e partie : La ville, lieu de tous les possibles

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4 e partie : La ville, lieu de tous les possibles ? Chapitre VI : New York, entre rêve et réalité Pb : Comment les artistes expriment la fascination et parfois le malaise engendrés par New York, ville de cinéma et d’art par excellence ? Séance 1 : Une ville debout Objectif : saisir les premières impressions produites par la ville à travers le point de vue d’un narrateur-personnage. Questions sur le texte : 1. Quels mots et expressions montrent la surprise de Bardamu et de ses camarades dans le premier paragraphe ? Les mots « surprise », « tellement étonnant », « refusâmes d'y croire » montrent bien que Bardamu et ses camarades sont surpris par ce qu'ils découvrent. 2. Pourquoi ont-ils cette réaction ? Ils réagissent ainsi car cette ville a une apparence différente de celles qu'ils connaissent : « Ça fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur » (ligne 10). 3. Montrez, grâce à un relevé précis, que New York s’oppose visuellement aux villes qu’ils connaissent. Contrairement aux villes qu'ils connaissent, New York est « debout », « absolument droite », « raide à faire peur ». C'est une « muraille ». 4. Bardamu croit-il au mythe du « self-made-man » (cherchez sur internet la signification de cette expression fameuse) ? « Y a bien des gens qui sont débarqués de cette façon-là et qui après ça on fait des fortunes. C'est pas sûr, ça se raconte seulement. » La première phrase de cette citation propose une définition de la notion de « self-made man » tandis que la deuxième partie nous laisse penser que Bardamu est perplexe et ne semble guère y croire. New York n'a selon lui pas grand chose à lui offrir. La suite

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4 e partie : La ville, lieu de tous les possibles ?

Chapitre VI : New York, entre rêve et réalité

Pb : Comment les artistes expriment la fascination et parfois le malaise engendrés par New York,ville de cinéma et d’art par excellence ?

Séance 1 : Une ville debout

Objectif : saisir les premières impressions produites par la ville à travers le point de vue d’un

narrateur-personnage.

Questions sur le texte :

1. Quels mots et expressions montrent la surprise de Bardamu et de ses camarades dans

le premier paragraphe ?

Les mots « surprise », « tellement étonnant », « refusâmes d'y croire » montrent bien que Bardamu

et ses camarades sont surpris par ce qu'ils découvrent.

2. Pourquoi ont-ils cette réaction ?

Ils réagissent ainsi car cette ville a une apparence différente de celles qu'ils connaissent : « Ça fait

drôle forcément, une ville bâtie en raideur » (ligne 10).

3. Montrez, grâce à un relevé précis, que New York s’oppose visuellement aux villes

qu’ils connaissent.

Contrairement aux villes qu'ils connaissent, New York est « debout », « absolument droite », « raide

à faire peur ». C'est une « muraille ».

4. Bardamu croit-il au mythe du « self-made-man » (cherchez sur internet la signification

de cette expression fameuse) ?

« Y a bien des gens qui sont débarqués de cette façon-là et qui après ça on fait des fortunes. C'est

pas sûr, ça se raconte seulement. » La première phrase de cette citation propose une définition de la

notion de « self-made man » tandis que la deuxième partie nous laisse penser que Bardamu est

perplexe et ne semble guère y croire. New York n'a selon lui pas grand chose à lui offrir. La suite

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du roman le montre d'ailleurs puisque Bardamu va finalement choisir de ne pas débarquer à New

York.

Oeuvre-écho : sculpture d’Arman, Manhattan, accumulation de limes, 1963

Observez la construction de cette œuvre et identifiez les liens entre elle et le texte que vous venez

d’étudier. (3 remarques attendues : aidez-vous de la disposition des limes, de la matière utilisée et

retrouvez une expression du texte qui correspond à cette oeuvre)

Les limes sont disposées verticalement, rappelant la « raideur » de la ville. La matière

principalement utilisée est le métal, qui intervient massivement dans la construction des immeubles.

Enfin, on peut rapprocher cette œuvre de la phrase suivante : « elle était debout leur ville,

absolument droite » ou bien de l'expression « cette muraille ».

Prolongement : Ellis Island, première destination des migrants

Regardez l’extrait de film suivant, tiré du Parrain II, de F. F. Coppola (un classique du cinéma!). Le

réalisateur montre l’arrivée à New York du personnage principal qui n’est alors qu’un jeune garçon

ayant émigré d’Italie.

https://youtu.be/2_bPtC_KyMQ

- quel célèbre monument new yorkais est observé par les personnages, en particulier le

garçon à la fin de la scène? Il s'agit de la Statue de la Liberté.

- comment pouvez-vous justifier ce choix de la part du réalisateur ? Le petit garçon regarde

ce monument de manière symbolique ; il rêve à sa propre liberté d'aller et venir un jour au cœur de

la ville.

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Séance 2 : Une ville en clair-obscur

Objectifs : percevoir une ambiance à travers une description ; établir des liens entre littérature et

peinture.

QUESTIONS :

1. De quelle manière A. Camus fait-il visiter New-York au lecteur ? Citez un bref passage du

texte qui le prouve.

Camus nous fait découvrir la ville par le biais d'un trajet en taxi : « Réfugié dans un taxi ». C'est à

travers son regard que se fait le récit, il s'agit d'un point de vue interne.

2. Relisez les lignes 1 à 6. Quel est le champ lexical dominant ? Relevez-en trois termes.

Quelle image ces mots donnent-ils de la ville ?

Le champ lexical dominant est celui de l'eau : « pluie », « coule » « puits », « eau sans cesse

renaissante »,...sont des termes qui donnent de New York l'image d'une ville très humide, peu

accueillante.

3. Lignes 3-4 se succèdent les termes « réfugié » et « pris au piège ». Expliquez la

contradiction entre les deux.

Le terme « réfugié » indique que Camus se sent protégé de la pluie par le taxi. Mais à l'inverse il se

sent « pris au piège » car il se trouve prisonnier d'un tout petit espace, au milieu de l'immensité de la

ville et de ses imposants bâtiments.

4. Dans le premier paragraphe, à quoi sont comparés les gratte-ciel ? Quel est l'effet produit ?

Il sont comparés à de « gigantesques sépulcres d’une ville de morts ». Cela produit un effet négatif

quant au regard porté sur la ville, qui est ici associée à la mort, comparée à une sorte de cimetière

géant.

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5. En comparant le début et la fin de la phrase en gras, expliquez ce que cherche à montrer

l'auteur.

L'auteur oppose le GN « huit millions » au mot « solitude ». Il cherche à mettre en avant que la ville

plonge les individus dans l'anonymat et la solitude. Chacun y serait livré à lui-même.

6. D'après une métaphore que vous relèverez, en quoi New York se transforme la nuit ?

La ville se transforme la nuit en « un prodigieux bûcher » : en effet, les lumières s'allument par

millions et donnent l'image d'un gigantesque incendie. Là encore, Camus emploie une image assez

péjorative pour désigner les illuminations de la ville.

7. Question de synthèse : d'après votre lecture, quelle ambiance la ville de New York crée-t-

elle selon l'auteur ?

D'après Camus, New York est une ville qui crée un sentiment de malaise. L'humidité crée une

atmosphère pesante. Les immenses bâtiments de béton sont étouffants. L'individu semble y

errer sans repères, plongé dans la solitude. La ville elle-même semble plus morte que vivante.

C'est donc un regard assez négatif sur la ville qui est proposé ici.

LECTURE D'IMAGE :

Visionnez à partir du lien suivant une petite vidéo explicative au sujet de l’oeuvre d’E. Hopper,représentée ci-après :https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/video-quatre-toiles-d-edward-hopper-expliquees-en-deux-minutes_151027.html

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1. Cette œuvre s'intitule Nighthawks, ce qui peut être traduit par « oiseaux de nuit » ou

« rôdeurs de nuit ». Selon vous, pourquoi l'artiste a-t-il ainsi nommé son œuvre ?

Cette peinture met en scène des personnages qui se retrouvent dans l'ambiance nocturne de New

York, alors que tout autour semble éteint, hormis le café ; il doit être très tard. Ainsi les quatre

personnages semblent hors du temps, mystérieux.

2. Dans un paragraphe où vous citerez précisément le texte et ferez référence à des éléments du

tableau, montrez en quoi celui-ci peut faire penser au texte de Camus.

Dans ce paragraphe, il fallait absolument évoquer la notion de solitude. Il était très bien aussi

d'évoquer l'impression d'enfermement : les personnages peuvent en effet nous faire penser à des

poissons dans un aquarium que nous observerions, éclairés par une lumière artificielle.

Edward Hopper, Nighthawks, 1942, huile sur toile, 84.1 x 152.4 cm (The Art Institut of Chicago)