Dossier de Presse: JetLag, Une fiction en réalité virtuelle

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Ju et Tanushree sont dans une relation à longue distance entre Mumbai, en Inde, et Recife, au Brésil. Pour entretenir leur amour en l'absence de l'autre, les deux femmes de 30 ans communiquent par tous les moyens qu’un smartphone peut fournir : ré-seaux sociaux, appels vidéos, messages instantanés. Elles décident de trouver une forme d’union plus subtile en la pratique d’expression corporelle de la culture de l’autre : Tanushree, l’indienne, apprend la danse capoeira et Ju, la brésilienne, apprend le Kathak, une danse classique indienne.Lorsque le côté rationnel de Tanushree questionne leur relation, Ju est poussée à plonger dans un monde poétique ...

JETLAG / LE SYNOPSIS

Dans un drame musical et dansé, JETLAG raconte la relation à longue distance de deux femmes, Ju et Tanushree, entre l’Inde et le Brésil.

FICTION - 9 MINUTES - ANGLAIS

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Pierre Friquet est un cinéaste vivant entre l'Inde, l'Afrique du Sud et le Cana-da. Il développe une oeuvre autour de la transcendance et revisite les mythes fondateurs. Créateur pluridisciplinaire, il se concentre actuellement sur les techniques immersives comme la réalité virtuelle, la projection sur dôme et la réalité augmentée. Il a vécu sur quatre continents et a travaillé pour Arte, MTV, Greenpeace, l'UNICEF, TEDx, l'Exposition Universelle de Shanghai, ... Ses courts métrages et ses vidéos artistiques ont été sélectionnés et proje-tés dans de nombreux festivals en Europe, en Asie, Amérique du Nord et en Afrique.

Ando a conçu des techniques innovantes allant d’équipement pour permettre le streaming de vidéos plus rapide sur YouTube à l'éclairage solaire plus abordable en Afrique de l'Est. Il a également construit la première caméra-piège sous-marine du monde pour permettre la collecte automatique de données de la raie manta au Mozambique. Il a co-réalisé avec Pierre Friquet le documentaire RV sur les tremble-ments de terre de 2015 au Népal, VIBRATIONS et a filmé le court métrage RV de fiction, JETLAG. Actuellement, il se concentre sur le développement de meilleurs outils pour le cinéma RV, et la conception d’expériences de Réalité Augmentée.

PIERRE (PYARE) FRIQUET scénariste/ cinéaste

pionnier de la réalité virtuelle

www.pierrefriquet.net

ANDO SHAHDirecteur de la Photographie /

Designer de Mixed Reality

JETLAG / LES AUTEURS

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SUR L’INTENTION

Sur JETLAG, je voulais explorer un “mood” qui serait le désir d’une présence absente. Cette humeur ou couleur émotionnelle peut nous écraser ou galvaniser notre créativité à l’âge numérique.

À travers cet échange intercontinental se trouve une révélation d’un monde intérieur chaotique et passionnant. La réalité virtuelle se prête particulièrement à cette expérience sensuelle. Les person-nages ont soif de l'autre et brûlent du manque de l'être aimé. Le film est une célébration de l'insatisfaction.

SUR LA REALISATION

Grâce à ce format multi-panoramique, je considère la réalité virtuelle comme un parti pris esthétique en se référant à la peinture perso-indienne du 16ème siècle.

Confronté à un nouveau territoire inexploré, l’expérience de fabrication était celle d’un désapprentissage de ce que je savais du cinéma.

L'utilisation du son est la façon de diriger le spectateur ou plutôt chorégra-phier leur attention. La texture de la voix ajoute au sentiment d'intimité que je veux transmettre.

JETLAG / NOTES DU REALISATEUR

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JETLAG / LA REALITE VIRTUELLE par Pierre Friquet

En 2010, grâce à une lecture d’Alejandro Jodorowsky je découvrais l’expérience du « rêve lucide » (en tant que synonyme de conscient), moment durant lequel le rêveur a conscience d’être en train de rêver. Ceci offre à chacun la possibilité d’exercer un contrôle délibéré non seulement sur ses actions mais aussi sur le contenu du rêve et sur son déroulement.

Pouvoir réaliser tout ce que je désirais fût une révélation déterminante que la réalité et l’onirisme peuvent communiquer car le même agent, ma conscience, faisait le lien entre ces deux mondes, si loin et si proche. Par la suite, je partis à la recherche d’un médium ou média qui puisse réaliser ce « rêve ». Grâce à un ami, je découvris la vidéo 360° lors d’un reportage de CNN pendant le tremble-ment de terre à Haïti. C’était la première et la seule fois à ma connaissance que cette chaîne d’information tentait l’aventure. Pour moi, il était évident que la VR était ma voie.

Pour moi, la VR s’inscrit dans l’histoire des arts visuels de manière naturelle, au même titre que l’apparition de la photographie après la peinture. C’est l’utopie d’un cinéma capable de reproduire toutes les données sensorielles, un cinéma « total » ou un post-cinéma. André Bazin a repris en 1946 l’expression de Barjavel: « Si le cinéma au berceau n’eut pas tous les attributs du cinéma total de demain, ce fut donc bien à son corps défendant et seulement parce que les fées étaient techniquement impuissantes à l’en doter en dépit de leur désirs ».

Autrement dit, le cinéma aurait pour ambition le réalisme intégral, la re-création du monde à son image, la reproduction parfaite et totale de la réalité.

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En 2012 un jeune homme, Pierre Friquet, nous écrit d’Inde pour nous proposer un projet. Il a contacté une bonne douzaine de producteurs et son projet ne ressemble à rien… de ce qu’on peut connaître ou imaginer. Pierre est français, originaire de Riedisheim, un village près de Mulhouse mais il vit en inde depuis qu’il a 18 ans. Il annonce qu’il sera à Paris la semaine suivante et qu’il souhaiterait nous rencontrer. Je parcours son projet d’un oeil. C’est l’histoire d’une jeune fille indienne et d’un jeune français qui déambulent dans Bombay à la recherche d’un endroit où faire l’amour.

Ce qui était présenté presque comme un détail attire notre attention. Le film doit être tourné en prise de vues 360. La technologie restitue parfaitement cette recherche de lieu mais aussi la présence de soi comme un autre à l’intérieur du récit. Quelle est cette fois la place du spectateur ? Est ce qu’il cherche un lieu en empathie avec les personnages ou bien est ce qu’il est le voyeur que le couple cherche à fuir. Tout ceci me ramène à l’être et le néant de Jean-Paul Sarte et la notion d’ipséité. Avec ce mot qui me revient des cours de philosophie de terminale, je comprends la portée du cinéma VR. Il ne s’agit pas simplement de cinema expérimental mais de cinema d’expérience.

Le projet initial de Pierre a depuis beaucoup évolué et est encore en recherche de financement. Mais grâce à une aide du CNC, nous avons pu tourner JETLAG sans diffuseur mais avec une liberté totale. Il en résulte ce film à la fois radical, poétique et expérimental qui trouve maintenant progressivement son public. Pierre a du apprendre à déconstruire ce qu’il avait appris du cinéma pour créer. Il me fallait désapprendre ma façon de regarder les films : je n’y suis finalement parvenu que lorsqu’il m’a mis un casque sur les yeux avec JETLAG dedans. La tout faisait sens, la lenteur, le coté aérien la simplicité de l’histoire au profit de l’expérience. Depuis l’invention du cinématographe on n’avait pas connu de telle révolution dans la manière de consommer des images. Il faut le voir lors des projections de nos films. Les gens agitent les bras, sourient, se déplacent oubliant presque le monde réel autour d’eux.

Il ne s’agit plus de regarder le même film sur différents écrans mais de fabriquer les images de façon totalement différente pour qu’elles puissent être vues en VR. On revient au plan séquence, à des éclairages simples et invisibles, à un son naturellement spatialisé. Documentaire, fiction, animation, jeu vidéo tout est possible. La réalité virtuelle propose aux créa-teurs une toile blanche et un domaine ou tout est à inventer. Les auteurs ont devant eux de nouvelles toiles blanches sur lesquelles tout est à réinventer et les producteurs comme moi vont pouvoir essayer de faire fonctionner tout cela ensemble et d’inventer un écosystème vertueux au service de la création et des auteurs.

Jeremy Sahel, Producteur Enfin Bref

JETLAG / NOTE DU PRODUCTEUR

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JETLAG / PRESSE

« ... La plus belle chose que j’ai vue – je devrais dire « que j’ai vécue » - c’est sans aucun doute possible JETLAG, une fiction en images réelles réalisée par Pierre Friquet et produite par Jeremy Sahel, téméraire producteur et infatigable chasseur de défis, Sur le récit d’une histoire d’amour à distance, le réalisateur met en regard deux villes, deux cultures, deux danseuses, deux flammes amoureuses. Exploitant impeccablement les possibilités de ce nouveau média qu’il explore et apprivoise depuis des années, Pierre Friquet parvient à nous faire sentir la cruauté d’une séparation en nous offrant d’être les seuls à être ici et là-bas, si proches de ceux qui sont loin. Et c’est beau. (...) ».

Joel Bassaget, Libération

« Narrative video pieces are surprisingly rare in the early days of VR storytelling, but this 11-minute film is a vote of confidence for the form. The tale of two women navigating the uncertain terrain of a suddenly-long-distance relationship uses 360-degree video to find sentiment without becoming saccharine ».

Peter Rubin, Wired.com

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JETLAG / FESTIVALSRetrouvez JETLAG prochainement :

CANNES NEXT (Festival de Cannes) le 16 mai, projection à 14h, 15h & 20h au Pavillon NEXT.PARIS VIRTUAL FILM FESTIVAL (Forum des Images, Paris) les 17 & 18 juin

KALEIDOSCOPE VR (édition 2016) - Award for best live action movieSan Francisco, Paris, Tel Aviv, Londres, Stockholm, Cologne, Berlin, Amsterdam, Pangyo, Tokyo & Melbourne.

KALEIDOSCOPE VR (édition 2015)San Fransisco, Los Angeles, Montréal, Toronto & Melbourne.

IX SYMPOSIUM 2016 (Montréal) - 6 JuinDUTCH VR DAYS (Amsterdam) - 7 AvrilVR FESTIVAL (Las Vegas) - 6 JanvierVR UK (Londres) - 10 FévrierLUMIÈRE BLANCHE À LA SAT (Montréal) - 27 Février

PROJECTIONS 2015 / 2016

SAN FRANCISCO - Un. de StanfordMONTREAL - Panthère VertePARIS - Café VRMUMBAI - The Hive

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VENDEUR INTERNATIONALOUTPLAY / PHILIPPE TASCA20 rue Voltaire93100 Montreuil - [email protected]

Office : + 33 (0)1 48 57 49 97Cell : +33 (0)7 77 79 75 20www.outplay.fr

CONTACT PRODUCTION

ENFIN BREF / JEREMY SAHEL+33 (0)[email protected]

CONTACT PRESSE

RED5 / MATHIEU GAYET+33 (0)[email protected]

L’EQUIPE

Réalisation, montage & script : PIERRE FRIQUETDirecteur de la photographie, spé. VR : ANDO SHAHMonteur son & mixage : NIRAJ GERAPremier assistant réalisation : SAMARTH DIXITIngénieur du son : MANOJ KATHE

Production : ENFiN BREF production JEREMY SAHEL, AURÉLIEN LESNÉ, MARIE-AGNÈS AZUELOS

Remerciements particuliers : MARIE-PAULE BILGER

LE CASTING

AMRiTA «MEL» DELiWALAVERONICA SIMAS DE SOUZA JOY «CAPiTAO» KATERA

Musiciens : JAKE CHARKEY, AMIT MISHRADanseurs : JOY «CAPiTAO» KATERA, PARiKSHiT «CABE-CA» SADH,

REZA «BABA» MASSAH’S CAPOEIRA STUDENTS

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JETLAG / NAISSANCE DU PROJET (1/2) par Pierre Friquet

Le projet est né d’une confluence de désir, de frustration, d’opportunité et de chance. En février 2015, à Bombay où j’habitais depuis plusieurs années, je suis arrivé à un point de doute. Après 6 ans de passion pour la réalité virtuelle, je commençais à m’interroger sur sa capacité à émerger et se développer en un médium révolutionnaire.

À travers un ami de mon école indienne de cinéma, j’ai rencontré Ando Shah, directeur de la photographie et bidouilleur de génie. Pendant de nombreuses années, il a travaillé dans la Silicon Valley en tant que concepteur de puce électronique. Si vous avez surfé sur Youtube en 2008, vous avez dû utiliser sa technologie qui fournissait des systèmes de traitement de calcul pour les serveurs streaming de l’hébergeur de vidéo. En 2012, il avait construit une caméra 360° en hackant des Gopro Hero 2, reliées ensemble par un boîtier qui syn-chronisait les déclenchements et autres paramètres de captations. Lui aussi avait des sérieux doutes sur la VR et voulait transformer la coque de la caméra en abat-jour de lampe. En fond d’une terrasse dans un café de Bombay, sous une chaleur torride, nous décidions de travailler ensemble. Au même moment, je me plongeais dans l’atmosphère littéraire de JRR Tolkien avec les poèmes évoquant des histoires mythologiques en amont de la trilogie du Seigneur des An-nées. Une histoire m’avait particulièrement plu : l’histoire d’amour impossible entre un homme-guerrier et une elfe immortelle. Dans une démarche de travail d’adaption, je me suis dit qu’il serait intéressant d’imaginer une histoire similaire dans un contexte contemporain. En parallèle, je me séparais de ma compagne indienne, une actrice de cinéma montante dans le milieu Art et essai. Nous aussi avions vécu une relation à longue distance à cause de mes multiples voyages entre l’Europe et l’Afrique du Sud. Plusieurs faisceaux horaires nous séparaient mais les images et le son de Skype nous rapprochaient. De ces longs mois sans contact physique, nous avions développé une mythologie lyrique, basée sur des rituels d’expression littéraire, de références à des films ou des chansons et des moments vécus ensembles. Un univers intime et riche s’était construit sur nos interactions technologiques via Whatsapp, Gmail et Facebook. Une nouvelle langue avait émergé à travers nos messages digitaux dans un contexte de décalage topographique et temporel.

En rapprochant ces éléments, je ressentis un élan créatif consistant à assembler ces éléments du réel venant de l’extérieur (rencontre avec Ando et sa caméra 360°) et de l’intérieur (ma propre expérience). Dans cette danse avec la réalité, l’histoire d’amour impossible entre deux femmes à longue distance serait l’interprétation moderne de l’histoire de Tolkien. Je m’inspirais du formidable matériau de centaines d’échanges textuelles, et tissais une narration basée sur le “longing” ou maladroitement traduit de l’anglais par “désir, soif, avidité amoureuse”. Autrement dit, ce sentiment de vouloir une présence alors que l’absence domine, cette prise de conscience de quelque chose pesant physiquement alors qu’il y a un manque immatériel.

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JETLAG / NAISSANCE DU PROJET (2/2) par Pierre Friquet

Pour concevoir une narration immersive 360°, je pris appui sur la musique indienne et des traités esthétiques sur l’art du 12ème siècle dont le Natyashastra. Dans la musique du nord de l’Inde, l’Hindustani, l’heure dans laquelle le musicien joue et sujette à une rigoureuse division : celle des heures dénotant une humeur, un mood, qui influence la composition et l’interprétation musicale. Pour exprimer le désir à longue distance, je choisissais Malkaus, cette heure entre 2 et 3 heures, où l’amoureux rentre chez lui et laisse son amoureuse, seule au lit. Ce moment précis de la nuit évoque une imagerie de draps encore froissés par l’étreinte et le parfum de l’être désiré qui reste dans les cheveux sauvages décoiffés. Cette présence dans l’absence cristallise Malkaus.

À la lumière de mes tests techniques, j’étais persuadé qu’une histoire parallèle entre les deux protagonistes avec une narration sonore serait parfaite pour la VR. La captation sphé-rique en 360° place d’emblée le spectateur dans la bulle intime de vie de ce couple. La réalité virtuelle a cette faculté de créer une forte empathie avec ceux qu’on regarde. De plus, la linéarité est l’ennemie de la VR dans l’invitation à contempler une image volumétrique, plus proche d’une sculpture que d’une peinture. La question de savoir où regarder est futile quand, dans l’image 360°, le spectateur assiste à une expression de corps dansants, de performance musical et d’une ambiance lyrique. Dans JETLAG, mes personnages font de la Capoeira, art martial proche de la danse ou tout en gardant contact, on ne peut toucher son partenaire/ adversaire, et du Kathak, danse traditionnelle indienne, lié à la musique Hindustani et donc à la composition musicale inspirée par le Malkaus.

L’important dans l’expérimentation de ce nouveau médium, la VR, est que la technique épouse parfaitement l’histoire et le propos.

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JETLAG / LE TOURNAGE (1/2) par Pierre Friquet

En Inde, rien ne se passe comme prévu, même avec des fonds et des ressources illimités. En conséquence, filmer était comme affronter un adversaire climatique, administratif et logistique. Nous avons dû ajuster, contourner, s’échapper, se faufiler, s’esquiver et adapter le scénario au contexte précis. Bref, nous avons tourné en nous adaptant dans une chaleur à 45 dégrés avec 90% d’humidité.

Le personnage Ju, interprété par Veronica D’Souza, était une amie de longue date, et nous souhaitions travailler ensemble depuis longtemps. Experte de danse indienne, le Kathak, depuis une dizaine d’années, elle a su se rendre disponible et s’approprier le personnage et les dialogues.Le défi était de chercher une actrice indienne pratiquant la Capoeira, art martial brésilien. Par des hasards de rencontres et des recherches actives, je suis tombé sur Amrita Deliwala, styliste de mode.Aucunes des actrices n’étaient homosexuelles et interpréter un couple lesbien était difficile à accepter. Il a fallu beaucoup de discussions sur les relations amoureuses pour arriver à la conclusion que ce couple de deux femmes était juste anodin. Il n’y avait pas d’enjeu politique ni de volonté de discours.

Nous avons tourné les 24 et 25 mars 2015, à l’aube puis à l’heure « magique » au crépuscule pour obtenir la meilleure qualité de lumière. En Inde, le soleil est dur et il y a de la pous-sière partout, surtout en plein jour quand les millions de voitures circulent dans la mégalopole. Avec un système de captation de caméra VR, il faut gérer 6 caméras avec leur objectif respectif et donc 6 fois plus de chance d’avoir une poussière sur la lentille. À la vision de l’image 30° dans le casque, cette même poussière aura la taille d’un ballon.

De manière systématique, à chaque lieu de tournage, avec permission ou non, nous avons dû jouer au chat et à la souris avec soit la police soit des riverains. Par exemple la séquence du plan à l’extérieur du taxi a demandée une organisation proche d’un « hold up » avec repérages la veille, sentinelles pour guetter la venue des policiers et camouflage de la caméra afin qu’elle n’en ressemble pas une mais un drôle d’objet derrière un taxi, tout en gérant le public autour.La bataille des permissions est particulier de la ville de Bombay qui accueille des centaines de tournages par mois, le reste de l’Inde étant plus clément.

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JETLAG / LE TOURNAGE (2/2) par Pierre Friquet

La plus grande difficulté aura été de trouver un endroit proche de Bombay qui ressemble au Brésil. Nous avons fait venir l’actrice brésilienne pour qu’elle juge de l’authenticité ou non du lieu.

Nous avons retrouvé l’atmosphere et la méthodologie des tournages sur pellicule à l’ère pré-digital. Nous n’avions pas les moyens d’avoir un retour d’images lorsque nous tournions. Il a donc fallu attendre la post-production pour découvrir les performances des actrices. Au tournage l’impératif était donc de se concentrer sur l’atmosphère plutôt que de tenter de maîtriser la chronologie précise des actions. Peu importe si l’actrice n’enchaînait pas la bonne chorégraphie, elle était présente pour véhiculer une énergie, plutôt qu’une performance.

En termes de post-production, l’année dernière, c’était encore la préhistoire de la réalité virtuelle. En conséquence, beaucoup d’outils en production, de logiciels de post-production (aussi bien pour l’image que pour le son) n’existaient pas. Ce fut une période vraiment passionnante : une période pré-industrielle où il n’y avait pas de compétition entre les créateurs de contenu ou les programmateurs. De la riche start-up californienne ou des indépendants comme nous au fond de l’Inde, nous étions au même niveau et faisions face à aux mêmes défis techniques et créatifs. De manière presque artisanale, nous avons réussi à développer nos propres solutions.

Nous sommes fiers d’avoir pu terminer JETLAG, avec beaucoup de sueur, de tripes et de cœur.