E Book Art de La Voie 1.0

102
Introduction

Transcript of E Book Art de La Voie 1.0

Page 1: E Book Art de La Voie 1.0

1

Introduction

TTHHIIBBAAUUTT AAnnttooiinnee

v1 .0

Page 2: E Book Art de La Voie 1.0

Avant tout L’art de la voie est un magazine gratuit ayant pour but de diffuserl’histoire et la culture des arts martiaux et ce de manière non lucrative. Face à undéveloppement sportif de plus en plus intense et à l’assimilation de certainespratiques comme le MMA aux arts martiaux tant par le grand public que certainspratiquants, le but de L’art de la voie est de nous rappeler ce que sont les artsmartiaux, quelles sont leurs valeurs et leurs histoires. Le but de cet ouvrage n’estpas de s’ imposer comme une référence absolue et complète, mais plutôtd’apporter des connaissances de base sur un certain nombre de points importantsdu monde des arts martiaux.

Le présent ouvrage est composé d’articles parus ou à paraitre dans les numérosde votre magazine. Bien qu’ils ne soient pas entièrement exhaustifs, ils ont pourbut de permettre à chacun d’en apprendre un peu plus sur le monde des artsmartiaux. Les plus anciens d’entre eux bien souvent incomplets ont étéretravaillés et réorganises pour l’occasion de sorte à être plus juste et permettreune meilleure connaissance des arts présentés. Bien entendu, il se peut, quecertains articles présentent des erreurs mineures pouvant être dues parfois parune faible quantité de ressources, des problèmes de traduction et les nombreuseshistoires et points de vue sur un même point.

Le présent ouvrage ne comprend pas l’ensemble des articles diffusés dans l’artde la voie mais sera complété en temps voulu.

Je vous souhaite une bonne lecture à tous.

Avant-propos

2

Page 3: E Book Art de La Voie 1.0

Introduction

Que sont les arts martiaux?

Ce livre est entièrement consacré aux arts martiaux, cependant, avant de parler d’artsmartiaux, il me semble bon de définir, ou plutôt d’essayer de définir ce que sont les artsmartiaux. Si une telle définition peut sembler simple au premier abord, on remarque bienvite que ces derniers sont désignés par une multitude de termes si bien que le pratiquant esttoujours amené à se poser la question de ce qu’est réellement sa pratique.

Tentative de définition des arts martiaux

Analyse terminologiqueLe terme "art martial" est composé de 2parties: art et martial. Il conviendra doncd'examiner chacune d'elle avant d'examinerleur interaction.

Une chose martialeDire qu'un art martial est une chose martialeapparaît souvent comme futile. Cependantcela nous amène à nous demander ce qui estmartial. Le terme martial, fait appel à Mars,dieu Romain de la guerre, et évoque parconséquent toutes formes d'opposition, deconflits entre deux volontés, deux personnesphysiques ou morales, deux points de vue.. .Cependant, quand on parle d'arts martiaux,nous n' envisageons en général l'art enquestion que par son aspect premier et leplus visible qui est l'opposition entre deuxpersonnes de manière physique. Larestriction va même souvent jusqu'à selimiter aux arts martiaux d'Extrême Orient.Cependant si l'on applique le sens premierdu terme martial, et si l'on prend en compteuniquement l'aspect martial, l'art martialpourrait prendre son origine dans toutesformes de conflits.

Ainsi ne pourrait-on pas se demander si unavocat ou un joueur d'échec de haut niveausont des artistes martiaux eux aussi?Chacune de ces personnes va en effetcombattre un adversaire avec des arts maisau lieu d'utiliser la force physique, ilsutiliseront leur pensée, leur connaissance, la

loi. . .

Un exemple de cette vision est le shogi,cette forme d'échecs japonais est considéréedu moins dans son pays d'origine comme unart martial à part entière. Il existe à ce titredes dojos de shogi, des liguesprofessionnelles, un protocole, de même ilsuffit de jouer quelques parties avec uneréelle détermination ou de regarder unmatch de haut niveau pour ne plus enremettre en doute l' aspect martial. En effetla tension et l'opposition des volontés sontaisément perceptibles même pour un noninitié.

A l'inverse certains arts martiaux reconnuspeuvent à première vue ne pas avoir d'aspect martial. En effet, quand on regardeles formes du tai chi chuan et notammentcelles de l'école Yang qui sont très lentes, ilest possible de se demander s'il s'agit bel etbien d'un art martial et non d'une simplegymnastique. A ce titre, de nombreuxpratiquants du tai chi chuan ne considèrentpas leur art comme un art martial. Il est, à cetitre, parfois enseigné en tant quegymnastique de santé. Cependant le tai chichuan n'est complet que s’ il est étudié dansson intégralité, ceci comprend donc lesanchu qui est l'expression martiale de l'arten question.

Un art en soiL'aspect plus souvent oublié des arts

3

Page 4: E Book Art de La Voie 1.0

4

Introductionmartiaux est l'aspect artistique de la chose.En effet, si elle est très présente par le biaisde katas ou formes dans les arts d'ExtrêmeOrient, on a beaucoup plus de mal àadmettre que l'art est présent dans leséchecs, ou les techniques martialesoccidentales. En effet, cela résulte d'uneconception particulière de l'art. Onconsidère souvent l'art comme quelquechose d'esthétique, et on a tendance àl'affilier au beau, on comprend alorsaisément que la boxe n'ayant pas un aspectdes plus esthétiques, n'apparaisse pascomme un art.

L'aspect artistique ne doit donc pas êtreperçu comme un aspect esthétique, mais êtrecompris comme une forme d'expression dela personnalité du pratiquant. Ce dernierdoit, en effet, par le biais de l'art expriméqui il est et ce qu'il pense. L'art martial nedoit donc pas être trop restreint, car pourêtre considéré en tant que tel, il doit laisserau pratiquant sa propre liberté. Les bases del'art, katas et règles ne doivent être là quepour encadrer l'élève et lui permettred'acquérir une base.

De cette base l'élève doit trouver sa proprevoie qui s'adapte le plus à sa morphologie,sa personnalité, son état émotionnel. . . Lemeilleur exemple est certainement celui duwushu chinois où l'élève est amené à créerses propres figures, les figures "taos" n'étantlà que pour lui donner une base.De même, chaque pratiquant d'échec aura sastratégie propre, qu'il adaptera en fonctionde son adversaire mais il exprimera son art àsa manière en privilégiant l'agressivité ou aucontraire la défense, la vitesse ou lapuissance.

Du combat à l'art, de l'art au combatL'art martial est donc une discipline baséesur ces deux principes et le pratiquant nedoit pas en délaisser l' une au prix de l'autre.C'est ainsi que l'on distingue les sports decombat et les arts martiaux. Les artsmartiaux sont donc une forme de combat,c'est à dire basés sur l'opposition, qu'elle

soit physique comme c'est le cas dans bonnombre de disciplines reconnues, oumentale, mais amenant le pratiquant às'exprimer par lui-même et à s'adapter.Même si les arts martiaux ont pour origineun simple moyen de se défendre, ils ontévolué pour devenir un moyen d'expressiondu pratiquant, de son identité, sa pensée, sonétat émotionnel. . .

Il en découle alors que la pratique d'un artmartial n'amène pas uniquement lepratiquant à devenir plus fort, à savoir sedéfendre mais à partir à la découverte delui-même, de ses limites et à effectuer unecertaine introspection de sa personne. Ainsipar la pratique d'un art martial, le pratiquantse découvre lui-même, les katas et assimilésn'étant que des outils amenant à cettedécouverte.

On déduit, de plus, que les arts martiaux nese limitent pas à des combats physiques ouviolents mais peuvent prendre pied danstoute opposition amenant les opposants à sebattre tout en affirmant leur personnalité.On distinguera alors à ce stade les artsmartiaux physiques ( qui se basent sur lecorps) et les arts martiaux mentaux ( qui sebasent sur l'opposition par la pensée). Par lasuite, le terme art martial ne sera par défaututilisé que pour les arts martiaux physiques.Cependant les arts martiaux ne sedéfinissent pas que par l'analyse des termesqui le composent, mais aussi par leur but etleurs apports aux pratiquants.

Cette définition est cependant tronquée d’uncertain point de vue car le terme art martialn’est pas une transcription exacte des termesbudo et wushu ou des autres termesassimilés. Ces termes désignent souvent lefait d’arrêter la lance. Cependant bien quel’angle utilisé ne soit pas exact, l’apport decette première définition n’en est pas moinsvraie quant à son contenu.

Page 5: E Book Art de La Voie 1.0

5

IntroductionLa définition par le butLes arts martiaux apportent bon nombre dechoses à leur pratiquant qui sont communesà tous les arts martiaux et ont tous un butcommun. On distingue les apports et butspremiers qui sont des apports visibles detous, et les apports et but seconds qui sontplus occultes et nécessitent un plus grandinvestissement et une plus grandeintrospection de la part du pratiquant.

La préservation du corpsLa préservation du corps est le premier et leplus visible des apports des arts martiaux.Même si cela peut paraître paradoxal vis-à-vis des nombreuses blessures issues del’entraînement, la préservation du corps dupratiquant ets le premier but des artsmartiaux quel qu'il soit. La pratique martialepermet en effet au pratiquant d'intégrer unmoyen de se défendre et de développer soncorps.

1 ) Une façon de se défendreL'apprentissage de l'auto-défense estl'origine même des arts martiaux. En effet,de tous temps, les hommes ont cherché àsurvivre et à se défendre contrel'environnement. Ainsi, ils ont peu à peudéveloppé des techniques qu'ils ontpeaufinées, enseignées, exportées,adaptées. . . Ils ont créé des lieuxd'enseignement qui devinrent les premièresécoles d'arts martiaux, mais les artsmartiaux gardèrent cet aspect combatif. Ceécoles ont pour but premier d'apprendre àl'élève à se défendre lors d'une agression età protéger sa vie ou celle des autres en usantde son corps comme d'une arme et ensachant s'adapter à la situation. L'un des artsmartiaux les plus reconnu à cet effet est le"krav maga" qui mise sur la survie avanttout, et se préoccupe peu du sort del'adversaire.

Certains arts martiaux ont cependant perdude cette nature première pour adopter unevaleur plus philosophique comme c'est lecas du Kyudo et de certaines pratiques dutai chi chuan notamment le style yang dont

l'aspect martial et parfois éludé par certainsprofesseurs. Cependant l'aspect martial estvite retrouvé par les pratiquants quisouhaitent le retrouver.

2) Développement du corpsLa pratique d'un art martial amène lepratiquant à renforcer son corps. Les artsmartiaux bénéficient des nombreux bienfaitsissus de pratiques sportives mais aussi debienfaits supplémentaires. Tout d'abord d'unpoint de vue musculaire, l'art martial permetune musculation de la grande majorité ducorps. De plus il permet de développer lasouplesse de ce dernier par l'exécution detechniques martiales.

C'est surtout le cas des arts martiauxasiatiques. La pratique martiale développeaussi les réflexes des pratiquants et laprécision de leurs mouvements du fait deslongues heures de pratique à répéterinlassablement les mêmes mouvements. Ondit souvent que ''c'est le corps qui doit agirde lui-même''.

Les arts martiaux permettent, de plus, unrenforcement du corps par ces composants.En effet, dû aux nombreux coups ou chutesde certains arts martiaux, les os, les muscleset les organes du pratiquant deviennent plussolides et moins sensibles à la douleur.

Ainsi, on note que les pratiquants du "wingtsun" possèdent des avant-brasparticulièrement solides. Ceci explique lacapacité de certaines personnes à briser desmatériaux très durs avec leur corps, même sidans certains cas, cette raison ne semble passuffisante.

Les apports morauxCe dernier aspect nécessite une plus grandeimplication du pratiquant dans l'art. Les artsmartiaux permettent aux élèves d'apprendreun certain nombre de valeurs et pour ceuxqui le cherchent de comprendre le sens leplus profond des arts martiaux.

Page 6: E Book Art de La Voie 1.0

6

Introduction1 ) Les valeurs des arts martiaux

L’art, même s'il n’est pas pratiqué à hautniveau, introduit dans le pratiquant uncertain nombre de valeurs quitranscenderont le plus souvent le simplecadre de la pratique martiale.Tout d’abord, il enseigne la discipline, lapersévérance et le courage, qui sont la basede tout apprentissage basé sur le corps. Maisl’art martial en tant que disciplinepersonnelle amène beaucoup plus lepratiquant à se forger lui-même et à accepterou non ces valeurs.

En effet, le plus souvent les élèves ne sontcontraints qu'à un minimum de discipline,cependant on note que cette valeur estnécessaire à une évolution rapide au sein dela branche choisie quelle qu’elle soit. Unepratique régulière et sérieuse donne souventdes résultats très probants même pour lespersonnes en difficulté.

Une autre variante qui amène à l’aspectdisciplinaire de l’art martial est le salut et lerespect des protocoles qui sont uneconstante des arts martiaux, présents à plusou moins grande échelle, et qui obligent lepratiquant à observer certains rites.

L’art martial amène aussi le sens del’honneur et du respect de l’autre. Ces deuxvaleurs sont des piliers de l’enseignementintrinsèque des arts martiaux.

On constate très souvent, que même si lesmaîtres n’utilisent rarement voir jamais lemot honneur, ce dernier est affilié de natureaux arts martiaux, et nombre de pratiquantss'en soucient. Il en va de même pour lerespect. Il se matérialise par le salut dupartenaire, par certaines attaques interditeset par un souci de l’état de ce dernier. Demême on peut noter que dans l’ image que sefont les personnes externes aux milieux desarts martiaux, ces derniers voient les artsmartiaux (et en particuliers les arts martiauxjaponais) comme empreints de respect etd’honneur. De même des termes commedojo ou budo font appel à une image austère

des arts.

2) Une école de paixC’est sûrement un des points les plusparadoxaux des arts martiaux pour les non-initiés.

Les arts martiaux qui ont pour basel’opposition et la volonté de se défendre, ontle plus souvent, au cours de leur évolution,évolués en écoles de paix, et ont tendance àpacifier les pratiquants.

Par des exercices constants basés surl’opposition, les pratiquants comprennent aufur et à mesure que leur intérêt ne résiderapour ainsi dire jamais dans l’opposition àl’adversaire et dans l’usage de la violence.Cette solution devient dès lors un dernierrecours pour les pratiquants, qu’ il n’utiliseraque pour se défendre ou protéger une autrepersonne.

Cet aspect est très présent notamment dansl’évolution terminologique des arts martiauxjaponais par exemple en passant des termesjutsu à do. En effet là où les jutsu sont destechniques beaucoup plus guerrières ayantpour but de tuer l’adversaire ; les do se sontdirigés vers des buts plus philosophiques etconstructifs sans pour autant négligerentièrement l’efficacité.

Cependant certains arts martiaux ontsouffert de cette évolution tant et si bien queleur essence même en a été perdue. A cetitre l’exemple le plus flagrant est le kendo.Si à l’origine le kenjutsu était la techniquedu sabre qui était utilisée dans le but de tuerl’adversaire en frappant les points faibles del’armure, le kendo, lui frappe les partiesfortes de l’armure et ne pourrait pas, dumoins tel qu’il est pratiqué de la manière laplus courante, amener à la mort de l’un desadversaires. Ceci est dû à l’origine du kendoet à l’évolution de cette discipline. Le kendoprend ses origines avec l’unification dujapon en 1603 par Ieyasu Tokugawa. Unefois accédé au poste de shogun et pouréviter une nouvelle ère de guerre civile, il

Page 7: E Book Art de La Voie 1.0

7

Introductionlui fallut trouver un moyen de canaliser lacaste guerrière. C’est dans ce contextequ’émergeât peu à peu le kendo.

En effet à l’ inverse des techniques dekenjutsu il permettait des combats pratiquésavec plus de sécurité entre les pratiquants,mais aussi de canaliser l’agressivité dessamouraïs. Ainsi peu à peu les techniquestraditionnelles se perdirent pour une partiesignificative de la caste guerrière, si bienqu’aujourd’hui à part dans quelques raresécoles comme la katori shinto ryu, lekenjutsu a pour ainsi dire disparu. Cettehistoire est la marque d’un excès depacification d’un art martial. Cependant laplupart des arts martiaux ont réussi à garderleur esprit martial tout en s’orientant vers un

aspect plus philosophique. C’est dans lacompréhension de ce paradoxe que résidel’essence même des arts martiaux. Un autrefait intéressant à noter est que la plupart des"katas" et "tao", même des arts martiauxdurs comme le karaté commencent par unetechnique défensive.

Les arts martiaux apparaissent donc commeun art de combat, porteur de valeurcherchant à développer l’ individu nonseulement sur l’aspect physique mais aussimoral.

Arts martiaux, sports de combat et méthodesde self-défenseBien que définir les arts martiaux soit

difficile voire impossible tant il existe depoints de vue différents sur la chose, lagrande majorité des pratiquants sontd’accord sur le point qu’il faille distinguerles arts martiaux des sports de combats. Deplus, il existe, de mon point de vue unedifférence fondamentale entre arts martiauxet self defense.

Comme je l'ai dit précédemment, les artsmartiaux possèdent d' après moi, deuxgrands objectifs : l’apprentissage detechniques pour se défendre et laconstruction de l'individu autour de valeursmorales. A l'inverse, la self-défense sera,elle, purement orientée vers les techniquesde combat même s'il y a un fond moral plusou moins voulu, son objectif premier estl'efficacité technique. On pourra ainsiprendre pour exemple les pratiques commele Krav-Maga, ainsi qu'un grand nombre depratiques de self-défense prenant pour basedes techniques issues de divers artsmartiaux. Les sports de combats, eux, ontune visée sportive, il y a une recherched'efficacité mais dans un cadre plus limitéque celle de la self-défense, et le but est

alors de vaincre l'adversaire dans un ring, ouassimilé. Le but, est, dans ce dernier cas, lacompétition, prouver que l'on est lemeilleur, c'est par exemple le cas despratiques du judo sportif et du karaté sportif,mais aussi des méthodes telles que la MMAou l'UFC. Bien entendu ces définitions sonttrès grossières.

Prenons un exemple pour illustrer ceçi.Prenons l'exemple du Japon. On peut direque les arts martiaux, dans le sens où je lesai décrits, n'ont commencé à exister qu'après l'unification du pays. En effet, suite àl'unification par Tokugawa en 1603 etl'avènement de l'ère Edo, il a fallu pacifierla classe dirigeante. Avant cette époque depaix, les techniques martiales n'était que destechniques martiales, elles servaientprincipalement -voir uniquement- à sedéfendre sur le champ de bataille. Leursobjectifs premiers était de tuer l'adversaireet il n'y avait alors pas de valeur sous-jacente ; le code du bushido n'était pas aussidéveloppé que durant la période Edo, etl'influence du zen n'avait pas encore percéréellement . On pourrait alors qualifier lestechniques de cette époque non pas d'arts

Page 8: E Book Art de La Voie 1.0

8

Introductionmartiaux mais de self-défense (uneexception pourrait être les arts shinobis quieux donnaient déjà un réel mode de vie).Cependant avec la pax Tokugawa, lestechniques de combat guerrier devinrent peuà peu plus subtiles et au-delà de la simpleefficacité martiale, il y avait une réellerecherche philosophique. Ceci est du, entreautre, à l'influence du zen. On pourrait alorsdire que les techniques de combattraditionnelles ont évolué peu à peu en artsmartiaux par l'intégration de valeursmorales et d'un but que l'on pourraitqualifier de plus grands (la formation del'individu). On peut d'ailleurs ajouter quec'est réellement durant la période Edo ques'est réellement développé le bushidonotamment avec la rédaction de l'Hagakure.

De plus durant la période Edo, denombreuses écoles traditionnelles ont ellesmême évolué en intégrant des préceptesbouddhistes et shintoïstes. Ainsi même laTenshin Shoden Katory Shinto Ryureconnue comme l'école traditionnelle parexcellence, pratique un art martial car elle aintégré des concepts moraux.

Sur ce point j 'aimerais préciser que si lesarts martiaux ont pour but de construire lesindividus sur une base morale, je ne dis enaucun cas que cette base doit être une basetotalement humaniste. Par exemple les artsenseignés à cette époque, s'ils participaient àla formation des individus, leur inculpaitcomme « morale » une soumission absolueà leur seigneurs même face à la mort. Cecifut par la suite le cas lors de la SecondeGuerre Mondiale durant laquelle les artsmartiaux furent fortement utilisés commemoyen de propagande pour le régimeimpérialiste. Même le grand MoriheiUeshiba, fondateur de l'aïkido, grandpacifiste et humaniste avait la volonté decréer un art « japonais ». On peut donc ainsien conclure que si les arts martiaux dansl'exemple du Japon furent porteurs de valeurdès l'ère Edo, ils ne furent pas tout de suitetels qu'on les connaît. Sur ce point onpourrait dire que les arts martiaux seraient

des disciplines plutôt modernes.

J'aimerais ajouter, que de mon point de vuela différence entre art martial, self-défenseet sport de combat, si elle dépend de la''matière'' étudiée dépend énormément del'étudiant. Prenons l'exemple du karaté.Dans une même école avec une même basele pratiquant pourra pratiquer soit un artmartial, soit un sport de combat soit de laself-défense. Je m'explique, si le pratiquantpratique en cherchant à devenir le meilleur,à devenir un champion, à gagner, faire destournois. . . on pourra alors dire qu'il pratiqueun sport de combat car tout sonentraînement sera principalement orientédans cette optique. Cependant destechniques efficaces en compétition ne leseront pas forcément dans la rue où lesagressions seront rarement en 1 contre 1 et àarmes égales. De même, la compétitionreste loin de la recherche philosophique, del'introspection et de la recherche de la paixintérieure. En effet les arts martiaux aurontplutôt tendance à avoir une visée plutôthumaniste, plutôt qu'une recherche dedomination. A l'inverse si ce mêmepratiquant pratique dans le but d'obtenir unegrande efficacité en combat réel, il necherchera pas forcément à combattred'autres adversaires dans des tournois, etn'aura pas pour objectif premier les apportsphilosophiques. On dira alors qu'ilpratiquera de la self-défense. Enfin si unpratiquant pratique le karaté dans l'optiqued'une construction personnelle et dans uneréelle recherche des valeurs de ce dernier,on dira qu'il pratique un art martial.

J'aimerais enfin terminer en revenant sur unpoint, c'est que de mon point de vue aucunart martial n'est né en tant qu' art martial. Ils'agirait plutôt d'une forme d'évolution. Si àl'origine on ne trouve que des techniques dedéfense, ces dernières ont parfois la chanced'évoluer en quelque chose de plus grand enincorporant des préceptes moraux etphilosophiques et en dépassant leur objectifinitial, ce qui ne veut pas dire que les arts

Page 9: E Book Art de La Voie 1.0

9

Introductionmartiaux sont supérieurs, ou inférieurs à laself-défense, ce sont juste deux visionsdifférentes des choses.

Page 10: E Book Art de La Voie 1.0

1 0

IntroductionBrève histoire des arts

martiaux :La plupart des arts martiaux ont un fondateur légendaire. Pour certains c’est un généralillustre, pour d’autres un moine vivant reclu dans les montagnes, certains autres seraientd’essence divine, mais il existe une grande légende des arts martiaux dans laquelle se mêlele mythe et des faits historiques. Cette légende prend racine dans l’ Inde du VIème siècle etdans les enseignements du fondateur du bouddhisme chan à un temple chinois connu detous.

De l’Inde à Shaolin.

L’un des premiers arts martiaux répertoriésemble être le kalaripayit. Il s’agit d’un artmartial d’origine in-dienne se basant surl’observation des animaux comme bonnombre de styles chinois plus tardifs. Laraison de la méconnaissance de cet artmartial est due au fait que ce dernier ne futpas enseigné hors du pays et n’est présentque dans deux ethnies de l’Inde : lesTamouls au sud et les Nayars au nord. Cettedivision dans les cultures a entraîné lacréation de deux styles différents. Au nordon y trouve de nombreux sauts et coups depieds hauts, les blocages, les coups se fontavec les bras presque tendus et les attentesse font dans des positions très ramassées. Lestyle du sud, lui, se caractérise par desmouvements plus circulaires, des coups etblocages avec les mains ouvertes mais brasfléchis et des positions d’attente plus hautes.Ceci est important à savoir car les artsmartiaux de Shaolin, et donc, selon lalégende, l’ensemble des arts martiaux,seraient issus d’un prince indien du nom deBodhidharma, venu enseigner lebouddhisme en Chine.

Selon la légende, Bodhidharma aurait été le3ème fils du roi Sughanda et auraitappartenu à la caste guer-rière. Il se seraitrendu en Chine en 520 et aurait été dans lemonastère de Shaolin pour y enseigner destechniques de méditation et y développa lesbases du bouddhisme chan appelé par lasuite zen au japon. Voulant d’abordrencontrer l’empereur, il fut déçu de cetterencontre et se rendit plus au nord ou il

demanda l’hospitalité des moines du templede Shaolin. Suite à cela, il se rendit dansune grotte où il médita face à un murpendant neuf années durant lesquelles ildécouvrit le bouddhisme zen. Face à lafaiblesse et la fatigue physique des moines,il leur aurait enseigné des exercices ayantplus ou moins un rapport avec les arts mar-tiaux. Un certain nombre de personnespense qu’il s’agirait en fait d’une adaptationdes mouvements du yoga. La légende parlecependant des « 18 mains des Luo Han »comme l’art enseigné par Bodhidharma.Ceci permit aux moines de faire face auxrudesses du climat ainsi que de contrer lesbrigands durant leurs voyages ou leursretraites.

Bodhidharma est reconnu comme le père detous les arts martiaux pour deux raisons. Lapremière prétend que tous les arts martiauxproviennent de Shaolin, cependant celarelève de la légende. La seconde raison estqu’il a introduit une nouvelle vision del’élévation spirituelle basée sur desexercices physiquement éprouvants .

Légende, car on a retrouvé une fresquedatant de 700 ans avant J.C. et sur laquelleon voyait une forme mar-tiale déjà élaboréeà cette époque. De plus, l’Hanseu, unmanuel militaire rédigé entre 39 et 92, traiteen par-tie du soobac qui est un ensemble detechniques de poing.

Page 11: E Book Art de La Voie 1.0

11

IntroductionDiffusion des arts martiaux en Chine

L’importance du temple de Shaolin granditpeu à peu mais ce fut encore selon lalégende, la tentative d’invasion mongole de630 qui marqua l’avènement du temple. Letemple aurait envoyé 5 de ses moines pourcombattre une armée de plus de 500hommes, et les moines auraient balayé cesderniers et sauvé l’empereur Tai Tsung. Parla suite, le temple eu l’autorisation deformer 500 moines guerriers, et larenommée de l’art du combat au bâton deShaolin se diffusa comme une trainée depoudre. On comprend bien vite l’ intérêt quepouvaient avoir les écoles d’arts martiaux àvouloir s’affilier avec le temple de Shaolin.Ainsi, bon nombre d’écoles d’arts martiauxplus tardives font remonter leur origine auShaolin Chuan.

Un des facteurs qui facilita l’ intégration decette légende auprès du public est l’histoiredu temple lui-même. En effet, ce dernieraurait subi 3 destructions durant la dynastieWu, plus une autre par des bandits en 589;il sera par la suite abandonné en 890, puis ànouveau détruit de 960 à 975. Le templeretrouvera par la suite sa grandeur durant ladynastie Ming et sera à nouveau détruit en1641 puis en 1647 et en 1732. Suite à cettedernière destruction, la légende veut que 5moines fugitifs aient pu s’échapper et ainsifavorisèrent la propa-gation de l’art Shaolin.Cependant toutes ces destructions posentproblème car on ne sait pas de quel templeShaolin on parle. En effet, il aurait existé aumoins cinq temples du nom de Shaolin dont

les plus connus sont celui du Heian et celuiappelé Shaolin du sud. Il est certain quedans ces deux temples les arts martiaux au-raient été pratiqués et il semblerait que leBodhidharma aurait été dans le premier deceux-ci.

Un autre problème de cette légende estl’existence d’une autre source pour les artsmartiaux dits internes, qui eux ne se basentpas sur le bouddhisme mais sur le taoïsme.Les monts Wudang sont réputés être leberceau des arts martiaux dits internes. Cesarts sont censés être d’origine taoïstes etcomprennent aussi bien des techniques decombat que des pratiques de santé. Parmieux, on trouve le tai chi chuan, le baguazhang et le xing yi chuan. Si ces arts sont eneffet pratiqués dans le mont Wudang, rienne prouve que ces derniers y soient nés. Ilest intéressant de savoir que le xing yichuan (ou hsing i quan) daterait seloncertaines légendes de l’an 200 c’est-à-direavant l’arrivée du prince Bodhidharma etdonc avant l’expansion de la boxe deShaolin. Une autre légende fait remonter cetart au XIIème siècle et selon cette dernière,le créateur de cet art aurait été Yue Fei,général de la dynastie Song. Il semblecependant que cet art, comme beaucoupd’autres, ne prenne ses racines qu’au coursdu XVIIème siècle.

Vers le reste de l’AsieSi l’on poursuit la légende, tous les artsmartiaux viendraient de Chine et parconséquent de Shaolin. Ceci aurait étéfacilité par l’extension du bouddhisme, lesmoines bouddhistes enseignant les artsmartiaux dans l’ensemble des pays d’Asie.S'il est vrai que le bouddhisme a été unfacteur important du développement des artsmartiaux en Asie, cette affirmation est loin

d’être entièrement exacte.

Un autre facteur important dans ledéveloppement des arts martiaux fut lecommerce. En effet, pour protéger lesconvois du banditisme, les marchandsavaient coutume de louer les services demercenaires. Ces derniers devaient doncavoir une certaine formation aux arts de

Page 12: E Book Art de La Voie 1.0

1 2

Introductioncombat et ceci semble avoir favorisél’évolution de ceux-ci. De plus, il sembleprobable que des marchands se soientinstallés pour un temps dans d’autre pays etce avec leurs familles, serviteurs et gardesdu corps. Ceci semble avoir facilité unéchange culturel et il semble très probableque les arts martiaux aient pu s’exporter decette manière. C’est par exemple le cas dukaraté. Une autre source possible est leclimat de guerre et les nombreuxchangements politiques de l’époque. Eneffet, en raison des guerres, annexions deterritoire ou exils politiques, de nombreuxmaîtres ont dû migrer d’une région à l’autre,voire changer de pays, et ceci semble aussiavoir pu influencer l’évolution des artsmartiaux tout comme l’expansion desméthodes « chinoises ».

Il semble que chaque pays disposait d’un ouplusieurs systèmes de combat plus ou moinscodifiés mais la Chine et la propagation dela culture chinoise en Asie a eu une grandeinfluence dans l’évolution des arts martiaux.

Exemple du JaponSelon une légende persistante, les artsmartiaux japonais n’auraient été influencéspar aucun art non japonais. On dit ainsi quele kenjutsu par exemple n’aurait pas étéinfluencé par les techniques du sabre coréenalors qu’il semble probable que l’évolutiondu sabre japonais ait connu une forteinfluence coréenne notamment vers le tachiet peut-être les évolutions postérieures. Ilsemble que deux grands facteurs aientinfluencé le développement des artsmartiaux japonais, le premier serait l'isolement relatif du Japon sur le plan géo-graphique et le second aurait été l’ influencedes civilisations chinoises et coréennes.

La double influence proviendrait desnombreuses immigrations en provenance dela Chine et de la Corée, et il est alors aisé decomprendre l’ influence des arts martiaux deces deux pays. Il semblerait en fait que s’ ilait existé une ethnie issue des îles du Japoncette dernière fut vite assimilée et/ou

conquise. Ceci entraîna un mélange descultures chinoises et coréennes maisl’ indépendance de l’archipel et sa situationgéographique permirent le développementd’une culture à part, bien distincte de cellesde la Chine et de la Corée. On peut ainsicomprendre qu’il en aille de même pour lesarts martiaux.

Un autre facteur important dans ledéveloppement des arts martiaux au Japonest l’ introduction du boud-dhisme chan quisera nommé bouddhisme zen durant leXIIème siècle. Il semble enfin, seloncertaines sources qu’il n’ait existé que peude techniques de combat à mains nues avantl’ installation du chinois Chuan Yuanbin en1558, ce dernier aurait enseigné un artmartial se basant fortement sur destechniques de lutte et de saisies. Par la suite,ses élèves ouvrirent les premières écoles deju-jutsu. Cela ne veut cependant pas direqu’il n’existait aucune autre forme decombat au poing avant cette époque.

Exemple de la CoréeConcernant les arts martiaux coréens, lalégende voudrait que les arts martiauxfurent importés de la Chine avec lebouddhisme et qu’ils auraient ensuite étéadaptés par le peuple coréen. Cetteinformation semble fausse dans le sens ou lebouddhisme semble avoir été introduit entrele IVème et le VIème siècle selon lesroyaumes. On notera que l’ introduction dubouddhisme semble d’ailleurs s’être faiteavant l’arrivée du Bod-hidharma en Chine.De plus, on retrouve des traces d’une basemartiale en Corée avant l’ère chrétienne.Ce-pendant, si des arts martiaux semblentbien être nés en Corée, la Chine aurait puavoir eu une grande in-fluence sur cesderniers.

Il est à noter que les arts martiaux n’ontcependant pas toujours eu le soutien dupouvoir en place. Ainsi, bien que la périodedes royaumes combattants semble avoir étébénéfique pour leur développement, suite à

Page 13: E Book Art de La Voie 1.0

1 3

Introductionl’unification eu lieu un conflit constant entrelettrés et moushins (guerriers). Ainsi,lorsque les lettrés arrivaient au pouvoir, lesarts guerriers perdaient de leur importance.Cependant quand les moushins étaient aupou-voir, les arts martiaux étaient un moyen

d’asseoir leur supériorité. Ce conflit necessa qu'avec la victoire des lettrés quimarqua une forte dévalorisation des artsmartiaux.

Vers le reste du mondeSi en Asie, l’expansion des arts martiaux sefit par le biais de la culture chinoise, pour lereste du monde c’est dans un premier tempsvia la culture japonaise qu’ils se sontexportés. En effet, les premiers artsmartiaux qui se sont exportés sontprincipalement les arts martiaux « japonais». Ceci s’explique notamment par deuxprincipaux faits. Le premier, est l’effort deJigoro Kano pour rapprocher les disciplinesguerrières et le zen d’origine des sportsoccidentaux, en introduisant la compétition,et il en sera de même pour le karaté plu-sieurs années plus tard. Le second facteur dedispersion des arts martiaux japonais est ladéfaite du Japon lors de la Seconde GuerreMondiale. En effet, suite à cette dernière,les soldats rentrant en Amérique etl’occupation du Japon par les américains

permit une exportation de la culturejaponaise et donc des arts martiaux versl’occident.

L’ouverture des arts martiaux chinois est,elle, beaucoup plus tardive. On peutlégitimement penser que c’est par le biaisdu cinéma et notamment de l’acteur BruceLee que l’occident a pu commencer àdécouvrir les arts martiaux chinois. Cetacteur, semble-t-il, a fait énormément pourla propagation des arts martiaux de laChine, et l’engouement qu’il a suscitépermit le développement de nombreux artsde son pays d’origine aux États-Unis,notamment le wing tsun.

Page 14: E Book Art de La Voie 1.0

1 4

arts martiaux chinoisLLeess aarrttss mmaarrttiiaauuxxcchhiinnooiiss

Page 15: E Book Art de La Voie 1.0

1 5

arts martiaux chinoisLe kung fu

Le terme kung fu est un terme relativement récent, il provient du terme gong fu qui désigne le faitd’avoir la maitrise de quelque chose. On peut ainsi être un gong fu en cuisine, en peinture ou enarts martiaux par exemple. L’utilisation de ce terme date des années 80 et fut utilisé pour sasonorité plus proche des langues orientales. Le terme qu’il faudrait utiliser est wushu. Ce terme secompose des sinogrammes « wu » qui se compose d’arrêter sous une lance et « shu » l’art. Onpourrait donc traduire ce terme par l’art d’arrêter la lance.

Il serait cependant une erreur de penser que le wushu est un art unique, il est en fait la désignationde l’ensemble des arts martiaux de la Chine. Cependant ces arts martiaux sont tellement nombreuxet divers qu’il semble impossible de tous les cataloguer. Il existe cependant deux grandesdivisions traditionnelles au sein de ces arts qui permet d’en comprendre le contenu et les diversesorigines.

L’interne et l’externeLa première division au sein des artsmartiaux chinois est la division qui existeentre les arts internes et externes. Cettedivision reposerait à l’origine sur les deuxgrands lieux d’origine des arts martiaux enChine : le temple Shaolin et les montsWudang. Il est à noter qu’il n’a pas existéqu’un seul temple de Shaolin et qu’au coursde l’histoire on dénombre au moins 5temples portant ce nom au travers de laChine, de plus ces derniers ont parfois étédétruits et reconstruits. Concernant ledomaine des arts martiaux, le plus connureste cependant celui de la région du Henanvers le centre est de la Chine.

Les courants internes sont des courantsd’origines taoistes et sont nommés neij ia.Dans le neij ia, les mouvements sontsouples, parfois très lents et le travailénergétique y prend une place trèsimportante. Certains des arts de cettecatégorie semblent par là même avoir étégrandement privés de leur nature martiale etsont réduits à une simple forme degymnastique. Il s’agit cependant d’artsmartiaux à part entière dans les taos (formessemblables aux katas) desquelles se cacheun sens martial. On y trouve 3 grandesdisciplines :

-le xing yi chuan : pouvant être traduit par «

boxe de la forme et de l’ intention » ilsemble être l’art martial interne le plusancien si bien que certains textes semblentattester de son existence en l’an 200. Ilrepose sur des techniques reproduisant descomportements animaliers ainsi que sur laphilosophie taoïste et en particulier sur les 5éléments (bois, terre, métal, eau et feu). Lestechniques y sont exécutées en ligne droitelors des taos.

-le bagua zhang : aussi nommé paume deshuit trigrammes et un art martial trèsparticulier en ce sens qu’il est tout enrondeur. Lors des taos on tourne autour d’unpoint imaginaire qui est l’ennemi et toutesles techniques sont effectuées par desmouvements circulaires et spiralés. On ytrouve de plus de nombreuses feintes et unerecherche constante du débordement del’adversaire. Aussi basé sur la philosophietaoïste, il repose cependant plus sur les 8trigrammes, qui sont le fondement du Yi-King ou livre des transformations, un textetrès important de la Chine antique.

- le taij i quan : certainement l’art martial leplus connu dans les formes internes, maisaussi celui qui a le plus souffert au cours duXXème siècle. En effet à force de mettre enavant ces vertus thérapeutiques, il est encoreaujourd’hui uniquement enseigné en tant

Page 16: E Book Art de La Voie 1.0

1 6

arts martiaux chinoisque gymnastique de santé. Il est cependantun art martial à part entière et on y trouved’ailleurs 5 grands styles chacun étantdifférents, certains rapides et énergiquescomme le style chen, et d’autres plus lentset souples comme le style yang. Cependanttous les styles de taij i quan prennent leurorigine dans le taoïsme et notamment dansl’aspect bipolaire du yin et du yang.

Les courants externes eux sont considéréscomme originaire du temple Shaolin et donc

du bouddhisme. Le travail y est beaucoupplus physique et le rapport au combat est engénéral plus évident. Si on y trouve desexercices énergétiques ces derniers sontsouvent moins nombreux que dans les stylesinternes. Cependant les styles externes sontsi nombreux que ces derniers sont sujets à laseconde division.

« La jambe du nord, le poing du sud »C’est de par ce dicton que l’on comprendles origines et cette division. En effet lesarts externes sont divisés entre ceux quel’on nomme les arts du nord et les arts dusud. De manière générale on considère queles arts du nord font plus appel auxtechniques de jambe que ceux du sud.

Cette distinction trouve le plus souvent sonexplication dans la topographie de la Chine.En effet le nord de la Chine est composéprincipalement de vastes plaines et étaitdonc propices à former des personnes avecdes jambes puissantes et des cavaliers. Leshabitants du nord avait donc un large espacepour placer leurs techniques mais devaitaussi avoir à faire face à des adversairesmontés. Ceci aura donc créé des artsmartiaux avec de nombreux coups de piedhaut ainsi que des coups sautés etacrobaties. A l’ inverse le sud de la Chine estcomposé de rizières et on y trouve denombreuses forêts et cours d’eau. Leshabitants ont donc dû créer des formes dedéfense ou ils devaient s’adapter auxmilieux restreint et ou l’équilibre était d’uneimportance primordiale.

Les styles du nordLes styles du nord ou Chang chuan sont leplus souvent des formes de boxes à longuedistance avec un important travail desjambes ou les coups sont enchainés avecsouplesse et fluidité. On y retrouve untravail des armes notamment un travail très

particulier au bâton ou seul l’une desextrémités de ce dernier est utilisé. Voicideux exemples de chang chuan :

-le shaolin quan : originaire du temple duHenan, il comprend de nombreux sauts ettechniques acrobatiques. Il faut savoir quece qui a fait la réputation du temple Shaolinest son art du bâton, cette réputation sembleprovenir de l’histoire des 1 3 moinesguerriers, ayant, selon la légende sauvél’empereur ce qui permis au temple Shaolinde former de manière légale des guerriers.Nul ne sait cependant quelle est la part delégende et de vérité dans ces faits. Toujoursest-il que de nombreuses écoles ceprétendent héritières de Shaolin ce qui faitrejaillir sur eux un peu de gloire du temple.

-le pigua quan : ou « boxe à coups tranchéset mouvements en suspension » est un artstyle reconnu comme très difficile. Cettedifficulté est due au fait que ce style est trèsacrobatique et donc exigeant tant en matièrede souplesse que de qualités techniques.Une des difficultés de cet art réside aussidans les enchainements qui doivent êtreexplosifs mais en gardant une certainesouplesse et fluidité. Ceci est permis grâce àla décontraction des muscles non utilisés quinécessite un certain entrainement.

On trouve cependant bien d’autres arts dontdes formes zoomorphiques comme le houchuan ou boxe du singe.

Page 17: E Book Art de La Voie 1.0

1 7

arts martiaux chinoisLes styles du sudA l’inverse du Nord, les arts du sudnommés Nanchuan utilisent des appuisfermes et peu de mouvement de jambes. Lescoups de pied y sont le plus souvent bas, endessous de la ceinture. Cependant ce sontles techniques de poings qui sont laspécialité des boxes du sud. En effet cestechniques très diverses et souventd’ inspiration zoomorphiques (bec de grue,griffe de tigre…) bénéficient des appuisbien ancrés et sont exécutés avec puissanceet vitesse. Le nan chuan utilise lui aussi denombreuses armes et à l’ inverse du stylenord, les techniques de bâton utilisent lesdeux extrémités de l’arme. On notera que cesont principalement les styles du sud de laChine qui ont inspiré le karaté. Voici deuxexemples de nan chuan. :

-hung gar : aussi connu sous le nom de boxedu tigre et de la grue il est le style de nanchuan par excellence, les coups de pied ysont bas, et les techniques de bras exécutéesavec puissance et vitesse. Il ne fautcependant pas se fier au nom car hormis lestechniques de la grue et du tigre, cette boxes’ inspire aussi des techniques du serpent, dudragon et du léopard.

-wing tsun : Cet art est spécialisé dans lecombat à très courte distance. Il comprend

peu de coups de pieds mais contient ungrand nombre de techniques de mains, braset épaules. Le pratiquant doit toujours êtreen équilibre et la position de base estrelativement tassée. De plus on n’y retrouveaucune acrobatie, l’art s’orientant plutôtvers une efficacité brute.

Cependant si cette distinction présente ungrand nombre d’intérêts, elle n’est qu’unclassement générique, et n’est pas d’unevérité absolue. Il est en effet des arts quisont tantôt considérés comme étant du nordet tantôt comme étant du sud. On peutprendre pour exemple le tanglang chuan ouboxe de la mante religieuse. En effet cet arts’ il comprend un grand nombre detechniques de bras propres aux styles dusud, ses déplacements sont issus du systèmedu singe et sont donc caractéristiques dunord. On y retrouve de plus des coups depied sauté. D’ailleurs pour ce style etd’autres il existe autant d’écoles pratiquantà la manière du nord que d’autres pratiquantà la manière du sud.

Page 18: E Book Art de La Voie 1.0

1 8

arts martiaux chinoisL'histoire de shaolin

Le temple de shaolin est certainement le haut lieu des arts martiaux le plus connu aumonde. Une maxime populaire dans les arts martiaux prétend d’ailleurs que « tous les artsmartiaux sous le ciel viennent de shaolin ». Cependant quand bien même cette citationserait vraie, ce qui est très peu probable, il a existé un grand nombre de temples portant lenom de shaolin. Et nombre d’entre eux ont été détruits et reconstruits de nombreuses fois.Le plus connu de tous est cependant celui de la province du Henan.

La naissance de shaolin :L’arrivé du BodhidharmaBien que l’arrivée du Bodhidharma soitl’évènement qui permit de faire connaitre letemple de shaolin dans toute l’Asie, puisplusieurs générations plus tard à travers lemonde, ce temple ne fut pas construit pourlui contrairement à ce qu’en disent certainesrumeurs. La construction du monastèreremonte environ à 495 (ou plus tôt seloncertaines sources. Il fut construit par Batuo,un moine indien avec l’assistance del’Empereur Xiaowen des Wei du Nord. Lebut originel de ce temple était de permettrela propagation du bouddhisme dans larégion. L’emplacement du temple fut choisien raison du calme de la région et de laproximité de la capitale de l’empereur del’époque. )

L’arrivé du Bodhidharma en Chine nesurvint que bien plus tard aux alentours de527. Ce dernier souhaitait à l’originerencontrer L’empereur Wu. L’empereuravait fait énormément pour la propagationdu bouddhisme en créant un certain nombrede temples et souhaitait par cette rencontrese voir reconnaitre ses mérites. On dit queles deux interlocuteurs furent déçus de cetterencontre et que le moine reprit sa route. Ilest difficile de déterminer si le temple deshaolin fut sa réelle destination ou si cedernier ne devait être qu’une étape sur sonvoyage mais le fait est qu’il s’y arrêta.

A partir de ce moment la légende raconteque le moine aurait médité durant neufsannées face à un mur pour apprendre à faireabstraction de toute chose, ce qui l’amena à

Page 19: E Book Art de La Voie 1.0

1 9

arts martiaux chinoiscréer ce qui deviendrait le BouddhismeChan qui deviendra le zen au Japon.Cependant il semble que reconnaitre quecette création soit issue du Bodhidharmasemble erronée aux yeux de nombreuxhistoriens. L’abbé actuel du templereconnait lui-même que : « À travers unprocessus prolongé et dynamique dedéveloppement et échange, le bouddhismeintégra à ses doctrines des concepts duconfucianisme et du taoïsme, et setransforma finalement en une nouvelleorthodoxie connue comme Chan. »

Une autre part de la légende raconte queface à l’état de faiblesse des moines, et àleur incapacité de ce défendre, le moineindien leur enseigna un art nouveau: les 1 8mains de Lo Han. Cependant cettehypothèse est elle aussi erronée bien qu’unapport sur le plan martial ne soit pasintégralement à exclure. Pour mieuxcomprendre ce point, il faut savoir que lemoine connu sous le nom de Bodhidharmaétait le troisième fils du roi Sugandha etappartenait par conséquent à la classeguerrière. En tant que tel il devait doncavoir une certaine connaissance destechniques de combat avec et sans armes.De plus en sachant qu’il était originaire dela région de Madras ou de Ceylan, on endéduit qu’à la vue du chemin qu’il aparcouru jusqu’au temple alors qu’il devaitavoir environ 60 ans et qu’il disposait d’uneexcellente condition physique.

Il semble donc probable que ce qu’estl’enseignement que le Bodhidharma apportaaux moines serait plus les bases del’enseignement militaire qu’il avait lui-même reçu durant son enfance ou alors desmouvements de l’Hatha Yoga. Quelque futce qu’enseigna le moine indien, il semblepeu probable que c’est cet enseignement quipermit aux moines de se tailler uneréputation de guerriers accomplis.

Face à cet état de fait on peut se demander:pourquoi ce moine est-il si connu alors qu’ilsemble que ces apports furent limités? Etbien le principal apport du sage fut la

relation entre le développement spirituel etle développement physique. On retrouverace principe dans l’ensemble des artsmartiaux d’Asie.

L’ascension de shaolinIl semble que le développement despremières techniques guerrières du templede shaolin date de la dynastie Sui (581 -618).La légende veut que durant cette période letemple fut attaqué par une horde debrigands (chose courante à cette époque).De nombreux moines furent tués et lessurvivants n’ont dû leur salut qu’à unmendiant à qui ils avaient donné asile. Cedernier défit les brigands armé de son seulbâton. La légende veut que suite à cetteprouesse martiale les moines supplièrent levoyageur de rester et de leur enseigner sonart de combat. Bien que l’on ne puisse pasêtre certain que l’art du bâton de shaolinprovienne de ce fait, il n’en est pas moinsvrai que les moines s’ illustrèrent quelquesannées plus tard lors de la dynastie Tang.

Au début des Tang les moines de Shaolin serendirent célèbres en apportant leurconcours à l'empereur Taizong (règne 627-649) : les fait seront amplifiés par le boucheà oreille et les moines du temple se créèrentune forte réputation. Lors de cet évènementles moines envoyèrent selon les sources de5 à 13 moines aider l’empereur pour luttercontre l’envahisseur mongol venu du nord.D’autres estiment que cette bataille aurait eulieu aux alentours de 618, et que les moinesauraient aidé le futur empereur à mater unerébellion. Toujours est-il que les moiness’ illustrèrent au combat tant et si bien quel’empereur accorda au temple de shaolin lapossibilité de former jusque 500 moinesguerriers. Ces évènements sont attestés surune stèle funéraire qui date de 728.

C’est cet évènement qui permit au templede shaolin de se tailler la réputation qu’ilpossède encore aujourd’hui. Le bouche àoreille et la crédulité des habitants del’époque prêtèrent alors aux moines despouvoirs hors du commun. Cette réputationles suivra durant plusieurs centaines

Page 20: E Book Art de La Voie 1.0

20

arts martiaux chinoisd’années et ce, malgré les nombreuxtroubles que subit le temple.

Une histoire troubléeEntre perte techniques et reconstruction.Suite aux évènements de la dynastie Tang,on trouve très peu d’informations sur cequ’il advint du temple de shaolin. Larumeur de l’efficacité au combat des moinesse poursuivait et le nom de shaolin dépassatrès vite les frontières du Henan. Bien queles rumeurs semblent avoir été nombreuses,personne ne sait réellement à quoiressemblait l’entrainement des moines àcette époque. Les rumeurs coururent etfurent de plus en plus alimentées par leretrait qu’affichait le temple vis à vis dumonde extérieur.

On retrouve très peu de référenceshistoriques vraisemblables avant leXVIIème siècle, on dit cependant que letemple entretenait de très bons liens avec ladynastie Ming, ce qui tendrait à prouver quele temple ait bien aidé les Mings lors de leurrébellion de la période suivante. Cependantil semble selon certaines sources que l’art deshaolin ait souffert de cette périoded’isolement.

La première est celle du général Yu Daiyu(1503-1 579) qui mentionne dans sonZhengqidanzhib comment il aurait enseignéaux moines du temple. Ce dernier aurait étéaffecté dans le Henan et, ayant entenduparler durant de nombreuses années de lapuissance des moines, décida d’aller voir letemple. Il aurait assisté à une démonstrationde bâton de la part de ses derniers mais bienque certains mouvements fussent présents,la pratique n’avait plus son essence. Ilproposa alors aux moines de leurréapprendre l’art du bâton.

Une autre histoire nous parle elle de lamanière dont le temple aurait réappris lesarts de poing. Ces évènement se seraientpassés au milieu du XVIème siècle, durantcette période un ancien soldat Chueh Yuan

(ou Kwok Yuan). Ce dernier aurait étéfrappé par le fait que les moines nepratiquaient plus les arts martiaux pour ainsidire. Souhaitant redonner au temple sa forced’antant, il s’adressa au supérieur dumonastère. Ce dernier l’autorisa à sortir dumonastère pour aller à la recherche d’unmaitre digne d’enseigner aux moines. Il estimportant de noter qu’à l’époque de trèsnombreuses bandes de brigands sillonnaientla région et seule la réputation du temple lesempêchaient de s’y attaquer. Ce dernierrencontrera Pai Yu-Feng qui le présentera àson maitre Li Chieng. Ces derniers mirentensemble au point un système de combatbasé sur l’étude de cinq animaux : ledragon, le tigre, le serpent, le léopard et lagrue. Bien que cette histoire soitintéressante on manque d’information surcette époque pour déterminer sa véracité.

Quoiqu’il en soit il semble, à la vue de sesdeux histoires (et de certaines autres) quedurant la dynastie Ming, et plusparticulièrement autour du XVème siècle, letemple de shaolin ait fortement bénéficiéd’une aide extérieure pour pallier à unecertaine inefficacité résultant de sonenfermement et peut-être de son trop grandprestige, poussant probablement certainsmoines à limiter leur entrainement.

Au cœur de la résistanceL’année 1644 marqua un tournant dansl’histoire de la Chine. Le gouvernement desMing corrompu et faible sera renversé parles Mandchous qui installèrent la dynastieQing qui perdurera jusqu’en 1911 . Lespersonnes soutenant la dynastie Mingétaient traquées et s’enfuirent vers le sud, oùils créèrent de nombreuses sociétés secrètesdans le but de faire tomber la dynastie enplace. C’est d’ailleurs de cette périodequ’est originaire la Triade.

Page 21: E Book Art de La Voie 1.0

21

arts martiaux chinoisLe monastère devient alors un endroit où seretrouvèrent de nombreux opposants aurégime. Cet état de fait tient sur deux points,le premier est que le monastère était censéêtre neutre et qu’en tant que symbolereligieux, les autorités allaient rechigner àl’attaquer. Le second point est que lapuissance des moines était alors connuedans tout le pays et nombre de résistants s’yformèrent aux arts martiaux. Bien entendule monastère de shaolin du Henan ne fut pasle seul à accueillir des opposants, d’ailleurson compte de nombreux temples portant lenom de shaolin à cette époque dont lefameux temple shaolin dit du sud. Toujoursest-il que de nombreuses actions de guérillade l’époque semblent impliquer le templeshaolin du Henan. Un autre point importantà souligner est que tous les moines dutemple ne participaient pas à ces actions.

Les moines de shaolin devinrent alors dansla seconde moitié du XVIIème siècle unsymbole d’héroïsme et de lutte contrel’oppression. Cependant pour maintenir unecertaine image de neutralité et éviter qu’untrop grand nombre de personnes ne viennentétudier à de mauvaises fins, les arrivantsétaient soumis à de nombreux tests. Demême, aucun moine ne pouvait sortirqu'avec un certain nombre de tests de sortiedont certains pouvaient dit-on avoir pourconséquence la mort du pratiquant en cas

d’échec. De plus l’éducation au sein dutemple était particulièrement stricte et l’onveillait tant au développement du physiqueque du mental. Le but était d’obtenir deshommes accomplis prêts à agir pour descauses justes et non de simples combattants.

La résistance des moines s’arrêta en 1736lorsque Kang Hi, le dirigeant de l’époque,excédé par l’agissement des moines menaune attaque contre l’ensemble des templesqu’il pensait favorables aux rebelles.L’attaque contre le temple shaolin fut menéepar son petit-fils Kien Long et les moinesfurent massacrés et le temple détruit. Lalégende raconte que 5 moines survécurent àcette destruction et créèrent 5 styles majeursde kung fu : Hung Gar, Liu Gar, Choi Gar,Li Gar et Mo Gar. Cependant ceci tient plusde la légende que du fait réel. En effet denombreux styles profitent de cettedestruction pour faire remonter leurfondateur à l’un de ses survivantslégendaires.

Le monastère ne sera reconstruit que vers1800 dans des proportions moindres queprécédemment.

le monastère aujourd'huiLa fin de la dynastie Qing en 1911 laissavite place à une période de forte instabilitédurant laquelle de nombreux seigneurs deguerre se battirent pour le contrôle du pays.L’un d’eux Fang Chung Hsueh s’ installadans le temple de shaolin et en fit sonquartier général. Il fut attaqué par le généralHi Yousan en 1928, mais réussi à s’enfuirtout en évacuant les moines. De rage legénéral brûla les archives du temple ce quiexplique en partie le manque de donnéeshistoriques sur l’histoire du temple deshaolin. Seule a subsisté une fresquemontrant la vie quotidienne des moines

datant de la reconstruction du XIXèmesiècle. Le temple restera par la suite àl’abandon.

En 1966 le temple subit quelquesdégradations de la part des gardes rouges.Il faudra attendre 1978 pour que le temple,après une remise en état, ouvre à nouveauces portes. La remise en état ne porta pasuniquement sur les bâtiments, mais aussi surl’héritage du temple. Ainsi durant plusieursannées, de nombreuses personnescherchèrent des survivants de l’attaque de1928 ainsi que d’éventuels élèves pour

Page 22: E Book Art de La Voie 1.0

22

arts martiaux chinoisrestaurer les techniques jusque-là perdues.Aujourd'hui, une centaine de moines viventdans le Monastère dont 80 moinescontemplatifs et 30 moines combattants. Letemple est connu de par le monde du fait desnombreuses démonstrations d’arts martiauxqu’ils donnent. Cependant la fortemédiatisation du temple donne lieu à uncertain nombre de critiques et l’abbésupérieur Shi Yongxin est parfois critiquécomme gérant le temple à la manière d’uneentreprise et faisant commerce de l’héritagede shaolin.

Page 23: E Book Art de La Voie 1.0

23

arts martiaux chinoisLe wing tsun

histoire

Le wing tsun est certainement la forme de boxe chinoise la plus répandue, ou du moins laplus connue au monde. Auprès des pratiquants, cette renommée n’est surpassée que par leshaolin quan et peut être le hung gar. Cet art possède une technique spécifique se reposantsur des techniques de courte ou moyenne portée ainsi que par l’absence d’acrobaties et decoups sautés. Cet art martial fut popularisé auprès du grand public par Bruce Lee qui enplus d’être un acteur de renom était un pratiquant assidu et un chercheur notable en artsmartiaux. Mais ce qui attire le plus souvent les gens vers cette discipline ce n’est pas tant lefait de pratiquer le même art que la star (qui créera sa propre école), mais l’efficacité

Selon la légende, le wing chun aurait étécréé il y a environ 300 ans dans la provincede Fujian en Chine par Yim Wing Chun.Cette femme aurait dû, pour ne pas êtremariée à un seigneur local, le vaincre enduel. Ne sachant pas se battre elle demandaà une nonne d’un temple Shaolin de luiapprendre les arts martiaux. Cette dernièreportait le nom de Ng Mui aurait vécue ausein du monastère shaolin du sud détruit parle gouvernement Qing au cours du XVIIèmesiècle. Ce dernier aurait été détruit pour lesnombreux actes de rébellion à l’encontre dela dynastie en place ainsi que pour son aideaccordée aux Ming (dynastie précédente).Toujours selon la légende, la nonnebouddhiste réussit à lui enseigner un artsans nom basé sur les mouvements de lagrue et du serpent ce qui permis à la jeunefemme de battre sans grande difficulté leseigneur et gagner sa liberté. C’est elle quidonnera par la suite son nom à l’art martial.

Bien que cette légende soit attrayante, ellesemble peu véridique. Le premier point decritique réside dans l’existence d’une nonne

provenant du monastère shaolin du sud. Lepremier problème est que ce monastère estune légende et rien ne prouve à ce jour qu’ilait existé et encore moins que l’on y aitpratiqué les arts martiaux. En revanche, denombreux pratiquants et pratiquantes d’artsmartiaux de l’époque (et encoreaujourd’hui) utilisaient le nom de shaolinpour faire rejaillir la grandeur sur leurpratique et se donner une certaine légitimité.

Un autre point contestable est que cettenonne fait partie des cinq maitres shaolin duFujian qui auraient été les cinq seulssurvivants de leur temple. Et que cespersonnages comme leur nom l’ indique sontdes légendes. De plus de nombreux artsmartiaux font remonter leur histoire à cettepériode plutôt chaotique de l’histoire de laChine et l’absence de documents historiquesainsi que la tradition orale de l’histoire decet art rendent impossible tout établissementde la vérité.

Des origines contestées

Le développement du systèmeCe qui est certain c’est que l’on sait que lewing chun fut perpétué pour son efficacitébasée sur l’économie des mouvements et larecherche de la souplesse contre la force

brute, ainsi que la rapidité de sonacquisition. Et il semble que les premièresmentions officielles d’un système martialappelé wing tsun remontent au XIXème

Page 24: E Book Art de La Voie 1.0

24

arts martiaux chinoissiècle et a Leung Jan. On n’est cependantpas certain d’où ce dernier a obtenu saconnaissance de l’art. Selon certainessources il l’aurait appris auprès d’une trouped’opéra et selon d’autres d’un pharmacienmais rien n’est certain. Il semble cependantque l’un de ses fils Leung Bik enseignerason art à l’un des plus grands hommes del’histoire du wing tsun. Ce qui est enrevanche certain c’est qu’il faudra attendrele XXème siècle pour que le wing tsuns’ impose comme un style majeur de kungfu.

L’un des facteurs de diffusion du wing chunpar la suite réside en l’enseignement d’IpMan (1893 - 1972) incontestablement leplus grand maitre de wing chun du XXèmesiècle voir de toute l’histoire de l’art. C’est àl’âge de 12 ans qu’Ip man après avoiréconomisé pendant une certaine périodecommença à apprendre le wing chun sous latutelle de maitre Chan Wah Shun, où ilapprit durant 4 ans l’art du Wing Chunjusqu’à la mort de son maitre. Suite audécès de celui-ci, il se rendit à Hong Kongou il provoqua en duel un maitre du wingchun et malgré qu’il disposait déjà d’un bonniveau il fut battu. Leung Bak, fut alors sonsecond maitre auprès duquel Ip Man étudia

durant 4 autres années. Il se rendit ensuite àFatshan où il défia de nombreux pratiquantsmais ne prit jamais d’élèves.

C’est vers 1949 avec la montée enpuissance de Mao qu’il partit pour Macaopuis retourna à Hong Kong. Vivantpauvrement, il fut recueilli au sein d’unrestaurant dans lequel s’organisait chaquesoir des entrainements de kung fu dispensépar Leung Shan, lors desquels Ip mancritiqua à de nombreuses reprises le styleenseigné. Un jour excédé par ces remarques,Leung Shan provoqua Ip Man et futrapidement vaincu. Ceci marqua lecommencement de l’enseignement d’ IpMan au début à des élèves strictementchoisis puis à une catégorie de plus en pluslarge d’élèves si bien qu’aujourd’hui lamajorité des écoles de wing chun seprétendent descendantes de l’enseignementde Ip Man.

Il est à noter que lors de la révolutionculturelle dans les années 60 et 70, denombreux professeurs d’arts martiaux seréfugièrent à Hong Kong et Taïwan ; deuxlieux où le wing chun est fortementimplanté.

La période moderneWong Shun Leung fut certainement l’un desdisciples les plus efficaces d’Ip Man,cherchant sans cesse à améliorer sa pratiqueil combattit à de nombreuses reprises despersonnes pratiquant d’autres styles,notamment des boxeurs occidentaux et s’ensortait le plus souvent vainqueur avec unefacilité apparente déconcertante. Il fautsavoir qu’à cette époque, les duels étaientlégion dans le monde des arts martiaux ycompris dans les ruelles de Hong Kong oùWong Shun Leung fut très vite reconnu. Cedernier enseigna bien vite à de nombreuxdisciples de par de monde dont notammentPhilipp Bayer un des plus grandspratiquants européens actuels.

C’est certainement l’acteur Bruce Lee qui a

apporté le plus de publicité au wing chun.En effet de par sa notoriété dans le mondedu cinéma, il permit à sa mort de lancer ceque certains appellent la mode Kung fu etde nombreuses personnes voulurentapprendre ce qu’avait appris l’acteur.Cependant si cela servit grandement lesintérêts des écoles de wing chun, il fautsavoir que l’acteur n’a étudié le style quedurant environ 5 ans avant d’être rejeté dufait des origines allemandes de sa mère. Eneffet à l’époque l’enseignement se limitaitaux chinois. Par la suite Bruce Lee cherchaà créer peu à peu son propre style qu’ilnommait comme un concept le jeet kun do,que certains caractérisent comme un wingtsun amélioré. Par cette création l’acteur avoulu se démarquer du style originel qu’il

Page 25: E Book Art de La Voie 1.0

25

arts martiaux chinoistrouvait trop enfermé et trop codifié.

Yip Man

L'ascensionYip Man est né 1893 dans le Guandongdans une famille relativement aisée danslaquelle il reçue une éducation rigoureuseest très poussée. Son premier contact avecles arts martiaux eut lieur quand il devintélève de Chan-Wah-Shun à l’âge de 9 ou 13ans selon les sources. Durant un premiertemps le maitre avait pensé que le jeune Yipavait volé la somme nécessaire à sonenseignement, mais suite à uneconfrontation avec les parents de Yip ill’accepta comme élève. Ce sera cependantNg Chung-Sok un des élève de haut niveaudu maitre qui assurera l’essentiel del’enseignement de Yip. La mort de maitreChan arriva alors que Yip avait environ 15ans et à cette époque Yip man était déjà uncombattant d’un très bon niveau.

A 15 ans il déménage à Hong Kong ou ilfréquentera l’année suivant le ST Stephen’sCoillege, un établissement réservé à uneclasse aisée et aux étrangers. Durant cesétudes il interviendra lors d’un passage àtabac d’une jeune femme par un policierqu’il mettra hors de combat. Un descamarades de Yip ayant assisté à la scèneracontera cette histoire à un vieil homme deson immeuble. Cet homme se trouvant êtreLeung Bik un maitre de wing tsun, ildemanda à rencontrer Yip pour un échangemartial. Cet échange martial ce conclue parune défaite cuisante de Yip qui deviendraélève de Leung Bik.

Cet entrainement dura jusqu’à ces 24 ans ouil décida de rentrer chez lui à Foshan pourdevenir officier de police. Durant la périodequi suivit-il enseigna à ces amis et à safamille le Wing chun sans pour autantouvrir d’école. Il eut de nombreux élèves dehaut niveau dont Kwok Fu et Lun Kah quisuite à leur formation enseignèrent dans larégion. Il cessa ces activités d’enseignementet s’exila à Kwok Fu lors de l’occupationJaponaise de la seconde guerre mondiale.Suite à la libéartion de la Chine il revintdurant une courte période chez lui.

L’exile et l’ implantationLes pérégrinations du maitreLa proclamation de la république populairede Chine va forcer Yip Man à s’exilé. Eneffet en tant qu’officier de police dans lerégime précédent il avait peur d’éventuellesreprésailles. C’est donc en 1949 qu’il parten exile.

La première étape de cet exile sera sondépart pour Macao. Lors de son arrivée àMacao il vivra dans la misère jusqu’à êtrerecueillie par Leung Shan, un maitre d’uneécole d’art martiaux de Hong Kong quidécida de l’emmener avec lui. Arrivé à

Page 26: E Book Art de La Voie 1.0

26

arts martiaux chinoisHong Kong on lui donna un petitappartement au-dessus du restaurant ou sedéroulait aussi les cours de Leung Shan. Ondit qu’Yip man assista à tous les cours dumaitre et ne cachait jamais ces critiquesquant à l’art pratiqué par ce dernier. Cettesituation dura jusqu’en 1951 quand LeungShan défia Yip man pour prouver la valeurde son art, malheureusement pour lui cecombat se solda par la victoire de Yip. Cettedéfaite marqua le début de l’enseignementofficiel de Yip et Leung Shan fut sonpremier disciple.

Il semble qu’il y eu deux grands facteur àcette décision d’enseigner le premier est lanécessiter d’envoyer des fonds à sa famillerestée à Foshan. Le second aurait été le goutpour l’opium qu’avait Yip. A l’époquel’opium était en effet considéré comme cheret ces facultés permettaient à Yip d’ouvrirune école qui se fit très vite connaitre.

Les apports du maitreLors de la période où il enseigna maitre Yipfit énormément pour la simplification de son

art. Il chercha autant que possible à éviterles termes complexes, les termes anciens…pour permettre qu’ils soient accessibles auxpratiquants. Si dans un premier temps iln’enseigna qu’a un nombre restreint d’élèveil ouvrit peu à peu les portes de son écoledevant le succès de ces élèves lors decombats.

En 1967 il fondera la Hong Kong WingChun Athletic Association ou il enseignerade manière ouverte à tous ceux voulantapprendre le wing chun. A cet époque cet artc’était déjà taillé une très bonne réputationen vertu de son efficacité lors de nombreuxcombats. Yip cherchera même à préserverson art en enregistrant en vidéo 3 des 5formes de son école.

Yip Man décèdera le 2 décembre 1972 àhong kong d’un cancer de la gorge.

La pratique

L’absence de forceSelon la légende, le wing tsun aurait étéinventé par une femme. Cette légendes’appuie en partie sur la pratique de cet art,qui, contrairement à beaucoup de stylesexternes, ne se base pas sur la forcemusculaire. En wing tsun, la force des coupsprovient en grande partie de la structure ducorps. En effet lors de la pratique, le corpsentier du pratiquant est sollicité pourl’exécution des frappes et des techniques, cequi permet, entre autres, une grandeéconomie d’énergie et une décontractionmusculaire autorisant à son tour une plusgrande vitesse d’exécution des techniques.

Le premier point amène par conséquent unautre point important dans la pratique duwing tsun, à savoir la stabilité. Cettedernière est nécessaire à la bonne exécution

des techniques. En effet sans stabilité, lesfrappes de wing tsun n’auraient que peu depuissance. Ainsi, les pratiquants de wingtsun doivent concentrer une bonne part deleur étude sur le maintien d’une stabilitéconstante. Pour éviter les pertesd’équilibres, le wing tsun exclut toutetechnique acrobatique et favorise les coupsde pieds bas, même si les coups de piedshauts ne sont pas totalement ignorés.

Un autre point important qui découle del’absence de force musculaire dansl’exécution des techniques est la recherchede déviation et d’ interception des attaquesadverses plutôt que de blocages durs.Contrairement à un blocage, la déviationd’une technique demande beaucoup moinsde force mais beaucoup plus de techniqueau pratiquant. Les techniques, tant

Les principes

Page 27: E Book Art de La Voie 1.0

27

arts martiaux chinoisdéfensives qu’offensives, sontaccompagnées par un mouvement du corps.En défense, elles vont de pair avec uneffacement par rotation du corps, ce quipermet, en plus de la déviation de la frappeadverse, de s’éloigner de la ligne centrale del’attaquant.

La ligne centraleLa ligne centrale est un des conceptsfondamentaux du wing tsun. Cette ligneimaginaire relie tous les points situés faceau pratiquant sur lesquels il peut croiser lespoignets. Il ne faut pas la confondre avec laligne du centre qui sépare verticalement lecorps en deux parties égales et est celle surlaquelle se trouve un grand nombre depoints très sensibles du corps humain.

En wing tsun, la ligne centrale doit toujoursfaire face à l’adversaire et, à l’ inverse, onessayera de ne pas se trouver face à lasienne. L’ intérêt de cette ligne imaginaireest qu’elle permet de distinguer une zone oùles deux bras peuvent travaillersimultanément et donc garantir une plusgrande sécurité dans la défense, ainsi que deplus nombreux enchaînements dansl’attaque qui permettront de déborderl’adversaire.

Le maintien de cette ligne centrale permeten outre au pratiquant de wing tsun

d’appliquer plus facilement le conceptd’attaque et de défense simultanée. Cettenotion se retrouve en général dans denombreux arts martiaux où elle est perçuecomme une attaque et une défenseexécutées dans un même mouvement et l’onretrouve ce point dans le wing tsun.Cependant, la force du wing tsun est que denombreux mouvements défensifs seprolongent par une attaque et inversement.Par exemple, un simple mouvement commeun coup de poing peut, dans un premiertemps, dévier l’attaque de l’adversaire avantde se prolonger en une frappe.

On pourrait, certes, penser que le travaildans le wing tsun semble relativementrectiligne et statique du fait de cette théorie,mais ce n’est pas le cas dans la réalité. Eneffet, bien que les déplacements soientnettement plus limités que dans d’autres artset que la majorité des frappes soientrectilignes, les pratiquants chercheronttoujours à déborder l’adversaire en sortantde sa ligne centrale. Cela se fait par desdéplacements souvent peu spectaculaires etparfois très subtils, ou par la déviation de laforce de l’adversaire si ce dernier necontrôle pas ses frappes.

Le travail en wing tsunChi-sao : l’essence du wing tsunLe chi-sao – ou main collante – estl’exercice principal du wing tsun. Lepratiquant y est confronté dès qu’il a abordéquelques techniques de base. Il s’agit d’untravail à deux où les pratiquants gardentleurs avant-bras en contact et où le but peutêtre de déséquilibrer ou de déborder sonpartenaire. Cet exercice est commun à detrès nombreux arts martiaux chinois tantinternes qu’externes mais revêt uneimportance toute particulière en wing tsun.

Dans un premier temps, le chi-sao permetau pratiquant de travailler des techniques de

boxe à très courte distance, ce qui est l’unedes marques du wing tsun. Contrairement àce que permet une distance plus longue, ilest beaucoup plus difficile de bloquer uncoup à courte distance, de sorte que lepratiquant est amené à le dévier. Latechnique prend donc le pas sur lapuissance, tout en favorisant la rapidité ainsiqu’une certaine décontraction.

Cet exercice permet de plus au pratiquantd’apprendre à s’adapter et de ressentir desfrappes ou d’autres techniques en ne sebasant pas uniquement sur la vue mais enfaisant plutôt appel au toucher. À ce titre,

Page 28: E Book Art de La Voie 1.0

28

arts martiaux chinoisles pratiquants de haut niveau sont parfoisamenés à pratiquer le chi-sao les yeuxbandés.

La version la plus évoluée du chi-sao est lekuo-sao, un exercice de combat libre face àun adversaire qui commence parfois par unexercice de chi-sao mais à la suite duquelles pratiquant entament peu à peu unéchange plus libre.

Les formesEn plus des séquences d’attaques-défensesétudiées par les pratiquants, les autresexercices du wing tsun sont les formes, outao. Ils sont au nombre de six dans le wingtsun, ce qui est relativement peu par rapportà beaucoup d’autre styles. Du reste, cenombre est d’autant plus restreint que seulestrois de ces formes ne nécessitent ni armesni matériel.

Les trois formes à main nue se nommentsiu-nim-tao (la petite idée), chum-kiu(chercher le pont) et biu-tze (les doigtspiquants). La première forme est trèsparticulière du fait qu’elle ne nécessiteaucun déplacement. Le pratiquant y estamené à prendre conscience de la lignecentrale et de son importance, ainsi qu’àapprendre les techniques de base du wingtsun. Le travail statique permet de plus de seconcentrer sur les techniques de poing quiconstituent une part très importante de l’art.La seconde forme, chum-kiu, étudie demanière plus poussée les techniques dedéfense. Elle comprend des déplacements etpermet donc de les étudier, mais elleautorise aussi une meilleure étude dupositionnement du corps. Cette secondeforme reste cependant très statiquecomparée aux formes d’autres arts martiaux.La dernière forme – beaucoup plus avancée– englobe deux types de travaux. Lepremier, interne, vise au travers des doigtstendus à ressentir une force irradiantedifférente d’une force plus directe de celledes piques de doigts classiques. Le travailexterne, pour sa part, se concentre sur leprincipe des attaques- défenses simultanées

permises par la théorie de la ligne centraleainsi que sur le travail des coudes et del’équilibre.

Il existe une autre forme de travail destechniques de poing, mais cette dernièrenécessite un ustensile particulier, le mook-yang-chong ou "mannequin de bois". Bienqu’il soit utilisé dans de nombreux artsmartiaux du Sud de la Chine, son travail estparticulièrement important dans le wingtsun, à tel point qu’il y est bien souventassocié. Les formes, qui varient quelque peud’un style à l’autre, comptent en général unecentaine de mouvements. Le travail sur lemannequin permet d’approfondir certainestechniques et de développer fluidité etprécision, ce qui n’est pas toujours aisé faceà un adversaire mobile.

Les deux derniers taos du wing tsun sontdes taos d’armes. Le premier comprendl’étude du bâton long. Ce travail est trèsparticulier dans le wing tsun pour deuxraisons. La première tient à la forme dubâton qui ressemble à une grande queue debillard pouvant atteindre 2 mètres 70, maismesure le plus souvent seulement 2 mètres.La seconde particularité est qu’en vertu desa forme, seule une de ses extrémités estutilisée pour frapper. Cependant, le travailest très loin d’être celui du bâton utilisédans le Nord de la Chine et semble plus serapprocher d’une forme d’escrime ou l’onchercherait soit à frapper les bras et lespoignets de l’adversaire, soit à piquer.

Le dernier tao étudié en wing tsun étudiel’usage des couteaux papillons, de courtssabres à lame droite et large utilisés parpaire. Cette forme est celle qui compte leplus de déplacement et comprend destechniques qui se rapprochent de celles àmain nue. On dit de plus que le pratiquantsachant manier cette arme serait capable demanier à peu près toutes les armes.

Page 29: E Book Art de La Voie 1.0

29

arts martiaux chinoisLe taij i quan

Le taij i quan (ou tai chi chuan), et plus particulièrement le style yang, est souvent réputépour être une pratique de santé bénéfique pour le troisième âge. Il est très rare en occidentqu’il soit considéré, par des personnes ne le pratiquant pas, comme un art martial à partentière surtout quand il est mis en relief avec des pratiques comme la boxe thaï. Cependantbien que cet art connaisse certaines dérives, il reste un art martial du courant interne (Nei-j ia) qui, derrière sa lenteur, cache une réelle efficacité.

Histoire

Les légendesSelon la légende le taij i chuan aurait pourorigine Chang Sang Feng un hermite taoïsteainsi que médecin et selon la légendeimmortel. Il est difficile de situer ce dernierdans l'histoire car deux sage de ce noms ontétés référencés l'un durant la dynastie Song(960-1279) et l'autre durant la dynastieMing (1 368-1644). Toujours est-il que cedernier aurait inventé le taij i chuan lorsd'une retraite en observant le combat entreun oiseau et un serpent. Ce dernier aurait étéfrappé par l'alternance de mouvementcirculaire et directe et aurait repris ceprincipe pour créer un art marital (l'histoirene dis cependant pas qui du serpent ou del'oiseau a mangé l'autre). On perd ensuitetoute trace du taij i la légende ne disantseulement que Wang-Zong-Yue l'auraittransmis à la famille Chen (toujoursdépositaire d'un des styles de tai chi chuan).

Une autre légende bien moins connuprétend cependant que le taij i chuan auraitpour origine le Dim Mack, un art de combatbasé sur l'utilisation des points vitaux.Cependant son créateur face à la puissancede son art aurait décidé de le caché dans uneforme de pratique très souple. Par la suitel'essence de l'art aurait été perdue et ce sontdeux pratiquants qui aurait retrouvé unparchemin sur les techniques du Dim Mack,qui auraient décidé de recréer cet art dans levillage de Chen en y incorporant des

techniques du monastère de shaolin (situénon loin du village).

L’ouverture au mondeBien entendu ce sont deux légendes, et l'onne dispose actuellement d'aucune certitudesur le bienfondé. Toujours est-il qu'auXVIIIème siècle le taij i chuan était à lapropriété de la famille chen qui en gardéjalousement le secret. Leur techniquesétaient reconnu pour leur puissance etefficacité mais n'étaient jamais enseignéhors de la famille. Le premier étranger àpouvoir apprendre leur art fut Yang-Lu-Chang (1799-1872).

On raconte que ce dernier voulant apprendrel'art de la famille ce fit engager en tant queserviteur. Il aurait observé durant des moisles entraînements, s’entraînant lui-même uncachette. Un jours ou il fut surpris par lafamille et fut mis au défi. Ces derniersfurent frappé par sa détermination et lamaitrise qu'il avait obtenue et Yang-Lu-Chang eu la permission de s’entraîner ausein de la famille. Son entraînement terminéil fut autorisé à enseigné et parti à Pékin ou-il ce fit vite un nom. Il modifia le styleinitial de la famille Chen en y incorporantune certaine lenteur et des mouvements plusamples qui caractérise aujourd'hui la pluscommune des formes de taij i. Ce futcependant son fils qui permit une grandepropagation du style.

Les origines du taij i

Page 30: E Book Art de La Voie 1.0

30

arts martiaux chinois

Un grand nombre de stylesBien que Yang-Lu-Chang semble avoir étéle premier à avoir modifié l'art de la familleChen, il y eut lors des XIXème et XXèmesiècle un très grand nombre de styles quifurent créés. On en retrouve cependant 5principaux :

-le style Chen : style d'origine réputétrès difficile avec des mouvements rapides.

-le style Yang : provenant desmodifications de Yang-Lu-Chan et de cesdescendants, les mouvements y sont pluslents et souples.

-le premier style Wu : créé par WuYu-Xiang

-le second style Wu : créé par Chuan-yuk à partir du style yang mais comprenantdes mouvements plus courts

-le style Sun : créé par Sun Lu-Tang :c'est une synthèse entre le style Chen, leBagua Zhang et le Xing yi chuan.

La modernisationDurant tout le début du XXème siècle lenouveau centre du taij i fut Shangaï.Cependant cette recrudescence de style duforcer les autorités à créer une basecommune pour permettre une plus grandehomogénéité au sien de la discipline. Lepremier pas vers cette unification fut fait en1956 par la Société d’Éducation Physiquede Chine qui c'est regroupé à Pékin autourde plusieurs maîtres de la discipline. Ces

derniers ont mis en place la forme 24 oupetite forme de Pékin qui formerait une basepour tout pratiquant de taij i chuan. Cetteforme existe encore aujourd'hui et estnormalement la première forme étudié partous pratiquants. Par la suite l'annéesuivante la même société mis au point lalongue forme du style yang nommé forme88 ou grande forme de Pékin.

Le taij i va cependant souffrir de la suite etnotamment de son ouverture vers l'occident.En effet cet art disposant de qualitésthérapeutique et de santé va perdre peu àpeu son sens martial si bien qu'il deviendraune simple discipline de santé. Aujourd'huiencore la plupart des gens et des pratiquantsle considère comme tel. Si ceci a permis defaire pratiqué l'art martial à des personnesâgées, le style a perdu énormément de saforce martial et aujourd'hui de plus en plusde monde à l'évocation du terme taij i onl'image de personnes âgées. Cependant unenouvelle vague est en train d'émerger qui varechercher les bases martiales du taij i etparfois redécouvrir des applications oubliésdes mouvements.

Le développement de l’art

Yang luchanConnu de nombreux pratiquants d’arts martiaux pour les nombreux films le faisantapparaitre ou y faisant mention, Yang Luchan est avant tout l’un des maîtres d'arts martiauxchinois les plus influents du XIXe siècle. Ce dernier créateur du Taij i quan du style Yangfut le premier membre externe au clan Chen à pouvoir étudier le taij i quan, et denombreuses histoires circulent sur sa vie et sa légendaire invincibilité.

Enfance et apprentissageEnfance:Yang Luchan est né en 1799 dans unefamille relativement pauvre d’agriculteursissue de la province de Hebei. Il commença

à travailler très jeune enchainant les petitsboulots. On dit aussi qu’il développa trèsvite un certain intérêt pour les arts martiauxet qu’il étudia le Changquan dans lequel il

Page 31: E Book Art de La Voie 1.0

31

arts martiaux chinoisacquit un certain niveau de compétence.

Parmi les nombreux petits boulots qu’il aexécuté, il fut admis dans une pharmacielocale: la pharmacie Tai He Tang. C’est ausein de cette pharmacie qu’il fit unerencontre qui changera à jamais sa vie.C’est un peu avant les années 1820 qu’ilassista à une rixe entre le propriétaire del’établissement et un groupe d’hommes. Legérant utilisa un art qu’il n’avait jamais vuauparavant et mis hors de combatl’ensemble de ses adversaires. Lepropriétaire se trouvait en fait être Chen DeHu, l’un des membres du clan Chen etdépositaire de l’art du taij i quan (alors limitéau seul clan).

Malgrès les suppliques de Yang, lepropriétaire refusa de lui enseigner son art àune personne qui n’était pas du clan et secontenta de l’orienter vers son maitre ChenChangxing. Sachant qu’il lui seraitimpossible d’apprendre l’art du clan YangLuchan mis alors au point une stratégie pourapprendre l’art.

L’apprentissage du taji chenIl existe plusieurs versions la suite de la viede Yang Luchan. Ce qui semble certain estcependant qu’il se fit admettre commedomestique auprès du maitre vers 1820 dansle but de l’approcher et d’en apprendre unpeu plus sur la discipline. Pour la suite ontrouve deux versions de l’histoire.

Selon la première version qui est la plusconnue, Yang Luchant observa durant desannées les entrainements des membres duclan les reproduisant dans le plus grandsecret au cœur de la nuit. Un jour, il futdémasqué par maitre Chen Changxing quilui demanda de lui montrer ce qu’il avait

compris de l’art (ou selon d’autres, il luidemanda de faire preuve de sescompétences pour le punir). Impressionnépar sa maitrise de l’art il accepta de laprendre comme disciple et Yang Luchandevint le premier pratiquant de taij i quanexterne au clan Chen.

Selon une autre légende moins connue,Yang Luchan, alors domestique au sein de lamaison du maitre voulu protéger ce dernier.Il était en effet très régulier à l’époque queles maitres soient défiés par d’autres, horsau moment du défi le maitre était souffrant.Yang Luchan proposa donc de relever ledéfi prétextant que si il ne pouvait pas levaincre, jamais son maitre ne pourrait êtrebattu. Le défi se termina par la victoire deYang qui fut alors accepté comme élève parle maitre Chen Changxing.

Yang Luchan

La reconnaissanceAnecdote sur l’invincibilitéYang Luchan sera longtemps considérécomme étant invincible suite à unentrainement de 18 ans au sein du clan.Cependant selon certains cette invincibilité

ne fut pas si directe. En effet il sembleraitselon ces derniers que Yang Luchan revint àson village 6 années après le début de sonentrainement et du répondre à de nombreuxdéfis dont il ne sorti pas toujours victorieux.

Page 32: E Book Art de La Voie 1.0

32

arts martiaux chinoisSouhaitant devenir plus fort il retourna ausein du clan Chen pour étudier 6 années deplus. A la fin de cette période il accepta denouveaux défis et connut encore desdéfaites, ce qui le força à retourners’entrainer 6 années supplémentaires.

Ceci nous amène tout de même à la périodede 18 ans d’entrainement qui est admisedans l’histoire du Yang Luchan et à l’ issuede laquelle il est devenu invincible. Mais sicette anecdote est vraie, alors elle nousdémontre bien comment l’histoire n’atendance à ne retenir que les points positifs.

La reconnaissanceToujours est-il qu’après ses 18 annéesd’entrainement, Yang Luchan se tailla peu àpeu une réputation de combattantd’exception si bien que l’on se mit à direqu’il fut invincible. Cette réputationprovient des nombreux combats qu’il agagné car rappelons le, ces derniers étaienttrès courant à l’époque entre pratiquantsd’arts martiaux, car ils étaient un moyen deprouver la supériorité de son école etd’attirer de nombreux élèves. Cependantplus l’école était reconnue et plus lesprovocations en duels étaient nombreuses.

On dit cependant que malgré ses nombreuxcombats Yang Luchan ne fut jamais vaincuet que sa maitrise était telle qu’il parvenait àvaincre ses adversaires sans les blesser. Au-delà de ses qualités martiales on dit qu’il futtrès connu pour ses qualités humaines ainsique sa clémence et sa modestie face auxnombreuses personnes qui le provoquaienten duel.

Sa réputation fut telle qu’en 1850 il futrecruté pour enseigner à la famille impérialeainsi qu’aux soldats d’élites de la gardeimpériale manchoue. Cependant sonenseignement fut son interprétation du taij iquan c’est-à-dire ce qui deviendrait le taj iquan style yang.

Yang Luchan décéda en 1872 ce fut alorsson fils qui repris les rênes de l’école. Ilfaudra cependant attendre son petit-filsYang Chengfu pour que le style sepopularise et devienne un art de plus en pluspratiqué en Chine puis de manière plusrécente à travers le monde entier.

La pratique

Influence du taoïsmeLa philosophie taoïste a eu une influenceparticulièrement importante sur la pratiquedu taij i quan ainsi que l’ensemble des artsmartiaux internes chinois, tels lebaguazhang, et le xing yi chuan. Cetteinfluence se ressent tant dans la philosophieque dans les éléments théoriques qui sous-tendent la pratique. A ce titre, on retrouvenotamment l’ influence de concepts tels leyin et le yang, le triptyque Homme, terre,ciel, mais aussi la théorie des 5 éléments.

D’un point de vue général, la philosophietaoïste prescrit la recherche du « non agir »et la supériorité du souple sur le dur. A ce

titre, on trouve dans le Tao Te King auverset 43 :« La chose la plus souple du mondeL’emporte en âpreté sur la plus dur. »

Ce concept se retrouve dans une pratiquesouple fluide et relativement lente dans lecas du style Yang, de même une autreparticularité de ce style est de privilégierdes formes circulaires contrairement à desformes plus directes. Ce second point peutêtre assimilé à la non opposition quepréconise Lao Tseu dans son Tao Te King.De plus, lors d’une étude martiale de ladiscipline, on vient répondre à des attaquesdures par des attaques souples.

Philosophie et théorie

Page 33: E Book Art de La Voie 1.0

33

arts martiaux chinoisConcernant la dualité Yin Yang, elle estprésente durant toute la pratique. Ceprincipe est très important dans laphilosophie taoïste où le monde estcomposé de plein et de vide, et où aucunechose ne peut exister sans son contraire.Ainsi durant, le pratiquant de taij i quan estamené à appliquer cet état de fait. Parexemple, durant les déplacements, lepratiquant n’exécutera pas de pas brutauxmais sera amener à transférer son poids surla jambe qu’il vient de déplacer, ce qui luipermettra de libérer son autre jambe. Cetype de déplacement, relativement difficileau début, permet l’acquisition d’une trèsgrande stabilité.

Apport sur la santéCe second point, particulièrement importantdans le taij i quan du style Yang, est aussicelui qui lui a causé le plus de préjudice. Eneffet, depuis la seconde moitié du XXèmesiècle et son importation en occident, deplus ne plus de professeurs ont étudiés cetart en tant que discipline de santé et l’onretransmit en tant que tel. Ceci a plongé ladiscipline dans une situation telle que denombreux professeurs ne connaissent pas oupeu les applications martiales desmouvements qu’ils pratiquent. Dans le casdu taij i quan du style yang, le problème est

encore plus accentué car la dimensionthérapeutique y est particulièrementimportante et que dans cette optique, lesmouvements y sont particulièrement lents etles postures intermédiaires (ni trop basses nitrop hautes).

Bien que ces apports aient causé d’unecertaine manière un préjudice à ladiscipline, on ne peut pas nier leurimportance. Le taij i quan a en effet été trèsinfluencé par la médecine traditionnellechinoise (MTC). Selon cette dernière, lesproblèmes et maladies résultent d’unemauvaise circulation du ki dans le corps.Ainsi par sa pratique le taij i est censéfavoriser et fluidifier la circulation du ki.Cette pratique va souvent de pair avec lapratique du Qi gong, une forme deméditation permettant d’apprendre àressentir le ki, à en faciliter la circulation etdans certain cas à l’utiliser.

La médecine occidentale est réticente à luiaccorder tous les bénéfices qui lui sontsupposés, en plus d’un effet placebo, desbénéfices dans la lutte contre lafibromyalgie, la polyarthrite rhumatoïde etl'ostéoarthrite du genou.

Le travailCaractéristiquesOn l’aura compris, dans sa pratique le taij iquan du style yang est un art souple qui sepratique lentement et de manière très fluide.Cette souplesse permet au pratiquantd’évacuer peu à peu les tensions parasites,ce qui va non seulement fluidifier maisaugmenter grandement l’efficacité de sestechniques quand il sera amené à les utiliseren combat réel. Ceci lui permettra aussi depratiquer en diminuant les effortsnécessaires à l’utilisation de telle ou telletechnique, ce qui lui permettra aussid’entretenir son corps et ses articulations.

Dans le Taij i quan, il permet aussi undéveloppement de l’enracinement par

l’étude de plusieurs postures. Cette étudefavorise non seulement l’équilibre maisaussi la détente musculaire et la connexioncorporelle. Cette étude des positions seracomplétée d’une étude des déplacements,étude lors de laquelle le pratiquant se devrad’être toujours en équilibre et prêt à changerde direction, car si certains exercices se fontà la base en statique, dans la pratique dutaij i quan, le pratiquant ne doit jamais êtrefigé mais toujours en mouvement et enévolution.

Les techniques dans le taij i chuan sont trèsnombreuses, on y trouve un certain nombrede clefs et de frappes avec différentesparties du corps ainsi que de poussées.

Page 34: E Book Art de La Voie 1.0

34

arts martiaux chinoisCependant, ces techniques ne sont pasétudiées en tant que telles dès le début de lapratique comme on le ferait dans d’autresarts martiaux tel le karaté.

Le taij i du style yang se caractérise par denombreux mouvements circulaires assezlarges ainsi que par une pratiquerelativement lente, ainsi que des positionspeu contraignantes. Ces deux dernierspoints sont là pour faciliter la circulation duki et éviter d’endommager le corps.

Les exercicesL’exercice principal dans le taij i quan estl’étude des formes qui sont l’équivalent deskatas du karaté. Dans le style Yang, ontrouve trois formes principales. La premièreest la petite forme ou forme de Pékin crééen 1937. Cette forme se compose de 24mouvements que l’on devrait appeler 24temps et est étudiée dans de nombreuxstyles de taij i. Cette forme comprend lestechniques et positions de base du taij i etdemande un certain temps d’apprentissagepour une maîtrise correcte. Cependant laforme la plus importante du style Yang estla forme 108 (parfois appelé forme 85 selonles comptages) ou forme longue qui secompose en trois parties à savoir la terre,l’homme et le ciel.

Des fois que le pratiquant auraitsuffisamment avancé ou parfois dès le

début, ce dernier sera confronté à unepratique plus martiale, à savoir le tuishou.Dans cet exercice, les deux pratiquants sontface à face, se tenant de ¾, leurs mains setouchant par leur dos, l’un exerce alors unepoussée que l’autre va dévier ettransformera en poussée etc… Le but de cetexercice est d’apprendre à ressentir lesmouvements de l’autre ainsi qu’à redirigersa force. Cet exercice permet aussi detravailler la connexion entre les appuis et lesmouvements de mains. Pour les pratiquantsles plus avancés, cet exercice peut faireintervenir des clefs et s’accélérer peu à peu.

Le sanshou est une version plus avancée dutuishou. Ici les deux pratiquants se font faceà face et ont les deux avants-bras collés. Lebut est ici de déséquilibrer l’adversaire oude le faire sortir d’une zone. Dans cetexercice, on n’utilise pas de techniques declefs, de percussions ou de projections. Lebut est de permettre au pratiquantd’apprendre à absorber les attaques del’adversaire et rediriger cette énergie contrelui.

A cette pratique son associé de nombreuxexercices de Qi gong et de respiration.Permettant au pratiquant d’apprendre àmieux ressentir son ki.

Page 35: E Book Art de La Voie 1.0

35

arts martiaux chinoisLe mizong quan

La création du Mizong quan

histoire

La légende de YanqingComme la plupart des arts martiaux chinois,l’origine de cet art comprend de nombreusesversions différentes. Cependant cesdifférentes histoires semblent pour laplupart s’accorder sur le fait que le mizongquan aurait pour origine un personnagelégendaire à savoir Yanqing. Ce dernier estl’un des 108 artistes martiaux présentésdans le roman au bord de l’eau et auraitvécu aux alentours de la dynastie Song soitentre le Xème et le XIIIème siècle.

L’une des légendes les plus répanduesraconte que les toutes premières origines decet art remonteraient au maitre de Yanqing.Ce dernier nommé Lu Junyi aurait créé sonart suite à son étude au temple Shaolin.Yanqing qui aurait entendu parler descompétences de ce maître décida de devenirson domestique pour observer secrètementses entrainements et reproduire lesmouvements de ce dernier en cachette. Unjour il fut démasqué par son maitre qui, faceaux compétences de son servent décida d’enfaire son élève. Ce sera cependant Yanqingqui donnera son nom à l’art le yanqingquan, nom parfois encore utiliséaujourd’hui. Par la suite il renommera sonart le mizong quan pour échapper auxnombreuses provocations en duel en gardantprofil bas. Une autre version de cettehistoire prétend que Lu Junyi eu deux élèvesl’un nommé Yanqing qui nommera par lasuite son art le yanqing quan et un autreCheng Zij ing qui nommera l’art mizongquan.

Une des autres légendes sur la création del’art prétend que Yanqing aurait été unartiste martial très talentueux qui aurait euun don pour échapper aux forces dugouvernement en les amenant sur de faussespistes ce qui donnera le nom de mizongquan (« boxe du pas labyrinthe » ou « boxede la trace perdue ») à son art.

Autre hypothèse de la créationLes premières traces certaines de l’histoirede cet art remontent à la dynastie Qing. Lorsde cette dernière aurait vécu un maitredénommé Sun Tong qui est considéré parbeaucoup comme celui qui a posé les basesdu mizong quan et à partir duquel il estpossible d’établir un lignage jusqu’àaujourd’hui.

Ce dernier aurait tout d’abord appris lesbases du mizong auprès d’un certain MaitreZhang qui enseignait dans la province deShangdong, il obtint très vite un haut niveaudans la discipline et ajouta de nombreuseschoses à l’enseignement de son maitre tellesque des techniques du Dim Mak. Toujoursdans sa recherche d’efficacité il auraitétudié auprès du temple Shaolin du Henan.Ce point pose problème du fait de ladestruction présumée du temple en 1732soit avant la naissance de Sun Tong. Ilsemble cependant possible que si cettedestruction a bien eu lieu Sun Tong ai puétudier auprès de certains survivants dutemple.

Le Mizong quan, ou boxe du pas labyrinthe ou boxe de la trace perdue est un des artsmartiaux les plus connus du nord de la Chine. Cette boxe fut pratiquée par de grands nomsdes arts martiaux tel Huo Yuanjia qui lui donneront ces lettres de noblesses. Ce style a pourparticularité de tromper l’adversaire par des déplacements très variés.

Page 36: E Book Art de La Voie 1.0

36

arts martiaux chinoisCe qui est certain est que le maitre se ferareconnaitre sous le surnom de jambe d’acierdu fait de ses incroyables techniques dejambes. Il parcourra le pays à la recherched’adversaires toujours plus forts pouréprouver son art jusqu’au jour où il auraittué par accident une certaine Zhang Yulan.

Ce fait le marqua profondément et ils’ installa alors au village de Yaoguantundans la province de Hebei pour y enseignerson art.

Le développement de l'artLa ramificationMaitre Sun Tong eut de nombreux disciplesde très haut niveau qui éparpillèrent l’artdans tout le nord de la Chine. Il s’ensuivitune division de l’école en plusieursbranches dès la seconde génération demaitres. Parmi ces branches de la secondegénération on trouve :-le yanqing quan de la famille Chen de laville de Cangzhou dans la province deHeibei, fondé par Chan Shan.-le yanqing quan de la famille Gao de laville de Huanghua, fondé par maitre Yu-le Mizongyi de la famille Huo de Tianjingfondé par Huo Xuwu.

C’est au sein de cette dernière branche quel’on retrouve Huo Yuanjia qui marqueral’histoire des arts martiaux chinois enredorant le blason des arts martiaux chinoisnotamment auprès du peuple chinois et encréant le Centre d’entraînement physiqueChin Woo à Shangaï. Bien qu’il ne semblepas avoir eu le temps de transmettrel’ intégralité de son savoir à ses élèves dufait de sa mort prématurée, il donna seslettres de noblesse au Mizong quan et fitconnaitre son art à la Chine entière.

Par la suite ces branches mirent au monded’autre styles et il semble que d’autresstyles vinrent ce greffer au mizong quan (ouintégrèrent une part de son enseignement).On trouve par exemple :-la branche de Lu ming qui s’est développédans le Qing un district de la province deHebei. Cette branche ce divisera à nouveaulors de la cinquième génération.-la branche du Yanqing quan issue du moine

Zhiyuan

Période moderneComme la plupart des arts martiaux chinoisle principal facteur du développement dumizong quan à l’étranger est la réussite del’acteur Bruce Lee qui permit grâce à sesfilms de faire connaitre les arts martiauxchinois dans un monde largement dominépar leurs cousins japonais. Il ne fautcependant pas sous-estimer la volonté desmaitres de faire connaitre leurs arts àl’occident.

On peut par exemple citer entre autre lemaitre Lu Jun Hai, maitre de 6èmegénération du Yanqing de la famille Chen.Ce dernier participera entre autre au projetde recherche nationale de la Chine sur lesarts martiaux mené en 1984. Il favorisera deplus la diffusion du style en entrainant denombreux élèves qui enseigneront à leurtour en Grande Bretagne, aux Etats Unis, auJapon au Canada et dans de nombreuxautres pays.

Aujourd’hui il existe de très nombreusesécoles de mizong quan et cet art martial estdevenu l’un des plus connu parmi les stylesdu Nord de la Chine et est encoreaujourd’hui rattaché à la personnalité deHuo Yuanjia. Il comprend environ unedizaine de courants mais qui gardent tout demême une base commune dans leurenseignement.

Page 37: E Book Art de La Voie 1.0

37

arts martiaux chinois

De l'enfant chétif au champion

Huo Yuanjia

Certainement une des plus grandes légendes des arts martiaux chinois avec Bruce Lee etHuang Feihong, maitre Huo s’est fait connaitre de manière récente par le biais denombreux films plus ou moins biographiques tels Fearless. Cependant cette personne estbien souvent considérée comme l’un des plus grands héros de la Chine du début du XXèmesiècle et est le symbole de la résistance du Pays face aux forces occidentales et Japonaises.

Les premiers pas du maitreHuo Yuanjia est né vers 1868 dans le villagede Xiaonan à Tianjin. Il est le fils de HuoEn Di, un fermier et était le cadet de quatrefrères. Son père était le dépositaire de laboxe de la famille Huo ou Mizong etescortait régulièrement les caravanes demarchands qui traversaient la Chine. Sonpère fut d’ailleurs le fils d’un des disciplesdirects de Sun Tong qui est l’un de plusancien maitre héritier de cette disciplinedont on puisse attester l’existence.

De nature chétive et maladive, Huo souffraitd’asthme et eut à plusieurs reprises lajaunisse tant dans son enfance que bien plustard dans sa vie. Pour toutes ses raisons,son père refusa de lui enseigner les artsmartiaux, préférant l’orienter vers undéveloppement de ses capacitésintellectuelles. Pour se faire Huo En Di luiconféra une éducation très stricte et luidonna pour tuteur Chen Seng-ho qui devaitlui enseigner les valeurs confucianistes. Enéchange de ses services, le tuteur aurait puapprendre la boxe de la famille Huo.

Bien qu’il fut interdit à Huo Yuanjiad’apprendre les arts martiaux, celui-ci auraitobservé en cachette les entrainements deson père et se serait entrainé de son côtéavec l’aide de son tuteur. Cet entrainementsecret aurait duré jusqu’en 1890 année lorsde laquelle un pratiquant venant du Henanaurait provoqué en duel l’un des frères deYuanjia. Suite à la défaite de ce dernier HuoYuanjia aurait combattu et vaincu l’étrangerprouvant ainsi à son père qu’il était

physiquement apte à la pratique des artsmartiaux.

La naissance d’un championSuite à cela Huo se fit peu à peu connaître,participant à de nombreux duels dans laprovince de Tianjin et dans les provincesalentours. Dans le même temps ilparticipera avec son père à la protectiond’un certain nombre de convois, ce qui luipermit de mettre ses capacités à l’épreuveface à des bandits sans pour autant connaitrede défaites. C’est cependant en 1910 qu’ilcommença à être réellement connu hors deTianjin.

Après les nombreuses défaites de la Chineet la révolte des boxeurs, cette nation étaitentièrement sous le joug des pays européenset du Japon. Les forces occupant la Chineappelaient les chinois le peuple maladed’Asie et n’hésitait pas à tourner en ridiculeles arts martiaux chinois. Cet état de faitallait cependant changer vers 1910 grâce àun Anglais du nom d’O’Brian.

Le boxeur britannique avait en effet, suite àune démonstration, lancé un défi ouvert au «peuple malade d’Asie ». Suite à cela ungroupe de patriotes chinois se réunit pourrechercher un champion à la hauteur du défiet le nom de Huo Yuanjia y fut mentionné.Maitre Huo acceptera le défi après avoirréglé le problème des règles, il lui fut eneffet difficile d’accepter les règles sportives(port des gants, pas de coups sous laceinture etc. .) imposées par les occidentaux.La rencontre devait avoir lieux à Shangaï en

Page 38: E Book Art de La Voie 1.0

38

arts martiaux chinoiscommença à être réellement connu hors deTianjin.

Après les nombreuses défaites de la Chineet la révolte des boxeurs, cette nation étaitentièrement sous le joug des pays européenset du Japon. Les forces occupant la Chineappelaient les chinois le peuple maladed’Asie et n’hésitait pas à tourner en ridiculeles arts martiaux chinois. Cet état de faitallait cependant changer vers 1910 grâce àun Anglais du nom d’O’Brian.

Le boxeur britannique avait en effet, suite àune démonstration, lancé un défi ouvert au «peuple malade d’Asie ». Suite à cela ungroupe de patriotes chinois se réunit pourrechercher un champion à la hauteur du défiet le nom de Huo Yuanjia y fut mentionné.Maitre Huo acceptera le défi après avoirréglé le problème des règles, il lui fut eneffet difficile d’accepter les règles sportives(port des gants, pas de coups sous laceinture etc. .) imposées par les occidentaux.La rencontre devait avoir lieux à Shangaï en1910.

C’est à propos de ce qu’il advint que lessources diffèrent. Celons certaines, le

combat eut lieu et se solda par la victoire demaitre Huo, ce qui redora le blason des artsmartiaux chinois et rendit la confiance à denombreux compatriotes de Huo. Cependantselon d’autres, O’Brian ne serait pas venulors du combat. Cependant Maitre Huolança un défi ouvert aux pratiquants d’artsmartiaux et son défit fut relevé par Chao, unhomme de grande taille qui fut vaincu parl’élève de Huo. L’évènement eu un telsuccès qu’il fut réitéré le lendemain et unmaitre d’arts martiaux (maitre Chang) auraitlancé un défi à maitre Huo directement.Ceci se solda par la victoire de Huo. A lasuite de cela maitre Huo et ses disciplesfirent une démonstration de tao et le maitrefit un discours sur les arts martiaux chinois.

Quel que soit la vérité, il est clair que lesévènements qui eurent lieu à ce momentpermis la renommée de Huo Yuanjia.

Les apports du maitreUne victoire des arts martiaux chinoisCette victoire eu un effet très sur ledéveloppement des arts martiaux chinois.En effet depuis la révolte des boxeurs lesarts martiaux chinois avaient pour ainsi direperdu toute légitimité tant auprès desétrangers qu’auprès de la populationchinoise. En effet durant cet évènement despratiquants d’arts martiaux avaientcombattus les forces coloniales à l’aide deleurs seuls arts martiaux alors que leursopposants disposés d’armes à feu. Lesrévoltés pensaient que leur technique de lachemise de fer les rendraient insensibles auxballes ce qui entraina leur perte alors qu’ilsétaient supérieur en nombre.

On peut donc alors comprendre que quelque

fut la réalité des évènements 1910 cettevictoire sera vite percue comme celle desarts martiaux chinois sur les sports decombats occidentaux. Ceci permis aussi austyle du maitre d’obtenir une certainereconnaissance bien que ce dernier n’ai paseu d’élèves ayant un niveau assez élevépour réellement prendre sa relève seul.

Les derniers apports du maitreSa soudaine reconnaissance permit au hérosnational de trouver un sponsor de manière àouvrir une école d’arts martiaux à Shangai.Cette institution portera le nom de Centred’entraînement physique Chin Woo, avantde devenir l’Association athlétique ChinWoo. Cette école sera la première écolemoderne d’arts martiaux, les anciens

Page 39: E Book Art de La Voie 1.0

39

arts martiaux chinoisrestants officiellement prohibés suite auxévènements de la récolte des boxeurs.

Cette école avait en effet pour vocationd’être ouverte à tous les chinois et depropager la culture des arts martiaux dupays. Une autre de ses vocations sembleavoir été de former la jeune générationchinoise à la lutte contre l’envahisseurétranger, et à l’opposition à l’empereurmanchou.

Cependant le maitre souffrait toujours deses problèmes de santé et notamment sajaunisse mais aussi de la tuberculose. Il prit

un médecin japonais qui prit soin de luijusqu’à sa mort vers la fin de 1910. La mortdu maitre reste un mystère, bien qu’ilsemble tout à fait probable qu’il soit mortdes suites de sa maladie, la théorie del’empoisonnement est tout autant soutenue.La vérité est d’autant plus dure à extrairequ’à l’époque certains poisons, dontl’arsenic, étaient utilisés dans la médecine.

Un art difficile à cerner

la pratique

Une boxe caractéristique du NordLe mizong quan apparait très vite commepouvant se caractériser comme une boxe duNord. En effet ces derniers ne sont enprincipe pas utilisés dans les boxes du Sudqui les juge inutiles. Tout comme cesderniers, il comprend de nombreux coups depieds hauts et la présence de coups sautés.On retrouve notamment ces coups dans lestaos exécutés par les nombreux styles decette école.

Un autre point qui permet de situer leMizong quan parmi les boxes du Nord est laprésence de positions larges et très variées.On y retrouve tant des positions très bassesque des positions très hautes. On y retrouveaussi des positions caractéristiques du Nordtel le coq sur une patte. Ces positions bienque parfois moins stables que celles du Sudnécessitent tout de même un fortenracinement.

Un dernier point caractéristique des boxesdu Nord que l’on retrouve dans le mizongquan est la présence de larges mouvementscirculaires réalisés à l’aide des bras et desjambes tendus. Ce type de mouvementspermet de dégager une très grandepuissance et favorise les techniquesréalisées à longue portée. On retrouve

cependant certaines techniques plus courtesdans le mizong quan, tel des coups decoudes, ainsi que des coups plus directsmais ces dernières restent moins présentes.

Entre interne et externeLa difficulté concernant le mizong quan estde distinguer s’ il s’agit d’une boxe faisantpartie du courant externe ou interne. Lesboxes externes sont considérés comme desformes dures exigeant une grande forcemusculaire et des mouvements directs. Lesboxes internes elles sont considéréescomme des boxes souples où il y a unerecherche du relâchement et de l’utilisationde la force de l’adversaire plutôt quel’opposition à cette dernière. Il semble quela boxe du pas labyrinthe s’ inspire des deuxcourants.

On perçoit particulièrement ce métissagetechnique dans l’exécution des frappes etdes blocages. Ces dernières sont réalisées ens’ inspirant des deux courants, lors dulancement de la technique, le membre quiva frapper est entièrement détendu et cen’est qu’au moment du contactqu’interviendra la contraction musculaire. Ilen va de même pour les techniques deblocages qui si elles sont en général pluscaractéristiques des boxes dures, sont

Page 40: E Book Art de La Voie 1.0

40

arts martiaux chinoisexécutées en partie grâce à une certainedécontraction. En réalité le pratiquant doitlors de la pratique rester aussi détendu quepossible de manière à s’adapter aumaximum aux actions de son adversaire.

Les particularités du Mizong quanUn art de l’illusionAu-delà de ce qui a déjà été évoqué, laprincipale caractéristique du style résidedans le fait qu’il cherche à tromperl’adversaire. Le nom même de la disciplineboxe du pas labyrinthe ou boxe de la traceperdue rend compte de cet état de fait. Lebut d’arriver à suffisamment embrouillerl’adversaire sur ces intentions pour créer desouvertures par exemple en faisant croire àl’exécution d’une attaque ou à la présenced’une ouverture ou en changeant subitementde rythme.

Dans les faits, cela se retrouve fortementdans les déplacements. Ces derniers sonttrès nombreux et toujours changeant parfoiscourts et l’ instant d’après longs, parfoiscirculaires puis soudain droits, ils ont pourbut de déstabiliser l’adversaire qui ne saitalors pas quelle distance adopter. Lesconséquences de ceci sont que le pratiquantde mizong quan doit apprendre autant detechniques pouvant servir à longue distanceque des techniques de courte distance. Ildevra aussi développer un certain sens del’équilibre et une certaine souplesse pourmaitriser les nombreux déplacements dustyle.

Cet art de l’ illusion se retrouve aussi dansles techniques. Bien souvent une premièreattaque ou contre-attaque sera là pourprovoquer une réaction de l’adversaire etcréer une ouverture. Le pratiquant demizong quan utilisera alors cette ouvertureen attaquant bien souvent par un angleinattendu. Ceci exige donc des pratiquantsde ce style un bon sens du timing, desdistances et une grande capacitéd’adaptation.

Les bases du mizong quan

La première chose que le pratiquant demizong quan devra apprendre c’est à sedéplacer. Les déplacements sont en effetl’un des points les plus essentiels de l’art etsa marque de fabrique. On dit qu’il existeplus de 50 types de déplacements différenten mizong quan parmi lesquels : Jin, Tui,Tiao, shan, teng, nuo, chen, j ing, fa, xu…lors de l’exécution de ces déplacements lepratiquant devra apprendre à être vif, fluideet toujours être capable de reprendre uneposition stable. Ce travail des déplacementssera bien entendu complété par une étudedes postures qui sont les points de passageentre deux déplacements.

A la suite de ceci le pratiquant sera aussiamené à étudier les nombreuses techniquesdu style. On dit que ces dernières sontexécutées autour de 36 clés (ou 16 selond’autres sources) et que celui qui lesmaitrise ne sera jamais perdant.

L’étude de l’art repose principalement surl’étude des taos (ou formes), ces dernièresvarient d’une école à l’autre maisconservent toujours l’ensemble destechniques de l’art. En mizong quan ellessont longues et très complexes et nécessitentde longues années pour être correctementmaitrisées et surtout comprises.

Le dernier exercice important de l’étude del’art sont les combats dont les règles etl’ intensité varie fortement d’une école àl’autre. On y trouve parfois des combatsassez libres avec un contact léger exécutésans protection à des formes ou les coupssont plus marqués mais ou les pratiquantsont droit à des protections. Il existe aussides séquences de coups prédéfinispermettant au pratiquant d’apprendre àréagir face à tel ou telle attaque.

Page 41: E Book Art de La Voie 1.0

41

arts martiaux chinoisLe baji quan

Des origines récentes

histoire

Des origines contestéesLes origines du baji quan sont très difficilesà établir du fait de l’absence de sourcesécrites sérieuses antérieures à 1930 et de laforte tradition orale de l’art. Le plus ancienpratiquant aujourd’hui connu semble avoirété Wu Zhong ayant vécu au XVIIèmesiècle. Selon certains on retrouve cependantdes traces de cet art dans le Qi JiGuang unouvrage militaire datant de la dynastieMing. Ce dernier fait entre autre référenceau pazi quan réputé pour sa technique dubâton. Le lien serait alors justifié par le faitque pazi quan signifierais boxe du râteau cequi serait une référence à la formeparticulière du poing (mi fermé) que l’onutilise dans les exercices du baji quan. Unautre point vu serait que le terme pazi soitune déformation du terme baji dans ledialecte local des habitants du Cangzhou.

Bien que cette théorie semble plutôtintéressante elle soulève tout de mêmecertaines critiques. Tout d’abord l’ouvragefait référence au bâton du pazi quan, orl’arme principale du baji quan est la lance.De plus bien qu’il soit fait référence au paziquan, il n’en est rien dit et personneaujourd’hui ne semble savoir à quoi avait puressembler l’art en question.

D’autres théories moins nombreuses fontremonter la pratique de manière plus oumoins directe au temple de shaolin ou auxtemples des Monts Wudang et si rien nepermet d’affirmer que ces suppositionsfussent vraies, rien ne permet non plus de

les réfuter de manière certaine du fait de laprésence de personnages mystérieux auxorigines avérées de l’art.

Wu Zhong plus ancien pratiquant debajiquanLe plus ancien pratiquant de baji quan dontl’existence est certaine est un certain WuZhong. Ce dernier serait un jeune musulmande la communauté Hui qui aurait très tôtmanifesté un grand intérêt pour les artsmartiaux au point d’arrêter ses études delittérature pour pratiquer ces derniers. Cedernier était issu du village de MengCundans le comté de Cang, un territoire réputépour ces nombreux artistes martiaux.

Un jour que Wu Zhong s’entrainait, il fit larencontre d’un moine itinérant, après unediscussion ce denier décida de lui enseignerle baji quan (qui portait alors un autre nom),le pigua quan (ou pigua zhang) et lemaniement de la grande lance, mais refusade lui donner son nom. Ce dernier entrainaWu Zhong durant 10 ans et décida de quitterce dernier. Au moment de partir il auraitdéclaré à son élève que tous ceux à qui ilavait enseigné le connaissaient sous le nomde Lai.

Peu de temps après Wu Zhong fit larencontre d’un autre moine itinérant du nomde Pi qui affirmait être l’élève de Lai. Cedernier donna à Wu Zhong un rouleaucontenant les techniques avancées du styleet l’enjoignit à aller étudier auprès dutemple HangZhou. Lors de son arrivée au

Bien que le nom de baji quan soit relativement connu des pratiquants d’arts martiaux chinois, peude personne connaissent réellement cet art et encore plus rare sont ceux qui le pratique. Cet artissu de la communauté musulman Hui a pourtant connu durant très longtemps une réputation degrande efficacité et sera pratiqué par de nombreux gardes du corps de personnalité tel desempereurs et des présidents. Cet art est parvenu à nous en grande partie depuis Taïwan où il s’estimposé comme un style majeur.

Page 42: E Book Art de La Voie 1.0

42

arts martiaux chinoistemple, Wu Zhong défia le supérieur dutemple et le défia à plusieurs occasions. A lasuite de cela il parcourut le Nord de laChine pour combattre des adversaires sanscesse plus forts. Agé de 60 ans et n’ayant

connu aucune défaite, il décida de retournerau village de MengCun ou il enseignerajusqu’à la fin de sa vie.

Le développement du style

La diffusion du styleWu Zhong enseignera, dans un premiertemps, le pigua zhang et le baji quan à safille Wu rong. Il est à noter que les deux artsseront souvent liés l’un à l’autre carcomplémentaires si bien qu’il était coutumede dire que « Quand baji Quan et piguazhang sont combinés, Dieux et démons sontterrifiés ». Hors la fille du maitren’enseignera par la suite que le pigua quan.Pour ne pas que le baji quan ne fusse perduil décida donc de l’enseigné à Wu Yong unde ses neveux éloignés, c’est ce dernier quisemble t’ il donnera son nom à l’art. On saitpeu de choses sur ce qu’il advint par lasuite. Il est cependant certain que l’artmartial se développa principalement au seinde la communauté Hui, très conservatrice,dans les alentours de Mengchun. Et cejusqu’au milieu du XXème siècle. Il sembleaussi que malgré cet isolement l’art eu trèstôt une certaine renommée du fait de sonefficacité et ces techniques à courte distanceet ces contrôles lui valurent le nom de boxedes gardes du corps.

Parmi les nombreux pratiquants quiinfluenceront le style on trouvera entre autreWu HuiQing qui durant la première moitiédu XXème siècle va apporter une premièremodernisation du style non seulement en lecodifiant mais aussi en développant lesprincipes théoriques et philosophiques del'art.

Il y eu de nombreux artistes connus ayantpratiqué le baji quan tel Li ShuWen quipratiquera le baji quan et le pigua zhong etsera surnommé Li le dieu de la lance envertu de ces capacités extraordinaires aveccette arme. Ce sera cependant l’un desélèves de ce dernier qui fera sortir le style

de la Chine. Ce dernier porte le nom de LiuYunQiao. Ce dernier entra dans l’arméechinoise en 1949 mais partit pour l’ île deTaiwan dès le début de la révolutionculturelle des années 1950 où il sera viterejoint par de nombreux autres maitresd’arts martiaux. Cependant malgré lesnombreux maitres immigrés sur L’île, ilréussit non seulement à imposer le baji quancomme un des styles les plus efficaces,mais plus que cela il réussit à donner unrayonnement international à son style enayant de nombreux élèves étrangersnotamment des européens et des américains.

La diversification du styleBien que l’ensemble des différentespratiques du baji quan forment un ensemblecohérent, il se divise tout de même enplusieurs styles. La plupart prennent leurorigine dans les villages proche deMengCun, et ont commencé à se développerà partir de la troisième génération depratiquants. Parmis ces styles on trouve :-le baji de la famille Wu qui estl’enseignement direct de Wu Zhong et quifut modernisé par Wu HuiQing-le baji de la famille Huo qui s’estdéveloppé au nord-est de MengCun-le baij i de Ma FengTu qui s’est développéau nord de MengCun-le baji de NanJing qui est enseigné par lesélèves de Li ShunWen

Ce ne sont là que quelques styles parmi lestrès nombreux qui se sont développés aucours du temps. Nombre d’entre eux restentencore aujourd’hui limités à leur secteurgéographique d’origine.

Page 43: E Book Art de La Voie 1.0

43

arts martiaux chinois

De l’enfant au héros local

Wu HuiQing

Apprentissage du baji quanWu HuiQing est né en 1869 au sein de lacommunauté Hui dans le village deMengCun. Comme bon nombre depersonnes du comté du CangXiang, ils’ intéressa à la pratique des arts de combats.Il commença cette dernière en 1872 auprèsde son Oncle Wu kai. Il apprit de ce dernierle baji quan, le pigua zhong ainsi que àl'épée de JiuGong ChunYang. Le caractèreassidu de Wu HuiQing et ses compétencesnaturelles lui permirent de très vite obtenirun très haut niveau dans la discipline.

On dit que pour s’entrainer, il avaitl’habitude de porter une jarre en terre de 30kilos dans chaque main dès qu’il sortait dechez lui. De plus il s’entraina à la techniquede la paume de fer en frappant chaque jourdes sacs de billes de fer. Il atteint un niveautel qu’on dit qu’il faisait sonner chaquematin et chaque soir la cloche du temple duvillage en la frappant à main nue pouravertir du commencement et de la fin de lajournée de travail. On dit aussi qu’iltransporta à lui seul une statue de plus de140kg.

Le jeune pratiquant disposait cependantd’un avantage naturel certain. On dit qu’al’âge adulte il mesurait plus de 1mètre85 etpesait plus de 100 kilos. Il était considérécomme une réelle force de la nature. Ildisposait en plus de cela d’un caractèreimpulsif et était très sévère… mais aussid’un grand cœur et d’un certain sens de lajustice ce qui fit de lui une personne à lafois crainte et respectée.

La naissance d’un héros localC’est la personnalité de Wu HuiQing qui

fera de lui un héros local mais qui va aussilui causer bon nombre de problèmes. Il fautsavoir qu’à l’époque le gouvernement desQing disposait de nombreux bureauxd’inspection partout en Chine de manière àpercevoir les impôts du peuple. De plus,seul les fonctionnaires pouvaient fairecommerce du sel et ce depuis les périodesprécédentes. Il n’était donc pas rare que cesderniers abusent non seulement de leurpouvoir en assommant le peuple par desimpôts mais en escroquant ce dernier sur leprix du sel, chose permise du fait de leurmonopole.

Il se trouve que l’un de ces bureaux setrouvait dans le village de MengCun et queles fonctionnaires de ce derniers’acharnaient particulièrement sur lacommunauté Hui qui faisaient secrètementcommerce du sel. Ayant eu vent desactivités de ce bureau Wu HuiQings’ introduisit de nuit chez le dirigeant et luidéroba ses effets personnels et ses habits defonction. Ceci n’eut pas l’effet désiré car lefonctionnaire intensifia ses actes àl’encontre de la communauté. Ceci eu poureffet de susciter la colère des habitants qui àl’aide de Wu HuiQing et de ses élèvesdétruisirent le bureau.

Craignant pour sa survie s’ il restait, lemaitre de baji quan parti en exil.

Wu HuiQing est un de ces héros méconnus de la fin de dynastie Qing qui est pour ainsi direinconnue par ceux qui ne pratiquent pas le baji quan. Pourtant, de ce qui nous est parvenu, sa viesemble être un roman qui en exalterait plus d’un. Mais hormis le caractère passionnant de sa vie,Wu HuiQing aussi nommé MuTing a énormément apporté à sa discipline en modernisantl’enseignement de manière à en rendre l’apprentissage plus simple et plus efficace.

Page 44: E Book Art de La Voie 1.0

44

arts martiaux chinois

Pérégrinations et retour au pays

L’exile et le retourWu HuiQing s’ installa dans la ville deYingkou où il vécut pauvrement dans unpremier temps. Il jour il aperçut un enfantsur le point de se faire écraser par un chariotet sauva ce dernier sous les yeux de sa mère.Pour le remercier le père de l’enfant unriche prospecteur minier lui offrit unlogement et un certaine somme qui permitau maitre de créer un petit commerce.

Wu HuiQing aurait pu vivre paisiblementhors il se trouve que les autres commercesde la ville étaient sujets à du racket de lapart d’une petite bande armée. Un jour où ilassistait à l’un des agissements du groupe ildécida de le provoquer en duel pourdéterminer à qui appartiendrait les rues etles commerces. Le duel qui s’ensuivil’opposa à 10 adversaires armées decouteaux et de matraque alors que lui n’étaitarmé que d’un bâton de batelier. Sa maitrisedes arts martiaux lui permis de venir à boutde ses adversaires, et pour le remercier lescommerçants de la ville décidèrent de luioffrir chacun une pièce d’argent par semaineen échange de sa protection.

Au bout de quelques années ayant amasséune certaine somme il décida de rentrer dansson village natal. Il y racheta unétablissement de spectacle du nom deTongLeHui qui menaçait de fermer sesportes et réussit par ses efforts etl’ incorporation de techniques martiales dans

les spectacles à lui donner une grandenotoriété.

Les apports du maitreWu HuiQing contribua fortement à lamodernisation du baji quan.en effet avantlui le baji de la famille WU reposait sur unenseignement théorique c’est-à-dire lapratique des formes. Hors ceci posaitproblème quand venait le temps du combatdu fait que les élèves n’avaient pas deréelles connaissances de la signification desmouvements de ces dernières. Le maitre debaji quan décida donc de faire autantattention à l’enseignement théorique qu’al’enseignement pratique.

Un autre apport du maitre est qu’il a réussi àreconstruire à l’aide de son neveu le manuel« wushu » initialement écrit par WuYing.Ce manuel fut en effet malencontreusementdétruit en 1924 et il ne fallut pas moins de 3ans à Wu HuiQing et son neveu pour ànouveau réunir toutes les informations surles lignées du baji quan. C’est notammentgrâce à ce manuel encore existantaujourd’hui dans des versions mises à joursen 1986 et 2010 que l’on peut remonterjusqu’à Wuzhong.

Wu HuiQing décèdera le 12 février 1958 àMengCun.

s’acharnaient particulièrement sur lacommunauté Hui qui faisaient secrètementcommerce du sel. Ayant eu vent desactivités de ce bureau Wu HuiQings’ introduisit de nuit chez le dirigeant et luidéroba ses effets personnels et ses habits defonction. Ceci n’eut pas l’effet désiré car lefonctionnaire intensifia ses actes àl’encontre de la communauté. Ceci eu pour

effet de susciter la colère des habitants qui àl’aide de Wu HuiQing et de ses élèvesdétruisirent le bureau.

Craignant pour sa survie s’ il restait, lemaitre de baji quan parti en exil.

Page 45: E Book Art de La Voie 1.0

45

arts martiaux chinois

Les principes du baji quan

La pratique

Un art inspiré du taoïsmeAlors que le baji quan est issu de lacommunauté Hui traditionnellement deconfession musulmane, ce sont les principesdu taoïsme qui fondent ce dernier. Sur cepoint on peut tout d’abord citer le terme bajiqui peut se traduire par 8 directions oudésigner un endroit très éloigné. Ce termeest issu du Huai Nan Zi un écrit chinoisfortement influencé par le taoïsme.L’influence taoïste sur cet art se ressentaussi concernant de nombreux principes quele pratiquant doit prendre en compte telle ladualité yin et yang mais aussi la gestion duQi et le travail de l’harmonie.

Le contrôle de l’énergie interne se traduirapar exemple par divers exercices visant àaméliorer la circulation du Qi dont certainsne seront que thérapeutiques alors qued’autres auront une finalité plus martiale.On y retrouve notamment un certain nombred’exercices de respiration ainsi que letravail de la posture LiangYi Ding, posturequi n’est pas sans rappeler le sinogrammecorrespondant au nom de la famille Wu.

L’application martiale de ce travail interneest le travail d’une force explosive qui sebase sur 3 principes :- les 6 forces fondamentales qui sontdifférents mouvements du corps utilisés lorsde l’exécution d’une frappe- les 3 forces liées au déplacement-l’utilisation de l’énergie interne grâce à larespiration.Cette forte influence du taoïsme dans lesconcepts de l’art permet d’ailleurs declassifier ce dernier parmi les arts internes.

Aspect martial de l’artL’un des aspects les plus surprenants du bajiquan est son aspect résolument martial etdirect. Bien que le style comporte desprincipes très développés il est d’uneapparence assez simple et directe voirpresque « primitif ». Le but dans l’étude dubaji quan est clairement d’apprendre l’art ducombat contrairement à d’autres arts oul’enseignement et les techniques sont moinsdirects et plus progressifs. Ceci a permis àl’art de très vite se tailler une réputation et ilsera notamment pratiqué par des gardes ducorps tels ceux de l’empereur Puyi, de MaoZedong et du président taiwanais ZhangJieShi.

L’une des caractéristiques de l’art est qu’ilse pratique à courte distance et tous les 8segments du corps sont utilisés : la tête, lespointes des coudes, les mains, les hanches,les pieds, les genoux, les épaules, les pieds.On retrouve d’ailleurs le chiffre 8 aussiprésent dans le nom de l’art. Ainsi on seretrouve face à un art complet qui offre detrès nombreuses possibilités telles quepousser l’adversaire avec les épaules.

Une autre caractéristique martiale de l’artest qu’il privilégie le combat à courtedistance. Le pratiquant cherchera à percer lagarde de l’adversaire et a rester collé à cedernier tout en protégeant l’axe de soncorps. De plus les coups de pieds sontessentiellement bas de manière à éviter demettre en danger l’entre jambe. En matièrede défense, les mains ont pour but dedéfendre le visage, les coudes, l’abdomen,les genoux et l’entre jambe.

Le travail en baji quanLes exercices du baji quanLes exercices de base du baji quan sont toutd’abord l’apprentissage des techniquessimples et des postures. La principale

posture travaillée est LiangYi Ding, c’estd’ailleurs autour de cette position que seronttravaillées les formes de cet art. En plus decette position on en retrouve principalement

Page 46: E Book Art de La Voie 1.0

46

arts martiaux chinois4 à savoir : mabu, banmabu, gongbu, xubu.On y retrouve aussi un apprentissage desdéplacements et le travail des techniques debase à deux.

A l’origine il n’existait que 3 formes en bajiquan :- Xiaojia ou la petite structure est lapremière forme que l’on apprend dans cetart. Il se base sur la position LiangYi Ding.Ce dao comprend les techniques de base del’art.- DanDa ou forme simple est basé surl’utilisation de la position LiangYi Dingainsi que sur ces transformations au niveauvertical la position est parfois plus haute ouparfois largement plus basse ce qui permetun travail plus important sur la stabilité. Ony retrouve aussi beaucoup plus dedéplacement que sur la première forme. Ilexiste une variante de cette forme appeléDuida qui est pratiquée à deux et permetdonc de comprendre les techniquesprésentes dans la forme.- SiLang Kuan ou extension de SiLang estla forme la plus évoluée du style mais aussila plus complexe. Elle se base sur desmodifications de la position LiangYi Dingde manière horizontale. Cette forme seralongtemps réservée aux membres les plusavancés de la famille Wu.

Aujourd’hui il existe bien d’autres formes etles différents styles connaissent des

variations tant dans l’exécution que dansl’ interprétation de ces dernières.

Le travail des armesLe travail des armes est très présent en bajiquan. On y retrouve l’ensemble des armestraditionnelles chinoises tel l’épée (j ian) lesabre en feuilles de saule (dao), lahallebarde, le bâton à trois branches etc…Cependant nombre de ces armes sont desajouts plus ou moins récents.L’entrainement de ces armes se fait lors del’exécution des nombreux taos que connaisle style.

Le baji quan connait cependant une armeparticulière nommé LiuHe Da Qiang oulance des six harmonies. Cette dernière estune lance de 3 mètres de long dont la hampeest rigide (contrairement à certains stylesutilisant une hampe souple). Bien que lemaniement d’une telle arme puisse paraitreà mille lieux d’un art privilégiant le combatà courte distance, il semble qu’elle ait étéutilisée dès l’apprentissage du style parWuZhong.

Page 47: E Book Art de La Voie 1.0

47

arts martiaux japonaisLLeess aarrttss mmaarrttiiaauuxxjjaappoonnaaiiss

Page 48: E Book Art de La Voie 1.0

48

arts martiaux japonaisLe ju-jutsu et le judo

Le ju-jutsu (ou jujutsu, ju-j iutsu…) est connu comme étant l’ancêtre du judo. Art de combatà main nu, fortement développé durant la période Edo. Aujourd’hui encore il est connucomme un système de self défense d’une grande efficacité et a inspiré un grand nombred’arts martiaux moderne tel le krav maga et bien d’autres systèmes de défenses. Cet art estaussi connu comme un cousin du sumo la lutte traditionnelle japonaise qui est encoreaujourd’hui pratiqué tant en milieu professionnel qu’amateur.

Les origines du combat à main nueDes origines au XVème siècleOn peut de légitimement penser que l’art dusumo ait eu un lien avec le jujutsu. Ces deuxarts semblent se rapprocher techniquement.La première référence au sumo provient duKojiki qui relate un combat de sumo entreles dieux Takemikazuchi et Takeminakatapour la possession des îles du Japon. Lapremière référence à un combat entremortels date cependant de 720 ou le NihonShoki fait référence à un combat entre Nomino Sukune et Taima no Kehaya qui aurait eulieu en l’an 23 avant JC. et qui se seraitsoldé par la victoire de Sukune qui seraconsidéré comme le père du sumo. Savictoire aurait tenu à un coup de pied quiaurait brisé les côtes de son adversaire.Bien que cette référence à des arts decombats à main nue soit intéressante, elleest très loin de démontrer l’existence d’unepratique systématique de l’art du combat àmain nue.

Pas de preuve officielle d’un entraînementsystématique des guerriers avant le XIIèmesiècle. Cette période est due à l’ascensiondes samouraïs, ce qui a permis la créationdes premières écoles d’arts martiaux.Cependant les affrontements restant entre depetits groupes, une part conséquente de laformation de la classe guerrière se faisaitdurant les batailles. On notera que cettepériode correspond aussi à celle de lapropagation du bouddhisme zen au Japonainsi que celle de l’arrivé de nombreuximmigrés chinois fuyant l’ invasionmongole.

On peut donc penser qu’il y a eu certainsapports martiaux provenant de la Chinedurant cette époque, bien que la formationdes guerriers notamment sur le plan ducombat à main nue ne soit pas aussidéveloppée que durant les périodessuivantes.

Les premiers écrits se référençant à uneméthode de combat sans arme datent decette époque. Le jujutsu portait alors le nomde Tegiki ou de Tedori. Dans le Gukansho ilest dit que Minamoto no Yorimoto aurait euun très bon niveau dans cette discipline etqu’il aurait exhorté ces hommes à lapratiquer.

Le développement des écoles d’artsmartiauxLe réel développement des écoles d’artsmartiaux a lieu à partir du milieu du XVèmesiècle. Ce bouleversement est dû à unchangement dans la stratégie militaire. Eneffet avant la guerre d’Onin, la plupart desaffrontements militaires consistaient en desconfrontations entre de petites unités.Cependant cette guerre marqua unchangement radical car elle opposait devéritables armées comprenant des troupesde grandes tailles. Il fallait donc entraîner demanière systématique ces combattants ausein de structures adaptés.

Cette époque correspond notamment à lacréation de grandes écoles comme laTenshin Shoden Katori shintoryu en 1447

histoire

Page 49: E Book Art de La Voie 1.0

49

arts martiaux japonaisou alors la Kage ryu fondé en 1488 par AizuIkosai Hisadata. L’enseignement de cesécoles, même s'il portait principalement surl’art du sabre, comportait aussi unenseignement basé sur le combat à mainnue.

Le XVème siècle fut aussi connu commeune période de troubles particulièrementimportants (période Sengoku) durantlaquelle eurent lieu des conflits militaires etsociaux quasi constants. Ce climat facilita lacréation d’écoles d’arts martiaux car les

clans avaient la nécessité de posséder desguerriers puissants en un minimum detemps.

Il faudra cependant attendre l’unification duJapon au XVIIème siècle pour percevoir unréel développement du ju-jutsu.

Le développement du ju-jutsuDeux théories sur l’origine de l’artDeux légendes s’opposent quant à l’originedu jujutsu. La première fait remonter lesracines du jujutsu que nous connaissons àun chinois qui fut naturalisé japonais lors duXVIIème siècle et la seconde parle d’unmédecin japonais de Nagasaki.

La première légende fait remonter lesorigines du jujutsu à un chinois du nom deChang Yuan Ping (ou Chingempin) quiaurait vécu entre 1587 et 1670. Ce dernier,avant son arrivé au Japon en 1659 auraitétudié plusieurs arts martiaux chinois dontle chin-na (art des clefs) et plusieurs formesde lutte. Suite à la chute de la dynastieMing, Chang Yuan Ping se serait réfugié auJapon en 1558 ou 1559 et se serait installé àYedo dans le monastère de Kokushoji aprèsavoir pris la nationalité japonaise. Dans cedernier, il aurait enseigné ses connaissancesà 3 rônins qui fondèrent la Kito-ryu.Bien que l’on ne soit pas certain de tous lesdétails concernant la vie de Chang YuanPing ou de sa réelle influence sur le jujutsu,de nombreux documents écrits de cetteépoque et d’époque ultérieure parle de lui etde son influence sur le jujutsu.

L’autre personnage que l’on prétend àl’origine du jujutsu aurait été un médecin deNagasaki du nom de Shirobei Akiyama(bien que le nom ne soit pas certain). Cedernier, contemporain de Chang Yuan Ping,

serait allé étudier trois méthodes de Hakudaainsi que des méthodes de réanimations enChine. De retour au pays, face à la difficultéà trouver des étudiants (ou pour certainsface aux manque d’efficacité de sestechniques), Akiyama parti méditer durant100 jours. Durant cette période il trouva lesracines du jujutsu en voyant une branche desaule se plier sous le poids de la neige sanspour autant se fendre. Il tira de cetenseignement les bases de ce quideviendrait la Yoshin-ryu ou école du cœurde saule.

Comme pour le personnage précédent, onne peut pas être sûr de la véracité de cettelégende. Pour certains, ce médecin auraitporté le nom de Miura et aurait créé à l’aidede ses étudiants 21 techniques pourcontrôler l’adversaire qui serait par la suitecompléter par 51 autres. Dans cette version,Miura aurait créé le jujutsu car à l’époqueon pensait que la maladie était due à unmanque d’effort physique.

Le développement durant la période EdoUne chose est sûre, le jujutsu tel que nous leconnaissons aujourd’hui semble avoir êtreréellement né durant l’ère Edo période quimarquera l’âge d’or des arts martiauxjaponais. L’unification du pays permit eneffet un raffinement des techniques issuesde siècles précédents et leur adaptation decombat de masse à des combats individuels.

Page 50: E Book Art de La Voie 1.0

50

arts martiaux japonaisDe nombreuses écoles de jujutsu fleurissentà cette période, on compte bien entendu layoshin ryu et la Kito ryu, mais aussi laSosuishitsu-ryu créée aux alentours de 1650par Fugatami Misanon, la Sekiguchi ryu parJushin Sekigushi et la Kushin-ryu vers 1720par Inagami Nagayasu.

L’une des écoles les plus réputées de cetteépoque était celle d’Iso Mataemon du XIXème siècle. Ce dernier aurait étudié dans unpremier temps auprès de l’école Yoshin-ryupuis la Shin-no-shindo-ryu. A la fin de sapériode d’entraînement il parcourut le japonpour tester ses aptitudes. Un jour ce dernieraurait été encerclé par un groupe d’hommes(100 selon la légende) et il réussit à venir àbout de l’ensemble de ses ennemis. Cetteexpérience lui apprit l’ importance des

techniques de frappe surtout face à desadversaires plus nombreux. Ce dernieraurait alors fondé la Tenjin-shinyo-ryu. Ilmourut en 1862.

A la fin de l’ère Tokugawa on trouvait ungrand nombre de ryu tel : Hakutsu, Jukishin,Juki, Kito, Kushin, Miura, Sekigushi,Shibukawa, Shin-no-shindo, Yshin, Tenjin-shinyo, Takenouchi, Soshuishitsu, Genkai,Tsutsumi-Hosan, Yagyu-shingan… de plus àla fin de l’ère Edo de très nombreux termesfurent employés pour désigner le ju-jutsu.Parmi les plus connus on compte : Yawara,Hakuda, Taï-jutsu, kempo, Toride…

La restauration Meij i et l’ère moderne.Ere Meiji et période moderneLors de l’avènement de l’ère Meij i, le ju-jutsu fut marqué par l’arrivé d’un nouvelart martial en 1882, le judo. Le Judo futfondé par Jigoro Kano qui après avoir étudiéTenshin-Shinyo-ryu et Kito-ryu créa sapropre école où il souhaitait enseigner uneforme de jujutsu moderne dont la pratique etl’apprentissage seraient beaucoup moinsdangereux pour les pratiquants. Cette école,qui connut un grand succès, jeta aussi lesbases de la confusion entre sport de combatet arts martiaux. Durant le début de l’èreMeij i le jujutsu fut pratiqué par certainesforces de police.

La montée du nationalisme au japon portaun certain coup à la pratique du jujutsu carsa pratique, comme bon nombre des artsanciens, fut interdite au profit de disciplinesplus récentes comme le judo. D’ailleurs, àpartir du début du XXème siècle le judocommença lentement à absorber lesdisciples des écoles de jujutsu et enparticulier celles du Kito-ryu et du Tenshin-Shinyo-ryu. Le ju-jutsu restera pratiqué parquelques maîtres dans le plus grand secret,jusqu’en 1951 , année lors de laquelle sa

pratique fut autorisée par les forcesd’occupation américaines.

Expansion en occidentLe jujutsu est arrivé en occident au début duXXème siècle lors de l’ouverture du Japonsur l’occident. Le premier pratiquantfrançais de cet art fut Guy de Montgrilhardsurnommé Ré-Nié qui ouvrit une salle en1904. Il connut un certain succèsnotamment grâce à sa victoire contreGeorges Dubois qui marqua le début d’unesérie de victoires. Malheureusement cettedernière s’arrêta lors de sa défaite face à unlutteur Russe. Cette défaite marqua un arrêtdans l’enthousiasme qu’avait suscité le ju-jutsu qui sera bien vite remplacé par le judoen 1935.

Il y eut plusieurs tentatives d’ implantationdu judo en France mais ce n’est que celle de1935 qui réussit. Cette année marquel’arrivé de Mikinosuke Kawaishi en Francequi ouvrira un an plus tard un club de judoalors qu’il était 4ème Dan. Ce succès tientau fait que maître Kawaishi réussit à adapterles méthodes japonaises à l’esprit occidentalnotamment en intégrant un système de

Page 51: E Book Art de La Voie 1.0

51

arts martiaux japonaisceinture de couleur intermédiaire permettantaux pratiquants de se situer avant la ceinturenoire. La réussite de cette implantationpermit en 1947 la création de la fédérationfrançaise de judo et ju-jutsu. Le judo devintpeu à peu l’art martial le plus pratiqué enFrance mais fit de l’ombre à son ancêtre lejujutsu qui tend ces dernières années àressortir de l’ombre.

Maître Jigoro Kano, fondateur du judo est certainement la personne qui a le plus influencéle monde des arts martiaux japonais voire le monde des arts martiaux tout court. Il a nonseulement réussi à redonner aux japonais un intérêt pour leurs disciplines martiales, maisest à l’origine d’un changement radical dans la perception de ses derniers. Il est aussi celuiqui a réellement permis à l’occident de découvrir les arts martiaux.

Enfance et apprentissage

Jigoro Kano

Un enfant chétifJigoro kano est né le 28 octobre 1860 àMikage près de la ville de Kobe au Japon. Ilest le troisième fils de Jirosaku MareshibaKano, intendant naval sous le ShogunaTokugawa. Cette naissance lui permit degrandir dans un milieu aisé et lui faciliteral’accès à un bon statut social.

Durant son enfance, Jigoro Kano fut unenfant brillant mais de très faibleconstitution ce qui l’empêcha dans unpremier temps de pratiquer les activitésphysiques de l’époque, jugées tropcontraignantes pour son corps. L’arrivé dessports européens grâce à l’occidentalisationdu Japon lui ouvrir les porte de nouvellesactivités physiques plus adaptées à sa faibleconstitution. Il décida de pratiquer lagymnastique et le base-ball dans le but defortifier son corps et selon certain pour neplus subir les brimades de ses camarades ausujet de son aspect chétif.

En 1871 sa famille se fixa à Tokyo où il feraquelques années plus tard une rencontre quiallait changé le cours de sa vie.

L’apprentissage des arts martiauxMaitre Kano découvrit le jujutsu à l’âge de

17 auprès de Fukada Hachinosuke del’école Tenjin Shinyo-ryu. Il étudiera auprèsde ce maître jusqu’à la mort de ce dernier en1879. Sa progression fut rapide du fait deson investissement et du peu d’élèvesqu’avait le mettre. Il faut cependantremettre le jujutsu dans son contexte. Acette époque les arts martiaux Japonais sonten pleine crise. Face à la volonté demodernisation et d’occidentalisation duJapon, ils apparaissaient comme un frein etle rappel d’une culture déclinante. De plusla modernisation de l’armée et la formationde cette dernière à base de conscrits rendaitla formation traditionnelle trop lente et tropcoûteuse et surtout moins efficace aux yeuxdu pouvoir en place. Les jeunes japonaisn’ont de plus aucun intérêt pour cesanciennes pratiques.

Il faudra attendre l’année 1881 pour qu’ilretrouve un nouveau maître qui luiapprendrait le jujutsu et entre temps il passaavec brio sa licence de lettres et de sciencespolitiques. Son second maître fut LikuboTsunetoshi de la Kito-ryu. Auprès de cedernier il concentra sont travail surl’apprentissage des projections et desimmobilisations. C’est à partir du travailqu’ il effectua dans cette école qu’il

Page 52: E Book Art de La Voie 1.0

52

arts martiaux japonaisdécouvrit l’un des principes du judo à savoir«minimum d'énergie, maximumd'efficacité».

Durant les années qui suivirent, ilapprofondit son travail en faisant denombreuses recherches dans des livres etd’autres documents anciens pour connaîtretoujours plus le jujutsu.

La création du judo

Les premiers pas du judoC’est en 1882, alors qu’il n’a que 21 ans,que Jigoro Kano va créer le judo quimarquera le renouveau des arts martiauxJaponais. Le judo tel qu’il fut conçu parmaître Kano reprenait un certain nombresde principes du jujutsu qu’il avait étudiémais devait aussi être une école de vie.C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il achangé le suffixe « jutsu » en « do » demanière à faire ressortir cet aspect moral etspirituel.

A cette époque Maître Kano avait établi sondojo au sein du temple Eishoji à Tokyo etavait très peu d’élèves mais ces derniersétaient aussi passionnés que lui. Le judoqu’il pratiquait n’était cependant pasterminé dans le sens où il était encore austade expérimental. Cependant malgré cecôté encore inabouti de la discipline, ilreleva les défis de nombreuses écoles dejujutsu, ce qui lui permit de vite se taillerune certaine réputation dans le milieu desarts martiaux.

Ce n’est vraiment qu’en 1885 que le judoarriva à sa maturité. C’est vers cette annéeque Maître Kano donna son orientationactuelle au judo à savoir : la suppression destechniques de frappes et des techniques tropdangereuses, ce qui permettait une pratiqueplus sûre. Il mit aussi en place le Gokyo àsavoir l’ensemble des 40 techniques deprojection du judo regroupé en 5 séries de 8mouvement, ce qui permettait entre autre devoir l’évolution du pratiquant. On penseaussi que c’est durant cette période qu’il mit

en place le judogi ainsi que le système deceinture pour remplacer le systèmetraditionnel du Menkyo.

L’essor du judoL’essor du judo est en grande partie dûe à lapédagogie de Maître Kano et à son statutsocial. De plus le judo apparaissait commeune discipline moderne qui attira denouveau le public japonais mais qui laissales écoles de jujutsu encore plus délaisséesqu’auparavant. Son essor fut tel qu’en1886, il commence une tournée en Europepour le présenter aux occidentaux. Lapremière démonstration est réalisée enFrance à Marseille. Pour mesurer l’ampleurde cette ascension on estime qu’en 1889 lemaître aurait eu environ 600 élèves alorsqu’il n’en avait que neuf à ces débuts.

Le succès du judo fut tel que Maître Kanofut nommé en 1899 président du Butotukai,à savoir le centre d’études des arts martiaux.Puis en 1908 le Parlement de Tokyo donneson approbation à une loi introduisant lejudo et le kendo au programme del’ensemble des écoles du territoire. En 1909

Page 53: E Book Art de La Voie 1.0

53

arts martiaux japonaisle maître devient le premier Japonais à êtremembre du comité international Olympiqueet enfin en 1911 il fonde l'AssociationAthlétique du Japon et en devient Président.

Cependant, malgré son succès il neconsidère pas son art comme une chose finieet souhaite sans cesse l’améliorer par denouvelles rencontres. A ce titre en 1922, ilrencontre Maître Funakoshi qui deviendraquelques années plus tard le père du karatémoderne, et permet à ce dernier de faire unedémonstration qui permit à un certainnombre de japonais de découvrir le karaté.

En 1930, il rencontra Maître Ueshiba,fondateur de l’aïkido, auprès duquel ilenvoya plusieurs de ses élèves. La volontéde Maître Kano semble avoir été d’unir cestrois disciplines en une seule mais ceci ne sefit pas et les trois voies continuèrent leurschemins séparément.

Le 4 mai 1938, à l'âge de 78 ans, il meurtd'une pneumonie sur le bateau qui leramenait du Caire.

Les principes du judoJudo signifie la voie de la souplesse. Il estintéressant de noter que c'est le premier artmartial à utiliser le suffixe « do ». Par cetteutilisation le fondateur a voulu apporter unedimension plus constructrice et morale queles arts anciens qui utilisaient « jutsu » quiest plus proche du terme technique. Le judoprend son origine techniques dans le j iujutsude la Tenjin Shin'yo Ryu ainsi que danscelui de la Kito ryu. Dans les fait cettesouplesse ce traduit lors des affrontementspar l'absence de frappe, mais surtout par unprincipe qui est l'utilisation de la force del'adversaire. Ce second point est une desautres caractéristiques qui permet deconsidérer le judo comme un art moderne.En effet à sa création Jigoro Kano àsouhaiter utiliser des principes demécaniques humaine pour les clefs effet delevier, pivots ainsi que des principesphysique tel l'utilisation de la gravité pourles projections.

Les techniques du judo sont essentiellementbasées sur l'utilisation des projectionsdebout même si on y trouve un certainnombre de clefs notamment dans le travailau sol. En judo il est traditionnellement

admis que les projections s'effectuent entrois temps :

- le déséquilibre : il consiste à amenerl'adversaire dans une situation d'équilibreprécaire et favorisant l'application de latechnique.

- le placement de la technique : ils'agit en fait du placement du corps enpréparation de la technique

- la projection en elle même

Cependant si ces trois temps peuvent êtretravaillés de manière décomposée au début,dans la pratique ils s’enchaînent de manièrefluide et l'on a souvent l'impression qu'il n'ya qu'un seul temps.

Une autre part importante du travail en judoest donnée à l'apprentissage des chutes.Savoir chuter peut toujours être utile, ayeztoujours l'exemple de la plaque de verglasen hivers en tête.

En plus de l'étude des techniques toutsimplement, l'étude en judo repose sur deuxautres exercices les katas et le Randori.

Le judo

Page 54: E Book Art de La Voie 1.0

54

arts martiaux japonaisKatas et Randori

Là ou dans la majorité des arts martiauxmodernes les katas sont des pratiquessolitaires visant à apprendre lesmouvements et enchaînements de l'école, enjudo les katas se pratiquent à deux. Ils sontne faits des enchaînements de techniquesavec un partenaire ou ce dernier joue le rôlede plusieurs agresseurs. Il existe deux typesde katas créés par le fondateur :

-les katas d’entraînement : cesderniers sont les plus pratiqués, ils sont làpour permettre un meilleur apprentissagedes techniques.

-les katas de combats : ces katas sontbeaucoup moins étudiés. Ils furent crééspour permettre l'apprentissage destechniques dans une optique de self défense.On y retrouve notamment des frappes qui ne

sont pas utilisé dans les autres exercices.

Le randori lui est traditionnellement uneforme de combat libre entre deuxadversaires. Lors de ce « combat » lesadversaires se déplace et essaye de placerleur techniques de manière souple. Seul lestechniques de projections sont en généralutilisé debout, mais si le combat se poursuitau sol les pratiquant peuvent utiliser tout unpanel de techniques comme lesétranglements ou les clefs.

Cependant ce qui a fait la force du judo estsa percé en tant que sport de compétition.

La compétitionLa compétition possède une part importanteen judo. A ce titre l'obtention de la ceinturenoire nécessite de participer à des combatssuivant les règles de la compétition. Lorsdes combats les deux adversaires se fontface debout et les frappes y sont interdites.Le vainqueur est déterminé au nombre depoints, pouvant être marqués de 3 manières:

-Ippon (10 points) : techniquepermettant une victoire immédiate, sansamené au sol. L'adversaire doit atterrir sur ledos sur les deux épaules, et la projectiondoit se faire avec vitesse, maîtrise et force.

-Waza ari (7 points) : est attribuélorsque qu'il manque un des éléments duIppon

-Yuko (5points) : lorsqu'il manque 2éléments du Ippon

Si le combat ce poursuit par un combat ausol, c'est celui qui arrivera à immobiliserl'adversaire au sol grâce à une techniquesqui marquera des points. Les points serontcomtabilisé en fonction du tempsd'immobilisation 5 à 14 secondes pour unYuko, 1 5 à19 pour un waza ari et 20 pour un

Ippon. Un des pratiquants peut de plusdécider d'abandonner en frappant 3 fois ausol.

Aujourd'hui il semble que le judo s'éloignede la conception qu'en avait Jigoro Kano.En effet alors qu'à l'origine le judo reposersur une utilisation minimum de la force etl'utilisation de la force de l'adversaire, deplus en plus de cours de judo incorporentdes exercices de musculation dans leurentraînement de manière à obtenir plus deforce et plus de masse. De même les katasde combats sont de moins en moinspratiqués et de nombreuses écoles ne lesincorporent même plus dans leur cursus. Ilexisté aussi à l'origine des techniques deréanimation basé sur la médecine chinoisqui ne sont pour ainsi dire jamais étudiésdans les clubs. Cependant le judo reste unart martial unis contrairement à bon nombred'autres arts martiaux.

Page 55: E Book Art de La Voie 1.0

55

arts martiaux japonais

Contrairement à nombre d’autres arts martiaux, le sumo est resté très hermétique au reste dumonde bien qu’il commence à s’exporter notamment en Europe de l’est. On peut différencier deuxtypes de sumo. L’un est le sumo amateur qui est pratiqué comme on pratique bon nombre d’artsmartiaux un peu partout dans le monde. Cependant il existe au Japon ce que l’on appelle le sumoprofessionnel. Dans ces circonstances les lutteurs de sumo appelés rikishi sont des professionnel etpasse leur journées à s’entrainer en vue de combats. Ces combats pratiqués dans 6 championnatsofficiels sont souvent l’objet de paris.

Il faut cependant se défaire d’un a priori qui est « les pratiquants de sumos sont obèses ». En effetsi le poids est très important en sumo car il permet d’abaisser le centre de gravité et d’être plusstable, il ne s’agit pas uniquement de masse graisseuse. De même il ne faut pas imaginer uncombat de sumo comme un combat de judo car le sumo est très ritualisé et possède encoreaujourd’hui de nombreux liens avec la religion shinto.

L’entrainement en sumo professionnel

Le sumo

L’entrainement physiqueL’entrainement d’un rikishi est trèséprouvant. Et ce d’autant plus qu’il sedéroule alors que le lutteur est à jain. Cecipermet de faire en sorte que seul elsmeilleurs en ressorte les autres étantcontraint d’abandonner. L’entrainement sedéroule en deux phases importantes. Durantla première se déroulant traditionnellementde 5 h du matin à 11h, le pratiquantdéveloppe les bases qui feront de lui un bonlutteur de sumo. Cet entrainement reposesur 3 points importants :

-endurance : le développement del’endurance ce fait par de nombreuxexercices. Si certain pratiquants la pratique,la course est peu recommandée en raison dupoids. En effet cela pourrait s’avérerdangereux pour les genoux, les chevilles etle dos. On trouve à la place un exerciceunique au sumo. Les rikishis forme unesorte de chenille en posant leur mains surles épaules de celui qui les précèdes etentames une marche rapide, cela est moinséprouvant qu’un footing pour leursarticulation mais oblige les pratiquants àtenir le rythme pour ne pas ralentir lesautres. On a aussi des exercicesd’abdominaux pour renforcer la sangleabdominal et surdévelopper le ventre ce quidonne l’aspect enrobé.

-souplesse : contrairement à ce quel’on pourrait penser les rikishi doivent êtretrès souple pour exécuter leur techniques.Pour ce faire il dispose d’un certain nombred’exercice d’assouplissement dont le plusconnue est le fait de lever la jambe sur lecôté en la laissant droite, puis la redescendreen frappant fortement au sol. Cet exercice «shico » est aussi exécuté lors du rituelprécédent le combat. Un autre exercicecommun consiste à avancer jambe écarté lebuste penché en avant, en position semiaccroupi, enfin un autre exercice importantconsiste pour les pratiquants de sumo àeffectuer le grand écart.

-exercices de force : à l’originel’entrainement pour développer la forces’exécutait en frappant alternativement desdeux mains sur un pilier en bois. Parfoispour se préparer au choc dans un combat ilscognent leurs épaules sur ce même pilier àla manière de rugbymen. En plus de ce typed’entrainement, les rikishis effectuent denombreuses pompes et flexions pourdévelopper une musculature puissante etefficace.

L’entrainement au combat ce faittraditionnellement de 8h à 11h du matinalors que le lutteur n’a pas encore mangé.En plus d’y apprendre les techniques decombat les pratiquants les plus jeunes seront

Page 56: E Book Art de La Voie 1.0

56

arts martiaux japonaisendurcis de part de nombreuses humiliationset des exercices éreintants. Il existe uncertain nombre de techniques de combatsen sumo.

L’alimentationContrairement à ce que l’on pourrait penserles rikishis n’obtiennent pas leur physiqueen se nourrissant de junk food, chips etc…La principale source d’alimentation pour unlutteur de sumo est le Chanko. Le Chankoest traditionnellement préparé par lesapprentis. Il s’agit d’un repas très caloriqueet très salé servi avec une quantitéimportante de riz ainsi que des amusesgueules (beignets frits, boulette deviande…). Cependant ce repas est engénéral plutôt équilibré car il contient aussides fibres. Le repas est suivi d’une sieste quipermet à la nourriture de circuler lentement

et facilite la prise e poids. Le second repassera pris entre 19h et 21h juste avant lesommeil.

En moyenne le lutteur prendra entre 8 000et 10 000 calories par jours. Ceci luipermettra de prendre du poids.L’alimentation est tout aussi éprouvantepour le rikishi que l’entrainement en lui-même car les quantités absorbés sontvraiment énormes.

De manière traditionnelle le repas est servide manière hiérarchique c’est-à-dire que leshauts gradés sont servis en premier et lesapprentis ont ce qu’il reste.

Les combatsLe sumo professionnel est très ritualisé. Lescombats se déroulent au sein de 6 tournoisofficiels se déroulant un mois sur deux.Durant ceux si les rikishis combattentdurant toute la journée, les moins gradés

combattent à l’aube alors qu’il n’y a pas depublique. L’ouverture des combats de hautedivision est faite par le Makuuchi dohyô-iri.Durant cette cérémonie, les rikishis sontprésentés, il sont vêtus de leur mawachi

Page 57: E Book Art de La Voie 1.0

57

arts martiaux japonais(sorte de pagne porté par les lutteurs desumo) et d’un tablier et divisé en deuxgroupes. Dans chacun des groupes unorateur présente les lutteurs un par un puisvient le tour du groupe suivant.

Concernant les combats en eux même, ilssont précédés d’une cérémonie qui de nosjours dure environ 3 à 4 minutes mais quipar le passé pouvait en durer une dizaine.Dans un premier temps le crieur publiqueappel chaque lutteur et à l’appel de leurnoms ils doivent exécuter un shiko. Leshiko est l’exercice d’assouplissementconsistant à lever une jambe et la faireretomber avec force sur le sol tout en étantlégèrement penché en avant. Les rikishiseffectuent ceci avec chacune de leur jambepuis retourne dans leur coin. Chaque lutteurreçoit alors une coupelle d’eau pour serincer la bouche qu’il doit recracherdiscrètement. Les deux lutteurs prennentalors une poignée de sel et la jette au solpour purifier le lieu puis se dirigent vers lecentre. Ils vont alors se mettre en positionaccroupie mains les bras tendus paumesvers le haut puis vers le bas pour montrersymboliquement qu’ils n’ont pas d’arme.

Les lutteurs devront alors revenir dans leurscoins, puis relancer une poignée de sel avantd’effectuer à nouveau un shico. Cettedernière phase du rituelle peut s’exécuter uncertain nombre de fois.

Une fois que le crieur public les y invite lesdeux lutteurs se retrouvent au centre ducercle derrière leur ligne blanche et posentleurs points au sol. Le combat necommencera qu’une fois que les deuxrikishis auront posé leurs deux poings ausol. Si l’un des deux concurrents entame lecombat avant que son adversaire n’ai poséles deux poings au sol, il est déclaréperdant.

Le combat en lui-même ne dure enmoyenne qu’une dizaine de seconde et setermine lorsqu’un des lutteurs est sorti ducercle ou lorsqu’il pose autre chose que cespieds au sol. Une fois le combat terminé lerikishi se voit remettre par l’orateur unelettre comprenant une somme d’argent.

Page 58: E Book Art de La Voie 1.0

58

arts martiaux japonaisLe kenjutsu

Si le nom de la Hyôhô Niten Ichi Ryu est peu connu dans le monde ce n’est pas le cas de sonfondateur. Cet école de kenjutsu aurait été fondé par nul autre que Myamoto Musashi,certainement le plus grand escrimeur de toute l‘histoire du Japon. La particularité de cette écoleréside dans l’utilisation simultanée des deux sabres du daisho (katana et wakisashi) que portait lesamouraï. Bien que cette école reste relativement peu connue elle est néanmoins l’une des écolesmajeures de l’art du sabre.

Miyamoto Musashi

EnfanceFujiwar no Genshin de son nom d’origine,est né dans la province de Harima dans levillage de Miyamoto en 1584. Il fautresituer cette naissance dans son contexte, àcette époque le Japon était en pleine périodede guerre civil, période qui ne cessera qu’en1600 avec l’unification du Japon. On saitpeu de chose sur la petite enfance deMusashi. Durant son enfance il utilisaplusieurs noms don Bennoske, Heima ouTakezo.

Il semble qu’il possédait un caractère plutôtindomptable. Une légende raconte qu’il semoquait de son père escrimeur et qu’un jource dernier à bout de nerf aurait lancé uncouteau dans sa direction. Musashi auraitesquivé la lame de la tête et le père auraitréitéré le lancer. Musashi ayant encore unefois esquivé l’arme fut chassé et recueilledans un monastère. Ce dernier aurait par lasuite perdu son père à l’âge de 7 ans.

Son premier duel eut lieu alors qu’il avait1 3 ans contre Arima Kihê un combattantdisposant de bonnes aptitudes en combat àla lance et au sabre. Le combat fut remportéavec facilité par Musashi qui tua sonadversaire d’un seul coup. Son second duelse fera trois ans plus tard contre un sabreur

de renom qu’il tuera sans difficulté.

AscensionL’ascension de Musashi semble réellementcommencée à l’âge de 17 ans lorsque cedernier participe à la bataille de Sekigahara.Il y participera en tant que rônin dans lecamp de Toyotomi Hideyoshi et se seraitdistingué par son ardeur au combat.Cependant il fut gravement blessé et mit uncertain temps à se remettre de ces blessures.

C’est 4 ans plus tard en 1604 qu’ilcommença un affrontement avec le clanYoshioka. Durant un premier duel, il réussità vaincre en un seul coup un mettre d’armedu Nom de Yoshioka Seijuro alors que cedernier possédait un réel sabre contre lesabre en bois de Musashi. Humilié cedernier aurait décidé d’arrêté son métier etde se raser la tête. Quelques temps plus tardle propre frère de Seijuro provoqua Musashien duel sans plus de succès.

Le troisième duel l’opposa au fils deSeijuro et ses élèves. Il existe d’ailleurs uneanecdote intéressante à ce sujet relaté dansle Niten-ki une biographie réalisé après lamort de Musashi en regroupant un ensemblede fait historiques et de légendes à son sujet.En se rendant sur le lieu du duel, il s’arrêtadevant un temple bouddhiste sur le chemin,

La Hyôhô Niten Ichi Ryu

trois écoles traditionnelles

Page 59: E Book Art de La Voie 1.0

59

arts martiaux japonaisil était sur le point de tirer le cordon de tirerle cordon de la cloche pour commencer saprière quand il s’arrêta. Il se rendit comptequ’avant ce jours il n’avait jamais crus enl’existence de bouddha et des divinités etque ce jours face à la mort il se mettait à lesvénérer. Il se senti honteux à cette pensé etrepris le chemin. On dis que c’est cetévènement qui lui inspira l’adage : « Il fautvénérer les bouddhas et divinités, mais nepas compter sur eux. ». Il gagna le combatqui suivit.

Suite à cet accrochage avec la familleYoshioka, il parcouru le Japon pour seconfronter aux plus grands. Il réussit ainsi àvaincre entre autre un moine expert en artde la lance, un membre d’un des clans d’Igareconnus comme le berceau des arts ninjas.

C’est en 1612 qu’eut lieu son plus fameuxduel, il l’opposa à Sasaki Kojiro un sabreurde 18 ans invaincu jusqu’alors. Leur dueldevait avoir leur sur une île. Pour le vaincreil décida d’arriver en retard et sur le cheminde l’allé façonna un grand sabre dans unerame. Une fois sur place il provoqua lesabreur se laissa emporter. Le duel se

termina par la victoire de Musashi ce qui fitde lui une légende. On dit que ce duel est ledernier des 60 duels que livra MusashiMiyamoto.

L’élévation spirituelOn a relativement peu d’information sur lapériode qui suivi. On sait qu’à partir desannées 1630 il commença une recherchespirituelle ce qui l’amena à étudier les arts,la calligraphie, la peinture. Il signerad’ailleurs un certain nombre de ses œuvressous le nom de Niten. Il conçu d’ailleurs unjardin qui sera détruit durant la secondeguerre mondial.

Le seul fait d’arme durant cette période estsa participation au siège du château de Haraen 1638 ou il dirigeait un groupe d’hommelors de la révolte chrétienne.

En 1943 à l’âge de 59 ans il se retire dansune grotte pour méditer et y rédigera leGorin no sho. Il périra peu de temps aprèsen 1945. Il sera alors enterré avec sonarmure comme il le souhaitait.

L'école de la stratégie des deux ciels

Les origines de l’écoleLa Hyôhô Niten Ichi ryu ou école de lastratégie des deux ciels doit une grandepartie de sa renommée à son fondateurprésumé Myamoto Musashi. Ce dernier estun héros japonais connu de tous pour cesnombreux duels victorieux, sa technique dusabre et son sens de la stratégie. L’escrimeurest crédité d’environ une soixantaine devictoires en duel avant même qu’il n’aitatteint l’âge de 30 ans et son premier duelaurait eu lieu alors qu’il était âgé deseulement 1 3 ans et se serait soldé par lamort de son adversaire. Ce dernier passeraen fait sa vie à parcourir le Japon de long enlarge à la recherche d’adversaire de hautniveau capable de lui enseigner l’art dusabre, ce qui l’amena à créer son propre

style de combat. On remarque alors quebien qu’il ait reçu des bases de kenjutsu parson père, l’essentiel du style qu’ildéveloppera découlera de sa propreexpérience et ne sera pas simplement uneévolution de tel ou tel style mais bien unecréation à part entière.

Bien que les apports du maitre fussentnombreux, il y en a deux que l’on retiendraprincipalement. Le premier est l’utilisationdes deux sabres simultanément. Commetout le monde le sait les samouraïs del’époque portaient deux sabres un grand quel’on nomme aujourd’hui katana et un petitnommé aujourd’hui wakisashi. Hors àl’époque les écoles n’enseignaient que lemaniement d’une de ses armes à la fois maisjamais un maniement simultané de ses

Page 60: E Book Art de La Voie 1.0

60

arts martiaux japonaisdernières. On dit que l’ idée de l’utilisationdes deux sabres en même temps vient àMusashi suite à sa survie miraculeuse à labataille de Sekigahara en 1600. Ce dernieraurait alors souhaité utiliser ses deux sabresen même temps pour mettre toutes leschances de son côté durant un combat.

Le second apport principal est l’ importancedonnée à la stratégie non seulement dansl’art du sabre mais dans toutes choses. Selonle maitre, toute chose est dirigée par unecertaine stratégie et il est du devoir del’homme de maitriser cette voie pourdevenir meilleur. D’un point de vuetechnique cela se traduit par une certainesobriété technique et une recherche detechniques pouvant faire face à toutessituations. On retrouve d’ailleurs cestechniques dans son ouvrage le Gorin NoSho (traité des cinq roues).

L’évolution de la koryuLa Hyôhô Niten Ichi ryu est une koryuc’est-à-dire une école ancienne n’ayant passubit l’ influence de l’ère Meij i et connaitencore aujourd’hui une transmissiontraditionnelle reposant sur des règlesstrictes. L’école est aujourd’hui dirigée parIwami Toshio Harukatsu 11 ème soke (ougrand maitre) de l’école. La liste officielledes Soke de l’école est la suivante :Miyamoto MusashiTerao Kyumanosuke NobuyukiTerao Goemon KatsuyukiYoshida Josetsu Masahiro

Santo Hikozaemon KyohideSanto Hanbe KiyoakiSanto Shinjuro KiyotakeAoki Kikuo HisakatsuKiyonaga Tadanao MasamiImai Masayuki NobukatsuIwami Toshio Harukatsu

Bien que cette transmission soit reconnuepar l’école, elle pose aux yeux de certainquelques problèmes. Il semblerait en effetque Terao Kyumanosuke Nobuyuki élèvedirect de Musashi et second soke soit mortavant son maitre. Par conséquent letroisième soke de l’école aurait recréé l’artou complété l’enseignement dispensé par lesecond soke surement grâce au traité laissépar le fondateur avant sa mort.

Aujourd’hui l’enseignement de l’école nepeut être dispensé que par les personnesayant reçu le titre de menkyo kaiden desmains du grand maitre ou au moins unedélégation lui permettant de partager lesconnaissances qu’il a acquises. Lespersonnes enseignant sans ces autorisationsne sont pas considérées comme faisantpartie de l’école et ne disposent parconséquent pas de la capacité d’enseignerles vraies techniques Hyôhô Niten Ichi ryu.Ce système peut aujourd’hui nous paraitreun peu strict au vue de la facilité aveclaquelle on peut aujourd’hui enseigner lesarts martiaux grâce à un diplôme d’Etat,cependant il permet de s’assurer la surviedes techniques de l’école et de les préserverde toute altération.

L’étude dans la Hyôhô Niten Ichi RyuLes principesL’un des principaux principes de l’école estque le pratiquant ne doit pas attaquer enpremier mais doit saisir le moment oul’adversaire est sur le point d’attaquer pourle contrer dès le premier instant de sonoffensive à l’aide d’une défense adaptée ettout de suite contre-attaquer. Si l’adversairene se décide pas à attaquer le pratiquant doitalors apprendre à avoir l’air faible afin de

l’ inciter à l’attaque. Si cette stratégie semblelaisser l’ initiative à l’adversaire ce n’est pasle cas, en effet ici c’est le défenseur qui doitprendre une initiative particulière à savoirlaisser l’adversaire attaquer en premier. Ledéfenseur ne doit cependant pas laisserl’adversaire imposer son rythme et doittoujours imposer le sien à l’adversaire. Onretrouve cette notion fondamentale dans leGorin No Sho.

Page 61: E Book Art de La Voie 1.0

61

arts martiaux japonaisUn autre point important de la pratique estla recherche de détente et d’un certainnaturel dans la pratique. Par exemple lesdéplacements doivent être exécutés de lamanière la plus naturelle possible enutilisant au maximum le bol du pied et nonla plante. De plus le pratiquant doit relâcherson corps au maximum ; d’ailleurs l’une desprincipales positions de base est mu-gamaequi signifie « garde vide » ou « sans garde». Cette position bien connue despratiquants d’aïkido repose sur le fait queles mains étant vers le bas, les épaules sontdétendues ce qui améliore les réflexes dufait de l’absence de contractions.

Un dernier point important de cette école estla recherche de simplicité technique et dedépouillement. Le but n’est pas ici que lestechniques soit impressionnantes, commel’on pourrait l’attendre d’une école reposantsur le maniement de deux sabres de manièresimultanée. Le but est la recherche d’unegrande efficacité technique et la suppressionde tout ce qui est superflu dans la pratique.

On retrouve les principes de l’école dans lelivre de l’eau du traité des cinq roues.

La pratiqueL’art de l’ Hyôhô Niten Ichi ryu reposeprincipalement sur la pratique de troisarmes. Les mouvements au katana seul sontappelés Itto, ceux au wakisashi ou kodachi,et ceux au baton long bo-jutsu. A celas’ajoute la particularité de l’école à savoirNito qui regroupe les mouvements pratiquésavec deux sabres. Bien entendu de manièretraditionnelle toutes ces armes n’étaient pasétudiées en même temps par les pratiquantsde l’école. La pratique de telle ou telle armen’était accessible qu’à partir d’un certainniveau. Au niveau Shoden c’est-à-dire leniveau le plus bas, les pratiquants étudiaientuniquement les techniques au katana. Auniveau Chuden le pratiquant abordait alorsles techniques du wakisishi. Ce n’est qu’àpartir du niveau okuden que les pratiquantscommençaient à pratiquer avec deux sabresde manière simultanée. Enfin seuls les

pratiquants disposant du menkyo pouvaientétudier le bojutsu. Cependant aujourd’huices règles sont plus souples et lespratiquants sont amenés à étudier le Nitobeaucoup plus vite.

Comme dans la majorité des koryu lapratique de l’école repose essentiellementvoir uniquement sur la pratique des katasnommés seiho. Ces derniers sont exécutés àdeux et en général c’est le plus expérimentédes deux pratiquants qui attaque en premier.Ces derniers sont exécutés avec un bokkenreprésentant selon sa taille soit un katanasoit un wakisashi. Les formes sont répartiescomme suivant :-1 2 seiho au sabre long dont 7 serviront debase aux débutants.-7 seiho au kodachi-5 seiho comprenant l’usage des deux sabres-20 seiho au bo dont 1 3 sont exécutés contreun sabre et 7 contre un bo

Ces formes permettent au pratiquantd’étudier les différentes techniques del’école dont la plupart se retrouvent dans leGorin No Sho, dans le livre du feu.

Dans l’école des deux ciels, la pratique necomprend ni combat libre, ni compétition. Ilexiste cependant une pratique de combat àdeux sabred appelé nito kendo mais qui n’arien à voir avec l’enseignement de la HyôhôNiten Ichi ryu.

Page 62: E Book Art de La Voie 1.0

62

arts martiaux japonais

La tenshin shoden katori Shinto ryu est une des écoles les plus prestigieuses de kenjutsu ayantsurvécu jusqu’à nos jours. Ce prestige est en grande partie du à son ancienneté et au fait qu’elledélivre un enseignement qui est resté intact depuis sa création malgré le passage du temps etl’évolution des arts martiaux qui tendent de plus en plus à s’orienter vers de simples sports oudisciplines de loisir. La réputation de cette école est telle qu’elle fut consacrée en 1960"patrimoine culturel immatériel de la préfecture de Chiba".

Bref historique

La fondationLe fondateur de la Tenshin Shoden KatoriShinto Ryu fut Iizasa Chōisai Ienao ( 1 387-1488) originaire du village d’Tako-machidans l’actuelle préfecture de Chiba. Cetteécole fondée en 1447 est souvent considérécomme la plus ancienne école d’artsmartiaux du Japon. Ce point tient au faitqu’elle est apparue au milieu du XVèmesiècle, période qui marqua un tournant dansles pratiques guerrières du Japon. Avantcette dernière, les combats n’opposaient quequelques troupes. Or avec le développementdes guerres, ce furent de véritables arméesqui s’organisèrent et il fallut trouver un

moyen d’entraîner les combattants demanière efficace. Cependant, c’estréellement la guerre d’Onin qui aura lieu àpartir de 1467 qui marquera l’émergence detrès nombreuses écoles.

La légende veut que Chōisai Ienao ait fondél’école à l’âge de 64 ans. Ce dernier seserait rendu près du temple katory pourrendre hommage à une divinité guerrière ettrouver une technique qui le rendraitinvincible. Il se mit alors à s’entraîner sansrelâche aux abords du temple et au bout dumillième jour, le Dieu du temple Katori,Futsunushi no o kami, lui serait apparu en

La Tenshin Shoden KartoriShinto Ryu

Page 63: E Book Art de La Voie 1.0

63

arts martiaux japonaisrêve sous la forme d’un jeune homme assissur une branche de prunier et lui auraitremis le traité divin de la stratégie guerrière(Heiho shinsho).

Suit à ses événement le maître fonda alorsson école la katori shinto ryu. Le termeKatori désigne le temple et shinto signifiesabre immaculé, ce nom est précédé deTenshin shoden qui atteste de l’originedivine de cette dernière.

L’évolution de l’école :L'école Katori était installée à proximité dessanctuaires de Katori et de Kashima dans laprovince du Kanto, ces deux temples étaientdédiés à des divinités guerrières et denombreux combattants y passaient chaquejour en pèlerinage. Cependant, durant toutela période du Japon féodal, les provocationsen duel entre les pratiquants de diversesécoles étaient très nombreuses si bien quecette affluence de guerriers proches dutemple de katory la rendait particulièrementsensible à ces provocations. En effet cesduels nommés shiai étaient exécutés avecdes sabres en bois et occasionnés le plussouvent de graves blessures voire la mort del’un ou l’autre des pratiquants.

Ainsi pour éviter les nombreuses attaquesdont son école et ses élèves auraient pu êtrela cible Choisai Ienao interdit purement etsimplement les duels à l’ensemble despratiquants de son école n’ayant pas obtenule niveau de menkyo (maitre).

Une autre raison bien plus poétique à cetteinterdiction est qu’il semble que lefondateur de l’école fut un grand humaniste

et qu’il estimait que la plus grande victoireest celle obtenue sans arme ni combat.

A la mort de Chosai Ienao le 15 avril 1 488 àl'âge vénérable de 102 ans, ce fut son filsaîné qui devient le Soke de l’école. Cettetradition fut réitérée jusqu’au 18ème sokede l’école qui mourut en 1898 sans laisserde fils pour lui succéder. L’école aurait alorsété dirigée par un ensemble de 8 maîtres, cequi amena cependant à une division de cettedernière en deux branches.

L’actuel Soke de l’école est Otake Risukeaurait commencé à étudier au sein de lakatory shinto ryu en 1942 alors qu’ilsouhaitait devenir plus fort pour entrer dansl’armée (le Japon étant alors dans sa périodenationaliste et la propagande étant trèsprésente). A cette époque l’école comme denombreuses autres écoles traditionnellesn’était plus que peu pratiquée car considéréepar le gouvernement comme désuètes.

Après son retour la défaite du Japon et sonretour à la vie civile, celui qui deviendrait lemaître Otake s’ investit profondément dansl’étude des pratiques de son école. Soninvestissement fut tel qu’il parvint avec sonmaître à faire reconnaître en 1960 le «Tenshin Shoden Katori Shintō Ryu »comme "patrimoine culturel immatériel dela préfecture de Chiba". A l’âge de 42 ansface à la maladie de son maître il dut assurerles cours de l’école et obtient le gokuikaiden lui conférant le titre de shian.

L’enseignement de la Katory Shinto RyuUne grande variété d’artsEn tant qu’école traditionnelle la katorishinto ryu est une école très difficile etnécessitant un apprentissage très long etintense. Contrairement aux écolesmodernes, cette dernière comporte desenseignements de deux types à savoir ceuxaccessibles à l’ensemble des élève et ceux

qui ne sont accessibles qu’à une poignéed’entre eux et dispensés par le maître lui-même. L’une des forces de l’école estd’avoir su perpétrer de manière intactel’ensemble des traditions de l’époque aumoins depuis l’ère Edo et celons certainsdepuis l’origine de cette dernière.

Page 64: E Book Art de La Voie 1.0

64

arts martiaux japonaisLa katory shinto ryu comprend un ensemblede 11 types de techniques encore étudiéesaujourd’hui :Kenjutsu : techniques du sabre (4 katas debase Omote no Tachi, 5 avancés Gōgyo noTachi et trois katas improprement appeléssecrets, Gokui Shichijo, très rarementdémontrés en public.)Iaijutsu : techniques de la coupe en tirant lesabre du fourreau (6 katas à genou Suwariiaï ou Iaï goshi, 5 katas debout Tachi iaïBattōjutsu et 5 katas avancés, Gokui no iaï)Ryōtōjutsu : techniques des deux sabres (4katas)Kodachijutsu : techniques du petit sabre (3katas Gokui no Kodachi)Bojutsu : techniques du bâton (6 katas debase Omote no Bō et 6 katas avancés Gōgyono Bō)Naginatajutsu : techniques de la hallebarde(4 katas de base Omote no Naginata)Sojutsu : techniques de la longue pique (6katas Omote no Yari)Shurikenjutsu : techniques du lancer depointes (7 katas de base Omote noShuriken)Senjutsu : techniques de stratégieShikujojutsu : techniques de constructionsde fortificationsJujitsu : techniques à mains nues (36 katas)

De plus sur le plan technique, les katas de lakatori shinto ryu, notamment en ce quiconcerne le kenjutsu, sont sensiblement pluslong que ceux des autres écoles. Cettelongueur était là pour donner plusd’endurance aux pratiquants de l’école àl’approche des nombreux combats qu’ilsallaient mener lors des campagnes de leursseigneurs.

Une école ancrée dans la traditionContrairement à la plupart des écolespratiquées aujourd’hui, la katori shinto ryuest reste fidèle à la tradition datant de l’èreEdo en utilisant non pas le système des danscréé par Jigoro Kano mais celui des menkyodatant environ du XVIème siècle. Lesystème des menkyo n’était pas tant là poursanctionner les capacités au combat del’élève que sa capacité à comprendre et

restituer l’art. Il se composait de 5 diplômescorrespondant à 5 niveaux, cependantcertaines écoles traditionnelles se limitent à3 niveaux. Les cinq niveaux sont MenkyoShoden (transmission de base), MenkyoChuden (transmission de niveau moyen),Menkyo Joden (transmission de niveauhaut), Menkyo Okuden (transmission del’enseignement secret), Menkyo Kaiden(transmission de la totalité del’enseignement). Seul le titulaire d’unMenkyo Kaiden, plus haut niveau demaîtrise, était autorisé à créer sa propreécole.

Un autre point très important est le keppan.Il s’agit d’un rituel que chaque élève doitpasser pour pouvoir intégrer l’école. Ils’agit de signer un document promettant derespecter les règles de l’école et des’ investir complètement dans son étude. Cerituel est encore pratiqué de nos jours etdémontre la volonté de maître Otake derester au plus proche de la tradition del’école. D’ailleurs pour être certainqu’aucune perte technique ne soitintervenue par la suite, seul le détenteur dutitre de Shidosha (instructeur) délivré parOtake Risuke Shihan a l'autorisationofficielle d'enseigner les disciplines del'école.

Un dernier point intéressant est l’ensembledes 4 règles que doivent suivre tous lespratiquants de l’école, dont certaines sontissues de la volonté de son créateur dans lamilieu du XVème siècle :« Ne pas divulguer les enseignements del'école.Ne pas discuter de l'école avec des non-

membres (et encore moins montrer lestechniques).Ne pas se livrer aux jeux d'argent ou

fréquenter des places de mauvaiseréputation.Ne pas croiser le fer avec les pratiquants

d'autres écoles avant d'avoir obtenu uncertificat de maîtrise (en fait le menkyokaiden). »

Page 65: E Book Art de La Voie 1.0

65

arts martiaux japonais

L’histoire de la Muso Shinden Ryu

Aux origines du iaïIl semble que l’on puisse faire remonterl’actuelle Muso Shinden ryu à un certainHayashizaki Jinsuke Shigenobu. Ce dernierserait né dans la province de Sagami etaurait vécu lors de la seconde moitié duXVIème siècle. On sait relativement peu dechoses sur lui hormis qu’il aurait étudié l’artdu sabre entre 1596 et 1601 et aurait trèsvite obtenu un haut niveau de maîtrise. Bienque l’on ne connaît pas exactement en quoiconsistait sa technique on s’accorde à direque ce dernier utilisait énormément lestechniques de iaï (frapper en dégainant) etque ces dernières furent simple et efficace.Une fois sa formation en sabre terminée, ilentama une tournée du Japon pour parfairesa technique puis s’ installa dans la provincede Mutsu.

Le nom originel de son art semble avoir étébatto jutsu bien qu’il prendra de nombreuxnoms tel Shin Muso Hayashizaki Ryu, quisera le nom le plus connu de cet art à partirde la période Tokugawa. On peut affirmerque cet art eut très vite une certainerenommée car le second soke de cette écoleTamiya Taira-no Hyoe Narimasa enseigneraà de hauts dignitaires du shogunat et àIeyatsu Tokugawa lui-même. On ne peutcependant pas affirmer que l’art futréellement connu avant cette période (bienque l’on puisse se douter que le shogunchoisissait son maitre d’arme avec soin), cequi est en revanche certain, c’est que l’artconnaitra une influence grandissante tout aulong de la période Edo et de nombreusesécoles de iaï apparaîtront par la suite.

Evolution et division de l’écoleL’école perdura et acquis unereconnaissance sans cesse grandissante aufur et à mesure de la succession des soke.Ces dernières apportèrent chacune leurpierre à l’édifice. On peut parmi eux citerHasegawa Chikara-no-Suke Hidenobu 7èmesoke de l’école. Ce dernier eut une très forteinfluence sur le développement de l’école ety introduisit les techniques qu’il avaitapprises auprès de la Hayashizaki ryu. Autreapport de ce maître il introduisit dans sonenseignement des techniques du iaï lorsdesquels le sabre démarrait tranchant vers lehaut. Ce dernier nommera son école MusoJikiden Eishin Ryu qui est considéré commel’école la plus proche de la future Musoshinden ryu. La lignée principale, elle, seraparfois nommée Eishin ryu.

Un autre personnage important dansl’évolution de l’Eishin ryu est HayashiRokudayu Narimasa 9ème soke de l’école.Ce dernier étudia, puis introduit dans sonenseignement des techniques issues de sonapprentissage de la Shinkage ryu et mis aupoint la pratique du iaï à partir de la positionseiza (à genoux) qui est la base de lamajorité des techniques de iaïdoaujourd’hui. Il changera à son tour le nomde son école en Shoden Omori Ryu.

C’est lors de la 12ème génération de maîtresque l’école se divisa en deux branchesdistinctes. Ces deux branches Shimomura-ha et Tanimura-ha bien que différentes sedéveloppèrent toutes deux dans la région de

De nombreuses écoles traditionnelles de sabres sont connues pour leur technique de kenjutsu.Mais bien que certaines comprennent des techniques de iaïdo (frapper en dégainant puisrengainer) dans leur enseignement rare sont celle qui se base principalement sur de tellestechnique. C’est pourtant autour des techniques du iaïdo que tourne principalementl’enseignement de la Muso Shinden Ryu.

La Muso Shinden Ryu

Page 66: E Book Art de La Voie 1.0

66

arts martiaux japonaisTosa et eurent certaines influences l’une surl’autre.

La création de la Muso Shinden RyuLa création de la Muso Shinden ryu revientà Nakayama Hakudo. Ce dernier étudiasemble-t-il auprès de la Shdo Munen ryudont il reçut le menkyo ou menkyo kaidentrès tôt. Par la suite il étudiera ShodenOmori Ryu auprès de maitre MorimotoTokumi de la lignée Tanimura-ha. Il endeviendra par la suite le soke. Il ne selimitera cependant pas à l’étude de cettelignée mais ira étudier la branche

Shimomura-ha et y obtint un très hautniveau.

En 1930 il fera une démonstration de son arthors de la province de Tosa ou les deuxécoles s’étaient implantées depuis un grandnombre d’années. C’est à la suite de cetévènement qu’il dû changer le nom de sonécole car il était interdit d’enseigner l’Eishinryu hors de cette province. Il créera donc leMuso Shinden ryu en 1933 et son art connutune influence et une popularité sans cessegrandissantes.

La pratique de la Muso Shinden ryuParticularités techniquesEn tant qu’art du sabre l’une des premièreschoses que devra apprendre le pratiquant estla manière correcte de tenir un sabre. EnMuso Shinden Ryu, c’est la main droite quidirige l’ensemble des techniques et qui sesitue au plus proche du tsuba (garde). Lorsdes techniques nécessitant l’usage des deuxmains, la main gauche se situe au bout dutsuka (la poignée). Les mains saisissant lesabre ne doivent pas se crisper etl’auriculaire tient plus fermement le sabre. Ilne faut pas que les articulations blanchissentsans quoi les coupes manqueront de fluidité.La contraction n’interviendra qu’à la toutefin du mouvement de coupe. De plus lesabre ne doit pas être tenu à la manièred’une batte de baseball où le poing estcomplètement fermé mais l’angle formé parle pouce et l’ index doit former un V dont lepoint de liaison des deux doigts se situe àenviron 2,5 cm du tsuba.

Une autre particularité de la Muso ShindenRyu est la manière dont le sabre est portédans l’obi (ceinture). Ce dernier est en effetporté de telle manière que le tsuba seretrouve sur l’axe central ce qui facilite laprise en mains et diminue la distance àparcourir pour atteindre la cible. Cependantdans une telle position le saya (fourreau)pourrait s’avérer gênant une fois le sabredégainé, c’est pourquoi l’école comprend le

sayabiki. Le sayabiki est une techniqueconsistant, lorsque l’on dégaine le sabre, à,dans un même temps repousser le saya enarrière de manière à ce qu’il ne gêne pas lemouvement. Ce type de technique est unemarque des écoles traditionnelles et permetnotamment de faciliter l’exécution detechniques de kenjutsu si la technique d’iaïn’a pas suffi.

En Muso Shinden ryu, les frappes sontexécutées avec le dernier quart de la lame,c’est donc de la pointe de l’arme que vapartir le mouvement. Les frappes sontcirculaires et fluides, les techniques à unemain sont toujours exécutées avec la maindroite. Une fois la ou les frappes exécutées,et le geste symbolique d’enlever le sangeffectué, vient le noto, le fait de rengainer lesabre. Dans cette école, cet acte s’effectueen deux temps. Dans un premier temps, lessabres se rengainent à l’horizontale,tranchant vers l’adversaire. Une fois que lesdeux tiers de la lame sont rengainés, la maingauche, alors sur le saya, va tourner le sayade manière à ce que le tranchant de l’armese rengaine vers le haut.

Les exercicesL’essentiel du travail en Muso Shinden Ryurepose sur l’étude des katas. Ces dernierspeuvent être regroupés en deux catégories,les premiers sont ceux de iaï-jutsu ou l’on

Page 67: E Book Art de La Voie 1.0

67

arts martiaux japonaisvient frapper en dégainant, les secondbeaucoup moins enseignés sont ceux dekenjutsu. Ces derniers sont regroupés dansla pratique le kumitachi qui est un ensemblede katas pratiqué à deux regroupés autour de7 catégories.

Le principal de l’étude de la Muso Shindenryu repose cependant sur l’étude des katasd’ iaï-jutsu. Ces katas s’exécutentprincipalement seuls même si le pratiquantpeut être amené à les réaliser face à unadversaire pour en comprendre le sens.Comme dans de nombreuses écolestraditionnelles, ces derniers sont regroupésautour de 3 séries représentant chacun ungroupe de niveau et ayant chacune unefinalité propre.

Shoden : il s’agit du premier niveaud’apprentissage. Cet ensemble regroupe 12katas dont seulement un commencentdebout, les autres commençant en seiza. Cetensemble comprend les katas les plusrécents et a surtout un objectif pédagogique,le but est d’ ici d’apprendre les principes dela discipline et les techniques de base.

Chuden : il s’agit d’un niveau intermédiairecomposé de 10 katas commençant pour laplupart en position tatehiza (un seul desgenoux est à terre). Ils furent semblent-ilcréés par Eishin Hidenobu au XVIIIème

siècle et ont pour but de permettre aupratiquant d’obtenir une certaine fluiditédans son mouvement. On l’étudie engénéral aux alentours du premier dan.

Okuden : il s’agit de la série de kata la plusavancée et, semble-t-il la plus ancienne. Ellen’était à l’origine enseignée qu’à un nombretrès restreint d’élèves. Ici l’élève apprend àfaire face à de nombreuses situations tel unadversaire se situant dans le dos ou unadversaire de chaque côté. Cette série secompose de deux branches. Les suwariwaza ou formes assises qui commencent entatehiza et qui comprend 8 katas. Lesformes debout ou tashi waza, comprenant1 3 katas (ou 11 selon le comptage).

Page 68: E Book Art de La Voie 1.0

68

arts martiaux japonaisLe karaté

histoire

Le karaté ou art de la main vie est l’un des arts les plus connue de par le monde avec le judo. Cetart originaire d’Okinawa et longtemps méprisé par le Japon deviendra au XXème siècle l’un desarts les plus diversifié et les plus pratiqué au monde. Il est aujourd’hui composé d’un grandnombre de styles disposant chacun de son originalité et de son orientation propre.

Les origines de l’art de la main videSi aujourd’hui cette île est une province duJapon elle ne l’était pas à l’origine. Al’origine, l’archipel des Ryükyü dontOkinawa est l’ île principale était un étatplutôt indépendant. En 1340, l’ îled’Okinawa était divisée en 3 grandsroyaumes, ces derniers étaient en perpétuelconflit. Le plus grand de ces royaumes futannexé par la Chine vers 1 372 ce quiinfluença grandement la cultureokinawaienne grâce à divers échangescommerciaux, culturels… Il semble donclogique de penser que des transferts depopulation ont eu lieu entre la Chine etOkinawa et que ces derniers permirentl’ importation de techniques de combatsissues de la Chine.

On pense cependant que les échanges avecla Chine datent de bien avant le XIVèmesiècle. En effet il semble que l’archipel avaitdéjà noué des relations commerciales etdiplomatiques avec le continent bien avantcela. Les nombreux échanges commerciauxont donc dû permettre l’apport detechniques de combat issues de la Chinedans l’archipel bien qu’au vu du climatparticulier de l’ île la formation d’un art depoing uniforme avant le XVème sièclesemble peu probable.

L’année 1429 semble particulièrementimportante dans l’histoire du karaté. Eneffet elle marque l’unification de l’archipelsous la dynastie Sho. La fin des guerres

civiles permit le commencement de l’âged’or de l’ île. En effet avec la fin destroubles, l’ île put profiter pleinement de sonemplacement géographique privilégié etdevint une plaque tournante du commercemaritime de la région. De nombreusespopulations venues du Japon, de Chine etd’une partie de l’Asie du sud-est s’yretrouvaient pour commercer. Cet échangepermit à l’ île de développer une culture trèsriche et favorisa vraisemblablement ledéveloppement de techniques d’artsmartiaux issues de ce mélange culturel.

La création présumée du karaté.Suite à l’effondrement de la dynastie Sho etune période d’instabilité politique, unenouvelle dynastie elle aussi nommé Sho,prit le pouvoir en 1477. Pour éviter unenouvelle guerre civile et maintenir lesseigneurs locaux sous la coupe du régime,le roi décida d’interdire le port des armesaux paysans et imposa à tout noble sansarmée de vivre à la capitale. Cette histoireest réfutée par beaucoup du fait du manquede documents crédibles, cependant si elleest vraie, elle marque bien l’origine nonseulement du karaté nommé à l’origineT’ang-te (ou parfois nommé To-te) maisaussi du kobudo d’Okinawa. En effet bienque le pays fut politiquement stabilisé sarichesse et sa situation géographique enfirent la proie de nombreux pillards etpirates notamment japonais. Les habitantsauraient donc dû trouver de nouvellesmanières de se défendre avec ce dont ils

Les origines du karaté

Page 69: E Book Art de La Voie 1.0

69

arts martiaux japonaisdisposaient à savoir des outils et leur proprecorps.Bien que cette histoire soit incertaine il estcertain que le karaté est apparu auxalentours de la fin du XVème siècle et qu’ilsoit le descendant des arts martiaux chinois.En effet le nom T’ang-te signifie main deChine. Cet art semble d’ailleurs d’abordavoir été étudié par la noblesse le peuple selimitant à l’étude du kobudo. Ceci pourraitavoir deux explications. La première est queseuls les gens du peuple travaillaient enusant des outils du kobudo, les nobles euxqui n’en avaient pas usage n’en portaientpas. Hors les nobles devaient trouver unsystème de combat ne nécessitant pasl’usage de ces outils, ni des armes qu’ils nepouvaient pas porter hors de la capitale.Cette première théorie bien que contestabledonne une première explication.

Une seconde théorie plus vraisemblablemais qui ne vient pas contredire la premièreest que les maitres en arts martiaux étaientconsidérés avec une très haute estime àl’époque et que l’étude de ces arts étaitréservée à un cercle très restreint d’élèves, ilsemble donc logique que la noblesse au vuede sa position sociale et de ces relationsprivilégiées avec la Chine (dont Okinawaétait vassale) ait bénéficié du savoir de cesmaitres.

Il est cependant impossible de savoir si cetévènement a bien eu lieu ou s’ il ne s’agit làque d’une légende. En effet la deuxièmeguerre mondiale a porté un coup dur àl’histoire du karaté car la bibliothèqueroyale ou se trouvaient un grand nombre dedocuments sur l’histoire de cet art a étébrulée. Il ne nous reste aujourd’hui que derares documents (dont certains en Chine etau Japon) mentionnant l’existence de cet artau XVIIIème siècle.

L’invasion par le JaponCe qui semble cependant certain est quel’année 1609 marquera un tournant dans ledéveloppement du karaté. Cette date marqueen effet l’ invasion de l’archipel des Ryükyüpar le Japon. Cette invasion est une

conséquence directe de l’arrivée au pouvoirdu shogunat Tokugawa suite à la victoire deSekigahara en 1600. Fait intéressantl’archipel fut envahi par le clan Satsuma quifaisait pourtant parti de l’armée des vaincus.On peut légitimement penser que l’envoi dece clan par le shogun ai eu une doubleraison, la première était d’occuper et des’attirer les faveurs du clan en leur donnantun territoire qu’il convoitaient. La secondeétait de canaliser la fureur des samouraïs dece clan qui fut l’un des clans majeurs de lapériode précédente et qui gardait une grandepartie de sa puissance malgré la défaite deSekigahara.

L’ intérêt de cet évènement dans l’histoire dukaraté est que l’envahisseur japonaismaintient l’ interdiction du port d’arme parles okinawaiens hors de la capitale alors queles samouraïs eux étaient toujours autorisésà porter leurs sabres. Les habitants durentdonc redoubler d’efforts pour trouver desmoyens pour se protéger des samouraïs et lekaraté se pratiqua en cachette et resteradurant longtemps un symbole de la luttecontre l’envahisseur japonais. Ceci sembles’être poursuivi jusqu’en1875 date quimarqua l’ intégration d’Okinawa au Japoncomme une préfecture à part entière et doncla fin du règne du clan Satsuma sur larégion.

On sait peu de choses sur le karaté qui s’estdéveloppé à l’époque hormis qu’il sembles’être développé autour de trois courantstous les trois originaires d’une villedifférente.

-Le Shuri-te est apparu dans lacapitale est était l’apanage de la noblesse, ilest l’ancêtre du Shorin ryu et découlerait enpartie des arts martiaux de Shaolin.

-Le Naha-te tire son nom du port deNaha dont il était originaire. Il comprenaitdes techniques souples vraisemblablementd’ inspiration taoïste et des exercicesrespiratoires portant sur le ki. Par la suite lestyle prit le nom de goju-ryu.

-Le Tomari-te (ce pratiquant àTomari) : semble s’ inspirer des deux autresstyles. Ce style pourrait être à l’origine du

Page 70: E Book Art de La Voie 1.0

70

arts martiaux japonaisshito-ryu qui lui aussi semble entre les deuxarts.

D’Okinawa au reste du mondeL’intégration par le JaponContrairement à ce que l’on pourrait penserle karaté mit très longtemps à être accepté etintégré par le Japon. Ceci tientprincipalement à deux facteurs. Le premierest que jusque durant les années 1920 lesarts martiaux d’Okinawa étaient considéréspar les japonais comme des arts martiauxinférieurs aux arts japonais. Le secondfacteur est que durant très longtempsl’enseignement du karaté est resté secret ettrès longtemps teinté d’un espritantijaponais.

Il faudra attendre le début du XXème sièclepour que le karaté ouvre ces portes aupublic okinawaïen sous l’ impulsion d’AnkoItosu qui introduisit l’étude du karaté dansles écoles d’Okinawa. C’est cependant l’unde ces élèves Maitre Funakoshi, fondateurdu shotokan qui introduira le karaté auJapon. Ce dernier exercera deuxdémonstrations au Japon. La premièreexercée en 1916 devant le butokukai n’eutpas de réel succès. Ce sera cependant laseconde démonstration de 1922 quipermettra au karaté de se faire reconnaitrepar le Japon. Cette dernière se fit suite à unedemande de Jigoro Kano. On dit d’ailleursque c’est à cette occasion que le fondateurde ce qui serait appelé plus tard le karatéshotokan mis en place la tenue aujourd’huiutilisé en karaté inspiré de la tenue de judo.

Il faudra de nombreux autres efforts aukaraté pour être bien intégré par le Japon tell’abolition des termes chinois remplacé pardes termes japonais, le raccourcissement etla division de certains katas pour des raisonspédagogiques, la mise en place de systèmesde combat à l’origine inexistants en karatéet enfin la mise en place d’un système degrade inspiré de celui du judo.

Tous ces changements permirent au karatéd’être accepté comme art martial par le

butokukai (un ensemble de maitres) en 1931mais il ne fut pas tout de suite admis commeun budo car il lui manquait un aspectspirituel aux yeux de l’organisation. C’estencore une fois Gichin Funakoshi quitransformera le karaté en karatédo. Pour cefaire il va d’abord changer le sens du termekaraté en « main vide » pour faire ressortirl’aspect spirituel de la discipline. Ceci luipermit de soustraire le karaté à ces origineschinoises et à se greffer à la culturejaponaise et l’art fut reconnu comme un artmartial japonais en 1936.

La seconde partie du XXème siècleComme la plupart des autres arts martiauxjaponais il faudra attendre la fin de laseconde guerre mondiale pour que le karatése diffuse en occident. Ce furentprincipalement les soldats américains quiamenèrent avec eux une part de la cultureasiatique. Cependant les maitres de l’époquefirent eux aussi beaucoup pour la diffusiondes arts martiaux en occident. Ceci se fitdans un premier temps par unemodernisation de la pratique en développantle côté sportif de la discipline. Ceci entrainaune scission entre les maitres souhaitantgarder un enseignement traditionnel et ceuxsouhaitant développer le côté sportif de ladiscipline.

Ce sera surtout à partir des années 1960 quela diffusion du karaté connaitra une largeexpansion notamment grâce à l’envoi denombreux maitres partout dans le monde.Le succès du film karaté kid de 1984 permitau grand public de découvrir le karaté sousun nouvel angle. Le karaté n’était plus unediscipline visant à battre son adversairemais un art martial permettant uneconstruction positive de l’ individu.Aujourd’hui le karaté est divisé en de trèsnombreux styles et est l’un des artsmartiaux les plus connus et pratiqués aumonde.

Page 71: E Book Art de La Voie 1.0

71

arts martiaux japonaisGogen Yamaguchi

Gogen Yamaguchi, surnommé « le chat » en raison de ses mouvements souples et de sa positionde prédilection (neko ashi dachi), est l’un des personnages qui a le plus influencé ledéveloppement du karaté de la seconde moitié du XXème siècle. Issu du style Goju Ryu, il en anon seulement permis l’expansion au Japon, mais il en a aussi bouleversé la pratique endéveloppant son aspect philosophique et spirituel. Ces apports ne se sont cependant pas limités auseul Goju Ryu, car certaines de ses innovations sont aujourd’hui présentes dans la majorité desstyles de karaté.

De sa naissance à la fin de la SecondeL’apprentissage du karatéGogen Yamaguchi naquit le 20 janvier 1909dans la ville de Kagoshima, à Kyushu, sousle nom de Jitsumi Yamaguchi. Il était letroisième enfant d’une famille qui serait trèsnombreuse. Il pratiqua très tôt le kendo dansson école primaire et avait un goût certainpour l’effort et les tâches physiques.

La première rencontre de Gogen avec lekaraté se fit aux alentours de sa cinquièmeannée d’école primaire ou, selon d’autressources, lorsque sa famille partit pourTokyo. Son premier professeur fut uncharpentier du nom de Takeo Maruta, duGoju Ryu. Élève direct du maître ChojunMiyagi, dont il reprenait les méthodesd’entraînement particulièrement dures, il futséduit par l’ intérêt qu’avait le jeune Gogenpour sa discipline et décida de lui apprendretout ce qu’il savait du karaté Goju Ryu.

C’est durant l’année 1929 que le jeuneYamagushi fit une rencontre qui changera savie, celle du fondateur du style, ChojunMyiagi. Avant cela, il semble que GogenYamaguchi n’avait envisagé la disciplineque dans son aspect dur et martial, raisonpour laquelle son maître l’aurait surnomméGogen, ce qui signifie « brut ». Suite à cetterencontre, il cherchera autant à développerl’aspect physique que l’aspect moral etspirituel de la discipline. C’est notammentlui qui introduira quelques années plus tarddes exercices respiratoires et de méditationprovenant entre autres du yoga.

En 1930, il entre à l’université Ritsumeikande Kyoto où il étudie le droit et devient l’undes cofondateurs du premier clubuniversitaire de karaté de l’ouest du Japon.L’entraînement au sein de ce club étaitréputé très difficile mais les karatékas qui ensortaient possédaient un très bon niveau.Suite à une visite sur l’ invitation de Gogen,maître Myiagi le chargera de diffuser lekaraté Goju Ryu dans tout le Japon.

En 1934, Gogen Yamaguchi créé le j iyū-kumite, ce qui constitue l’un de ses apportsmajeurs au karaté. Cette pratique permettaitun combat entre deux élèves et est la basede notre système de compétition actuel.Enfin, il créé, en 1935, la All Japan Karate-dō Gōjū-kai Karate-dō Association.

L’emprisonnementEn 1938, Gogen, alors engagé dans l’arméeimpériale, est envoyé en Manchourie. En1937, le Japon avait entamé la secondeguerre sino-japonaise dans le but d’étendrele territoire de l’empire aux dépens de laChine alors en pleine guerre civile suite àl’arrivée au pouvoir du parti communistechinois. En 1939, le conflit s’étend enMongolie où l'armée du Kwangtun (une desforces impériales) affronte l’armée rouge. Ily a tout lieu de penser que GogenYamaguchi faisait partie de cette unité, vuqu’il sera capturé en 1942 par l’arméesoviétique et envoyé dans un camp deprisonniers (qui, selon certains, se trouvait

Page 72: E Book Art de La Voie 1.0

72

arts martiaux japonais

L’apogée du maître

L’emprisonnementEn 1938, Gogen, alors engagé dans l’arméeimpériale, est envoyé en Manchourie. En1937, le Japon avait entamé la secondeguerre sino-japonaise dans le but d’étendrele territoire de l’empire aux dépens de laChine alors en pleine guerre civile suite àl’arrivée au pouvoir du parti communistechinois. En 1939, le conflit s’étend enMongolie où l'armée du Kwangtun (une desforces impériales) affronte l’armée rouge. Ily a tout lieu de penser que GogenYamaguchi faisait partie de cette unité, vuqu’il sera capturé en 1942 par l’arméesoviétique et envoyé dans un camp deprisonniers (qui, selon certains, se trouvaiten Mongolie).

C’est durant sa capture qu’eut lieu l’un desévènements les plus marquants de sonhistoire : un combat à mains nues qui

l’opposa à un tigre. Il existe de trèsnombreuses versions de l’histoire de cecombat. Selon certaines sources, sesgeôliers, découvrant qui il était et sesaptitudes au combat, lui demandèrent deleur enseigner son art. Face au refus dumaître, ils l’enfermèrent seul dans une pièceavec un tigre. Selon une autre version, lesgardiens avaient l’habitude de ce genred’exactions pour se divertir et, face à lavictoire inattendue du maître de karaté, ilslui demandèrent de leur enseigner son art enéchange d’un bon traitement. Quelle quesoit la version de l’histoire, toutess’accordent sur le fait que GogenYamaguchi aurait tué le tigre avec, pourseules armes, ses mains et ses pieds.

Le retour au JaponÀ la fin de la Seconde Guerre mondialeGogen retourne dans un Japon occupé parles forces américaines qui interdisent lapratique des arts martiaux. Celle-ci se faisaitalors en cachette dans des dojos clandestinscomme des caves ou des arrière-cours. Ilrégnait de plus un certain climat d’ insécuritéet une certaine tension du fait de la présencede nombreux soldats américains sur le soljaponais. Pour pouvoir enseigner les artsmartiaux, Gogen décida d’ouvrir un dojodans le quartier d’Ueno, à Tokyo, qui étaitl’un des quartiers les plus dangereux et malfamés de la ville et où les forcesd’occupation n’osaient pas entrer.

L’entraînement au sein de ce dojo étaitparticulièrement exigeant et difficile. Eneffet, en plus de l’entraînement qu’avaitsuivi Gogen Yamaguchi auprès du maîtreMyiagi, le climat d’ insécurité le forçait àencore relever son exigence, car son artpouvait alors faire la différence entre la vieet la mort des pratiquants. Cependant,l’entrée au dojo n’était pas accessible à tous

et seuls ceux qui étaient parrainés par unmembre du dojo pouvaient espérer recevoirl’enseignement du maître. La situationparticulière du dojo et son exigenceamenèrent des élèves quelque peu horsnorme, comme des yakusas, des personnesvivant dans les rue et des désespérés. Celapermit notamment au maître d’aiderplusieurs de ses élèves à sortir de leursituation grâce à un enseignement tantphilosophique que physique. En effet, avantles entraînements, les élèves assistaiententre autres à de longues séances deméditation ainsi qu’à des rituels shinto.

Suite à la levée de l’ interdiction de lapratique des arts martiaux, et grâce à larenommée de son dojo, il diffusa largementle karaté Goju Ryu dans tout le Japon et,peu à peu, dans le reste du monde.

Les apports du maîtreTout d’abord, maître Yamagushi apportaénormément au karaté Goju Ryu. Ainsi,c’est sous son égide que sera crééel’ International Karate-Do Goju-Kai

Page 73: E Book Art de La Voie 1.0

73

arts martiaux japonaisAssociation (I.K.G.A), aujourd’huireprésentée dans plus de 35 pays dont laFrance. La maison mère du Goju-kai seradéplacée à l’école Suginami de Tokyo en1950. De plus, c’est lui qui introduira lesystème des katas Taikyoku utilisénotamment en Shotokan pour permettre auxdébutants d’apprendre les bases du karaté. Ilintroduira aussi le travail respiratoire issu deson étude du yoga, art dans lequel il étaitpassé swami (maître). Enfin, il fera denombreux déplacements à l’étranger pourpromouvoir sa discipline, dont deux enAustralie durant les années 1970.

Son apport ne se limita cependant pas à sadiscipline. En effet, le maître a créé, commenous l’avons vu plus tôt, le j iyū-kumite, quiest la base de notre système de compétition

moderne. Du reste, maître Yamaguchi, avecl’aide de nombreux maîtres du Shotokan, duWado Ryu et du Shito Ryu, va fonder en1964 la All Japan Karate-do Federation quiunifiera toutes les écoles de karaté et quideviendra plus tard la JKF (Japan KarateFederation).

Ces apports furent tels que le Kokusai BudōRenmei l’élèvera au rang de shihan (grandmaître) et lui décernera le grade de 10èmedan. Le maître mourra le 20 mai 1989 enlaissant derrière lui tout un héritage qui nepourra jamais être oublié.

le karatéGoju-ryu

Les principes du goju-ryu

Entre le go et le juL’essence du karaté goju-ryu reposeprincipalement sur l’alternance du go « dur» et du ju « souple ». La pratique du stylereposera donc entièrement sur unealternance de ces deux principes quisemblent au premier abord totalementopposés.

On retrouve le coté dur notamment dans lapratique des endurcissements. Selon cetteécole le corps doit être capable de supporterdes coups qui seront inévitables lors descombats, ainsi les élèves apprennent nonseulement à parer les coups mais aussi àdurcir la partie du corps qui sera frappée.Ceci est entre autre permis par l’étude dukata Sanchin. Durant ce kata l’élèveréalisera ses techniques avec une fortecontraction en bloquant ses articulations demanière à ce qu’elles puissent résister à deschocs. Pour les pratiquants plus avancés unautre pratiquant viendra effectuer des

frappes plus ou moins prononcées sur lesmembres et la ceinture abdominale de celuiqui exécute le kata de manière à vérifier sacontraction et à l’habituer à recevoir lescoups. Ce type d’exercice permet aussi àl’élève d’apprendre à gérer sa respiration demanière à recevoir un coup en ressentant unminimum de douleur. Ces exercices ne sontpas les seuls visant à endurcir le corps et onretrouve un certain nombre d’ustensilesutilisés par l’école pour renforcer le corpsdes pratiquants.

Le travail de la goju-ryu n’est cependant paslimité à un travail musculaire dur. Parexemples les déplacements doivent êtreslégers et les blocages souvent circulairesdoivent êtres vifs, hors ceci n’est pas permisen cas de trop grande contractionmusculaire. L’élève devra apprendre àpasser d’un moment de contraction, commelors de la réception d’un choc, à un momentde décontraction qui lui permettra de vite

Page 74: E Book Art de La Voie 1.0

74

arts martiaux japonaiscontre-attaquer. Un travail purement orientésur le go ne permettrait pas au pratiquantd’obtenir vitesse et fluidité dans l’exécutionde ses techniques, mais l’absence de go luiferait manquer de résistance lors des chocset de puissance. Ce sera donc au pratiquantde trouver son équilibre en alternant lesdeux temps.

Un art proche de ces originesContrairement à d’autres formes de karatéqui ont trouvé une certaine indépendancetechnique, le goju-ryu est resté très prochede ses origines et à ce titre on lui trouve bonnombre de similitudes avec les boxes du sudde la Chine. Tout d’abord on y trouve unerecherche particulièrement importante destabilité qui permet de dégager une grandepuissance lors de l’exécution d’unetechnique. Si les positions peuvent êtrebasses, elles ne doivent pas l’être demanière exagérée comme en karatéshotokan et restent souvent assez naturelles.La position de base est sanchin dachi et apour avantage d’être une position très stableet protégeant l’entre-jambe. On retrouve despositions similaires dans de nombreux artsdu sud de la Chine.

Autre similitude technique, les coups depieds sont peu utilisés et principalement

bas. Ces derniers ne sont pour ainsi direjamais utilisés au-dessus de la ceinture et onen retrouve principalement deux dans lestyle. Le premier est mae-geri qui est lecoup de pied de base de tous les styles dekaraté. Le second kansetsu-geri estprincipalement utilisé par cette école. Ils’agit d’un coup de pied bas visantl’articulation du genou. Mais cette faibleutilisation des membres inférieurs commeoutil de frappe est compensé par un trèslarge arsenal de frappes avec les membressupérieurs. Ainsi au-delà des poings sontaussi utilisés les piques de doigts, letranchant de la main mais aussi les coudeset de nombreuses formes de poings. Onretrouve aussi l’utilisation des frappes auxpoints vitaux et un large panel de techniquesde projections et de clefs.

Un autre point important avec les artsmartiaux chinois est l’ importance donnée autravail de l’énergie interne. On retrouveainsi de nombreux exercices respiratoiresvisant entre autre à développer le « ki ».

La pratique du goju-ryuUn art completLe karaté goju-ryu apparait comme un artparticulièrement complet, cet aspect est dû àla recherche d’efficacité et de réalisme quifont que cet art ne se limite pas à lacompétition comme certains autres. C’estd’ailleurs dans cette optique que lepratiquant est amené à faire des exercicesd’endurcissement. De plus, ce style dekaraté comprend de nombreuses techniquesde blocages, de projections, de balayages,de frappes et de clefs qui doivent permettreau pratiquant de pouvoir s’adapter enfonction de la situation.

Un autre point important de ce style est la

très forte utilisation de mouvementscirculaires notamment dans les blocages.Ceci doit permettre au pratiquant de pouvoirbloquer des coups exécutés par desadversaires disposant d’une plus grandeforce physique que lui en déviant ces coupsplutôt qu’en les stoppant net. On retrouveaussi ce côté circulaire dans certainesfrappes, ce qui doit permettre au pratiquantde contourner la garde de l’adversaire.

Une autre particularité du karaté goju-ryuest qu’il comprend des exercices demusculation avec des outils traditionnels,ces derniers sont là pour aider le pratiquantnon seulement à obtenir plus de force mais

Page 75: E Book Art de La Voie 1.0

75

arts martiaux japonais

La philosophie possédait à l’origine une partimportante dans le karaté shotokan. Eneffet, au-delà de sa volonté de créer un artefficace, maître Funakoshi voulait avanttout créer un art apportant un style de vieéquilibré basé sur la valeur de l’ individu et

la recherche de l’amélioration tanttechnique que spirituelle. Pour se faire, ilcréa le Dojo-kun, un ensemble de 5 règlesque devait connaître tous les pratiquants dukaraté shotokan. Voici une des traductionspossible de ce texte, et bien qu’il en

aussi à endurcir son corps. Les outils utiliséspour ce type de musculation sont lessuivants :- les nigiri game : certainement des outilsles plus connu. Il s’agit de deux jarres enterre cuite disposant d’un col large que l’onagrippe avec les doigts. Si au début lesjarres sont vides par la suite on y ajoutechaque jour un peu de sable. Cet outilpermet de développer les saisies ainsi quel’équilibre et le relâchement des épaules.-les chishi : il est composé d’un manche enbois dont un des coté est encastré dans unbloc de ciment et pouvant peser entre 3 et1 5 kilos.-Les ishisachi : il s’agit d’une sorte d’altèreen forme de cadenas. Parfois en ciment ilssont utilisés pour le travail des blocages etdes frappes.-le tan : bâton long en métal lesté de deuxdisques de fer à ces extrémités. On racontequ’à l’ origine il s’agissait de l’essieu d’untrain.-Le kongoken : sorte d’anneau en métal deforme ovoïde mesurant environ 1 ,60 mètreet pouvant peser jusqu’à 60 kg

Les exercicesLes katas possèdent une importance touteparticulière en goju-ryu. Ces derniers sontau nombre de 12 et comprennent l’ensembledes techniques du style et sont une partessentielle de l’entrainement. On retrouvedans nombre de ces derniers des similitudesavec les arts martiaux du sud de la Chinetant au niveau des postures que destechniques utilisées. On peut par exemple

citer le kata tensho qui, bien qu’il soitexécuté avec une forte contractionmusculaire, semble posséder certains pointscommuns avec la première forme du wingtsun. La position y est assez similaire et l’ony retrouve des mouvements de mainsrelativement proches bien que l’aspectgénéral semble au premier abord assezdifférent.

Une fois que les étudiants ont une bonneconnaissance de l’exécution du kata, vientle second temps de l’étude de ce dernier, lebunkaï. Cette pratique est en faitl’application des techniques du kata avec unpartenaire, le but est d’alors comprendre lestechniques présentes dans le kata. Dansl’enseignement traditionnel les bunkai et leskatas étaient l’essentiel de la pratique enkaraté.

Une des particularités du style résidecependant dans l’exercice appelé kakie. Ils’agit ni plus ni moins que d’un exercice despoussées de mains semblable au tuishouprésent dans de nombreux arts martiauxchinois.

On retrouve en plus de ces enseignementsune forme de combat le j iu kumite. Cedernier a été introduit par Gogen Yamaguchidans les années 1930 pour permettre auxpratiquants de s’entrainer au combat enlimitant les risques.

le karatéShotokan

Philosophie du shotokan

Page 76: E Book Art de La Voie 1.0

76

arts martiaux japonaisconnaisse plusieurs, leur fond est toujours lemême.« Chacun doit s'efforcer d'atteindre laperfectionChacun doit être loyal et protéger la voie dela véritéChacun doit entretenir un esprit d'effortChacun doit respecter les autres etl'étiquetteChacun doit se garder d'un courageimpétueux »Si le dojo-kun est la basique tout karatékadevrait connaître, ce texte a été prolongé etapprofondi par une autre : le Niju-kun. Si cedernier a été attribué au fondateur du style,rien ne prouve que ce fût le cas, cependantrien ne vient réfuter cet argument. Ce textese compose de 20 règles venant approfondirles principes philosophiques du Dojo-kun etajoute un certain nombre de principes plustechniques."N'oubliez pas que le karaté commence ets'achève par le rei.Il n'y a pas d'attaque dans le karaté. Dansle karaté, les mains et pieds sontpotentiellement aussi mortels que la lamed'un sabre : c'est pourquoi dans la mesuredu possible vous devez éviter de décocherun coup mortel.Le karaté est au service de l'équité. L'équitéest ce qui sert le bien, la vertuApprends déjà à te connaître, puis connaisles autres.Le mental prime sur la technique.L'esprit doit être libre.Calamité est fille de non­vigilance.La pratique du karaté ne saurait secantonner au seul dôjô. L'objectif du karatéest de polir et nourrir à la fois le corps etl'esprit, s'il commence au dôjô au cours dela pratique, ce travail ne doit pass'interrompre en fin d'entraînement.Le karaté est la quête d'une vie entière.La Voie du karaté se retrouve en toute

chose, et c'est là le secret de sa beautéintrinsèque. Un coup, de poing ou de pied,asséné ou encaissé, peut signifier vie oumort. Telle est la doctrine au cœur dukaraté­dô.Pareil à l'eau en ébullition, le karaté perdson ardeur s'il n'est pas entretenu par uneflamme.Ne soyez pas obsédé par la victoire; songezplutôt à ne pas perdre.Ajustez votre position en fonction del'adversaire.L'issue d'un affrontement dépend de votremanière à gérer les pleins et les vides(forces et faiblesses).Considérez les mains et les pieds del'adversaire comme des lames tranchantes.Faites un pas hors de chez vous et ce sontun million d'ennemis qui vous guettent.Le kamæ, ou posture d'attente, est destinéaux débutants; avec l'expérience, on adoptele shizentai (posture naturelle).Recherchez la perfection en kata, le combatréel est une autre affaire. Les katas sont lamoelle de l'entraînement du karaté­dô, ilconvient de ne pas les dénaturer et de s'yentraîner conformément à l'enseignementdispensé par le maître.Sachez distinguer le dur du mou, lacontraction de l'extension du corps etsachez moduler la rapidité d'exécution devos techniques.Vous qui arpentez la Voie, ne laissez jamaisvotre esprit s'égarer, soyez assidu et habile.Que l'on adopte un point de vue spirituel outechnique, le pratiquant ne doit jamaislaisser son esprit « s'égarer » et doit être «assidu et habile »."Un autre point qu’il est important desouligner est qu’à l’origine maîtreFunakoshi s’opposait à l’ idée decompétition alors qu’aujourd’hui, le karatéshotokan est l’un des karatés les pluspratiqués en compétition.

La pratique du shotokanParticularité techniqueAvant toute chose, il faut se rappeler que,bien qu’il existe un grand nombre de stylesde karaté, le karaté reste du karaté. De par

ce fait, la plupart, si ce n’est toutes lestechniques du karaté shotokan, seretrouveront dans l’un ou l’autre des styles.Cependant, c’est dans l’exécution de ces

Page 77: E Book Art de La Voie 1.0

77

arts martiaux japonaistechniques, l’ importance qui leur est donnéeet le but recherché dans leur exécution queles styles diffèrent.

Le karaté shotokan est souvent considéré àtort comme un karaté très dur et brutal. Cepoint mérite d’être nuancé, on ne peut pasnier que le karaté shotokan se baseprincipalement sur les techniques d’atemi etque ses dernières sont souvent exécutéesavec une grande puissance. Cependant lamanière dont sont pratiquées ces dernièresest plus technique qu’il n’y parait. En effet,pour donner un maximum de puissance, cesderniers sont exécutés avec une alternancede contraction et de décontractionmusculaire ; ainsi pour un simple coup depoing, on compte 4 temps, au moment où lecoups de poing est lancé, il y a unecontraction musculaire pour lui donner uneimpulsion. Cette première phase est suivied’une décontraction pour lui permettre deprendre de la vitesse, lorsque le poing estsur le point de toucher la cible, il y a unenouvelle contraction pour donner de unecertaine force d’impact au coup. Suite à celail y a une décontraction pour une remise engarde rapide. Cette méthode permet desfrappes très puissantes et très rapides.

Une autre particularité technique dushotokan tient aux positions très basses. Cesdernières permettent de travailler lapuissance des jambes et une certainesouplesse. Ceci est très important car enkaraté, toutes les techniques partent desjambes et par conséquent des jambespuissantes permettent des techniquespuissantes. Cependant, si ces positions sontfortement travaillées lors de l’étude destechniques et lors des katas, elles sont unpeu plus hautes lors des combats pourpermettre une plus grande mobilité lors descombats.

Un autre aspect très important dans le karatéshotokan est la recherche de la perfection etplus particulièrement de la techniqueparfaite, le coup unique. C’est de cetterecherche de perfection et de ce fameuxcoup unique que découlent une grandepartie du travail en shotokan. Cependantcette recherche du coup unique ne se limitepas au seul shotokan, mais dans la pratiqueelle y est particulièrement présente.

Les exercices du shotokanComme dans tous les karatés, le shotokan setravaille autours de 3 grands exercices :-kihon : répétition de techniques et depostures seules, ce travail est très importanten shotokan et occupe souvent une partconséquente dans l’entraînement.-kata : ils sont relativement peu nombreuxen shotokan, et occupent une place moinsimportante que les autres exercices dans lapratique actuelle. Ceci semble tenir au faitque de plus en plus de karatékas souhaitents’orienter vers la compétition et n’ont pastoujours la patience d’étudier ses derniers,en particulier pour les plus jeunes.-kumité : travail avec un partenaire ou faceà un adversaire qui peut être plus ou moinslibre. Ce travail est lui aussi très présent enkaraté shotokan.

De par son orientation parfois fortement,voire entièrement orientée, vers lacompétition, le karaté shotokan est souventdécrié comme manquant de réalisme face àune situation réelle. En effet, lescompétitions en shotokan se font souventaux points et non au KO, ce qui amène uncertain nombre de pratiquants à s’orienterentièrement vers la compétition et à ainsi àsacrifier l’efficacité de leurs techniques auprofit d’une plus grande vitessed’’exécution.

le karatéShito-ryu

Les principes du shito ryuUne école ancrée dans la traditionL’école shito-ryu est l’une des écoles les

plus proches des premières formes de karatéà savoir Naha-te, Shuri-te et Tomari-te.

Page 78: E Book Art de La Voie 1.0

Mabuni Kenwa, fondateur du style aprincipalement étudié auprès de maîtres deShuri-te et de Naha-te. C’est d’ailleurs pourrendre hommage à ces deux maitres qu’ilnomma son école Shito-ryu. Ces maitres senommaient Anko Itosu et KanryoHigashionna. Et c’est en réunissant lepremier caractère de leurs deux noms Shiqui se prononce « ito » et To qui seprononce « Higa » qu’il créa le nom de sonécole.

Le symbole du Shito ryu (qui sont en fait lesarmoiries de la famille Mabuni) revêt luiaussi une importance toute particulière. Lecercle qui représente l’ idéogramme wadésigne la paix et l’harmonie. Concernantles barres verticales et horizontales dans cedernier, il existe deux interprétations. Lapremière est qu’elles signifieraient hommeet par conséquent ceux portant ces armoirieset par conséquent les pratiquants de shito-ryu seraient ceux qui maintiennent la paix.Ces barres peuvent aussi être interprétéescomme les deux courants Shuri-te et naha-teayant amené à la création du shito-ryu. L’artapparaîtrait donc comme l’harmonisation deces deux pratiques. Bien que cette secondeinterprétation semble plausible quant à soncontenu, il semble que le symbole soitantérieur à la création du Shito-ryu ce quirend cette interprétation contestable.

Les 5 principes du shito ryuCes cinq principes sont en fait 5 principesde défense qui sont les points les plusimportants du style.

Le premier principe, Rakka signifie lachute de la fleur. L’ interprétation de cetteformulation semble connaître desdivergences. Selon certains il ferait allusionà la terre qui sans bouger réceptionne ce quilui tombe dessus sans dommage. Laseconde interprétation est qu’il faut bloqueravec une telle puissance, que si la techniqueétait réalisée sur un arbre, les fleurs entomberaient. Bien que les deuxinterprétations divergent, sur le plan

pratique elles ont la même signification. Ils’agit dans ce cas d’effectuer un blocagepuissant visant le membre qui attaque dansle but de stopper net le coup. Ce type dedéfense est relativement agressif et peut enthéorie permettre d’arrêter net un combat.

Le second principe est Ryu-sui ou l’eau quicoule. Ce principe est très semblable à celuisur lequel ce base le judo et l’aïkido à savoirdévier la force de l’adversaire et l’ajouter àsa propre force. Le but n’est pas ici d’arrêternet l’attaque de l’adversaire en voyant leblocage comme un coup mais au contrairede la dévier et de l’amplifier pour obtenirune situation avantageuse voir faire chuterl’adversaire.

Le troisième principe est Kusshin qui peutse traduire par flexion-extension. Ceprincipe consiste à utiliser le mouvement deflexion ou d’extension dans une techniquede défense de manière à déséquilibrerl’adversaire et pouvoir contre-attaquerensuite.

Le quatrième principe Ten’i ou ouvrir laporte consiste tout simplement à laissercouler l’attaque adverse tout en serepositionnant. Ce type d’esquive sansblocage nécessite d’avoir un bon sens dutiming et des distances, et se base sur leprincipe « le meilleur moyen de ne pasrecevoir un coup est de ne pas être là ».

Le dernier principe est Hangekiou contre-attaque. Il s’agit en fait, au moment oùl’adversaire attaque, de frapper de manière àdévier sa frappe puis à le toucher. On parleparfois de contre-attaque par anticipationpuisque le mouvement de contre-attaque estréalisé en même temps que celui del’attaque. Bien que ce type de mouvementsoit spécifique au karaté shito ryu, on leretrouve sous d’autres formes dans des artsmartiaux tels le wing tsun où l’on vaprolonger une technique défensive entechnique offensive.

Page 79: E Book Art de La Voie 1.0

Le travail en Shito ryuParticularités techniquesLe shito-ryu se distingue en grande partiepar sa richesse technique. Cette dernière seretrouve particulièrement dans lesnombreux katas issus des nombreux stylesde karaté étudiés par le fondateur MabuniKenwa. Ce dernier avait en effet étudié leNaha-te et le Shuri-te mais possédait aussides bases de Tomari-te. On y retrouve donctant les postures basses et puissantes duNaha-te que les techniques plus fluides duShuri-te. S’ inspirant fortement de cesanciennes formes de karaté ainsi que de leurorigine chinoise, le shito ryu comprend denombreuses formes de mains, coups decoude, saisies et clef que l’on ne retrouvepas dans les formes de karaté plus «japonisées ».

Tout comme en goju-ryu, un des pointsessentiel de l’art est l’équilibre. Les deuxarts présentent d’ailleurs certainessimilitudes telles de nombreuses techniquesà courte portée ainsi que l’ importance del’enracinement. Ceci semble venir du faitque les deux arts découlent en parti duNaha-te. En revanche l’aspect général dushito-ryu apparait souvent comme un peumoins brutal, et l’on y retrouve des coups depieds hauts que l’on ne trouve pas dans legoju-ryu.

Un autre point important du shito-ryu estque les techniques et les déplacementspartent tous des hanches. Bien que cesdernières soient importantes dans toutes lesformes de karaté, elles le sont plus encoredans ce style. Ce travail, ajouté à un travailde décontraction permet non seulementd’augmenter la puissance et la vitesse descoups lors de la réalisation des techniques,mais aussi d’obtenir une certaine fluidité.

Les exercicesComme dans toutes les formes de karaté del’époque, on retrouve principalement 3types d’exercices : khion, kata et kumite.Cependant ajouter à cela l’étude despostures revêt un intérêt tout particulier en

Shito-ryu. Ces dernières sont étudiées tantdans les kihon que dans les katas. Leurétude est importante de par le fait que leshito-ryu se base en partie sur de nombreuxchangements de postures visant à s’adapterau mieux à l’adversaire ainsi qu’à ladistance, au terrain, etc…

Les kihon sont l’exécution de techniquessimples dans un premier temps, puis avecun partenaire. Ils visent à apprendre desenchaînements et à permettre d’ intégrer desprincipes tels les 5 principes du shito-ryu.Ils permettent aussi au pratiquant de savoirquelles sont les situations ou tel posture estutile.

Les katas sont relativement nombreux danscette école de karaté et revêtissent uneimportance particulière. Ces derniers sontsouvent divisés en fonction de leur origine.On trouve donc des katas issus du Naha-te,d’autre du Shuri-te et d’autres du Torami-te.A ces katas s’ajoutent un certain nombre dekatas d’origine chinoise ainsi que d’autresajoutés par Kenwa Mabuni lui-même.L’exécution de ces derniers peut varierd’une école à l’autre et certaines écoles vontjusqu’à en ajouter d’autres. L’exécution deces katas permet au pratiquant d’apprendrecomment s’enchaînent les différentestechniques et postures. Une fois qu’il auraatteint un certain niveau de maîtrise lepratiquant sera confronté à l’apprentissagedu bunkaï c’est-à-dire l’application du kataavec un ou deux partenaires.

Les kumite sont des formes de combats plusou moins libres qui permettent au pratiquantd’échanger. Ces dernières peuvent être trèscodifiées ou l’on annonce son attaque, à desformes plus libres tel le j iu kumite ou le butest d’apprendre à saisir le momentd’ inattention de l’adversaire pour lancer satechnique.

Page 80: E Book Art de La Voie 1.0

80

arts martiaux japonais

Une origine continentale de l’aïki-jutsu ?Il est difficile d’établir quelles furent lesorigines de l’aïki-jutsu avant le XIèmesiècle. On peut cependant penser que lespremières formes de combat pratiquées auJapon soient en grande partie originaires dela Chine d’une manière directe dans unpremier temps, puis, plus tard, en passantpar la Corée. À ce titre, durant la périodeYamato et jusqu’aux alentours de 838 - datede la dernière mission impériale envoyéepar la dynastie Tang -, la Chine fut unmodèle pour la cour japonaise et influençaénormément l’art et la culture de l’époque.Il est donc permis de croire que, parmi lesnombreuses choses importées du modèlechinois, les arts martiaux ne firent pasexception. Il semble que l’un de ces artsimportés soit celui de l’ in-yo-ho, ce quipourrait se traduire par la « loi d’utilisationdes compléments Yin et Yang ». Il est end’ailleurs fait mention dans un traité martialrédigé aux alentours de l’an mille : leBugei-Shoden.

Un point intéressant à souligner est que cetart fait référence au taoïsme, ce qui renvoieà un certain nombre de concepts que l’onretrouve dans de nombreux arts martiaux etparticulièrement dans diverses formes d’aïkiet divers styles de jujutsu, telle la Kito Ryu(un lien qui n’est toutefois que purementspéculatif).

Un autre facteur semble rendre cettehérédité plausible. À cette époque et durant

toute l’histoire du Japon médiéval, lapratique des arts martiaux était cantonnée àun clan. Il semble donc raisonnable depenser que les arts martiaux importés depuisla Chine par la cour du Japon durant lapériode Heian (ici, visiblement, la premièrepartie) soient restés parmi la descendance decette dernière. Or, on remarque que cet arts’est transmis au sein du clan Takeda, lui-même issu du clan des princes Minamoto,du nom donné aux descendants del’Empereur durant la période Heian. Ilsemble donc probable que l’art de l’ in-yo-ho ait influencé le développement de l’aïki-jutsu.

La création de l’aïki-jutsuQue l’on admette ou non l’originecontinentale, la création à proprement parlerde l’aïki-jutsu est principalement due à lavolonté d’un seul homme : Minamoto noYoshimitsu aussi nommé Shinra Saburō. Cedernier, comme son nom l’ indique, étaitmembre du clan Minamoto et avait participéavec son frère à la guerre de Gosannen versla fin du XIème siècle.

Minamoto no Yoshimitsu aurait, dès sonplus jeune âge, été passionné par la stratégieet la tactique, et aurait fait preuve d’ungrand talent pour les arts de combat. En tantque membre du clan Minamoto, il étudia lestechniques militaires chinoises et l’on peutdonc penser qu’il apprit en outre l’ in-yo-ho.En plus de cet apprentissage, l’histoire enfait un lutteur d’exception dans l’art du

L'aïkido

histoire

L’aïkido est l’un des trois arts de combat à mains nues originaires du Japon les plus connus dans lemonde. Il repose sur des principes nés sur les champs de bataille du XIème siècle au sein de l’undes clans les plus puissants de l’époque, le clan Takeda. Aujourd’hui, la France est le second paysaprès le Japon par le nombre de pratiquants d’aïkido, mais ce succès n’empêche pas que certainscritiquent le réalisme de cet art.

Origine et développement de l’aïki-jutsu

Page 81: E Book Art de La Voie 1.0

81

arts martiaux japonais

L’enseignement dans le Daïto RyuPour comprendre certains problèmes dontest victime l’aïkido depuis la mort de sonfondateur, il convient de regarder commentle Daïto Ryu était enseigné à l’époque deSokaku Takeda. Traditionnellement,l’enseignement était dispensé en troisphases. Il ne s’agit pas tant ici de parler desmenkyo que de trois étapes dansl’enseignement.

Dans un premier temps, l’élève devaitétudier des techniques de jujutsu. Ils’agissait de lui apprendre à se défendresans trop se soucier de détails techniques etde notions théoriques. Ce premierenseignement regroupait des techniquesguerrières primaires et parfois peu subtileset visait à ce que la technique passe, sansforcément accorder d’ importance à la

manière.

Une fois que l’élève avait franchi cettepremière étape et intégré ces techniquesprimaires, il était amené à étudier l’aïki-jujutsu. Cette seconde phase visait toutd’abord à affiner les techniques du jujutsuen apprenant à les exécuter avec plus desouplesse et un meilleur positionnement ducorps. Elle reposait aussi sur une étude del’anatomie, ce qui permettait de mieuxcomprendre les techniques du jujutsu, maiselle introduisait également un certainnombre de principes techniques comme ledéséquilibre et les sorties de lignes.

La dernière phase de l’enseignement, quin’était réservée qu’aux élèves ayant faitpreuve d’une grande capacité et d’unegrande compréhension de l’art était l’aïki no

tegoï, qui n’est autre que l’ancêtre du sumo.Certaines sources affirment que pouraméliorer son art du combat à mains nues, ilserait allé sur les lieux d’exécution ainsi quesur les champs de bataille et aurait inspectéet manipulé les corps sans vie pour encomprendre les mécanismes. Bien que cettedémarche puisse paraître très peu éthique,voire sordide, elle n’est pas sans rappeler ceque pratiquèrent bien des années plus tardnos savants à l’époque des Lumières.Toujours est-il que cette observation luipermit de mettre au point de nombreusesclefs et méthodes de contrôle qui donnèrentnaissance, alliées à ses connaissancesd’alors, à l’aïki-jutsu que pratiquera durantde très nombreuses années son clan et quisera transmis au clan Takeda.

La division de l’artC’est le clan Takeda qui donnera à l’aïki-jutsu ses lettres de noblesse, ce quis’explique en grande partie par lesnombreuses victoires militaires du clan et enparticulier celles du XVIème siècle,lorsqu’il était dirigé par Takeda Shingen. Ce

dernier aurait d’ailleurs été un grandpratiquant de cet art et sa mort eut nonseulement pour conséquence la fin de l’âged’or de son clan, mais surtout une divisionde l’art en deux branches distinctes.

La première de ces branches est celle quisera enseignée par un membre du clan(Takeda Nobutomo selon certains) aux clansKuroda et Matsudaira.

La seconde branche est le Daïto Ryu, uneécole qui sera à l’origine de l’aïkido. Cet artaurait, au début, été enseigné aux membresdu clan Aïzu par Takeda Kunitsugu. Il auraitenseigné l’art du clan Takeda pour avoirobtenu un fief alors qu’il était venu seréfugier suite à la mort de Shingen Takedaen 1574. Son art eu un tel succès que leShogunat Tokugawa demandera au clanAïzu de former les gardes personnels dushogun. L’enseignement se perpétua au seindu clan jusqu’en 1868, date à laquelle leclan fut dissout après avoir été défait à labataille de Shirakawaguchi, lors de la guerrede Boshin.

De l’aïki-jutsu à l’aïkido

Page 82: E Book Art de La Voie 1.0

82

arts martiaux japonais

Une diversification de l’art.De nos jours, les critiques autour de l’aïkidose font de plus en plus nombreuses. Manqued’efficacité, simple philosophie enmouvement, certains vont même jusqu’àparler d’un art fantoche. Bien que ces

critiques soient souvent injustifiées, il estvrai que l’aïkido tel qu’il est enseignéaujourd’hui est relativement éloigné decelui de son fondateur.

La raison en revient en premier lieu à la

jutsu. Cette troisième étape visait à affinerdavantage encore la technique en apprenantà utiliser des principes tels quel’anticipation, l’exécution en un minimumd’effort, le fait de provoquer l’actionadverse pour mieux en utiliser la force, etc.C’est principalement à partir de cettedernière phase que Morihei Ueshiba vafonder l’aïkido.

Un autre point important à savoir, c’est qu’àl’époque, les techniques du Daïto Ryun’étaient pas enseignées de manière aussiinamovible que peuvent l’être celles des artsmartiaux d’aujourd’hui. Le maîtreenseignait à ses élèves en fonction de leurscapacités et de leur corpulence, de leurcondition physique, etc. Il existait en outreun grand nombre de manières différentes deréaliser une technique pour l’adapter à lataille et à la corpulence de l’adversaire.

De maître Sokaku à Morihei UeshibaSokaku Takeda est né en 1860 au sein duclan Aïzu. Très tôt, il manifesta un talentcertain pour le sumo et sera initié au DaïtoRyu par son père, ce qui lui permettranotamment de se distinguer durant lesdernières batailles livrées par le clan. Unefois la guerre terminée, son père, exaspérépar son comportement, lui aurait permisd’aller étudier le Jiki-shin-kage Ryu, uneécole de sabre, auprès de maître SakakibaraKenichi, auprès duquel il restera durantplusieurs années.

Au début du XXème siècle, souhaitant faireconnaître son école et se mesurer à d’autres,il entame un pèlerinage martial à traverstout le Japon. Il y combat de nombreuxdojos et en ressort presque toujoursvainqueur. Après chaque victoire, il est

autorisé à enseigner durant un certain tempsles techniques du Daïto Ryu au sein du dojo,avant de repartir en chercher un autre.

C’est principalement de cette façon quemaître Takeda dispensa son enseignement,si bien qu’il n’eut jamais réellement de dojoqui lui fût propre. Il se contentaitd’enseigner son art lors de sessions durantsa traversée du Japon. Il en résulte que peude ses élèves eurent réellement accès àl’ensemble des connaissances du Daïto Ryu.Ainsi, contrairement à ce que l’on pourraitimaginer, Morihei Ueshiba, qui est pourtantconsidéré comme l’élève le plus fervent demaître Takeda, ne suivit pas sonenseignement de manière continue etprolongée.

Il semble donc que l’enseignement qu’areçu maître Ueshiba se base principalementsur les techniques adaptées à son gabarit,c’est-à-dire une petite taille et une faibleconstitution, ce qui n’empêcha pas lefondateur de l’aïkido d’avoir un niveau trèsélevé dans le Daïto Ryu. On noterad’ailleurs que dans un premier tempsMorihei Ueshiba enseignera le Daito RyuAïki Jujutsu. Cependant, maître Takeda luiinterdit d’enseigner sous cette appellationcar il ne disposait pas du Menkyo Kaiden(le plus haut diplôme de maîtrise permettantà l’étudiant d’enseigner à son tour). Selontoute vraisemblance, ce problème seraitdavantage lié à l’époque qu’au niveau,puisque, au moment où maître Ueshibaétudiait le Daïto Ryu, le Menkyo Kaidenn’existait pas dans cet art, de sorte qu’il nepouvait pas l’obtenir.

L’évolution de l’aïkido

Page 83: E Book Art de La Voie 1.0

83

arts martiaux japonaismanière dont maître Ueshiba l’a enseigné.En effet, en créant l’aïkido, il s’estprincipalement fondé sur l’aspect le plusévolué du Daïto Ryu, à savoir l’aïki-no-jutsu. Or, on constate que ce dernier est leplus complexe à intérioriser et n’est quel’étape finale d’une évolution de la pratiquemartiale. Ainsi, on peut, en toute logique,concevoir qu’il soit très difficile d’enseignercet art de manière isolée du fait d’absencede la base du jujutsu. Dans ces conditions, ilfaut un très bon niveau pratique pourpouvoir l’appliquer en situation de défense.

Cette contrainte n’a cependant pas posé deproblème dans le cadre de l’enseignementde maître Ueshiba, car il inculquait les basesdu Daïto Ryu à ses élèves de manière plusou moins consciente. En réalité, il n’étaitpas rare que ces derniers étudient le DaïtoRyu à des degrés divers, en plus de l’aïkido.Or, cela a posé problème aux générationssuivantes et notamment lors del’ introduction en Occident. En effet, lesélèves directs de maître Ueshiba se mirentsouvent à enseigner un aïkido pur, exemptdes techniques de base du Daïto Ryu.

Un autre problème dans l’évolution del’aïkido est que la pratique du maître n’estpas restée stable tout au long de sonenseignement. Elle a évolué vers unaffinement technique, à tel point que l’onpourrait presque considérer l’aïkido commeune quatrième étape de l’enseignement duDaïto Ryu. Or, si les premiers élèves dumaître ont eu un enseignement serapprochant plus de l’art d’origine, lesderniers élèves ont, pour leur part, reçu laversion épurée de cet art. Il y eut donc unecertaine disparité technique d’un maître àl’autre. Il faut ajouter à cela que nombred’élèves ont étudié d’autres arts, comme lekaraté et le judo, et quand vint leur tourd’enseigner, ils ont communiqué non pasl’aïkido de maître Ueshiba mais leur visionpersonnelle de l’art.

Un art qui se perd ?Suite à la mort du fondateur, et déjà sur lafin de sa vie, l’aïkido s’est scindé en denombreuses branches. On retrouve ainsi demultiples arts qui se basent entièrement ouen partie sur l’aïkido, aux rangs desquels seretrouvent le Yoseikan Budo, la Tomiki Ryu,le Ki-no-michi, l’ Iwana Ryu, et biend’autres. L’organisation qui se veutl’héritière de l’enseignement du maître estl’Aikikaï. Créée par Kisshomaru Ueshiba,un des fils du fondateur, elle est aujourd’huiprésidée par un de ses petits-fils, MoriteruUeshiba.

Ce sont les actes de ce dernier qui nousintéressent ici. En effet à son arrivée à latête de l’Aikikaï, il a voulu moderniser lestyle en unifiant et en codifiant lestechniques. Si cette démarche permetd’unifier la pratique au sein de l’Aikikaï,elle a aussi coupé l’art de ses racines enempêchant une certaine adaptabilité. Ilsemble que la volonté du dirigeant était icide créer un art indépendant à l’ image dujudo, même si cela a, d’un certain point devue, empêché une évolution de l’art dont ona élagué le reste de base martiale issue duDaïto Ryu. Il en résulte une certaine perted’efficacité puisque la pratique laisse demoins en moins de place à l’adaptabilité,contrairement à l’art d’origine.

En réaction, plusieurs écoles se sont peu àpeu créées autour du souhait de retrouver uncertain réalisme technique et de laisser plusde place à l’adaptabilité. On trouve parexemple le Shodokan, créé dans les années1970, dont l’originalité est d’avoir mis enplace un système de compétition. Une autreécole, le real aïkido de LjubomirVračarević, se veut plus proche de la réalité,mais cette affirmation lui attire nombre decritiques.

Page 84: E Book Art de La Voie 1.0

84

arts martiaux japonais

L’enfance du maitreMorihei Ueshiba est né le 14 décembre1877 à Tanabe au Japon. Il était le fils deYoroku Ueshiba un conseiller municipal, etselon certain il aurait été un pratiquantd’arts martiaux. Dans son enfance il était deconstitution faible, de petite taille etmaladif. Il disposé cependant d'une grandeintelligence et d'un sens spirituelle. Il portatrès tôt son intérêt vers la méditation ainsique la prière. Cet intérêt ne le quittera pasde toute sa vie. Ceci l’amènera à étudier lareligion bouddhiste auprès d’un prêtreShingon (école de bouddhisme fondé auVIIIème siècle au Japon).

Ces premiers pas dans le monde des artsmartiaux ce firent lorsque son père pourpallier à sa faible constitution décida de luifaire pratiquer le sumo vers l'âge de 10 ans,ainsi que la natation. Il est intéressant denoter que le sumo lui donnera des bases enarts martiaux qui lui seront utiles plus tard.En effet le sumo semble partager desorigines communes avec le daïto-ryu et on yretrouve des principes communs tellel’ importance donnée au déséquilibre ainsique des techniques communes.

L’apprentissage des arts martiauxA ces 23 ans en 1901 , Morihei décide departir pour Tokyo et y ouvre une papeterieambulante. C'est à cette occasion, souhaitantse renforcer et obtenir un corps plus dure,qu'il commence à pratiquer le jujutsu de laTenshin Shin'yo Ryu. Cette école bien quen’étant pas réellement à l’origine de l’aïkidocomprend certaines bases communes avec ledaïto ryu comme l’utilisation des pointsvitaux et des techniques d’utilisation. On

peut donc penser que cette base martialebien que n’étant pas celle à l’origine de lacréation de l ‘aïkido a favorisél’apprentissage par le futur maitre destechniques de Daïto-ryu.

De caractère aventureux, il décidera par lasuite d'intégrer l'armée durant la guerre enManchourie. Il s’y distinguera notammentdans l’art du sojutsu ou l’art du combat à labaïonnette. On pense que cette pratique luiinspirera en partie les techniques de combatau bâton. Il quittera l’armée en 1906.

En 1910 quand le Japon souhaite repeuplerl'île d'Hokkaido Morihei décide de fairepartie des colons. C'est à cette occasion qu'ilva faire une rencontre qui va changer sa vie.En effet lors de ce périple il va rencontrerSokaku Takeda. Ce dernier va lui enseignéDaito-ryu. Cependant contrairement à ceque l’on pense souvent l’enseignement demaitre Takeda ne fut pas continu. Ilenseigné en effet lors de cession et MoriheiUeshiba n’assista qu’a un certain nombred’entre elle. Cependant Morihei était l’uchideshi de maitre Takeda c’est-à-dire qu’ilhabitait avec ce denier et le suivait dans tousces déplacement. Il put donc apprendrebeaucoup de son maitre même hors du cadredes cours de ce dernier.

Morihei UeshibaMorihei Ueshiba est le fondateur de l'Aïkido, si son art a connu une grande renommée qui sepoursuit aujourd'hui encore c'est non en raison de son efficacité, mais en raison de la penséephilosophique qui l'accompagne. Bien qu'il ait eu la volonté de créer un art purement japonaisdurant la période militariste du japon d'avant la seconde guerre mondial, Morihei Ueshiba estavant tout un des plus grands humanistes du monde des arts martiaux.

De l’enfant chétif au pratiquant chevronné

Page 85: E Book Art de La Voie 1.0

85

arts martiaux japonaisEn effet lors de ce périple il va rencontrerSokaku Takeda. Ce dernier va lui enseignéDaito-ryu. Cependant contrairement à ceque l’on pense souvent l’enseignement demaitre Takeda ne fut pas continu. Ilenseigné en effet lors de cession et MoriheiUeshiba n’assista qu’a un certain nombred’entre elle. Cependant Morihei était l’uchi

deshi de maitre Takeda c’est-à-dire qu’ilhabitait avec ce denier et le suivait dans tousces déplacement. Il put donc apprendrebeaucoup de son maitre même hors du cadredes cours de ce dernier.

L’apogée dumaitreLa naissance de l’aïkidoEn 1919 apprenant que son père avait unegrave maladie il retourne à Tanabe encédant ces terres à son maître. Il va par lasuite fonder un Dojo dont la notoriété vavite grandir, il y enseignera le daïto-ryu puisen 1922il changera le nom de sa disciplineen aikijujutsu sur demande de son maitre.En effet il ne disposait pas du menkyokaiden (titre de maitrise absolue de l’art). Ilsemble cependant que cette absence dediplôme tient au fait que cette distinctionn’existait pas en daïto-ryu durant la périoded’étude de maitre Ueshiba.

En 1924, il part avec maitre Deguchi enMongolie pour fonder une société utopiste.On dit que durant ce voyage il atteintl'illumination satori et que par la suite ilpouvait percevoir les coups avant que cesderniers ne soient lancés. Il sera cependantarrêté six mois plus tard par les autoritéschinoises puis libéré grâce à l'interventiondu gouvernement japonais.

De retours au Japon il continua à enseigner,et renommera sa discipline en Aikibudo en

1930. Sa notoriété grandie peu à peu et denombreux maître vont le défier. Jigoro Kanolui-même envoi ses meilleurs disciplesétudier la discipline de maître Ueshiba.

La fin de vie du maitreSuite à la défaite du Japon durant la secondeguerre mondiale, les arts martiaux serontinterdis mais la pratique de l'aïkido futlégalisé par les américains dès 1948 envertu de son caractère de recherche de paixet de vérité. C'est ainsi que le 9 février decette année l'Aikikaï est ouvert à Tokyo, quisera dirigé par le 3ème fils de Ueshiba cedernier influencera fortement ledéveloppement de l’aïkido moderne en lecodifiant.

C'est en 1969 que maitre Ueshiba meurt à lasuite d'un cancer foudroyant. On pense quece dernier est dû en grande partie auxretombés radioactives des suites des deuxbombes atomiques employé par les forcesaméricaines à la fin de la seconde guerremondiale.

La pratique

Les particularités de l’aïkidoUn art uniqueL’Aïkido est certainement l’un des arts lesplus aisément reconnaissables même par despersonnes disposant de peu deconnaissances en arts martiaux. L’une desgrandes caractéristiques de cet art est qu’ilne comporte en principe pas d’atémis

(techniques de coups) bien que dans les faitsil arrive que ces derniers soient utilisés ende rares occasions. Ce point résulte de lavolonté du fondateur de créer un art efficacemais préservant l’adversaire autant quepossible dès lors des techniques de frappesn’étaient pas nécessaire.

Page 86: E Book Art de La Voie 1.0

86

arts martiaux japonaisLes conséquences de cette orientation de lapratique est que l’art, bien que très efficaces’avère très technique et long à intégrer. Eneffet à l’ instar des frappes, il n’y a pas deblocages à proprement parler en aïkido. Lepratiquant doit apprendre non pas às’opposer à la force de l’adversaire mais àl’utiliser et la rediriger de manière à lemettre hors de combat soit par uneprojection soit par une immobilisation. Cecinécessite cependant un long apprentissagethéorique et un travail des bases tout aussilong qui décourage les plus impatients.

On remarque sur ces points une similitudeentre la pratique de maître Ueshiba et lesprincipes du taoisme. Il n’est donc pasétonnant que l’on retrouve uneressemblance entre la pratique de l’aïkido etdu taij i quan style yang à haut niveau (bienque l’art chinois comprenne des frappes).Dans les deux arts on y retrouve la mêmedécontraction ainsi que la même importanceaccordée à l’absorption et la redirection dela force de l’adversaire. On retrouve ausside grandes similitudes entre l’aïkido et lejudo tel qu’il devait être pratiqué à l’origine.

Principe de l’aïkidoEn aïkido l’un des premiers points que lepratiquant doit apprendre est ladécontraction musculaire, en effet toutecontraction est malvenue car elle empêcheune exécution fluide des techniques etentraine bien souvent un blocage dupartenaire. Cette décontraction est travailléegrâce aux nombreuses répétitions detechniques de bases lors des entrainements.

Un autre point capital dans la pratique del’aïkido est le déséquilibre. Sans ce dernier,il est impossible de réaliser les techniquesd’aïkido sans faire appel à la forcemusculaire, et même en utilisant cette force,

il n’est pas certain que le pratiquant puissepasser sa technique si l’adversaire est pluspuissant que lui. Le déséquilibre est réalisésoit en utilisant la force de l’adversaire et enprolongeant son mouvement soit enamenant son centre de gravité hors de cesappuis. L’application du déséquilibrenécessitera l’absorption et la redirection dela force de l’adversaire.

Concernant les techniques en elles-mêmes,ces dernières ne font qu’utiliser les limitesdu corps humain ainsi que les lois de laphysique. Les immobilisations reposent parexemple sur des effets de levier commedans le cas d’ ikkyo (une des techniques debase de l’aïkido) où l’effet de levier reposesur le coude. Certaines projections peuventelles aussi utiliser ce principe de levier,alors que d’autres préfèrent baser leurtechnique sur les limites de l’amplitude desarticulations. C’est par exemple le cas deshiho nage et le célèbre kote gaeshi. A partird’un certain niveau ces techniques peuventêtre agrémentées d’une pression sur certainspoints nerveux visant à en augmenterl’efficacité.

Un autre point important de l’aïkido est lerôle d’uke (celui qui va subir la technique).Ce dernier doit en effet permettre l’étude dumouvement en ne bloquant pas de manièreintentionnelle la technique. Il est en effetaisé d’empêcher ou du moins de gêner lestechniques d’aïkido dès lors que l’on saitquelle technique sera utilisée. Cela nesignifie pas non plus qu’il ne doit pasopposer de résistance, mais cette dernière nedoit être là que pour améliorer la pratiquepar exemple en ayant une saisie ferme etdéterminée, ou en plaçant un atémisymbolique s’ il y a une occasion (parexemple en l’absence d’un déséquilibre).

Les particularités de l’aïkidoLes exercices de basesEn aïkido l’une des premières choses quel’on apprend sont les chutes cet

apprentissage y est capital car sans lui il yaurait de très nombreux blessés du fait desnombreuses chutes. Ces dernières sont

Page 87: E Book Art de La Voie 1.0

87

arts martiaux japonaiscependant relativement différentes de cellesdu judo dans le sens ou le pratiquant serelève directement à la suite de sa chute etne reste pas au sol.

Le pratiquant sera aussi très vite confronté àun exercice que l’on retrouve presqueuniquement dans l’aïkido et le daïto-ryu, leshikko. Il s’agit pour le pratiquantd’apprendre à se déplacer à genoux, cetexercice est là pour mener au suwari wazaqui désigne l’ensemble des techniquesmartiales qui se pratiquent à genoux soitface à une personne dans la même positionsoit face à un adversaire debout. Cettepratique peut paraitre inutile mais rappelonsqu’au Japon la posture à genoux est uneposture aussi normale qu’assis sur unechaise pour nous. De plus les techniquesutilisées à genoux en aïkido sont les mêmesque celles pratiqués debout à quelquesdétails près. De plus le travail à genouxpermet au pratiquant d’apprendre à utiliserses hanches plus que la force de ses jambeset force donc à un travail plus technique.

Vien ensuite le travail des bases de l’aïkido.Il ne s’agit au début que de l’apprentissagede principes tel le déséquilibre et laredirection de la force de l’adversaire, puisviennent ensuite les techniques de base.Pour les débutants, l’exécution de ces basesne se font pas pour contrer une frappe maisse font face à une saisie dans une positionstatique. Si ce travail est plus difficile etcontraignant que face à une saisie enmouvement où l’adversaire donnera

l’ impulsion, il favorise un travail beaucoupplus technique.

Les exercices avancésLe randori est une pratique réservée auxpratiquants ayant déjà acquis un certainniveau technique. Cet exercice consiste enl’attaque d’un des pratiquants par plusieursautres. Son intérêt réside dansl’apprentissage des déplacements ainsi quedu timing. En effet dans cet exercice lesattaques sont exécutées avec force etdétermination pour permettre au pratiquantde profiter de la poussée des attaques pourréaliser ces techniques. Ce type d’exercicepermet aussi d’appréhender la pratique sousun angle plus martial et permet aussid’apprendre à gérer le stress.

Dans plusieurs écoles d’aïkido, la pratiquedes armes est réservée aux pratiquants ayantatteint le premier dan, cependant dansd’autres écoles tel l’ Iwama ryu les armessont étudiées très tôt. Les armes de l’aïkidosont le bokken (sabre en bois) et le jo(bâton). Ces dernières peuvent être utiliséessoit en arme contre arme, soit en armecontre un défenseur à main nue. Dans laseconde étude on retrouve les mêmestechniques que celles utilisées quand lesdeux pratiquants sont à mains nues.

Page 88: E Book Art de La Voie 1.0

88

arts martiaux coréensLLeess aarrttss mmaarrttiiaauuxxccoorrééeennss

Page 89: E Book Art de La Voie 1.0

89

arts martiaux coréensLe taekwondo

histoire

Le taekwondo ou voie du pied et du poing est un art martial coréen reconnu dans le monde entierpour ses coups de pieds dévastateurs. La renommée du taekwondo est en grande partie due à sareconnaissance comme sport olympique. Cependant le terme taekwondo désigne en fait deux artsmartiaux plus ou moins distincts mais ayant une base commune. Ces deux arts sont le taekwondoet le taekwon-do. Le premier est le sport olympique issu de la WTF (World TaekwondoFederation) et le second de l’ITF (international Taekwon-do Federation) qui lui se veut plustraditionnel.

Les racines du taekwondo

Les royaumes combattants :Les premières traces des arts martiauxcoréens remonteraient à la période des troisroyaumes, une période qui s’étend entre leIer siècle av JC et le VIIème siècle ap JC.Durant cet époque se serait développé dessystèmes de combat élaboré notammentdans le royaume de Silla, ou on trouve destraces du Kwonbop du Subak et du Tengsu.Il semble cependant que la chine ai eu unegrande influence sur le développement deces arts martiaux ainsi que sur la culturecoréenne. Ceci peut s’expliquer du fait qu’ilexistait une alliance entre le royaume deSilla et la Chine sous la dynastie Tang.Cependant si il y a eu influence de la chineil semble peu probable que les arts martiauxai été entièrement importé de chine.

Il semble cependant que malgré cet échangele royaume de silla possédait une identitémartial propre. A ce titre on constatera quedurant la période des 3 royaumes émergeraau sein du royaume de Silla la classe desHwarangs. Cette classe était composée denobles guerriers qui recevaient uneéducation très complète dans le domainemartial, mais aussi dans le domainescientifique, moral… Cette caste guerrièreavait développé un certain code del’honneur qui influença durant trèslongtemps les arts martiaux coréens.

Un autre art martial né à cet époque et qui aeu une grande influence dans la naissancedu taekwondo est le Taekkyon (ou

Taekyen). Il s’agit d’un art ancien reposantsur de très nombreuses techniques de jambeet comprenant des formes dansé ce qui peutl’apparenté de très loin à un forme anciennede capoeira. Cependant ces deux arts n’onthistoriquement rien à voir. On retrouve unetrace du Taekkyon sur une fresque muraledu VIème siècle provenant de la tombe deMuyong. Cet art même si il avraisemblablement changé depuis sonapparition a joui d’une exceptionnellelongévité puisqu’il existe encore de nosjours. Il a d’ailleurs été nommé au titre depatrimoine culturel intangible importantn°76 en 1983 par le gouvernement de Coréedu Sud.

L’unification et la déchéance :L’unification de la Corée ne fut pas lameilleure chose qui est arrivé aux artsmartiaux coréens. En effet vers le début duXIIème siècle commença un conflit entre ledeux classes dominantes en Corée lesmouchins (classe guerrière) et les lettrés.D’un côté la classe guerrière favorisait lesarts martiaux et leur développement, del’autre les lettrés eux les voyaient pluscomme une distraction et comme favorisantleur opposants. Avec la victoire des lettrésles arts martiaux coréens perdirentgrandement de leur importance et furentbeaucoup moins pratiqués. Ils survécurentgrâce à des parchemins et à l’enseignementde moines ainsi que sous certaines formesde rituelle.

Page 90: E Book Art de La Voie 1.0

90

arts martiaux coréensL’époque moderne

Les racines modernes du taekwondoLe point historique dans la création dutaekwondo qui est surement le plusimportant est l’occupation de la Corée par leJapon. Cette dernière dura de 1910 et 1945et marqua un tournant dans la sphère desarts martiaux coréens. En effet durant cettepériode tous les arts martiaux non japonaisfurent strictement interdit et on vi fleurir ungrand nombre d’école de judo de karaté etde kendo partout sur la péninsule. Le karatéréussi particulièrement bien sonimplantation et on trouve encoreaujourd’hui de nombreuses écoles de karatéayant souvent des noms coréanisés. Durantcette période certains arts martiaux coréensont survécus, pratiqués en cachette et cetteépisode d’occupation leur permis par lasuite un retour en force.

Suite à la libération en 1945, la Corée subitune période de recherche d’identiténationale, cependant le mode de vie et lapensée japonaise restaient fortementimplanté et notamment dans le monde desarts martiaux. Ainsi dans cet élan derecherche identitaire, réapparurent letaekkyon, le kwonbop et le tangsu. De plusde nombreux noms japonais furentcoréanisés. On peut prendre pour exemple lekaraté qui devint le kongsu. C’est dans lapoursuite de cet élan d’identification que letaekwondo fut créé.

La création du taekwondoL’initiative du taekwondo proviens duGénéral ChoiHong Hi (1918-2004)pratiquant de karaté et de Taekkyon quidécidera de fédéré les écoles pour créer unstyle unifié. En 1955 il réunit un comitéd’experts de différentes tendances et met enplace ce qui deviendrait par la suite letaekwondo. Cependant l’appellation futsujette à un certain conflit. En effet lesmaitres étaient divisés entre les partisans dugénéral Choi qui souhaitaient le termetaekwondo et un second groupe qui voulaitmontrer une affiliation avec le karaté et

optés pour le terme « gongsoodo », «tangsoodo ». Au final la commissionprendra la solution du compromis enadoptant le terme « taesoodo ».

Pour contrer cet échec partiel, le généralChoi voulu, faire admettre le termetaekwondo au niveau national. Pour se faireil créa une association de taekwondo àSéoul, puis en 1965 il devint président del’association de taesoodo ce qui lui permitde faire accepter le terme taekwondo, puisen 1966 il créa l’ ITF (InternationalTaekwondo Federation).

Il semble qu’à l’origine le taekwondo n’étaitque très peu différent du karaté shotokan.D’ailleurs durant les années 60 et 70 letaekwondo utilisait le nom de karaté volant.Ceci permettrait de remettre en causel’origine purement coréenne de l’art. Il yavait en effet très peu de maitre deTaekkyon à cette époque et si le généralChoi affirme avoir pratiqué cet art il ne faitaucunement mention de son maitre. Il y eutpar la suite une coréanisation de la pratiqueavec la création de nombreuxenchainements ayant des noms coréenscomme « gorey ». Une autre source de cettenationalisation de l’art martial est ledéveloppement de la compétition et plusprécisément le développement deprotections permettant des frappes à pleinespuissance au niveau du buste.

Suite à une démonstration en Corée du nordla Corée du sud se sent trahit, il doit rebasél’ ITF au Canada. En réaction à ceci, laCorée du sud crée la WTF en 1973, cettedernière fera admettre le taekwondo sportolympique.

L’année 2000 marquera un autre tournantpour le taekwondo car ce dernier va devenirsport Olympique.

Page 91: E Book Art de La Voie 1.0

91

arts martiaux coréens

taekwondo et taekwon-do

avec la création de nombreuxenchainements ayant des noms coréenscomme « gorey ». Une autre source de cettenationalisation de l’art martial est ledéveloppement de la compétition et plusprécisément le développement deprotections permettant des frappes à pleinespuissance au niveau du buste.

Suite à une démonstration en Corée du nordla Corée du sud se sent trahit, il doit rebasé

l’ ITF au Canada. En réaction à ceci, laCorée du sud crée la WTF en 1973, cettedernière fera admettre le taekwondo sportolympique.

L’année 2000 marquera un autre tournantpour le taekwondo car ce dernier va devenirsport Olympique.

Une péninsule divisée : rappel historiquePour bien comprendre la division ITF/WTFun rappel historique est nécessaire. Ilsemble que l’on puisse faire remonter lesorigines de la division de la Corée à laconférence de Yalta qui s’est tenue du 4 au11 février 1945. Lors de cette dernière, lesaméricains et l’URSS se seraient partagé lareconquête de la Corée alors occupée par lesforces japonaises. L’URSS devait attaquerpar le Nord de la péninsule en raison de saposition géographique et l’armée américaineattaquerait par le Sud. C’est durant le moisd’Aout 1945 que l’URSS ouvrit leshostilités l’armée américaine ne débarquantque durant le mois de septembre de la mêmeannée. La conquête de la péninsule futrapide et les deux superpuissances tentèrentde mettre en place une commission mixtepour gérer le pays ce qui fut un échec.

Avec le commencement de la guerre froide,la situation coréenne devint de plus en plustendue. Il y eu une tentative d’élection enavril 1 948 sous la surveillance de l’ONUmais qui se solda par un boycott massif dela part des organisations anti-américaines enpartie regroupées dans le Nord. Le résultatde ses élections fut l’arrivée au pouvoir d’unleader anticommuniste et la proclamationquelques mois plus tard de la République deCorée dont la capitale sera Séoul. Cecientraina la mise en place d’une autreélection par les parties non surveillées parl’ONU qui donna la majorité au parti de

gauche, ce qui amena à la création de laRépublique Populaire Démocratique deCorée ayant pour capital Pyongyang.

Le conflit entre les deux Corées s’envenimapeu à peu notamment avec la mise en placede la conscription dans le Nord de la Coréeen 1947.Tout ceci déboucha peu à peu à l’undes conflits les plus importants qu’ait connula Guerre Froide à savoir la Guerre de Coréequi dura de 1950 à 1953. C’est cette guerrequi dessina les contours de La Corée tellequ’elle existe aujourd’hui. Bien que cetteguerre soit terminée, le conflit entre lesdeux Corée perdure encore aujourd’hui et adonné lieu à un certain nombred’engagements militaires tel la Guerre duCrabe en 2010.

Ce n’est qu’à la lumière de ce rappelhistorique et géopolitique que l’on peutcomprendre la division entre taekwondoWTF et taekwon-do ITF.

Raison de la division ITF/WTFLa division entre les deux courants detaekwondo est issue, malgré lui, des actesde son fondateur à savoir Choi Hong Hi.Dans le milieu des années 1960 letaekwondo commençait à se faire connaitrede par le monde et son fondateur, alorsancien général de la Corée du sud qui faisaitde nombreuses démonstrations dans le

La scission

Page 92: E Book Art de La Voie 1.0

92

arts martiaux coréensmonde entier. Ce dernier introduira letaekwondo dans de nombreux pays telsL’Allemagne de l’Ouest, la Malaisie,Singapour, la France, le Canada… onremarquera qu’il introduira son art dans despays qui étaient alors affiliés au bloc Ouest.

Cependant en 1966 il fera unedémonstration de son art en Corée du Nordce qui lui vaudra des problèmes quelquesannées plus tard. En 1973, alors qu’il rentred’une tournée lors de laquelle il introduisitle taekwondo dans des pays plutôt affiliésau blocs de l’Ouest à savoir en Bolivie,République dominicaine, Haïti et leGuatemala, le gouvernement de la Corée dusud le désapprouve publiquement ce quicontraint le maitre à l’exil pour ne pas subirles pressions du gouvernement en place. Ce

dernier va alors fonder le taekwon-do ITF àToronto et change d’orientation car ilsouhaite alors introduire son art dans lespays de l’Est (alors sous l’ influence du blocsoviétique). En réaction le gouvernement deCorée du sud pour garder main basse surl’art martial national va fonder la WTF ettentera durant de nombreuses années defaire connaitre son art en tant que disciplineolympique ce qui sera le cas en 2000.

Il est à noter qu’a la mort du général Choien 2002, face à la difficulté de nommer unsuccesseur le taekwondo ITF va se diviseren 3 branches dont l’une sera présidée parson fils.

Les deux courantsDiversité dans la pratiqueIl ne faudrait pas croire que la distinctionentre les deux disciplines ne soit quepurement politique. On remarque trèsrapidement que si les deux arts possèdentquelques bases communes au vu de leurhistoire, leurs pratiques restent relativementdifférentes.

Le taekwondo WTF a une orientationprincipalement axée sur l’aspect sportif etcompétitif. Et sa reconnaissance en tant quesport olympique n’a fait que renforcer cetaspect. Ceci a entrainé une certaine pertetechnique notamment au niveau destechniques de poing qui ont tendance à êtrerelativement négligées au vu des règles de lacompétition. Ceci est aggravé de par le faitqu’en Corée, l’apprentissage du taekwondopasse par un certain nombre d’étapes quel’on ne retrouve pas dans les autres pays.Dans son pays d’origine l’aspect martial dutaekwondo n’est réservé qu’aux adultes etaux personnes ayant une certaine maturitédans leur pratique, pour les plus jeunes letaekwondo est principalement étudié dans saforme compétitive. On se retrouve doncavec de plus en plus d’entraineurs dans cettediscipline et de moins en moins de maitres.

A l’ inverse le taekwon-do ITF se focaliseplus sur l’aspect art martial et se veut plustraditionnel. Son étude comprend entre autredes exercices de casse ainsi que denombreuses techniques de poing bien quecelles de pied gardent une partparticulièrement importante. On retrouve deplus un point très particulier en ITFconcernant les coups de poing. Ces dernierssont effectués avec un déplacement envague ou sinusoïdale. Dans un premiertemps le pratiquant va baisser son centre degravité ce qui lui donnera l’élan pour leremonter au-dessus de sa hauteur initiale,puis sur la fin de sa technique il va ànouveau l’abaisser ce qui lui permettra defaire peser le poids de tout son corps lors dela phase finale de l’exécution du coup.

Concernant les formes elles ne sont pas lesmêmes dans les deux disciplines. Dans letaekwondo WTF les formes sont les poomseces derniers sont au nombre de 17. Lors deson exécution, le pratiquant doit avoir unerespiration presque inaudible et respecter àla lettre le diagramme que forme le poomseau sol. Il doit de plus lors de l’exécution decoups de pied amener sa jambe à une

Page 93: E Book Art de La Voie 1.0

93

arts martiaux coréenshauteur précise. Enfin les formes doiventêtre exécutées avec un regard déterminé.Les 17 formes sont réparties entre 8 formespour les niveaux inférieurs à la ceinturenoire et 9 autres accessibles à partir de ceniveau. En taekwon-do, les formes sont les24 Tul créées par maitre Choi. Chacuned’elle porte le nom d’un personnage ou d’unévènement important dans l’histoire de laCorée et est exécuté avec une respirationforte.

Diversité dans la compétitionDans les compétitions de WTF le principaltype de compétition est le combat. Dans cedernier les coups sont portés à pleinepuissance. Le combat se solde donc soit parKO, soit au nombre de points à la fin dutemps réglementaire. Cependant pour éviterque les combattants ne se blessent denombreuses protections sont obligatoires.Ces dernières sont le protège-dents, lecasque, le plastron, les protège-avant-bras,les protège-tibias, la coquille génitale ainsique des gants et protège-pieds dans certainscas.

Le système de points, permet de mieuxcomprendre les problèmes de pertetechnique dans le taekwondo de la WTF.Tout d’abord les balayages sont interdis etseuls les coups au-dessus de la ceinture sontautorisés. Les coups de pieds valent 1 pointpour le plastron et 3 points pour la tête etl’on rajoute un point si ces derniers sontretournés. Les coups de poing, eux, pour

être comptabilisés doivent être exécutésavec « les parties avant de l’ index et dumédius du poing étroitement serré » et nepeuvent être exécutés que sur le plastronpour une valeur de seulement 1 point.

Dans le taekwon-do ITF les combats sontdes combats de light-contact, où les coupsdoivent être maitrisés. Les protections sontbeaucoup moins nombreuses car elles selimitent à des gants, des protège- pieds, unecoquille et un protège-dents.

L’éventail de coups est plus important carles participants ont droit à l’ensemble descoups portés avec les pieds et les mains cequi permet de ne pas se limiter aux seulscoups de poing mais comprend aussi lesfrappes du tranchant de la main, celle avecle dos de la main ainsi que les coups detalons etc… sont interdits les piques dedoigts ainsi que les coups de coude et degenoux du fait du faible nombre deprotection.

Concernant l’ ITF un autre type decompétition est importante, les compétitionsde casse. Lors de ces dernières lespratiquants sont amenés à effectuer cinqcasses sur cinq techniques prédéterminées etcelui ayant réussi le plus de casse et déclarévainqueur. Ce type de compétition à parfoisplus d'importance que les compétitions decombats.

Une danse martiale

Le taekkyon

Un art danséLe taekkyon est très proche de la Capoeirabrésilienne et du moringue issu deMadagascar en ce sens qu’il est dansé. Cetaspect vient du fait que durant longtemps, il

sera considéré par le peuple coréen autantcomme un art martial que comme un jeufolklorique. Il en découle que le Taekkyonn’est pas martial, du moins dans sa formecommune, dans le sens où le but n’est pas

Contrairement à ce que l’on peut penser, le taekkyon n’a que peu influencé le taekwondo. Cet artmartial prenant la forme d’un danse et se basant sur de nombreux coups de pieds est autant un jeufolklorique qu’une pratique martial et connait depuis plusieurs années un succès grandissant tantdans son pays d’origine que dans le reste du monde.

Page 94: E Book Art de La Voie 1.0

94

arts martiaux coréensde blesser l’adversaire mais de le repousseren le forçant à s’appuyer sur le sol avec unepartie autre que les pieds. On noterad’ailleurs que l’opposition de deuxpratiquants est nommée un jeu comme encapoeira et non un duel ou un combat. Cemanque d’agressivité apparent, soncaractère folklorique, son objectif ludiquelui ont permis d’être inscrit en 2011 aupatrimoine culturel immatériel del’humanité par l’UNESCO ce qui en fait lepremier art martial à bénéficier de cettedistinction.

Bien que donner la qualification d’artmartial à cet art puisse en dérouter certain, ilsemblerait que ce dernier soit à l’origine detechniques utilisées dans de très nombreuxarts martiaux coréens aujourd’hui. On yretrouve en effet un très large éventail decoup de pieds ainsi que des poussées demains et pour les personnes ayant atteint uncertain niveau des frappes sur des pointsvitaux.

Entre martialité et jeu folkloriqueIl ne faut cependant pas limiter la pratiquedu taekkyon au seul jeu folklorique. Ondistingue en fait deux orientations de cet art.

La première et la plus accessible est celle dujeu sportif. Cette pratique semble trèsancienne. En effet certains documents

relatent le fait que déjà durant la dynastieJoseon (1 392-1910) des jeux de taekkyonavaient lieu au sein de l’armée pour savoirsi les soldats pouvaient rester dans l’armée.Il semble cependant que la pratique del’époque soit très différente de la pratiqueactuelle. On sait cependant que la pratiquese popularisait en un jeu et ce dernierdonnait lieu à de nombreux concours lors defêtes populaires dont certains s’étalaient sur3 jours. Dans la pratique sportive, le but-comme dit précédemment- n’est pas de fairedu mal à l’adversaire mais le de faire chuter.Pour cela on ne frappe pas avec les partiesdures du corps mais avec les parties molles,et les frappes sont réalisées de manière àrepousser l’adversaire et non à choquer.

Il existe une autre orientation du Taekkyonqui elle est plus martiale. Cette dernière quin’est accessible qu’à partir d’un certainniveau (environ 2ème dan) comprend lestechniques du yetbeop (ou vieille méthode).Ces dernières sont un ensemble detechniques qui transforment la danse en unart de combat à part entière. On y retrouveentre autres des frappes avec les partiesdures du corps, des frappes aux pointsvitaux…

Les spécificités du Taekkyon

Particularités techniquesLa méthode de déplacement en Taekkyo esttrès particulière. Elle se nomme Pumpalki etrepose sur un déplacement en trianglepermis grâce à la flexion des genoux et à unmouvement très particulier du bassin. C’estce type de déplacement qui donnel’apparence dansée à l’art. Lors de cedéplacement le poids se trouve sur la jambearrière de manière à inviter l’autre joueur às’attaquer à la jambe avant et lui permettrede manœuvrer. Ceci permet de plus unmeilleur équilibre en cas de tentative defauchage de la jambe avant.

Bien que les techniques utilisant le haut ducorps soient présentes, elles restentlargement minoritaires et ne servent qu’àrepousser l’adversaire. Elles ne trouventleur réelle efficacité qu’à partir de l’étudedu yetbeop. En revanche les techniquesutilisant les membres inférieurs sont trèsnombreuses. Durant les jeux les pratiquantsne se limitent pas aux coups de piedsrepoussants. Il est possible de faucher,balayer. Les coups de pied à la tête sontautorisés mais ils ne doivent pas blesser nientrainer le K-O. Ils en servent qu’à

Page 95: E Book Art de La Voie 1.0

95

arts martiaux coréensrepousser l’adversaire.

Un point intéressant est que bien que lesblocages existent en taekkyon, ces derniersne sont que rarement utilisés. En effet il estconseillé aux pratiquants d’entrer dansl’attaque de l’adversaire pour le fairetomber plutôt que de bloquer ses techniques.

Le travailLe travail en Taekkyon reposeprincipalement sur 3 types d’exercices.

Les échanges ou Mattaegori sont desenchainements codifiés permettant auxpratiquants d’apprendre les techniques debase. Le pratiquant y apprend nonseulement ses techniques, mais aussi à saisirle bon moment pour les exécuter. Il permetaussi d’apprendre à gérer les distances et àbien exécuter le pumpalki de manière à êtreen harmonie avec son partenaire.

Les formes ou Holsaegimqui sont desenchaînements codifiés réalisés seulssemblables aux katas du karaté. Leurobjectif est de permettre au pratiquantd’ intégrer les différentes techniques et leurenchaînement ainsi que lui permettre des’assouplir et se renforcer de manière àobtenir puissance et fluidité tout en ayantune maîtrise parfaite du geste.

Les ponttae sont des formes dedémonstration que les joueurs réalisentavant certaines compétitions. Il peut s’agirde forme préexistante, mais aussi decréation. Le but de ces formes est double :se préparer au jeu qui va suivre etimpressionner les spectateurs et l’adversaireen montrant son savoir-faire.

A ces trois types d’exercices se rajoutel’apprentissage du yetbeop accessible auxpratiquants les plus avancés. Cetenseignement comprend de nombreusestechniques de self-défense jugées tropdangereuses pour les jeux, telles que descoups de genoux, des coups de poing, despiques aux yeux, des frappes aux pointssensibles etc…

Page 96: E Book Art de La Voie 1.0

96

arts martiaux coréensL'hapkido

Une dualité de sources

histoire

Les sources japonaisesLe Daito ryu semble être la sourceprincipale de l’hapkido. Cet art japonaisaussi à l’origine de l’Aïkido prendrait sonorigine au XIIème siècle, que YoshimitsuMinamoto, de la famille Minamoto, auraitcréé les bases du Daito ryu. Selon la légendeil aurait créé cet art en observant lescadavres sur un champ de bataille. De cetteobservation, il aurait créé un art basé sur lecontrôle articulaire qui sera transmis au seinde son clan.

Cet art sera transmis au clan Takeda (cedernier étant issu d’une branche du clanMinamoto), ce qui lui donnera ses lettres denoblesses. Le Daito ryu était enseigné ausein de la Takeda ryu, une école quicomprenait l’étude d’un certain nombred’arts dont l’aïkijutsu, le kenjutsu, leiaijutsu, le shuriken jutsu, le ju kempo, le jojutsu et le bo jutsu. Le clan Takedaconnaîtra son apogée aux alentours duXVème siècle en enchaînant les victoiresmilitaires ce qui lui permis d’apporter unecertaine renommé sur son art.

La renommée du clan au cours de cettepériode est fortement liée à la personnalitéde Shingen Takeda, qui connut un très grandnombre de victoires militaires. Sa rivalité laplus connue fut celle qu’il a entretenue avecUesugi Kenshin, Daimyo d'Echigo. Cesdeux hommes s’affrontèrent pas moins decinq fois et en vinrent à se respectermutuellement. Ce serait Shingen qui aucours de son règne aurait créé la devise :

« Rapide comme le vent,Tranquille comme la forêt,Ardent comme le feu,Aussi immuable que la montagne. »

La mort de Shingen intervint en 1573 lorsdu siège du château d’Oda Nobunaga. Samort annonça le début de la chute du clanqui s’acheva en 1582. La chute du clanTakeda porta un grand coup à l’art du Daitoryu.

Malgré le déclin du clan Takeda,l’enseignement du Daito ryu a survécu ets’est divisé en deux branches : le Takedaryu enseigné par Nobutomo Takeda et leDaito ryu enseigné par Kunitsugu Takeda. Ilsemble que c’est de cette seconde brancheque soit issu Sokaku Takeda qui enseigneraau fondateur de l’hapkido.

Les sources coréennesLa seconde source de l’hapkido sont les artsmartiaux coréens. Les arts martiaux coréensprendraient leur origine durant la périodedes Trois Royaumes qui part du premiersiècle avant JC au VIIème siècle. On site engénérale le royaume de Silla, alorsfortement influencé par la Chine et quiaurait créé des systèmes de combats tel lekwonbop et le subak (sorte de lutte).

Durant cette période, la Chine eut unegrande influence, notamment sur leroyaume de Silla, et suite à la victoire de cedernier, sur l’ensemble de la Corée. Ils’ensuivit alors une période de paix durant

L’hapkido est un art reconnu dans le monde entier pour son efficacité. Il est encore aujourd’huienseigné dans un certain nombre d’écoles de garde du corps ainsi que dans certaines polices etforces d’ interventions. Il semble que l’Hapkido soit issu de l’assemblage de techniques issuesautant du Japon que de la Corée.

Page 97: E Book Art de La Voie 1.0

97

arts martiaux coréenslaquelle, le roi dut lutter pour se détacher del’ influence chinoise. Et malgré une réussite,le pouvoir central s’affaiblit peu à peujusqu’à l’ère Goryeo de 935 à 1392, qui futmarqué par une nouvelle guerre civile audébut celle-ci, la dernière jusqu’au XXèmesiècle. Cependant, cette période semblemarquer l’origine de Taekkyon un des artsmartiaux majeurs de la Corée.

Suite à l’unification du début de l’ère, lacours impériale fut le terrain d’un conflitopposant les lettrés et la classe guerrière.Tour à tour, ces deux classes furent aupouvoir jusqu’à la victoire des lettrés auXIVème siècle. Ceci eut des conséquenceseffroyables pour les arts martiaux coréens.En effet les lettrés jugaient ces dernierscomme favorisant la classe guerrière etfirent leur possible pour les marginaliser.

Malgré tout, les arts martiaux Coréenssurvécurent auprès de quelques maîtres etmoines ainsi que dans quelques rares écrits.Jusqu’à l’ invasion de la Corée par le Japon

en 1910. Cette invasion eut pourconséquence l’ interdiction par l’occupantjaponais de la pratique des arts martiauxcoréens au profit de la pratique des artsmartiaux japonais. Cette interdiction portaun nouveau coup à la pratique des artsmartiaux coréens qui furent interditsjusqu’en 1945 date de la libération de laCorée.

La libération de la Corée de l’envahisseurjaponais eut pour effet une nouvellerecherche de l’ identité coréenne sur tous lesplans et notamment sur le plan des artsmartiaux. Ainsi cette période marque leretour de la pratique du Taekkyon ainsi quela coréanisation des termes japonais dans lesarts martiaux japonais.

La création de l’hapkidoLes premiers pas de l’hapkidoLa création de l’hapkido au XXème siècleest due à l’ initiative de Choe Yong Sul, néen 1904 en Corée. Orphelin à l’âge 8 ans, ilsera emmené au Japon par un marchandjaponais puis quelques années plus tard, ilsera confié à un temple. Assez turbulent, letemple le confiera à Sokaku Takeda qu’ilservira durant plus de 30 ans. Ce dernier,héritier de la Daito ryu, lui enseignera lesarts martiaux. De par ce fait, il eutl’occasion de croiser d’autres disciples deMaître Takeda dont Morihei Ueshiba,fondateur de l’aïkido. Il est par conséquentlogique que les styles de ses deux personnesaient des similitudes.

Suite au décès de son maître en 1943 et à lalibération du Japon en 1945, maître Choeretourna en Corée. Durant son voyage deretour, il perdit l’ensemble de ses diplômesacquis auprès de son maître ainsi que sonargent. Pour survivre il devint éleveur de

porcs mais se fit bien vite remarquer par lepatron de la brasserie qui lui fournissait legrain pour ses porcs. Ce dernier luidemanda de lui enseigner son art alorsnommé Yawara puis Yusul (les termesjaponais étant mal vus à l’époque. Puis en1951 , il nomma son art Hapki Yukwonsul.Après la guerre de Corée en 1953, il ouvritson premier dojang (équivalant de dojo).Cependant, durant toute cette période,l’enseignement de Choe Yong Sul se limitaitau daito ryu et ne comportait pas detechniques d’origine Coréenne.

Le développement de la disciplineC’est à Ji Han Jae que l’on doit un grandnombre d’apport à la discipline. Le premieret non le moindre est le changement du nomde la discipline en Hapkido. Ce dernier, néen 1936, étudia durant environ 7ans auprèsde maître Choe, puis selon ses dires, ilrentra en 1956 dans son village, pour unedurée de 1 an, dans le but d’étudier les

Page 98: E Book Art de La Voie 1.0

98

arts martiaux coréensporcs mais se fit bien vite remarquer par lepatron de la brasserie qui lui fournissait legrain pour ses porcs. Ce dernier luidemanda de lui enseigner son art alorsnommé Yawara puis Yusul (les termesjaponais étant mal vus à l’époque. Puis en1951 , il nomma son art Hapki Yukwonsul.Après la guerre de Corée en 1953, il ouvritson premier dojang (équivalant de dojo).Cependant, durant toute cette période,l’enseignement de Choe Yong Sul se limitaitau daito ryu et ne comportait pas detechniques d’origine Coréenne.

Le développement de la disciplineC’est à Ji Han Jae que l’on doit un grandnombre d’apport à la discipline. Le premieret non le moindre est le changement du nomde la discipline en Hapkido. Ce dernier, néen 1936, étudia durant environ 7ans auprèsde maître Choe, puis selon ses dires, il

rentra en 1956 dans son village, pour unedurée de 1 an, dans le but d’étudier lestaekkyon et la méditation. Un an plus tard,il ouvrit son premier dojang où il diffusa unenseignement basé sur ce que lui avaitappris ses deux maîtres… l’hapkido étaitnée. Cet apport amène certains à considérerJi Han Jae comme fondateur de l’hapkido.

En 1965 fut créée l’Association Coréennede Hapkido, qui deviendra quelques annéesplus tard la Fédération Coréenne d’hapkido.Durant les années 70 et 80, Ji enseigna sonart dans de nombreux pays et à denombreuses organisations de sécurité tellesle FBI et certaines unités de policeaméricaine.

La pratique

Les spécificités de l’hapkidoAspect techniqueTechniquement parlant l’hapkido est un artmartial très complet. Si la part belle est faitaux clefs, on y retrouve de nombreusesprojections et frappes ; de plus toutes lesparties du corps sont utilisé et, si la partbelle est faite au combat debout, il existeaussi des techniques pour le combat au sol.Cependant ce qui a mis en lumière cet art cesont ces enchainement de clefsparticulièrement et efficace et permettantdes projections particulièrementspectaculaires.

De même l’hapkido c’est imprégné del’autre grand art martial coréen letaekwondo en incluant dans son programmede nombreux coups de pied, mais à ladifférence d’une certaine branche dutaekwondo orienté vers le sport, l’hapkidorecherche l’efficacité avant toute chose.Cette recherche d’efficacité dans la frappe

passe par la recherche de frappes précisessur certains points du corps appelé « pointsvitaux ». Ces points ne sont en fait que deszones sensibles du corps, des nerfsapparents, des organes moins protégés…permettant de maximiser l’efficacité d’uncoup.

Le pratiquant d’hapkido ne va cependantpas se limiter à l’étude du poing et seraamener à l’étude des armes. Le début decette pratique varie d’une école à une autre,ainsi le pratiquant pourra étudier les armesdès le début de son apprentissage ouattendra un niveau plus élevé. L’arsenal enhapkido est particulièrement riche car on yretrouve tant des armes classique comme lebâton court, le sabre, le couteau… que desarmes plus inhabituelle comme l’éventail, larègle, la canne. Une particularité del’hapkido est l’utilisation de la ceinture pourréaliser les clefs et immobiliser l’adversaire.

Page 99: E Book Art de La Voie 1.0

99

arts martiaux coréensPrincipes d’hapkidoL’hapkido repose sur 3 grand principes àsavoir :

-yu (l’eau) : c’est une recherche de ladécontraction, on ne s’oppose pasdirectement à la force

-Won (le cercle) : c’est la recherchede mouvements circulaire et une nonopposition à l’adversaire

-Hwa (l’harmonie) : c’est larecherche de l’unité tant avec l’adversaire,agir en même temps que lui, que l’unitéentre la technique, le corps et l’esprit.

On retrouve ainsi un concept se retrouvantdans nombre d’arts martiaux comme le

judo, l’aïkido, le taichi chuan qui est de nepas chercher à s’opposer à l’adversaire maisbien d’utiliser sa force contre lui.

Cependant à ces 3 principes s’ajoute unquatrième Kang qui est l’ idée de venirbriser le cercle dans le but d’obtenir uneplus grande efficacité, ceci traduitnotamment l’utilisation des frappes visant àbriser le rythme de l’adversaire pour mieuxl’amener sur des clefs ou projections.

Le travail en l'hapkidoLa pratique de l’hapkido se base sur deuxpratiques principalement la self défense, leschutes et les hyungs.

La pratique de la self défense constitue lecorps principal de cet art martial et estprésent dans toutes les écoles. Durant cettepratique le pratiquant travail seul, en duo ouavec plusieurs partenaires les techniques del’école. Durant cette pratique l’étudiantdevra non seulement apprendre lestechniques et savoir les appliquer mais aussicomprendre leur fonctionnement pourpouvoir les adapter en fonction desdifférents gabarits. Ceci lui permet d’avoirune certaines connaissances desmécanismes biomécaniques qui luipermettent d’exécuter correctement uneprise.

Les chutes tout comme en aïkido sont trèsimportantes en ce qu’elle permette aupratiquant d’exercer son art en limitant aumaximum tout risque de blessure. De mêmesavoir chuter peut être très utile tant en casd’agression qu’en milieu glissant.

Les hyungs sont l’équivalent des katas desarts martiaux japonais et taolu du kung fu. Ils’agit d’un pratique martial s’exécutant seulet représentant un combat contre un ou

plusieurs adversaires imaginaires. Cecipermet au pratiquant d’ intégrer lesenchainement et techniques de son école.Cependant les hyungs ne sont pas pratiquésdans toutes les écoles d’hapkido.

En hapkido on trouve 3 grands styles lestyle dur très efficace mais ayant unapprentissage particulièrement difficile,c’est ce type de styles qui est notammentenseigné dans plusieurs agence de servicede sécurité à travers le monde. Le stylesouple qui lui est plus inspiré des artsmartiaux chinois est adapté à tous, on yretrouve des nombreux exercicesrespiratoires et les techniques y sont moinspoussées. On y trouve enfin un styleintermédiaire s’ inspirant plus de l’aïkijutsude la famille Takeda bien qu’il reprennecertain coups de Taekwondo. La faibleimplantation de cet art en France ne permetcependant pas au pratiquant d’avoir un largechoix parmi ces écoles.

Page 100: E Book Art de La Voie 1.0

IntroductionQue sont les arts martiaux………………………………………………………………….. p 3

Brève histoire des arts martiaux………………………..………….……………………… p 10

Les arts martiaux chinoisLe kung fu……………………………………………………………………………..….. . p 1 5

L’histoire de Shaolin……………………………………………….….………………….. p 18

Le wing tsun……………….….………………………………….………………… p 23Histoire……………………………………………………………………………………………… p 23Yip Man…………………………………………………………………………………..………… p 25La pratique…………………………………………………………………….…………………… p 26

Le taij i quan………………………………………………..…………………..….. p 29Histoire……………………………………………………………………………………………… p 29Yang luchan……………………………………………………………………………..………..… p 30La pratique……………………………………………………………………………….………… p 32

Le mizong quan…………………………………………………………………… p 35Histoire……………………………………………………………………………………………… p 35Huo Yuanjia………………………………………………………………..………..……………… p 37La pratique………………………………………………………………….……………………… p 39

Le baji quan………………………………………………………..……………… p 41Histoire……………………………………………………………………………………………… p 41Wu HuiQing……………………………………………………………..…………………………… p 43La pratique………………………………………………………………………………………… p 45

Les arts martiaux JaponaisJu-jutsu et judo…………………………………………………………………..… p 48

Histoire……………………………………………………………………………………………… p 48Jigoro Kano………………………………………………………………………………..……….. p 51Le judo…….………………………………………………………………………………………… p 53Le sumo…………………………………………………………………………….………………… p 55

Le kenjutsu : deux écoles traditionnelles………………………….……………… p 58La Hyôhô Niten Ichi Ryu………………………………………………………………………… p 58La Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu…………………………………………………………… p 62La Muso Shinden Ryu……………………………………………………………………………… p 65

Le karaté…………………………………………………..…..…………………… p 68Histoire…………………………………………………………………………… ………………… p 68Gogen Ymaguchi…………………………………………………………………………………… p 71Le karaté Goju ryu…………………………………….…………………………………………… p 74Le karaté shotokan………………………………………………….……………………………… p 75Le karaté Shito­ryu………………………………………………….……………………………… p 77

Table des matières

1 00

Page 101: E Book Art de La Voie 1.0

L’aïkido………………………………………………………………………………p 80Histoire……………………………………………………………………………………… p 80Morihei Ueshiba…………………………………………………………………………… p 84La pratique.………………………………………………………………………………… p 85

Les arts martiaux coréensLe taekwondo…………………………………….………………………………… p 89

Histoire……………………………………………………………………………………… p 89Taekwondo et taekwon­do………………………………………………………………… p 91Le taekkyon………………………………………………………………………………… p 93

L’hapkido…………………………………………..…………………….………… p 96Histoire……………………………………………………………………………………… p 96La pratique………………………………………………………………………………… p 98

1 01

Page 102: E Book Art de La Voie 1.0

La bibliographie qui va suivre n'est là qu'à titre indicative et ne comprend pas toutes les sourcesutilisées lors de la création du présent ouvrage.

Ouvrages généraux :Roland Habersetzer, Combat à main nue Histoire et tradition en Extrême­Orient, 1 998Gabrielle et Roland Habersetzer, Encyclopédie des arts martiaux d’Extrême­Orient (4ème édition)2004

Jean-Christophe Damaisin d’Arès et Laurent Passé, Guide pratique des arts martiaux, 2008Jennifer Lawler, Nicolas Dupuy et Eric Le Cam, Les arts martiaux pour les nuls, 2010Howard Reid et Michael Croucher, les arts martiaux toutes les disciplines, 1 987Michel Random Les arts martiaux ou l’esprit des budo, 2007Ouvrages spécialisés :Roland Habersetzer, Kung­fu trois mille ans d’histoire des arts martiaux chinois, 2001Roland Habersetzer, Kobudo les armes d’Okinawa, 2011Risuke Otake, KatoriShinto Ryu Ken­jutsu, 2008YipChun et Leung Ting, 116 wing tsun dummy techniques as demonstrated by grandmaster YipMan, 1 981Erle Montaigue et Wally Simpson, Encyclopédie du Dim­Mak (3ème édition), 2009Roger Itier, Le grand livre du kung fu wushu, 2007Autres ouvrages :Kim Min-Ho, l’origine et le développement des arts martiaux Pour une anthropologie destechniques du corps, 1 999Miyamoto Musashi, Traité des cinq roues, (traduction Albin Michel) 1 983

Bibliographie

1 02