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Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du recyclage des emballages ménagers en plastique autres que bouteilles et flacons Rapport 1 : résultats, enseignements, recommandations 20 Mars 2014

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Département Développement Durable

Synthèse de l’expérimentation du tri et du recyclage des emballages ménagers en plastique autres que bouteilles et flacons

Rapport 1 : résultats, enseignements, recommandations

20 Mars 2014

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Table des matières

1. Les emballages en plastique sont indissociables du monde moderne et encore trop peu recyclés en

France 19

1.1. Le plastique au cœur des modes de vie du monde moderne 19

1.2. Les emballages en plastique, un marché dynamique qui suit l’évolution de la conjoncture économique 21

1.3. Les évolutions de la consommation, sources de complexification du gisement 22

1.4. Une valorisation des emballages en plastique encore insuffisante 24

1.5. Le marché du recyclage des plastiques subit les fluctuations des prix de la matière première 25

2. Une expérimentation « grandeur nature » était nécessaire pour consolider les résultats des études

préalables 27

2.1. Les études préalables concluaient qu’une extension des consignes pourrait permettre d’atteindre

un taux de recyclage de 37% pour un surcoût annuel total de 90 à 130 M€ 27

2.2. L’expérimentation a été conduite en trois volets pour une prise en compte de toutes les étapes, de la mise en marché des produits au recyclage 29

2.2.1. Améliorer la recyclabilité du gisement 29

2.2.2. Tester en grandeur réelle l’extension des consignes auprès des habitants, en y associant les collectivités locales et leurs centres de tri 29

2.2.3. Développer les connaissances sur le tri, la reprise et le recyclage des nouvelles catégories d’emballages en plastique et étudier les débouchés à forte valeur ajoutée 30

2.2.4. Une forte mobilisation pour une opération de grande ampleur 30

2.2.5. Le test grandeur nature avec les collectivités locales porte sur un panel de collectivités qui représente la plupart des dispositifs de collecte sélective en place aujourd’hui 34

3. L’expérimentation : un bilan riche et contrasté 36

3.1. Les entreprises se sont mobilisées pour trouver des solutions d’amélioration de la recyclabilité des

emballages mais de fortes contraintes existent 36

3.1.1. Principes du recyclage des plastiques d’emballages ménagers 36

3.1.2. L’industrie de l’emballage utilise différents types de résines 37

3.1.3. Vision globale de la recyclabilité des emballages ménagers en plastique 38

3.1.4. Les principaux résultats de ces projets 40

3.1.5. Enseignements et recommandations 41

3.2. Faire évoluer le geste de tri pour collecter des emballages ménagers en plastique en quantité et

qualité suffisantes pour être recyclés industriellement est un processus qui s’inscrit dans le temps 43

3.2.1. Le sentiment d’être mieux informé et une amélioration de la perception globale des consignes 43

3.2.2. Le changement de consignes ne modifie pas les profils de trieurs 44

3.2.3. Au terme de l’expérimentation, une expertise de tri contrastée suivant les emballages 46

3.2.4. En termes de pratique, l’expérimentation n’a pas déstabilisé le geste de tri 46

3.2.5. Par ailleurs, des freins au geste de tri sont constatés 46

3.2.6. L’évolution de la pratique et de l’expertise nécessite du temps, ce qui explique que tous les tonnages ne sont pas aujourd’hui au rendez-vous 47

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3.2.7. Enseignements et recommandations 52

3.3. Dans la plupart des cas, l’extension des consignes impacte peu la pré-collecte et la collecte car les

collectivités sont suffisamment dotées, mais des marges de progrès ont été identifiées 54

3.3.1. Méthodologie de mesure 54

3.3.2. Les résultats du test de l’extension en grandeur nature 55

3.3.3. Les bonnes pratiques des collectivités 61

3.3.4. Aspects économiques 61

3.3.5. Enseignements et recommandations 62

3.4. Très peu de centres de tri de l’expérimentation sont adaptés de façon pérenne à une extension des consignes à coût maîtrisé 63

3.4.1. Présentation générale de la phase de tri dans l’expérimentation 63

3.4.2. Méthodologie de mesure 63

3.4.3. Présentation des résultats 68

3.4.4. Les bonnes pratiques des centres de tri 78

3.4.5. Les recommandations pour les centres de tri 79

3.4.6. Le surtri 82

3.4.7. Conclusions par catégorie de centre de tri 84

3.4.8. Enseignements et recommandations 94

3.5. Reprise et recyclage des matériaux, une situation initiale analogue à celle des Bouteilles et Flacons

il y a 15 ans 97

3.5.1. Quantités et qualités des flux produits durant l’expérimentation 97

3.5.2. Coûts et valeurs marchandes 104

3.5.3. Enseignements et recommandations 108

3.6. Le test en grandeur nature révèle des coûts marginaux plus élevés que ceux prévus par les études

préalables 110

3.7. Des bénéfices environnementaux similaires à ceux du recyclage des bouteilles et flacons, que l’on peut optimiser en valorisant les refus de tri 112

3.8. Suites de l’expérimentation 113

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4. Annexes 114

4.1. Tableau des résultats du test grandeur nature et typologie 114

4.2. Liste des collectivités locales et centres de tri participant à l’expérimentation 128

4.3. Méthodologie de calcul des coûts standardisés 130

4.4. Glossaire 138

4.5. Compte rendu des journées d’échanges avec les sites pilotes du 18 et 25 septembre 2013 143

4.6. Note « Extension plastique, construction des hypothèses de projection des résultats issus de l’expérimentation » 147

EVOLUTION DU GISEMENT DES EMBALLAGES MENAGERS PLASTIQUES 148

EVOLUTION DES TONNES COLLECTEES / GESTE DE TRI 152

DIMENSIONNEMENT DES OBJECTIFS DE COLLECTE PAR HABITANT 155

LES ETAPES DE TRI 156

4.7. Programme de sensibilisation des habitants préconisé dans le cadre de

l’expérimentation 157

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Table des Figures

Figure 1 - Répartition de la demande européenne de plastiques en tonnages, 2012 (Source : PlasticsEurope) .. 20 Figure 2 - Différentes résines composant la demande de plastiques en Europe, 2012 (Source : PlasticsEurope)20 Figure 3 - Répartition des déchets plastiques en 2010 en France (Source : ADEME) ........................................... 22 Figure 4 - Répartition de la fin de vie de tous les emballages plastiques (ménagers, industriels, commerciaux) en

France (Source PlasticsEurope 2012)........................................................................................................................ 24 Figure 5 – Evolution du prix des résines PEhd et PP vierges et recycles (Source: Etude sur le recyclage des

plastiques en France et en Europe, Deloitte et Bio Intelligence Service, 2013) ...................................................... 26 Figure 6 - Coûts de l'expérimentation ........................................................................................................................ 31 Figure 7 – Répartition des dépenses, liées à l’expérimentation et financées par Eco-Emballages, des collectivités

par poste ....................................................................................................................................................................... 31 Figure 8 – Répartition des collectivités dans l’expérimentation par milieu (Source : 45 collectivités) ................ 34 Figure 9 – Flux collectés par les collectivités de l’échantillon (Source : 45 collectivités) ...................................... 34 Figure 10 – Mode de collecte de l’échantillon (Source : 45 collectivités) ................................................................ 34 Figure 11 – Type de centres de tri dans l’expérimentation et au niveau national (Source : 26 centres de tri dans

l’expérimentation et données Eco-Emballages) ....................................................................................................... 35 Figure 12 – Répartition par type des centres de tri de l’expérimentation triant les nouvelles catégories

d’emballages en plastique sur la totalité de leur production ................................................................................... 35 Figure 13 – Dispersion des quantités de nouvelles catégories d’emballages en plastique collectées selon le milieu

..................................................................................................................................................................................... 45 Figure 14 – Gisement des emballages en plastique et tonnages collectés durant l’expérimentation, 2012-2013 48 Figure 15 – Evolution des volumes de contenants dans l’expérimentation (en apport volontaire et porte à porte)

..................................................................................................................................................................................... 55 Figure 16 – Evolution des volumes collectés dans l’expérimentation (en apport volontaire et porte à porte) ...... 57 Figure 17 – Evolution des temps de collecte dans l’expérimentation (en apport volontaire et porte à porte) ...... 57 Figure 18 – Relation entre l’évolution du temps de collecte et l’évolution des tonnes collectées dans

l’expérimentation (en porte à porte) ......................................................................................................................... 58 Figure 19 – Relation entre l’évolution du temps de collecte et l’évolution des tonnes collectées dans

l’expérimentation (en apport volontaire) .................................................................................................................. 60 Figure 20 – Fonctionnement antérieur (et normal pour tous les autres centres de tri hors de l’expérimentation)

..................................................................................................................................................................................... 66 Figure 21 – Fonctionnement pendant l’expérimentation des centres de tri dits « manuels » .............................. 66 Figure 22 – Fonctionnement pendant l’expérimentation des centres de tri « automatiques » avec production

d’un mix PE/PP/PS .................................................................................................................................................... 67 Figure 23 –Fonctionnement pendant l’expérimentation des centres de tri automatique avec tri par résine ...... 67 Figure 24 – Variation de débit massique (%) dans les centres de tri participant à l’expérimentation (Source : 25

centres de tri) .............................................................................................................................................................. 70 Figure 25 – Variation de débit massique (%) dans les centres de tri participant à l’expérimentation et ayant

connu une baisse de débit (Source : 19 centres de tri) ............................................................................................. 70 Figure 26 – Variation de débit massique (%) dans les centres de tri participant à l’expérimentation et ayant

connu une variation de débit positive (Source : 6 centres de tri) ............................................................................ 71 Figure 27 – Variation de la disponibilité (%) dans les centres de tri participant à l’expérimentation (Source : 22

centres de tri) .............................................................................................................................................................. 72 Figure 28 – Evolution de la productivité en kg/h.trieur (Source : 22 centres de tri) ............................................. 73 Figure 29 – Résultats des analyses de qualité des flux en sortie de centres de tri avec tri optique (Source : Eco-

Emballages) ................................................................................................................................................................ 76 Figure 30 – Résultats des analyses de qualité des flux en sortie de centres de tri sans tri optique (Source : Eco-

Emballages) ................................................................................................................................................................ 76 Figure 31 – Qualité des emballages en plastique produits dans l’EECT selon le mode de collecte (Source : Eco-

Emballages) ................................................................................................................................................................. 77 Figure 31 – Répartition des flux en sortie de surtri dans l’EECT ............................................................................ 83 Figure 32 –Coûts marginaux de tri et surtri des centres manuels dans l’expérimentation en fonction des

quantités de pots, barquettes et films obtenus en sortie de centre de tri ................................................................ 85 Figure 33 –Coûts marginaux de tri et surtri des centres automatiques en fonction des quantités de pots,

barquettes et films obtenus en sortie de centre de tri .............................................................................................. 88

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Figure 34 –Coûts marginaux de tri et surtri des centres triant les emballages rigides seuls en fonction des

quantités de pots, barquettes et films obtenus en sortie de centre de tri ................................................................ 90 Figure 35 – Coût marginal de tri-surtri en fonction des quantités de pots barquettes et films triés .................... 92 Figure 36 – Analyse de sensibilité sur les coûts de surtri (cas des centres de tri manuels) ................................... 93 Figure 37 – Analyse de sensibilité sur les coûts de surtri (cas des centres de tri automatiques) .......................... 93 Figure 38 – Combinaisons de traitements des flux .................................................................................................. 97 Figure 39 – Paramètres économiques du recyclage ............................................................................................... 104 Figure 40 – Décomposition d’une tonne de nouveau plastique dans l’expérimentation ...................................... 107 Figure 41 – Coûts marginaux standardisés par étape ............................................................................................. 110 Figure 42 – Dispersion des coûts marginaux standardisés nets par collectivité locale ........................................ 110

Table des Tableaux

Tableau 1 - Gisement des emballages ménagers en plastique en 2009 en France ................................................. 23 Tableau 2 – La recyclabilité des différents types d’emballages en plastique .......................................................... 38 Tableau 3 - Performances nationales de recyclage des bouteilles et flacons plastique et des emballages légers par

milieu ........................................................................................................................................................................... 45 Tableau 4 - Récapitulatif des freins au geste spécifiques aux nouvelles catégories d’emballages plastique de tri

identifiés durant l’expérimentation (Source : CSA étude ethnologique et journée d’échange avec les sites pilotes,

2013) ............................................................................................................................................................................ 47 Tableau 5 – Effet d’entraînement sur la collecte sélective suite à la mise en place de l’extension des consignes de

tri (Source : test grandeur nature) ............................................................................................................................. 49 Tableau 6 - Augmentation moyenne des quantités d’indésirables entre les point zéro et le déroulement de

l’expérimentation (en kg/hab.an) (Source : 45 analyses) ........................................................................................ 50 Tableau 7 – Coûts marginaux de pré-collecte et collecte liés à la mise en place de l’extension des consignes de tri

(euros par tonne de pots & barquettes et films & souples collectés) ........................................................................ 61 Tableau 8 – Répartition des centres de tri participant à l’expérimentation inclus dans l’analyse technico-

économique selon la classification 2011 des centres de tri ...................................................................................... 65 Tableau 9 – Flux produits et destinations ................................................................................................................ 98 Tableau 10 – Solutions pour les flux de plastiques non-recyclables ..................................................................... 102 Tableau 11 – Modèles de recyclage et caractéristiques ............................................................................................105 Tableau 12 - Prix de reprise des emballages pots, barquettes et films pendant l'expérimentation ...................... 107

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Le présent rapport a été établi dans le cadre de l’expérimentation du tri et du recyclage des emballages

ménagers en plastique autres que bouteilles et flacons qui s’est déroulée en 2012 et 2013.

Il fait partie d’un ensemble de documents réalisés dans le cadre de cette expérimentation :

- Synthèse de l’expérimentation du tri et du recyclage des emballages ménagers en plastique autres que

bouteilles et flacons :

o Rapport 1 : Résultats, enseignements, recommandations. PwC mars 2014 (*),

o Rapport 2 : Projet de développement du recyclage des emballages ménagers en plastique. PwC

novembre 2014

- Bilan environnemental du projet d’extension des consignes de tri à l’ensemble des emballages

ménagers plastiques. Bleu Safran mai 2014(*)

- Étude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe. Deloitte mars 2014

- Baromètre de suivi des pratiques de tri dans le cadre de l’expérimentation plastiques. CSA

- Analyse de la qualité de l’air en centre de tri de déchets. Etude de l’effet de l’extension des consignes de

tri des emballages plastiques APAVE (*)

- Synthèse de l’étude ergonomique dans les centres de tri des déchets d’emballages ménagers.

Diagnostic des effets sur le travail des opérateurs de tri de l’extension des consignes de tri des produits

plastiques. INRS mars 2014

- Point à date des appels à projets liés au recyclage des emballages plastiques autres que bouteilles et

flacons. Eco-Emballages juillet 2012 (**)

- Amélioration de la recyclabilité des emballages en plastique autres que bouteilles et flacons : Premiers

enseignements de l’appel à projets. Eco-Emballages/Adelphe octobre 2013

Les premiers documents ont déjà été diffusés et la totalité des documents sera disponible à la fin du mois de

juin 2014.

(*) Travaux réalisés avec l’appui technique et financier de l’ADEME (convention 1002c0027)

(**) Les projets correspondant ont fait l'objet d'un cofinancement par l'ADEME

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Préambule

L’expérimentation nationale d’extension des consignes de tri des emballages ménagers en plastique, qui s’est déroulée en 2012 et 2013, a fait l’objet d’une analyse en deux volets :

Le présent rapport restitue les résultats, conclusions et enseignements à date de l’expérimentation et expose les recommandations qui en sont issues et les nouvelles questions qui en résultent

Un second rapport présentera des propositions de scénarios et questions qui en résultent permettant d’alimenter la réflexion autour d’un projet maîtrisé de recyclage des emballages ménagers en plastique sur l’ensemble du territoire national.

L’expérimentation a été conduite sous la responsabilité d’Eco-Emballages.

Note au lecteur Ce rapport est basé sur les informations et données disponibles fin 2013. Le présent rapport a été réalisé à la demande d’Eco-Emballages dans le cadre de la convention d’étude signée le 21 février 2014. Le commanditaire nous a fait part de son intention de le diffuser à une large audience. Nous n'accepterons aucune responsabilité pour tout usage autre que celui défini par la convention d’étude, dont les objectifs sont rappelés en page 7 du présent rapport, ou vis-à-vis de tiers, l'utilisation du présent rapport par leurs soins relevant de leur seule responsabilité. La présente étude a pour objectif de fournir des données factuelles s'appuyant sur une méthodologie homogène, à partir de données provenant de l’expérimentation pilotée par Eco-Emballages. Les travaux réalisés ne constituent pas un audit ou un examen au sens des normes d'audit généralement admises. Il convient de considérer les résultats de l'étude dans leur ensemble au regard des principes et limites méthodologiques et non pas pris isolément. Il n'entre pas par ailleurs dans nos responsabilités de procéder à la mise à jour de l’étude en fonction de tout fait ou événement qui pourrait survenir postérieurement à nos travaux.

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Résumé de l’étude Ce rapport, établi par Eco-Emballages et PwC, avec le soutien technique et financier de l’ADEME, est le résultat de plusieurs mois de travaux et d’analyses, qui ont permis de consolider les résultats de l’expérimentation nationale d’extension des consignes de tri à tous les emballages ménagers en plastique. Il expose les résultats et enseignements à date de cette expérimentation de 24 mois (2012-2013) et émet des recommandations en vue d’un projet maîtrisé de recyclage des emballages ménagers en plastique sur l’ensemble du territoire français.

Contexte de l’expérimentation Alors que le plastique est un matériau qui se développe fortement, il reste, parmi les matériaux d’emballages, celui qui se recycle le moins, notamment en raison de son caractère multi-résines. Les consignes de tri actuelles en France portent uniquement sur les bouteilles et flacons, fraction certes la plus importante parmi les emballages ménagers en plastique, mais qui ne représente que 40% du gisement. La diversité, la légèreté et la complexité des nouvelles catégories d’emballages rendent leur tri et leur recyclage plus difficile que celui des bouteilles et flacons. Par ailleurs, on observe qu’en Europe, aucun pays n’a réussi à dépasser 55% de recyclage des emballages en plastique. Actuellement en France, 23% des emballages en plastique sont effectivement recyclés. Eco-Emballages a pour objectif d’améliorer le taux de recyclage des emballages ménagers en général, et donc des emballages ménagers en plastique. Atteindre cet objectif nécessite de travailler transversalement sur toute la chaîne conduisant au recyclage :

Faire en sorte que les Français trient plus et mieux

Augmenter la part du gisement susceptible d’être effectivement recyclée en vue d’atteindre un optimum économique, social et environnemental.

Organiser un service de collecte et un réseau de centres de tri adaptés

Garantir le recyclage et les débouchés En 2009, Eco-Emballages et l’ADEME ont mené des études portant sur les aspects techniques, économiques, environnementaux et sociétaux de l’extension des consignes de tri à tous les emballages ménagers en plastique. Ces études ont montré l’intérêt, en terme de taux de recyclage, d’une telle extension des consignes, tout en alertant sur des points d’attention sur l’adaptation des centres de tri, les conditions de mise en marché des produits et sur les pré-requis nécessaires à l’organisation d’un déploiement potentiel sur tout le territoire national.

Objectif de l’expérimentation Engager une expérimentation concrète, sur une partie significative du territoire français, est apparue à Eco-Emballages comme une étape supplémentaire indispensable pour compléter et amender cette analyse théorique. L’objectif de l’expérimentation est de consolider les évaluations de performances et définir les conditions techniques, économiques, environnementales et sociétales qui peuvent être associées à une extension potentielle des consignes de tri à tous les emballages ménagers en plastique. L’identification de bonnes pratiques, l’observation des freins auxquels l’ensemble des acteurs peuvent être confrontés sont des éléments majeurs pour vérifier la faisabilité d’un tel projet. Pour cette expérimentation, Eco-Emballages a investi 25 millions d’euros sur 2 ans, en agissant sur les 3 volets de la chaîne du recyclage :

L’éco-conception, via un appel à projets, pour identifier des pistes d’amélioration de la recyclabilité (8 projets retenus avec des entreprises de la consommation et de la distribution),

Le test en grandeur réelle de l’extension des consignes de tri dans 51 collectivités couvrant 3,7 millions d’habitants et 341 centres de tri,

Le recyclage matière, via 2 appels à projets, pour identifier les technologies et les débouchés qui permettront de construire des filières de recyclage durables (15 projets retenus avec les industriels de la reprise et du recyclage) et la valorisation complémentaire du solde (c'est-à-dire des emballages en

1 En réalité, il y a eu, en permanence,32 centres de tri impactés par l’expérimentation. Toutefois, durant l’expérimentation, 2 collectivités ont changé de centre de tri suite à l’évolution de leur marché de prestation de tri incluant, dans le test, 2 centres de tri supplémentaires.

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plastique qui ne sont pas actuellement recyclables), via un 3ème appel à projets, dont les résultats seront disponibles à la fin de l’année 2014.

Des études complémentaires à ces 3 volets ont également été engagées :

Une étude d’évaluation des impacts environnementaux, de type analyse de cycle de vie (ACV),

Une étude de perception des consignes et des pratiques de tri par les habitants,

Une étude d’impact de l’introduction des nouveaux matériaux sur l’évolution de la qualité de l’air dans les centres de tri,

Une étude de ce même impact sur les conditions de travail en centre de tri,

Une étude sur le marché du recyclage des emballages en plastique dans plusieurs pays européens.

A l’issue de 2 ans d’expérimentation, les résultats obtenus permettent de tirer des enseignements, de pouvoir formuler des recommandations et d’identifier des questions-clés restant en suspens.

Les principaux enseignements de l’expérimentation L’expérimentation a consisté à tester en grandeur nature les principaux points clés pour réussir la mise en place d’une filière de collecte-tri-recyclage pour les nouvelles catégories de d’emballages en plastique concernées par l’extension des consignes de tri, dont :

La compréhension et la participation des habitants

L’adaptation des dispositifs de précollecte et de collecte

L’adaptation des équipements de tri existants et l’amélioration des techniques de séparation des plastiques.

La capacité actuelle de l'industrie à recycler les nouvelles catégories d’emballages en plastique concernées par l’extension (pots, barquettes, films et souples)

L’existence de débouchés pour les différents plastiques recyclés produits

La maîtrise des coûts de collecte, de tri et de recyclage. Les principaux résultats et enseignements de l’expérimentation sont les suivants. 1. Seule une partie des emballages en plastique autres que les bouteilles et flacons est

actuellement recyclable moyennant des modifications importantes des process industriels Pour 50% des emballages en plastique mis sur le marché (500 kt environ), les filières de recyclage existent déjà et les technologies sont maîtrisées : ce sont les filières de recyclage des bouteilles en PET, et celles des bouteilles en PEhd et en PP, auxquelles peuvent s’intégrer les pots et barquettes en PP et en PEhd. Cette intégration va cependant nécessiter des modifications significatives des process industriels de recyclage existants, notamment pour la séparation automatique du PEhd et du PP. Mais les marchés de recyclage de ces nouvelles catégories d’emballages en plastique existent d’ores et déjà, en France et en Europe. Pour 30 % des emballages en plastique (les pots et barquettes en PET, PS et PSE, PVC et les films en PE, soit 300 kt environ), le recyclage serait techniquement possible mais les conditions pour avoir des filières opérationnelles ne sont pas encore réunies :

La qualité des balles livrées par les centres de tri est trop variable, et les quantités ont été très faibles,

La présence d’opercules et de films complexes (associations de différents plastiques et matériaux) perturbe le recyclage et demande des équipements importants pour maîtriser la qualité produite.

Les acteurs et les débouchés sont peu nombreux

En particulier, à date :

les barquettes operculées multicouches en PET en mélange avec les bouteilles en PET perturbent le marché du recyclage de ces dernières,

seuls les films PE peuvent être recyclés et ont une valeur de reprise. La mauvaise qualité des films généralement produits durant l’expérimentation est un des problèmes qui n’a pas permis le développement d’une filière de recyclage en France. Toutefois sur certains sites avec des outils de tri dédiés aux films, une bonne qualité a pu être obtenue.

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Enfin, il existe un solde de 20% d’emballages en plastique (200 kt environ) pour lequel le tri et le recyclage sont aujourd’hui impossibles, soit parce qu’ils sont trop petits pour être captés en centre de tri, soit parce qu’ils sont composés de résines non recyclables à date, soit parce qu’ils associent plusieurs résines, voire plusieurs matériaux, soit enfin parce que le gisement qu’ils représentent est en-deçà du seuil de rentabilité d’une filière en France. A l’issue de l’expérimentation, il apparait que la situation du recyclage des nouvelles catégories d’emballages en plastique présente des analogies, sur les plans techniques et économiques, avec celle des bouteilles et flacons il y a une quinzaine d’années, à savoir :

Des techniques de tri et de recyclage émergentes,

Des débouchés qui restent fragiles et trop insuffisants pour envisager une extension immédiate des consignes sur l’ensemble du territoire.

L’hétérogénéité et la légèreté des emballages plastiques concernés par l’extension des consignes rajoutent une difficulté supplémentaire par rapport aux bouteilles et flacons. Mais les technologies disponibles aujourd’hui laissent entrevoir des perspectives encourageantes pour l’avenir. 2. Durant l’expérimentation, la participation des habitants a été inférieure aux prévisions et

l’installation du bon geste de tri en qualité et en quantité est un processus qui s’inscrit dans le temps

La participation de l’habitant et le geste de tri qu’il fait pour séparer les emballages à recycler sont essentiels pour diriger les tonnes d’emballages en plastique attendues vers les centres de tri. L’expérimentation a permis de montrer que les habitants ont aujourd’hui globalement compris le nouveau geste de tri qui leur a été demandé pendant la durée du projet, et qu’ils jugent ce geste plus facile et plus utile. Cependant, les tonnages constatés dans l’expérimentation (2.8 kg collectés/habitant/an en moyenne avec une forte dispersion entre collectivités et en fonction des milieux) se sont révélés pour l’instant en moyenne nettement plus faibles que prévu dans les études préalables publiées en 2009 (4.5 kg/habitant/an). Cet écart avec les prévisions peut s’expliquer par différentes raisons :

la nécessité d’un temps plus long que celui de l’expérimentation pour installer le geste de tri sur l’ensemble des habitants, la modification des consignes étant un changement considérable de leurs habitudes.

Des freins spécifiques au cadre de l’expérimentation, tels que : Le fait d’être sur des territoires partiels a limité l’ampleur de la communication pour

informer du changement de consigne des contradictions dans l’affichage des consignes, lorsque les collectivités n’ont pas

procédé au renouvellement systématique de la signalétique sur les territoires expérimentaux

Des freins non spécifiques aux nouvelles catégories d’emballages en plastique identifiés depuis longtemps dans l’analyse des performances nationales de la collecte sélective et qui ont logiquement impacté les performances de l’expérimentation. Il s’agit principalement du type d’habitat avec des difficultés accrues en habitat collectif qui expliquent en grande partie les très faibles performances en milieu urbain.

Des freins spécifiques aux nouvelles catégories d’emballages en plastique, tels que : la présence de résidus alimentaires sur certains emballages comme les pots de yaourt ou

les barquettes de viande, qui peut dissuader les habitants de trier ces emballages, la difficulté de reconnaissance de certains objets en tant qu’emballages en plastique.

Il a également été constaté que l’extension des consignes de tri a eu un effet positif d’entraînement sur le taux de collecte des bouteilles et flacons (+0.4 kg/hab.an), les autres emballages (+1 kg/hab.an), les papiers (+0.5 kg/hab.an). En revanche, les indésirables (par ex. fermentescibles, objets plastiques non emballages, etc) augmentent aussi de 1.5 kg/hab.an. 3. Les phases de pré-collecte et collecte n’ont pas présenté de difficultés majeures pour

étendre les consignes de tri sur les 51 collectivités de l’expérimentation Les dispositifs de pré-collecte et de collecte actuels étaient globalement suffisants pour accueillir les nouveaux emballages ménagers en plastique, moyennant des adaptations en général légères. Les bacs de collecte sélective étaient déjà avant l’expérimentation assez largement dimensionnés, ce qui a permis d’absorber les volumes supplémentaires collectés.

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Les dispositifs de pré-collecte en caissettes ont montré leurs limites, notamment en termes d’impact sur les conditions de travail des opérateurs de collecte et sur l’envol des déchets. Pour la collecte en porte-à-porte, les moyens existants ont pu absorber les tonnages liés à l’extension des consignes de tri et peu de moyens supplémentaires (augmentation faible des temps de collecte) ont été nécessaires. Dans un certain nombre de cas, les opérateurs de collecte se sont adaptés en augmentant le taux de compactage dans les bennes afin de ne pas augmenter le nombre de vidages. Pour la collecte en apport volontaire, l’augmentation des volumes collectés et les difficultés rencontrées pour ajouter des points de collecte supplémentaires ont généré une augmentation du nombre de rotations et de vidages et donc des coûts de collecte. Certaines collectivités ont mis à profit l’expérimentation pour revoir en totalité leur organisation de collecte (ordures ménagères et collecte sélective) avec de meilleurs résultats et des coûts de collecte mieux maîtrisés. Ces constats ont été établis sur la base d’une augmentation relativement limitée des performances. Dans le cas d’un performance plus élevée, comme cela est envisagé à moyen terme, les besoins d’adaptation pour les phases de pré-collecte et collecte pourraient être plus importants au regard de la hausse du volume à collecter. 4. La plupart des centres de tri de l’expérimentation n’ont pas su s’adapter efficacement aux

évolutions de la collecte sélective L’étape du tri des nouvelles catégories d’emballages en plastique représente à elle seule près de 55% des dépenses d’Eco-Emballages pour le test grandeur nature avec les collectivités locales. Le tri se confirme donc comme le point clé de la faisabilité de l’extension des consignes. Bien que les flux des nouvelles catégories d’emballages en plastique ne représentent en moyenne que 5% du tonnage entrant (et 16% du volume entrant) dans un centre de tri, l’étape de tri concentre les difficultés les plus importantes de l’extension des consignes. 85% des centres de tri de l’expérimentation n’ont pas été conçus pour l’extension des consignes et, même lorsque des modifications partielles d’organisation ou d’équipement ont été mises en place pour l’expérimentation, ces centres se sont révélés non adaptés soit techniquement, soit économiquement. Ainsi, beaucoup de centres de tri ont obtenu des taux de captage médiocres et des niveaux de qualité faibles, et ceux qui ont réussi à surmonter les difficultés techniques et à trier des pots barquettes et films avec une qualité acceptable n’ont pu le faire qu’à des coûts élevés, en compensant l’inadaptation des équipements par un surcroît important de main-d’œuvre, et dans des conditions de travail dégradées. Ces centres ont été fortement impactés dans leur fonctionnement par l’introduction des nouvelles catégories d’emballages en plastique, générant des coûts élevés :

o saturation des espaces de stockage amont et des process, o baisse des débits de production, o chutes de productivité, o dégradation des conditions de travail des opérateurs de tri du fait de l’introduction des

nouveaux emballages, plus nombreux, plus petits, plus sales, o difficultés pour maintenir la qualité des autres flux produits.

Les deux principaux facteurs limitants ont été l’espace disponible trop restreint et l’équipement technique non adapté aux nouveaux flux à produire. L’expérimentation conforte les conclusions de l’étude d’adaptabilité des centres de tri conduite par l’ADEME en 2012 selon laquelle, à horizon 2020 et avec des consignes élargies, plus d’un tiers des centres de tri ne pourrait pas trier la totalité de leurs bassins de tri en respectant les standards matériaux de flux sortant, même avec des investissements lourds. 15% des centres de tri de l’expérimentation ont été conçus pour l’extension des consignes ou ont entièrement revu leur process peu de temps avant de débuter l’expérimentation. Malgré ces adaptations lourdes, seule la moitié de ces centres a réussi à produire des balles triées de qualité, dans des conditions de fonctionnement acceptables et à un coût qui semble maîtrisé. Il s’agit dans tous les cas de centres automatisés, de capacité supérieure à la moyenne, où les exploitants ont cherché à mettre en place des process répondant aux contraintes des nouveaux flux de plastiques. Les centres qui ont le mieux réussi se sont arrêtés à la production de 4 flux et n’ont pas cherché à séparer tous les plastiques entre eux. Les centres de tri qui ont fait le choix d’aller jusqu’à la séparation des résines minoritaires (PP, PS, PSE, PVC) n’ont pas atteint les niveaux de qualité acceptables par les recycleurs et ne sont pas parvenus à maîtriser les coûts. En dehors des difficultés techniques que présente le tri de ces flux, les tonnages produits sont en effet très faibles et les coûts à la tonne sont à l’inverse très élevés : la taille des centres de tri actuels s’avère trop petite pour justifier l’investissement dans des équipements dédiés à la séparation des résines minoritaires, et pour maintenir le coût de cette séparation à un niveau économiquement acceptable.

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Ce constat amène à souligner que la réflexion sur les moyens de trier efficacement l’ensemble des emballages plastiques n’est pas encore aboutie. Le recours à des technologies de tri optique s’impose étant donné les contraintes du matériau plastique. Des avancées ont été enregistrées dans le cadre de l’expérimentation sur des combinaisons de techniques optiques et mécaniques qui semblent prometteuses pour séparer les films et les souples. Cependant les bonnes pratiques d’adaptation des centres de tri actuels doivent être précisées et affinées. Pour les nouvelles capacités de tri, le futur process technique « de référence » donnant les meilleures garanties de résultat, et la répartition des rôles entre acteurs du tri, du surtri et du recyclage, restent encore à définir. L’expérimentation a également concerné des centres plus petits, ne disposant pas de process automatisés, pour lesquels le flux à produire était un peu plus simple, les balles étant envoyées dans un second temps vers une unité de surtri. Les résultats montrent que le tri manuel des nouvelles catégories d’emballages en plastique dans ces centres de tri – en plus de son coût élevé – a induit une charge de travail physique et une complexité des tâches trop importantes et non pérennes à long terme pour les opérateurs, encore plus quand les opérateurs prennent à la main les objets à trier (tri positif manuel). 5. Le recyclage des nouvelles catégories d’emballages en plastique présente un bilan

environnemental favorable, et la valorisation énergétique des emballages plastiques non recyclables permet d’améliorer encore ce bilan

L’étude environnementale confirme que l’extension des consignes de tri aux emballages en plastique autres que

les bouteilles et flacons conduirait à des bénéfices notables sur la majorité des indicateurs environnementaux,

dont la contribution à l’effet de serre.

Les gains environnementaux, rapportés à la tonne de déchets d’emballages, sont du même ordre de grandeur

pour les nouvelles catégories d’emballages que pour les bouteilles et flacons. Ils résultent principalement de :

la diminution des impacts environnementaux liée à la baisse des tonnages de déchets en plastique restant dans les ordures ménagères résiduelles

l’augmentation des bénéfices environnementaux associés au recyclage des emballages en plastique qui, en se substituant à de la matière première vierge, permet de réduire le prélèvement de ressources naturelles,

Par rapport aux bénéfices du recyclage, les impacts des étapes de tri, de collecte et de transport ont une contribution secondaire voire négligeable à ce bilan. Ainsi, une augmentation, même importante, de la logistique de collecte et de transport dans le cas d’une extension induirait une réduction très marginale des bénéfices environnementaux. L’analyse montre également qu’une valorisation énergétique poussée des plastiques non recyclables présents dans les refus de tri constituerait un levier efficace pour augmenter les bénéfices environnementaux de l’extension. 6. Le coût marginal moyen constaté dans l’expérimentation est très élevé et loin d’être

optimisé Les coûts marginaux liés à la mise en place de l’extension des consignes de tri ont pu être calculés pour 34 collectivités locales et 26 centres de tri ayant participé à l’expérimentation. Ces coûts marginaux correspondent aux moyens supplémentaires nécessaires, à mettre en œuvre pour la pré-collecte, la collecte, le tri, le surtri des nouvelles catégories d’emballages en plastique, déduction faite des recettes et des coûts de collecte et de traitement évités. Le coût marginal net moyen constaté durant l’expérimentation est de 1320 euros par tonne de pots, barquettes et films produits par les centres de tri (dont 1 155 € pour la seule étape de tri). Les coûts marginaux calculés varient fortement d’un centre de tri et d’une collectivité à l’autre. Pour la moitié des collectivités locales, le coût marginal net est compris entre 750 et 1760 euros par tonne de pots, barquettes et films produits par les centres de tri. La perte de productivité par trieur et le besoin de trieurs supplémentaires constatés sur un grand nombre de centres de tri ont largement impacté le coût du tri, étape à l’origine de plus de 80% des coûts marginaux. Ces coûts marginaux exprimés en € par tonne entrante sont de 53 €/ tonne entrante dont 42 €/tonne entrante correspondants au tri. Ce surcoût est à comparer au coût de tri avec les consignes nationales actuelles, hors extension, (de l’ordre de 150 €/t entrante pour un flux multi-matériaux). En d’autres termes, le tri des

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plastiques dans les conditions de l’expérimentation entraîne une augmentation très forte du coût du tri, d’environ 30 %. Compte tenu des principaux enseignements issus de l’expérimentation, une extension immédiate des consignes de tri à l’ensemble du territoire est n’est pas envisageable - Les coûts constatés sont très élevés - Une majorité des centres de tri ont vu leurs conditions d’exploitation se dégrader car ils n’étaient pas

conçus pour l’extension des consignes et ne peuvent pas physiquement étendre le tri sur l’ensemble de leurs collectivités clientes

- Le recyclage des produits triés va demander la création de nouvelles capacités de recyclage et de nouveaux débouchés.

Ces enseignements nous amènent à formuler les recommandations suivantes.

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Recommandations 1. Des leviers existent pour améliorer la recyclabilité des emballages en plastique, mais une

partie d’entre eux restera à terme non recyclée Certaines fonctionnalités attendues d’un emballage en plastique nécessitent des associations de résines et/ou d’autres matériaux pour lesquelles il n’existe pas aujourd’hui de technologies de séparation. Dans l’état des connaissances à date, tous les emballages ne pourront donc pas être entièrement recyclés. L’existence d’un solde d’emballages, pour lequel le tri et le recyclage sont impossibles, devrait perdurer. Ce solde non recyclable devra suivre des voies de valorisation complémentaire, en particulier énergétiques, qui restent à développer. Certains centres de tri pourraient produire eux-mêmes, à partir de leurs refus, un nouveau flux spécifique destiné à ces autres voies (CSR, …), et pour les autres une étape de préparation des refus dans des installations spécialisées sera sans doute nécessaire. Les collectivités dont les refus font déjà l’objet d’une valorisation énergétique par incinération continueront

vraisemblablement à utiliser cette solution pour le solde de plastiques non recyclables, car le coût de

préparation d’un flux spécifique (de type CSR) ajouté au coût de transport de ce flux vers des unités de

valorisation spécialisée ne se justifierait pas dès lors que la collectivité bénéficie à proximité d’une usine

d’incinération moderne.

Pour ces emballages non recyclables, des leviers existent néanmoins pour améliorer leur bilan environnemental global (allègement notamment). Les efforts d’éco-conception doivent donc se poursuivre et concerner tous les emballages. 2. La communication et l’information vers les habitants sont deux leviers d’action importants

pour garantir les tonnages nécessaires à la mise en place des filières de tri et de recyclage La performance moyenne constatée dans l’expérimentation ne fait pas suffisamment progresser le taux de recyclage sur les emballages en plastique, et il convient de mobiliser les collectivités et les élus afin que tous les moyens soient mis en œuvre pour informer les habitants des nouvelles consignes. En tenant compte de l’évolution de la population, de celle du gisement, des freins identifiés lors de l’expérimentation et en se basant sur le geste de tri constaté sur d’autres emballages, on peut se fixer deux horizons :

- A moyen terme, l’objectif serait d’atteindre 4,7 kg/hab.an pour les pots, barquettes et souples et 5,2 kg/hab.an pour les bouteilles et flacons. Le taux de recyclage dépasserait alors 35%.

- Dans une vision prospective à 2030, l’objectif peut être de collecter plus de 7,5 kg/hab.an pour les pots, barquettes et souples et pour les bouteilles 5,6 kg/hab.an. Le taux de recyclage des emballages en plastique pourrait alors monter à plus de 45%. Ces réflexions sont communes avec l’étude prospective sur la collecte et le tri à l’horizon 2030 menée par l’ADEME.

Pour cela, il convient de mettre en place des mesures de communication adaptées, notamment de proximité, sur les territoires, dans le cadre de plans de communication se rapprochant de ceux qui étaient en vigueur à la mise en place de la collecte sélective afin de surmonter les principaux freins au tri de ces emballages chez l’habitant. Cette communication devra encourager à augmenter les quantités collectées mais aussi à diminuer les indésirables, afin d’éviter des coûts inutiles et de préserver les conditions de travail en centre de tri.

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3. L’extension potentielle des consignes de tri serait l’occasion de réorganiser les phases de

pré-collecte et de collecte Les dispositifs de pré-collecte en caissettes devront être supprimés. Pour maîtriser les coûts, les collectivités devront poursuivre l’objectif du maintien du nombre actuel de vidages.

En porte à porte, cela se traduira par un meilleur remplissage du volume des caissons ou par une augmentation du taux de compaction dans les bennes de collecte (des travaux complémentaires sont en cours pour en définir la limite sans perturber l’activité des centres de tri).

En apport volontaire, il parait indispensable de mettre en place des véhicules de collecte compacteurs (une analyse est en cours pour évaluer les temps de retour sur investissements et fonction des contextes et définir la limite pour ne pas perturber l’activité des centres de tri).

Le transfert de tonnages d’emballages en plastiques des ordures ménagères résiduelles vers la collecte sélective est une opportunité pour les collectivités locales d’optimiser l’organisation du service ordures ménagères (équilibrage des tournées, fréquence de collecte adaptée …) et ainsi maitriser les coûts. 4. Une évolution profonde et une automatisation du tri sont incontournables pour pouvoir

traiter efficacement les nouvelles catégories d’emballages en plastique, et cette évolution doit s’inscrire dans le temps

La diversité, la légèreté et la complexité des nouvelles catégories d’emballages imposent l’automatisation des

process de tri, pour pouvoir séparer correctement les résines entre elles et les porter à un niveau de qualité

correspondant aux cahiers des charges des recycleurs. Afin d’accueillir efficacement les nouveaux emballages en

plastique, le tri devra évoluer profondément, et investir dans des technologies de séparation optiques,

mécaniques, balistiques, etc...

La notion actuelle de « centre de tri » évoluera alors vers une notion plus large de « fonction tri » qui pourra

dans certains cas se dérouler en plusieurs étapes : tri primaire, surtri, affinage chez le recycleur, avec une

définition qui reste à préciser du rôle des différents acteurs concernés.

L’objectif de cette évolution nécessaire de la fonction tri est d’aboutir à des coûts moyens pour l’ensemble de cette fonction équivalents aux coûts actuels des centres de tri les plus modernes.

Une période relativement longue sera donc indispensable pour faire évoluer la fonction tri en conséquence. De plus cette transformation devra s’inscrire dans une logique territoriale de manière à assurer une cohérence entre petits, grands centres de tri, et installations de surtri.

La conception des futurs process s’appuiera en entrée sur la composition des nouveaux flux et en sortie sur les

niveaux de qualité attendus par les recycleurs. Mais les centres de tri automatisés devront aussi veiller à rester

évolutifs, pour pouvoir s’adapter aux évolutions inévitables du gisement des emballages mis sur le marché et

des flux à produire.

La définition d’un référentiel technique complet définissant le ou les « centres de tri de référence » constitue un

objectif prioritaire des mois à venir. Ce travail est en cours et demandera sans doute des tests complémentaires

sur les équipements et les technologies existants.

D’ores et déjà, l’expérimentation permet de lister les points clés suivants :

Tonnage entrant minimum

Dimensionnement des surfaces nécessaires,

Utilisation combinée de techniques mécaniques, balistiques, aérauliques et optiques

Tri automatisé des emballages en plastique

Intégration des films et souples dès la conception du process de tri. .

Choix des équipements et des conditions d’exploitation pour maîtriser le débit, la productivité et la qualité pour le recyclage,

Définition des moyens pour garantir des conditions de travail acceptables pour les opérateurs

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Pour les centres de tri qui ne pourraient pas rejoindre ce référentiel (notamment les centres de tri de petite capacité qui ne peuvent pas investir dans des équipements lourds, mais aussi éventuellement certains centres de tri urbains de taille intermédiaire ayant des contraintes d’implantation particulières), il convient d’étudier la solution éventuelle d’un tri simplifié consistant à ne faire que un ou deux flux de plastiques mélangés (par exemple un flux d’emballages plastiques rigides et un flux de films) et à les envoyer ensuite vers une étape de surtri dans des installations spécialisées, afin d’établir sa faisabilité et son intérêt économique.

Dans une logique territoriale, les petits centres de tri de proximité conservent une place, là où la configuration régionale et la densité de population ne permettent pas d’envisager des installations beaucoup plus grandes. Le modèle de ces futurs petits centres de tri de proximité ne sera pas pour autant la reconduction du modèle des centres de tri manuels actuels et doit être précisé pour alléger les contraintes des postes de tri manuel. 5. Les marchés de la reprise et du recyclage ne pourront s’adapter aux nouveaux flux que si la

qualité des balles produites à l’issue du tri est maîtrisée L’enjeu majeur, en lien avec l’étape de tri, concerne la qualité des flux triés qui doit rester élevée et homogène. C’est pourquoi, à l’identique de ce qui existe aujourd’hui pour les bouteilles et les flacons, les standards matériaux pour les nouvelles catégories d’emballages en plastique devront être précisés. Concernant les emballages PET, la situation actuelle du marché recommande la séparation des flux PET bouteilles et PET barquettes, les opercules et les barquettes multicouches posant problème dans les applications actuelles du PET recyclé. La contrainte est particulièrement forte pour le débouché actuellement le plus exigeant en qualité (« bottle to bottle »), la tolérance étant un peu plus grande pour les autres applications (thermoformage, fibre, …). Il faut en parallèle poursuivre les travaux en cours sur les possibilités de recyclage d’un flux mixte de bouteilles et barquettes monomatériau PET, et suivre les avancées techniques en matière de tri optique, les constructeurs travaillant à la possibilité de séparer les barquettes monoPET des barquettes operculées ou multicouches. Le recyclage du PET est aujourd’hui un enjeu particulier, car cette résine représente la grande majorité des tonnages d’emballages plastiques recyclés (150 ktonnes sur 240 ktonnes), mais aussi en raison de la conjoncture difficile actuellement traversée par les entreprises du secteur. La question de la définition des standards matériaux sur le PET est particulièrement importante pour permettre un bon fonctionnement du marché. La recommandation qui peut être formulée dans ce domaine est double :

associer étroitement les industriels du recyclage au processus de concertation qui amènera Eco-Emballages à définir les futurs standards sur les sites expérimentaux (avec ou sans barquettes) ;

continuer à faire respecter le standard actuel (bouteilles et flacons seuls) dans tous les autres centres de tri qui ne sont pas dans l’expérimentation pour éviter le risque d’une dérive de la qualité sur l’ensemble du flux PET, et sensibiliser les collectivités et les opérateurs à ce sujet.

Ces remarques sur le PET sont, dans leurs principes, également valables pour les autres résines plastiques. Concernant les films et souples, dans tous les cas ils doivent être triés spécifiquement très en amont dans le process pour éviter de perturber le fonctionnement de l’ensemble de la chaîne. Ensuite seuls les films polyéthylène sont recyclables et un niveau de qualité élevée des balles produites (mesuré par la teneur en films polyéthylène) est indispensable pour permettre la création d’une activité de recyclage pérenne. Ce niveau n’est atteignable à un coût maitrisé qu’avec des techniques de tri automatisées, et cette automatisation va représenter une marche difficile à franchir à court terme pour beaucoup de centres de tri. Pour ces centres, le recours transitoire à des solutions de valorisation complémentaires peut constituer une solution, dans l’attente de s’être équipé pour produire un flux de qualité adaptée au recyclage. L’hypothèse d’une étape de surtri supplémentaire est en revanche à écarter, la faible valeur des films recyclés ne justifiant pas l’ajout d’une seconde étape de tri et donc le cumul de plusieurs coûts successifs. Concernant le flux de PEhd, PP des emballages rigides, la présence d’une troisième résine (le PS) ne doit pas non plus dégrader la qualité ni l’économie du recyclage. Elle peut être un bon compromis pour envoyer vers le recyclage un autre plastique sans multiplier les flux, sous réserve toutefois que le recycleur ait bien des débouchés pour ce PS. Sinon il est préférable de s’en tenir au flux PP/PE seul et d’orienter le PS vers des valorisations complémentaires. Enfin, comme signalé plus haut, la séparation poussée de toutes les résines dès la première étape de tri (même automatisé) n’a pas donné de bons résultats et il est recommandé de ne pas aller dans ce sens. D’autres études

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en cours, en particulier l’étude prospective sur la collecte et le tri menée par l’ADEME, tendent à démontrer que la taille nécessaire pour envisager cette séparation est très supérieure à la taille actuelle des centres de tri : seules des unités supérieures traitant plus de 50 000 tonnes/an de déchets d’emballages et de journaux justifieraient l’acquisition des équipements nécessaires.

Suites de l’expérimentation Dans les conditions actuelles, sur la base des constats que l’expérimentation a permis d’établir, une extension des consignes de tri à l’ensemble du territoire n’est pas envisageable à court terme. - Les coûts constatés sont très élevés au regard de l’évolution du taux de recyclage des emballages en

plastique - Une majorité des centres de tri ne sont pas adaptés ; ces centres ont vu leurs conditions d’exploitation se

dégrader, n’ont pas atteint la qualité attendue des nouvelles catégories d’emballages en plastique triés et ne peuvent pas étendre le tri sur l’ensemble de leurs collectivités clientes

- Le recyclage des produits triés va demander la création de nouvelles capacités de recyclage et de nouveaux débouchés.

La prochaine étape consiste à étudier la faisabilité de différents scénarii, en tenant compte des futures propositions de l’étude prospective que l’ADEME mène actuellement, et en y intégrant des analyses complémentaires sur les capacités de l’industrie du recyclage. Elle débouchera sur la présentation d’un projet de recyclage des emballages plastiques ménagers au plan national avec :

La définition des quantités collectées et triées à moyen et long termes

Des préconisations sur la pré-collecte et la collecte

Le choix des standards (cahiers des charges) des matériaux produits les plus pertinents à mettre en place en prenant en compte les besoins de l’industrie du recyclage et des possibilités d’évolution de la fonction tri.

L’organisation de la fonction tri la plus efficace pour produire les nouveaux flux avec un coût moyen de tri qui ne dépasse pas le coût actuel des bouteilles et flacons plastiques, en préservant les conditions de travail des opérateurs de tri et en respectant la qualité requise pour le recyclage de l’ensemble des flux. Si le coût de tri unitaire à la tonne des plastiques restera vraisemblablement élevé, du fait des caractéristiques propres à ce matériau, des économies importantes peuvent et doivent être faites par une optimisation globale du dispositif de tri sur l’ensemble du territoire.

La prise en compte de la valorisation complémentaire du solde d’emballages non recyclés,

Le choix d’un rythme de montée en puissance donnant le temps aux centres de tri adaptables de pouvoir le faire, à de nouvelles capacités de tri et surtri de s’installer et aux filières de disposer de tonnages suffisants pour se développer.

L’objectif de mise en place d’un dispositif national de recyclage des plastiques pérenne et viable impose de fixer des conditions à respecter par tous les acteurs pour réussir l’extension des consignes, en particulier la transformation préalable du dispositif de tri actuel sans laquelle la maîtrise des coûts et de la qualité est impossible. Si ces conditions ne peuvent pas être réunies, l’extension ne pourra pas être faite. Le projet d’extension des consignes nécessite des travaux complémentaires pour trouver des solutions qui permettront d’atteindre un équilibre économique et environnemental optimum. Ces travaux et la définition des pré-requis détaillés feront l’objet d’un rapport complémentaire.

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1. Les emballages en plastique sont indissociables du monde moderne et encore trop peu recyclés en France

1.1. Le plastique au cœur des modes de vie du monde moderne

Au cours du 20ème siècle le plastique est devenu essentiel dans un grand nombre de secteurs : des biens de

consommation à l’aéronautique et l’automobile en passant par le bâtiment, la santé, etc. Entre 1950 et 2011, la

production annuelle mondiale de plastique est passée de 1,7 à 288 millions de tonnes.

Le terme plastique regroupe une variété de polymères dont les propriétés (légèreté, isolation, imperméabilité,

etc.) ont des applications diverses et permettent des innovations significatives et des économies d’énergie dans

les transports par la réduction du poids des matières transportées, dans le bâtiment grâce à l’isolation, etc. Le

plastique est également très utilisé dans l’alimentation car il peut en effet protéger efficacement sous différentes

formes (bouteilles, pots, barquettes, poches souples…) les denrées alimentaires, ainsi que dans le secteur de la

santé où il permet la fabrication de prothèses, instruments, etc. Le matériau plastique a connu un essor mondial

important lors de 50 dernières années venant en substitution dans l’emballage du verre et du métal

principalement. Ces exemples illustrent l’importance et l’omniprésence du plastique dans la société actuelle,

résultat d’un développement rapide. La filière témoigne de ce dynamisme avec une croissance de 2,8% en 2012

pour atteindre 288 millions de tonnes produites, en ligne avec la tendance depuis 1950 (environ +9% par an)2.

La filière du plastique rassemble des opérations diverses allant de la production de la matière première à partir

de ressources pétrochimiques ou renouvelables, jusqu’à la prise en charge du produit fini par des entreprises

spécialisées pour sa fin de vie (récupérateurs, négociants, broyeurs, recycleurs et rénovateurs). Dans une

acception plus large, la filière englobe également les industries de production des machines-outils et moules

spécifiques, permettant la transformation des plastiques en produits semi-finis ou finis. Cette filière au sens

large représente en 2012 près de 1,45 millions d’emplois en Europe dans environ 59 000 entreprises réalisant

300 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Ces emplois se répartissent entre la production de plastique

(167 000), la plasturgie (1,23 millions) et les producteurs de machines-outils (53 000).

Le traitement des plastiques en fin de vie (collecte, tri, recyclage, etc.) présente un potentiel important de

création d’emplois en Europe avec entre 9,3 et 15,6 emplois créés pour 1000 tonnes de plastiques recyclées.3

La fabrication du plastique capte 4% de la consommation mondiale de pétrole comme matière première4. Ce

plastique alimente les plasturgistes dont les débouchés en Europe se répartissent dans cinq principaux

secteurs (voir Figure 1).

2 Plastics Europe, « Plastics – The Facts 2013 » 3 http://www.foe.co.uk/resource/reports/jobs_recycling.pdf p.22, p31. 4 http://www.valorplast.com/Front/production-petrole_160.php

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Figure 1 - Répartition de la demande européenne de plastiques en tonnages, 2012 (Source :

PlasticsEurope)

L’industrie plastique a pour principal débouché les emballages, qui représentent 39,4% de la demande de plastique (en tonnages). Le secteur de la construction suit avec 20,3% des tonnages, avant l’automobile (8,2%), et le secteur électrique & électronique (5,5%). Les tonnages restants (26,6%) sont orientés vers des débouchés divers.5

On parle de la filière plastique, mais ce terme renvoie à une réalité diverse et le plastique ou

plutôt les plastiques recouvrent une diversité de matériaux aux propriétés différentes adaptées

aux divers débouchés.

Figure 2 - Différentes résines composant la demande de plastiques en Europe, 2012 (Source :

PlasticsEurope)

On compte six principaux types de plastiques qui représentent environ 80% de la demande de plastiques en Europe :

- le polyéthylène – dont le polyéthylène à basse densité (PEbd), le polyéthylène à basse densité linéaire (PEbdl) et le polyéthylène à haute densité (PEhd)

- le polypropylène (PP) - le polychlorure de vinyle (PVC) - le polystyrène solide (PS), expansé (PSE) - le polyéthylène téréphtalate (PET) - le polyuréthane (PUR)

Hormis le polyuréthane, ces matériaux sont thermoplastiques, c’est-à-dire qu’ils sont remodelables sous l’effet de la chaleur et présentent donc des possibilités de recyclage matière. 6

Les plastiques constituent un symbole de notre société et de nos modes de consommation qui ne sont pas sans

conséquences pour l’environnement et la santé humaine et ce tout au long des étapes du cycle de vie. La

production des plastiques est source d’émissions de gaz à effet de serre et de consommation de ressources

fossiles dans les processus de fabrication, mais aussi en tant que matière première.. En France, près de 40% des

déchets d’emballages plastiques sont encore orientés vers l’enfouissement, ce mode d’élimination constitue une

consommation d’espace et une perte de ressources qui peuvent être valorisées.

5 Plastics Europe, « Plastics – The Facts 2013 » 6 Plastics Europe Market Research Group

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Lorsque la fin de vie des déchets n’est pas maîtrisée, ils arrivent que ces derniers finissent dans la

nature puis progressivement, dans les mers et les océans qui reçoivent des milliers de tonnes de déchets issus

des activités humaines. Dans ce phénomène mondial de pollution des milieux marins, les déchets

plastiques sont présents dans des quantités importantes et de manière visible. 7 : on estime à 100

millions de tonnes les plaques de déchets, composées à 80% de plastiques, flottant dans les océans Pacifique et

Atlantique8. On fait référence au 7ème continent de plastique pour parler de la zone grande comme six fois la

France située dans le Pacifique Nord. Les déchets flottants dont une part majoritaire de morceaux de plastique

peuvent être ingérés par les animaux marins et provoquent leur mort dans de nombreux cas. La

plupart de ces déchets maritimes sont de provenance terrestre.

Cet aperçu de l’importance du plastique dans la vie quotidienne mais également de ses effets potentiels sur

l’environnement permet de mesurer les enjeux et l’importance de la maîtrise de ses impacts environnementaux,

en particulier lors de sa fin de vie, et la nécessité du recyclage ou, le cas échéant, de la valorisation énergétique à

haut rendement.

1.2. Les emballages en plastique, un marché dynamique qui suit l’évolution de la conjoncture économique

Les emballages en plastique occupent une part importante dans le marché global des emballages. En 2010, la

consommation mondiale d’emballages représentait 396 milliards d’euros dont 37% d’emballages en plastique

rigides et souples. Malgré un ralentissement lors de la crise de 2008-2009, la croissance du marché a repris en

2011 tirée notamment par une demande en croissance accélérée en Asie. En France, les plastiques représentent

16%9 des tonnages d’emballages et 56%10 du nombre d’emballages mis en marché.

Les emballages en plastique occupent également une part importante dans le marché global du plastique. Au

niveau européen11, les emballages en plastique représentent 39% des 47 millions de tonnes de plastiques

produites en 2011. En chiffre d’affaires , le marché de la production d’emballages en plastique représentait en

2009 plus de 39 milliards d’euros pour 8 889 entreprises dont plus d’un tiers sont situées en Italie, France et

Allemagne et réalisent plus de 50% du chiffre d’affaires total12.

L’industrie française des emballages en plastique rassemble des grandes entreprises principalement filiales de

groupes anglo-saxons et des TPE (40% des entreprises). Au total, ces entreprises employaient en 2010 environ

32 000 salariés pour un chiffre d’affaires HT consolidé d’environ 7 milliards d’euros. 22% de ce chiffre d’affaires

est réalisé par les 10 premières entreprises soit 1,9% du total des acteurs ce qui reflète la faible concentration et

le nombre important d’acteurs. Le marché principal est la France avec le secteur de l’agro-alimentaire pour les

deux tiers, suivi de l’hygiène-santé-beauté et des produits d’entretiens. Les exportations, dont 83% sont

réalisées vers l’UE représentent environ 25% du chiffre d’affaires total de la profession. En volume, les

emballages en plastique représentaient 44% des 4 600 kt de matières plastiques utilisées en France en 201113.

Les emballages en plastique sont répartis en emballages en plastique industriels et commerciaux (bidons, fûts,

conteneurs, sacs grande portance, caisses, palettes, films, etc.) et emballages ménagers en plastique (bouteilles,

flacons, pots et barquettes, sacs, etc.) Alors que les producteurs d’emballages en matières plastiques

transforment une grande diversité de matériaux, l’offre française se compose majoritairement d’emballages

rigides, et notamment d’emballages pour liquides (près de 50% des facturations industrielles en 2010) ainsi que

la fabrication de sacs (environ 21%).

Déjà touché par la crise de 2008-2009, il est probable que le secteur continue de souffrir des mauvais résultats

et perspectives économiques de 2012 et à venir. Ceci s’ajouterait à une augmentation importante du prix des

approvisionnements et principalement des matières plastiques ainsi que des charges externes dont l’électricité

8 Livre vert sur une stratégie européenne en matière de déchets plastiques dans l’environnement p.6 9 Ademe « Répartition de la fin de vie de tous les emballages plastiques (ménagers, industriels, commerciaux) en France », novembre 2013. 10 Etude Gisements ESTEM pour Eco-Emballages, l’ADEME et Adelphe, données 2009. 11 UE à 27, Norvège et Suisse 12 Xerfi Emballages en Plastique 2012 p.40 13 PlasticsEurope Plastiques 2012

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PwC 22

et le transport. Ne pouvant répercuter ces hausses sur les prix de vente dans un marché fortement concurrentiel

comptant de nombreux acteurs, ces hausses de coûts, qui ont entraîné une baisse de la marge brute du secteur,

risquent de se poursuivre.

Parmi les relais de croissance et les pistes d’amélioration des performances du secteur, le recyclage et la

valorisation des emballages présentent des opportunités intéressantes de réduction des coûts, de réduction de

la dépendance aux cours des matières premières, et de création de nouveaux débouchés14. Plus généralement,

l’innovation, que ce soit dans le recyclage, l’outil de production, l’optimisation des produits et la réduction de

leur poids, est un facteur important de différentiation dans un environnement concurrentiel et conjoncturel

difficile.

1.3. Les évolutions de la consommation, sources de complexification du gisement

La croissance et le dynamisme du marché des emballages en plastique laissent penser que comme la

production, la consommation devrait poursuivre sa croissance sur le moyen terme. En France, la consommation

de matières plastiques s’élevait à 4,6 millions de tonnes en 2010 avec 44% attribués aux emballages soit 2

millions de tonnes, réparties à parts égales entre emballages ménagers et non ménagers.

Figure 3 - Répartition des déchets plastiques en 2010 en France (Source : ADEME)

La production annuelle de déchets plastiques post-consommation est de 3,3 millions de tonnes dont les deux tiers sont des emballages15.

Comme représenté dans le tableau ci-dessous, le gisement d’emballages ménagers mis en marché était de 1 090

ktonnes16, ce qui peut être estimé sur la base de la consommation et des déclarations faites par les entreprises

aux Sociétés Agréées (Eco-Emballages et Adelphe), pour les emballages ménagers. Ce gisement des emballages

ménagers en plastique en France est composé des matériaux suivants :

14 Xerfi Emballages en Plastique 2012 p.107 15 PlasticsEurope 2012, « La filière plastique se mobilise pour atteindre le zéro plastique en décharge. ». 16 Eco-Emballages : le gisement des emballages ménagers en France.

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Tableau 1 - Gisement des emballages ménagers en plastique en 2009 en France17

Flux d’emballages en plastique ménagers mis sur le marché

Tonnages

(kt/an) Tonnages (kg/hab.an)

Bouteilles et flacons

40%

435 6.8

PEhd / PP 135 2.1

PET clair 245 3.8

PET foncé 55 0.9

Pots & barquettes, autres rigides

34%

375 5.9

PP 95-105 1.5 – 1.6

PS 75-80 1.2 – 1.3

PE 15-20 0.2 - 0.3

PET 60-65 0.9 – 1.0

PVC 25-30 0.4 – 0.5

PSE 40-45 0.6 - 0.7

Complexes + autres plastiques 45-55 0.7 – 0.9

Films et souples

26%

280 4.4

PEbd 90 1.4

PEhd 30 0.5

PP 10 0.2

Complexes 50 0.8

< A5 100 1.6

Total 1 090 17.1

Des incertitudes existent pour la répartition par résine des pots barquettes, ainsi pour les calculs la valeur

médiane de la fourchette a été prise en compte.

Le dispositif français de tri et recyclage des emballages ménagers en plastique s’est construit autour de la

fraction des emballages la plus importante, les bouteilles et flacons. Il s’agissait des emballages les plus

facilement identifiables par les habitants, les plus facilement triables en centres de tri, qui ne comportaient que

3 résines différentes, dont le recyclage présentait le meilleur bénéfice environnemental au regard de son coût.

La consigne de tri des emballages ménagers en plastique porte ainsi actuellement sur un gisement potentiel de

435 000 tonnes, dont 235 000 tonnes environ sont effectivement recyclées.

Le reste du gisement des emballages ménagers en plastique se compose d’emballages rigides (pots, barquettes

et autres emballages rigides) pour plus d’un tiers et d’emballages en plastique souple pour un quart du total.

Ces différences de forme des emballages correspondent également à des différences de composition, les

bouteilles et flacons étant majoritairement composés de PET ou PEhd, les pots et barquettes, de PP, PS, PET,

PSE, etc... Cette diversité nécessite une séparation des emballages pour le recyclage par matière. Au regard des

quantités mises en marché, certains flux sont très faibles, ce qui pose des interrogations quant à leur

massification.

Par ailleurs, les caractéristiques démographiques de la France se sont profondément modifiées au cours des

trente dernières années : la population, le nombre de ménages et le nombre de personnes seules ont augmenté

tandis que la taille moyenne des ménages a diminué. Ces évolutions démographiques s’accompagnent d’un

changement de mode de consommation avec une diminution du temps de préparation des repas, une

consommation nomade et individualisée, et une recherche de praticité sans cesse accrue. Ces caractéristiques

entraînent une augmentation progressive et une diversité du gisement des emballages ménagers en plastique,

avec notamment une réduction de la taille des emballages et une augmentation du nombre d’unités.

17 PwC pour Eco-Emballages le gisement des emballages plastiques ménagers

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PwC 24

1.4. Une valorisation des emballages en plastique encore insuffisante

Le recyclage des emballages ménagers en plastique gagne globalement de 0,5 à 1 point par an en France. En

2011, le taux de recyclage global des emballages ménagers en plastique s’élevait à plus de 22% du total du

gisement soit 46% des bouteilles et flacons, les autres types d’emballages en plastique n’étant pas recyclés.

Plus largement, le taux de recyclage des emballages en plastique (incluant emballages ménagers et emballages

industriels et commerciaux) est de 23%. Pour les emballages en plastique, la France atteint donc les objectifs

fixés par la directive européenne 94/62/CE modifiée sur les emballages qui demande notamment d’atteindre

un taux de recyclage de 22,5% pour les emballages plastiques ménagers et non ménagers en 2008. Elle arrive

cependant loin derrière d’autres pays européens comme la Suède et l’Allemagne, qui recyclent plus de 40% de

leurs emballages plastiques.18

NB : en dehors du fait que le gisement des emballages ciblés par le tri et le recyclage est plus réduit en France

que dans d’autres pays européens (bouteilles et flacons vs tous les emballages en plastique), conduisant à une

performance moindre en France que dans ces autres pays, il est important d’avoir à l’esprit que la comparaison

directe de ces chiffres est limitée du fait que, par exemple, les règles de calcul ne sont pas partout les mêmes

(dans certains pays, le tonnage recyclée est le tonnage entrant au centre de tri, alors qu’en France, il s’agit du

tonnage produit par le centre de tri, hors refus).

Figure 4 - Répartition de la fin de vie de tous les emballages plastiques (ménagers, industriels,

commerciaux) en France (Source PlasticsEurope 2012)

Aux 23% d’emballages plastiques recyclés en France s’ajoutent 43% d’emballages plastiques valorisés avec une récupération d’énergie plus ou moins poussée19. Il reste donc 34% d’emballages non valorisés, ce qui met en évidence le retard de la France par rapport à une dizaine de pays européens dont les taux de valorisation dépassent les 90% (Suisse, Allemagne, Suède, Danemark, Autriche, etc.). Cet écart important est lié au fait que le périmètre du recyclage est plus large dans ces pays – bouteilles et flacons en France vs tous les emballages en plastique dans les autres pays – et que la valorisation de la part non recyclable de ces emballages y est plus développée, avec l’intégration de la valorisation sous forme de combustible solide de récupération – CSR – dans la valorisation énergétique. Toutefois, on observe qu’en 2012, aucun pays européen ne recyclait plus de 55% de ses emballages plastiques. Compte tenu de la nature du gisement des emballages plastiques, l’atteinte d’un taux de recyclage comparable à ceux obtenus sur le verre ou l’acier ne semble pas réaliste.

La réglementation française encadre également la gestion des emballages et fixe des objectifs, notamment dans

les textes récents. Celle-ci prévoit des exigences de limitation et de valorisation des emballages en fixant des

objectifs en matière de recyclage ainsi qu’en prévoyant la mise en place d’une collecte séparée20. Par ailleurs, il

existe des exigences d’éco-conception des emballages mis sur le marché21.

18 Note : Dans certains pays européens (ex : Suède, Allemagne, Norvège), le recyclage des emballages en plastique porte actuellement sur une partie du gisement plus large qu’en France ; ces pays ont également un taux de recyclage plus élevé (source : Valorplast) 19 Source : « Plastics – the Facts 2013 », PlasticsEurope. La valorisation énergie correspond ici à l’incinération avec récupération d’énergie, sans notion de rendement thermique minimum. 20 décret n° 96 – 1008 modifié du 18 novembre 1996 (art. R 541-13 à R 541-41 du Code de l’environnement. 21 décret n°98 – 638 du 20 juillet 1998 (art. R 543-42 à R 543-52 du Code de l’environnement.

34%

43%

23%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Recyclage

Valorisationénergie

Absence devalorisation

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Ainsi, les lois Grenelle 1 et 222 prévoient plusieurs dispositions et objectifs relatifs aux emballages ménagers :

Un objectif national de recyclage matière et organique de 75% pour les emballages ménagers ;

La couverture des coûts de collecte, de tri et de traitement à hauteur de 80% des coûts nets de référence d’un service de collecte et de tri optimisé ;

La modulation des contributions en fonction de la prise en compte, lors de la conception du produit, de son impact sur l’environnement en fin de vie ;

Un dispositif harmonisé de consigne de tri sur les emballages ménagers (encadré par le décret n°2012-291 du 29 février 2012 relatif à l’harmonisation des consignes de tri des emballages ménagers) ;

Une signalétique commune informant le consommateur des produits recyclables soumis à un dispositif de REP qui relèvent d’une consigne de tri ;

Le financement du service d’enlèvement des ordures ménagères doit intégrer, dans un délai de cinq ans, une part variable incitative devant prendre en compte la nature et le poids et/ou le volume et/ou le nombre d’enlèvements des déchets (principe dit de la « redevance incitative »).

Il apparaît que tous les objectifs fixés par les lois Grenelle n’ont pas encore été atteints, en particulier du point

de vue du taux de recyclage des emballages ménagers.

Pour atteindre ces objectifs, il faudra non-seulement une filière organisée à des coûts supportables par

l’ensemble des acteurs de la chaîne et des capacités adéquates, mais aussi la poursuite de l’éducation des

habitants trieurs dont le rôle est clé dans le tri des emballages.

1.5. Le marché du recyclage des plastiques subit les fluctuations des prix de la matière première

L’objectif premier du recyclage est de substituer de la matière première recycle (MPR) à de la matière vierge. Le

recyclage du plastique est surtout dépendant de l’aval de la filière, c’est-à-dire, les débouchés du plastique

recyclé, le prix de la matière vierge et le marché.

Le prix des matières plastiques vierges est fortement corrélé au prix des matières premières et en particulier du

pétrole, du fait de l’importance du poste dans les coûts de production. Les évolutions du prix des plastiques

vierges sont donc directement liées à celles du prix du pétrole, via ses dérivés. Depuis 2001, on constate une

hausse régulière des cours avec un effondrement en 2009 correspondant à la crise économique, suivi d’une

reprise rapide. La tendance de fond reste à la hausse de prix des résines vierges suivant la hausse des prix du

pétrole. Néanmoins, il est possible que les incertitudes liées au ralentissement économique et l’exploitation

continue des gaz de schiste aux Etats-Unis permette de réduire le coût de production des précurseurs des

matières plastiques comme l’éthylène, avec comme conséquence indirecte, la baisse du cours des matières

premières plastique en Europe.

22 loi n° 2009-967 du 3 août 2009 et loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010

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Figure 5 – Evolution du prix des résines PEhd et PP vierges et recycles (Source: Etude sur le recyclage des plastiques en France et en Europe, Deloitte et Bio Intelligence Service, 2013)

La fixation des prix des matières plastiques recyclées dépend, elle, de 3 facteurs : les cours des matières

premières et des matières plastiques vierges, la qualité du flux concerné, l’offre et la demande sur le marché.

Selon le type de recyclage et en particulier les applications recherchées pour la matière recyclée, le prix de la

matière recyclée aura une décote plus ou moins importante par rapport au prix de la matière vierge. Cette

décote sera quasi absente pour les applications à haute valeur ajoutée nécessitant une matière recyclée

parfaitement substituable à de la matière vierge et peut aller jusqu’ à plus de 50% pour des matières recyclées

obtenues à partir d’un flux de faible qualité, et dont les applications ne sont pas exigeantes. Cette décote fluctue

dans le temps et varie selon les résines, mais semble, sur le long terme, s’aligner sur une valeur stabilisant le

ratio entre prix des matières vierges et recyclées.

Il est donc important de veiller à sécuriser des débouchés viables en parallèle du développement du dispositif

industriel de tri et de recyclage. La majorité des déchets plastiques industriels collectés en France en 2010 pour

être triés et valorisés ont été exportés. En revanche, pour les emballages ménagers en plastique 76% des tonnes

ont été recyclées en France, 18% en Europe et 6% en Asie (données 2012). La France a donc su se doter de

filières « locales » de recyclage des bouteilles et flacons en plastique.

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2. Une expérimentation « grandeur nature » était nécessaire pour consolider les résultats des études préalables

2.1. Les études préalables concluaient qu’une extension des consignes pourrait permettre d’atteindre un taux de recyclage de 37% pour un surcoût annuel total de 90 à 130 M€

A l’été 2007, la Commission Consultative d’Agrément de la filière Emballages Ménagers a souhaité réaliser une étude sur l’opportunité d’élargir les consignes de tri à tous les emballages ménagers en plastique. Cette étude réalisée en 2009 co-financée par l’ADEME et Eco-Emballages a été suivie par un comité regroupant l’ensemble des parties prenantes et s’organisait en 3 volets :

Une analyse technico-économique visant à confirmer la faisabilité technique d’une

extension des consignes de tri à tous les emballages en plastique, et à en chiffrer le coût.

Une analyse environnementale complète, conforme aux principes d’analyse de cycle de vie,

visant à évaluer l’impact environnemental d’une extension des consignes.

Une enquête auprès d’un panel représentatif d’habitants afin de mesurer leur perception et

leurs attentes

Les enseignements tirés de ces travaux ont conduit la commission consultative d’agrément à adopter le 15 décembre 2009 une résolution qui indique que l’extension des consignes de tri est :

Environnementalement intéressante, tous les indicateurs évoluant positivement avec un recyclage par résine

Socialement attendue par les français qui pratiquent déjà d’eux même un tri élargi des emballages en plastique

Techniquement réalisable au niveau de la collecte et du tri, de la régénération et de l’utilisation des matières.

Cette résolution conclut néanmoins que l’extension des consignes n’est pas généralisable à court terme sur l’ensemble du territoire du fait de facteurs de risques significatifs en particulier sur l’adaptation des centres de tri et sur les conditions de mise en marché des produits. La commission consultative souligne également des marges d’incertitude importantes quant aux modalités de montée en puissance pour assurer au mieux l’atteinte d’un optimum économique et environnemental. Les études ont en effet permis de montrer que, sur le plan technique, il n’existerait pas d’obstacle rédhibitoire à une extension des consignes de tri, mais que l’adaptation des centres de tri actuels, qui n’ont pas été conçus pour le tri d’un flux intégrant tous les emballages en plastique, représenterait une préoccupation majeure et que l’installation d’un réseau de surtri constituerait un défi organisationnel important. Selon ces études, dans un dispositif fonctionnant en consignes élargies et à maturité, 170 000 tonnes de plastique supplémentaires pourraient être recyclées, le taux de recyclage des emballages en plastique passerait de 22% à 37% soit une progression de près de 15 points, en partant des hypothèses suivantes :

Les emballages en plastique collectés atteignent 8,6 kg/hab.an dont 4,5 kg/hab.an d’autres emballages en plastique que les bouteilles et flacons

Les emballages en plastique sortis des centres de tri atteignent 6,8 kg/hab.an Toutefois, malgré la prise en compte des économies réalisées sur le traitement des ordures ménagères résiduelles et la prise en compte des recettes générées par le recyclage des nouveaux matériaux, l’étude d’un scénario d’extension des consignes sur tout le territoire français et à toute la population révélait un surcoût total élevé, de l’ordre de 90-130 millions d’euros dans les conditions les plus favorables soit 535 à 786 €/tonne

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d’emballages en plastique recyclés supplémentaire 23 . Dans sa résolution, la commission consultative d’agrément juge économiquement acceptable l’extension des consignes, les coûts estimés étant comparables à ceux des emballages en plastique déjà recyclés mais souligne le besoin important de financement.

Avec 70% des surcoûts totaux générés, l’étape de tri était identifiée comme celle présentant les difficultés les plus marquées avec une forte sensibilité des coûts selon le degré d’automatisation du parc de centre de tri. De plus, le rapport constatait que le remplacement des centres de tri manuels de faible capacité par des centres de tri automatisés permettrait de réduire de 19% à 25% les surcoûts nets constatés sur la filière.24. Des risques ont été soulignés en conclusion de l’étude technique avec notamment :

La problématique des films et souples qui génèreraient des dysfonctionnements des process de tri et seraient susceptibles d’impacter la qualité des autres matériaux triés,

La dégradation possible des débits des centres de tri, difficile à estimer théoriquement et qui aurait des impacts importants sur les coûts.

Le rapport final de l’étude soulignait que le tri ne pourrait pas être intégralement réalisé dans le réseau de centres de tri actuel notamment du fait des limites posées par le nombre d’alvéoles supplémentaires envisageables et que l’étape de surtri dans des centres dédiés, rendue indispensable, représenterait environ 25% du coût du premier tri . Du point de vue environnemental, l’étude a montré que cette extension des consignes de tri apporterait des bénéfices environnementaux supplémentaires en comparaison d’un scénario dans lequel seuls les bouteilles et flacons plastique seraient recyclés. Avec un recyclage par résine, le bénéfice serait de plus de 4,5 GJ, soit la consommation d’énergie annuelle d’environ 25 000 français et entraînerait une réduction d’environ 350 000 t éq.CO2, soit les émissions de 40 000 français. Ces résultats, basés pour la plupart sur des hypothèses, et les risques identifiés ont conduit à la conclusion qu’une expérimentation était nécessaire afin de vérifier les hypothèses techniques et économiques utilisées et de mesurer en grandeur réelle l’adhésion des habitants à l’éventualité d’une extension des consignes de tri à tous les emballages ménagers en plastique. La mise en œuvre de cette expérimentation a alors été inscrite parmi les objectifs d’Eco-Emballages, dans le cadre de son agrément 2011-2016.

23 Ce surcoût incluait la pré-collecte, la collecte, le tri, le surtri, la reprise et les coûts de traitement évités. 24 Source : Rapport « Etude sur l’opportunité du tri et du recyclage des emballages ménagers plastiques autres que bouteilles et flacons », PricewaterhouseCoopers - Ecobilan, Cadet International, Eco-Emballages, ADEME, décembre 2009.

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2.2. L’expérimentation a été conduite en trois volets pour une prise en compte de toutes les étapes, de la mise en marché des produits au recyclage

L’approche de la question du recyclage des emballages en plastique a permis d’aborder 3 volets complémentaires.

2.2.1. Améliorer la recyclabilité du gisement

La recyclabilité25 d’un emballage se définit comme l’aptitude d’un emballage à s’intégrer dans une filière de tri et de recyclage. Pour environ 20% du gisement actuel, les emballages en plastique ne présentent pas des caractéristiques qui permettent d’envisager leur recyclage, soit parce qu’ils sont de trop petite taille pour être captés en centre de tri, soit parce qu’ils sont composés de résines non recyclables à date, soit parce qu’ils associent plusieurs résines voire plusieurs matériaux, soit enfin parce que le gisement de certaines résines est en deçà du seuil d’alimentation d’une filière en France. De plus, pour 30% du gisement (les pots et barquettes PET, PS et PSE, PVC, les films PE), le recyclage apparaît techniquement possible sous certaines conditions, mais n’est pas opérationnel. En particulier, améliorer la recyclabilité permettrait de faciliter leur recyclage. L’objectif d’augmentation du taux de recyclage des emballages en plastique nécessite d’initier des projets de recherche et développement en éco-conception. Afin d’identifier des pistes de travail pour améliorer la recyclablilité des emballages, Eco-Emballages a engagé un appel à projets ciblé sur les principales thématiques identifiées.

Huit projets ont permis de travailler sur l’amélioration de la recyclabilité des emballages plastiques dans les secteurs cosmétique et surtout agro-alimentaire, représentant des gisements significatifs de nouvelles catégories d’emballages ménagers en plastique. Ces projets ont été sélectionnés en fonction de problématiques bien identifiées et en concentrant les efforts sur les segments de marchés présentant les enjeux les plus importants et susceptibles de produire un effet d’entrainement à plus ou moins long terme. Les premiers enseignements des projets font l’objet d’un document de synthèse, téléchargeable à l’adresse

suivante www.ecoemballages.fr/plastique.

2.2.2. Tester en grandeur réelle l’extension des consignes auprès des habitants, en y associant les collectivités locales et leurs centres de tri

Les risques et incertitudes identifiés au cours des études préalables ont imposé de tester concrètement l’extension des consignes et le tri des nouvelles catégories d’emballages en plastique. 51 collectivités et 34 centres de tri ont été retenus par appel à projets afin de disposer d’un panel couvrant la plupart des différents dispositifs opérationnels en France. Des mesures ont été réalisées sur une période de 1 à 2 ans suivant les sites afin d’identifier et de quantifier les impacts du tri des nouveaux emballages par les habitants au niveau de la pré-collecte (augmentation des volumes des contenants mis à disposition des habitants), de la collecte (variation des tonnes, temps et kilomètres) et du tri (variation des débits, de la productivité, des effectifs en cabine et autres indicateurs utiles à la compréhension des impacts sur les centres de tri). Par ailleurs, des analyses de la qualité des flux de plastique sortant des centres de tri ont été réalisées par Eco-Emballages. Les données mesurées ont été collectées trimestriellement, analysées régulièrement et systématiquement fiabilisées. Enfin, la perception des habitants a été étudiée et leur adhésion aux nouvelles consignes a été mesurée grâce à une enquête baromètre réalisée à plusieurs reprises tout au long de l’expérimentation sur des échantillons représentatifs de chaque collectivité.

25 La norme ISO 14021 définit le terme recyclable comme suit : « caractéristique d’un produit, d’un emballage ou d’un composant associé qui peut être prélevé sur le flux des déchets par des processus et des programmes disponibles, et qui peuvent être collectés, traités et remis en usage sous la forme de matières premières ou de produits. ». Cette notion n’est valable que s’il existe effectivement un dispositif de collecte, de tri et de recyclage développé.

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PwC 30

2.2.3. Développer les connaissances sur le tri, la reprise et le recyclage des nouvelles catégories d’emballages en plastique et étudier les débouchés à forte valeur ajoutée

L’objectif du projet d’extension des consignes de tri est de viser une valorisation maximale des emballages plastiques avec une priorité incontestable au recyclage. Pour progresser sur les connaissances concernant le tri et le recyclage des nouvelles catégories d’emballages en plastique, Eco-Emballages a engagé 2 appels à projets successifs en 2011 et 2012 auprès des industriels de la reprise et du recyclage. 15 projets ont été sélectionnés et co-financés par Eco-Emballages et l’ADEME. Ils portent sur les matériaux présentant de forts enjeux, tels que le polystyrène, sur le recyclage des barquettes en PET, le tri et le recyclage des films et souples, etc. Les résultats détaillés des projets font l’objet de documents de synthèse, (téléchargeables à l’adresse suivante : www.ecoemballages.fr/sites/default/files/documents/vf_sept2012.pdf). Les connaissances concernant la reprise ont également été renforcées par l’analyse des pratiques identifiées au niveau des collectivités de l’expérimentation. Enfin, un troisième appel à projets a été lancé au cours de l’expérimentation afin de trouver des solutions de valorisations complémentaires au recyclage pour les emballages qui resteront sans filière du fait de leurs caractéristiques. Cette approche est indispensable pour maximiser la valorisation des emballages ménagers en plastique.

Des études complémentaires à ces 3 volets ont également été engagées afin de parfaire la couverture de l’ensemble des questions permettant d’éclairer le sujet :

Une étude d’évaluation des impacts environnementaux, de type analyse de cycle de vie (ACV) (confiée à Bleu Safran)

Une étude de perception des consignes et des pratiques de tri par les habitants (confiée à l’institut CSA),

Une étude d’’impact de l’introduction des nouveaux matériaux sur l’évolution de la qualité de l’air dans les centres de tri (confiée à l’Apave)

Une étude de ce même impact sur les conditions de travail en centre de tri (confiée à l’INRS)

Une étude sur le marché du recyclage des emballages en plastique dans plusieurs pays européens (confiée à Deloitte et Bio Intelligence Service)

Cette approche globale, complète et transversale a permis de progresser fortement sur les connaissances et les nombreux enseignements qui en sont issus permettent d’identifier les opportunités et les risques d’un projet d’extension des consignes de tri sur tout le territoire français.

2.2.4. Une forte mobilisation pour une opération de grande ampleur

L’expérimentation pilotée par Eco-emballages a porté sur près de 4 millions d’habitants invités à modifier leur

geste de tri pour intégrer tous les emballages en plastique, soit environ 6% de la population française.

L’expérimentation, pilotée au quotidien par une équipe dédiée d’Eco-Emballages, a nécessité une étroite

collaboration des centres de tri, des collectivités, des opérateurs de collecte et de tri, des industriels metteurs en

marché, des repreneurs et des recycleurs qui se sont fortement impliqués, chaque projet faisant l’objet d’un

comité de pilotage ou de suivi local chargé de remonter les informations à l’échelon national.

Un comité de suivi national réunissant l’ensemble des parties prenantes (entreprises, associations, opérateurs

de collecte et de tri, représentants des collectivités locales, pouvoirs publics, industriels de la reprise et du

recyclage) a suivi l’ensemble des travaux.

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PwC 31

Pour conduire les 3 volets de cette opération, Eco-Emballages a investi près de 25 Millions d’euros sur 2 ans

avec la répartition des dépenses suivantes (moyens humains d’Eco-Emballages non compris) :

Figure 6 - Coûts de l'expérimentation

Le test grandeur nature avec les collectivités locales représente à lui seul 75% des dépenses de l’expérimentation

avec la répartition suivante :

Figure 7 – Répartition des dépenses, liées à l’expérimentation et financées par Eco-Emballages, des collectivités par poste

Concernant les coûts, les collectivités ont fourni à Eco-Emballages des devis prenant en compte les postes de

pré-collecte, collecte, tri et prix de reprise des matériaux. L’analyse de ces informations a mis en évidence une

dispersion importante des coûts qui ne pouvaient s’expliquer par le seul effet des écarts de résultats techniques

mesurés. La dispersion des coûts était amplifiée par des différences de coûts unitaires très variables (€/heure

de personnel, €/m3 de bac etc…), et par les différences de prix de marché pratiqués localement. Un travail de

« standardisation » des coûts a donc été nécessaire avant de pouvoir comparer les collectivités entre elles.

0,0

2,0

4,0

6,0

8,0

10,0

12,0

14,0

16,0

18,0

20,0

Collectivités locales Appels à projetsamonts et avals

Etudes Mesure et pilotage Autres dépenses

Coût de l'expérimentation pour Eco-Emballages : 25 M€

Contenants; 6%

Collecte et transfert; 14%

Tri; 54%

Compensation du prix de

reprise; 1%

Sensibilisation; 12%

Pilotage; 8%

Métrologie; 5%

Répartition des dépenses par poste

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PwC 32

La standardisation des coûts consiste à repartir pour chaque collectivité et chaque centre de tri des valeurs

réelles des indicateurs mesurés au cours de l’expérimentation et de reconstituer les coûts en leur appliquant

des valeurs reconnues par la profession. Par exemple, le coût de l’ajout de contenants supplémentaires a été

calculé en prenant le volume en m3 de contenant ajouté par chaque collectivité et en appliquant à ces volumes

un même coût « standard » en euros par m3 (la méthodologie de standardisation des coûts est présentée en

détail en Annexe 4.3).

La méthode utilisée pour réaliser ce travail (sur la pré-collecte, la collecte et le tri) et les valeurs retenues ont été

validées par un groupe de travail issu du comité national de suivi (les valeurs sont disponibles en Annexe 4.3).

La seconde étape du travail sur les coûts a été de ramener les coûts de toutes les collectivités à un même stade

de préparation des matériaux. En effet, le fait que les centres de tri manuels préparaient des flux nécessitant

une étape de surtri alors que les centres de tri automatiques produisaient des flux directement acceptables par

des recycleurs ne permettait pas de faire des comparaisons pertinentes. Il a ainsi été décidé de ramener les

coûts de tri de toutes les collectivités au stade d’entrée des matières plastique dans les process de recyclage. Un

coût de surtri a donc été ajouté aux collectivités dont les centres de tri sont manuels et un coût de surtri

« d’affinage » réalisé par le recycleur à l’entrée de ses installation pour les centres de tri automatiques.

Ainsi, les analyses prises en compte dans la suite de ce document portent sur des coûts standardisés,

comparables d’une collectivité à une autre ou d’un centre de tri à l’autre.

Les données techniques collectées qui sont à la base de tous les résultats techniques mais aussi économiques,

comme vu plus haut ont été fiabilisées par des prestataires pour la collecte (Verdicité) et pour le tri (Trident

Service) avant d’être consolidées dans une base de données. Ces données comprennent : heures de collecte

supplémentaires, taux de captage des centres de tri, postes d’opérateurs de tri supplémentaires, baisses de débit

des chaînes de tri, etc.

L’étape de fiabilisation a consisté en un contrôle de l’ordre de grandeur de chaque donnée remontée du terrain.

Lorsque des anomalies ont été relevées, des questions ont été formulées au chef de secteur Eco-Emballages de

façon à rechercher des facteurs d’explication et à vérifier si les méthodes de mesure préconisée avaient été

appliquées avec suffisamment de rigueur. A l’issue de cette recherche, une note de fiabilité fut attribuée à

chaque donnée afin de les prendre en compte ou non dans la consolidation des résultats de chaque site. Cette

démarche a conduit dans certains cas à ne pas retenir certaines données, par exemple en cas d’événement

perturbateurs durant l’expérimentation tel que des grèves (tonnages détournés vers un centre de tri différent de

celui de l’expérimentation), des intempéries (tonnages collectés mais non triés au centre de tri) etc… dans

d’autres cas, les données ont pu être corrigées avec les exploitants des centres de tri par exemple les erreurs

d’affectation de camions à l’expérimentation etc…

Ces données ont ensuite été mises en cohérence collectivité par collectivité de façon à éliminer les valeurs

aberrantes et introduire le moins de biais possible dans les analyses. Ce contrôle de cohérence a surtout porté

sur les données de tonnes en vérifiant notamment que les tonnages collectés étaient cohérents avec ceux

RECYCLAGE

Centres de tri automatiques

Etape de

surtri

Centres de tri

manuels

surtri

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PwC 33

indiqués en entrée de centre de tri et que les tonnages produits par les centres de tri étaient cohérents avec les

tonnages livrés aux repreneurs.

Il est également utile de garder à l’esprit les limites de l’expérimentation qui ont pu impacter certains résultats :

o L’expérimentation s’est déroulée sur une période limitée dans le temps (de 12 à 24 mois selon

les sites) ce qui n’a laissé que peu de temps aux différents acteurs pour adapter leurs

pratiques et atteindre un optimum de performance. Peu de centre de tri ont engagé des

transformations en profondeur de leurs process et organisation.

o En étant limitée à certains territoires, la communication sur les nouvelles consignes de tri a

pu être perçue comme contradictoire à celle diffusée au plan national ou sur les emballages

mis en marché.

o Toutes les évolutions ont été mesurées au regard d’un point zéro et sont donc influencées par

les caractéristiques de ce point zéro. Les périodes et conditions de réalisation de ces points

zéro ont été analysées et les données ajustées avec les collectivités concernées lorsque cela

était nécessaire.

o Toutes les mesures étant réalisées au regard du point zéro (mesures réalisées avant le

changement de consignes), leur pertinence imposait que la modification des consignes soit le

seul changement intervenant sur les territoires. Or, plusieurs collectivités et/ou centres de tri

ont modifié leur dispositif en cours d’expérimentation (réorganisation des circuits de collecte,

changements de prestataires, modification de fréquence, mise en place de la redevance

incitative, etc.) rendant plus délicate l’exploitation des résultats.

o Les calculs économiques standardisés sont dans un premier temps effectués par rapport au

point zéro. Dans un deuxième temps, les coûts marginaux sont répartis entre matériaux

collectés en plus selon des clés de répartition précisées en annexe 4.3. Ces clés sont

spécifiques à l’approche par les coûts marginaux utilisée.

o Dans certains cas, les données ont pu être partiellement exploitées, et dans les cas les plus

extrêmes où trop de biais ont été identifiés, toutes les données du site concerné ont été

retirées de la base de données.

Ainsi, sur les 51 collectivités, 45 ont produit des résultats totalement ou partiellement

exploitables et 26 centres de tri sur les 34 ayant participé à l’expérimentation ont été analysés.

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PwC 34

60%

24%

9% 5% 2%

51%

29%

7% 11%

2%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Rural Mixte Rural MixteUrbain

Urbain UrbainDense

Répartition des collectivités de l'échantillon par milieux

% collectivitésau national(2011)

% decollectivitésdel'échantillon

22CL 914 544

hab

25CL 1 755 786

hab

2CL 71 707 hab

Flux collectés par les collectivités de l'échantillon

BCMP

BCMPJ

Autres

16CL 396 811

hab

37CL 2 348 301

hab

Mode de collecte de l'échantillon

ApportVolontaire

Porte à Porte

2.2.5. Le test grandeur nature avec les collectivités locales porte sur un panel de collectivités qui représente la plupart des dispositifs de collecte sélective en place aujourd’hui

Sur ces 51 collectivités expérimentales, 29 ont étendu les consignes de tri sur tout leur territoire (1,7 millions

d’habitants), tandis que les 22 autres n’ont mis en place l’expérimentation que sur une partie de leur territoire

(1,9 millions d’habitants). Quarante-cinq collectivités ont fait le choix d’une extension des consignes à tous les

emballages en plastique (environ 3 millions d’habitants). Six collectivités ont choisi de fonctionner sans les

films. Cette variante a été souhaitée afin de vérifier si une consigne partiellement étendue pouvait être respectée

par les habitants et d’en mesurer les effets sur les quantités et sur les coûts. 5 centres de tri sont concernés par

cette variante.

Figure 8 – Répartition des collectivités dans l’expérimentation par milieu (Source : 45 collectivités)

Tous les milieux sont

représentés dans des

proportions proches de

la répartition nationale,

avec une légère sur-

représentativité du

milieu urbain.

Les 2 flux majoritaires de la collecte sélective au plan national (85% de la population française), à savoir les

emballages ménagers avec ou sans les journaux-magazines (respectivement BCMPJ et BCMP) sont également

majoritaires dans l’expérimentation.

Figure 9 – Flux collectés par les collectivités de l’échantillon (Source : 45 collectivités)

Tous les modes de collecte (en apport volontaire et

en porte-à-porte) ont été étudiés dans

l’expérimentation

Figure 10 – Mode de collecte de l’échantillon (Source : 45 collectivités)

A noter que certaines collectivités pratiquent les 2

modes de collecte sur leur territoire, chaque mode

faisant alors l’objet de mesures distinctes

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PwC 35

Les centres de tri de l’expérimentation sont représentatifs de la diversité des modes

d’organisation existant dans le parc national

En France, les centres de tri sont classifiés en 7 catégories de A à G en fonction de leur degré d’automatisation.

La classe A regroupe les centres de tri les plus manuels, la classe G ceux qui sont les plus mécanisés/automatisés.

A partir de la classe E, les plastiques sont triés automatiquement par tri optique.

Au total, on dénombre 34 unités de tri d’emballages ménagers concernées par l’expérimentation, dont 26 pris

en compte dans l’analyse technico-économique. Ces unités sont de taille et niveaux technologiques différents,

épousant l’hétérogénéité constatée sur l’ensemble du parc national qui en compte 240 actuellement.

Figure 11 – Type de centres de tri dans l’expérimentation et au niveau national

(Source : 26 centres de tri dans l’expérimentation et données Eco-

Emballages)

On constate une légère sur-représentativité des

sites automatisés par rapport aux unités

manuelles, lorsqu’on compare l’échantillon

expérimental au panel national.

Figure 12 – Répartition par type des centres de tri de l’expérimentation triant les nouvelles catégories d’emballages en

plastique sur la totalité de leur production

Parmi les 34 centres de tri, 8 fonctionnent en

nouvelles consignes pour la totalité de leur

production.

Les autres centres ont dû gérer les apports de

collectivités appartenant à l’expérimentation alors

que leurs autres clients fonctionnaient avec les

consignes initiales.

Enfin, il faut préciser que 4 centres de tri ont été conçus spécialement pour l’extraction des nouvelles catégories

d’emballages en plastique et ne bénéficient donc pas d’une situation de référence (point zéro) avant l’extension

des consignes de tri.

Type (classification 2011)

Description

A Les CdT manuels de faible capacité

B, C, et D Les CdT manuels faiblement

mécanisés

E, F et G Les CdT avec tri automatique des

plastiques

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3. L’expérimentation : un bilan riche et contrasté

3.1. Les entreprises se sont mobilisées pour trouver des solutions d’amélioration de la recyclabilité des emballages mais de fortes contraintes existent

3.1.1. Principes du recyclage des plastiques d’emballages ménagers

Les plastiques utilisés pour fabriquer les emballages ménagers sont dans leur très grande majorité des

thermoplastiques. Les thermoplastiques ont la caractéristique de se ramollir de façon répétée au-dessus d’une

certaine température et de durcir en dessous de celle-ci. Un thermoplastique conservera toujours cette

caractéristique. Le recyclage des emballages ménagers en plastique s’appuie sur cette caractéristique, et

son principe est d’abord de débarrasser le plastique de toutes ses impuretés, puis de le faire fondre

pour refaire de nouveaux granulés se rapprochant au maximum de la qualité des résines vierges

équivalentes.

Les différentes matières plastiques ne fondent pas à la même température. Pour obtenir une matière recyclée

utilisable, il est donc indispensable de les séparer les uns des autres. Si plusieurs matières sont recyclées

ensemble, la matière obtenue comportera soit des points noirs (plastique fondant à une température plus basse)

soit des infondus (plastique n’ayant pas atteint sa température de transformation). Le recyclage des

emballages en plastique doit donc passer par une étape de séparation des plastiques par résine.

Les premières étapes de tri produisent des balles de composition homogène, avec des emballages d’une même

matière principale, par exemple des emballages en PET clair ou en PEHD. Cependant, un faible pourcentage

(entre 2% et 5%) d’impuretés est toléré provenant d’autres choses que les emballages ciblés. La pureté « en

objet » est de l’ordre de 98% pour les bouteilles PET par exemple. Les emballages ciblés portent également des

étiquettes, des bouchons, des opercules ou des diffuseurs, par exemple, autant de composants qui ne sont pas

forcément de la matière principale et qui doivent être éliminés. La pureté matière d’une balle est donc le

résultat de la pureté « objet » (liée à l’efficacité du tri) et de la teneur en matière ciblée de chaque emballage.

Les étapes chez les recycleurs commencent donc toujours par une ou plusieurs nouvelles étapes d’affinage, afin

d’éliminer toute matière non souhaitée, suivi d’un broyage en paillettes, afin de pouvoir traiter la matière.

Ensuite, les paillettes sont lavées, puis passées dans un bac de flottation rempli d’eau. Cette étape permet de

séparer les plastiques par densité (certains coulent comme le PET et d’autres flottent comme le PEhd ou le PP.

Les paillettes, lavées et débarrassées de toute impureté, peuvent alors être extrudées, c’est-à-dire fondues pour

passer dans une filière (un guide) et refaire de nouveaux granules de plastiques, substituables (en partie ou

entièrement) à de la matière vierge.

Ces étapes peuvent être complétées d’une étape de purification pour rendre les granules à nouveau aptes au

contact alimentaire, comme c’est le cas du PET clair utilisé dans la fabrication de nouvelles bouteilles.

Les opérations de recyclage, bien que reposant sur des principes assez simples, doivent s’effectuer dans des

conditions industrielles afin d’être performantes et économiquement viables. Les usines de recyclage ont

en France une taille minimale de 20 000 tonnes.

Donc, développer une filière de recyclage à l’échelle industrielle nécessite en particulier de lever deux obstacles :

1. pouvoir trier résine par résine avec un niveau de pureté suffisant,

2. disposer de flux en quantités suffisantes afin d’atteindre le seuil de rentabilité minimal d’une usine.

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3.1.2. L’industrie de l’emballage utilise différents types de résines

En particulier :

Il n’existe pas « un plastique » mais « des plastiques » : chacun possède des propriétés de

transformation et protection spécifiques répondant aux caractéristiques recherchées pour les différents

types d’emballages: bouteilles, barquettes, blisters, pots, sachets, films, opercules scellables puis

pelables, etc. Il est impossible d’imaginer que tous les emballages soient composés d’une seule et même

matière (par exemple, il est impossible de faire des bouchons ou des sacs en PET). Certaines propriétés

sont propres à certaines matières (par exemple, seul le PS est sécable, c'est-à-dire qu’il casse quand on

le plie, ce qui est une caractéristique essentielle pour certains emballages comme les pots de yaourt.).

Cette multiplicité des matériaux plastiques nécessite un tri par type d’emballage (séparations

emballages rigides et souples) et par résine, et crée des petits flux qui sont un obstacle à la mise en place

de filières industrielles.

Certains produits emballés nécessitent d’être très protégés. Les propriétés de protection (les

propriétés barrières) doivent être renforcées afin de mieux isoler le contenu de

l’extérieur. La tendance de consommation est d’aller vers plus de naturalité, de diminuer le sucre, le

sel ou les conservateurs des produits. Les emballages doivent donc être très protecteurs, et pour cela

des additifs sont rajoutés aux plastiques, afin de les rendre plus imperméables aux échanges gazeux et à

la lumière. Ces additifs dégradent la qualité de la matière recyclée en provoquant, par exemple, un

jaunissement dans le cas du recyclage du PET.

Pour répondre à toutes les applications, certains emballages combinent plusieurs matières :

par exemple, les barquettes en PET possèdent des opercules majoritairement en PE pour pouvoir être

scellées. Par ailleurs, le fond de la barquette comporte également différentes couches de plastiques, ou

encore, les sachets souples laminés contiennent du PET pour la tenue de l’aluminium pour la

protection, et du PE pour le scellage. Ces associations rendent parfois impossible le recyclage des

emballages, comme cela est le cas pour les poches souples laminées avec de l’aluminium.

Le faible poids des emballages et leur faible épaisseur rend plus difficile les gestes de tri

des opérateurs et augmente les pertes lors du recyclage.

Les emballages en plastique sont présents sur quasiment tous les segments de marché et

présentent une diversité de salissure très importante qui nécessite d’adapter les process de recyclage en

conséquence (en particulier l’étape de lavage).

En synthèse : L’éco-conception doit contribuer, à son niveau, à réduire les obstacles au

recyclage tout en conservant toutes les fonctionnalités attendues de l’emballage (en termes de

propriétés et de caractéristiques techniques) et avec des coûts de production acceptables.

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3.1.3. Vision globale de la recyclabilité des emballages ménagers en plastique

Le gisement des emballages en plastique est composé de différentes matières et de différents types d’emballages

adaptés aux différentes fonctions et usages attendus.

Les enseignements de l’expérimentation permettent de classer ces différentes matières et ces différents types

d’emballages selon leur aptitude à être recyclés (voir partie 3.6.1.4) :

Tableau 2 – La recyclabilité des différents types d’emballages en plastique

Les deux premières catégories, qui représentent la moitié du gisement total, présentent déjà des possibilités de

recyclage conséquentes.

Pour la partie bouteilles et flacons, les filières sont en place et fonctionnent depuis plus de 15 ans. Les travaux

sur l’éco-conception n’ont pas commencé avec l’expérimentation, ils ont débuté dès 2001 avec la création du

COTREP (Comité Technique pour le Recyclage des Emballages Plastiques). Ces travaux ont permis de faire

avancer l’industrie du recyclage des bouteilles, par exemple, un travail important avait été réalisé sur la

suppression des bouchons en aluminium sur les bouteilles PET. Désormais, l’éco-conception et, en particulier,

la recyclabilité, font de plus en plus partie des critères de développement des nouvelles bouteilles.

Pour la seconde catégorie, les barquettes et pots en PP et en PEhd semblent pouvoir s’intégrer sans vraie

difficulté dans des filières existantes (d’emballages ménagers ou non) en France et en Europe.

La troisième catégorie regroupe les emballages dont le recyclage n’est pas évident. Il semble techniquement

possible, mais les flux une fois triés sont faibles et doivent donc être massifiés afin d‘atteindre la taille critique

minimale. Par ailleurs, les débouchés doivent encore être développés, car ces nouveaux flux ne semblent pas

pouvoir s’intégrer dans des filières existantes.

La quatrième catégorie est constituée d’emballages dont le recyclage n’est pas actuellement possible. Il s’agit

d’emballages trop petits ou trop fins pour être captés en centre de tri ou d’emballages complexes et/ou

multimatériaux. L’ensemble de ces emballages constitue un solde pour lequel le recyclage n’est pas

envisageable à date et qui doivent être valorisés autrement une fois triés par l’habitant.

Un appel à projets ciblant les emballages sans filière de recyclage établie

Afin d’amorcer la réflexion, Eco-Emballages a pris la décision de lancer un appel à projets fin 2011 pour ouvrir

des pistes et de nouveaux projets visant à concevoir des emballages plus recyclables. Les efforts se sont

concentrés sur des segments significatifs des 3eme et 4eme catégories du tableau ci-dessus qui concentraient le

plus d’enjeux et d’améliorations possibles en termes de recyclabilité (exemples : passage à un emballage

monomatériau, amélioration de la séparabilité des éléments d’emballage…).

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Barquettes operculées

Les barquettes operculées représentent, uniquement dans le secteur des produits frais, plus de 2 milliards

d’emballages mis sur le marché chaque année en France. Les barquettes sont en PET ou en PVC, généralement

multicouches avec un opercule thermocollé. Pour sceller un opercule sur une barquette, il est nécessaire d’avoir

une couche de PE qui, en chauffant, joue le rôle de liant, et permet ensuite une ouverture plus facile de

l’opercule. Les barquettes operculées du secteur frais représentent un gisement majeur

d’emballages multi-matériaux qui posent des problèmes de recyclage. Ces emballages ont donc

été ciblés par l’appel à projets, et 4 projets ont été retenus sur ce sujet (Bel, Elivia, Herta et

Kermené).

Le PS et les produits laitiers frais

Actuellement, en France, il n’existe pas de débouché pour le recyclage des 75 000 tonnes d’emballages en PS

(mis en marché) dont les ¾ sont des emballages de produits laitiers frais (56 000 tonnes), des petits

emballages, multimatériaux (banderole papier) et contenant des résidus alimentaires. Le syndicat des

produits laitiers frais Syndifrais a porté un projet regroupant quasiment tous les metteurs sur

le marché de son secteur afin d’étudier les pistes pour développer des emballages plus

recyclables.

Les emballages laminés avec de l’aluminium et les skinpacks :

Pour les emballages laminés avec de l’aluminium, les projets ont porté sur la substitution de l’aluminium avec

une barrière minérale, tout en conservant les propriétés de conservation et de machinabilité de l’emballage.

Pour les emballages plats de type Skinpacks, associant des éléments plastique et carton, les projets ont porté sur

la facilité de la séparation de la couche plastique collée sur le support carton.

Huit projets ont donc été retenus pour travailler sur les axes suivants :

L’ensemble des enseignements sont disponibles dans le document « L’amélioration de la recyclabilité des

emballages en plastique autres que bouteille et flacons. Premiers enseignements », téléchargeable sur le site

www.ecoemballages.fr/plastique.

En synthèse : Alors que le gisement des emballages en plastique est composé de différentes

matières et de différents types d’emballages, l’expérimentation permet de classer ces différents

types d’emballages selon leur aptitude à être recyclés.

Les travaux issus de l’appel à projets d’Eco-Emballages ont permis de dessiner les pistes

d’amélioration de la recyclabilité pour des emballages dont le recyclage n’est pas évident

(notamment les barquettes operculées et les emballages de produits laitiers frais).

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PwC 40

3.1.4. Les principaux résultats de ces projets

Les principaux résultats et enseignements des projets sont résumés ci-dessous.

Pour les barquettes alimentaires operculées :

La tendance actuelle est de passer du PVC au PET, car le flux actuel de PET recyclé est plus important

et son recyclage est plus facilement envisageable que celui du PVC. Toutefois, les barquettes PET

restent multicouches, avec du PE pour sceller les opercules. Une amélioration significative consisterait

à développer des barquettes monocouches en PET, mais des contraintes techniques subsistent.

Cependant les solutions techniques pour des opercules compatibles avec des barquettes monoPET sont

plus chères, et l’évolution prendra un certain temps.

Les enseignements de l’expérimentation montrent par ailleurs que le recyclage des barquettes PET pose

d’autres difficultés. En l’état actuel des process de recyclage, toutes les barquettes ne peuvent pas être

recyclées (voir partie 3.6 sur la Reprise et le Recyclage).

La piste du PET a été investiguée pour remplacer le PVC des barquettes, mais d’autres pistes avec

d’autres matières pourraient être explorées.

Pour les pots de produits laitiers frais :

Le développement d’un pot plus recyclable en PS est une piste qui a été explorée dans le cadre de l’appel

à projets. La principale amélioration qui peut être apportée concerne la suppression de la banderole en

papier qui entoure le corps de l’emballage en polystyrène. Néanmoins, les contraintes techniques et

économiques sont très importantes, pour des gains – en termes de recyclabilité du gisement – qui

restent incertains.

Les pots de produits laitiers frais sont déjà pour la plupart très optimisés26 au niveau environnemental

(du fait de leur allègement) et ne vont donc pas évoluer radicalement ni rapidement. Le dispositif

industriel aval devra s’adapter aux objets actuels : captation de ces petits emballages en centres de tri,

filières de recyclage pour une partie du PS, et filières de valorisations complémentaires (énergie) pour le

reste.

Pour les emballages laminés avec de l’aluminium et les skinpacks :

Sur ces types d’emballages très différents les uns des autres, la diversité est telle qu’il n’y a pas de

solution unique. La bonne direction dans le développement d’un tel emballage est de chercher des

solutions pour aller vers des emballages monomatériau, sans dégrader le bilan environnemental.

26 Dans le cadre du marché français. Cependant dans d’autres pays, les codes de consommation sont différents (plus gros pot unitaire par exemple) et il y a beaucoup moins de PS sur le marché.

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3.1.5. Enseignements et recommandations

3.1.5.1. Enseignements

Cet appel à projets est une première étape. Les différents projets ont identifié plusieurs axes de progrès, soit sur la recyclabilité elle-même, soit sur l’amélioration du bilan environnemental global de l’emballage.

a. Le meilleur enseignement en termes d’amélioration de la recyclabilité est d’aller vers un emballage en monomatériau sans dégrader les fonctionnalités et le bilan environnemental global

b. Cependant, le meilleur bilan environnemental est parfois obtenu avec une solution d’emballage allégée et complexe. Ainsi une partie du flux, actuellement environ 20% (cf. Tableau 2), ne pourra, sans doute, jamais être recyclée et ce solde devra être valorisé par une autre voie que le recyclage. Cette partie du gisement perdurera nécessairement.

D’autres sujets restent à étudier comme par exemple la présence d’emballages sombres qui ne peuvent pas être bien identifiés par le tri automatique ou certains emballages en PP qui bien que pouvant rejoindre des filières existantes, peuvent contenir des additifs ou d’autres matériaux que des plastiques et perturber alors ces filières installées.

Le gisement des emballages en plastique va probablement continuer à évoluer dans différentes directions, en particulier:

la recyclabilité va s’améliorer (elle est citée comme le premier levier d’innovation par les metteurs sur le marché27),

de nouveaux matériaux peuvent apparaitre (comme, par exemple, les plastiques biosourcés avec le polyetylène furanoate PEF),

de nouvelles propriétés peuvent également se développer (la dégradabilité programmée par exemple),

les quantités totales évolueront en fonction des nouveaux modes de consommation (plus de barquettes et d’emballages souples).

En synthèse : Il est impossible de prédire comment le gisement va évoluer, mais il est certain que les futurs centres de tri devront avoir la souplesse nécessaire pour s’adapter. La constitution d’une filière de recyclage locale est, en effet, confrontée à l’innovation et l’évolution dans le domaine des emballages, qui sont mondiales, ou, au minimum, régionales. Ceci rend le futur à court-terme peu porteur de solutions harmonisées.

Un solde des emballages en plastique qui ne peuvent être recyclés perdurera et demandera la mise en place de filières complémentaires pour être correctement traité.

27 Observatoire Salon de l’emballages 2013.

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3.1.5.2. Recommandations

Des leviers existent pour améliorer la recyclabilité des emballages en plastique, mais une partie d’entre eux ne sera a priori jamais recyclée.

• Certaines fonctionnalités attendues d’un emballage en plastique nécessitent des associations de résines et/ou d’autres matériaux pour lesquelles il n’existe pas aujourd’hui de technologies de séparation. Dans l’état des connaissances à date, tous les emballages ne pourront donc pas être entièrement recyclés. L’existence d’un solde d’emballages, pour lequel le tri et le recyclage sont impossibles, devrait perdurer.

• Ce solde non recyclable devra suivre des voies de valorisation complémentaire, en particulier énergétiques, qui restent à développer. Certains centres de tri pourraient produire eux-mêmes, à partir de leurs refus, un nouveau flux spécifique destiné à ces autres voies (CSR, …), et pour les autres une étape de préparation des refus dans des installations spécialisées sera sans doute nécessaire.

• Les collectivités dont les refus font déjà l’objet d’une valorisation énergétique par incinération continueront vraisemblablement à utiliser cette solution pour le solde de plastiques non recyclables, car le coût de préparation d’un flux spécifique (de type CSR) ajouté au coût de transport de ce flux vers des unités de valorisation spécialisée ne se justifierait pas dès lors que la collectivité bénéficie à proximité d’une usine d’incinération moderne.

Pour ces emballages, non recyclables des leviers existent néanmoins pour améliorer leur bilan environnemental global (allègement notamment). Les efforts d’éco-conception doivent donc se poursuivre et concerner tous les emballages.

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3.2. Faire évoluer le geste de tri pour collecter des emballages ménagers en plastique en quantité et qualité suffisantes pour être recyclés industriellement est un processus qui s’inscrit dans le temps

Les habitants sont au centre du dispositif de tri et de recyclage ; sans leur geste de tri le recyclage n’est pas

possible. Ce geste de tri s’effectue sans contrainte ni incitation financière directe et repose sur l’adhésion des

Français au tri et leur compréhension des consignes de tri.

Dans le cadre de l’expérimentation, il a été demandé à près de 4 millions de Français de trier tous leurs

emballages en plastique ou tous les emballages en plastique à l’exception des films et des sacs en plastique. Ils

ont donc dû adopter jusqu’à fin 2013, un geste différent de celui qu’ils effectuaient jusqu’alors. Notre capacité à

développer des solutions performantes pour recycler plus d’emballages en plastique dépend de l’adoption par

les habitants des nouvelles consignes. Il est donc nécessaire de les mobiliser pour collecter des emballages en

plastique en quantité et en qualité suffisantes pour être recyclés industriellement.

Toutes les collectivités de l’expérimentation se sont engagées à suivre un seul et même programme de

sensibilisation pour informer les habitants du changement de consignes sur leur territoire. Ce programme était

composé d’une méthodologie, d’un plan d’action et de supports pré-testés prêts à être imprimer. Les objectifs

étaient d’éviter d’introduire des variables liées à des communications hétérogènes, de faciliter l’analyse des

données issues de l’expérimentation et de se placer dans des conditions réelles et reproductibles de

communication des collectivités.

Eco–Emballages a commandité :

Un baromètre pour mesurer et suivre les évolutions du rapport des habitants au geste de tri, de la perception des consignes et de sa pratique avant l’expérimentation et pendant la phase d’expérimentation. Quatre enquêtes ont été conduites : un état initial avant mise en place des nouvelles consignes, en décembre 2011 et 3 vagues d’enquête après mise en place des nouvelles consignes en juin 2012, décembre 2012, juin 2013.

Une étude ethnographique pour observer et analyser l’expérience du tri des emballages plastique en amont et durant la phase d’expérimentation au sein de 16 foyers (mêmes personnes interviewées à chaque observation). 3 enquêtes ont été conduites : un état initial avant mise en place des nouvelles consignes: janvier 2012 et deux enquêtes après mise en place des nouvelles consignes : janvier 2013, septembre 2013

Pour ces deux études, confiées à l’institut CSA, les observations et questions ont été adaptées suivant les 2

variantes de consignes testées, c'est-à-dire des consignes intégrant ou non les films plastiques d’emballages.

3.2.1. Le sentiment d’être mieux informé et une amélioration de la perception globale des consignes

L’expérimentation a permis une communication renouvelée sur les consignes de tri qui a renforcé le sentiment

global d’information. Pour certaines collectivités, les habitants n’avaient pas reçu d’informations spécifiques sur

le tri depuis plusieurs mois. Ainsi 82% des habitants se disent bien informés, +11 points depuis l’état initial

avant mise en place des nouvelles consignes.

Ce sentiment global d’information a impacté la perception générale des consignes de tri. Les consignes sont

évaluées très positivement en fin d’expérimentation. La simplification du geste et la lisibilité des consignes sont

très largement reconnues. Mieux comprises et plus logiques à l’esprit des trieurs, les nouvelles consignes

rendent le geste sûr pour 92% des habitants.

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Source : CSA pour Eco-Emballages - 2013

Les nouvelles consignes impactent enfin le sentiment d’efficacité individuelle comme collective qui accompagne

le geste de tri et agissent comme une incitation à mieux trier pour 87% des Français impliqués dans

l’expérimentation.

3.2.2. Le changement de consignes ne modifie pas les profils de trieurs

Les habitants ont été interrogés sur leur connaissance des consignes de tri pour 17 types d’emballages en

plastique et sur leur certitude lorsqu’ils effectuent le geste de tri. Le « très bon trieur » est celui qui effectue le

bon geste et qui est certain de ce geste. Il s’agit donc de profils d’« expertise » sur le geste de tri.

3.2.2.1. Des profils non spécifiques de l’expérimentation et les mêmes disparités de performance qu’au niveau national

Les profils de trieurs ne sont pas spécifiques de l’expérimentation : les portraits robots du bon trieur et du

mauvais trieur sont les mêmes que ceux établis à un niveau national dans le cadre d’autres études. Les meilleurs

trieurs se trouvent en habitat individuel en milieu rural, les moins bons en habitat collectif en milieu urbain.

Cette absence de spécificité explique que les performances concernant les nouvelles catégories d’emballages en

plastique suivent les mêmes règles que celles déjà observées au niveau national pour la collecte sélective des

emballages, à savoir, des performances plus fortes en milieu rural et des performances beaucoup plus faibles en

milieu urbain (cf Tableau 3).

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Figure 13 – Dispersion des quantités de nouvelles catégories d’emballages en plastique collectées selon le milieu

Tableau 3 - Performances nationales de recyclage des bouteilles et flacons plastique et des emballages légers par milieu

Bouteilles et flacons en plastique Emballages légers

Rural 4,5 kg/hab.an 17,6 kg/hab.an

Semi-rural 4,4 kg/hab.an 18,6 kg/hab.an

Urbain + Semi-urbain 3,2 kg/hab.an 13,8 kg/hab.an

L’analyse plus fine des performances n’a pas permis de mettre en évidence des corrélations entre les

performances de tri des bouteilles et flacons et les performances de tri des nouvelles catégories d’emballages en

plastique durant l’expérimentation. Les collectivités performantes sur les bouteilles et flacons ne sont pas

nécessairement celles qui obtiennent les meilleures performances sur les pots/barquettes et sur les

films/souples.

3.2.2.2. Des profils qui ont peu évolué tout au long de l’expérimentation

L’expérimentation n’a pas entraîné de bouleversement des profils. Ils n’ont quasiment pas évolué au cours de

l’expérimentation, même si on relève un renforcement modéré des extrêmes : +8 points de très bons trieurs et +

4 points de mauvais trieurs. Le potentiel de conversion durant l’expérimentation est donc faible : peu de

mauvais trieurs s’améliorent.

Les meilleurs restent les meilleurs et les plus convaincus :

- Les meilleurs trieurs sont les plus attentifs à l’information, plus experts, ils ont la meilleure

perception et compréhension des consignes

- Les mauvais trieurs sont aussi les moins attentifs, ils restent hermétiques au changement de

consigne

- Les non trieurs ne se laissent pas convaincre

1,6 1,1

0,6

5,6

6,5

5,3

3,6 3,4

2,1

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

6,00

7,00

Rural Semi-Rural Urbain + Semi-Urbain

kg

/ha

b.a

n d

e n

ou

ve

lle

s c

até

go

rie

s

d'e

mb

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n p

lasti

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e

co

lle

cté

es

EE

CT

Performance en kg/hab.an de nouvelles catégories d’emballages en plastique collectées EECT par milieu

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3.2.3. Au terme de l’expérimentation, une expertise de tri contrastée suivant les emballages

Si le niveau d’expertise globale des habitants a très peu évolué (+0,1/10), dans le détail elle a évolué de manière

contrastée suivant le type d’emballages. Quatre familles d’emballages peuvent ainsi être distinguées :

Les emballages dans les consignes de tri initiales : le bon geste bénéficie nettement de la dynamique globale de l’expérimentation sur ces emballages. La certitude de faire le bon geste a progressé de manière significative tout au long de l’expérimentation. L’exposition aux nouvelles consignes de tri semble donc consolider les bonnes pratiques réflexes (certaines) et mettre à mal les idées fausses, convictions des mauvais trieurs.

Les emballages « rigides » (barquettes de fruit, de légumes, blister) : une nette progression de l’expertise et un renforcement de la certitude sur le bon geste sont observés.

Les films et sacs plastiques constituent ensuite un groupe pour lequel les doutes se dissipent progressivement, l’expertise progressant sensiblement depuis le début de l’expérimentation.

Les emballages non identifiés comme du plastique (paquet de café, paquet de chips, tube de dentifrice) : objets du doute depuis le début de l’expérimentation, on observe toujours une expertise en retrait. Leur apparence ne permet pas aujourd’hui une identification spontanée à la famille des plastiques. Ils ne remettent néanmoins pas en cause le bilan d’une simplification et d’un gain de facilité.

3.2.4. En termes de pratique, l’expérimentation n’a pas déstabilisé le geste de tri

La fréquence de tri n’est pas impactée par l’extension des consignes et reste un geste du quotidien au sein de la

majorité des foyers français : 95% des Français interrogés déclarent trier les emballages et deux tiers affirment

le faire « systématiquement » 28.

Au-delà de ces chiffres, c’est la place du tri en tant que « norme sociale » qui est confortée. Les Français ont

pleinement conscience de l’enjeu du tri, et une large majorité d’entre eux le mettent en pratique. L’extension

des consignes ne modifie pas la fréquence de tri.

Les déclarations des habitants disant trier « systématiquement » n’impliquent pas un geste automatique. En

effet, et pour rappel, les bouteilles et flacons ne sont actuellement recyclés qu’à hauteur de 50% alors que le

geste est bien maîtrisé par les habitants.

3.2.5. Par ailleurs, des freins au geste de tri sont constatés

Le baromètre mis en place pour mesurer l’évolution de la perception du geste de tri montre qu’il n’y a pas eu de

déstabilisation/fragilisation du geste de tri.

Pour autant, les habitants ont dû modifier leur geste pour mettre dans le bac de tri des emballages qui

jusqu’alors étaient mis avec les ordures ménagères et ce changement a conduit à des questionnements. Les

freins à la réalisation du bon geste de tri ont été identifiés :

Des freins non spécifiques au plastique, identifiés dans l’analyse des performances nationales de la collecte sélective et qui ont logiquement impacté les performances de l’expérimentation. Il s’agit principalement du type d’habitat avec des difficultés accrues en habitat collectif qui explique en grande partie les très faibles performances en milieu urbain.

28 Sources : baromètre du geste de tri, CSA – 2013. La fréquence de tri est évaluée en demandant à l’habitant s’il trie systématiquement, régulièrement, de temps en temps rarement ou jamais.

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Des freins spécifiques au déroulement de l’expérimentation tel que des contradictions dans l’affichage des consignes (juxtaposition des anciennes et des nouvelles consignes par exemple) ou le manque d’information sur le devenir des matériaux.

Des freins spécifiques aux nouvelles catégories d’emballages en plastique qui sont exposés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 4 - Récapitulatif des freins au geste spécifiques aux nouvelles catégories d’emballages plastique de tri identifiés durant l’expérimentation (Source : CSA étude ethnologique et

journée d’échange avec les sites pilotes, 2013)

Frein Description

Résidus alimentaire Les résidus alimentaires et odeurs de certains emballages entraînent les difficultés

suivantes :

Mélange d’emballages propres et sales/salissants (ex : pots de yaourt)

Besoin de vider plus régulièrement le bac de tri et de le nettoyer (pour les

habitants en résidant en maison individuelle) en raison des résidus

odorants et/ou huileux

Dégoût de transvaser les emballages de la poubelle de tri individuelle au

bac de tri

Reconnaissance du

matériau plastique et

des emballages plastique

Les consignes seules ne permettent pas de lever les doutes concernant les

emballages dont le matériau n’est pas facilement identifiable : le polystyrène

expansé, les emballages multi-matériaux (ex : les paquets de chips, etc.).

La finesse et/ou la grande rigidité de certains emballages fait aussi douter de leur

capacité à subir un process de recyclage. C’est le cas pour les films plastique, les

sacs plastique et pour les films cellophane. C’est aussi le cas pour les pots en

plastique très rigides (ex : les pots de produits cosmétiques). Pour ces derniers, ils

peuvent aussi être identifiés par certains bons trieurs qui connaissent les consignes

comme des objets en plastique et non pas des emballages,, donc à ne pas trier.

Contenu des emballages Les emballages ayant contenu des produits non alimentaires (cosmétique, produits

d’hygiène, de nettoyage) amène des interrogations : la présence supposée de

résidus chimiques fait douter de leur caractère recyclable.

A l’occasion de rencontres et d’échanges au cours de l’expérimentation, les collectivités locales ont confirmé

l’existence de ces freins (Journées d’échanges avec les sites pilotes, septembre 2013, (cf. compte-rendu en

annexe 4.5)). Elles ont également fait remonter d’autres éléments pouvant expliquer les difficultés des habitants

pour adopter les nouvelles consignes. Ainsi les bacs de tri et les contenants présentant une ouverture réduite

(par exemple, avec opercule) obligent les habitants à déposer un par un les emballages en plastique, des

emballages qui sont plus nombreux, plus petits et parfois sales, rendant ainsi le geste de tri plus contraignant.

Les collectivités expriment aussi l’hypothèse que le terme « expérimentation » sur les supports de

communication a pu influencer certains trieurs à ne pas changer leurs pratiques de tri, ces trieurs ne se sentant

pas concernés avant que le changement ne devienne définitif.

3.2.6. L’évolution de la pratique et de l’expertise nécessite du temps, ce qui explique que tous les tonnages ne sont pas aujourd’hui au rendez-vous

Changer les comportements nécessite du temps, l’observation de l’évolution du geste de tri se situe à un horizon

temporel au-delà de la durée de l’expérimentation. Cela explique que d’un point de vue quantitatif, la

performance prise en hypothèse dans l’étude de 2009 (4,5 kg/hab.an de collecte d’emballages en plastique

autres que les bouteilles et flacons), n’a pas encore été atteinte. Par ailleurs il existe des freins spécifiques liés au

caractère encore expérimental de l’extension.

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3.2.6.1. Des tonnages collectés de nouvelles catégories d’emballages en plastique plus faibles que prévu

Dans l’expérimentation, la part de pots & barquettes et films & souples triés par les habitants atteint tout juste

2,8 kg/hab.an dont 1,5 kg/hab.an étaient déjà présents dans les indésirables avant l’expérimentation, du fait des

erreurs de tri des habitants. L’expérimentation a donc permis de capter en moyenne 1,3 kg/hab.an de nouvelles

catégories d’emballages en plastique supplémentaires.

Figure 14 – Gisement des emballages en plastique et tonnages collectés durant l’expérimentation, 2012-2013

Gisement des emballages en plastique : 17,1 kg/hab.an

Gisement des emballages en plastique recyclables à date29: 12,8 kg/hab.an

Tonnage d’emballages en plastique collectés durant l’expérimentation : 7,6 kg/hab.an

Cependant, cette moyenne de 2.8 kg/hab.an masque une forte dispersion des résultats (cf Figure 13 p. 45). Des

analyses croisées ont été menées afin de rechercher des éléments d’explication de cette dispersion.

Bien que dans tous les milieux au moins une collectivité ait une performance supérieure à 4,5 kg/hab.an de

nouvelles catégories d’emballages en plastique collectées, c’est dans les milieux rural et semi-rural que sont

regroupées la plupart des 9 collectivités aux performances de collecte supérieures à 4,5 kg/hab.an.

Parmi ces 9 collectivités

5 triaient déjà les films d’emballages du fait d’une expérimentation menée il y a quelques années. Ce constat tendrait à montrer qu’avec le temps, le trieur progresse et intègre mieux les changements.

4 ont la particularité d’être en redevance incitative (soit la moitié des collectivités expérimentales en redevance incitative). Il s’agit de collectivités rurales ou semi-rurales et avec pour 3 d’entre elles une excellente mise en application du plan de sensibilisation préconisé pour l’expérimentation. Ces constats semblent montrer que la redevance incitative facilite l’amélioration des performances de collecte mais le fait que d’autres collectivités en milieu rural et semi-rural soient aussi performantes montre que ce n’est pas une condition sine qua none.

Enfin, la moitié des collectivités urbaines ou semi-urbaines ont des performances en dessous de 2.5 kg/hab.an

alors qu’elles ne sont que 20% en milieu rural et semi-rural.

29 Comprend les catégories 1, 2 et 3 du Tableau 2

6,8 5,9 4,4

Bouteilles & Flacons Pots & Barquettes

Films &

Souples

6,8 4 2

Bouteilles & Flacons Pots & Barquettes Films &

Souples

Pots &

Barquettes Bouteilles & Flacons

4,8

1,7 1,1

Films &

Souples

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Les analyse plus fines et les recherches de corrélation réalisées n’ont pas permis de mettre clairement en

évidence d’autres facteurs explicatifs des différences de performances entre les collectivités locales de

l’expérimentation.

3.2.6.2. Un « effet d’entraînement » observé sur les autres emballages

Outre les résultats sur les performances des pots & barquettes et films & souples, les résultats pour les autres

emballages ont été analysés et un « effet d’entraînement » a été constaté entre les mesures avant

l’expérimentation et celles menées pendant l’expérimentation. Les résultats par catégorie de matériaux sont les

suivants :

Tableau 5 – Effet d’entraînement sur la collecte sélective suite à la mise en place de l’extension des consignes de tri (Source : test grandeur nature)

Quantités collectées en plus par rapport

au point zéro P0 (kg/hab.an)

Ecart type

Bouteilles et flacons 0,4 +/-0,5

JRM et GM 0,5 +/-1,6

Autres matériaux recyclables 1,0 +/-0,5

Total effet d'entrainement 1,8 +/-1,5

Pots & barquettes et films & souples 1,3 +/-0,9

Total matériaux dans les consignes

de tri collectés en plus 3,1 +/-1,6

Indésirables 1,5 +/-0,8

Cet effet se caractérise en moyenne par une augmentation de 1,8 kg/hab.an de l’ensemble des matériaux triés à

la suite de la diffusion des nouvelles consignes. Les bouteilles et flacons en plastique et les autres matériaux

recyclables progressent chacun respectivement de 9% et 8% alors que les journaux/magazines de 3%. Il est

difficile d’identifier si cet effet d’entrainement est dû à la simplification des consignes ou plus simplement à la

relance de la communication du fait de l’expérimentation. Quoiqu’il en soit ces progressions sont bien réelles et

apparaissent non-négligeables puisque les quantités « entrainées » sont supérieures aux quantités de nouvelles

catégories d’emballages en plastique supplémentaires collectées30. Plus d’un tiers des collectivités affichent en

effet une performance de matériaux entrainés supérieure à leur performance de nouvelles catégories

d’emballages en plastique.

Les collectivités du milieu rural enregistrent une progression en moyenne de 13%, très supérieure à celles du

milieu mixte-rural (+7%) et des milieux plus urbanisés (+4%).

Comme pour les performances des nouvelles catégories d’emballages en plastique, on relève une forte

dispersion dans les progressions de performances des matériaux. L’effet d’entrainement semble aléatoire, c’est-

à-dire qu’aucun lien n’a pu être établi entre les quantités de matériaux collectés en plus et les performances

obtenues sur les nouvelles catégories d’emballages en plastique : les collectivités qui enregistrent de bonnes

performances et/ou une bonne progression sur les nouvelles catégories d’emballages plastique ne bénéficient

pas systématiquement d’un effet d’entrainement significatif. Inversement, plus de la moitié des collectivités qui

ont très faiblement progressé sur les nouvelles catégories d’emballages en plastique (moins de 1 kg/hab.an

collectés en plus), affichent un effet d’entrainement significatif (supérieur à 1,3 kg/hab /an)

30 Pour rappel, la performance des nouvelles catégories d’emballages en plastique est de 2,8 kg/hab.an dont 1,5 kg/hab.an était mis par erreur par les habitants dans le bac de tri avant l’expérimentation et 1,3 kg/hab.an collectés en plus durant l’expérimentation

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L’analyse de l’évolution de la qualité des collectes révèle que les erreurs de tri restent stables avec 7,3 kg/hab.an avant et après l’extension des consignes (ce qui se traduit par une baisse du taux de refus, les quantités collectées étant plus importantes), sachant que :

- avant l’expérimentation : les 7.3 kg/hab.an se décomposent en 1.5 kg/hab.an de pots & barquettes et films & souples mis par erreur par les habitants dans les collectes et 5.8 kg d’indésirables (par ex. fermentescibles, objets en plastiques non emballages)

- durant l’expérimentation : les 7.3 kg/hab.an correspondent uniquement aux indésirables

La dispersion des erreurs de tri a donc été analysée plus finement pour constater que la dégradation de la qualité est presque systématique. Seules 5 collectivités ont vu leur quantité d’indésirables diminuer et ce de façon modérée (moins de 15%). Toutes les autres enregistrent une augmentation de leurs indésirables, et ce jusqu’à300%. Les collectivités urbaines et semi-rurales présentent des taux d’évolution de leurs indésirables plus modérés (respectivement 30% et 26% en moyenne) que celles du milieu rural (+ 79 % en moyenne) Parmi les 17 collectivités dont la performance d’indésirables augmente de plus de 40%, 14 appartiennent au milieu rural et on dénombre 6 des 8 collectivités expérimentales fonctionnant en redevance incitative.

Les caractérisations réalisées en entrée des centres de tri permettent de qualifier la nature des indésirables

contenus dans les collectes.

Tableau 6 - Augmentation moyenne des quantités d’indésirables entre les point zéro et le déroulement de l’expérimentation (en kg/hab.an) (Source : 45 analyses)

Autres

éléments non

plastiques

orientés vers

les refus de par

leur dimension

(fines)

Indésirables

vrais (déchets

fermentescibles

, …)

Objets

divers en

plastique

Recyclables

imbriqués

et/ou sales

Sacs de

collecte Verre

Total des

indésirables

Quantités d’indésirables

collectés en plus

(kg/hab.an)

0,37 0,87 0,01 0,19 0,02 0,06 1,51

En regardant les quantités collectées, on remarque que ce sont les « autres indésirables vrais » avec 0,87

kg/hab.an et les « autres éléments non plastiques » avec 0,37 kg/hab.an qui composent majoritairement les 1,5

kg/hab.an d’indésirables collectés en plus.

On observe cependant que ce sont les « autres éléments non plastiques » qui ont le plus augmenté en relatif :

+52.5%, suivis par les « recyclables imbriqués et/ou sales » +45,4% et les « indésirables vrais » +23%.

Les objets divers en plastique quant à eux ont peu augmenté. Force est de constater que l’expérimentation a

apporté plus de nouveaux indésirables que de nouveaux emballages plastiques (1,5 kg/hab.an pour 1,3

kg/hab.an de nouvelles catégories d’emballages en plastique), avec toutes les conséquences que cela implique

en terme de coût et de dégradation des conditions de travail au niveau des centres de tri. L’augmentation des

imbriqués et/ou sales serait en partie due aux nouvelles consignes, car les habitants auraient tendance à

imbriquer les emballages les uns dans les autres afin de limiter la contrainte du nombre de gestes de tri et de

mieux gérer le problème des emballages sales. Cette imbrication des emballages conduit donc à une perte de

matériaux recyclables.

La variante de consignes « sans les films » s’avère moins efficace pour la perception de

simplification du geste de tri et plus difficile à respecter

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Pour les collectivités qui ont opté pour une extension des consignes en excluant les films d’emballages, la

perception de simplification et de clarté des consignes de tri est moins évidente :

- 54% des répondants estiment que les nouvelles consignes simplifient « tout à fait » le tri vs. 60% pour

les collectivités triant tous les plastiques.

- 63% des interrogés estiment que les nouvelles consignes sont « tout à fait » claires vs. 70% des

interrogés de la variante tous plastiques)

D’un point de vue quantitatif, les performances des pots & barquettes ne sont pas pénalisées et sont dans le

même ordre de grandeur que celles des collectivités triant les pots & barquettes et les films & souples (1.8

kg/hab.an vs. 1.6kg/hab.an en moyenne).

Cette consigne sans les films n’est toutefois pas rigoureusement respectée et environ 0.6 kg/hab.an de films

sont jetés dans les bacs de tri par les habitants de ces collectivités, contraignant les centres de tri à gérer ces flux

supplémentaires et non souhaités.

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3.2.7. Enseignements et recommandations

Enseignements

Durant l’expérimentation, la participation des habitants a été inférieure aux prévisions et l’installation du bon geste de tri en qualité et en quantité est un processus qui s’inscrit dans le temps

La participation de l’habitant et le geste de tri qu’il fait pour séparer les emballages à recycler sont essentiels pour diriger les tonnes d’emballages en plastique attendues vers les centres de tri.

L’expérimentation a permis de montrer que les habitants ont aujourd’hui globalement compris le nouveau geste de tri qui leur a été demandé pendant la durée du projet, et qu’ils jugent ce geste plus facile et plus utile.

Cependant, les tonnages constatés dans l’expérimentation (2.8 kg collectés/habitant/an en moyenne avec une forte dispersion entre collectivités et en fonction des milieux) se sont révélés pour l’instant en moyenne nettement plus faibles que prévu dans les études préalables publiées en 2009 (4.5 kg/habitant/an). Cet écart avec les prévisions peut s’expliquer par différentes raisons :

o La nécessité d'un temps plus long que celui de l’expérimentation pour installer le geste de tri sur l’ensemble des habitants, la modification des consignes étant un changement considérable de leurs habitudes.

o Des freins spécifiques au cadre de l’expérimentation, tels que : Le fait d’être sur des territoires partiels qui a limité l’ampleur de la communication

pour informer du changement de consigne

des contradictions dans l’affichage des consignes, consignes lorsque les collectivités n’ont pas procédé au renouvellement systématique de la signalétique sur les territoires expérimentaux

o Des freins non spécifiques aux nouvelles catégories d’emballages en plastique identifiés depuis longtemps dans l’analyse des performances nationales de la collecte sélective et qui ont logiquement impacté les performances de l’expérimentation. Il s’agit principalement du type d’habitat avec des difficultés accrues en habitat collectif qui expliquent en grande partie les très faibles performances en milieu urbain.

o Des freins spécifiques aux nouvelles catégories d’emballages en plastique, tels que :

la présence de résidus alimentaires sur certains emballages comme les pots de yaourt ou les barquettes de viande, qui peut dissuader les habitants de trier ces emballages,

la difficulté de reconnaissance de certains objets en tant qu’emballages en plastique.

Il a également été constaté que l’extension des consignes de tri a eu un effet positif d’entraînement sur le taux de collecte des bouteilles et flacons (+0.4 kg/hab.an), les autres emballages (+1 kg/hab.an), les papiers (+0.5 kg/hab.an). En revanche, les indésirables (par ex. fermentescibles, objets plastiques non emballages, etc) augmentent aussi de 1.5 kg/hab.an.

L’expertise de tri (connaissance et compréhension des consignes) est contrastée et dépend du type d’emballages. Cette compréhension est en nette progression pour les emballages rigides avec davantage de certitudes sur le bon geste à pratiquer ;

La variante « sans les films » donne des résultats moins bons auprès des habitants mais n’est pas limitante sur la performance de collecte des pots et barquettes. L’utilité de cette consigne n’est pas démontrée car elle n’est pas suffisamment suivie pour dispenser les centres de tri de moyens spécifiques pour l’extraction des films.

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Recommandations

La communication et l’information vers les habitants sont deux leviers d’action importants pour garantir les tonnages nécessaires à la mise en place des filières de tri et de recyclage

La performance moyenne constatée dans l’expérimentation ne fait pas suffisamment progresser le taux de recyclage sur les emballages en plastique, et il convient de mobiliser les collectivités et les élus afin que tous les moyens soient mis en œuvre pour informer tous les habitants des nouvelles consignes. En tenant compte de l’évolution de la population, de celle du gisement, des freins identifiés lors de l’expérimentation et en se basant sur le geste de tri constaté sur d’autres emballages, on peut se fixer deux horizons (voir détails des hypothèses en annexe §4.6) :

A moyen terme, l’objectif serait d’atteindre 4,7 kg/hab.an pour les pots, barquettes et souples et 5,2 kg/hab.an pour les bouteilles et flacons. Le taux de recyclage dépasserait alors 35%.

Dans une vision prospective à 2030, l’objectif peut être de collecter plus de 7,5 kg/hab.an pour les pots, barquettes et souples et pour les bouteilles 5,6 kg/hab.an. Le taux de recyclage des emballages en plastique pourrait alors monter à plus de 45%. Ces réflexions sont communes avec l’étude prospective sur la collecte et le tri à l’horizon 2030 menée par l’ADEME

Pour cela, il convient de mettre en place des mesures de communication adaptées, notamment de proximité, sur les territoires, dans le cadre de plans de communication se rapprochant de ceux qui étaient en vigueur à la mise en place de la collecte sélective afin de surmonter les principaux freins au tri de ces emballages chez l’habitant. Cette communication devra encourager à augmenter les quantités collectées mais aussi à diminuer les indésirables, afin d’éviter des coûts inutiles et de préserver les conditions de travail en centre de tri.

Des recommandations concernant la sensibilisation ont déjà été mises en avant durant l’expérimentation via la campagne de sensibilisation préconisée par Eco-Emballages mais ont aussi émergé suite aux rencontres avec les collectivités locales :

La sensibilisation de proximité apparaît comme une action essentielle, passant notamment par la mobilisation des collecteurs et des ambassadeurs du tri, indispensable pour avoir des informations en temps réel sur les problèmes qui se posent et pour être réactif sur leur résolution;

Dans un souci de bonne couverture de l’information, la mobilisation de différents « canaux » de communication, tel que les relais (notamment les élus locaux, les ambassadeurs du tri, les gardiens et les bailleurs), apparaît aussi comme un élément essentiel afin de répondre aux questions que peuvent se poser les habitants sur le tri ;

Une attention particulière à la signalétique (pose des stickers, retrait des anciennes consignes…) doit être apportée afin de s’assurer de la bonne communication du message sur les nouvelles consignes de tri dans la durée ;

Une évaluation des compétences des habitants en matière de tri avant le changement de consignes permettrait de mieux adapter le plan de communication à leur niveau de connaissance initial.

Avec l’extension des consignes, il est désormais possible de communiquer sur la notion d’emballages sans association avec le concept de matériau. Cette éventualité devrait maintenant être testée afin de voir si cela réduirait les ambigüités restant sur certains emballages en plastique.

Enfin, en élargissant les consignes à tous les emballages en plastique, on demande pour la première fois aux habitants de mettre dans le bac de tri des emballages dont la non-recyclabilité est avérée. . Ce changement devra être assumé et expliqué à l’ensemble des parties prenantes (associations, journalistes,…) et aux habitants eux-mêmes. L’enjeu majeur sera de préserver la confiance vis-à-vis du tri et du dispositif pour ne pas fragiliser le geste de l’habitant.

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3.3. Dans la plupart des cas, l’extension des consignes impacte peu la pré-collecte et la collecte car les collectivités sont suffisamment dotées, mais des marges de progrès ont été identifiées

3.3.1. Méthodologie de mesure

Pré-collecte

Sur la pré-collecte en porte-à-porte, des mesures ont été menées pour chiffrer les volumes de contenants

supplémentaires rendus nécessaires par l’extension des consignes de tri (nombre de bacs ou sacs rajoutés ou de

bacs remplacés pour un volume supérieur).

Pour l’apport volontaire, les collectivités ont mesuré le nombre de colonnes rajoutées ainsi que le nombre de

levées effectuées dans le mois, en relevant les taux de remplissage.

Collecte

Les collectivités ont mesuré tous les mois les tonnages ainsi que les temps et les kilométrages effectués par les

équipes de collecte d’emballages en porte à porte et en apport volontaire.

Une mesure du tonnage mensuel collecté d’ordures ménagères a également été réalisée afin d’évaluer les

éventuels effets sur le transfert de tonnage des ordures ménagères résiduelles vers la collecte des emballages.

i. Les tableaux de suivis trimestriels

Dans chaque collectivité locale, un tableau de suivi trimestriel a permis de consolider les observations et les

évolutions qualitatives de l’expérimentation (perception de l’impact sur la qualité de service de la collecte, des

équipages, sur la qualité et la quantité collecté par contenants, l’impact sur les autres flux, etc.).

Chaque remontée trimestrielle a permis de suivre tous les évènements pouvant impacter la collecte

(phénomènes météorologiques, mouvements sociaux, impacts touristiques…) et en tenir compte lorsque ces

événements sont apparus trop perturbateurs des résultats.

ii. Remontée des informations

Les mesures des indicateurs techniques ont été remontées trimestriellement par les collectivités locales.

Chaque remontée de données a fait l’objet d’une analyse de cohérence et d’un contrôle de fiabilité par les

équipes régionales d’Eco-Emballages en charge du suivi local de l’expérimentation, puis par un bureau d’études

indépendant Enfin l’expert collecte d’Eco-Emballages arbitrait les ajustements à apporter avant d’importer les

données dans un logiciel de consolidation.

Les corrections sont de nature à supprimer au maximum les effets opérationnels non dus à l’expérimentation

(ex : changement de fréquence ou de dotation, prise en compte des aléas d’exploitation tels les grèves ou panne

ou transfert de site de traitement, modification des circuits de collecte, …). Certaines données mensuelles de

collectivités ont été supprimées de l’analyse nationale. De plus, 4 collectivités ont été complètement enlevées de

l’analyse car le périmètre d’analyse a trop évolué par rapport au point 0.

Les données ont été analysées comparativement aux mesures réalisées avant tout changement sur les territoires

concernés (point zéro).

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3.3.2. Les résultats du test de l’extension en grandeur nature

Pré-collecte

i. Evolution des volumes des contenants

Figure 15 – Evolution des volumes de contenants dans l’expérimentation (en apport volontaire et porte à porte)

Légende des graphiques de la partie collecte : les barres

hautes et basses indiquent les écarts min-max constatés.

Le trait jaune est la moyenne pondérée, le point rouge la

médiane de l’échantillon. La borne inférieure

(respectivement supérieure) de la boîte correspond au

premier (resp. troisième) quartile de l’échantillon.

ii. En porte à porte

Concernant les bacs, peu de dotations supplémentaires ont été effectuées par les collectivités locales.

L’augmentation moyenne du volume installé par rapport au point 0 est de 2%. Soit une évolution relativement

faible du parc de bacs lors de l’expérimentation.

On observe toutefois quelques collectivités qui ont fortement augmenté leurs parcs . Dans la plupart des cas, ces

collectivités ont fait le choix de changer l’intégralité du parc avant le démarrage de l’expérimentation. De plus,

certaines d’entre elles ont également changé les fréquences de collecte pour les emballages légers, d’où un

impact sur les volumes des bacs.

La règle de dotation utilisée par les fournisseurs de contenants de porte à porte est de 3.7 l/j/habitant pour un

flux emballages et papiers en mélange. Si on considère la constitution d’un foyer de 2.5 personne, cela revient à

une production d’environ 65 l/semaine/foyer.

D’après une étude menée sur 2 collectivités et auprès de 40 foyers, le volume des nouvelles catégories

d’emballages en plastique concernés par la collecte va de 1 l/j/habitant à 1.5 l/jour/habitant soit pour le même

habitant un volume total à collecter de 4.7 à 5.2 l/jour/hab. Soit au niveau du ménage, de 82 à 91

l/semaine/foyer. Ce volume à collecter reste inférieur au volume à la capacité de stockage du ménage :

actuellement dans la majorité des cas, le volume du bac majoritaire pour un foyer indépendant est un contenant

de 120 à 140 litres pour la collecte sélective.

On observe ainsi que la capacité déjà installée des bacs roulants de porte à porte permet d’absorber ces volumes

supplémentaires d’emballages plastiques sans changer le volume du contenant. Ce qui se traduit par la faible

augmentation des volumes des bacs de porte à porte constatée pour les collectivités dans l’expérimentation.

Pour le porte-à-porte, l’impact des nouvelles catégories d’emballages en plastique a été faible sur la dotation. Le

volume des bacs des collectivités est déjà adapté à l’augmentation des tonnages (2 %

d’augmentation des volumes de contenants). Les nouveaux emballages ont occupé le volume disponible mis à

disposition auprès de l’habitant. Cette dotation actuelle permet aux nouvelles catégories d’emballages en

plastique de s’intégrer dans le dispositif existant, il n’y a donc pas eu besoin d’installer de bacs supplémentaires

dans la majorité des cas.

Les dispositifs utilisant les sacs de collecte sont bien adaptés au volume des emballages actuellement présentés

à la collecte (hors expérimentation). Par contre ces contenants génèrent plus de contraintes lors du test de

l’extension car les consignes de tri génèrent une augmentation du nombre de sacs présentés à la collecte.

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Pour les collectivités présentant leurs emballages en caissettes, dans la majorité des cas, elles ont soit doublé

les caissettes par foyer soit carrément changé de type de contenants pour aller vers le bac roulant. De plus en

terme qualitatif, les nouveaux emballages plastiques plus ou moins sales ont généré plus de difficultés de

propreté notamment avec les animaux qui fouillent et dispersent le contenu des caissettes.

L’augmentation du nombre de contenants à collecter pour ces deux types de collecte peut avoir des impacts à

plus ou moins long terme sur les conditions de travail des agents de collecte (augmentation des mauvaises

postures) .

iii. En apport volontaire

La dispersion constatée sur l’évolution du volume de contenants installés va d’une diminution de 8% à une

augmentation de 58 %. La plus forte diminution du volume correspond à une diminution des tonnages collectés

pour une collectivité (-17%) et une diminution progressive du flux (métaux /plastiques) au profit d’un flux

emballages et papier en mélange. La plus forte augmentation du volume correspond à une collectivité qui a fait

le passage de porte à porte à apport volontaire avec une mise en place d’une redevance incitative. Dans ces cas

extrêmes, on remarque des facteurs d’augmentation des volumes qui ne sont pas dus à l’expérimentation.

Pour les collectivités où il y a eu peu de facteurs d’évolution non liés à l’extension des consignes de tri, on

observe une augmentation moyenne de 9% du volume installé.

Globalement, le volume des contenants s’est généralement révélé adapté, comme pour le porte-à-porte.

L’augmentation de la dotation en apport volontaire est supérieur au volume de contenant en porte à porte du

fait que le volume minimal d’une colonne d’apport volontaire est en général de 4 à 5 m3 au lieu et de 120 à 140

litres pour le porte à porte et l’ajout d’une colonne est tout de suite plus sensible que l’ajout d’un bac. Dans le

cas de rajout de colonne supplémentaire on constate des levées de colonnes supplémentaires.

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Collecte

Les quantités collectées sont en augmentation de 12%

en moyenne pendant l’expérimentation.

Figure 16 – Evolution des volumes collectés dans l’expérimentation (en apport volontaire et porte à porte)

Légende :

PP Porte à Porte,

AV apport volontaire

BCMPJ : Emballages légers + papiers

BCMP : Emballages légers

Les temps de collecte au global (tous modes de

collecte) ont augmenté en moyenne de 5 %.

Figure 17 – Evolution des temps de collecte dans l’expérimentation (en apport volontaire et porte à porte)

Le minimum observé est de -49% et le maximum de

+55 %. Ces données extrêmes correspondent à des

collectivités en apport volontaire.

i. En porte à porte

Evolution des quantités collectées

Collectes BCMPJ d’emballages légers et papier en mélange. On observe une augmentation moyenne de 10% et

une augmentation maximum de 36%. Cette valeur correspond à une collectivité où il y a eu un changement de

mode de présentation des contenants avec un passage de caissettes à bacs. Cette collectivité était déjà

initialement avec de bonnes performances.

Collectes BCMP d’emballages légers. On observe une augmentation moyenne de 16% et une augmentation

maximum de 44%, correspondant à une collectivité en redevance incitative. L’augmentation moyenne des

tonnages des collectes BCMP est plus élevée que la moyenne générale car 5 collectivités en BCMP ont vu leurs

tonnages progresser de + 25% par rapport au point 0.

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Evolution des temps de collecte

Les temps de collecte en porte à porte ont augmenté en moyenne de +5%, valeur proche de la médiane à 4 %.

Figure 18 – Relation entre l’évolution du temps de collecte et l’évolution des tonnes collectées

dans l’expérimentation (en porte à porte)

La valeur maximum observée est de +19% de temps de collecte supplémentaire. Dans les valeurs maximum,

nous retrouvons la majorité des collectivités en redevance incitative (RI) 31.

Dans le cadre de l’expérimentation les temps de collecte ont peu augmenté pour une quinzaine de collectivités.

On remarque de plus qu’il n’y a pas de proportionnalité entre l’augmentation des tonnages et l’augmentation

des temps de collecte.

Une variation de 5% des temps de service correspond à une variation faible en exploitation. Pour avoir un ordre

d’idée, cela représente une variation de 15 à 20 min en moyenne pour un service de 7 heures.

Une explication à cette faible hausse des temps de collecte est qu’il n’y a pas eu plus de bacs présentés à la

collecte mais qu’ils étaient mieux remplis. De plus, les kilomètres de collecte ont également peu augmenté, ce

qui démontre qu’il n’y a eu que peu de vidages de camions supplémentaires. En parallèle, nous avions demandé

aux collectivités de mesurer l’évolution des moyens affectés à la collecte sélective. Il apparait que dans la

majorité des cas, les moyens matériels n’ont pas augmenté.

31 Une collectivité présentant une baisse des tonnages collectés n’a pas été prise en compte dans l’analyse.

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Influence du contenant sur l’évolution des temps de collecte

Les collectivités en sacs ou en caissettes ont

globalement vu leurs temps de collecte augmenter

de manière plus importante que les collectivités

en bacs. Note : Ces données concernent

uniquement les collectivités à 100 % dans ce mode

de collecte

Ainsi, les moyens de collecte en place se sont révélés suffisants car :

Soit les collecteurs se sont adaptés en compactant davantage dans les bennes. Il est relativement difficile dans le cadre de cette expérimentation de mesurer l’impact réel de cette augmentation du taux de compaction sur l’activité du centre de tri. C’est pourquoi une étude complémentaire a démarré fin 2013 afin de déterminer le taux de compaction idéal suivant les typologies de centre de tri.

Soit les camions n’étaient pas pleins auparavant, et le volume disponible a absorbé les tonnages supplémentaires. C’est le cas notamment en habitat rural où le facteur limitant est le temps de service et non la charge utile du véhicule.

ii. En apport volontaire

Evolution des quantités collectées

L’augmentation des tonnages (+15%) a provoqué des augmentations des temps de collecte de +9% et des

kilomètres parcourus de +10%. Cette augmentation est plus importante pour l’apport volontaire que pour le

porte à porte

Evolution des temps de collecte

Les temps de collecte des collectivités en apport volontaire ont également augmenté (la moyenne observée est

de +6 %)

Mode de présentation Evolution des temps de collecte

Bacs 1%

Caissettes 6%

Sacs 9%

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Figure 19 – Relation entre l’évolution du temps de collecte et l’évolution des tonnes collectées dans l’expérimentation (en apport volontaire)

La plus forte réduction des temps de collecte est de 49%. Pour cette collectivité, malgré un tonnage constant, le

temps de collecte a été divisé par deux en raison d’un changement de véhicule sans compaction au point 0 et

avec compaction pendant l’expérimentation.

La plus forte augmentation des temps de collecte est de +56 %. Les tonnages de cette collectivité ont progressé

de 39% avec une utilisation de véhicule sans compaction. Ce qui a généré des vidages et des rotations

supplémentaires de véhicule.

En général en apport volontaire, les camions sont dépourvus de dispositifs de compactage. Cela induit des

vidages plus nombreux car ces nouveaux emballages génèrent plus de volume à collecter. Ceci se traduit par une

augmentation des temps de collecte et kilomètres, augmentant de ce fait les coûts.

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3.3.3. Les bonnes pratiques des collectivités

Avec la mise en place de l’extension, il y a eu un transfert d’environ 5 % des tonnages des ordures ménagères

vers la collecte sélective. Le transfert en tonnage est relativement faible, par contre en volume, cela représente

environ 8% du volume des ordures ménagères vers la collecte sélective.

Afin de limiter les coûts de collecte et de rester à minima à iso-budget, des collectivités en ont profité pour

réaffecter des moyens humains et matériels initialement prévu pour les ordures ménagères à la collecte

sélective. Ceci a permis de maîtriser le budget global des collectes.

3.3.4. Aspects économiques

Les coûts marginaux liés à l’extension des consignes de tri ont été calculés pour la pré-collecte et la collecte 32.

Ces coûts marginaux ont ici été rapportés à la tonne de nouvelles catégories d’emballages en plastique collectée

(cf. tableau ci-dessous).

Tableau 7 – Coûts marginaux de pré-collecte et collecte liés à la mise en place de l’extension des consignes de tri (euros par tonne de pots & barquettes et films & souples collectés)

Pré-collecte Collecte

Echantillon total (33 collectivités)

78 [0-800]

100 [0-480]

Collectivités en porte à porte (29 collectivités)

78 [0-800]

95 [0-480]

Collectivités en apport volontaire (4 collectivités)

68 [13-300]

225 [180-310]

On observe une grande dispersion des résultats, tant pour la pré-collecte que la collecte.

Les coûts marginaux de pré-collecte sont relativement limités sauf pour 25% des collectivités qui ont des coûts

marginaux supérieurs à 100 €/t de pots & barquettes et films & souples collectés. En particulier, les collectivités

qui ont remplacé les caissettes par des bacs à l’occasion de l’extension des consignes ont des coûts marginaux de

pré-collecte très élevés.

Une quinzaine de collectivités en porte à porte ont des coûts marginaux nuls, grâce à la maîtrise des temps de

collecte. Les coûts marginaux de collecte en apport volontaire sont en moyenne plus de deux fois supérieurs à

ceux de la collecte en porte à porte.

32 Voir annexe 4.3 pour une présentation détaillée de la méthodologie suivie.

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3.3.5. Enseignements et recommandations

Enseignements

Les phases de pré-collecte et collecte n’ont pas présenté de difficultés majeures pour étendre les consignes de tri sur les 51 collectivités de l’expérimentation

Les dispositifs de pré-collecte et de collecte actuels étaient globalement suffisants pour accueillir les nouveaux emballages ménagers en plastique, moyennant des adaptations en général légères. Les bacs de collecte sélective étaient déjà avant l’expérimentation assez largement dimensionnés, ce qui a permis d’absorber les volumes supplémentaires collectés.

Les dispositifs de pré-collecte en caissettes ont montré leurs limites, notamment en termes d’impact sur les conditions de travail des opérateurs de collecte et sur l’envol des déchets.

Pour la collecte en porte-à-porte, les moyens existants ont pu absorber les tonnages liés à l’extension des consignes de tri et peu de moyens supplémentaires (augmentation faible des temps de collecte) ont été nécessaires. Dans un certain nombre de cas, les opérateurs de collecte se sont adaptés en augmentant le taux de compactage dans les bennes afin de ne pas augmenter le nombre de vidages.

Pour la collecte en apport volontaire, l’augmentation des volumes collectés et les difficultés rencontrées pour ajouter des points de collecte supplémentaires ont généré une augmentation du nombre de rotations et de vidages et donc des coûts de collecte.

Certaines collectivités ont mis à profit l’expérimentation pour revoir en totalité leur organisation de collecte (ordures ménagères et collecte sélective) avec de meilleurs résultats et des coûts de collecte mieux maîtrisés.

Recommandations

L’extension des consignes de tri serait l’occasion de réorganiser les phases de pré-collecte et de collecte

Les dispositifs de pré-collecte en caissettes devront être supprimés.

Pour maîtriser les coûts, les collectivités devront poursuivre l’objectif du maintien du nombre actuel de vidages.

o En porte à porte, cela se traduira par un meilleur remplissage du volume des caissons ou par une augmentation du taux de compaction dans les bennes de collecte (des travaux complémentaires sont en cours pour en définir la limite sans perturber l’activité des centres de tri).

o En apport volontaire, il parait indispensable de mettre en place des véhicules de collecte compacteurs (une analyse est en cours pour évaluer les temps de retour sur investissements et fonction des contextes et définir la limite pour ne pas perturber l’activité des centres de tri).

Le transfert de tonnages d’emballages en plastiques des ordures ménagères résiduelles vers la collecte sélective est une opportunité pour les collectivités locales d’optimiser l’organisation du service ordures ménagères (équilibrage des tournées, fréquence de collecte adaptée …) et ainsi maitriser les coûts.

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3.4. Très peu de centres de tri de l’expérimentation sont adaptés de façon pérenne à une extension des consignes à coût maîtrisé

3.4.1. Présentation générale de la phase de tri dans l’expérimentation

L’expérimentation sur l’extension des consignes de tri des plastiques a porté sur un ensemble de 34 centres de

tri de déchets. Sur ces 34 centres de tri, seuls 26 centres ont pu faire l’objet d’analyses techniques et

économiques.

Les résultats obtenus sont à rapprocher des analyses qui avaient été menées dans d’autres travaux.

Notamment, l’étude préalable menée par PwC-Cadet en 2009 avait identifié deux impacts potentiels : 1) en

termes de perte de débit des centres de tri, et 2) du nombre de personnes à rajouter sur les lignes de tri. En

effet, ces 2 points déterminent de façon majoritaire le surcoût de l’extension des consignes plastiques au niveau

des centres de tri.

Les conclusions de l’étude d’adaptabilité réalisée en 2011 conjointement par l’ADEME, avec Eco Folio et Eco-

Emballages, mettaient en évidence trois contraintes :

1. Parc vieillissant, 2. Capacité du parc en adéquation avec le tonnage à trier actuellement mais avec des disparités

importantes entre les centres de tri, 3. Incapacité pour de nombreux centres de tri de recevoir la totalité du bassin versant actuel en cas

d’extension de la collecte sélective les principaux points de saturation sont la surface de stockage amont (39% de sites), le débit du process (39% des sites) et la surface de stockage aval (25% des sites).

Il est à noter que cette étude va faire l’objet d’une mise à jour sur le premier trimestre 2014 en intégrant les

enseignements chiffrés de l’expérimentation.

3.4.2. Méthodologie de mesure

3.4.2.1. Paramètres mesurés

Les relevés par les centres de tri

Il a été demandé aux 32 centres de tri impliqués dans l’expérimentation, de réaliser un certain nombre de

mesures afin de quantifier l’incidence de l’introduction des nouvelles catégories d’emballages en plastique sur le

fonctionnement de leur structure.

Pour ce faire, une campagne de mesures avant l’extension des consignes ( « Point zéro ») a servi de référence,

en comparaison avec les campagnes réalisées après extension des consignes.

Des mesures quantitatives ont porté sur :

l’évolution des tonnages entrants et sortants et de leur composition (caractérisations)

l’évolution de la densité des produits entrants stockés en amont du process,

l’évolution du débit de chaîne (exprimé en t/h)

l’évolution du nombre de personnes,

l’évolution de la productivité par opérateur en cabine de tri (exprimé en kg /h.trieur)

les investissements effectués pour recevoir ces nouveaux plastiques

Des remontées d’informations qualitatives ont été également demandées aux centres de tri telles que :

l’évolution des conditions de travail,

problèmes particuliers,

l’évolution de la qualité des produits en sortie des centres de tri En complément de ces relevés de terrain, 2 réunions nationales auxquelles les exploitants de centres de tri étaient conviés, se sont tenues en février et octobre 2013 afin de recueillir directement les informations qualitatives de leur part et favoriser les échanges d’expériences entre responsables d’unités.

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Les études spécifiques

Deux études spécifiques ont également été effectuées :

Une première pour mesurer si une dégradation de la qualité de l’air inhalée par les opérateurs de centres de tri

avait été constatée, notamment en raison de l’apport d’emballages plus sales dans les centres de tri. Cette

analyse a porté sur un panel de 5 centres de tri représentatifs du parc français. Les variables étudiées étaient

notamment :

le système de climatisation de(s) la cabine(s)e de tri présent sur le site,

le mode de déstockage des flux entrants (FIFO – First In First Out ou LIFO – Last In First

Out33),

les conditions climatiques (temps sec ou temps pluvieux),

les postes occupés par les agents (engins roulants, maintenance et entretien, cabine de tri).

Cette étude, conduite avec l’ADEME, a été menée par la société Apave.

Une seconde étude a porté sur l’ergonomie des postes de travail en cabine. Cette analyse a porté sur un panel de

4 centres de tri et a été menée par l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité)

Par ailleurs, des contrôles qualité sur la production des plastiques ont été effectués sur la totalité des centres de

tri. Des bureaux d’études ont effectué des contrôles de composition de balles prélevées aléatoirement dans les

centres de tri.

3.4.2.2. Présentation des sites

Les conditions de l’expérimentation ont eu pour conséquence la mise en place de configurations et modes de tri

différents sur les sites.

On dénombre 8 centres de tri concernés à 100%. Tout leur bassin de tri est concerné par

l’extension des consignes de tri : le centre de tri fonctionne en configuration expérimentale tout le long

de son exploitation,

Tous les autres centres de tri expérimentaux étaient partiellement concernés (seule une partie de leur bassin de

tri était concernée par le tri étendu au niveau des habitants). Ici, 2 modes de tri se sont mis en place :

La recherche de données expérimentales fiables a conduit à mettre en place des modes de tri en

séquentiel c’est-à-dire en gestion différenciée des collectivités locales en expérimentation et de celles

hors expérimentation :

o un tri en configuration expérimentale pour les zones où l’habitant a été invité à adopter le

nouveau geste de tri : on parle de séquence expérimentale,

o un tri en configuration classique pour les zones non concernées par l’expérimentation : on parle

de séquence classique.

16 centres de tri (soit 47% de l’échantillon) ont accepté de partir sur ce mode de tri qui implique des temps d’arrêt dans l’exploitation du centre, afin de passer d’un mode de tri à l’autre.

Pour des raisons organisationnelles et/ou de coûts, les 10 autres centres de tri ont adopté un

mode de tri dit « mutualisé », à savoir que l’ensemble du bassin de tri, zones expérimentales et non

expérimentales confondues, a fait l’objet de l’extraction des nouvelles catégories d’emballages en

plastique. Toutefois, 6 d’entre eux ont pu effectuer par périodes des séquences spécifiques afin de

fournir des estimations se rapprochant des conditions des centres fonctionnant en séquentiel.

A noter que les 26 centres de tri utilisés pour l’analyse économique recouvrent l’ensemble des classes A à G.

33 FIFO : de l’anglais « First In, First Out » (« Premier rentré, premier sorti »), il s’agit d’une méthode de gestion des stocks visant à faire sortir du centre de tri en priorité les déchets les plus anciens. LIFO : de l’anglais « Last In, First Out » (« Dernier rentré, premier sorti »), il s’agit d’une méthode de gestion des stocks faisant sortir du centre de tri les déchets les plus récents.

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PwC 65

Tableau 8 – Répartition des centres de tri participant à l’expérimentation inclus dans l’analyse technico-économique selon la classification 2011 des centres de tri

Type de Centre

de tri

Nombre de centres de tri

inclus dans l’analyse

technico-économique)

A 5

B 2

C 3

D 3

E 3

F 4

G 6

Tous 26

Les investissements réalisés

Deux cas de figure se sont présentés :

Au moment du lancement de l’expérimentation, 4 centres de tri étaient en train de concevoir un nouveau process de tri. Ces centres en ont donc profité pour intégrer, dès la conception, la présence de ces nouvelles catégories d’emballages en plastique en fonction des hypothèses retenues lors des études initiales.

Les autres centres de tri ont effectué des modifications, principalement en ce qui concerne le process et dans quelques cas au niveau des stockages, leur permettant ainsi de répondre aux exigences de l’expérimentation.

En synthèse : les situations dans les centres de tri ont été très variées tant sur le plan de l’organisation qu’au

plan de l’adaptation des process.

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PwC 66

3.4.2.3. Organisation générale du tri (avant et durant l’expérimentation)

Afin de comprendre l’impact de l’arrivée des nouveaux emballages en plastique dans les centres de tri, il est

important de rappeler les schémas de fonctionnement de ces centres de tri avant et pendant l’expérimentation.

A noter : les différents schémas ci-après ne mettent en évidence que les flux plastiques.

Fonctionnement antérieur (sites dans l’expérimentation) et actuel (sites hors expérimentation)

Pour rappel, en fonctionnement classique (hors et avant expérimentation) tous les sites (manuels et

automatisés) produisaient 3 catégories de flaconnages exclusivement : PET clair, PET foncé, PEHD+PP,

correspondant aux standards.

Figure 20 – Fonctionnement antérieur (et normal pour tous

les autres centres de tri hors de l’expérimentation)

Parmi les centres de tri de l’expérimentation, 5 centres de tri produisaient déjà, avant l’expérimentation de

2012-2013, un flux de plastiques souples (de façon historique suite à une expérimentation menée dans les

années 1990).

Centres de tri manuels pendant l’expérimentation

Les centres de tri manuels, au nombre de 17 dans l’expérimentation ont séparé les plastiques en 4 catégories

distinctes (soit une de plus que dans un fonctionnement classique), à savoir :

- PET clair flaconnages - PET foncé flaconnages - Mix Flacons PEhd, PP et pots-barquettes de toutes les résines (en raison de l’impossibilité de

reconnaitre visuellement les barquettes par résine) - Films & souples (le cas échéant. En effet, les collectivités retenues dans le cadre de l’expérimentation

avaient la possibilité de ne pas retenir la consigne de trier les films plastiques d’emballages. Cinq centres de tri, dont 2 manuels, se sont trouvés dans ce cadre et n’ont donc pas produit ce matériau).

Figure 21 – Fonctionnement

pendant l’expérimentation des centres de

tri dits « manuels »

Pour les centres de tri manuels, la sortie d’un flux mixte de tous les emballages rigides hors bouteilles et flacons

en PET (PE+PP+PS+PET+PVC+ complexes) a nécessité un tri supplémentaire (dit « surtri ») sur des unités

automatisées. Ces unités, utilisées dans le cadre de l’expérimentation, sont des centres de tri déjà existants, très

automatisés, sur lesquels il a été possible d’organiser des campagnes spécifiques de surtri afin de séparer les

différentes résines en plastique.

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Centres de tri automatiques pendant l’expérimentation

Ces centres de tri automatiques, au nombre de 16 dans l’expérimentation, ont séparé de deux façons

différentes :

14 d’entre eux ont produit 4 catégories distinctes (soit une de plus que dans un fonctionnement

classique), à savoir (cf. Figure 22). o Figure 22PET clair flaconnages et barquettes (reconnaissance optique par résine et non pas par

type d’objet) o PET foncé flaconnages et barquettes o Mix PEHD/PP/PS flaconnages et barquettes o Films et souples (le cas échéant)

Figure 22 – Fonctionnement pendant l’expérimentation des centres de tri « automatiques » avec production d’un mix PE/PP/PS

3 centres de tri ont séparé les plastiques en 6 catégories directement en 1 seule phase, séparant le flux de mix PEHD/PP/PS en 3 catégories distinctes (cf. Figure 23):

o PEHD o PP o PS

Figure 23 –Fonctionnement pendant l’expérimentation des centres de tri automatique avec tri par résine

En synthèse : Les centres de tri ont adopté trois approches pour trier les pots barquettes et les

films. En général, le dispositif de tri comporte la production d’un flux mixte de plastique rigide,

dont la composition diffère sur les centres de tri manuels et les centres de tri automatiques. Ce

flux mixte est trié ultérieurement soit en unité de tri dédiée (cas des centres de tri manuels),

soit chez le recycleur (cas des centres de tri automatiques). Seuls trois centres de tri ont opté

pour un tri en une étape pour séparer les résines.

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3.4.3. Présentation des résultats

Les résultats de la partie Tri de l’expérimentation regroupent des informations quantitatives et qualitatives des

différents centres de tri ayant participé au projet. Cette section est structurée de manière à présenter les

résultats par sous-thème au sein de la phase Tri. L’explication suit l’ordre de fonctionnement d’un centre de tri :

de l’entrée jusqu’à la sortie des matériaux.

Les analyses qui suivent sont réalisées en comparant les deux situations avant et après l’expérimentation

(appelés P0 et P1). Or, il s’est avéré, dans certains cas, que les informations obtenues au P0 n’étaient pas fiables

et ne pouvaient pas être retenues pour l’analyse. C’est pour cette raison que le nombre de centres de tri retenus

pour chaque thème peut varier.

3.4.3.1. Stockage amont

Evolution de la densité des produits entrants

On observe, en moyenne, une baisse de 8% sur la densité des flux entrants pendant l’expérimentation (résultat obtenu sur 21 CdT où les valeurs étaient disponibles et fiables). Cela a une conséquence directe sur les niveaux de débit horaire constatés sur les centres de tri. En effet, à débit volumique horaire constant la quantité passante est moindre. Cette baisse de densité varie selon le type de flux entrant :

Une baisse de 15% sur les flux BCMPJ, (la densité des flux est proche de 100 kg/m3)

Une baisse de 0% sur les flux BCMP (la densité de ce flux est proche de 60 kg/m3). Une explication plausible de cette moindre baisse serait un remplissage des espaces, laissés libres dans une collecte BCMP de ce type, par les petits éléments de type pots, barquettes ou encore films.

On distingue 2 groupes de centres de tri différents, ceux avec :

- Une baisse de densité mesurée de 15% en moyenne. Ce sont des CdT qui ont :

o soit reçu une collecte dont la compaction n’a pas évolué pour l’expérimentation

o soit par des manipulations pendant le temps de stockage, ont fait foisonner les produits qui avaient subi une compaction plus importante.

- Une augmentation de densité mesurée de 8% en moyenne. Ce sont des CdT qui ont reçu une collecte dont la compaction a augmenté significativement.

En analysant plus finement le premier groupe, on observe que la baisse de densité est couplée à l’augmentation

du tonnage de plastique.

Evolution du tonnage entrant

L’extension des consignes de tri sur les territoires expérimentaux a entraîné de fortes évolutions sur les

tonnages entrants, environ +12% au global. Ces évolutions s’expliquent par le nouveau geste de tri sur les

nouvelles catégories d’emballages en plastique, mais aussi par l’effet d’entraînement (augmentation des autres

matériaux historiquement collectés ainsi que des refus) du fait des campagnes de sensibilisation. On observe

une évolution des tonnages entrants différente selon le type de flux :

+12% sur les flux BCMPJ

+15% sur les flux BCMP.

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Problèmes rencontrés

Saturation du stock amont

60% des sites ont rencontré des difficultés de gestion de leur stockage amont en raison de l’augmentation des

volumes réceptionnés, des contraintes de bâtiments, et éventuellement de la gestion du tri en séquences.

Parmi eux, 25% des sites de l’expérimentation ont connu une véritable saturation de leur stockage amont, avec

nécessité

- soit de stocker temporairement une partie des produits entrants à l’extérieur (sources d’envols, de

problèmes de circulation des engins dégradant la sécurité sur le site, de dégradation de la matière due

aux intempéries),

- soit de délester une partie des apports sur un autre centre de tri.

Les sites qui ont été confrontés à ces difficultés ont enregistré des augmentations de tonnages entrants et des

baisses de débit très proches des moyennes globales. C’est donc plutôt la configuration initiale des bâtiments, et

en particulier l’exiguïté des zones de stockage amont, qui a pu engendrer ces difficultés.

Pour les 35% restant, les problèmes rencontrés ont été plus ponctuels, la limite de sécurité a été franchie par

moment, mais les centres de tri ont su faire face.

Stockage prolongé, salubrité

Ces effets sur la capacité de stockage amont ont amené des temps de stockage des tonnes collectées plus longs

que d’habitude. Ce phénomène, conjugué à des produits moins bien vidés et contenant des restes alimentaires a

entrainé des problèmes de salubrité (odeurs et salissures). Certains centres de tri, qui entreprenaient des

actions de dératisation trimestriellement, se sont vus obligés de les effectuer mensuellement.

Conséquence sur la qualité de l’air

En lien avec le point précédent, le mode de fonctionnement de déstockage des flux entrants a une influence

directe sur les niveaux de salubrité en centres de tri. Le mode LIFO, parce qu’il peut être source de stockage

prolongé des flux entrants, entraîne de facto une dégradation plus importante de la matière que le mode FIFO.

Ce dernier mode est pourtant très peu présent sur les centres de tri à l’échelle nationale de part la contrainte

supérieure en terme de surface et de conception initiale.

Lles mesures sur la qualité de l’air effectuées dans le cadre de l’étude APAVE notent une dégradation de l’air

ambiant due à l’expérimentation, la durée de stockage des produits avant passage sur la chaîne de tri étant un

facteur aggravant.

En synthèse : Le stockage des produits à l’entrée des centres de tri est un point clé de

l’exploitation d’un centre de tri. Les surfaces disponibles pour le stockage n’étaient pas toujours

suffisantes pour accueillir les flux supplémentaires collectés lors de l’expérimentation.

Combiné aux problèmes de débit sur le process de tri, les surfaces couvertes insuffisantes ont

nécessité un stockage en extérieur d’une partie des produits, ce qui a détérioré la salubrité du

site et les conditions de travail des opérateurs.

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3.4.3.2. Le process

Sur le panel de 32 centres de tri participant à l’expérimentation, seules les mesures d’évolutions techniques sur

26 sites ont été retenues pour l’analyse. (Les autres centres de tri ne disposaient pas de point zéro fiable).

Evolution du débit horaire entrant dans les centres de tri

On enregistre une baisse de débit horaire de 6% (moyenne arithmétique), diminuant d’autant la capacité

annuelle de ces unités (résultat obtenu sur 25 CDT qui ont pu faire l’objet d’analyses fiables sur cet indicateur).

Figure 24 – Variation de débit massique (%) dans les centres de tri participant à l’expérimentation (Source : 25 centres de tri)

Le débit volumique restant globalement constant sur ces unités, cette baisse de débit

massique a une origine dominante : la baisse de densité sur les collectes sélectives entrantes.

L’analyse de cet échantillon de 25 CDT amène à leur distinction en deux catégories distinctes :

Les centres de tri ayant connu une baisse de débit : 19 CDT sont dans ce cas. Le débit entrant a fait l’objet d’un ajustement permanent pour rechercher un optimum de fonctionnement. Dans ce cas, les centres de tri ont subi une baisse significative d’environ 9% du débit.

Figure 25 – Variation de débit massique (%) dans les centres de tri participant à l’expérimentation et ayant connu une baisse de débit (Source : 19 centres de tri)

o La cause de cette baisse de débit est principalement liée à la baisse de densité (masse volumique) car on note globalement une conservation du débit volumique sur les centres de tri expérimentaux.

o Il n’y a pas, ou peu, de corrélation entre baisse de débit et typologie de centre de tri (A à G).

o En analysant l’ensemble de ces 19 centres, la variation des effectifs semble entraîner un effet corrélé sur l’évolution du débit horaire : une augmentation du nombre de trieurs peut donc se traduire par une meilleure maîtrise des effets sur le débit horaire, mais dans tous les cas, cela engendre des coûts marginaux élevés.

En tout état de cause, pour un centre de tri proche de la saturation en termes de temps de

fonctionnement, sa capacité annuelle se retrouve de facto diminuée d’autant que le débit

horaire baisse.

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Les centres de tri ayant connu une variation de débit positive : 6 centres de tri, fonctionnant quant à eux en-dessous de leur capacité avant l’expérimentation, sont dans ce cas de figure. Le but étant à l’origine de maintenir les heures de fonctionnement initiales de l’unité, le débit entrant a tout de même pu être augmenté en moyenne de 6 %. Sur ces sites, l’augmentation des effectifs a été particulièrement importante.

Figure 26 – Variation de débit massique (%) dans les centres de tri participant à l’expérimentation et ayant connu une variation de débit positive

(Source : 6 centres de tri)

Dans ces cas, l’expérimentation a été l’occasion de réviser l’organisation du site, sans pour autant :

o garantir la possibilité d’accueillir l’ensemble des trieurs dans de bonnes conditions (dégradation des conditions de travail),

o assurer la maîtrise des coûts marginaux pour le traitement des nouvelles catégories d’emballages en plastique.

Dans ces cas, l’augmentation du débit n’est donc pas liée directement à la modification de la

composition du flux mais bel et bien à l’augmentation des effectifs de tri.

Comportement des machines

Les machines habituellement installées en centres de tri ont subi des dysfonctionnements en raison de la nature

différente des gisements à traiter :

Enroulement autour des axes (cribles à disques principalement) des films plastiques présents dans le flux des matériaux

Phénomène d’enchevêtrement des films dans les trommels

Dispersion des films sur la totalité du process, avec une accentuation du phénomène lorsque le process est mécanisé

Pertes des éléments de petite taille dans les mailles des cribles

Difficulté des machines de tri optique à reconnaitre les plastiques de couleur noire (qui se retrouvent dans les refus)

Disponibilité – entretien - maintenance

Les phénomènes décrits ci-dessus ont nécessité :

des interventions de maintenance et de nettoyage plus fréquentes dues à des phénomènes d’enroulement (pour les films d’emballages) ou d’encrassements prématurés (pour les pots/barquettes contenant des restes alimentaires)

des arrêts plus fréquents de chaine suite à des « défauts machines » dus à des bourrages de tapis ou encore des sur-sollicitations des machines de séparation.

Même si ces évolutions sont difficilement mesurables, les exploitants de centres de tri estiment que le coût de la

maintenance des équipements est plus important depuis l’extension.

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Ce constat s’est traduit par une baisse du taux de disponibilité des process de l’ordre de 2 à 3% sur l’ensemble

du parc expérimental (22 CDT exploitables - moyenne arithmétique des variations de taux de disponibilités –

non comprise dans les 9% de baisse de débit).

Figure 27 – Variation de la disponibilité (%) dans les centres de tri participant à l’expérimentation (Source : 22 centres de tri)

Les données montrent une homogénéité de cette baisse sur l’ensemble du

parc (50% des CDT ont vu leur taux de disponibilité évoluer entre -4 et 0%).

Le cas particulier des centres qui ont assuré le tri par résine

Deux types de centres de tri ont expérimenté le tri par résine :

un centre de tri disposant d’un mode de fonctionnement séquentiel : une boucle, alimentée en continu en plastiques, présente les produits devant une machine de tri optique. Celle-ci extrait alternativement les différentes résines reconnues et concentre les résines minoritaires avant de les trier à leur tour. Ce centre de tri a produit des matériaux au niveau de qualité exigé par les repreneurs

deux centres de tri ont travaillé avec des tris automatiques successifs , en séparant toutes les résines « au fil de l’eau » : ces centres ont obtenu une très mauvaise qualité sur les résines minoritaires, qui n’a pas permis leur reprise et recyclage..

En synthèse : L’arrivée des nouveaux emballages en plastique sur les chaînes de tri a entrainé

une perte importante de débit au niveau des chaines de tri ainsi qu’une dégradation de la

disponibilité des matériels. Une augmentation des opérations de maintenance et d’entretien sur

les équipements de tri a été également constatée.

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3.4.3.3. La cabine de tri – les ressources humaines – les conditions de travail

Les conditions de travail des agents de tri ont été significativement impactées pendant l’expérimentation.

La productivité, exprimée en kg trié par heure et par trieur (kg/h.trieur) a chuté en moyenne de 22% (résultat obtenu sur 22 CdT où les valeurs étaient disponibles et fiables) de manière relativement homogène quel que soit le niveau d’automatisation. Ce chiffre traduit les impacts cumulés de la variation de débit, de la modification des effectifs et du taux de disponibilité des équipements.

Figure 28 – Evolution de la productivité en kg/h.trieur (Source : 22 centres de tri)

Le nombre de gestes de tri a augmenté de manière sensible selon les quelques mesures effectuées principalement par l’INRS et selon les constats des exploitants (le nombre de gestes de tri n’a pas fait l’objet de mesures systématiques, les exploitants des centres de tri n’ayant pas été favorables, à la mise en place des indicateurs, que celui-ci soit pris en compte).

La complexité des instructions données aux trieurs (et les éventuelles conséquences en termes de stress au travail) s’est accrue en tri manuel notamment sur le tapis contenant les plastiques, en raison de l’hétérogénéité du flux PEhd barquettes à reconnaître en tri positif (taille, forme, couleurs) ou, en tri négatif des plastiques, en raison de la charge des tapis et donc des difficultés pour identifier visuellement les emballages en aluminium en bout de tapis au milieu du Mix PEhd barquettes.

La mise en place de trieurs supplémentaires en cabine (jusqu’à 7 trieurs de plus) a pu poser des difficultés en termes d’aménagements des postes de travail (quelquefois très difficiles). Leur situation peut être inconfortable (2 personnes sur un même poste de tri par exemple) avec des gestes de tri inconfortables (exutoires non réaménagés).

Une détérioration de la propreté a pu être constatée. Les plastiques légers ont donc des trajectoires plus aléatoires lorsqu’ils sont jetés en action de tri, engendrant davantage de produits au sol en cabine de tri. On a également pu constater un encrassement des tapis de tri plus rapide. Le test d’un dispositif de nettoyage automatique quotidien grâce à un rouleau balayant le tapis avec un produit détergent s’est révélé concluant.

La qualité de l’air –mesurée dans le cadre de l’étude Apave –s’est globalement détériorée, en particulier sur les sites dont les systèmes de climatisation ne respectent pas les recommandations de l’INRS (ED 6098). Les niveaux, qui étaient déjà préoccupants pour la santé des opérateurs, le sont davantage avec l’extension des consignes.

La multiplication de poubelles en cabine pour compenser un manque d’exutoires a entraîné un encombrement de ces mêmes cabines, des gestes plus contraignants pour les opérateurs ainsi qu’un surcroît de travail pour en assurer le vidage régulier.

En synthèse : Les opérateurs de tri ont vu leur productivité baisser et leurs conditions de travail

se dégrader en raison d’une charge de travail accrue (nombre de gestes en hausse, connaissance

des emballages à adapter) dans des conditions parfois peu optimales (postes pas adaptés,

environnements de travail saturés et moins salubres).

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3.4.3.4. Le cas particulier des films et souples

Les films sont présents dans les collectes et impactent significativement le fonctionnement des centres de tri, y

compris sur les sites qui ne les ont pas intégré dans les consignes données aux habitants.

Problèmes constatés Description

Augmentation visible de

sacs non dédiés au tri Plusieurs exploitants font état d’une augmentation visible de sacs non

dédiés au tri utilisés par les habitants pour contenir leurs emballages,

même dans le cas de collectes en bacs.

Balistique des films Les films se retrouvent partout dans le process, sur tous les tapis,

phénomène amplifié dans les process automatisés avec un grand nombre

de machines et de convoyeurs.

Dispersion des films Les films, une fois triés et avant stockage intermédiaire en vue du

conditionnement, peuvent également se disperser lors de leur convoyage

et venir polluer les alvéoles d’autres matériaux.

Augmentation du risque

de bourrage Les films multiplient, par ailleurs, les risques de bourrages, en particulier

dans les séparateurs optiques (en raison de leur portée balistique

aléatoire) ou bien au niveau de rétrécissements de convoyeurs.

Complication de

création d’alvéoles La création d’une (ou de plusieurs) alvéole dédiée à ce matériau peut être

compliquée suivant les configurations.

Impacts sur le taux de

captage Le manque d’alvéoles disponibles, et l’absence de transport de type

aéraulique, a contraint de diriger les films, présents sur certains tapis ou

dans certaines cabines, en refus. Ceci a contribué à de mauvais taux de

captage pour ce matériau.

Difficulté de différencier

les films manuellement La différenciation des films par résine (PE / PP) est très difficile

manuellement, et nuit également au taux de captage (priorité donnée dans

les consignes aux agents à la qualité).

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3.4.3.5. Les produits sortants – stocks aval – la qualité produite

Le stockage aval des matériaux

Dans un centre de tri, la surface de stockage aval est directement proportionnelle au nombre de catégories de

matériaux triés et dans une moindre mesure de la fréquence d’enlèvement de ces matériaux par les repreneurs.

Le tonnage traité par le centre de tri a peu d’incidence sur la surface de stockage nécessaire.

Globalement, l’expérimentation ne provoque pas d’impact négatif notable sur la gestion du stockage aval des matériaux conditionnés. Ceci s’explique par le fait que, sauf pour les centres de tri ayant choisi de produire 6 matériaux de plastiques différents, le nombre de catégories a peu évolué (une catégorie de plus éventuellement pour les films plastiques).

En revanche, il convient de nuancer le propos pour les centres de tri ayant produit jusqu’à 6 matériaux plastiques différents (production directe des résines pures ou centre jouant le rôle d’unité de surtri). On note, en effet, que les faibles quantités produites pour certaines résines entraînent des temps de stockage longs, puisque les quantités à atteindre pour justifier un enlèvement restent longtemps insuffisantes. Ceci a pu entraîner des problèmes touchant la salubrité du site et, dans tous les cas, des demandes de surface supplémentaire.

Contrôle qualité

La qualité des plastiques sortants est irrégulière et s’approche difficilement des critères des

recycleurs

Dans le cadre de l’expérimentation, la composition et la qualité des flux produits étaient définies par les repreneurs des flux plastiques, en fonction des circuits de commercialisation qui faisaient eux-mêmes partie des données expérimentées. A l’issue de l’expérimentation, des niveaux de qualité minima seront définis pour être intégrés dans de futurs standards de matériaux plastiques.

Les différents flux qui ont pu être produits étaient les suivants :

PET clair (avec ou sans barquettes).

PET foncé (avec ou sans barquettes).

Mix plastique : PEhd, PP bouteilles + toutes barquettes (PP, PET, PS, PE, PVC, Complexes, PSE)

PEhd, PP, PS (bouteilles et barquettes)

Films PE Certains centres de tri (3) ont tenté de faire une séparation jusqu’à la résine pour produire des flux séparés de PEhd, PP et PS. La composition des flux a été suivie à travers 90 analyses réparties dans tous les centres de tri, tout au long de l’expérimentation. Une analyse qualité (ou « caractérisation ») consiste à ouvrir des balles produites pour prélever un échantillon en différentes fractions et l’analyser. Les résultats ci-dessous présentent des moyennes, mais dans le contexte de l’expérimentation, les résultats ont connu une forte dispersion, tous les centres de tri n’arrivant pas à assurer une bonne qualité des nouveaux flux de plastiques produits.

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Dans les centres avec tri optique : Figure 29 – Résultats des analyses de qualité des flux en sortie de centres de tri avec tri optique

(Source : Eco-Emballages)

Dans les centres sans tri optique (tri manuel des nouvelles catégories d’emballages en plastique) : Figure 30 – Résultats des analyses de qualité des flux en sortie de centres de tri sans tri optique

(Source : Eco-Emballages)

L’écart type correspondant à la dispersion des valeurs autours de la moyenne.

La segmentation de ces analyses de qualité par flux et par type de collecte (BCMP, BCMPJ) ne permet pas une

analyse statistiquement fiable pour présenter des résultats en raison de la faible taille de certains échantillons.

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Une analyse qualitative est toutefois possible et montre que les problèmes de qualité ont été moins fréquents

pour les flux BCMP que sur les flux BCMPJ (cf. tableau en annexe §4.1),

Nombre de centres de tri dont la

qualité est…

Quand les flux sont collectés en

BCMP

Quand les flux sont collectés en

BCMPJ

Bonne 3 (60%) 4 (20%)

Moyenne 1 (20%) 8 (40%)

Faible 1 (20%) 8 (40%)

Total 5 (100%) 20 (100%)

Figure 31 – Qualité des emballages en plastique produits dans l’EECT selon le mode de collecte (Source : Eco-Emballages)

Ce constat pourrait s’expliquer par l’hypothèse en général partagée par les techniciens et les exploitants, que le

tri des films plastiques est encore plus compliqué lorsque le flux à traiter comprend les journaux magazines.

Description de la qualité par flux

Flux PET

Dans les centres de tri manuels, le niveau de qualité des flux bouteilles PET seules respecte le standard classique (pureté objets requise de 98%).

Dans les centres de tri automatiques, les barquettes se concentrent dans le flux PET clair (4% en moyenne avec des valeurs pouvant aller de 1 à 11%) et ne représentent que seulement 2% du flux PET foncé.

La présence de barquettes PET dans le flux bouteilles et flacons entraîne des difficultés au recyclage (jaunissement de la matière, présence d’opercules). Ces impacts concernent tous les flux de PET mais ils sont plus forts dans le flux clair, les conséquences étant beaucoup plus visibles, et ferment certains débouchés très exigeants comme le contact alimentaire.

Flux PE/PP/PS

Ces flux ont tous été triés en centre de tri automatique et ils ont pu être repris directement par certains recycleurs. Toutefois, les niveaux de qualité fournis par les différents centres de tri ont été variables.

Le tri automatique a entraîné d’autres objets plastiques et des indésirables (autres résines ou autres matériaux imbriqués).

Flux mix plastique (flacons PEhd+toutes barquettes)

Ce flux a systématiquement nécessité un surtri avant de pouvoir être repris par un recycleur.

Les niveaux de qualité fournis par les différents centres de tri ont été très variables.

Les balles triées comportent une part significative d’objets en plastique (pots de fleurs, cintres par exemple).

Séparation directe des résines PE, PP, PS/PSE et PVC en centres de tri

Les niveaux de qualité obtenus en sortie sont faibles et souvent insuffisants pour permettre le recyclage des balles. Une partie des balles PS produites n’ont toujours pas trouvé de repreneur.

Emballages en plastique souples (films PE)

C’est sur les films que le respect d’un niveau de qualité acceptable par l’industrie du recyclage est le plus difficile à atteindre. En moyenne, la teneur en PE est d’environ 80% mais avec une très forte dispersion qui fait qu’une partie des films n’a pas pu trouver de repreneur.

Les recycleurs évoquent comme cible une teneur en films PE-PP de 95% et considèrent qu’avec un pourcentage de PE inférieur à 80% le recyclage des films n’est plus rentable. L’expérimentation a montré qu’on était souvent en dessous de ces seuils.

La qualité des flux des autres matériaux d’emballages (papier carton non complexé, métaux) reste en général conforme aux standards, grâce aux aménagements et moyens mis en œuvre, dont le recrutement de personnel supplémentaire. Néanmoins, des problèmes de qualité ponctuels ont été signalés par certains centres de tri qui ont pu avoir des décotes au moment de la reprise. Trois centres manuels et un centre automatique n’ont pas

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encore pu résoudre les problèmes de qualité sur les autres matériaux (notamment, journaux, magazines, métaux). Durant l’expérimentation, une phase d’apprentissage a été observée pour tous les centres de tri, aussi bien sur les rigides que sur les souples, pour commencer à maîtriser la qualité.

En synthèse : Les mesures menées pendant l’expérimentation ont permis d’évaluer la qualité

des balles et leur acceptabilité par les recycleurs. Des progrès sont à faire sur tous les flux, et

notamment sur les films.

Des standards matériaux précis devront être définis pour permettre un fonctionnement correct

du marché de la reprise et des filières de recyclage.

3.4.4. Les bonnes pratiques des centres de tri

L’expérimentation a été, pour les exploitants de centres de tri, une occasion de faire fonctionner leur centre de

tri dans des conditions non imaginées au départ. Face aux difficultés rencontrées, ces exploitants ont fait preuve

d’une participation active pour rechercher les bonnes adaptations de leur process, voire des modifications de

cabine pour préserver les conditions de travail des opérateurs.

Quelques bonnes pratiques peuvent être mises en avant, présentées ci-dessous.

3.4.4.1. Stockage amont

Les stockages amont des centres de tri sont, déjà en fonctionnement standard, souvent saturés. Cette saturation

a été d’autant plus critique pendant l’expérimentation que les volumes traités ont augmenté. La construction,

par certains centres de tri de surface de stockage supplémentaire a permis de régler cette situation.

L’étude sur la qualité de l’air a mis en évidence que, plus le produit stocké dans le hall de réception était récent,

plus la qualité de l’air ambiant était préservée.

3.4.4.2. Le process

En dehors des centres de tri qui ont construit un process neuf à l’occasion de l’expérimentation, les

modifications ont souvent été marginales et n’ont pas permis de retirer de bonne pratique significative.

Sur certains sites, on a réussi à maintenir un bon niveau d’efficacité du process en mettant en œuvre une

maintenance préventive renforcée (nettoyage des cribles plus fréquent).

3.4.4.3. La cabine de tri

Dans un souci de maintien des conditions de travail des opérateurs, et de par la présence de matériaux pouvant

contenir des résidus alimentaires et l’obligation d’ajouter du personnel, certaines cabines de tri ont fait l’objet

de modifications intéressantes.

Ajout de personnes

La disponibilité de postes existants étant rare, de nouveaux postes de tri comportant les équipements

indispensables (plateformes, exutoires, ventilation…) ont été créés nécessitant l’agrandissement de la cabine.

Ceci a été possible lorsque l’espace entre cabine et process le permettait.

Pour faire face à la charge de travail de certains postes de trieurs notamment sur les tapis de creux, les

changements de postes de tri dans le courant de la journée de travail ont pu être institués ou renforcés pour

préserver les agents.

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Détérioration de la propreté – différence de comportement balistique

Lorsqu’ils sont retirés manuellement des tapis de tri, la dépose dans un exutoire (et non le lancer dans un

exutoire situé de l’autre côté du tapis de tri) minimise le risque de présence de produit au sol.

La mise en place d’un système de nettoyage automatique des tapis, testé sur un centre de tri, a permis de

maintenir un niveau de propreté satisfaisant des bandes convoyeuses.

Qualité de l’air – respecter les préconisations de l’INRS :

L’étude sur la qualité de l’air en centre de tri a montré que seul le centre de tri qui disposait d’une ventilation

conforme (et vérifiée comme tel) aux préconisations de l’INRS a garanti une qualité de l’air satisfaisante pour

les opérateurs de tri.

3.4.4.4. Le cas particulier des films

Le constat principal est que les films se sont retrouvés, sauf cas particulier, dispersés dans la totalité du process,

perturbant considérablement son fonctionnement.

Certains centres de tri ont mis en place, ponctuellement, des solutions permettant de regrouper les films en un

nombre de points minimum, à savoir :

La présence d’un décartonneur (trommel ou crible balistique) en amont du process a permis de créer un flux comportant les objets de grande dimension, soit principalement les films et les cartons

Une séparation aéraulique sur une chute de tapis transportant des matériaux plastiques afin de séparer les corps creux, des films.

Un dispositif prometteur de captage automatique des films (associant crible balistique et tri optique), sur un flux de plastiques avec un peu de papier, a permis d’atteindre un taux de captage et un niveau de qualité très satisfaisant des films extraits

Devant la grande difficulté à gérer le volume important des films une fois triés, un centre de tri a mis en place

un transport aéraulique associé à un compacteur. Ce dispositif s’est avéré prometteur pour la simplification

logistique à l’intérieur du centre.

3.4.5. Les recommandations pour les centres de tri

Ces recommandations s’inscrivent dans l’évolution globale de la fonction tri et ne présagent pas du rôle possible

de chaque acteur dans le fonctionnement du futur dispositif national.

3.4.5.1. La conduite du changement

Toute modification d’organisation ou projet de modernisation d’un site doit passer par un suivi et une conduite

du changement qui doit impliquer, entre autres, les agents de tri, opérateurs au sol, agents roulants,… En effet,

les études (cf. étude INRS portant sur les conditions de travail liées aux nouvelles catégories d’emballages en

plastique) démontrent qu’une bonne implication de l’ensemble des acteurs de l’organisation, le plus tôt possible

dans le processus, amène à produire des solutions pérennes sur le centre de tri contribuant, notamment, à la

préservation des conditions et de l’ambiance de travail dans l’unité.

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3.4.5.2. Stockage amont

Besoin de surface supplémentaire

Dans un souci de préserver le même bassin de chalandise des centres de tri, la construction de bâtiments au

niveau du stock amont sera nécessaire, sous réserve que la disposition des lieux le permette, ce qui est loin

d’être toujours le cas.

Déstockage hebdomadaire obligatoire

Afin de garantir une qualité saine de l’air ambiant dans le hall de stockage, une condition sine qua none mais

non suffisante est que le stockage de la collecte sélective ne doit en aucun cas dépasser une semaine à l’intérieur

du bâtiment avant tri.

Pour ce faire, il est important de :

gérer le stock amont sur le principe du FIFO

si cette solution n’est techniquement pas envisageable, une solution de repli est de disposer de place pour stocker le produit entrant sur plusieurs tas afin d’assurer un vidage de chacun d’eux, au minimum, une fois par semaine

3.4.5.3. Le process

Les centres de tri doivent s’interroger sur les transformations appropriées à effectuer dans le cadre d’une

intégration des flux de nouvelles catégories d’emballages en plastique. En effet, des modifications de process

conséquentes devront être envisagées afin de pouvoir trier correctement les différents types de plastiques, et

pour anticiper les risques évoqués ci-dessus, comme le risque de saturation en raison d’une incapacité à

absorber l’ensemble des tonnages du bassin de population desservi.

Ces modifications doivent obligatoirement prendre en compte la nouvelle composition de ces flux avec une

attention plus particulière portée à l’évolution de la diversité, de la taille et du poids moyen unitaires des objets,

et la prise en compte des éventuelles particularités locales de la collecte.

Parmi les autres points à prendre en compte, on citera :

Une bonne régulation de la couche de produit en entrée de process assurée par un équipement ayant cette fonction unique. Ce point, s’il n’est pas abordé de manière sérieuse, a une conséquence directe sur les conditions de travail, mais aussi sur la performance du process (arrêts de chaîne nombreux en cas de mauvaise régulation de la couche de produits).

L’orientation à donner à la granulométrie la plus petite (rejetée d’emblée en refus par les unités de tri) : En fonction des enseignements qu’apportera les futures études sur la valorisation énergétique, un arbitrage entre recyclage ou valorisation énergétique à haut rendement devra être effectué sur chaque centre de tri,

Extraction des films d’emballages le plus tôt possible sur le process de tri,

Le tri des nouvelles catégories d’emballages en plastique doit se faire de manière automatisée en limitant les interventions manuelles.

D’une manière plus globale, les réflexions doivent s’orienter en vue de traiter les défauts déjà constatés sur les centres de tri actuels, exacerbés par les nouveaux flux à savoir :

o Large dimensionnement des convoyeurs et des stockages tampons s’ils sont prévus, o Adéquation entre débit, largeur de tapis, ergonomie, hauteur de couches, pour le

dimensionnement des tables de tri. o Capacité d’éjection adaptée au nombre et taille des nouveaux plastiques à extraire par les

machines de tri optique.

Plus encore que précédemment, les futurs process doivent intégrer une réflexion sur leur adaptabilité et sur leur capacité à intégrer les nouveaux équipements qui seront progressivement mis au point dans les prochaines années. Cela est d’autant plus vrai que les gisements entrants peuvent encore évoluer dans le futur. Ce point se traduit par :

o volumes et surface de bâtiments largement dimensionnés, o process permettant d’intégrer de nouvelles machines, o cabines de tri permettant d’accueillir des postes supplémentaires,

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PwC 81

o Réserve de capacité pour les compresseurs d’air afin de permettre l’ajout ultérieur éventuel de machine de tri optique.

De manière générale, les centres de tri ayant des process différents et non standardisés, des réflexions

spécifiques doivent être menées afin d’anticiper l’ensemble des impacts possibles sur le process d’une arrivée

des nouveaux emballages en plastique dans le centre.

La recherche d’une automatisation poussée est certainement l’axe principal à suivre pour le tri des plastiques,

étant donné les caractéristiques des nouveaux objets à trier et les contraintes qu’ils présentent. Toutefois,

l’expérimentation a aussi montré que du travail restait à faire pour établir les contours d’un process industriel

idéal, les centres de tri les plus récents ayant obtenu des résultats inégaux et parfois décevants.

3.4.5.4. La cabine de tri

La cabine de tri doit prendre en compte les aspects suivants pour assurer des conditions de travail satisfaisantes

aux agents.

Ajout de personnes

Cela doit se faire en cas de disponibilité de postes existants, ou bien en aménageant de nouveaux postes de tri

comportant les équipements indispensables (plateformes, exutoires, ventilation…).

La configuration des cabines ne sera pas toujours compatible avec l’ajout de personnel (cabine exiguë, création

d’exutoires limitée, extension impossible ou ayant une incidence lourde sur l’organisation du process) rendant

l’évolutivité du centres de tri difficile sans changement radical du process.

Une formation adaptée doit être menée : la nature du geste de tri demandé change (certains produits qui étaient

du refus deviennent du matériau valorisable). Il est nécessaire de donner du sens à cette modification pour

impliquer les agents (finalité, usage final des matériaux, …)

Détérioration de la propreté – différence de comportement balistique

Il est nécessaire de bien penser l’affectation des exutoires en fonction de la position des trieurs. Parce qu’il

occasionne des envols puis une présence importante de produits au sol, le tri frontal des emballages légers est à

proscrire.

L’ajout d’exutoires associé à un système de convoyeurs adaptés doit permettre de limiter la présence de

poubelles en cabine. Ces modifications pouvant être relativement lourdes, les actions à mener doivent tout

d’abord faire l’objet d’une étude de contraintes sur le bâtiment, la structure de la cabine, l’emplacement des

convoyeurs et la circulation des personnes. La mise en place d’un système de nettoyage automatique des tapis

doit contribuer au maintien d’un niveau de propreté satisfaisant.

Qualité de l’air – respecter les préconisations de l’INRS

Une condition sine qua none mais non suffisante pour garantir une qualité de l’air satisfaisante pour les

opérateurs de tri, est la mise en place d’une ventilation par plénum de soufflage au droit de tous les postes de

travail, conformément aux préconisations de l’INRS34. L’aménagement de postes de travail supplémentaires

nécessite, de facto, un débit supplémentaire qui doit être disponible au niveau de la centrale de traitement de

l’air, élément à vérifier et qui ne sera pas possible sur tous les systèmes existants.

3.4.5.5. Le cas particulier des films

La problématique des films en centre de tri doit être traitée, que la consigne soit donnée ou non de les inclure

dans la collecte, car une partie des habitants les trient dans tous les cas.

La première préconisation est de chercher à détourner les films du reste du flux le plus tôt possible dans le

process, afin de limiter la perturbation qu’ils apportent. Dans le cas d’une collecte en sacs, une ouverture

automatique de ceux-ci pourra être envisagée en même temps (ceci permettra d’éviter une ouverture manuelle

pénible et comportant des risques de piqures et ou de coupures)

34 Brochure INRS ED 6098

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Une fois capté, il est préférable de les centraliser sur un seul et même point du process pour éviter de multiplier

les tapis de tri ou les alvéoles.

Le transport aéraulique semble être une technique relativement souple à mettre en œuvre pour assurer le

transfert des films au sein du site, qui est souvent très difficile de par la densité très faible de ce matériau.

La fraction des films plastiques est probablement celle dont le tri est le plus difficile à automatiser

complètement. Toutefois, l’offre technique s’étoffe :

Pour l’extraction des films du flux de collecte sélective : système de roue à crochets en tête de ligne associée ou non avec un système aéraulique

Pour l’épuration des films après une première séparation mécanique ou optique : crible balistique à inclinaison faible et à vitesse lente qui offre une bonne séparation entre les fibreux et les films

Pour la séparation par résine : tri optique avec tunnel de guidage aéraulique et tapis à vitesse lente.

Les tests faits à l’occasion de l’expérimentation (notamment dans le cadre des appels à projets

sur le tri et le recyclage) ont mis en évidence des configurations techniques prometteuses, qu’il

va falloir approfondir.

3.4.6. Le surtri

Dans le cadre de l’expérimentation, certains flux produits en centres de tri ne peuvent être directement

introduits dans des processus de recyclage. Cela découle du fait que ces flux sont constitués d’une trop grande

variété de matières plastiques pour pouvoir être directement introduits dans des process de recyclage

existants. Il s’agit des flux mix produits en cdt manuels, composés de bouteilles en PEhd et en PP et de pots et

barquettes en différentes résines (PE, PP, PS, PVC)

Une étape complémentaire de tri de ces flux, dénommée surtri, est donc nécessaire. Elle intervient après la

reprise des tonnages aux collectivités locales par le repreneur.

Pour le tri complémentaire du mix trié en centres de tri manuels, cette étape a été réalisée dans cinq

installations de tri existantes, non conçues spécifiquement pour ce surtri des plastiques, dont le process permet

de faire cette séparation automatiquement. Ces centres ont effectué des campagnes de surtri en marge de leur

activité de tri « classique » et les prix qu’ils présentent dans le cadre du suivi de l’expérimentation ne sont par

conséquent pas optimisés. La fourchette des prix constatés pour le surtri35 du mix, produit en centres de tri

manuels, est très large et s’étend de 130 euros/tonne à presque 300 euros/tonne. En moyenne pondérée

toutefois, le prix du surtri dans l’expérimentation est plus proche de 140 €/tonne car les prix les plus élevés ont

été constatés pour des acteurs surtriant des tonnages assez faibles.

Les rendements présentés varient aussi entre les centres ayant effectués le surtri (de 3 à 30 % de refus selon les

installations). La qualité des flux entrants dans le centre de surtri impacte notamment le taux de refus à cette

étape.

D’autre part, certains repreneurs ont pu améliorer le bilan matière de l’étape de surtri en trouvant des voies de

valorisation pour les flux résiduels de plastiques en mélange (petits emballages, multimatériaux…).

35 Une analyse de sensibilité sur ce coût de surtri a été réalisée (cf. § 3.4.7.4).

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Le bilan massique moyen provisoire de l’étape de surtri est présenté dans le schéma ci-dessous (données

connues à la date de l’édition du rapport).

Figure 32 – Répartition des flux en sortie de surtri dans l’EECT

A date, les enseignements techniques sur le surtri sont les suivants : pour assurer un surtri de type industriel et

garantissant des matériaux conforme aux exigences des recycleurs, il sera indispensable que chaque produit

puisse passer au moins deux fois devant des détecteurs optiques.. Des travaux complémentaires devront être

menés sur le surtri afin de définir le profil précis de ces unités spécifiques.

NB : les centres de tri automatiques ont produit un flux mix composé d’emballages en PEhd, en PP et en PS qui

n’a pas nécessité d’étape de surtri dans une unité spécifique comme pour le flux mix produit par les centres de

tri manuels. En effet, certains recycleurs sont à même de recevoir et traiter un tel flux. En tête de leur process,

des équipements de reconnaissance et de séparation de ces 3 matières plastiques existent qui permettent de

produire 3 flux monomatériau pour être ensuite recyclés séparément.

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3.4.7. Conclusions par catégorie de centre de tri

L’analyse ci-dessous intègre les volets techniques, économiques et sociaux du tri.

Méthodologie d’analyse des coûts

Pour les centres de tri, la méthodologie de standardisation des coûts36 a pris en compte :

un coût de personnel prenant en compte pour chaque centre de tri: o Les évolutions de débit horaire (en t/heure),

o Les évolutions de productivité (en kg/heure.trieur),

o et intégrant un cout horaire standardisé.

les investissements mis en place en vue de cette expérimentation par chaque centre de tri

des surcoûts de fonctionnement standardisés

un coût de surtri pour tous les centres (sauf 3 centres qui trient directement jusqu’à la résine)

Nous obtenons donc pour chaque unité expérimentale un coût marginal pour la seule gestion des nouvelles

catégories d’emballages en plastique triées par le centre de tri en €/tonne sortante de pots/barquettes et films

d’emballages.

Les paramètres suivants ont une influence importante sur les coûts marginaux standardisés du

tri :

les baisses de débit horaire,

le besoin d’augmenter le nombre de trieurs, et la baisse de productivité sur le centre de tri.

Typologie

En prenant en compte les différents éléments techniques, économiques37 et sociaux détaillés ci-dessus, l’analyse

du fonctionnement des centres de tri conduit à des constats différenciés selon le mode d’organisation du centre

de tri. L’analyse est donc présentée selon les classes suivantes :

Classe 1 : centres de tri manuels (16 centres, dont 11 ont participé à l’analyse économique) qui

nécessitent une étape de surtri (comprise dans les coûts affichés). (Ces centres de tri sont de type de A

à D de la classification 2011).

Classe 2 : les centres de tri automatisés récents « conçus spécifiquement pour le tri des nouvelles

catégories d’emballages en plastique » (4 centres, dont 2 ont participé à l’analyse économique). Deux

d’entre eux trient les plastiques en quatre flux, deux ont cherché à trier les plastiques jusqu’à la résine.

Classe 3 : les autres centres de tri automatisés non contraints (5 centres, dont 4 ont participé à l’analyse

économique)

Classe 4 : centres de tri automatisés à forte contrainte en milieu urbain ou urbain dense qui ne se sont

pas adaptés (4 centres)

NOTA : ces centres de tri de la classe 2, 3 ou 4 sont de type E, F ou G suivant la classification 2011. Ces centres

(à l’exception de 3 centres qui trient jusqu’à la résine) nécessitent une étape d’affinage chez le recycleur

(comprise dans les coûts affichés).

Dans un deuxième temps, l’analyse prend également en compte les centres de tri fonctionnant pour le compte de collectivités locales triant les plastiques rigides seuls (5 centres) :

Classe 5 : centres de tri manuels ne triant que les plastiques rigides, et nécessitent une étape de surtri

Classe 6 : centres de tri automatisées ne triant que les plastiques rigides et nécessitent une étape

d’affinage chez le recycleur.

Les résultats détaillés par centre de tri figurent dans le tableau en Annexe 4.1.

36 Voir annexe §Erreur ! Source du renvoi introuvable. pour une présentation détaillée de la méthodologie suivie. 37 Note : les coûts marginaux présentés dans cette section correspondent au périmètre tri-surtri.

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0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5

Coût marginal de tri-surtri (€/t PB&F trié)

Quantité de pots barquettes et films triés (kg/hab/an)

1. tri positif PB et films

1. tri négatif PB, tri positiffilms

3.4.7.1. Centres de tri manuels

Classe 1. Les centres de tri assurant le tri des plastiques manuellement

Ces centres de tri se caractérisent par les points suivants :

Ils sont situés en général dans des zones plutôt rurales, où la participation des habitants au geste de tri a été bonne.

Ils obtiennent souvent des taux de captage supérieurs à la moyenne, ce qui est à relier avec le faible débit des chaînes.

Ces taux ne sont pas forcément synonymes de qualité des nouvelles catégories d’emballages en plastique triées, qui est inégale, bonne sur certains centres, mauvaise sur d’autres. Toutefois pour l’ensemble des flux produits dans les centres de tri manuels, le nombre de centres de tri ayant atteint le niveau de qualité requis est supérieur à celui des autres classes.

En revanche, ces résultats sont obtenus via une forte augmentation des effectifs, sans adaptation systématique des conditions de travail des opérateurs (par exemple, non adaptation de la climatisation des cabines ou encore non mise en place de rehausseur adapté), ceux-ci jugeant très difficiles les conditions de travail lors du passage de ce flux modifié.

Au total, le coût marginal du tri des nouvelles catégories d’emballages en plastique s’avère être

supérieur à la moyenne des sites (cf graphique ci-dessous). Ce coût est en moyenne encore plus élevé pour les centres appliquant un tri positif des nouvelles catégories d’emballages en plastique.

Figure 33 –Coûts marginaux de tri et surtri des centres manuels dans l’expérimentation en fonction des quantités de pots, barquettes et films obtenus en sortie de centre de tri

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En synthèse : Les centres de tri manuels sont souvent situés dans des collectivités rurales, où la participation

des habitants est bonne. Ces centres connaissent systématiquement une forte baisse de productivité et leurs

coûts de tri des nouveaux plastiques sont très élevés. Les conditions de travail se sont dégradées en raison de la

multiplication du nombre de gestes. L’extension renforce ainsi la nécessité de faire évoluer à terme le tri manuel

vers des fonctions de contrôles en entrée et en sortie de process où le nombre de gestes est beaucoup plus

limité. Dès à présent, le tri manuel en positif des nouvelles catégories d’emballages plastiques, qui est le plus

éprouvant est à proscrire.. Par ailleurs, ces centres de tri seraient dans l’incapacité d’absorber les tonnages si

tous leurs clients participaient à l’expérimentation.

Centres de tri

Conditions de travail

Disponibilitédes centres

de tri

Evolution de la

productivité par trieur

Taux de captage

nouveaux emballages en plastique

Qualité des flux triés

Coûts marginaux de tri-surtri(€/t nouvellescatégories d’emballages en plastique en sortie CDT)

Manuels,

tri positif

(6 CDT)

Dégradation Multiplication du nombre de gestes

Centres saturés (stockage et/ou process)

Forte baisse[-40 à -15%]

PB : 55%faible à bon[28 à 90%]

films : 70%bon à très bon

[60 à 80%]

2 CDT bonne qualité

2 CDT qualité moyenne

2 CDT mauvaise qualité

1 935[1 115-3445]

Coût d’autant plus élevé que le débit

diminue

Manuels,

tri positif films ettri négatif pots barquettes

(5 CDT)

Dégradation Multiplication du nombre de gestes pour les films

Centres saturés (stockage et/ou process), et/ou extension des consignes à tout le bassin versant difficile à imaginer

Forte baisse[-36 à -10%]

PB :moyen à bon[50 à 75%]

films : faible à bon

[30 à 64%]

3 CDT bonne qualité

2 CDT mauvaise qualité

1510[1265-1765]

Coût d’autant plus élevé que le débit

diminue

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3.4.7.2. Centres de tri automatiques

Classe 2. Centres de tri automatiques récents « conçus dès l’origine pour » le tri des plastiques

Les performances de ces centres de tri enregistrées durant l’expérimentation sont très différentes selon le type de flux plastiques produits.

Les centres de tri automatiques qui se sont limités à trier les plastiques rigides en 3 flux (PET clair, PET foncé, mix PE/PP/PS) disposent de résultats satisfaisants en termes de disponibilité, de conditions de travail ainsi que de coûts de traitement. Il est toutefois noté que des points d’amélioration subsistent et devront être corrigés dans un proche avenir (qualité, taux de captage suivant les sites).

(*) Contrairement aux autres coûts, qui sont issus des observations de l’expérimentation, cette valeur résulte du coût reconstitué d’un centre de tri dans l’expérimentation (136 €/t) par rapport au coût de tri pour un CDT automatique hors expérimentation (120 €/t, cf annexe §4.3). Un coût de surtri38 de 60 €/t mix PE/PP/PE chez le repreneur (représentant 75 €/t pots, barquettes et films) a également été pris en compte (cf. annexe 4.3 présentant la méthodologie de calcul des coûts). Cette valeur de 730 €/t est très sensible aux estimations retenues tant pour le coût reconstitué que pour la référence hors expérimentation.

Les centres de tri automatiques « conçus pour » qui ont décidé de trier les plastiques par résine, et ont donc investi en machines de tri optiques supplémentaires pour effectuer cette séparation ont des résultats non concluants. Les flux de plastiques minoritaires sont, en effet, produits à un niveau de qualité non conforme aux exigences des repreneurs. Ceci démontre la difficulté de faire capter en un seul passage et avec un niveau de pureté supérieur à 90% un flux (comme le polystyrène) qui représente 1 à 2% des tonnages entrant sur le centre de tri.

(*) Contrairement aux autres coûts, qui sont issus des observations de l’expérimentation, cette valeur résulte ducoût reconstitué d’un centre de tri dans l’expérimentation (166 €/t) par rapport au coût de tri pour un CDT automatique hors expérimentation (120 €/t, cf. annexe §4.3). Cette valeur de 1845 €/t est très sensible aux estimations retenues tant pour le coût reconstitué que pour la référence hors expérimentation

En synthèse : Deux des centres de tri automatisés conçus pour l’expérimentation ont trouvé une organisation et un process adaptés aux nouveaux flux. Ils peuvent encore progresser, ce sont ces centres qui obtiennent aujourd’hui le meilleur équilibre coût/efficacité sur la qualité et le taux de captage, en produisant un flux de PE, PP et PS répondant à la demande de l’industrie du recyclage, sans chercher à aller jusqu’à une séparation par résine. Les autres centres de tri automatisés conçus pour l’expérimentation qui ont choisi de tester le tri par résine ont eu des problèmes de qualité importants sur les nouveaux emballages produits. Les deux centres concernés pourront certainement s’adapter en arrêtant le tri par résine et en revoyant probablement certains aspects du process. Le tri jusqu’à la résine, en-deçà d’un seuil de capacité qui reste à définir, est à proscrire pour des raisons de coûts et de qualité.

38 Une analyse de sensibilité sur ce coût de surtri a été réalisée (cf. § 3.4.7.4).

Conditions de travail

Disponibilité des centresde tri

Evolution du débit

Taux de captage

nouveaux emballages en

plastique

Qualité des flux triés

Coûts marginaux de tri-surtri(€/t nouvellescatégories d’emballages en plastique en sortie CDT)

Bonnes Pas de saturation

- PB : 40-44%moyen

films : 53-82%moyen à très bon

Qualité moyenne 730 (*)

Conditions de travail

Disponibilité des centresde tri

Evolution du débit

Taux de captage

nouveaux emballages en plastique

Qualité des flux triés

Coûts marginaux de tri-surtri(€/t nouvellescatégories d’emballages en plastique en sortie CDT)

Bonnes Pas/peu de problème de saturation

- PB : 38-40%moyen

films : 56-70%moyen-bon

Mauvaise qualité 1845 (*)

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0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0

Coût marginal de tri-surtri (€/t PB&F trié)

Quantité de pots barquettes et films triés (kg/hab/an)

classe 2

classe 3

classe 4

Classes 3 et 4. Les centres de tri automatisés qui n’ont pas ou peu modifié leur process pour

l’expérimentation plastique

Durant l’expérimentation, les résultats de ces centres de tri se caractérisent par :

- une baisse de productivité - une qualité des matériaux produits moyenne à mauvaise - des coûts élevés (cf graphique ci-dessous)

Figure 34 –Coûts marginaux de tri et surtri des centres automatiques en fonction des quantités de pots, barquettes et films obtenus en sortie de centre de tri

Légende du graphe

Classe 2 : centres de tri automatiques récents « conçus

dès l’origine pour » l’expérimentation. La différence de

coût entre les 2 centres est principalement due au

choix des sites de trier les emballages en plastique

jusqu’à la résine ou en quatre flux (cf page précédente)

Classe 3 : centres de tri automatisés qui n’ont pas ou

peu modifié leur process pour l’expérimentation

plastique et sans contrainte

Classe 4 : centres de tri automatisés qui n’ont pas ou

peu modifié leur process pour l’expérimentation

plastique et sous forte contrainte

Par ailleurs, deux sous groupes se distinguent nettement :

- Des centres de tri automatisés sans particularité spécifique liées à leur emplacement ou à leur process, situés dans des intercommunalités où plusieurs milieux sont représentés

- Des centres de tri de très grandes agglomérations, dont la localisation en milieu urbain dense a très souvent conduit à limiter à la fois les surfaces et les choix de process

Les premiers, centres de tri automatiques sans contraintes particulières (classe 3) :

- Peu d’entre eux rencontrent des difficultés de saturation - Leurs taux de captage sont moyens à bons mais la mauvaise qualité des flux triés est un

point de vigilance

Les seconds, centres de tri automatiques à fortes contraintes (classe 4):

- fonctionnent plutôt en zone urbaine ce qui explique que la participation des habitants de leurs collectivités clientes est faible,

- rencontrent des problèmes de saturation qui rendraient très difficile une extension des consignes sur tous leurs clients,

- leurs taux de captage sur les nouvelles catégories d’emballages en plastique sont faibles à très faibles (alors que le taux de captage sur les bouteilles et flacons est correct).Ceci s’explique par (i) un nombre important de machines augmentant les pertes dues au process, surtout sur les éléments de petites dimensions et (ii) une absence de solution d’évacuation de certains matériaux valorisables présents en cabine et que les opérateurs doivent, de ce fait, évacuer en refus.

- leur adaptation nécessiterait des investissements lourds, leur conception initiale ayant souffert de contraintes architecturales importantes qui ont poussé les concepteurs à imaginer des process contraints et trop peu évolutifs.

Page 89: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 89

En synthèse : Les centres de tri automatiques non conçus dès l’origine pour l’expérimentation et sans contraintes particulières ont partiellement réussi à s’adapter à l’extension des consignes de tri. Chaque centre de cette catégorie conserve des points de vigilance, qui varient selon les sites (qualité des flux produits, productivité, taux de captage). Les centres de tri automatisés fonctionnant en zone plutôt urbaine n’ont pas su s’adapter (notamment par manque de place induisant une conception d’origine ne permettant pas l’adaptation à de nouveaux matériaux) et les tonnages de PB & Films collectés sont restés faibles. En fonction du niveau de tri qui sera demandé, l’adaptation de ces centres de tri automatisés demandera, quand elle sera possible, des modifications lourdes.

Centres de tri

Conditions de travail

Disponibilité des centresde tri

Evolution du débit

Taux de captage

nouveaux emballages en plastique

Qualité des flux triés

Coûts marginaux de tri-surtri(€/t nouvellescatégories d’emballages en plastique en sortie CDT)

Classe 3. Automatisés, non conçus pour, non contraints(5 CDT dont 4 dansl’analyse économique)

Moyennes Pas/peu de problème de saturation

Dégradation sur 3 CDT

[-15 à -25%]

Baisse de productivité[-43 à -25%]

Stabilitésur 1 CDT

mais productivitétrieur -22%

Moyen-très bon

PB : 37-92%

films : 40-85%

Variable :3 CDT mauvaise

qualité 1 CDT qualité

moyenne1 CDT bonne

qualité plastique mais mauvaise

sur papiers

970[860-1165]

Classe 4.Automatisés, non conçus pour, contraints(4 CDT)

Moyennes / Mauvaises

Problème de saturation / difficulté à envisager une extension à tout le bassin versant

Perte de maxi 8%

Baisse de productivité[-24 à -4%]

Faible à très faible

PB : 26-43%

films : 11-25%

Moyenne 1200[850-2060]

Page 90: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 90

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0

Coût marginal de tri-surtri (€/t PB&F trié)

Quantité de pots barquettes et films triés (kg/hab/an)

classe 6

classe 5

3.4.7.3. Centres de tri opérant pour des collectivités triant uniquement les emballages rigides en plastique

Classes 5 et 6. Les centres de tri ayant uniquement trié les emballages rigides en plastique

Les centres de tri manuels ne triant que les emballages rigides en plastique sont caractérisés par un taux de

captage des pots barquettes élevé et une bonne qualité des flux triés. En revanche, leurs coûts marginaux de tri-

surtri sont assez élevés et équivalents à ceux des centres de tri manuels triant les emballages rigides et les films,

avec une dégradation du débit et une forte baisse de productivité. De plus, les conditions de travail se sont

dégradées durant l’expérimentation et ces centres sont saturés.

Figure 35 –Coûts marginaux de tri et surtri des centres triant les emballages rigides seuls en fonction des quantités de pots, barquettes et films obtenus en sortie de centre de tri

Légende :

Classe 5 : centres de tri manuels ne triant que les

plastiques rigides

Classe 6 : centres de tri automatisés ne triant que les

plastiques rigides

Les centres de tri automatiques ne triant que les emballages rigides ont des coûts marginaux de tri-surtri parmi

les plus faibles de l’expérimentation et des conditions de travail relativement bonnes. Par contre, la qualité des

flux plastiques triés n’est pas bonne et les quantités produites restent faibles puisque les films ne sont pas

recyclés.

On notera aussi que malgré les consignes de tri, des films sont collectés, arrivent aux centres de tri des classes 5

et 6 et doivent être extraits.

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PwC 91

En synthèse :

les résultats des centres de tri manuels triant les emballages rigides en plastique sont similaires à ceux des centres de tri manuels triant toutes les nouvelles catégories d’emballages en plastique.

les résultats des centres de tri automatiques triant les emballages rigides en plastique sont similaires à ceux des centres de tri automatiques triant toutes les nouvelles catégories d’emballages en plastique.

Centres de tri

Conditions de travail

Disponibilité des centres de tri

Evolution du débit

Taux de captage

nouveaux emballages en

plastique

Qualité des flux

triés

Coûts marginaux de tri-surtri(€/t nouvellescatégories d’emballages en plastique en sortie CDT)

Classe 5

Manuels,

Tri positif

(2 CDT)

Dégradation Multiplication du nombre de gestes

Centres assez / trèssaturés (stockage et/ou process)

Dégradation[-7 ; -11%]

Baisse de productivité[-26 ; -29%]

Très bon

PB : 85-90%

Très bonne 1530[1400-1665]

Classe 6

Automatisés

(3 CDT)

Moyennes / Bonnes

Situation variable :

1 site sans problème, 1 site moyen / 1 site avec difficultéà envisager une extension à tout le bassin versant

1 CDT +14%

2 CDT Perte de -13%

Baisse de productivité[-12 à -22%]

Moyen-bon

PB : 54-70%

Moyenne / Mauvaise

730[560-890]

Page 92: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 92

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5

Coût marginal de tri-surtri (€/t PB&F trié)

Quantité de pots barquettes et films triés (kg/hab/an)

1

2

3

4

5

6

3.4.7.4. Synthèse de l’analyse des surcoûts de tri-surtri

En synthèse, les coûts marginaux de tri – surtri calculés durant l’expérimentation sur les centres de tri et de

surtri sont représentés sur le graphique suivant, en fonction des tonnages de pots barquettes et films obtenus en

sortie de centre de tri (kg/hab.an).

Figure 36 – Coût marginal de tri-surtri en fonction des quantités de

pots barquettes et films triés

Note : les catégories 1 à 4

correspondent aux classes 1 à 4 définies

ci-dessus. La classe1 regroupe les

centres manuels, les classes 2 à 4

regroupent les centres automatiques

pour le tri des plastiques. Les classes 5

et 6 regroupent les centres de tri sur

rigides seuls (5 : manuels, 6 :

automatiques).

Les centres de tri triant automatiquement les nouvelles catégories d’emballages en plastique (classes 2, 3, 4 et

6) ont des coûts marginaux de tri et surtri moins élévés que les centres de tri manuels (classes 1 et 5).

Page 93: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 93

Analyse de sensibilité sur les coûts de surtri : quelle est l’influence du coût de surtri sur le coût

marginal de tri des pots&barquettes et films&souples ?

Une analyse de sensibilité sur les coûts de surtri a été réalisée ; elle montre que le coût marginal de tri-surtri

rapporté à la tonne de pots & barquettes et films & souples en sortie de centre de tri n’est pas très sensible à la

variation du coût de surtri.

De plus, même lorsque le coût de surtri est réduit de 15% dans le cas du surtri post CDT manuel et augmenté de

50% dans le cas du surtri post CDT automatique, le coût marginal des pots&barquettes et films&souples reste

plus important dans le cas d’un tri manuel (1675 €/tPBS) que dans le cas d’un tri automatique des plastiques

(1065 €/t PBS).

CDT Manuels Coût pris en compte dans les calculs

Analyse de sensibilité

Coût du surtri (€/t mix plastique entrante)

140 120

Coût du surtri (€/t pots, barquettes et films sortie CDT)

265 230

Coût marginal de tri-surtri (€/t pots, barquettes et films sortie CDT)

1 710 1 675

Figure 37 – Analyse de sensibilité sur les coûts de surtri (cas des centres de tri manuels)

En effet, le coût marginal de tri surtri des centres manuels est réduit en moyenne de 2% lorsque le coût de surtri

passe de 140 à 120 €/t de plastique.

CDT Automatiques Coût pris en compte dans les calculs

Analyse de sensibilité

Coût du surtri (€/t mix plastique entrante)

60

90

Coût du surtri (€/t pots, barquettes et films sortie CDT)

75

115

Coût marginal de tri-surtri (€/t pots, barquettes et films sortie CDT)

1 030

1 065

Figure 38 – Analyse de sensibilité sur les coûts de surtri (cas des centres de tri automatiques)

Dans le cas des centres de tri automatiques, le coût marginal de tri surtri augmente en moyenne de 3% lorsque

le coût de surtri passe de 60 à 90 €/t de plastique.

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PwC 94

3.4.8. Enseignements et recommandations

3.4.8.1. Enseignements

L’expérimentation de l’extension des consignes plastiques livre de nombreux résultats concernant les centres de tri et vient compléter les conclusions des études « PwC-Cadet 2009 » réalisé pour Eco-Emballages et l’ADEME, et l’étude « adaptabilité 2011 » réalisée pour le compte de l’ADEME, Eco-Emballages et Ecofolio.

La plupart des centres de tri de l'expérimentation n'ont pas su s'adapter efficacement aux évolutions de la collecte sélective

L’étape du tri des nouvelles catégories d’emballages en plastique représente à elle seule près de 55% des dépenses d’Eco-Emballages pour le test grandeur nature avec les collectivités locales Le tri se confirme donc comme le point clé de la faisabilité de l’extension des consignes.

Bien que les flux des nouvelles catégories d’emballages en plastique ne représentent en moyenne que 5% du tonnage entrant (et 16% du volume entrant) dans un centre de tri, l’étape de tri concentre les difficultés les plus importantes de l’extension des consignes.

85% des centres de tri de l’expérimentation n’ont pas été conçus pour l’extension des consignes et, même lorsque des modifications partielles d’organisation ou d’équipement ont été mises en place pour l’expérimentation, ces centres se sont révélés non adaptés soit techniquement, soit économiquement. Ainsi, beaucoup de centres de tri ont obtenu des taux de captage médiocres et des niveaux de qualité faibles, et ceux qui ont réussi à surmonter les difficultés techniques et à trier des pots barquettes et films avec une qualité acceptable n’ont pu le faire qu’à des coûts élevés, en compensant l’inadaptation des équipements par un surcroît important de main-d’œuvre, et dans des conditions de travail dégradées.

Ces centres ont été fortement impactés dans leur fonctionnement par l’introduction des nouvelles catégories d’emballages en plastique, générant des coûts élevés :

o saturations des espaces de stockage amont et des process,

o baisse des débits de production,

o chutes de productivité,

o dégradation des conditions de travail des opérateurs de tri du fait de l’introduction des nouveaux emballages, plus nombreux, plus petits, plus sales,

o difficultés pour maintenir la qualité des autres flux produits.

Les deux principaux facteurs limitants ont été l’espace disponible trop restreint et l’équipement technique non adapté aux nouveaux flux à produire. L’expérimentation conforte les conclusions de l’étude d’adaptabilité des centres de tri conduite par l’ADEME en 2012 selon laquelle, à horizon 2020 et avec des consignes élargies, plus d’un tiers des centres de tri ne pourrait pas trier la totalité de leurs bassins de tri en respectant les standards matériaux de flux sortant, même avec des investissements lourds.

15% des centres de tri de l’expérimentation ont été conçus pour l’extension des consignes ou ont entièrement revu leur process peu de temps avant de débuter l’expérimentation. Malgré ces adaptations lourdes, seule la moitié de ces centres a réussi à produire des balles triées de qualité, dans des conditions de fonctionnement acceptables et à un coût qui semble maîtrisé. Il s’agit dans tous les cas de centres automatisés, de capacité supérieure à la moyenne, où les exploitants ont cherché à mettre en place des process répondant aux contraintes des nouveaux flux de plastiques. Les centres qui ont le mieux réussi se sont arrêtés à la production de 4 flux et n’ont pas cherché à séparer tous les plastiques entre eux. Les centres de tri qui ont fait le choix d’aller jusqu’à la séparation des résines minoritaires (PP, PS, PSE, PVC) n’ont pas atteint les niveaux de qualité acceptables par les recycleurs et ne sont pas parvenus à maîtriser les coûts. En dehors des difficultés techniques que présente le tri de ces flux, les tonnages produits sont en effet très faibles et les coûts à la tonne sont à l’inverse très élevés : la taille des centres de tri actuels s’avère trop petite pour justifier l’investissement dans des équipements dédiés à la séparation des résines minoritaires, et pour maintenir le coût de cette séparation à un niveau économiquement acceptable.

Ce constat amène à souligner que la réflexion sur les moyens de trier efficacement l’ensemble des emballages plastiques n’est pas encore aboutie. Le recours à des technologies de tri optique s’impose étant donné les contraintes du matériau plastique. Des avancées ont été enregistrées dans le cadre de l’expérimentation sur des combinaisons de techniques optiques et mécaniques qui semblent prometteuses pour séparer les films et les souples. Cependant les bonnes pratiques d’adaptation des centres de tri actuels doivent être précisées et affinées. Pour les nouvelles capacités de tri, le futur process technique « de référence » donnant les meilleures garanties de résultat, et la répartition des rôles entre acteurs du tri, du surtri et du recyclage, restent encore à définir.

L’expérimentation a également concerné des centres plus petits, ne disposant pas de process

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PwC 95

automatisés, pour lesquels le flux à produire était un peu plus simple, les balles étant envoyées dans un second temps vers une unité de surtri. Les résultats montrent que le tri manuel des nouvelles catégories d’emballages en plastique dans ces centres de tri – en plus de son coût élevé – a induit une charge de travail physique et une complexité des tâches trop importantes et non pérennes à long terme pour les opérateurs, encore plus quand les opérateurs prennent à la main les objets à trier (tri positif manuel).

3.4.8.2. Recommandations

Une évolution profonde et une automatisation du tri sont incontournables pour pouvoir traiter efficacement les nouvelles catégories d’emballages en plastique, et cette évolution doit s’inscrire dans le temps

La diversité, la légèreté et la complexité des nouvelles catégories d’emballages imposent l’automatisation des process de tri, pour pouvoir séparer correctement les résines entre elles et les porter à un niveau de qualité correspondant aux cahiers des charges des recycleurs. Afin d’accueillir efficacement les nouveaux emballages en plastique, le tri devra évoluer profondément, et investir dans des technologies de séparation optiques, mécaniques, balistiques, etc...

La notion actuelle de « centre de tri » évoluera alors vers une notion plus large de « fonction tri » qui pourra dans certains cas se dérouler en plusieurs étapes : tri primaire, surtri, affinage chez le recycleur, avec une définition qui reste à préciser du rôle des différents acteurs concernés.

L’objectif de cette évolution nécessaire de la fonction tri est d’aboutir à des coûts moyens pour l’ensemble de cette fonction équivalents aux coûts actuels des centres de tri les plus modernes.

Une période relativement longue sera donc indispensable pour faire évoluer la fonction tri en conséquence. De plus cette transformation devra s’inscrire dans une logique territoriale de manière à assurer une cohérence entre petits, grands centres de tri, et installations de surtri

La conception des futurs process s’appuiera en entrée sur la composition des nouveaux flux et en sortie sur les niveaux de qualité attendus par les recycleurs. Mais les centres de tri automatisés devront aussi veiller à rester évolutifs, pour pouvoir s’adapter aux évolutions inévitables du gisement des emballages mis sur le marché et des flux à produire.

La définition d’un référentiel technique complet définissant le ou les « centres de tri de référence » constitue un objectif prioritaire des mois à venir. Ce travail est en cours et demandera sans doute des tests complémentaires sur les équipements et les technologies existants.

D’ores et déjà, l’expérimentation permet de lister les points clés suivants: o Tonnage entrant minimum o Dimensionnement des surfaces nécessaires, o Utilisation combinée de techniques mécaniques, balistiques, aérauliques et optiques o Tri automatisé des emballages en plastique o Intégration des films dès la conception du process de tri o Choix des équipements et des conditions d’exploitation pour maîtriser le débit, la

productivité et la qualité pour le recyclage, o Définition des moyens pour garantir des conditions de travail acceptables pour les

opérateurs

Pour les centres de tri qui ne pourraient pas rejoindre ce référentiel (notamment les centres de tri de petite capacité qui ne peuvent pas investir dans des équipements lourds, mais aussi éventuellement certains centres de tri urbains de taille intermédiaire ayant des contraintes d’implantation particulières), il convient d’étudier la solution éventuelle d’un tri simplifié consistant à ne faire que un ou deux flux de plastiques mélangés (par exemple un flux d’emballages plastiques rigides et un flux de films) et à les envoyer ensuite vers une étape de surtri dans des installations spécialisées, afin d’établir sa faisabilité et son intérêt économique.

Dans une logique territoriale, les petits centres de tri de proximité conservent une place, là où la configuration régionale et la densité de population ne permettent pas d’envisager des installations beaucoup plus grandes. Le modèle de ces futurs petits centres de tri de proximité ne sera pas pour autant la reconduction du modèle des centres de tri manuels actuels et doit être précisé pour alléger les contraintes des postes de tri manuel.

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PwC 96

L’expérimentation a également mis en avant les travaux qui restent à entreprendre sur le Combustible Solide de Substitution (CSR) pour :

o connaître les produits à extraire des centres de tri pour la production de CSR, o définir les centres de tri concernés par la production de ce flux o appréhender les techniques à mettre en place

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PwC 97

3.5. Reprise et recyclage des matériaux, une situation initiale analogue à celle des Bouteilles et Flacons il y a 15 ans

Les enseignements présentés dans ce rapport sont issus des constats sur la reprise des plastiques durant

l’expérimentation, des échanges avec les repreneurs et recycleurs de plastiques, de l’étude menée par Eco-

Emballages sur les marchés européens de recyclage des emballages ménagers (avec Deloitte/BioIS), et des 15

projets de développement sur le tri et le recyclage, menés par des opérateurs de tri, fabricants de matériels et

recycleurs en partenariat avec l’ADEME et Eco-Emballages.

3.5.1. Quantités et qualités des flux produits durant l’expérimentation

3.5.1.1. Typologie des flux

Dans le cadre de l’expérimentation, les collectivités et leurs centres de tri ont produit plusieurs combinaisons de

flux, détaillés dans le schéma ci-dessous. Les 2 principales combinaisons sont

Figure 39 – Combinaisons de traitements des flux

Page 98: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 98

3.5.1.2. Quantités produites et destinations

Sur la durée complète de l’expérimentation, 23 500 t ont été dirigées vers le recyclage à partir des sites

expérimentaux.

Les flux produits ont trouvé majoritairement des débouchés en France, puis en Europe, dans des installations

existantes de recyclage des emballages ménagers.

Tableau 9 – Flux produits et destinations

Flux France Europe Autres

(1)

Recycleurs Applications

PET clair (bouteilles et barquettes ou bouteilles seules)

9 000 t 700 t 10 t Majoritairement recycleurs français de PET bouteilles

Botte to bottle Fibre Feuille

PET foncé (bouteilles et barquettes ou bouteilles seules)

3 000 t 500 t 300 t Majoritairement recycleurs français de PET bouteilles

Fibre

PE PP PS (bouteilles et barquettes)

900 t 2 200 t 0 t En Allemagne, usines recyclant les 3 résines PE PP et PS (1 en France) En France et en Espagne, usines recyclant uniquement PE et PP

PEhd : tubes PP : pièces automobiles, coffrages… PS : cintres, boitiers de CD ou valorisation énergétique

PP (trié directement en centre de tri)

100 t 100 t 70 t Recycleurs de PP et de PE Problèmes de qualité

PS (trié directement en

centre de tri)

15 t 20 t 15 t Très peu d’acteurs (un en Allemagne

sur du PS ménager, un en France sur du

PS d’autres gisements)

Problèmes de qualité

Recyclage matière ou valorisation

énergétique

PVC 20 t 0 t 0 t Un seul acteur (en France) traitant du

PVC d’autres gisements

Films PE 1 500 t 250 t 250 t Fermeture de Régéfilms en mai 2013

Débouchés actuels Espagne, Portugal,

Asie

Films (Régéfilms),

Tuyaux d’irrigation en Europe du

sud

MIX

(flacons PE et

Pots-barquettes)

3 600 t 900 t 0 t L’intégralité des 4 500 tonnes a été

surtriée en France

Les destinations ont été les mêmes que celles observées en sortie de centres de

tri

PE, PP, PS : les mêmes que pour

flux PE-PP-PS

Barquettes PET : essais dans process existants, valorisation

énergétique

(1) : la catégorie « Autres » regroupe les tonnages envoyés en Asie et ceux dont la traçabilité n’est pas établie à

date (en stock ou chez les intermédiaires de la chaîne des acteurs du recyclage).

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PwC 99

3.5.1.3. Intégration des flux produits dans les marchés du recyclage

Les flux de PET clair

En France, le recyclage des emballages ménagers en PET clair est assuré par 6 recycleurs, qui consommaient

jusqu’alors exclusivement des bouteilles et flacons. L’arrivée des pots et barquettes en PET (seuls ou en mélange

avec les bouteilles) dans leurs approvisionnements a eu des impacts sur le fonctionnement des process de

recyclage de ces usines.

En effet, la composition même des barquettes (existence de barquettes multicouches, d’étiquettes collées,

opercules) rend la régénération en mélange avec les bouteilles PET difficile et dégrade la qualité finale

(notamment, jaunissement du rPET).

De plus, les process des recycleurs ne sont pas adaptés à la faible épaisseur des barquettes qui s’effritent et

entrainent des pertes matières et une diminution du rendement.

Il faut noter que lorsqu’elles sont livrées en mélange avec les bouteilles, une partie significative des barquettes

PET (notamment les barquettes multicouches operculées) part en refus dans les process de recyclage et que les

flux composés exclusivement de barquettes PET n’ont quasiment pas trouvé de débouchés (certains sont

stockés ou les barquettes ont été re-mélangées avec des bouteilles pour permettre leur reprise). Un flux

composé exclusivement de barquettes PET ne trouve aujourd’hui pratiquement pas d’acquéreurs, sans doute

par crainte d’une présence trop forte d’opercules et de barquettes multicouches, et les recycleurs n’acceptent les

barquettes en dilution avec les bouteilles que si elles ne dépassent pas une certaine proportion. Toutefois des

tests sont en cours sur la séparation par tri optique des barquettes multicouches et des barquettes monocouches

(pur APET) sans opercule. Le recyclage de ces barquettes monocouches en mélange avec des bouteilles PET

semble prometteur sur certains débouchés comme la fibre textile. Par ailleurs, des projets avec les industriels et

avec les metteurs en marché visent à développer des barquettes monocouches en PET afin d’améliorer la

recyclabilité des barquettes.

En synthèse : les flux de bouteilles et flacons et de pots et barquettes en PET clair ont pu être recyclés durant l’expérimentation car ils étaient dilués dans les apports composés exclusivement de bouteilles et flacons. Les recycleurs de bouteilles PET clair ont fait savoir leur opposition au mélange de barquettes dans le flux bouteilles PET clair.

NB : l’étude réalisée sur le marché allemand indique que les barquettes en PET y font l’objet

d’une valorisation énergétique.

Les flux de PET coloré

Il existe en France très peu de recycleurs de PET coloré (un acteur majeur). Ils opèrent sur des applications

« fibres ».

Durant l’expérimentation, la quantité de barquettes PET colorées était faible (conforme à la plus faible

proportion de barquettes colorées que de barquettes claires dans le gisement d’emballages mis sur le marché) et

était acceptable pour les recycleurs sans modification de leur process. Pour autant, ces recycleurs ont exprimé

leur inquiétude si le taux de barquettes venait à augmenter, notamment si les barquettes PET claires

rejoignaient leurs flux. Il faut noter que ces préoccupations s’inscrivent dans une interrogation plus générale sur

l’évolution de la qualité du PET coloré (multiplication de couleurs, émergence de flacons en PET opaque…)

En synthèse : Les flux d’emballages ménagers en PET coloré se sont insérés dans les filières

actuelles de bouteilles et flacons sans difficulté majeure, du fait de la faible proportion de pots

et barquettes dans les flux produits. Pour autant la filière de recyclage de bouteilles PET foncé

ne pourra pas constituer un débouché pour l’ensemble des barquettes PET.

Page 100: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 100

Les flux de PE et de PP

En France, le nombre de recycleurs d’emballages ménagers en PE et en PP est équivalent à celui des recycleurs

de PET. A noter que, jusqu’à présent, le marché français était, pour l’essentiel, un marché de recyclage des

flacons ménagers en PE du fait du faible taux de PP dans le flux (inférieur à 10%).

Au niveau des barquettes, la répartition entre PE et PP s’inverse (15/85, vs 90/10 pour les bouteilles). De ce fait,

la proportion de PP étant plus importante, la séparation des deux résines devient nécessaire pour maintenir un

recyclage matière de bonne qualité. Les process de recyclage doivent être modifiés à différentes étapes

(reconnaissance et séparation des résines, traitement des effluents,…), et plusieurs recycleurs français ont

engagé ces évolutions dans leurs usines.

Le flux des emballages ménagers en PP présente de bonnes perspectives de marché, notamment dans les

équipements pour l’automobile. Une vigilance particulière persiste néanmoins sur l’imbrication de barquettes

entre elles et l’augmentation de la part d’indésirables liée aux difficultés à les séparer.

En synthèse : La filière actuelle de recyclage des emballages ménagers en PE a déjà engagé son

adaptation aux nouveaux flux pour produire un flux de PE et un flux de PP.

Les flux de PS

En France, Il y a très peu d’acteurs à même de recycler des emballages ménagers en PS. Il existe des acteurs qui

recyclent des déchets d’emballages industriels, de DEEE…, et seuls certains d’entre eux sont à même d’intégrer

des emballages ménagers en PS dans leur procédé de recyclage actuel. Quelques industriels les recyclent en

Allemagne et en Espagne.

Le PS repris a été envoyé pour partie en recyclage et pour partie en valorisation énergétique. Les flux de PS

produits directement par les centres de tri n’atteignaient pas la qualité nécessaire à leur reprise et à leur

recyclage, et la quantité de PS présente dans les flux PE-PP-PS produits par les centres de tri automatiques était

trop faible pour les extraire des refus de process des recycleurs. A contrario, les flux de PS produits dans l’étape

de tri complémentaire (centres de surtri) ont atteint une qualité permettant leur recyclage.

NB : le gisement de PS d’emballages ménagers français se caractérise par une proportion importante de petits

pots avec des banderoles papier (25% du poids), complexifiant leur recyclage.

En synthèse :

Si le gisement des emballages en PS représente entre 115 et 125 000 t, les difficultés rencontrées

pour capter ce gisement en font un flux minoritaire et les quantités captées ne justifieront

probablement pas la création d’une installation dédiée.

Le recyclage du PS d’emballages ménagers en mélange avec d’autres gisements de PS

(emballages industriels, VHU, DEEE) est en cours d’évaluation. A noter que, comme pour le

PVC, les emballages en PS ont une composition assez hétérogène (PS expansé, XPS, PS avec

charges minérales, association à d’autres matériaux pour les étiquettes et les opercules,…)

Les flux de PVC

Il existe en France des recycleurs de déchets PVC (câbles, BTP…) et très peu d’entre eux ont été capables

d’intégrer des déchets d’emballages ménagers en PVC dans leur procédé de recyclage actuel. En effet, les

emballages en PVC sont rarement mono-résine, ils sont en général associés à d’autres types de plastiques

(notamment pour les opercules), voire à d’autres matériaux, ce qui pose des problèmes de qualité au recyclage.

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PwC 101

En synthèse :

La problématique sur le PVC est celle d’un flux très minoritaire en tonnage et concerne d’abord

sa massification et son coût de tri.

Des travaux sont en cours sur ses possibilités de recyclage avec des gisements d’autres origines.

Les flux de films en PE

Il n’y a actuellement pas d’acteurs dédié spécifiquement au recyclage des films de collecte sélective ménagers en

France.

En amont du recyclage, la production d’un flux de films ménagers recyclables présente plusieurs contraintes :

- L’extraction dans les centres de tri

- La sélection des films PE (avec, notamment, l’élimination des indésirables en papier)

Les centres de tri de l’expérimentation n’ayant pas été conçus pour trier les films, ils ont connu des difficultés pour produire des flux de films avec un niveau de qualité permettant leur recyclage dans des conditions techniques et économiques acceptables. Seuls les films ayant plus de 80% de films en PE ont pu être recyclés (NB : cette teneur en PE est limite au plan technique, et trop faible au plan économique pour que le recycleur puisse équilibrer ses coûts). L’exigence de qualité des films en sortie de centre de tri n’est atteignable que par une étape de tri automatique, comme cela a été démontré dans un projet mené lors de l’expérimentation.

Jusqu’à présent, le marché français était pour l’essentiel un marché de recyclage des films épais (agricoles…) et des films industriels. Les films d’emballages ménagers sont plus fins et plus hétérogènes et ne peuvent pas se recycler dans les mêmes conditions.

Des filières de recyclage de films d’emballages ménagers existent en Europe, avec des exigences qualité élevées (ex. Italie).

Les centres de tri qui ne sont pas encore en mesure de produire un flux film de qualité devront envisager, au moins à titre transitoire tant que les problèmes de qualité n’auront pas été résolus, des valorisations complémentaires.

En synthèse :

La qualité est un facteur clé pour le recyclage des films.

La marche à franchir d’un point de vue technique est importante pour le tri des films.

Le tri automatique est indispensable.

Des filières de recyclage des films existent à l’étranger. Une étude spécifique sur les capacités de recyclage des films ménagers en Europe a été réalisée en parallèle et ses conclusions font l’objet d’un rapport spécifique.

La qualité de ces flux de plastiques à recycler

Quels que soient les matériaux recyclés, un process de recyclage est un process industriel conçu, réalisé et dimensionné pour recevoir et traiter des flux entrants avec des caractéristiques techniques définies, notamment sur le plan de leur composition. Son coût de revient est directement lié à son efficacité ; en particulier son rendement matière et sa rentabilité sont étroitement dépendants du coût de traitement des refus de process.

La pérennité d’une telle activité passe par la maîtrise constante de ces différents paramètres.

Tous ces éléments concourent à définir un cahier des charges qualitatif pour les flux entrants, fixant un taux

maximum d’indésirables, éventuellement par type d’indésirable (par exemple, taux maximum d’indésirables de

toutes natures de 2%, avec un taux maximum d’emballages en PVC tolérés, pour un flux d’emballages en PET).

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PwC 102

En période de démarrage, comme ici dans le cas de l’expérimentation, l’atteinte d’un tel cahier des charges, et

son respect non seulement ponctuellement mais aussi de façon continue, est un objectif difficile. C’est pourquoi

un suivi conséquent et répété des niveaux de qualité atteints a été mis en œuvre (cf. chapitre 3.4.3.5).

Il est à noter que pour le flux films PE, dont la production a constitué l’élément le plus nouveau et perturbateur

dans les centres de tri, les niveaux de qualité atteints dans la cadre de l’expérimentation, ont généralement été

faibles et sensiblement inférieurs au niveau de qualité minimal requis pour un fonctionnement industriel du

process de recyclage développé en France. Cette qualité insuffisante a contribué à l’arrêt de cette activité.

Les flux de plastiques ne pouvant pas à date être recyclés

Les analyses des gisements d’emballages ménagers mis sur le marché, ainsi que les résultats et enseignements

de l’expérimentation montrent que 20 à 25% des emballages ménagers en plastique, présents dans la collecte

sélective et dans les centres de tri, ne pourront pas être recyclés : emballages multi matériaux, multicouches,

films PP, auxquels s’ajoutent une partie des emballages recyclables qui, dans les conditions réelles de

fonctionnement des centres de tri, sont dirigés dans les refus de tri.

Aujourd’hui, une grande partie des refus des centres de tri sont destinés à l’incinération simple ou à

l’enfouissement.

Pour être optimal, le traitement des emballages ménagers en plastique doit pouvoir associer recyclage matière

et valorisations complémentaires, comme la valorisation énergétique (transformation en combustible solide de

récupération, incinération à haut rendement) ou éventuellement le recyclage chimique (retour au monomère,

transformation en mélange d’hydrocarbures liquides).

Les collectivités dont les refus font déjà l’objet d’une valorisation énergétique par incinération pourront

continuer à utiliser cette solution, car le coût de préparation d’un flux spécifique (de type CSR) ajouté au coût de

transport de ce flux vers des unités de valorisation spécialisée ne se justifieraient pas dès lors que la collectivité

bénéficie à proximité d’une usine d’incinération moderne ; en revanche, les autres collectivités, et notamment

celles qui traitent aujourd’hui leurs refus en enfouissement, devront envisager la préparation d’ un flux issu de

ces refus destiné à la valorisation énergétique.

Les principales solutions envisageables sont résumées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 10 – Solutions pour les flux de plastiques non-recyclables

TYPES DE VALORISATION MATÉRIAUX

CONCERNÉS

PROCÉDÉS

VALORISATION

ENERGETIQUE

Incinération en UIOM, avec production de vapeur et d’électricité

Tous plastiques (non préparés)

Combustion

Transformation en Combustible Solide de Récupération (CSR)

Tous plastiques (préparés) hors PVC

Broyage et préparation pour cimenteries, fours à chaux, …

RECYCLAGE

CHIMIQUE

Retour au monomère PS, PET Dépolymérisation thermique (PS) Solvolyse (PET)

Transformation en mélange d’hydrocarbures liquides ou gaz

Tous plastiques (préparés)

Pyrolyse Distillation éventuelle

L’expérimentation de ces modes de valorisation va être conduite en 2014, et ses conclusions viendront enrichir

les enseignements de l’expérimentation d’extension dès 2015.

En synthèse : La valorisation optimale des emballages ménagers en plastique résultera d’une

combinaison de recyclage, pour la majorité d’entre eux (75 à 80%) et de valorisation

énergétique ou chimique pour les emballages complexes et les refus de tri.

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PwC 103

3.5.1.4. Synthèse sur les possibilités de recyclage des plastiques issus de l’extension des consignes de tri

En synthèse des enseignements précédents, les emballages ménagers en plastique peuvent être classés en 4

catégories, selon leur aptitude à être recyclés.

Note : ces catégories ont été présentées dans la section 3.1.3.

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PwC 104

3.5.2. Coûts et valeurs marchandes

3.5.2.1. La structure du modèle économique standard d’une unité de recyclage

Le modèle économique d’une activité de recyclage présente une spécificité liée à la nature du produit fini, à

savoir, la résine recyclée. En effet, le prix de vente du produit fini (paillette ou granule de résine recyclée) est

fixé en référence au prix de vente de la matière vierge, à laquelle il est sensé se substituer.

La structure de ce modèle économique est synthétisée dans le schéma suivant :

Figure 40 – Paramètres économiques du recyclage

Il est donc important de noter que le prix de vente d’une matière première recyclée (MPR) reste toujours

inférieur au prix de vente de la matière vierge. L’objectif du recyclage est de produire une matière première

recyclée avec des caractéristiques les plus proches de celles de la matière première vierge, pour avoir un écart de

prix le plus faible possible.

3.5.2.2. Les modèles économiques européens de recyclage des plastiques

Dans le domaine du recyclage emballages ménagers plastiques, 3 modèles économiques se côtoient :

Le modèle haut de gamme, correspondant à un recyclage « en boucle fermée », où le produit fini atteint

la qualité du produit vierge (cas du PET clair pour usage alimentaire),

Le modèle intermédiaire, correspondant à un recyclage « en boucle ouverte », où le produit vient en

remplacement d’un produit vierge dans des applications différentes i.e. un peu moins exigeant que le

précédent (cas du PET non alimentaire et du PEhd),

Le modèle « downcycling », où le produit recyclé n’est pas utilisé en remplacement du produit vierge. Il correspond à un recyclage en mélange de résines (cas des polyoléfines (PE et PP) recyclées en mélange).

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PwC 105

Les 2 premiers modèles existent en France. Le 3ème n’y est pas développé aujourd’hui.

Tableau 11 – Modèles de recyclage et caractéristiques

Caractéristique Haut de gamme

« boucle fermée »

Moyenne gamme

« boucle ouverte »

Downcycling

« recyclage en mélange »

Qualité des balles en

entrée de l’usine de

recyclage

Balles de bonne qualité Balles de bonne

qualité

Balles de faible qualité

(mélange multi-résines),

Prix d’achat des

balles

Elevé Elevé à modéré Faible ou nul

Coût de revient Elevé, du fait de la

technicité du process

modéré élevé, du fait du faible

rendement

Caractéristiques du

produit fini

Granules régénérés

ayant des spécifications

très exigeantes en

termes de qualité pour

obtention de débouchés

à forte valeur ajoutée

Paillettes ou granules

ayant des

spécifications un peu

moins exigeantes en

termes de qualité

pour obtention de

débouchés à

moyenne-forte valeur

ajoutée

Paillettes ou granules

ayant des spécifications

moins exigeantes en

termes de qualité.

Décote du produit

fini par rapport au

produit vierge

Faible décote par

rapport au prix de la

matière vierge (10%)

Décote importante

par rapport au prix de

la matière vierge (40

à 50%)

Décote importante par

rapport au prix de la

matière vierge (60%

minimum)

Dépendance du

produit au cours du

vierge

Dépendance forte au

prix de la matière

vierge

Dépendante forte au

prix de la matière

vierge

Dépendance faible au prix

de la matière vierge

Demande actuelle en

Europe pour le

produit fini

Forte Moyenne Faible

Dépendance du

produit à la demande

Diversification

impossible, induisant

une dépendance forte à

la demande

Possibilité de

diversification des

débouchés,

permettant plus de

flexibilité et moins de

dépendance aux

marchés

Il n’y a pas d’acteur

positionné sur ce modèle

en France. En Allemagne,

plusieurs acteurs sont

présents sur les

polyoléfines (PO)

L’étude des marchés européens de la reprise, des prix et du recyclage des nouvelles catégories d’emballages en

plastique, réalisée par Deloitte et Bio Intelligence Service, est en cours. Elle fera l’objet d’un rapport complet,

qui sera mis à la disposition des parties prenantes. Ces différents modèles économiques de recyclage y seront

présentés et développés de façon plus détaillée.

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PwC 106

3.5.2.3. Les modèles économiques des valorisations complémentaires

Ils vont être analysés dans le cadre de l’expérimentation de ces modes de valorisation conduite en 2014.

La démarche sera analogue à celle vue précédemment pour le recyclage, la référence étant la ressource

substituée et son prix de revient : électricité et vapeur dans le cas de l’incinération, gaz ou pétrole dans le cas de

la transformation en CSR.

3.5.2.4. Les prix de reprise

Les prix de reprise sont les prix de vente des matériaux produits dans les centres de tri. Dans le cadre de

l’expérimentation, les prix de reprise ont été assez stables dans le temps (entre 2012 et 2013) pour les

emballages rigides, mais pas pour les films. Le prix de reprise des films, d’environ 50 €/t (départ) pratiqué au

début de l’expérimentation par un recycleur français, n’a pas pu être tenu dans le temps du fait de la fermeture

de l’entreprise. Les films ont été ensuite vendus dans des pays européens à prix zéro (départ).

Les prix de reprise pratiqués pendant l’expérimentation ont présenté une dispersion importante du fait que :

Certains repreneurs ont pratiqué des prix de reprise tenant compte de la proportion constatée de

bouteilles et flacons et de pots et barquettes dans les flux produits,

D’autres l’ont fait sur la base de répartitions estimées de bouteilles et barquettes,

Certaines collectivités ont négocié globalement le prix de tri et de reprise,

Cette situation s’explique notamment par le fait que les marchés étaient, et sont toujours, très étroits ou en

construction. Difficile dès lors de considérer que les prix de reprise pratiqués pendant la durée de

l’expérimentation sont pleinement représentatifs ; l’analyse a donc été complétée par des informations et

données collectées lors d’entretiens répétés avec les repreneurs participants à l’expérimentation, ou déduites de

mercuriales existantes.

La synthèse de l’ensemble de ces informations conduit aux prix présentés ci-après :

prix de reprise des bouteilles et flacons : de l’ordre de 300 €/t,

prix de reprise des nouveaux plastiques :

Pots et barquettes PET : 150 €/t (entre 100 et 200 €/t)

Pots et barquettes PS : 50 €/t (entre 0 et 100 €/t)

Pots et barquettes PE ou PP : 175 €/t (entre 100 et 250 €/t)

Pots et barquettes PVC : 0 €/t

Films PE : 20 €/t (entre -30 et 70 €/t)

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PwC 107

La décomposition d’une tonne de nouveau plastique était la suivante :

Figure 41 – Décomposition d’une tonne de nouveau plastique dans l’expérimentation

Cette répartition des nouvelles catégories d’emballages

en plastique a été obtenue en rapprochant les tonnes

des flux d’emballages ménagers en plastique produites

pendant l’expérimentation et les compositions de ces

mêmes flux évaluées dans le cadre des analyses de

qualité réalisées tout au long de l’expérimentation.

Cette structure nous amène à un prix à la tonne de nouveaux plastiques d’environ 100 €/t, dont les détails du

calcul sont fournis dans le tableau qui suit.

Tableau 12 - Prix de reprise des emballages pots, barquettes et films pendant l'expérimentation

En synthèse : En comparaison aux bouteilles et flacons dont le prix de reprise s’établissait aux

environs de 300 €/t en 2012/2013, les nouveaux flux plastiques n’ont apporté (après tri et

éventuellement surtri dans le cas d’un premier tri manuel) que 100 €/t environ de recette.

Le différentiel de prix de reprise entre les nouveaux plastiques et les bouteilles et flacons est

donc de l’ordre de 200 €/tonne à recycler.

Composition

des tonnes à

recycler

Prix de

reprise de la

tonne à

recycler

kT % % Mini Maxi Moyenne Référence

Pots et Barquettes PE / PP 125 kT 31% 30% 100 €/T 250 €/T 175 €/T 53 €/T

Barquettes PET 60 kT 15% 20% 100 €/T 200 €/T 150 €/T 30 €/T

Pots et Barquettes PS 75 kT 19% 10% 0 €/T 100 €/T 50 €/T 5 €/T

Barquettes PVC 25 kT 6% 0% 0 €/T 0 €/T 0 €/T 0 €/T

Films PE 120 kT 30% 40% -30 €/T 70 €/T 20 €/T 8 €/T

Total 405 kT 100% 100% 96 €/T

Composition du gisement

des emballages plastiquesPrix de reprise constatés par catégorie

Prix de reprise des

emballages plastiques

hors bouteilles et flacons

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PwC 108

3.5.3. Enseignements et recommandations

3.5.3.1. Enseignements

L’expérimentation a permis de tester en grandeur nature les conditions techniques et économiques dans lesquelles le recyclage des emballages en plastique ciblés par l’extension des consignes de tri (pots, barquettes, films) est envisageable. Il en découle, à date, les enseignements suivants.

Seule une partie des emballages en plastique autres que les bouteilles et flacons est actuellement recyclable moyennant des modifications importantes des process industriels

Pour 50% des emballages en plastique mis sur le marché (500 kt environ), les filières de recyclage existent déjà et les technologies sont maîtrisées : ce sont les filières de recyclage des bouteilles en PET, et celles des bouteilles en PEhd et en PP, auxquelles peuvent s’intégrer les pots et barquettes en PP et en PEhd. Cette intégration va cependant nécessiter des modifications significatives des process industriels de recyclage existants, notamment pour la séparation automatique du PEhd et du PP. Mais les marchés de recyclage de ces nouvelles catégories d’emballages en plastique existent d’ores et déjà, en France et en Europe.

Pour 30 % des emballages en plastique (les pots et barquettes en PET, PS et PSE, PVC et les films en PE, soit 300 kt environ), le recyclage serait techniquement possible mais les conditions pour avoir des filières opérationnelles ne sont pas encore réunies :

o La qualité des balles livrées par les centres de tri est trop variable, et les quantités ont été très faibles,

o La présence d’opercules et de films complexes (associations de différents plastiques et matériaux) perturbe le recyclage et demande des équipements importants pour maîtriser la qualité produite.

o Les acteurs et les débouchés sont peu nombreux

En particulier, à date :

o les barquettes operculées multicouches en PET en mélange avec les bouteilles en PET perturbent le marché du recyclage de ces dernières,

o seuls les films PE peuvent être recyclés et ont une valeur de reprise. La mauvaise qualité des films généralement produits durant l’expérimentation est un des problèmes qui n’a pas permis le développement d’une filière de recyclage en France. Toutefois sur certains sites avec des outils de tri dédiés aux films, une bonne qualité a pu être obtenue.

Enfin, il existe un solde de 20% d’emballages en plastique (200 kt environ) pour lequel le tri et le recyclage sont aujourd’hui impossibles, soit parce qu’ils sont trop petits pour être captés en centre de tri, soit parce qu’ils sont composés de résines non recyclables à date, soit parce qu’ils associent plusieurs résines, voire plusieurs matériaux, soit enfin parce que le gisement qu’ils représentent est en-deçà du seuil de rentabilité d’une filière en France.

A l’issue de l’expérimentation, il apparait que la situation du recyclage des autres catégories d’emballages en plastique présente des analogies, sur les plans techniques et économiques, avec celle des bouteilles et flacons il y a une quinzaine d’années, à savoir :

o Des techniques de tri et de recyclage émergentes,

o Des débouchés qui restent fragiles et trop insuffisants pour envisager une extension rapide des consignes sur l’ensemble du territoire.

L’hétérogénéité et la légèreté des emballages plastiques concernés par l’extension des consignes rajoutent une difficulté supplémentaire par rapport aux bouteilles et flacons. Mais les technologies disponibles aujourd’hui laissent entrevoir des perspectives encourageantes pour l’avenir.

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3.5.3.2. Recommandations

Les marchés de la reprise et du recyclage ne pourront s’adapter aux nouveaux flux que si la qualité des balles produites à l’issue du tri est maîtrisée

L’enjeu majeur, en lien avec l’étape de tri, concerne la qualité des flux triés qui doit rester élevée et homogène.

C’est pourquoi, à l’identique de ce qui existe aujourd’hui pour les bouteilles et les flacons, les standards matériaux pour les nouvelles catégories d’emballages en plastique devront être précisés.

Concernant les emballages PET, la situation actuelle du marché recommande la séparation des flux PET bouteilles et PET barquettes, les opercules et les barquettes multicouches posant problème dans les applications actuelles du PET recyclé. La contrainte est particulièrement forte pour le débouché actuellement le plus exigeant en qualité (« bottle to bottle »), la tolérance étant un peu plus grande pour les autres applications (thermoformage, fibre, …). Il faut en parallèle poursuivre les travaux en cours sur les possibilités de recyclage d’un flux mixte de bouteilles et barquettes monomatériau PET, et suivre les avancées techniques en matière de tri optique, les constructeurs travaillant à la possibilité de séparer les barquettes monoPET des barquettes operculées ou multicouches.

Le recyclage du PET est aujourd’hui un enjeu particulier, car cette résine représente la grande majorité des tonnages d’emballages plastiques recyclés (150 ktonnes sur 240 ktonnes), mais aussi en raison de la conjoncture difficile actuellement traversée par les entreprises du secteur. La question de la définition des standards matériaux sur le PET est particulièrement importante pour permettre un bon fonctionnement du marché. La recommandation qui peut être formulée dans ce domaine est double :

• associer étroitement les industriels du recyclage au processus de concertation qui amènera Eco-Emballages à définir les futurs standards sur les sites expérimentaux (avec ou sans barquettes) ;

• continuer à faire respecter le standard actuel (bouteilles et flacons seuls) dans tous les autres centres de tri qui ne sont pas dans l’expérimentation pour éviter le risque d’une dérive de la qualité sur l’ensemble du flux PET, et sensibiliser les collectivités et les opérateurs à ce sujet.

Ces remarques sur le PET sont, dans leurs principes, également valables pour les autres résines plastiques.

Concernant les films et souples, dans tous les cas ils doivent être triés spécifiquement très en amont dans le process pour éviter de perturber le fonctionnement de l’ensemble de la chaîne. Ensuite seuls les films polyéthylène sont recyclables et un niveau de qualité élevée des balles produites (mesuré par la teneur en films polyéthylène) est indispensable pour permettre la création d’une activité de recyclage pérenne. Ce niveau n’est atteignable à un coût maitrisé qu’avec des techniques de tri automatisées, et cette automatisation va représenter une marche difficile à franchir à court terme pour beaucoup de centres de tri. Pour ces centres, le recours transitoire à des solutions de valorisation complémentaires peut constituer une solution, dans l’attente de s’être équipé pour produire un flux de qualité adaptée au recyclage. L’hypothèse d’une étape de surtri supplémentaire est en revanche à écarter, la faible valeur des films recyclés ne justifiant pas l’ajout d’une seconde étape de tri et donc le cumul de plusieurs coûts successifs.

Concernant le flux de PEhd, PP des emballages rigides, la présence d’une troisième résine (le PS) ne doit pas non plus dégrader la qualité ni l’économie du recyclage. Elle peut être un bon compromis pour envoyer vers le recyclage un autre plastique sans multiplier les flux, sous réserve toutefois que le recycleur ait bien des débouchés pour ce PS. Sinon il est préférable de s’en tenir au flux PP/PE seul et d’orienter le PS vers des valorisations complémentaires.

Enfin, comme signalé plus haut, la séparation poussée de toutes les résines dès la première étape de tri (même automatisé) n’a pas donné de bons résultats et il est recommandé de ne pas aller dans ce sens. D’autres études en cours, en particulier l’étude prospective sur la collecte et le tri menée par l’ADEME, tendent à démontrer que la taille nécessaire pour envisager cette séparation est très supérieure à la taille actuelle des centres de tri : seules des unités supérieures traitant plus de 50 000 tonnes/an de déchets d’emballages et de journaux justifieraient l’acquisition des équipements nécessaires.

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PwC 110

P25

Maxi

Mini

P75

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

4 500

5 000

3.6. Le test en grandeur nature révèle des coûts marginaux plus élevés que ceux prévus par les études préalables

Pour chacun des étapes de pré-collecte, collecte, tri et surtri, des coûts ont été relevés lors du test en grandeur nature de l’expérimentation. Des coûts marginaux standardisés, qui correspondent à la différence entre les coûts avec les consignes élargies et les coûts avant l’extension (mesurés dans le cadre du point zéro) sont alors calculés, selon la méthodologie décrite en annexe 4.3. Ces coûts marginaux correspondent aux moyens supplémentaires nécessaires, à mettre en œuvre pour la pré-collecte, la collecte, le tri, le surtri des nouvelles catégories d’emballages en plastique, déduction faite des recettes et des coûts de collecte et de traitement évités. Le schéma ci-après résume les quantités de nouvelles catégories d’emballages en plastique concernées et les coûts correspondants aux différentes étapes du processus, après affectation d’une partie des coûts marginaux aux nouvelles catégories emballages en plastique produites.

Ces coûts marginaux nets39 s’établissent en moyenne pondérée à 2,2 €/hab et 1 320 € par tonne de pots, barquettes et films produits par les centres de tri. En moyenne, ces coûts marginaux sont plus élevés que ceux prévus par les études préalables de 2009 (535 à 786 €/t, cf. §2.1).

Figure 42 – Coûts marginaux standardisés par étape

Figure 43 – Dispersion des coûts marginaux standardisés nets par collectivité locale

Les coûts marginaux calculés varient fortement d’un centre de tri et d’une collectivité à l’autre. Pour la moitié des collectivités locales, le coût marginal net est compris entre 750 et 1760 euros par tonne de pots, barquettes et films produits. La perte de productivité par trieur et le besoin de trieurs complémentaires constatés sur un grand nombre de centres de tri ont largement impacté le coût du tri, étape à l’origine de plus de 80% des coûts marginaux.

Note sur l’approche coût marginal et complément sur l’analyse des coûts de tri L’analyse des coûts marginaux a été établie pour évaluer les moyens supplémentaires qui ont été mis en œuvre dans des installations participant à l’expérimentation.

39 Ces coûts marginaux nets sont des coûts standardisés, calculés sur les 34 collectivités et 26 centres de tri pour lesquels les coûts standardisés ont pu être calculés. Ils incluent la précollecte, la collecte, le tri, le surtri (pour les centres manuels) et le tri d’affinage chez le recycleur pour les centres de tri automatiques, la reprise et les coûts de traitement évités. Les prix de reprise proviennent des données relevées durant l’expérimentation.

Geste Tri

2,8kg/hab/an

Refus

0,11 €/hab/an65 €/T PB&F

0,13 €/hab/an78 €/T PB&F

1,88 €/hab/an1 154 €/T PB&F

Pré-Collecte

Collecte

2,8 kg/hab/an

2,8 kg/hab/an

1,2kg/hab/an

1,6 kg/hab/an

Coûts de traitement évités : - 0,14 €/hab , - 83 €/t

Légende :

PB&F: nouvelles catégories d’emballages en plastique présentes dans la Collecte Sélective (Pots & Barquettes et Films)

0,33 €/hab/an201 €/T PB&F

Surtri Reprise

-0,16 €/hab/an- 96 €/T PB&F

Note :

Ces valeurs tiennent compte du fait que 3 centres de tri ont fonctionné sans surtri pendant l’expérimentation.

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PwC 111

Ramenés à la tonne de nouvelles catégories d’emballages en plastique (produites en faible quantité par rapport à tous les autres matériaux triés), les coûts apparaissent comme très élevés, car fortement impactés par la baisse de productivité de l’ensemble du site industriel qui touche tous les matériaux. Cette approche est intéressante, car elle démontre que l’ajout d’une nouvelle composante du flux très minoritaire impacte très fortement le process et présente des coûts marginaux élevés, mais présente certaines limites :

a. cette approche ne tient pas compte du coût total de tri initial. Ce coût peut être très élevé ou très bas, indépendamment du montant des coûts marginaux) et donc donne une information partielle qui doit être complétée.

b. L’approche par les coûts marginaux perd son sens quand c’est tout le process qui doit être

repensé comme cela est le cas dans l’expérimentation pour la majorité des sites Par conséquent, l’information des coûts marginaux ne suffit pas, elle montre uniquement que l’adaptation des centres de tri est très souvent impossible et qu’il faut les repenser. Cette approche nous amène ainsi à introduire un autre critère économique, complémentaire : le coût du nouveau process de tri à la tonne entrante pour l’ensemble du nouveau flux. Sur 24 centres de tri pour lesquels l’analyse peut être menée, le surcoût moyen de tri constaté durant l’expérimentation est de 42 €/t entrante. Ce surcoût est à comparer au coût de tri avec les consignes hors extension, (de l’ordre de 150 €/t entrante). Sur la base d’un centre de tri de l’expérimentation (NB travaux en cours sur d’autres centres de tri) qui parvient à trier les emballages en plastique en 4 flux dans des conditions techniques, environnementales, sociales et économiques acceptables, le coût « cible » d’un centre de tri en consignes élargies semble se situer aux alentours de 136 €/t. La valeur de ce coût cible du tri devra être précisée et consolidée dans le cadre de la définition des pré-requis de l’extension des consignes de tri.

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PwC 112

3.7. Des bénéfices environnementaux similaires à ceux du recyclage des bouteilles et flacons, que l’on peut optimiser en valorisant les refus de tri

L’étude environnementale repose sur la comparaison de plusieurs scénarios de gestion des emballages en

plastique correspondant à :

La situation initiale avant extension ;

La situation caractérisée par les performances constatées à la fin de l’expérimentation des consignes de tri ;

La situation caractérisée par les performances qui pourraient être atteintes à l’issue du projet d’extension des consignes de tri sur l’ensemble du territoire national.

Les premiers enseignements de l’étude environnementale confirment que l’extension des

consignes de tri aux emballages en plastique autres que les bouteilles et flacons conduirait à des

bénéfices notables sur la majorité des indicateurs environnementaux, dont la contribution à

l’effet de serre.

Les gains environnementaux générés par l’extension des consignes de tri résultent en effet principalement :

De la diminution des impacts environnementaux du fait que les emballages en plastique sont retirés du flux des ordures ménagères résiduelles d’une part ;

De l’augmentation des bénéfices associés au recyclage des emballages en plastique s’ajoutant aux bouteilles et flacons déjà recyclés, d’autre part.

Ces bénéfices, rapportés à la tonne de déchets d’emballages, sont du même ordre de grandeur pour les nouvelles catégories d’emballages en plastique recyclées que pour les bouteilles & flacons.

Il ressort que les étapes de traitement des ordures ménagères et de recyclage des emballages triés sont

prépondérantes dans le bilan environnemental. Les autres étapes de tri, collecte ainsi que de transport, ont une

contribution secondaire, voire négligeable, à ce bilan. Une étude plus approfondie de certains aspects révèle en

outre que :

La capacité des matériaux régénérés à se substituer aux résines vierges équivalentes est déterminante pour les résultats environnementaux, autrement dit il ne suffit pas de recycler, il est nécessaire de produire des matériaux recyclés de haute qualité ;

Une augmentation, même importante, de la logistique de collecte et de transport dans le cas d’une extension aurait un effet très marginal de réduction des bénéfices de l’extension.

Cette analyse a été complétée par une recherche de leviers d’optimisation de la gestion des refus de tri ainsi que

par diverses analyses de sensibilité. Il apparaît que l’amélioration de la gestion des refus de tri par leur

valorisation énergétique peut constituer un levier efficace pour augmenter les bénéfices de l’extension par

rapport à la situation initiale. Ce levier est d’autant plus efficace que :

Les sources conventionnelles d’énergie auxquelles se substituent l’énergie de la combustion des emballages sont polluantes (production et combustion génératrices d’impact importants, tels le coke ou le charbon) ;

Le ratio entre la quantité d’énergie dégagée par la combustion des emballages et la quantité d’énergie substituée est important (l’idéal étant qu’il soit proche de 1 pour 1 comme c’est le cas pour les CSR).

Les bénéfices environnementaux devront être analysés au regard du coût total de mise en œuvre de l’extension

(étude en cours).

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PwC 113

3.8. Suites de l’expérimentation

Dans les conditions actuelles, sur la base des constats que l’expérimentation a permis d’établir, une extension des consignes de tri à l’ensemble du territoire n’est pas envisageable à court terme. - Les coûts constatés sont très élevés au regard de l’évolution du taux de recyclage des emballages en

plastique - Une majorité des centres de tri ne sont pas adaptés ; ces centres ont vu leurs conditions d’exploitation se

dégrader n’ont pas atteint la qualité attendue des nouvelles catégories d’emballages en plastique triés et ne peuvent pas étendre le tri sur l’ensemble de leurs collectivités clientes

- Le recyclage des produits triés va demander la création de nouvelles capacités de recyclage et de nouveaux débouchés.

La prochaine étape consiste à étudier la faisabilité de différents scénarii, en tenant compte des futures propositions de l’étude prospective que l’ADEME mène actuellement, et en y intégrant des analyses complémentaires sur les capacités de l’industrie du recyclage. Elle débouchera sur la présentation d’un projet de recyclage des emballages plastiques ménagers au plan national avec :

La définition des quantités collectées et triées à moyen et long termes

Des préconisations sur la pré-collecte et la collecte

Le choix des standards (cahiers des charges) des matériaux produits les plus pertinents à mettre en place en prenant en compte les besoins de l’industrie du recyclage et des possibilités d’évolution de la fonction tri.

L’organisation de la fonction tri la plus efficace pour produire les nouveaux flux avec un coût moyen de tri qui ne dépasse pas le coût actuel des bouteilles et flacons plastiques, en préservant les conditions de travail des opérateurs de tri et en respectant la qualité requise pour le recyclage de l’ensemble des flux. Si le coût de tri unitaire à la tonne des plastiques restera vraisemblablement élevé, du fait des caractéristiques propres à ce matériau, des économies importantes peuvent et doivent être faites par une optimisation globale du dispositif de tri sur l’ensemble du territoire.

La prise en compte de la valorisation complémentaire du solde d’emballages non recyclés,

Le choix d’un rythme de montée en puissance donnant le temps aux centres de tri adaptables de pouvoir le faire, à de nouvelles capacités de tri et surtri de s’installer et aux filières de disposer de tonnages suffisants pour se développer.

L’objectif de mise en place d’un dispositif national de recyclage des plastiques pérenne et viable impose de fixer des conditions à respecter par tous les acteurs pour réussir l’extension des consignes, en particulier la transformation préalable du dispositif de tri actuel sans laquelle la maîtrise des coûts et de la qualité est impossible. Si ces conditions ne peuvent pas être réunies, l’extension ne pourra pas être faite. Le projet d’extension des consignes nécessite des travaux complémentaires pour trouver des solutions qui permettront d’atteindre un équilibre économique et environnemental optimum. Ces travaux et la définition des pré-requis détaillés feront l’objet d’un rapport complémentaire.

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PwC 114

4. Annexes

4.1. Tableau des résultats du test grandeur nature et typologie

Définition des indicateurs présentés dans les pages suivantes (les indicateurs

sont numérotés)

1) Milieux : Du moins urbanisé au plus urbanisé :

- R = Rural - MR = Mixte-Rural - MU= Mixte-Urbain - U= Urbain - UD= Urbain dense

2) Type de centre de tri :

Classement des centres de tri de A à G du moins automatisé au plus automatisé. Les centres de tri des catégories A à D sont des centres de tri manuels. A partir de la catégorie E, il s’agit de centres de tri automatisés avec tri optique des plastiques.

3) % de pop dans l’EECT :

Cet indicateur donne la part de la population du bassin de tri fonctionnant en nouvelles catégories d’emballages

en plastique.

4) Mesures réalisées sur des séquences ou en mutualisé :

Mutualisé : Indique les centres de tri pour lesquelles les mesures ont été faites sur un flux mélangé de tous leur

clients, ceux fonctionnant en nouvelles consignes et ceux fonctionnant avec les consignes classiques.

Séquentiel : indique les centres de tri qui ont réalisé des mesures spécifiques sur les flux provenant des zones

expérimentales

100% : indique les centres de tri dont la totalité des clients sont dans l’expérimentation.

5) Surtri (tri toutes les résines en 1 passage):

Indique les centres de tri qui produisent des flux allant jusqu’au tri par résine en un seul passage. Les autres

produisent des flux nécessitant un deuxième niveau de séparation soit en centre de surtri soit directement chez

le recycleur.

6) Flux triés :

BCMP = Briques cartons métaux plastiques

BCMPJ = Briques cartons métaux plastiques journaux

7) % de NR dans l’entrant :

Part que représentent les nouvelles catégories d’emballages en plastique dans le tonnage de collecte sélective

entrant au centre de tri, pour la zone expérimentale.

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PwC 115

8) Tri positif/négatif des nouvelles catégories d’emballages en plastique:

En tri positif, chaque emballage plastique est saisi manuellement par les opérateurs sur la chaine de tri.

En tri négatif, les emballages plastiques sont laissés sur le tapis de tri, tous les autres matériaux sont retirés

manuellement par les opérateurs. Le flux de plastique est alors récupéré en bout de chaine sans avoir été

manipulé par les opérateurs.

9) Performance de tri des habitants :

- 9.1) Performance du tri de l'habitant (kg/hab.an de nouveaux emballages plastiques) : Il s’agit de la totalité des emballages plastiques autres que les bouteilles et flacons contenus dans les collectes arrivant au centre de tri, y compris ceux qui s’y trouvaient déjà par erreur de tri des habitants avant l’expérimentation.

- 9.2) Performance du tri de l'habitant (kg/hab.an de nouveaux emballages plastiques en plus vs P0) : Cet indicateur permet de mesurer les quantités d’emballages plastiques autres que les bouteilles et flacons captés en plus de ceux qui se trouvaient déjà par erreur dans les collectes avant l’extension des consignes.

- 9.3) Performance du tri de l'habitant (kg/hab.an autres matériaux en plus vs P0, yc refus) : Cet indicateur permet de mesurer les quantités d’autres matériaux que les emballages plastiques autres que les bouteilles et flacons qui ont été triées en plus par les habitants, y compris les refus depuis l’extension des consignes.

- 9.4) Performance du tri de l'habitant (kg/hab.an refus en plus vs P0) : Cet indicateur permet de mesurer les quantités de refus qui ont été mis dans la collecte sélective par les habitants, en plus de ceux qu’ils y mettaient déjà avant l’extension des consignes.

10) Taux de captage (des nouveaux emballages en plastiques, des pots & barquettes, des films

d’emballages) :

Il s’agit du ratio entre les quantités d’emballages produits par les centres de tri et les quantités présentes dans

les collectes en entrée de centre de tri. Les balles produites par les centres de tri contiennent un certain

pourcentage d’impuretés, qui peut varier selon le type d’emballages.

11) Evolution du débit :

Variation en % du débit du centre de tri avant et après l’extension des consignes.

12) Variation d'effectif :

Variation en % de l’effectif des opérateurs présents en cabine de tri avant et après l’extension des consignes.

13) Evolution de la productivité en kg/trieur en % :

Ratio de la quantité passant sur la chaine par heure de présence des trieurs en cabine pour leur fonction tri.

14) Qualité des plastiques produits : Indique la qualité des flux d’emballages en plastique produits par les

centres de tri.

- En vert, les balles produites correspondent aux qualités attendues par les recycleurs. - En jaune, un seul flux correspond aux qualités attendues par les recycleurs ou tous les flux présentent une

qualité moyenne (une teneur en emballages attendus entre 92% et 95% pour les flux de PET et entre de 89% et 92% pour le flux de PEhd).

- En rouge, tous les flux sont dégradés et un flux au moins présente une forte dégradation (une teneur en emballages attendus en dessous de 90% pour les flux de PET et en dessous de 89% pour le flux de PEhd).

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PwC 116

15) Problème de qualité des autres matériaux non réglés:

Indique les centres de tri pour lesquelles les problèmes de qualité des autres matériaux, notamment les

journaux, n’ont pas pu être résolus et génèrent des remarques ou refus des repreneurs.

16) Niveau de saturation :

Analyse qualitative de la saturation du centre de tri suite à la réception des nouveaux plastiques pouvant se

traduire, principalement, au niveau du stock amont ou du process.

- En vert, pas de problème à signaler - En jaune, des difficultés sont rencontrées - En rouge, des problèmes importants sont rencontrés

17) Conditions de travail :

Analyse qualitative des conditions de travail des opérateurs de tri ainsi que de l’évolution de celles-ci.

- En vert, pas de problème à signaler - En jaune, des difficultés sont rencontrées - En rouge, des problèmes importants sont rencontrés

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PwC 117

18) Coûts marginaux de la collecte et pré-collecte:

Il s’agit du coût des moyens supplémentaires mis en œuvre durant l’expérimentation.

- 18.1 ) €/T NR produites : Coûts des moyens supplémentaires mis en œuvre pour collecter les tonnages supplémentaires ramenés aux tonnes de nouvelles catégories d’emballages en plastique sorties du centre de tri.

- 18.2) €/T NR + entrainement produites en plus :Coûts des moyens supplémentaires mis en œuvre pour collecter les tonnages supplémentaires ramenés aux total des tonnes de nouvelles catégories d’emballages en plastique sorties du centre de tri et des tonnes des autres matériaux produites en plus vs P0

- 18.3) €/T de CS entrée CdT : Coûts des moyens supplémentaires mis en œuvre pour collecter les tonnages supplémentaires et des autres matériaux collectés en plus Vs P0 ramenés aux tonnes de collecte sélective entrant au centre de tri.

19) Coûts marginaux de Tri :

Il s’agit du coût des moyens supplémentaires mis en œuvre durant l’expérimentation.

- 19.1) €/T NR produites : Coûts des moyens supplémentaires mis en œuvre pour extraire les nouvelles catégories d’emballages en plastique ramenés aux tonnes de nouvelles catégories d’emballages en plastique sorties du centre de tri.

- 19.2) €/T NR + entrainement produites en plus : Coûts des moyens supplémentaires mis en œuvre pour extraire les nouvelles catégories d’emballages en plastique et les autres matériaux ramenés aux total des tonnes de nouvelles catégories d’emballages en plastique sorties du centre de tri et des tonnes des autres matériaux produites en plus vs P0.

- 19.3) €/T de CS entrée CdT : Coûts des moyens supplémentaires mis en œuvre pour extraire les tonnes de nouvelles catégories d’emballages en plastique et des autres matériaux collectés en plus Vs P0 ramenés aux tonnes de collecte sélective entrant au centre de tri.

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PwC 118

Résultats sur les performances et les données techniques du tri

1 2 3 4 5 6 7 8 10 10 10 11 12 13

Taux de

captage des

nouveaux

emballages

en plastiques

Taux de

captage des

pots &

barquettes

Taux de

captage des

films

d'emballages

Evolution

du débit

Variation

d'effectif

Evolution de

productivité

en kg par

trieur en %

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs

CL 1.1 R 13% 3,5 2,6 2,3 0,2

CL1.2 R 12% 1,9 1,4 2,2 0,5

CL 1.3 R 16% 3,7 3,2 4,3 1,0

CdT 2 CL 2 R A 10% Séquentiel BCMPJ 5% Positif 3,4 3,4 1,4 1,4 -1,2 -1,2 4,5 4,5 85% 90% 75% -19% 6% -25%

CdT 3 CL 3 R C 21%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJ 8% Négatif 3,3 3,3 1,5 1,5 3,8 3,8 3,1 3,1 69% 75% 59% 4% 18% -20%

CdT 4 CL 4 MR C 100% 100% BCMPJ 5%Positif FE

Négatif PB2,6 2,6 1,6 1,6 6,3 6,3 1,7 1,7 53% 64% 42% 12% 31% -14%

CdT 5 CL 5 R B 3% Séquentiel BCMP 18% Négatif 4,7 4,7 2,4 2,4 2,6 2,6 2,5 2,5 47% 50% 40% -6% 36% -36%

CdT 6 A 100% 100% BCMPJ Positif 1,5 2,8 0,8 70% 60% 79% -1% 14% -14%

CdT 7 D 56%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJPositif FE

Négatif PB1,5 2,8 0,8 63% 62% 64%

CdT 8 CL 8 U C 35% Mutualisé BCMP 9% Négatif 3,5 3,5 1,8 1,8 3,6 3,6 2,8 2,8 66% 74% 52% -2% 18% -9%

CL 9.1 R 8% 5,4 5,2 10,4 5,9

CL 9.2 R 5% 3,6 2,9 1,2 3,0

CL 9.3 R 6% 3,8 3,6 14,4 2,6

CdT 10 CL 10 R D 19% Séquentiel BCMPJ 6% Positif 4,1 4,1 3,0 3,0 7,6 7,6 0,4 0,4 57% 54% 63% -12% 58% -40%

CdT 24 CL 24 U D 100% 100% BCMPJ 4% Positif 1,2 1,2 0,5 0,5 2,0 2,0 0,7 0,7 45% 28% 66% -19% 5% -25%

CdT 11 CL 11 R A 100% 100% BCMP 19% Positif 5,6 5,6 2,9 2,9 6,7 6,7 2,7 2,7 61% 57% 71% 0% 37% -26%

51% 30% -8% 43% -36%4,2 3,7 5,0 3,9 43%BCMPJPositif FE

Négatif PB

2,8 0,8

CdT 9 D 21% Séquentiel

CL 6 MR 7% 6,0 6,0 1,5

-39%3,2 11% -39%2,6 2,7 0,5 48% 43% 59%

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an autres

matériaux en plus

vs P0, yc refus)

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an refus

en plus vs P0)

CLA

SSE

1

CdT 1 A 16% Séquentiel BCMP Positif

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an de

nouveaux

emballages

plastiques)

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an de

nouveaux

emballages

plastiques en plus

vs P0)

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

9.49.39.29.1

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

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PwC 119

1 2 3 4 5 6 7 8 10 10 10 11 12 13

Taux de

captage des

nouveaux

emballages

en plastiques

Taux de

captage des

pots &

barquettes

Taux de

captage des

films

d'emballages

Evolution

du débit

Variation

d'effectif

Evolution de

productivité

en kg par

trieur en %

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs

CL12.1 MU 6% 5,3 2,3 -2,6 -2,8

CL 12.2 MR 6% 5,0 -1,3 4,5 -2,5CL 12.3 R 7% 5,1 2,6 7,1 4,2CL 12.4 R 5% 2,7 1,3 6,2 0,9

CL 12.5 R 6% 3,8 2,4 8,6 1,5

CL 12.6 R 7% 3,1 1,3 4,0 3,2CL 13.1 MR 9% 1,1 0,4 1,1 -0,3

CL 13.2 MR 9% Négatif 2,5 1,2 3,2 0,2

CL 13.3 R 6% 11,2 5,6 28,7 3,6

CdT 14 CL 14 MR G 22% Mutualisé X BCMPJ 5% Négatif 3,6 3,6 51% 38% 70%

CdT 18 CL 18 MR G 100% 100% X BCMPJ 6% Negatif 3,6 3,6 47% 40% 56%

CL 15.1 R 8% Négatif 1,6 0,9 4,5 0,6

CL 15.2 MR 6% 3,4 1,8 1,3 0,9

CdT 16 CL 16 U G 88% Séquentiel BCMPJ 5% Négatif 2,3 2,3 1,7 1,7 5,0 5,0 1,8 1,8 68% 59% 85% -15% 27% -35%

CdT 17 CL 17 MR G 6% Séquentiel BCMPJ 7% Négatif 5,6 5,6 64% 49% 83% -25% 21% -43%

CL 19.1 MR 9% Négatif PB 6,5 3,7 1,3 4,6

CL 19.2 R 22% Positif FE 3,6 2,6 4,0 1,9

CL 20.1 R 13% 4,0 2,8 3,8 1,2

CL 20.2 R 14% 4,1 3,1 3,8 1,0

CL 20.3 R 5% 2,5 1,7 2,8 1,7

CL 20.4 R 12% 3,0 2,1 3,3 0,9

9.1 9.2 9.3 9.4

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an de

nouveaux

emballages

plastiques)

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an de

nouveaux

emballages

plastiques en plus

vs P0)

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an autres

matériaux en plus

vs P0, yc refus)

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an refus

en plus vs P0)

CLA

SSE

2

CdT 12 G 21%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJPositif FE

Négatif PB4,4 1,8 2,1 -0,4 47% 40% 53%

CdT 13 G 13% Séquentiel BCMPJ 2,5 1,2 3,7 0,2 58% 44% 82%

CLA

SSE

3

CdT 15 F 19% Mutualisé BCMPJ 2,9 1,5 2,2 0,8 56% 67% 40% 4% 22% -22%

CdT 19 F 17% Séquentiel BCMPJ 4,9 3,1 2,7 3,1 44% 37% 56%

CdT 20 E 30% Mutualisé BCMPJ Négatif 60% -18% 7% -25%3,3 2,3 3,3 1,3 82% 92%

Résultats sur les performances et les données techniques du tri

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PwC 120

1 2 3 4 5 6 7 8 10 10 10 11 12 13

Taux de

captage des

nouveaux

emballages

en plastiques

Taux de

captage des

pots &

barquettes

Taux de

captage des

films

d'emballages

Evolution

du débit

Variation

d'effectif

Evolution de

productivité

en kg par

trieur en %

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Perf

habitant

Perf

entrée

CdT

Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs

CL 21.1 UD 5% 0,6 -0,1 -1,2 0,5

CL 21.2 U 4% 1,8CL 21.3 U 3% 2,3 -0,8 1,9 6,2

CdT 22 CL 22 UD G 12%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJ 3% Négatif 1,7 1,7 36% 47% 14% -5% 9% -15%

CL 23.1 UD 4% 1,8

CL23.2 MR 8% 1,2 0,7 2,2 0,1

CdT 25 CL 25 MR F 20% Séquentiel X BCMPJ 5%Négatif PB

Positif FE2,2 2,2 0,6 0,6 1,6 1,6 1,2 1,2 20% 26% 11% 2% 13% -9%

CLA

SSE

5

CdT 26 CL 26 MR E 17% Séquentiel BCMPJ 6% Négatif 3,0 3,0 1,1 1,1 4,6 4,6 1,7 1,7 71% 71% 14% 26% -18%

CL 27.1 U 4% 2,0 0,8 6,2 1,5

CL 27.2 MR 8% 2,0 0,5 3,7 0,2

CdT 28 CL 28 R A 100% 100% BCMP 10% Positif 1,3 1,3 0,6 0,7 1,2 1,2 -0,1 -0,1 85% 85% -7% 29% -29%

CdT 29 CL 29 MU F 37% Séquentiel BCMP 4% Négatif 0,6 0,6 0,0 0,0 1,4 1,4 -0,2 -0,2 54% 54% -12% 0% -12%

CdT 30 CL 30 MR B 100% 100%BCMP/

BCMPJ6% Positif 2,3 2,3 1,8 1,9 0,9 0,9 0,8 0,8 90% 90% -11% 17% -26%

9.1 9.2 9.3 9.4

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an de

nouveaux

emballages

plastiques)

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an de

nouveaux

emballages

plastiques en plus

vs P0)

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an autres

matériaux en plus

vs P0, yc refus)

Performance du tri

de l'habitant

(kg/hab/an refus

en plus vs P0)

CLA

SSE

4

CdT 21 F 39% SéquentielBCMP/

BCMPJ

Positif FE

Négatif PB1,7 27% 43% 13% -5% 0% -4%

CdT 23 G 16% SéquentielBCMP/

BCMPJ-8% 15% -24%

CdT 27 F 100% 100%

Négatif 1,7

Négatif 2,0 0,9 5,3

30% 25%27%

-22%

CLA

SSE

6

1,0 61% 61% -14% 12%BCMPJ

Résultats sur les performances et les données techniques du tri

Page 121: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 121

1 2 3 4 5 6 7 8 14 15 16 17

CL 1.1 R 13%

CL1.2 R 12%

CL 1.3 R 16%

CdT 2 CL 2 R A 10% Séquentiel BCMPJ 5% Positif

Saturation process, cabine de tri (pas

possible de créer de poste de travail

supplémentaire)

Nouveau CDT en étude

Tri positif des NR qui génère une

multiplication des gestes

CdT 3 CL 3 R C 21%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJ 8% NégatifSurface de stockage faible au regard

du débit horaire.

Dégradation notable en cabine de pré-tri

(nombre de gestes, + ampleur de ceux-

ci)

CdT 4 CL 4 MR C 100% 100% BCMPJ 5%Positif FE

Négatif PB

Le débit a été augmenté au

maximmum

Limite de capacité de traitement de

la chaine atteinte

Dégradation sur tous les tapis (nombre

de gestes)

Dégradation de la qualité de l'air

CdT 5 CL 5 R B 3% Séquentiel BCMP 18% NégatifStock amont beaucoup trop petit :

risque potentiel de débordement

CDT manuel présentant déjà des

conditions de travail peu acceptables

(clim , postes non conformes…)

CdT 6 A 100% 100% BCMPJ Positif

Délestage vers les autres sites du

département

stockage amont extérieur occasionnel

Dégradation car tri positif des NR

CdT 7 D 56%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJPositif FE

Négatif PB

Augmentation du nombre de gestes

Tri sur fibreux difficile car présence

importante de films

CdT 8 CL 8 U C 35% Mutualisé BCMP 9% NégatifTonnes déjà externalisées durant

l'EECT

Dégradation générale (cabines très sales,

effet régulation couche difficile, ajout de

personnes non positionnées sur un poste

de travail)

CL 9.1 R 8%

CL 9.2 R 5%

CL 9.3 R 6%

CdT 10 CL 10 R D 19% Séquentiel BCMPJ 6% Positif

Malgré le faible pourcentage

impliqué dans l'EECT, des marches

arrière dans le tock amont ont été

mises en place

Tri positif des NR qui génère une

multiplication des gestes

vidage régulier des poubelles en cabine

de tri

CdT 24 CL 24 U D 100% 100% BCMPJ 4% Positif Revamping en projet 2014Tri positif des NR qui génère une

multiplication des gestes

CdT 11 CL 11 R A 100% 100% BCMP 19% PositifStockage des tonnes à l'extérieur

durant l'EECT

Dégradation générale - non viable à long

terme (rateaux pour sortir films, nombre

gestes importants tri positif)

CL 6 MR

Augmentation de la pénibilité (nombre

de gestes sur CC, ampleur des gestes sur

pré tri, présence importante de films sur

JRM)

BCMPJPositif FE

Négatif PB

Limite de capacité atteinte

Hausse des tonnes de CS par ailleurs

7%

Saturation stockage et process

Arrêt fréquent pour tri sur tapis

Externalisation tonnes hors EECT

Nouveau CDT en projet

Tri positif des NR qui génère une

multiplication des gestes

CLA

SSE

1

CdT 1 A 16% Séquentiel

CdT 9 D 21% Séquentiel

BCMP Positif

Niveau de

saturationCommentaires sur la saturation

Conditions

de travail

Commentaires sur les conditions de

travail

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

Qualité des

plastiques

produits

Problème

de qualité

des autres

matériaux

non réglé

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

Résultats sur la qualité et les conditions de travail

Page 122: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 122

1 2 3 4 5 6 7 8 14 15 16 17

CL12.1 MU 6%

CL 12.2 MR 6%CL 12.3 R 7%CL 12.4 R 5%

CL 12.5 R 6%

CL 12.6 R 7%CL 13.1 MR 9%CL 13.2 MR 9% NégatifCL 13.3 R 6%

CdT 14 CL 14 MR G 22% Mutualisé X BCMPJ 5% Négatif

CdT 18 CL 18 MR G 100% 100% X BCMPJ 6% Negatif

Les difficultés pour faire fonctionner

correctement ce centre ont créé

d'importantes difficultés avec

délestage sur un autre centre. Devrait

s'améliorer

Régulation de l'arrivée des produits en

cabine, en provnance des stockeurs

dynamiques, à améliorer

CL 15.1 R 8% Négatif

CL 15.2 MR 6%

CdT 16 CL 16 U G 88% Séquentiel BCMPJ 5% NégatifRisque de saturation si déploiement à

100% du bassin de tri

Dégradation sur tapis des JRM (films

difficiles à extraire, gestes haut dus à

aspiration

Tri frontal pour les nouvelles résines très

contraignat pour les opérateurs

CdT 17 CL 17 MR G 6% Séquentiel BCMPJ 7% NégatifStock amont beaucoup trop petit :

risque potentiel de débordement

Plus dû à une dégradation de la qualité

entrante

CL 19.1 MR 9% Négatif PB

CL 19.2 R 22% Positif FE

CL 20.1 R 13%

CL 20.2 R 14%

CL 20.3 R 5%

CL 20.4 R 12%

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

Qualité des

plastiques

produits

Problème

de qualité

des autres

matériaux

non réglé

BCMPJPositif FE

Négatif PB

Niveau de

saturationCommentaires sur la saturation

Conditions

de travail

Commentaires sur les conditions de

travail

BCMPJ

Zone de stock amont un peu juste

mais sera agrandie dès février 2014

CLA

SSE

2

CdT 12 G 21%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

30% Mutualisé

Traitement de l'air en cabine de tri non

conforme aux préconisations INRSCdT 13 G 13% Séquentiel

Dégradation sur tapis des JRM (présence

de films et gros éléments pots et

barquettes difficilement préhensibles)

CLA

SSE

3

CdT 15 F 19% Mutualisé

CdT 20 E

Avec le niveau d'implication du

centre dans l'expérimentation, le

centre de tri est arrivé à répondre aux

demandes. Risque difficile à mesurer

si extension globale

BCMPJ

Risque de saturation si déploiement à

100% du bassin de tri, au regard du

débit horaire actuel et de la qualité

de JRM sortante.

CdT 19 F 17% Séquentiel BCMPJ

Dégradation sur tapis des JRM (présence

importante d'éléments plastiques)

Multiplication des gestes importante en

cabine de pré tri

BCMPJ NégatifStockage amont dans l'aval durant

l'EECT

Tri frontal des nouvelles résines très

contraignant pour les opérateurs

Résultats sur la qualité et les conditions de travail

Page 123: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 123

1 2 3 4 5 6 7 8 14 15 16 17

CL 21.1 UD 5%

CL 21.2 U 4%CL 21.3 U 3%

CdT 22 CL 22 UD G 12%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJ 3% NégatifStockage amont en fosse juste en

surface

Dégradation sur le tapis des JRM

(présence de films importante) + grands

éléments (présence de baches

industrielles) = gestes amples

CL 23.1 UD 4%

CL23.2 MR 8%

CdT 25 CL 25 MR F 20% Séquentiel X BCMPJ 5%Négatif PB

Positif FETri positif Films d'emballages

CLA

SSE

5

CdT 26 CL 26 MR E 17% Séquentiel BCMPJ 6% Négatif

CL 27.1 U 4%

CL 27.2 MR 8%

CdT 28 CL 28 R A 100% 100% BCMP 10% PositifTri positif des NR qui génère une

multiplication des gestes

CdT 29 CL 29 MU F 37% Séquentiel BCMP 4% Négatif

Stock amont saturé avec extension

partielle. Pas de possibilité

d'agrandissement

A améliorer sur le poste de contrôle à la

sortie du TSA2

CdT 30 CL 30 MR B 100% 100%BCMP/

BCMPJ6% Positif

Tonnes déjà externalisées durant

l'EECT

Tri positif des NR / Postes de tri non

prévus (installation de "fortune")

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

Niveau de

saturationCommentaires sur la saturation

Conditions

de travail

Commentaires sur les conditions de

travail

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

Qualité des

plastiques

produits

Problème

de qualité

des autres

matériaux

non réglé

Difficile de prévoir une extension sur

tout le bassin versant

Augmentation du nombre de gestes : pas

de trieur supplémentaire

CLA

SSE

4

CdT 21 F 39% Séquentiel

CdT 23 G 16% Séquentiel

BCMP/

BCMPJ

Positif FE

Négatif PB

BCMPJ Négatif

Pas assez de postes de tri adaptés,

postes de travail existants non

conformes aux préconisations

BCMP/

BCMPJNégatif

CDT très contraint et saturation des

stocks

CLA

SSE

6

Stockage amont bien rempli : la

moindre panne de process > 1 jour

créerait de gros problèmes

Dégradation sur tapis des JRM + GDM

(présence de films importante)CdT 27 F 100% 100%

Résultats sur la qualité et les conditions de travail

Page 124: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 124

1 2 3 4 5 6 7 8 18.1 18.2 18.3 19.1 19.2 19.3

Coûts

marginaux

de collecte

et

précollecte

Coûts

marginaux de

collecte et

précollecte

Coûts

marginaux

de collecte

et

précollecte

Coûts

marginaux

de Tri et

surtri

Coûts

marginaux de

Tri

Coûts

marginaux

de Tri

€/TNR

produites

€/T NR +

entrainement

produites en

plus

€/T de CS

entrée CdT

€/TNR

produites

€/T NR +

entrainement

produites en

plus

€/T de CS

entrée CdT

CL 1.1 R 13% 388 526 68

CL1.2 R 12% 530 317 49

CL 1.3 R 16% 461 380 79

CdT 2 CL 2 R A 10% Séquentiel BCMPJ 5% Positif 13 20 1 1 326 952 39

CdT 3 CL 3 R C 21%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJ 8% Négatif 291 501 36 1 281 925 66

CdT 4 CL 4 MR C 100% 100% BCMPJ 5%Positif FE

Négatif PB216 183 18 973 238 24

CdT 5 CL 5 R B 3% Séquentiel BCMP 18% Négatif 549 1078 92 1 636 1 341 115

CdT 6 A 100% 100% BCMPJ Positif 1 798 1 092 73

CdT 7 D 56%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJPositif FE

Négatif PB

CdT 8 CL 8 U C 35% Mutualisé BCMP 9% Négatif 1 606

CL 9.1 R 8% 676 623 60

CL 9.2 R 5% 550 834 20

CL 9.3 R 6% 4 1 0

CdT 10 CL 10 R D 19% Séquentiel BCMPJ 6% Positif 0 0 0 1 471 362 49

CdT 24 CL 24 U D 100% 100% BCMPJ 4% Positif 17 9 0 2 454 844 42

CdT 11 CL 11 R A 100% 100% BCMP 19% Positif 18 17 4 1 115 553 120

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

Positif

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

3 448 1 547 233

CLA

SSE

1

CdT 1 A 16% Séquentiel BCMP

CdT 9 D 21% Séquentiel

CL 6 MR

791 461 766BCMPJPositif FE

Négatif PB

45 70 57%

Résultats sur les coûts de collecte et de tri

Page 125: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 125

1 2 3 4 5 6 7 8 18.1 18.2 18.3 19.1 19.2 19.3

Coûts

marginaux

de collecte

et

précollecte

Coûts

marginaux de

collecte et

précollecte

Coûts

marginaux

de collecte

et

précollecte

Coûts

marginaux

de Tri et

surtri

Coûts

marginaux de

Tri

Coûts

marginaux

de Tri

€/TNR

produites

€/T NR +

entrainement

produites en

plus

€/T de CS

entrée CdT

€/TNR

produites

€/T NR +

entrainement

produites en

plus

€/T de CS

entrée CdT

CL12.1 MU 6% 54 63 2

CL 12.2 MR 6% 592 256 27CL 12.3 R 7% 460 381 25CL 12.4 R 5% 349 112 11

CL 12.5 R 6% 776 402 54

CL 12.6 R 7% 37 44 2

CL 13.1 MR 9%

CL 13.2 MR 9% Négatif

CL 13.3 R 6%

CdT 14 CL 14 MR G 22% Mutualisé X BCMPJ 5% Négatif1845 (coût

reconstitué)

CdT 18 CL 18 MR G 100% 100% X BCMPJ 6% Negatif

CL 15.1 R 8% Négatif

CL 15.2 MR 6% 458 634 26

CdT 16 CL 16 U G 88% Séquentiel BCMPJ 5% Négatif 1 165

CdT 17 CL 17 MR G 6% Séquentiel BCMPJ 7% Négatif 881

CL 19.1 MR 9% Négatif PB

CL 19.2 R 22% Positif FE

CL 20.1 R 13% 5 5 1

CL 20.2 R 14% 19 19 4

CL 20.3 R 5% 43 46 3

CL 20.4 R 12% 439 568 104

536 7030% Mutualisé BCMPJ Négatif 862

974 837 35

CdT 19 F 17% Séquentiel BCMPJ

BCMPJ

CLA

SSE

3

CdT 15 F 19% Mutualisé BCMPJ

CdT 20 E

BCMPJPositif FE

Négatif PB

725 ( coût

reconstitué)

CdT 13 G 13% Séquentiel

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

CLA

SSE

2

CdT 12 G 21%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

Résultats sur les coûts de collecte et de tri

Page 126: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 126

1 2 3 4 5 6 7 8 18.1 18.2 18.3 19.1 19.2 19.3

Coûts

marginaux

de collecte

et

précollecte

Coûts

marginaux de

collecte et

précollecte

Coûts

marginaux

de collecte

et

précollecte

Coûts

marginaux

de Tri et

surtri

Coûts

marginaux de

Tri

Coûts

marginaux

de Tri

€/TNR

produites

€/T NR +

entrainement

produites en

plus

€/T de CS

entrée CdT

€/TNR

produites

€/T NR +

entrainement

produites en

plus

€/T de CS

entrée CdT

CL 21.1 UD 5%

CL 21.2 U 4%

CL 21.3 U 3%

CdT 22 CL 22 UD G 12%

Mutualisé avec

séquences

spécifiques

BCMPJ 3% Négatif 0 0 0 956

CL 23.1 UD 4%

CL23.2 MR 8%

CdT 25 CL 25 MR F 20% Séquentiel X BCMPJ 5%Négatif PB

Positif FE386 725 14 2 059 1 062 20

CLA

SSE

5

CdT 26 CL 26 MR E 17% Séquentiel BCMPJ 6% Négatif 57 40 3 559 275 21

CL 27.1 U 4% 29 11 1

CL 27.2 MR 8% 308 242 32

CdT 28 CL 28 R A 100% 100% BCMP 10% Positif 187 268 40 1 403 610 92

CdT 29 CL 29 MU F 37% Séquentiel BCMP 4% Négatif 23 8 1 734 176 16

CdT 30 CL 30 MR B 100% 100%BCMP/

BCMPJ6% Positif 303 472 25 1 664 1 381 72

CdT Collectivités MilieuType

CdT

% pop

dans l'EECT

Mesures

réalisées sur

des séquences

ou en

mutualisé

Tri toutes

les

résines

en 1

passage

Flux triés

% de NR

dans

l'entrant

Tri

positif/négatif

des nouvelles

résines

CLA

SSE

4

CdT 21 F 39% SéquentielBCMP/

BCMPJ

Positif FE

Négatif PB842

CdT 23 G 16% SéquentielBCMP/

BCMPJNégatif 915

CdT 27 F 100% 100% BCMPJ Négatif 891 245 24

CLA

SSE

6Résultats sur les coûts de collecte et de tri

Page 127: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

PwC 127

Code CDT Stockage amont Stockage avalSaturation du

process

Difficultés

technique du

process

Qualité des

plastiques

Qualité des autres

matériaux

Conditions de

travail

Incapacité à

traiter le bassin

de chalandise

CdT 1 X X X X

CdT 2 X X X X X X

CdT 3 X X X

CdT 4 X X X X X

CdT 5 X

CdT 6 X X X X X X

CdT 7 X X X

CdT 8 X X X X X

CdT 9 X X X X X

CdT 10 X X X X X

CdT 24 X X X X

CdT 11 X X X X

CdT 12 X X

CdT 13

CdT 14 X X

CdT 18 X X X X X X

CdT 15 X X X

CdT 16 X X X X

CdT 17 X X

CdT 19 X X X

CdT 20 X X X X X X X

CdT 21 X

CdT 22 X X X

CdT 23 X X X X X

CdT 25 X X X X

CLA

SSE

5

CdT 26 X X

CdT 27 X X

CdT 28 X X X

CdT 29 X X X X

CdT 30 X X X XCLA

SSE

6CL

ASS

E 2

CLA

SSE

1CL

ASS

E 3

CLA

SSE

4Difficultés rencontrées et non résolues par les centres de tri durant l'expérimentation

Page 128: Département Développement Durable - Eco-Emballages · 2014-11-24 · Département Développement Durable Synthèse de l’expérimentation du tri et du ... Evolution du prix des

4.2. Liste des collectivités locales et centres de tri participant à l’expérimentation

Collectivités locales

Nom Milieu Habitants dans

l’EECT Type de collecte

Utilisée dans l’analyse

économique CA de LA ROCHELLE U 146 362 BCMPJ Oui

LORIENT AGGLOMERATION U 70 610 BCMP Non CC BRESSE-DOMBES-SUD-REVERMONT R 6 307 BCMP Oui

CC d'AVRANCHES MR 19 258 BCMPJ Non CC de PLANCOET-VAL d'ARGUENON R 13 680 BCMP Non

CC DE VILLEDIEU DU CLAIN R 13 882 BCMP Oui CC des MONTS BERTHIAND R 5 766 BCMP Oui CC du CASTELRENAUDAIS R 15 755 BCMP Oui

CC du KREIZ BREIZH R 20 995 BCMPJ Oui CC DU LENCLOITRAIS R 8 924 BCMP Oui

CC du PAYS DE FAYENCE MR 21 901 BCMP Non CC GARONNE et CANAL MR 9 899 BCMPJ Oui

CC MIEY DE BEARN R 12 526 BCMPJ Oui CC MONTREVEL EN BRESSE R 15 132 BCMP Oui

CC OUSSE-GABAS R 2 210 BCMPJ Oui CC VONNE ET CLAIN R 11 576 BCMP Oui

COMMUNAUTE d'AGGLOMERATION ANGERS LOIRE METROPOLE

U 264 868 BCMPJ/MP Non

NANTES METROPOLE UD 95 000 BCMPJ Oui CU de Lyon UD 138 151 BCMPJ Non

CU NICE COTE d'AZUR UD 78 958 BCMPJ Non SMICTOM DES FORETS MR 33 285 BCMPJ Oui

SICTOM des PAYS de la BIEVRE R 96 417 BCMP Oui CC DU TERROIR DE GRISOLLES VILLEBRUMIER

(anciennement SICTOM DES VALLEES DU TESCOU ET DU TARN)

R 8 569 BCMPJ Oui

SICTOM ZONE SOUS-VOSGIENNE R 46 818 BP Non SIECTOM COTEAUX BEARN ADOUR R 23 470 BCMPJ Oui

SIEEOM GRISOLLES & VERDUN R 18 000 BCMPJ Oui SIEEOM SUD QUERCY R 12 810 BCMP Oui

SIGIDURS MR 62 263 BCMPJ Oui SIMER R 20 524 BCMPJ Oui

Sirtom du Laonnois R 21 189 BCMPJ Oui SIRTOMAD MU 67 611 BCMPJ Oui

SITOM SUD RHONE MR 26 041 BCMP Non SIVADES U 121 086 BCMP/BCMPJ Non

SIVED MR 48 787 BCMP Non Syndicat Mixte de THANN-CERNAY MR 40 492 BCMPJ Non

SM Vallée de l'Oise (SMVO) MR 458 909 BCMPJ/BCMP Non SMEEOM MOYENNE GARONNE R 30 845 BCMPJ Oui

SMETTRAL (fusion avec Saint Brieuc Agglo) MR 57 251 BCMPJ Oui SMICTOM d'AUNIS et des VALS de SAINTONGE MR 89 434 BCMP Oui

SMIRGEOMES R 86 781 BCMP Oui SMITOM CENTRE OUEST SEINE et MARNE MU 106 236 BCMP Oui

SMITRED OUEST d'ARMOR MR 36 487 BCMPJ Non SYCTOM L'AGENCE METROPOLITAINE U 383 109 BCMPJ Oui

SYDED du LOT MR 137 794 BCMPJ Oui SYNDICAT MIXTE DEPARTEMENTAL TOMA (Trigone

Gers) MR 193 307 BCMPJ

Oui

SYTEVOM R 45 399 BCMPJ Oui TRIVALIS MR 166 836 BCMP/BCMPJ Oui

UNIVALOM (+Sophia Antipolis) U 211 545 BCMP/BCMPJ Non VILLE de LA CROIX VALMER R 3 194 BCMPJ Non

CA DU PAYS D’AIX EN PROVENCE MR 20 833 BCMP/BCMPJ Non CC PROVENCE LUBERON DURANCE MU 33 472 BCMP Non

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PwC 129

Centres de tri

Nom Code Type Utilisé dans l’analyse économique

FONLUPT RECYCLAGE 01AB A Oui

TRIVAL'AISNE - Flavigny-le-Grand 02AE A Oui CENTRE DE TRI DU SIVADES 06AB F Oui

BRONZO 13AE D Non SITA SUD - Les Pennes Mirabeau 13AG F Non ALTRIANE - SITA SUD OUEST 17AH F Oui

VALORYS 22AA G Oui GENERIS 22AC E Oui

ECOTRI GOPEREN 22AF C Oui CDT DE TRIGONE 32AA C Oui

TRI CENTRE BRETAGNE - Theaud 35AC F Oui COVED CHANCEAUX-PRES-LOCHES 37AB A Non SITA CENTRE OUEST MONTLOUIS 37AI B Oui

CDT DU SICTOM DE LA BIEVRE 38AD A Oui ARC-EN-CIEL S.A. 44AA G Oui

BASE DE VALORISATION DE CATUS 46AA A Oui SAINT JEAN LA GINESTE 46AB D Non

PAPREC RECYCLAGE ANGERS 49AN G Oui SPHERE 50AG G Oui

CDT ECOTRI DE LANN SEVELIN 56AG C Oui VERDI SMVO - Villers St Paul 60AC G Non

SMTD - Sévignacq 64AC D Oui CDT COVED ASPACH 68AC F Non

DIGITALE 69AJ G Oui CVD DU SYTEVOM 70AD D Oui

CDT DU SMIRGEOMES 72AC A Oui Vaulx le Penil 77AC F Oui

DRIMM 82AB G Oui SMA 83AB G Non

NOVERGIE 84AA D Non TRIVALIS 85AG B Oui

CDT DU S.I.M.E.R. 86AD E Oui SEVRAN 93AD D Oui

SIGIDURS - Generis 95AE F Oui

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PwC 130

4.3. Méthodologie de calcul des coûts standardisés

Pourquoi recalculer les coûts marginaux ?

Il est important dans l’analyse de l’expérimentation de séparer deux notions :

• Le coût de l’expérimentation pour Eco-Emballages, et

• Les coûts standardisés de l’expérimentation, qui permettent de comparer des modes d’organisation afin

d’identifier des schémas qui fonctionnent

Les coûts de l’expérimentation payés par Eco-Emballages (issus des Annexes 9.2) ne sont pas directement

utilisables :

• Une grande variabilité des coûts unitaires est constatée, notamment liée aux particularités locales

relatives aux conditions du marché

• Les montants sont parfois issus de négociations contractuelles, ne représentant donc pas

systématiquement une situation typique

• Il existe des variations entre collectivités locales et mêmes entre collectivités clientes d’un même centre

de tri

• Ces coûts correspondent aux coûts payés par Eco-Emballages

Pour les coûts standardisés de l’expérimentation :

• Les coûts standardisés permettent de comparer les collectivités entre elles

• Les coûts sont calculés en croisant des données techniques (qui peuvent émaner et être extrapolées

depuis l’expérimentation) et des données reconnues par la profession (validées dans le cadre d’un groupe

de travail spécifique issu du comité de suivi)

• Les coûts standardisés de l’expérimentation (collecte, tri) permettent également d’évaluer l’hypothèse

d’un projet d’extension des consignes de tri sur l’ensemble du territoire français

Dans un contexte de projet d’extension des consignes de tri, les coûts doivent être calculés de

manière homogène sur l’ensemble du territoire.

L’analyse des coûts a été développée afin d’étudier, pour chaque collectivité locale, les surcoûts liés à l’extension

des consignes de tri rapportés à la tonne supplémentaire en sortie de tri.

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PwC 131

Méthode 1 : approche globale « nouvelles catégories d’emballages en plastique» et effet

d’entraînement

Méthode 2 : approche « nouvelles catégories d’emballages en plastique seules »

Dans cette méthode 2, les coûts marginaux standardisés sont alloués aux nouvelles catégories d’emballages selon

les règles suivantes.

Règle d’allocation des coûts marginaux aux nouvelles catégories d’emballages en plastique

Pré-collecte Allocation entre matériaux selon les volumes supplémentaires collectés

Collecte Allocation entre matériaux selon les masses supplémentaires collectées

Centres de tri Coûts de personnel : approche différentielle, dans laquelle tous les surcoûts sont alloués aux

nouvelles catégories d’emballages en plastique triées sauf les surcoûts liés à l’effet

d’entraînement, valorisés avec une productivité horaire identique aux conditions du point zéro

Amortissement des investissements complémentaires : 100% des amortissements

Surcoûts de fonctionnement et de maintenance : calculs spécifiques en fonction de la masse triée

Surtri 100% des coûts du surtri

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Pour la Pré-collecte :

Les données « métier » pour les contenants proviennent des raisonnements suivants :

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PwC 133

Pour la Collecte :

Coût marginal de transfert :

Les coûts marginaux de transfert correspondent aux données du terrain remontées via les annexes 9.2. Par

ailleurs, le coût moyen observé pour l’étape de transfert est de [19]€/tonne.

Les explications des hypothèses pour les données métier « collecte » :

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Pour le Tri :

Surcoût de personne

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PwC 135

Les coûts marginaux de personnel de tri affectés aux pots, barquettes et souples (PBS) sont représentés par la

zone orange en forme de « L » sur le schéma ci-dessus.

Amortissement des investissements

Les données proviennent du Contrôle de Gestion avec les descriptifs des investissements par centre de tri, la durée d’amortissement et la part imputable à l’EECT (note des experts accompagnant l’annexe 9.2), redressés de la part de l’EECT dans le fonctionnement du CdT et d’un amortissement standard

Note : les amortissements des investissements liés à l’EECT uniquement ne sont pas pris en compte.

Surcoûts de fonctionnement

• Ces surcoûts prennent en compte la consommation d’électricité, les consommables, les locations de matériel et engins, etc.

• Coût de 10€/t entrante dans un centre de tri traitant des flux traditionnels (source étude prospective en cours ADEME Ecofolio Eco-Emballages)

• Coût applicable dans les centres de tri de l’EECT : 30€/t entrante PBS (source équipe tri, connaissance métier)

Surcoûts de maintenance

• Ces surcoûts correspondent aux opérations de maintenance supplémentaires et spécifiques aux nouveaux emballages.

• Ces surcoûts s’élèvent à 5 €/t entrante

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PwC 136

Pour le surtri :

Pour comparer les différentes situations rencontrées, il convient de prendre en compte l’étape de surtri :

Pour ce faire, les coûts doivent être établis par tonnes de Pots & Barquettes (car ce sont ces emballages qui font l’objet d’un surtri – les coûts de cette étape supplémentaire leur sont donc intégralement alloués).

Dans les calculs standardisés, les valeurs métier suivantes sont retenues :

Cas des mix plastiques produits en

centres manuels

Cas des mix plastiques produits en

centres automatiques

Composition du Mix

plastiques surtrié

Mélange de bouteilles et flacons PEhd et

PP et de pots barquettes toutes résines

Mélange de bouteilles et flacons PEhd et

PP et de pots barquettes PE/PP/PS

Coût de transfert CDT-surtri 30 €/t mix PE entrante

0 (surtri sur place)

Coût de surtri 140 €/t mix PE entrante

60 €/t mix PE entrante

Le coût de surtri est affecté en totalité aux Pots Barquettes et Films :

Cas des mix plastiques produits

en centres manuels

Cas des mix plastiques produits en

centres automatiques

Proportion de pots et barquettes

dans le Mix plastiques surtrié

44% 32%

Coût de surtri affecté à 100% aux

Pots Barquettes du mix

(30+140) / 44% = 386 €/t PB (0+60) / 32% = 188 €/t PB

Proportions de pots et barquettes

surtriées par rapport à la totalité des

pots barquettes et films produits en

centre de tri

68% 40%

Coût de surtri ramené à la tonne de

pots barquettes et films produite en

centre de tri

386*68% = 265 €/t 188*40% = 75 €/t

Note : les recettes globales liées à la vente des matériaux d’emballages en plastique après tri et surtri ne sont ne

sont pas prises en compte dans l’analyse par centre de tri : les coûts marginaux présentés sont des coûts bruts.

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PwC 137

Cas des centres de tri « conçus pour »:

Les quatre centres de tri « conçus pour » (dont les résultats sont présentés en §3.4.7.2) n’ont par définition pas

pu faire l’objet de mesures de point zéro (débit, productivité, personnel, etc), à la différence des autres centres de

tri de l’expérimentation.

La méthode des coûts marginaux telle que décrire ci-dessus n’a donc pas pu être appliquée telle quelle.

Deux des quatre centres de tri conçus spécifiquement pour le tri des nouvelles catégories d’emballages en

plastique ont accepté de transmettre des coûts reconstitués prenant en compte des données d’investissement, de

personnel et de fonctionnement.

Les coûts marginaux ont alors été calculés par différence avec un coût de référence « métier » de tri pour des

centres automatiques de tri (120 €/t), en tenant compte du tri des matériaux supplémentaires collectés (effet

d’entraînement), supposés triés au coût « métier ».

CDT 12

(« conçu pour », triant en

quatre flux)

CDT 14

(« conçu pour », triant les

plastiques jusqu’à la résine)

Coût de tri de référence

« métier »

€/t CS entrant 120 120

Flux de collecte sélective en

entrée de centre avant

l’expérimentation

kg/hab.an F0 F0

Coût de tri reconstitué €/t CS entrant 136 166

Flux de collecte sélective en

entrée de centre durant

l’expérimentation

kg/hab.an F1 F1

Effet d’entraînement kg/hab.an E1 E1

PB&F sortie CDT P1 kg/hab.an 2.1 1.9

Coût marginal de tri des pots

barquettes et films

€/t PB&F

sortie CDT

(136*F1-120*F0-120*E1)/2.1

= 650

(166*F1-120*F0-120*E1)/1.9

= 1845

Coût marginal de tri et surtri

des pots barquettes et films

€/t PB&F

sortie CDT

650+75= 725 1845

Note : la valeur retenue pour le coût de tri reconstitué est très sensible sur la détermination du coût marginal de

tri des pots barquettes et films . Par exemple, en prenant 130 €/t pour le CDT 12 au lieu de 136 €/t, on obtient un

coût marginal de tri des pots barquettes et films de 440 €/t (au lieu de 650 €/t).

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PwC 138

4.4. Glossaire

A

ACV (analyse de cycle de vie) L'ACV est une méthode d'évaluation environnementale qui permet de quantifier les impacts d'un produit (qu'il s'agisse d'un bien, d'un service voire d'un procédé) sur l'ensemble de son cycle de vie, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation. (ADEME)

Apport volontaire Mode d'organisation de la collecte de déchets dans lequel l’usager se déplace hors de son domicile pour utiliser des contenants de recyclage mis à sa disposition dans un espace collectif.

B

Balles Dans les centres de tri, les déchets après tri sont compactés par une presse, sous forme de parallélépipèdes de dimensions constantes : les balles, pour réduire leur volume lors du transport et permettre leur manipulation.

Bassin de chalandise Le bassin de chalandise d’un centre de tri est la zone habituelle ou prévisionnelle (en cas d’ouverture) de provenance des flux entrants de ce centre.

BCMP (flux) Flux composé de briques, cartons, métaux, et plastiques.

BCMPJ (flux) Flux composé de briques, cartons, métaux, plastiques, et journaux.

Biodégradable Propriété pour un composant d'être dégradé naturellement par les organismes décomposeurs (bactéries) d'un écosystème, en éléments présents à l'état naturel dans cet écosystème.

C

Centre de tri (parfois noté « CDT ») Installation technique dans laquelle les déchets issus des collectes sélectives sont séparés par matériaux, conditionnés et stockés, avant d’être envoyés au recyclage..

Chaîne du recyclage Toutes les étapes du recyclage d'un matériau : du déchet à la matière première secondaire en passant par la collecte, le tri, la transformation...

Collecte sélective Collecte de flux de déchets triés au préalable par les habitants, en vue d’une valorisation ou d’un traitement spécifique.

Collectivités Locales Une collectivité locale est une partie du territoire d'un Etat jouissant d'une autonomie de gestion au moins partielle.

Conditionnement Opération qui consiste à protéger les denrées et les produits par un emballage, en contact direct (emballage primaire).

Conditionneurs Industriels qui réalisent le conditionnement de produits.

Criblage (en centre de tri) Technique permettant d'éliminer les particules fines comprises dans le flux traité qui se détachent des déchets par frottement et/ou agitation.

CSR Combustibles solides préparés à partir de déchets non dangereux destinés à être valorisés énergétiquement dans des installations d’incinération ou de co-incinération.

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PwC 139

D

Débit exprimé en t/h Quantité de emballages ménagers traitée par le centre de tri pendant une heure de fonctionnement réelle de la chaine de tri.

E

EECT : expérimentation d’extension des consignes de tri

Emballages ménagers est un emballage ménager au sens de l’article R.543-55 du Code de l’environnement, tout emballage :

o D’un produit vendu ou remis gratuitement à un ménage o Qui est mis sur le marché en vue de sa consommation ou de l’utilisation du produit

qu’il contient.

L’emballage ménager devient un déchet si le ménage s’en défait ou a l’intention de s’en défaire, quel que soit le lieu d’abandon.

Extrusion L'extrusion est un procédé de transformation en continu d'une matière malléable homogénéisée et fusionnée par malaxage et échauffement (mécanique et thermique). Dans un fourreau (cylindre), la matière comprimée par une vis sans fin, est poussée vers une filière, pour être mise en forme. Ce procédé permet d'obtenir en continu des produits semi-finis de formes diverses.

F

FIFO De l’anglais « First In, First Out » (« Premier rentré, premier sorti »), il s’agit d’une méthode de comptabilisation des stocks visant à faire sortir du centre de tri en priorité les déchets les plus anciens.

Fonction tri Ensemble des opérations de tri et de surtri des emballages et des papiers.

Formage ou thermoformage Technique, utilisée pour une partie des emballages en plastique, permettant de donner une forme par réchauffement des parois du moule puis par injection d'air ou aspiration sous vide.

G

Granulation Technique permettant de faire des granules : la matière fondue passe au travers d'une filière qui les transforme en joncs qui sont ensuite refroidis puis coupés.

Gisement d’emballages ménagers Emballages ménagers mis en marché en France

Gisement des emballages ménagers Quantité d’emballages ménagers produits et collectés sur un territoire défini.

H

I

J

K

L

LIFO De l’anglais « Last In, First Out » (« Dernier rentré, premier sorti »), il s’agit d’une méthode de comptabilisation des stocks faisant sortir du centre de tri les déchets les plus récents.

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PwC 140

M

Monomère Substance chimique le plus souvent organique utilisée dans la synthèse des polymères

Milieux Du moins urbanisé au plus urbanisé :

R = Rural

MR = Mixte-Rural

MU= Mixte Urbain

U= Urbain

UD= Urbain dense

Multicouche Emballages composé de plusieurs couches collées entre elles. Ces couches peuvent être différents plastiques ou différents matériaux (papier, plastique, aluminium).

N

Nouvelles catégories d’emballages ménagers en plastiques

Catégories d’emballages en plastique de type pots & barquettes et films et souples visés par l’extension des

consignes de tri dans l’expérimentation (cf Tableau 1), qui complètent les catégories d’emballages en plastique

figurant déjà dans les consignes de tri en France, les bouteilles et flacons.

O

Opérateur Entreprise chargée par délégation de la collectivité d'effectuer les opérations de collecte et/ou de tri.

Ordures Ménagères (OM) ou Déchets Ménagers (DM) Déchets de l’activité domestique quotidienne des ménages qui sont pris en compte par la collecte traditionnelle.

P

Performance de tri des habitants Il s’agit de la quantité en kilogramme par habitant et par an triées par les habitants à leur domicile

Polyéthylène basse densité (PEbd) Polymère thermoplastique de la famille des polyoléfines, utilisé pour la fabrication d’emballages souples et de films.

Polyéthylène haute densité (PEhd) Polymère thermoplastique de la famille des polyoléfines, utilisé pour la fabrication de certains emballages (bouteilles, flacons, films, pots, barquettes ou bouchons)

Polyéthylène téréphtalate (PET) Polymère thermoplastique de type polyester, utilisé pour la fabrication d’emballages tels que des bouteilles, des barquettes ou des couvercles.

Plastiques Variété de matières synthétiques très utilisées pour la diversité de leurs caractéristiques et performances (légèreté, propriétés mécaniques, adaptabilité ...). Les matières plastiques sont des macromolécules, polymères ou co-polymères organiques, qui présentent une certaine plasticité lors de leur mise en œuvre, ce qui permet leur transformation par injection, extrusion, calandrage, etc.

Polymère Molécule de grande taille (ou macromolécule) constituée par un assemblage de motifs élémentaires répétés un grand nombre de fois. Ces motifs sont les produits de la transformation des monomères.

Polymérisation La polymérisation permet d'obtenir des macromolécules par création de liaisons entre des monomères.

Polyoléfines Famille regroupant les polymères d'alcènes (oléfines). Les polyoléfines utilisées dans l’emballage sont le polyéthylène, et le polypropylène.

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PwC 141

Polystyrène (PS) Polymère styrénique utilisé pour la fabrication d’emballages tels que pots de yaourts, barquettes, gobelets.

Polystyrène expansé (PSE) Polymère styrénique utilisée notamment pour la fabrication de calages, isolants thermiques, barquettes

Polychlorure de vinyle (PVC) Polymère utilisé, notamment en France, la fabrication de feuilles, cartes de crédit, tubes, films, châssis de fenêtre...

Porte à porte Mode d'organisation de la collecte selon lequel le contenant est affecté à un usager ou à un groupe d’usagers nommément identifiables. Le point d’enlèvement est situé à proximité immédiate du domicile de l’usager ou du lieu de production des déchets.

Pré-Collecte Ensemble des opérations et des moyens (contenants - bacs, sacs, caissettes-) d'évacuation des déchets depuis leur lieu de production jusqu'au contenant de tri.

Prévention Toute action visant à réduire l’ensemble des impacts sur l’environnement des déchets et à faciliter leur gestion ultérieure (réduction à la source, réduction de leur quantité ou de leur nocivité ou amélioration du caractère valorisable).

Q

R

Recyclable « Caractéristique d’un produit , d’un emballage ou d’un composant associé qui peut être prélevé sur le flux des déchets par des processus et des programmes disponibles, et qui peuvent être collectés, traités et remis en usage sous la forme de matières premières ou de produits. » (source norme ISO 14021). Cette notion n’est valable que s’il existe effectivement un dispositif de collecte, de tri et de recyclage développé.

Recyclage Opération visant à transformer les matériaux provenant de déchets en nouvelles matières qui réintègrent un cycle de production, en remplacement total ou partiel d’une matière première vierge.

Recyclage chimique Technique de décomposition (chimique ou thermique) des chaînes macromoléculaires des polymères de plastique permettant la création d'éléments réactifs ou potentiellement réactifs, dans le but de fabriquer une nouvelle matière plastique.

Recyclage mécanique Comprend deux étapes : la régénération qui permet d'obtenir une matière homogène et propre et le recyclage qui transforme cette matière en produit finis ou semi-finis. Le recyclage mécanique ne modifie pas la structure chimique des plastiques.

Recyclage organique ou compostage Le recyclage organique ou compostage consiste à laisser fermenter des résidus agricoles ou urbains (ordures ménagères) mélangés ou non avec de la terre végétale. On obtient ainsi du compost (engrais) qui est un mélange fermenté de résidus organiques et minéraux, utilisé pour l'amendement des terres agricoles.

Recycleur ou usine de recyclage Site industriel

Redevance incitative La redevance incitative est un mode de financement du Service Public d’Elimination des Déchets visant à favoriser la réduction des déchets, la diminution des quantités de déchets confiées aux collectivités et l’utilisation optimale des filières de valorisation des déchets ménagers (recyclage et compostage) ainsi qu’à maîtriser la hausse des coûts du service public déchets et en améliorer la transparence. La redevance incitative est une redevance d’élimination des ordures ménagères dont le montant varie en fonction de l’utilisation réelle du service par l’usager.

S

Solde d’emballages Terme utilisé pour désigner les flux qui n’entrent pas et ne pourront pas entrer (à court ou moyen terme) dans le dispositif de recyclage.

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Surtri Séparation par résine d’un flux de plastiques mélange, réalisée après une première étape de tri. Cette opération a été assurée soit dans un centre de surtri, soit directement chez le recycleur.

T

Taux de captage des nouveaux emballages en plastique Il s’agit du ratio entre les quantités d’emballages produits par les centres de tri et les quantités présentes dans les collectes en entrée de centre de tri. Les balles produites (qui permettent la détermination de la quantité d’emballages produits) par les centres de tri contiennent un certain pourcentage d’impuretés, qui peut varier selon le type d’emballages.

Thermoplastique Les polymères thermoplastiques ont des structures linéaires composées de chaînes qui, avec l'élévation de température, peuvent glisser les unes par rapport aux autres. Les thermoplastiques sont des matériaux qui se ramollissent sous l'action de la chaleur et se durcissent en se refroidissant de manière réversible. La plupart des plastiques utilisés dans l'emballage sont des thermoplastiques.

Tri (positif et négatif) des nouveaux emballages en plastique En tri positif, chaque emballage plastique est saisi manuellement par les opérateurs sur la chaine de tri pour être trié. En tri négatif, les emballages en plastique sont laissés sur le tapis de tri, tous les autres matériaux à recycler sont retirés manuellement par les opérateurs. Le flux de plastique est alors récupéré en bout de chaine sans avoir été manipulé par les opérateurs.

Trommel Grand cylindre rotatif perforé permettant le délitage et la séparation granulométrique des produits.

U

V

Valorisation Terme générique recouvrant la réutilisation, la régénération, le recyclage, la valorisation organique ou énergétique des déchets.

Valorisation énergétique Utilisation d’une source d’énergie résultant du traitement des déchets (électricité, chaleur…)

Valorisation matière Utilisation de tout ou partie d’un déchet en remplacement d’un élément ou d’un matériau (= recyclage).

W

X

Y

Z

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PwC 143

4.5. Compte rendu des journées d’échanges avec les sites pilotes du 18 et 25 septembre 2013

Les collectivités locales participant à l’expérimentation ont été réunies les 18 et 25 septembre 2013, dans le but de les écouter et de recueillir des informations qualitatives et leurs expériences de mise en place des consignes élargies. Objectifs de ces journées :

Identifier et partager les enjeux de l’expérimentation Recueillir les bonnes pratiques, les recommandations :

Ce qui a bien fonctionné Les écueils rencontrés Les conseils à donner à d’autres collectivités locales (à faire/à éviter) Eléments explicatifs de la dispersion des résultats

Débattre du point clé de la maîtrise des coûts et des conditions à réunir pour être en capacité d’étendre les consignes à moindre coût.

71 personnes représentant 43 collectivités locales ont assisté à ces réunions qui étaient ciblées sur les techniciens impliqués dans le pilotage du projet sur leur territoire. Néanmoins, 5 élus étaient présents.

Les collectivités se sont exprimées autour de 4 thèmes couvrant la totalité du projet :

Habitants Pré-collecte et Collecte Tri Reprise/Recyclage

A l’issue du travail des collectivités sur chaque thème, l’état des connaissances à date d’Eco-Emballages sur les différents sujets était présenté et débattu. Le présent document a pour objet de restituer les idées exprimées au cours de ces journées. Il se veut complet et ne hiérarchise pas les points de vue mais les rapporte. Il n’est donc pas anormal de trouver dans une même rubrique des idées contradictoires. Ce compte-rendu a été complété à la suite de la réception des rapports demandés aux collectivités qui n’ont pas pu participer à ces réunions d’échange.

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Synthèse du CR :

Participation des habitants :

Les principaux freins au geste de tri des habitants identifiés par les collectivités locales sont liés à la nature même des nouveaux emballages triés : plus petits, plus nombreux, plus sales, avec une diversité de forme très importante.

Les collectivités indiquent clairement que les résidus alimentaires contenus dans les nouveaux emballages provoquent un geste de tri partiel, notamment pour éviter les nuisances olfactives lors du stockage, mais aussi par peur de dégrader la qualité des autres emballages stockés en mélange. Le nombre d’emballages est également limitant lorsque les contenants sont équipés d’une ouverture réduite (apport volontaire, bacs verrouillés). Permettre aux habitants de mettre un sac d’emballages dans les contenants plutôt que de les passer un à un par une ouverture réduite apparaît comme la seule solution pour remédier à ce frein, mais les centres de tri ne sont pas équipés pour ouvrir ces sacs.

Les collectivités relèvent également une certaine confusion dans les messages perçus soit parce que la signalétique sur les contenants n’est pas présente soit parce qu’elle est en mauvais état et parfois juxtaposée aux anciennes consignes. La confusion peut être entretenue par des informations présentes sur les emballages contradictoires avec les nouvelles consignes.

Le temps apparait comme un facteur clé de la mobilisation durable des habitants.

Enfin, le manque d’informations sur le devenir des matériaux génère des doutes sur la réalité du recyclage, notamment en raison de la diversité des formes et des textures des emballages plastiques.

Pour remédier à ces freins, les collectivités recommandent une démarche préalable au lancement des nouvelles consignes : évaluer le niveau de connaissance des habitants afin d’adapter les messages. Une communication de lancement renforcée par des relances régulières, le développement de la communication de proximité et l’activation de tous les relais leur semble également essentiel. La réalisation d’un état des lieux du remplissage des bacs est également préconisée afin d’anticiper les problèmes de débordement là où les risques sont avérés.

Les collectivités signalent également qu’il faut profiter du changement de consignes pour uniformiser les flux et le code couleur au plan national afin de faciliter le geste de tri et lever les confusions.

Pré-collecte et collecte :

Les nouvelles consignes ont généré selon les collectivités un déséquilibre entre les flux de collecte des OMR et de la CS. Au niveau des contenants, cela se traduit dans les collectivités par :

des distributions supplémentaires de sacs de collecte sélective pour les collectivités qui ont adopté ce mode de collecte (les collectivités en bac signalent peu de changement),

l’inadaptation de certains contenants tels que les caissettes qui ne peuvent contenir les quantités d’emballages produites,

des débordements de bornes d’apport volontaire ou de bacs. Pour la collecte, cela se traduit par une inadaptation des bennes bi-compartimentés et des saturations au niveau des quais de transfert.

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PwC 145

Afin d’anticiper sur ces conséquences, les collectivités conseillent de réaliser un état des lieux et une étude de rationalisation de la pré-collecte et de la collecte préalablement à toute extension de consignes. Ces travaux doivent conduire à une réorganisation du dispositif dans le but de rééquilibrer les tournées des OMR et de la CS. Les collectivités s’accordent aussi pour dire que cette phase préalable est l’occasion d’optimiser la collecte, par exemple en adaptant mieux les fréquences aux apports (passage en C0,5 notamment), et donc de mieux maîtriser les coûts. Certaines collectivités en apport volontaire pour les emballages préconisent même de mettre les OMR en apport volontaire à l’occasion de l’extension des consignes. La nécessaire augmentation de la compaction dans les bennes en porte à porte est soulignée par les collectivités ainsi que la mise en place du compactage en apport volontaire. En cas d’extension des consignes, l’harmonisation des modes de collecte et des flux sur l’ensemble du territoire de la collectivité est aussi préconisée pour en faciliter la gestion.

Tri :

Les collectivités locales soulignent le fait qu’un centre de tri adapté au tri de tous les emballages en plastique est nécessairement automatisé, et ces mêmes collectivités précisent que l’emploi et les conditions de travail doivent être préservées. Elles précisent que les centres de tri doivent être conçus pour assurer un tri efficace des nouvelles résines mais aussi pour améliorer le tri de tous les autres matériaux et parvenir à une extraction maximale, à des coûts maîtrisés et en garantissant le niveau de qualité attendu par les filières de reprise. Selon les collectivités, il est primordial qu’un centre de tri gérant les nouvelles résines soit suffisamment flexible pour pouvoir s’adapter aux évolutions futures des standards matériaux. Elles s’accordent pour dire que la maîtrise des coûts passe par une augmentation de la taille des centres de tri, en citant les échelles départementale pour le tri, et régionale pour le surtri s’il s’avère nécessaire. Beaucoup de collectivités soulignent la nécessité d’une vigilance accrue sur les conditions de travail des opérateurs de tri et sur la formation à mettre en place, notamment pour donner du sens à un geste nouveau pour eux et faciliter leur adaptation. La problématique des emballages non recyclables ne leur a pas échappée et la production par le centre de tri d’un flux de Combustible Solide de Récupération (CSR) à partir des plastiques non recyclables est une solution citée spontanément et jugée pertinente.

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PwC 146

Reprise et Recyclage :

Les collectivités ayant trié les flux par résines disent n’avoir pas réussi à atteindre le niveau de qualité requis pour le recyclage. Certaines collectivités ont parfois rencontré des difficultés pour maintenir la qualité des flux produits (JRM, EMR) ou pour garantir la production de flux d’emballages plastiques de qualité satisfaisante pour les repreneurs (en particulier pour les films). Aucune des collectivités ayant fabriqué un flux de barquettes PET seules n’a réussi à le faire reprendre et recycler. Une des collectivités présente a signalé des difficultés à faire reprendre un chargement de bouteilles et flacons en PET du fait d’une trop forte teneur en pot/barquettes. Les collectivités ont exprimé leurs doutes sur le fait que les centres de tri soient adaptés à la production des standards choisi pour l’expérimentation. De ce fait, elles se questionnent sur les choix qui seront fait dans le futur et l’évolution des exigences des repreneurs.

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PwC 147

4.6. Note « Extension plastique, construction des hypothèses de projection des résultats issus de l’expérimentation »

Extension plastiques : 4 temps

La présente note vise à établir les hypothèses de projection des résultats issus de

l’expérimentation plastiques, à la fin du projet et à plus long terme :

Données mesurées dans le cadre de

l'expérimentation

T0

Avant expérimentatio

n

T1

Fin expérimentatio

n

T2

Fin projet

T3

Prospectif

2030

Hypothèses de projection à

construire

Les hypothèses de projection portent notamment sur l’évolution du gisement des emballages

plastiques, l’évolution du geste de tri des consommateurs-citoyens et l’évolution du taux de tri

des emballages plastiques en centre de tri.

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EVOLUTION DU GISEMENT DES EMBALLAGES MENAGERS PLASTIQUES

Valeurs prises pour le gisement initial (T0-2011) étudié

Catégorie

T0 – Avant expérimentation

2011

(kT sec)

Bouteilles

& Flacons 40%

PET clair 245

PET foncé 55

PP/PEHD 135

Pots &

Barquettes 34%

PP 100

PS 78

PET 62

PE 17

PVC 27

PSE 42

Complexes + autres plastiques

(d’origine amidon) 49

Films &

Souples 26%

PEBD 90

PEHD 30

PP 10

Complexes 50

< A5 100

TOTAL 1090

Source : d'après les travaux Eco-Emballages – PwC 2011, sur le gisement 2009

Remarques :

- Le gisement des « bioplastiques » plastiques biosourcés et/ou biodégradable est pris en compte dans le gisement global mais n’est pas spécifiquement identifié : ce flux est minoritaire dans les lignes complexes et autres plastiques.

- Les différentes lignes de pots et barquettes contiennent une part de barquettes complexes multicouches.

Evolution globale du gisement des emballages ménagers plastiques Les caractéristiques démographiques de la France se sont profondément modifiées au cours des trente dernières années : la population, le nombre de ménages et le nombre de personnes seules ont augmenté tandis que la taille moyenne des ménages a diminué. Ces évolutions démographiques s’accompagnent d’un changement de mode de consommation avec une diminution du temps de préparation des repas, une consommation nomade et individualisée, et une recherche de praticité sans cesse accrue. Ces caractéristiques entrainent une augmentation du gisement des emballages ménagers40, évolutions qui devraient se poursuivre dans les projections étudiées dans la présente note.

40 Etude ADEME Eco-Emballages, Le gisement des emballages ménagers en France, évolution 1994 – 2009

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Evolution du gisement des emballages ménagers plastiques, depuis T0 :

T1 - Fin expérimentation T2 - Fin projet T3 – Prospectif

Source : projection linéaire 2011 – 2030, Etude prospective ADEME

2013

Source : Etude prospective ADEME 2013

Pas d’augmentation entre 2011 et 2013

+5% +11%

Décomposition de l’évolution globale du gisement des emballages ménagers plastiques : Evolutions différenciées des types d’emballages Catégorie Répartition du gisement

T0 T2 - Fin projet T3 – Prospectif

Source : projection

exponentielle 2011 – 2030,

Etude prospective ADEME

2013

Source : Etude prospective ADEME 2013

Bouteilles &

Flacons 40% 39% 37%

Pots &

Barquettes 34% 34% 35%

Films &

Souples 26% 27% 28%

L’hypothèse prise est que l’évolution des modes de consommation impacte également les types d’emballages mis sur le marché. En 2030, les barquettes sont plus utilisées avec les portions individuelles et le nomadisme.

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150

Evolutions différenciées des résines plastiques L’étude prospective menée par l’ADEME ne distingue par l’évolution du gisement par résine, considérant que la diversité de résine perdurera et que le nombre de résine à trier sera sensiblement le même. La nature des résines n’aura pas d’impact sur le schéma organisationnel du dispositif de tri et de recyclage. En revanche, dans le cadre de la construction du projet de recyclage des emballages en plastique, il est nécessaire de préciser les résines afin de pouvoir construire des scénarios de projection. Le gisement a été stable durant l’expérimentation, T0=T1. Chaque ligne de correspond à l’augmentation lié à l’évolution globale au T2 ou T3, puis l’évolution entre les types d’emballages

Catégorie Gisement T2 - Fin projet Gisement T3 – Prospectif

Bouteilles &

Flacons

PET clair (+5%) x (39%/40%) x T1 +11% x (37%/40%) xT1

PET foncé (+5%)x (39%/40%) x T1 +11% x (37%/40%) xT1

PP/PEHD (+5%) x (39%/40%) x T1 +11% x (37%/40%) xT1

Pots &

Barquettes

PP* (+5%) x (34%/34%) x (T1 +5000t) (+11%) x (35%/34%) x (T1 +5000t)

PS (+5%) x (34%/34%) x T1 +11% x (35%/34%) xT1

PET* (+5%)x (34%/34%) x (T1+15 000 t) (+11%) x (35%/34%) x(T1+20000t)

PE (+5%) x (34%/34%) x T1 +11% x (35%/34%) xT1

PVC*

(+5%) x (-50%) x (34%/34%) x T1

Disparition progressive : passage

progressif vers le PET, 1t PET

remplace 1 t PVC

A fin projet : 15 000 tonnes sont

passées en PET

10 000 T x (35%/34%) xT1

Il reste la part des médicaments et des

blisters.

PSE*

(+5%) x (-10%) x (34%/34%) x T1

Environ 50% du gisement sont des

barquettes : dont 25% (soit environ

5kt PSE) passent en 5kt PP

(cf. gisement en Allemagne et UK)

(+ 11%) x -10% x (35%/34%) xT1

Complexes +

autres plastiques

(d’origine

amidon)

(+5%) x (34%/34%) x T1 +11% x (35%/34%) xT1

Films &

Souples

PEBD (+5%) x (27%/26%) x T1 +11% x (28%/26%) xT1

PEHD

(+5%) x (27%/26%) x (T1 – 5kt)

Transfert vers plastique

biodégradable

+11% x (28%/26%) x (T1 – 5kt)

Plastique

biodégradable +5% x (27%/26%) x 5kt +11% x (28%/26%) x 5 kt

PP +5% x (27%/26%) x T1 +11% x (28%/26%) xT1

Complexes +5% x (27%/26%) x T1 +11% x (28%/26%) xT1

< A5 +5% x (27%/26%) x T1 +11% x (28%/26%)xT1

*Source : Enseignement des projets amont sur l’éco-conception des emballages ménagers plastiques (2013)

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Focus sur le développement des plastiques biosourcés et/ou biodégradables: - Plastiques d’origines végétales dont la structure est la même qu’un plastique d’origine

pétrochimiques (type bioPET ou bio PE). Ces matériaux s’intègrent dans le dispositif industriel et sont recyclables avec les filières

existantes. Ils n’ont pas d’impact sur le modèle organisationnel et l’augmentation potentielle

des flux est inclue dans les lignes PET et PEhd.

- Un nouveau type de plastique se développe actuellement et semble prometteur : le polyéthylène furanoate (PEF). C’est un polyester entièrement biosourcé qui pourrait se substituer à une grande partie des applications du PET. Cependant, de faibles capacités de production sont prévues et aucune information disponible ne permet d’estimer les projections de substitution sur le PET.

- Les bioplastiques compostables ou biodégradables d’origines végétales ou pétrochimiques Ces matériaux sont à ce jour, minoritaires sur le marché français, leur évolution est comprise

dans la catégorie « Complexes et autres plastiques ». L’hypothèse prise est qu’ils seront dans

le solde non capté dans les centres de tri.

Cas particulier des sacs de caisse : À partir du 1er janvier 2014, les sacs de caisse à usage unique en matière plastique, dont les caractéristiques seront définies par décret, sont intégrés dans le régime de la TGAP - taxe générale sur les activités polluantes (art. 47 de la loi de finances rectificative pour 2010). Cette règlementation ne s’applique pas aux sacs plastiques biodégradables, constitués d’un minimum de 40 % de matières végétales en masse.

Les sacs de caisse étant actuellement essentiellement en PEhd, il est probable que dans un horizon prospectif, la résine PEhd soit progressivement abandonnée au profit de résine plastique biodégradable. Le gisement de sacs de caisse (en PEhd) est estimé à 5 kT en 2011.

Remarque :

L’évolution du gisement a été faite sur le périmètre du gisement 2011 des emballages ménagers et ne prend pas en compte les évolutions intervenues ultérieurement.

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EVOLUTION DES TONNES COLLECTEES / GESTE DE TRI

L’approche proposée pour évaluer l’évolution du geste de tri à la fin du projet ou dans une situation prospective à plus long terme, consiste à identifier les freins susceptibles d’expliquer pourquoi le geste de tri ne sera pas de 100 % dans ces projections. Certains ont été identifiés grâce à l’étude ethnographique réalisée dans les collectivités locales impliquées dans l’expérimentation plastiques ; d’autres liés au lieu de consommation peuvent également influer :

Frein Nom Description

1 Réfractaire

Il existera toujours une part de réfractaires persistants qui ne trieront jamais, des erreurs de tri ou encore de problème de dispositif. Ce frein estimé à 15% est systématiquement appliqué à l’ensemble des emballages en plastique.

2 Souillure41

Les souillures et odeurs de certains emballages entrainent les difficultés suivantes : - Mélange d’emballages propres et sales/salissant - Besoin de vider plus régulièrement la poubelle de tri - Dégoût de transvaser les emballages de la poubelle de tri individuelle au bac

de tri

3 Reconnaissance du matériau plastique2

Des interrogations et incertitudes sur le matériau en lui-même car certains matériaux ne sont pas identifiés comme du plastique : le polystyrène expansé, les matériaux souples et/ou estimés comme fins, tels les films plastiques, les sacs plastiques.

4 Reconnaissance d’un emballage plastique2

Des interrogations et incertitudes sur la définition d’un emballage plastique car certains emballages rigides, tels les pots / flacons / tubes de produits cosmétiques ne sont pas reconnus comme des emballages plastique.

5 Consommation nomade Consommation à l’extérieur des foyers, consommation nomade : il est peu probable que le consommateur garde les déchets d’emballages avec lui pour les trier à domicile.

6 Lieu de consommation à l’intérieur du foyer

Consommation à l’intérieur des foyers : les emballages de produits alimentaires sont les plus communément triés (dans la cuisine), contrairement aux emballages d’autres secteurs (tel que celui des cosmétiques dans la salle de bain).

7 Manque de valeur perçue

L’habitant consommateur associe geste de tri et valeur représentée par le matériau. Ainsi certains emballages sont triés plus volontiers que d’autres car le geste de tri parait plus utile / nécessaire. A titre d’exemple, les gros emballages rigides et propres ont plus de valeurs dans l’inconscient que les petits emballages souples.

L’impact des freins présentés ci-dessus a été quantifié en fonction de chaque type d’emballage et marchés de consommation afin d’estimer les taux de collecte potentiels. Entre la situation à fin du projet et prospective, les freins liés aux difficultés de reconnaissance des emballages plastique ou du matériau plastique en lui-même tendent à être levés grâce aux campagnes de sensibilisation grand public (de type M. Papillon, Vacances Propres, ambassadeurs du tri, sensibilisation dans les écoles, etc.), et grâce au déploiement de la signalétique Info Tri Point Vert sur les emballages ménagers :

Enfin, les projections sont proposées toutes choses égales par ailleurs concernant le dispositif à portée du citoyen : la dotation en bac de tri par habitant est identique, les poubelles personnelles des ménages ne présentent pas d’innovations majeures (de type captage des odeurs). Pour le T2, un frein supplémentaire est rajouté concernant l’appropriation du geste de tri, il disparait au T3.

41 Source : étude ethnographique CSA pour Eco-Emballages, 2013

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Répartition du

gisement par

catégories42

Impact des freins sur le geste de tri Tx. de collecte

Fin

expérimentation

T2 - Fin projet

Freins et impacts sur le gisement

T3 – Prospectif

Freins et impacts sur le gisement

Bouteilles

& Flacons

Total 100% Réfractaire -20% Réfractaire -20%

Bouteilles <

50cL (eaux

plates

pétillantes)

10% Consommation

nomade des petites

bouteilles

- 5% Consommation

nomade

- 3%

DPH (gel

douche,

shampoing)

5% Lieu de

consommation à

l’intérieur du foyer

- 3% Lieu de

consommation à

l’intérieur du

foyer

- 2%

Reste du

gisement

85% Divers - 4% - -

Tx. de collecte

estimé

68% Tx. de collecte

estimé

75% 61%

Total 100% Réfractaire -20% -20% Réfractaire -20% -20%

Pots &

barquettes

Produits

frais

60% Souillure -40% -20% Souillure -30% -10%

DPH 5% Lieu de

consommation à

l’intérieur du foyer

Reconnaissance

d’un emballage

plastique

- 4% - 4% Lieu de

consommation à

l’intérieur du

foyer

- 3% - 3%

Reste du

gisement

35% Appropriation du

nouveau geste

-10% -10% - - -

Tx. de collecte

estimé

25% 45% Tx. de collecte

estimé

45% 65% 15% 30%

40% 60% 23%

Films &

Souples

Total 100% Réfractaire

Manque de valeur

-40% -20% Réfractaire

Manque de

valeur

-40% -20%

Epicerie

sèche

6% Reconnaissance du

matériau plastique

- 4% - 4% Reconnaissance

du matériau

plastique

- 2% - 2%

Produits

frais

20% Souillure - 15% -15% Souillure -10% -10%

DPH 7% Lieu de

consommation à

l’intérieur du foyer

- 5% - 5% Lieu de

consommation à

l’intérieur du

foyer

- 3% - 3%

Reste du

gisement

68% - - - - - -

Tx. de collecte

estimé

25% 45% Tx. de collecte

estimé

45% 65% 15% 30%

35% 55% 21%

Légende :

Bien trié Mal trié

Lors de l’expérimentation, certains P&B ou F&S ont été mieux triés que d’autres. A titre d’exemple, les petits films sont sujets au frein « Manque de valeur » de manière plus importante. Pour refléter cette observation, une distinction du geste de tri est proposée dans le tableau ci-dessus entre les emballages bien triés et les mal triés.

42 Source : Etude PwC sur le gisement des emballages plastique, juin 2011

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Effet d’entrainement sur les autres matériaux L’expérimentation en cours montre que le geste de tri généralisé à tous les emballages plastiques favorise le geste de tri des autres matériaux mais également toujours des refus. Le tableau ci-dessous propose d’évaluer l’évolution de l’effet d’entrainement sur les autres matériaux d’emballages à la fin du projet. A la différence de l’étude prospective de l’ADEME, seul l’impact de l’extension des consignes de tri sur les autres matériaux est pris en compte ici. Les autres facteurs comme l’évolution du gisement ne sont pas considérés dans cette approche. La projection à la fin du projet envisage une tendance identique à celle constatée pendant l’expérimentation pour les autres emballages et les papiers ; toutefois les efforts de sensibilisation permettront de limiter les refus c’est pourquoi une légère réduction est proposée. Les refus sont définis ici comme les erreurs de tri de l’habitant qui sont collectées et qui arrivent au centre de tri (les autres objets en plastiques comme des jouets ou des cassettes vidéo mais également par exemple des objets très souillés comme des couches de bébé).

Catégorie T0 – Avant expérimentation

T1 - Fin Expérimentation 2013 (par rapport

au T0 avant l’expérimentation)

T2 - Fin projet (par rapport au T0

avant l’expérimentation)

Autres emballages légers 12,9 kg/hab/an 13,9 kg/hab/an +7.7% +8%

Papier 17,2 kg/hab/an 17,6 kg/hab/an +2.7% +3%

Refus liés à l’erreur de

tri des habitants 5,8 kg/hab/an 7,3 kg/hab/an 7 kg/hab/an

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DIMENSIONNEMENT DES OBJECTIFS DE COLLECTE PAR HABITANT

L’évolution du gisement et des tonnes collectées permettent de définir des objectifs de performance par

habitant. Cependant, l’évolution démographique de la France est également à prendre en compte.

T2 - Fin projet T3 – Prospectif

Population totale (France

métropolitaine) 65 961 631 habitants 68 531 811 habitants

Source : Etude prospective ADEME 2013 Source : Etude prospective ADEME 2013

Les différentes hypothèses de calcul prises correspondent aux objectifs suivants :

Catégorie T2 - Fin projet T3 - Prospectif

Bouteilles et Flacons 5.2 kg/hab/an 5.6 kg/hab/an

Pots & Barquettes 2.8 kg/hab/an 4.4 kg/hab/an

Films & Souples 1.9 kg/hab/an 3.2 kg/hab/an

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LES ETAPES DE TRI

Le tableau ci-dessous propose des évolutions du taux de tri des types d’emballages et résines plastique à fin projet et situation prospective.

Définition du Taux de tri : Le taux de tri d’un type d’emballage est défini comme le rapport entre la quantité entrante dans un centre de tri et la quantité sortante :

Taux de tri = Tonnage sortant de la matière i / Tonnage entrant de la matière i

Il mesure l’efficacité du tri sur une matière, sans les refus.

Catégorie T1 - Fin

Expérimentation

2013

T2 - Fin projet T3 - Prospectif

Source : projection de type

exponentielle 2011 – 2030, Etude

prospective ADEME 2013

Source : Etude prospective

ADEME 2013

Scénario M5

Bouteilles &

Flacons

PET clair

91%

91% 94%

PET foncé 91% 94%

PP/PEHD 91% 94%

Pots &

Barquettes

PP 65% 70% 87%

PS 50% 58% 82%

PET 60% 66% 87%

PE 65% 70% 87%

PVC 45% 54% 50%

PSE 45% 54% 82%

Complexes 45% 0% 0%

Films &

Souples

PEBD 55% 60% 75%

PEHD 55% 60% 75%

PP 55% 60% 75%

Complexes 55% 0% 0%

< A5 0% 0% 0%

Le scénario construit par l’ADEME en T3 2030 propose des taux de tri techniquement réalisable avec

un objectif de recyclage.

Remarque sur les taux constatés lors de l’expérimentation :

- Les taux des bouteilles & flacons et des films & souples sont directement issus des taux de tri des centres de tri.

- Les taux de tri des pots et barquettes sont issus soit d’un tri direct en centre de tri, soit d’un tri en centre de tri et d’une étape de surtri. Sur la base des résultats expérimentaux, aucun écart significatif n’a été constaté entre ces deux organisations.

- Cas particulier du PVC : Les résultats expérimentaux montrent qu’il n’a été trié que dans les centres de tri manuel. Malgré de faibles tonnages en 2030, il est considéré comme capté comme les autres emballages afin de l’isoler des autres flux.

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4.7. Programme de sensibilisation des habitants préconisé dans le cadre de l’expérimentation

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Références

« Livre Vert sur une stratégie européenne en matière de déchets plastiques dans l’environnement », Commission européenne, mars 2013

« Etude de l’adaptabilité des centres de tri des déchets ménagers aux évolutions potentielles des collectes séparées », ADEME, Eco-Emballages, Ecofolio, février 2013

« Etude sur l’opportunité du tri et du recyclage des emballages ménagers plastiques autres que bouteilles et flacons », PricewaterhouseCoopers/Cadet International, décembre 2009

Etude prospective ADEME (à préciser)

« Etude sur l’impact de l’extension des consignes de tri sur le travail et la santé des opérateurs dans les centres de tri », INRS, 2013

« Etude qualité de l’air en CdT dans EECT », APAVE, 2013

Etudes qualité (à préciser)

« Baromètres de suivi des pratiques de tri dans le cadre de l’expérimentation plastique », CSA, 2012-13

Etude de marché européen (Deloitte, à préciser)

Etude environnementale Bleu Safran (à préciser)

« Amélioration de la recyclabilité des emballages en plastique autres que bouteilles et flacons », Eco-Emballages, novembre 2013. Le document de synthèse des résultats est disponible à l’adresse suivante : http://www.ecoemballages.fr/sites/default/files/bilan_projet_plastique_amont_octobre_2013.pdf

“Plastics – The Facts 2013, An analysis of European latest plastics production, demand and waste data”, PlasticsEurope, 2013

« Emballages en matières plastiques », Xerfi, avril 2012

« Les marchés français et européen des déchets », Eurostaf, 2011.

Rapport « Chiffres clés – Déchets édition 2012 », ADEME