École Les Dahlias (Lyon 9)

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École Les Dahlias - Classe de CM1-CM2 Graines de lecteurs Récits

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Les histoires de la classe de CM1/CM2 de l'École Les Dahlias Avec l'aimable collaboration de Colas Gutman

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École Les Dahlias - Classe de CM1-CM2

Graines de lecteursRécits

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Prince Matou

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Il était une fois un jeune prince qui vivait dans un château. Il voulait trouver chaussure à son pied, mais pas de bol, un énorme poil noir style baobab avait élu domicile sur un champignon type verrue au beau milieu de son nez. Comment s’en débarrasser ?– Tiens, bonjour Géo Trouvetou, comment vas-tu ?– Salut Bon Plan, j’ai un scoop ! De l’autre côté de la forêt à Tataouine, vit désor-mais une sorcière qui te ravale la façade à moindre frais.– Entre nous soit dit, l’empoté du château pourrait aller y faire un tour !En entendant la conversation des deux jardiniers, le prince décida sur le champ de se rendre à Tataouine.– SOS beauté à votre service ! Que puis-je pour vous ?– Auriez-vous une formule magique pour me ratiboiser le pif ?– Pas de panique, on va trouver.La sorcière alla chercher son grimoire, un peu à côté de la plaque, elle se trompa de formule et transforma le pauvre prince en un chat couleurs de l’arc-en-ciel.– Chapristi je suis cuit !– N’exagérons rien, côté look, c’est pas pire ! On va arranger ça !Elle feuilleta le grimoire.– Voilà la solution : réussir à perdre quatre des sept couleurs de l’arc-en-ciel pour retrouver forme humaine.Aussitôt dit, aussitôt fait, Prince Matou se mit en route.

Il arriva devant le grillage du jardin du château.– Chaperlipopette ! Il faut que je me creuse la tête ! Comment trouver de l’orange ? Voyons, une orange ? Chapristi ce n’est pas la saison ! Une carotte ? Crotte, les lapins ont tout mangé ! Il regarde partout. Bingo, le gros lot, une citrouille ! Mais pas n’importe laquelle ! Énorme la citrouille, comment l’atteindre ? Tout à coup, une petite voix se fit entendre.– Une deux, une deux, une deux !– Tiens ! Une colonie de fourmis ! Voilà la solution.Le chat sauta sur l’occasion :– Bonjour, Mesdemoiselles, comment chat va ? commença le chat. Mais rien, silence radio. On entendait les mouches péter …– Mesdames, vous avez l’air d’une armée puissante mais seriez-vous capables de me prouver votre force ? Je vous mets au défi !La petite voix s’arrêta et on entendit :– Allez les filles, on va lui montrer à ce chat mal léché de quoi les femmes sont capables !Le chat ajouta :– Alors apportez-moi cette énormissime citrouille car moi, je ne crois que ce que je vois !Ni une, ni deux, les fourmis gonflèrent leurs biscottos,

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passèrent à travers le grillage, soulevèrent la citrouille et la firent basculer il-lico presto. L’énorme masse orange s’écrabouilla sur le chat qui dégoulina de citrouille.– Une deux, une deux ! Quelque chose à redire chat mouillé ?Et la colonie de fourmis s’éloigna toute fière de son exploit. Et hop, l’orange dis-parut.

Plus loin dans la forêt.– Chapristi, maintenant le vert. Vert, vert, vert, à part les haricots, je ne vois pas. Un trèfle à quatre feuilles ? Pourquoi pas ? Non, c’est mission impossible ! Zut et flûte et crotte, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, je n’y arriverai jamais !Une coccinelle passait par là.– Mademoiselle, n’y-a-t-il pas de trèfle à quatre feuilles dans cette fichue forêt ?– Bien sûr que si gros béta !– Savez-vous que vous vous adressez à un prince ?– C’est ça, et moi je suis la reine d’Angleterre !– Moi je ne crois que ce que je vois !– Allez-y, traitez-moi de menteuse ! Passons aux choses sérieuses, suivez-moi !La coccinelle énervée le conduisit jusqu’à son garde-manger rempli de beaux trèfles bien verts, et le chat humilié s’inclina.– Petit insecte, vous m’en bouchez un coin ! Je rends montablier ! Permettez-moi d’en toucher un délicatement ?– Bas les pattes gros matou, patte de velours sur mon trèfle ou sinon mort au traître !Le chat s’exécuta et perdit instantanément la couleur verte.

– Orange, c’est fait, vert, c’est ok. Maintenant, il me faut trouver du jaune ! Jaune ! Jaune !Quel casse-tête chinois, me voilà bien dans l’embarras ! Cette histoire va me donner la jaunisse, si au moins je pouvais boire un pastis ! Mais dans cette forêt, niet, nada, macache ! Bon, allons chercher un petit coup à boire pour me désal-térer.Le chat se dirigea tout droit vers le meilleur bar de la forêt, à savoir cette bonne vieille rivière.Jonathan, le barman, était là et attendait le client. C’était un petit poisson jaune que tout le monde appelait « Jonathan » car « Jaune » attend le client ! Bref, il fallait trouver un moyen d’attraper ce fichu poisson.– Chalut Jonathan ! Chat frétille ? Chat te dirait un pari ?Le poisson, interloqué et peu méfiant, accepta le défi.– Je parie un jus d’ananas que tu ne sais pas sauter aussi bien qu’un chat ?– Ha ! Ha !Tu te trompes mon gars, j’ai fini premier au chatpionnat olympique l’an dernier, répondit Jonathan.

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– Certes, dit le chat, mais moi je ne crois que ce que je vois, alors démonstration !Le petit poisson enfila son maillot doré, et ni une ni deux,s’élança dans les airs. Salto avant, triple lutz, salto arrière !Le chat n’en revenait pas mais il n’oublia pas son objectif, il ouvrit sa gueule et gloups ! l’avala d’un trait.Jonathan avait rendu son tablier !– Plus qu’une seule couleur et je serai délivré ! se dit le chat.

Retour au château.– Chapristi, j’ai une faim de loup ! À l’aide Chien pourri et Chaplapla, vous les locataires des poubelles du château, les pros du chapardage, ayez pitié d’un pauvre félin affamé !– Compagnon d’infortune, on nous appelle ! aboya gaiement Chien Pourri.Allons-y ! Pas de panique, matoucolor, on est là ! On connaît bien Binoclarde, la cuisinière du château, elle nous chasse à coups de balai par la porte mais nous, on revient par la fenêtre !– Moi, je ne crois que ce que je vois !– Suis-nous !– Encore vous, sortez de ma cuisine ! s’égosilla Binoclarde.Et pendant que les deux fripouilles occupaient l’attention de la pauvre femme, Prince Matou se faufila en catimini et chaparda de délicieuses boulettes de viande de bœuf bien rouges.Il partit se cacher pour les déguster. Prince Matou, pas empoté du tout, réussit l’épreuve du jaune et du rouge et sentit son corps se transformer petit à petit. Voilà, il n’était plus une bête à poil, mais se retrouva à poil, même son gros poil et sa verrue avaient disparu.– Vite, direction Tataouine ! Sorcière ! J’ai retrouvé ma forme humaine !Mais la vieille femme était alitée et brûlante de fièvre. – Je suis redevenu un prince, et ma verrue et mon gros poil ont disparu, merci beaucoup !– Roohh, je meurs de soif, je voudrais un verre d’eau, balbutia la pauvre femme.Ni une, ni deux, le prince lui apporta un grand verre d’eau fraîche. Glouglouglou, et hop, à la place de la sorcière, il découvrit une ravissante jeune fille.– Mais que se passe-t-il donc ? s’écria le prince.– Prince, tu m’as délivrée grâce à ton amabilité.– Nom d’une pipe en bois ! Waou ! Le canon ! Je suis raide dingue de vous !

Quelques jours plus tard, il pleuvait des cordes, un temps à ne pas mettre un chat dehors ! Mais le mariage fut célébré sous un bel arc-en-ciel.

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17 classes primairesdu département du Rhône ont

lu, rencontré et écrit avec :

Timothée de Fombelle, Colas Gutman, François Place, Anne Vantal

Avec les Éditions Célestines : http://petits livres.free.fr

19- 25 mAi 2014

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