Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

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Master 2 Economie et Développement des Territoires Année : 2013/2014 Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi de Louviers Etudiante : Sara de POLTORASKY Tuteur de l’organisme d’accueil : Loïc MINOUFLET : Chargé de mission Observatoire Régional de l’Artisanat Directeur de mémoire : Gérard DUTHIL : Maître de conférences en économie

Transcript of Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

Page 1: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

Master 2 Economie et Développement des Territoires

Année : 2013/2014

Développement économique et

Artisanat sur le bassin d’emploi

de Louviers

Etudiante :

Sara de POLTORASKY

Tuteur de l’organisme d’accueil :

Loïc MINOUFLET : Chargé de

mission Observatoire Régional de

l’Artisanat

Directeur de mémoire :

Gérard DUTHIL : Maître de

conférences en économie

Page 2: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

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PLAN

INTRODUCTION .................................................................................................................... 4

CHAPITRE 1 : STATISTIQUES DE L’ARTISANAT DU BASSIN D’EMPLOI DE

LOUVIERS ............................................................................................................................... 7

Section1 : Caractérisation de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers ......................... 7

Section2 : Grandes tendances de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers ................. 15

CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC DES LEVIERS DE DEVELOPPEMENT

ECONOMIQUE DANS L’ARTISANAT DU BASSIN D’EMPLOI DE LOUVIERS ..... 19

Section1 : Commerce et Marketing ...................................................................................... 20

Section2 : Financement et besoins de financement ............................................................. 24

Section3 : Formation des artisans ......................................................................................... 26

Section4 : Emplois et Ressources Humaines ........................................................................ 28

Section5 : Localisation ........................................................................................................... 32

Section6 : Transmission ......................................................................................................... 35

CHAPITRE 3 : DIAGNOSTIC DES AIDES TERRITORIALES EN FAVEUR DU

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DES ARTISANS DU BASSIN D’EMPLOI DE

LOUVIERS: ............................................................................................................................ 37

Section1 : Emploi, GPEC, GPEC-T et formation ............................................................... 37

Section2 : Financement et besoins de financement ............................................................. 56

Section3 : La localisation des entreprises ............................................................................. 64

Section4 : Reprise transmission ............................................................................................ 69

CONCLUSION ....................................................................................................................... 73

Page 3: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

3

Page 4: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

4

Introduction

« L’artisanat, première entreprise de France » est un secteur d’activité économique de poids

avec plus d’un million d’entreprises et 269 Milliards d’euros de chiffre d’affaire en France en 20101.

L’artisan est un acteur incontournable de la vie locale, renforçant le lien social et animant activement

les centres villes. Il contribue à l’attractivité, à la croissance et au développement économique de

ceux-ci. Il offre une qualité de vie aux habitants, des produits ou services répondant à leurs besoins,

participant ainsi à la dynamisation de son territoire.

L’artisan est aussi un chef d’entreprise qui doit posséder, en tant que tel, des compétences

transversales (comptabilité, gestion de la trésorerie, marketing…) et ce pour faire face aux évolutions

du marché et mener à bien le développement économique de son entreprise. Cependant, les artisans

ont tendance à privilégier les compétences liées à leur cœur de métier alors que les difficultés qu'ils

peuvent rencontrer relèvent généralement de compétences plus générales. Savoir recruter, gérer sa

trésorerie, communiquer sur son activité… sont des savoir-faire sans lesquels l’entreprise s’expose à

des risques de gestion.

La loi du 5 juillet 1996 relative au développement et à la promotion de commerce et de

l’artisanat définit l’entreprise artisanale ainsi :

Sous certaines conditions, les entreprises qui le souhaitent peuvent rester immatriculées au

répertoire des métiers au-delà du seuil de 10 salariés. Ce principe est appelé droit de suite.

Toute entreprise artisanale respectant les deux critères suivants :

a) La taille de l’entreprise au moment de l’immatriculation qui doit être inférieure à dix

salariés.

b) L’exercice d’une activité artisanale à titre principale ou secondaire ;

Est donc, d’un point de vue juridique, une entreprise artisanale qui doit obligatoirement être

immatriculée au répertoire des métiers (RM). Le répertoire des métiers est

un registre public tenu par les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) qui constitue une base

d’informations conséquente pour le recensement des entreprises artisanales.

1http://www.data.gouv.fr/fr/

« Exploite une entreprise artisanale et doit être immatriculée au Répertoire des

métiers, toute personne physique ou morale, qui n’emploie pas plus de 10

salariés, qui exerce, à titre principal ou secondaire, une activité professionnelle

indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de

service relevant de l’artisanat et figurant sur une liste établie par décret en

Conseil d’état ».

Page 5: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

5

a) Le critère de taille de 10 salariés, tel que défini dans la loi du 5 juillet 1996, doit être

nuancé. En effet, une entreprise artisanale créée avec moins de 11 salariés peut rester

immatriculée même si elle dépasse cet effectif, à condition que le chef d’entreprise ou

son conjoint ait la qualité d’artisan ou de maître artisan et désire exercer son droit de

suite.

b) Une entreprise ayant une activité artisanale à titre secondaire est une entreprise ayant

pour principale activité, une activité industrielle, commerciale, agricole… mais qui

exerce également, à titre secondaire, une activité artisanale. Par exemple, au titre d’une

activité commerciale, une entreprise qui a pour activité principale la vente de fromages,

sera immatriculée au RCS2, mais elle sera également immatriculée au RM au titre d’une

activité secondaire, si elle fabrique tout ou partie des fromages qu’elle vend.

Au moment de l’immatriculation, les entreprises artisanales se voient attribuer un code d’activité

NAFA (Nomenclature d’Activité Française pour l’Artisanat) qui permet de définir l’activité

économique artisanale.

Pour caractériser le secteur de l’Artisanat, le réseau des CMA utilise la NAR4 (Nomenclature

d’Activité Regroupée) qui est un regroupement des activités du secteur des métiers de l’Artisanat

opéré par l’APCMA3. Cette nomenclature permet, au niveau le plus agrégé, de regrouper les activités

artisanales en quatre secteurs d’activité à quatre échelons :

Le bâtiment (gros œuvre, second œuvre, etc.)

Les services (coiffure, fleuristes, esthétique, réparation automobile, etc.)

L’alimentation (boulangerie, charcuterie, traiteur, etc.)

La production (travail du bois, joaillerie, prothésiste dentaire, etc.)

Cette étude se déroule dans le cadre d’un stage au sein de l’Observatoire Régionale de

l’Artisanat de Haute-Normandie du 3 mars au 3 septembre 2014. L’observatoire est un service

régional mutualisé de la Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat (CRMA HN). Il permet de

caractériser économiquement le secteur de l’Artisanat en Haute-Normandie et d’apporter des

éclairages thématiques (artisanat d’art, métiers de bouche, étude territoriale etc.) et prospectifs en

matière d’activité économique, d’emploi et de formation.

La CRMA HN est un établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle de

l’Etat, dont les principales missions sont de représenter les intérêts de l’Artisanat au niveau régional.

En étroite collaboration avec la CMA de l’Eure, l’UPA Haute-Normandie et la Maison de

l’Emploi et de la Formation de Louviers, l’Observatoire Régional de l’Artisanat souhaite réaliser une

2Registre des commerces et Sociétés : registre tenu par les Chambres de Commerce.

3Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l’Artisanat : représente l’artisanat au niveau national.

Page 6: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

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étude territoriale permettant d’apporter un éclairage économique sur l’artisanat du bassin d’emploi de

Louviers.

L’objet de cette étude porte plus précisément sur le développement économique des entreprises

artisanales du bassin d’emploi de Louviers, territoire du Service Public d’Emploi Local (SPEL) de

Louviers. La zone de SPEL est un découpage territorial opérationnel de la DIRECCTE pour la mise en

œuvre des politiques d’emploi. Six Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI),

regroupement de communes qui ont choisi de développer plusieurs compétences en commun comme

les transports en commun, l’aménagement du territoire… sont pour tout ou partie présents sur ce

territoire. Les EPCI peuvent prendre la forme de communauté d’agglomération, communauté de

communes, communauté urbaine, syndicats d'agglomération nouvelle, syndicats de communes, les

syndicats mixtes ainsi que les métropoles.

Ce mémoire professionnel a donc pour objet de répondre à la problématique du développement

économique des entreprises artisanales du bassin d’emploi de Louviers. Aussi, dans un premier

chapitre, nous caractérisons l’artisanat du SPEL de Louviers et observons ses grandes tendances en

nous appuyant sur les données du Centre de Formalités des Entreprises du répertoire des métiers

(CFE-RM). Puis, dans un second chapitre, nous diagnostiquons les besoins des artisans sur ce

territoire en matière de développement économique en nous appuyant sur une enquête réalisée auprès

de ces derniers. Enfin, dans un troisième et dernier chapitre, nous faisons un état des lieux des aides

des secteurs privés et publics en faveur du développement économique du bassin d’emploi de Louviers

et vérifions l’adéquation avec les besoins précédemment recensés.

Dans le premier chapitre, nous caractérisons l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers en présentant

les données statistiques disponibles et en décrivant l’évolution du secteur dans le temps. Ensuite, dans

le second chapitre, nous communiquons les résultats de notre enquête organisée en 6 sections :

Section 1 : Commerce et marketing ; Section 4 : Emploi et ressources humaines ;

Section 2 : Financement et besoins de financement ; Section 5 : Localisation ;

Section 3 : Formation ; Section 6 : Transmission.

Enfin, dans le troisième chapitre, nous recensons les différentes aides publiques et privées en région

concernant ces six sections et répondons à la question de l’adéquation entre les besoins des artisans

relevés dans notre enquête et les dispositifs existant sur le bassin d’emploi de Louviers.

Page 7: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

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Chapitre 1 : Statistiques de l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers

: Caractérisation de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers Section1

Voici les principaux chiffres au 31/12/2013 concernant l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers.

Le secteur Artisanal représente 32,6% des établissements régionaux et 40,1% des établissements

eurois tous secteurs confondus (hors agriculture)4.

SPEL de Louviers Eure Haute-Normandie

Nombre d’entreprises 1 739 15,5% 11 221 6,4% 27 295

Nombre d’établissements 1 793 15,4% 11 637 6,3% 28 557

Nombre de salariés 3 229 16,5% 15 187 5,9% 42 378

Nombre d’apprentis 366 16,4% 2 236 6,4% 5 725

Au 31/12/2013, nous comptabilisons 1 739 entreprises artisanales sur le SPEL de Louviers

soit 15,5 % des entreprises artisanales de l’Eure et 6,4% des entreprises de Haute-

Normandie.

A la même date, 1 793 établissements sur le SPEL de Louviers représentent 15,4% des

établissements artisanaux de l’Eure et 6,3% de ceux de Haute-Normandie.

Le nombre de salariés sur le SPEL de Louviers s’élève à 3 229, ce qui représente 16,5% des

salariés du département de l’Eure et 5,9% des salariés de Haute-Normandie.

Les apprentis sont au nombre de 366 sur le SPEL de Louviers, soit 16,4% des apprentis du

département de l’Eure et 6,4% des apprentis de Haute-Normandie.

1. Les entreprises

Au 31/12/2013, 925 entreprises du SPEL soit 53 % sont des personnes physiques et 814 soit 47% sont

des personnes morales. 16,3% de ces entreprises fonctionnent sous le régime de l’auto-entreprise5.

4 Champ : activités marchandes hors agriculture. 5 Autoentreprise : régime créé par la Loi de Modernisation de l’Economie en 2008 qui permet à une personne physique de créer une activité

indépendante de commerce, artisanat, libérale, ne dépassant pas 80 000 € de chiffre d’affaires annuel.

53% 47%

Personnalité juridique des entreprise

31/12/2013

Personne physique

Personne morale

Source : INSEE, REE (Sirène) et service CFE-RM de la CMA27. Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.

16,3% 83,7%

Poids des auto-entrepreneurs

31/12/2013

Auto-entreprises

Entreprises classiques

Tableau 1 : Chiffres clés de l’artisanat

Graphique 2 Personnalité juridique des entreprises sur le

SPEL de Louviers Graphique 1 Poids des autoentrepreneurs dans le nombre

d’entreprises

Source : Service CFE-RM de la CMA27.

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.

Page 8: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

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2. Les établissements

2.1 Répartition des établissements par secteur d’activité (NAR4) : une surreprésentation du

bâtiment

Voici comment se répartissent les établissements sur le SPEL de Louviers ainsi qu’en Haute-

Normandie :

Le secteur du bâtiment est le secteur le plus représenté dans l’Artisanat du bassin d’emploi de

Louviers, avec 810 établissements soit 45% du total des établissements artisanaux. Il est suivi du

secteur des services avec 569 établissements soit 32%. Nous constatons également que le bâtiment est

surreprésenté sur le bassin d’emploi de

Louviers par rapport au niveau régional

avec une part de 45% sur Louviers contre

42% en moyenne régionale. L’alimentation

et les services sont, pour leur part,

légèrement sous-représentés par rapport au

niveau régional avec une part respective de

11% et de 32% contre 12% et 34%.

Au 31/12/2013, les 3 activités artisanales

les plus répandues sur le SPEL de Louviers

sont les travaux de maçonnerie générale et

gros œuvre de bâtiment avec 173

établissements soit une part de 9,6%, suivi

de la coiffure avec 110 établissements soit

6,1%, puis de l’entretien et réparation de

véhicule automobiles légers avec 109

établissements, soit 6,1% également.

Source : Service CFE-RM de la CMA27.

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.

Source : Service CFE-RM de la CMA27

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

Graphique 3 nombre d’établissements par activités Graphique 4 Nombre d’établissements par activité en

Haute-Normandie

Graphique 5 Répartition des établissements par activité NAF

45%

32%

12%

11%

SPEL de Louviers

31/12/2013

Bâtiment

Service

Production

Alimentation

42%

34%

12%

12%

Haute-Normandie

31/12/2013

Bâtiment

Service

Alimentation

Production

2,0%

2,2%

2,5%

2,5%

2,8%

3,0%

3,1%

3,6%

3,7%

3,8%

5,0%

5,0%

6,1%

6,1%

9,6%

Travaux de revêtement des sols et

des murs

Boucherie et boucherie-charcuterie

Travaux de peinture et vitrerie

Travaux de terrassement spécialisés

ou de grande masse

Boulangerie et boulangerie-pâtisserie

Transports de voyageurs par taxis

Travaux de couverture par éléments

Soins de beauté

Restauration rapide et vente de plats

à emporter

Travaux d'installation d'eau et de gaz

en tous locaux

Travaux de menuiserie bois et PVC

Travaux d'installation électrique dans

tous locaux

Entretien et réparation de véhicules

automobiles légers

Coiffure

Travaux de maçonnerie générale et

gros œuvre de bâtiment

Répartition par activité NAF

31/12/2013

Page 9: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

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2.2 Répartition des établissements par intercommunalité

La Carte ci-contre nous indique que la Communauté

d’Agglomération Seine et Eure arrive en tête dans la

répartition des établissements par intercommunalité

avec 1 117 établissements artisanaux soit une part de

62,3%. Viennent, ensuite, la Communauté de

communes de l’Andelle avec 325 établissements soit

une part de 18,1%, la Communauté de commune

d’Amfreville la Campagne avec 229 établissements

ce qui représente 12,8% et enfin les autres communes

avec 122 établissements soit 6,8% du total.

2.3 Répartition des établissements par secteur d’activité et par intercommunalité

Voici comment se répartissent les activités artisanales sur les differents EPCI :

Le tableau ci-dessus nous indique que la répartition des établissements par secteurs d'activités sur

chaque EPCI, est à l’image de celle du SPEL de Louviers, avec néanmoins quelques spécificités :

Il existe des surreprésentations dans le secteur du bâtiment avec une part de 62% sur la

Communauté de communes d'Amfreville la Campagne et une part de 48% sur autres

communes contre une part de 45% sur le SPEL de Louviers pris dans son ensemble (45%).

Les services sont également surreprésentés sur la communauté de communes de l’Andelle

(36%) comparativement au SPEL de Louviers (32%) pris dans son ensemble.

Tableau 2 Répartition des établissements par

NAR4 et par EPCI

Communauté

d’Agglomération

Seine-Eure

Communauté de

communes

d'Amfreville

la Campagne

Communauté de

communes de l'Andelle

Autres

communes

SPEL de

Louviers

Non renseigné 11 1% 0 0% 2 1% 0 0% 13 1%

Alimentation 134 12% 17 7% 36 11% 9 7% 196 11%

Bâtiment 483 43% 142 62% 126 39% 59 48% 810 45%

Production 129 12% 19 8% 43 13% 14 11% 105 11%

Services 360 32% 51 22% 118 36% 40 33% 569 32%

Artisanat 1 117 100% 229 100% 325 100% 122 100% 1 793 100%

Source : Service CFE-RM de la CMA27.

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.

Source : Service CFE-RM de la CMA27

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

Carte 1 Répartition des établissements par EPCI au

31/12/2013

Page 10: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

10

Alimentation

31/12/2013

Alimentation

31/12/2013

Constat :

La Communauté d’Agglomération Seine-Eure est considérée comme la principale zone

urbaine du bassin d’emploi de Louviers. Le reste des Communautés de communes sont

apparentés des zones rurales.

Le secteur du bâtiment est très présent en zone rurale certainement pour des raisons de

logistique, d’espace et de coût du loyer.

A l’inverse, pour des besoins de proximité avec la clientèle, les artisans commerçants de

l’alimentation et des services sont installés en ville et au centre-ville.

Page 11: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

11

3. Les salariés

3.1 Répartition des salariés par NAR4

Voici la répartition des salariés par activités sur le SPEL de Louviers ainsi qu’en région :

Nous remarquons sur les deux graphiques ci-dessus que la répartition des salariés par secteurs

d'activité est pratiquement la même sur le SPEL de Louviers qu'en Haute-Normandie, à l’exception de

la production qui est surreprésentée sur le SPEL. Cela peut être expliqué par la forte présence du

secteur industriel sur le bassin d’emploi de Louviers.

Concernant la répartition des salariés par secteurs d'activité, le bâtiment arrive en tête avec 1 373

salariés soit un poids de 42%. La seconde position revient aux services avec 832, salariés soit 26%.

Arrivent ensuite la production avec 580 salariés, soit 18% et l’alimentation avec 444 salariés

représentant 14%.

3.2 Répartition des salariés par intercommunalité

Nous observons sur la carte 2 que la répartition des

salariés de l’Artisanat par intercommunalité est différente

de celle des établissements (carte 1 page 9).

La Communauté d'Agglomération Seine-Eure arrive en

tête dans la répartition des salariés par intercommunalité

avec 1 782 salariés, soit 55,2%, suivie des autres

communes avec 842 salariés soit 26,1%. Viennent ensuite

la communauté de communes de l’Andelle avec 389

salariés, soit 12% et enfin la communauté de communes

d’Amfreville la Campagne avec 216 salariés, soit 6,7%.

3.3 Répartition des salariés par activités et par zones géographiques

Source : Services Urssaf

Traitement : Observatoire Régional de l’artisanat

Graphique 6 Répartition des salariés par NAR4 sur le

SPEL de Louviers

Carte 2 Répartition des salariés par EPCI

Graphique 7 Répartition des salariés par NAR4 en

Haute-Normandie

42%

26%

18%

14%

SPEL de Louviers

Bâtiment

Services

Production

Alimentation

46%

27%

14%

13%

Haute-Normandie

Bâtiment

Services

Alimentation

Production

Page 12: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

12

Voici comment se répartissent les salariés de l’artisanat par NAR4 et par EPCI :

Tableau 3 Répartition des salariés par NAR4 et par EPCI

Le tableau ci-dessus nous indique qu'il existe des spécificités territoriales :

Il existe une surreprésentation du bâtiment sur la Communauté de communes d’Amfreville la

Campagne (63%) et sur les autres communes (48%) par rapport au SPEL de Louviers (43%).

A l’inverse, ce secteur est sous représenté sur la Communauté d'Agglomération Seine-Eure et

la Communauté de communes de l’Andelle (38%).

Les services sont surreprésentés sur la Communauté de commune de l’Andelle (29%) et sur la

CA Seine-Eure (27%) comparativement au SPEL de Louviers (26%). Ce secteur est sous

représenté sur la Communauté de communes d’Amfreville la Campagne avec une part de 17%

contre 26% sur le SPEL de Louviers.

Communauté

d’Agglomération

Seine-Eure

Communauté de

communes de

l'Andelle

Communauté de

communes d'Amfreville la

Campagne

Autres communes SPEL de Louviers

Alimentation 232 13% 64 16% 28 13% 120 14% 444 14%

Bâtiment 683 38% 148 38% 137 63% 405 48% 1373 43%

Production 383 21% 65 17% 15 7% 117 14% 580 18%

Services 484 27% 112 29% 36 17% 200 24% 832 26%

Artisanat 1782 100% 389 100% 216 100% 842 100% 3229 100% Source : Services URSSAF

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

Page 13: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

13

4. Les apprentis en cours de formation

4.1 Répartition des apprentis par secteur d’activité (NAR4) : une surreprésentation du

secteur de l’alimentation

366 apprentis en cours de formation travaillent dans une entreprise immatriculée au répertoire

des métiers localisée sur le bassin d’emploi de Louviers.

Nous constatons que le secteur du bâtiment est le plus représenté avec 129 apprentis en cours

de formation, soit 35% de l’ensemble des apprentis sur le SPEL. Il est néanmoins sous-représenté sur

le bassin d’emploi de Louviers par rapport au niveau régional avec un poids de 35% contre 40% en

moyenne. L’alimentation arrive en seconde position avec 118 apprentis, soit 32%.

4.2 Répartition des apprentis en cour de formation par intercommunalité

La carte ci-contre représente la répartition des

apprentis par EPCI. La Communauté

d'Agglomération Seine-Eure emploie 247

apprentis, ce qui représente 67,5% du total des

apprentis du secteur artisanal. Ensuite, nous

retrouvons la Communauté de communes de

l’Andelle avec 59 apprentis soit 16,1%, suivie de

la Communauté de commune d’Amfreville la

Campagne avec 39 apprentis, soit 10,7%.

35%

32%

29%

4%

SPEL de Louviers

31/12/2013

Batiment

Alimentation

Service

Production

Source : Services apprentissage de la CMA27.

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

40%

28%

27%

5%

Haute-Normandie

31/12/2013

Bâtiment

Alimentation

Service

Production

Graphique 9 répartition des apprentis sur le SPEL de

Louviers Graphique 8 Répartition des apprentis en région

Carte 3 Répartition des apprentis par EPCI

Page 14: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

14

4.3 Répartition des apprentis par secteurs d’activité et par zones géographiques

Le tableau suivant indique la répartition des apprentis par NAR4 et par EPCI :

Tableau 4 Répartition des apprentis par NAR4 et par EPCI

Il existe des spécificités territoriales concernant la répartition des apprentis par secteurs d'activité :

Il existe une surreprésentation du bâtiment sur la Communauté de communes d’Amfreville la

Campagne (64%), sur la Communauté de communes de l’Andelle (41%) et sur les autres

communes (57%) par rapport au SPEL de Louviers (35%). A l’inverse, ce secteur est sous

représenté sur la Communauté d'Agglomération Seine-Eure (28%).

Les services sont surreprésentés sur la Communauté d’Agglomération Seine-Eure (32%)

comparativement au SPEL de Louviers (28%). Ce secteur est sous représenté sur la

Communauté de communes d’Amfreville la Campagne (18%).

L’alimentation est surreprésentée sur la Communauté d’Agglomération Seine-Eure (36%)

contre 32% pour l’ensemble du SPEL de Louviers. A l’inverse, ce secteur est sous représenté

sur la Communauté de communes d’Amfreville la Campagne (15%) et sur les autres

communes (19%).

NAR4 Communauté

d’Agglomération

Seine-Eure

Communauté de

communes

d'Amfreville la

Campagne

Communauté de

communes de

l'Andelle

Autres communes SPEL de Louviers

Non renseigné 0 0% 0 0% 2 3% 0 0% 2 1%

Alimentation 89 36% 6 15% 19 32% 4 19% 118 32%

Bâtiment 68 28% 25 64% 24 41% 12 57% 129 35%

Production 11 4% 1 3% 1 2% 0 0% 13 4%

Services 79 32% 7 18% 13 22% 5 24% 104 28%

Artisanat 247 100% 39 100% 59 100% 21 100% 366 100%

Source : Service apprentissage de la CMA27

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

Page 15: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

15

: Grandes tendances de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers Section2

1. Evolution du nombre d’entreprises et d’établissements

Les graphiques suivant nous éclaire sur l’évolution du nombre d’entreprise et d’établissements sur

trois années.

Le nombre d’entreprises et d’établissements a augmenté entre le 31/12/2010 et le 31/12/2013 sur le

bassin d’emploi de Louviers. Sur les 3 années, la hausse du nombre d’entreprises est en moyenne de

5,10% et celle des établissements de 4,9%. Néanmoins, nous observons une décélération du rythme de

croissance du nombre d’entreprises et d’établissements la dernière année (+3,3% pour les

établissements et +3,9% pour les entreprises).

En 2013 la Chambre de Métiers et de

l’Artisanat de l’Eure comptabilise 259

créations et 190 destructions

d’établissements, soit un solde positif de

69 établissements, ainsi que 205

créations et 145 destructions

d’entreprises artisanales soit un solde

positif de 60 entreprises.

Le nombre de création d’établissements

diminue de 9,1% par rapport à 2012

alors que le nombre de destruction, lui,

augmente de 22,6% la même année.

Source : RM de la CMA 27

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

Graphique 10 Evolution du nombre d’entreprises et

d’établissements sur 3ans

Graphique 11 Flux de création destruction d’établissements

1500 1544

1674

1739 1554

1607

1736 1793

31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013

Evolution du nombre d'entreprises et d'établisements

Nombre d'entreprises

Nombre d'établissements

+8% +3,3%

+2,9%

+8,4%

+3,9%

+3,4%

261 285

259

-208

-155 -190

2011 2012 2013

Flux de création destruction d'établissements

Créations

d'établissements

Destructions

d'établissements

-9,1% +9.2%

-25.5% +22.6%

Page 16: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

16

Entre 2012 et 2013, on constate également

une baisse des créations d’entreprises de

12,8% accompagnée d’une hausse des

destructions de 26,1%.

Par conséquent, avec une baisse des

créations et une hausse des destructions, on

observe une décélération du rythme de

croissance des établissements et des

entreprises en 2013 sur le bassin d’emploi

de Louviers. Si le phénomène s’accentue,

on risque de voir le nombre d’entreprises

et d’établissements diminuer en 2014 ou

2015.

Remarque : la part des auto-entreprises

augmente dans le nombre total

d'entreprises artisanales, elle est passée de

3,4% à 19,5% entre le 31/12/2010 et le

31/12/2013 sur le bassin d’emploi de

Louviers.

1.1 Evolution du nombre d’établissements par secteur d’activité (NAR4)

Le secteur artisanal des services est celui qui

a connu le plus de croissance entre le

31/12/2010 et le 31/12/2013 sur le SPEL de

Louviers. Le nombre d’établissements est

passé de 461 à 569 ce qui représente un taux

de variation annuel moyen de +7,3%.

Viennent ensuite les secteurs de

l’alimentation avec un taux de 6,6%, et celui

du bâtiment avec un taux de 4,5%.Le

nombre d’établissements dans le secteur de

la production reste stable sur la période

malgré un décrochage en 2011.

Graphique 12 Flux de création destruction d’entreprises

Graphique 13 Evolution du nombre d’autoentreprises

Graphique 14 Evolution du nombre d’établissements par NAR4

223 235 205

-177

-115 -145

2011 2012 2013

Flux de création destruction d'entreprises

Créations

d'entreprises

Destructions

d'entreprises

+5,4% -12,8%

-35% +26,1%

1 447 1 404 1 437 1 456

53 140 237

283

31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013

Evolution du nombre d'entreprises selon le

régime de l'auto-entreprise

Auto-

entreprises

Entreprises

classiques

+19,4%

+1,3%

+69,3%

85

95

105

115

125

135

31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013

Evolution du nombre d'établissements par secteur

d'activité (NAR4) indice 100

Service

Alimentation

Bâtiment

Production

Source : Service CFE-RM de la CMA 27

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

Page 17: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

17

1.2 Evolution du nombre d’établissements par intercommunalité

L’évolution du nombre d’établissements est positive sur chaque EPCI :

31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013 Taux de

variation

annuel moyen

Taux de variation en 2013

Communauté

d’Agglomération Seine-

Eure

990 999 1084 1117 +4,1% +3,0%

Communauté de

communes d'Amfreville

la Campagne

198 223 235 229 +5,0% -2,6%

Communauté de

communes de l'Andelle

258 274 302 325 +8,0% +7,6%

Autres communes 108 111 115 122 +4,1% +6,1%

Total général 1554 1607 1736 1793 +4,9% +3,3%

Tableau 5 Evolution du nombre d’établissements par EPCI sur 3ans

Il existe des spécificités dans l'évolution du nombre d'établissements par intercommunalité :

La Communauté de Communes de l’Andelle est le territoire qui a connu la plus forte hausse du

nombre d’établissements sur 3 ans (+8% en moyenne par an).

Elle est suivie de la Communauté de communes d’Amfreville la Campagne avec un taux de variation

annuel moyen sur 3 ans de 5%, et enfin de la Communauté d'Agglomération Seine-Eure et des autres

communes avec un taux de 4,1% chacune.

À l'exception des autres communes, il existe un net ralentissement dans l'évolution du nombre

d'établissements en 2013. Le nombre d'établissements a, par ailleurs, baissé en 2013 sur Amfreville la

Campagne alors qu'il avait augmenté de 5% en moyenne sur 3 ans.

2. Les apprentis en cours de formation

Nous remarquons une fluctuation importante

du nombre d’apprentis en cours de formation entre le

31/12/2010 et le 31/12/2013. La crise économique a

eu un impact négatif sur l’emploi d’apprentis dans le

secteur de l’Artisanat (-2,4% par an en moyenne).

Malgré un redémarrage en 2012 dû à une

augmentation de la politique d’incitation fiscale de

l’Etat en faveur de l’apprentissage, le nombre

d’apprentis a de nouveau baissé en 2013 de 4,2%.

Cette variation est due à l’instabilité des mesures

d’incitation fiscales de l’Etat envers l’apprentissage.

Source : Service CFE-RM de la CMA27

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

Source : Service CFE-RM de la CMA27. Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat.

Graphique 15 Evolution du nombre d’apprentis sur 3ans

394

343

382 366

31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013

Evolution du nombre d'apprentis en

cours de formation

+11,4%

-4,2% -12,9%

Page 18: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

18

2.1 Evolution du nombre d’apprentis par secteur d’activité (NAR4)

L’alimentation est le seul secteur

qui connaît une évolution favorable du

nombre d’apprentis. En effet, celui-ci a

augmenté de 5,3% par an en moyenne

entre le 31/12/2010 et le 31/12/2013. A

l’inverse, les secteurs de la production et

du bâtiment connaissent une baisse

respective de 11,9% et 6,1% par an en

moyenne sur 3 ans. Ce sont

principalement ces deux secteurs qui

expliquent la baisse générale du nombre

d’apprentis observée sur le graphique 15.

La situation reste stable dans les services

puisque le nombre d’apprentis n’a baissé

que de 0,3% par an en moyenne.

2.2 Evolution du nombre d’apprentis par intercommunalité

Le tableau suivant indique l’évolution du nombre d’apprentis sur trois ans sur les différents EPCI.

31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013 Taux de variation annuel moyen

Communauté

d’Agglomération Seine-

Eure

247 220 245 247 0,0%

Communauté de

communes d'Amfreville la

Campagne

41 39 45 39 -1,7%

Communauté de

communes de l'Andelle 74 56 65 59 -7,3%

Autres communes 32 28 27 21 -13,1%

SPEL de Louviers 394 343 382 366 -2,4%

Tableau 6 Evolution du nombre d’apprentis par NAR4

et par EPCI

Il existe des spécificités territoriales dans l'évolution du nombre d'apprentis par intercommunalité :

Le Taux de Variation Annuel Moyen du nombre d'apprentis sur 3 ans est nul sur la Communauté

d'Agglomération Seine-Eure. La baisse du nombre d'apprentis est moins prononcée sur Amfreville la

Campagne comparativement au SPEL pris dans son ensemble avec un taux de -1,7% contre 2,4%. La

baisse du nombre d'apprentis est, en revanche, beaucoup plus forte qu'en moyenne sur les autres

communes (-13,1%) et la communauté de Communes de l'Andelle (-7,3%).

Source : RM de la CMA27 Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

Source : RM de la CMA27

Traitement : Observatoire Régional de l’Artisanat

60

80

100

120

31/12/2010 31/12/2011 31/12/2012 31/12/2013

Evolution du nombre d'apprentis par NAR4

Alimentation

Bâtiment

Production

Services

Graphique 16 Evolution du nombre d’apprentis par NAR4 et par EPCI

Page 19: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

19

Chapitre 2 : Diagnostic des leviers de développement économique dans

l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers

Méthodologie de l’enquête :

L’un des objectifs de cette étude est de diagnostiquer les besoins des artisans en matière de

développement économique sur le territoire du bassin d’emploi de Louviers.

Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur une enquête auprès des chefs d’entreprises artisanales

de ce bassin d’emploi.

L’enquête a pris deux formes :

Une enquête élaborée sous forme de questionnaire de 37 questions envoyées par voie

électronique à 703 artisans immatriculés au répertoire des métiers, localisés sur le SPEL de

Louviers et ayant renseigné leur adresse e-mail.

Une enquête terrain auprès des artisans des plus grandes villes du SPEL de Louviers.

Un échantillon de 106 artisans interrogés a donc été constitué entre le 6 mai et le 30 juin 2014. Cet

échantillon est représentatif de la population d’artisans étudiées, mais pour affiner l’analyse par

secteur d’activité, nous avons raisonné autour de trois secteurs d’activité : « l’alimentation », « le

bâtiment et la production » et « les services ».

Le questionnaire d’enquête consultable en annexe 1 a été découpé en six parties ;

Commerce et marketing ;

Financement et besoins de financement ;

Formation ;

Emploi et ressources humaines ;

Localisation ;

Transmission.

Page 20: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

20

: Commerce et Marketing Section1

Cette partie du questionnaire nous éclaire sur l’évaluation de l’activité artisanale et la prise en compte

de la concurrence

o Question : Arrivez-vous à vivre de votre activité ?

Les artisans rencontrent des difficultés qui remettent, plus ou moins en cause, le modèle économique

de leur entreprise et leur rémunération personnelle.

Parmi les artisans interrogés 15,1% déclarent ne

pas parvenir à vivre de leur activité et 53,8%

déclarent arriver à en vivre mais difficilement.

Le graphique 18 nous informe que le

secteur le plus affecté par ces difficultés

est celui des services avec 28% des

artisans interrogés qui ont répondu ne pas

pouvoir vivre de leur activité contre 15%

en moyenne.

A contrario, le secteur qui connait le

moins de difficultés est celui de

l’alimentation. Aucun artisan ne déclare

ne pas arriver à vivre de son activité.

53,8%

31,1%

15,1%

Répartition des artisans interrogés selon

le ressenti de l'activité

Oui, mais

difficilement

Oui, de

manièreconfortable

Non, je

n'arrive pas àvivre de mon

activité

Graphique 17 opinion sur l’activité

Graphique 18 opinion sur l’activité par NAR4

11%

28%

15%

52%

58%

50%

54%

48% 31%

23% 31%

Alimentation Bâtiment et

production

Services Artisanat pris

dans sonensemble

Répartition des artisans interrogés selon le

ressenti par NAR4

Oui, de

manièreconfortable

Oui, mais

difficilement

Non, je

n'arrive pas àvivre de mon

activité

Page 21: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

21

o Question : Quel type de clientèle avez-vous ?

93% des artisans interrogés déclarent avoir une

clientèle de particuliers, 51% une clientèle

d'entreprises privées et/ou 32% une clientèle

publique.

o Répondez-vous à des appels d’offres ?

Seul 15% des artisans interrogés affirment répondre

à des appels d’offres. Les 85% restant évoquent

différentes raisons pour lesquelles ils ne passent pas

par des marchés publics.

32% des artisans interrogés déclarent

que les appels d’offres qui leurs sont

proposés ne correspondent pas à la taille

de leur entreprise, 25% affirment que les

prix proposés sont trop bas et/ou 16%

déclarent de pas en avoir dans leur

commune.

Graphique 19 Type de clientèle de l’entreprise

32%

51%

93%

Clients

publics

Entreprises

Particuliers

Type de clients

85%

15%

Part des artians interrogés selon le

recours au marchés publics

Non

Oui

5%

7%

9%

10%

13%

16%

25%

32%

Je ne sais pas ce que c'est

Je ne sais pas comment m'y

prendre

Je suis payé trop tardivement

Ma clientèle actuelle me suffit

Autres raisons

Nous en avons pas

Les prix pratiqués sont trop bas

Ce n'est pas adapté à la taille

de mon entrepriser

Répartition des artisans interrogés selon les

raisons du non passage par les marchés publics

Graphique 20 Part des artisans interrogés répandant

aux marchés publics

Graphique 21 Répartition des artisans interrogés selon les raisons du

non passage par les marchés publics

Page 22: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

22

o Question : Quels sont vos principaux concurrents ?

38,7% des artisans interrogés déclarent

que les auto-entrepreneurs constituent

leurs principaux concurrents. Viennent

ensuite les TPE et/ou le travail non

déclaré avec une part respective de

36,8% et de 29,2%. Étonnamment, la

grande distribution n’arrive qu’en

cinquième position avec 24,5%.

o Question : Que faîtes-vous pour vous démarquer de vos concurrents ?

78,3% des artisans interrogés ont répondu

qu’ils comptaient sur la qualité de leurs

produits pour se démarquer de leurs

concurrents. 57,5% déclarent privilégier la

relation avec leur clientèle et seul 21,7%

opte pour la publicité. La notion

d’innovation que nous avons souhaité faire

ressortir à travers le choix - Je propose

régulièrement de nouveaux produits - ne

constitue que 14,1% des répondants. Nous

pouvons en déduire que les artisans

manquent de stratégie commerciale et

d’innovation.

Graphique 22 Principaux concurrents

Graphique 23 Différenciation de la concurrence

La vente directe à la ferme

Autre concurrents

Les grands groupes

La grande distribution

Les entreprises de taille moyennes

le travail non déclaré

Les très Petites Entreprises (TPE)

Les auto-entreprises

0,9%

10,4%

17,0%

24,5%

26,4%

29,2%

36,8%

38,7%

Répartition des artisans interrogés selon le type

de concurrence

Autre façon de se démarquer de la

concurrence

Je propose des prix plus attractifs

Je propose régulièrement de

nouveaux produits ou services

Je fais de la publicité

J'entretiens une relation privilégiée

avec ma clientèle

Je mise sur la qualité de mes

produits ou services

10,4%

13,2%

14,2%

21,7%

57,5%

78,3%

Répartition des artisans interrogés selon leur

stratégie commerciale

Page 23: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

23

o Question : Avez-vous un site internet ?

La remarque que l’on peut faire, ici, est que si près de la moitié (44%) des artisans interrogés, possède

un site internet, celui-ci ne leur sert que de site vitrine (seul 1% d’entre eux vendent leurs produits

et/ou services via leur site).

Parmi les artisans n’ayant pas de site internet, la raison la plus couramment évoquée est que le rapport

coût/avantage de création d’un site internet n’est pas pertinent.

Graphique 245 Vente par internet Graphique 254 Site internet

Non Oui, via d'autres

sites internet

Oui, via mon

site internet

96%

3% 1%

Répartition des artisans interrogés qui

vendent par internet

56%

44%

Part des artisans interrogés ayant

un site internet

Non

Oui

Conclusion de la Section 1 :

Il existe un manque de dynamisme commercial de la part des artisans du bassin d’emploi de

Louviers caractérisé par une absence de stratégie commerciale au sein de leur entreprise. Les

chefs d’entreprise ne cherchent pas à se démarquer de la concurrence de manière

significative et n’utilisent pas les outils technologiques disponibles pour y parvenir.

Concernant les appels d’offres, nous constatons un manque de satisfaction des artisans quant

à ce type de marché, essentiellement à cause de la taille de leur entreprise (trop petite), des

prix pratiqués (trop bas) et/ou plus généralement de l’absence de marchés publics dans leur

commune.

Page 24: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

24

: Financement et besoins de financement Section2

Les questions de cette rubrique visent à cerner les difficultés que rencontrent les artisans dans le

financement de leur activité.

o Questions : Avez-vous des difficultés financières ?

Le graphique 26 nous indique que 58% des artisans

ont répondu ne pas éprouver de difficultés

financières. Ce qui semble plutôt positif.

Néanmoins, parmi les artisans interrogés

ayant des difficultés financières, la majeure

partie déclare n'avoir que des difficultés

à financer leur trésorerie.

Le secteur le moins affecté par ces

difficultés est l’alimentation avec 67%

d’artisans ayant répondu ne pas éprouver

de difficultés, sachant que la moyenne est

de 59%.

A l’inverse, le secteur des services est celui

qui éprouve le plus de difficultés

financières. En effet, seuls 50% des

artisans ont déclaré ne pas avoir de

difficultés financières, ce qui est en dessous

de la moyenne qui est de 59%. Ce secteur

est aussi le plus affecté par les difficultés

de trésorerie avec une part de 43% contre

31% en moyenne.

Graphique 26 Difficultés financières

Graphique 28 Difficultés financières par NAR4

Graphique 27 Difficultés de trésorerie et d’investissements

67% 60%

50% 59%

19% 31% 43% 31%

14% 4% 8% 9%

0% 4% 0% 1%

Difficultés financières

Difficultés pour

financer lesinvestissements

difficultés pour

financer latrésorerie et les

investissements

Difficultés de

trésorerie

Pas de

difficultés

58%

42%

Part des artisans interrogés ayant des

difficultés financières

Non

Oui

78%

4%

18%

Part des artisans intérogés selon leur

difficultés financières Difficultés de

trésorerie

Difficultés pour

financer les

investissements

Difficultés pour

financer la

trésorerie et les

investissements

Page 25: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

25

o Avez-vous pour habitude de solliciter votre banquier ?

Le graphique 29 nous indique que

seuls 58% des artisans interrogés

sollicitent leur banquier.

58%

42%

Part des artisans interrogés ayant des

difficultés financières sollicitant leur banquier

Je sollicite mon

banquier

Je ne sollicite pas mon

banquier

Conclusion Section 2 :

Dans cette section, nous remarquons que sur le SPEL de Louviers, près de la moitié des

artisans interrogés (42%) éprouvent des difficultés financières essentiellement de trésorerie.

Les aides allant dans ce sens devraient donc être conséquentes, ce qui n’est pas le cas (voir

page 51). Nous constatons également que seul 58% d’entre eux demandent l’aide de leur

banquier. Ce qui nous amène à conclure que la relation entre les artisans et leur banquier

n’est pas satisfaisante et que l’action des banques pour diminuer les difficultés de trésorerie

de ces derniers n’est pas suffisante.

Graphique 29 Artisans avec des difficultés financières qui

sollicitent leur banquier

Page 26: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

26

: Formation des artisans Section3

Les questions de cette rubrique nous informent sur l’intérêt des artisans pour la formation et les

domaines de ces formations suivies.

o Question : Avez-vous suivi une formation au cours de ces 3 dernières années ?

54% des artisans interrogés ont répondu avoir

suivi une formation (métier ou transversale) au

cours de ces 3 dernières années.

Néanmoins, ce que nous

observons sur le graphique 31,

c’est qu’une forte proportion

d’entre eux (63%) a suivi une

formation métier. Les formations

dites transversales arrivent bien

après, avec 18% par exemple pour

la comptabilité. La plupart des

artisans préfèrent se perfectionner

dans leur cœur de métier, plutôt

que sur d’autres domaines de

formation.

Les artisans qui ont mobilisé le plus la

formation au cours de ces 3 dernières années

sont ceux du bâtiment/production avec une

part de 47%. En revanche, ils ne sont que 16%

dans le secteur de l'alimentation.

46%

54%

Part des artisans ayant suivi une

formation au cours des 3 dernières

années

Non

Oui

Graphique 31 Domaines de formation

Graphique 30 Suivi de formation

Bureautique

En management / gestion du personnel

Multimédia / Internet

En marketing / communication / vente

En hygiène / sécurité / environnement

Autre domaine de formation

Formation Comptabilité

Formations métiers

2%

7%

9%

9%

11%

11%

18%

63%

Répartition des artisans selon le type de formation

suivie

Graphique 32 Répartition des artisans interrogés ayant

suivi une formation par NAR4

47%

37%

16%

Bâtiment et

production

Services Alimentation

Répartition des artisans interrogés ayant

suivi une formation par NAR4

Page 27: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

27

o Etes-vous au courant des dispositifs mis en place pour financer vos formations ?

Quant aux dispositifs de financement de la

formation, le graphique 33 indique que

44% des artisans interrogés ont affirmé les

connaître vaguement, 28% ne pas du tout

les connaître et seuls 27% déclarent avoir

une bonne connaissance des organismes

existants pour le financement de la

formation.

Le graphique ci-contre indique la part

décroissante des artisans ayant suivi une

formation selon le type de diplôme initial

qu’ils possèdent. En effet, nous constatons

que plus le degré de diplôme initial des

artisans interrogés est élevé moins ils

suivent de formations, à l’exception des

artisans sans diplôme qui ne se forment pas

beaucoup (4%).

Le graphique 35 nous informe que plus

de la moitié (51%) des artisans interrogés

ayant suivi une formation au cours de ces 3

dernières années est âgée entre 41 et 50

ans. Viennent ensuite les artisans âgés de

31 à 40 ans (25%) et de ceux ayant 51 ans

et plus (23%).

Graphique 33 Connaissance des dispositifs de financement

Oui, mais

vaguement

Non, je ne les

connais pas

Oui, je les

connais bien

44%

28% 27%

Degré de connaissance des dispositifs de

financement de la formation

Graphique 34 répartition des artisans interrogés ayant suivi une

formation selon leur niveau de diplôme

Conclusions de la Section 3 :

La majeure partie des artisans qui ont suivi une formation au cours de ces 3 dernières années

ont suivi une formation métier. Nous constatons donc un manque d’intérêt pour la

formation transversale de la part des artisans du bassin d’emploi de Louviers. Nous

pouvons donc émettre l’hypothèse qu’il existe un manque de sensibilisation de ces derniers à

cette question. Les compétences transversales étant les compétences que doit avoir tout bon

chef d’entreprise soucieux de mettre en place une stratégie commerciale d’envergure pour

développer ses ventes, gérer au jour le jour sa trésorerie et les besoins de financement qui en

découlent.

2%

25%

51%

23%

25-30 31-40 41-50 51 et +

Répartition des artisans intérrogés ayant

suivi une formation selon leur âge

Graphique 35 Répartition des artisans interrogés ayant suivi une

formation selon leur âge

37% 35%

19%

5% 4%

CAP/BEP Baccalauréat Bac+2 Bac+3 Sans diplôme

Répartition des rtisans interrogés qui ont

suivi une formation selon leur niveau de

diplôme initial

Page 28: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

28

: Emplois et Ressources Humaines Section4

Les questions de cette partie nous exposent les difficultés que rencontrent les artisans lors d’un

recrutement.

o Avez-vous déjà procédé à un recrutement ?

61% des artisans interrogés ont déjà procédé à un

recrutement.

o Dans le recrutement de vos salariés, quelles ont été vos difficultés ?

Le graphique ci-dessus nous indique que 45% des répondants n’ont pas eu de difficultés particulières

dans le recrutement de leurs salariés, ce qui représente une part non négligeable d'artisans interrogés.

32% déclarent que les candidats ne sont pas assez motivés, 29% qu’ils n’ont pas reçus assez de

candidatures et/ou 20% estiment qu'ils manquent d’expérience professionnelle.

Je ne sais pas comment m'y prendre

Autre difficultés de recrutement de salariés

Les candidats ne sont pas suffisamment mobiles

Les salaires demandés sont trop élevés

Les candidats ne sont pas assez formés ou n'ont pas le diplôme…

Les candidats n’ont pas assez d’expérience professionnelle

Manque de candidatures et de réponses

Les candidats manquent de motivation

Je n'ai pas eu de difficultés particulières

3%

6%

6%

12%

14%

20%

29%

32%

45%

Part des artisans ayant éprouvés des difficultés dans le recrutement de leurs salariés

39%

61%

Part des artisans ayant déjà procédé

à un recrutement

Non

Oui

Graphique 36 Part des artisans ayant déjà

procédé à un recrutement

Graphique 37 Difficultés de recrutement des salariés

Page 29: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

29

o Dans le recrutement de vos apprentis, quelles ont été vos difficultés ?

Parmi les artisans ayant déjà procédé à un recrutement, 40% déclarent ne pas rencontrer de difficultés

dans le recrutement des apprentis, ce qui semble plutôt positif. Néanmoins, 40% affirment rencontrer

un manque de motivation de la part des jeunes, 22% déclarent que le coût de recrutement d’un

apprenti devient de plus en plus important et/ou 20% affirment ne pas recevoir assez de

candidatures.

Le graphique 39 nous éclaire sur les

secteurs d’activité qui rencontrent le plus

de difficultés de recrutement. Le secteur

du bâtiment et de la production arrive en

tête. Ils sont 47% à connaître des

difficultés pour recruter un salarié et 38%

pour recruter un apprenti. L'alimentation

est moins touchée avec une part respective

de 13 et 20%.

Graphique 38 Difficultés de recrutement des apprentis

Les jeunes ne sont pas suffisamment mobiles

Autres difficultés de recrutement d'apprentis

Leur formation n’est pas adaptée

Manque de candidatures et de réponses

Recruter un apprenti coûte de plus en plus cher

Les jeunes manquent de motivation

Je n'ai pas eu de difficultés particulières

6%

8%

11%

20%

22%

40%

40%

Difficultés de recrutement des apprentis

Graphique 39 Répartition des artisans ayant des difficultés de

recrutement par NAR4

Bâtiment et

production

Services Alimentation

47%

40%

13%

38% 42%

20%

Répartition des artisans interrogés

éprouvant des difficultés de recrutement

selon leur scteur d'activité

Difficultés de

recrutementdes salariés

Difficultés de

recrutementdes apprentis

Page 30: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

30

o Question : quelles sont vos méthodes de recrutement ?

45% des artisans interrogés affirment passer par Pôle Emploi pour le recrutement de leurs salariés

et/ou apprentis. Le réseau personnel arrive en seconde position avec 37% des répondants. 34% des

répondants mobilisent le Centre d’Aide à la Décision de la CMA de l’Eure et sa plate-forme

numérique pour recruter un salarié ou un apprenti. Les autres méthodes de recrutement classique sont

donc faiblement mobilisées par les artisans.

Je passe par des organismes privés

Je mets une annonce sur ma vitrine

Je recrute les salariés des autres entreprises

Je mets une annonce sur le journal de la région

Je mets une annonce en ligne

J'utilise mon réseau professionnel

Autre méthodes de recrutement

Je passe par la chambre de métiers et de l'artisanat

Je mise sur le bouche à oreille et sur mon réseau personnel

Je passe par pôle emploi

5%

5%

6%

8%

14%

17%

22%

34%

37%

45%

Méthodes de recrutement des artisans interrogés

Graphique 4039 Méthodes de recrutement

Page 31: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

31

Conclusion de la Section 4 :

Plus de la moitié des artisans du bassin d’emploi de Louviers interrogés rencontrent des

difficultés de recrutement des apprentis et/ou de salariés.

Pour les salariés Pour les apprentis

Manque de motivation des candidats; Manque de motivation des candidats;

Insuffisance de candidatures ; Coût de recrutement des apprentis.

Manque d’expérience professionnelle Insuffisance de candidatures ;

L’étude nous permet aussi de relever les méthodes de recrutement des artisans peu standardisées

ou utilisées par défaut. En effet, 45% déclarent passer par Pôle emploi et 37% par le réseau

personnel et le bouche à oreille. La première méthode paraît être un « passage obligé » utilisé par

les artisans car c’est le plus connu de tous. La seconde méthode, certes est plus facile et moins

contraignante, mais elle accroît le risque d’un recrutement raté.

Globalement, il existe un risque de profil inadapté au poste proposé ainsi qu’un manque de

candidatures dû au manque de diffusion de l’offre d’emploi.

Page 32: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

32

: Localisation Section5

Cette rubrique est consacrée aux projets foncier et ou immobilier des artisans du bassin d’emploi de

Louviers.

o Ou êtes-vous localisé ?

Le graphique 41 nous informe que

39% des répondants sont localisés aux

centres villes, 31% en zone rurale et

15% en ville.

o Avez-vous un projet immobilier ?

34 artisans, soit 32% des répondants, ont un projet foncier ou immobilier dans les années à venir

(sachant que les projets de rénovations et/ou mise aux normes sont également pris en compte).

16 artisans ayant un projet, soit 47%, sont en pleine recherche de locaux ou doivent entamer des

travaux sous peu

Le graphique ci-contre réparti les artisans

interrogés ayant un projet foncier ou immobilier par

secteur d’activité. Les secteurs de l’alimentation et

des services investissent peu comparativement au

secteur du bâtiment. En effet, les secteurs du

bâtiment et de la production arrivent en tête avec

59% des répondants, suivi des services avec 29%

et de l’alimentation avec 12%.

Projet foncier ou immobilier

Non 72

Oui, dans 5 ans ou plus 2

Oui, dans un délai de 2 ans 10

Oui, de 2 à 5 ans 6

Oui, je suis en pleine recherche (terrain, local,

etc…)

16

Total des artisans interrogés 106

Tableau 7 Projets fonciers ou immobiliers (en nombre)

68%

32%

Répartition des artisans interrogés

ayant un projet foncier ou

immobilier

non

oui

Graphique 41 Localisation actuelle des entreprises

Graphique 42 Projets fonciers ou immobiliers (en %)

Dans une zone commerciale

Dans un village d’artisans

Dans une zone d’activité

En ville

Dans une zone rurale

En centre-ville

1%

3%

11%

15%

31%

39%

Répartition des artisans interrogés selon la

localisation de leur entreprise

59%

29%

12%

Bâtiment et production Services Alimentation

Répartition des artisans interrogés ayant

un projet foncier ou immobilier par

secteur d'activité

Graphique 43 Répartition des artisans interrogés ayant un projet

foncier ou immobilier par NAR4

Page 33: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

33

o Ou souhaitez-vous vous installer ?

Sur ce graphique, nous avons souhaité

exclure les projets de rénovations et mises

aux normes pour nous concentrer

uniquement sur les projets fonciers ou

immobiliers à proprement parler. Nous

constatons que parmi les artisans ayant un

projet de ce type, 44% souhaitent s’installer

en zone rurale, 32% en zone d’activité et/ou

29% dans un village d’artisans. Ce que l’on

peut constater, c’est que la majeure partie

des artisans interrogés est installée en centre-

ville, mais que la majeure partie de ceux qui

ont un projet foncier ou immobilier

souhaitent aller en zone rurale.

Le graphique ci-contre montre que parmi les

artisans ayant un projet foncier ou immobilier,

seuls 50% installés au centre-ville ou en ville

souhaitent y rester. Il existe un phénomène de

délocalisation souhaitée en zone rurale.

NB : les projets de rénovation ont, ici aussi, été exclus.

La première raison évoquée par

les artisans pour justifier leur

projet est le manque de

fonctionnalité des locaux avec

38% des répondants, suivie de

l’accès à la propriété avec 35%

et/ou de la rénovation/mises aux

normes avec 21% des répondants.

Graphique 44 Localisation du projet

Dans une zone commerciale

En ville

En centre-ville

Village d'artisans

Dans une zone d'activité

Dans une zone rurale

6%

12%

26%

29%

32%

44%

Localisation du projet foncier/immobilier

50% 50%

Part des projet des artisans interrogés

installés au centre-ville ou en ville

Centres-ville / ville

Hors centre-ville

ou ville

Graphique 45 Souhaits des artisans interrogés installés au

centre-ville ou en ville

Autres raisons

Je ne suis pas assez visible

Mes locaux sont trop chers

Rénovation / mises aux normes

Je souhaite accéder à la propriété

Mes locaux ne sont pas assez fonctionnels

9%

18%

18%

21%

35%

38%

Répartition des artisans interrogés ayant un projet

foncier ou immobilier selon les raisons de leurs

besoins

Graphique 4406 Répartition des artisans interrogés ayant un projet foncier

ou immobilier selon les raisons de leurs besoins

Page 34: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

34

o De quel type de bien avez-vous besoin ?

Le graphique 47 nous informe que 32% des artisans interrogés auraient besoin d’entrepôts pour

stocker leur marchandise, 32% d’ateliers et/ou 26% de bureaux.

Le graphique 48 nous indique que

la majeure partie des artisans du

bassin d’emploi de Louviers ayant

un projet foncier ou immobilier ne

souhaite pas s’éloigner de leur lieu

d’implantation actuelle, le rayon est

de maximum 10 kilomètres pour

92% d’entre eux.

NB : les projets de rénovation ont, ici aussi, été

exclus.

Graphique 47 Type de besoins fonciers ou immobilier

Autre type de besoin

Terrain

Magasin

Rénovation et/ou mise aux normes

Bureau

Atelier

Entrepôt

6%

12%

15%

21%

26%

32%

32%

Répartition des artisans interrogés ayant un projetfoncier ouimmobilier selon le type de besoins

Conclusion de la Section 5 :

50% des artisans interrogés installés au centre-ville ou en ville ont émis le souhait de

s’installer en zone rurale, village d’artisans ou zone d’activité. Ceci indique un manque de

satisfaction de leur implantation actuelle, notamment, à cause de la taille de leurs locaux en

zone urbaine. L’accès à la propriété constitue également une raison importante mentionnée

par les artisans. Un besoin de créer des zones adaptées aux besoins des artisans ainsi qu’un

suivi de leurs projets sont constatés. De plus, le rayon d’implantation souhaité nous indique

que les artisans sont attachés à leur territoire et ne veulent pas s’en éloigner. Les zones

d’activité doivent donc être proches.

Graphique 48 Part des artisans interrogés ayant un projet foncier ou

immobilier selon le rayon d’implantation souhaité

26%

33%

33%

7%

Part des artisans interrogés ayant un projet

foncier ou immobilier selon le rayon

d'implantation souhaité

Dans un rayon d’un

kilomètre

Dans un rayon de 5

kilomètres

Dans un rayon de 10

kilomètres

Dans un rayon de 50

kilomètres ou plus

Page 35: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

35

: Transmission Section6

Les questions de cette partie nous informent de l’existence de projets de transmission ainsi que

de leurs délais de réalisation.

o Question : Avez-vous un projet de transmission ?

Le graphique 50 montre que 23 artisans soit 22% des artisans interrogés déclarent avoir un projet de

transmission de leur entreprise.

Parmi ceux-ci, 12 chefs d’entreprises artisanales soit 52% souhaitent céder leur entreprise dans un

délai d’un an. 6 artisans, soit 26% ont l’intention de transmettre leur entreprise dans un délai de 3 à 5

ans et enfin 5 artisans soit 22% souhaitent transmettre leur entreprise dans un délai de 1 à 2 ans.

78%

22%

Transmission

Non

Oui 52%

22%

26%

Délais de transmission

Oui dans un délai

d’un an

Oui de 1 à 2ans

Oui, de 3 à 5 ans

Graphique 49 Projets de transmission

d’entreprise

Graphique 50 Délais de transmission

d’entreprise

Conclusion de la Section 6 :

22 % des artisans interrogés affirment avoir un projet de transmission. Cela constitue une

proportion assez importante. Il est donc nécessaire que ces artisans soient accompagnés dans

leurs démarches

Page 36: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

36

Conclusion du chapitre 2

Les artisans du bassin d’emploi de Louviers se heurtent à des difficultés qui semblent être de

nature différentes mais qui, en y voyant de plus près, sont liées les unes aux autres. Près de 70% des

artisans interrogés affirment éprouver des difficultés à vivre de leur activité, et ce essentiellement dans

le secteur des services. Cette situation entrave la réalisation de projets, tels que le recrutement, la

formation, l’investissement etc.

Les artisans interrogés rencontrent les difficultés économiques suivantes :

Le manque de stratégie commerciale. En effet, peu d'artisans développent une stratégie

commerciale d'envergure ne cherchant pas à se démarquer de leurs concurrents.

(Exemple : peu de nouveau produits ou services...) ;

Des difficultés financières, et notamment des difficultés de trésorerie avec 78% des

artisans interrogés ayant des difficultés financières ;

Le manque d’intérêt aux formations transversales. Seuls 37% des artisans interrogés ont

suivi une formation transversale. Hors celle-ci est une clé primordiale au développement

économique des entreprises artisanales, ouvrant les portes d'un bon recrutement, d'une

meilleure gestion financière et de la mise en place d'une politique commerciale ;

Des difficultés de recrutement liés principalement au manque de motivation, de

candidatures, d’expérience professionnelle, de formation et au coût de recrutement… A

cela il faut ajouter l'insuffisance des artisans à utiliser les autres méthodes de recrutement

standardisées (37% passent par le bouche à oreille pour recruter) ;

Le manque de fonctionnalité des locaux et le besoin d'accéder à la propriété. En effet,

38% des artisans ayant un projet foncier ou immobilier ont déclaré que leurs locaux ne

sont pas fonctionnels et/ou 35% souhaitent devenir propriétaire. De plus, la majeure

partie souhaite s'installer en zones rurale. L'offre foncière ou immobilière risque donc de

ne pas être suffisante.

Il existe également un véritable enjeu pour le territoire en matière de reprise/transmission. En effet,

22% des artisans interrogés ont un projet de transmission de leur entreprise. Ces projets doivent donc

rapidement être pris en charge, notamment par la CMA27 afin d’éviter toute perte de savoir-faire sur

le bassin d'emploi de Louviers.

Page 37: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

37

Chapitre 3 : Diagnostic des aides territoriales en faveur du développement

économique des artisans du bassin d’emploi de Louviers:

Cette partie est consacrée à l'analyse des dispositifs d’aide au développement économique6

territorial et en faveur de l’Artisanat dont peuvent bénéficier les artisans du bassin d'emploi de

Louviers.

: Emploi, GPEC, GPEC-T et formation Section1

1. Dispositifs d’aide à l’embauche :

1.1 Recensement des dispositifs d’aide à l’embauche :

Face à la détérioration de la situation du marché de l’emploi en France, des dispositifs de

traitement social du chômage sont mobilisés. Parmi les dispositifs d’aide à l’emploi qui touchent de

près ou de loin le secteur de l’Artisanat, nous comptons :

a) Les contrats aidés :

Le contrat aidé est un contrat dérogatoire au droit commun, pour lequel l’employeur bénéficie

d’aides, qui peuvent prendre la forme de subventions d’embauche, d’exonérations de certaines

cotisations sociales etc. Les principaux contrats aidés sont :

les Contrats Uniques d’Insertion-Contrats Initiative Emploi (CUI-CIE) sont des

contrats aidés facilitant l’accès à l’emploi aux personnes rencontrant des difficultés

d’insertion professionnelle (demandeurs d’emploi, jeunes en grandes difficultés…).

L’employeur mobilisant ce mode de contrats percevra environ 47% du SMIC horaire

brute par mois. (Exemple : pour un contrat à durée déterminée de 12 mois à temps

plein, l’employeur percevra 35% du SMIC, soit 500 € par mois soit 6 000 € pour 12

mois).

Le contrat de génération est un dispositif d’aide à l’emploi mis en place par l’Etat le

1er mars 2013 à destination des entreprises ayant jusqu’à 300 salariés. Ce contrat a

pour objectif de maintenir l’emploi des séniors, d’encourager l’emploi des jeunes et

surtout de soutenir la transmission des savoir-faire. Il se traduit par le recrutement

d’un jeune de moins de 26 ans en CDI, qui travaillera en binôme avec un sénior de

6 Un artisan peut également être commerçant, et donc inscrit à la fois au répertoire des métiers et au Registre des Commerces et des Sociétés

(RCS). Ceux-ci pourront bénéficier des dispositifs mis en place pour les artisans et pour les commerçants.

Page 38: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

38

l’entreprise afin que celui-ci lui transmette ses compétences. Ce dispositif est

accompagné d’une aide financière annuelle de 4 000 € sur 3 ans versée par Pôle

Emploi à l’employeur. C’est une solution innovante pour lutter contre le chômage, la

précarité des jeunes, le faible taux d’emploi des séniors et la disparition des savoir-

faire lors d’un départ en retraite. C’est une gestion active des âges et des compétences

en entreprises, facteur de compétitivité et de performance.

b) Des aides en faveur de l'apprentissage :

Les dispositifs principaux d’aide à l’apprentissage sont :

La prime à l’apprentissage instaurée par la loi de finance 2014 et dont seules les

entreprises de moins de 11 salariés, peuvent bénéficier à hauteur de 1 000 € par année

de formation. Aucune aide n’est accordée aux entreprises comptant plus de 10 salariés.

Cette aide vient en remplacement de l’Indemnité Compensatrice Forfaitaire (ICF)

destinée à tous les employeurs d’apprentis afin d’encourager le recours à

l’apprentissage et de les inciter à encadrer les jeunes ;

Le crédit d’impôt qui est de 1600€ mais limitée à la première année de formation et

aux formations inférieures ou égales à bac+2. Cette aide était, auparavant, accordée

aux entreprises employant un apprenti, quel que soit le niveau de diplôme. Elle était de

1 600€ par année de formation.

c) Le Crédit Impôt en faveur de la Compétitivité et de l’Emploi (CICE) :

Mis en place par l’État en 2013, le CICE est destiné à améliorer la compétitivité des

entreprises françaises. Ce dispositif se traduit par un allégement des charges pour toute entreprise,

individuelle ou société, soumise à l’Impôt sur les sociétés et sur les revenus tous secteurs confondus.

Le taux du CICE est de 6%.

Par exemple : une entreprise de 5 salariés à 2 000 €/mois

5*2 000€= 10 000€*12 mois = 120 000€

120 000*6%= crédit impôt de 7 200€

Cette somme vient en déduction de l’impôt sur le revenu ou sur les sociétés, dû par l’entreprise.

Le CICE vise les entreprises ayant des salariés et soumises à un régime réel d’imposition. Il exclut, par

conséquent, les microentreprises et les autoentrepreneurs et n’a que peu d’impact sur le reste des

entreprises, car le secteur artisanal n’emploie pas beaucoup de salariés (seul 50% des établissements

Page 39: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

39

artisanaux de Haute-Normandie sont employeurs7). Ce dispositif a donc un impact très limité sur

l’Artisanat et c’est pourquoi nous nous concentrerons sur l’impact des deux premiers dispositifs.

2.4 L’impact des deux principaux dispositifs d’aide à l’embauche

Les deux premiers dispositifs d’aide à l’emploi recensés précédemment (contrats aidés et aides

à l’apprentissage) ont des effets favorables, défavorables sur l’emploi8 avec un impact plus ou moins

spécifique et prononcé dans le secteur de l’Artisanat.

a) Les dispositifs de contrats aidés :

Les dispositifs de contrats aidés sont faiblement mobilisés dans l’Artisanat. Ce sont des

dispositifs qui intéressent principalement les grandes entreprises. Or l’enquête a montré que 45% des

artisans interrogés n’emploient aucun salarié et que 48% des artisans interrogés emploient entre 1 et 5

salariés. L’Artisanat est donc un tissu de microentreprises et de petites et moyennes entreprises. Le

risque économique est donc grand pour un artisan de recruter un salarié connaissant de grandes

difficultés d’insertion professionnel même si son coût marginal est relativement faible. Il existe un

déficit de confiance des employeurs envers les salariés bénéficiant de contrats aidés. Aussi lorsque le

nombre de salariés dans l’entreprise est faible, le chef d’entreprise ayant un projet de recrutement a

besoin d’un salarié qu’il jugera digne de confiance pour le seconder dans sa tâche. Aussi les contrats

aidés qui sont faiblement mobilisés par les artisans, ont un impact limité dans l’Artisanat. Pour autant

ceux qui y ont recours peuvent être principalement impactés par les effets suivant :

7Chiffres de l’Urssaf 2013.

8 Le chômage des jeunes en Europe, Gérard Duthil et Estelle Paquet-Vaultier, Edition l’Harmattan 1999.

9 Les employeurs observent imparfaitement les caractéristiques productives des travailleurs, ainsi les candidats bénéficiant d’une meilleure

formation véhiculent une meilleure productivité.

Effets positifs sur l’emploi Effets négatifs sur l’emploi

Effet de substitution horaire : les entreprises

baissent les horaires des salariés non

subventionnés et augmentent ceux des salariés

subventionnés. Nous pouvons penser que le

recours aux heures supplémentaires est

relativement élevé dans l’Artisanat et

notamment dans le bâtiment. L’employeur

pourrait être tenté d’embaucher un salarié

supplémentaire en contrat aidé afin de réduire le

recours aux heures supplémentaires, d’autant

Effet de stigmatisation (théorie du « signal »,

K.J.Arrow - 1973)9: Une personne qui bénéficie

d’un contrat aidé est une personne éloignée de

l’emploi connaissant de graves difficultés

d’insertion professionnelle. Aussi les demandeurs

d’emploi ayant bénéficié d’un tel dispositif

peuvent subir une certaine forme de

discrimination qui les désert lorsqu’ils

recherchent un emploi. Les artisans qui sont très

attachés à la valeur « travail » sont sans doute

Page 40: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

40

b) Aides en faveur de l’apprentissage

Nous avons vu qu’il existe deux dispositifs majeurs favorisant l’embauche d’un salarié en

apprentissage. Néanmoins, nous avons montré que ces dispositifs sont de moins en moins avantageux

financièrement. C’est pourquoi, il convient d’analyser ici, non pas les effets incitatifs de dispositifs

d’aide en faveur de l’apprentissage, mais au contraire, les effets désincitatifs de l’affaiblissement des

dispositifs existants d’aide en faveur de l’apprentissage. L’affaiblissement des dispositifs d’aide en

faveur de l’apprentissage a eu les effets suivants sur l’apprentissage :

Effets positifs sur l’apprentissage Effets négatifs sur l’apprentissage

Effet d’aubaine inversé : l’artisan qui compte

procéder dès aujourd’hui au recrutement d’un

jeune en apprentissage va profiter d’incitations

fiscales moins avantageuses et donc moins

coûteuses pour l’Etat.

Effet de substitution horaire inversé : les

entreprises augmentent les horaires des salariés

non subventionné et diminuent ceux des salariés

subventionnés. Plutôt que d’embaucher un jeune

en apprentissage, les dispositifs d’aide étant de

moins en moins avantageux, les artisans

pourraient être incités à recourir aux heures

supplémentaires.

Effet de rotation inversé : l’affaiblissement des

dispositifs en faveur de l’apprentissage peuvent

avoir un impact positif sur les jeunes ayant

terminé leur contrat d’apprentissage et étant en

recherche active d’emploi. En effet si les aides en

Effet de discrimination positive inversé :

l’apprentissage est le mode de formation et

d’insertion professionnelle privilégié des artisans.

L’apprentissage est presque un passage obligé

pour les artisans soucieux de recruter des salariés

plus qu’elles sont majorées. d’autant plus réticents.

Effet d’embauche anticipée : l’artisan peut

décider de procéder plus rapidement à un

recrutement qu’il envisageait de réaliser plus

tard afin de bénéficier de l’aide.

Effet d’aubaine : l’artisan bénéficie de l’aide

pour un projet de recrutement qu’il envisageait

dans tous les cas, avec ou sans aide. Il n’y a donc

pas d’impact réel sur l’emploi.

Effet de rotation : les contrats aidés sont des

dispositifs limités dans le temps qui poussent les

entreprises à remplacer le salarié en contrat aidé

d’une période donnée par un autre salarié en

contrat aidé la période suivante. L’impact en

termes d’insertion professionnel est donc limité

dans le temps.

Page 41: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

41

faveur de l’apprentissage sont moins importantes,

l’employeur peut être incité à recruter

définitivement le jeune ayant terminé son contrat

d’apprentissage plutôt que de le remplacer par un

autre jeune en apprentissage.

« bien formés ». Les chances d’insertion

professionnelle d’un apprenti ayant terminé son

contrat d’apprentissage sont donc démultipliées

par rapport à un jeune sorti de formation initiale

ou ayant bénéficié d’un contrat aidé. C’est la

raison pour laquelle l’affaiblissement des aides en

faveur de l’apprentissage a un effet contre-

productif sur l’emploi dans l’Artisanat réduisant

dramatiquement le nombre de jeunes ayant

bénéficié à la fois d’une formation adaptée et

d’une expérience professionnelle reconnue.

Effet d’embauche anticipée inversé : l’artisan

qui compte procéder dès aujourd’hui au

recrutement d’un jeune en apprentissage va être

incité à décaler le recrutement dans le temps en

attendant un changement de politique plus

favorable à l’apprentissage. La lutte des

organisations patronales pour le rétablissement de

dispositifs plus avantageux amplifie ce

phénomène.

Focus adéquation :

L’adéquation entre ces dispositifs d’emploi et leur impact auprès des artisans du bassin

d’emploi de Louviers est donc assez controversée. Réduire les incitations fiscales en faveur de

l’apprentissage tout en augmentant celles en faveur des contrats aidés a impact négatif sur

l’emploi dans l’Artisanat. D’une part les contrats aidés ne sont pas suffisamment utilisés par les

artisans alors que l’apprentissage rencontre au contraire un franc succès dans ce secteur

d’activité. D’autre part si l’affaiblissement des aides fiscales en faveur de l’apprentissage

semble avoir un effet positif sur l’insertion professionnelle des jeunes ayant terminé leur contrat

d’apprentissage, cela ne compense pas les forts effets négatifs sur l’employabilité des jeunes

recherchant un emploi dans l’Artisanat et sur la pérennisation de ce système efficace de

formation en alternance.

Page 42: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

42

2. GPEC et mutations économiques

Dans un contexte de mondialisation et de fortes mutations économiques, l’entreprise se doit

d’anticiper les changements auxquels elle aura à faire face afin de poursuivre son développement

économique. La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) est une clé

primordiale à cette anticipation. La GPEC est une démarche de gestion des ressources humaines

instaurée par la loi de programmation pour la cohésion sociale (loi Borloo) en 2005. Elle permet à

l’entreprise de gérer l’évolution des métiers en son sein, afin de mieux anticiper les changements

d’organisation et de développer les compétences des salariés en vue d’améliorer leur employabilité.

Elle permet ainsi de réduire l’écart entre les besoins de l’entreprise et ses ressources. Néanmoins, cet

outil, aussi important soit-il, comporte quelques limites dont les principales sont les suivantes:

La GPEC est une obligation dans les grandes entreprises, mais pas dans les TPE/PME,

ces dernières ne se sentent donc pas concernées ;

L’entreprise n’a pas d’idée précises des compétences présentes sur son bassin

d’emploi ;

La mise en place d’un plan GPEC est coûteux pour une petite entreprise ;

L’entreprise ne saisit pas les évolutions conjoncturelles touchant son implantation ;

Afin d’encourager les petites structures à adopter une gestion des compétences plus formelle,

des organismes tels que la CAPEB, ou la FFB qui sont des organisations représentatives des intérêts

économiques et sociaux des artisans du bâtiment, OPCALIA, AGEFOS PME, l’ARACT, la CCI et la

CMA27 proposent un soutien aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) à la mise en place d’un plan

GPEC à travers un diagnostic des compétences présentes dans l’entreprise, un état des lieux de

l’organisation de celle-ci, ainsi qu’un accompagnement à la formation ou au recrutement afin d’aider

les chefs d’entreprises à une meilleure gestion de leurs ressources humaines.

Cependant la GPEC ne peut plus être conçue uniquement au sein de l’entreprise et des branches

professionnelles. C’est pourquoi la GPEC Territoriale (GPEC-T) a été créée. Cette dernière vient en

complément de la première. La GPEC-T est une démarche coordonnée entre les entreprises et les

acteurs locaux (PME, Maison de l’Emploi et de la Formation, OPCA, conseil régional, conseil

général,…) sur un territoire donné (bassin d’emploi) afin de procéder régulièrement à un ajustement

de l’offre et de la demande d’emploi au niveau local. Ce dispositif, par définition collectif, permet aux

PME d’être plus proches de leur territoire et d’être accompagnées de près dans leurs démarches

d’anticipation des évolutions à venir en termes d’emploi et de formation. Si ce travail d’anticipation

n’est pas fait, nous risquons de nous retrouver avec une offre de formation sans débouchés.

Page 43: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

43

Plusieurs observatoires en région ont pour mission d’observer la situation économique d’un

territoire ou d’un secteur d’activité donné. Cette fonction d’observation contribue grandement à

l’action des institutionnels et des territoires en matière de GPEC-T.

Concernant l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers, nous pouvons citer les quatre structures

suivantes :

L’Observatoire Régional de l’Artisanat rattaché à la CRMA-HN qui a pour principales

fonctions de:

Dresser un portrait économique de l’Artisanat haut-normand ;

Analyser la conjoncture économique de l’Artisanat haut-normand ;

Anticiper les mutations socio-économiques dans ce secteur ;

Faire remonter les besoins des artisans (emploi, formation...) et intervient à travers des

enquêtes.

L’Observatoire du BTP qui est un observatoire de branche soutenant l’action de 4

fédérations professionnelles : la FFB, la Capeb, la fédération SCOP BTP et la Fédération

Nationale des Travaux Publics. Le secteur de la construction ainsi observé englobe l’ensemble

des activités du bâtiment et des travaux publics quelle que soit la taille de l’entreprise.

L’artisanat du BTP est inclus dans ce champ.

Le CREFOR qui est un Groupement d’Intérêt Public faisant partie du réseau des Carif-Oref.

Les Carif-Oref sont des structures organisées au niveau régional, financées par l’Etat et la

région. En Haute-Normandie, ils contribuent à la rédaction du CPRDF, document technique

d’aide à la décision permettant à la région de prendre des décisions objectives en matière de

formation. Au sein du CREFOR, le pôle Observation et Prospective (POPS) travaille sur

l’adéquation entre l’emploi et la formation en région, tous secteurs d’activité et tous métiers

confondus. L’Artisanat est inclus dans le champ d’étude du CREFOR, mais est éclaté entre

plusieurs branches professionnelles (bâtiment, production etc.)

La Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers (MEF) qui assure, sur le territoire

du bassin d’emploi de Louviers, une mission d’observation permettant de caractériser les

besoins socio-économiques du territoire afin de mener des actions en matière de GPEC

Territoriale.

Il existe d’autres structures qui, au moyen d’études statistiques, d’enquêtes et d’interviews, anticipent

les mutations socio-économiques concernant l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers. Mais

l’information recueillie par ces organismes est mal structurée et pas suffisamment pertinente du fait de

Page 44: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

44

leur large champ d’action (la région Haute-Normandie pour le CREFOR, tous secteurs d’activité pour

la Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers) et du caractère transversal du secteur de

l’artisanat. L’Artisanat concerne, en effet, à la fois, plusieurs grands secteurs d’activité économique

traditionnels comme la construction, l’industrie, le tertiaire etc. Il est donc difficile de caractériser ce

secteur et de rendre lisible les informations recueillies sur les mutations socio-économiques le

concernant, notamment à l’échelle d’un territoire comme celui du bassin d’emploi de Louviers. Dans

ces conditions, il est difficile d’assurer une GPEC-T efficace, d’orienter au mieux l’offre de formation

et de faciliter le travail des conseillers d’orientation et des conseillers d’emploi.

3. Méthodes et difficultés de recrutement

3.1 Méthodes de recrutement

En matière de formation, la compétence métier (compétence liée au cœur du métier) semble être

privilégiée à la compétence transversale (compétence commune à tout chef d’entreprises comme la

comptabilité, le marketing etc.). En effet, dans notre enquête 63% des artisans interrogés se sont

formés en compétences métier. Ils ne prêtent pas beaucoup d’importance aux compétences

transversales, ils ne se voient donc pas comme chefs d’entreprise. Cependant, la compétence

transversale est tout aussi importante que la compétence métier. Elle permet au chef d’entreprise de

mieux comprendre l’évolution de l’environnement de l’entreprise, d’appréhender les opportunités et

menaces auxquelles il devra faire face et de mieux recruter et gérer ses ressources humaines. C’est ici

un problème clair de GPEC, ce qui peut venir influencer la façon de recruter des artisans. De plus, les

résultats de notre enquête montrent que les deux principales méthodes de recrutement sont Pôle

Emploi et le bouche à oreille. Il existe donc un manque de compétences et un manque de formalisme

dans les méthodes de recrutement mobilisées par les artisans.

Page 45: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

45

Appui théorique :

Les entreprises artisanales sont généralement des PME et TPE, avec beaucoup d’entreprises

de proximité. L’auteur Olivier Torres, professeur d’économie à l’Université de Montpellier

et chercheur spécialistes des PME, a développé une théorie sur la façon de recruter des

artisans dans son essai de Théorisation de la gestion des PME : de la mondialisation à la

proxémie (2004).

L’auteur affirme que les PME et TPE ont davantage tendance à privilégier des stratégies

intuitives et informelles de recrutement plutôt que des démarches plus standards. Il explique

ce manque de formalisme par la notion de proximité. En effet, la proximité favoriserait la

non-standardisation des mécanismes de recrutement. Le dialogue direct et spontané

encouragerait non pas la formalisation, mais au contraire la souplesse et la flexibilité des

méthodes utilisées, ce qui rend la gestion des ressources humaines plus complexe. Certes,

cette proximité a des avantages, à savoir un processus d’intégration plus rapide lors d’un

recrutement, mais elle accroit, ceci dit, le risque d’une embauche ratée.

Le résultat de l’enquête vient appuyer ce constat. La part des artisans qui privilégient le

recrutement par le bouche à oreille plutôt que les méthodes plus standards y est importante

(Voir graphique 40 page 30).

Page 46: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

46

3.2 Difficultés de recrutement

La GPEC a pour objet de faire remonter les besoins en compétences nécessaires pour répondre

à l’offre d’emploi et faire en sorte qu’il y ait une adéquation avec les profils des demandeurs d’emploi.

En effet, il y a des difficultés de recrutement qui ne sont pas liées aux compétences du chef

d’entreprise à recruter ou aux méthodes qu’il emploie, mais au profil du candidat qu’il a en face de lui.

L’enquête montre qu’il existe de nombreuses difficultés de recrutement des salariés, rencontrées par

les artisans du bassin d’emploi de Louviers à savoir :

1) 32% des artisans interrogés affirment que les candidats ne sont pas assez motivés ;

2) 29% déclarent ne pas recevoir assez de candidatures à l’embauche ;

3) 20% que les candidats n’ont pas assez d’expérience professionnelle ;

4) 14% déclarent que les candidats ne sont pas assez formés.

Les trois premières difficultés nous indique un souci d’employabilité des demandeurs d’emploi est

donc constaté. La demande d’emploi, quand elle existe, n’est pas en adéquation avec l’offre d’emploi

proposée.

a) Le manque de motivation :

Le manque de motivation peut s’expliquer par la théorie néoclassique selon laquelle, le

demandeur d’emploi répartit le temps dont il dispose, de façon à optimiser son bien-être. Il compare

l’utilité que lui rapporte un salaire par rapport au loisir. La fonction d’offre de travail émanant du

demandeur d’emploi étant croissante du salaire réel, plus celui-ci est élevé, plus il compense la perte

de loisir et vis-versa. Le demandeur d’emploi choisira par conséquent de ne pas travailler, s’il estime

que le salaire proposé est trop faible « pourquoi travailler pour un salaire comparable au montant des

allocations ? ». Il entrera donc en phase de chômage volontaire encore appelé chômage frictionnel.

La théorie de la recherche d’emploi (Georges Stigler, 1962) ou encore appelée la théorie du Job search

est associée à ce type de chômage. L’économiste américain défini le chômage frictionnel comme un

chômage d’abord volontaire puis involontaire. Les demandeurs d’emploi arbitrent entre le coût de la

recherche d’emploi (démarches, lettres, déplacements etc.) et le montant du salaire qui leur est

proposé. Ceux-ci ne rentreront dans le marché du travail que si le montant du salaire proposé est

supérieur aux indemnités reçues en période de chômage. Dans le cas contraire, les chômeurs

continueront à rechercher un « meilleur » travail. Le niveau de salaire qui détermine s’il est plus

avantageux de sortir du chômage est appelé salaire de réservation. Au fur et à mesure du temps, le coût

de la recherche d’emploi augmente, ce qui incite les demandeurs d’emploi à revoir leurs exigences à la

baisse (diminuer le salaire de réservation). A un moment donné, le coût continuant à croitre, les

Page 47: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

47

demandeurs d’emploi chercheront n’importe quel emploi à tout prix (chômage involontaire) et finiront

par prendre le poste qui se présente.

La demande de travail émanant des entreprises étant, elle, fonction décroissante des salaires : plus le

salaire (indemnités chômage) augmente, moins les entreprises sont incitées à embaucher. La rencontre

de l’offre et de la demande de travail du le marché de l’emploi prend la forme suivante :

Illustration : Rencontre entre l’offre et la demande de travail du point de vue néoclassique

Avec la concurrence, le chômage doit normalement baisser avec la baisse des salaires jusqu’au

point d’équilibre (point de rencontre entre l’offre et la demande d’emploi), mais ceci est valable

lorsque les salaires sont flexibles. En France, il existe une rigidité de ceux-ci due au salaire minimum

(SMIC). Par conséquent le chômage ne peut se résorber.

La solution la plus adaptée selon les économistes libéraux, pour lutter contre le chômage frictionnel est

la diminution des indemnités chômage qui favorise ce maintien hors du marché du travail des

demandeurs d’emploi. En cas d’impossibilité, la seconde solution est la réduction du coût du travail,

comme vu précédemment avec les contrats aidés, la prime à l’apprentissage etc.

b) Le manque de candidature

Le manque de candidatures au recrutement évoqué par les artisans interrogés est sans doute lié

à ce manque de motivation. Il existe un problème d’attractivité des emplois proposés dans le secteur

de l’Artisanat lié au nombre d’heures effectives travaillées et au niveau de salaire proposé.

Offre de travail

Demande d’Emploi

Demande de travail

Offre d’emploi

Salaire réel

D’équilibre Salaire réel

Quantité de

travail

(nombre

d’heures

travaillées)

Chômage

Indemnités chômage

(salaire minimum)

Page 48: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

48

Rappelons également que les méthodes de recrutement employées par les artisans, sont sans doute

insuffisantes ce qui explique en partie le manque de candidatures.

c) Le manque d’expériences professionnelles et de formation

Le manque d’expériences professionnelles principalement, mais aussi le manque de formation

sont d’autres difficultés de recrutement évoquées par les artisans interrogés. Elles résultent d’un

problème structurel. Le chômage structurel est un chômage de long terme qui se traduit par un

déséquilibre profond sur le marché du travail résultant d’une mauvaise adéquation entre l’offre

d’emploi et le profil des candidats potentiels. Il est caractérisé le plus souvent, par l’inadéquation entre

les qualifications et l’expérience professionnelle des demandeurs d’emploi et les besoins des

entreprises.

La Théorie de l’appariement entre l’offre et la demande de travail vient expliquer cette notion. Selon

cette théorie, pour qu’un emploi soit créé, il ne suffit pas qu’un poste de travail nouveau soit proposé,

mais qu’il rencontre des demandeurs d’emploi dont le profil est en adéquation avec le poste vacant.

La solution pour lutter contre le chômage structurel est un processus de formation continue adapté, qui

permet une meilleure employabilité des salariés et demandeurs d’emploi. La GPEC-Territoriale,

évoquée précédemment, facilite cette adéquation en anticipant les besoins des entreprises permettant

ainsi aux institutionnels de l’emploi et de la formation d’adapter l’offre de formation disponible et les

financements qui en découlent. Adapter les besoins en compétences et en formation dans le secteur de

l’Artisanat permet donc, aux entreprises, de trouver un candidat ayant les compétences requises, et aux

personnes en recherche d’emploi de type artisanal, de répondre aux exigences de l’employeur.

Page 49: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

49

4. Offre de formation et dispositifs de financement

La formation continue a pour principale fonction de répondre aux exigences du marché du

travail. En effet, elle permet une meilleure adéquation entre l’offre et la demande d’emploi en

permettant aux salariés et aux demandeurs d’emploi d’acquérir de nouvelles compétences. La

formation continue a également un rôle de première importance envers les dirigeants. Les artisans sont

soumis à la concurrence et doivent s’adapter à la réalité du marché en développant des compétences

commerciales, en ressources humaines, etc. De même certaines activités s’exercent dans un cadre

réglementaire contraignant qui oblige ces-derniers à se former ou à former leurs salariés pour acquérir

le diplôme ou la certification requise. On peut schématiser le circuit de financement de la formation

continue de la manière suivante :

Shéma global du financement de la formation contunue dans l’Artisanat

4.1 Formation des dirigeants

Concernant la formation des dirigeants (chef d’entreprise, conjoints) d’entreprises artisanales,

il existe deux types de formations : la formation métiers et la formation transversale. La première

s’effectue en tant qu’artisans, ce sont donc des formations liées au cœur du métier (exemple : la

formation de boucher, de boulanger…). La seconde s’effectue en tant que chef d’entreprise, ce sont

des formations communes à tous les chefs d’entreprises tous secteurs confondus (exemple :

comptabilité, marketing, informatique…)

FAFCEA

Dirigeants +

Conjoints

collaborateurs +

Conjoints associés

+ Auxiliaires

familiaux

Conseil de la

Formation

Métiers

Métiers

Transversale

Transversale

CMA :

Formation

Collective

Autres

organismes de

formation :

Formation

individuelles

Métiers

Métiers

Transversale

Transversale

OPCA Salariés

Page 50: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

50

a) Formation transversale

L’artisan souhaitant effectuer ce type de formation a la possibilité de se tourner vers le Conseil

de la Formation pour être financé. Le Conseil de la Formation (CF) est une entité de la Chambre

Régionale des Métiers et de l’Artisanat financée, d’une part, par la taxe d’apprentissage10

à hauteur de

900 milles euros environs, d’autre part, par une subvention attribuée par l’ACOSS réservée aux

autoentrepreneurs.

Le Conseil de la Formation finance la formation transversale, le Brevet de Maîtrise et le SPI11

des dirigeants d’entreprises artisanales (chef d’entreprise et/ou conjoints collaborateurs ou associés)

ainsi que des auxiliaires familiaux et des auto-entrepreneurs. Mais il finance aussi, et c’est une

exception, la formation métiers des stagiaires bénéficiant d’une formation au sein de l’IFCER.

Deux modes de financement existent selon le mode d’organisation de la formation mobilisée :

pour les formations collectives, le Conseil de la Formation verse aux CMA ainsi qu’à l’IFCER un

budget, et ce sont ces organismes qui décident, ensuite, du montant du financement des formations ;

pour les formations individuelles, le candidat reçoit directement par le Conseil de la formation, le

financement convenu.

Les formations transversales peuvent donc s’effectuer individuellement ou collectivement. Les CMA

27 et 76 dispensent des formations collectives qui sont assez nombreuses et touchent à beaucoup de

domaines : Communication et internet, bureautique, comptabilité et gestion, commerce et marketing…

Le financement de la formation collective diffère selon qu’il s’agit:

D’une formation courte : qui peut durer de 1 à 4 jours et concerne les domaines vu ci-dessus.

La Chambre de Métiers de l’Eure prend en charge la totalité des formations lorsque le

candidat choisit un des Packs proposés par la CMA27 contenant 3 formations, sinon les tarifs

vont de 35 à 105 € par jour avec prise en charge partielle de la part de la CMA27 (si la

demande en est faite par l’intéressé).

D’une formation longue (ou diplômante) : qui peut donner un niveau Baccalauréat jusqu’à

Bac +3 dans la gestion d’entreprise. Celle-ci dure de 1 à 2 ans, à raison de 1 jour par semaine

en formation, pour l’artisan, le conjoint, la secrétaire… le but étant de professionnaliser ceux-

ci et de leur permettre l’accès aux études supérieures.

10

Taxe d’apprentissage : contribution versée par l’employeur à la CRMA HN permettant de financer les premières formations

technologiques et professionnelles, d’améliorer la qualité de l’enseignement des apprentis. 11 Le Stage de Préparation à l’Installation est un stage obligatoire pour tout créateur ou repreneur d’entreprise alliant la théorie à la pratique.

Page 51: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

51

La formation individuelle se déroule au sein d’autres organismes non rattachés aux Chambres

de Métiers. Le candidat choisit une formation dans l’organisme de son choix et établi ensuite

sa demande de financement minimum 15 jours avant le début du stage. Le financement

n’étant pas attribué si le demandeur entame son stage de formation avant.

Remarque :

Un phénomène est soulevé via les statistiques du Conseil de la Formation : au niveau régional, la

formation transversale des dirigeants est mobilisée essentiellement par les femmes, qu’elles soient

chefs d’entreprise ou conjoints collaborateurs. Les hommes sont en effet attirés par des formations

centrées sur leur cœur de métier et semblent délaisser les formations plus transversales (comptabilité,

commerce, ressources humaines, etc.). Le tableau suivant vient appuyer ce constat.

Tableau 8 Répartition H/F des stagiaires financés par le Conseil de la Formation en 2012 dans les 15 activités les plus

représentatives de l’Artisanat Haut-Normand.

Nombre

d'établissements

Nombre de stagiaires Total

Femme Homme Total général

Coiffure 2003 7,2% 488 79,2% 128 20,8% 616 62,8%

Travaux de maçonnerie générale et gros

œuvre de bâtiment

1770 6,4% 41 76% 13 24% 54 5,5%

Entretien et réparation de véhicules

automobiles légers

1444 5,2% 20 69% 9 31% 29 3,0%

Travaux d'installation électrique dans tous

locaux

1295 4,7% 53 67,1% 26 32,9% 79 8,1%

Travaux de menuiserie bois et PVC 1261 4,6% 16 43,2% 21 56,8% 37 3,8%

Travaux de peinture et vitrerie 1089 3,9% 11 42,3% 15 57,7% 26 2,7%

Boulangerie et boulangerie-pâtisserie 1005 3,6% 5 41,7% 7 58,3% 12 1,2%

Travaux d'installation d'eau et de gaz en

tous locaux

910 3,3% 10 27% 27 73% 37 3,8%

Soins de beauté 871 3,1% 23 100% 0 0% 23 2,3%

Travaux de couverture par éléments 831 3,0% 12 52,2% 11 47,8% 23 2,3%

Restauration rapide et vente de plats à

emporter

744 2,7% 4 80% 1 20% 5 0,5%

Transports de voyageurs par taxis 710 2,6% 0 0% 2 100% 2 0,2%

Travaux de terrassement spécialisés ou de

grande masse

699 2,5% 17 89,5% 2 10,5% 19 1,9%

Boucherie et boucherie-charcuterie 556 2,0% 1 10% 9 90% 10 1,0%

Commerce de détail de fleurs 504 1,8% 3 33,3% 6 66,7% 9 0,9%

Total 27656 100,0% 704 71,8% 277 28,2% 981 100,0%

Le tableau ci-dessus nous éclaire sur la répartition hommes femmes des stagiaires bénéficiant

d’un financement du Conseil de la Formation. Au 31/12/2012, 704 stagiaires soit une part de 72% sont

des femmes et seulement 277 stagiaires soit une part de 28% sont des hommes.

Nota bene : si nous recentrons l’analyse sur la formation transversale, il faut exclure la coiffure

et les soins et beauté. En effet une grande partie des stagiaires concernés bénéficie d’un financement

Page 52: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

52

du Conseil de la formation pour une formation métier et collective dispensée par l’IFCER (voir ci-

avant). C’est pourquoi, la coiffure canalise 62,8% des stagiaires financés par le Conseil de la

Formation. Nous ne pouvons donc pas tirer de conclusion en matière de formation transversale dans

ces deux activités.

En revanche dans les trois activités suivantes les plus représentées en nombre d’établissements,

les femmes sont majoritaires. Elles sont 76% dans les travaux de maçonnerie générale et gros œuvre

de bâtiment, 69% dans l’entretien et réparation de véhicules automobiles légers et 67,1% dans les

travaux d’installation électrique dans tous locaux.

En conclusion, Nous pouvons déduire que la formation transversale intéresse davantage les

femmes que les hommes. Si nous excluons les conjoints collaborateurs, qui sont essentiellement des

femmes et qui mobilisent nécessairement davantage la formation transversale du fait de leur statut, le

constat reste le même. Les chefs d’entreprise femmes mobilisent davantage la formation transversale

que les chefs d’entreprise hommes.

Une seconde remarque peut être faite : les activités les plus représentées en nombre

d’établissements, ne sont pas nécessairement les plus représentées en nombre de stagiaires financés

par le Conseil de la Formation et inversement. L’entretien et réparation de véhicules automobiles

légers, par exemple, arrive en troisième position en nombre d’établissements (5,2%) mais n’arrive

qu’en sixième position en nombre de stagiaires (3%). En revanche, les travaux d’installation

électrique, qui n’arrivent qu’en quatrième position en nombre d’établissements (4,7%), arrivent en

seconde position en nombre de stagiaires (8,1).

Le tableau 5 nous montre clairement les secteurs qui nécessiteraient une sensibilisation à la

formation transversale.

Entretien et réparation de véhicules automobiles légers ;

Boulangerie et boulangerie-pâtisserie ;

Restauration rapide et vente de plats à emporter ;

Transport de voyageurs par taxi ;

Travaux de terrassement spécialisés ou de grande masse

Boucherie et boucherie charcuterie

Commerce de détail de fleurs

Page 53: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

53

b) La formation métier

Si nous nous intéressons maintenant à la formation métier des dirigeants, celle-ci est financées

par le FAFCEA (Fonds d’Assurance Formation des Chefs d’Entreprises Artisanales) qui est une

institution nationale finançant la formation métier et exceptionnellement la formation transversale en

cas de refus du Conseil de la Formation.

4.2 Formation des salariés

Les salariés de l’Artisanat désirant se former sont pris en charge par un Organisme Paritaire Collecteur

Agrée (OPCA) auquel leur entreprise cotise.

Focus adéquation :

Il existe des problématiques de recrutement et d’employabilité des demandeurs d’emploi

dans le secteur de l’Artisanat.

Tout d’abord, nous constatons que s’il existe des observatoires économiques qui anticipent

les évolutions économiques du secteur de l’Artisanat et diagnostiquent les besoins en

compétences des entreprises, l’information recueillie est mal structurée d’où un problème de

lisibilité de l’information pour les services publiques de l’emploi et de l’orientation. Les

périmètres d’action de ces observatoires ne correspondent pas spécifiquement à celui de

l’Artisanat haut-normand. De même les méthodologies utilisées divergent et la

communication entre ces différents organismes est sans doute insuffisante. Il existe donc un

problème d’adéquation entre la fonction d’observation et les acteurs de la GPEC-T

notamment à l’échelle d’un bassin d’emploi comme celui de Louviers. Ces-derniers ont

besoin d’avoir une parfaite connaissance chiffrée de leur territoire pour agir en faveur de

l’Artisanat.

Ensuite, nous avons vu que les artisans n’utilisaient pas suffisamment les méthodes de

recrutement standard lors d’un recrutement privilégiant des méthodes moins formelles

comme le bouche à oreille. Parallèlement, de nombreux artisans se plaignent du manque de

candidatures ou du manque de motivation des candidats. Le manque de formalisme lors d’un

recrutement facilite l’intégration des nouveaux salariés mais augmente le risque d’un

recrutement raté ce qui accroît la défiance des artisans lors d’un recrutement. De même la

non utilisation optimale de l’ensemble des réseaux de diffusion de l’offre d’emploi réduit le

nombre de candidatures reçues.

Page 54: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

54

Le manque de motivation des candidats est la principale difficulté de recrutement avancée

par les artisans lors d’un projet d’embauche. Il est indispensable d’aider les candidats à

travailler sur la motivation et l’image de soi lors d’un recrutement pour ainsi favoriser leur

embauche et démarrer une activité de façon plus dynamique. De même, les métiers de

l’Artisanat sont trop souvent perçus comme une voie de garage pour des jeunes en situation

d’échec scolaire. Les services publics de l’orientation doivent renforcer l’image des métiers

manuels afin d’encourager les jeunes empruntant ce type de cursus.

Concernant les méthodes de recrutement majoritairement utilisées par les artisans

interrogés dans notre enquête (Pôle emploi, bouche à oreille), elles sont peu standardisées

ou utilisées par défaut ce qui peut être à l’origine du manque de candidature précédemment

cité. Trois recommandations sont à faire :

Elargir le champ d’action de la plate-forme de recrutement Centre d’Aide à la

Décision (CAD) de la CMA27, qui semble être apprécié des artisans lors du

recrutement d’un apprenti. Le filtrage des agents avant la communication du détail

de l’offre aux candidats intéressés est très appréciée des artisans qui reçoivent trop

souvent des jeunes mal informés, peu motivés ou n’ayant pas le profil requis. Mais le

périmètre d’action du CAD est encore trop limité aux apprentis. Il doit être

davantage élargi au recrutement des salariés. Il est donc nécessaire de faire un travail

d’optimisation de la communication du CAD car c’est un outil de diffusion des

offres efficace en ce qui concerne l’Artisanat. Au-delà de l’aspect quantitatif, ces

agents recherchent une meilleure d’adéquation en l’offre d’emploi proposé par

l’artisan et le profil du candidat.

Une sensibilisation plus générale de la part des fédérations professionnelles,

associations employeurs, organisations patronales… auprès des artisans pour élargir

le périmètre de diffusion des offres d’emploi à d’autres réseaux que Pôle Emploi

(agences d’intérim, réseaux sociaux, radios etc.) ;

La CMA27 devrait également améliorer sa communication sur son coaching

recrutement pour ainsi améliorer les pratiques des artisans en termes de ressources

humaines.

Page 55: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

55

Si nous nous penchons maintenant sur les formations proposées par la CMA 27, nous

constatons qu’elles sont essentiellement de nature transversale. Parallèlement, les résultats de

l’enquête montrent que les artisans se forment davantage en compétences métiers. Ils ne

voient pas l’intérêt de suivre une formation ne relevant pas directement de leur cœur de

métier. Nous observons ici une inadéquation entre les besoins exprimés par les artisans et

l’offre de formation proposée par la CMA27 qui semble pourtant répondre aux réels besoins

économiques de ces-derniers (recrutement, stratégie commerciale, etc.). Il faut donc

renforcer la sensibilisation des artisans à ce type de formation en leur montrant la valeur

ajoutée qu’ils peuvent en tirer.

L’autre constat que nous pouvons faire concerne les stagiaires des formations transversales

financés par le Conseil de la Formation. Ces formations sont davantage mobilisées par les

femmes, et beaucoup moins par les hommes. De plus, de manière plus général, les résultats

de notre enquête montrent que les artisans de moins de 30 ans ne se forment pas assez (voir

graphique 35 page 27) et que les artisans du secteur de l’alimentation non plus (voir

graphique 32 page 26). La sensibilisation à la formation et notamment à la formation

transversale doit donc être mieux ciblée en insistant auprès des artisans hommes, de moins

de 30 ans et ceux du secteur de l’alimentation.

Nous pouvons étayer notre propos concernant le manque d’intérêt des artisans pour la

formation transversale en donnant l’exemple de SEINARI qui propose un accompagnement

à l’innovation, pour les PME et TPE, mais qui ne rencontre pas de succès auprès des artisans

car ceux-ci restent essentiellement accès sur leur cœur de métier oubliant leur statut de chef

d’entreprise. Ils ne se dirigent donc pas vers ce genre d’organismes. Nous pouvons émettre

l’hypothèse qu’ils ne sont pas assez sensibilisés à la question.

Page 56: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

56

: Financement et besoins de financement Section2

Un besoin de financement se caractérise par la situation d’un agent économique dont le

montant des dépenses est supérieur à son épargne. Il peut être de court terme en cas de déficit de la

trésorerie ou à long terme en cas de dépenses d’investissement supérieur aux capacités

d’investissement. En cas de besoin de financement, deux sources de financement peuvent être

mobilisées par les entreprises :

Les capitaux propres

Les capitaux externes

Les capitaux propres

Ils se composent de deux catégories :

Le capital social apporté par les créateurs (associés, actionnaires, entrepreneur individuel, etc.)

et qui peut faire l’objet d’une augmentation en cours d’existence ;

L’autofinancement représentant la part des bénéfices antérieurs mis en réserve par l’entreprise.

Le financement par capitaux propres n’étant pas traité dans ce mémoire, nous nous focaliserons sur le

financement par capitaux externes

Les capitaux externes

Ils se composent également de deux catégories :

Le prêt bancaire ;

D’autres financements externes.

1. Les limites du financement bancaire

1.1 Le manque de confiance des banques

De nombreux auteurs ont traité la question du financement bancaire des PME et TPE. Ils sont

tous arrivés à la conclusion qu’il existe une tension entre le système bancaire et les petites firmes. Les

principales raisons qui expliquent les difficultés de ces entreprises à se financer auprès des banques

sont :

L’opacité des petites structures (TPE/ Micro-entreprises). Il existe un manque de formalisme

dans ces entreprises qui engendre des difficultés pour les artisans à fournir aux banques des

Page 57: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

57

documents comptables et financiers fiables venant apporter la preuve de leur bonne santé

financière. Ce phénomène contribue à dissuader le banquier d’octroyer un prêt.

L’asymétrie informationnelle illustrée par plusieurs auteurs, tels que Calomiris et Hubbard

(1990), représente la relation complexe basée sur l’information imparfaite entre le prêteur et

l’emprunteur. Ce dernier disposerait d’informations sur le degré de risque du projet et est le

seul à connaitre l’usage qu’il fera de la somme d’argent. Ce contexte conduit à un

accroissement du risque moral, du principe de sélection adverse (anti-sélection) et de l’aléa

moral.

a) Le principe de sélection adverse est défini comme le dilemme perpétuel des banques

entre le risque et la rentabilité. Cette notion est définie par l’économiste américain

George A.Akerlof (1970)12

comme étant un phénomène statistique et économique

par lequel une offre faite sur le marché aboutit à des résultats inverses à ceux

souhaités. C’est le principe selon lequel il y a toujours une asymétrie d’information

entre le préteur et l’emprunteur, il y a donc un risque pour les banques. Pour pallier à

ce risque, les banques augmentent leur taux d’intérêt. Le problème est que cette

hausse du taux d’intérêt n’attire que les emprunteurs à hauts risques, les emprunteurs

à faibles risques ne seront pas intéressés par l’offre. Les banques auront donc

tendance à choisir des candidats avec une rentabilité importante mais un risque qui

l’est tout autant, plutôt qu’un candidat avec un projet de rentabilité moins importante

mais de risque faible.

b) L’aléa moral est le principe selon lequel le préteur ne peut surveiller le

comportement caché de son emprunteur, ainsi celui-ci peut affecter les fonds à

d’autres fins.

Les petites structures constituent donc un risque élevé pour les banquiers. C’est pourquoi ces derniers

sont réfractaires à l’octroi de crédits.

1.2 Difficultés de financement des artisans

D’après les données d’enquête recueillies, nous avons vu que près de la moitié (42%) des

artisans interrogés rencontrent des difficultés financières.Pour autant les difficultés financières des

artisans sont principalement des difficultés de trésorerie.

12« The Market for Lemons : Quality Uncertainty and the Market Mechanism »1970.

Page 58: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

58

La trésorerie est définie comme étant les liquidités disponibles en caisse et dans les comptes bancaires

de l’entreprise qui lui permettent de faire face à ses échéances. Un besoin de trésorerie s’exprime,

lorsque les liquidités dont dispose l’entreprise ne couvrent pas son besoin en fond de roulement

résultant d’un décalage entre ses encaissements et ses décaissements (stock + créances clients – dettes

fournisseurs) à une date donnée.

Dans notre enquête, parmi les artisans du bassin d’emploi de Louviers interrogés éprouvant des

difficultés financières, seul 4% ont répondu ne rencontrer que des difficultés pour financer leurs

investissements. En revanche, ils sont 78% à ne connaître que des difficultés de trésorerie.

L’enquête trimestrielle, sur l’accès des PME et TPE au crédit bancaire, de la banque de France

vient appuyer ce constat. Le tableau suivant représente le taux d’obtention des crédits d’investissement

par les PME au cours de ces derniers trimestres :

Tableau 9 Taux d’obtention des crédits d’investissement par les PME

T2 2012 T3 2012 T4 2012 T1 2013 T2 2013 T3 2013 T4 2013 T1 2014 T2 2014

Obtention de

crédit

d'investissement

=100% (en%)

82,8 81,03 84,22 83,15 83,36 84,32 87,52 87,38 85,66

Obtention de

crédit

d'investissement

>=75% et >100%

(en%)

5,1 5,32 3,49 4,66 4,37 4,87 3,75 4,53 3,03

Somme (%) 87,9 86,35 87,71 87,81 87,73 89,19 91,27 91,91 88,69

Sur le tableau 9, hormis une légère baisse au cours second trimestre 2014, l’accès au crédit

d’investissement reste relativement élevé. Près de 89% des PME obtiennent un accord total ou à plus

de 75%.

Tableau 10 Taux d’obtention des crédits de trésorerie par les PME

Sur le tableau ci-dessus, nous observons une fluctuation non négligeable du taux d’obtention des

crédits de trésorerie par les PME. Le taux d’obtention du crédit de trésorerie se situe néanmoins autour

de 71%.

T2 2012 T3 2012 T4 2012 T1 2013 T2 2013 T3 2013 T4 2013 T1 2014 T2 2014

Obtention de

crédit trésorerie 100% 57,2 59,38 51,69 56,92 62,92 65,72 61,37 61,71 56,81

Obtention de

crédit trésorerie >=75%

et >100% 13,99 9,9 8,99 10,77 9,17 8,48 6,87 8,56 14,01

Somme (%) 71,19 69,28 60,68 67,69 72,09 74,2 68,24 70,27 70,82

Source : Enquête trimestrielle de la Banque de France sur

l’accès des PME au crédit bancaires

Source : Enquête trimestrielle de la Banque de France sur

l’accès des PME au crédit bancaires

Page 59: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

59

Comparativement au taux d’obtention du crédit d’investissement, on remarque que le taux d’obtention

du crédit de trésorerie est plus faible (10 point de pourcentage de différence), ce qui vient étayer nos

données d’enquête.

En 2012, 3,6 millions d’entreprises sont implantées en France13

. 99,9% de ces entreprises sont

des TPE et PME. Ces chiffres sont étonnants si nous nous restreignons aux informations délivrées par

les médias se focalisant sur les grandes entreprises. En effet, ces petites structures constituent la

majeure partie de la valeur ajoutée créée en France et face à leurs difficultés de financement et à la

frilosité des banques à leur consentir des crédits, il va donc sans dire qu’il faut soutenir ces entreprises

via d’autres réseaux. Les pouvoirs publics viennent en renfort aux petites entreprises créant ainsi des

fonds de garanties qui favorisent l’octroi de crédits bancaires (phénomène appelé effet de leviers), des

subventions, des aides…

13

Etude de l’INSEE sur les caractéristiques des entreprises et des entreprises individuelles (2012).

Page 60: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

60

2. Les aides publiques au financement

L’ensemble des aides suivantes sont accessibles aux TPE et PME artisanales.

La région :

Les aides délivrées aux entreprises par la région Haute-Normandie se font sous forme de

subventions ou de prêts à taux zéro. Elles sont dédiées spécialement aux entreprises qui font, à

plus de 50% de leur activité14

, du « Business to Business ». C’est-à-dire, les entreprises

artisanales traitant, en aval, avec des professionnels. Ces subvenions sont destinées d’une part

au financement du matériel de travail, de l’immobilier et d’autre part, de l’exportation et de

l’innovation et ce, afin de favoriser l’implantation et le développement des entreprises haut-

normandes. Ces aides s’inscrivent dans le cadre d’un contrat d’objectif conclus entre la région et

l’entreprise concernée. L’entreprise doit prendre des engagements sur 3 ans qui constitueront le

fondement du contrat d’objectif

Le département :

Les aides sont sous forme de prêt à taux 0. Ce sont des avances remboursables destinées au

financement du matériel, de l’immatériel et de l’immobilier (à part véhicule).

L’Etat :

L’Etat a créé un dispositif appelé le FISAC (Fond d’Intervention pour les Services, l’Artisanat

et le Commerce) ouvert aux entreprises commerciales, artisanales ou de services qui envisagent

une opération de création, de maintien, de modernisation, d'adaptation ou de transmission de

leur activité, afin de préserver ou de développer un tissu d'entreprises de proximité. Le FISAC

intervient de manière individuelle ou collective.

Intervention individuelle : l’artisan d’une commune de moins de 3000 habitants avec un

chiffre d’affaires de moins de 1 million d’euros, fait seul sa demande de financement. Il faut

qu’il soit le dernier artisan de son activité et de sa commune pour pouvoir en bénéficier. Ce

sont essentiellement ceux qui ont une boutique. Ce dispositif, très long, dure 1 an environ.

Intervention collective : une commune ou communauté de commune portent le projet au

niveau de l’Etat. On est dans le cadre d’un co-financement, c’est-à-dire que si la commune

finance pour 10 000 €, l’Etat met la même somme. Autre exemple : si la communauté de

commune demande aussi au département de participer, l’Etat mettra quand même 50% de la

somme, à savoir, la commune : 10 000 €, le département : 5 000 € et l’Etat : 15 000 €. C’est

14 Moins de 50% du chiffre d’affaire doit être réalisé avec des particuliers.

Page 61: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

61

un dispositif qui concerne l’ensemble des entreprises d’un même secteur géographique, c’est

donc le territoire qui est aidé. Ce dispositif existe sur le territoire de la Communauté

d’Agglomération Seine et Eure.

En effet, la CA Seine Eure a obtenu la compétence FISAC. Selon le secteur, c’est la chambre

de commerce ou la chambre des métiers qui vérifie l’adéquation entre le projet de l’artisan et

les besoins de l’entreprise.

Les aides proposées par la CA Seine-Eure sont les suivantes :

L’aide à la modernisation du point de vente ;

L’aide à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite ;

Aide à l’innovation (visant particulièrement les artisans) ;

Aide à l’aménagement intérieur (visant particulièrement les artisans).

C’est la Chambre de métiers qui fait l’intermédiaire entre l’artisan et la CA Seine-Eure.

L’artisan passe d’abord par la CMA pour son besoin de financement et celle-ci l’oriente vers

l’une ou l’autre des aides en fonction du projet. Mais c’est en fin de compte l’artisan qui décide

de l’aide qu’il souhaite obtenir. Un cumul d’aide est possible jusqu’à 80% du projet.

Dans notre enquête, 21% des artisans à projet foncier ou immobilier ont un projet de rénovation

et/ou mise aux normes de leurs locaux, ils envisagent donc de se tourner vers la CA Seine-Eure

pour bénéficier du FISAC.

Nota Bene : Toutes ces aides publiques (hormis la région qui finance les grands groupes) sont

destinées aux entreprises en création ou en développement, réalisant un chiffre d’affaire

inférieur à 1 million d’euros et dépourvues de difficultés quelconques.

Cependant, ces aides ne sont pas systématiques. Le chef d’entreprise ayant fait une demande de

financement, n’est pas sûr de l’obtenir. Il faut au préalable monter un dossier, et en cas

d’obtention de l’aide, le chef d’entreprise peut alors investir. Par conséquent, le demandeur ne

doit pas acquérir ses matériaux ou engager ses travaux immobiliers avant la réception du dossier

complet par l’institution. Dans le cas contraire, il n’obtiendra pas les fonds.

L’investissement CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) :

Cet organisme intervient sur l’aménagement de l’espace de travail de façon à améliorer la

sécurité du travail des salariés. De façon générale, il finance les travaux liés à l’amélioration des

conditions de vie des salariés. Il n’intervient donc qu’auprès des établissements employeurs.

Page 62: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

62

Le CARSAT peut également intervenir dans le financement des véhicules mais sous certaines

conditions, à savoir que le bénéficiaire doit prendre des options précises dans le véhicule

(exemple : ABS15

…), il pourra donc avoir une aide allant jusqu’à 3 000 €. Cette une aide

ponctuelle, elle n’existe pas tout le temps.

L’agence de l’eau :

C’est un établissement public du ministère chargé du développement durable. Il intervient dans

la sauvegarde de l’eau et donc auprès des métiers qui polluent l’eau afin de les aider à financer

les transformations nécessaires pour éviter la pollution.

Les sociétés de caution mutuelle (SCM) :

Les SCM sont des établissements de crédit qui garantissent le remboursement des prêts

bancaires. En effet, la caution (la SCM) s’engage à payer la dette de l’entreprise cliente au

créancier de celle-ci (la banque) en cas de défaillance de l’emprunteur (le chef d’entreprise).

Lorsque l’emprunteur n’arrive pas rembourser son prêt, la banque demande à la SCM de se

substituer à celui-ci et de rembourser les sommes restant dues. Ensuite la SCM pourra se

retourner vers le chef d’entreprise pour réclamer le montant avancé.

Les professionnelles peuvent faire appel à trois SCM :

o SIAGI pour les artisans ;

o BPI pour les PME et TPE en général ;

o SOCAMA qui intervient uniquement auprès des entreprises clientes de la

Banque Populaire ou la BRED.

La Banque Publique d’Investissement (BPI France) :

La BPI est un établissement créé par l’Etat et la Caisse des Dépôts et Consignation afin de

soutenir les entreprises dans leur développement économique. Elle vient apporter une garantie

aux PME pour conforter les banques privées dans leur octroi de crédits aux entreprises. La BPI

propose notamment une garantie pour renforcer la trésorerie pour les TPE et PME quelle que

soit la date de leur création. Elle peut garantir jusqu’à 70% du prêt bancaire dont la durée est

comprise entre 2 et 7 ans.

15

ABS (Anti-Blocking System) : système anti-blocage des roues lors d’un freinage.

Page 63: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

63

France Active :

C’est une association proposant les garanties de prêts bancaires suivantes:

FGIF : Fond de Garantie pour la création, la reprise ou le développement des entreprises à

l’Initiative des Femmes. Garantie accordée pour financer un besoin en fond de roulement

ou investissement. Elle est au maximum de 70% du montant du prêt et plafonnée à

27000€. Sa durée est de 2 à 7 ans et son coût de 2,5% du montant garanti, donc plus le

montant à garantir est important plus la rémunération de l’organisme l’est aussi.

CAP’Jeunes : est un dispositif mis en place par Haute-Normandie Active (filière de France

Active) pour permettre aux jeunes de moins de 26 ans de faire face au manque de

ressources financières et au manque d’accompagnement. Ce dispositif se traduit par une

prime (subvention) de 2 000 € ainsi qu’un accompagnement et une garantie du prêt

bancaire obligatoire à l’octroi de l’aide.

Focus adéquation :

Comme nous pouvons le constater, la majeure partie des financements précédemment cités

sont à long terme et concerne donc des investissements. Parallèlement, le résultat de notre

enquête nous indique que les besoins des artisans sont, eux, des besoins de trésorerie, donc

des besoins à court terme. Il persiste donc un décalage entre les dispositifs existant et les

besoins des artisans. Il est nécessaire de créer davantage d’aide au financement à court terme

afin d’améliorer la situation financière des TPE/PME et notamment des artisans.

Page 64: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

64

: La localisation des entreprises Section3

La localisation des firmes et le développement économique sont des notions intimement liées

à celle de l’aménagement du territoire. De nombreuses définitions, politiques, économiques ou

géographiques de l’aménagement du territoire existent. Nous avons choisi celle donnée par

l’économiste Joseph Lajugie dans son ouvrage « Espace régional et aménagement du territoire »

(1979) :

Dans cette définition, nous relevons le caractère volontariste de l’aménagement du territoire, c’est à

dire l’action programmée et consciente, généralement d’une collectivité territoriale sur son territoire,

afin de permettre un meilleur développement économique de celui-ci, et ce, en y réduisant les

inégalités observées. La notion d’une redistribution des ressources plus équitables est donc

encouragée.

L’aménagement du territoire, les infrastructures publiques, le salaire, les

consommateurs…sont des critères déterminants dans le choix de localisation des entreprises selon la

Nouvelle Economie Géographique. Cette discipline a vu le jour en 1991 grâce à Paul Krugman, un

économiste américain ayant reçu le « prix Nobel d’économie » en 2008 pour son travail sur le

commerce international et la localisation des activités économiques. Il y explique les forces

déterminant la localisation des firmes et les mécanismes de l’agglomération spatiale.

En effet, selon P. Krugman, l’équilibre spatial résulte de la confrontation entre deux forces,

centrifuge et centripète.

o Les forces centrifuges (1) incitent les entreprises à se disperser dans l’espace.

o Les forces centripètes (2) incitent les entreprises à se concentrer dans l’espace.

Si (1) > (2), nous avons alors un équilibre spatial de dispersion des activités dans l’espace,

c’est-à-dire une répartition homogène de celles-ci.

Si (1) < (2), nous avons alors un équilibre spatial de concentration avec donc, un centre et une

périphérie.

« L’aménagement du territoire a pour fin à la fois de promouvoir la mise en

valeur des ressources régionales et d’améliorer le cadre de vie et les conditions

d’exercice des habitants, en atténuant les disparités régionales de développement

économique et social par une organisation prospective de l’espace, reposant sur

une orientation volontariste et concentrée des équipements et des activités ».

Page 65: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

65

L’entreprise faisant état des lieux de toutes les forces fait ainsi son choix de localisation (l’entreprise

ne peut raisonner qu’avec une seule force, elle devra confronter toutes les forces en présence pour

faire son choix).

Exemple de forces centrifuges :

o L’effet pro-concurrence : les entreprises n’aimant pas la concurrence, vont se localiser loin de

celle-ci.

Exemple de forces centripètes :

o La relation consommateurs-firmes : les entreprises sont incitées à se localiser là où se trouvent

les consommateurs et vis-versa. Ceci entraine une concentration car d’autres firmes suivent

pour les mêmes raisons et ainsi de suite.

Notre bassin d’emploi se situe en périphérie de l’agglomération rouennaise, là où il y a une

forte concentration d’entreprises. Les politiques d’aménagement du territoire y sont plus actives que

sur le reste des territoires périphériques. Ceci s’explique par le fait qu’il existe un dilemme entre

développement économique et égalité des territoires, en général rapidement tranché en faveur du

premier. En effet, il existe, une scission entre le développement économique et l’égalité territoriale. En

se concentrant, les entreprises créent de la croissance économique, mais c’est une situation qui crée

l’inégalité face aux autres territoires. A l’inverse, lorsque les firmes se dispersent, ceci favorise

l’égalité des territoires, mais pas la croissance. Les politiques cherchent souvent la croissance au

détriment de l’égalité. Ceci se retrouve au sein de l’agglomération rouennaise, favorisée au détriment

des autres zones.

Néanmoins, les collectivités territoriales du bassin d’emploi de Louviers tentent de sortir leur épingle

du jeu en mettant en place des dispositifs d’attractivité et d’aménagement du territoire pour faire en

sorte que les entreprises qui y sont installées, y restent, et favoriser l’installation d’autres.

L’aménagement et la gestion des zones d’activité relève de chaque intercommunalité du bassin

d’emploi. Une pénurie de locaux adaptés aux entreprises artisanales a été constatée sur le bassin

d’emploi de Louviers ; c’est pour cette raison et afin de répondre au mieux aux besoins des artisans en

termes de création ou développement de leur entreprise, que les communautés de communes du bassin

d’emploi de Louviers proposent un certain nombre de zones d’activité comportant des locaux plus

adaptés, soit sous forme de location soit sous forme de vente.

Page 66: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

66

Parmi les zones d’activité sous forme de location, un concept a été développé en 2004 par la

CMA 27 et Eure Expansion16

, appelé Villages d’Artisans. Cette opération foncière innovante, qui a

été récompensée à Paris par le trophée « métiers et artisanat », répond aux enjeux du développement

économique des collectivités.

Un village d’artisan est un bâtiment ou un ensemble de bâtiments construits sur un terrain communal

ou appartenant à une communauté de communes (CDC) pour y accueillir des artisans en location à

prix réduit (5 à 6 € du m²). Le propriétaire reste la commune ou la CDC. Les locaux sont aménagés en

fonction des besoins des artisans locataires qui définissent eux-mêmes les dimensions et composition

de leurs locaux. Son objectif est de répondre de manière plus adaptée aux besoins des artisans, de

maîtriser et favoriser le développement des entreprises locales, d’augmenter le nombre d’emplois sur

le territoire et de développer des synergies d’entreprises avec des gains de productivité.

Pour construire un village d’artisans, une enquête est menée par Eure Expansion avec l’établissement

d’un cahier de charge incluant une recherche d’entreprises intéressées se trouvant dans un rayon de 15

minutes ou 15 kilomètres de l’implantation du village. A l’issu de l’enquête, Eure Expansion doit

vérifier quel est le taux de personnes ayant un projet immobilier (5% au minimum pour la réalisation

du projet). Ensuite, une étude économique préliminaire est effectuée par la CMA27, tenant compte des

subventions mobilisables, ainsi qu’une étude de capacité financière des artisans intéressés. La CDC

valide ensuite le projet.

Il existe à ce jour quatre Villages d’Artisans sur le bassin d’emploi de Louviers :

Nb de

bâtiments

Mètres

carrés

Etat Nb

d’entreprises

Nb d’actifs Nb création

d’emploi

Nb apprentis

Neubourg 2 2200m² Complet 9 66 38 6

L’Andelle 4 2600m² Complet 6 66 12 4

Amfreville la

Campagne

3 2160m² Incomplet - - - -

Pont de

l’Arche

1 1600m² Quasi-complet

4

Tableau 11 caractéristiques des villages d’Artisans

du bassin d’emploi de Louviers

La majorité des villages a bien fonctionné avec un taux de remplissage maximum, hormis celui de la

Communauté de commune d’Amfreville la Campagne qui est incomplet car la demande de base des

artisans était de 1 300 m², or la CDC a décidé de construire 2 160 m², donc environ 600 m² sont vide à

ce jour.

Lorsque les entreprises établies sur les villages commencent à se développer, elles quittent le village

pour laisser la place à d’autres entreprises.

16

Eure Expansion est l’agence de développement économique du département de l’Eure

Source : Service appui aux collectivités locales de

la CMA27

Page 67: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

67

C’est pour cette raison que les locaux ne doivent pas être très spécialisés afin de permettre une

relocation rapide par la suite.

Les autres zones d’activités économiques sont, soit destinées au secteur de l’Artisanat (zones

d’activités artisanales), soit de manière générale des zones commerciales ou industrielles. Les zones

commerciales sont des zones constituées de terrain à vendre où l’artisan qui devient propriétaire, a la

charge de faire construire son bâtiment. Les zones d’activité artisanales sont des zones commerciales

dédiées à l’Artisanat.

Dans cette partie, il est également question des projets de rénovation et de la mise aux normes

des locaux de travail. En effet, nous avons considéré que ces derniers relevaient du projet immobilier.

Ce qui nous amène à parler de la loi handicap du 11 février 2005. Cette loi dispose que tous les

Etablissements Recevant du Public (ERP) doivent être accessibles aux handicapés et aux personnes à

mobilité réduite (PMR). A défaut, si la pratique ne le permet pas, un usage équivalent doit être

envisagé, c’est-à-dire que si les travaux sont impossibles dans le local en question, une équivalence

doit être prévue. Exemple : la livraison à domicile…

Cette loi a donné un délai de dix ans aux ERP à compter de son entrée en vigueur pour la mise aux

normes. En ce qui concerne le financement de cette démarche, les chefs d’entreprise (artisans,

commerçants…) peuvent mobiliser l’aide de la CA Seine-Eure si leur établissement se trouve sur son

territoire et ce à travers l’aide à l’accessibilité des personnes à mobilité réduite qui relève du FISAC,

dont nous avons parlé dans la partie financement. Si l’entreprise se trouve sur une commune relevant

d’un autre EPCI, elles peuvent mobiliser le FISAC via leur communauté de communes.

Focus adéquation :

Le bassin d’emploi de Louviers essaye de répondre au mieux aux besoins de ses artisans en

termes de projets fonciers et immobiliers. Ceci contribue à l’attractivité et la compétitivité du

territoire.

Dans notre enquête, nous avons interrogé 106 artisans dont 34 ayant un projet immobilier.

Plus de la moitié (54%) des artisans interrogés sont actuellement installés en zone urbaine

(ville ou centre-ville) du bassin d’emploi, comme nous le montre le graphique 41 de la page

32. Cependant, seul 38% des chefs d’entreprise ayant un projet foncier ou immobilier

souhaitent rester ou se localiser en zone urbaine et 62% aspirent à des locaux en zones

rurales (village d’artisans, zone d’activité…).

Page 68: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

68

Par conséquent, les efforts des collectivités territoriales du bassin d’emploi de Louviers pour

développer l’installation des artisans en zone rural (création de village d’artisans, de zone

d’activité…) est parfaitement en adéquation avec les besoins exprimés par les artisans.

Nota Bene : concernant les Villages d’Artisans:

En termes de retours d’expérience des villages d’artisans, quelques inconvénients ont été

remontés par la Chambre de Métiers de l’Eure:

La mauvaise relation entre le locataire et le propriétaire des locaux (la commune ou la

CDC) ;

Un constat d’homogénéité de l’enseigne face au besoin des chefs d’entreprises de se

démarquer des autres ;

Un turn-over fréquent des entreprises et donc difficultés de trouver rapidement un

repreneur ;

Une mauvaise maîtrise du village de la part commune ou de la communauté de

commune, à savoir que pour des besoins de rentabilité et de remboursement d’emprunt,

la cible d’entreprises peut devenir flexible. Exemple : une école de danse acceptée dans

un village d’artisans ;

Le délai entre le projet de la construction du village d’artisans et l’entrée dans les locaux

dure entre 2 et 3 ans, il y a un risque de perte d’entreprises désirant s’y installer.

Quelques remarques sont à faire sur l’occupation de ces locaux :

Il y a beaucoup d’entreprises du bâtiment ;

Il n’y a pas d’artisans du secteur de l’alimentaire ;

La CDC n’accepte pas tout le monde pour des raisons de bruitage de l’activité ou de

salissure de la voie publique, à l’instar des carrossiers ou maçons ;

Il y a peu d’artisans du secteur des services.

Nous remarquons qu’il est compliqué de remédier aux difficultés suscitées tant elles sont de

nature différentes. Néanmoins, les collectivités et la CMA27 peuvent essayer de rationaliser

les étapes préalables à la construction du village pour accélérer l’entrée dans les locaux des

artisans et ainsi ne pas les perdre en cour de route.

Page 69: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

69

: Reprise transmission Section4

Sur le bassin d’emploi de Louviers 22% des artisans ont répondu avoir un projet de

transmission de leur entreprise, ce qui est assez conséquent. Dans les années à venir, plus de 10 900

entreprises dans l’Eure seront à céder en raison du « papyboom »17

. L’arrivée en retraite des dirigeants

d’entreprises artisanales séniors menace la préservation du savoir-faire sur le territoire, si un repreneur

n’est pas trouvé.

En effet, la transmission est un levier primordial au développement économique, elle permet le

maintien des compétences et des savoir-faire, la diversité des commerces qui favorise l’attractivité du

territoire, l’aménagement du territoire qui évite la désertification des campagnes ainsi que le soutien

du modèle économique qu’est la PME.

Un dirigeant d’entreprise artisanale qui souhaite transmettre son entreprise ou un repreneur

d’entreprise artisanale ont la possibilité de se faire accompagner et/ou financé par différents

organismes et dispositifs. Ces aides favorisent également le retour à l’emploi.

1. Les organismes compétents

La CMA27 pour un accompagnement des cédants, à travers un diagnostic de l’entreprise, des

conseils et préconisations, comme pour le prix de vente par exemple, une préparation

psychologique à la cession, une formation pour mieux préparer la transmission (coût : 35 €,

durée : un jour, CR18

: 350 €) et une journée et demi d’échange pour la définition du projet et

son bon lancement. La CMA recherche également des repreneurs afin de les mettre en relation

avec les cédants. Elle utilise la plateforme régionale de reprise transmission qui lui permet de

faciliter la mise en relation cédants-repreneurs. Elle organise également des réunions

d’informations, propose de faire une étude de marché, un plan de financement… la CMA

conserve une position neutre vis-à-vis de la transaction, elle n’a aucun intérêt à favoriser un

repreneur plutôt qu’un autre.

La CA Seine-Eure propose également un accompagnement du cédant et du repreneur dans

leurs démarches, une sensibilisation à l’anticipation du projet de transmission, ainsi que des

« soirées » de présentation transmission pendant lesquelles les repreneurs peuvent faire la

connaissance des cédants et échanger sur leurs projets. La communauté d’agglomération

17

Etude de l’INSEE et de la région Haute-Normandie (2009). 18

Cout réel hors public artisanal

Page 70: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

70

s’appuie également sur le dispositif Transcommerce-transartisanat qui est une plateforme

nationale qui met en ligne les offres de transmission d’entreprises, ce qui lui permet

d’identifier les cédants et repreneurs plus facilement.

Initiative 27 est une association loi de 1901 qui aide et finance les repreneurs et créateurs

d’entreprises en leur accordant un prêt d’honneur sans intérêts et sans garanties et en les

accompagnant après la création ou la reprise jusqu’à la réussite économique de leur projet.

Le réseau entreprendre est une association de chefs d’entreprises qui accompagne les

créateurs et repreneurs d’entreprises dans leurs démarches. Elle va tout d’abord les aider à

professionnaliser leurs projets, les rendre plus fiables à travers des entretiens. Ensuite, le projet

passe en comité d’engagement constitué de l’ensemble des membres du réseau. Si le projet est

accepté il devient lauréat du réseau entreprendre, ce qui entraîne la mise à disposition d’un

prêt d’honneur allant de 15 000€ à 50 000€ (voire plus pour certains projets) sans garantie ni

caution et à taux zéro. Ce prêt favorise l’octroi de prêts bancaires.

L’association met aussi à la disposition du créateur ou du repreneur un chef d’entreprise qui va

l’aider et qui va tous les mois pendant 2 ans, faire le point avec lui et lui apporter son appui,

son expertise et créer un climat de confiance pour le créateur.

La CCI, pour les chefs d’entreprises doublement inscrits, propose via son dispositif

Normandie Transmission commerce, un accompagnement des cédants et repreneurs via des

entretiens individuels, des diagnostics d’entreprises ainsi que le rapprochement des cédants

repreneur à travers le dispositif Transcommerce. Ce dispositif est gratuit.

La CRA est une association sans but lucratif, créée en 1985 ayant pour objet de favoriser la

transmission des PME et PMI (5 à 100 salariés). Elle est composée de 150 délégués

bénévoles, anciens dirigeants, et représentée au niveau régional par 60 délégations.

L’association propose un accompagnement individuel de chaque cédant par un délégué, une

sensibilisation à la transmission, ainsi qu’une formation des repreneurs. Le coût d’adhésion à

l’association pour les personnes physiques est de 520 € en Ile de France, prestations

complémentaires incluses, et 470 €+50 € si prestations complémentaires en région. Le coût

d’adhésion pour les repreneurs personnes morales est de 700 €. La cotisation pour les cédants

est de 1 400 € pour une durée de 18 mois. Pour les sociétés dont le chiffre d’affaires, au

dernier bilan connu, est inférieur à 1,5 millions d’Euros, la cotisation est ramenée à 1 100 €

pour 18 mois.

Page 71: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

71

La Banque Publique d’Investissement (anciennement OSEO) propose dans le cadre de la

reprise d’entreprise, un Prêt à la Création d’Entreprise (PCE) d’une durée de 5 ans, en

complément du crédit bancaire classique, allant de 2 000 € à 7 000 € sans garantie personnelle

ni caution. Il finance les dépenses immatérielles telles que la trésorerie ou la publicité.

La BPI propose également un contrat de développement transmission qui constitue une aide

financière aux PME d’une durée maximum de 7 ans, couvrant les dépenses liées à l’achat du

fond de commerce, au renforcement du fond de roulement… Il est, à l’instar du PCE, sans

garantie ni caution personnelle. Il va de 40 000 à 400 000 € accompagné systématiquement

d’un prêt bancaire et peut représenter au maximum 40% des prêts accordés.

2. Les dispositifs concernés

Le NACRE est un dispositif mis en place par l’Etat qui consiste en un prêt à taux zéro jusqu’à

10 000 €, ainsi qu’un accompagnement destiné à des personnes sans emploi ou rencontrant des

difficultés d'insertion durable dans l'emploi, de créer ou reprendre une entreprise. Ce dispositif

est accessible au près d’organisme ayant le label NACRE comme l’ADIE, la CCI, la CCIR,

initiative 27... Ce dispositif est totalement pris en charge par l’Etat pour les personnes les plus

en difficulté.

L’ACCRE est un dispositif mis en place par l’Etat pour les chômeurs ; créateurs ou

repreneurs d’entreprise. Il consiste à exonérer ceux-ci du paiement des charges sociales

(retraite, vieillesse, allocations familiales, assurance maladie, maternité…) pendant une durée

d’un an. Il permet aussi le maintien de certains minima sociaux durant les premiers mois, tel

que le RSA19

. Cette aide peut être cumulée avec le NACRE ou l’ARCE. Lorsqu’elle est

cumulée avec l’ARCE, le repreneur peut choisir entre garder ses allocations dans la limite de

la durée de ses droits avec une durée maximum de 15 mois, ou choisir de recevoir 45% de ses

allocations en 2 versements espacés de 6 mois. Ce dispositif est accessible auprès de pôle

emploi ou du centre de formalités des entreprises de la CMA27.

« Coup de pouce » qui est un dispositif mis en place par la région pour soutenir la création ou

reprise des TPE de moins de 10 salariés. Il est à destination des personnes sans emploi,

sachant que ceux qui sont inscrit depuis plus de 6 mois doivent être bénéficiaires de l’ACCRE.

Le besoin de financement ne doit pas dépasser 90 000 € pour une reprise d’entreprise, et la

subvention est de maximum 15% du montant du besoin en financement. Cette aide doit être la

dernière mobilisée pour boucler le plan de financement.

19

Le Revenu de Solidarité Active : aide délivrée par Pôle Emploi

Page 72: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

72

Focus adéquation :

L’importance des Petites et Moyennes Entreprises dans le tissu économique étant largement

reconnue ; création d’emplois, création de richesse national... il parait assez naturel que leur

pérennité soit au centre des préoccupations des pouvoirs publics, des organisations

professionnelles, des banques etc.

Lors du processus de transfert de l’entreprise, de nombreuses difficultés peuvent survenir.

Quelques difficultés sont développées par des théories économiques tels que :

La théorie du deuil empruntée par Thierno BAH, enseignant chercheur à l’université

de Rouen met en lumière les comportements de « deuil refusé ou difficile » que peut

rencontrer un cédant d’entreprise entravant ainsi la phase de transition.

L’asymétrie d’information développée en 2007 par Françoise Bastié et Sylvie Cieply,

deux enseignantes chercheuses à l’université de Caen. Cette asymétrie d’information

qui existe entre le cédant et le repreneur rend délicate la fixation du prix de vente, le

vendeur étant mieux informé que l’acheteur sur les performances présentes et futures

de la firme.

La transmission étant une démarche cruciale et délicate, son échec induit la perte de

nombreux emplois et de savoir-faire. C’est pourquoi les pouvoirs publics ont mis en place

des dispositifs, favorisant ainsi ce processus de transmission. Donc les dispositifs de

transmission / reprise existant sur le bassin d’emploi de Louviers, sont en adéquation avec

les besoins des artisans de ce territoire, et ce, indépendamment des difficultés extérieures

qu’il peut y avoir tel que l’implantation du local ou la qualité des lieux.

Page 73: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

73

Le bassin d’emploi de Louviers est un territoire comportant 1 793 établissements artisanaux et

3 229 salariés dont 366 apprentis. Le bâtiment, implanté essentiellement en zones rurales, est le

secteur le plus représenté sur le bassin avec 45% des établissements artisanaux. Le reste des secteurs, à

savoir les services, l’alimentation et la production sont principalement implantés en zone urbaine.

Les artisans de ce bassin d’emploi se heurtent à de nombreuses difficultés qui entravent le bon

fonctionnement de leur entreprise. Cette étude met en lumière ces différents obstacles et apporte un

éclairage sur les aides pouvant être mobilisées pour y remédier.

Voici les principales difficultés rencontrés par les artisans interrogés dans notre enquête :

Le manque de stratégie commerciale ;

Des difficultés financières, essentiellement de trésorerie ;

La faible mobilisation de la formation transversale ;

Des difficultés de recrutement (manque de motivation des candidats, insuffisance des

candidatures, manque d’expérience professionnelle et de formation…) ;

Des méthodes de recrutement peu formalisées et peu diversifiées (forte mobilisation de

Pôle emploi et du « bouche à oreilles ») ;

Locaux peu fonctionnels et souhait d’accès à la propriété ;

Besoin de transmission d’entreprise pour 22% des artisans interrogés.

Tout d’abord, le manque de stratégie commerciale relevé dans notre enquête peut être comblé

par une sensibilisation plus importante à la formation transversale leur permettant de mieux gérer leur

entreprise et de mieux cerner ses différentes forces, faiblesses, opportunités et menaces.

Ensuite, les artisans sont soumis à des difficultés de financement et notamment de trésorerie. La

réticence des banques à octroyer des crédits à court terme, et le manque de dispositifs publics pour

financer leur trésorerie, ne permettent pas aux artisans de faire face à ces difficultés. Une inadéquation

est donc constatée entre le besoin de financement des artisans et les ressources financières

mobilisables sur le territoire. Une plus grande sensibilisation des banques et un développement des

aides est donc nécessaire pour aider les chefs d’entreprises artisanales. Une réallocation des fonds en

faveur du financement de la trésorerie des TPE/PME est aussi recommandée. De plus, la formation en

gestion peut aussi constituer un plus pour l’octroi de financement, l’artisan fournissant ainsi des

documents comptables plus fiables.

De plus, la formation transversale qui constitue un atout majeur au développement de

l’entreprise, peut faire l’objet d’une sensibilisation approfondie en argumentant notamment sur

Page 74: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

74

l’impact positif de ces formations sur le développement économique de l’entreprise. Le chef

d’entreprise peut ainsi mieux gérer sa comptabilité et ses difficultés financières, adopter une bonne

stratégie commerciale, améliorer ses recrutements, se familiariser avec les TIC20

etc. Cette

sensibilisation à la formation transversale doit se faire davantage auprès des hommes. De même, de

manière plus générale, nous constatons un manque d’intérêt des jeunes artisans et des artisans du

secteur de l’alimentation à la formation continue (métier et transversale)

Les difficultés de recrutement précédemment listées, auxquelles font face les artisans,

nécessitent un travail d’abord, d’adéquation entre les offres d’emploi des chefs d’entreprises et le

profil des demandeurs d’emploi. Ceci pouvant se faire en formant les salariés tout au long de leur vie

professionnelle, et en renforçant l’employabilité des demandeurs d’emploi qui postulent sur des

métiers de l’Artisanat. Le plan GPEC-Territoriale mis en place sur le territoire, est une des clés pour

parvenir à cette adéquation à condition que les acteurs concernés aient une parfaite connaissance

chiffrée de l’Artisanat du bassin d’emploi de Louviers.

Ensuite, un travail d’amélioration de l’orientation des demandeurs d’emploi et surtout des jeunes vers

les métiers de l’Artisanat est aussi recommandé. Le faible niveau de qualification demandé dans ces

métiers ne doit pas constituer le seul motif d’intérêt. Les métiers de l’Artisanat doivent être davantage

valorisés, notamment par les conseillers d’emploi et de formation.

Enfin, un travail de dynamisation de l’apprentissage sur le territoire en promouvant les effets

bénéfiques de ce type de formations pour les artisans. Ces formations, en alternance, ont un véritable

intérêt pour le marché de l’emploi renforçant l’expérience professionnelle des candidats potentiels.

L’étude nous permet aussi de relever les méthodes de recrutement des artisans peu formalisées,

utilisées par défaut et peu diversifiées. Les artisans doivent donc élargir le périmètre de diffusion des

offres d’emplois : Plate-forme Centre d’Aide à la Décision, radios, agences d’intérim… La CMA27

devrait aussi renforcer la communication sur son coaching recrutement. Il est nécessaire d’entrer en

contact avec les artisans afin de les sensibiliser sur la fonction ressources humaines et ainsi optimiser

les chances de réussite d’un recrutement.

De même, viennent s’ajouter, des difficultés de localisation liées au manque de fonctionnalité

des locaux, au besoin d’accès à la propriété et au souhait des artisans de s’implanter en zone rurale.

Les efforts des collectivités pour offrir des locaux adaptés au besoin des artisans du bassin d’emploi de

Louviers notamment avec les villages d’artisans vont dans le bon sens en répondant aux problèmes de

fonctionnalité des locaux et à la question de l’implantation en zone rurale.

20

Technologies de l’information et de la communication

Page 75: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

75

Enfin, concernant la transmission d’entreprise, 22% des artisans interrogés ont un projet de

transmission de leur entreprise, ce qui n’est pas négligeable. Les dispositifs existant sur le territoire

pour soutenir la transmission et la préservation des savoir-faire sont nombreux sur le bassin d’emploi

de Louviers mais peu mobilisés par les artisans. Un travail de communication est donc nécessaire afin

d’informer les chefs d’entreprises artisanales des possibilités d’accompagnement dont ils peuvent

bénéficier.

Plus globalement, nous constatons que les artisans n’ont pas conscience de la réalité de leur

statut de chef d’entreprise (manque d’intérêt pour les formations transversales, manque de stratégie

commerciale, etc.), ce qui remet en cause le modèle économique et les perspectives de développement

économique de leur entreprise. Pour autant, le positionnement en tant que chef d’entreprise, et non

plus en tant qu’artisan (boulanger, boucher…), permet au dirigeant de se projeter dans le temps et

d’avoir une vision à long terme de son activité. De même, cerner au mieux le contexte économique,

avoir conscience de la réalité du marché, faire face à la concurrence, sont des enjeux des plus

importants pour assurer la pérennité de l’entreprise.

Une prise de conscience de cette réalité économique est donc indispensable pour assurer le

développement économique du secteur de l’Artisanat.

Page 76: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

76

Sitographie

http://www.artisanat27.com/

http://www.crm-haute-normandie.fr/

http://www.meflouviers.fr/

http://www.upa.fr/index.php

http://www.agglo-seine-eure.fr/

http://www.eure-expansion.fr/

http://www.leneubourg.fr/

http://www.cdc-andelle.com/

http://www.la-comcom.fr/

http://www.eureka27.fr/etude_foncier.pdf

http://www.artisanat-commerce-tourisme.gouv.fr/

https://www.banque-france.fr/

http://www.univ-rouen.fr/

http://www.bpifrance.fr/

http://www.data.gouv.fr/

http://www.insee.fr/

http://www.pole-emploi.fr/

http://www.urssaf.fr/

http://www.bpifrance.fr/

Page 77: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

77

Bibliographie

Agnès Paradas « Mutualiser la formation et le recrutement dans les PME », Revue des

Sciences de Gestion : 2007/4-5 (n°226-227)

Olivier Torres (2004) « Essai de la théorisation de la gestion des PME : de la mondialisation à

la proxémie », Université de Caen Basse-Normandie

George A. Akerlof (1970) « The Market for Lemons : Quality Uncertainty and the Market

Mechanism » Vol. 84, No. 3. pp. 488-500

Mathieu Crozet et Miren Lafourcade (2009) « La nouvelle économie géographique »

collection repères, editeur La decouverte.

Gérard Duthil et Estelle Paquet-Vaultier (1999) « Le chômage des jeunes en Europe »,

Edition l’Harmattan.

Etude de l’INSEE sur les caractéristiques des entreprises et des entreprises individuelles

(2012).

Joseph Lajugie (1979) « Espace régional et aménagement du territoire »

Page 78: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

78

SOMMAIRE :

CHAPITRE 1 : STATISTIQUES DE L’ARTISANAT DU BASSIN D’EMPLOI DE LOUVIERS

.................................................................................................................................................... 7

Section1 : Caractérisation de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers ....................................... 7

1. Les entreprises ............................................................................................................................. 7

2. Les établissements ....................................................................................................................... 8

3. Les salariés ................................................................................................................................ 11

4. Les apprentis en cours de formation .......................................................................................... 13

Section2 : Grandes tendances de l’artisanat du bassin d’emploi de Louviers ............................... 15

1. Evolution du nombre d’entreprises et d’établissements ............................................................ 15

2. Les apprentis en cours de formation .......................................................................................... 17

CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC DES LEVIERS DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

DANS L’ARTISANAT DU BASSIN D’EMPLOI DE LOUVIERS ............................................ 19

Section1 : Commerce et Marketing ................................................................................................... 20

Section2 : Financement et besoins de financement .......................................................................... 24

Section3 : Formation des artisans ...................................................................................................... 26

Section4 : Emplois et Ressources Humaines ..................................................................................... 28

Section5 : Localisation ........................................................................................................................ 32

Section6 : Transmission ...................................................................................................................... 35

CHAPITRE 3 DIAGNOSTIC DES AIDES TERRITORIALES EN FAVEUR DU

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DES ARTISANS DU BASSIN D’EMPLOI DE

LOUVIERS:.............................................................................................................................. 37

Section1 : Emploi, GPEC, GPEC-T et formation ............................................................................ 37

1. Dispositifs d’aide à l’embauche : .............................................................................................. 37

2. GPEC et mutations économiques .............................................................................................. 41

3. Méthodes et difficultés de recrutement ..................................................................................... 44

4. Offre de formation et dispositifs de financement ...................................................................... 49

Section2 : Financement et besoins de financement .......................................................................... 56

1. Les limites du financement bancaire ......................................................................................... 56

2. Les aides publiques au financement .......................................................................................... 60

Section3 : La localisation des entreprises ......................................................................................... 64

Section4 : Reprise transmission ......................................................................................................... 69

1. Les organismes compétents ....................................................................................................... 69

2. Les dispositifs concernés ........................................................................................................... 71

Page 79: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

79

ANNEXE 1 : questionnaire des artisans

Page 80: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

80

E-mail d’accompagnement :

Bonjour,

Dans le cadre d’un partenariat avec l’Université de Rouen, l’UPAR Haute-Normandie, la Chambre de

Métiers et de l’Artisanat de l’Eure et la Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers,

l’Observatoire régional de l’Artisanat réalise une enquête auprès des artisans du bassin d’emploi

de Louviers sur les enjeux spécifiques du secteur et du territoire en matière de développement

économique.

Cette enquête a pour objectif de faire remonter vos besoins et préoccupations auprès des décideurs

politiques afin d’adapter au mieux les politiques de développement économique en faveur de

l’Artisanat local.

Je vous remercie de bien vouloir consacrer quelques minutes pour répondre à cette enquête en cliquant

ici :

https://docs.google.com/a/crma-haute-

normandie.fr/forms/d/1GLMTkvJX3LfO9H4tOQ685AyxjxK2kVainLF1T15Bu74/viewform

(Réponse possible jusqu’au 31 mai).

Vous contribuez à une meilleure analyse de la situation et des perspectives économiques de l’Artisanat

haut-normand. Nous vous en remercions.

Cordialement,

Sara DE POLTORASKY

Etudiante en Master d’Economie à l’Université de Rouen

Page 81: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

81

Présentation

Adresse e-mail : _______________________________@________________

Numéro de téléphone : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Sexe : Homme Femme

Age : _ _ ans

Secteur d’activité : Bâtiment (si bâtiment passez à la question 1)

Services (si services passez à la question 2)

Alimentation (si alimentation passez à la question 3)

Production (si production passez à la question 4)

1) Bâtiment : Quel est votre métier ? (Un seul choix possible)

Gros œuvre Travaux publics Second œuvre Autre métiers du bâtiment

2) Services : Quel est votre métier ?

(Un seul choix possible)

Coiffure, soins et beauté Ambulancier Taxi

Photographie et design Soutien de bureau Autre métier de services

Toilettage d’animaux de compagnie Pose d’affiches

Pressings, laveries et teintureries Fleuriste

Nettoyage et surveillance Services de déménagement

Réparation d’ordinateurs, Garagiste et réparation

de biens domestiques et de machines de motocycle

Questionnaire de développement économique

pour les artisans du bassin d’emploi de Louviers

Page 82: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

82

Commerce & Marketing :

5) Quel est votre chiffre d’affaire annuel ? ____________________ €

6) Arrivez-vous à vivre de votre activité ?

(Un seul choix possible)

Oui, de manière confortable Oui, mais difficilement Non

7) Quel type de clientèle avez-vous ?

(Plusieurs choix possibles)

Des particuliers Des entreprises privées Des clients publics

3) Alimentation : Quel est votre métier ?

(Un seul choix possible)

Boulangerie/pâtisserie Chocolaterie / confiserie Poissonnerie

Boucherie/charcuterie Industrie agroalimentaire Autre métiers de l'alimentation

Vente de plats à emporter Fabrication de plats

préparés/traiteurs

4) Production : Quel est votre métier ? (Un seul choix possible)

Métiers du bois (meubles, charpentes…) Fabrication de lunettes

Mécanique industrielle et produits métalliques Joaillerie et bijouterie

Produits chimiques, en caoutchouc et en plastique Imprimerie, papier et carton

Métallurgie (sidérurgie, fonderie …) Cuir et textile (y.c modélise et styliste)

Carrosserie, équipements automobiles, Matériel médico-chirurgical et dentaire

matériel de transport divers

Produits informatiques, électroniques et électriques Autre métier de la production

Page 83: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

83

8) Répondez-vous à des appels d’offre ?

Oui Non

Si non, pourquoi ? (Plusieurs choix possible)

Je ne sais pas ce que c’est Je suis payé(e) trop tardivement

Je ne sais pas comment m’y prendre Les prix pratiqués sont trop bas

Ma clientèle actuelle me suffit Autres raisons :

Ce n’est pas adapté à la taille _________________________________

de mon entreprise

9) Quels sont vos principaux concurrents ?

(Plusieurs choix possibles)

La grande distribution Les auto-entreprises La vente directe à la ferme

Les Très Petites Entreprises (TPE) Les grands groupes Le travail non déclaré

Les entreprises de taille moyenne Les boutiques sur internet Autres concurrents :

_______________________

10) Que faites-vous pour vous démarquer de vos concurrents ? (Plusieurs choix possibles)

Je mis sur la qualité de mes produits Je propose des prix plus attractifs

Je fais de la publicité Je propose régulièrement de nouveaux produits

Je développe mon réseau J’entretiens une relation privilégiée avec ma clientèle

(Réseaux sociaux, blogs...)

Autres : ______________________________

11) Avez-vous un site internet ?

Oui Non

12) Faites-vous de la vente en ligne ?

(Plusieurs choix possible)

Oui, via mon site internet Oui, via d’autres sites Non

Page 84: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

84

Emploi & Gestion des Ressources Humaines :

13) Combien avez-vous de salariés ? _ _ _ _ _ _

14) Combien avez-vous d’apprentis ? _ _ _ _ _ _

15) Avez-vous déjà procédé vous-même à un recrutement ?

Oui Non (si non, passez à la question 20)

16) Dans le recrutement de vos salariés, quelles ont été vos difficultés ? (Plusieurs choix possibles)

Je n'ai pas eu de difficultés particulières Les candidats ne sont pas assez formés ou

n'ont pas le diplôme requis

Je ne sais pas comment m'y prendre Les candidats n’ont pas assez d’expérience

professionnelle

Manque de candidatures et de Les salaires demandés sont trop élevés

réponses aux offres

Les candidats manquent de motivation Autre difficultés :

Les candidats ne sont pas suffisamment

mobile

17) Dans recrutement de vos apprentis, quelles ont été vos difficultés à recruter ? (Plusieurs choix possibles)

Je n'ai pas eu de difficultés particulières Les jeunes manquent de motivation

Manque de candidatures et de Je ne sais pas comment m'y prendre

réponses aux offres

Recruter un apprenti coûte Leur formation n’est pas adaptée

de plus en plus cher

Les jeunes ne sont pas suffisamment Autre difficultés:

mobiles

______________________________________

18) Comment jugez-vous la motivation d’un candidat (salarié ou apprenti) ? (Plusieurs réponses possibles)

Au travers de sa tenue vestimentaire Au travers de l’intérêt qu’il porte au poste

Au travers de son attitude Au travers de sa ponctualité

Lorsqu’il est volontaire Au travers de son esprit d’initiative

Autre :

_____________________________________

Page 85: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

85

19) Quelles sont vos méthodes de recrutement ?

(Plusieurs réponses possibles)

Je mise sur le bouche à oreille Je passe par pôle emploi

et sur mon réseau personnel

J’utilise mon réseau professionnel Je mets une annonce en ligne

(Syndicats, Associations …)

Je passe par la Chambre de Métiers Je mets une annonce sur le journal de la

et de l’Artisanat région

Je passe par des organismes privés Je mets une annonce sur ma vitrine

(Cabinets de recrutement etc…)

Je recrute les salariés des autres entreprises Autres méthodes :

_______________________________________

Financement & besoins de financement :

20) Avez-vous des difficultés financières ?

(Plusieurs choix possibles)

Non je n’en ai pas Oui, j’ai des difficultés à financer mes investissements

Oui, j’ai des difficultés de trésorerie

21) Comment a évolué votre relation avec votre banquier durant ces 3 dernières années ? (un seul choix possible)

Elle s’est améliorée Elle a stagné Elle s’est dégradée

22) Avez-vous pour habitude de solliciter votre banquier ? (Plusieurs choix possible)

Oui, pour financer ma trésorerie Oui pour financer mes investissements

Oui, pour faire un point sur Non

la santé de mon entreprise

Page 86: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

86

Formation :

23) Quel est votre niveau de formation initiale ?

Sans diplôme CAP/BEP Baccalauréat

Bac+2 (BTS, DUT …) Bac+3 (Licence) Bac+5

24) Avez-vous suivi une formation au cours des 3 dernières années ?

Non Oui,

Si oui, dans quel domaine ? (Plusieurs choix possible)

Dans mon métier (boulangerie, boucherie…) En management /

gestion du personnel

En comptabilité / gestion En hygiène/sécurité /

environnement

Multimédia / Internet En langues étrangères

En marketing / communication/vente Bureautique

Autre : ___________________

____________________

25) Comptez-vous suivre une formation dans les prochains mois ?

Non Oui

Si oui dans quel domaine ? (Plusieurs choix possible)

Dans mon métier (boulangerie, boucherie…) En management / gestion

du personnel

En comptabilité / gestion En hygiène/sécurité /

environnement

Multimédia / Internet En langues étrangères

En marketing / communication/vente Bureautique

Autre : ___________________

________________________

26) Etes-vous au courant des dispositifs mis en place pour financer vos formations ?

Oui, je les connais bien Oui, mais vaguement Non, je ne les connais pas

Page 87: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

87

Localisation :

27) Où êtes-vous localisé ?

(On s’intéresse, ici, à votre implantation principale)

En centre-ville Dans un village d’artisans (passez à la 29)

En ville (passez à la 29) Dans une zone d’activité (passez à la 29)

Dans une zone commerciale (passez à la 29) Dans une zone rurale (passez à la 29)

28) Que pensez-vous de l’accès au centre-ville ?

(Plusieurs choix possibles)

Le centre-ville est facilement accessible Pas assez de places de parking

Durée de stationnement trop courte Travaux fréquents

Stationnement trop cher Bouchons

Pas de place pour charger ou décharger Autre :

mon véhicule

_____________________________________

29) Est-ce que votre implantation est adaptée à votre activité ? (Plusieurs choix possibles)

Oui, je suis bien localisé Non, il y a trop de concurrence

Non, je ne suis pas assez visible Autre :

Non, on n’accède pas facilement à ma _______________________________________

boutique/atelier

30) Avez-vous un projet foncier ou immobilier (Location ou achat) ? (un seul choix possible)

Oui, je suis en pleine recherche Oui, dans 5 ans ou plus

(Terrain, local, etc...)

Oui, dans un délai de 2 ans Non (passez à la 35)

Oui, de 2 à 5 ans

31) De quel type de bien avez-vous besoin ? (Plusieurs choix possibles)

Terrain Entrepôt

Magasin Bureau

Atelier Autre :

________________________________________

Page 88: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

88

32) Quelles sont les raisons PRINCIPALES de votre besoin ? (Plusieurs réponses possibles)

Je souhaite accéder à la propriété Mes locaux ne sont pas assez fonctionnels

Je ne suis pas assez visible Mes locaux sont trop grands

Il y a trop de concurrence Mes locaux sont trop chers

Il n’y a pas de places réservées Mes impôts locaux sont trop élevés

pour charger ou décharger mon véhicule

Autre raisons :

_________________________________________

33) Où souhaitez-vous vous implanter ? (Plusieurs choix possibles)

En centre-ville En ville En Village d'Artisans

Dans une zone rurale Dans une zone commerciale En zone d’activité

34) Dans quel rayon, souhaiteriez-vous vous implanter ? (Un seul choix possible)

Dans un rayon d’un kilomètre Dans un rayon de 50 kilomètres ou plus

Dans un rayon de 5 kilomètres Peu importe

Dans un rayon de 10 kilomètres

Reprise / transmission :

35) Avez-vous pour projet de transmettre votre entreprise ? (Un seul choix possible)

Non Oui, de 2 à 3 ans

Oui dans un délai d’un an Oui, de 3 à 5 ans

Oui de 1 à 2ans

Page 89: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

89

Coordonnées :

Immeuble Hastings

27, rue du 74ème

Régiment d'Infanterie

BP 1153

76 176 Rouen Cedex

Téléphone : 02 32 18 06 40 - Fax : 02 32 18 06 49

[email protected]

Prendre contact avec votre CMA

36) Souhaitez-vous être contacté par votre Chambre de Métiers ?

Oui Non

L’artisanat sur internet :

37) Connaissez-vous les sites internet suivants ?

Site Internet de la CRMA Haute-Normandie : www.crma-haute-normandie.fr

Site Internet de la CMA 76 : www.cma76.fr

Site Internet de la CMA 27 : www.artisanat27.com

Site Internet de votre organisation professionnelle : ……………………………………

Je n’en connais aucun

Vos remarques éventuelles :

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

____________________________________________________________________________

Page 90: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

90

REMERCIEMENTS :

Loïc MINOUFLET, Chargé de mission à l’Observatoire Régional de l’Artisanat

Jean-pierre KOLTALO, Secrétaire Général de la CRMA Haute-Normandie

L’ensemble de l’équipe de la CRMA pour leur accueil et leur soutien

Gérard DUTHIL, Maître de conférences en sciences économiques

Marie-Laure DELPORTE, Coordinatrice régionale de la formation initiale et continue

François Xavier Miermont, Directeur de communication de la CRMA Haute-Normandie

Pierre MINIER, Directeur emploi et formation

Eric LUBERT, Directeur du développement économique et territorial

James COLAS, Chargé de mission ressources humaines, recrutement et compétences

Pascal DUFOUR, Secrétaire Général de l’UPA, la CAPEB et du CPRIA

Sophie BLONDEL, Coordinatrice, appui aux entreprises de plus de 2 ans

Gérard MEGARD, Directeur du service appui aux collectivités locales

Yohann MAUGER, Directeur Adjoint, Responsable études prospectives de la Maison de l’Emploi et

de la Formation de Louviers

Bruno LEFEBVRE, Président de la CRMA Haute-Normandie

Frédérique FOURNIER, Directrice de la Maison de l’Emploi et de la Formation de Louviers

Anne LEVASSEUR, Chargée du commerce et de l’Artisanat à la Communauté d’Agglomération

Seine-Eure ;

Sophie DUCARDONNET, Animatrice Commerce et Artisanat à la Communauté d’Agglomération

Seine-Eure ;

Fanny TASSERIE : Chargée de mission à Eure Expansion

Mes parents, Alexis et Farida DE POLTORASKY

Alexandre PERCHE, mon compagnon et sa famille

Mon frère Rayane DE POLTORASKY

Page 91: Développement économique et Artisanat sur le bassin d’emploi

91

INDEX

CRMA-HN: Chambre Régionale des Métiers et de l’Artisanat de Haute-Normandie

DIRECCTE : Direction Régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail

et de l’emploi

OPCA: Organismes Paritaires Collecteurs Agrées : organismes chargés de collecter les

fonds de la formation professionnelle continue et de financer la formation des salariés.

ARACT: Association Régionale pour l'Amélioration des Conditions de Travail

CCI: La Chambre de Commerce et d’Industrie

CMA: La Chambre de Métiers et de l’Artisanat

ACOSS: Caisse nationale du réseau des Urssaf : organisme de gestion de la trésorerie du

réseau des Urssaf.

IFCER: Institue Formation Coiffure Esthétique Régional.

La fédération

SCOP BTP: Société Coopérative de production du bâtiment

BTP: Bâtiments Travaux Publics

FFB: Fédération Française du Bâtiment

CAPEB: Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment

SEINARI: l’Agence de l'Innovation en Haute-Normandie.

CREFOR: Centre de Ressources Emploi Formation-Observatoire Régional

CPRDF: Contrat de Plan Régional de Développement de la Formation Professionnelle

BPI: Banque Publique D’investissement

Club Recree: Réseau d’Entreprises Créateurs et Repreneurs de l’Eure

CRA: Cédants et Repreneurs d’Affaires

ACCRE: Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprises

NACRE : Nouvel Accompagnement Créateur Repreneur d’Entreprises

ARCE : Aide à la Reprise ou Création d’Entreprise