CARNET DE L'ENGAGEMENT POUR LA JEUNESSE CAMEROUNAISE

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description

Le CARNET DE L’ENGAGEMENT expose et propose une démarche citoyenne à nos congénères, dans le but de renforcer et d’encourager leur implication dans la vie sociale, économique et culturelle du Cameroun. La Synergie de la Jeunesse Camerounaise y donne sa définition du « bon » citoyen. L’accent est mis sur la nécessité de se responsabiliser, les moyens pour le devenir et les possibilités à la disposition de tous les volontaires, pour encourager nos frères et sœurs à s’engager sur la voix de la réforme sociale ; par la réforme de SOI d’abord, afin d’incarner la « citoyenneté responsable ».La démarche proposée dans le carnet s’articule autour des trois axes que sont : L’Economique : L’amélioration des compétences des jeunes et le développement de l’esprit d’entreprise Le Social : La vulgarisation de la solidarité communautaire et de l’engagement citoyen Le Culturel : La valorisation des traditions et la revalorisation de notre histoire en tant que Nation Nous donnons également la parole à des leaders : présidents d’associations, jeunes entrepreneurs et élites politiques, afin qu’ils apportent leur contribution à la formulation de nouveaux modes de pensée, plus représentatifs des aspirations et des ambitions des jeunes d’aujourd’hui. Ont entre autres participé à la rédaction du carnet : Paola NDENGUE (CEO de FashizBlack), Serge TCHAHA (Essayiste – Chroniqueur pour Afrique Expansion Magazine), Joshua OSIH (Vice-président du SDF, Député à l’Assemblée Nationale), ou encore Jean-Baptiste ATEMENGUE ( Ancien Vice-président Section RDPC France Nord).

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CARNET DEL’ENGAGEMENT

POUR LA JEUNESSE

LE GUIDE DU

BON CITOYENLE GUIDE DU

BON CITOYEN

Synergie de la Jeunesse Camerounaise

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DIRECTION ARTISTIQUE

REDACTION

COORDINATION

CARNET DE L’ENGAGEMENT POUR LA JEUNESSE

LE GUIDE DU BON CITOYEN

Une production de laSynergie de la Jeunesse Camerounaise

Hiram IYODI

Sharon DIPITA

Bruce TABETHConstantin NZATIMarc ENOHMelissa SACKGeorges BAKAMBertolt FOGANG

Yann DOUALLABertrand ESSOUMBACarl MANDENGJacob ONOBIONOWilliam NGATCHA

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SJC, une question de visionLa Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.) est un mouvement associatif ouvert à tous les Camerounais âgés de 15 à 35 ans. Tous les Came-rounais désireux d’apporter une contribution pragmatique à l’expression d’un pays moderne. Nous faisons le rêve d’un Came-roun qui enseigne son histoire, s’appuie sur ses traditions pour forger son développement et mobilise toutes les couches so-ciologiques, ethniques et toutes les confessions à l’édification d’une grande Nation et d’une économie conquérante et pros-père.

SJC, nos missionsLa Synergie de la Jeunesse Camerounaise entend devenir une plateforme participative de réflexion, de propositions et sur-tout d’actions des jeunes, par les

jeunes et pour les jeunes. Cette finalité doit se déployer en colla-boration avec tous les décideurs sans distinction ni a priori: pou-voirs publics, opérateurs éco-nomiques, ONG, communauté internationale… Nous souhaitons investir tous les domaines qui touchent à la jeunesse de notre pays.C’est dans cette perspective que la SJC se donne pour mission de mettre les talents, les com-pétences et les énergies des Jeunes Camerounais à contribu-tion du développement culturel, économique et social de leur pays: en les mutualisant !

SJC, originalitésA vitesse de croisière la SJC se distinguera des autres organisa-tions associatives par son orga-nisation décentralisée. En effet, nous postulons que les Jeunes de notre pays ne ploient pas tous

sous les mêmes problèmes. En cela, il convient de laisser chaque région autonome quant à la résolution de ses problé-matiques. Même si la stratégie, elle, demeure nationale et axée principalement sur les domaines économiques et socioculturels.L’autre Originalité est le rapport à la diaspora. La SJC prescrit que les Camerounais de la dias-pora doivent pouvoir, s’ils veulent participer au développement communautaire, compter sur des relais intègres sur le terrain. Ainsi, la SJC entend collaborer avec toute personne et/ou tout groupe de la diaspora au béné-fice de la multitude.

Plus d’informations sur notre site internet www.sjc-online.comRejoignez-nous sur

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Avec la participation de

Paola Ndengue, 24 ansCEO de FASHIZBLACKDiplômée en Lettres, Marketing et Rela-tions Publiques, Paola Ndengue a co-fondé FASHIZBLACK en 2007, une marque média dédiée à la mode et au lifestyle afropolitains. Elle assure également des missions de conseil en Marketing et RP auprès de porteurs de projets créatifs afri-cains, au sein de l’agence PANNELLE & Co qu’elle a créée en 2013.

Hugue Mbedi Ebongue, 26 ansPrésident de JEUNESSE SAWA CANADADiplômé en Droit et Sciences politiques, Hugue Mbedi s’est fortement impliqué depuis une quinzaine d’années dans divers mouvements de promotion de la Culture Camerounaise, tant sur le territoire qu’au niveau de la diaspora. Il est le fondateur de l’association JEUNESSE SAWA CANADA (JSC), qui a fortement contribué à l’organi-sation du «Ngondo ô Canada» à Montréal en 2009. JSC siège depuis 2011 au Conseil du Forum Jeunesse de l’Île de Montréal (FJIM), en tant que représentant des communautés immigrantes et afro-cari-béennes de la région montréalaise.

Serge Owona, 30 ansPrésident deMELTING POT DEVELOPMENTPublicitaire de formation, Serge Owona a fondé en 2007 avec l’aide de deux amis, MELTING POT DEVELOPMENT, une asso-ciation qui regroupe des jeunes étudiants de diverses nationalités, dans le but d’ap-porter une assistance aux populations dé-favorisées d’Afrique. MPD œuvre princi-palement dans les champs de l’éducation, la santé, la nutrition et l’insertion sociale en faveur des orphelins du continent afri-cain.

Serge Tchaha, 30 ansChroniqueur pour Afrique Expansion Magazine - Auteur de plusieurs ouvragesOriginaire du pays des lions indomptables, Serge Tchaha est diplômé en Marketing & Entrepreneuriat, et titulaire d’un MBA en Gestion Internationale de l’Université Laval au Québec. Homme du verbe, de l’écrit et de la parole, il est chroniqueur économique et travaille pour Afrique Expansion Magazine. Outre avoir signé quelques chroniques pour Forbes Africa, Les Afriques ou le quotidien camerounais l’Actu, Serge a coordonné la rédaction de l’ouvrage «Nous faisons le rêve que l’Afrique de 2060 sera …», paru en 2010 et préfacé par l’ancien Président Sénégalais

Abdou Diouf. Il est également l’auteur du livre «La Francophonie économique - Ho-rizons des possibles vus d’Afrique», publié en 2012 aux éditions l’Harmattan.

Francis Epote, 39 ansPrésident Section Wouri 1 de OJ-RDPCEntrepreneur engagé en Politique depuis une vingtaine d’années, Francis Epote est le président de la Section Wouri 1 de l’Organisation des Jeunes du RDPC. Il a entamé en 2013, son second mandat comme conseiller municipal pour la marie d’arrondissement de Douala 1er.

Jean-Baptiste Atemengue, 42 ansAncien Vice-président Section RDPC France NordNé d’un père syndicaliste et diplômé des universités de Yaoundé et de Montes-quieu – Bordeaux IV, Jean-Baptiste Ate-mengue entre en politique lors de l’accé-lération du processus de démocratisation, au début des années 90. Âgé d’à peine 20 ans, il s’inscrit comme membre au comité de base RDPC de Bastos à Yaoundé. Il as-surera entre 2002 et 2007, la fonction de Vice-président de la section RDPC France Nord. Aujourd’hui actif au sein de la sec-tion RDPC de la Mefou-Akono Ouest, il ambitionne de diriger une liste lors des prochaines échéances de renouvellement des bureaux de base de son parti.

Joshua Osih, 44 ans1er Vice-président du SDF, Député Wouri-EstProfessionnel de l’aviation et du tou-risme, Vice-président du SDF, Joshua Osih est depuis le renouvellement des assemblées législatives en 2013, député de Wouri Centre et Vice-président de la Commission des Finances et du Budget à l’Assemblée Nationale du Cameroun. Il est également le représentant de son parti à l’Alliance Progressiste, une plateforme et un «think tank» qui regroupe les par-tis progressistes et socio-démocrates du monde. Il représente enfin le SDF à l’In-ternationale socialiste, l’association mon-diale des partis socio-démocrates.

Kah Walla, 48 ansPrésidente du CPPTitulaire d’un MBA en Management de Howard University aux Etats-Unis, Kah Walla retourne au Cameroun à la fin de ses études en 1991 et milite pour l’avène-ment de la démocratie à travers un groupe de soutien aux partis politiques de l’oppo-sition. Elle intègre le SDF en 2007 et est élue conseillère municipale pour la com-mune de Douala 1er. En 2010, Kah Walla démissionne du SDF et intègre le CPP, qui l’investira comme candidate aux élections présidentielles camerounaises de 2011. Elle a entamé en 2013, son second man-dat comme conseiller municipal pour la mairie d’arrondissement de Douala 1er.

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CONTEXTE ETJUSTIFICATION

Le Cameroun est un pays de 475 442 km² situé au cœur de l’Afrique, légèrement au-dessus de l’Équateur. Il a pour pays fron-taliers le Tchad au Nord, la RCA à l’Est, le

Nigéria à l’Ouest, et enfin le Gabon, le Congo et la Guinée Équatoriale au Sud. Placé sous man-dat français et anglais par la Société Des Nations après la défaite de l’Allemagne à l’issue de la Pre-mière Guerre mondiale, le Cameroun accède à l’indépendance le 1er janvier 1960. L’économie de ce pays pétrolier, minier et exportateur de bois dépend encore fortement du secteur primaire avec une prédominance pour les activités agroa-limentaires.

En 2010, la population camerounaise était esti-mée à 20 millions d’habitants. Cette population-relativement jeune est constituée à plus de 50% des moins de 20 ans et à près de 25% des 20-40 ans1. Les 20-40 ans représentent donc plus de la moitié du corps électoral et de la population active. Paradoxalement, cette tranche de la popu-lation est peu représentée au sein des cercles de pouvoir et de décision. De manière générale, la jeunesse regorge d’énergies et de compétences qui ne sont pas suffisamment mises à contribu-tion pour le développement du Cameroun.

1 Cameroon Tribune du 14 Avril 2010

SommaireContexte et justification

La Jeunesse au centre du développement socio-économique et culturel du Cameroun

Partie I : L’engagement social et communautaire1. A propos du tribalisme2. Bâtir une culture nationale forte3. Redonner à la Femme sa place au cœur de la société4. Servir la communauté pour réduire les inégalités sociales au sein de la Jeunesse

Partie II : L’engagement économique1. La vision de l’entreprenariat Jeunesse de la SJC2. L’entrepreneur, son projet et son environnement

Partie III : L’engagement citoyen1. S’informer et s’auto-former2. Militer au sein des organisations civiques et politiques3. Participer aux échéances électorales

Les projets de la Synergie de la Jeunesse Camerounaise1. Les Causeries éducatives2. Le Centre Africain de l’Information pour la Jeunesse3. Le Fonds Camerounais Jeunesse et Entreprenariat4. Le Salon des Métiers5. Le Job Dating6. Le Parlement des Jeunes du Cameroun

SJC : Ses valeurs, ses missions et ses objectifs

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Les problèmes de malnutrition, de chô-mage et de sous emplois sont de plus en plus criards chez les jeunes; la crise des valeurs morales atteint son paroxysme et la méritocratie n’est pas systématique-ment le critère de promotion des élites et des responsables au sein de notre société. Notre pays a besoin d’idéologies nouvelles et de projets novateurs portés par une classe renouvelée d’élites socio-économiques et politiques.

En observant les différentes phases d’évo-lution et de construction de la nation camerounaise depuis la conférence de Berlin qui décida du partage de l’Afrique en 1884-1885, nous constatons le rôle majeur qu’ont de tout temps joué les 20-40 ans.

Tout d’abord face à l’administration alle-mande, Rudolf Douala Manga Bell, chef du canton Bell, âgé de 38 ans en 1910, s’oppose au plan d’urbanisation et d’ex-propriation des terres décidé par le gou-verneur allemand Théodore Seitz. Il est pendu le 08 Août 1914 à 42 ans. Le même jour, Martin Paul Samba est fusillé à l’âge de 40 ans à Ebolowa, pour avoir monté une rébellion en pays Bulu, indigné face au traitement que l’administration alle-mande réservait aux populations locales. Quelque trois décennies plus tard, plu-sieurs jeunes nationalistes regroupés au sein de l’Union des Populations du Came-roun (U.P.C.) batailleront pour l’indépen-

dance. Parmi ces derniers, l’histoire a principalement retenu: Ruben Um Nyobe qui démarre son action syndicale en 1944 à 31 ans. Trahi par les siens, il est livré aux colons et exécuté par l’armée française le 13 Septembre 1958 alors âgé de 45 ans. Félix Roland Moumié est porté à la tête de l’U.P.C. lors du congrès d’Eseka de 1952 à 27 ans, et Ernest Ouandié élu Vice-prési-dent lors du même congrès à l’âge de 28 ans.

Précision doit être faite de ce que Ahma-dou Ahidjo, au préalable élu à l’Assemblée Territoriale Camerounaise (ATCAM) à 23 ans, deviendra le premier président de la République du Cameroun alors qu’il n’est âgé que de 36 ans.

Nous soulignons enfin l’action de ceux de nos parents qui, majoritairement âgés entre 20 et 40 ans, se sont mobilisés entre 1990 et 1992 pour donner naissance au multipartisme.

Suivant ces illustres exemples, notre pré-occupation à la Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.) vise à transformer la psychologie de l’engagement des 15-35 ans d’aujourd’hui afin que dans 20 ans, notre pays se réalise : fier de son histoire autant que de sa diversité culturelle et économiquement prospère.

Tout au long de ce carnet, la Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.) donne sa définition de ce que doit être un «bon citoyen». L’accent est mis sur la nécessité de se responsabiliser, les moyens pour le devenir et les possibilités à la disposition de tous les volontaires, pour encourager nos congénères à s’engager sur la voie de la réforme sociale par la réforme de SOI

d’abord afin d’incarner la «citoyenneté responsable». Il ne tient qu’à chacun de nous de décider de devenir, par le mérite et la probité, le leader de la société came-rounaise de demain.

Dans ce carnet, l’exercice consiste éga-lement à donner la parole à des leaders: présidents d’associations, jeunes entre-preneurs et élites politiques, afin qu’ils apportent leur contribution sur ce que doit être l’engagement et l’implication de notre jeunesse au service du développe-ment culturel, social, économique et poli-tique du Cameroun. Nous avons conclu le guide par une présentation générale de l’association Synergie de la Jeunesse Ca-merounaise, au cas où dubitatifs, volon-taires ou convaincus, nos frères et sœurs du terroir et de la diaspora, désireraient nous rejoindre.

DEMAIN ne se construit qu’avec l’IMPLI-CATION de CHACUN … AUJOURD’HUI !

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Incarnons des Citoyens Responsables

LA JEUNESSE AU CENTREDU DEVELOPPEMENT

SOCIO-ECONOMIQUEET CULTUREL DU

CAMEROUN

Le Cameroun, à l’image de l’ensemble du continent africain, fait face à un tournant majeur de son his-toire. En effet, pour la première fois

depuis son accession à l’indépendance, plus de la moitié de sa population est âgée des moins de 20 ans, constituant le potentiel humain le plus à valoriser dans l’optique de l’émergence. La citoyenneté active et participative de la jeunesse nous semble être, à la Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.), le prérequis à la construction de toute nation émergente.

Etymologiquement, citoyen vient du latin «civis» qui signifie «celui qui a droit de citer». En d’autres termes, le citoyen est un individu qui vit en société, et qui se caractérise par le respect des normes et des institutions qui régissent et régulent le bon fonctionnement de celle-ci. C’est

celui-là qui paye ses impôts, respecte ses engagements vis-à-vis d’autrui, mais surtout satisfait aux exigences civiques inhérentes à l’organisation de la cité. Le «bon citoyen» est un acteur social dont les pensées, les paroles et les actes struc-turent l’environnement dans lequel il évo-lue, consolidant ou affaiblissant le contrat social.

L’Etat du Cameroun garantit à tous ses citoyens les droits et les libertés énumé-rés au préambule de sa Constitution. Par conséquent, l’idiosyncrasie des citoyens est importante. Le civisme reflète le res-pect, l’attachement et le dévouement du citoyen pour son pays ou pour la com-munauté dans laquelle il évolue. Cela s’applique de manière distinctive à l’ins-titution qui représente cette collectivité, à ses conventions et ses lois. Le civisme

Les hommes et femmes

ayant contribué à l’édifica-

tion de la Nation camerou-

naise avaient pour la plupart

moins de 40 ansquand ils ont mar-

qué notre Histoire.

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requiert par conséquent une «conscience politique» et une supposée compréhen-sion de ses droits en tant que citoyen, ainsi que de ses devoirs vis-à-vis de la col-lectivité.

La représentativité des jeunes au sein des instances décisionnelles de la cité est le défi principal de l’Afrique subsaharienne. Poser la question du bien-fondé d’incar-ner le bon citoyen revient à s’interroger sur l’importance de la participation ci-toyenne. Le point magistral est de démon-trer que la participation citoyenne est un outil indispensable pour démontrer ses capacités, et apporter sa contribution aux décisions qui influencent le devenir de la Cité.

Qu’est-ce donc que la participation citoyenne ?

Du point de vue de la Synergie de la Jeu-nesse Camerounaise, la participation citoyenne se définit comme l’expression du désir d’entreprendre qui vit en chaque jeune et l’invite à être un acteur de son destin. Chacun s’exprime donc et agit pour l’accomplissement de l’idéal de la société dans laquelle il se voit évoluer. La participation citoyenne est fondée sur le contrat social que nous concluons les uns envers les autres, par la définition et la matérialisation d’un ensemble de valeurs partagées qui conduisent à terme à une

société juste et équitable. Pour paraphra-ser Jean Jacques Rousseau, le citoyen est un être éminemment politique qui exprime non pas son intérêt individuel, mais l’intérêt général. Cet intérêt général ne se résume pas à la somme des volon-tés particulières mais la dépasse. La parti-cipation citoyenne est dès lors le facteur de stabilisation de la société, puisqu’elle conditionne la prospérité des citoyens qui y vivent.

Tout citoyen est garant de la règle de droit. Nous devons tous prendre conscience que viendra le moment où la jeune génération que nous représentons, sera gardienne du droit constitutionnel. Le développe-ment étant une conséquence de la bonne gouvernance, le «bon citoyen» se doit de lutter pour protéger la démocratie. Celle-ci entendue dans sa conception africaine comme la voie du consensus le plus large et non la dictature des 51% sur les 49%. La démocratie participative représente donc la consécration de la participation citoyenne. C’est à cet effet que Cinq Piliers essentiels balisent à notre entendement, toute démocratie participative : Garantir les libertés fondamentales - Encourager l’Implication de Tous - Prendre en compte l’avis des autres - Entreprendre - Rendre compte.

Garantir la démocratie, c’est donner une autre image du continent africain, en l’extirpant du cliché qui l’assimile systé-matiquement aux conflits électoraux et

aux guerres civiles. La démocratie partici-pative née de l’action des bons citoyens, consolide les institutions qui favorisent la bonne gouvernance, la stabilité sociale et le développement économique durable.

Notre conception du bon citoyen tend en définitive à démontrer que le dévelop-pement social, culturel, économique, et politique résulte de la participation active de la majorité des citoyens. Cet idéal soulève toutefois la problématique de l’Engagement personnel et singulier, pour le cas du Cameroun, celui des 20-40 ans. Consciente que devenir un bon citoyen n’est pas l’apanage de ceux possédant une qualité spéciale, mais le résultat d’un travail constant et courageux de déve-

loppement personnel à l’aune du service à la communauté, la Synergie de la Jeu-nesse Camerounaise se propose de décli-ner dans les énoncés à venir, sa vision de la réflexion et de l’action véritable de la Jeunesse en trois champs de propositions que sont: l’Engagement sociocommunau-taire, l’Engagement entrepreneurial et l’Engagement citoyen.

Nous demeurons convaincus que l’appro-priation et l’application de ces proposi-tions par nous-mêmes et nos semblables, contribuera à doter la nation camerou-naise de leaders responsables qui s’attèle-ront, aujourd’hui, à servir les intérêts du plus grand nombre pour des lendemains radieux.

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L’importance d’organiser sa proximité

PARTIE I

L’Engagement Social et Communautaire

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La notion d’engagement découle du verbe «s’engager». S’engager est un verbe qui interpelle l’implication, l’action et la participation dans le

but de bâtir quelque chose de pérenne et de solide, porté vers l’amélioration continue. L’engagement social est celui dont la portée consiste à modeler les consciences, modifier positivement les comportements, agir sur les habitudes qui font de la société ce qu’elle est, offrant ainsi au citoyen une kyrielle d’options pour améliorer ses conditions de vie.

Embrassant le postulat selon lequel nos actions, nos attitudes et nos habitudes sont tributaires de nos valeurs avec un impact immédiat sur notre société, la Sy-nergie de la Jeunesse Camerounaise iden-tifie sa vision du modèle de leadership social et communautaire, à des hommes et des femmes impliqués dans la vie de leurs communautés respectives. Ceci passe par des démarches constantes de propositions pratiques, d’innovation et de service, à travers des activités qui visent la solidification du socle communautaire. L’objectif à long terme étant de concourir à l’édification d’une société camerounaise plus juste et plus équitable.

La SJC s’impose donc une démarche de l’engagement social structurée par une vision méliorative, une action participa-

tive et un engagement permanent des jeunes dans tous les projets dont la por-tée est figée sur le service au sein de la communauté. Il s’agit pour nous de voir chaque jeune personnifier l’implication et le leadership dans ses rôles d’instruc-teur civique. Nous avons nommé cette vision «la solidarité communautaire» qui s’entend valeur initiale des sociétés afri-caines. Cette vision traduit parfaitement l’adage selon lequel, seul nous allons plus vite, mais ensemble nous nous rendons plus loin.

PAROLE A NOS EXPERTSEn tant que leader associatif, quels conseils donneriez-vous à la jeunesse pour l’encourager à faire montre de plus de solidarité ?

Serge Owona, 30 ansPrésident deMELTING POT DEVELOPMENTLa solidarité ne nous enlève rien, il ne coûte absolument rien de se montrer plus solidaire! Il ne faut pas uniquement conce-voir l’entraide sous l’aspect financier de la chose. Un sourire ou encore un dialogue peut redonner confiance aux nôtres, contribuant à leur donner la force pour atteindre leurs objectifs quotidiens. En tant que Camerounais, les problèmes de nos compatriotes nous concernent tous! Car les maux d’aujourd’hui sont les mala-

dies de demain. Il revient à la jeunesse de s’occuper de ses pairs. Nul ne choisit ses origines, mais dès lors que nous sommes là, faisons le nécessaire pour améliorer le quotidien de tous, pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour le Cameroun.

Hugue Mbedi Ebongue, 26 ansPrésident de JEUNESSE SAWA CANADANous devons tous nous montrer fiers de nos origines, tout en reconnaissant la pré-sence et les particularités des uns et des autres. En nous souvenant de cette sa-gesse africaine qui nous rappelle qu’une main ne saurait toute seule attacher un paquet, nous nous rappelons à l’urgence de réveiller notre potentiel commun. En d’autres termes, pour attacher notre « koki-national », il nous faut au moins deux mains ! Ceci implique que fier de notre appartenance commune à la nation camerounaise, il est temps pour nous d’apprendre à travailler main dans la main afin que le berceau de nos ancêtres ne cesse d’être une référence, et que tous ceux qui y vivent n’aient rien à envier à l’extérieur.

La Solidarité Communautaire comme idéal de construction d’une société camerounaise plus juste et équitable

La Synergie de la Jeunesse Camerounaise, par l’intermédiaire de ses membres, en-tend travailler dans le sens d’une action communautaire durable, au sein une

société aux disparités multiples. La jeu-nesse, en manque de repères, s’identifie aux vilenies dont les incidences sur le dé-veloppement de la cité sont palpables. La mise en application de notre vision de la solidarité communautaire a pour finalité de contribuer à la sortie de la «crise des valeurs» qui mine notre société. La publi-cisation des valeurs indignes participe de tous les fléaux ineptes à l’accomplis-sement de notre vision: la corruption, le tribalisme, l’individualisme infécond, les délinquances ou encore la dégradation persistante du rôle et de l’importance de la femme dans la transmission des huma-nités traditionnelles.

1. A propos du Tribalisme Nous entendons par «tribalisme», tout système de pensées qui promeut la ségré-gation ethnique, amenant les individus à ne pas penser Nation mais Tribu. Le corolaire de cette pensée entraîne des actes de mépris, de violences verbale et physique, voire de haine entre des com-patriotes, du seul fait de leur différence d’appartenance ethnique. Il n’existe mal-heureusement pas d’indicateurs de me-sure de la présence du tribalisme au Ca-meroun. Toutefois, l’observation de la vie quotidienne permet de se rendre compte que nous ne nous sommes pas encore départis de ce mal.

Dans un monde en pleine mutation où l’heure est au regroupement et à l’unifi-

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cation des forces, le Cameroun ne peut plus laisser ce fléau prospérer. Il revient à la jeunesse de prendre ses responsa-bilités afin de penser et de redéfinir des modèles performants de cohabitation, et de collaboration entre les 280 ethnies de notre pays. Vraisemblablement, le triba-lisme naît de l’ignorance, de la méfiance vis-à-vis de l’autre, ou de l’inculture des réalités historico-traditionnelles. Rejeton du stéréotype et de l’illogisme, il se vivifie sur l’extension à un groupe d’expériences malheureuses partagées avec un seul individu. La mission de notre génération préconise, dès aujourd’hui, d’identifier au travers des parcours historiques, généa-logiques et culturels de nos peuples, des valeurs et écoles communes à même de faciliter le «mieux vivre ensemble». Au sein de la SJC, nous pensons que seule l’éducation peut permettre de transfor-mer durablement les mentalités. Nous organiserons à cet effet des Causeries éducatives sur des thématiques qui, tout en éveillant le sens de la responsabilité et du leadership chez les jeunes, mettront l’accent sur les bénéfices de la diversité culturelle.

Plus loin que les activités théoriques de réflexion, il conviendra d’inciter à la connaissance pratique de l’identité des autres; cette identité étant tout à la fois constituée de coutumes, de traditions et d’histoire. A partir de 2015, la Synergie de la Jeunesse Camerounaise s’engage à tra-

vailler avec les assemblées traditionnelles, et à proposer au Ministère du Tourisme de même qu’à celui de la Culture, l’organi-sation d’excursions-voyages découvertes. Ces activités de sensibilisation auprès des jeunes, visent entre autres, une participa-tion plus importante de tous aux princi-paux rendez-vous culturels du Cameroun que sont le NGONDO, le NGUON, le ME-DUMBA, le MPO’O, etc.

L’aboutissement souhaité de ces initia-tives est de contribuer à bâtir une culture nationale forte, qui abroge les barrières tribales. Cette culture constituera alors la base idéologique pour formuler de nouveaux modèles endogènes de déve-loppement, conduisant à l’émergence du Cameroun.

2. Bâtir une Culture Nationale Forte L’émergence que nous envisageons dans 20 ans interpelle spécialement les 15-35 ans d’aujourd’hui. Ils auront alors la charge de piloter tous ces projets futurs. Ce défi lancé par le Chef de l’Etat invite à repenser les modèles de développement, en plaçant l’Humain et son bien-être au centre de toutes les initiatives. Cette am-bition ordonne l’instruction claire d’une base idéologique qui tienne compte de nos particularités, spécificités, originali-tés, mais surtout de nos ressemblances.

La Synergie de la Jeunesse Camerounaise conçoit l’identité camerounaise comme la

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somme des identités ethnolinguistiques, ou mieux encore, la fusion des qualités de chacun des groupes ethniques qui consti-tuent notre nation. De ce fait, la culture nationale forte que nous entendons voir notre génération ériger est celle-là qui fédère les forces des cultures indivi-duelles, sans les dissoudre ou les dénier de leurs particularités. Il s’agit de mieux se connaître et d’aller à la rencontre de l’autre, afin de témoigner ensemble de ce qui nous rassemble, de telle sorte que chaque groupe ethnolinguistique apporte à la «table de communion» ce qu’il a de plus utile à la construction d’un Cameroun Uni. Chaque ethnie est une couleur, le Ca-meroun une mosaïque, la SJC fait le choix d’être Arc-en-ciel.

Pour concrétiser cet idéal qui supplante toute velléité de repli identitaire, nous prônons une démarche toute à la fois individuelle et collective. La démarche est individuelle par la prise de conscience personnelle, et collective par le travail de réflexion et l’action concertée. C’est en ce sens que nous avons institué les Cau-series éducatives et le projet du Centre Africain de l’Information pour la Jeunesse. Les objectifs visés par ces initiatives se-ront détaillés dans notre rubrique «Pro-jets». Il s’agit principalement d’éveiller les consciences à la nécessaire prise en compte des fruits de la diversité culturelle, mais aussi de mettre à la disposition des jeunes camerounais, des informations et

des outils d’éducation et d’instruction sur l’Histoire et les Traditions de nos peuples.

Gageons que regarder son identité propre dans l’optique de construire ensemble changera alors le regard que l’on porte sur «autrui», contribuant à restructurer la pensée des jeunes que nous sommes. Nos paroles et nos actes concorderont et ser-viront au quotidien à l’avènement d’une société juste et solidaire, portée vers le mieux-être national.

En somme, bâtir une culture nationale forte permettra à l’ensemble des Came-rounais de s’identifier à un corpus de va-leurs collectives qu’ils auront définies en-semble. Ces valeurs sont résumées dans notre devise: PAIX – TRAVAIL – PATRIE. Une fois collectivement arrêtées, celles-ci seront transmises par le biais de l’éduca-tion.

L’éducation communique et développe chez les membres d’une communauté cette indispensable capacité cohérente d’être, de penser et d’agir, qui seule per-met de concevoir avec justesse et de conduire avec efficience des programmes de développement utiles à la société. Pour reprendre le philosophe anglais John Dewey, l’éducation est un progrès social; ce n’est pas une préparation à la vie, mais la vie elle-même. Qui alors, mieux que celles qui donnent la vie, sont habilitées à transmettre de manière optimale les

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valeurs de la culture nationale à travers l’éducation ?

Le mieux-être national requiert donc la participation de chacun pour tous, mais surtout l’implication des Femmes dans le processus de construction d’une culture nationale forte.

PAROLE A NOS EXPERTSQue pensez-vous du rôle que devraient jouer les jeunes pour l’édification d’une Culture Nationale Forte ?

Hugue Mbedi Ebongue, 26 ansPrésident de JEUNESSE SAWA CANADAIl faut commencer par préciser que mal-gré les critiques incessantes que nous formulons à l’ égard de nos parents, ces derniers ont joué leur partition à la conso-lidation de l’unité nationale. La question est de savoir ce que nous comptons faire des héritages qui nous ont été légués ! Je demeure convaincu que nous aspirons tous à évoluer dans un pays politique-ment stable et économiquement pros-père. Cette stabilité et cette prospérité ne peuvent s’acquérir qu’en misant sur nos intelligences, nos compétences mais aussi notre capacité à valoriser notre patrimoine. Le devoir nôtre est donc ce-lui d’adapter nos héritages culturels aux réalités du monde dans lequel nous évo-luons, tout en demeurant fidèles à leur autheTICité. Parler nos langues ou revêtir nos vêtements traditionnels ne doivent pas seulement se faire à l’occasion de

quelques cérémonies traditionnelles. Nous devons nous aimer et nous valoriser «camerounais», tel que nous sommes, sans avoir peur de paraître «vieux-jeu» ou archaïque. Si notre génération réalise cet éveil culturel, je n’ai aucune crainte quant à l’édification réelle et la solidification de notre Culture Nationale.

Serge Owona, 30 ansPrésident deMELTING POT DEVELOPMENTLa Culture Nationale n’est pas qu’une his-toire de jeune. La jeunesse devrait tou-tefois prendre le taureau par les cornes. A l’heure du village planétaire, il devient important de préserver notre culture, car elle constitue le socle de notre identité. La jeunesse devrait manifester une volonté forte pour l’appropriation, la transmis-sion et la valorisation de notre patrimoine culturel. Le défi consiste à trouver la stra-tégie et les moyens adéquats pour maté-rialiser cette volonté.

3. Redonner à la Femme sa place au cœur de la Société De tout temps, la terre d’Afrique a consa-cré la Femme. Elle est la mère nourricière, la mère éducatrice, celle en qui repose l’instruction de l’Homme et la formation de l’élite qui est appelée à guider et à pro-téger le Peuple. Pivot de la famille, pou-mon économique inaltérable, la qualité de son travail humain et matériel influence directement l’évolution des mœurs, des mentalités et des cultures. Nos ancêtres

le savaient et s’y tenaient, la Femme est celle en qui repose le réveil de l’Afrique.

Paradoxalement, depuis quelques siècles, la place de la Femme a été progressive-ment dégradée. Réduites à des fonctions de ménagères, les femmes ne jouent plus pleinement leur rôle dans la construction de l’Homme: son instruction comme lea-der au service du développement de la communauté. Les conséquences sont tan-gibles: dépravation des mœurs, crise des valeurs morales, délinquance juvénile ou encore absence de repères et de modèles.

Au sein de la Synergie de la Jeunesse Ca-merounaise, nous en sommes convaincus: «la renaissance africaine se fera avec la Femme». Nous avons donc besoin que nos mères, sœurs, épouses et filles prennent conscience de leurs responsabilités et se repositionnent au cœur de la Nation. Il leur revient de reconnaitre, de valoriser et d’accepter leur condition réelle afin de contribuer au retour aux valeurs res-sources ayant fait des sociétés africaines, ces phares et bibliothèques d’antan qui ont solidement éclairé le monde.

Dans le cas spécifique du Cameroun, ce repositionnement des femmes doit être de nature à véhiculer dans la société des valeurs qui vont dans le sens du rassem-blement et de l’unification des énergies. A cet effet, nous organiserons courant 2014, une causerie éducative sur le thème: «Le rôle de la Femme dans l’Emergence des

Nations Africaines». Cette réflexion à laquelle nous convierons divers spécia-listes devrait dans notre idéal déboucher sur une série de propositions concrètes. Ces propositions devront redynamiser l’engagement des femmes du Cameroun, les encourageant à une plus grande impli-cation dans la marche des affaires de la nation.

Nous souhaitons que nos consœurs tissent ce fil d’Ariane qui liera les Hommes des communautés que nous sommes ap-pelées à bâtir sur le modèle de la culture nationale. Ce qui implique une responsa-bilité des uns envers les autres par une pratique qui viserait à donner en retour à la communauté ce qu’elle nous aura gra-cieusement offert: service et disponibilité.

PAROLE A NOS EXPERTSQuelle est votre vision de la place de la Femme dans le développement de la so-ciété camerounaise des deux prochaines décennies?

Paola Ndengue, 24 ansCEO de FASHIZBLACKNous le savons déjà, les femmes sont fortement impliquées dans l’activité l’économique, principalement dans le secteur agroalimentaire. Je ne parle pas non plus des solutions d’épargne alter-natives que représentent les tontines, la plupart du temps exclusivement gérées par des femmes. Je crois cependant que l’on cantonne encore trop les femmes à

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des actrices économiques de seconde zone. De la fameuse «buyam-sellam» à la directrice, il serait souhaitable de les en-courager à prendre plus d’indépendance financière sans que cela n’apparaisse né-cessairement comme une menace pour la stabilité de leur vie familiale, comme cela est encore trop souvent présenté. Les femmes de notre génération et celle d’après oseront plus au cours des deux décennies, c’est une tendance qui ira grandissante pour des raisons démogra-phiques, sociales et un accès toujours plus grand à la formation/scolarisation entre autres.

Serge Owona, 30 ansPrésident deMELTING POT DEVELOPMENTCulturellement, nous avons déjà intégré que la femme est le socle de la famille. Lorsqu’elle gère convenablement son foyer, chaque membre de la famille réus-sit ce qu’il entreprend. Ceci est une vi-sion micro. Lorsqu’on la rapporte sur un plan macro, si la société met en place un ensemble d’éléments juridiques et insti-tutionnels qui accompagnent les acquis culturels de la femme, celle-ci tiendra le rôle principal dans le film «Cameroun, le développement nous y sommes». Avis aux principaux acteurs et réalisateurs.

4. Servir la communauté pour réduire les inégalités sociales au sein de la JeunesseLe «Giving Back to the community», pra-

tique très présente dans la société améri-caine, est un engagement libre et non ré-tribué des membres d’une communauté, dans l’intention de se rendre utiles à ceux qui partagent leur milieu de vie. Organiser sa proximité: Il s’agit de faire germer en chaque individu les graines de l’éthique et de la responsabilité communautaire. Cela rejoint parfaitement la philosophie africaine qui veut que l’individu soit le résultat du travail de la communauté. Une fois accompli, ce dernier a le devoir de se mettre en retour au service de celle-ci, pour aider les siens à se réaliser à leur tour. Notre conception du service communautaire par les jeunes s’inscrit dans une dynamique qui va bien au-delà de la famille, ou du plus proche voisin. La philosophie africaine impose d’agir pour contribuer à l’épanouissement des membres de sa communauté. Cette dé-marche invite à véritablement considérer le «prochain» comme une «partie de soi». On ne s’accomplit pas seulement par les fruits de notre réalisation matérielle per-sonnelle, mais surtout par notre capacité à contribuer au devenir d’autrui.

Le comportement social de service com-munautaire que nous souhaitons voir nos frères et sœurs développer au quotidien s’illustre en trois actions concrètes qui ne sauraient à elles toutes seules contenir tout le sens et la dimension du «Giving back to the community». Ces actions sont: le coaching scolaire, le tutorat-mentorat pour stages et l’instruction civique.

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4.1 Coaching ScolaireLe coaching scolaire consiste en des activi-tés d’accompagnement et de suivi au tra-vers desquelles, les étudiants et les jeunes professionnels des quartiers de nos villes s’engagent à contribuer à la réussite aux examens (principalement Probatoire et Baccalauréat) des lycéens et collégiens de leurs zones d’habitation. Le but visé par la démarche est de promouvoir l’analyse des enseignements pour améliorer leur digestion par les élèves, avec pour consé-quence planifiée, de rehausser les taux de réussite aux examens de fin d’études se-condaires. Cette activité devra permettre à ceux qui n’ont pas les moyens écono-miques de payer des cours de soutien, d’en bénéficier «gratuitement».

Pour ne pas demeurer dans une logique fortement théorique, les membres de la Synergie de la Jeunesse Camerounaise se sont engagés à mettre en place la pre-mière édition du coaching scolaire, dès la rentrée 2014/2015. Pour cette pre-mière, nous ambitionnons de suivre une cinquantaine de lycéens/collégiens, dont une trentaine résidant à Douala et une vingtaine à Yaoundé. Le bilan que nous effectuerons au terme de cette expé-rience nous permettra sans doute, avec l’expansion de nos réseaux de membres et de partenaires, d’accroître le nombre de jeunes qui bénéficieront de ce pro-gramme.

Notre espérance est de voir ce type d’ini-tiatives se dupliquer de manière sponta-née sur l’ensemble du territoire national.

4.2 Tutorat-MentoratIl est de plus en plus difficile pour les étudiants camerounais d’obtenir des stages académiques, du fait de l’absence de contacts dans le top management des entreprises privées et publiques. Par l’entremise des programmes de tuto-rat-mentorat, chaque jeune, membre de la SJC, bénéficiant d’un emploi stable, s’engage chaque année à aider au moins un étudiant dans ses démarches pour l’obtention d’un stage académique. Cette pratique solidaire devrait permettre à quelques étudiants d’acquérir une pre-mière expérience professionnelle avant de clôturer leur parcours universitaire, les rendant plus opérationnels pour le mar-ché de l’emploi au terme de leurs études.

4.3 L’Instruction civiqueLa Synergie de la Jeunesse Camerounaise demeure convaincue que seule l’éduca-tion permet de transformer durablement les habitudes, les mœurs et les mentalités d’une communauté. Cette éducation ne peut être circonscrite au système édu-catif public. L’environnement modèle les pensées et les actes de l’individu, partici-pant à sa construction en tant qu’Homme. Outre la théorie reçue des instructeurs, l’identification à des jeunes modèles constitue également une méthode d’édu-

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cation efficace. L’instruction civique telle que nous la percevons, est une pratique de multiplication des Causeries éduca-tives à l’échelle des quartiers. Ce sont des activités récurrentes d’échanges et de partage durant lesquelles les «jeunes leaders» entretiennent les leurs, sur des thèmes divers, dans l’objectif de contri-buer à modeler les consciences, pour faire des nôtres, des citoyens responsables. Cette démarche commande à chacun de prêcher par l’exemple, pour donner aux jeunes de nouveaux types de modèles, les contraignant à considérer le travail et le service comme principales valeurs me-nant à la réussite.

De manière générale, le «Giving Back to the community» vise l’ancrage dans les attitudes et les habitudes des 15-35 ans du culte de l’effort autant que de l’excel-lence, pour construire la société sur le ferment de la méritocratie. A terme, l’ob-jectif est de faire germer dans les esprits des jeunes, la nécessité et l’importance de veiller à une répartition plus équitable des richesses dans le cadre de leurs res-ponsabilités publiques et professionnelles à venir. C’est en s’appliquant au quoti-dien à mieux servir les nôtres que nous nous construirons en tant que leaders consciencieux.

PAROLE A NOS EXPERTSQue pensez-vous de la philosophie du « Giving Back to the Community » ? Com-

ment pensez-vous que cette pratique peut contribuer à réduire les inégalités sociales au Cameroun ?

Hugue Mbedi Ebongue, 26 ansPrésident de JEUNESSE SAWA CANADAToutes les sociétés que nous considérons aujourd’hui comme évoluées et dévelop-pées ont eu à un moment donné de leur histoire, à implémenter des pratiques solidaires qui pourraient s’apparenter au « Giving Back to the community ». A cet effet, un proverbe Sawa dit ceci : Muna a yabe te, E nde nya sango na nyango, nde a te moto, a timba nde muna tumba ! (Lorsqu’un enfant naît, il appartient à son père et à sa mère, mais lorsqu’il devient un Homme il appartient à la communau-té !). Je laisse chacun analyser la portée philosophique de cette sagesse! Pour ma part, la mise en place de mécanismes per-mettant de rendre cette pratique prag-matique, permettra à tous les fils et filles de ce pays d’être de véritables acteurs du développement de leurs communautés d’origine et de vie, respectives. La somme de ces implications individuelles ne peut qu’être source de paix, de réduction des inégalités sociales et donc de développe-ment économique participatif.

Serge Owona, 30 ansPrésident deMELTING POT DEVELOPMENTLe « Giving Back to the community » est une notion très large. Un avis objectif sur

la question nécessiterait l’étude des mé-canismes à mettre en place, et ceci pour-rait faire l’objet d’un tout autre livre. En quelques mots, lorsque votre travail bé-névole apporte une activité économique à un tiers d’une couche sociale défavori-sée, cela permet d’augmenter son niveau de vie et donc de contribuer à une réduc-tion des inégalités sociales.

En somme, notre vision de la solidarité communautaire au sein de la Synergie de la Jeunesse Camerounaise, s’identifie à une jeunesse qui œuvre à la solidification des trois piliers essentiels que sont : L’édi-fication d’une Culture Nationale Forte – Le retour de la Femme au cœur de la vie de la société – La réduction des inégalités pour parvenir à meilleurerépartition des fruits du travail collectif.

La problématique de la production et de la répartition des richesses nous amène à aborder la deuxième partie de notre car-net, à savoir, l’engagement de la jeunesse à entreprendre pour créer de la valeur économique.

« Chaque eth-nie est une couleur,le Cameroun une mosaïque, nous faisons le choix d’être Arc-en-ciel. »

Synergiede la JeunesseCamerounaise

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PARTIE II

L’Engagementéconomique

L’urgence d’entreprendre

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L’entrepreneuriat peut-être défini comme l’action de générer des richesses et des emplois par la création d’entreprise. C’est une

dynamique qui vise la création et l’exploi-tation d’une opportunité d’affaires par un ou plusieurs individus, à des fins de créa-tion de valeur.

Pour mener à terme la politique des grandes réalisations et atteindre les objec-tifs de la vision du gouvernement pour le Cameroun, l’État ne pourra pas se priver de la contribution à la croissance venant des PME présentes dans divers secteurs d’activités (agroalimentaire, mines, éner-gie, génie civil, environnement, services juridiques et financiers, communication et TIC, assistance-conseils). Constituant plus de 50% de la population active, le devoir d’entreprendre pour soutenir la croissance incombe à l’heure actuelle, en priorité aux 20-40 ans.

Au sein de la Synergie de la Jeunesse Camerounaise, nous considérons l’entre-preneuriat par les jeunes comme l’une des voies palliatives aux problèmes de chômage et de sous-emploi qui touchent notre génération. Conscients de ce que l’entrepreneuriat ne peut se développer sans mesures d’incitation et d’accom-

pagnement, et que la mise en place de celles-ci relève spécialement du gouver-nement et des groupements patronaux, nous nous proposons de présenter par le biais de ce carnet, notre vision de l’entre-preneuriat jeunesse axée sur l’Homme, en tant que porteur de projet.

PAROLE A NOS EXPERTSPourquoi la Jeunesse Camerounaise devrait-elle entreprendre ? Dans quels secteurs d’activités lui conseilleriez-vous d’investir et de s’investir ?

Paola Ndengue, 24 ansCEO de FASHIZBLACKLa jeunesse de notre pays entreprend déjà même si le terme «entreprendre» n’est pas assez vulgarisé, lui conférant ainsi plus de prestige qu’il ne devrait. Les Camerounais sont en général des «pre-neurs d’initiatives» ; cela se constate en observant les nombreux jeunes qui s’adonnent au «Système D», communé-ment appelé la «débrouillardise». Je crois tout simplement que le contexte n’étant pas nécessairement favorable, ceux qui se lancent s’autocensurent et limitent par eux-mêmes la portée de ce dans quoi ils s’investissent. Cette autocensure naît de divers facteurs tels que les difficultés administratives, la corruption, le manque

d’informations ou de compétences... Je crois toutefois que dans un pays où l’état présente quelques défaillances, il est urgent de se prendre en main. Mais pas-ser de celui ou celle qui se débrouille au chef d’entreprise, c’est d’abord une prise de conscience et un changement d’état d’esprit.

Il n’y a pas de limite de secteurs d’activi-tés qui requerraient un investissement de la part des jeunes; tout ou presque est encore à faire au Cameroun, principale-ment dans le secteur tertiaire, le social ou l’agroalimentaire. Je recommanderai de s’inspirer de ce qui se fait déjà, d’observer et d’analyser les habitudes de consom-mation autour de soi, et de réfléchir à réinventer le quotidien de son environne-ment. Cela peut se faire en facilitant des procédures ou en offrant des services de qualité à un prix inférieur à celui du mar-ché... Bref, en tant qu’entrepreneur, si vous n’avez pas les moyens de combattre les leaders d’un marché, créez-vous une niche ou rendez-vous indispensables à ceux qui dominent votre secteur d’activi-tés. C’est en somme une affaire de prag-matisme et de positionnement, en adé-quation avec vos moyens et objectifs.

Serge Tchaha, 30 ansChroniqueur pour Afrique Expansion Magazine - Auteur de plusieurs ouvragesLes secteurs d’activités dans lesquels l’on peut se lancer en affaires sont nombreux

et variés, mais chaque situation est per-sonnelle: en plus de votre idée, votre capital financier, vos réseaux de contacts, vos facultés intellectuelles sont des condi-tions à ne pas négliger pour opérer un choix. Cependant, l’agriculture, l’agroali-mentaire, la production d’énergie, le tou-risme, le divertissement, les BTP, TIC et mines sont des secteurs porteurs pour les prochaines décennies.

Je pourrais rajouter qu’il faut peut-être choisir un secteur d’activité qui nous passionne et que l’on aime par-dessus tout. Pour résister, il faut que le projet vous tienne à cœur. Je voudrais que nous réfléchissions à ceci: pourquoi avons-nous des capacités intuitives, imagina-tives si ce n’est pour s’en servir? Il nous faut apprendre à prendre les décisions qui peuvent paraître illogiques, dérai-sonnables, irrationnelles. Je crois que les grands entrepreneurs ont ces facultés… Il faut croire en son Destin et en celui de son entreprise.

1. La Vision de l’entrepreneuriat Jeunesse de la SJCEn 2040, avec ses deux milliards d’habi-tants estimée, l’Afrique, outre la princi-pale réserve mondiale de matières pre-mières qu’elle constitue déjà, devrait devenir un important marché de consom-mation et un pourvoyeur indéniable de main d’œuvre. Le berceau de l’Humanité sera, à l’orée de la célébration du cente-

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naire de nos indépendances en 2060, le phare de la croissance et le poumon éco-nomique de la planète.

Au cœur de cette Afrique, le Cameroun, avec son extraordinaire capital humain et les nombreuses richesses de son sol et de son sous-sol, a tout intérêt à reprendre sa position de leader de la sous-région Afrique Centrale. Ce leadership doit prin-cipalement s’affirmer sur les plans écono-mique et géostratégique. En effet, avec un potentiel de consommateurs de 400 millions d’habitants en 2040 (150 mil-lions pour la CEEAC et 250 millions pour le Nigéria), le Cameroun au cœur du golfe de Guinée devrait pouvoir exporter tant sa production (biens et services), que ses talents et les intelligences produites par ses écoles.

Dès lors que nous intégrons que le propre des organisations humaines, qui se veulent efficaces et durables, est de se fixer des buts et des objectifs à long terme, afin de mieux définir les moyens avec lesquels elles désirent les réaliser; le retour de l’Afrique au Cœur du monde impose de ce fait au Cameroun de repro-grammer dès aujourd’hui la formation de leaders et d’entrepreneurs de haut vol qui auront acquis les compétences pour sou-tenir les ambitions de ce rêve africain.

A la Synergie de la Jeunesse Camerou-naise, nous entendons encourager le

volontarisme des jeunes du Cameroun désireux de transformer leurs problèmes quotidiens en opportunités d’affaires, sources de production de richesses et de croissance durable. Plus loin que le militantisme ou des plaidoyers en faveur de l’adoption des mesures incitatives à l’attention des jeunes entrepreneurs, ou encore l’incitation à la participation aux concours d’idées et de projets, nous sou-haitons contribuer à vulgariser l’esprit de leadership. Le leadership assure à chacun les moyens de se départir de la pensée de l’assistanat ou de la conception de l’Etat-Paternaliste.

1.1 Forger l’esprit du LeadershipLe dynamisme de la jeunesse africaine que l’on peut principalement observer dans les pays d’Afrique anglophone, nous commande de forger une société prag-matique qui repose sur la micro-action personnelle et le travail collectif. Chacun se doit, pour lui et pour la multitude, de penser et d’agir afin que le volontariat des uns se transmette à d’autres, au bénéfice de tous, sans distinction de sexe, de reli-gion ou de tribu. Il s’agit donc pour nous de contribuer à l’émergence d’entrepre-neurs-innovateurs qui repensent inces-samment leur milieu de vie, en partant du souci d’apporter des solutions aux pro-blèmes et aux obstacles du quotidien.

La vision de l’entrepreneur-innovateur-jeune de la Synergie de la Jeunesse Came-

rounaise et celle du citoyen qui oriente sa réflexion pour satisfaire un besoin ob-servé dans son environnement, en créant une structure génératrice de solutions. L’entrepreneur ose agir «ici et mainte-nant» avec réalisme dans la résorption des difficultés, créant de fait de nouveaux centres de profit. L’innovateur invente et réinvente sans se contenter de reproduire les modèles observés ou de reformuler des solutions énoncées ailleurs. Dans cette perspective, la vision de la Syner-gie de la Jeunesse Camerounaise prescrit pour les Jeunes, la nécessité de forma-tions nouvelles; surtout celles qui déve-loppent le sens de la créativité et intiment des comportements nouveaux en plus du raisonnement et des outils de l’initiative personnelle hors du commun.

Dès lors, les missions qui constitueront la matrice des projets et programmes que nous développerons, tiennent en trois grands groupes. Premièrement, la for-mation et le partage d’expériences: les jeunes ont la volonté et le dynamisme, il convient de leur octroyer les outils spéci-fiques à leurs tâches et surtout de jeter des ponts entre eux afin qu’ils échangent leurs «best practices». Deuxièmement, la mutualisation des connaissances, des expériences, des compétences: le partage des meilleures pratiques, encore, mais en outre avec l’obligation morale de les addi-tionner au bénéfice de la Nation. Troisiè-mement, «synergie» nous oblige à jeter

des passerelles entre les associations jeunes qui pensent et celles qui agissent afin que toujours, le PROJET prédomine. Et donc, le service, le pragmatisme et le leadership personnel priment.

1.2 Promouvoir la Pensée Libérale et innovatricePromouvoir la pensée libérale auprès des jeunes consiste pour nous à les inciter à la dynamique de l’action personnelle, dans le sens d’une contribution collective, avec un Etat qui agit comme support ou ren-fort. Tel que préalablement expliqué, l’at-teinte de l’émergence économique dans deux décennies appelle avec insistance à la création des PME par les 20-40 ans.

La croissance économique dans les pays émergents et en voie de développement est grandement accompagnée par l’action du secteur privé. En effet, investir dans le secteur privé bénéficie à tous en cela que, parce que soumis à la concurrence, le secteur privé impose réactivité et créa-tivité. La concurrence est le terreau de l’action pragmatique et de l’innovation perpétuelle. Or, nous pensons que notre pays, le Cameroun, est soumis à l’exigence de générer son développement et de se forger son modèle. Par conséquent, nous nous devons de penser une science appli-quée qui soit «tropicalisée» et endogène. L’innovation perpétuelle se veut ferment des entreprises qui, toujours, veulent se distinguer et aller de l’avant. Elle profite

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aux jeunes entrepreneurs en les obligeant à se démarquer de ceux qui sont instal-lés; et ces jeunes forcent la société toute entière à ne pas se contenter de consom-mer, mais à exiger davantage en matière de qualité et de service.

La Synergie de la Jeunesse Camerounaise pense que les jeunes qui entrouvrent la porte de l’innovation perpétuelle, dans le secteur économique ou ailleurs sont plus à même d’impulser de nouveaux change-ments dans le pays, voire dans le Monde. Néanmoins, il conviendra au préalable pour encourager cette innovation per-pétuelle, de promouvoir les innovateurs perpétuels de chez nous! Afin que leurs expériences émeuvent, que leur légende enthousiasme leurs semblables, que leur réussite mobilise.

PAROLE A NOS EXPERTSQuels bénéfices le Cameroun aurait-il à tirer de l’entrepreneuriat par les 15-35 ans ?

Serge Tchaha, 30ansChroniqueur pour Afrique Expansion Magazine - Auteur de plusieurs ouvragesJe voudrais dire que votre question re-vient à répondre à celles-ci: pourquoi est-ce que le peuple camerounais doit-il en-treprendre ? Ou alors pourquoi est-ce que dans une société donnée, l’entrepreneu-riat est important ? Je le dis car comme vous le savez, l’essentiel de la population

est jeune. Chacun peut dès lors imaginer sans difficulté, y compris Lapalisse, les réponses à la question. L’intérêt demeure cependant car nous sommes dans une situation particulière pour au moins trois raisons.

Premièrement, le taux de chômage chez cette catégorie de la population est par-ticulièrement élevé, donc, c’est une voie royale pour améliorer sa condition et aider d’autres, en créant des emplois, à améliorer à leur tour leur niveau de vie.

La deuxième raison, c’est que l’Afrique, cela semble faire consensus, sera une terre d’opportunités d’affaires absolu-ment incroyable au cours des prochaines années. Si les Africains, les Camerounais eux-mêmes ne sont pas entrepreneurs, des «decision-makers», des poids lourds industriels, qui profitera de la manne? Ne nous a-t-on pas appris que la Nature avait horreur du vide? Question subsidiaire: Êtes-vous maîtres chez vous si les Natio-naux (y compris les Nationaux africains) n’ont pas une place significative?

Dernière motivation qui est liée à la précé-dente. Il nous faut des capitaines d’indus-tries, des joueurs de classe mondiale qui pourront guerroyer avec les compétiteurs Occidentaux mais aussi Chinois, Brési-liens, etc. J’ai le sentiment que pour y arri-ver, il faut entreprendre très tôt afin d’être décomplexé par l’argent et se rendre

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compte que 1 milliard de FCFA représente une somme banale sur le plan internatio-nal, soit environ deux millions de dollars. Soyons clairs, peut-être qu’aucune des en-treprises que je monterai n’atteindra un chiffre d’affaires pareil, mais je voudrais dire que si nous voulons compter dans le monde de demain, il faudra évidemment une masse critique d’entreprises pesant des centaines de millions de dollars. De toute façon, je prétends que dans un hori-zon de 20-25 ans, plusieurs quadras afri-cains seront milliardaires à l’image de ce que l’on a vu en Chine. Seulement, il faut se mettre au travail dès à présent.

Paola Ndengue, 24 ansCEO de FASHIZBLACKUn pays comme le nôtre qui ambitionne d’être «émergent» en 2035, a la néces-saire obligation de s’appuyer sur la vision et les compétences de la jeunesse, qui est plus en phase avec le présent et sur-tout le futur dans le domaine des affaires. Cela ne signifie pas qu’il faille pratiquer une forme de «jeunisme», mais ceux qui entreprennent aujourd’hui seront certai-nement aux commandes du pays demain. Les accompagner, c’est tendre la main à la génération future.

2. L’entrepreneur, son projet et son environnementL’émergence n’est pas un mythe, c’est un horizon politique qui impose des chan-gements psychosociologiques, écono-

miques et une planification rigoureuse dès «Aujourd’hui». En conséquence, qui mieux que les jeunes instruits, pleins de rêves de grandeur, gonflés d’énergie, conscients de la difficulté de la tâche, plus aptes à fabriquer le changement, ins-truits de la pensée des leaders, avec cette fibre patriotique qui les invite à penser aujourd’hui les innovations pour demain; qui mieux que Nous pour fabriquer cette émergence, forte, équitable et durable? Insistons toutefois sur ce qu’Être JEUNE est l’état d’esprit de celui qui ose rêver grand pour, par la suite, exiger la lune afin de retomber au moins sur les étoiles !

2.1 Pourquoi notre vision de l’entre-preneuriat Jeunesse doit-elle s’inscrire dans nos congénères?Les statistiques économiques sur la créa-tion de richesse disponible à fin 2010, ré-vèlent que 90% de la population travaille dans le secteur informel, soit 53% dans le secteur informel agricole et 37% dans le secteur informel non agricole. Seuls 10% de la population active camerounaise tra-vaille dans le secteur formel, à raison de 6% dans la fonction publique et 4% dans le formel privé. La force de travail est donc restreinte à une économie de subsistance.

Selon Jean Vincent TCHIENEHOM, chroni-queur camerounais : « Le salarié met 50 ans pour mobiliser le capital qu’un entre-preneur peut obtenir en 2 ans ». Alors que la préoccupation collective est présente-

ment axée sur le bien-être durable et participatif, et que nombre d’entreprises multiplient les slogans citoyens en invi-tant les jeunes à plus d’audace et d’inno-vation; quid de notre capacité à attraper cette balle au rebond?

Au moment où les modèles nationaux méritent de réaliser leur «aggiorna-mento», constatons froidement que les niches d’antan ne font plus bonne recette. Bien d’études ont déjà identifié les nou-veaux secteurs et industries sources de valeur ajoutée. Il est désormais plus que temps de TRANSFORMER la donne. Tous les jeunes envisagent de s’élever au-delà de la satisfaction de leurs besoins pri-maires; or Nous, Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.), pensons que l’en-treprenariat couronne toutes ces ambi-tions: lorsque vous créez une entreprise, vous embauchez et vous rémunérez. Par voie de conséquence, vous contribuez à la baisse du chômage. Une fois les besoins initiaux sublimés, de nouveaux appa-raissent, générant de nouveaux marchés et favorisant par conséquent la croissance de la classe moyenne.

Jean Paul POUGALA, géo-stratège came-rounais, précise qu’un salarié qui gagne 100 000 FCFA par mois n’aura totalisé que 6 millions en 5 années, dès lors, il lui faudra 50 ans pour économiser la même somme si chaque mois il vient à n’épar-gner que 10% de son salaire. Par contre,

un entrepreneur: vendeur au détail d’un sac d’arachides de 25 Kg, est en mesure de doubler son capital après une période nettement inférieure à 50 ans. Il apparait incontestable qu’entreprendre conduira certes à la concurrence froide des acteurs économiques, mais surtout, contribuera au «Bien-Être collectif».

Plusieurs Communautés vivant dans ce nouvel état d’esprit, créent une valeur ajoutée sans cesse nouvelle. Grâce à nos acquis, nos connaissances et l’expérience des Aînés, nous pouvons être le prochain stade de notre évolution. Il importe que Notre génération embraie dans la pro-position de solutions communautaires et durables puisque participatives, afin que nos suivants couronnent le rêve des pion-niers d’hier en matière économique et sociétale.

La démarche entrepreneuriale de la Synergie de la Jeunesse Camerounaise tient donc à l’observation du quotidien de la communauté, puis à la définition des obstacles qu’elle rencontre afin de proposer et de mettre en place des solu-tions qui profitent à tous. La conduite de cette conception exige des jeunes, outre l’esprit d’observation et d’analyse de leur environnement, de se doter d’une vision de soi à long terme, afin que les objec-tifs projetés tiennent compte des forces et faiblesses de l’individu, mais aussi du contexte du milieu dans lequel évoluera

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l’entrepreneur.

2.2 La Vision de Soi et la définition de ses objectifsLe milieu dans lequel nous évoluons et les valeurs qui nous y sont véhiculées façonnent la vision que l’on a de l’auto-accomplissement. Ainsi, la société de consommation mondiale actuelle, dans laquelle le Paraître tend à prendre le des-sus sur l’Être inculque aux jeunes une perception de la réussite principalement basée sur l’accumulation des biens ma-tériels. Tous les moyens étant bons pour parvenir à ses fins, nombreux sont nos congénères qui empruntent des voies de facilité, dans le seul but d’avoir un train de vie royal fruit d’un travail chétif. Par ces voies-là, les sots s’assignent des objectifs irréels qui ne cadrent ni avec notre temps, ni avec les réalités économiques.

La Synergie de la Jeunesse Camerounaise invite les 20-40 ans à mettre le Travail et surtout la Patience, au cœur de la défini-tion de leurs objectifs entrepreneuriaux à moyen et à long terme. D’abord, prendre le temps pour apprendre à se connaître, méticuleusement identifier ses forces et ses faiblesses pour mieux se projeter dans l’avenir et analyser les opportunités d’af-faires à partir des besoins de la société. Ensuite, profondément penser et mûrir son projet, en consultant les aînés et des spécialistes, mais surtout en allant à la source de l’information la plus fiable afin

de mieux évaluer et chiffrer les résultats attendus dans le temps.

2.3 S’informer Tous les patrons le répètent, posséder l’in-formation la plus fraîche et la plus concise aide à prendre la décision optimale. Par conséquent, la possession de la claire information est la clé du succès d’un pro-jet entrepreneurial. La roue de Deming, «Plan - Do - Check - Act» à ce propos, exige la domestication des données macroéco-nomiques; de même que la permanente mise à jour des études économiques qui permettent à l’entrepreneur-innovateur de gérer efficacement la distribution des biens et des services produits.

Considérant l’information comme la ma-tière première indispensable à la réus-site de tout projet de création de valeur, nous encourageons les jeunes à investir dans la recherche de l’information juste. Il conviendra toujours de baser sa stra-tégie entrepreneuriale sur des données valides et non sur quelques éléments de propagande. Cette tâche prescrit de s’abonner à des chaines de télévision, revues ou magazines d’informations éco-nomiques. De même, inscrire son projet dans le sens de la stratégie économique du gouvernement est un atout majeur. A ce sujet, la lecture et la prise en compte du Document de Stratégie pour la Crois-sance et l’Emploi (DSCE) sont fortement conseillées.

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In fine, la course à l’information permet de se prémunir d’un esprit critique et de systématiquement analyser l’information reçue. S’informer et s’auto-former a donc pour but d’acquérir les outils qui, jumelés au sens de l’observation du fonctionne-ment de la communauté, aident à définir la stratégie adéquate pour exploiter les opportunités d’affaires qui se présentent.

Toutefois, observer la société, posséder la claire information et détenir un sens de l’écoute et de l’analyse critique ne suffisent pas à garantir le succès du pro-jet. L’entrepreneur-innovateur, en tant que rêveur qui réinvente sans cesse son environnement, est de fait soumis aux résistances du milieu environnant. Tout en demeurant perméable aux critiques, la jeunesse doit suffisamment croire en elle et en ses initiatives pour les mener à terme quels que soient les obstacles rencontrés. Il faut systématiquement considérer la difficulté comme un moyen d’amélioration et de maturation de notre stratégie entrepreneuriale.

2.4 Gérer les résistancesDans l’imaginaire camerounais, parce que toute réussite est suspecte, entreprendre relève de l’ordre de l’impossible tant les obstacles semblent insurmontables. Non nourris à la culture de l’entrepreneuriat et de la prise de risque, les proches parents de l’entrepreneur-innovateur auront ten-

dance à l’orienter, avec raisons, vers la re-cherche d’un emploi tout aussi hypothé-tique! La psychologie de la peur du risque confine les jeunes à rechercher d’abord la consolidation de leur sécurité plutôt que d’embrasser la création d’entreprise. Il semble en effet plus rassurant d’opter pour un salaire fixe et certain en fin de mois, en lieu et place d’un hypothétique revenu qui ne saurait être garanti tant le pouvoir d’achat semble faible et les habi-tudes de consommation des camerounais versatiles.

Par ailleurs, l’entrepreneur-innovateur est souvent considéré comme un idéaliste, un rêveur utopiste déconnecté des réalités et porteur d’un projet non adapté aux be-soins du milieu dans lequel il évolue. Les pressions qu’il subit peuvent annihiler sa capacité à repenser son environnement, le poussant à se fondre dans la routine ambiante, l’enfermant toujours mieux dans le sous-emploi. La lenteur et les dif-ficultés des procédures administratives ainsi que l’absence des mesures d’accom-pagnement sont également de nature à démotiver nombre de porteurs de pro-jets. Face au doute, au découragement, à la peur et au manque de confiance en soi, l’entrepreneur-leader est celui qui se rap-pelle que toutes les vérités ont toujours franchi trois étapes. Dans un premier temps elles sont raillées, puis elles font face à une opposition mortifère, et enfin elles sont considérées comme ayant tou-

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jours été des évidences. Il faut donc suffi-samment croire en Soi et en son rêve pour bousculer les modes de pensée établis comme vérités inaltérables, imposer son projet novateur, renverser les résistances.

Il faut enfin considérer l’échec, l’épreuve ou l’obstacle comme un moyen d’appren-tissage pour mieux forger les réussites entrepreneuriales futures. Le cas du Nigé-rian Jason Njoku en est une parfaite illus-tration. Après avoir créé dix compagnies ayant essuyées des échecs et par la même occasion ruiné toutes ses économies, il fonde en 2011 iROKO TV, un site internet disponible à travers le monde qui permet de visionner les films produits par l’indus-trie cinématographique nigériane (Nol-lywood). Aujourd’hui âgé de 33 ans, il est millionnaire en dollars US.

PAROLE A NOS EXPERTSQuelles sont les principaux obstacles que vous avez rencontrés dans votre parcours d’entrepreneur et comment les avez-vous surmontés?

Paola Ndengue, 24 ansCEO de FASHIZBLACKComme la plupart des entrepreneurs, la question du financement est une équa-tion compliquée à résoudre. Parfois, votre projet est viable mais nécessite des capi-taux afin de pouvoir révéler son véritable potentiel. En l’absence de fonds propres suffisants, cela peut engendrer des tracas

à plusieurs niveaux. Ayant commencé à entreprendre à 18-19 ans, je n’étais pas dans le cas d’entrepreneurs qui se lancent à 35 ans et qui ont eu tout le temps pour se préparer (financements et réseaux pro-fessionnels). Comment surmonter cela? Je n’ai pas encore trouvé la solution-mi-racle. Je continue de chercher, de changer mon approche, de repenser et remettre en question le modèle économique de tout ce dans quoi je m’investis.

Serge Tchaha, 30 ansChroniqueur pour Afrique Expansion Magazine - Auteur de plusieurs ouvragesAlbert Einstein disait: «la connaissance s’acquiert par l’expérience, tout le reste n’est que de l’information». N’ayant pas pour le moment connu un succès fou entrepreneurial, même si j’ai été formé dans ce domaine, je ne me sens aucune légitimité pour donner des conseils. Ce-pendant, je voudrais partager une phrase que j’ai très tôt retenue dans ma vie. Mon père se plait souvent à dire: «Mon fils, on est d’abord GRAND DANS SA TÊTE». Je di-rais qu’il ne faut pas avoir peur d’écouter son cœur et d’avoir de l’ambition.

J’ai également foi dans les modèles. Je crois que nous sommes tous liés sur cette planète. Par votre intuition et votre am-bition, choisissez des modèles de vie et tâchez d’en apprendre un maximum sur eux. Je crois qu’ainsi, vous contribuerez à vous rapprocher ou à demeurer sur la

route de votre légende personnelle, pour reprendre des mots de Paulo Coelho.

J’ai récemment interviewé une femme d’affaires éminemment respectable, Swaady Martin-Léké, ancienne de Gene-ral Electric et actuelle propriétaire de l’entreprise de thé de luxe Ysawara. Elle m’avait dit que son «motto» c’est: Dream big, execute bigger !

En somme, la jeunesse camerounaise se doit d’ «INCARNER LA VALEUR NOU-VELLE». Certains d’entre nous sont des puits de projets novateurs, mais des adap-tateurs moyens; d’autres sont de bons ma-nagers ; d’autres de bons leaders : Mutua-lisons nos efforts ! Seuls l’entrepreneuriat, l’esprit de prise de risque et l’exploitation des opportunités sauront NOUS sortir de l’ornière. C’est dans ce sens que NOUS devrons trouver des solutions pour que les tontines accompagnent, les banques financent, les entreprises recrutent et les jeunes émergent: Ensemble!

La prospérité économique par la soli-darité communautaire exige de confier la gestion courante des cités à de bons citoyens, conformes à la définition que nous en avons donnée plus haut. Cette nouvelle classe d’élites, parce que nour-rie à l’esprit concret du libéralisme com-munautaire tel que pensé par le Prési-dent de la République , sera à même de concevoir avec justesse et de conduire

avec efficience des programmes de déve-loppement utiles à la société. Il faut donc que les leaders de demain investissent dès aujourd’hui le champ de la défense politique de leurs idées et ambitions, car c’est en s’impliquant dans la gestion des microprojets de société, que nous sau-rons exceller, une fois portés à la tête des instances dirigeantes de la Nation.

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‘‘Dream BIG,

Execute

BIGGER’’ Swaady Martin-Léké

PARTIE III

L’Engagement

citoyen

La nécessité de se politiser

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Au vu de ce que l’Homme vit en société, chacune de ses actions quotidiennes influence autrui et, par extension, a un

impact positif ou négatif sur l’évolution des affaires de la cité. La politique se définit communément comme la gestion des affaires de la cité. Cette cité-même peut s’entrevoir comme une arène où s’affrontent les organisations appelées à exercer le pouvoir. La finalité de cet exer-cice du pouvoir est censée concourir à la protection des citoyens et de leurs droits (droit à la vie, droit à l’éducation, droit à la liberté d’expression et de circulation, droit à la sûreté de sa personne, etc.), la préservation de leur dignité et la promo-tion de leurs personnes.

Pour accomplir cette finalité, les diri-geants politiques se doivent de s’informer des aspirations, des besoins et des at-tentes de leurs concitoyens; ceci implique en retour que chaque citoyen prenne la responsabilité de faire entendre sa voix auprès de ceux qui aspirent à conduire le destin de la communauté, de la cité, voire de la nation.

Le fondement de la démocratie prescrit que la politique en tant que gestion cou-rante des affaires publiques est la posses-

sion de chaque citoyen, et non unique-ment celle de quelques leaders d’opinion ou barons de mouvements politiques. Dès lors, l’exercice du pouvoir ne sau-rait se laisser confisquer par une classe de «supers citoyens». Au Cameroun où le droit de vote peut être exercé à partir de 20 ans, tel que souligné dans notre introduction, la population est extrême-ment jeune et les 20-40 ans représentent plus de la moitié du corps électoral. Ils devraient, de ce fait, peser de leur plein poids dans les différents processus électo-raux, afin que leurs exigences soient prio-ritairement prises en compte par les élus. Cette situation idéale n’est malheureu-sement pas celle observée. Résultat: un pays dont la moyenne d’âge oscille autour de 27 ans est presqu’essentiellement diri-gé par des vétérans nés entre les années 30 et 50, nous conduisant vers une dicho-tomie entre les tenants du pouvoir et la représentation populaire.

En réalité, c’est la transmission de com-pétences, de responsabilités et de pou-voirs qui doit s’opérer. Cependant celle-ci ne peut avoir lieu que si les jeunes démontrent un intérêt plus remarquable et préoccupé à la gestion de leur destin. Nous pensons d’ailleurs que les jeunes ont tout intérêt à s’engager dans le champ

politique afin qu’émerge cette nouvelle classe d’hommes dynamiques, assoiffés de challenges et formés pour défendre les intérêts de notre pays.

Les jeunes doivent donc prendre la res-ponsabilité d’être présents dans les lieux où se décide l’avenir de la nation afin de poser les bases d’une transmutation so-ciale, éducative, intellectuelle, culturelle, morale et économique qui nous permet-tra de mieux affronter les défis du 21ème

siècle.

PAROLE A NOS EXPERTSPourquoi d’après vous, les jeunes (20-35 ans) devraient-ils s’engager dans le champ politique? Quels bénéfices le Ca-meroun aurait à tirer de leur implication?

Kah Walla, 48 ansPrésidente du CPPLes Camerounais de moins de 35 ans représentent près 80% de la population. Cette tranche de la population est celle qui a le plus d’intérêt à ce que le Came-roun soit bien gouverné; il s’agit ni plus ni moins de leur avenir. Ce sont eux qui ont reçu et continuent de recevoir des for-mations relativement éloignées des stan-dards internationaux; ce sont eux qui sont sans emploi avec des difficultés d’accès aux soins de santé. Pourtant ces jeunes, par leur nombre et le dynamisme natu-rel lié à leur âge, représentent incontes-tablement une force. Malheureusement,

ils n’en sont pas encore suffisamment conscients et se contentent de ce que le système veut bien leur offrir.

L’attentisme et l’inaction n’ont jamais produit de résultat. Nous sommes tous responsables de la situation actuelle du Cameroun; les jeunes portent une partie importante de cette responsabilité. Si les jeunes n’intègrent pas les partis poli-tiques, personne ne va les représenter. Si les jeunes ne font pas partie des élus, personne ne défendra leurs intérêts. Au-jourd’hui, pour le jeune, l’action politique n’est pas une option, c’est une obligation. Organisez-vous, mobilisez-vous et agis-sez!

Jean-Baptiste Atemengue, 42 ansAncien Vice-président Section RDPC France NordLa jeunesse est porteuse de valeurs contemporaines et d’innovations que nos aînés maîtrisent mal. Dans toutes les sociétés, la jeunesse contribue donc à bousculer les conservatismes et à ap-porter du sang neuf en terme d’idées. La modernité étant la vision de l’avenir, ce sont les jeunes qui l’incarnent le mieux et leur implication ne peut que faire avan-cer la nation. L’engagement politique est le moyen par excellence de vivre pleine-ment sa citoyenneté. La démocratie est vide s’il n’y a pas de citoyens impliqués. La démocratie est l’avenir du Cameroun; c’est une fin en soi, et sans l’implication

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positive des jeunes, on ne pourra pas construire une démocratie moderne.

Joshua Osih, 44 ans1er Vice-président du SDF, Député Wouri-EstLes jeunes, et la société dans son en-semble, devraient s’impliquer en poli-tique. Mais ceux qui veulent et qui doivent s’engager, sont ceux qui peuvent servir la cause commune et qui ont le potentiel et le charisme nécessaires pour assumer des rôles de leadership. S’impli-quer veut dire participer. Il s’agit donc de cerner les débats politiques pour contribuer à mettre sur pied des consen-sus et des passerelles, afin que la chose publique soit gérée tel que désirée par la majorité de la population. Quand vous ne participez pas, vous donnez un chèque en blanc à ceux qui vous gouvernent. Du fait de l’absence d’orientation qu’engendre votre «non prise de position», vous ne rendez pas les dirigeants comptables de la gestion de la cité. L’engagement politique de la jeunesse est doublement impor-tant car il s’agit de participer à la prise de décisions qui ont des conséquences très importantes pour leur avenir.

Je prends l’exemple de l’endettement du Cameroun. Ce que le gouvernement du Président Biya consomme aujourd’hui, sera remboursé avec des intérêts sur dix à trente ans. Vous conviendrez donc avec moi qu’il est de ce fait important de par-

ticiper au contrôle de l’action gouverne-mentale; il en va du conditionnement du pouvoir d’achat futur de la jeune généra-tion. De plus, vous ne pouvez orienter le débat politique que si vous êtes engagés. Etant entendu que la plupart des déci-sions affectent la jeunesse dans un futur immédiat ou lointain, les jeunes doivent rapidement occuper des postes de res-ponsabilité dans les partis politiques. Quand vous laissez les autres prendre des décisions et orienter l’avenir de notre pays, vous n’aurez par la suite aucune rai-son de vous plaindre si la situation venait à empirer. Une très grande part de res-ponsabilité incombe aux dirigeants; ceux qui les laissent faire du fait de leur abs-tention n’en sont pas moins responsables.

Francis Epote, 39 ansPrésident Section Wouri 1 de OJ-RDPCJe dois dire à l’entame que le jeune d’au-jourd’hui détermine ce que sera la société de demain. C’est la raison pour laquelle il doit s’impliquer pour ne pas subir des dé-cisions qui ne contribuent pas à son épa-nouissement. La politique est entendue comme l’art de bâtir. Tout jeune conscient se doit de contribuer à l’édification de la société, se préparant ainsi à mieux assurer la relève. J’en appelle à une plus grande implication de la jeunesse dans la gestion des affaires de la cité, afin que notre pays puisse valablement relever les défis futurs.

Ghandi, le Mahatma, père de la révolution indienne, nous apprend qu’il n’est aucun autre moyen de changer le monde que de se changer soi-même. Il nous invite à être le changement que nous prônons. Il n’est donc personne autre que les jeunes pour incarner par eux-mêmes le Came-roun dans lequel ils souhaitent évoluer, ce Cameroun qu’ils espèrent bâtir et léguer à leurs descendants.

La pratique de la citoyenneté, par le tru-chement de la politique tel que nous la concevons, ne se limite pas au simple exercice du pouvoir, mais à une pleine participation dans la vie courante de la société sous tous ses aspects. Les citoyens politisés, ou pour certains, les hommes politiques que nous serons, doivent faire leurs preuves maintenant dans l’action généreuse, pour être des acteurs sociaux et des créateurs de richesses dévoués à l’amélioration des conditions de vie de leurs concitoyens. Pour incarner ces lea-ders, nous, Synergie de la Jeunesse Came-rounaise, proposons à nos semblables une démarche en 3 étapes:

• S’informer et s’auto-former• Militer au sein des organisations civiques et politiques• Participer activement aux échéances électorales

1. S’informer et s’auto-formerLa pratique de la politique, en tant que

plateforme d’échanges basée sur les idées, l’évaluation objective et le bilan des actions entreprises, exige des connais-sances globales des différents modèles sociaux, économiques et politiques exis-tants ou ayant existé. L’apprenant ou le leader en devenir doit être un féru d’his-toire, d’économie et de culture générale.

Nous encourageons vivement les jeunes leaders de demain à être quotidienne-ment au fait de l’information économique et politique nationale et internationale. Nous vivons dans un monde de plus en plus interconnecté où les échanges cultu-rels et commerciaux entre les pays conso-lident leurs interdépendances. Avec l’aide des TIC, il est aujourd’hui beaucoup plus aisé de suivre l’actualité quotidienne et de faire des recherches sur la naissance des formes de gouvernement, les idéologies politiques ou le parcours des hommes qui ont durablement marqué leur époque, et profondément changé la suite du temps.

Les leaders politiques de demain doivent inévitablement posséder une connais-sance pointue de l’histoire du Cameroun et de ses bâtisseurs initiaux. Il nous faut dès aujourd’hui avoir une lecture limpide et soutenue des évènements tel que la Conférence de Berlin, le projet d’expro-priation du Plateau Joss et des autres espaces territoriaux camerounais, les raisons de la résistance à l’impérialisme européen principalement par les héritiers

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des chefferies supérieures, la naissance du nationalisme, l’accession à l’indépen-dance, les différents génocides et guerres d’avant et après indépendance, la transi-tion entre les deux présidents ou encore la lutte pour l’avènement du multipar-tisme…

Outre la maîtrise des phases de construc-tion de l’Etat et de la nation camerou-naise, exister politiquement signifie éga-lement pour nous, pouvoir se référer aux pères fondateurs du Cameroun en situant le contexte dans lequel ils ont mené leurs actions. Aux Etats-Unis, les discours de George Washington, Abraham Lincoln ou encore Martin Luther King sont étudiés dans les collèges et les universités quand ils ne sont pas régulièrement repris par les personnalités publiques. Une nation mesure aussi sa grandeur par la place qu’elle donne à ses héros dans l’imagerie collective. Connaître et célébrer nos héros aide à raviver la flamme patriotique.

A force d’acquisition de la maîtrise de l’histoire, des formes de gouvernement, des idéologies politiques et des modèles économiques, nous nous nourrirons pro-gressivement de convictions qui nous per-mettront de structurer individuellement un système de valeurs politiques, une idéologie! En réalité, l’idéologie ne sau-rait avoir de poids que si elle est partagée par un grand nombre. Elle peut être par-tagée au sein d’une organisation politique

qui correspond à nos valeurs ou nourrie à force d’échanges avec les nôtres.

A ce propos l’association Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.) s’est assi-gné parmi tant d’autres, les objectifs sui-vants :• Faire connaître à ses membres les lois et règlements du Cameroun• Enseigner l’histoire des Pères Fonda-teurs du Cameroun• Être un moteur d’éducation et d’ins-truction civique pour les jeunes• Favoriser les débats d’idées et les échanges sur les questions courantes de la Vie nationale ainsi que l’évaluation ob-jective des bilans des actions entreprises.• Susciter une préoccupation des jeunes sur les enjeux majeurs qui influencent la marche de notre pays dans le contexte de mondialisation

De manière concrète, notre association organisera à fréquence régulière, en col-laboration avec des organisations par-tenaires, des séances de débats dites Causeries éducatives, où des jeunes échangeront sur des questions d’actualité et conclurons par le développement de projets en symbiose avec les échanges. Nous espérons de la sorte aider à impo-ser les confrontations d’idées comme une condition sine qua non de fonctionne-ment de l’arène politique au Cameroun. Les leaders de l’Afrique en miniature de demain doivent s’habituer à faire face à

la critique, en confrontant leurs points de vue avec les points divergents de leurs compatriotes, dans l’optique de recher-cher le consensus d’action.

S’informer et s’auto-former ont donc pour finalité de nous révéler les valeurs poli-tiques qui nous siéent, et par conséquent les types de familles politiques au sein desquelles nous souhaitons évoluer.

2. Militer au sein des organisations civiques et politiquesTel qu’expliqué précédemment, une idéo-logie politique pèse de tout son poids lorsqu’elle est partagée par un grand nombre. Les citoyens qui partagent un système de valeurs politiques communes se regroupent au sein d’une même forma-tion pour convaincre d’autres personnes, et chercher ensemble la réalisation de leurs idées par la conquête du pouvoir. Les formations politiques sont donc les organisations appelées à exercer le pou-voir pour mettre en application un projet de société qui repose sur des valeurs et des convictions partagées par l’ensemble de leurs adhérents.

Par conséquent, la citoyenneté respon-sable se parfait par l’adhésion raisonnable à un mouvement politique prioritaire-ment sur la base du critère idéologique. C’est singulièrement à cet effet que nous, Synergie de la Jeunesse Camerounaise, invitons nos congénères à investir les par-

tis politiques légalement reconnus par l’administration camerounaise.

L’engagement politique ne doit, dans l’idéal, souffrir d’aucune autre influence externe. L’adhésion à une formation poli-tique ne doit se faire ni par suivisme ou filiation héréditaire, encore moins par sympathie à l’endroit d’un proche. C’est un engagement mature et responsable.

L’objectif existentiel ultime des partis poli-tiques étant la conquête du pouvoir, ces derniers doivent se donner les moyens d’avoir dans leurs rangs les meilleurs mili-tants pour convaincre le peuple de l’effica-cité et de la réalité de leurs programmes. Pour ce faire, les partis politiques doivent avant tout être des centres de formation et d’instruction civique et politique pour leurs adhérents. Les partis politiques en activité au Cameroun depuis l’adoption du multipartisme au début des années 90, n’ont pas toujours mis en place des stra-tégies de séduction des masses, et parti-culièrement des jeunes. Il suffit en effet d’observer les compositions des bureaux politiques, comités centraux et autres organes directeurs de ces organisations pour constater, dans une large majorité, la maigre représentation des 20-40 ans.

De même que s’auto-former est un préa-lable pour les leaders en devenir que nous avons l’ambition d’incarner, nous sommes en droit d’exiger des organisations poli-

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tiques qui souhaitent nous enrôler, des programmes de formation bien définis, au leadership et au service public entre autres. L’engagement des jeunes au sein des formations politiques étant entendu comme leur volonté de contribuer à la bonne marche des affaires de la nation et à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, il nous faut garder à l’esprit qu’il s’agit bien de partager des idées, ainsi que de proposer et de réaliser des projets qui servent l’intérêt commun.

Le changement ne pouvant s’opérer en dehors de soi s’il n’est produit en soi, cette jeunesse qui revendique tant doit être en mesure d’offrir en retour autant. QUI mieux que les 20-40 ans d’aujourd’hui pour incarner ces changements?

La Synergie de la Jeunesse Camerounaise étant apolitique et non partisane, notre incitation à l’engagement des 20-40 ans dans le champ politique ne vise pas à don-ner une «consigne d’inscription», sinon sur les listes électorales. Nous savons nos frères et sœurs suffisamment matures et responsables pour choisir le projet de so-ciété qui conviendrait le mieux à leur idéal du Cameroun.

Toutefois, malgré les divergences de modes opératoires et de valeurs des for-mations politiques, nous devons garder à l’esprit de privilégier la consolidation de l’unité nationale, la promotion de la

diversité culturelle, l’éducation du peuple, la création d’emploi, le renforcement des institutions et par-dessus tout, la promo-tion de l’excellence et de la méritocratie.

PAROLE A NOS EXPERTSEn tant que leader politique, quels conseils donneriez-vous pour encourager cette jeunesse encore hésitante à investir l’arène politique ?

Joshua Osih, 44 ans1er Vice-président du SDF, Député Wouri-EstJe dirais tout simplement qu’il ne peut y avoir de solutions durables aux problèmes de la jeunesse, si les principaux concer-nés ne s’impliquent pas dans la conduite de la vie politique du Cameroun. Tant que la jeunesse sera considérée comme une quantité politique négligeable, la re-cherche de solutions à ses problèmes ne sera pas une priorité. A partir du moment où l’implication des jeunes se fera plus pressante - et je fais une différence entre «véritablement s’impliquer» et «s’enga-ger» - les problématiques quotidiennes de la jeunesse deviendront une priorité pour tous les acteurs politiques.

Jean-Baptiste Atemengue, 43 ansAncien Vice-président Section RDPC France NordLa jeunesse a souvent changé la trajec-toire politique des grandes nations. Sou-venez-vous des évènements de Mai 1968

en France. En démocratie, c’est la poli-tique qui décide de l’avenir de la nation. Les jeunes constituent la majorité des citoyens de ce pays et s’ils ne participent pas aux décisions, s’ils ne les influencent pas, ils subiront la loi de la minorité do-minante. Les jeunes veulent une société juste, qui offre à tous une égalité des chances d’accéder aux emplois et aux fonctions publiques. Comment vont-ils obtenir ces concessions s’ils ne font pas pression sur les conservateurs ? C’es-tgrâce à l’engagement des jeunes que nous pourrons bâtir une société libérale où le fils du pauvre aura une chance de s’en sortir par le fruit de son travail. C’est par leur engagement que nous construi-rons un pays fort avec les meilleurs de nos enfants aux commandes. C’est la mérito-cratie qui fera notre force et les jeunes qui la demandent doivent venir défendre eux-mêmes cette idée dans l’arène politique.

Kah Walla, 48 ansPrésidente du CPPIl est tout d’abord important pour cette Jeunesse d’assumer son héritage poli-tique. Ceux et celles qui se sont battus pour notre liberté et notre indépendance avaient pour la majorité moins de 35 ans. Ils ont donné leurs vies pour nous. Qu’en-tendons-nous faire de cet héritage ?

La jeunesse doit ensuite se débarrasser de la peur. Rien ne doit plus nous faire peur que le manque d’espoir en un avenir certain. Ce pays appartient aux jeunes au

même titre qu’à tous les autres Camerou-nais.

Finalement, les Jeunes doivent com-prendre que faire de la politique est un travail sérieux qui nécessite du temps, de l’effort et de la constance. Je suis convain-cue que la mission de cette génération est de parachever le combat de nos an-cêtres: Instaurer un Cameroun où tous, se sentiraient libres et bénéficieraient des mêmes droits, des mêmes chances d’éga-lité. Nous avons un pays magnifique, dont les richesses peuvent garantir à notre Jeu-nesse, un avenir brillant et glorieux. Nos ancêtres ont parcouru une partie du che-min, il revient aux Jeunes d’aller jusqu’au bout.

Francis Epote, 39 ansPrésident Section Wouri 1 de OJ-RDPCJe vais partir d’un truisme, la politique dé-fend des idéologies. Sachant qu’il n’existe pas d’action non motivée par un intérêt, toute personne qui veut faire triompher ses idées a tout intérêt à s’engager dans l’arène politique. Pour réaliser le Came-roun dont ils rêvent, les jeunes doivent militer et défendre leurs programmes. Le Cameroun compte suffisamment de partis politiques pour que chacun de nos frères et sœurs se retrouve en l’un deux. Le monde dans lequel nous vivons sou-met l’évolution et l’encadrement de la vie culturelle, sociale et économique aux dé-cisions politiques. Les jeunes doivent en

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prendre conscience.

Mon deuxième conseil est celui de la critique toujours accompagnée de pro-positions. Les critiques vaines et non constructives ne font pas évoluer la socié-té. Celui ou celle qui se sent les capacités pour faire mieux que les acteurs engagés, doit proposer des pistes d’amélioration et les mettre en œuvre par l’action sur le terrain. Cet engagement permettra aux jeunes volontaires de mieux tâter les réalités pour mesurer l’adéquation entre leurs solutions et le quotidien des leurs.

Pour énoncer mon troisième et dernier conseil, je vais convoquer un intellectuel que j’aime bien, en la personne de Guy Parfait SONGUE. Comme lui, je pense que la clef du succès de chacun réside en lui-même. Ta réussite ne dépend que de toi-même; pour éviter les embuches ou les pièges, tu es la clef de ton échec ou de ta victoire… Crois en Toi !

3. Participer aux échéances électoralesUne élection consiste en la désignation par le vote des personnes appelées à conduire le devenir d’une population à une échelle locale ou nationale. La popu-lation transfère par son vote une légitimé à ses représentants pour exercer le pou-voir attribué par le biais de leur fonction.

Gardant à l’esprit que l’abstention du jeu électoral oblige à assumer la responsa-

bilité de la négation de son avis dans la désignation des responsables. Respon-sables qui sont appelés à nous servir et à redistribuer les fruits de la croissance et de l’effort collectif. Nous insistons sur trois points essentiels liés à la participation de la jeunesse aux échéances électorales au Cameroun. Il s’agit de :• S’inscrire sur les listes électorales• Participer aux campagnes et au scrutin• Se porter candidat aux élections

3.1 S’inscrire sur les listes électoralesLe Cameroun a abordé depuis 2012 un processus de modernisation de son dis-positif électoral dont l’un des aspects ma-jeurs est la biométrie. La biométrie a pour objectif de combler des insuffisances quant à la tenue du fichier électoral, et donc de réduire les risques de fraudes.Nous estimons que l’élément premier qui contribuerait à une réduction effective des fraudes électorales, est la participa-tion massive des jeunes. Pour ce faire, il faut impérativement s’inscrire sur les listes électorales et le cas échéant, par-ticiper de l’observation. C’est dans cette optique que nous encourageons massive-ment les opérations de sensibilisation aux inscriptions menées par les pouvoirs pu-blics et toutes les organisations politiques responsables.

3.2 Participer aux campagnes et au scrutinLa participation des jeunes se décline en

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trois phases que sont: la participation aux campagnes et aux échanges pré-élec-toraux, la participation au vote en tant qu’électeur ou observateur, le respect des résultats des urnes.

S’agissant de la participation aux cam-pagnes électorales: Il est à noter que les campagnes constituent les périodes au cours desquelles les potentiels élus ex-posent leurs programmes au peuple. Ce sont donc des occasions opportunes qui se présentent aux jeunes pour mettre en concurrence les programmes de cam-pagne. Nous devons par l’entremise des médias ou via la participation aux ren-contres publiques, questionner les projets des candidats ainsi que les délais et les moyens de leurs réalisations. C’est égale-ment l’occasion d’évaluer les actions pro-fessionnelles, sociales et politiques pas-sées de ceux qui sollicitent nos suffrages. Les échanges pré-électoraux doivent, de ce fait, servir de jauge à la jeunesse pour évaluer le potentiel d’un candidat à incar-ner ses valeurs et son idéal de Cameroun. Cette évaluation devra être l’unique base qui guidera le choix le jour du vote.

La participation au vote est de deux ordres. On peut être électeur et/ou obser-vateur. Nous avons préalablement exposé l’importance de porter son choix vers un candidat qui prône et véhicule ses idéaux. Il est tout aussi important pour les jeunes qui assumeront le rôle d’observateur, de

ne pas se laisser corrompre. Ils doivent garder à l’esprit que leur devoir est d’ai-der à encadrer, dans les règles, le choix du peuple. Se laisser influencer ou influen-cer est donc un acte de déloyauté qui ne saurait honorer l’idéal du Cameroun que nous voulons construire: un pays donc le fonctionnement est régi par les principes de Vérité et de Justice.

La démocratie étant malheureusement la dictature de la majorité sur la minorité, la-dite minorité doit cultiver le fair-play et le respect de la voix des urnes. Le continent africain a été longuement rongé par des conflits post-électoraux dans lesquels des jeunes innocents sont manipulés et assas-sinés. En attendant la refonte du modèle démocratique exporté des puissances oc-cidentales qui démontre de plus en plus ses limites en Afrique et de par le monde; nous appelons la jeunesse camerounaise à cultiver le respect du choix de la majo-rité afin qu’une fois les échéances pas-sées, l’ensemble des citoyens se mettent ensemble, au travail, au profit du déve-loppement de la Nation.

3.3 Se porter candidatLe changement ne pouvant être mieux incarné que par ceux qui le prônent, dans un pays où 50% de la population a moins de 20 ans et où les 20-40 ans constituent plus de la moitié du corps électoral, il se-rait logique d’avoir un taux de représenta-tion minimal de 50% des 20-40 ans parmi

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les conseillers municipaux et régionaux, ainsi que pour les députés de la nation.

L’atteinte de l’émergence, avec la mise en place progressive des budgets décentrali-sés, passe par la nécessité de porter à la tête des communes, des départements et des régions, des responsables compétents et capables de satisfaire les besoins des populations. Ces conseillers municipaux, régionaux et députés de demain, doivent être en phase avec les réalités du monde d’aujourd’hui, notamment l’utilisation des TIC et la mondialisation. Il est de ce fait urgent de procéder à un juste renouvel-lement de la classe politique dirigeante depuis la base. Il faut que cette jeunesse, porteuse d’un message nouveau pour le Cameroun, l’Afrique et l’Humanité, IN-NOVE et OSE !

La politique, définie comme l’art d’exer-cer le pouvoir et de servir le peuple, est un procédé pratique qui ne s’apprend pas uniquementdans les livres des grands penseurs ou à travers les expériences d’autrui ; elle doit se pratiquer ! Devenir les guides d’un Cameroun en émergence impose donc aux 20-40ans, de rentrer dans l’arène politique dès à présent, afin de mieux s’outiller et s’aguerrir pour pré-sider au destin de la nation camerounaise dans un quart de siècle. Notre génération ne peut plus faire l’économie de ses intel-ligences tandis qu’elle continue de pro-duire des politiciens mal préparés pour

assumer de grandes responsabilités.

Il demeure évident que tout système a pour but de se maintenir, et dans le cas du Cameroun, la situation politique actuelle profite à quelques personnes qui utilise-ront tous les moyens en leur possession, pour faire perdurer le statu quo. Toute-fois, ne pas s’impliquer dans la vie poli-tique de notre pays, revient à porter sur nos épaules, la responsabilité de l’échec dans cette volonté de construction d’un état économiquement prospère, fier de son histoire autant que de sa diversité culturelle.

PAROLE A NOS EXPERTSQuels sont les principaux obstacles que vous avez rencontrés dans votre parcours en politique? Et comment les avez-vous surmontés ?

Jean-Baptiste Atemengue, 42 ansAncien Vice-président Section RDPC France NordLorsque j’ai été élu pour la première fois à la section RDPC de France, et vu mon influence alors que je n’étais qu’un jeune étudiant, je me souviens de la question posée à moi par l’épouse de l’ambassa-deur dans le bureau de ce dernier, alors qu’il recevait les nouveaux dirigeants de la Section: «ce garçon est même le fils de qui?». Ceux qui préparent uniquement l’avenir de leurs enfants, oubliant l’inté-rêt général et le sort des autres ont tou-

jours mal pris l’engagement en politique du fils d’instituteur de l’enseignement catholique que je suis. En 2002, je peux vous dire qu’en gagnant face à la liste du fils du Secrétaire Général du Comité central, j’avais dû résister à toutes les pressions inimaginables, tout comme en 2007. Il y a donc un vrai problème d’éga-lité des chances en politique. La tendance à une reproduction est forte et quand vous n’avez aucun parent dans le milieu, c’est extrêmement difficile. Or, parmi les jeunes qui s’impliquent, on compte beaucoup d’enfants issus des familles modestes, mais les places prestigieuses reviennent assez souvent aux jeunes qui ont des parents déjà engagés, sans qu’ils n’aient eu à faire leurs preuves sur le ter-rain. L’autre problème dans l’engagement politique en Afrique est l’intolérance. Les valeurs démocratiques ne sont pas profondément ancrées parmi les nôtres et certains sont prêts à user de tous les moyens pour accéder au pouvoir. Cela peut engendrer la violence et dissuader les jeunes qui manquent de courage.

Kah Walla, 48 ansPrésidente du CPPLes principaux obstacles que j’ai surmon-tés dans mon engagement politique sont ceux d’avoir fait face à un gouvernement violent, l’insuffisance des ressources ou encore le manque de temps pour réaliser ses objectifs; tout ceci fait partie du quoti-dien de la vie politique au Cameroun. Tou-

tefois, le challenge qui m’anime, qui me donne la force de sortir de mon lit tous les matins, est celui de persuader les Came-rounais de prendre en main leur destin. Ce challenge est sans doute le plus diffi-cile, mais il est tout aussi le plus exaltant. C’est la raison pour laquelle, face à tout autre obstacle ou difficulté, nous tirons tout simplement les enseignements et nous continuons d’avancer. Au final, la seule chose qui importe c’est de réaliser la mission que je me suis assigné: apporter ma contribution à la mise en place d’un système de gouvernance qui offre à tous les camerounais un minimum de bien-être.

Francis Epote, 39 ansPrésident Section Wouri 1 de OJ-RDPCJe dois dire que l’exercice de la politique en Afrique n’est pas une entreprise facile parce que nous avons un rapport particu-lier au pouvoir. Nous préférons très sou-vent les combats de personnes en lieu et place des débats d’idées. En ce sens, il de-vient difficile de voir un homme politique africain présenter un programme pour concourir au suffrage des siens. Les armes principales de nos politiciens sont mal-heureusement la calomnie et les coups bas. Dès lors, pour un jeune qui s’engage, hormis le sang-froid, celui-ci doit de toute évidence s’appuyer sur son discernement. Discernement pour analyser les stratégies des autres; savoir quoi faire, et à surtout à quel moment! Pour éviter les embûches,

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mon seul conseil c’est de prendre le temps de bien analyser la situation avant toute prise de position ou toute alliance politique.

Joshua Osih, 44 ans1er Vice-président du SDF, Député Wouri-EstJ’ai eu à surmonter plusieurs obstacles au cours de ma vie et de ma carrière poli-tique. Je dois dire que la plupart de ces difficultés ont souvent été le fait de mes propres mauvaises décisions, ou encore les conséquences des préjugés des per-sonnes que j’ai eues à fréquenter. Dans les deux cas, les obstacles ont leur utilité; ils permettent de forger l’homme à travers les expériences. L’important quand on trébuche n’est pas seulement de se rele-ver, mais aussi de comprendre les causes de la chute. J’appelle donc la jeunesse à faire preuve de sagesse et de maturité face aux difficultés du monde politique.

Nous encourageons donc les jeunes du Cameroun à être beaucoup plus présents dans les processus de gestion des affaires publiques. L’engagement politique tel que nous l’entendons est important et noble. Il entretient la soif de connais-sance, contraint à se cultiver, à parfaire son langage et son discernement, à amé-liorer sa capacité à synthétiser ses idées et à devenir un modèle dans la conduite de sa vie professionnelle, sociale et fami-liale. En définitive, la politique que nous

entendons voir notre génération prati-quer requiert un perfectionnement inces-sant. Elle doit contribuer à faire de nous, au-delà de notre service à la communauté et à la nation, des hommes et des femmes meilleurs.

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‘‘Nous encourageons les jeunes du Cameroun à être beaucoup plus pré-sents dans les processus de gestion des affaires publiques.’’

Joshua OSIH

2014 - 2015

Les Projets de laSynergie de la Jeunesse

Camerounaise

Projets sociocommunautaires

Projets emploi &entrepreneuriat jeunesse

Projets de propositions politiques

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PROJET 1Les Causeries éducatives

Conscients que le monde dans lequel nous évoluons traverse une crise socioécono-mique et politique profonde qui appelle à une refonte des modèles de développe-ment et donc de nos modes de pensée; conscients que l’Afrique sera en 2040 avec ses deux milliards d’habitants un marché important pour la consommation mon-diale, ainsi que la principale réserve de matières premières et pourvoyeuse de main d’œuvre qualifiée; avertis du fait que cette Afrique-là constituera inéluctable-ment le phare idéologique et le poumon économique de ce monde; la Synergie de la Jeunesse Camerounaise reconnaît la nécessaire urgence que notre génération a d’être formée pour assumer le grand destin qui est le sien. Cette formation a pour commencement la connaissance du Soi Individuel en tant qu’Homme, citoyen du village planétaire, mais aussi du Soi Collectif en tant que Peuple et Nation.

La jeunesse africaine doit en conséquence avoir à sa disposition des outils qui lui per-mettent de connaître son histoire, ses tra-ditions et son identité propre, pour mieux formuler sa conception de l’être, de la vie

et du développement. Dans le but d’être en mesure de conduire avec efficience la renaissance africaine devant servir de mo-dèle à la nouvelle Humanité que l’urgence des crises mondiales nous commande de construire ENSEMBLE !

Pour apporter son infime contribution à l’éveil de conscience et à la transforma-tion des mœurs et des mentalités des jeunes camerounais, NOUS, Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.), avons institué les Causeries éducatives. Ce sont des activités de réflexion qui touchent à la définition de ce que nous sommes, où nous nous projetons et comment nous comptons nous y prendre.

Ces Causeries éducatives que nous comptons organiser 4 à 6 fois par an au niveau de la diaspora et sur le territoire, consistent en des ateliers d’échanges entre aînés avertis et jeunes, sur des thématiques précises et des préoccupa-tions qui nous sont propres. Elles visent à éduquer, orienter et former les jeunes afin d’éveiller en chacun de nous le sens de la responsabilité, du service et du lea-

Projets sociocommunautairesdership. Les thématiques de l’année en cours statueront sur les bénéfices de la diversité culturelle et le nécessaire repo-sitionnement de la Femme au cœur de la gestion courante de nos communautés. Tous ethnologues, les initiés et les spécia-listes de la Tradition peuvent nous contac-ter s’ils désirent ardemment transmettre: www.sjc-online.com

Il s’agira à terme, de permettre aux 15-35 ans en priorité, de mieux percevoir les en-jeux du monde qui les entoure, afin qu’ils deviennent ces leaders capables de pen-ser et de mettre en œuvre les solutions idoines répondant efficacement aux pro-blèmes de leurs communautés.Les Causeries éducatives, c’est enfin des plateformes de rencontres entre jeunes issus d’horizons divers et des activités de réseautage avec des acteurs majeurs de la société civile camerounaise.

PROJET 2Le Centre Africain de l’Information

pour la JeunesseCollaboration avec le collectif

OSER l’Afrique

Dans leur désir d’éveil de conscience et de contribution à l’émergence du continent, les jeunes d’Afrique se heurtent à une difficulté majeure: la difficulté d’accès à l’information fiable.

En collaboration, le Collectif OSER l’Afrique et la Synergie de la Jeunesse Camerou-naise ont réfléchi à la création d’un Centre Africain de l’Information pour la Jeunesse, dont le projet pilote commencera à être implanté à Douala, en fin d’année 2014.

Le Centre Africain de l’Information pour la Jeunesse a pour but de mettre à la dispo-

sition des 15-35 ans, des outils d’éduca-tion et d’instruction à propos de l’Histoire et des traditions africaines, des chiffres et des informations sur l’actualité éco-nomique nationale et internationale, les statistiques démographiques et les ren-seignements concernant les différentes procédures administratives (formalités de créations d’entreprises, procédures foncières, démarches fiscales…). Ce sera tout à la fois une bibliothèque, un centre d’informations et de renseignements et un espace mis à la disposition des asso-ciations de jeunes pour l’organisation courante de leurs activités.

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Projets emploi &entrepreneuriat jeunesse

PROJET 3Le Fonds Camerounais

Jeunesse & Entrepreneuriat

La clairvoyance et la grandeur d’une Na-tion moderne peuvent se mesurer à la place que celle-ci accorde à l’épanouis-sement de sa Jeunesse, à l’autonomisa-tion de ses Femmes et à leur implication participative à la prise des décisions qui engagent le devenir commun. Forte de sa conviction que le développement est moins un mouvement d’enrichissement qu’un état d’esprit, la Synergie de la Jeu-nesse Camerounaise (S.J.C.) a pensé que pour concrétiser sa mission de Think&Act Tank, il convenait de proposer aux déci-deurs de notre pays une institution nou-velle, toute dédiée à l’Entreprenariat Jeu-nesse.

Soucieux de notre motivation, diligents à l’idée de savoir ce que chaque jeune pense des modalités de son devenir, at-tentifs à la contribution de notre jeunesse volontaire et instruite,nous offrons aux décideurs de notre pays, l’opportunité de saisir une idée et d’en faire une couronne de réussites: le Fonds Camerounais Jeu-nesse et Entreprenariat, en abrégé FCJE.

La finalité du FCJE est claire et précise: contribuer de façon pragmatique à l’inser-tion socio-économique des jeunes, par le projet, l’innovation et le souci de la com-munauté.

Hormis les questions financières, les experts en programmation éducative se plaignent de l’inadéquation Formation (académique)-Emploi, tandis que les spécialistes de la question de l’entrepre-neuriat précisent qu’une structure gérée par un jeune présente plus de risques d’abandon avant trois années d’exercice qu’une structure gérée par un adulte. Le FCJE devra donc contribuer concomitam-ment à l’accompagnement financier des porteurs de projets innovants, à leur for-mation additionnelle et à la négociation avec les Ministères de tutelle d’avantages divers: administratifs, fiscaux, fonciers, ou encore douaniers… réservés à Tous les Jeunes Entrepreneurs.

La Synergie de la Jeunesse Camerounaise consciente de notre environnement,

proposera au moment adéquat (courant 2015), une organisation précise dudit Fonds institutionnalisé, avec tous les services et départements internes, les procédures de fonctionnement lisibles, la liste des partenaires nécessaires en préalable, le mode de désignation de ses instances dirigeantes et surveillantes… Nous pouvons néanmoins préciser qu’une importance majeure doit être accordée à la société civile active dans le domaine économique, sous la tutelle d’un comité interministériel composé principalement des Ministères, en charge des questions suivantes: Jeunesse, Economie, Finances, PME, Artisanat, Agriculture et Développe-ment rural et Promotion de la Femme et de la Famille.

A la Synergie de la Jeunesse Camerou-naise, nous pensons qu’il est bon de ré-fléchir aux problèmes des jeunes par les premiers bénéficiaires, de proposer des solutions clefs-en-main aux instances décideuses et d’agir pour organiser notre proximité, dans une perspective citoyenne et consensuelle. Nous demeu-rons dès lors prêts, nos documents en mains, pour toute sollicitation anticipée. Nous demeurons également ouverts et à l’écoute de tous les jeunes de 15 à 35 ans, intéressés par le travail, au bénéfice premier de la Jeunesse de notre pays, le Cameroun.

PAROLE A NOS EXPERTSQue pensez-vous de la mise en place d’un fonds public dédié à l’entrepreneuriat Jeunesse au Cameroun?

Serge Tchaha, 30 ansChroniqueur pour Afrique Expansion Magazine - Auteur de plusieurs ouvragesLa mise en place d’un tel outil est abso-lument essentielle; ce d’autant plus que les jeunes peuvent avoir des probléma-tiques spécifiques que ne connaissent pas d’autres agents économiques. Au surplus, chacun connait bien les difficultés que rencontrent les potentiels entrepreneurs ou les patrons des PME en Afrique. Je crois qu’au dernier World Economic Fo-rum, au cours duquel il était un des Co-Chairs, AlikoDangote disait que des taux d’intérêt élevés pouvaient freiner la prise de risque pour les propriétaires de PME.

Paola Ndengue, 24 ansCEO de FASHIZBLACKC’est une excellente idée, mais il faudra vraiment veiller à ce que les critères d’in-vestissement (parts d’entreprise? Prêt à taux avantageux?) soient cohérents avec l’environnement et la personnalité du porteur de projet. Il est également impé-ratif d’offrir un accompagnement comp-table, juridique et stratégique. Cela est tout aussi, sinon plus important que le financement en lui-même.

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Page 37: CARNET DE L'ENGAGEMENT POUR LA JEUNESSE CAMEROUNAISE

PROJET 4Le Salons des Métiers

La croissance économique du Cameroun est plutôt stable, se situant en moyenne à 4% au cours des trois dernières années. Avec un taux d’inflation de 2.5% et une croissance démographique du même ordre, l’activité économique n’est pour autant pas de nature à créer une valeur conséquente afin que l’offre d’emploi puisse adéquatement répondre à la de-mande. Il en résulte une augmentation croissante du chômage des jeunes.

Ce chômage des jeunes est également dû à une forte inadéquation entre les for-mations académiques et la réalité éco-nomique, ainsi qu’à une mauvaise orien-tation des lycéens et collégiens dans le choix de leurs programmes d’études uni-versitaires.

Penser aujourd’hui aux besoins futurs des entreprises, orienter pour l’année à venir les élèves ambitieux et talentueux dans le seul but d’assurer des ressources hu-maines à la hauteur des enjeux de notre économie pour les prochaines années, tels sont les objectifs visés par la Synergie de la Jeunesse Camerounaise à travers le «Salons des Métiers».

Le Salons des Métiers est un lieu d’infor-mation, d’orientation et de conseils sur les études à suivre après le baccalauréat et les débouchés professionnels dispo-nibles. C’est également un lieu d’échange entre élèves et jeunes cadres.

Le Salons des Métiers s’adresse principa-lement aux élèves inscrits en classes de Première et Terminale des établissements d’enseignement secondaire général et technique du Cameroun. Il s’agira pour les entreprises, de mettre à la disposition des collégiens et lycéens, leurs cadres volontaires âgés de 20 à 35 ans, chargés de faire découvrir aux élèves les compé-tences et les débouchés des différentes filières. Ainsi que les perspectives et les projections de leurs secteurs pour la pro-chaine décennie, en matière de besoins réels en RH, dans l’optique de mieux les guider dans le choix de leurs formations universitaires.

Organisé sous le parrainage du GICAM, la première édition de cette activité annuelle se déroulera en Août 2014, à Douala.

PROJET 5Le Job Dating

Les universités et les grandes écoles ca-merounaises produisent chaque année des dizaines de milliers de diplômés dont beaucoup se retrouvent au chômage, non toujours du fait de leur manque de com-pétences, mais très souvent du fait de leurs difficultés à posséder la claire infor-mation et par la suite obtenir un entretien d’embauche. Le principal obstacle auquel se heurtent les jeunes dans cette quête de réalisation de soi est le premier contact avec un employeur.

C’est dans cette optique que nous avons pensé l’activité dénommée Job Dating. En effet, un CV et une lettre de motiva-tion ne suffisent pas toujours pour retenir l’attention. Nous voulons donner plus de chance aux candidats au recrutement et permettre aux entreprises de dénicher les talents.

Le «Job Dating» est une journée de ren-contre entre professionnels, chasseurs de tête et étudiants. C’est l’occasion ultime

pour l’étudiant de rencontrer des person-nalités majeures d’une multitude d’en-treprises et d’exposer en 3 minutes par entretien, son parcours académique, son savoir-faire, ses qualités, ses motivations et son projet de carrière.

Le «Job Dating», c’est enfin un cadre réservé aux professionnels soucieux de développer une stratégie de marketing social à travers l’accompagnement des étudiants. Ils donneront des conseils sur l’élaboration de CV, la préparation d’un entretien d’embauche ou encore la ges-tion de carrière.

Articulation de l’Université d’été du GI-CAM, la première édition du Job Dating se déroulera en Juin 2014 à Douala. Nous envisageons de recevoir une centaine d’entreprises.

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Page 38: CARNET DE L'ENGAGEMENT POUR LA JEUNESSE CAMEROUNAISE

PROJET 6Le Parlement des Jeunes

du Cameroun

L’un des objectifs majeurs de la charte africaine de la jeunesse est de consoli-der, réaffirmer et renforcer les efforts pour responsabiliser les jeunes à travers une participation significative dans la conduite des programmes de dévelop-pement de l’Afrique. Ratifiée en 2006 par une réunion des chefs d’Etat et de gouver-nements de l’Union Africaine à Banjul en Gambie, la charte africaine de la jeunesse est un cadre juridique et politique qui sou-tient les programmes et les actions pour l’émancipation des 15-35 ans. Un accent particulier est mis sur la participation de ceux-ci à tous les niveaux de prise de déci-sion et de gouvernance de leurs nations respectives.

C’est dans cette optique d’amélioration de la capacité de participation des jeunes du Cameroun au processus de prise de décision politique, que nous avons envi-sagé de proposer au gouvernement et aux assemblées législatives, la mise en place du «Parlement des Jeunes du Cameroun».

Nous envisageons ce parlement comme une plateforme de concertation des leaders associatifs, estudiantins, com-munautaires, jeunes entrepreneurs et jeunes ethnocrates en vue de proposer aux assemblées législatives (Parlement, Sénat) et au gouvernement des projets de lois et des programmes qui ambitionnent d’améliorer la condition du jeune. Le but étant de l’autonomiser et de mettre à sa disposition des outils qui lui permettent de participer activement au développe-ment social et économique de notre pays.

Cette solution politique que nous propo-sons, permettra aux jeunes d’être très tôt avertis du fonctionnement des institu-tions de la République, afin de cerner les rouages de la vie publique et de se former de manière pratique tant à la recherche du consensus qu’aux processus législatifs ainsi qu’au leadership civique et politique. Plus loin qu’une simulation, le Parlement des Jeunes du Cameroun doit être une vé-ritable institution de la République au sein de laquelle les délégués jeunes désignés

Projets de propositions politiques

‘‘Oui ! A un Parle-ment des Jeunes comme structure de revendication pour les droits des jeunes.’’

Kah Walla

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Page 39: CARNET DE L'ENGAGEMENT POUR LA JEUNESSE CAMEROUNAISE

par leurs pairs, examineront les projets de lois et les programmes ayant un impact sur leur quotidien: éducation, emploi-for-mation, santé, infrastructures, accompa-gnement à l’entrepreneuriat, développe-ment rural et durable etc.

La Synergie de la Jeunesse Camerou-naise envisage le Parlement des Jeunes comme une institution au sein de laquelle l’Etat fournit aux jeunes un véritable pouvoir autant consultatif que décision-nel. Conscients qu’une telle institution requiert un modèle d’organisation et de financement performant, nous propose-rons courant 2015 une structure organi-sationnelle incluant les modes de dési-gnation des délégués, la quote-part du budget que l’Etat pourrait y allouer ainsi que les procédures de fonctionnement de ladite instance.

PAROLE A NOS EXPERTSQue pensez-vous de la mise en place d’un Parlement des Jeunes (20-35 ans) au Ca-meroun ? Comment concevez-vous l’uti-lité d’une telle institution ?

Joshua Osih, 44 ans1er Vice-président du SDF, Député Wouri-EstC’est inutile et ça me semble être une perte de temps. Je suis contre la gestion de la cité par la séparation des pouvoirs. Au Cameroun, vous pouvez être député dès 23 ans. Puisque la majorité des Came-

rounais sont jeunes, je ne vois pas pour-quoi un compatriote âgé de 23 ans, avec un bon programme de propositions, ne serait pas élu. Le problème c’est que les jeunes ne sont pas inscrits et très sou-vent quand ils le sont, c’est pour les mau-vaises raisons telles que le clientélisme politique. C’est à ce niveau qu’il faut agir. Pourquoi ne pas réviser le code électoral pour obliger les listes à respecter le genre, mais aussi une représentation des jeunes? Il nous faut sortir de la jurisprudence ac-tuelle qui limite le respect du genre à un nom sur la liste, pour contraindre nos par-tis politiques à présenter un minimum de 50% de femmes et de jeunes (moins de 35 ans) sur chaque liste. Voilà un dossier sur lequel j’attends de voir les propositions et les actions de la Synergie de la Jeunesse Camerounaise.

Jean-Baptiste Atemengue, 42 ansAncien Vice-président Section RDPC France NordLe Parlement des Jeunes a une vertu pé-dagogique. Mais la limite d’âge ne devrait pas d’après moi, se situer à 35 ans. A cet âge, on doit déjà être député de la nation à l’Assemblée Nationale. C’est également avant l’âge de 20 ans qu’on doit former les jeunes à la démocratie. Mais vous savez, à 16 ans on peut déjà militer au RDPC comme au sein des autres partis poli-tiques. Par ailleurs, il également est sou-haitable que les jeunes soient impliqués dans toutes les décisions qui engagent

leur avenir dans les institutions scolaires et universitaires.

Francis Epote, 40 ansPrésident Section Wouri 1 de OJ-RDPCLe Parlement des Jeunes au Cameroun serait une très bonne initiative. Cette ins-titution permettrait aux jeunes de sortir de la critique stérile et de la rumeur. Il faut que les jeunes échangent, commu-niquent, partagent leurs expériences et trouvent des terrains d’entente. C’est à cet effet que le Président de la République avait mis en place le Conseil National de la Jeunesse pour encourager l’écoute et la mise en action des jeunes. Il revient maintenant à ses dirigeants d’appliquer les textes. D’où mon interpellation à la nouvelle équipe dirigeante du CNJ à beau-coup plus s’imprégner des questions et des problèmes rencontrés par les jeunes camerounais au quotidien.

En tant que membre du RDPC, je suis la ligne politique énoncée par le Président et dès lors, je ne peux me permettre d’apprécier plus en profondeur un «Par-lement des Jeunes». Toutefois, en tant que citoyen engagé, j’encouragerai et par-ticiperai à toute initiative allant dans ce

sens- là. Je crois fermement que l’initia-tive privée est source de développement; il n’est donc pas interdit à un groupe au-tonome de jeunes de créer un parlement pour faire entendre la voix des leurs, de manière positive.

Kah Walla, 48 ansPrésidente du CPPOui! A un Parlement des Jeunes comme structure de revendication pour les droits des jeunes. Non! A un Parlement des Jeunes comme institution républicaine. Les jeunes doivent s’engager en politique et intégrer le Parlement classique. On peut être Député dès 23 ans d’après la loi camerounaise. La représentativité au sein de nos institutions devrait refléter la ré-partition sociologique et la pyramide des âges de notre population.

Par ailleurs, si nous nous en tenons à l’expérience du Conseil National de la Jeu-nesse, un parlement pour les jeunes en tant qu’institution contrôlée par l’Etat, ne contribuerait pas à réaliser les rêves et les ambitions de notre jeunesse. La clé réside dans une présence et une implication ef-fectives des jeunes à tous les niveaux de la vie politique au Cameroun.

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Page 40: CARNET DE L'ENGAGEMENT POUR LA JEUNESSE CAMEROUNAISE

‘‘Il est souhaitable que les

jeunes soient impliqués

dans toutes les décisions

qui engagent leur avenir’’

Jean-Baptisite ATEMENGUE

SJC

Ses valeurs,ses missions

et ses objectifs

Page 41: CARNET DE L'ENGAGEMENT POUR LA JEUNESSE CAMEROUNAISE

Qu’est-ce que la SJC ?La Synergie de la Jeunesse Camerounaise (S.J.C.) se veut un mouvement associatif ouvert à tous les Camerounais âgés de 15 à 35 ans désireux d’apporter leur contri-bution pragmatique à l’émergence d’un Cameroun nouveau. Nous l’envisageons économiquement Prospère, fier de son Histoire et de sa diversité Culturelle.

Quelle mission la SJC s’assigne-t-elle ? La Synergie de la Jeunesse Camerounaise se donne pour finalité d’être une plate-forme participative de réflexion, de pro-positions et d’actions ; des jeunes par les jeunes et pour les jeunes en collabo-ration avec tous les décideurs (pouvoirs publics, opérateurs économiques, partis politiques, ONG, communauté interna-tionale…) sur tout ce qui a trait aux pro-blèmes qui touchent à la jeunesse de notre pays.

Par ailleurs, la SJC se donne pour mission de mettre les talents, les compétences et les énergies des jeunes camerounais à contribution du développement culturel, économique, et social de leur pays: les mutualiser.

Quels sont les Buts visés par la SJC ?• Assurer l’accueil, l’encadrement et la formation de ses membres• Renforcer les liens de Solidarité et de Fraternité entre ses membres• Favoriser les échanges sur les ques-tions courantes de la Vie nationale ainsi

que l’évaluation objective des bilans des actions entreprises• Développer une synergie entre les membres à travers des activités éduca-tives socioculturelles et sportives• Faire connaître à ses membres les lois, les règlements et l’histoire du Cameroun• Susciter une préoccupation des jeunes sur les enjeux majeurs qui influencent la marche de notre pays dans le contexte actuel de mondialisation• Être un moteur d’éducation et d’ins-truction civique pour les jeunes• Organiser des activités d’orientation aux formations universitaires pour les jeunes des lycées et collèges• Sensibiliser la Jeunesse Camerounaise aux forces et à l’importance de la diversité culturelle• Promouvoir et véhiculer les cultures et les langues nationales• Encourager l’entrepreneuriat des jeunes, particulièrement dans les zones rurales• Publiciser les mesures d’accompagne-ments des jeunes entrepreneurs mises en place par le gouvernement• Sensibiliser les jeunes à l’écologie, son urgence et son importance• Développer des réseaux de contacts avec les jeunes leaders du monde• Être l’un des intermédiaires majeurs de la Jeunesse auprès des pouvoirs pu-blics, des groupements patronaux et des partenaires au développement

Quels sont les organes directeurs de la SJC ?Les principaux organes de la SJC sont :• L’assemblée générale, organe suprême• Le conseil d’administration• Le bureau exécutif, élu pour un man-dat de 2 ans, renouvelable une seule fois• Les représentations régionales• Les cellules• Les comités

Les ComitésLes comités sont les organes responsables de la coordination et du suivi des activités de la SJC en accord avec la vision prescrite par le conseil d’administration et la poli-tique générale définie par le bureau exé-cutif.

La S.J.C. compte trois comités à savoir :• Le Comité Engagement citoyen• Le Comité Entrepreneuriat Jeunesse• Le Comité Socioéducatif et Culturel

Qui peut adhérer à la SJC ? Toute personne âgée de 15 à 35 ans, jouissant de ses droits civiques, soucieuse du développement commun dans le cadre de l’action concertée. La SJC ne fait aucune distinction sexuelle, intellectuelle, religieuse ou ethnique préalable à l’adhé-sion de qui que ce soit.

Comment adhérer à la SJC ? Est considérée comme membre de la S.J.C., toute personne dûment enregistrée

au sein du mouvement et qui s’est acquit-tée de ses droits de cotisation.

Les membres s’étant acquittés de leurs co-tisations déposent une copie de leur carte d’identité (CNI) à leur représentation ou à leur cellule d’affiliation et ils reçoivent en retour leur carte de membre dans un dé-lai de 20 jours. Certains avantages définis par le bureau exécutif sont exclusivement réservés aux membres actifs.

Quels sont les domaines privilégiés par la SJC ? • L’Economique par l’amélioration des compétences des jeunes et le développe-ment de l’esprit d’entreprise.• Le Social et le Culturel : la promotion de notre identité en tant que Nation, la connaissance de notre histoire et l’enga-gement dans l’amélioration holistique de la Société Camerounaise.

Comment pouvez-vous aider la SJC ? La mission que la SJC s’assigne est lucra-tivement désintéressée. Dès lors, toute aide qui concourt à l’atteinte des objec-tifs globaux est la bienvenue. La SJC voit donc d’un bon œil la mise à disposition au bénéfice final de tous les camerounais: de votre temps, de tout soutien matériel ou financier, ou de toute participation intellectuelle au développement et au déploiement de ses projets.

Quelles sont les priorités de la SJC ? La SJC et ses membres perçoivent l’inté-

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gration nationale sans discrimination comme une valeur cardinale et par consé-quent, pense et déploie des actions cy-cliques de promotion de la diversité cultu-relle pour la solidarité nationale.

Vu que nous nous donnons pour mis-sion d’autonomiser les jeunes, d’inspirer à la jeunesse la citoyenneté, d’animer le débat social ; et que nous avons la foi dans l’idée qu’un seul ignorant engage la sécurité de toute la Nation, il convient de disposer qu’une de nos priorités phares réside dans l’instruction de la jeunesse à toutes les disciplines favorables à son émancipation.

Qu’est-ce qui différencie la SJC des autres associations jeunes ?Premièrement, la SJC se propose de réen-chanter la jeunesse. La réenchanter à l’édification vraie du destin national, sa planification-action-évaluation. Parce que demain ne se construit qu’avec l’implica-tion de CHACUN aujourd’hui.

Deuxièmement, la SJC se veut un Think&Act tank. Ce qui sous-entend que l’objectif est certes de penser mais sur-tout de transformer les réflexions en ac-tions concrètes.

Troisièmement, si la SJC prône le déve-loppement participatif, elle entend aussi implémenter ses actions sur tout le terri-toire camerounais ; dans une perspective

décentralisée. Ce n’est plus de la prési-dence du bureau exécutif que doivent partir les réflexions et les actions à mener sur le terrain, mais bien des représenta-tions régionales!

Enfin, le rapport à la Diaspora. Beaucoup (trop) d’acteurs de la société civile mini-misent ou conspuent la diaspora; ils la croient inapte à participer au développe-ment et à la croissance parce que décon-nectée des réalités du pays. A la SJC, nous arguons au contraire que si les membres de la diaspora entendent s’investir à la croissance du Cameroun, ils peuvent et doivent compter sur des relais sincères dans leur engagement intègre et plus ou moins désintéressé.

La SJC saura donc accompagner toutes les organisations de la diaspora, selon ses possibilités et si les stratégies concordent. C’est en cela que tous ensemble, NOUS saurons investir dans tout le Cameroun et tous ensemble nous défaire de toute forme d’attentisme.

La SJC : Politique ou Apolitique ? La SJC ne s’astreint à aucune limite dans l’instruction populaire et l’engagement citoyen. Néanmoins, la SJC est une institu-tion apolitique dans le sens où elle ne par-ticipe pas aux campagnes électorales d’un parti ou d’un mouvement (ses membres sont libres de leur appartenance). De même, la SJC ne donne pas de consigne d’inscription ou de vote spécifique en fa-

veur ou en défaveur.

Pourquoi «Synergie» ? Nous utilisons le mot «synergie» dans le cadre explicite de notre action : Think&Act tank. Nous entendons créer des ponts entre la SJC et toutes les associations, ONG ou institutions nationales et inter-nationales pour «faire à plusieurs». Nous joindre à tous les acteurs de société civile au bénéfice du service public.

Quels sont les principaux responsables de la SJC ? • Président : Hiram Samuel IYODI• Vice-présidente National : Fadimatou BELLO• Vice-président Diaspora : Bruce TABETH• Secrétaire Général : Guy Constantin NZATI• Secrétaire Général Adjoint : Marc-Olivier ENOH• Secrétaire Diaspora : Melissa SACK• Trésorier : Georges BAKAM• Délégué à la Communication et aux Relations Extérieures : Sharon DIPITA

• Responsable comité Engagement Citoyen : Bertolt FOGANG• Responsable comité Entrepreneuriat Jeunesse : Yann DOUALLA• Responsable comité Socio-Éducatif & Culturel : Bertrand ESSOUMBA

• Délégué Cellule SJC Europe : Carl Joseph MANDENG• Délégué Cellule SJC Amérique :

Jacob ONOBIONO

• Conseil d’Administration - Président : William NGATCHA• Conseil d’Administration - Membre : Jean Joseph AGOUA• Conseil d’Administration - Membre : John Arthur MANGA

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Vous voulez nous rejoindre ?

Synergie de la JeunesseCamerounaiseB.P 10 0042

Douala - CAMEROUN+(237) 99420817

[email protected]

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