Dossier L’hypnose -...

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31 Regard médical Camille Poujardieu Chirurgien en orthopédie-traumatologie (p. 2) Laure Percheron-Vendeuvre Médecin en soins palliatifs (p. 5) Actualités Bienvenue à Aurélien Delas Directeur de cabinet et directeur de la recherche (p. 5) Bienvenue à Elsa Livonnet-Moncelon Directrice financière (p. 5) Les services du web L’offre en ligne du CHU (p. 6) Lettre d’information bimestrielle adressée aux professionnels de santé Mai-Juin 2014 Dossier L’hypnose A l’opposé de l’hypnose de « spectacle » véhiculée par les médias, l’hypnoalagésie employée dans un contexte soignant pour traiter la douleur n’a en effet rien à voir avec de la magie. La pratique tend à se répandre depuis quelques années dans l’établissement, notamment au centre régional d’étude et de traitement de la douleur et dans de nombreux services de soins. pages 3 et 4 Directeur de la publication : Jean-Pierre Dewitte Direction de la communication - CHU de Poitiers - Jean-Bernard - CS 90577 - 86021 Poitiers cedex Tél. : 05 49 44 47 47 - Courriel : [email protected] - www.chu-poitiers.fr Impression : reprographie du CHU de Poitiers - Tirage : 950 exemplaires Annuaire Téofil Nouvelle édition 2014 L’annuaire Téofil 2014 sera disponible au début de l’été. Adressé à tous les professionnels de santé de la région Poitou- Charentes, il rencense les coordonnées de toutes les spécialités médicales du CHU. Il offre également une présentation détaillée de l’établissement : les soins, l’enseignement, la recherche, les grands projets, les chiffres clés, etc.

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n°31

Regard médical

Camille PoujardieuChirurgien en orthopédie-traumatologie (p. 2)

Laure Percheron-VendeuvreMédecin en soins palliatifs (p. 5)

Actualités

Bienvenue à Aurélien DelasDirecteur de cabinet et directeur de la recherche (p. 5)

Bienvenue à Elsa Livonnet-MoncelonDirectrice financière (p. 5)

Les services du webL’offre en ligne du CHU (p. 6)

Lettre d’information bimestrielle adressée aux professionnels de santé

Mai-Juin 2014

DossierL’hypnoseA l’opposé de l’hypnose de « spectacle » véhiculée par les médias, l’hypnoalagésie employée dans un contexte soignant pour traiter la douleur n’a en effet rien à voir avec de la magie. La pratique tend à se répandre depuis quelques années dans l’établissement, notamment au centre régional d’étude et de traitement de la douleur et dans de nombreux services de soins.pages 3 et 4

Directeur de la publication : Jean-Pierre DewitteDirection de la communication - CHU de Poitiers - Jean-Bernard - CS 90577 - 86021 Poitiers cedex

Tél. : 05 49 44 47 47 - Courriel : [email protected] - www.chu-poitiers.fr Impression : reprographie du CHU de Poitiers - Tirage : 950 exemplaires

Annuaire TéofilNouvelle édition 2014

L’annuaire Téofil 2014 sera disponible au début de l’été. Adressé à tous les professionnels de santé de la région Poitou-Charentes, il rencense les coordonnées de toutes les spécialités médicales du CHU. Il offre également une présentation détaillée de l’établissement : les soins, l’enseignement, la recherche, les grands projets, les chiffres clés, etc.

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2La Lettre Médecin N°31 // Mai-Juin 2014

Regard médicalQuestions à... Camille PoujardieuChirurgien en orthopédie-traumatologie

Vous êtes spécialisée dans la chirurgie de la main. Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?J’ai fait mes études et mon externat à Bordeaux et je suis arrivée au CHU de Poitiers pour mon internat. Je suis retournée six mois à Bordeaux dans le cadre d’un interCHU, c’est-à-dire un stage dans un autre établissement, en chirurgie plastique et chirurgie de la main. J’ai poursuivi avec un diplôme universitaire (DU) microchirurgie et un diplôme interuniversitaire (DIU) chirurgie de la main. Les SOS main, bien qu’en plein essor, sont peu présents dans les CHU et davantage en clinique. Je pense retourner au CHU

de Bordeaux pour poursuivre ma spécialisation.Pourquoi le choix de l’orthopédie-traumatologie, et plus précisément de la main ?Les premières greffes de la main réalisées à Lyon il a une quinzaine d’année m’ont fascinée et ont contribué à mon orientation universitaire. J’ai par ailleurs choisi l’orthopédie-traumatologie car c’est une chirurgie fonctionnelle très diversifiée qui touche à toutes les parties du corps, où tous les âges de la vie et toutes les populations sont représentées. On pose des prothèses, on répare des fractures, on soigne des plaies... Chaque cas est unique, nous avons tous les outils en mains et il faut savoir se montrer inventif ! Nous travaillons beaucoup en collaboration avec d’autres services comme l’oncologie, la rhumatologie, la dermatologie, le vasculaire, etc. Je m’occupe d’autre part de l’accueil des externes et j’interviens à Montmorillon au bloc et en consultations un vendredi par mois.Vous avez réalisé en décembre 2013 la première réimplantation de la main au CHU de Poitiers. L’intervention a rapidement été relayée par la presse, comment avez-vous vécu cette médiatisation ?La plupart des gens autour de moi étaient déjà au courant à l’hôpital. Ce qui surtout a changé, c’est ma relation avec les patients. Quand on est une femme chirurgien, qui plus est jeune, il faut sans cesse acquérir la confiance des patients et les convaincre. Les retombées de cette intervention dans la presse m’ont permis de gagner en crédibilité auprès de certaines personnes.L’acte chirurgical en lui-même est-il si « exceptionnel » ?C’était une opération très longue, mais techniquement, nous réalisons au quotidien des actes beaucoup plus compliqués. C’était comme réaliser bout à bout toute une série d’interventions pendant douze heures, la difficulté était donc plus dans la durée. Et puis le patient avait déjà perdu sa main. Il fallait tenter quelque chose mais les enjeux étaient moindres que lorsqu’un malade nous arrive avec un membre fonctionnel avec des lésions asymptomatiques que la chirurgie doit réparer pour éviter une détérioration future. Bien qu’il ne récupèrera jamais l’usage complet de sa main, le patient va mieux aujourd’hui et poursuit sa rééducation avec un kinésithérapeute.

Contact orthopédie-traumatologie : accueil consultations 05 49 44 44 92.

Le Dr Camille Poujardieu, spécialisée dans la chirurgie de la main.

Actualités

Ouverture d’une consultation en oncogénétiqueDepuis le mois de mars, une nouvelle consultation d’oncogénétique digestive a été mise en place en complément de la consultation d’oncogénétique assurée par le Pr Brigitte Gilbert-Dussardier dans le service de génétique. Ces consultations ont pour but de rechercher d’éventuelles prédispositions héréditaires chez les patients atteints d’un cancer, particulièrement du côlon, du sein et des ovaires, mais aussi du rein ou de cancers rares. Un guichet unique a été mis en place au sein du service de génétique pour orienter le patient en fonction du type de cancer héréditaire suspecté. Lors de la consultation, le patient voit d’abord une conseillère en génétique, Aurore Brun, qui réalise l’enquête familiale. En cas de cancer digestif, le patient est ensuite vu par le Dr David Tougeron, hépato-gastro-entérologue, pour définir les examens complémentaires. Lorsqu’une prédisposition héréditaire est confirmée, un programme de surveillance et/ou de traitement prophylactique est mis en place.

Contact : secrétariat de génétique, prise de rendez-vous au 05 49 44 39 22.

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3La Lettre Médecin N°31 // Mai-Juin 2014

Questions à... Laure Percheron-VendeuvreMédecin en soins palliatifs

Vous avez entamé votre carrière dans le service de soins palliatifs du CHU de Poitiers, où vous exercez depuis bientôt trois ans. Quel est votre parcours ?J’ai commencé mon cursus universitaire à Paris avant de rejoindre le Poitou-Charentes pour mon internat de médecine générale. J’ai complété ma formation avec un diplôme interuniversitaire soins de support en cancérologie et un diplôme d’études spécialisées complémentaire (DESC) médecine de la douleur - médecine palliative. Au cours de ce dernier, j’ai effectué

deux stages de six mois au CHU de Poitiers, au centre régional d’étude et de traitement de la douleur et dans le service de soins palliatifs. J’ai fait le choix de rester dans ce dernier service pour deux années d’assistanat et j’y suis praticien hospitalier depuis novembre dernier. Pourquoi avoir fait le choix des soins palliatifs ?J’étais attirée par la médecine générale, mais également par le travail en CHU car j’aime travailler en équipe et l’activité de recherche. J’ai découvert les soins palliatifs au cours de mon dernier stage d’externat en hospitalisation de jour à l’Institut Curie à Paris. Cette spécialité représentait pour moi un bon compromis, j’y ai trouvé de nombreux points communs avec la médecine générale : une prise en charge globale du patient, beaucoup de disponibilité et d’écoute. Cette dimension humaine est importante pour moi, car nous avons en face de nous des patients atteints d’une maladie grave et potentiellement incurable. Notre objectif n’est pas nécessairement de les guérir, mais de les soulager des symptômes physiques et moraux qui viennent se greffer sur leur maladie.En quoi consiste aujourd’hui votre activité ?Nous sommes trois médecins dans le service, et nous tournons tous les trois-quatre mois sur trois activités différentes. Cela nous permet d’assurer une prise en charge sur la durée, à la fois des patients et de leurs proches, mais aussi des soignants. Nous intervenons dans l’unité de soins palliatifs, composée de dix lits, où nous prenons en charge des patients présentant des symptômes réfractaires, avec souvent de lourdes problématiques éthiques, difficiles à gérer dans des services non spécialisés. Ensuite, au sein de l’équipe mobile, nous nous déplaçons dans les services à la demande des soignants pour évaluer les patients et proposer des modifications de traitement si nécessaire. Enfin nous assurons des consultations au pôle régional de cancérologie où nous recevons les patients pris en charge à domicile présentant des symptômes ou des questionnements particuliers. Comment gérez-vous les questions d’éthique soulevées par le suivi de patients en fin de vie ?Nous sommes régulièrement amenés à réfléchir sur des prises en charge difficiles, sur des problématiques liées à l’autonomie ou la limitation de soins. Il est vrai que notre formation initiale nous prépare assez peu cela, et j’ai décidé de préparer l’an prochain un master éthique médicale et bioéthique à Paris.

Contact : secrétariat unité de soins palliatifs 05 49 44 32 98, secrétariat équipe mobile de soins palliatifs 05 49 44 47 37.

Regard médical

Bienvenue à… Aurélien DelasDirecteur de cabinet et directeur de la recherche depuis le 5 mai

Cumuler les fonctions ne fait pas peur à ce Parisien d’origine, qui a même soutenu une thèse en géographie de la santé le 20 mai. Ce doctorat conclura de brillantes études entamées à Sciences-Po Paris et poursuivies par

l’obtention d’un DEA en sociologie politique, puis d’un DEA en relations internationales. En 2009, à sa sortie de l’École des hautes études en santé publique, il débute son parcours professionnel au CHU de Rennes en tant que directeur des équipements biomédicaux et DRH adjoint. Un an plus tard, il rejoint le Centre hospitalier intercommunal d’Elbeuf-Louviers comme directeur des affaires générales et médicales. Au CHU de Poitiers, Aurélien Delas est en charge de la gestion des instances ainsi que du suivi des relations avec l’Agence régionale de santé et du suivi de la déconcentration de gestion du CHU. De plus, en tant que directeur de la recherche, il doit assurer la gestion, le suivi juridique, financier et règlementaire des activités de recherche, tout en facilitant la promotion de la recherche clinique hospitalière ou industrielle et de ses équipes.

Bienvenue à... Elsa Livonnet-MoncelonDirectrice financière depuis le 2 janvier

Elsa Livonnet-Moncelon a commencé sa vie p r o f e s s i o n n e l l e en 2000 au CHR d’Orléans, où elle a occupé les postes de directrice de site et de directrice de la coopération et des réseaux. Elle est ensuite devenue

déléguée régionale à l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier, puis a rejoint le centre hospitalier de Blois en 2008. Elle y a occupé plusieurs fonctions, dont celles de directrice des affaires financières et de directrice déléguée de pôle. Auparavant, ses études l’avaient mené d’hypokhâgne à l’École des hautes études en santé publique, en passant par Sciences-Po Rennes et Sciences-Po Paris. En plus de sa fonction de directrice financière, elle est également membre du directoire et représente la direction générale au sein de l’espace éthique régional.

Actualités

NOUVEAU

Nouveau lieu : RdC Jean-Bernard/couloir A2Nouveaux horaires : du lundi au vendredi 7h/17h15

sANs ReNdez-vous

Accueil de tous les patients âgés de plus de 10 ans

- prélèvements sanguins- prélèvements urinaires

Transmission informatique des résultats au médecin

Centre de prélèvements du CHu

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Dossier

4La Lettre Médecin N°31 // Mai-Juin 2014

« Soulager les maux avec les mots » l’hypnose dans le traitement de la douleur

L’hypnose est une technique de soin ancienne que l’on trouve dans de nombreuses cultures. Grâce aux progrès de l’imagerie et de la recherche médicale, elle devient de plus en plus présente dans le milieu hospitalier. A l’opposé de l’hypnose de « spectacle » véhiculée par les médias, l’hypnoalagésie employée dans un contexte soignant pour traiter la douleur n’a en effet rien à voir avec de la magie. La pratique tend à se répandre depuis quelques années dans l’établissement, notamment au centre régional d’étude et de traitement de la douleur et dans de nombreux services de soins.

Soulager les patientes opérées de scolioseLe service d’orthopédie-traumatologie a intégré l’hypnoanalgésie dans la prise en charge de la douleur depuis 2008 et expérimente depuis un an un projet médico-soignant dédié aux patientes opérées de scoliose. Une idée amenée par le Pr Pierre Pries, chirurgien orthopédiste responsable de l’unité rachis, avec l’aide de Marie-Pierre Delaunay, infirmière hypnopraticienne dans le même pôle. Tous deux ont décidé de mutualiser leurs compétences pour tenter de soulager les patientes opérées pour une correction de scoliose ou autre déformation de la colonne : une intervention très douloureuse, pratiquée dans la plupart des cas sur des jeunes filles en fin de croissance particulièrement sujettes au stress. Avec l’accord de la patiente et de sa famille lorsqu’elle est mineure, l’infirmière hypnopraticienne procède à une première séance d’hypnose conversationnelle la veille de l’intervention pour une prise de contact et des explications. Elle revient avec le kinésithérapeute au lendemain de l’intervention et accompagne le premier passage assis au bord du lit d’une séance d’hypnose formelle. Elle intervient de nouveau le surlendemain pour le premier lever. Les jours suivants et jusqu’à la sortie, en moyenne huit jours après l’intervention, la patiente apprend enfin des techniques d’autohypnose qui doivent la rendre plus autonome dans le processus de guérison.

Des résultats positifs« La correction des scolioses est une chirurgie douloureuse, notre rôle est d’apporter confort et mieux-être aux patientes. Une douzaine d’entre elles ont bénéficié d’une prise en charge par l’hypnoanalgésie. Les résultats sont ‘spectaculaires’ et positifs, pour elles et pour leurs familles », témoigne le Pr Pries. « Une évaluation médicale est actuellement réalisée sur les apports de cette pratique en fonction de différents critères : l’échelle de la douleur, l’anxiété, la consommation de médicaments comme les antalgiques morphiniques lourds en effets secondaires, ainsi que la durée d’hospitalisation, déjà réduite à six jours et qui pourrait être abaissée à cinq », poursuit-il.Ce projet innovant a été très bien accueilli par le service et par la direction, qui encourage le développement de

cette pratique par la mise en place d’une formation certifiée mais non diplômante de sept jours ouverte principalement aux infirmiers. Une soixantaine de personnes ont ainsi été formées depuis deux ans. Une formation à l’hypnose conversationnelle a par ailleurs débuté depuis quelques mois dans le pôle neurosciences-locomoteur auprès des aide-soignants, infirmiers, kinésithérapeutes et manipulateurs radio demandeurs. L’équipe médicale se montre elle aussi convaincue : chirurgiens et anesthésistes sollicitant ponctuellement les services de l’hypnopraticienne, par exemple pour des pansements douloureux.

Etendre la pratique et développer la formationL’encadrement du pôle neurosciences-locomoteur a initié et encouragé le développement de ce projet. « L’hypnose induit des valeurs de bienveillance et de bientraitance, elle

implique une relation plus forte avec le patient et redonne tout son sens à la notion de ‘prendre soin’. A ce titre, ce projet est un axe prioritaire du projet soignant du pôle », explique Marie-France Joyeux-Soyer, cadre supérieur de santé. « Nous souhaitons donc poursuivre la prise en charge en traumatologie et l’étendre à d’autres services en développant la formation institutionnelle des soignants et la formation du pôle. Cela

permettra par ailleurs d’éviter l’écueil de la dépendance des soins à une seule personne », ajoute-t-elle.

Une consultation d’hypnose infirmière sera par ailleurs ouverte au public au sein de l’unité de médecines alternatives du centre régional d’étude et de traitement de la douleur à l’automne prochain.

Angélique, 34 ans, hospitalisée pour une fracture ouverte du tibia-péroné

‘‘ J’ai subi plusieurs interventions lourdes : pose d’un fixateur externe puis d’une plaque, greffe osseuse… J’étais dans un état de stress et de fatigue intense malgré mes traitements. Lorsque l’on m’a proposé une séance d’hypnose pour me relaxer, honnêtement je n’y croyais pas du tout. Je n’avais pas dormi depuis deux jours, et les vingt minutes de la première séance m’ont endormie pour tout l’après-midi ! Cela m’a fait énormément de bien, c’est comme si je n’étais plus à l’hôpital. J’avais la sensation que mon esprit n’était plus au même endroit que mon corps, qu’il vagabondait au gré de la voix de l’hypnopraticienne. C’était vraiment bénéfique pour moi, car on peut supporter beaucoup plus de choses lorsque l’on est reposé. De retour à la maison, je me suis longtemps servie de l’enregistrement audio de l’une de nos séances pour retrouver cet apaisement.

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Dossier

5La Lettre Médecin N°31 // Mai-Juin 2014

Questions à... Marie-Pierre DelaunayInfirmière hypnopraticienne

Comment en êtes-vous arrivée à pratiquer l’hypnose ? Je suis infirmière en traumatologie au CHU depuis dix ans, et j’ai découvert le soin par l’hypnose au cours de la préparation de mon diplôme universitaire « douleur » en 2003. De 2008 à 2010, j’ai suivi une formation d’hypnose à l’Institut français d’hypnose à Paris, qui m’a

délivré un diplôme d’hypnopraticienne en hypnoanalgésie et hypnosomatique. J’ai rapidement appliqué ces compétences au service des patients de traumatologie, par exemple au moment des pansements dans le cas de plaies douloureuses et complexes.

Comment cette pratique est-elle perçue autour de vous ?Il est vrai que notre demande de formation à l’hypnose a tout d’abord étonné, mais l’institution nous a offert cette opportunité et nous sommes aujourd’hui deux hypnopraticiennes diplômées avec Béatrice Geaugeais, infirmière puéricultrice aux urgences pédiatriques. Depuis les débuts, je dirais que cette autre manière de soigner est perçue de façon simple. Les patients sont curieux au départ, et il faut parfois mener un travail de démystification, mais ils adhèrent vite et le discours devient inutile devant l’efficacité des résultats. De même pour les soignants et les médecins.

Qu’est-ce que l’hypnose apporte de plus que des soins « classiques » ?La chimie est importante, mais parfois elle ne suffit pas et l’hypnose intervient comme une technique de soin complémentaire pour soulager la douleur. Et puis il s’agit d’établir une relation de confiance mutuelle avec le patient qui, guidé par l’hypnopraticien, va puiser dans ses ressources personnelles pour participer à son soulagement, voire à sa guérison. On dit que l’hypnose permet au soignant de « soulager les maux avec les mots », de modifier le soin et de « faire du bien sans faire du mal ». Je trouve que c’est une belle représentation de cette médecine alternative.

« Il s’agit d’un état naturel que l’on a tous, une capacité au lâcher prise, à être ici et ailleurs en même temps. Je prends souvent l’exemple d’une expérience que nous faisons tous au quotidien : lorsque nous sommes dans la voiture, au retour du travail, nous sommes conscients mais notre esprit est ailleurs, et nous revenons soudain à la réalité quand nous nous rendons compte que nous sommes arrivés à la maison », illustre Marie-Pierre Delaunay.

L’hypnose permet de reproduire intentionnellement cet état de conscience modifié par une technique d’induction et de transe hypnotique. Utilisée en complément de la médecine traditionnelle, l’hypnoanalgésie a pour objectif de soulager la douleur et le stress. Il existe d’autres applications de l’hypnose, par exemple l’hypnothérapie, utilisée à des fins psychothérapeutiques. Ces techniques d’hypnose pratiquées en milieu hospitalier relèvent du courant de l’hypnose ericksonienne, du nom du psychiatre américain Milton H. Erickson qui, par une approche indirecte plaçant le patient au cœur de sa guérison, a entièrement renouvelé la pratique du XXe siècle.

► Pour aller plus loin : www.hypnose.fr, le site de l’Institut français d’hypnose.

Les trois types d’hypnose pratiqués lors de la prise en charge des patientes opérées de scoliose :

• L’hypnose conversationnelle Tout en conversant tranquillement avec le patient, l’hypnopraticien mène un travail complexe favorisant un climat dissociatif et apaisant, grâce à une trame de communication paraverbale hypnotique. La spontanéité et l’improvisation caractérisent cette forme d’hypnose.

• L’hypnose formelle L’hypnopraticien amène par sa simple voix à détacher le patient de son symptôme, douleur ou stress, pour modifier sa perception selon des phases bien définies : focalisation, induction, dissociation, transe, retour.

• L’autohypnose Le patient apprend à induire une transe personnelle suivant le même schéma qu’une séance d’hypnose formelle. Il peut modifier sa perception douloureuse ou émotionnelle à tout moment lorsqu’il en sent le besoin, par la mobilisation de ses ressources personnelles mises en lumière auprès de l’hypnopraticien.

Qu’est-ce que l’hypnose ? Les différents types d’hypnose

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6La Lettre Médecin N°31 // Mai-Juin 2014

www.chu-poitiers.fr Forum en direct : les incontinences urinaires

Le mardi 17 juin, de 18h à 20h

Le Pr Xavier Fritel, gynécologue-obstétricien, répondra en direct aux questions des internautes sur les incontinences urinaires.

Rendez-vous sur le site internet du CHU : www.chu-poitiers.fr

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Les services du web

Le CHU magazine est sorti !Consultez-le en ligne sur le site du CHU : www.chu-poitiers.fr

Au sommaire :

• Le recours en plus Les actes médicaux et les techniques uniques en Poitou-Charentes

• Trauma center Optimiser la prise en charge des polytraumatisés

• Réimplantation totale de la main Une première

• Oncogénétique Une nouvelle consultation

• Le contrat d’apprentissage Chez les kinésithérapeutes

Pour des informations détaillées sur chaque spécialité médicale :

• présentation du service• pathologies et prises en charge• examens réalisés• équipe médicale et paramédicale• équipements et innovations médicales• enseignement-recherche, etc.

www.chu-poitiers.fr Les grandes rubriques

Une visite interactive à 360° du site le la Milétrie.

Des cartes et plans pratiques pour accéder au CHU (transports en commun, voiture) et localiser les différents bâtiments.

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