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Ecologie
Recréons notre LiEN avec la NATURELe problème de base de l’éco-logie est la motivation. qu’est-ce qui nous pousse à faire des efforts pour sauver la planète ? au-delà des nécessités et des mots d’ordre, il faut recréer le lien avec la nature.
TExTE : JEaN-MIChEl FloRIN
PhoToS : alEkSaNdER PIlaT, odIloN dIMIER ET CIaRaN gRIFFIN
c onsidérons le déroulement classi-
que de notre journée. combien de
temps, à quels moments sommes-
nous en relation avec la nature ? au
cours des dernières décennies, notre vie quo-
tidienne a changé de manière radicale. nous
passons la majeure partie de notre temps à
l’intérieur, dans un univers hyper mécanisé :
écrans, véhicules et autres machines élec-
troménagères ou industrielles. une grande
Hêtre en forêt noire. dessin à la plume d’Henri ulrich. Paru dans bAuMgesTALTen, editions urachhaus, stuttgart, 1984.
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Ecologie
partie des matériaux qui nous entourent sont
synthétiques : du faux bois, des arômes, des
odeurs, des couleurs artificielles ... et pour
nous promener, nous munissons nos sens
de « prothèses » : appareil photo, jumelles
et lecteur mp3, au cas où le chant des oiseaux
serait trop monotone …
que nous arrive-t-il ? avons-nous encore les
pieds sur terre ou vivons-nous dans une bulle
virtuelle ? comment nous réapproprier notre
expérience du monde ?
Les conséquences de cette situation sont
plus importantes qu’on le pense. d’une part,
nous avons tendance à appliquer à la nature les
règles issues du monde des machines, d’autre
part la difficulté à entrer en relation avec la
nature est devenue un tel problème que l’on
parle déjà de « syndrôme de déficit de nature »
aux etats-unis.
Les allergies croissantes à toutes sortes de
substances naturelles, au soleil, à l’eau, etc.,
constituent un autre symptôme de notre
éloignement de la nature. quand mon corps
réagit de façon exagérée à une substance issue
de la nature, c’est qu’il ne parvient pas à la
« reconnaître ». ainsi, il existe des bébés qui
ne supportent plus la moindre alimentation
naturelle, si bien qu’il faut les nourrir avec des
aliments totalement artificiels, comme des
cosmonautes ! rendons-nous compte de ce
que cela veut dire : à peine né, un être humain
ne supporte aucun élément de cette terre sur
laquelle il vient d’arriver et qui est le substrat
de toute vie …
La nature n’est pas une marchandise
aujourd’hui, il est courant d’opposer l’hom-
me et la nature comme s’il s’agissait de deux
choses différentes. ce point de vue occidental
est assez récent dans l’histoire de l’humanité.
L’ethnologue Philippe descola montre que
nombre de peuples d’amazonie considèrent
les plantes et les animaux comme des frères de
l’homme sans différence fondamentale.
Nature Deficit Disorder :une génération en manque de nature
dans son livre ThE laST ChIld IN ThE WoodS*, le journaliste et éditorialiste américain Richard louv fait un trou-blant constat : de nombreux enfants, trop peu en contact avec la nature, souffriraient du « nature-deficit dis-order », autrement dit d’un trouble déficitaire lié à une carence en nature. Études scientifiques et interviews de parents et d’environnementalistes à l’appui, il démontre les vertus du simple fait d’être dehors. Son livre est un vibrant plaidoyer pour un contact régulier et durable avec la nature. Pour en savoir plus : www.espaces.qc.ca/espaces/html/rencontres/rencontres38.shtml
*Paru en américain chez aLGONquIN BOOKS OF CHaPeL, en 2006.
cette séparation de l’homme et de la nature,
qui a essentiellement débuté à la renaissance
avec l’évolution des sciences, est allée de pair
avec une réification ou chosification de la
nature, c’est-à-dire la réduction des êtres vivants
à de simples objets. déjà descartes, au xviie
siècle, considérait les animaux comme des
machines. cette conception a abouti à ce qu’on
appelle la marchandisation : tout est devenu
marchandise. tout est à vendre : la terre, l’eau,
l’air, la lumière, les plantes, les animaux, à tel
point que l’on cherche aujourd’hui à évaluer le
prix de la nature pour la protéger car ce qui n’a
pas de prix n’a pas de valeur.
cependant, c’est en se détachant de la nature
que l’être humain a pu s’individualiser. s’étant
progressivement, au cours des générations,
affranchis de la nature, puis de leur clan, de leur
famille, voire de leur peuple, nos ancêtres se
sont mis en quête de liberté individuelle. Profi-
tant de ces acquis, chacun d’entre nous est, dans
une certaine mesure, séparé du reste du monde,
mais il bénéficie de la liberté de créer les liens
qu’il choisit avec les hommes et la nature. Les
mouvements d’émancipation de l’être humain
(féminisme, antiracisme, anticolonialisme,
etc.), issus de ce processus d’individualisation,
se sont finalement étendus à des mouvements
de protection de la nature. L’être humain a
extrapolé l’exigence du respect des droits de
l’homme à ceux des autres êtres vivants que
sont les plantes et les animaux. aujourd’hui,
nous naissons sans ce lien instinctif à la nature
qu’avaient nos lointains ancêtres. elle nous est
étrangère, surtout à nous, habitants des villes.
Pour retrouver ce lien et le cultiver, il nous faut
le vouloir consciemment.
on ne protège que ce qu’on aime
de plus en plus de personnes, généralement
regroupées dans des associations de protection
de la nature, s’engagent de façon délibérée
à préserver des biotopes, des plantes et des
animaux. ce phénomène a débuté il y a environ
un siècle. cette aspiration s’exprime aussi à
travers l’actuelle profusion de magazines, films,
séjours nature, etc. Le bio est très à la mode, et
pourtant, la destruction de la nature continue.
où est le problème ?
un premier constat : les résultats d’enquêtes
sur l’effet des politiques d’éducation à l’environ-
nement, débutées il y a une trentaine d’années,
ont montré qu’il ne suffit pas d’expliquer aux
citoyens, à grand renfort de vulgarisation
scientifique, à quel point la nature est complexe,
fragile, et qu’il faut la protéger. c’est-à-dire qu’il
ne suffit pas de savoir pour vouloir changer
son comportement. chacun d’entre nous, s’il
est honnête avec lui-même, sait très bien ce
qu’il faudrait faire pour améliorer la situation
écologique sur la planète. mais, cherchons en
nous-mêmes : qu’est-ce qui nous incite vraiment
à changer de manière d’être et d’agir ? en général,
l’élément déclencheur est un événement qui
nous a touché au fond du coeur, la rencontre
inopinée avec un être vivant, plante ou animal,
avec lequel nous avons su entrer en contact.
il peut arriver que l’on se soucie beaucoup réapprenons cette faculté essentielle : l’étonnement.
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bIodyNaMIS, la revue de l’agriculture, du jardinage et de l’alimentation bio-dynamique en France, a consacré son hors-série n°5 à l’observation du vivant selon la méthode de goethe. Elle s’applique aussi bien à la botanique et la zoologie qu’à la géologie et la météorologie, comme l’évoquent les auteurs de cet ouvrage. au sommaire :
• goeffroy Saint-hilaire et goethe - la naissance de l’idée de l’évolution des espèces ;
• l’approche goethéenne – vers un partenariat avec les êtres de la nature ;
• Quelle importance a, pour nous, la terre ?
• la lune, cet astre si contradictoire ;
• la météorologie et les 7 processus de vie ;
• Introduction à l’approche de la nature selon goethe ;
• les animaux domestiques – une autre façon de les regarder
• l’évolution des animaux
• le développement de l’enfant et l’évolution du règne végétal…
des contributions originales et non conformistes, qui élargissent notre champ de vision sur cette nature qui est le substrat de notre vie. Pour les passionnés de nature et les curieux de nature.
OBSeRveR Le v IvaNT, 80 pages, peut être commandé sur la boutique en ligne de www.bio-dynamie.org ou par courrier au Mouvement de Culture Bio-dynamique (cf adresse page 24).
Son prix : 5 € + 3 € de frais de port.
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plus d’une simple plante d’appartement avec
laquelle on a tissé un lien que des nombreuses
autres plantes de la forêt tropicale, que l’on sait
menacées, mais que l’on ne connaît pas.
réapprendre à créer des liens avec la nature,
telle est la condition d’une réelle attitude éco-
citoyenne, librement choisie. il ne suffit pas
de comprendre avec la tête , il faut aussi sentir
avec le cœur. st exupéry n’a-t-il pas dit : « on
ne voit bien qu’avec le coeur » ?
eco-attitude : prise de conscience individuelle ou règles imposées ?
je veux évoquer ici une nouvelle tendance,
que l’on appelle l’éco-attitude. bien entendu,
plus il y aura de consommateurs responsables
et respectueux de la planète dans leurs gestes
et attitudes au quotidien et mieux notre terre
s’en portera. bien entendu, il est bon d’être
informé sur les bonnes habitudes à prendre.
c’est ainsi qu’au nom de l’éco-attitude, on voit
fleurir une multitude de conseils et de directives
en tout genre, partant généralement d’une
bonne intention : éteignez la lumière, baissez
le chauffage, faites ceci, faites cela. mais quelle
image de l’homme se cache finalement derrière
cela ? faut-il que nous soyons littéralement
dressés pour devenir éco-responsables ? Les
actes éco-citoyens doivent-ils être imposés
par des lois, des règles, ou choisis librement ?
de nos jours, la tendance forte de l’éducation
à l’environnement est le ton de l’autorité, du
commandement. même si l’information et
certaines obligations sont utiles et nécessaires,
en allant jusqu’au « dressage », on rabaisse
l’humain à l’animal. ne l’oublions pas : dans
« éco-responsable », il y a responsable.
il nous faut donc trouver une méthode
nous permettant de nous relier activement à la
nature pour que, peu à peu, nous nous sentions
responsable d’elle.
Auprès de mon arbre…
choisissez un grand arbre et mettez-vous à
l’observer. en étant honnête avec soi-même, on
se rend compte que seul devant son arbre, on ne
sait pas vraiment comment établir un lien. La
Observer la nature comme Goethe : partir des phénomènes
au cours des 5 derniers siècles, en mar-ge du courant dominant de la science matérialiste, un courant de penseurs s’est attaché à l’étude du vivant selon une approche non réductionniste. l’un des grands noms de cette mouvance est goethe, qui, au xvIIIe siècle, développa une méthode d’observation phéno-ménologique fine et différenciée : partant des phénomènes, il observait une roche, une plante ou un animal selon des approches différentes, et sans jamais projeter dessus un modèle scientifique préétabli. une plante ne se réduit pas à un mécanisme capable de produire de la chlorophylle à partir de la lumière solaire. Pour découvrir ce qu’elle est réellement, il faut observer comment elle déploie la richesse de ses formes à travers tous les stades de son développement. Elle ne se révèle que dans la durée, comme une partition musicale.
Cette approche du vivant a été déve-loppée par tout un courant de pensée aux xvIIIe et xIxe siècles. En alle-magne, on peut citer herder, C. g. Carus, Novalis et tout le courant de la « Naturphilosophie » ; aux Pays-bas, louis bolk ; dans les pays nordiques, Steffens. En France, certains auteurs romantiques comme Rousseau et geor-ges Sand ou des scientifiques comme geoffroy St hilaire se sont rapprochés de cette recherche. aux Etats-unis, des philosophes et naturalistes de la même lignée ont fondé le groupe des transcendantalistes, avec notamment Emerson et Thoreau, qui ont écrit des pages splendides sur la nature.
a la fin du xIxe siècle, Rudolf Steiner se consacra à l’étude des travaux scien-tifiques de goethe, pour en expliciter la méthode, ce qui fit l’objet de publi-cations comme par exemple « la méta-morphose des plantes »*, aujourd’hui, des scientifiques comme les anglais Rupert Sheldrake et henri bortoft et l’allemand Wolfgang Schad s’inspirent de la méthode goethéenne pour élargir leur champ d’investigation au-delà des méthodes analytiques.
* editions Triades, Paris
nature ne nous parle plus directement comme
c’était encore le cas pour Paracelse, qui lisait
le « langage de la nature ». Le grand écrivain
allemand hermann hesse décrit ce fait dans un
très beau texte en hommage à goethe : « d’autres
époques, des époques anciennes à la conquête
de la terre par la technique et l’industrie, ont
été sensibles à la merveilleuse langue des
signes de la nature, l’ont comprise et ont su
la lire plus simplement et plus innocemment
que nous. cette sensibilité n’était absolument
pas sentimentale. Le rapport sentimental de
l’homme à la nature est relativement nouveau ;
peut-être n’est-il né que de notre mauvaise
conscience vis-à-vis d’elle … » 1
alors, comment faire ? devant mon arbre,
un certain nombre d’idées toutes faites me
viennent à l’esprit, selon mon niveau de for-
mation scientifique et mon intérêt personnel :
son nom, le fait que ses feuilles servent à la
photosynthèse, des schémas de molécules,
etc. mais tout cela ne m’aide guère à me relier
à l’arbre concret qui est devant moi, ici et
maintenant. Pour véritablement « rencontrer »
la nature, il me faut d’abord me libérer de tous
les modèles intellectuels qui encombrent ma
tête. je dois créer un espace ouvert en moi pour
accueillir ce que « dit » cet arbre à mes sens. et
il me faut réapprendre cette faculté essentielle :
l’étonnement. Laissons à nouveau la parole à
Observer le vivant en élargissant notre champ de vision
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Ecologie
hermann hesse : « les choses commencent
avec l’étonnement et finissent aussi avec lui,
et pourtant le chemin parcouru n’est pas vain…
chaque fois que j’appréhende par le regard
ou un autre sens une fraction de la nature,
qu’elle m’attire ou m’envoûte, qu’un instant
j’en découvre l’existence, qu’elle se révèle à
moi, … je ne fais rien d’autre que m’étonner
à la manière de goethe … » 1
ainsi, tous mes sens en éveil, je découvre
de multiples aspects de l’arbre observé : la
compacité du tronc, sa densité, la rugosité de
l’écorce, le mode de ramification des branches,
l’épaisseur des rameaux, l’implantation des
feuilles, leur forme, leur couleur …
dans un deuxième temps, je peux essayer
de recréer intérieurement l’image de l’arbre
en me remémorant toutes mes perceptions.
en répétant régulièrement ces observations
au fil des saisons et même au fil des années, je
ferai l’expérience concrète de la croissance de
l’arbre. et, pas à pas, je me lierai toujours plus
intimement à cet arbre ; j’aurai l’impression
d’avoir fait connaissance avec un être qui vit,
et plus seulement une chose. je commencerai à
le saisir de l’intérieur, à comprendre sa nature
profonde … ainsi, au lieu de se dissoudre dans
un univers cérébral et froid, fait de représenta-
tions, de définitions, et de formules chimiques,
mon arbre prendra toujours plus de relief, de
texture, de couleurs, en bref, de vie …
et finalement, si je poursuis ces observations
régulièrement, comme le Petit Prince de saint
exupéry avec sa rose, je me sentirai lié à cet arbre
que j’aurai « apprivoisé » et je m’en sentirai
responsable. Pour véritablement respecter la
nature, il faut recréer des liens avec elle ; des
mots d’ordre et des lois n’y peuvent suffire.
se régénérer par la rencontre avec la nature
ce faisant, on se rend compte que cette
rencontre active, sensible, avec la nature ap-
porte de multiples bénéfices : elle renforce le
sentiment d’exister sur terre, nourrit et vivifie
nos organes des sens hypersollicités, sacrifiés
par la civilisation moderne .
cultiver sa faculté d’étonnement et d’émer-
veillement enrichit notre vie intérieure, et
elle est bénéfique pour notre équilibre psy-
chique. on se « pose », on s’apaise : c’est ici et
maintenant, on prend le temps, on goûte au
moment présent, intensément. on cesse pour
un moment de courir après le temps perdu …
en redécouvrant les rythmes de la nature,
du cycle des saisons, on se ressource et l’on
percevoit la réalité du temps qui s’écoule avec
ses multiples nuances.
avec le temps, il arrive qu’une telle démar-
che éveille de nouvelles sensations, un écho
intérieur : je sens que ce que je perçois dans
la nature « extérieure » a quelque chose à voir
avec ma nature « intérieure ». comme le dit si
bien le philosophe anglais samuel coleridge :
« en regardant les objets de la nature, il semble
que je cherche, que je demande en quelque
sorte un langage symbolique pour quelque
chose en moi qui existe déjà et pour toujours
plutôt que d’observer quoi que ce soit de
nouveau. »2. ainsi je me sens moins coupé du
monde avec lequel je crée des liens. Le chant
printanier de la mésange, le bleu intense du
bleuet, l’évanescence des petits nuages blancs
commencent à me parler.
je découvre que la nature se dévoile comme
un être qui se développe dans le temps.
1. Hesse Hermann, Brèves nouvelles de mon jardin. Calmann-lévy 2005
2. Samuel Coleridge, Carnets Belin 1987.
des sTAges d’iniTiATion Pour vous initier à cette méthode d’observation sensible de la nature, vous pouvez aussi suivre l’un des stages qu’anime Jean-Michel Florin, conférencier et Rédacteur en chef de la revue biodynamis.Pour toute information complé-mentaire : MOuveMeNT de CuLTuRe BIO-dyNaMIque - 5, Place de la Gare - F 68000 COLMaR - Tél : 03 89 23 35 49 - Fax : 03 89 24 27 41 www.bio-dynamie.org [email protected]
Sorties Nature : comment observer ?voici quelques idées pour se relier à la nature seul, en
famille ou entre amis, issues des stages et activités pédagogiques
de Jean-Michel Florin.
• un coin de nATurechoisissez un endroit près de chez
vous pour pouvoir y retourner réguliè-
rement. cela peut être ce que vous voyez
de votre fenêtre. observez ce même
lieu pendant une demi-heure chaque
mois. Pour cela, oubliez tout ce que
vous savez, abandonnez tout préjugé,
regardez d’un œil neuf les formes et les
couleurs, comme si vous contempliez un
tableau impressionniste. contemplez
la richesse des couleurs, les différentes
nuances de vert …
un moyen très simple est de dessiner
ce paysage : avec de l’aquarelle, des
crayons, des pastels … cela oblige à mieux
regarder. une simple esquisse suffit. Pas
doué ? cela n’a pas d’importance, c’est ce
qui se passe en vous qui importe.
rafraîchissez votre vue : de temps
à autre, fermez les yeux, faites l’effort
de vous rappeler ce que vous avez vu
pendant quelques instants, puis regardez
à nouveau. au bout d’une année, vous
regarderez votre coin de nature d’une
toute autre manière.
• LA croissAnce d’une PLAnTechoisissez une plante sauvage au
début du printemps : dans un coin du
jardin ou même dans une jardinière (si
vous vivez en ville). observez-la réguliè-
rement, chaque semaine, en l’esquissant
et surtout en faisant l’effort de vous
souvenir à chaque fois de son aspect
au stade précédent. vous serez étonné :
tiens, la croissance s’accélère, tiens elle
s’arrête de pousser, que se passe-t-il ?
un bouton. que va-t-il en sortir ? en
griffonnant des notes dans votre carnet
de croquis, sur le temps qu’il fait, l’état
du terrain, les plantes compagnes de
celle que vous observez, vous créerez
le journal de votre plante, que peu à peu
vous apprivoiserez.
des croquis pour suivre l’évolution du paysage au fil des saisons.
« L’on va dans les étoiles mais on ne sait toujours pas ce qui se passe au bord du talus » Jean Giono