide publique au financementdes partis ». Cette probléma-tique qui a fait les choux gras

de la presse il y a quelques jours, estabordée dans une « lettre ouverte » deJustin Claver Fotsing, à l’attention desneuf candidats en lice pour le scrutinprésidentiel du 07 octobre prochain ; let-tre publiée sur son blog le 26 septembredernier. Sur la base des dispositions ducode électoral, le rédacteur de la missivequestionne la répartition et l’évolutiondu financement public de la campagneélectorale intervenues entre 2011 et2018. Et pour lui, « sauf mauvaise inter-prétation », le code électoral qui a prévules conditions de financement de lacampagne électorale, « […] n’a ni préciséle montant à verser à chaque postulant àla magistrature suprême, ni le canevas de

versement de la dite somme ».Par ailleurs, celui qui est égalementconsultant, souligne d’un grand trait quel’article 277 (1) de la loi électorale quidispose qu’une commission de contrôle« habilitée à vérifier sur pièces que l’utili-sation, par les partis politiques ou les can-didats, des fonds à eux alloués estconforme à l’objet visé par la présente loi», n’a jamais été créée, et qui plus est, «aucun parti politique n’a dénoncé l’ab-sence de cette commission avant d’allerà la caisse ». De ce constat, jaillit uneautre préoccupation toute aussi perti-nente du bloggeur : « […] comment comp-tez-vous (les neuf candidats, Ndlr)pendant la campagne électorale nous en-tretenir sur la déclaration de vos biens enaccord avec l’article 66 de la Constitution? », s’interroge-t-il.

Par Jean-Christophe Ongagna

Regard sur le financement public de la campagneSous-bois

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ECONOMIE 11

Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

Il n’a que 37 ans, mais cumule déjà une vingtained’années d’expérience en politique. « J’ai commencémon engagement il y a plus de 22 ans par le Forum na-

tional des jeunes », confie le porte-parole du candidat duPeuple uni pour la rénovation sociale (Purs), à l’électionprésidentielle du 07 octobre prochain, René Bonono Ba-kota. Enseignant-chercheur, il apporte son expérience àSerge Espoir Matomba, âgé de 39 ans. Depuis le début dela campagne, l’ancien conseiller spécial de Milla Assoutéapparaît aux côtés de son champion, sous un style à la «Donald Trump ». Costume sombre, cravate rouge, René Bo-nono Bakota soutient et défend bec et ongle, le projet desociété de Serge Espoir Matomba. « La rénovation socialeest la motivation qui m’accroche le plus dans le projet. Jecrois à l’éducation comme fondement de développement de

toute société », dit-il.Outre l’éducation, le porte-parole du candidatdu Purs, par ailleurs doctorant en manage-ment de l’éducation à l’Université deYaoundé I, sait bien que la santé universelle,la sécurité, l’économie souveraine et la jus-tice ; constituent les axes forts du projet desociété de Serge Espoir Matomba et de sonavis, ils sont indispensables pour le dévelop-pement d’un Etat. Aux côtés du candidatdans le département du Mbam et Inouboudans la région du Centre, René Bonono Ba-kota n’a lésiné sur aucun moyen pour mobi-liser le maximum d’électeurs.Originaire de la région du Centre, René Bonono Bakota est président national du Rassemblement démocratique pour

la modernité du Cameroun (Rdmc). Cet ancien membreactif de l’Association pour la défense des droits des étu-diants du Cameroun (Addec), est marié et père de plusieursenfants.

René Bonono Bakota

L’expérience au service de la jeunesseAvec un passif de deux décennies en politique, le porte-parole de Serge EspoirMatomba se révèle être l’un des atouts-majeurs de l’équipe de ce candidat.

Par Jenner Onana (Stagiaire)

Quand Ndam Njoya se réveillera…

«Est-ce que quelqu'un peut aller réveiller NdamNjoya et lui dire que la campagne est lancée de-puis samedi ? » Ce message fait le tour des ré-

seaux sociaux depuis jeudi, provoquant au passage unconcert de sarcasmes. Trêve de plaisanterie ! Il faut re-connaitre que ce post contient quelques vérités impla-cables. C’est vrai, ça crève l’œil et l’oreille. Cinq joursaprès le lancement officiel de la campagne électorale,on n’a pas beaucoup vu le maire de Foumban, candidatnaturel de l’Udc à l’élection présidentielle au Cameroun.Même pas chez lui à Foumban où les militants du Mrcet ceux du Sdf s’écharpent dans un combat à mort ! Aunez et à la barbe d’Adamou Ndam Njoya ! Que se passe-t-il ? Le vieux recule-t-il pour bien sauter ? Dans le sens« les enfants courent le matin, les vieux… » Une stratégievieille comme les chemins, mais qui marche toujours.Même dans un contre-la-montre comme la campagneélectorale ? Maintenant, posons la bonne question. Et si le président del’Udc était dépassé par les événements ? Hypothèse pasvraiment à exclure. Têtu comme une mule noire, il n’a pascru bon de passer la main à la jeunesse comme le sageJohn Fru Ndi. Voilà qu’il a du mal à prendre ses marquesdans un bestiaire politique renouvelé à près de 70%. Le plusjeune candidat a quand même 38 ans. Et le plus âgé… ?Souhaitons à Adamou Ndam Njoya de ne pas se réveillertrop tard, c’est-à-dire au matin du 7 octobre. Au risquede périr comme toute espèce qui ne s’adapte pas. Onl’enseigne en botanique.

Par Le saladier*

Les gens

Salade de campagne

On aurait dit une scène de la dernière bataille pourle pouvoir dans le thriller Le choc des titans. DuHd (Haute définition) pur. Pas d’armes d’acier, en-

core moins d’épée, mais un combat de mots et de salive.Non, pas entre les candidats au scrutin du 07 octobre pro-chain, vous vous en doutez bien. Mais bel et bien entre dessympathisants et partisans des différents partis politiquesen lice pour la présidentielle. Combat c’est combat. Tenezpar exemple dans ce groupe d’anciens camarades d’un col-lège sur le réseau social WhatsApp, des joutes verbalesvont des plus drôles aux plus virulentes.Tout allait pourtant si bien en début de matinée du 26 sep-tembre dernier. Il a suffi d’une publication pour que toutaille en vrille. « A la suite du passage de Cabral Libii sur Canal2. Un savant maillage entre les bons vieux et les bonsjeunes… alors on fait quoi des mauvais vieux, on les brûle ?Et les mauvais jeunes ? On en fait quoi ? Qu’est-ce qu’un bonvieux ? Qu’est-ce qu’un mauvais vieux ? Qui est donc Cabralpour décider que tel est bon ou mauvais ? Ne faut pas se lais-ser embobiner par ce charlatan prestidigitateur. Votons utile.Votons Mrc », écrit un pro-Kamto. Il n’en fallait pas pluspour mettre le feu aux poudres. « Chercher les poux sur latête de l’adversaire est une stratégie maintenant ? », s’in-surge un membre du groupe, apparemment sympathisantdu parti Univers. « Supporte ton champion ‘i will combat cor-ruption’…cette campagne de dénigrement ne te fera pasgrandir. Il te faut un peu de grandeur. Tu perds tes sens »,lance, plus virulent, un autre internaute.S’en suit un jeu de ping-pong verbal. « Il est un carriériste

qui a eu sa fortune politique grâce à la magnanimité deAhidjo », renchérit le protagoniste. Et sans transition, unpro-Biya déclare sa flamme. « Et le seul champion c’est…Biya », affirme-t-il tout joyeux. « Waaar le gars-ci, on te paiepour faire la campagne-là. Gars, calme-toi, les Camerounaisne sont pas fous ; nous tous on connait le système de notrepays. Ça ne sert à rien de trop t’acharner à vouloir nous em-brouiller », contre-attaque un anti-Biya. La lutte est chaudeet acharnée. Ulcéré, l’un des administrateurs décide de seretirer du groupe du fait de ne pas voir son idéologie par-tagée par ses anciens camarades. Si vous doutiez du mili-tantisme des Camerounais, vous êtes désormais servis.Dans tous les cas, « qu’importe l’issue du scrutin au soir du7 octobre prochain, elle fera des mécontents », se moque uninternaute.

Guéguerre

A qui insultera le mieux…Dans des groupes sur les réseaux sociaux, l’heure est à des joutes virulentes entre sympathisants et militants des partis politiques.

Par Marguerite Papana

Sur le Net

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EDUCATION12

Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

Sur le terrain

C’est à Ber-toua dansla région

de l’Est, que SergeEspoir Matombaest allé à la chassede l’électorat hier27 septembre. Lecandidat du Peu-ple uni pour la ré-novation sociale(Purs), a été ac-cueilli en triomphepar la population venue nombreuse à sarencontre. A celle-ci, le Premier secrétairedu Purs a présenté la couleur de son bulle-tin de vote, sans toutefois manquer de pro-diguer des conseils de vote. « Votremessage est clair, vous voulez le change-ment. Tous aux urnes le 07 Octobre pour va-lider le bulletin bleu », a-t-il lancé à lapopulation.Le 26 septembre dernier, Serge Espoir Ma-tomba était auprès de la populationd’Ebebda, l’un des neuf arrondissements dudépartement de la Lekié, dans la région du

Centre, en soirée. Le même jour un peuplus tôt en matinée, le candidat du Purs abouclé sa campagne électorale dans le dé-partement du Mbam et Inoubou, région duCentre. Un accueil chaleureux lui a été ré-servé ; précisément dans les localités deBafia, Nitoukou, Ndikinimeki, Makénéné etBokito entre autres. Au cours de son séjourdans le Mbam et Inoubou, Serge Espoir Ma-tomba a balisé le terrain. Qui nul doute, es-père-t-il, lui conduira au palais de l’Unité, àl’issue du scrutin présidentiel du 07 octo-bre prochain.

Par Jenner Onana (Stagiaire)

Campagne électorale

Serge Espoir Matomba porté en triomphe dans la Lekié

Après avoir parcouru demoitié l’axe « Boule-vard du 20 mai », à

maintes reprises et en guised’échauffement, sur les re-gards admiratifs de leurscongénères, les moto-taximendébutent le défilé. La marchetenue hier 27 septembre dé-bute au « Boulevard du 20 mai» jusqu’à l’hôtel de ville deYaoundé, en passant par le « Carrefour Abbia ».Suivant les pavés des étudiants, ces chauffeursd’engins à deux roues offrent un défilé specta-culaire. Au son des klaxons à répétition et despétarades, auxquelles viennent s’ajouter descris de ralliement scandant « Paul Biya ! PaulBiya ! [Notre] président, père de la nation, PaulBiya, toujours en avant » ; le passage de ces der-niers met la ville en émoi, au point où venus en-cadrer ladite marche, des policiers ne se priventpas d’immortaliser le moment avec leurs télé-phones portables.Rendus à l’esplanade de l’hôtel de ville deYaoundé, les représentants des Associationsdes « Bayam Sellam », des sauveteurs, desjeunes du G-35 et des étudiants ; vont, à l’aidedes sonorités musicales distillées par l’orches-tre de l’Institut national de la jeunesse et dessports (Injs), présenter au ministre de l’Adminis-tration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, leurs

motions de soutien. « Considérant le décret du22 novembre 2016, reconnaissant l’associationdes ‘‘Bayam Sellam’’ comme étant d’utilité pu-blique, nous avons décidé d’accorder nos voix le07 octobre, à papa Paul Biya, congélateur du petitproducteur », déclare sa présidente nationale,Marie Mballa Biloa.En guise de réponse, le Minat va témoigner sagratitude en promettant que le message seratransmis à qui de droit. « Ce que j’ai trouvé trèsintéressant, c’est qu’ils (les différentes associa-tions, Ndlr) n’ont pas seulement pris l’engage-ment politique, mais chacun d’eux a tenu àbrandir sa carte d’électeur et sa Carte nationaled’identité. Cela veut dire qu’ils sont prêts pour lesoutien du président », se réjouit Paul AtangaNji. Etaient également présents à cette cérémo-nie à l’hôtel de ville, Laurent Serges EtoundiNgoa, Jean Claude Tsila, Gilbert Tsimi Evouna,Paul Eric Djomgoué et Jean Paul Mbia.

Par Florentin Ndatewouo

Mobilisation

Le Rdpc harangue les foules à Yaoundé

C’est dans une allégressemarquée par un enthou-siasme exaltant que la sec-

tion Rdpc de la Vallée du Ntem 3 estentrée en campagne en faveur de lacandidature de Paul Biya mercredidernier à Olamze. Le méga meetingorganisé au stade municipal de la-dite cité aura été une véritable dé-monstration de force, symbole de lavitalité du parti du flambeau quirègne sans partage dans cette cir-conscription politique. Les mili-tantes et militants venus de tous les confins del’arrondissement, ont juré la main sur le cœur,de voter à 100% le champion du Rdpc le 7 oc-tobre prochain. C’était à tout point de vue, lerassemblement le plus couru de ce parti depuisle lancement au niveau régional de la campagneil y a près d’une semaine à Ebolowa.Au nom des élites de cette localité, Cyrille EdouAlo’o, directeur général du budget, qualifiera PaulBiya de candidat de la sagesse, de l’intelligenceet de l’expérience. Les acquis du Renouveau dontle barrage hydroélectrique de Memve’ele consti-tue un fleuron remarquable, et la promotion desfilles et fils de l’ensemble du département à despostes de responsabilité élevés, sont autant debonnes raisons pour lesquelles le président PaulBiya doit rempiler, a-t-il indiqué. « C’est un grandhomme d’Etat, un visionnaire sage, éclairé et ex-

périmenté que nous sommes tous appelés à élirele 7 octobre prochain », dira-t-il en substance. L’occasion a une fois de plus été donnée auxchefs traditionnels d’armer spirituellement etmentalement le Nnôm Nguii, leur guide suprême.Un rituel de transmission des forces transcen-dantales conduit par Sa majesté AssoumouEngo, viendra couronner en apothéose ce mee-ting qui a connu la présence entre autres, des ca-dres de l’Undp de Bello Bouba, un parti allié auRdpc. La section Rdpc de la Vallée du Ntem 3étant située à la lisière de la frontière avec la Gui-née-Equatoriale, vigilance et diplomatie de proxi-mité sont de mise en ce sens qu’Olamzes’apprête à accueillir au même titre qu’Ambamet Kyé-Ossi, les Camerounais vivants dans cepays et au Gabon, où il n’existe aucun bureau devote pour l’élection attendue.

Par Guy-Roger Mvondo

Sud

Le Rdpc bat le rappel des troupes à Olamze

Le candidat du Frontpopulaire pour led é v e l o p p e m e n t

(Fpd) à l’élection présiden-tielle du 07 octobre pro-chain, Akere Muna, arrivehier jeudi, à bord d’un busbrandé aux couleurs de sonparti politique au stadeCicam, aux environs de18h, pour son premier meeting de cam-pagne à Douala. Vêtu d’une chemisetterayée assortie d’un pantalon Jean et deschaussures fermées de couleur noire, l’an-cien bâtonnier, ovationné par de nombreuxmilitants et sympathisants du Fpd, estconduit vers la scène, une dizaine de mi-nutes plus tard, sous escorte du public.Dans une ambiance chargée d’émotions, ily rejoint l’artiste Longue Longue et les res-ponsables de quelques formations poli-tiques alliées au Fpd. On peut y voir, laprésidente de l’Union des populations duCameroun, Habiba Issa, le président duMouvement africain pour la nouvelle indé-pendance et la démocratie (Manidem),

Dieudonné Yebga et bien d’autres. Dans saprise de parole, le candidat relève les taresde l’actuel régime, avant de lancer l’appelau changement. Akere Muna en profited’ailleurs pour dérouler sa vision politiqueau public. S’il est élu au terme de ce scru-tin, Akere Muna entend améliorer les condi-tions de vie des citoyens. A côté de sesmultiples promesses de changement, lecandidat n’a pas manqué de lancer descoups de gueules à l’endroit de ses adver-saires. « Je déclare mes biens depuis 2005.Que ceux qui veulent diriger le Cameroun dé-clarent également leurs biens », lance-t-ilcomme un défi. Avant Douala, Akere Munaétait en campagne dans la région du Sud-Ouest dans la matinée.

Par Renaud Inang

Douala

Akere Muna appelle au changement

Serge Matomba (en chemise blanche) à Ebebda.

Les moto-taximen roulent pour le Rdpc.

Rdpc, des responsables rassurants.

J’ai déclaré mes biens.

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ECONOMIE 13

Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

Deux membres du gouvernement face-à-face, les yeuxdans les yeux, stylos en main, parapheurs sur la table.Le 05 avril 2017, Joseph Beti Assomo, ministre délé-

gué à la présidence de la République chargé de la Défense etEmmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics,signent un accord-cadre de collaboration. Celui-ci porte sur laréhabilitation de l’axe Mora-Dabanga-Kousseri. Ce tronçon stra-tégique – principale voie terrestre entre le nord du Camerounet le Tchad voisin – va bénéficier de l’expertise éprouvée et re-connue du Génie militaire.Seulement, les 212 Km de route à remettre à neuf sont loind’être une mince affaire. La région est en effet en proie à l’in-sécurité du fait de la présence de Boko Haram. Le chantier avaitinitialement été confié à deux entreprises chinoises, mais lestravaux avaient dus être arrêtés et le contrat clôturé après lekidnapping d’ouvriers par les terroristes le 16 mai 2014. Ceux-ci avaient pu ensuite être libérés le 11 octobre de la mêmeannée. Les engins mécaniques ont heureusement recommencéà faire entendre le bruit de leurs moteurs le 1er mars 2018, datede la reprise des travaux par le Génie militaire. Ainsi, en plusde réhabiliter cet axe, l’armée va en assurer la sécurité.La route Mora-Dabanga-Kousseri est portée par le Projet de fa-cilitation des transports et du transit en zone Cemac (Commu-

nauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Elle estla section la plus critique du corridor reliant le Port de Doualaà N’Djamena au Tchad. Le tronçon est constitué de trois sec-tions : Kousseri-Maltam-Dabanga (72,5 Km), Dabanga-Ndin-guina-Waza (70,5 Km) et Mora-Waza (62 Km). Celles-ci serontentièrement bitumées avec une couche de fondation de 25 Cmen grave concassé, une couche de base de 12 Cm en grave bi-tume et une couche de roulement de 5 Cm en béton bitumeux.

Un contournement de 7 Km de la ville de Kousseri est égale-ment prévu. Estimé à près de 70 milliards Fcfa, le projet est co-financé par la Banque mondiale et le gouvernementcamerounais. La réalisation du chantier intègre aussi la construction de cen-tres de santé, salles de classe, complexes sportifs, tables-bancset forages. En outre, deux postes de pesage seront construits.Le délai d’exécution est de 24 mois.

Mora-Dabanga-Kousseri

Relier le Tchad à tout prixLe Génie militaire assure la réhabilitation de cette importante route pour prévenir une éventuelle attaque du chantier par Boko Haram.

Par Lucien Bodo

En 2019, l’Organisation internatio-nale du travail (Oit) célébrerason centenaire. 100 ans au ser-

vice de la justice sociale et du travail dé-cent dans le monde ! Le 19 septembredernier à Yaoundé, le bureau de l’Oit auCameroun – qui couvre aussi la GuinéeEquatoriale et Sao Tomé et Principe – aentretenu la presse à ce propos. Leséchanges ont aussi et surtout porté surses réalisations en Afrique centrale aucours du biennium 2016-2017. Ces don-nées expliquées au public par un expertde l’Equipe technique d’appui au travaildécent sont contenues dans un rapportde 36 pages.L’avant-propos signé de Vera Lúcia Paquete-Perdigão, direc-trice du Bureau international du travail (Bit) à Yaoundé, in-dique que cette structure a accompagné les trois pays citéssupra «sur la base des priorités des Programmes pays pour letravail décent et du programme et budget de l’Oit». Au Came-roun, l’action du Bit cadre avec le Document de stratégie pourla croissance et l’emploi (Dsce). De ce fait, plusieurs départements ministériels ont bénéficiéde l’accompagnement du Bit. Le ministère de l’Agriculture etdu développement rural (Minader) a par exemple amélioré l’of-fre nationale de formation en entrepreneuriat au sein du sec-

teur agropastoral dans le cadre du Pro-gramme national de promotion de l’en-trepreneuriat agropastoral des jeunes.Ce programme ambitionne de créer 5040entreprises dirigées par de jeuneshommes et femmes dans huit filièresagricoles.L’employabilité de 138 jeunes a égale-ment pu être renforcée dans les métiersdu Btp à travers le système d’emplois àhaute intensité de main d’œuvre (Himo).Le Bit a pour cela travaillé avec le minis-tère des Travaux publics et le ministèrede l’Economie, de la Planification et del’Aménagement du territoire. La méthode

Himo a été expérimentée dans le projet d’aménagement de laroute Kumba-Mamfé avec la mise sur pied d’un chantier école.Par ailleurs, le Bit s’est investi dans la formalisation de l’éco-nomie informelle. Six études ont ainsi été conduites entre 2016et 2017 en collaboration avec le ministère des Petites etmoyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat. Du reste, le Bit continue de militer pour la protection sociale,l’accès aux soins liés au Vih/Sida en milieu de travail, le dia-logue social et la promotion de l’approche-genre. Il existemême une coopération avec le groupement inter-patronal duCameroun pour faciliter l’insertion des femmes dans les acti-vités économiques.

Bilan

Le Bit au Cameroun en 2016 et 2017  Cette agence spécialisée des Nations Unies appuie l’Etat camerounais dans sa politique d’emploi décent.

Par Lucien Bodo

Mora-Dabanga-Kousseri. Des engins du génie militaire en action.

Etude de Me TCHOUKEU Jules Raoul, Notaire au siège de laCour d’Appel du Centre à

Yaoundé, 1336, Rue Jean ABANDA-Essos (Montée Camp Sonel, à côté de la Station TOTAL),

B.P. 1165 Yaoundé, Tél. : 222 23 04 87, Email : [email protected]

LEHAS S.A (ex LEHAS SARL)S.A avec Conseil d’Administration au capital de100.000.000 F.CFA -Siège : Yaoundé B.P. : 5438,

RCCM N° RC/YAE/2018/B/2747.

AUGMENTATION DU CAPITAL-TRANSFORMATION DE LASOCIETE EN SA AVEC CONSEIL D’ADMINISTRATION ET

TRANSFERT DU SIEGE SOCIAL

Aux termes de divers actes reçus les 20/11/2017 et06/09/2018 par Me TCHOUKEU Jules Raoul et Me JeanJacques MOUKORY EYANGO, dûment enregistrés, il appertque : 1°) Le capital a été augmenté de 99.000.000 FCFA pourêtre porté de 1.000.000 F.CFA à 100.000.000 F.CFA; 2°) lasociété a été transformée en Société Anonyme avec Conseild’Administration; 3°) le siège de la société a été transféré deDouala à Yaoundé B.P. :5438 ; 4°) Messieurs NANA BOUBADJODA, MOHAMADOU NANA BOUBA, HAMIDOU NANABOUBA et MASSOUD KAMAL, ont été désignés en qualitéd’Administrateurs pour une durée de deux(02) ans ; 5°) Mon-sieur NANA BOUBA DJODA a été désigné en qualité de Prési-dent du Conseil d’Administration et Monsieur HAMIDOUNANA BOUBA en qualité de Directeur Général ;6°) MessieursHASSANOU Ibrahim et André FOWE ont été désignés respec-tivement Commissaire aux Comptes Titulaire et Commissaireaux Comptes Suppléant pour une durée de deux (02) années; 7°) Les statuts ont été mis en harmonie avec l’Acte UniformeOHADA modifié le 30 Janvier 2014 relativement à la dématé-rialisation des valeurs mobilières et refondus en consé-quence. - Dépôt : Greffe du Tribunal de Première Instance de Douala-Ndokoti et de Yaoundé-Ekounou.

- Pour insertion, Me TCHOUKEU Jules Raoul, Notaire-

ANNONCE LEGALE –

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ANNONCE14

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ANNONCE 15

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ANNONCE16

Mutations n° 4707 Vendredi 28 septembre 2018

IN MEMORIAM 27 septembre 2000 – 27 septembre 2018

Il y a dix-huit ans déjà, le Seigneur rappelait à luil’Homme d’Etat

Menkam WANDJI NKUIMY Jean Pierre De Colbert- Député du Ndé à l’Assemblée Nationale (1960) ;- Ministre du Travail et des Lois Sociales (1960) ;- Secrétaire d’Etat aux Finances (1961) ;- Chevalier de l’Ordre de la Valeur (1962)En ce jour d’anniversaire de ta disparition,ton fils ainé, tous ses frères et sœurs, tasœur, prient tous ceux qui t’ont connu etaimé d’avoir une pensée pieuse pour lerepos de ton âme.