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DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DES PARTENARIATS DOSSIER DE PRESSE ART ET LIBERTÉ : RUPTURE, GUERRE ET SURRÉALISME EN ÉGYPTE (1938 -1948) 19 OCTOBRE 2016 - 16 JANVIER 2017 GALERIE DU MUSÉE ET GALERIE D’ART GRAPHIQUE MUSÉE, NIVEAU 4 #ExpoArtEtLiberté ART ET LIBERTÉ

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DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DES PARTENARIATS

DOSSIER DE PRESSE

ART ET LIBERTÉ :RUPTURE, GUERRE ET SURRÉALISMEEN ÉGYPTE (1938 -1948)19 OCTOBRE 2016 - 16 JANVIER 2017GALERIE DU MUSÉE ET GALERIE D’ART GRAPHIQUE

MUSÉE, NIVEAU 4

#ExpoArtEtLiberté

ART ET LIBERTÉ

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ART ET LIBERTÉ :RUPTURE, GUERRE ET SURRÉALISME EN ÉGYPTE (1938 -1948)19 OCTOBRE 2016 - 16 JANVIER 2017

SOMMAIRE

1. COMMUNIQUÉ DE PRESSE PAGE 3

2. PLAN ET PARCOURS DE L’EXPOSITION PAGE 5

3. LES ARTISTES EXPOSÉS PAGE 10

4. PUBLICATIONS PAGE 11

5. EXTRAITS DE TEXTES DU CATALOGUE PAGE 13

6. COLLOQUE INTERNATIONAL PAGE 17

7. VISUELS POUR LA PRESSE PAGE 18

8. INFORMATIONS PRATIQUES PAGE 23

4 octobre 2016

direction de la communication

et des partenariats

75191 Paris cedex 04

directeur

Benoit Parayre

téléphone

00 33 (0)1 44 78 12 87

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attachée de presse

Anne-Marie Pereira

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direction de la communicationet des partenariats75191 Paris cedex 04

directeurBenoît Parayretéléphone00 33 (0)1 44 78 12 [email protected]

attachée de presseAnne-Marie Pereiratéléphone00 33 (0)1 44 78 40 [email protected]

www.centrepompidou.fr

Ramsès Younane, Sans titre, 1939.

photo : Haitham Shehab

Collection de S. Exc. Sh. Hassan M. A. Al Thani,Doha

#ExpoArtEtLiberté

7 juillet 2016

COMMUNIQUÉ DE PRESSEART ET LIBERTÉ :RUPTURE, GUERRE ET SURRÉALISMEEN ÉGYPTE (1938 -1948) 19 OCTOBRE 2016 - 16 JANVIER 2017 GALERIE DU MUSÉE ET GALERIE D’ART GRAPHIQUE

MUSÉE, NIVEAU 4

Art et Liberté : Rupture, Guerre et Surréalisme en Égypte (1938 – 1948) est la première

exposition consacrée au groupe Art et Liberté ( jama’at al-fann wa al-hurriyyah),

qui a rassemblé autour de Georges Henein une constellation d’artistes et écrivains

résidant au Caire dans les années 1930 et 1940.

Fondé le 22 décembre 1938 à l’occasion de la publication du manifeste Vive l’art dégénéré,

le groupe Art et Liberté a fourni à une jeune génération d’artistes, d’intellectuels et d’activistes

une plate-forme hétérogène propice à de nombreuses réformes culturelles et politiques.

Les membres du groupe ont joué un rôle actif au sein d’un réseau international dynamique

d’intellectuels et d’artistes liés à la mouvance surréaliste. À l’aube de la Seconde Guerre

mondiale et dans une Égypte sous domination coloniale britannique, le groupe Art et Liberté

s’est inscrit dans un projet culturel et politique international en défiant le fascisme,

le nationalisme et le colonialisme. Questionnant le surréalisme, il a tenté de construire

un langage littéraire et pictural contemporain engagé au niveau mondial autant qu’enraciné

dans les préoccupations artistiques et politiques locales.

Sur invitation de Catherine David, directrice adjointe du musée national d’art moderne en charge de

la recherche et de la mondialisation, les commissaires indépendants Sam Bardaouil et Till Fellrath /

Art Reoriented, ont rassemblé les résultats de cinq années de recherches approfondies

et de centaines d’entretiens menés sur le terrain en Égypte et dans de nombreux autres pays.

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Ils ont sélectionné près de 130 tableaux, œuvres sur papier et photographies datant de la fin des années

1920 au début des années 1950, ainsi qu’un grand nombre de documents d’archives (photographies

historiques, séquences de films et premiers manuscrits jamais exposés auparavant). Ces œuvres d’art

pour beaucoup inédites, ont été empruntées à plus d’une cinquantaine de collections publiques et

privées en provenance d’Égypte et de onze autres pays.

En réunissant pour la première fois ces œuvres et ce corpus essentiels à la compréhension

du paradigme surréaliste dans toute sa complexité, cette exposition historique offre une vision globale

du groupe Art et Liberté, dont l’une des figures de proue demeure l’écrivain, poète et journaliste égyptien

Georges Henein (1914-1973).

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre de différents projets que le Centre Pompidou a souhaité

organiser en parallèle à la célébration de la mort d’André Breton (1896-1966).

À la suite du Centre Pompidou à Paris, l’exposition sera présentée au Museo Nacional Centro de Arte

Reina Sofia de Madrid, à la Kunstsammlung K21 de Düsseldorf ainsi qu’à Tate Liverpool entre 2017

et 2018.

Parallèlement à l’exposition, un colloque international intitulé Art et Liberté (1938-1948) et modernité

en Égypte : au-delà du discours postcolonial se tiendra le 25 novembre 2016 au Centre Pompidou

en collaboration avec l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) et un catalogue abondamment illustré

de 256 pages, sera publié par les éditions SKIRA, en coédition avec les éditions du Centre Pompidou.

Quatre autres versions seront éditées en anglais, allemand, espagnol et arabe. L’ouvrage constituera la

première publication de références visuelles de ce moment du surréalisme en Égypte.

Sur les réseaux sociaux :

#ExpoArtEtLiberté@centrepompidouhttps://twitter.com/centrepompidou

https://www.facebook.com/centrepompidou.fr

L’exposition et son itinérance ont pu voir le jour grâce :

Au principal soutien de S. Exc. Sh. Hassan M. A. Al Thani

Au généreux soutien de la Fondation culturelle Montblanc

Au généreux soutien de la Fondation Sawiris pour le développement social

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2. PLAN DE L’EXPOSITION

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Chapitre I

« La révolution permanente »

Groupe Art et Liberté, La séance continue, 1945

Le groupe Art et Liberté apparut sur la scène artistique cairote alors qu’y existait déjà une véritable

pratique de l’exposition. Celle-ci se manifestait chaque année par l’organisation du salon du Caire,

événement organisé par la très conservatrice Société des amis de l’art qui bénéficiait du soutien

de l’État égyptien.

L’exposition de 1927 attira par exemple jusqu’à 55 000 visiteurs. Fortement empreintes de l’idéologie

nationaliste, ces manifestations instaurèrent une hiérarchisation des artistes selon leur nationalité.

Dans la droite ligne du surréalisme, Art et Liberté refusa cette confusion entre art et politique, tout

autant que l’idée d’un art qui se contenterait de ne reproduire que les mêmes allégories et métaphores

artistiques sans formuler de nouvelles propositions.

Quelques-uns des écrits les plus controversés du groupe Art et Liberté critiquèrent ainsi vivement

les artistes pratiquant cette forme d’art et qui incarnaient aux yeux du groupe une norme à renverser.

Chapitre II

« La voix des canons »

Catalogue de la première exposition du groupe Art et Liberté, 1940

Les revendications et aspirations d’Art et Liberté furent indissociables de la montée des idéologies

fascistes qui, au-delà de leur emprise en Europe, étaient par ailleurs en plein essor en Égypte depuis

le début des années 1930. Bien que l’Égypte ne fût pas en première ligne de la guerre, son statut de

colonie britannique l’y impliquait de facto. Le pays fut obligé de mettre ses ressources nationales ainsi

que toutes ses infrastructures à disposition des Britanniques. En 1941, un bataillon composé de 140 000

soldats tenait garnison au Caire tandis que les troupes armées et les chars d’assaut déferlaient dans

les rues de la ville. Le fervent engagement dans la guerre et les ravages de celle-ci furent les leitmotivs

de tout le spectre artistique et littéraire d’Art et Liberté, notamment de la caricature et de la littérature.

Les représentations surréalistes des champs de bataille et des dégâts causés reflètent ainsi l’état

d’anxiété suscité par cette guerre dévastatrice. Certains membres d’Art et Liberté ayant perdu des

proches ou subi des déplacements forcés, méditent sur leurs expériences en se servant de symboles

de mort et d’images obsédantes de l’Apocalypse.

PARCOURS DE L’EXPOSITION

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Chapitre III

« Les corps fragmentés »

Kamel el-Telmisany, Don Quichotte numéro 12, février 1940

Au moment où apparut le groupe Art et Liberté, Le Caire était une ville marquée par de profondes

inégalités économiques. L’essentiel des richesses était détenu par quelques propriétaires terriens

et hommes d’affaire, tandis que plus de la moitié de la population, en majorité des travailleurs ruraux

et des ouvriers, vivait dans la misère. Art et Liberté imputait cette injuste répartition des ressources

principalement à la bourgeoisie qui entravait l’évolution des classes défavorisées. La révolution était

donc un outil nécessaire à la destruction d’une mentalité bourgeoise dominante tant sur les plans

économiques, sociaux et artistiques. La fragmentation de la figure humaine fut ainsi pour Art et Liberté

un outil surréaliste de lutte contre le symbolisme et le naturalisme – qui idéalisait jusqu’aux corps

les plus décharnés – défendus par la bourgeoisie. Le groupe choisit quant à lui de représenter des

figures déformées, démembrées ou distordues, illustrant sans détours les souffrances humaines

causées par la grande précarité économique qui touchait la société. Le motif du corps « fragmenté »

ou « émacié » tel qu’a pu le qualifier le groupe Art et Liberté devint ainsi le lieu d’une révolte aussi bien

sociale qu’artistique. Au sein d’œuvres de tout format, Art et Liberté dépeignit la douleur de l’Homme

placé au cœur d’un décor hostile, qui n’était pas sans faire écho aux images des mutilés de guerre,

de batailles et de champs de ruines qui circulaient durant la Seconde Guerre mondiale.

Chapitre IV

« Le Réalisme Subjectif »

Ramsès Younane, Le but de l’artiste contemporain, 1938

Art et Liberté trouvait dans le surréalisme tant un appel à la révolution sociale et morale qu’un

mouvement artistique, et requalifia le mouvement de « réalisme subjectif ». En 1938, le peintre

et principal théoricien d’Art et Liberté, Ramsès Younane, identifia le surréalisme comme un mouvement

en crise dont il distingua deux types. Le premier, dont les compositions étudiées de Dalí et Magritte

sont particulièrement représentatives, était considéré comme trop prémédité et bridant toute

imagination. Le second, caractérisé par l’écriture et le dessin automatiques, jugé trop autocentré

et trop peu tourné vers l’émancipation collective. Younane appela au renouvellement du mouvement

en le requalifiant de « réalisme subjectif », espace où les artistes introduisirent des symboles puisant

aux sources du subconscient, démarche que Kamel el-Telmisany – également théoricien et artiste

d’Art et Liberté – qualifia d’« Art libre ». Les membres du groupe employaient indifféremment ces deux

termes tout en cherchant à développer un langage visuel distinct. Cette nouvelle « mythologie collective »,

telle que décrite par Ramsès Younane, exprimait la responsabilité de l’artiste au sein de sa propre société.

Chapitre V

« La femme de la ville »

Georges Henein, Déraisons d’être, 1938

Parmi les principaux mécènes et artistes d’Art et Liberté, on compte plusieurs femmes, dont Amy Nimr,

Marie Cavadia et Lee Miller. Mettant à contribution leurs réseaux à travers le monde, elles jouèrent un

rôle fondamental dans l’introduction du surréalisme en Égypte. Grâce à l’activité intense des galeries

d’art qu’elles accueillaient chez elles, elles mirent en relation plusieurs artistes d’Art et Liberté qu’elles

soutenaient également. Le rôle actif que ces pionnières eurent dans la formation du groupe contribua à

renforcer la position féministe d’ Art et Liberté, particulièrement notable dans un grand nombre de leurs

publications, dont al-Tatawwur et Don Quichotte. Dans le monde des arts visuels, et ce en temps de

guerre où l’extrême pauvreté et l’afflux massif de soldats incitèrent un très grand nombre de femmes à

la prostitution, certains sujet furent particulièrement abordés. La prostituée en souffrance,

ou la « femme de la ville », comme l’écrivait Georges Henein dans son poème « Saint Louis Blues »,

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est un thème exploré dans un grand nombre de peintures d’ Art et Liberté. Le groupe exposait

la souffrance des prostituées en les représentant seules dans des décors surréalistes, le corps mutilé

et déformé. Certaines d’entre elles étaient perforées de clous, tandis que d’autres étaient lacérées

par des arbres aux allures monstrueuses. À la différence de certaines pratiques surréalistes où le regard

masculin prédominant représentait le corps féminin comme un objet sexuel, les membres du groupe

critiquaient l’érotisation de la femme. Ils mettaient en valeur la souffrance des prostituées,

les dépeignant comme des objets usagés par la vie et ravagés par la consommation masculine.

Chapitre VI

Le groupe de l’art contemporain : « Un Art Égyptien »

Abdel Hadi el-Gazzar, Loisirs no 21, printemps 1950

En 1946, certains membres d’Art et Liberté cofondèrent un collectif indépendant sous le nom de Groupe

de l’art contemporain, actif jusqu’au milieu des années 1950. Certains membres du groupe, comme

Abdel Hadi el-Gazzar, Hamed Nada et Samir Rafi, allaient devenir des figures de proue du modernisme

égyptien. Le Groupe de l’art contemporain dévia progressivement du surréalisme en préférant l’emploi

d’un langage plus local, vernaculaire, nourri d’un répertoire symboliste emprunté à la tradition populaire.

De la fin des années 1940 au début des années 1960, la question d’un art authentiquement égyptien

devint, pour les artistes comme pour les intellectuels, une préoccupation majeure renforcée par

la Révolution de 1952 et son projet nationaliste. Le Groupe de l’art contemporain fut peu à peu identifié

par le public comme le représentant de cet art véritablement égyptien, position critiquée par le groupe

Art et Liberté – séparé depuis 1948 – qui y vit une nouvelle forme de nationalisme.

Chapitre VII

« La photo surréaliste »

Ahmed Rassim, Le Progrès égyptien, 7 juin 1945

À partir du milieu des années 1930, des photographes d’Art et Liberté, comme Ida Kar, Hassia,

Ramzi Zolqomah, Khorshid et Van Leo employèrent différentes techniques, telles la solarisation

et le photomontage devenus indissociables de la photographie surréaliste. Lee Miller, qui vécut au Caire

de 1933 à 1939, fut associée au groupe Art et Liberté et produisit au cours de cette période quelques-

unes de ses photographies surréalistes les plus importantes. Le groupe explora diverses formes

de composition sur le mode de l’absurde, s’intéressant plus particulièrement à la déconstruction

de la forme humaine et à l’aliénation du familier. À l’instar du travail d’autres photographes surréalistes

qui mobilisèrent des masques et objets primitifs afin de critiquer la vision coloniale et euro-centrée du

monde, Art et Liberté utilisa la photographie pour condamner la récupération nationaliste de l’Égypte

des Pharaons. Ses membres questionnèrent la perception familière des monuments et des objets

anciens par le spectateur à travers des compositions originales et des juxtapositions absurdes.

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Chapitre VIII

Georges Henein

Le poète surréaliste et provocateur Georges Henein eut un rôle fondamental dans la création du groupe

Art et Liberté. Né au Caire en 1914 d’un père diplomate égyptien et d’une mère égypto-italienne

antifasciste, Henein vécut très tôt dans un environnement cosmopolite, passant toute son enfance entre

l’Égypte, l’Italie, l’Espagne et la France. Il commença à introduire les idées surréalistes en Égypte

dès 1934 par le biais de plusieurs publications, avant même de rencontrer André Breton à Paris deux ans

plus tard. En 1936, Henein fît partie des signataires de La Vérité sur le procès de Moscou, une

déclaration en réponse aux « Procès de Moscou » instruits contre Trotsky par les communistes

staliniens. Il marqua par la suite la naissance quasi-officielle du groupe Art et Liberté en tenant

la conférence Bilan du mouvement surréaliste au Caire le 4 février 1937. Le 22 décembre 1938 s’ensuivit

la publication du manifeste fondateur du groupe, Vive l’art dégénéré, dont Georges Henein fut le principal

contributeur. En 1947, André Breton lui confia le secrétariat de CAUSE, une coalition internationale pour

des surréalistes d’après-guerre. La fidélité de Georges Henein envers André Breton prit fin en 1948

en raison de divergences de points de vue de plus en plus fréquentes. Cette rupture, accompagnée

de difficultés croissantes d’ordre politique au niveau local, conduisit à la dissolution d’Art et Liberté.

Chapitre IX

« L’écriture par l’image »

Albert Cossery, La Semaine Égyptienne, 17 mars 1941

L’un des traits distinctifs d’Art et Liberté est l’étroite corrélation entre les œuvres plastiques

et littéraires du groupe. Plusieurs textes de Georges Henein reposaient en effet sur les images tirées

des travaux réalisés par plusieurs artistes du groupe, dont Kamel El-Telmisany, Amy Nimr et Mayo.

Sa poésie surréaliste engendra quant à elle quelques-unes des œuvres d’art les plus impressionnantes

d’Art et Liberté, dont certaines réalisées par Inji Efflatoun et Ramsès Younane. De même, les portraits

poétiques que fit Albert Cossery de la pauvreté constituèrent un motif récurrent pour plusieurs peintres,

comme Fouad Kamel, Abdel Hadi el-Gazzar et Robert Medley. Entre 1939 et 1940, le groupe créa trois

journaux novateurs : Don Quichotte en français, al-Tatawwur en arabe et le bulletin bilingue Art et Liberté.

Du début des années 1940 au milieu des années 1950, Henein dirigea également deux maisons d’édition,

Les éditions Masses et La Part du sable, qui diffusèrent les écrits d’auteurs majoritairement

francophones, tels qu’Albert Cossery, Edmond Jabès, Mounir Hafez, Yves Bonnefoy, Jean Grenier,

Philippe Soupault, Gherasim Luca et Arthur Lundkvist.

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3. LES ARTISTES EXPOSÉS

MOHAMMAD ABDEL LATIF

KHALIL ABDUH

SALIM AL-HABSCHI

HUSSEIN YOUSSEF AMIN

ANONYMOUS

ERIC DE NEMES

ANGELO DE RIZ

INJI EFFLATOUN

ABDEL HADI EL-GAZZAR

HASSAN EL-TELMISANI

KAMEL EL-TELMISANY

MAMDOUH MUHAMAD FATHALLAH

THIERRY FORMINTELLI

GEORGES HENEIN

IDABEL

IDA KAR

FOUAD KAMEL

MAHMOUD KHALIL

IBRAHIM MASSOUDA

MAYO

ROBERT MEDLEY

LEE MILLER

HAMED NADA

AMY NIMR

ROLAND PENROSE

MAHER RAEF

SAMIR RAFI

MAHMOUD SAÏD

LAURENT-MARCEL SALINAS

SAROUKHAN

AHMED SAWWAN

RATEB SEDDIK

ETIENNE SVED

VAN LEO

RAMSÈS YOUNANE

RAMZI ZOLQOMAH

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4. PUBLICATIONS

ART ET LIBERTÉ. RUPTURE, GUERRE ET SURRÉALISME EN ÉGYPTE (1938 - 1948)

Sous la direction de Sam Bardaouil et Till Fellrath

Catalogue coédité par les éditions SKIRA Paris et les Editions du Centre Pompidou.

Quatre versions seront éditées en anglais, allemand, espagnol et arabe.

Format : 24 cm x 28 cm

256 pages, 250 illustrations

Prix : 35 euros

Cet ouvrage retrace la première exposition consacrée au mouvement surréaliste en Égypte.

Il propose une incursion dans cet univers artistique, encore peu connu en Europe, à travers plus

de 200 œuvres inédites contextualisées.

Bien au delà d’une recherche esthétique, la création du mouvement est motivée par une véritable

impulsion révolutionnaire. Celle-ci s’inscrit dans une pensée à contre-courant de l’opinion et du

conformisme de l’époque. À travers de multiples médiums plastiques (peinture, dessin, photographie)

et littéraires, ce catalogue nous plonge dans le contexte artistique bouillonnant de l’Égypte des années

1930-1940.

Des œuvres des artistes les plus importants sont ainsi représentées, parmi lesquels

les plasticiens Abdel Hadi el-Gazzar, Kamel el-Telmisany, Fouad Kamel, Ida Kar, Amy Nimr,

Samir Rafi, Ramsès Younane et les poètes et écrivains Albert Cossery, Georges Henein,

Edmond Jabès, Anwar Kamel...

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SOMMAIRE

Avant-propos

Serge Lasvignes

préface

Bernard Blistène

Le groupe Art et Liberté et la refonte du surréalisme en Égypte (1938-1948)

Sam Bardaouil

La révolution permanente

La voix des canons

Les corps fragmentés

La femme de la ville

Le réalisme subjectif

Le groupe de l’art contemporain

L’écriture par l’image

La photo surréaliste

Georges Henein

Biographies

Bibliographie

Anthologie :

Surréalisme égyptien et Art dégénéré en 1939

Don Lacoss

Les éditions Masses et La Part du sable. Histoire et signification d’un projet éditorial

Marc Kober

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SURRÉALISME EN ÉGYPTE : LES PREMIERS PROTAGONISTES

S’agissant de l’introduction du surréalisme en Égypte, la position centrale du poète surréaliste

Georges Henein ne fait aucun doute. Chaque historiographie, et elles sont peu nombreuses, situe ou,

en tout cas, mentionne la conférence fondamentale intitulée « Bilan du mouvement surréaliste »,

qu’il a donnée au Caire le 4 février 1937, comme le lancement quasi officiel du surréalisme en Égypte.

Cependant, il est important de noter que les penchants surréalistes et gauchistes de Henein

commencent à émerger en 1935 avec sa contribution à deux publications : Un effort, mensuel publié

au Caire par les Essayistes, un groupe littéraire francophone, et Les Humbles, revue marxiste-léniniste

imprimée à Paris ( …).

Le père de Henein, Sadek Henein Pacha, était un diplomate égyptien. Sa mère, Mary Zanelli,

était italo-égyptienne. En raison de la carrière de son père, Henein passa son enfance entre

Le Caire, Madrid, Rome et Paris, où il acheva ses études secondaires au lycée Pasteur de Neuilly

avant d’étudier à la Sorbonne. Ce cosmopolitisme précoce lui a permis de maîtriser l’arabe,

l’italien, le grec, l’anglais et le français et lui a donné la possibilité de naviguer dans les divers

milieux qu’il fréquentait avec l’aisance et l’assurance d’un « flâneur des deux mondes ».

En 1936, Henein rencontra Breton. Dans une lettre du 8 avril 1936, Breton révélait déjà qu’il était

conscient des efforts de Henein pour diffuser le surréalisme en Égypte : « Le démon de la perversité,

tel qu’il daigne m’apparaître, semble avoir une aile ici et l’autre en Égypte ». À partir de ce moment,

Henein fut le canal principal des développements de la scène internationale vers le circuit local.

Outre ses innombrables publications dans des dizaines de revues surréalistes et politiques à l’étranger,

sa correspondance avec un grand nombre d’écrivains ou artistes surréalistes, de nombreux exemples

montrent que Henein a été un lien capital entre Art et Liberté et ses homologues internationaux.

Lors d’un séjour à Paris en 1936, Henein assista aux réunions surréalistes organisées par Breton

pour discuter et adopter une position à l’égard de ce qu’on a appelé les procès de Moscou.

Un manifeste ou plus exactement une déclaration intitulée « La vérité sur le procès de Moscou »

fut lue par Breton au cours de la réunion du 3 septembre 1936 et signée par les personnes présentes.

Henein était l’un des signataires. Ainsi qu’Yves Tanguy, l’un des principaux organisateurs, dont

les célèbres poèmes L’Évidence poétique parurent plus tard dans le premier numéro de la revue

du groupe Art et Liberté, Al-Tatawwur. Dans une lettre à Henri Calet en décembre 1938, Henein

demanda à son ami de transmettre le manifeste d’ Art et Liberté du 22 décembre 1938, intitulé

« Vive l’art dégénéré » et mis en circulation « hier », à La Nouvelle Revue française. Calet lui rendit ce

service et un bref communiqué parut dans le numéro du 1er février 1939 avec l’en-tête :

« L’Orient travaille pour la défense de la culture occidentale. » Parallèlement, un court texte

annonçant la création d’Art et Liberté parut dans le deuxième numéro de Clé, le bulletin de la

Fédération internationale de l’art révolutionnaire indépendant (FIARI) publié en français depuis

Paris. Ce numéro comprenait une critique littéraire du Château de Franz Kafka par Henein.

Le précédent numéro incluait aussi un texte de Henein, cette fois une critique du livre de Marcel

Jouhandeau Chroniques maritales. Le manifeste d’Art et Liberté fut également publié le 5 avril 1939

dans The London Bulletin grâce à l’amitié de Henein avec Roland Penrose, l’un des fondateurs

de la revue et figure de proue du surréalisme britannique.

5. EXTRAITS DE TEXTES DU CATALOGUE

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FORMATION DE RÉSEAUX INTERNATIONAUX D’ÉCRIVAINS ET D’ARTISTES DÉPLACÉS

La guerre avait amené nombre d’écrivains et d’artistes disparates au Caire. Certains étaient des

réfugiés, comme les écrivains Lawrence Durrell et Olivia Manning qui avaient fui de Grèce

à Alexandrie au printemps 1941, alors que les troupes nazies marchaient sur Athènes. Durrell

fut affecté au service de presse du British Council au Caire. Il y rencontra Bernard Spencer qui

avait aussi été évacué d’Athènes trois mois plus tôt. Avec Robin Fedden, professeur d’anglais à

l’université du Caire, ils lancèrent la revue littéraire Personal Landscape dans laquelle l’écrivain

et peintre Amy Nimr, artiste et mécène du groupe Art et Liberté, publia en 1945 une critique littéraire

du poète gréco-alexandrin Constantin P. Cavafy. Nimr était un peintre accompli qui avait étudié à l’école

Slade à Londres à la fin des années 1920. Au moment où Art et Liberté fit son apparition sur la scène

artistique cairote, elle était bien établie localement et internationalement, avec plusieurs expositions

personnelles dans des galeries renommées de Paris et de Londres et un parcours pictural attestant,

en dehors du surréalisme, d’un langage stylistique hétérogène. À part les expositions d’Art et Liberté,

Nimr joua un rôle crucial dansla phase de formation du groupe en lui offrant un salon culturel dans sa

maison de Zamalek et en lui faisant découvrir les courants intellectuels émanant du cercle de Henry

Miller à la villa Seurat à Paris. Nimr conserva un atelier au 101 bis rue de la Tombe-Issoire, dans

l’impasse de la Villa Seurat aux bâtiments modernistes omniprésents, devenue le lieu où il fallait être

pour les artistes et les écrivains de l’avant-garde. C’est là qu’elle créera certaines de ses plus

remarquables peintures surréalistes (...).

L’autre non-Égyptien arrivé au Caire en tant que soldat britannique qui prit part à la cinquième

exposition d’Art et Liberté, était Robert Medley, un peintre anglais qui avait exposé à l’Exposition

surréaliste internationale de Londres en 1936. Avant l’Égypte, Medley avait été un membre actif

du cercle surréaliste de Londres et un ami proche de Roland Penrose, qui était avec Mesens la figure

de proue du groupe. Le journal de Penrose de 1930 à 1940 révèle qu’ils se voyaient régulièrement.

En dehors de ses liens artistiques avec les surréalistes anglais, Medley était aussi très impliqué

dans l’organisation de divers types d’activités surréalistes, comme le montre un reportage

paru dans le premier numéro du London Bulletin en avril 1938, où nous apprenons que « le mercredi 26

mars au soir, M. Robert Medley et la pleine lune ont présidé un débat entre réalistes

et surréalistes ». De plus, avant la guerre, Medley avait enseigné au peintre Rateb Seddik, l’un

des membres d’Art et Liberté, au Chelsea College of Arts. Comme beaucoup d’autres artistes,

tels Anthony Gross, Edward Bawden et Edward Ardizzone, pour n’en citer que quelques-uns,

Medley arriva au Caire avec le déferlement des troupes britanniques et du Commonwealth

stationnées en Égypte et le long de la côte nord-africaine (...).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Le Caire était un sanctuaire relatif pour une série d’activistes

politiques, allant d’anarchistes antifascistes à des intellectuels juifs fuyant la zone nazie en

constante expansion. Il y avait notamment Angelo de Riz, professeur de dessin au lycée du Caire.

Antifasciste farouche, de Riz avait quitté l’Italie au milieu des années 1930.

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LA MONTÉE DU SENTIMENT FASCISTE LOCAL

(...)

Le 10 janvier 1936, un cortège d’un millier de jeunes en uniforme défila dans le centre du Caire en

déclarant son allégeance au roi et à leur parti; c’étaient les Al-Qumsan Al-Zarqa (les Chemises bleues),

une organisation paramilitaire appartenant au Wafd.

Après avoir été l’institution politique la plus importante d’Égypte pendant deux bonnes décennies,

le Wafd avait connu une perte de leadership notable, surtout parmi la jeunesse. Cela était dû en partie

au traité anglo-égyptien au succès mitigé, dont le Wafd, qui faisait partie du gouvernement de l’époque,

avait été le signataire officiel au nom du peuple égyptien. Les Chemises bleues se révélèrent, même

si ce fut temporaire, un recours efficace pour ressusciter la popularité en baisse du parti.

Nommées d’après la couleur de leurs chemises, ces unités quasi militaires descendaient dans la rue,

infiltraient les manifestations et, s’il le fallait, faisaient même appel à la violence afin de contrer le

sentiment anti-Wafd. Au cours de l’été 1936, des rapports circulaient faisant état de vingt mille

Chemises bleues.

(...) Le sens de la liberté d’Art et Liberté était renforcé par les réalités d’une guerre meurtrière

et la conscience pressante de la montée des idéologies fasciste et totalitaire en Égypte. Surgissant

sur fond de guerre mondiale, Art et Liberté rejeta le fascisme qui, au-delà de son emprise sur l’Europe,

connaissait un essor en Égypte depuis le début des années 1930 et commençait à constituer une

sérieuse menace. Sa création fut annoncée le 22 décembre 1938 par un manifeste bilingue arabe

français,Yahya al-fann al-munhatt/Vive l’art dégénéré. Selon une première interprétation, le manifeste

peut être considéré comme une réaction à la croisade fasciste et nazie contre l’avantgarde en Europe.

L’on peut aussi y voir une résonance du manifeste de la FIARI, daté du 25 juillet 1938. Même si elles

ne sont pas entièrement erronées, ces lectures ne sont sûrement pas suffisantes. Les idéologies qui

qualifiaient les mouvements d’avant-garde d’entartete Kunst étaient simultanément présentes en Égypte

et se manifestaient, quoique dans des conditions différentes, par l’emprise autoritaire sur les arts

d’associations liées à l’État, d’un côté, et une section locale de futuristes étroitement liée au parti

fasciste, de l’autre. En mars 1938, à la suite d’une conférence de F. T. Marinetti au Caire, Art et Liberté

affirma son rejet de tout alignement entre fascisme, nationalisme et art. Marinetti, le père du futurisme,

né à Alexandrie, était arrivé au Caire en tant que délégué du gouvernement fasciste italien. À l’époque,

il avait déjà été nommé par Mussolini membre de la Reale Accademia d’Italia, alignée sur le régime.

La visite de Marinetti au Caire quelques mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale, qui

coïncidait avec le sentiment fasciste local frémissant, est de loin l’événement le plus pertinent pour

éclairer le contexte dans lequel le manifeste d’Art et Liberté a été rédigé et le groupe a été fondé.

Les sarcasmes d’Art et Liberté le soir du 24 mars 1938 visaient une figure légendaire, qui avait

révolutionné le paysage artistique européen en publiant son Manifeste du futurisme en 1909.

Marinetti se trouva être la cible des attaques les plus insolentes des futurs membres d’Art et Liberté,

qui transformèrent cette conférence sur la poésie futuriste en querelle scandaleuse.

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LA RECONSIDÉRATION DU SURRÉALISME ET DE SON CANON

La perception de soi d’Art et Liberté, centrale dans la discussion et la formulation d’un nouveau

chapitre de la trajectoire du surréalisme, nous fournit un exemple de modernisme tardif qui met à mal

l’un des métarécits les plus contestés de l’histoire de l’art ; cette modernité, représentée par le

mouvement surréaliste, a été une invention occidentale (française) venue d’Europe (Paris et,

dans une moindre mesure, Londres) pour être imitée des dizaines d’années après par le non-Occident,

mais avec un effet moindre, dans ce cas l’Égypte. Cette notion rappelle encore les corrélations binaires

très contestées du centre contre la périphérie, de la métropole contre les colonies, de l’Occident contre

le non-Occident. Aucune de ces dichotomies ne tient en ce qui concerne Art et Liberté, qui s’envisageait

comme partenaire d’un mouvement fluide composé de réseaux internationaux, au sein desquels son rôle

de moteur du changement et sa contribution artistique et intellectuelle étaient aussi valides et légitimes

que ceux de n’importe quelle autre section surréaliste dans le monde (...).

En d’autres termes, comprendre pleinement les contributions du groupe Art et Liberté n’est possible

qu’en abandonnant notre connaissance préétablie de ce que nous « savons » à l’avance du surréalisme,

et par conséquent de ce à quoi il doit ressembler et comment il doit être exprimé. Alors seulement,

nous pourrons saisir pleinement la position significative d’Art et Liberté, non seulement eu égard

à l’évolution du modernisme en Égypte, mais en vue d’élaborer une nouvelle définition du surréalisme,

qui contribue à une vision inclusive de l’histoire de l’art, dans laquelle les particularités de la périphérie

ne sont plus vues comme dichotomiques par rapport à l’autorité du centre, et peut-être même à un point

où ces oppositions ne sont plus visibles.

La réflexion, la transformation et la mise en oeuvre du surréalisme par Art et Liberté, tout en

dialoguant simultanément avec le monde et en s’occupant du local, mettent en évidence les

grands avantages tirés des réseaux littéraires et artistiques des années 1930 et 1940 ; ces réseaux

transcendaient les barrières nationales et géographiques, et les allégeances, pour inclure une

jeune génération d’écrivains et d’artistes internationaux, comme ceux du Caire. Au sein de ce

réseau prolifique et ambitieux, porté à son sommet avec les répercussions diasporiques de la

Seconde Guerre mondiale, une nouvelle génération de surréalistes a pu communiquer à l’échelle

internationale. C’était une génération décidée à interroger toutes les certitudes du mouvement,

en quête de pertinence et d’une action politique et artistique renouvelée. L’exemple d’Art et Liberté,

et l’imbrication de ses activités dans un réseau complexe de pôles littéraires et artistiques,

disséminés dans des villes aussi éloignées que Le Caire, Athènes, Paris, Londres, New York et

San Francisco (et dans le cas du surréalisme on peut aisément ajouter Prague, Mexico, Fort-de-France,

Santiago du Chili et Tokyo, pour n’en citer que certaines), met à mal l’approche régionaliste

de l’étude de la modernité en démontrant que c’est en définitive la puissance d’une idée qui inspire

et rallie les gens autour d’elle et déclenche les mutations importantes qui marquent le cours de l’histoire.

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6. COLLOQUE INTERNATIONALVENDREDI 25 NOVEMBRE, 11H -19H, Petite salle, Forum - 1

entrée libre dans la limite des places disponibles

PAROLE AUX EXPOSITIONS

ART ET LIBERTÉ (1938-1948) et modernité en Egypte : au-delà du discours postcolonial

Cette journée d’étude se propose d’éclairer le rôle du groupe Art et Liberté dans l’évolution

du modernisme en Égypte comme dans la construction du surréalisme. L’évènement, organisé

par les commissaires de l’exposition Sam Bardaouil et Till Fellrath, le laboratoire InVisu de l’Institut

national d’histoire de l’art (INHA) et le service Recherche et Mondialisation dirigé par Catherine David,

est l’occasion d’étendre la réflexion autour du groupe Art et Liberté à une reconsidération

du modernisme aujourd’hui en vue d’œuvrer à une écriture plus inclusive de l’histoire de l’art.

Intervenants : Marc Kober, Francesca Rondinelli, Catherine Farhi, Peter Gran, Clare Davies,

Nada Shabout, Nadia Radwan, Mohammed El-Shahed

Évènement proposé par Catherine David, directrice adjointe du MNAM-CCI en charge du service

de la Recherche et de la Mondialisation, Mercedes Volait, directrice du Laboratoire InVisu de l’INHA,

et les commissaires Sam Bardaouil et Till Fellrath.

VENDREDI 16 DÉCEMBRE, 14H -18H, Cinéma 2, Forum -1

entrée libre dans la limite des places disponibles

PAROLE AUX EXPOSITIONS

REGARDS SUR LA MATIÈRE DES ŒUVRES

Cette demi-journée d’étude revient sur les principes qui ont guidé la restauration de certaines œuvres

présentées dans l’exposition Art et Liberté : Rupture, Guerre et Surréalisme en Egypte (1938-1948) :

l’analyse des conditions de conservation dans un contexte donné, la matérialité des supports.

Organisée dans le cadre du service Recherche et Mondialisation dirigé par Catherine David,

sous la responsabilité de Véronique Sorano-Stedman (Centre Pompidou), Cinzia Pasquali (atelier

Arcanes) et Sigrid Mirabaud (Institut national du patrimoine).

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6. VISUELS POUR LA PRESSE

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Abdel Hadi el-GazzarMahasseb il-Sayyidah, 1953(Les Bienheureux de Sayyidah)Huile sur carton - 60,50 x 92 cmCollection Yasser Hashem, Le Caire

Manifeste Vive l’Art Dégénéré, 22 décembre, 1938Papier imprimé- 24,90 x 34,90 cmScottish National Gallery of Modern Art Archive, Édimbourg

Georges HeneinPortrait Surréaliste de Gulperie Efflatoun, 1945Papier argentique sur gelatine - 6,40 x 8,60 cmFondation Arabe pour l’Image, Beyrouth

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Ramsès YounaneSans titre, 1939Huile sur toile - 47 x 36,50cmphoto : Haitham ShehabCollection de S. Exc. Sh. Hassan M. A. Al Thani, Doha

Kamel el-TelmisanyNu, 1941Huile sur toile - 49 x 64 cmBarjeel Art Foundation, Sharjah

Ida KarNature morte, c.1940Papier au gélatino-bromure d’argent - 23,40 X 22,80 cm National Portrait of Gallery, Londres

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Mayo Coups de bâtons, 1937Huile sur toile - 167 x 243 cmCollection Sergio et Renata Grossetti, Milan© Adagp, Paris 2016

Inji EfflatounSans titre, 1942Peinture sur toile - 71 x 60,50 cm Collection particulière

Fouad KamelSans titre, 1940Peinture sur carton - 70,50 x 50 cm Collection particulière

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Rateb SeddikSans titre, c. 1940Huile sur bois - 120 x 220 cmMusée Rateb Seddik, Le Caire

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7. INFORMATIONS PRATIQUESINFORMATIONS PRATIQUES AU MÊME MOMENT AU CENTRE COMMISSARIAT

Centre Pompidou

75191 Paris cedex 04

téléphone

00 33 (0)1 44 78 12 33

métro

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Horaires

Exposition ouverte de 11h à 21h

tous les jours, sauf le mardi

Tarifs

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tarif réduit : 11 €

Valable le jour même pour

le musée national d’art moderne

et l’ensemble des expositions

Accès gratuit pour les adhérents

du Centre Pompidou

(porteurs du laissez-passer annuel)

www.centrepompidou.fr

KOLLEKTSIA !

ART CONTEMPORAIN EN URSS

ET EN RUSSIE 1950-2000

14 SEPTEMBRE 16 - 27 MARS 17

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MAGRITTE

LA TRAHISON DES IMAGES

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LES NOMMÉS

12 OCTOBRE 16 - 30 JANVIER 17

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19 OCTOBRE 16 - 30 FÉVRIER 17

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