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1 UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE DOCTORALE: SCIENCES DE LA VIE, DE LA SANTE ET DE L’ENVIRONNEMENT (ED-SEV) ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (EISMV) Année: 2013 N° d’ordre: 61 DYNAMIQUE DES RESSOURCES FOURRAGERES : INDICA- TEUR DE RESILIENCE DES PARCOURS COMMUNAU- TAIRES DE TESSEKERE AU FERLO, (NORD-SENEGAL) Mémoire présenté et soutenu publiquement le 19 Décembre pour obtenir le diplôme de DOCTORAT en Biologie, Productions et Pathologies Animales Spécialité: PASTORALISME Option : ECOLOGIE PASTORALE par: Mlle Amy BAKHOUM Jury de soutenance : Président : Joseph Louis PANGUI Professeur titulaire EISMV, Dakar Rapporteurs Daouda NGOM Chargé d’enseignement UAS, Ziguinchor Yalace Y. KABORET Professeur titulaire EISMV, Dakar Léonard Elie AKPO Professeur titulaire UCAD, Dakar Alexandre ICKOWICZ Directeur de recherche CIRAD, Montpellier Examinateurs Paul Marie NDIAYE Chargé d’enseignement UCAD, Dakar Amadou Tamsir DIOP Directeur de recherche ISRA, Dakar Directeurs de thèse : Léonard Elie AKPO Professeur titulaire UCAD, Dakar Alexandre ICKOWICZ Directeur de recherche CIRAD, Montpellier

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

ECOLE DOCTORALE: SCIENCES DE LA VIE, DE LA SANTE ET DE

L’ENVIRONNEMENT (ED-SEV)

ECOLE INTER ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (EISMV)

Année: 2013 N° d’ordre: 61

DYNAMIQUE DES RESSOURCES FOURRAGERES : INDICA-

TEUR DE RESILIENCE DES PARCOURS COMMUNAU-

TAIRES DE TESSEKERE AU FERLO, (NORD-SENEGAL)

Mémoire présenté et soutenu publiquement le 19 Décembre pour obtenir le diplôme de

DOCTORAT en Biologie, Productions et Pathologies Animales

Spécialité: PASTORALISME

Option : ECOLOGIE PASTORALE

par:

Mlle Amy BAKHOUM

Jury de soutenance :

Président : Joseph Louis PANGUI Professeur titulaire EISMV, Dakar

Rapporteurs Daouda NGOM Chargé d’enseignement UAS, Ziguinchor

Yalace Y. KABORET Professeur titulaire EISMV, Dakar

Léonard Elie AKPO Professeur titulaire UCAD, Dakar

Alexandre ICKOWICZ Directeur de recherche CIRAD, Montpellier

Examinateurs Paul Marie NDIAYE Chargé d’enseignement UCAD, Dakar Amadou Tamsir DIOP Directeur de recherche ISRA, Dakar Directeurs de thèse : Léonard Elie AKPO Professeur titulaire UCAD, Dakar

Alexandre ICKOWICZ Directeur de recherche CIRAD, Montpellier

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DEDICACES

A feu mon pére Elhadj Boucar Bakhoum pour l’éducation, les valeurs morales inculquées et les sacrifices consentis pour notre

bien être.

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REMERCIEMENTS Ce travail est la contribution de la section UCAD – Ecologie (Département de Biologie Végétale) du PPZS. Il a été réalisé dans le cadre des activités du projet Eclis du GIS-PPZS.

Mes premiers remerciements vont d’abord à l’encontre du

Professeur Leonard Elie Akpo qui a accepté de nous encadrer depuis le DEA. Rigueur, discipline et travail ont toujours été vos maîtres mots. Vous avez guidé ce travail et avez toujours apporté un œil critique dans le but de l’améliorer. Vos remarques, suggestions et conseils nous ont été d’une grande utilité. Ils nous auront surtout servi d’aller au bout de cette épreuve ô combien longue et difficile.

Dr Alexandre Ickowicz Directeur de recherche (CIRAD), la spontanéité de votre réponse à notre demande de stage au sein de l’UMR SELMET à Montpellier ne nous a pas laissé indiffé-rente. Votre disponibilité, vos observations et suggestions ont été d’un grand apport. Soyez assu-ré de notre profonde reconnaissance pour avoir encore accepté la lourde tâche d’être co enca-dreur de notre mémoire.

Pr Joseph Louis Pangui Professeur titulaire EISMV, vous nous faîtes un grand honneur en accep-tant malgré vos occupations de présider ce jury.

Pr Paul Ndiaye, c’est un réel plaisir et un privilège pour nous de vous compter parmi les membres de notre jury de mémoire. Profonde gratitude.

Pr Yalacet Y. Kaboret Professeur titulaire EISMV, merci d’avoir accepté d’être rapporteur de ce mémoire.

Dr Amadou Tamsir Diop Vos conseils nous ont été d’un grand apport. Je vous sais gré d’avoir accepté de faire parti de ce jury.

A Dr Ngom Chargé d’enseignement, à qui j’adresse aussi mes sincères remerciements pour avoir accepté de faire parti du jury.

Merci également au Dr Ibra Touré qui m’a encadré lors de mon stage au Pôle Pastoralisme Zones Séches(PPZS), au Dr Abdrahmane Wane coordonnateur du projet Eclis pour les soutiens financier et logistique mais également pour les conseils prodigués et à Astou Diao Camara et Fatima Dembélé.

Aux membres du laboratoire d’Ecologie et d’Ecohydrologie particulièrement aux Docteurs Sé-kouna DIATTA, Josita HOUMEY, Charles BAKHOUM, Fidèle Tonalta NGARYO, Mohamed Mahamout CHARAHABIL, à Omar Sarr, Elhadj Malick Diop, Omar Ndao Gning, Emile Ag-bangba et Rachel Ntoma Diallo, pour leur soutien et les conseils et aux anciens stagiaires du PPZS Salimata Diémé, Alioune Ndiaye, Niobo Camara, Galandou Diouf.

A Bernard Toutain, Phillipe Daget, Hubert Guérin, Johann Huguenin pour leur accueil au sein de l’unité mixte de recherche SELMET du CIRAD Baillarguet (Montpellier). Le séjour à vos côtés a été très agréable et instructif.

Je ne saurai terminer sans remercier le projet U3E du Service de Coopération et d’Actions Cultu-relles (SCAC) de l’ambassade de France qui a financé nos séjours de recherche à Montpellier.

Aux chauffeurs Moustapha Dia(PPZS) Ousseynou Diagne (IRSA/LNERV), Père Malick Dione (ISRA/CNRF) pour leur appui considérable sur le terrain.

Je tiens à exprimer mes vifs remerciements à toutes les personnes qui de prés ou loin ont contri-bué à la réalisation de ce travail.

A tous j’exprime ma profonde gratitude.

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TABLE DES MATIERES DEDICACES...........................................................................................................................................i REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ ii TABLE DES MATIERES ..........................................................................................................................1 SIGLES ET ABREVIATIONS ....................................................................................................................4 LISTE DES FIGURES ..............................................................................................................................5 LISTE DES TABLEAUX ...........................................................................................................................6 ABSTRACT ...........................................................................................................................................7 INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................................8 PARTIE 1ÈRE : ...................................................................................................................................... 10 LE CADRE DE L’ÉTUDE ....................................................................................................................... 10 CHAPITRE 1er : ................................................................................................................................... 11 LE CONCEPT DE RESILIENCE .............................................................................................................. 11 1.1 La résilience en écologie et de l’ingénierie ................................................................................... 11 1.1.1 Définitions………….. ................................................................................................................... 11 1.1.2 Mesures…………. ....................................................................................................................... 12 1.2 Résilience dans le domaine forestier ........................................................................................... 13 1.2.1 La résistance ............................................................................................................................ 13 1.2.1.1 Définition…………… ................................................................................................................. 13 1.2.1.2 Mesures………….. .................................................................................................................... 13 1.2.2 Relations entre résilience et résistance .................................................................................... 13 1.3 Propriétés des dynamiques des systèmes écologiques ................................................................ 14 1.3.1 Constance ................................................................................................................................ 14 1.3.2 Persistance ............................................................................................................................... 14 1.3.2.1 Définitions ............................................................................................................................. 14 1.3.2.2 Mesures…………… ................................................................................................................... 15 1.3.3 Relations entre résistance, résilience, constance et persistance ............................................... 15 CHAPITRE 2 : ..................................................................................................................................... 16 LA COMMUNAUTE RURALE DE TESSEKRE DANS LE FERLO ................................................................. 16 2.1 Présentation du Ferlo .................................................................................................................. 16 2.1.1 Caractéristiques physiques ....................................................................................................... 16 2.1.1.1 Le climat……………. ................................................................................................................. 16 2.1.1.2 Les sols………….. ..................................................................................................................... 17 2.1.1.3 La géomorphologie................................................................................................................ 18 2.1.2 Caractéristiques biotiques ........................................................................................................ 18 2.1.2.1 La végétation......................................................................................................................... 18 2.1.2.2 La population et ses activités ................................................................................................. 18 2.2 La communauté rurale de Tessekere ........................................................................................... 19 2.2.1 La station de Amaly ................................................................................................................. 19 2.2.2 La station de Tessekere ............................................................................................................ 19 2.2.3 La station de Wiidu .................................................................................................................. 20 2.2.4 Caractéristiques des parcours dans Tessekere .......................................................................... 20 CHAPITRE 3: ...................................................................................................................................... 21 DEMARCHE METHODOLOGIQUE ....................................................................................................... 21 3.1 Définitions .................................................................................................................................. 21 3.1.1 Herbages…………. ...................................................................................................................... 21 3.1.2 Pâturage…………… ..................................................................................................................... 21 3.1.3 Parcours……….. ......................................................................................................................... 21 3.2 METHODES UTILISEES ................................................................................................................. 21 3.2.1 Inventaire floristique ................................................................................................................ 21 3.2.2 Etude de la végétation herbacée .............................................................................................. 22

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3.2.2.1 Estimation de la biomasse herbacée ..................................................................................... 22 3.2.2.2 La qualité fourragère ............................................................................................................. 22 3.2.3 La capacité de charge ............................................................................................................... 23 3.2.4 Etude de la végétation ligneuse ................................................................................................ 23 3.2.4.1 Définition des critères et méthodes de calcul ........................................................................ 23 3.2.4.1.1 La fréquence de présence ................................................................................................... 23 3.2.4.1.2 Les indices de diversité………… ............................................................................................ 23 3.2.4.1.3 La densité……...................................................................................................................... 24 3.2.4.1.4 Le recouvrement……….. ...................................................................................................... 25 3.2.5 Dynamique de la végétation ligneuse et herbacée .................................................................... 25 3.2.6 Enquêtes ethnobotaniques ...................................................................................................... 25 3.2.7 La régénération ........................................................................................................................ 26 PARTIE 2 : ......................................................................................................................................... 27 LA GESTION FOURRAGERE ................................................................................................................ 27 CHAPITRE 4 : .................................................................................................................................... 28 LES PRATIQUES PASTORALES ............................................................................................................ 28 RESUME ............................................................................................................................................ 28 ABSTRACT ......................................................................................................................................... 28 INTRODUCTION ................................................................................................................................ 29 4.1 RESULTATS .................................................................................................................................. 29 4.1.1 Les pratiques pastorales ........................................................................................................... 29 4.1.1.1 La transhumance ................................................................................................................... 29 4.1.1.2 Utilisation des plantes ligneuses ............................................................................................ 30 4.1.1.2.1 Dans l’alimentation............................................................................................................ 30 4.1.1.2.2 Dans la pharmacopée ......................................................................................................... 31 4.1.1.2.3 Usages domestiques ........................................................................................................... 32 4.1.2 Perceptions des éleveurs .......................................................................................................... 33 4.1.2.1 Répartition des espèces en fonction de la topographie .......................................................... 33 4.1.2.2 Espèces disparues et celles en voie de disparition ................................................................. 34 4.1.2.3 Evolution et production du fourrage aérien ........................................................................... 36 4.2 DISCUSSION - CONCLUSION......................................................................................................... 39 CHAPITRE 5 : ..................................................................................................................................... 40 DYNAMIQUE DE LA VEGETATION PASTORALE ................................................................................... 40 RESUME ............................................................................................................................................ 40 ABSTRACT ......................................................................................................................................... 40 INTRODUCTION ................................................................................................................................ 40 5.1 RESULTATS .................................................................................................................................. 41 5.1.1 A l’échelle du secteur écologique ............................................................................................. 41 5.1.1.1 La diversité floristique ........................................................................................................... 41 5.1.1.2 Evolution du spectre fourrager de 1974 à 2010 ..................................................................... 44 5.1.2 Au niveau des types de parcours .............................................................................................. 44 5.1.2.1 Variation de la diversité floristique ........................................................................................ 44 5.1.2.2 Evolution du spectre fourrager de 1974 à 2010 ..................................................................... 47 5.1.3 Variabilité spatio temporelle de la végétation herbacée ........................................................... 48 5.1.3.1 Au niveau du secteur écologique ........................................................................................... 48 5.1.3.2 A l’échelle des stations .......................................................................................................... 49 5.1.3.3 Variation de la fréquence de présence.................................................................................. 52 5.1.3.4 Dynamique de la végétation ligneuse .................................................................................... 53 5.1.3.4.1 Variabilité spatiotemporelle ............................................................................................... 53 5.1.3.4.1.1 A l’échelle de la communauté rurale ................................................................................ 53 5.1.3.4.1.2 A l’échelle de la station et des parcours ........................................................................... 55 5.1.4 Relations Pluie/végétation, indicateur de résilience ? ............................................................... 57

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5.1.4.1 A l’échelle du secteur écologique .......................................................................................... 57 5.1.4.2 A l’échelle des parcours ......................................................................................................... 58 5.1.4.3 Evolution des groupements pastoraux................................................................................... 58 5.2 DISCUSSION ................................................................................................................................ 59 CONCLUSION .................................................................................................................................... 62 PARTIE 3 : ......................................................................................................................................... 63 REPONSE STRUCTURELLE DE LA VEGETATION PASTORALE :.............................................................. 63 CHAPITRE 6 : ..................................................................................................................................... 64 ETAT ACTUEL DES PATURAGES SAHELIENS ........................................................................................ 64 RESUME ............................................................................................................................................ 64 ABSTRACT: ........................................................................................................................................ 64 INTRODUCTION ................................................................................................................................ 64 6.1 RESULTATS .................................................................................................................................. 65 6.1.1 Le cortège floristique ............................................................................................................... 65 6.1.2 La richesse spécifique ............................................................................................................... 67 6.1.3 Paramètres écologiques de la végétation ligneuse.................................................................... 68 6.1.4 Production de biomasse herbacée ............................................................................................ 68 6.1.5 Indice global de qualité des herbages ....................................................................................... 69 6.1.6 Capacité de charge ................................................................................................................... 69 6.1.7 Variabilité spatiale.................................................................................................................... 70 6.1.8 Caractérisation des parcours .................................................................................................... 71 6.1.8.1 Diversité floristique ............................................................................................................... 71 6.1.8.2 Production herbagère ........................................................................................................... 73 6.1.8.3 La charge…………. ................................................................................................................... 73 6.1.8.4 Structure du peuplement ligneux .......................................................................................... 74 6.1.8.4.1 Variation selon la hauteur .................................................................................................. 74 6.1.8.4.2 Variation selon la grosseur ................................................................................................. 75 6.1.8.4.3 Relation entre hauteur et grosseur des individus ................................................................ 76 6.1.8.4.4 Structure du peuplement ligneux dans les parcours............................................................ 78 6.2 DISCUSSION ................................................................................................................................ 81 CONCLUSION .................................................................................................................................... 82 CHAPITRE 7 : ..................................................................................................................................... 84 CARACTERISTIQUES DE REGENERATION DES LIGNEUX ...................................................................... 84 RESUME ............................................................................................................................................ 84 INTRODUCTION ................................................................................................................................ 85 7.1 RESULTATS .................................................................................................................................. 85 7.1.1 Variations en fonction de la topographie .................................................................................. 85 7.1.2 Influence de la pâture .............................................................................................................. 86 7.1.3 Les pratiques pastorales ........................................................................................................... 87 7.1.4 Variation de la densité ............................................................................................................. 88 7.2 DISCUSSION ................................................................................................................................ 91 CONCLUSION .................................................................................................................................... 92 PARTIE 4 ........................................................................................................................................... 93 DISCUSSION – CONCLUSION : ............................................................................................................ 93 INDICATEURS DE RESILIENCE AU FERLO ............................................................................................ 93 CHAPITRE 8 : .................................................................................................................................... 94 DISCUSSION GENERALE ..................................................................................................................... 94 CONCLUSION- PERSPECTIVES .......................................................................................................... 100 8.1 CONCLUSION ............................................................................................................................ 100 8.2 PERSPECTIVES ........................................................................................................................... 100 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................................... 101 ANNEXES ........................................................................................................................................ 109

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SIGLES ET ABREVIATIONS

AFC : Analyse Factorielle de Correspondance

AFD : Analyse Factorielle Discriminante

BVP : Bonne valeur pastorale

CC : Capacité de charge

CR : Communauté rurale

FAO: Foad and Agriculture Organization of the united nations

FVP : Faible valeur pastorale

ISR : Indice spécifique de régénération

MVP : Moyenne valeur pastorale

PPZS : Pôle Pastoralisme Zones Séches

RNA : Régénération naturelle assistée

SE : Secteur écologique

SVP : Sans valeur pastorale

UBT : Unité de bétail tropical

UNESCO-PNUE : Organisation des Nations unies pour l’éducation la science et la cul-

ture- Programme des Nations Unies pour l’environnement

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LISTE DES FIGURES Figure 1: Situation géographique du Ferlo ......................................................................................... 16 Figure 2: Variabilité des quantités annuelles de précipitations à Wiidu (1961- 2010) ......................... 17 Figure 3: Variation de la richesse floristique (ligneux + herbacées) de 1974 à 2010 ........................... 42 Figure 4: Variation du nombre de familles botaniques (ligneux + herbacées) de 1974 à 2010 ............ 43 Figure 5: Variation des groupes fonctionnels (Gram, Lég, Phorbes) de 1974 à 2010 .......................... 43 Figure 6 : Evolution du spectre fourrager de 1974 à 2010 .................................................................. 44 Figure 7: Variation du nombre d’espèces herbacées dans les parcours PS1 et PS2 ............................ 45 Figure 8: Variation du nombre de familles botaniques dans les parcours PS1 et PS2 ......................... 46 Figure 9: Evolution des familles botaniques les plus dominantes en 1974 sur PS1 ............................. 46 Figure 10: Evolution des familles botaniques les plus dominantes en 1974 sur PS2 ........................... 47 Figure 11: Evolution du spectre fourrager sur PS1 de 1974 à 2010 .................................................... 47 Figure 12: Evolution du spectre fourrager sur PS1 de 1974 à 2010 .................................................... 48 Figure 13: Diagramme de l’AFC : 111 espèces x 11 relevés de 1974 à 2010........................................ 48 Figure 14: Diagramme de l’AFC : 56 espèces x 7 relevés .................................................................... 49 Figure 15: Diagramme de l’AFC : 85 espèces x 37 relevés de 1974 à 1983 ......................................... 50 Figure 16: Dynamique de la végétation herbacée sur PS1 à Amaly, Tessekere et Widou .................... 50 Figure 17: Dynamique de la végétation herbacée sur le parcours PS2 à Widou .................................. 51 Figure 18: Analyse Factorielle de Correspondance de la matrice espèce-relevé ................................. 53 Figure 19: Diagramme de l’AFD des groupements ............................................................................. 54 Figure 20: Analyse factorielle de correspondance de la matrice 4 relevés /19 espèces ...................... 55 Figure 21: Analyse factorielle de correspondance de la matrice 23 espéces 21 relevés ...................... 56 Figure 22: Dynamique de la végétation ligneuse sur PS1 ................................................................... 56 Figure 23: Dynamique de la végétation ligneuse sur PS2 ................................................................... 57 Figure 24: Dynamique des groupements pastoraux ........................................................................... 59 Figure 25: Quantité de biomasse herbacée produite dans les 3 stations ............................................ 69 Figure 26: Phytomasse herbacée produite dans les trois types de parcours PS1, PS2 et PS3 .............. 73 Figure 27: Diagramme de la structure du peuplement selon la hauteur (m) à Tessekere (a), Amaly (b), Widou (c) et au niveau de la communauté rurale (d). ........................................................................ 75 Figure 28: Diagramme de la structure du peuplement selon la circonférence (m) à Tessekere (a), Amaly (b), Widou (c) et au niveau de la communauté rurale (d). ....................................................... 76 Figure 29: Relation entre hauteur et grosseur des individus de chaque population à Amaly .............. 77 Figure 30: Relation entre hauteur et grosseur des individus de chaque population à Widou............. 77 Figure 31: Relation entre hauteur et individus de chaque population à Tessekere ............................. 78 Figure 32: Diagramme de la structure du peuplement dans les types de parcours selon la hauteur (m). ......................................................................................................................................................... 79 Figure 33: Diagramme de la structure du peuplement dans les types de parcours selon la grosseur (m). ................................................................................................................................................... 80 Figure 34: Influence de la pression de la topographie sur la régénération à Amaly, Tessekere et Widou ......................................................................................................................................................... 86 Figure 35: Influence de la pression de pâture sur la régénération à Amaly, Tessekere, Widou et au niveau de la communauté rurale....................................................................................................... 87 Figure 36: Influence des pratiques pastorales sur la régénération à Amaly, Tessekere et Widou ....... 88 Figure 37: Importance spécifique de régénération (ISR) au niveau des 3 stations et du site en 2010 et 2011 ................................................................................................................................................. 90 Figure 38: Spectre des importances spécifiques de régénération (ISR) des espèces au niveau des stations et du site en 2010 et 2011 ................................................................................................... 90 Figure 39: Schéma de mise en place de la résilience .......................................................................... 98

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Espèces utilisées dans l’alimentation humaine et leurs fréquences de citation ................. 30 Tableau 2: Espèces utilisées dans l’alimentation du bétail et leurs fréquences de citation ................. 31 Tableau 3: Espèces utilisées dans la pharmacopée et leur fréquence de citation ............................... 31 Tableau 4 : Fréquence de citation des espèces utilisées pour le bois de chauffe ou de construction . 32 Tableau 5: Répartition topographiques des espèces et leurs fréquences de citation ........................ 33 Tableau 6: Liste des espèces en voie de disparition à Amaly, Tessekere et Widou (0 : Non citées ; d : citée disparue). ................................................................................................................................. 35 Tableau 7: Evolution de la densité et de la production des espèces à Amaly de 1973 à 2010 ............. 36 Tableau 8: Evolution de la densité et de la production des espèces à Tessekere de 1973 à 2010 ....... 37 Tableau 9: Evolution de la densité et de la production des espèces à Widou de 1973 à 2010 ............ 38 Tableau 10: Variation des fréquences spécifiques à Tessekere (CR) en fonction des années .............. 52 Tableau 11: Taux d'erreur apparent .................................................................................................. 54 Tableau 12: Valeur propre et taux de variance des axes F1 et F2 ....................................................... 55 Tableau 13: Variation de la diversité floristique suivant les gradients à l’échelle de la communauté rurale ................................................................................................................................................ 57 Tableau 14: Variation de la diversité floristique suivant les gradients à l’échelle de la communauté rurale ................................................................................................................................................ 58 Tableau 15: Liste des espèces (herbacées et ligneuses) rencontrées à Amaly (A), Tessekere (T) et Widou (W) ........................................................................................................................................ 65 Tableau 16: Richesses spécifiques totale et moyenne des 3 stations et du site. ................................. 67 Tableau 17: Indices de Jaccard calculés à partir des données de la composition floristique du peuplement ligneux et herbacé des trois stations. ............................................................................ 67 Tableau 18 : Paramètres écologiques de la végétation ligneuse de Tessekere ................................... 68 Tableau 19: Indice global de qualité des catégories d’espèces fourragères à l’échelle de la station et du site............................................................................................................................................... 69 Tableau 20: Capacité de charge des stations et du secteur écologique .............................................. 70 Tableau 21: Effet station sur le pâturage ........................................................................................... 70 Tableau 22: Comparaison des paramètres étudiés dans les trois stations: test de NSK ...................... 70 Tableau 23: Indices de Jaccard calculés à partir des données de la composition floristique du peuplement herbacé des trois stations. ............................................................................................ 70 Tableau 24: Le spectre fourrager : proportion des espèces dans les différentes catégories fourragères ......................................................................................................................................................... 71 Tableau 25: Valeurs relatives des espèces dans les 3 parcours ......................................................... 71 Tableau 26: Le spectre fourrager : proportion des espèces dans les différentes catégories ............... 73 Tableau 27: Indice global de qualité des parcours ............................................................................. 74 Tableau 28: Capacité de charge des parcours .................................................................................... 74 Tableau 29: Les espèces en régénération .......................................................................................... 85 Tableau 30: Espèces en régénération à Amaly, Tessekere et Widou en 2010 et 2011 ........................ 88 Tableau 31: Importance des jeunes plants dans les trois stations en 2010 et 2011 ............................ 89

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Year 2013.

Title Dynamics of the fodder resources: Indacator of impact strength of the Community cours-es of Tessekere (Ferlo, North-Senegal). Nature: Memory of theses. Option: Pastoral ecology. Author: Amy Bakhoum

ABSTRACT

This work has studied the dynamics of the pastoral vegetation in the rural community of

Tessekere (Ferlo) from 1974 to the present day. Observational data are from the base Flotrop

data and updated releves of herbaceous and woody vegetation made on the field.

The main farming activity in Ferlo remains extensive. Forage resources are of paramount

importance for the development of this sector. Rainfall variations and various anthropogenic

pressures have resulted in a degradation of these resources. The response of the pastoral

vegetation following these events seems positive. The present flora includes 72 species containing

55 herbaceous and 17 woody species. Woody flora which contains 58.8% of palatable by

livestock species has a high refresh rate (63.5%) in 2011, which increased slightly in contrast to

what was obtained in 2010 (61.9 %).The biomass production ranged from 1209.97 to 2095.11 kg

DM / ha depending on the site and the load capacity of 0.12 to 0.24 TLU/ha/year. The

comparison of different data sets showed a decrease of plant diversity during the years of drought

and enhancement of plant diversity when rainfall conditions have improved. Some species have

persisted despite the rainfall deficits. This shows that the vegetation is resistant and resilient. The

study of vegetation dynamics by factorial correspondence analysis (FCA) showed that the spatial

and temporal variability of vegetation is influenced by rainfall variability and environmental

conditions.

Keywords: dynamics, resilience, resistance, diversity, charge capacity, phytomass

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INTRODUCTION GENERALE

Le Sahel, un mot arabe signifie « rivage », ou « vallonnée » (Le Houerou, 1989). La région

s’étend, sur prés de 6000 km, des côtes Atlantiques de la Mauritanie et du Sénegal, à l’Ouest, à

celles de la Mer Rouge au Soudan à l’Est et sur une largeur de 400 à 600 km des confins sud du

Sahara aux savanes, forêts claires et parcs agraires de la zone soudanienne (Le Houerou, 1980).

L’économie des régions sahéliennes où l’agriculture est marginale, est basée sur les activités

pastorales. L’élevage, de type extensif, exploite les herbages composés principalement de grami-

nées annuelles et d’épineux pérennes. Les ressources ligneuses jouent un rôle important dans

l’alimentation du cheptel et pour satisfaire des besoins des populations (Diop, 1989).

L’accroissement du cheptel, les activités anthropiques associées et les conditions de séche-

resse engendrent des perturbations parfois profondes de ces écosystémes sahéliens, par ailleurs

fragiles. L’éleveur, ne pouvant pas trouver sur place en toute saison la nourriture nécessaire à son

troupeau, transhume sur d’immenses territoires (Akpo, 1990).

Il s’en suit une forte dégradation liée d’une part à l’aridification (Michel 1984, Banoin et al,

1996) caractérisée par une forte variabilité spatio-temporelle de la pluviométrie, et d’autre part

aux activités humaines qui accentuent les effets des conditions climatiques, déjà défavorables

(Grouzis et Albergel, 1989).

Cette dégradation des conditions de production se manifeste par des modifications de la

composition floristique et de la structure de la végétation (Akpo, 1990).

Diverses études sur les pâturages sahéliens ont montré ces dernières années une dégradation

progressive du couvert végétal. Autour des forages, des zones dénudées ou auréoles sans végéta-

tion ont été observées particulièrement en début de la saison des pluies (Le Houérou 1977 ; Bou-

det 1978 ; Toutain et Piot 1980 ; UNESCOPNUE- FAO 1981 ; Wispelaere et Noël 1982 ; Barral

1982 ; Child et al. 1984).

Toutefois au Sahel, la végétation paraît suffisamment plastique pour s’adapter aux fluctua-

tions climatiques et régénérer lorsque les conditions pluviométriques redeviennent normales et

que la pression d’exploitation diminue (Boudet 1977, 1984, Poupon 1980).

L’étude de la ressource devrait permettre de comprendre davantage l’importance des condi-

tions climatiques, et des facteurs associés (activités anthropiques) sur l’évolution ; ces deux

groupes de facteurs seraient responsables des profondes mutations de la végétation surtout li-

gneuse.

L’étude de la dynamique de 1974 à 2010 permettrait également de voir comment le pâturage

a évolué pendant et après la sécheresse et si elle a su résister et s’adapter aux conditions arides.

Aussi l’hypothèse de travail selon laquelle «La dynamique des ressources fourragères

peut être un indicateur de résilience et /ou de vulnérabilité du milieu » a été retenue.

L’objectif global de ce travail est d’établir les potentialités de reconstitution des parcours de

Tessekere en caractérisant leur état actuel, les pratiques développées et en étudiant leur dyna-

mique.

Trois questions essentielles sous-tendent ce travail :

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Question 1 : Quel est l’état actuel des pâturages herbacés, aériens et des pratiques de ges-

tion des parcours?

Question 2 : Quelles est la dynamique de la ressource et de la régénération face aux variabili-

tés pluviométriques et aux pressions zoo anthropiques?

Question 3 : Quelles indications ou informations sur la résilience ?

Ce mémoire comprend 8 chapitres répartis dans 4 parties.

La premiére partie qui porte sur le cadre de l’étude renferme 3 chapitres à savoir le concept

de résilience, la communauté rurale de Tessekere au Ferlo et la démarche méthodologique.

La deuxième partie porte sur la gestion fourragére où les pratiques pastorales et la dyna-

mique de la végétation pastorale font respectivement l’objet des chapitres 4 et 5.

La troisième partie a porté sur la réponse de la végétation pastorale et dans laquelle l’état ac-

tuel des pâturages sahéliens (chapitre 6) et les caractéristiques de régénération (chapitre 7) ont été

abordées.

La discussion générale a constitué la dernière partie de ce mémoire.

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PARTIE 1ÈRE :

LE CADRE DE L’ÉTUDE

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CHAPITRE 1er :

LE CONCEPT DE RESILIENCE

1.1 La résilience en ingénierie écologique

Les activités anthropiques affectent notre environnement, avec des conséquences sur le

fonctionnement et les divers services rendus. Le changement climatique, l’aménagement des terri-

toires, les pratiques de gestion (élevage, agriculture) interagissent pour engendrer des impacts plus

ou moins intenses et durables.

Le défi actuel est certainement la compréhension de la vulnérabilité de l’environnement afin

de mettre en œuvre des mesures de gestion durable voire des mesures de protection et de restau-

ration pour nos sociétés.

Il s’agit donc de passer du concept de l’évaluation du risque d’un facteur (physique, chi-

mique, sociétal) sur une cible (un organisme, une espèce), à une approche holistique, afin de pré

dire les conséquences de facteurs de pression multiples sur une société ou un assemblage de

cibles en interactions (communautés, écosystèmes). Il s’agit aussi de tenir compte des capacités de

résilience de l’écosystème considéré, c’est à dire de sa capacité à résister aux chocs subis, à

s’adapter aux multiples facteurs de stress dans l’espace et le temps, et à retrouver un état

d’équilibre.

1.1.1 Définitions

Le terme de résilience vient du latin Resilio qui signifie rebondir. La résilience physique me-

sure la capacité d’un objet à retrouver son état initial après un choc ou une pression continue

(Mathieu 1991).

Le terme de résilience au sens de l’écologie fut proposé par Holling (1973) mais on en trouve

une définition plus aboutie dans un article de Peterson et al (1998).

Développée en écologie en particulier dans l’analyse des écosystèmes et des changements

auxquels ils sont confrontés (Folke, 2006), la notion de résilience correspond à la capacité d'un

système à intégrer une perturbation dans son fonctionnement, sans changer de structure qualita-

tive. Un système sera dit résilient lorsqu'il est capable de se maintenir alors qu'il est affecté par

une ou plusieurs perturbations.

Elle désigne l’aptitude de toute communauté et de tout écosystème pris dans son ensemble à

survivre à des altérations et à des perturbations dans sa structure et (ou)son fonctionnement et de

retrouver après la disparition de ces dernières un état comparable à la situation initiale. La rési-

lience des biocœnoses est généralement due soit à une reconstitution des effectifs in situ a partir

de certains individus issus de sous populations des espèces constituant la biocœnose ayant survé-

cu à la perturbation, soit par immigration de propagules venant d’écosystèmes analogues et plus

ou moins éloignés (Ramade, 2008).

La résilience serait donc la capacité d’un écosystème à résister, s’adapter à des perturbations

afin de maintenir ou retrouver sa structure, son fonctionnement.

La résilience s'intéresse fondamentalement à la capacité d'un système à supporter une per-

turbation, voire à l'intégrer dans son fonctionnement.

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Dans le dictionnaire de l’Ecologie et des Sciences de l’environnement, la résilience désigne

l’aptitude d’un écosystème à survivre à des altérations et des perturbations dans sa structure et/ou

son fonctionnement et de retrouver, après la disparition de ces dernières, un état comparable à la

situation initiale (Ramade, 1993)

Étudier la résilience d'un système spatial amène à focaliser le travail sur les moments cri-

tiques de changements dans la dynamique du système.

Elle s’appuie sur l’existence de domaines de stabilités (Ludwig et al, 1997 ; Carpenter et al,

2001) mettant l’accent sur les limites du domaine d’existence des systèmes écologiques. La rési-

lience écologique décrit ainsi trois propriétés fondamentales (Carpenter et al, 2001):

a) La quantité de changement que le système peut endurer.

b) La capacité du système à s’auto-organiser.

c)La capacité du système à apprendre et à s’adapter.

Les deux dernières propriétés définissent ce qu’on appelle la capacité adaptative des sys-

tèmes (Gunderson 2000; Carpenter et al 2001). Cette capacité permet d’envisager la résilience

comme une propriété dynamique susceptible d’évoluer au cours du temps (Gunderson 2000;

Carpenter et al. 2001; Scheffer et al 2001).

En ingénierie de l’écologie, la résilience est définie par la vitesse de retour à un état de réfé-

rence après perturbation (Peterson et al. 1998 ; Gunderson 2000).

Les deux types de résilience sont complémentaires et leur emploi respectif dépend en pre-

mier lieu de l’échelle d’étude des systèmes (Peterson et al, 1998). La résilience écologique semble

particulièrement adaptée à l’étude des macros systèmes (systèmes socio-écologiques par exemple)

et aux approches éco systémiques. La résilience au sens de l’ingénierie est utilisée dans des sys-

tèmes plus “simples”, le plus souvent en écologie des populations et des communautés où l’on

s’intéresse principalement à la dynamique des effectifs des espèces.

Grimm et Wissel (1997) proposent une définition plus souple de la résilience. Ils n’indiquent

pas l’existence d’états alternatifs ni ne mentionnent de vitesse de retour. L’état de référence ne

correspond pas forcément à un état d’équilibre mais plutôt à un état (ou une dynamique) considé-

ré comme “normal” ou souhaitable. Cela dépend évidemment de la situation écologique mais

également de la problématique de recherche ou du contexte de gestion.

Le terme élasticité est également employé pour définir une vitesse de retour à un état de ré-

férence après perturbation (Connell et Sousa 1983; Grimm et Wissel 1997; Kimmins 1997; Brang

2001). Il se substitue à la notion de résilience au sens de l’ingénierie permettant ainsi d’éviter la

confusion. Le terme d’amplitude (Kimmins 1997) est proche de celui de résilience au sens de

l’écologie.

1.1.2 Mesures

A l’origine il n’existe ni définition mathématique ni mesure explicite de la résilience (Holling

1973). Dans le cadre des systèmes dynamiques au sens de l’ingénierie, Pimm (cité in Ludwig et al

1997) a proposé le temps de retour à l’équilibre après une perturbation de faible magnitude. Cette

méthode ne permet cependant pas de caractériser le comportement du système qu’au voisinage

de l’équilibre à moins que ce dernier ne soit globalement stable. Harrison (1979) a proposé la

stabilité pour définir la résilience. Cette définition se rapproche de la définition de résilience au

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sens de l’écologie car il s’agit de déterminer un domaine de stabilité sans faire référence à une

vitesse de retour à l’état stable.

Cependant, il est souvent pratique de définir et de suivre des indicateurs de résilience, des

variables qui caractérisent la structure ou le fonctionnement du système par exemple (ex. concen-

tration en phosphate pour les lacs, couvert de la végétation pour les écosystèmes arides). Cette

remarque vaut également pour la résilience au sens de l’ingénierie où on cherche souvent à pré-

voir la réponse du système aux perturbations (ex. potentiel de régénération en forêt).

1.2 Résilience dans le domaine forestier Dans le domaine forestier, l’exemple le plus représentatif d’étude sur la résilience au sens de

l’écologie concerne la dynamique des forêts du Québec dominées par les espèces Abies Balsamea

(sapin baumier) et Picea rubens (épinette rouge) (Holling 1973; Ludwig et al. 1978; Ludwig et al.

1997). Ces forêts subissent régulièrement les invasions d’une tordeuse qui s’attaque préférentiel-

lement au sapin baumier. Ce système possède plusieurs équilibres alternatifs dont l’un, très rési-

lient, est caractérisé par des oscillations de la population de la tordeuse et du sapin baumier. Ces

oscillations permettent le maintien à long terme de l’épinette rouge.

1.2.1 La résistance

1.2.1.1 Définition

Il s’agit de la capacité du système à absorber ou contrecarrer les effets d’une perturbation

(Grimm et Wissel 1997). Elle dépend des caractéristiques du système mais également de

l’intensité et de la nature des perturbations.

1.2.1.2 Mesures

L’écart observé entre les états du système avant et après perturbation constitue une mesure

directe, mais pas toujours disponible, de la résistance. Dans le cas des prairies, on utilise le pour-

centage de biomasse ou de couvert détruit, souvent en distinguant les types végétaux et les es-

pèces (Cole 1995; Mac Gillivray et al. 1995; Whitford et al. 1999; Hirst et al. 2003).

En écologie des communautés, la résistance peut être associée à une différence de composi-

tion spécifique dans la communauté entre les états avant et après perturbation. En écologie fores-

tière, on s’intéresse le plus souvent à la résistance des peuplements vis à vis des tempêtes, des

ouragans ou des cyclones. Ancelin et al. (2004) utilisent comme mesure de résistance le pourcen-

tage d’arbres ou de volume détruit pour une vitesse de vent donnée.

Comme la résilience, il est souvent plus aisé de définir des indicateurs de résistance permet-

tant d’estimer qualitativement ou quantitativement la résistance d’un système à d’éventuelles per-

turbations (ex. hauteur dominante des peuplements forestiers).

1.2.2 Relations entre résilience et résistance

Très peu d’études concerne la relation entre résilience et résistance dans les écosystèmes fo-

restiers (Herbert et al. 1999).

La plupart se focalisent sur l’une ou l’autre de ces propriétés et la manière dont elles évo-

luent en fonction de certaines variables (Imbert et al. 1998 par exemple pour l’effet de la diversité

sur la résistance de forêts tropicales).

Récemment, Batista et Platt (2003) ont utilisé une typologie du comportement (ou syn-

dromes) de certaines populations face à un ouragan. Ils définissent ainsi les espèces ayant un syn-

drome de type résilient (faible survie et croissance des arbres pendant et après perturbation mais

fort recrutement), résistant (survie, croissance et recrutement indépendants de la perturbation),

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susceptible (faible survie, croissance pendant et après perturbation et faible recrutement) ou

usurpateur (survie et croissance indépendantes de la perturbation et fort recrutement). Cette ty-

pologie permet d’évaluer la persistance des populations à court et moyen terme.

Cependant, pour une même espèce, le syndrome est susceptible d’évoluer en fonction de la

structure du peuplement et de l’intensité de la perturbation avec, selon les auteurs, une domi-

nance du syndrome résilient pour les fortes intensités.

D’autres études doivent être menées afin de valider cette typologie et d’approfondir les liens

entre intensité Cole a ainsi montré que la résistance au piétinement des plantes est lié à leur type

végétatif: graminées, buissons. La résilience est quant à elle principalement liée à la forme biolo-

gique, les chamaephytes étant les plantes les moins résilientes.

1.3 Propriétés des dynamiques des systèmes écologiques

Résistance et résilience définissent le comportement d’un système face à une perturbation de

forte magnitude; il s’agit de propriétés intrinsèques au système. Fort de ces propriétés, les effets

des perturbations (événement unique ou régime de perturbation) peuvent conduire à une extinc-

tion du système (extinction d’une population), à une extinction de certaines de ses composantes

(espèces pour une communauté) ou à une profonde réorganisation de sa structure et de son fonc-

tionnement (ex. dégradation irréversible d’écosystèmes).

Ces effets relèvent de la persistance qui constitue un concept fort de la biologie et de

l’écologie de la conservation. Lorsque le système persiste, ses composantes peuvent tout de

même présenter des fluctuations plus ou moins importantes, comportement qui relève alors de la

constance.

1.3.1 Constance

La constance est la propriété de ne pas changer au cours du temps (Grimm et Wissel 1997;

Kimmins 1997). Elle s’oppose à la notion de variabilité.

Constance et équilibre sont des concepts proches. On parle d’ailleurs souvent d’équilibre

lorsqu’on observe de faibles fluctuations des variables d’état d’un système. Cependant, la cons-

tance ne présuppose pas l’existence d’un équilibre stable ou instable au sens de la théorie des sys-

tèmes dynamiques. Il s’agit d’un concept plus général qui permet de décrire et de comparer un

continuum de situations (gradient).

La constance permet de caractériser des trajectoires pour lesquelles il n’existe pas de forma-

lisme mathématique permettant de tester simplement l’existence ou non d’état d’équilibre. Par

dynamique du système nous entendons évolution des différentes composantes du système, résis-

tance et résilience constituant des propriétés dynamiques.

1.3.2 Persistance

1.3.2.1 Définitions

La persistance représente un critère clé en biologie et en écologie de la conservation car elle

exprime le maintien de l’intégrité du système au cours du temps (Carpenter et al. 2001). Dans le

cadre des systèmes dynamiques, Freedman et Mosson (1990) proposent quatre “temporal stabili-

ty”: expression utilisée par les auteurs.

D’une manière plus générale, la persistance s’applique dès que l’on s’intéresse au maintien de

composantes (ou structures) considérées comme critiques (espèces, classes d’âges de peuplements

forestiers etc. …). La notion de persistance a été largement employée en écologie des populations

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et des communautés où la survie des populations et des espèces constitue une problématique

centrale.

Dans le cas de systèmes plus intégrés (ex. écosystèmes), la persistance d’une configuration

du système est liée à son domaine de stabilité (Holling 1973; Gunderson 2000; Carpenter et al.

2001). Enfin Grimm et Wissel (1997) proposent à nouveau une définition plus souple de persis-

tance. Il s’agit tout simplement du maintien d’une structure ou d’une dynamique de référence au

cours du temps.

1.3.2.2 Mesures

La persistance est une qualité : on persiste ou on ne persiste pas. Le temps moyen

d’extinction ou la probabilité d’extinction d’une population peut être une mesure de persistance

(Mangel et Tier 1994). En écologie forestière, on parle de persistance d’une espèce (Batista et

Platt 2003), de persistance de classes d’âge (Turner et al. 1993), ou de persistance d’une structure.

1.3.3 Relations entre résistance, résilience, constance et persistance

Il existe une différence importante entre résistance et résilience d’une part, constance et per-

sistance d’autre part. Résilience et résistance doivent être interprétées comme des propriétés in-

trinsèques des systèmes. A contrario, constance et persistance constituent des descripteurs de

dynamique qui intègrent l’action simultanée de plusieurs facteurs: régime de perturbations, rési-

lience, résistance, états possibles du système (Carpenter et al. 2001). La possibilité de définir des

liens directs de cause à effet entre ces différentes notions dépend ainsi du type de résilience utili-

sée (au sens de l’écologie, au sens de l’ingénierie), de la connaissance du système et du régime de

perturbations auquel il est confronté.

D’aucun pourrait, à juste titre, supposer que l’association d’une forte résilience et d’une forte

résistance garantissent la persistance et la constance des systèmes écologiques. Ce serait d’abord

oublier que résistance et résilience sont des propriétés. Ce serait ensuite oublier que cette hypo-

thèse est contingente aux perturbations, notamment celles de forte intensité. Turner et al. (1995)

ont par exemple synthétisé l’effet de la fréquence et de la taille des perturbations sur la variabilité

temporelle des différents stades de succession à l’échelle du paysage, une faible constance caracté-

risant les systèmes soumis à des tailles et des fréquences de perturbations intermédiaires. Enfin,

des systèmes résilients peuvent présenter des composantes à forte variabilité et donc à faible

constance (Holling (1973).

Il apparaît encore une fois difficile d’établir des hypothèses générales sur les relations entre

ces différentes propriétés de stabilité.

La fréquence des perturbations est rapportée à la vitesse de succession (temps de retour du

stade mature), et la taille des perturbations est rapportée à la taille du paysage. Ces transforma-

tions permettent de se défaire du problème de l’échelle spatiale et temporelle.

Dans le cadre des activités du projet Eclis, la résilience est entendue comme «la capacité d'un

écosystème, d'un habitat, d'une population ou d'une espèce à retrouver un fonctionnement et un

développement normal après avoir subi une perturbation importante ».

Au Ferlo, la résilience d’un écosystème pastoral est utilisée pour indiquer sa capacité à se re-

constituer suite soit à un incendie (feux de brousse), soit aux activités zoo-anthropiques (déboi-

sement, pâturages …) à partir des graines du sol ou apportées par les animaux ou à partir des

rejets, ou de la cicatrisation de ligneux résistants au feu.

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CHAPITRE 2 :

LA COMMUNAUTÉ RURALE DE TESSEKRE DANS LE FERLO

2.1 Présentation du Ferlo L’étude a été menée dans la Communauté rurale de Tessekere au Ferlo.

Etymologiquement, le radical « fer » en Pulaar signifie partir, émigrer. Le Ferlo est une région

où l’on émigre. Ce concept est également utilisé dans le Burkina Faso, pour désigner les régions

de transhumance (Bonnifas et al, 2002).

Le Ferlo est situé dans la partie nord du Sénégal (Figure 1). Il est limité au Nord et à l'Est

par le fleuve Sénégal, à l'Ouest par le lac de Guiers et au Sud par la vallée fossile du même nom.

Figure 1: Situation géographique du Ferlo 2.1.1 Caractéristiques physiques

2.1.1.1 Le climat

Le Ferlo présente les principaux traits climatiques de la bande sahélienne. Ce climat se carac-

térise en effet par une pluviométrie annuelle moyenne comprise entre 200 et 400 mm. C’est le

climat sahélien type (Aubreville, 1949) où l’année se décompose classiquement en deux saisons :

-une saison des pluies de Juillet à Octobre assez variable avec l’avènement de la sécheresse ;

donc instable

-une saison sèche qui dure 8 à 9 mois, de Novembre à Juin.

Le calendrier Peulh reconnaît par contre 5 saisons basées sur les températures, la disponibili-

té en eau et la phénologie des arbres et des herbages (Naegele, 1971 in Akpo 1992). Elles condi-

tionnent la vie des pasteurs et le mode d’exploitation des ressources (FAO/PNUE, 1988). Ce

sont :

- dabunde, la saison sèche, fraîche : Décembre à Février ;

- tiedu, la saison sèche, chaude : Mars-Avril ;

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- cedcelde, la saison pré-pluviale : Mai- Juillet

- ndungu, la saison pluvieuse : Août-Septembre;

- kawle, la saison post-pluviale : Octobre-Novembre.

La température moyenne est de l’ordre de 28-30°C. ». (André et al, 2005) et dépasse fré-

quemment 40°C au cours du mois de Mai.

La variabilité interannuelle de la pluviométrie à la station de Widou de 1961 à 2010 (50 ans)

montre une forte alternance d’années sèches et d’années humides (Figure 2).

La pluviométrie moyenne interannuelle est de 302 mm avec un coefficient de variation de

39%. Cette variabilité est surtout accentuée par les années exceptionnellement sèches (1970 à

1974, 1979 à 1984, 1990-1994) ou humides (2009 et 2010).

La pluviométrie est caractérisée par une alternance de périodes sèches et de périodes hu-

mides. Trois périodes peuvent être considérées avec deux périodes humides et une période

sèche :

- la première période (humide) qui va de 1961 à 1969, est caractérisée par des années dont la

quantité de pluie est supérieure à la moyenne interannuelle.

- la deuxième période (sèche), de 1970 à 2008 est caractérisée par une pluviométrie forte-

ment déficitaire, cette période comporte les années de sécheresse.

- la troisième période de 2009 à 2010 (humide) avec des quantités de pluie de plus de 600

mm constitue une période exceptionnelle.

Figure 2: Variabilité des quantités annuelles de précipitations à Widou (1961- 2010)

2.1.1.2 Les sols

Deux types de sol ont été distingués Leprun, 1971:

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- Les sols sableux du systéme dunaire (sols brun-rouge subarides) sont neutres à faiblement

acides; ils contiennent 80 à 85% de sable et 3.5% d'argile en surface. Ils sont pauvres en matières

organiques.

- Les sols ferrugineux tropicaux, sont de texture sableuse à sablo-argileuse, de couleur

rouge, plus ou moins lessivés et aussi pauvres en matières organiques.

Les Peuls identifient les sols suivants (Akpo,1992 ; André, 2007 ; Diop, 2007):

- le seeno, sol sableux des dunes anciennes ;

- Le bardiol, sol plus argileux et plus riche des dépressions ;

- Le niargo, sol pauvre et squelettique qui forme les plateaux latéritiques ou sogré.

2.1.1.3 La géomorphologie

La région du Ferlo appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien qui regroupe les

formations sableuses dunaires. L'apparition successive de ces formations permet généralement de

distinguer 3 ergs principaux (Michel, 1969).

L'erg ancien ou Ante-Inchirien, vers 40000 B.P. au cours d'une période aride, a couvert le

Ferlo dans la zone septentrionale. Le modélé est une succession d'ondulations à sommet aplani

plus ou moins arasé et émoussé.

Le systéme ogolien des dunes rouges, âgé de 15000 à 20000 ans, est formé de cordons du-

naires orientés NE-SO. Au cours des fluctuations climatiques du Quaternaire, la cuirasse ferrugi-

neuse a été détruite en presque totalité et reconstituée en cuirasse de nappe parfois affleurantes

ou sub-affleurantes, à partir des éléments démantelés (Le Houerou, 1989). Les dunes ogoliennes

ont été localement remaniées en petites dunes barkhanoïdes d'orientation NNE-SSO. De couleur

assez claire, elles sont âgées de 7500 ans environ.

Les reliefs sont séparés par des dépressions longitudinales à sol sablo-argileux grisâtre, loca-

lement calcareux, à sol hydromorphe à engorgement temporaire (Bardiol) où se développent les

mares temporaires de saison pluvieuse.

Le Sahel est caractérisé par la prédominance de sols sableux résultant d'ergs fossiles (système

Ogolien, en particulier) sur lesquels se développe une steppe arbustive plus ou moins lâche (Le-

prun, 1971).

2.1.2 Caractéristiques biotiques

2.1.2.1 La végétation

La végétation est une steppe herbeuse à steppe arbustive lâche (Barral et al 1983). Cette vé-

gétation se présente, en fin de saison des pluies, à l'optimum de développement, sous la forme

d'un tapis herbacé, plus ou moins continu, pouvant atteindre 50 cm à 1 m, composé essentielle-

ment d'espèces annuelles. Ce tapis est parsemé d'arbres et d'arbustes fréquemment épineux, ne

formant jamais une strate continue (Akpo ,1993).

La strate herbacée des formations sahéliennes est caractérisée par la dominance d'espèces

annuelles, notamment des Poaceae généralement à feuilles basilaires, à limbes étroits et pliés ou

enroulés (Schoenefeldia gracilis, Aristida, Cenchrus, Chloris): c'est la pseudosteppe de Trochain (1980).

2.1.2.2 Caractéristiques socio-démographiques

La population est constituée à 95% de Peuls, 4% de Wolofs et 1% de Maures.

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L’élevage constitue l’activité dominante des populations. Le cheptel a été estimé dans le

PNIR à 15 400 bovins, 39 100 ovins, 8000 caprins, 400 équins et 1900 asins mais ces chiffres ne

sont certainement pas à prendre comme une réalité compte tenu de la réticence des populations

locales à communiquer le nombre d’animaux qu’ils possèdent (PPZS, 2008).

Le système d’élevage est du type extensif avec la pratique de la transhumance à une certaine

période de l’année.

Dans cette zone, les populations pratiquent une agriculture de subsistance qui ne permet de

couvrir qu’une partie des besoins alimentaires. Les principales cultures sont le mil, le niébé, la

pastèque et un peu d’arachide.

Elles exploitent également les produits de cueillette (gomme arabique, jujubes, paille et bois

de feu).

2.2 La communauté rurale de Tessekere

La communauté rurale de Tessekere, située dans le département de Linguère, est entière-

ment comprise dans la zone sylvopastorale (ZSP) entre 14°37 et 16°50 Nord et 12°56 et 16°26

Ouest.

Elle a été créée en 1972 mais a pris ses responsabilités en 1996 avec la loi n°96-07 du 22

mars 1996. D’une superficie de 2025 km2, elle est constituée de trois forages construits dans les

années 50 par le pouvoir colonial : les forages de Widou Thingoly, Amali et Tessekere. Chaque

forage dessert une aire d’environ 15 km de rayon (Wane et al., 2006).

2.2.1 La station de Amaly

La station de Amaly enjambe la limite sud-est de la réserve dite des « Six Forages ». Elle

compte 21 villages avec 1000 à 2000 habitants.

La majorité de la station est constituée par des sols tropicaux ferrugineux peu lessivés sur

matériaux sableux.

Les sommets de dunes bénéficient d’une végétation rabougrie à base d’épineux (Acacia, Bala-

nites,…). Le tapis herbacé est constitué essentiellement de graminées. Cette savane arbustive de

plateau est beaucoup plus pauvre que les bas-fonds où la végétation ligneuse constitue une savane

arbustive beaucoup plus dense et plus fermée et où le tapis herbacé se compose d’espèces beau-

coup plus riches (légumineuses).

2.2.2 La station de Tessekere

Tessekere Forage est aujourd’hui le chef lieu de la Communauté Rurale de Tessekere.

Au point de vue du statut juridique de la terre, la station de Tessekere est entièrement située

à l’intérieur de la réserve classée dite des « Six Forages » (Arrêté n° 8110 S.E.F du 10 novembre

1953).

Ces « collectivités pastorales » sont des Peulhs venus de contrées différentes mais qui, de par

leur généalogie, peuvent être classés en deux grands ensembles. A la lecture de la répartition spa-

tiale de ces deux ensembles, on peut lire également leur installation suivant deux grands axes :

Un axe nord-sud pour les Peulhs Waalwaalbe en provenance de la vallée du fleuve

Sénégal.

Un axe est-ouest pour les peulh Jerinnkobe, notamment les sous-ensembles Lac-

cenaabe et Jenngelbe, en provenance du Jolof.

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Les sols tropicaux ferrugineux peu lessivés sur matériaux sableux dominent au niveau de la

station.

La végétation est comparable à celle de Amaly c'est-à-dire qu’on y trouve aussi une végéta-

tion rabougrie à base d’épineux.

2.2.3 La station de Widou

Widou est localisé au cœur de la réserve sylvo pastorale dite des 6 forages

Sagne (2002) a défini les sols ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés, les sols isohumiques

brun rouges subarides intergrades ferrugineux et une association des deux unités

Ces sols sont généralement fragiles du fait de leur texture grossièrement sableuse. Ils ont une

fertilité médiocre, notamment une faible teneur en matière organique.

En raison de la présence des points d’eau et d’un nombre considérable de cheptel, la végéta-

tion est plus ou moins dégradée dans cette localité. Elle est dominée par Balanites aegyptiaca, Boscia

senegalensis, Calotropis procera et le genre Acacia.

2.2.4 Caractéristiques des parcours dans Tessekere

Dans les 3 stations d’observation 3 types de parcours: Ps1, Ps2 et Ps3 décrits par Valenza et

Diallo 1972 ont été retenus.

Ces différents parcours se retrouvent dans deux formations :

- Formations sur sols sableux à sablo-argileux

Groupement sur pénéplaine haute à Sclerocarria birrea et Balanites aegyptiaca

Type à Diheteropogon hagerupii, Tephrosia purpurea, Elionurus elegans (Ps1) : c’est une steppe ar-

bustive, localement arborée claire sur sol ferrugineux peu ou pas lessivé.

La strate arbustive est dominée par Sclerocarya birrea qui a souffert de la sécheresse accompa-

gnée de Combretum glutinosum, Terminalia avicennioides, Balanites aegyptiaca, Guiera senegalensis, Boscia

senegalensis.

La strate herbacée est dominée par Diheteropogon hagerupii et Tephrosia purpurea, qui ont prati-

quement disparu du fait de la sécheresse. Les autres espèces se sont maintenues : Aristida mutabi-

lis, Aristida stipoides, Schoenefeldia gracilis, Eragrostis tremula, Cenchrus biflorus, Zornia glochidiata, Alysicar-

pus ovalifolius, véritables espèces fourragères.

Type à Aristida stipoides et Tephrosia purpurea (Ps2) : c’est une steppe arbustive claire sur sol de

type ferrugineux peu différencié et se situe au Nord de Ps1 avec lequel il est souvent imbriqué.

On y trouve Sclerocarya birrea et Combretum glutinosum qui ont beaucoup souffert de la séche-

resse, accompagnées par Balanites aegyptiaca, Guiera senegalensis, Boscia senegalensis.

La végétation herbacée est composée de Aristida mutabilis, Eragrostis tremula, Cenchrus biflorus,

Chloris prieurii, Zornia diphylla, Alysicarpus ovalifolius, Tephrosia purpurea.

Groupement sur pénéplaine basse à Balanites aegyptiaca et Schoenefeldia gracilis (Ps3): il corres-

pond à un type installé dans les dépressions inter dunaires.

La strate ligneuse est composée de Balanites aegyptiaca, Acacia seyal, Boscia senegalensis, Combretum

glutinosum, Guiera senegalensis.

La strate herbacée est composée de Schoenefeldia gracilis, Aristida adscensionis, Dactyloctenium ae-

gyptium, Eragrostis tremula, Aristida mutabilis, Aristida funiculata.

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CHAPITRE 3:

DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE Avant de présenter les méthodes utilisées pour la collecte de données et leur traitement,

nous allons définir les notions qui ont été couramment utilisées.

3.1 Définitions 3.1.1 Herbages

Les herbages désignent des formations herbacées principalement graminéennes de bonne

valeur pâturées ou fauchées (Meyer, 2013).

3.1.2 Pâturage

Le pâturage est un terrain couvert d’herbes et/ou d’arbres, réservé à l’alimentation du bétail

sur place de manière saisonnière ou permanente.

Le parcours ou les terres de parcours désigne donc tout terrain recouvert de végétation

naturelle (forêts denses, savanes plus ou moins boisées, ou parsemées d’arbres ou d’arbustes

isolés ou par bosquets d’importance variable) et fréquenté par les animaux domestiques (Boudet,

1978).

La classification de Boudet (1984) faite dans un contexte plus global de l'Afrique de l'Ouest

englobe celle de Zoungrana (1991). Dans tous les cas, un pâturage est fait d'un ensemble de for-

mations végétales qui peuvent différer selon la topographie et la nature des sols sur lesquels ils

reposent. Selon ces deux critères, la composition floristique peut varier au sein d'un même pâtu-

rage.

3.1.3 Parcours

Le terme de parcours a été utilisé pour la première fois par Boudet (1984) pour caractériser

la marche effectuée par les animaux quand ils sont à la recherche de leur nourriture. Les terres de

parcours sont définies comme "De vastes superficies où l'on conduit le bétail assez librement, couvertes par de

la végétation naturelle ou peu artificialisées et sur lesquelles ne sont pas faits d'investissements, ou seulement des

investissements limités" (Carrière et Toutain, 1995).

3.2 METHODES UTILISEES

3.2.1 Inventaire floristique

Les relevés de la végétation ligneuse et du tapis herbacé ont été réalisés sur les mêmes sites

respectivement en Juin 2010 et Septembre 2011.

L'inventaire de la flore herbacée a été fait dans des placettes de 4 m de largeur et 8 m de lon-

gueur, soit une superficie de 32 m2 (Levang et Grouzis, 1980) par la méthode de Gounot (1969).

Dans chaque placette la liste des espèces est établie.

Les espèces sont identifiées sur le terrain sur la base des Plantes à fleurs d’Afrique tropicale

(Lebrun et Stork, 1991, 1992, 1995, 1997), des plantes vasculaires du Sénégal (Lebrun 1973) et de

la flore du Sénégal (Berhaut, 1967). Les espèces non identifiées sur le terrain ont été mises en

herbier et ramenées au laboratoire à Dakar où elles ont été déterminées à l’Herbier de Dakar avec

l’aide de spécialistes.

Pour caractériser le peuplement ligneux, la méthode de relevé de végétation (Gounot, 1969)

a été aussi utilisée dans trois stations de Amaly, Wiidu et Tessekere. Une station correspond à

l’aire d’influence d’un forage, soit 15 km de rayon. Ces stations constituent un lieu d’affluence des

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éleveurs (campement, abreuvement du bétail, louma). Au total 42 relevés ont été effectués dans les

trois stations dont neuf (9) placeaux à Amaly, douze (12) à Tessekere et vingt et un (21) Wiidu.

La superficie d’échantillonnage de 2 500 m² (50 m x 50 m) par relevé correspond à l’aire

minimale proposée par Boudet (1984) pour l’étude de la végétation ligneuse sahélienne.

Au niveau de chaque placette, nous avons procédé à un inventaire des espèces ligneuses et

au dénombrement exhaustif des individus de chaque espèce.

3.2.2 Etude de la végétation herbacée

3.2.2.1 Estimation de la biomasse herbacée

La biomasse est la masse végétale vivante ou morte sur pied (Daget et Godron, 1995). Pour

l'évaluer, nous avons utilisé la méthode de la récolte intégrale (Levang et Grouzis, 1980). C'est la

méthode la plus directe pour la mesure de la phytomasse. Même si elle est destructrice, longue et

souvent fastidieuse, elle a l'avantage d'être simple, précise et constitue un outil de terrain particu-

lièrement fiable (Fournier, 1991).

La méthode consiste à couper la strate herbacée au ras du sol (5 cm) en utilisant une placette

ou carré de biomasse de 50 cm de côté soit 0,25 m² de superficie.

Le poids frais est pris sur place à l’aide d’un peson à ressort. Les échantillons sont ensuite

séchés à l’étuve à 55-60° jusqu’à obtention d’un poids constant. Le poids sec obtenu après pas-

sage des échantillons à l’étuve nous a permis de calculer la production par unité de surface pour

les différentes mesures.

L’échantillonnage est constitué de 42 placettes dont 9 à Amaly, 12 à Tessekere et 21 à Wi-

dou. Les 42 placettes se retrouvent dans les types Ps1, Ps2 et Ps3 définis pas Valenza et Diallo

1972.

3.2.2.2 La qualité fourragère

L’indice de qualité des espèces herbacées prend en compte la période d’appétibilité de la

plante, le degré d’appétibilité lié à l’anatomie et à la morphologie des feuilles et des tiges et la va-

leur fourragère.

Dans les écosystèmes sahéliens du Ferlo, l’indice de qualité des espèces est établi sur une

échelle de cotation de 0 à 3 (Barral et al., 1983 ; Akpo et Grouzis, 2000 ; Akpo et al., 2002), c'est-

à-dire sur une échelle de quatre classes (0, 1, 2 et 3) de la manière suivante :

- bonne valeur pastorale (Bvp), les espèces dont l’indice spécifique est égal à 3 ;

- moyenne valeur pastorale (Mvp), les espèces dont l’indice spécifique est égal à 2 ;

- faible valeur pastorale (Fvp), les espèces dont l’indice spécifique est égal à 1 ;

- sans valeur pastorale (Svp), les espèces dont l’indice spécifique est égal à 0.

La valeur pastorale relative est calculée en multipliant les contributions spécifiques (Csi) des

espèces par les indices de qualité correspondants (Isi). La valeur pastorale brute (Vpb) est la

somme des produits des contributions des diverses espèces et indices spécifiques de qualité cor-

respondants.

100*

iFs

FsiCsi

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Fsi= Fréquence spécifique

3.2.3 La capacité de charge

Les résultats de biomasse exprimés en kg MS/ha puis en t MS/ha ont servi à la détermina-

tion des capacités de charge.

La capacité de charge correspond au nombre de têtes de bétail qu’un parcours peut accueillir

et nourrir sans se détériorer. L’IGQ ou valeur pastorale nette appliquée à la phytomasse herbacée

produite a permis d’obtenir la production de fourrage « qualifié ».

Production de fourrage « qualifié » Pfq= Ph x IGQ

Besoin alimentaire d’un animal = Ba = 6,25 kg de MS/j ; Njp = Pfq /Ba avec

Njp = nombre de jours de pâture

La durée de la saison sèche est en moyenne 8 mois, donc le nombre de jour de saison sèche

est de 240 j. Capacité de charge (CC) = Njp x 0,3 / Njss avec Njss = nombre de jours de saison

sèche.

3.2.4 Etude de la végétation ligneuse

Après avoir établi la liste des espèces, nous avons sur chaque relevé de 2 500 m² de superfi-

cie Boudet (1984) mesuré les paramètres dendrométriques. Ainsi sur chaque individu rencontré,

les mesures ont porté sur :

le diamètre à la base du tronc à 0,3 m pour estimer la surface terrière ;

le diamètre à 1,3 m et la hauteur afin d’établir la structure du peuplement ligneux ;

la distance entre les plus proches individus pour apprécier la distribution du peuplement

ligneux ;

le diamètre du houppier dans les deux directions (Est-Ouest et Nord-Sud) pour évaluer le

recouvrement.

3.2.4.1 Définition des critères et méthodes de calcul

3.2.4.1.1 La fréquence de présence

La fréquence de présence renseigne sur la distribution d’une espèce dans les stations. Elle

peut être exprimée en valeur absolue ou en pourcentage Fc (%) par la formule de Roberts-

Pichette et Gillespie (2002) :

Fc = fréquence centésimale (%);

Ni = effectif total d’une population i et;

Nr = effectif total du peuplement.

3.2.4.1.2 Les indices de diversité

Les indices de diversité nous ont permis d’étudier la diversité du peuplement ligneux de Tes-

sekere.

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S

NiDob

max

'

H

HE

L’indice de Shannon Weaver (H’), qui considère à la fois l’abondance et la richesse spéci-

fique, est utilisé pour apprécier la distribution des individus suivant les espèces. Il permet

d’estimer l’incertitude avec laquelle on peut prédire correctement l’espèce à laquelle appartiendrait

le prochain individu à collecter. Plus sa valeur est importante, plus l’incertitude est grande.

Pour un nombre d’espèces donné, l’indice de Shannon est maximal lorsque toutes les es-

pèces sont d’égale abondance. Il tend vers 0 lorsqu’une seule espèce domine. Un indice de Shan-

non ne s’interprète pas dans l’absolu, il permet une comparaison entre plusieurs valeurs de cet

indice. L’indice de Shannon- Weaver, exprimé en bits, est donné par la formule suivante :

Avec Ni = l’effectif de l’espèce i ;

N = effectif total des espèces ;

log2 = logarithme base 2 et S étant le nombre d’espèces de l’unité considérée (Legendre et

Legendre, 1984).

La valeur de l’indice varie en fonction du nombre d'espèces présentes et de leurs proportions

relatives. Ce qui rend moins exhaustif son usage pour la comparaison de deux milieux à richesses

spécifiques très différentes.

Ainsi, l’indice de régularité ou d’équitabilité (E) apparaît plus adapté pour comparer diffé-

rents milieux (Devineau et al, 1984). La valeur de l’indice varie de 0 à 1. Une valeur élevée de cet

indice (c'est-a-dire proche de 1), indique que le peuplement est homogène, ou que les individus

sont équitablement repartis entre les différentes espèces. Par contre lorsque sa valeur est faible

(c'est-a-dire proche de 0), le peuplement est dominé par une ou quelques espèces.

Cet indice de régularité est sans unité et est égal au rapport entre la diversité observée, qui

correspond à l’indice de Shannon (H’) et une distribution de fréquence des espèces complè-

tement égale, c'est-a-dire la valeur de l’équitabilité maximale (H’ max) :

avec H’ = indice de Shannon ; H max = log2S, S étant la richesse spécifique totale.

3.2.4.1.3 La densité

La densité d'une espèce correspond au nombre de pieds appartenant à l’espèce par unité de

surface. Elle est exprimée en nombre d’individus par hectare (n. ha-1.). Cette densité a été déter-

minée de deux manières différentes :

- avec les effectifs des individus rencontrés pour chaque espèce, c’est la densité observée ou

réelle. Cette densité est donnée par le rapport de l’effectif total de l’espèce dans l’échantillon par

la surface de cet échantillon :

Avec Dob. = Densité observée ; Ni = Effectif total de l’espèce i dans l’échantillon considéré

et S = surface de l’échantillon en ha.

N

Ni

N

NiH

S

i 21log'

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S

D

St

2

2

3,0

S

Dmh

Ca

2

2

- ou avec les distances moyennes entre arbres, calculées a partir des distances mesurées ;

c’est la densité théorique. Cette densité est obtenue à partir de la formule suivante :

Dth =

Avec Dth. = Densité théorique ; dm = distance moyenne en mètre.

3.2.4.1.4 Le recouvrement

Le recouvrement du peuplement ligneux a été apprécié par la détermination de la surface

terrière et du couvert aérien.

La surface terrière désigne la proportion de la surface échantillon occupée ou l’aire d’encrage

(évaluée à la base) d’un individu (Roberts-Pichette et Gillespie, 2002). Elle est ainsi exprimée en

mètres carrés par hectare (m2.ha.-1) et obtenue par la formule suivante :

Avec St = surface terrière ; d0, 3 = diamètre en m du tronc à 0,3 m du sol, obtenu en divisant

la circonférence mesurée à cette hauteur par π; S = surface de l’échantillon considéré en ha.

La surface terrière d’une espèce correspond à la somme des surfaces terrières de tous ses in-

dividus. Aussi, pour un peuplement, c'est la somme des surfaces terrières de toutes les popula-

tions. Elle dépend donc de la densité et de la grosseur des pieds.

Le couvert aérien correspond à la proportion verticale de la surface d’un échantillon occupée

au sol par la couronne d’un végétal (Roberts-Pichette et Gillespie, 2002). Il est exprimé en mètres

carrés par hectare (m2.ha.-1).

ou Ca = couvert aérien ;

dmh = diamètre moyen du houppier en m, qui est égal à la moitie de la somme des dia-

mètres Nord-Sud et Est-Ouest ;

S = surface de l’échantillon considéré en ha.

Le couvert aérien d’une espèce est égal à la somme des couverts aériens de tous les individus

de la population.

3.2.5 Dynamique de la végétation ligneuse et herbacée

Les données exploitées proviennent d’une série d’observations réalisées de 1974 à 1984 dans

le cadre de la surveillance continue des écosystèmes pastoraux du Nord-Sénégal, par la section

Agrostologique du Laboratoire National d’Elevage et de Recherches vétérinaires de Dakar (An-

nexe 1); il s’agit essentiellement de relevés de végétation phytosociologiques pondérés en abon-

dance-dominance contenus dans la base Flotrop. Ils ont été complétés en 2010 par nous même.

Les données exploitées concernent les parcours PS1, PS2 et PS3 décrits par Diallo et Valen-

za (1972) ; elles ont été traitées par les méthodes d’analyse multi variées (Analyse Factorielle de

Correspondance) à l’aide du logiciel XLSTAT sur la base du critère absence/présence des taxas.

3.2.6 Enquêtes ethnobotaniques

2100

dm

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Des enquêtes ont été menées dans la zone d’étude à l’aide d’un questionnaire. Les informa-

tions recherchées à travers ces enquêtes sont relatives à la perception des éleveurs sur l’état actuel

des ressources, leur évolution dans le temps, les espèces disparues ; celles en voie de disparition,

ainsi que les raisons de leur disparition et de leur régression mais aussi les différentes pratiques

pastorales donc les différents usages que les éleveurs font avec les arbres se trouvant dans la

communauté.

Des campements ont été choisis aléatoirement dans les stations de Amaly Tessekere et Wi-

dou. Compte tenu de la disponibilité des éleveurs dont certains étaient déjà en transhumance,

nous n’avons pas eu l’occasion de questionner tous les éleveurs recensés : 20 éleveurs ont été

enquêtés à Wiidu, 9 à Amaly et 6 à Tessekere soit un total de 35 enquêtés.

Les informations recueillies ont été traitées avec le logiciel Sphinx 4.5.

3.2.7 La régénération

L’échantillonnage est constitué de 42 parcelles de 50 m x 50 m. La régénération des espèces

a été évaluée par un comptage des individus juvéniles à l’intérieur des parcelles.

Tout individu dont la circonférence du tronc à 0,3 m du sol est inférieure à 10 cm est consi-

déré comme appartenant à la régénération.

Après la délimitation de la parcelle et identification des espèces en régénération, le type de

sol, la topographie et la pression de pâture ont été relevés dans chaque site.

Les capacités de régénération du site et de ses différentes stations ont été appréciées par le

calcul du taux de régénération du peuplement (TRP) et des importances spécifiques de régénéra-

tion (ISR).

Le taux de régénération du peuplement est donné par le rapport en pourcentage entre

l’effectif total des jeunes plants et l’effectif total du peuplement (Poupon, 1980) :

TRP =

L’effectif total du peuplement regroupant aussi bien les jeunes plants que les plantes adultes.

L’Importance spécifique de régénération est quant à elle obtenue à partir du rapport en

pourcentage entre l’effectif des jeunes plants d’une espèce et l’effectif de jeunes plants dénom-

brés. (Akpo et Grouzis, 1996):

ISR =

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PARTIE 2 :

LA GESTION FOURRAGÈRE

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CHAPITRE 4 :

USAGES DES LIGNEUX FOURRAGERS ET PRATIQUES PASTORALES

RESUME

La communauté rurale de Tessekere est à majorité Peulh (97%) avec comme principale acti-

vité l’élevage. La transhumance est pratiquée pendant la saison sèche sur de petites distances à

l’intérieur de la communauté rurale ou sur de longues distances (Walo, Djolof , frontière Gambie-

Sénégal)

Les enquêtes réalisées auprès des éleveurs de la localité ont permis d’identifier les pratiques

pastorales en cours au niveau de la communauté et de connaître leur perception sur l’état actuel

de la végétation, son évolution et les facteurs en cause.

L’arbre dans la communauté rurale de Tessekere n’est pas seulement d’un grand apport pour

le bétail, il participe également à l’amélioration du quotidien des éleveurs (alimentation, pharma-

copée traditionnelle, construction). Pour accéder aux différentes parties des arbres, les éleveurs

pratiquent souvent la coupe ou l’élagage. Les espéces les plus exploitées sont Balanites aegyptiaca,

Calotropis procera, Sclerocarya birrea, Adansonia digitata selon les zones et les besoins.

Les éleveurs conscients aujourd’hui de l’impact de ces pratiques sur le peuplement ligneux

ont pour la plupart abandonné la coupe et pratiquent plus l’essurage.

Mots clés : ligneux, usages, enquête, changement

ABSTRACT

The rural community of Tessekere is predominantly Fulani (97%) with farming as their main

activity. The transhumance is practiced during the dry season over short distances within the rural

community or over long distances (Walo , Djolof, border of Gambia - Senegal).

The surveys of farmers in the village have allowed identifying the current pastoral practices

at the community and know their perception about the state of vegetation, its evolution and the

factors involved.

The tree in the rural community of Tessekere is not only a great contribution to livestock; it

also helps to improve the daily lives of farmers (food, traditional medicine, construction). To

access the different parts of trees, farmers often practice cutting or pruning. The most exploited

species are Balanites aegyptiaca, Calotropis procera, Sclerocarya birrea, Adansonia digitata according to the

areas and needs.

The farmers who are conscious of the impact of these practices on the woody have mostly

abandoned the cutting and practice more the essurage.

Keywords: wood, uses, survey, change

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INTRODUCTION

L’élevage en milieu sahélien est un élevage du type extensif. En milieu pastoral,

l’alimentation en fourrage pendant la saison sèche ou en année de faible pluviométrie s’avère dif-

ficile avec les plantes annuelles, dans ce cas le pâturage ligneux devient un élément important

(Daouda, 2000).

Les éleveurs pour faire paître et abreuver le bétail en saison sèche, sont obligés de pratiquer

la transhumance. La mobilité organisée des hommes et des troupeaux est une stratégie de base

pour s’adapter à la forte inégalité spatio-temporelle des ressources pastorales. En effet, la satisfac-

tion des besoins alimentaires du bétail est tributaire de la pluviométrie dont dépend directement

la productivité des pâturages accessibles aux troupeaux (Banoin et Jouve 2000).

Cette pratique très courante, leur permet d’avoir un aperçu sur l’état de la ressource fourra-

gère (composition, répartition spatiale et évolution). Les éleveurs disposent également de con-

naissances empiriques sur les plantes qui sont donc utilisées à des fins de pharmacopée tradition-

nelle mais aussi dans l’alimentation humaine et animale.

La végétation naturelle est pour l’Homme un élément vital et capital car pouvant subvenir

aux multiples besoins d’une population à fort taux de croissance (Fontés et Guinko, 1995). Aussi

Soubeiga 2004 ajoute que l’utilisation des produits forestiers non ligneux (PFNL) est d’un apport

inestimable pour l’alimentation en milieu rural.

Cependant la surexploitation des espèces végétales et les mauvaises pratiques (Betti, 2001 ;

Ouédraogo, 2008 ; Traoré 2008) sont à l’origine de la menace de disparition de certaines espèces.

L’objectif de ce chapitre est d’identifier les différentes pratiques pastorales les plus usitées

mais aussi de voir quelle est la perception des éleveurs sur l’état actuel des ressources ligneuses,

leur évolution spatio-temporelle et les facteurs en cause.

4.1 RESULTATS

Sur l’ensemble des enquêtés, 97% sont des Peuls et 3% des Maures. Leur principale activité

est l’élevage. Pour 80 % des éleveurs enquêtés, c’est une activité qui leur a été léguée par les pa-

rents, 11,4% reconnaissent que c’est une source de revenus.

Le troupeau est constitué de bovins, d’ovins de caprins et d’équins.

A cette principale activité, les éleveurs associent souvent d’autres activités tels l’agriculture

(25,7%), le commerce (31,4%), le jardinage (3%) et le reboisement (3%).

4.1.1 Les pratiques pastorales

Les pratiques désignent les activités élémentaires, ou les manières de faire, réalisées dans une

perspective de production « ; celles-ci sont en effet beaucoup plus liées à l’opérateur et en particu-

lier aux conditions dans lesquelles il exerce son métier (milieu naturel, système de production,

situation familiale) (Landais, 1995 ; Jouve, 1996).

4.1.1.1 La transhumance

Tous les éleveurs pratiquent la transhumance. Cette transhumance se fait sur de petites dis-

tances dans la communauté rurale ou sur de longues distances avec plusieurs destinations pos-

sibles (Walo, Djolof, frontière Gambie et Sénégal)

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Si pour certains les destinations sont précises (20 %) pour la majorité la transhumance se fait

au hasard.

Quelque soit le type de transhumance, le choix du lieu de campement est dicté par la dispo-

nibilité du fourrage mais surtout par l’accès à l’eau.

4.1.1.2 Utilisation des plantes ligneuses

Les espèces ligneuses sont d’une grande utilité pour les éleveurs. Elles entrent dans

l’alimentation du bétail pendant la période de soudure et constituent aussi une source d’aliments,

de médicaments et de revenus surtout pour les femmes des éleveurs.

Elles sont donc à la base de toutes stratégies d’adaptation et de subsistance des éleveurs sur-

tout pendant la saison sèche.

4.1.1.2.1 Dans l’alimentation

Au niveau de la communauté rurale, les espèces les plus appréciées dans l’alimentation hu-

maine sont consignées dans le Tableau 1.

Tableau 1: Espèces utilisées dans l’alimentation humaine et leurs fréquences de citation

Parties utilisées

Espèces Fréquence de citation (%) Feuilles Fruits Tige Ecorce

Balanites aegyptiaca 88,6 *

Adansonia digitata 20 * *

Ziziphus mauritiana 11,4 *

Sclerocarya birrea 8,6 *

Grewia bicolor 8,6 * *

Sterculia setigera 2,9 *

Acacia seyal 2,9 *

Boscia senegalensis 2,9 *

Il ressort de ce tableau que les produits les plus utilisées proviennent de Balanites aegyptiaca

(88,6%), Adansonia digitata (20 %), Ziziphus mauritiana (11,4%), Grewia bicolor (8,6%), Sclerocarya

birrea (8,6%)

Les fruits et/ou feuilles de Balanites aegyptiaca, Adansonia digitata et Ziziphus mauritiana sont soit

autoconsommés ou destinés à la vente.

Les feuilles séchées et moulues de Adansonia digitata donnent une poudre qui est mélangée au

couscous, aliment de base des Peuls. Les fruits communément appelés «pain de singe» servent à

accompagner les bouillies de mil.

Balanites aegyptiaca qui est l’espèce la plus citée est très présente au niveau de la communauté

rurale (37,6%). Les espèces devenues rares (Acacia seyal et Sterculia setigera) dans la localité présen-

tent des fréquences de citations faibles, la consommation d’une espèce dépendrait de sa disponi-

bilité.

Dans l’alimentation des animaux (Tableau 2), Balanites aegyptiaca, Calotropis procera, Sclerocarya

birrea et Acacia raddiana sont les plus utilisées.

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Tableau 2: Espèces utilisées dans l’alimentation du bétail et leurs fréquences de citation

Espèces Fréquence de citation (%)

Balanites aegyptiaca 65,7

Calotropis procera 28,6

Sclerocarya birrea 25,7

Acacia raddiana 20

Acacia seyal 14,3

Adansonia digitata 14,3

Ziziphus mauritiana 11,4

Boscia senegalensis 5,7

Grewia bicolor 5,7

Guiera senegalensis 2,9

Lannea acida 2,9

Terminalia avicennoides 2,9

Piliostigma reticulatum 2,9

Feretia apodanthera 2,9

Sterculia setigera 2,9

Le fourrage aérien est consommé directement par les animaux ou mis à leur disposition par

l’éleveur (émondage, essurage).

Ces espèces sont sollicitées du fait de leur disponibilité mais également pour leur qualité

fourragère.

4.1.1.2.2 Dans la pharmacopée

Les éleveurs disposent de connaissances empiriques transmises de père à fils. Les éleveurs

utilisent les arbres seuls ou avec des incantations pour guérir des maladies humaines.

Le mot arbre «garab» en wolof (langue nationale au Sénégal) signifie également médicament

ce qui conforte les propos d’un éleveur «chaque arbre est un médicament, il suffit de connaître la partie de

la plante à utiliser et les incantations à réciter»

Dans la communauté rurale, 14 espèces (Tableau 3) ont été citées pour l’utilisation de l’arbre

dans la pharmacopée traditionnelle.

Tableau 3: Espèces utilisées dans la pharmacopée et leur fréquence de citation

Espèces Fréq.

(%)

Maladies traitées Parties utilisées Feuille Ecorce Racine Fruit Sève

Acacia seyal 2,9 diarrhée *

Adansonia digitata 8,6 diarrhée *

Balanites aegyptiaca 60 Tension, estomac *

Boscia senegalensis 5,7 Bouffée de chaleur *

Calotropis procera 14,3 Fatigue, maux de dents * * *

Commiphora africana 2,9 Maladie surnaturelle

Grewia bicolor 5,7 Bouffée de chaleur * *

Guiera senegalensis 2,9 Rhume * *

Lannea acida 2,9 Maladie surnaturelle

Mytragina inermis 2,9 Maladie surnaturelle

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Piliostigma reticulatum 2,9 Maladie surnaturelle *

Sclerocarya birrea 17,1 Diabète, estomac * *

Terminalia avicennoides 2,9 Maladie surnaturelle

Ziziphus mauritiana 2,9 Maladie surnaturelle

Les arbres les plus couramment utilisés en pharmacopée traditionnelle sont Balanites aegyp-

tiaca (60%), Sclerocarya birrea (17,1 %) et Calotropis procera (14,3%).

Les maladies traitées sont l’hypotension, le diabète, le rhume, l’ulcère, la bouffée de chaleur

et d’autres « maladies surnaturelles » mentionnées par les éleveurs.

Les organes utilisés sont les fruits, l’écorce (Photo 1), les racines les feuilles et très rarement

la sève.

Photo 1 : Coupe (a) et écorçage (b) de Grewia bicolor

Les organes des plantes qui sont utilisés pour traiter les maladies surnaturelles n’ont pas été

communiqués par les éleveurs.

4.1.1.2.3 Usages domestiques

Pour l’utilisation des espèces ligneuses à des fins d’usages domestiques (Tableau 4).

Tableau 4 : Fréquence de citation des espèces utilisées pour le bois de chauffe ou de construction

Espèces Bois de construction (fréquence de citation %) Bois de chauffe

Sans réponse 62,9 71,4

Calotropis procera 22,9 14,3

Balanites aegyptiaca 14,3 8,6

Grewia bicolor 2,9 0

Guiera senegalensis 2,9 0

Acacia raddiana 0 2,9

Ziziphus mauritiana 0 2,9

Acacia seyal 0 2,9

Arbre mort 2,9 0

Tout arbre 0 2,9

a b

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Balanites aegyptiaca et Calotropis procera sont les plus utilisées. Cependant certains disent ne pas

savoir dont 71,4 % pour le bois de chauffe et 62,9% pour le bois de construction (Photos 2).

Cette réticence est due à une certaine crainte de l’autorité étatique (service eaux et forêts).

Outre cette crainte, beaucoup d’éleveurs conscients de l’effet négatif de telles pratiques utilisent

rarement les arbres surtout pour la construction. L’abondance de maisons construites à base de

ciment dans la zone est une preuve de la diminution ou de l’abandon de l’utilisation du bois.

Photo 2 : Branches de Calotropis procera en séchage pour la construction (a) et ombriére (b) construite

avec pieds d’arbres morts et des branches de Calotropis procera.

Pour le bois de construction, les espèces les plus utilisées sont Calotropis procera (22,9 %) et

Balanites aegyptiaca (14,3 %). A part ces deux espèces, il y’a Grewia bicolor (2,9 %) et Guiera senegalen-

sis (2,9 %) qui sont utilisés mais en infime partie. Les éleveurs font aussi recours aux pieds morts

(2,9%).

Pour le bois de chauffe, l’espèce la plus utilisée est Calotropis procera à défaut les éleveurs se

retournent sur d’autres espèces telles Balanites aegyptiaca (2,9%), Acacia raddiana (2,9%), Acacia seyal

(2,9) ou n’importe quel autre arbre (2,9 %).

4.1.2 Perceptions des éleveurs

Les éleveurs à force de faire pâturer leur troupeau connaissent bien le pâturage, comment

les espèces végétales sont réparties dans l’espace mais aussi dans quel état se trouvent ces der-

nières et comment elles ont évolué au cours du temps.

4.1.2.1 Répartition des espèces en fonction de la topographie

Les éleveurs enquêtés ont cité 24 espèces ligneuses réparties différemment selon la topogra-

phie (Tableau 5). Parmi les espèces citées 70, 8 %, 66,6 % et 45,8 % sont respectivement rencon-

trées au niveau des bas-fonds, terrain plat et dune.

Tableau 5: Répartition topographiques des espèces et leurs fréquences de citation

Fréquence de citation (%)

Espèces BF D TP

Acacia nilotica 6 - 11

Acacia pennata 3 - -

Acacia raddiana 14 11,4 29

Acacia senegal 11 - 11

a b

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Acacia seyal 9 - 9

Adansonia digitata 20 - 23

Anogeissus leiocarpus 6 - -

Balanites aegyptiaca 51 17 94

Boscia angustifolia 6 - -

Boscia senegalensis 3 6 34

Calotropis procera 17 6 26

Combretum glutinosum 3 6 6

Feretia apodanthera 11 - -

Gossypium barbadense - - 9

Grewia bicolor - 26 -

Guiera senegalensis 9 3 6

Leptadenia hastata - 3 -

Leptadenia pyrotechnica - 3 -

Maytenus senegalensis - 6 3

Mitragyna inermis 23 - -

Sclerocarya birrea 43 14 91

Sterculia setigera - - 3

Terminalia avicennoides - - 3

Ziziphus mauritiana 11 - 6

Au niveau des bas-fonds, les espèces les plus citées sont Balanites aegyptiaca (51%) et Scleroca-

rya birrea (43%), Mitragyna inermis (23%) et Adansonia digitata (20%).

Sur les terrains plats, ce sont Balanites aegyptiaca (94%), Sclerocarya birrea (91%), Acacia raddiana

(29%) et Calotropis procera (26%).

Au niveau des dunes, la faible densité a fait que les fréquences de citation ont été aussi

faibles. Grewia bicolor (26%) a été l’espèce la plus citée. Elle est suivie respectivement de Balanites

aegyptiaca, Sclerocarya birrea et Acacia raddiana avec des taux de citation respectifs de 17%, 14% et

11,4%.

Les espèces ubiquistes sont : Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Calotropis procera, Combretum

glutinosum, Guiera senegalensis et Sclerocarya birrea.

Selon les besoins (fruit, feuilles, écorce…), les éleveurs pratiquent plusieurs méthodes pour

accéder aux parties sollicitées de la plante. Les personnes enquêtées affirment avoir recours au

ramassage, à la coupe, à l’ébranchage, à l’effeuillage, à l’émondage, à la taille, à l’écorçage et à la

cueillette.

Même si les arbres contribuent à l’amélioration des conditions de vie des populations, une

utilisation abusive sur le moyen ou le long terme n’est pas sans conséquence sur la pérennité de

ces ressources.

Ainsi il est ressorti des enquêtes un certain nombre d’espèces ligneuses qui ont été citées

disparues ou en voie de disparition.

4.1.2.2 Espèces disparues et celles en voie de disparition

Nous entendons par espèces disparues ou en voie de disparition, celles qui ont existé avant

la sécheresse de 1973 au niveau de la communauté rurale et qui aujourd’hui n’y sont plus rencon-

trées.

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Des personnes enquêtées, 91,4 % indiquent un certain nombre d’espèces disparues. Elles

sont répertoriées dans le tableau 6.

Tableau 6: Liste des espèces en voie de disparition à Amaly, Tessekere et Widou (0 : Non citées ; d : citée dis-

parue).

Familles Genres Espèces Amaly Tessekere Wiidu

Anacardiaceae Lannea acida d d d

Asclepiadaceae Calotropis procera d d d

Leptadenia hastata 0 0 d

Bignoniaceae Stereospermum kunthianum d 0 d

Bombacaceae Adansonia digitata 0 d d

Bombax costatum d d d

Burseraceae Commiphora africana d d d

Caesalpiniaceae Bauhinia rufescens d 0 0

Piliostigma thonningii d 0 0

Pterocarpus erinaceus d 0 d

lucens 0 d 0

Capparidaceae Boscia senegalensis 0 0 d

Capparis tomentosa 0 0 d

Celastraceae Maytenus senegalensis 0 0 d

Combretaceae Anogeissus leiocarpus 0 0 d

Combretum aculeatum d 0 d

glutinosum 0 0 d

micranthum 0 0 d

Guiera senegalensis d 0 d

Terminalia avicennoides d d d

macrostachya d d d

Mimoaceae Acacia nilotica d d 0

raddiana 0 0 d

senegal d d d

seyal d d d

Prosopis africana 0 0 d

Rhamnaceae Ziziphus mauritiana d 0 d

Sterculiaceae

Feretia apodanthera 0 0 d

Mitragyna inermis d 0 d

Sterculia setigera d d d

Tiliaceae Grewia bicolor d d d

Au niveau de la communauté rurale de Tessekere, 31 espèces ont été citées comme dispa-

rues. Ces espèces se regroupent dans 13 familles botaniques et 24 genres.

A Amaly, Tessekere et Widou, 19, 13 et 27 espéces ont été respectivement citées. Ces es-

pèces se répartissent à Amaly dans 11 familles botaniques et 16 genres, à Tessekere dans 8 fa-

milles botaniques et 10 genres et à Widou dans 12 familles botaniques et 22 genres.

La menace de disparition des arbres est plus perceptible à Widou où nous avons obtenu le

plus de citations (27 espèces).

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Cependant la famille botanique la plus en voie de disparition aussi bien dans la communauté

rurale qu’au niveau des trois stations est la famille des Mimosaceae avec le genre Acacia.

Pour la totalité des éleveurs enquêtés, la disparition de ces arbres est principalement due à la

rareté des pluies.

Des moments repères ont été incriminés. Il s’agit principalement des périodes de sécheresse

de 1973, 1983 et 1991 qu’ils appellent respectivement «kitané bondé», «fattar» et «fatar événe-

ment». Ces trois événements ont été catastrophiques pour les éleveurs car ayant entraîné souvent

à l’époque la perte de tout le cheptel faute de ressources fourragères et d’eau pour l’abreuvement

des animaux.

Conscients aujourd’hui de l’état dans lequel se trouvent les ligneux, 51,4% ont reconnu

avoir changé ou abandonné des pratiques au cours du temps.

Les pratiques abandonnées sont la coupe (45,7%), l’émondage (11,4%), l’ébranchage (5,7%)

l’élagage (2,9%) et les feux de brousse (2,9%).

La pratique la plus utilisée aujourd’hui est la mise à disposition des branches (essurage) (Pho-

to 3) pour une accessibilité des animaux au fourrage aérien des arbres.

Photo 3 : Essurage de Sclerocarya birrea pour le bétail

Outre la disparition d’espèces, les éleveurs ont également noté des changements au niveau

de la végétation. Ces changements ont porté sur la densité et le recouvrement des espèces mais

aussi sur la structure de la végétation.

Pour les éleveurs, les changements observés sont surtout imputables à la mauvaise pluvio-

métrie (85,7%) et à la charge pastorale (17,1%). D’autres raisons comme la croissance démogra-

phique (8,6%), les feux de brousse (8,6%) ont été aussi avancées.

4.1.2.3 Evolution de la densité et de la production de fourrage aérien

L’évolution de la fréquence spécifique des espèces et de leur production a été aussi abordée

avec les éleveurs dans les trois stations (Tableaux 7, 8, 9).

Tableau 7: Evolution de la densité et de la production des espèces à Amaly de 1973 à 2010

Amaly

Espèces Densité

Production

Feuilles Fruits Evolution Fce cit. Evolution Fce cit. Evolution Fce cit.

Acacia machrostachya - 11

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Acacia raddiana - 22

Acacia senegal - 55

Adansonia digitata - 33 + 11,1 + 11,1

Anogeissus leiocarpus - 11

Balanites aegyptiaca -/+ 22/67 + 77,8 + 77,8

Boscia senegalensis - 11 + 11,1 + 11,1

Calotropis procera - 22 + 11,1 + 11,1

Combretum aculeatum - 11

Grewia bicolor - 55

Guiera senegalensis - 33

Lannea acida - 11

Piliostigma thonningiii - 11

Sclerocarya birrea -/+ 22/11 + 33,8 + 33,3

Terminalia avicen-

noides

- 11

Ziziphus mauritiana - 11

Pour leur perception par rapport à l’évolution de la densité des espèces, 16 espèces ont été

citées par les éleveurs. Les éleveurs dans l’unanimité ont trouvé que la fréquence a diminué pour

toutes les espèces à l’exception de Balanites aegyptiaca et Sclerocarya birrea. Pour ces dernières, la

production fourragère (feuilles et fruits) a également augmenté. Cependant pour Adansonia digita-

ta, Boscia senegalensis, Calotropis procera dont le nombre d’individus a diminué, il a été observé une

amélioration de la production en feuilles et en fruits. Toutefois les fréquences de citation les plus

élevées ont été obtenues avec Balanites aegyptiaca (77,8%) et Sclerocarya birrea (33,8%).

Tableau 8: Evolution de la densité et de la production des espèces à Tessekere de 1973 à 2010

Tessekere

Espèces Densité

Production

Feuilles Fruits Evolution Fce cit. Evolution Fce cit. Evolution Fce cit.

Acacia senegal - 16,7

Adansonia digitata - 33,3 + 33,3 + 33,3

Balanites aegyptiaca -/+ 50/33,3 + 66,7 + 66,7

Boscia senegalensis + 16,7 + 16,7

Calotropis procera -/+ 16,7/16,7

Cissus populnea - 16,7

Combretum aculeatum - 16,7

Commiphora africana - 16,7

Feretia apodanthera - 16,7

Grewia bicolor - 50

Guiera senegalensis - 16,7

Maytenus senegalensis - 33,3

Sclerocarya birrea - 83,3 + 33,3 + 33,3

Sterculia setigera - 16,7

Terminalia avicennoides - 16,7

Ziziphus mauritiana - 16,7

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A Tessekere 16 espèces ont été citées par les éleveurs. A l’exception de Balanites aegyptiaca et

Calotropis procera, les éleveurs trouvent que la densité de toutes les autres espèces citées a diminué.

Cependant si d’aucuns trouvent que les fréquences spécifiques de Balanites aegyptiaca et Calotropis

procera ont diminué avec des fréquences de citation respectives de 50% et 16,7%, d’autres par

contre ont attesté le contraire avec des fréquences de citation de 33,3% pour Balanites aegyptiaca et

16,7% pour Calotropis procera.

La production en feuilles et en fruits pour certaines espèces a augmenté. Ces espèces sont :

Adansonia digitata, Balanites aegyptiaca, Boscia senegalensis et Sclerocarya birrea. Les fréquences de citation

pour la production des ces espèces ont varié entre 16,7% et 66,7%.

Tableau 9: Evolution de la densité et de la production des espèces à Widou de 1973 à 2010

Widou

Espèces Densité

Production

Feuilles Fruits Evolution Fce cit. Evolution Fce cit. Evolution Fce cit.

Acacia raddiana - /+ 15/5 + 10 + 5

Acacia senegal - 25 + 5

Acacia seyal - 5 + 5

Adansonia digitata -/+ 10/5 + 20 + 20

Balanites aegyptiaca -/+ 15/65 + 65 + 65

Boscia senegalensis -/+ 5/10 + 10 + 10

Calotropis procera -/+ 10/5 + 10 + 10

Combretum aculeatum -/+ 10/5

Combretum micranthum + 5

Commiphora afrina - 15

Faidherbia albida + 5 + 5

Feretia apodanthera - 5

Grewia bicolor - 35 + 5

Guiera senegalensis - 10

Maytenus senegalensis - 10

Sclerocarya birrea -/+ 45/15 + 35 + 35

Sterculia setigera - 15

Ziziphus mauritiana - 5 + 5 + 5

A Widou 18 espèces ont été citées par les éleveurs. Sept sur les 18 espèces citées ont présen-

té une diminution du nombre d’individus pour certains éleveurs alors que pour d’autres le

nombre d’individus a augmenté. Ces espèces sont : Acacia raddiana, Adansonia digitata, Balanites

aegyptiaca, Boscia senegalensis, Calotropis procera, Combretum aculeatum et Sclerocarya birrea.

Les espèces Acacia raddiana, Acacia seyal, Adansonia digitata, Balanites aegyptiaca, Boscia senegalen-

sis, Calotropis procera, Combretum micranthum, Faidherbia albida, Grewia bicolor, Sclerocarya birrea, Ziziphus

mauritiana ont présenté une augmentation de la production en feuilles. Il a été observé aussi une

augmentation de la production de fruits pour toutes ces espèces exceptées Grewia bicolor et Combre-

tum micranthum et Acacia senegal.

Pour la production en feuilles et en fruits, Balanites aegyptiaca et Sclerocarya birrea ont été les es-

pèces les plus citées avec des fréquences de citation respectives de 65 % et 35%.

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4.2 DISCUSSION - CONCLUSION

Les espèces ligneuses sont d’un grand apport pour les populations locales. Elles entrent dans

l’alimentation humaine avec l’utilisation des feuilles et des fruits (Okafor, 1991 ; Ambé, 2000;

Savy, 2002; Codja et al 2003, Soubeiga 2004, Belem et al 2007, Ouedrago, 2008, Agali 2009).

Les espèces ligneuses sont aussi une source de fourrage dans l’alimentation du bétail. Elles

constituent la principale ressource fourragère surtout pendant la longue saison sèche et surtout de

soudure, ce qui est à l’origine des pratiques telles l’élagage et l’essurage.

La pharmacopée traditionnelle, à l’origine de guérisons aussi bien de maladies humaines et

animales se fait essentiellement à base d’espèces ligneuses (Nacoulma 2007).

Les ressources ligneuses sont aussi utilisées dans d’autres domaines tel l’artisanat, les cou-

tumes et traditions (mariage, circoncision, baptême).

Les différentes utilisations des espèces ligneuses font parties des mécanismes d’adaptation

des populations locales qui sont vulnérables aux conditions d’aridité et de pauvreté.

L’accès à ses ressources se fait par un certain nombre de pratiques parfois destructrices à

moyen ou long terme. Aujourd’hui les populations locales sont conscientes de l’impact de ces

pratiques sur le renouvellement de la ressource donc sa pérennité. Cette prise de conscience a

permis l’abandon de certaines pratiques abusives dont la coupe des arbres.

La perception des populations sur l’état des ressources montrent que les éleveurs maîtrisent

bien leur milieu. Cependant la perception varie d’un éléveur à un autre car elle repose sur le pâtu-

rage qui est exploité par le troupeau.

Par rapport à la dynamique de la végétation au Ferlo, les éleveurs ont une idée précise de

l’état actuel de la ressource, de son évolution dans le temps et aussi des facteurs d’évolution. Pour

les éleveurs la dynamique de la végétation est fortement tributaire de la pluviométrie. Ils sont

également convaincus que le sol est de très bonne qualité et que la régénération et la production

dépendent uniquement de la pluie.

Pour ce qui est de ces dernières années la pluviométrie a été bonne et elle a entraîné une

amélioration de la quantité de fourrage surtout herbacé.

Des rejets de ligneux (Grewia bicolor, Commiphora africana) ont été observés dans la localité.

Même si avec la longue période sèche ces rejets n’arrivent pas à survivre, ils témoignent de la dis-

ponibilité de leur semence au niveau du stock semencier et que l’eau reste le facteur limitant à leur

germination et épanouissement. Ces jeunes plants sont appétés par le bétail.

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CHAPITRE 5 :

DYNAMIQUE DE LA VEGETATION PASTORALE

RESUME

La flore et la végétation de la communauté rurale de Tessekere ont évolué au cours du

temps. Les années à faible pluviométrie ont présenté une faible diversité et une modification tant

à l’échelle du secteur écologique qu’à celle des différents parcours.

Le maintien dans le temps d’espèces ligneuses et herbacées malgré les déficits pluviomé-

triques traduit une résistance de la flore aux aléas climatiques.

De nombreuses espèces telles Combretum glutinosum, Guiera senegalensis, Syzygium guinnense et

Sclerocarya birrea ont régressé dans le temps du fait aussi des pressions zooanthropiques. Balanites

aegyptiaca et Boscia senegalensis (espèces xérophytes) se sont substituées aux espèces à longues

feuilles, ce qui montre une adaptation de la flore aux conditions climatiques actuelles. Le reverdis-

sement caractérisé par la présence de nouvelles espèces et les forts taux de régénération enregis-

trés en 2010 (61,9%) et 2011(63,5%) est une capacité de résilience de ces parcours.

La répartition spatiale et temporelle de la végétation est influencée par la variabilité pluvio-

métrique, les conditions écologiques et les facteurs zooanthropiques

Mots clés: Espèces, parcours, variation, reverdissement, adaptation

ABSTRACT

The flora and vegetation of the rural community of Tessekere have varied over time. The

years of low rainfall showed a low diversity and a change at the ecological sector and widely to

the different pasture lands.

The maintenance in time of woody and herbaceous species despite rainfall deficits reflects a

resistance of the flora to climatic hazards.

Many species such as Combretum glutinosum , Guiera senegalensis , Syzygium guinnense and

Sclerocarya birrea declined over time due also to zooanthropic pressures. Balanites aegyptiaca and Boscia

senegalensis (xerophyte species) have replaced the long-leave species, which shows an adaptation of

the flora in the current climate. The revegetation characterized by the presence of new species

and the high rates of regeneration recorded in 2010 (61.9%) and 2011 (63.5%) is expresses a

resilience of these pasture lands.

The spatial and temporal distribution of vegetation is influenced by rainfall variability,

environmental conditions and zooanthropic factors.

Keywords: Species, pasture lands, variation, revegetation, adaptation

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INTRODUCTION

Le fourrage consommé par les ruminants en zones pastorales particulièrement en Afrique

tropicale est encore constitué par les pâturages naturels. Ainsi les parcours communautaires re-

présentés par les savanes, les steppes et autres formations de jachères, constituent la base de

l’alimentation du cheptel.

La dynamique d'un pâturage traduit son évolution au cours du temps sous l'effet de divers

facteurs dits facteurs de perturbation (Hoffmann, 1985). Les facteurs climatiques (la pluviosité) et

anthropiques (la pâture, les feux, le défrichement) ont le plus d’influences sur la dynamique des

ressources fourragères.

L‘accroissement du cheptel, les activités anthropiques associées et les conditions de séche-

resse intense engendrent des perturbations parfois profondes des systèmes écologiques sahéliens,

par ailleurs dits fragiles. On parle souvent de dégradation. Cette dégradation se manifeste par des

modifications de la structure de la végétation et de la composition floristique.

Les épisodes de sécheresse sont des facteurs dégradants des parcours et favorisent la déser-

tification. Ils peuvent être à l’origine de la disparition partielle ou totale des espèces végétales.

Ces dernières années, un retour à des conditions pluviométriques moins déficitaires semble

s’être amorcé dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest (Hulme 2001 ; Séne et Ozer 2002 ;

L’Hôte et al., 2002 ; Ozer et al., 2003).

Des études ont montré que le couvert végétal après les années de sécheresse dans certaines

régions s’est rapidement rétabli et surtout que son efficacité à produire ne change significative-

ment pas malgré la variabilité temporelle des précipitations mais aussi intra saisonnière (Boudet,

1984). Le couvert végétal sahélien paraît donc être suffisamment plastique pour s’adapter aux

fluctuations climatiques et se régénérer progressivement lorsque les conditions redeviennent fa-

vorables.

Nous avons suivi la végétation fourragère entre 1974 et 2010 à travers la flore et la végéta-

tion herbacées et ligneuses pour analyser sa variabilité et sa résilience.

5.1 RESULTATS 5.1.1 A l’échelle du secteur écologique

5.1.1.1 La diversité floristique

De 1974 à 2010, 133 espèces ont été recensées dans la Communauté rurale (Annexe 2). Elles

renferment 110 espèces herbacées et 23 espèces ligneuses.

Parmi ces espèces, certaines ont été recensées seulement en 1974. Ce sont Sterculia setigera,

Ziziphus mauritiana, Syzygium guinennse, Faidherbia albida, Zaleya pentandra, Coldenia procumbens, Cochlo-

rospermum tinctorium, Commelina diffusa, Jacquemontia tamnifolia, Crotalaria sphaerocarpa, Hibiscus asper et

Spermacoce stachydea.

D’autres par contre qui ont été rencontrées de 1974 à 1983, l’ont été aussi en 2010. Elles au-

raient donc survécu à la sécheresse.

La comparaison de la composition floristique de 1974 à celle de 2010 nous a permis

d’identifier les espèces qui se sont maintenues dans le temps malgré les déficits pluviométriques et

les diverses pressions zoo anthropiques. Il s’agit de : Acacia senegal, Acacia seyal, Balanites aegyptiaca,

Boscia senegalensis, Combretum glutinosum, Guiera senegalensis, Leptadenia hastata et Sclerocarya birrea,

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Spermacoce radiata, Schoenefeldia gracilis, Eragrostis tremula, Dactyloctenium aegyptiaca, Cenchrus biflorus,

Zornia glochidiata, Indigofera aspera et Alysicarpus ovalifolius.

Nous avons également observé des espèces qui ont été uniquement recensées en 2010 ; il

s’agit de: Acacia raddiana, Adansonia digitata, Bauhinia rufescens, Cadaba farinosa, Calotropis procera, Fere-

tia opodanthera, Grewia bicolor ,Terminalia avicennoides Peristrophe bycaliculata, Achyranthes argentea, Blain-

villea gayana, Stylochiton hypogaeus, Ipomea coptica, Ipomea kotschyana, Merremia coptica, Sphenoplectus micro-

natus, Euphorbia aegyptium, Phyllanthus maderapatenus, Indigofera senegalensis, Hibiscus sidiformis, Brachiaria

ramosa, Chloris prieurii, Digitaria horizontalis, Eragrostis lingulata, Latipes senegalensis, Polygola eryoptera,

Kohautia grandiflora, Spermacoce chaetocephala, Spermacoce sp et Spermacoce verticillata.

Ces variations dans la flore sont-elles liées au facteur pluviométrie ou aux pressions zooan-

thropiques ?

La richesse floristique varie d’une année à une autre. La richesse floristique a varié en es-

pèces et en familles botaniques de 1974 à 2010 (Figure 3 et 4).

Figure 3: Variation de la richesse floristique (ligneux + herbacées) de 1974 à 2010

Le nombre d’espèces a varié de 72 à 14 et celui des familles botaniques de 28 à 5.

Cette variation du nombre d’espèces et de familles botaniques pourrait être lié à plusieurs

facteurs : le stock semencier, le type de substrat, la capacité de germination des graines,

l’hétérogénéité des semences et de leur position dans le sol, la pluviosité.

Si 1984 a été l’année la plus pauvre en espèces, 2010 par contre est une année exceptionnelle

où un nombre important d’espèces (72) réparties dans 28 familles a été obtenu.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 2010

Années

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s

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Figure 4: Variation du nombre de familles botaniques (ligneux + herbacées) de 1974 à 2010

Cet écart observé aussi bien au niveau du nombre d’espèces et de familles montre une perte

de diversité due à la longue période de sécheresse. Cependant la forte variation interannuelle de

la richesse floristique herbacée montre que la mise en place de la strate herbacée ne dépend pas

seulement de la quantité annuelle de pluie mais aussi de sa distribution spatiotemporelle et de la

capacité de levée donc de germination des semences.

La figure 5 représente les taux de représentativité des Légumineuses, Graminées et Phorbes

de 1974 à 2010.

De 1974 à 2010, le taux de représentativité des Graminées, Légumineuses et Phorbes a varié

d’une année à une autre. Les Graminées ont été les plus représentées durant cette période avec

des taux qui ont varié de 30 % à 64 % sauf en 1974 et 1983 où respectivement 38,6% et 41 % de

phorbes ont été enregistrés.

Figure 5: Variation des groupes fonctionnels (Gram, Lég, Phorbes) de 1974 à 2010

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La dominance des Graminées sur les Légumineuses serait due à leur cycle de développe-

ment. En effet les Graminées germent plus rapidement avec un cycle court contrairement aux

Légumineuses.

5.1.1.2 Evolution du spectre fourrager de 1974 à 2010

La figure 6 présente l’évolution du spectre fourrager de 1974 à 2010.

Figure 6 : Evolution du spectre fourrager de 1974 à 2010

De 1974 à 2010, quelque soit la quantité de pluie enregistrée, les espèces sans valeur pasto-

rale (Svp) ont toujours été faiblement représentées. Elles n’ont pas dépassé un taux de représenta-

tivité de 11%.

Les espèces de moyenne valeur pastorale (Mvp) ont été toujours dominantes exceptées en

1976 et 1983 où les espèces à Bvp ont été les plus présentes malgré les faibles quantités de pluie

notées à ces années.

En 2010, année à forte pluviosité, les espèces de Fvp et Mvp ont été les plus représentées.

Ces résultats montrent que la qualité pastorale du fourrage herbacé ne dépendrait pas uni-

quement de la pluviosité. Elle pourrait dépendre plutôt du stock semencier, du type de sol et de

la charge pastorale.

5.1.2 Au niveau des types de parcours

5.1.2.1 Variation de la diversité floristique

L’étude de la diversité floristique au niveau des parcours PS1 et PS2 (Figure 7) montre que

le nombre d’espèces varie d’une année à une autre quelle soit le type de parcours.

Is

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 2010

Années

Taux d

e r

epré

senta

tivité (

%)

0

1

2

3

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Figure 7: Variation du nombre d’espèces herbacées dans les parcours PS1 et PS2

Sur le parcours PS1, le nombre d’espèces a varié de 12 espèces en 1978 et 54 espèces en

2010. Nous observons que même pendant la période sèche des années 1980,1981, 1982 et 1983 la

flore était moyenne à assez riche avec le nombre d’espèces qui variait de 28 en 1983 à 40 espèces

en 1980. Cette faible variation du nombre d’espèce dans l’unité PS1 serait due à la capacité de

rétention d’eau du substrat.

Sur PS2 par contre le nombre d’espèces qui a varié de 7 à 31 a considérablement diminué

durant les années 80. Ce qui s’explique par les faibles quantités de pluie combinées à la faible ca-

pacité de rétention d’eau du substrat.

L’impact de la pluie est plus important sur PS2 que sur PS1. Le facteur eau est plus limitant

sur PS2 que sur PS1.

Le nombre de familles botaniques a aussi varié de 7 à 18 familles sur PS1 et de 2 à 11 fa-

milles sur PS2 (Figure 8).

La variation du nombre de famille est plus importante sur PS2. Aussi sur cette unité de végé-

tation même s’il a été observé une importante diminution du nombre de familles en 1980, celui-

ci n’a cessé de croître depuis cette année. Ce résultat peut être caractérisé de remontée biologique

de la flore au niveau de PS2.

Les figures 9 et 10 montrent l’évolution des trois familles botaniques les plus dominantes en

1974 sur PS1.

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Figure 8: Variation du nombre de familles botaniques dans les parcours PS1 et PS2

Figure 9: Evolution des familles botaniques les plus dominantes en 1974 sur PS1

Sur PS2 les familles les plus dominantes en 1974 sont les Poaceae (32,2 %), les Fabaceae (29 %)

et les Boraginaceae (6,5 %).

Sur PS2 également les Poaceae ont toujours été les plus dominants avec des taux de représen-

tativité qui ont varié de 33 % à 87,5 %. Cette dominance des Poaceae sur l’unité de végétation PS2

et les forts taux de représentativité de ces derniers en 1983 (sécheresse) confirme la forte capacité

d’adaptation et de résistance des Poaceae à la sécheresse.

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Figure 10: Evolution des familles botaniques les plus dominantes en 1974 sur PS2

5.1.2.2 Evolution du spectre fourrager de 1974 à 2010

La figure 11 montre l’évolution du spectre fourrager de 1974 à 2010.

Au niveau de l’unité de végétation PS1, le spectre fourrager n’a pas trop varié. Les espèces

de Fvp et Mvp ont toujours été dominantes.

Figure 11: Evolution du spectre fourrager sur PS1 de 1974 à 2010

Sur PS2 (Figure 12) le spectre fourrager a fortement varié.

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Figure 12: Evolution du spectre fourrager sur PS1 de 1974 à 2010

La flore était surtout dominée par les espèces de Mvp et Bvp. En 1980 et 1983 respective-

ment 62,5 % et 75 % des espèces recensées étaient des espèces de Bvp.

5.1.3 Variabilité spatio temporelle de la végétation herbacée

5.1.3.1 Au niveau du secteur écologique

La dynamique de la végétation de 1974 à 2010 (Figure 13) a été étudiée. La matrice 111 es-

pèces/11 relevés a été soumise à une analyse factorielle de correspondance.

Figure 13: Diagramme de l’AFC : 111 espèces x 11 relevés de 1974 à 2010

Les axes n’étant pas bien discriminés, nous avons supprimé les espèces et relevés dont les

contributions sont inférieures aux contributions moyennes des relevés et espèces. Ce qui nous a

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permis d’obtenir la matrice 56 espèces/7 relevés qui a été soumise à une analyse factorielle de

correspondance (Figure 14).

Figure 14: Diagramme de l’AFC : 56 espèces x 7 relevés

Les relevés qui ont présenté des contributions supérieures à la moyenne sur l’axe F1 sont

représentés par R10 (40,34 %), R80 (17,49 %), R81 (16,71 %), R82 (17,36 %).

L’axe F1 décrit les relevés réalisés en 2010 et qui se trouvent tous projetés en abscisse posi-

tive et les relevés des années 1980, 1981 et 1982 qui se projettent en abscisse négative.

L’écart considérable de la quantité de pluie enregistrée entre les années 1980, 1981, 1982 et

l’année 2010 montre que l’axe F1 constitue un gradient de pluviométrie qui est attesté par la pré-

sence d’espèces plus ou moins sensibles à la pluviosité le long de cet axe. Les groupes ci-dessus

ont été identifiés.

5.1.3.2 A l’échelle des stations

La matrice 85 espèces / 37 relevés obtenus au niveau des stations a été soumise à une ana-

lyse factorielle de correspondance (Figure 15).

G1

G2

G2-2

G2-1

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Figure 15: Diagramme de l’AFC : 85 espèces x 37 relevés de 1974 à 1983

L’axe F1 est expliqué par les relevés BW74, CW74 et CW79 (Figure 15). Les relevés des an-

nées 1974 (259 mm) s’opposent à ceux de 1979 (202 mm). L’axe F1 est un gradient d’aridité.

L’axe F2 par BW74 (45,25 %) et BT82 (8,64%). Sur cet axe en plus des deux années 1974

(259 mm) et 1982 (184 mm) qui s’opposent, les relevés faits à Amaly et Tessekere s’opposent à

ceux de Widou.

L’axe F2 est un gradient d’aridité en relation avec les types de sols.

Pour suivre le cheminement sur PS1 (Figure 16) nous avons au niveau de l’AFC supprimé de

l’affichage les relevés des parcours PS2 et PS3.

Figure 16: Dynamique de la végétation herbacée sur PS1 à Amaly, Tessekere et Widou

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A Widou de 1976 à 1981 de faibles fluctuations ont été observées au niveau de l’axe négatif

du gradient d’aridité (résistance), en 1982 nous avons noté un déplacement vers l’axe positif du

gradient (adaptation) et en 1983 (année très sèche) un retour sur le secteur de départ.

Pour Amaly et Tessekere, les fluctuations se sont faites sur l’axe négatif du gradient puis ont

évolué vers l’axe positif. Cependant il a été noté en 1983 une convergence de leur cortège floris-

tique vers ceux de Widou sur les années sèches. Ce déplacement pourrait être expliqué par le

cortège floristique qui s’est installé durant cette année mais aussi par un appauvrissement des sols

suite à la longue période de sécheresse.

La figure montre aussi que Widou a été le plus affecté puisque les projections sur le plan

choisi sont éloignées surtout sur les périodes 1974-1975 et 1982-1983.

Les fluctuations observées de 1974 à 1983 au niveau des 3 forages sur l’unité de végétation

PS1 montrent que la végétation herbacée est très variable d’une année à une autre. Cette variation

est fortement tributaire de la quantité de pluie annuelle mais aussi de sa répartition dans l’espace

et dans le temps donc de sa distribution.

Pour le cheminement sur PS2 (Figure 17) nous avons procédé de même en supprimant cette

fois ci de l’affichage les relevés des unités PS1 et PS3.

Figure 17: Dynamique de la végétation herbacée sur le parcours PS2 à Widou

Sur le parcours de type PS2 (C), les fluctuations observées de 1974 à 1981 ont évolué de

l’axe positif du gradient vers son axe négatif.

La dynamique de la végétation herbacée sur PS2(C) n’est pas pareille à la dynamique sur

PS1 (C) car présentant des évolutions inverses.

Sur l’unité de végétation PS2, le sol a une faible capacité de rétention d’eau contrairement au

sol sur PS1. La dynamique de la végétation herbacée sur PS2 est plus régie par la répartition tem-

porelle de la pluviosité.

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5.1.3.3 Variation de la fréquence de présence

Le tableau 10 nous a permis de suivre la variation de la fréquence spécifique des espèces li-

gneuses rencontrées en 1974, 1984 et en 2010.

La fréquence spécifique des différentes espèces a fortement varié au cours du temps. En

1974, les fréquences spécifiques ont varié de 1 à 65 %. Dix ans plus tard, toutes les espèces ren-

contrées ont présenté la même fréquence spécifique (1%), très faible. Cette baisse considérable de

la fréquence de présence des espèces est due à la longue période de sécheresse qui a marqué le

Sahel en général. Même les espèces les plus résistantes à la sécheresse ont été touchées.

En 2010, soit un quart de siècle plus tard, nous observons un reverdissement qui se mani-

feste par l’apparition de nouvelles espèces (Acacia raddiana, Adansonia digitata, Bauhinia rufescens,

Cadaba farinosa, Calotropis procera, Feretia apodanthera, Grewia bicolor et Terminalia avicennoides) et une

augmentation du taux de représentativité de quelques espèces (Boscia senegalensis et Balanites aegyp-

tiaca). La forte présence de ces deux espèces s’explique par le fait que ce sont les espèces qui ré-

génèrent le mieux dans la communauté rurale particulièrement, Balanites aegyptiaca.

À l’exception de Boscia senegalensis, toutes les espèces qui étaient dominantes en 1974 (Com-

bretum glutinosum, Guiera senegalensis, Syzygium guinnense et Sclerocarya birrea), sont de nos jours consi-

dérablement sous représentées. Cet état de fait est imputable en grande partie à leur utilisation

(alimentation, bois de construction, médicament etc) irrationnelle par les populations locales.

Tableau 10: Variation des fréquences spécifiques à Tessekere (CR) en fonction des années

Espèces 1974 1984 2010

Côte A-D

Fréquence de présence (%)

Côte A-D

Fréquence de présence (%)

Fréquence de présence (%)

Faidherbia albida 0 1 - - -

Acacia seyal 1 3 0 1 1

Leptadenia hastata 1 3 - - 3

Sterculia setigera 1 3 - - -

Acacia senegal 2 5 0 1 1

Balanites aegyptiaca 2 5 0 1 65

Combretum glutinosum 2 5 - - 1

Boscia senegalensis 3 25 0 1 65

Combretum aculeatum 3 25 0 1 -

Guiera senegalensis 3 25 0 1 1

Syzygium guinnense 3 25 - - -

Sclerocarya birrea 4 65 0 1 3

Acacia raddiana - - 0 1 5

Adansonia digitata - - - - 1

Bauhenia rufescens - - - - 1

Cadaba farinosa - - - - 1

Calotropis procera - - 0 1 3

Dichrostachys cinerea - - 0 1 -

Feretia apodanthera - - - - 1

Grewia bicolor - - 0 1 3

Leptadenia pyrotechnica - - 0 1 -

Terminalia avicennoides - - - - 1

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5.1.3.4 Dynamique de la végétation ligneuse

La végétation a subit des variations très importantes, qui peuvent être dues à plusieurs fac-

teurs (pluviométrie, températures, pression du bétail, facteurs édaphiques etc).

Nous avons soumis la matrice des relevés de toutes les espèces rencontrées dans la commu-

nauté rurale en 1974, 1980, 1982, 1984 et 2010 à une Analyse Factorielle de Correspondance

(AFC).

5.1.3.4.1 Variabilité spatiotemporelle

5.1.3.4.1.1 A l’échelle de la communauté rurale

Les axes F1 et F2 de l’AFC (Figure 18) renferment à eux deux la presque totalité de

l’information, soit 87%.

Figure 18: Analyse Factorielle de Correspondance de la matrice espèce-relevé

L’axe F1 est expliqué par les relevés R74 (71%), R10 (25,5%) et par les espèces Faiderbia albi-

da (19,2%), Syzygium guinnense (19,2%) et Ziziphus mauritiana (19,2%). L’axe F2 est expliqué par le

relevé R10 (49,6 %), ceux des années 80 (41%) et par les espèces Adansonia digitata (12,1%), Bau-

henia rufescens (12,1%), Cadaba farinosa (12,1%), Leptadenia pyrotechnica (12,9%) et Leptadenia hastata

(13,7%). Ce qui nous permet de distinguer 3 groupements.

- Le groupement à Adansonia digitata, Bauhenia rufescens, Cadaba farinosa et Feretia apodanthera.

Toutes ces espèces à l’exception Cadaba farinosa (dune) ont été recensées dans les relevés de

bas-fond.

- Le groupement à Faidherbia albida, Syzygium guinennse et Ziziphus mauritiana.

Les espèces caractéristiques de ce groupement ont été uniquement recensées en 1974 où les

relevés ont été réalisés sur des dunes longues ou sur des sommets de dune.

- Le groupement à Dichrostachys cinerea où les relevés ont été également faits sur dunes

longues ou sur sommets de dune.

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Le groupement à Adansonia digitata, Bauhenia rufescens, Cadaba farinosa et Feretia apodanthera

s’oppose aux deux autres car les espèces le constituant ont été uniquement rencontrées dans les

relevés de bas-fonds contrairement aux deux autres groupements où les relevés (Flotrop) ont été

faits sur dunes.

L’écart considérable noté au niveau de la moyenne annuelle pluviométrique de ces années

montre que ces axes constituent un gradient de pluviométrie.

Pour confirmer l’existence des 3 groupements, nous avons réalisé l’Analyse Factorielle Dis-

crimante (Figure 19) sur la base des coordonnées des points lignes des 4 premiers axes totalisant

100% de la variance totale.

Figure 19: Diagramme de l’AFD des groupements

L’AFD confirme l’existence des 3 groupements qui ont été identifiés avec l’AFC avec un

taux d’erreur de 0% (Tableau 11). Aucune espèce n’a été reclassée.

Tableau 11: Taux d'erreur apparent

vers A vers B vers C Somme

de A 5 0 0 5 22,73% 0,00% 0,00% 22,73%

de B 0 4 0 4 0,00% 18,18% 0,00% 18,18%

de C 0 0 13 13 0,00% 0,00% 59,09% 59,09%

Somme 5 4 13 22 22,73% 18,18% 59,09% 100,00%

Les relevés de la base de données Flotrop ne renfermant pas de relevés de bas fonds, nous

avons repris la matrice en prenant le soin d’enlever les relevés de bas fond. Cette matrice a été

aussi soumise à l’analyse factorielle de correspondance (Figure 20).

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Figure 20: Analyse factorielle de correspondance de la matrice 4 relevés /19 espèces

Le tableau 12 montre que les axes F1 et F2 constituent 84,1 % du taux de variance cumulé. Tableau 12: Valeur propre et taux de variance des axes F1 et F2

F1 F2

Valeur propre 0,296 0,144

% variance 56,534 27,578

% cumulé 56,534 84,112

Les axes F1 et F2 renferment la presque totalité de l’information de l’AFC (Figure 20).

L’axe F1 est expliqué par R74 (79,2 %) et R84 (11,4 %) et par les espèces Faidherbia albida

(22,3 %), Syzuzium guinnense (22,3 %), Ziziphus mauritiana (22,3 %).

L’axe F2 est expliqué par les relevés R10 (73,9 %) et R80 (14,1 %) et par les espèces Cadaba

farinosa (39,4 %), Leptadenia hastata (17,45 %), Leptadenia pyrotechnica (13,9 %), Combretum aculeatum

(12,7 %) et Terminalia avicennoides (12,4 %).

Les différences de pluviosité enregistrées entre 1974 (259mm) et 1984 (132mm) puis entre

1980 (197 mm) et 2010 (749 mm) confirment le gradient pluviométrique avec un gradient

d’aridité (axe F1) et un gradient d’humidité (axe F2).

Le cheminement observé montre que la distribution temporelle des espèces est tributaire de

la pluviosité.

5.1.3.4.1.2 A l’échelle de la station et des parcours

L’analyse factorielle de correspondance de la matrice 23 espèces / 21 relevés a permis de

suivre le cheminement dans les parcours PS1 et PS2 (Figure 21).

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Figure 21: Analyse factorielle de correspondance de la matrice 23 espéces 21 relevés

Le cheminement observé dans ces deux parcours montre que la dynamique de la végétation

ligneuse au niveau des parcours est aussi influencée par les gradients d’aridité et d’humidité (Fi-

gures 22 et 23).

Figure 22: Dynamique de la végétation ligneuse sur PS1

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Figure 23: Dynamique de la végétation ligneuse sur PS2

5.1.4 Relations Pluie/végétation, indicateur de résilience ?

5.1.4.1 A l’échelle du secteur écologique

Le tableau 13 montre la variation de la diversité floristique en fonction des gradients identi-

fiés dans l’analyse factorielle de correspondance.

Tableau 13: Variation de la diversité floristique suivant les gradients à l’échelle de la communauté rurale

Gradients Aridité Humidité

Années 1974 1984 1980 2010 Pluviosité (mm) 259 132 197 749 Familles (n) 9 7 7 10 Genres (n) 11 11 9 13 Espéces (n) 13 13 11 17

Le gradient d’aridité est observé de 1974 à 1984 donc pendant la longue période de séche-

resse qui a secoué le Ferlo. Pendant cette période, le nombre d’espèces (13) et de genres (11) n’a

pas varié. Huit espèces se sont maintenues durant cette période : Sclerocarya birrea, Balanites aegyptia-

ca, Boscia senegalensis, Combretum aculeatum, Combretum glutinosum, Guiera senegalensis, Acacia senegal et

Acacia seyal.

Le même nombre d’espèces (5) nouvelles en 1984 et d’espèces disparues a été noté.

Les espèces nouvelles sont Terminalia avicennoides, Acacia radianna, Dichrostachys cinerea, Grewia

bicolor et Calotropis procera. Les espèces Leptadenia hastata, Faidferbia albida, Syzygium guinnense, Zizi-

phus mauritiana et Sterculia setigera n’ont pas été retrouvées en 1984.

Le nombre de familles botaniques a diminué. Il est passé de 9 en 1974 à 7 en 1984 avec trois

familles (Myrtaceae, Rhamnaceae, Sterculiaceae) non retrouvées contre une nouvelle famille (Tiliaceae)

en 1984.

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Durant la période 1980 – 2010 où le gradient d’humidité a été identifié, la diversité floris-

tique a varié. Les nombres aussi bien de familles botaniques, de genres et d’espèces ont augmen-

té.

Ces résultats révèlent d’une part la vulnérabilité et la capacité de résistance de la végétation

pendant la sécheresse et d’autre part la capacité de reprise de la végétation lorsque les conditions

climatiques en particulier la pluviométrie s’améliorent.

Cette capacité de la végétation ligneuse à reprendre après une longue période de sécheresse

(choc) nous permet de dire que cette végétation manifeste une résilience et que celle-ci est étroi-

tement liée à la pluviométrie.

5.1.4.2 A l’échelle des parcours

Au niveau des parcours, le nombre d’espèces a diminué ou augmenté selon le type de gra-

dients (Tableau 14). Tableau 14: Variation de la diversité floristique suivant les gradients à l’échelle de la communauté rurale

Parcours PS1 PS2

Gradient Aridité Humidité Aridité Humidité Années 1974 1984 1980 2010 1974 1984 1980 2010 Familles 10 7 8 10 6 6 - 5 Genres 12 8 9 13 7 6 - 6 Espèces 12 10 11 14 8 6 - 6

Au niveau de PS1, la richesse floristique a diminué entre 1974 (12 espèces) et 1984 (10 es-

pèces). Le nombre de familles botaniques et de genres a également diminué. Entre 1980 et 2010

où il a été noté une amélioration des conditions pluviométriques, la richesse floristique a augmen-

té. De 11 espèces en 1980 on est passé à 14 espèces en 2010 réparties respectivement dans 8 et

10 familles botaniques.

Dans le parcours PS2 la richesse floristique a faiblement varié durant la période sèche de

1974 (8) à 1984 (6).

L’évolution de 1980 à 2010 n’a pu être étudiée faute de données.

Il ressort de l’analyse du tableau 26 que l’évolution de la richesse spécifique au niveau des

parcours dépend de la pluviométrie.

L’impact de la pluviométrie est plus important sur PS1 que sur PS2.

5.1.4.3 Evolution des groupements végétaux

L’analyse factorielle de la matrice espèces/relevés nous a permis d’étudier l’évolution des

groupements pastoraux au cours du temps.

Les axes F1 et F2 renferment 86 % de l’information.

L’axe F1 est expliqué par R10 (69, 3 %) et l’axe F2 est expliqué par les relevés R74 (67,3 %)

et R82 (20,1 %), ce qui nous permet d’identifier 3 groupements (Figure 24).

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Figure 24: Dynamique des groupements végétaux

Le goupement à Adansonia digitata, Feretia apodanthera, Bauhenia rufescens, Cadaba farinosa au ni-

veau de l’axe F1. Au niveau de la strate herbacée on retrouve Eragrostis ciliaris, Brachiaria ramosa,

Digitaria horizontalis, Mollugo nudicaulis, Tribillus terrestris, Gisekia pharmacoides, Achyranthes argentea etc.

Sur l’axe F2 deux groupements ont été identifiés, le groupement à Faidherbia albida,

Ziziphus mauritiana, Syzygium guinnense, Faidherbia albida, Commiphora africana associées à Zaleya pen-

tandra, waltheria indica, Spermacoce stachydea, Merremia tridentata, Merremia aegyptiaca, Jacquemontia tamni-

folia, Hibiscus asper, Crotolaria sphaeocarpa, Andropogon gayanus qui s’oppose au groupement à Termi-

nalia avicennoides, Combretum aculeatum.

5.2 DISCUSSION

La richesse floristique de la végétation herbacée varie d’une année à une autre dans ses at-

tributs quantitatifs (composition floristique, spectre fourrager) quelque soit l’échelle d’étude (sec-

teur écologique ou parcours). Cette richesse floristique dépend de l’humidité des sols. Le régime

d’humidité des sols qui résulte des pluies, du ruissellement, de la percolation et de

l’évapotranspiration commande la germination des diaspores qui initie le développement des her-

bacées annuelles (Hiernaux, Le Houerou 2006).

La végétation des régions arides et semi-arides est le siège de fluctuations importantes liées

aux variations des facteurs climatiques, à 1'exploitation par l'homme et aux modifications des

conditions édaphiques.

La composition botanique des parcours reflète un état d’équilibre ou de déséquilibre avec les

pluies, la fertilité des sols et l’intensité du pacage. Un surpâturage se traduit par l’élimination de

bonnes espèces fourragères (Boudet, 1989).

La variation de la diversité floristique est influencée par la quantité de pluie et on peut donc

souligner l'extraordinaire pouvoir de récupération des écosystèmes nord-sahéliens à la suite d'un

traumatisme climatique.

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Les espèces telles Zornia glochidiata, Alysicarpus ovalifolius, Indigofera aspera et Cenchrus biflorus qui

ont pu se maintenir dans le temps présentent une aptitude à résister à une contrainte hydrique

prolongée (Grouzis 1988).

Les Poaceae ont toujours été majoritaires aussi bien à l’échelle du secteur écologique qu’à

l’échelle de l’unité de végétation.

Les Poaceae bien adaptées aux conditions du milieu comme Cenchrus biflorus sont majoritaires

et contribuent fortement à la résilience du couvert (Tracol 2004). La forte présence des Poaceae au

niveau de l’unité de végétation PS2 et pendant les années les moins arrosées décrit non seulement

une adaptation de la végétation à l’aridité croissante de la zone mais aussi une résilience de ces

écosystèmes.

La forte présence des phorbes en 1974 et 1983 montrent que le milieu est perturbé.

L’importance des graminées particulièrement en 1983 montrent que l’eau est un facteur limi-

tant. La compétition lors de l’installation du tapis herbacé se fait toujours en faveur des graminées

qui sont des espèces à germination rapide. Ainsi les espèces à germination lente augmentent en

fréquence lorsque l’humidité du substrat persiste. En revanche, les périodes sèches entre les

pluies du début de la saison défavorisent tous les types de germination. L’effet étant plus néfaste

sur les espèces à germination rapide car leur stock semencier diminue à chaque vague de germina-

tions (Carriére, 1989).

Le rythme des pluies détermine le rythme de la germination des espèces et les possibilités de

survie des plantules.

La reconstitution de la végétation, les variations interannuelles de la composition floristique

et de la production dépendent étroitement de la production de semences et de leurs facultés ger-

minatives. Elles reposent également sur les phénomènes de résistance au déficit hydrique et de

compétition qui se déroulent au cours de l'établissement (Grouzis 1988).

La dynamique spatiotemporelle de la végétation herbacée est influencée par le gradient de

pluviométrie parfois associé au type de sols. Le type de sol détermine la distribution spatiale de la

végétation herbacée (Breman et Kessler 1995)

Les fluctuations observées autour des gradients de pluviométrie identifiés (aridité et humidi-

té) traduisent une résistance, une adaptation et une résilience de la végétation herbacée.

La vitesse de récupération de la végétation herbacée dépend des conditions écologiques des

stations d’observation et des unités de végétation.

Sur l’ensemble de la période étudiée, 23 espèces ligneuses ont été recensées. Ces espèces se

regroupent en 19 genres et 13 familles botaniques.

Les Fabaceae sont les mieux représentées. Les familles botaniques suivantes ont été unique-

ment rencontrées en 2010: Bombacaceae, Rubiaceae et Tiliaceae.

L’étude de la dynamique de la flore ligneuse de la communauté rurale de Tessekere de 1974

à 2010 a montré que celle-ci a faiblement varié de 1974 à 1984 (11 à 14) en 2010, 17 espéces ont

été rencontrées.

Cette faible variation dans le temps des effectifs des espèces traduit une certaine stabilité et

donc une résistance des ligneux aux aléas climatiques. Ce résultat différent de ceux obtenus par

Diouf 2012, qui a montré que la richesse richesse floristique de 1970 à 2000 a varié de 18 à 8 à

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Thieul et de 31 à 19 à Réwane. A Takti par contre, zone pastorale il a observé à partir de 1975

une compensation de la réduction de la richesse floristique de 1968 à 1973.

La résilience d’une forêt est une propriété émergente d’un écosystème qui résulte de la bio-

diversité à de multiples échelons, allant de la diversité génétique à la diversité paysagère (Thomp-

son et al., 2009).

Sur le plan génétique, la capacité de résilience réside dans l’aptitude d’une espèce à persister

au sein d’une série de variables environnementales, par exemple en tolérant divers niveaux de

températures ou un certain degré de sécheresse (Thomson 2011).

En 2010, soit prés d’un quart de siècle plus tard, nous observons une augmentation du

nombre d’espèces. Cette évolution positive pourrait être expliquée par le retour à la normale des

précipitations donc une amélioration des conditions climatiques. Gundersoon 2000 décrit la rési-

lience comme une capacité des forêts à se rétablir suite à des perturbations importantes. Pour

Holling 1973 la résilience assure à l’écosystème sa capacité à faire face aux perturbations en main-

tenant ses fonctions. C’est la biodiversité qui sous-tend la plupart des biens et services environ-

nementaux (Thomson et al 2009), Bridgeland et al., 2010; Cardinale et al., 2011). Selon toute évi-

dence, la résilience d’une forêt est étroitement liée à la biodiversité se manifestant normalement

dans l’écosystème (Folke et al., 2004; Thompson et al., 2009).

La fréquence spécifique des espèces a varié en 1974 de 1 à 65% selon les espèces. Du fait de

la longue période de sécheresse au Ferlo, la fréquence de présence de chacune des différentes

espèces a diminué jusqu’à atteindre un seuil critique de 1% en 1984.

En 2010, en plus de nouvelles espèces recensées (8), certaines sont parvenues à se maintenir

dans le temps (6). Parmi les espèces qui se sont maintenues dans le temps, nous avons Acacia

seyal, Leptadenia hastata, Acacia senegal, Balanites aegyptiaca, Boscia senegal, Guiera senegalensis et Sclerocarya

birrea.

Les fréquences spécifiques obtenues en 2010 ont varié de 1 à 65% tout comme en 1974.

Pour les espèces qui ont été uniquement recensées en 2010, leurs fréquences spécifiques ont varié

de 1 à 5%.

L’analyse factorielle de correspondance a permis l’identification de trois groupements à sa-

voir le groupement à Adansonia digitata, Bauhenia rufescens, Cadaba farinosa, Feretia apodanthera, le

groupement à Feretia albida, Syzygium guinennse, Ziziphus mauritiana et le groupement à Dichrostachys

cinerea. La répartition de ces groupements est influencée par la pluviométrie.

L’AFD a confirmé l’existence de ces 3 groupements.

L’analyse factorielle de correspondance sans les relevés de bas-fond a révélé deux gradients

climatiques (aridité et humidité). Ces gradients ont eu un impact respectivement négatif (diminu-

tion famille botanique) et positif (remontée biologique) sur la végétation aussi bien à l’échelle du

secteur écologique et des parcours.

La dynamique de la végétation ligneuse dépend de la pluviométrie qui constitue donc un

facteur limitant mais aussi du type de parcours. La distribution des pluies apparaît comme le fac-

teur climatique prépondérant de la diversité du couvert végétal et de sa production au Sahel

(Rambal et Cornet 1982), (Tounsi, 1995). L’évolution des groupements pastoraux qui ont été

identifiés dépend aussi des gradients climatiques.

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CONCLUSION

Cette étude qui a consisté à suivre l’évolution de la flore et de la végétation de la commu-

nauté rurale de Tessekere, montre que pendant la longue période de sécheresse qui a secoué le

Ferlo certaines espèces ont pu se maintenir dans le temps.

La mise en place de la végétation herbacée dépend du stock semencier, de l’hétérogénéité

des semences, du type de substrat, la capacité de germination des graines leur position dans le sol.

La comparaison de la végétation ligneuse actuelle par rapport aux années antérieures a révélé

une augmentation du nombre d’espèces au niveau de la communauté rurale. La fréquence de

présence des espèces en 2010 a varié positivement comparée à celle de la dernière sécheresse

(1980). La forte dominance actuelle des espèces telles que Balanites aegyptiaca et Boscia senegalensis au

détriment d’autres taxons (Sclerocarya birrea, Syzygium guinennse, Guiera senegalensis, Combretum aculea-

tum) traduit une adaptation de la flore aux conditions arides de cette zone sahélienne. L’évolution

spatio-temporelle de la végétation est influencée par la pluviométrie.

L’analyse de la dynamique des ressources fourragères fait ressortir que les parcours commu-

nautaires peuvent se renouveler après un choc. Cette capacité d’un système écologique à retrou-

ver (ou ne pas quitter) un état d'équilibre dynamique après une phase d'instabilité due à une per-

turbation (extérieure ou interne au système) désigne la résilience.

Il paraît donc indispensable de voir quels sont les paramètres qui pourraient être des indica-

teurs de résilience.

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PARTIE 3 : REPONSE STRUCTURELLE DE LA VEGETATION PASTORALE

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CHAPITRE 6 : ETAT ACTUEL DES DES PATURAGES SAHÉLIENS

RESUME

Nous avons décrit l’état actuel en inventoriant les espèces et en évaluant les potentialités

fourragères.

La méthode de relevé de végétation nous a permis de caractériser la végatation herbacée et

ligneuse des parcours communautaires de Tessekere.

La flore herbacée de la communauté rurale de Tessekere est riche de 55 espèces réparties

dans 22 familles botaniques et 38 genres. Les Poaceae dominent avec 15 espèces et sont suivies par

les Rubiaceae (5 espèces). La richesse floristique, la production de biomasse, le recouvrement et la

capacité de charge varient selon la station ou le type de parcours. Les différences floristiques

entre stations expliquent l’effet station noté sur les différents paramètres (recouvrement, diversité

et biomasse) de la ressource herbagère.

Les espèces ligneuses rencontrées au nombre de 17 sont réparties dans 10 familles bota-

niques. La flore renferme 58, 8 % d’espèces appétées par le bétail dont Feretia apodanthera, Bauhenia

rufescens, Balanites aegyptiaca, Guiera senegalensis, Acacia seyal, Acacia senegal, Sclerocarya birrea, Grewia

bicolor etc.

La végétation pastorale présente d’énormes potentialités pastorales. Il serait interressant

d’étudier les caractéristiques de la régénération afin d’apprécier son comportement face aux pres-

sions.

Mots clés : ressources, diversité, herbages, biomasse, parcours, évaluation

ABSTRACT:

We have described the current state by identifying species and evaluating forage potential.

The vegetation survey method allowed us to characterize the herbaceous and woody vegatation

of the community pasture lands of Tessekere.

The herbaceous flora of the rural community of Tessekere is rich of 55 species divided in

22 genera and 38 botanical families. Poaceae dominate with 15 species and are followed by

Rubiaceae (5 species). The floristic richness, the biomass production, the recovery and the charge

capacity vary by station or the type of pasture land. The floristic differences between stations

explains the station effect observed on the different parameters (cover, diversity and biomass) of

the grassland resource.

Woody species encountered in number of 17 are distributed in 10 botanical families. The flora

contains 58.8% palatable species by livestock in which Feretia apodanther, Bauhenia rufescens ,

Balanites aegyptiaca , Guiera senegalensis , Acacia seyal , Acacia senegal , Sclerocarya birrea , Grewia bicolor

etc.

The pastoral vegetation has enormous potential. It would be boring to study the

characteristics of regeneration in order to assess its behavior in response to pressure.

Keywords: resources, diversity, grassland, biomass, pasture lands, evaluation

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INTRODUCTION

Le milieu sahélien peut être défini par des conditions spécifiques d’aridité : caractère saison-

nier et sporadique des pluies, longueur de la saison sèche, intensité de l’évaporation, forte variab i-

lité des précipitations, précarité de la réserve en eau du sol (Sicot, 1979). De telles conditions cli-

matiques constituent des limites de production des parcours et donc d’exploitation de la zone.

Dans le fonctionnement des écosystèmes, la production primaire est une donnée fondamen-

tale dont il importe de connaître aussi bien les variations saisonnières que la valeur globale.

Les travaux réalisés sur la structure et sur le fonctionnement des systèmes écologiques sahé-

liens (Bille, 1977 ; Cornet, 1981 ; Penning de vries et Djiteye, 1982 ; Barral et al, 1983 ; Grouzis,

1988) ont mis en évidence la grande variabilité interannuelle de la structure spécifique et de la

production de la végétation herbacée.

En zone sahélienne, les pâturages constituent la base, et le plus souvent la totalité, des res-

sources alimentaires des ruminants en élevage (Agonyissa et Sinsin 1998). Les ligneux jouent un

rôle important car ils entrent également dans l’alimentation du bétail surtout pendant la longue

saison séche dite de soudure.

La présente étude fait le point sur l’état actuel de la structure et de la production de la végé-

tation par la détermination de la richesse floristique herbacée et ligneuse, la production de bio-

masse, la capacité de charge et de régénération des parcours de la communauté rurale de Tesse-

kere dans le Nord-Ferlo.

6.1 RESULTATS 6.1.1 Le cortège floristique

L’inventaire de la végétation nous a permis de dresser la liste floristique des trois stations

d’observation (Tableau 15).

Tableau 15: Liste des espèces (herbacées et ligneuses) rencontrées à Amaly (A), Tessekere (T) et Widou (W)

Familles

Herbacées Genres Espèces A T W

Aizoaceae Gisekia pharmacoides + + +

Mollugo nudicaulis - - +

Trianthema portulacastrum - - +

sp - - +

Acanthaceae Peristrophe bicalyculata + + -

Amaranthaceae Achyranthes argentea + + +

Arecaceae Stylochiton hypogaeus + + +

Asteraceae Blainvillea gayana - + -

Boraginaceae Heliotropium strigosum - - +

Caesalpiniaceae Cassia obtusifolia - + +

Capparaceae Cleome tenella - - +

Convolvulaceae

Ipomea

coptica - + -

aegyptium - + -

kotschyana - - +

Merremia pinnata + - +

Cucurbitaceae Citrullus lanatus - - +

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Cucumis melo + - +

Cyperaceae

Cyperus sp + - -

Fimbristylis hispidula - - +

Sphenoplectus micronatus - - +

Euphorbiaceae

Euphorbia

aegyptiaca - - +

Euphorbia sp - - +

Euphorbia trinervia - - +

Phyllanthus maderapatenus - - +

Fabaceae Alysicarpus ovalifolius + + +

Indigofera aspera - - +

senegalensis - + +

Zornia glochidiata + + +

Limeaceae Limeum

diffusum - - +

viscosum - - +

Malvaceae Hibiscus sidiformis - + -

Poaceae Aristida

stipoides - + +

funiculata + + +

Brachiaria ramosa + + -

Cenchrus biflorus + + +

pilosa - - +

Chloris prieurii + + +

Dactyloctenium aegyptium + + +

Digitaria horizontalis - + +

longiflora + - +

Eragrostis

ciliaris + + +

lingulata + + +

tremula - + -

Latipes senegalensis - - +

Schoenefeldia gracilis + + +

Tragus berteronianus - - +

Polygalaceae Polygala erioptera - - +

Rubiaceae Kokautia

glandiflora - - +

senegalensis + + -

Spermacoce

chaetocephala - - +

radiata + + +

sp + - -

verticillata + - +

Tiliaceae Corchorus tridens - + +

Tribulaceae Tribulus terrestris - + +

Ligneux

Anacardiaceae Sclerocarya birrea + + +

Asclepiadaceae Calotropis procera + + +

Leptadenia hastata + + +

Balanitaceae Balanites aegyptiaca + + +

Bombacaceae Adansonia digitata + + +

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Nous avons recensé 72 espèces dont 17 espèces ligneuses et 55 espèces herbacées. Les es-

pèces ligneuses sont réparties dans 10 familles botaniques et 14 genres et les espèces herbacées

dans 22 familles botaniques et 38 genres. Les familles les plus représentées chez les ligneux sont :

les Asclepiadaceae (3), les Combretaceae (3), les Mimosaceae (3) et les Capparidaceae (2). Toutes les autres

familles botaniques rencontrées sont représentées par une seule espèce (Balanitaceae, Bombacaceae,

Caesalpiniaceae, Rubiaceae et Tiliaceae). Le genre Acacia est le plus représenté.

Les Poaceae (15 espèces) dominent au niveau de la flore herbacée, suivie des Rubiaceae (5). Le

genre Spermacoce domine avec 4 espèces.

Le cortège floristique (Tableau 15) est composé :

- d’espèces communes (22) ;

- d’espèces peu communes (14) ;

- d’espèces différentielles (35).

6.1.2 La richesse spécifique

La richesse spécifique de la végétation des 3 stations (Amaly, Wiidu et Tessekere) est présen-

tée dans le tableau 16.

Tableau 16: Richesses spécifiques totale et moyenne des 3 stations et du site.

A T W SE

Richesse spécifique totale 33 39 53 72

Richesse spécifique moyenne 14 12 14 14

La richesse spécifique totale dans la communauté rurale de Tessekere est de 72 espèces. La

richesse spécifique moyenne ou richesse spécifique par relevé est de 14 espèces. Ce paramétre est

moins important à Tessekere (12 espèces).

Le degré de similitude entre station a été apprécié par l’indice de Jaccard (Tableau 17).

Tableau 17: Indices de Jaccard calculés à partir des données de la composition floristique du peuplement li-

gneux et herbacé des trois stations.

Stations Amaly Tessekere Wiidu

Amaly 1 0,4 0,41 Tessekere 0,4 1 0,42 Wiidu 0,41 0,42 1

Caesalpiniaceae Bauhinia rufescens + - -

Capparidaceae Boscia senegalensis + + +

Cadaba farinosa - + -

Combretaceae Combretum glutinosum + + -

Guiera senegalensis - + -

Terminalia avicennioides + - -

Mimosaceae

Acacia raddiana + + +

Acacia seyal + + +

Rubiaceae Feretia apodanthera + - -

Tiliaceae Grewia bicolor - + - Richesse floris-tique totale

34 39 53

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Même si la station de Widou est prés de 2 fois plus riche en espèces que les autres stations,

elle présente respectivement 41 % et 42 % de similitude avec Amaly et Tessekere. Le nombre

important d’espèces communes dont 27 avec Tessekere et 25 avec Amaly explique ce résultat.

Les espèces Leptadenia pyrotechnica, Cadaba farinosa, Guiera senegalensis, Acacia senegal, Grewia bico-

lor, Blainvillea gayana, Ipomea coptica, Ipomea aegyptium, Hibiscus sidiformis et Eragrostis tremula sont dé-

nombrées spécifiquement à Tessekere alors que Bauhinia rufescens, Feretia apodanthera et Terminalia

avicennioides, Spermacoce sp et Cyperus sp ont été recensées uniquement à Amaly.

6.1.3 Paramètres écologiques de la végétation ligneuse

La végétation ligneuse des parcours communautaires de Tessekere a été caractérisée par

l’analyse des paramètres écologiques présentés dans le Tableau 18:

Tableau 18 : Paramètres écologiques de la végétation ligneuse de Tessekere

Paramètres écologiques Tessekere Amaly Wiidu CR

Richesse spécifique 12 12 8 17

Indice de Shannon (bits) 1,75 2,74 1,63 2,13

Régularité (S.U) 0,22 0,40 0,20 0,22

Densité réelle (n/ha) 50 49 54 51

Densité théorique (n/ha) 455 132 170 234

Dm entre arbres (m) 4,69 8,72 7,67 6,54

Surface terrière (m2 .ha -1) 97,5 13,82 27,2 14,8

Couvert aérien (%) 47,4 54,8 47,4 49,9

Régénération (%) 57,5 79,5 50,5 61,9

Les valeurs des indices de diversité de Shannon varient de 1,63 à 2,74 entre les stations et

2,13 bits pour l’ensemble de la communauté rurale.

La densité réelle a été plus élevée à Wiidu avec 54 individus à l’hectare. A l’échelle commu-

nautaire elle est de 51 individus/ha.

Le recouvrement aérien a varié de 47 ,4% à 54, 8 %. Tessekere et Wiidu ont présenté les

mêmes taux de régénération (47,4 %).

Le taux de régénération le plus important a été obtenu à Amaly (79,5 %) suivi de Tessekere

(57,5 %) et enfin de Wiidu (50,5 %). Au niveau communautaire ce taux est de 61,9 %.

Le taux de recouvrement aérien semble proportionnel au taux de régénération ; plus le taux

de recouvrement aérien est important, plus le taux de régénération est aussi important.

6.1.4 Production de biomasse herbacée

La phytomasse produite (Figure 25) a varié d’une station à une autre.

La production a varié de 1209, 97 à 2095,11 Kg MS/ha. La production la plus importante à

été obtenue à Amaly (2095,11 Kg MS/ha) suivie de Widou avec une production de 1326 Kg

MS/ha.

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0

500

1000

1500

2000

2500

Production (Kg

MS/ha)

Widou Amaly Tessekere

Stations d'observation

Figure 25: Quantité de biomasse herbacée produite dans les 3 stations

La station de Widou malgré sa forte richesse spécifique (40 espèces) a présenté une produc-

tion de biomasse de 1326 Kg MS/ha, ce qui s’explique par la faible contribution des espèces à

l’exception de Zornia glochidiata (13 %), Aristida funiculata (14,2 %), Aristida stipoides (18,9 %) et

Schoenefeldia gracilis (16 %).

La forte production de biomasse obtenue à Amaly malgré sa faible richesse floristique (22

espèces) est due aux taux de contribution des espèces les plus productives à savoir Zornia glochidia-

ta (24,3 %), Eragrostis lingulata (23, 3 %), Dactyloctenium aegyptium (16,9 %) et Chloris prieurii (12,3 %).

6.1.5 Indice global de qualité des herbages

Les contributions spécifiques ont varié de 24, 3% à 0%.

A Amaly les espèces les plus productives sont Zornia glochidiata (Csi=24,3%), Eragrostis lingula-

ta (Csi=23,3%), et Dactyloctenium aegyptium (Csi=16,9 %). A Tessekere ce sont Schoenefeldia gracilis

(23,7 %), Aristida funiculata (20,3 %) et Zornia glochidaita (10,1 %) et à Widou Aristida stipoides (18,9

%), Schoenefeldia gracilis (16 %) et Aristida funiculata (14,2%).

La valeur pastorale brute a varié de 73,1 % à 78,5 % (Tableau 19). Quant à la valeur pasto-

rale nette elle a varié d’une station à une autre de 46,3 % à 60,5 %.

Tableau 19: Indice global de qualité des catégories d’espèces fourragères à l’échelle de la station et du site

Espèces Stations SE

A T W CR

Bvp 39,6 40,8 28,9 35

Mvp 36,4 35,6 42,7 39

Fvp 1,9 2,1 1,5 1,8

VPB 77,9 78,5 73,1 75,8

VPN 57,9 60,5 46,3 52,7

La valeur pastorale la plus importante a été notée à la station de Tessekere suivie par Amaly

avec 57,9 %. A l’échelle de la communauté rurale elle est de 52,7 %.

6.1.6 Capacité de charge

La production de fourrage qualifié (Tableau 20) a varié de 0,6 (Widou) à 1,22 t MS/ha à

Amaly. A l’échelle du site elle est de 0,79 t MS/ha.

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Tableau 20: Capacité de charge des stations et du secteur écologique

Paramètres Stations SE

A T W CR

Phytomasse (t MS/ha) 2,1 1,2 1,3 1,5

Pfq (t MS/ha) 1,22 0,73 0,6 0,79

Nombre de jours de pâture (j) 195 117 96 119

Capacité de charge UBT/ha/an 0,24 0,15 0,12 0,15

La capacité de charge a varié de 0,12 à 0,24 UBT/ha/an. Elle est plus importante à Amaly

(0,24) et à l’échelle de la communauté elle est de 0,15 UBT/ha/an.

6.1.7 Variabilité spatiale La variabilité spatiale de la ressource herbagère a été étudiée (Tableau 21). Tableau 21: Effet station sur le pâturage

Recouvrement Diversité Biomasse

Sources de variation DF p p P

Station 2 0,015 0,004 0,016

Erreur 39

Total 41

Les différentes valeurs de probabilité (p< 0,05) obtenues montrent qu’il existe un effet sta-

tion sur les différents paramètres étudiés.

Cet effet station est plus significatif sur la diversité (p=0,004) que sur le recouvrement

(p=0,015) et la biomasse (p=0,016).

Le test de NSK (Tableau 22) qui nous permet de comparer les stations montre que les

moyennes de biomasse et de recouvrement entre Amaly et Tessekere ne sont pas significative-

ment différentes. Elles sont cependant significativement différentes de celles de Widou.

Tableau 22: Comparaison des paramètres étudiés dans les trois stations: test de NSK

Paramètres

Stations Recouvrement Diversité Biomasse

A 74,44 ± 4,501 A 9,667 ± 1,1280 AB 2095± 239,9 A

T 77,08 ± 3,898 A 8,167 ± 0,9769 A 1210± 207,7 A

W 63,33 ± 2,947 B 12,381 ± 0,7385 B 1326 ± 157,0 B

L’indice de similarité de Jaccard (Tableau 23) montre qu’il y’a une grande différence entre les

3 stations.

Tableau 23: Indices de Jaccard calculés à partir des données de la composition floristique du peuplement herba-

cé des trois stations.

Amaly Tessekere Widou

Amaly 0,5 0,3

Tessekere

0,34

La similitude entre Amaly et Tessekere est plus importante. Ces deux stations se caractéri-

sent par un indice de similarité de 50 %.

Widou par contre présente un degré de similitude de 30 % avec Amaly et 34 % avec Tesse-

kere.

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A Widou, prés de la moitié (46,8 %) des espèces recensées lui sont caractéristiques. Ces es-

pèces sont Mollugo nudicaulis, Trianthema portulacastrum, Trianthema sp, Heliotropium strigosum, Cleome

tenella, Ipomea kotschyana, Citrullus lanatus, Fimbristylis hispidula, Sphenoplectus micronatus, Euphorbia ay-

gyptium, Euphorbia sp, Euphorbia trinervia, Phyllanthus maderapatenus, Indigofera aspera, Tragus berteronia-

nus, Polygala erioptera, Kohautia grandiflora et Spermacoce chaetocephala.

Les espèces exclusives à Amaly sont Cucumis melo et Cyperus sp alors qu’à Tessekere se sont

Blainvillea gayana, Ipomea coptica, Ipomea aegyptium, Hibiscus sidiformis et Eragrostis tremula.

L’indice de Jaccard et le test de NSK montrent que les stations Amaly et Tessekere présen-

tent plus de ressemblance.

Les différences floristiques notées au niveau des stations explique l’effet station noté sur les

différents paramètres (recouvrement, diversité et biomasse) de la ressource herbagère. Elles se-

raient dues à la pression de pâture, Widou étant la station qui subit le plus de pression de pâture.

La diversité spécifique des différentes catégories fourragères a été aussi assez variable dans

les stations et à l’échelle du site (Tableau 24).

Tableau 24: Le spectre fourrager : proportion des espèces dans les différentes catégories fourragères

Les espèces de Bvp et Mvp ont constitué à Amaly et à Widou plus de 50% du fourrage. Les

espèces sans valeur fourragère sont faiblement représentées avec des taux qui ont varié de 3,7%

(Tessekere) à 11,4 % (Widou).

Les ressources herbagères à Amaly et Tessekere sont de meilleure qualité que celles de Wi-

dou. Cette différence est due à la forte présence d’espèces de Fvp et Svp qui ont contribué pour

52,3 % des ressources à Widou.

6.1.8 Caractérisation des parcours

6.1.8.1 Diversité floristique

La composition floristique, la contribution spécifique et les valeurs relatives des espèces

dans les unités parcours (PS1, PS2 et PS3) sont présentées dans le tableau 25. Tableau 25: Valeurs relatives des espèces dans les 3 parcours

Ps1 Ps2 Ps3

Espèces Is Csi % Vr Csi % Vr Csi % Vr

Brachiaria ramosa 3 1,98 5,94 0 0 0 0

Cenchrus biflorus 3 2,64 7,92 4,78 14,34 5,89 17,67

Chloris pilosa 3 0 0 0,17 0,51 0,12 0,36

Chloris prieurii 3 6,06 18,18 15,04 45,12 8,83 26,49

Eragrostis ciliaris 3 0,19 0,57 0,17 0,51 0 0

Eragrostis lingulata 3 10,03 30,09 4,78 14,34 2 6

Eragrostis tremula 3 0,27 0,81 0 0 0 0

Schoenefeldia gracilis 3 12,53 37,59 18,58 55,74 21,2 63,6

Espèces Stations SE

A T W CR

Bvp 27,3 25,9 13,6 14,5

Mvp 31,8 37 34,1 32,7

Fvp 36,4 33,3 40,9 43,6

Svp 4,5 3,7 11,4 9,1

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Ipomea coptica 2 1,24 2,48 0,17 0,34 0 0

Merremia aegyptium 2 0,024 0,048 0 0 0 0

Ipomea kotschyana 2 0,04 0,08 0 0 0 0

Citrullus lanatus 2 0 0 0 0 0,35 0,7

Cyperus sp 2 0,02 0,04 0 0 0 0

Fimbristylis hispidula 2 0,26 0,52 0 0 0 0

Alysicarpus ovalifolius 2 4,31 8,62 2,12 4,24 8,48 16,96

Indigofera aspera 2 0,51 1,02 0,17 0,34 0,11 0,22

Indigofera senegalensis 2 3,27 6,54 2,83 5,66 3,77 7,54

Zornia glochidiata 2 15,66 31,32 0,53 1,06 24,85 49,7

Aristida stipoides 2 9,94 19,88 19,46 38,92 8,24 16,48

Aristida funiculata 2 12,17 24,34 26,54 53,08 8,24 16,48

Dactyloctenium aegyptium 2 9,84 19,68 1,59 3,18 3,18 6,36

Digitaria horizontalis 2 0,24 0,48 0 0 0,12 0,24

Digitaria longiflora 2 0,89 1,78 0 0 0 0

Latipes senegaensis 2 0,024 0,048 0 0 0 0

Tribillus terrestris 2 0,8 1,6 0,17 0,34 0,7 1,4

Trianthema portulacastrum 1 0 0 0 0 0,12 0,12

Trianthema sp 1 0,024 0,024 0,17 0,17 0 0

Peristrophe bicalyculata 1 1,72 1,72 0 0 0 0

Achyranthes argentea 1 0,41 0,41 0 0 0 0

Blainvillea gayana 1 0,14 0,14 0 0 0 0

Cassia obtusifolia 1 0,04 0,04 0,17 0,17 0,12 0,12

Cleome tenella 1 0,17 0,17 0 0 0 0

Cucumis melo 1 0 0 0 0 0,12 0,12

Sphenoplectus micronatus 1 0 0 0,17 0,17 0 0

Euphorbia aegyptiaca 1 0,44 0,44 0,53 0,53 0,35 0,35

Euphorbia sp 1 0,024 0,024 0 0 0 0

Euphorbia trinervia 1 0 0 0 0 0,12 0,12

Phyllanthus maderapatenus 1 0 0 0 0 0,12 0,12

Limeum diffusum 1 0,048 0,048 0 0 0 0

Hibiscus sidiformis 1 0,024 0,024 0 0 0 0

Tragus berteronianus 1 0,17 0,17 0,53 0,53 0,71 0,71

Kokautia glandiflora 1 0,19 0,19 0 0 0 0

Kohautia senegalensis 1 0,072 0,072 0 0 0 0

Spermacoce chaetocephala 1 0 0 0 0 0,71 0,71

Spermacoce radiata 1 0,58 0,58 0 0 0,58 0,58

Spermacoce sp 1 0,72 0,72 0 0 0 0

Spermacoce verticillata 1 0,19 0,19 0,17 0,17 0,58 0,58

Corchorus tridens 1 0,17 0,17 0,35 0,35 0 0

Gisekia pharmacoides 1 0,44 0,44 0 0 0,35 0,35

Mollugo nudicaulis 0 0,46 0 0,17 0 0 0

Stylochiton hypogaeus 0 0,34 0 0 0 0 0

Heliotropium strigosum 0 0 0 0,17 0 0 0

Limeum viscosum 0 0,53 0 0 0 0 0

Polygala erioptera 0 0,072 0 0,35 0 0 0

Dans le parcours PS1, 45 espèces ont été identifiées. Ces espèces se répartissent dans 17

familles botaniques à dominance Poaceae (31,1%) et 35 genres.

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Dans les parcours PS2 et PS3 respectivement, 25 (12 familles, 21 genres) et 26 espèces (8

familles, 20 genres) ont été identifiées. Les Poaceae sont aussi dominants avec des taux respectifs

de 40 et 38,5 %.

Les espèces rencontrées dans le parcours PS1 (45) sont plus nombreuses que celles rencon-

trées sur PS2 (25) et PS3 (26). Celà est dû à la forte capacité de rétention d’eau du sol sur PS1

favorisant alors une germination plus importante et une plus forte mortalité.

6.1.8.2 Production herbagère

La phytomasse produite au niveau des parcours a été variable (Figure 26).

Figure 26: Phytomasse herbacée produite dans les trois types de parcours PS1, PS2 et PS3

Elle a été plus importante sur PS3 avec une production de 1583 Kg MS/ha contre 1456,3 et

1336,4 Kg MS/ha respectivement sur PS1 et PS2.

Ces différences de productions pourraient être expliquées par la forte contribution des es-

pèces les plus rencontrées dans la zone à savoir Schoenefeldia gracilis (21,2 %) et Zornia glochidiata

(24,85%).

6.1.8.3 La charge

La proportion des espèces dans les différentes catégories fourragères a varié selon le type de

parcours (Tableau 26). Tableau 26: Le spectre fourrager : proportion des espèces dans les différentes catégories

Les parcours PS1, PS2 et PS3 renferment respectivement 51,2 %, 60 % et 57,7 % d’espèces de

Bvp et Mvp. Le parcours PS3 ne renferme aucune espèce Svp.

L’indice global de qualité dans les différents types de parcours est consigné dans le tableau

27.

Espèces Parcours

PS1 PS2 PS3

Bvp 15,6 24 19,2

Mvp 35,6 36 38,5

Fvp 40 28 42,3

Svp 8,9 12 0

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Tableau 27: Indice global de qualité des parcours

Espèces Parcours

PS1 PS2 PS3

VPB 75,06 79,93 78,02

R % 69,5 66,7 73,3

VPN 52,16 53,31 57,19

Les valeurs pastorales brutes sont très importantes. Elles dépassent 75 % dans les trois par-

cours.

Les indices de qualité dans les parcours ont varié de 52,16 à 57,19. Cet indice est plus impor-

tant sur PS3 suivi par PS2. Le parcours PS1 a présenté la plus faible valeur pastorale nette malgré

son taux de recouvrement (69,5 %).

Le tableau 28 traduit le bilan fourrager au niveau des différents parcours.

Tableau 28: Capacité de charge des parcours

Paramètres Parcours

PS1 PS2 PS3

Phytomasse (t MS/ha) 1,46 1,33 1,58

Pfq (t MS/ha) 0,76 0,71 0,9

Nombre de jours de pâture (j) 122 114 144

Capacité de charge UBT/ha/an 0,15 0,14 0,18

La production de « fourrage qualifié » de l’unité PS3 est plus importante avec 0,9 t MS/ha.

La capacité de charge a varié de 0,14 à 0,18 UBT/ha/an.

6.1.8.4 Structure du peuplement ligneux

6.1.8.4.1 Variation selon la hauteur

La figure 27 représente la structure du peuplement ligneux selon la hauteur à l’échelle de la com-munauté rurale et des trois stations.

La hauteur des ligneux dans la communauté rurale de Tessekere a varié de 0,55 m à 15m.

Dans les 3 stations, Amaly, Tessekere et Widou, les hauteurs ont varié respectivement de

0,99 m à 15m, de 0,61 m à 15 m et de 0,55 m à 13 m.

La distribution du peuplement Figure (27 d) est de type unimodal à l’échelle da communau-

té rurale et quelque soit la station considérée, l’essentiel du peuplement ligneux se rencontre dans

les trois premières classes de hauteur. Ainsi, à Tessekere, Wiidu et Amaly, les trois premières

classes ont regroupé respectivement 93%, 90% et 79% d’individus. La classe ]0-2,5m] renferme

plus d’individus à Tessekere (57%) qu’à Wiidu (46%) alors dans le site de Amaly la classe ]2,5-5]

présente plus d’individus (41%).

En outre, le peuplement ligneux de cette station compte plus d’individus dans les classes de

hauteur > 7,5 m.

L’examen du diagramme de structure selon la hauteur des trois espèces les plus fréquentes

par station (Figure 27) révèle que les individus de Boscia senegalensis dominent dans la classe < 2,5

m alors que ceux de Balanites aegyptiaca se rencontrent plus dans les classes supérieures à 7,5 m

dans la station de Tessekere (Figure 27 a).

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Figure 27: Diagramme de la structure du peuplement selon la hauteur (m) à Tessekere (a), Amaly (b), Widou (c)

et au niveau de la communauté rurale (d).

A Amaly, les trois espèces les plus fréquentes comptent plus d’individus dans la classe ] 2,5-5

m] (Figure 27 b). Les trois espèces comptent pour 15% (Balanites aegyptiaca), 12% (Acacia raddiana)

et 5% (Leptadenia hastata) dans cette classe. Contrairement à ces deux stations, celle de Wiidu (Fi-

gure 27 c) se caractérise par une fréquence plus élevée des individus de Balanites aegyptiaca (17%)

dans deux classes ]2,5-5 m] et ]5-7,5 m] et de Boscia senegalensis (40%) dans la classe ]0-2,5 m]. Scle-

rocarya birrea même étant fréquente à Tessekere et Widou, n’est présente que dans deux classes

(Figure 27 a et 27 c).

6.1.8.4.2 Variation selon la grosseur

La figure 28 d représente la distribution du peuplement ligneux suivant les classes de gros-

seur.

La classe de circonférence ]0-0,5 m] renferme plus d’individus à l’échelle du site ou de la sta-

tion. Cette première classe, renferme 84% des individus de la communauté rurale, 88% des indi-

vidus de Tessekere, 84,9% des individus de Wiidu et 75,5% des individus d’Amaly.

La figure 28 représente la structure du peuplement selon la classe de grosseur des 3 espèces

les plus abondantes par station

L’examen du diagramme révèle que les individus des espèces les plus abondantes se retrou-

vent dans la première classe.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

< 2,5]2,5-5]

]5-7,5]

]7,5-10]

]10-12,5]

]12,5-15]Classes de hauteur en m

Dis

trib

uti

on

(%

)

CR

Amaly

Tessekre

Widou

d)

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Les allures de tous ces histogrammes peuvent être ajustées à une fonction exponentielle dé-

croissante. Donc, la forte présence des individus de faible grosseur au niveau du peuplement li-

gneux de la communauté rurale est due à une forte représentativité des individus des espèces les

plus abondantes dans les différents sites.

Les distributions selon la hauteur et la circonférence ont été complémentaires. Ce qui nous

permet de dire que le peuplement de la communauté rurale est essentiellement composé

d’arbustes. Cependant, quelques rares espèces ont été représentées par des individus de grande

taille : Adansonia digitata, Acacia raddiana.

Figure 28: Diagramme de la structure du peuplement selon la circonférence (m) à Tessekere (a), Amaly (b),

Widou (c) et au niveau de la communauté rurale (d).

6.1.8.4.3 Relation entre hauteur et grosseur des individus

A Amaly (Figure 29) et Widou (Figure 30), il a été observé une corrélation de la hauteur avec

la grosseur des individus pour Acacia raddiana et Balanites aegyptiaca. Les coefficients de détermi-

nation obtenues à Amaly (R2 = 0,97) et à Tessekere (R2 = 0,68) montrent que la corrélation entre

hauteur et grosseur des individus est plus importante à Amaly qu’à Tessekere pour l’espèce Aca-

cia raddiana. C’est le cas aussi pour Balanites aegyptiaca avec des coefficients de 0,77 à Amaly et 0,58

à Tessekere.

Ces résultats montrent que l’exploitation (élagage) de ces espèces est plus forte à Widou qu’à

Amaly. A Widou l’espèce Sclerocarya birrea qui renferme uniquement des individus âgés est aussi

corrélée.

0102030405060708090

100

[0-0,5]

]0,5-1]

]1-1,5]

]1,5-2]

>2

Classes de grosseur (m)

Dis

trib

uti

on

(%

)

Te

Grbi

Bose

Baae

a)

0102030405060708090

100

[0-0,5]

]0,5-1]

]1-1,5]

]1,5-2]

>2

Classes de grosseur (m)

Dis

trib

uti

on

(%)

Am

Acra

Baae

Leha

b)

0102030405060708090

100

[0-0,5]

]0,5-1]

]1-1,5]

]1,5-2]

>2

Classes de grosseur (m)

Dis

trib

uti

on

(%

)

Wi

Bose

Baae

Scbi

c)

0102030405060708090

100

[0-0,5]

]0,5-1]

]1-1,5]

]1,5-2]

>2

Classe grosseur (m)

Dis

trib

uti

on

(%)

CR

Amaly

Tessekre

Widou

d)

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77

Figure 29: Relation entre hauteur et grosseur des individus de chaque population à Amaly

Figure 30: Relation entre hauteur et grosseur des individus de chaque population à Widou

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78

La corrélation entre la hauteur et la grosseur des individus des espèces les plus abondantes

dans les 3 stations montre qu’à Tessekere (Figure 31), seuls les individus de Balanites aegyptiaca

présentent une corrélation (R2 = 0,68) entre grosseur et hauteur.

Figure 31: Relation entre hauteur et individus de chaque population à Tessekere

6.1.8.4.4 Structure du peuplement ligneux dans les parcours

La figure 32 représente la structure du peuplement ligneux dans les parcours PS1, PS2 et

PS3 à Widou.

Sur ces trois parcours, les espèces dominantes sont Boscia senegalensis (PS1) et Balanites aegyptia-

ca (PS2 et PS3).

Sur PS1 à sol ferrugineux peu ou pas lessivés et à forte capacité de rétention, les individus se

retrouvent majoritairement dans les classes de hauteur comprises entre 2,5 m et 7,5 m.

Sur PS2 et PS3 à sol brun rouge sablo argileux compact à faible rétention d’eau, les struc-

tures sont presque les mêmes avec cependant des équations de droite et des coefficients de dé-

termination différents. Les individus se rencontrent essentiellement dans les premières classes de

hauteur.

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79

Figure 32: Diagramme de la structure du peuplement dans les types de parcours selon la hauteur (m).

La présence des individus dans les premières classes de hauteurs montrent que le potentiel

de régénération est plus important sur PS2 et PS3 que sur PS1.

La forte capacité de rétention d’eau au niveau de le parcours PS1, explique la présence des

individus dans les classes de hauteur ] 2,5-5] et] 5-7,5].

y = -2,7397x2 + 13,346x + 11,507

R2 = 0,6637

-20

0

20

40

60

80

100

< 2,

5

]2,5

-5]

]5-7

,5]

]7,5

-10]

]10-

12,5

]

]12,

5-15]

Classes de hauteur (m)

Dis

trib

utio

n (

%)

PS1

Polynomial ( PS1)

y = 4,2627x2 - 40,745x +

94,624

R2 = 0,8902

-20

0

20

40

60

80

100

< 2,5

]2,5-5]

]5-7,5]

]7,5-10]

]10-12,5]

]12,5-15]

Classes de hauteur (m)

Dis

tribu

tion

(%)

PS2

Polynomial(PS2)

y = 102,12e-0,6938x

R2 = 0,9798

0

20

40

60

80

100

< 2,5

]2,5-5]

]5-7,5]

]7,5-10]

]10-12,5]

]12,5-15]

Classes de hauteur

Dis

trib

utio

n (%

)

PS3

Exponentiel(PS3)

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80

La structure du peuplement différe selon les parcours (Figure 33). Cependant plus de 90 %

des individus se retrouvent dans les trois premières classes de grosseur sur PS1, PS2 et PS3.

Figure 33: Diagramme de la structure du peuplement dans les types de parcours selon la grosseur (m).

Les gros individus sont très peu représentés ce qui peut être dû aux conditions du milieu qui

ne sont pas très favorables à leur développement.

y = -4,3011x2 + 20,86x +

4,7312

R2 = 0,699

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

[0-0,5]]0,5-1]

]1-1,5]]1,5-2]

>2

Classes de grosseur (m)

Dis

trid

utio

n (%

)

PS2

Polynomial(PS2)

y = 0,7828x2 - 16,751x +

61,644

R2 = 0,9417

-20

0

20

40

60

80

100

[0-0,5]]0,5-1]

]1-1,5]]1,5-2]

>2

Classes de grosseur (m)

Dis

trib

utio

n (%

)

PS1

Polynomial(PS1)

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81

Sur PS1 aucun individu n’a été recensé au delà de 2 m de grosseur malgré sa forte capacité

de rétention d’eau.

6.2 DISCUSSION

L’objectif de l’étude est de caractériser la végétation actuelle de la communauté rurale de

Tessekere. Nous avons alors étudié successivement les végétations herbacée et ligneuse.

L’étude de la végétation herbacée a porté sur le cortège floristique, la production herbagère,

la valeur pastorale et la capacité de charge à différentes échelles. Pour la végétation ligneuse, les

paramètres écologiques ont été abordés de même que la structure du peuplement par la réparti-

tion horizontale des individus dans les différentes classes de hauteur et de grosseur.

La végétation renferme 72 espèces dont 17 espèces ligneuses et 55 espèces herbacées répar-

ties dans 22 familles botaniques et 38 genres. Parmi ces espéces vingt deux sont communes aux

trois stations.

Le pâturage herbacé est largement dominé par les graminées. Des travaux antérieurs (Bille,

1977 ; Cornet, 1981 ; Achard, 1992 ; Grouzis, 1992 ; Akpo et al., 2003) ont révélé que la végéta-

tion herbacée des savanes soudano-sahéliennes étaient largement dominée par les graminées

annuelles.

En fonction des unités de végétation, les espèces se répartissent comme suit : 45 sur PS1, 25

sur PS2 et 26 sur PS3.

La production de phytomasse est estimée à 2095,11 Kg MS/ha à Amaly, 1326 Kg MS/ha à

Widou et 1209,97 à Tessekere. Ce résultat diffère de ceux trouvés par Akpo (1998) au Ferlo qui

varient de 2,31 et 4,36 t MS/ha. Sur une étude réalisée dans les savanes burkinabé, Achard (1992)

a trouvé une production de biomasse qui oscille selon les années entre 2,3 et 5 t MS/ha. Ngom et

al 2012 ont trouvé une production de 3, 3 t MS/ha dans la réserve de biosphère du Ferlo. Une

analyse critique de l'abondante littérature sur les relations entre le climat et la productivité des

formations sahéliennes a permis de dégager que les productions herbacée et de semences sont

proportionnelles aux précipitations annuelles dès que celles-ci dépassent 75 mm ( Daget et Djel-

louli 2002).

La biomasse sur Ps3 a été plus importante que sur les parcours Ps1 et Ps2 où nous avons

obtenu respectivement 1456,3 KgMS/ha et 1336,4 KgMS/ha. La phytomasse varie selon les

groupements végétaux (Fournier et al 1982, Grouzis 1987 et César 1992).

Les différences de production observées au niveau des stations et des parcours peuvent être

expliquées par les conditions écologiques. La production annuelle de la phytomasse aérienne

herbacée serait donc la résultante d'une combinaison de plusieurs facteurs écologiques, zoo an-

thropiques, climatiques. Ces facteurs seraient le sol, le climat et les pressions zoo-anthropiques.

La valeur pastorale brute a varié de 73,1 % à 78,5 % au niveau des stations. A l’échelle

communautaire elle est de 75,5%. Dans les parcours aussi elle a été très importante. La valeur

pastorale brute a varié de 75,06 % à 79,93 %. Cette valeur relativement élevée est fortement dé-

pendante de la composition et de la contribution spécifiques. En effet aussi bien au niveau des

stations que des parcours, les espèces de Bvp et Mvp représentent plus de 50 % des espèces

rencontrées.

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82

Ces résultats montrent que les parcours au niveau de la communauté rurale de Tessekere

peuvent être considérés comme de bons pâturages car ayant une VPB > 65% qui est la valeur

seuil (Daget et Godron, 1995), à partir de laquelle un pâturage est jugé intéressant.

La valeur pastorale nette obtenue par pondération de la valeur pastorale brute au recouvre-

ment a varié de 46,3 % à 60,5 % dans les stations et de 52,16 % à 57,19 % dans les parcours. La

valeur pastorale nette appliquée à la phytomasse produite permet de qualifier le fourrage produit

et la capacité de charge.

La capacité de charge à l’échelle communautaire est de 0,15 UBT/ha/an. Au niveau des par-

cours, elle a varié de 0,14 à 0,18 UBT/ha/an. Ces valeurs sont différentes de celles trouvées

Ngom et al 2012 (0,41 UBT/ha/an) dans la réserve de biosphère du Ferlo et Assarki 2000 (0,37

UBT/ha/an) dans un écosystème similaire au Mali.

Sur l’ensemble des relevés qui ont été effectués sur la végétation ligneuse, dix sept (17) es-

pèces ont été inventoriées. Ce résultat diffère des résultats de Diouf et al 2002, N’diaye 2008 et

Niang 2009 qui ont recensé respectivement 32,23 et 20 espèces au Ferlo.

A l’échelle communautaire, les espèces les plus dominantes sont Balanites aegyptiaca et Boscia

senegalensis (72%). Elles ont également dominé à Tessekere et Widou avec 87% et 88% des indi-

vidus.A Amaly, Balanites aegyptiaca (37%) et Acacia raddiana (23%) ont largement dominé. Ces ré-

sultats sont confirmés par les indices de diversité de Shannon et de Régularité qui confirment la

dominance d’une ou de 2 espèces aussi bien à l’échelle communautaire que dans les différentes

stations.

La distribution des individus dans les différentes classes de hauteur et de circonférence a

permis d’établir la structure du peuplement ligneux de la communauté rurale de Tessekere. Au

niveau du site nous avons une forte présence des individus dans les deux premières classes avec

un taux de 90%. Dans les 3 stations Amaly, Tessekere et Widou aussi, l’essentiel des individus se

retrouve dans les deux premières classes avec des taux respectifs de 79%, 93% et 90%. Les indi-

vidus dépassant rarement 7,5 m de hauteur.

Ces résultats montrent l’importance de la strate arbustive dans les parcours communautaires.

Cette importance est plus marquée dans la station de Tessekere et s’explique par la forte présence

de Boscia senegalensis qui est un arbuste. La distribution des ligneux en fonction des classes de cir-

conférence montre une forte présence des individus dans la première classe [0-0,5m] avec 88%

des individus à Tessekere, 75,5% et 84,9% à Amaly et Widou.

A l’échelle communautaire, la première classe a concerné plus de 85 % de la population. Elle

confirme ainsi l’importance de la strate arbustive et met en évidence un fort potentiel de régéné-

ration (Akpo et al 1995).

CONCLUSION

La végétation de la communauté rurale présente d’énormes potentialités pastorales.

La flore herbacée est riche de 55 espèces. Les espèces dominantes sont Zornia glochidiata et

Schoenefeldia gracilis. La production herbagère a varié de 1210 à 2095 Kg MS/ha au niveau des sta-

tions et de 1336,4 Kg MS/ha à 1583 Kg MS/ha au niveau des parcours. La pluviométrie associée

aux conditions écologiques conditionne la mise en place de la végétation herbacée, la production

et donc les potentialités pastorales.

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83

Les espèces ligneuses les plus abondantes sont Balanites aegyptiaca et Boscia senegalensis à Tesse-

kere, Widou et dans la communauté rurale alors qu’à Amaly ce sont Balanites aegyptiaca et Acacia

raddiana qui dominent. La structure de la végétation établie à partir de la distribution des individus

suivant des classes de hauteur puis de grosseur montre l’importance de la strate arbustive. La

structure de la végétation au niveau des parcours montre qu’elle est aussi conditionnée par les

facteurs climatiques et édaphiques.

Ces résultats obtenus permettent de penser que le milieu a su absorber le choc subi durant la

longue période de sécheresse et présente aujourd’hui un fort potentiel fourrager. Il serait donc

intéressant d’étudier aussi la régénération qui constitue un état de santé des écosystèmes.

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CHAPITRE 7 :

INFLUENCE DES PRATIQUES PASTO-RALES SUR LA REGENERATION DES

LIGNEUX FOURRAGERS

RESUME

La régénération des espèces ligneuses sahéliennes permet le maintien et la conservation de la biodiversité des parcours communautaires. Ainsi l’étude de la régénération permet d’identifier les espèces en régénération et de voir le comportement de cette régénération face aux pratiques pas-torales en cours au niveau de la communauté rurale.

Au niveau de la communauté rurale, 12 espèces parviennent à se régénérer. La famille des Mimosaceae avec le genre Acacia régénère le mieux. La régénération n’est pas liée à la topographie mais plutôt aux espèces ligneuses. L’influence de la pression pastorale sur la régénération varie aussi selon de type de sols et les espèces en régénération. Les pratiques pastorales (feu, coupe, élagage) stimulent dans une certaine mesure la régénération naturelle.

L’étude de la dynamique de la régénération sur deux années 2010 et 2011 montre que la pluie joue un rôle déterminant dans la régénération naturelle. Le taux de régénération naturelle est passé de 61,9 % à 63,5 % à l’échelle communautaire. Cette amélioration du taux de régénération est certainement due à la forte quantité pluviométrique enregistrée en 2010.

Mots clés : Espèces, rejet, pratique pastorale, dynamique

ABSTRACT

The regeneration of Sahelian woody species allows the maintenance and conservation of the

biodiversity community pasture lands. Thus the study allows identifying species in regeneration

and carries out the behavior of this regeneration in regards to the current pastoral practices in the

rural community.

At the rural community, 12 species are able to regenerate. The family Mimosaceae with the

genus Acacia regenerates best. The regeneration is not related to the topography but rather to

woody species. The influence of grazing pressure on regeneration also varies according to soil

type and species regeneration. The pastoral practices (fire, cutting and pruning) stimulate in some

way the natural regeneration.

The study of the dynamics of regeneration in two years 2010 and 2011 shows that the rain

plays a key role in natural regeneration. The rate of natural regeneration increased from 61.9 % to

63.5% at the community level. This improvement in the rate of regeneration is certainly due to

the high amount of rainfall recorded in 2010.

Keywords: Species, rejection, pastoral practice, dynamic

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85

INTRODUCTION

Avec les années de sécheresse (1972, 1973, 1984), le Sahel a connu une disparition des

plantes ligneuses. Ainsi les espèces à forte utilité (Acacia, Maerua crassifolia etc) deviennent rares. A

cela s’ajoutent les formes de prélèvement du fourrage aérien par ébranchage, émondage (para-

pluie), étêtage (Bortholi, 1983 ; Ganaba et Guinko, 1995). La compréhension de la variation des

réponses des écosystèmes pastoraux à la pâture est un préalable nécessaire à leur aménagement

(Boudet, 1978, 1991; César, 1994 ; Daget et Godron, 1995; Adler et al. 2004)

La présence animale peut entraîner la dispersion des graines par endozoochorie ou épizoo-

chorie et le changement dans la fertilité des sols par l’apport de nutriments par leurs excréments

(Devineau, 1999).

Il est possible de suivre les effets ou perturbations dus aux facteurs secondaires d’origine ex-

clusivement anthropiques comme les pratiques et la pâture (César, 1994 ; Boutrais, 1996).

Ce chapitre étudie la régénération de la végétation ligneuse au niveau des parcours de Tesse-

kere. L’objectif de ce chapitre est d’une part d’étudier la capacité de régénération du pâturage

ligneux selon les unités topographiques et d’autre part de voir qu’elle est l’influence des pressions

zooantropiques sur cette régénération.

7.1 RESULTATS Au niveau de la communauté rurale, 10 et 12 espèces ont respectivement régénéré en 2010

et 2011(Tableau 29).

Ces espèces se regroupent dans 9 genres et 8 familles botaniques. La famille des Mimosaceae

avec le genre Acacia dominent au niveau de la régénération.

Tableau 29: Les espèces en régénération

Familles Genres Espèces 2010 2011

Anacardiaceae Sclerocarya birrea + +

Asclepiadaceae Calotropis procera + +

Leptadenia

hastata + +

pyrotechnica + +

Balanitaceae Balanites aegyptiaca + +

Bombacaceae Adansonia digitata - +

Capparidaceae Boscia senegalensis + +

Euphorbiaceae Jatropha gossypifolia + +

Mimosaceae Acacia raddiana + +

senegal - +

seyal + +

Tiliaceae Grewia bicolor + +

7.1.1 Variations de la régénération en fonction de la topographie La figure 34 représente l’importance de la régénération selon le type de topographie.

A Amaly nous avons observé une forte régénération sur terrain plat et sur mi-pente alors

que sur dune et bas fond elle est quasi nulle.

A Tessekere, la régénération a été partout importante à l’exception des bas-fonds où seuls 21

rejets ont été dénombrés.

A Widou elle a été importante uniquement sur terrain plat.

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86

Figure 34: Influence de la topographie sur la régénération à Amaly, Tessekere et Widou

Au niveau de la communauté rurale, la régénération naturelle a été plus importante sur ter-

rain, dune et mis-pente. Les bas-fonds par contre sont marqués par une faible régénération natu-

relle et par un nombre important de souches mortes dus certainement au piétinement et au broût

par les animaux au moment de l’abreuvement.

Ces résultats montrent que la régénération n’est pas spécifique à un type de topographie.

L’importance de la régénération suivant la topographie est fortement liée à l’écologie des espèces

en régénération.

7.1.2 Influence de la pâture

La figure 35 montre l’influence de la pression de pâture sur la régénération des ligneux dans

les stations Amaly, Tessekere et Widou.

A Amaly et Tessekere les espèces régénèrent bien lorsque la pression pastorale est moyenne

alors qu’à Wiidu, plus la pression pastorale est forte, plus la régénération est importante.

A Amaly une forte pression pastorale entraîne une réduction de la régénération naturelle (18

rejets). A Tessekere dans les parcelles à fortes pressions pastorales, 119 rejets ont été dénombrés.

Au niveau de la communauté rurale, avec une pression pastorale moyenne, nous avons dé-

nombré 130 rejets contre 89 et 45 rejets pour des pressions pastorales respectivement forte et

faible.

Tessekre

0

50

100

150

200

Dune Terrain

plat

Bas-fond Mi-pente

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

Widou

0

50

100

150

200

Dune Terrain

plat

Bas-

fond

Mi-

pente

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

Amaly

0

50

100

150

200

Dune Terrain

plat

Bas-

fond

Mi-

pente

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

CR

0

50

100

150

200

Dune Terrain

plat

Bas-fond Mi-pente

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

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87

Figure 35: Influence de la pression de pâture sur la régénération à Amaly, Tessekere, Widou et au niveau de la

communauté rurale

Cette différence de comportement de la régénération dans les stations d’observation et au

niveau de la communauté pourraient être expliquée par les types de sol mais aussi par les espèces

en régénération. Le transit de certaines graines dans le tube digestif des animaux pouvant entraî-

ner une levée de dormance des graines.

7.1.3 Les pratiques pastorales

Dans les trois stations, nous observons une forte régénération naturelle dans les placettes où

des pressions anthropiques (coupe, élagage, émondage) ont été notées (Figure 36).

Lorsqu’il y’a absence de feu et de pratiques (ébranchage, élagage, coupe) la régénération est

faible (Widou, Tessekere) voire presque nulle (Amaly). A Widou les éleveurs pratiquent beaucoup

plus la coupe. Sur l’ensemble de nos relevés aucune trace d’élagage ou d’émondage n’a été notée.

Amaly

0

50

100

150

200

Forte Moyenne Faible

Pression pastorale

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

Tessekere

0

50

100

150

200

Forte Moyenne Faible

Pression pastorale

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

Widou

0

50

100

150

200

Forte Moyenne FaiblePression pastorale

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

CR

0

50

100

150

200

Forte Moyenne Faible

Pression pastorale

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

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88

Figure 36: Influence des pratiques pastorales sur la régénération à Amaly, Tessekere et Widou

Dans les parcelles où des pratiques telles que la coupe, l’élagage et l’ébranchage ont été ob-

servées, la régénération a été importante.

Dans les parcelles à Tessekere et Widou où des traces anciennes de feu ont été notées, la ré-

génération a été bonne. Ce qui n’a pas été le cas à Amaly. Le passage du feu serait dans certaines

conditions favorables à la régénération.

A l’échelle de la communauté rurale, 171 rejets ont été dénombrés dans les parcelles où

l’élagage et l’ébranchage ont été pratiqués, 126 et 63 rejets l’ont été dans les parcelles où il y’a eu

coupe et passage du feu.

Les pratiques pastorales auraient un impact positif sur la régénération.

7.1.4 Variation de la densité

Sur deux années d’étude douze espèces arrivent à régénérer dans la communauté rurale (Ta-

bleau 30). Ces espèces se regroupent dans 9 genres et 8 familles botaniques avec une dominance

des Mimosaceae (Acacia).

Tableau 30: Espèces en régénération à Amaly, Tessekere et Widou en 2010 et 2011

Familles Genres Espèces 2010 2011

A T W A T W

Mimosaceae Acacia raddiana 44,4 0 9,5 44,4 0 4,8 Mimosaceae Acacia seyal 0 0 0 11,1 0 14,3 Balanitaceae Balanites aegyptiaca 33,3 75 71,4 55,6 83,3 23,8 Capparidaceae Boscia senegalensis 0 83,3 52,4 11,1 91,7 33,3 Asclepiadaceae Calotropis procera 88,9 50 42,9 55,6 0 9,5 Euphorbiaceae Jatropha gossypifolia 11,1 0 0 11,1 0 0

0

50

100

150

200

Aucune Feu Coupe EL,EB

AmalyNombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

0

50

100

150

200

Aucune Feu Coupe EL,EB

TessekereNombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

0

50

100

150

200

Aucune Feu Coupe

WiiduNombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

CR

0

50

100

150

200

Aucune Feu Coupe EL,EB

Nombre

de rejets

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

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Asclepiadaceae Leptadenia hastata 66,7 75 33,3 77,8 58,3 9,5 Mimosaceae Acacia senegal 0 33,3 23,8 0 33,3 9,5 Tiliaceae Grewia bicolor 0 25 0 0 8,3 0 Asclepiadaceae Leptadenia pyrotechnica 0 8,3 4,8 0 16,7 4,8 Bombacaceae Adansonia digitata 0 0 0 0 8,3 0 Anacardiaceae Sclerocarya birrea 0 0 4,8 0 8,3 9,5

En 2010, 10 espèces ont régénéré. Ces espèces sont : Acacia raddiana, A Amaly celles qui ré-

génèrent le plus sont Calatropis procera (88,9 %) et Leptadenia hastata (66,7 %). Pour Widou et Tes-

sekere se sont Balanites aegyptiaca et Boscia senegalensis avec des fréquences de présence qui varient

de 52,4 % à 83,3 %.

En 2011, en plus des 10 espèces, deux autres espèces ont régénéré. Il s’agit de Acacia seyal à

Amaly et Widou et Adansonia digitata à Tessekere. Les espèces Balanites aegyptiaca et Boscia senegalen-

sis dominent toujours à Widou et Tessekere avec des taux variant respectivement de 23,8 à 83,3

% et de 33,3 % à 91 ,7 %. A Amaly, Leptadenia hastata (77,8 %) et Balanites aegyptiaca (55,6 %) et

Calotropis procera (55,6 %) dominent. Calotropis procera a régressé au niveau de la station

d’observation de Amaly avec un taux de présence qui est passé de 88,9 % en 2010 à 55,6 % en

2011.

Le tableau 31 montre les variations du taux de régénération des espèces ligneuses dans les

stations et au niveau de la communauté rurale.

Tableau 31: Importance des jeunes plants dans les trois stations en 2010 et 2011 Années

Sites 2010 2011

Amaly 79,5 78,1

Tessekere 57,5 65,5

Wiidu 50,5 46,6

CR 61,9 63,5

A l’échelle de la communauté rurale, le taux de régénération a varié de 61,9 % en 2010 à 63,5

% en 2011.

Le taux de régénération a diminué dans les sites de Amaly et Wiidu. Le taux de régénération

de ces 2 sites est passé respectivement en 2010 de 79,5% et 50,5 % à 78,1 % et 46,6%. A Tesse-

kere, le taux de régénération a par contre augmenté, il est passé de 57,5 à 65,5%.

Même si le taux de régénération a diminué à Amaly et Widu, la régénération naturelle a for-

tement augmenté à Amaly et un léger mieux a été noté à Wiidu et au niveau communautaire (Fi-

gure 37).

A Amaly, Wiidu et au niveau de la communauté rurale, la régénération naturelle a augmenté.

Le taux de régénération naturelle est passé de 46% en 2010 à 77,6 % en 2011 à Amaly et de 67 %

à 69 % à Wiidu. Au niveau communautaire la régénération naturelle a varié de 67% en 2010 à

76,5 % en 2011.

A Tessekere par contre, la régénération naturelle a considérablement diminué. Elle est pas-

sée d’un taux de 90% en 2010 à un taux de 78,9 % en 2011.

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Figure 37: Importance spécifique de régénération (ISR) au niveau des 3 stations et du site en 2010 et 2011

Une diminution du nombre de souches mortes a été observée dans tous les sites particuliè-

rement à Wiidu puis à Amaly. Les rejets de souches ont été plus importants en 2011 qu’en 2010

dans les différents sites sauf à Tessekere.

L’augmentation du nombre de rejets naturels, de rejets de souches et la diminution des

souches mortes, traduiraient une amélioration des conditions du milieu imputable en partie à la

bonne saison pluvieuse enregistrée en 2010.

Aussi sur l’ensemble des espèces qui ont été recensées dans les 3 sites et aussi bien dans la

communauté rurale de Tessekere, seules 4 espèces (Balanites aegyptiaca, Boscia senegalensis, Calotropis

procera, et Leptadenia hastata) arrivaient à bien régénérer en 2010 (Figure 38).

Figure 38: Spectre des importances spécifiques de régénération (ISR) des espèces au niveau des stations et du site en 2010 et 2011

En 2011, en plus de ces 4 espèces, nous avons observé un retour de Acacia senegal et Acacia

raddiana.

La régénération naturelle assistée (RNA) de Sclerocarya birrea a été observée. La régénération

de cette espèce étant stimulée par le sous solage qui a été pratiquée dans les parcelles clôturées de

la grande muraille verte.

Le taux de régénération de Calotropis procera a fortement diminué dans les différents sites et

au niveau de la communauté rurale. Cette régression de la régénération de Calotropis procera est

plus accentuée au niveau de Amaly. Ce recul de l’espèce dans la zone en 2011 pourrait être lié à

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Amaly Tessekere Wiidu CR

2011

ISR (%)

Rgnt° nat

rej souches

souches mtes

0

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30

40

50

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Amaly Tessekre Widou CR

2010

ISR (%)

Rgnt° nat

rej souches

souches

mtes

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100%

Amaly Tessekere Wiidu CR

2011ISR (%)

Autres

Leha

Jago

Capr

Bose

Baae

Acsn

Acra0

10

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50

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70

80

90

100

Amaly Tessekere Widou CR

2010ISR (%)

Autres

Jago

Bose

Capr

Leha

Baae

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une amélioration des paramètres physico-chimiques du sol suite à la forte quantité de pluie enre-

gistrée en 2010, Calotropis procera étant rencontrée fréquemment dans les sols dégradés.

7.2 DISCUSSION

Dans la flore riche de 17 espèces, 60 % de ces espèces régénèrent. La végétation au niveau

de la communauté rurale de Tessekere régénère bien. La régénération du peuplement ligneux est

assez importante. Le taux de régénération global est de 61,9 %. Ce taux a varié suivant les sta-

tions. A Tessekere et Widou, nous avons eu des taux de régénération respectifs de 57,5% et

50,5%. Amaly a présenté le plus fort taux de régénération avec 79,5%. La forte régénération ob-

servée à Amaly a été favorisée par son recouvrement (54,8%).

Le recouvrement participe à la fixation et au maintien du sol, favorise l’installation des es-

pèces et un meilleur bilan hydrique (Roselt/OSS, 2004).

Sur l’ensemble des espèces recensées, Balanites aegyptiaca, Boscia senegalensis, Leptadenia hastata et

Calotropis procera régénèrent les mieux.

Par contre aucun rejet de Bauhenia rufescens, Cadaba farinosa, Guiera senegalensis, Terminalia avicen-

noides et Feretia apodanthera n’a été rencontrés. La composition floristique, la richesse floristique et

l’organisation structurale des pâturages sont affectées : suivant le niveau de charge animale, les

espèces appréciées peuvent disparaître au profit des espèces non consommées plus résistantes ou

plus adaptées aux nouvelles conditions (Daget et Godron, 1995 ; Boutrais, 1996).

Les espèces Acacia seyal et Adansonia digitata qui n’ont pas été identifiées au niveau de la

composition floristique et qui parviennent à régénérer montrent que leurs semences sont pré-

sentes au niveau du stock semencier.

Quelque soit le type de topographie, les espèces régénèrent et l’importance de la régénéra-

tion varie d’une station à une autre. La régénération est fortement liée à l’écologie de l’espèce et

non aux types topographiques.

La pression pastorale stimule la germination des graines de ligneux et l'établissement des

jeunes plantes. Un certain piétinement et un pâturage modéré des animaux peuvent briser la cara-

pace recouvrant le sol (Walker et al. 1981).

Le rôle important des animaux frugivores, en particulier des oiseaux, dans la dissémination

des semences est bien connu (Van der Pijl, 1982 ; Debussche et Isenmann, 1983 ; Debussche et

al., 1985 ; Snow et Snow, 1988 ; Guitian et Fuentes, 1992 ; Jordano, 1992 ; Heinandez, 1993a).

Au cours des déplacements, et même de la migration (Hernandez, 1993b), les animaux resti-

tuent, par régurgitation ou défécation, des semences intactes et aptes à germer (Janzen, 1981 ;

Théry et Larpin, 1993).

En effet beaucoup de graines disséminées par les herbivores ne peuvent en effet germer

qu'après un passage dans le rumen de ces animaux, parce que les acides qu'il contient lèvent la

dormance. La germination d'Acacia raddiana dépend aussi d'un passage dans le rumen d'un herbi-

vore, faute de quoi elles sont infestées par les insectes (Lamprey et al. 1994).

Les pratiques pastorales stimulent également la régénération. Les feux et les sols (Gauche-

rand, 2005) sont des facteurs majeurs qui structurent la végétation (distribution spatiale, traits de

vie, composition floristique, etc.) des milieux en savane. Les fruits et les graines de beaucoup de

plantes ligneuses sont sensibles au feu, par exemple ceux

de Combretaceae, Caesalpiniaceae et Mimosaceae. D'autres espèces ont besoin du feu pour sortir de la

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période de dormance (Tybirk 1991). Le feu stimule la régénération et la croissance de beaucoup

de plantes, d'une part parce qu'il accroît la disponibilité en éléments nutritifs. Cependant, la ré-

ponse des ligneux à l’action du feu, même tardif, serait assez diverse selon l’espèce considérée

(Schnell, 1971) et l’âge de l’individu ligneux.

Le taux de régénération au niveau de la communauté rurale a varié de 61,9 % en 2010 à 63,5

% en 2011. Les variations de la régénération au niveau des stations montrent que celle-ci outre la

pluviosité est également régie par les conditions méso-écologiques.

Le taux de régénération de Calotropis procera, espèce indicatrice de dégradation a diminué en

2011 dans les stations et au niveau de la communauté rurale.

En fait, en zone sahélienne, les capacités de régénération résident dans les caractères

d’adaptation des espèces et des structures de végétation face à la sécheresse et à la variabilité des

conditions édapho-climatiques (Grouzis et Albergel, 1989).

Cependant l’importance de la régénération montrerait une certaine résilience des parcours

communautaires face à l’aridisation.

CONCLUSION

Au niveau de la communauté rurale de Tessekere, 60 % des espèces arrivent à régénérer. La

pression de pâture permet dans une certaine mesure une fertilisation du sol et la levée de dor-

mance de certaines graines après passage dans le tube digestif des animaux. Elle favorise donc la

régénération des espèces ligneuses. Les pratiques pastorales tels la coupe, l’élagage ont aussi un

effet positif sur la germination car entraînant la dispersion des graines. Le feu qui est aussi une

pratique entraîne une fertilisation du sol par l’apport d’éléments nutritifs et la levée de dormance

de certaines graines.

La régénération de la végétation est fortement liée à l’écologie des espèces en régénération et

aux conditions climatiques.

Le taux de régénération est passé de 61,9 % en 2010 à 63,5 % en 2011. L’étude de la dyna-

mique de la régénération sur deux années successives à pluviosité différente montre que le stock

semencier est bien disponible et que l’eau est le principal facteur limitant.

La régénération constitue un bon indicateur d’état de la végétation.

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PARTIE 4

DISCUSSION – CONCLUSION :

INDICATEURS DE RÉSILIENCE AU FERLO

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CHAPITRE 8 : DISCUSSION GENERALE

L’analyse de la dynamique des ressources fourragères fait ressortir que les parcours commu-

nautaires peuvent se renouveler dans la plupart des cas après une perturbation. Cette capacité

d’un système écologique (population, écosystème, biome, biosphère) à retrouver (ou ne pas quit-

ter) un état d'équilibre dynamique après une phase d'instabilité due à une perturbation (extérieure

ou interne au système) désigne la résilience.

La résilience physique mesure la capacité d’un objet à retrouver son état initial après un choc

ou une pression continue (Mathieu 1991).Un système sera dit résilient lorsqu'il est capable de se

maintenir alors qu'il est affecté par une ou plusieurs perturbations.

La notion de résilience, issue de la physique des matériaux, est aussi, depuis plusieurs décen-

nies, très largement usitée en écologie, en particulier

La résilience s'intéresse fondamentalement à la capacité d'un système à supporter une per-

turbation, voire à l'intégrer sans modifier son fonctionnement et sa structure.

Étudier la résilience d'un système spatial amène à focaliser le travail sur les moments cri-

tiques de changements dans la dynamique du système.

Perturbations et réponses de la végétation

Au Ferlo l’espace et l’eau sont indispensables pour une gestion durable du système pastoral.

L’eau est primordiale pour la végétation (pluviosité) et pour l’abreuvement du bétail (points

d’eau permanent et temporaire). Le maintien, la conservation et la durabilité des ressources four-

ragères dépendent également de l’occupation de l’espace pastoral par le cheptel.

A l'instar des autres pays sahéliens, le Sénégal a connu une forte baisse de la pluviométrie qui

s'est traduite par une translation des isohyètes vers le sud. Les volumes d'eau reçus ont diminué

globalement et leur répartition dans l'espace a connu une forte irrégularité. Cette diminution des

régimes pluviométriques a eu pour conséquence la réduction des ligneux et l’apparition d’espèces

herbacées annuelles plus fréquentes.

La dépendance des végétaux par rapport à la pluviométrie explique les désastres qui sur-

viennent en cas de déficit important. Lorsque sur des années successives, ce déficit perdure, ce

sont les ressources fourragères qui en pâtissent le plus, tel a été le cas au niveau de la communau-

té rurale de Tessekere. Pendant les années de sécheresse la flore et la végétation herbacée et li-

gneuse à Tessekere ont subi de profondes modifications.

Les sécheresses de 1973-1974 et 1983-1984 ont entraîné une forte mortalité des espèces li-

gneuses et herbacées et donc une diminution de la diversité et de la densité des ressources.

Avec une amélioration des conditions pluviométriques, la diversité a augmenté chez les li-

gneux et chez les herbacées. Cette augmentation de la diversité tant en espèces, genres et familles

botaniques est une remontée biologique. L’ « effet mémoire » mis en évidence par Akpo 1993

expliquerait la faible diversité des herbacés observée en 1974 et l’augmentation de la diversité qui

a suivi après les années exceptionnellement humides.

Cependant, le milieu a démontré une grande capacité à résister aux chocs climatiques que

constituent les sécheresses. Les espéces Acacia senegal, Acacia seyal, Balanites aegyptiaca, Boscia senega-

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lensis, Combretum glutinosum, Guiera senegalensis, Leptadenia hastata et Sclerocarya birrea ont su résister

aux sécheresses et se maintenir.

La dominance actuelle des espéces Boscia senegalensis et Balanites aegyptiaca, espéces xérophy-

tiques notée à Tessekere au détriment d’autres taxons démontre une adaptation du milieu aux

nouvelles conditions arides.

L’évolution spatio-temporelle de la végétation ligneuse et herbacée dépend de la variabilité

pluviométrique.

L'émondage répété pour l'alimentation du bétail confine à la mutilation pure et simple, no-

tamment en période de soudure lorsque les arbres et arbustes sont en pleine floraison ou fructifi-

cation. Toutefois au niveau de la communauté rurale l’étude de l’influence de l’élégage et de

l’émondage sur la régénération des ligneux a montré que ces pratiques avaient un effet positif sur

la régénération.

Dans les parcelles où la coupe a été pratiquée, un nombre important (54) de rejets de

souches a été obtenu.

Les pratiques pastorales tels l’émondage, la coupe, les feux ont un impact positif sur la régé-

nération donc sur la reprise de la végétation.

La résilience

Un écosystème résilient est capable d’absorber les effets d’une perturbation ; il persiste donc

sans changement qualificatif de sa structure (Holling, 1973).

II est communément admis que la résilience des écosystèmes est fonction de leur niveau de

diversification. Une faible diversité d'un écosystème le rend plus vulnérable aux perturbations qui

ne sont pas nécessairement de très grande ampleur. La diversité intervient aussi dans l'adaptabilité

d'un système.

L'adaptabilité d'un système est par essence un facteur primordial de la résilience. Pas plus

que les autres termes, celui d'adaptabilité ne fait consensus parmi les chercheurs. Gallopin et al

(1989) considèrent qu'une forte capacité d'adaptation a forcément des effets positifs. Si la rési-

lience d'un système recouvre nécessairement sa faculté d'adaptation, la notion d'adaptation prise

seule reste insuffisante pour décrire la résilience. L'adaptation implique une possibilité d'un sys-

tème de s'adapter à une nouvelle situation, mais cette adaptation n'est pas nécessairement en adé-

quation, par exemple avec l'environnement qui, en retour, peut s'en trouver fragilisé.

Dans l'ensemble des travaux en écologie, la biodiversité apparaît comme une propriété fon-

damentale de la résilience des écosystèmes. Plus le nombre d’espèce est élevé, plus la vitesse de

récupération pourrait être rapide. Cependant, il faudrait identifier quelles catégories d’espèces

jouent un rôle privilégié dans la résilience.

Il est irréfutable que la diversité d'un système permet souvent une certaine souplesse face à

des situations nouvelles. Pelt (1990) décrit ce phénomène de la manière suivante : « On se sou-

viendra aussi qu'un système quelconque est d'autant moins sensible aux aléas de la conjoncture,

qu'il est plus riche, plus complexe et qu'il comporte des éléments divers, chacun indispensable par

son activité propre à l'équilibre global du système qu'ils constituent ensemble.

La résilience peut en outre faire l'objet d'une évaluation rigoureuse, tout d'abord par la for-

mulation d'indicateurs mesurables objectivement (même s'ils relèvent a priori de considérations

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subjectives). Ensuite, par la distinction (et la prise en compte des éventuelles contradictions) entre

les indicateurs individuels et les indicateurs "communautaires" ou collectifs. (Benoît Lallau 2011)

Les indicateurs de résilience

Un indicateur peut être défini comme une mesure de magnitude, fréquence, taux et tendance

de processus environnemental qui peut être observé à la surface de la Terre, et qui est sujet à des

variations significatives pour déterminer et comprendre les changements environnementaux à

l’échelle humaine.

Un indicateur doit permettre d’identifier le plus rapidement possible les tendances en cours

(Elliott, 1996) et doit être facilement compréhensible par les autorités politiques compétentes

ainsi que par les bailleurs de fonds pour que des actions puissent être prises rapidement pour

ralentir ou stopper les processus en cours (Neimanis et Kerr, 1996).

Les définitions concernant les indicateurs écologiques sont très nombreuses. Molfetas et

Blandin (1981) s’accordent à dire qu’un « indicateur biologique est un organisme ou un ensemble

d’organismes qui traduit de façon aussi directe et évidente que possible des modifications qualitatives et/ou quanti-

tatives de l’écosystème dont il fait partie ».

A la même époque, Lebrun (1981) définit qu’il s’agit de « tout paramètre biologique, qualitatif ou

quantitatif (mesuré au niveau d’un individu, d’une population, d’une guilde, d’une communauté), susceptible

d’indiquer des conditions de vie particulières qui correspondent soit à un état donné, soit à une variation naturelle,

soit à une perturbation du milieu ».

D’une manière plus restrictive, un indicateur est une espèce ou un groupe d’espèces qui, par

leur présence et/ou leur abondance, sont significatifs d’une ou plusieurs propriétés de

l’écosystème dont ils font partie (Guelorget et Perthuisot 1984). Pour ces auteurs les indicateurs

biologiques (paramètres biologiques) témoignent donc de modifications qualitatives et/ou quanti-

tatives de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, qui surviennent tout au long de son

histoire en réponse aux variations de l’environnement. Ces indicateurs sont typiquement des indi-

cateurs d’état et de changement d’état.

Enfin, Müller – Hohenstein (1989) définit par le terme de bioindicateur tout organisme vi-

vant, que ce soit une plante, un animal voire une biocénose entière qui indique « the quantity and/or

the quality of an environmental factor and/or the process of an environmental change ».

Cependant les indicateurs peuvent être de nature physique, en particulier lorsqu’il s’agit

d’évaluer les ressources en eau ou en sol d’une région. D’une manière générale, les indicateurs

biophysiques doivent rendre compte de l’état du milieu (indicateurs d’état), de son évolution (in-

dicateur de changement d’état) et de sa « santé » (indicateurs d’alerte).

De nombreuses études soulignent l’importance de quelques facteurs déterminants dont la

diversité dont une perte en écologie est considérée comme un facteur qui réduit la résilience de

l’écosystème (Colin 2007). L’un des indicateurs est le nombre d’espèces végétales ou encore la

variabilité génétique qui s’observe à l’échelle de chaque population (Vincent Vignon, année). Une

augmentation de la diversité après des perturbations pourrait traduire une résilience de

l’écosystème.

Tous les paramètres en relation avec la diversité qu’ils s’agissent de paramètres quantitatifs

ou qualitatifs peuvent être des indicateurs de résilience. Parmi ces paramètres nous avons :

La composition floristique

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L'évolution du nombre d'espèces, en particulier pérennes, permet de juger de la perte ou du

gain de richesse floristique et donc de diversité de la station (perte ou gain de diversité), dans une

catégorie de végétaux susceptibles de contribuer le plus à la stabilité des écosystèmes.

L’évolution des types biologiques est intéressante à prendre en considération car il peut y

avoir un équilibre dynamique entre les facteurs écologiques, notamment climatiques et anthropo-

zoïques. Les changements dans les types biologiques indiquent souvent des changements d’état

du milieu sous l’action de facteurs écologiques et anthropozoïques.

L’augmentation simultanée des taux de thérophytes et des géophytes peut par exemple tra-

duire une adaptation au surpâturage dans un écosystème qui est une étape indispensable au pro-

cessus de résilience.

Densité et recouvrement:

L'évolution de la densité de la végétation (nombre d’individus) est intéressante à considérer,

car elle donne une idée sur les tendances à l'installation ou à la disparition des individus.

Ce paramètre est très important pour juger de la capacité de l’écosystème à se régénérer.

Plus le nombre d’individus est élevé, plus la capacité du milieu à se régénérer est grande notam-

ment au travers des caractéristiques des espèces qui rejettent de souche et qui peuvent coloniser

le milieu assez rapidement lorsque la perturbation cesse.

En outre, un nombre d’individus élevé favorise la fixation des particules de sol à leur pied,

ceci favorise à son tour l’amélioration du bilan hydrique et donc la réinstallation des espèces.

C’est un indicateur important de l’état de l’écosystème. Il peut être avantageusement utilisé en

combinaison avec d’autres descripteurs, telle la taille moyenne des individus ou encore le recou-

vrement.

Le recouvrement total de la végétation permet une estimation des ressources végétales et de

« l’état de santé » d’un écosystème. C’est lui qui participe à la fixation et au maintien du voile éo-

lien favorisant l’installation des espèces et un meilleur bilan hydrique.

Cependant, l’évaluation de ce paramètre est dans certaines limites, possible à partir des don-

nées satellitaires; il permet donc les changements d’échelle et le suivi spatio-temporel des res-

sources végétales et en sol.

La régénération

La résilience exprime aussi la capacité de régénération d’un organisme ou d’une population à

se remettre plus ou moins vite d’une perturbation. La dynamique de la régénération sur plusieurs

années du taux de régénération pourrait constituer un indicateur sûr de la résilience.

Le spectre fourrager

La prise en compte de la proportion espèces palatables/ espèces non-palatables permet de

décrire la qualité pastorale d’un système écologique. Cet indicateur devient encore plus pertinent

s’il est associé à un critère quantitatif tel que le recouvrement.

Il permet de suivre l’évolution de la quantité et de la qualité des ressources pastorales au

cours du temps.

La capacité de charge

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La capacité de charge est le concept qui a été le plus utilisé comme indicateur-clé par les pas-

toralistes et les développeurs dans le cadre du suivi des espaces pastoraux (Sawadogo 2011). « Elle

équivaut à la quantité de bétail que peut supporter le pâturage sans se détériorer, le bétail devant

rester en bon état d’entretien, voire prendre du poids ou produire du lait pendant son séjour sur

le pâturage » (Boudet, 1978, 1991). Selon Breman et De Ridder (1991), elle correspond « au

nombre d’animaux qui peuvent être alimentés par unité de surface, de telle manière que la pro-

duction atteigne un niveau déterminé tout en préservant la capacité de production des pâturages »

maintien du service éco systémique

La valeur pastorale constitue avec la capacité de charge, deux indicateurs qui permettent

d’appréhender globalement la valeur des pâturages (Zoungrana, 1991) et donc le maintien du

service éco systémique qu’est l’approvisionnement en fourrages.

Mécanismes de mise en place de la résilience

Pour mieux comprendre les mécanismes de mise en place de la résilience, nous avons à par-

tir des résultats obtenus proposé ce qui suit (Figure 39).

Ce modèle repose sur les facteurs anthropiques et essentiellement sur la pluviométrie.

Figure 39: Schéma de mise en place de la résilience

Hommes

(Pâturage, pratiques)

Pluviométrie

(Sécheresse, irrégularité)

Vulnérabilité

Adaptation (résistance,

maintien, mise en place

d’espèces adaptées)

Dégradation (forte mortali-

té des espèces, désertifica-

tion, érosion du sol)

Résilience (régénération,

reverdissement, réorgani-

sation ou renouvellement

des fonctions du systéme)

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La diminution de la pluviométrie entraîne une réduction de la production primaire au niveau

des parcours, le disponible fourrager devient insuffisant pour le cheptel. Pour nourrir leur bétail,

les hommes ont recours à plusieurs pratiques comme l’élagage, l’émondage ou la coupe. Le

manque d’eau au niveau du sol associé à la forte pâture et aux pratiques anthropiques entraîne

une vulnérabilité de la végétation au niveau de ces écosystèmes.

La vulnérabilité peut être suivie par une dégradation si les perturbations persistent dans le

temps ou par une adaptation.

L’écosystème vulnérable peut résister et s’adapter, il devient donc capable de supporter les

nouvelles conditions climatiques.

La résistance se traduit par le maintien des espèces autochtones.

L’adaptation se fait par la mise en place d’espèces xérophytes qui supportent le manque

d’eau. Elle peut se faire chez d’autres espèces par une modification morphologique (réduction des

feuilles, épines, disposition des racines….) et donc du fonctionnement de la plante (réduction de

l’évapotranspiration). La présence d’espèces à feuillage permanent et à feuillage caducifolié reflète

sans doute des mécanismes physiologiques très différents d’adaptation à ces milieux arides. Les

feuilles des espèces caducifoliées étant toujours moins sclérophylles que celles des espèces à feuil-

lage permanent (Mathieu, 1984).

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100

CONCLUSION- PERSPECTIVES

8.1 CONCLUSION

L’étude de la perception des populations de la communauté rurale de Tessekere montre que

les populations locales connaissent bien l’état actuel des ressources fourragères et leur évolution

dans le temps. Les enquêtes auprés de ces populations ont révélé une augmentation de la densité

et de la production pour certaines espèces. Si pour la densité les avis sont partagés (augmentation

et diminution), pour la production les avis restent unanimes car elle aurait augmenté pour toutes

les espéces citées et dans toutes les stations.

La sécheresse des années 1972-1973 a entraîné une vulnérabilité des ressources fourragères.

Un retour de la pluviométrie a entraîné une reprise de la végétation qui s’est manifestée par une

augmentation de la richesse floristique herbacée et ligneuse qui traduit une remontée biologique

mais avec des espéces différentes plus arides L’étude de la dynamique de la végétation ligneuse et

herbacée de la communauté rurale de Tessekere montre que cette dernière malgré la variabilité

pluviométrique parvient à se maintenir dans le temps.

La substitution de certains taxons au détriment d’autres taxons adaptés aux nouvelles

conditions climatiques montre que la végétation à su résister et s’adapter.

La quantité de biomasse herbacée produite dépend de la quantité de pluie enregistrée et des

groupements végétaux.

Les parcours possèdent de grandes capacités de résilience. Cette capacité de résilience s’est

manifestée à travers la faible variation de la diversité, le fort taux de régénération, le taux

d’espèces fourragères.

8.2 PERSPECTIVES

Les parcours communautaires de Tessekere, soumis depuis la sécheresse à une instabilité

pluviométrique mais aussi aux pressions anthropiques, arrivent de nos jours à se restaurer. Ce qui

nous a permis de la caractériser de résiliente et d’identifier certains indicateurs.

Il serait interressant de faire un suivi des indicateurs de résilience identifiés et des paramétres

climatiques afin de déterminer l’effet de ces paramétres sur l’évolution des indicateurs.

L’étude des caractéristiques physico-chimiques des différents types de sol en fonction de la

pression de pâture permettrait de déterminer l’impact de l’élevage sur ces sols. Aussi l’étude du

stock semencier du sol au niveau de la communauté rurale permettrait de connaître aussi le taux

de semences disponibles et d’étudier la réelle capacité de germination de ces parcours.

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ANNEXES Annexe 1: Nombres de relevés herbacés et ligneux utilisés de 1974 à 1984

Année 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984

Ligneux 13 - - - - - 10 - 6 - 5

Herbacées 13 14 20 29 12 17 21 8 12 16 5

Total 13 14 20 29 12 17 21 8 12 16 5

Annexe 2: Richesse spécifique herbacée de la communauté rurale entre 1974 et 2010

Familles Espèces 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 2010

Acanthaceae Peristrophe bicaliculata +

Aizoaceae

Gisekia pharmacoides + +

Limeum diffisum + +

Limeum pterocarpum + + + + + +

Limeum viscosum + + +

Mollugo naudicaulis + +

Trianthema postulacastrum +

Trianthema sp +

Zaleya pentandra +

Amaranthaceae Achyrantes argentea +

Anacardiaceae Sclrocarya birrea +

+

+

+ +

Arecaceae Stylochiton hypogaeus +

Asclepiadaceae

Calotropis procere

+

+

+ +

Leptadenia hastata +

+

Leptadenia pyrotechnica

+

+

+ +

Asteraceae Blainvillea gayana +

Balanitaceae Balanites aegyptiaca +

+

+

+ +

Bombacaceae Adansonia digitata

+

Boraginaceae

Coldenia procumbens +

Heliotropium baclei +

Heliotropium ramossisum + + + +

Heliotropium strigosum + + + + + + + +

Caesalpiniaceae

Bauhenia rufescens

+

Cassia italica + + + +

Cassia obtusifolia + + +

Cassia mimosoides + + + + + +

Capparaceae

Boscia senegalensis +

+

+

+ +

Cadaba farinosa

+

Cleome tennela + + + +

Cleome viscosa + +

Caryophyllaceae Polycarpa linearifolia + + + + + + + + +

Cochlorospermaceae Cochlorospermum tinctorium +

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Combretaceae Combretum aculeatum +

+

+

+

Combretum glutinosum +

+

+

+ +

Guiera senegalensis +

+

+

+ +

Terminalia avicennoides

+ +

Commelinaceae

Commelina diffusa +

Commelina forskalei + + + + +

Cyanotis lanata +

Convolvulaceae

Ipomea coptica +

Ipomea kostschyana +

Ipomea pes-tigridis + + + + + + + + +

Ipomea rubens +

Ipomea vagans +

Jacquemontia tamnifolia +

Merremia aegyptium + +

Merremia coptica +

Merremia pinnata + + + + + + + + +

Merremia tridentata + + + + +

Cucurbitaceae

Citrillus colocynthus + + + + +

Citrillus lallatus + + + + + +

Cucumis melo + +

Cyperaceae

Abildgaardia hispidula + + + + +

Cyperus sp +

Fimbristilis hispidula +

Pycreus lanceolatus +

Schenoplectus micronatus +

Euphorbiaceae

Chrozophora senegalensis + +

Euphorbia aegyptium +

Phyllanthus maderapatenus +

Phyllanthus pentandrus + + + + +

Fabaceae

Alysicarpus ovalifolius + + + + + + + + + + +

Crotalaria perrotii + + + + +

Croralaria podocarpa + + +

Crotalaria sphaecarpa +

Indigofera aspera + + + + + + + + + + +

Indigofera astragalina +

Indigofera colutea

Indigofera diphylla + + + + + + + +

Indigofera hirsuta +

Indigofera pilosa + + + + + + + +

Indigofera senegalensis +

Tephrosia bracteolata + + + + +

Tephrosia linearis +

Tephrosia purpurea + + + + + + + +

Zornia glochidiata + + + + + + + + + + +

Geraniaceae Monsonia senegalensis + + + + + + +

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Malvaceae Hibiscus asper +

Hibiscus sidiformis +

Mimosaceae

Acacia raddiana

+

+ +

Acacia senegal +

+

+

+ +

Acacia seyal +

+

+

+ +

Dichrostachys cinerea

+

Faidherbia albida +

Myrtaceae Syzygium guineense +

Pedaliaceae Ceratotheca sesamoides + + + + + + + + + +

Poaceae

Andropogon gayanus + + +

Aristida funiculata + + +

Aristida mutabilis + + + + + + + + + +

Aristida sieberiana + + + + +

Aristida stipoides + + + + + + +

Brachiaria ramosa +

Brachiaria xantholeuca + + + + + + + + + +

Cenchrus biflorus + + + + + + + + + + +

Chloris gayana + +

Chloris prieurii + + + + + + + + + +

Chloris pilosa +

Chloris virgata +

Dactyloctenium aegyptiaca + + + + + + + + + + +

Digitaria horizontalis +

Digitaria longiflora + + + + + +

Diheteropogon hagerupii +

Elionorus elegans + + +

Enteropogon prieurii + + + + + + + + + +

Eragrostis ciliaris + + +

Eragrostis domingensis +

Eragrostis lingulata +

Eragrostis pilosa + + + +

Eragrostis tremula + + + + + + + + + + +

Latipes senegalensis +

Leptothrium senegalense + +

Sacciolepis africana +

Schoenefeldia gracilis + + + + + + + + + + +

Tragus berteronianus + + + + +

Tragus racemosus + +

Trichoneura mollis + +

Polygalaceae Polygola eryoptera +

Portulacaceae Portulaca foliosa + +

Rhamnaceae Ziziphus mauritiana +

Rubiaceae

Feretia apodanthera

+

Kohautia grandiflora +

Kohautia senegalensis + + + + + + + +

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Spermacoce chaetocephalla +

Spermacoce radiata + + + + + + + + + + +

Spermacoce sp +

Spermacoce stachydea +

Spermacoce verticillata +

Sterculiaceae Waltheria indica + + +

Sterculia setigera +

Tiliaceae

Corchorus fascicularis + + + +

Corchorus tridens + + + + + + + + + +

Grewia bicolor

+

+

+ +

Tribullaceae Tribillus terrestris + + + +

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Annexe 3: Guide d’entretien LOCALISATION

1. Quel est le nom de votre village

1. Tessekere 2. Amaly 3. Widou

IDENTIFICATION

2. Nom : Prénom :

3. À quelle ethnie appartenez-vous ?

1. Peulh 2. Wolof 3. Maure

4. Quelle est votre activité principale ?

1. Elevage 2. Agriculture 3. Commerce

5. Pourquoi avez-vous choisi de pratiquer cette activité ?

6. Quelle autre activité exercez-vous ?

7. Depuis quand êtes vous implantés dans ce village?

8. Pourquoi avez-vous choisi ce lieu ?

MOBILITE

9. Faîtes vous des déplacements avec tout le troupeau ?

1. Oui 2. Non

10. Faîtes vous des déplacements avec toute la famille ?

1. Oui 2. Non

11. Comment se passent ces déplacements ?

12. Avez-vous des destinations précises ?

1. Oui 2. Non

13. Comment choisissez-vous vos destinations ?

PERCEPTION

14. Quels sont les ligneux que l’on retrouve dans les bas-fonds ?

15. Quels sont les ligneux que l’on retrouve dans les dunes ?

16. Quels sont les ligneux que l’on retrouve dans les terrains plats ?

17. Comment utilisez-vous le pâturage par rapport aux saisons ?

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18. Trouvez vous que ces pâturages ont changé ?

19. Quels sont les moments repères de ces changements ?

20. Quelles sont les espèces ligneuses dont le nombre d’individus a diminué ?

21. Quelles sont les espèces ligneuses dont le nombre d’individus a augmenté ?

22. Avez-vous remarqué des modifications sur la structure, le recouvrement ?

1. Oui 2. Non

23. Quelles sont les espèces ligneuses dont la production de feuilles a augmenté ?

24. Quelles sont les espèces ligneuses dont la production de graines a augmenté ?

25. Quelles sont les espèces ligneuses dont la production de fruits a augmenté ?

26. Est-ce qu’il y’a eu disparition d’espèces ligneuses ?

1. Oui 2. Non 3. Ignore

27. Si oui, quelles sont ces espèces ?

28. A quel endroit avez-vous observé la disparition de chacune de ces espèces ?

1. Dune 2. Bas-fond 3. Terrain plat

29. Quelles sont les causes de ces disparitions ?

30. Quelles sont les années qui vous ont le plus marqué au Ferlo ?

31. Que pensez-vous de la pluviométrie de ces dernières années ?

PRATIQUES

32. Quand faîtes vous de la complémentation ?

33. Quels sont les types de compléments que vous utilisez pour le bétail ?

34. Utilisez-vous le fourrage aérien pour nourrir le bétail ?

1. Oui 2. Non 3. Jamais

35. Quelles sont les différentes pratiques que vous faîtes sur les parcours pour alimenter le bé-

tail ?

36. Avez-vous des préférences pour certaines espèces ligneuses ?

37. Quelles sont les parties consommées ?

1. Fruits 2. Feuilles 3. Tout

38. Quelles sont les différentes activités que vous faîtes pour votre alimentation ?

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39. Quelles sont les espèces utilisées dans l’alimentation humaine ?

40. Quelles sont les espèces utilisées comme fourrage et les organes utilisées ?

41. Quelles sont les espèces utilisées pour le bois de chauffe et les organes utilisées ?

42. Quelles sont les espèces utilisées comme bois de construction et les organes utilisées ?

43. Quelles sont les espèces utilisées comme médicament et les organes utilisées ?

44. Est-ce que les pratiques ont évolué au cours du temps ?

1. Oui 2. Non

45. Quelles sont les pratiques que vous avez abandonnées ?

46. Avez-vous changé vos pratiques sur les ligneux suite aux changements de la végétation ?