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1 TRIBUNE n° 470 Chronique russe (2/3) La stratégie énergétique de la Russie Docteure en géopolitique, chercheure et analyste auprès du ministère de la Défense. Fotini Katy Mirante-Psaltakis Configuration géopolitique La stratégie actuelle de la Russie souligne le rôle significatif et central du territoire russe dans son « environnement immédiat » où de nouveaux espaces de puissance influent sur l’évolution des équilibres géostratégiques régionaux. La logique géopolitique russe divise le monde en deux catégories distinctes : « l’étranger proche », c’est-à-dire les ex-Républiques soviétiques à l’exception des pays baltes, et « l’étranger éloigné » qui correspond au reste du monde. Les anciens États satellites de l’URSS, en particulier ceux qui appartiennent à la Communauté des États indépendants (CEI) occupent une position déterminante dans l’élabora- tion de la politique étrangère de la Russie. Les autorités russes aspirent à renforcer leur influence dans cette zone considérée comme un enjeu primordial et de www.defnat.fr - 30 janvier 2014

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Chronique russe (2/3)

La stratégie énergétique de la Russie

Docteure en géopolitique, chercheure et analyste auprès du ministère de laDéfense.

Fotini Katy Mirante-Psaltakis

Configuration géopolitique

La stratégie actuelle de la Russie souligne le rôle significatif et central duterritoire russe dans son « environnement immédiat » où de nouveaux espaces depuissance influent sur l’évolution des équilibres géostratégiques régionaux.

La logique géopolitique russe divise le monde en deux catégories distinctes :« l’étranger proche », c’est-à-dire les ex-Républiques soviétiques à l’exception despays baltes, et « l’étranger éloigné » qui correspond au reste du monde. Les anciensÉtats satellites de l’URSS, en particulier ceux qui appartiennent à la Communautédes États indépendants (CEI) occupent une position déterminante dans l’élabora-tion de la politique étrangère de la Russie. Les autorités russes aspirent à renforcerleur influence dans cette zone considérée comme un enjeu primordial et de

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surcroît, à y limiter la pénétration de l’Otan qui tend à faciliter l’immixtion desÉtats-Unis, dont les intérêts sont contradictoires avec ceux de Moscou. La Russietente, en outre, d’entraver le rayonnement politico-religieux de l’islam, notammenten Asie centrale et dans sa périphérie. La stratégie russe est fondée sur uneapproche à la fois géoéconomique et sécuritaire, dont l’objectif est de maintenir unglacis protecteur à proximité de son territoire, afin d’y exercer une influence pré-dominante, notamment par le déploiement de commodités militaires.

Dans le cadre des aspirations géostratégiques de la Russie, la zoneMéditerranée occupe une position prépondérante, parce qu’elle contribue audésenclavement du territoire russe par le Sud. Elle est un axe stratégique privilégié,étant donné que la voie maritime du Nord nécessite le passage préalable des éten-dues sibériennes et ne peut donc pas répondre le plus favorablement possible auxvisées économiques et stratégiques de la Russie. Les détroits turcs des Dardanelleset du Bosphore en amont, et la mer Égée hellénique en aval constituent des voiesde passage complémentaires vers les « mers chaudes », dont l’économie et la défense russes sont tributaires. Ces espaces de communication assurent en effetdavantage de flexibilité à la flotte marchande comme à l’escadre navale du pays.L’Est-méditerranéen détermine un axe géostratégique, par le biais duquel la Russiepourrait consolider et stabiliser sa position géopolitique au-delà de son territoire,affirmer son statut de puissance régionale et contrôler certaines voies d’accès utilespour l’écoulement de son pétrole et de son gaz. La Russie dispose aujourd’hui deréserves pétrolifères et gazières considérables, pouvant être utilisées dans des jeuxd’influence à la fois diplomatiques et stratégiques. Troisième producteur mondiald’hydrocarbures après l’Arabie saoudite et les États-Unis, la Fédération russe estincontestablement un acteur important de la scène géopolitique internationale.

Stratégie énergétique

La Russie, dont l’assise géographique est principalement terrestre, essaie deconserver son rôle de pont entre l’Europe et l’Asie dans le but de maintenir sa posi-tion de puissance régionale privilégiée. Dans l’obligation de s’adapter à un terri-toire désormais réduit, la stratégie russe met aujourd’hui l’accent sur les potentia-lités et les bénéfices issus des ressources pétrolières et gazières du pays. L’explorationdes hydrocarbures de la région caspienne se conjugue au développement de nou-veaux enjeux politiques, économiques et stratégiques, associés à des questions spé-cifiques aux trajets d’exportation du pétrole et du gaz naturel caucasien et caspien.

L’Asie centrale, la mer Caspienne et le Caucase, longtemps considéréscomme la chasse gardée des intérêts russes, sont désormais soumis aux entreprises àla fois militaires et économiques des États-Unis, de même qu’aux stratégies de cer-taines multinationales, principalement américaines. L’enclavement des réservespétrolières de l’aire caucasienne requiert la construction de voies d’acheminementsûres, pour conduire les produits russes vers leurs zones d’exportation dans les

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meilleures conditions et délais. Outre la mosaïque de peuples et de cultures qui com-pose le Caucase et implique de maintenir une certaine cohésion, la région estconfrontée à de nombreux conflits, dont la virulence et la permanence ne peuventêtre occultées par la Russie dans le cadre de sa stratégie pétrolière. Les antagonismesendémiques, qui divisent l’Asie centrale, déterminent autant d’entraves à l’organisa-tion d’une circulation régionale fluide et sécurisée des ressources énergétiques. Ilsentretiennent des rapports de force et des tensions récurrentes, qui gênent la réalisa-tion d’ententes plurilatérales, relatives à l’exploitation optimale d’une telle richesse.Aussi, la question propre au transport du pétrole et du gaz naturel caspiens influe-t-elle directement sur les rivalités inhérentes à la région. À l’origine culturelleet politique, cette donne est aujourd’hui davantage économique et financière.Affranchis du diktat soviétique, les gouvernements de l’aire caspienne bénéficientdésormais d’une autonomie et d’une liberté d’action qui limitent les desseins stra-tégiques de la Russie.

Depuis la fin du XXe siècle, la Caspienne et son voisinage constituent lepivot d’enjeux géoéconomiques majeurs, en raison de leurs importantes réservespétrolifères. La Russie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Turkménistan de même quel’Iran se disputent la manne avec opiniâtreté. Il faut dire que le partage des eaux dela mer Caspienne reste une question litigieuse entre les cinq États, tandis que lescompagnies pétrolières occidentales s’immiscent progressivement dans les affaires dela région pour également bénéficier des ressources énergétiques en présence, ainsique pour diversifier et accroître leur production. Une situation qui complique plusencore le schéma conflictuel initial. Les réserves d’hydrocarbures, situées sur le pour-tour du bassin caspien et dans les républiques d’Asie centrale, intéressant à la fois lesÉtats, les investisseurs étrangers, les entreprises et les consortiums pétroliers, dontl’influence et le pouvoir tendent à s’affirmer dans le système globalisé actuel.

Depuis l’indépendance des Républiques de l’ex-URSS, la Russie ne contrôleplus directement les artères d’acheminement de son pétrole, à l’exception dequelques ouvertures portuaires de la mer Noire. Seuls les ports de Novorossisk etde Tuapse – villes du territoire russe, situées à l’Est du Pont-Euxin – offrent desaccès potentiels vers les mers du Sud, assurant la circulation de près de la moitié de« l’or noir » russe. Les « mers chaudes » sont associées à une stratégie maritime fon-damentale, dont la Russie dépend pour maintenir son rayonnement géopolitiqueextérieur, à la fois régional et international. L’étendue du territoire russe et lesrigueurs climatiques spécifiques à la région sibérienne impliquent la consolidationdes liaisons maritimes périphériques, notamment méridionales, pour faciliter lacohésion de sa trame industrielle, dynamiser l’économie nationale, atteindre lafaçade levantine, assurer des débouchés commerciaux vers les marchés occidentauxet renforcer l’influence de Moscou en Eurasie. En ce sens, la Russie doit compen-ser certaines de ses faiblesses géostratégiques et rechercher des appuis territoriaux,dont la position est charnière entre la mer Noire et le bassin méditerranéen. La période de la guerre froide a aiguisé les ambitions et les stratégies militaires,

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dans la mesure où celles-ci étaient exacerbées par la confrontation Est-Ouest et labipolarisation des rapports de force mondiaux. Aujourd’hui, l’enjeu que consti-tuent les ressources énergétiques, du fait de la globalisation économique, accentueles luttes d’influence régionales selon une approche multipolaire.

La Russie tient à cet égard un rôle essentiel, puisqu’elle est susceptible demaintenir une certaine pression sur d’autres acteurs importants de la scène inter-nationale, en limitant ou en interrompant leurs approvisionnements pétroliers etgaziers issus de son territoire. Les perspectives et les possibilités russes d’exporta-tion de son pétrole s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie réaliste et somme touteflexible, soumise à l’évolution conjoncturelle des forces en présence, au contextegéopolitique ainsi qu’à la configuration géostratégique des alliances mises en œuvrepour faciliter l’écoulement des matières premières.

Perspectives de désenclavement

Le désenclavement de l’aire caucasienne s’avère complexe car il est lié àl’écheveau géopolitique régional dont les enjeux ont une portée mondiale propreaux intérêts pétroliers et aux aspirations géoéconomiques russo-américaines. Ledéveloppement de stratégies concurrentielles est associé au déploiement de bases etde points d’appui militaires à proximité de ces zones d’exploitation. Le pétrole russede la Caspienne constitue une alternative à la production arabe du Moyen-Orientqui représente les deux tiers des réserves mondiales. L’instabilité pérenne de l’airemoyen-orientale entraîne la réorientation des politiques occidentales en faveur dupétrole russe et des gisements pétrolifères de son territoire. Selon les estimations,l’arc fertile du Caucase et de la Caspienne disposerait de l’ordre d’un dixième desréserves connues actuelles. Quoique cette région soit structurellement incertaine surle plan notamment géopolitique, les États qui la composent sont désormais indé-pendants et bénéficient d’une souveraineté grandissante, si bien que la Russie nepeut nullement y imposer une politique autoritaire calquée sur celle de l’Unionsoviétique. Le gouvernement russe doit en cela définir ses propres artères d’écoule-ment, afin d’exporter ses hydrocarbures de manière rentable et compétitive.

À l’échelle régionale, quatre voies d’acheminement sont aujourd’hui possibles pour évacuer le pétrole caucasien :

• La route orientale, qui suppose la participation de la Turquie et ouvre l’accès à la Méditerranée orientale.

• L’artère septentrionale, dirigée exclusivement vers la Russie.

• La voie occidentale, orientée vers la Chine.

• La route méridionale, qui offre le choix entre l’Iran – avec la possibilitéd’accéder à la mer d’Oman et à l’océan Indien – et un corridor tripartite limi-trophe, composé du Turkménistan, de l’Afghanistan et du Pakistan.

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La nouvelle stratégie russe est soumise à la concomitance de certainescontraintes économiques et financières, ainsi qu’au maintien d’une instabilitérégionale sous-jacente. Les aspirations « néo-impérialistes » de la Russie à l’égarddes zones limitrophes de son territoire sont influencées, de manière implicite ouconsentie, par l’ancienne stratégie de contrôle hégémonique de l’Union soviétique.Les États qui composent la CEI entretiennent des rapports somme toute instableset ambigus avec la puissance tutélaire russe, parce qu’assimilés à une sphère d’influence subissant les tentatives de domination latentes de Moscou. Entrephases centrifuges et centripètes, les pays de la CEI semblent s’accommoder à lafois d’un rapprochement avec le centre d’influence russe et la périphérie occiden-tale – Union européenne, Otan et États-Unis en particulier. La Russie maintientson rayonnement politique, économique, militaire et culturel sur cet agglomératethnique depuis la création de la CEI en 1991. Afin de renforcer sa position, accé-der aux marchés occidentaux et optimiser les retombées économiques issues desréserves pétrolières nationales, le gouvernement russe privilégie les zones maritimeset terrestres situées au Sud de son territoire, tout en considérant l’importance de parvenir à un équilibre pacifique avec cette périphérie, dont l’émancipationrécente focalise l’intérêt et accentue la concurrence des États-Unis.

La politique énergétique de la Russie s’inscrit dans le cadre d’une géostratégie,pour laquelle les matières premières de même que les territoires charnières nécessairesà l’exportation des ressources énergétiques sont des vecteurs de puissance primor-diaux. Or, la stratégie de contrôle et d’influence russe semble menacée par l’ingéren ceaméricaine, notamment dans les régions du Caucase et de la Caspienne, ainsi que parle développement de groupuscules terroristes dans les Républiques de Tchétchénie,d’Ingouchie et du Daghestan, qui appartiennent à la Fédération de Russie. La conju-gaison de facteurs de déstabilisation exogènes – la stratégie contradictoire des États-Unis – et endogènes – l’opposition virulente de certaines minorités à l’encontre dupouvoir central russe – constituent les principales menaces au rayonnement géopoli-tique de la Russie et à la réalisation de sa stratégie énergétique.

Les hydrocarbures des aires caucasienne et caspienne assurent une positiongéopolitique dominante à la Russie dans son environnement proche. Les retombéeséconomiques produites par ces ressources énergétiques encouragent la mise enœuvre de nombreux projets d’acheminement, qui ne sont néanmoins pour la plu-part que de simples protocoles d’intention. En dépit de ses réserves pétrolières etgazières, Moscou subit, il est vrai, les contrecoups d’une récession économiquedurable, ainsi que l’enlisement graduel du conflit tchétchène. La constructiond’oléoducs exige des financements substantiels, qui contraignent les autorités russesà s’associer à des partenaires étrangers, en particulier occidentaux. Parce qu’elle est tributaire de la dynamique concurrentielle inhérente à la mondialisation et qu’elle ne peut nullement écarter la prééminence géopolitique, géostratégique et

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Éléments de bibliographie

Fotini Katy Mirante-Psaltakis : « La couverture stratégique des États-Unis au Moyen-Orient et en Asie centrale »(Tribune n° 379) in Revue Défense Nationale, Paris ; 16 mai 2013 (www.defnat.com).Fotini Katy Mirante-Psaltakis : « Le déploiement militaire des États-Unis à la périphérie du territoire Est-méditerranéen »(Tribune n° 375) in Revue Défense Nationale, Paris, 10 mai 2013.Fotini Katy Mirante-Psaltakis : « La projection des forces américaines depuis la Méditerranée orientale » in Revue Défense Nationale n° 760, Paris, mai 2013.Fotini Katy Mirante-Psaltakis : « Les bases militaires des États-Unis et de l’Otan en Grèce. Équilibres géostratégiques,dynamiques sécuritaires et luttes d’influence en Méditerranée orientale depuis la guerre froide. 1947-2007 » (thèse de doctorat) ; Inalco, décembre 2011 ; 624 pages.Hélène Carrère d’Encausse : La Russie entre deux mondes ; Paris, Fayard, 2010 ; 323 pages.Marlène Laruelle : « Asie centrale : le retour de la Russie » in Politique internationale n° 115 ; printemps 2007.Quadrennial Defense Review Report ; United States Department of Defense, 6 février 2006 ; 92 pages.Isabelle Facon : « La politique maritime de la Russie » in Notes de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS),30 novembre 2005 ; 11 pages.Ludovic Mons : Les enjeux de l’énergie : pétrole, nucléaire, et après ? (Petite encyclopédie) ; Paris, Larousse, 2005 ;128 pages.Florence Mardirossian : « Caucase, une géopolitique tourmentée » in Diplomatie : affaires stratégiques et cultures internationales n° 13, mars-avril 2005 ; p. 79-86.Isabelle Facon : « Les enjeux de sécurité en Asie centrale : la politique de la Russie » in Annuaire français des relationsinternationales (Afri) ; Bruylant, 2004 ; p. 653-666.« La Russie » in Diplomatie n° 7 ; février-mars 2004 ; p. 16-43.« Le pétrole : ordre ou désordre mondial » in Questions internationales n° 2 ; La Documentation française, juillet-août 2003 ; p. 4-75.Gérard Chaliand : Atlas du nouvel ordre mondial ; Paris, Robert Laffont, 2003 ; 129 pages.Bernard Duterme et al. : Économie et géopolitique du pétrole – Points de vue du Sud ; Paris, L’Harmattan, 2003 ;188 pages.Aymeric Chauprade : Géopolitique. Constantes et changements dans l’histoire ; Paris, Ellipses, 2003 ; 960 pages.Evangélos Chorafas (dir.) : La géopolitique de l’Eurasie dans le nouveau système mondial ; Athènes, Epyetha, Tome I,2000 ; 157 pages.Nicolaï Kovalsky : « Security Considerations in the Mediterranean and the Middle-East: a Russian Perspective » in ELIAMEP, 1998.Thanos Dokos : « Security Problems in the Mediterranean » in ELIAMEP ; 1997 ; 12 pages.Anne de Tinguy : « Les nouveaux États indépendants et la Caspienne : l’apprentissage d’une nouvelle vie interna-tionale », in Cahiers d’études sur la Méditerranée et le monde turco-iranien (Cemoti) n° 23, janvier-juin 1997.Tania Sollogoub et Michel Kahla : « La mer Noire : enjeux, désunions et ententes » in Problèmes économiquesn° 2 435, 30 août 1995, p. 22-24.Yves Lacoste : Dictionnaire de géopolitique (2E édition) ; Paris, Flammarion, 1995 ; 1 728 pages.André Vigarié : La mer et la géostratégie des Nations ; Paris, Économica / ISC, 1995 ; page 89.Gérard Chaliand et al. : Atlas stratégique, Géopolitique des nouveaux rapports de force dans le monde ; Paris, Complexe,1994 ; 284 pages.Yves Lacoste : Dictionnaire géopolitique des États ; Paris, Flammarion, 1994 ; 674 pages.« Zone de coopération économique en mer Noire », Conférence de l’Académie diplomatique internationale, 25 septembre 1991.Pierre Gallois : Géopolitique. Les voies de la puissance ; Paris, Plon-FEDN, 1990 ; 404 pages.

géoéconomique des États-Unis, la Russie doit aujourd’hui poursuivre son ouverturevers l’Occident pour tenter de maintenir un rayonnement régional en adéquationavec les visées somme toute ambitieuses de sa stratégie énergétique.