Document Parler pour apprendre - [La Vitrine...

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Septembre 2012

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Septembre 2012

Remerciements

Cette production est un projet du sous-comité  à  l’éducation  préscolaire  de  la  Montérégie. Nous tenons à remercier les responsables de la coopérative qui ont fourni le soutien financier à la réalisation de ce projet. Nous remercions également les enseignantes  qui  ont  accepté  d’expérimenter  en  classe  et  de  partager  avec nous leur vécu  afin  d’enrichir  les  documents. Enfin, nous souhaitons remercier notre secrétaire, Natalie, pour son excellent travail de mise en page.

- Les  conseillers  pédagogiques  à  l’éducation  préscolaire  de  la  Montérégie

« Placé dans un environnement riche et stimulant, l’enfant  développe,  à  l’oral  et  à  l’écrit,  des  habiletés  de  

communication  qui  lui  permettent  d’affirmer  sa  personnalité,  d’entrer  en  relation  avec  les  autres,  de  

construire sa compréhension du monde et de mener à terme une activité ou un projet. » PDF, p. 60.

CONSEILLERS PÉDAGOGIQUES : ENSEIGNANTES COLLABORATEURS : Dany Coisman-Kelly, CSMV Michèle Laliberté, CSSH Karine Gadoua, CSVT Marie-Claude Lévesque, CSVT Marylène Monette, CSDHR Nicolas Boisseau, CSMV Guylaine Legault, CSTL Élyse Laporte, CSP Eric Marchand, CSVDC Alain Bonenfant, CSP Sylvie Bazinet, CSSH

Présentation du projet

PARLER POUR APPRENDRE Les membres du sous-comité  à   l’éducation  préscolaire   de   la  Montérégie   vous  présentent   leur   réflexion   ainsi   que   leur  travail  de  recherche  concernant  l’importance  du  développement  du  langage  oral  au  préscolaire. Plus  précisément,  le  comité  s’est  penché  sur  l’oral  réflexif.  Pourquoi  « l’oral  réflexif »?  Tout  simplement  parce  qu’il  est  à  la  base de tous les apprentissages, voire du développement de toutes les compétences développées au préscolaire. Les recherches nous  démontrent  qu’il  est  de  plus  en  plus  important  d’accompagner  les  enfants  dans  leur  développement  du  langage oral réflexif durant la petite enfance afin de les outiller à prendre les risques nécessaires au plan cognitif, social et langagier. Le rôle des différents   intervenants   à   l’éducation   préscolaire   est   donc   d’une   grande   importance avant que l’enfant  entre  au  primaire.  Or,  lors  d’une  étude1 auprès des enfants de classe maternelle, il était observé que près du 1/3 (31%) de ceux-ci ne prenaient que rarement ou jamais la parole dans les causeries traditionnelles. De plus, une autre étude démontre  que   l’enseignante s’accorde  plus  de  tours  de  parole  qu’elle  en  donne  aux  enfants   lors  des  causeries  et  qu’à  chaque  prise  de  parole,  elle  produit  plus  d’énoncés  qu’eux.  Elle  accapare  ainsi  la  plus  grande  part  du  discours  (Doyon  et  Fischer, 2010), soit 70% du temps de parole (Garcia).  Ce  document  se  veut  donc  un  temps  d’arrêt  permettant  d’alimenter  la réflexion et les pratiques des enseignantes en classe afin de doter les enseignantes de moyens efficaces pour l’enseignement  de  la  communication  orale  chez  les  4-6ans. Vous trouverez dans ce document, un cadre théorique et une section plus pratique. Des définitions, des principes, une description  du  rôle  de   l’enseignante, des stratégies et des pratiques pédagogiques gagnants vous seront proposés. Les petits parleurs et les grands  parleurs  ont  leur  place  et  c’est à  nous  de  les  outiller  pour  permettre  l’épanouissement  de  leur  plein potentiel.

Les intentions du projet sont  d’amener  les  enseignantes à :

Prendre  connaissance  de  la  recherche  portant  sur  le  rôle  du  langage  oral  dans  l’apprentissage  et  le  développement  des  compétences  de  l’éducation  préscolaire;

Animer et de faire vivre des activités favorisant  le  développement  de  l’oral réflexif chez les enfants comme outil pour se construire, socialiser, apprendre et penser;

Choisir des pratiques pédagogiques à mettre en place en classe pour favoriser le développement du langage dans différents contextes de réalisation (jeux symboliques, causeries, travail coopératif, etc.).

Tout  au   long  du  projet,  sept  conseillers  pédagogiques  de   la  Montérégie  ont   travaillé  ensemble  pour  s’approprier   les  différentes  fonctions  du  langage  et  le  rôle  de  l’enseignante dans le développement de  l’oral  réflexif. Afin de favoriser un transfert entre la théorie et la pratique, quatre enseignantes ont expérimenté des activités contribuant au développement des six compétences en  mettant  de  l’avant  l’oral.  

1 Braun-Lamesch, in Florin et al., 1985,

AVERTISSEMENT

Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes,  sans  discrimination  à  l’égard  des  hommes  et  des  femmes,  

et dans  le  but  d’alléger  le  texte.

Table des matières

LES 4 FONCTIONS DE L’ORAL ............................................................................................... 6

QU’EST-CE QUE L’ORAL RÉFLEXIF? ...................................................................................... 12

LA CAUSERIE ........................................................................................................................ 13

LA PHILOSOPHIE POUR ENFANTS ....................................................................................... 14

LA LITTÉRATURE JEUNESSE ................................................................................................. 16

CONTEXTES SPONTANÉS .................................................................................................... 20

L’ART DU QUESTIONNEMENT ............................................................................................ 22

LE RÔLE DES ENSEIGNANTES ............................................................................................... 26

LE DÉVELOPPEMENT DU LANGAGE .................................................................................... 29

PISTES POUR SENSIBILISER LES PARENTS À L’IMPORTANCE DE L’ORAL RÉFLEXIF .............. 31

DES QUESTIONS… ET DES PISTES DE RÉPONSES .................................................................. 32

BIBLIOGRAPHIE ET MATÉRIEL DE RÉFÉRENCE..................................................................... 35

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Parler… pourquoi?

Les 4 Fonctions de l’oral

1. Pour se construire Parler est une activité à haut risque. C’est  prendre  sa  place.  Cela  implique  de  prendre  de  la  distance  d’une  part  par rapport aux discours des autres pour construire le sien propre, mais aussi par rapport au sien, pour construire la vigilance et le doute qui permettront de continuer à penser. (Raoux Daumas, 2001) Parler   de   soi,   c’est   enfin   exprimer   son   opinion,   ce   qui   demande   à   la   fois   des   habiletés   intellectuelles,  langagières  et  affectives.  Organiser  les  mots  et  les  idées,  pour  dire  ce  que  l’on  pense,  est  un  exercice  difficile.  Il  faut pour cela  avoir  une  idée  claire  du  point  de  vue  que  l’on  défend,  les  bons  mots  pour  le  décrire  et  la  force  de  s’affirmer.  Autant  dire  qu’un  langage  élaboré  et  bien  ancré  facilite  la  chose.  (Deschênes,  2008)

ACTIVITÉS VÉCUES EN CLASSE

PAR LES PARTICIPANTS AU PROJET

CONTEXTES DE RÉALISATION

MANIFESTATIONS OBSERVÉES CHEZ LES ENFANTS RÔLES DE L’ENSEIGNANTE, INTERVENTIONS

Causerie : « Quand tu n’arrives pas à dormir,  qu’est-ce que tu fais? »

Discussion de groupe

Les enfants ne répètent pas ce  que  l’enseignante a dit ou ce que les autres enfants ont dit.  Ils  réalisent  qu’il  n’y  a  pas  de bonnes réponses, que toutes les réponses sont bonnes.

Amorcer la discussion avec un modelage de  l’enseignante en choisissant un exemple d’un  adulte que les enfants ne pouvaient pas reprendre (ex. je me fais bouillir  de  l’eau  et  me  faire  une  tisane)

Littérature jeunesse : Léon le caméléon (Thème : Les différences)

Discussion de groupe L’intention  de  départ étant  d’en apprendre sur le caméléon

Le  thème  s’est transposé vers l’importance  que  les  enfants avaient dans la classe. Un enfant soutenait  qu’une  enfant handicapée dans leur classe, mais absente ce jour-là était plus importante qu’eux.

Saisir  l’occasion  d’un  riche  débat  spontané. Donner les droits de parole. Reformuler les propos des enfants. Faire progresser la discussion par un bon questionnement. Terminer  en  rassurant  le  groupe  qu’ils  sont tous importants.

Littérature jeunesse : L’horrible  monstre « Quel est le monstre le plus horrible? »

Lecture interactive Discussion en groupe

Les monstres décrits par les enfants sont de plus en plus effrayants. Les enfants « osent » être en désaccord avec la fin de l’histoire.

Poser des questions pour animer la discussion autour du livre. Laisser les enfants  s’exprimer.   Relancer en questionnement : Ex. : Êtes-vous  d’accord  avec  l’auteur?  Pourquoi êtes-vous en désaccord? Est-ce que ton loup-garou est plus épeurant que celui de Chloé? Pour quelle raison?

En  d’autres  mots…

En parlant et en entrant en relation  avec  les  pairs,  l’enfant  apprend  à  se  connaître  et  prend  conscience  de  qui il est. Brique par brique, il construit son identité, son unicité. Cette édification complexe fait appel à plusieurs habiletés. À nous de les outiller afin de bâtir de solides fondations.

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Parler… pourquoi?

2. Pour se socialiser Les habiletés sociocognitives sont les outils de la pensée qui servent à comprendre et à agir socialement, notamment   lorsqu’il   est   question   de   résoudre   des   problèmes   interpersonnels. Elles se développent par la richesse des interactions vécues dans différents contextes et par la maturation de ses capacités cognitives. La capacité à résoudre des problèmes interpersonnels peut être associée à trois aspects du développement : son langage, sa compréhension et sa gestion des émotions, et sa capacité  à  raisonner  et  à  traiter   l’information  en  situation de désaccord. (Bouchard 2008)

Notre  langage  parlé  est  intimement  lié  à  notre  appartenance  au  groupe  social.  C’est  la  langue  de  notre  famille,  de notre pays. Les êtres humains sont liés entre eux par leur histoire. Ils éprouvent le besoin de se raconter leur passé. Le langage parlé porte aussi chaque société à mettre en commun ses valeurs morales et spirituelles. En plus de lui transmettre les habitudes et savoir-faire indispensables à son adaptation, le langage, par sa forme et son contenu, le mène à sa propre histoire à travers une histoire collective. (Deschênes, 2008)

ACTIVITÉS VÉCUES EN

CLASSE PAR LES PARTICIPANTS AU PROJET

CONTEXTES DE RÉALISATION

MANIFESTATIONS OBSERVÉES CHEZ LES ENFANTS RÔLES DE L’ENSEIGNANTE, INTERVENTIONS

Lors  d’un  conflit  entre copains

Avec les deux enfants qui ont un conflit

Avec  le  soutien  de  l’enseignante, ils parlent  à  l’autre  enfant et non à  l’enseignante. Les enfants arrivent à exprimer leur point de vue à  l’autre, à dire comment ils se sont sentis, à faire une demande  claire  à  l’autre  pour  éviter la répétition de l’évènement,  à  s’excuser  s’ils  sont prêts, etc.

Permettre un temps individuel de gestion des émotions. Être un agent de liaison. Ne pas répondre et régler à la place des enfants, mais soutenir par le questionnement et la mise en perspective. Avoir expliqué, modélisé et fait pratiquer une démarche de résolution de conflit ainsi que les attitudes à  avoir  avec  l’ensemble  des  enfants dans  un  autre  temps  où  il  n’y  avait  pas  de  conflit.

Littérature jeunesse : Frisson  l’Écureuil  se  fait un ami « Pour toi, quelles sont  les  qualités  d’un  bon ami? »

Discussion de groupe. Leurs idées sont inscrites sur une affiche.

À la suite de la discussion, il est difficile pour les enfants de répondre à la question. Le lendemain,  l’enseignante questionne à nouveau les enfants en apportant un support visuel (affiche) et en les mettant en situation significative. Les enfants se choisissent un nouvel ami pour jouer et sont attentifs aux qualités  de  l’autre.

Faire un retour à la fin de la période de jeu pour que les enfants puissent nommer les qualités de leur ami et expliciter leur choix. L’enseignante observe les comportements des enfants  et  leur  dit  à  la  fin  ce  qu’elle  a  observé. Faire un retour avec les deux enfants qui ne se sont pas choisis.

En  d’autres  mots…

Dans  différents  contextes  de  prise  de  parole,  l’enfant  participe  à  la  vie  de  groupe  et  discerne  avec  le  temps  les  conventions  et  les  valeurs  qui  s’y  rattachent. Sa petite histoire tend à devenir collective et le succès de ce changement  est  généralement  fait  en  étroite  collaboration  avec  l’adulte.

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Parler… pourquoi?

3. Pour apprendre Une   des   significations   essentielles   du   langage,   c’est   «   cette   habileté   à   créer   un   pont   entre   soi   et   le  monde environnant  ».  Ceci   va  permettre   le  développement  de   l’autonomie  et   la   capacité  de   transformer   le  monde.  (Michèle Raoux Daumas, 2001) « À   quoi   servent   les  mots?   Ils   permettent   aux   personnes   de   partager   entre   elles   ce   qu’elles   comprennent  respectivement du  monde...  Les  mots  fournissent  alors  la  base  d’un  niveau  de  réalité  partagée,  d’une  réalité  qui   se   trouve   en   continuité   avec   celle   du   niveau   antérieur,   d’une   réalité   qui   se   trouve   dans   le   contexte  général. » « Négocier sur le sens signifie construire conjointement  du  sens,  sachant  que  ce  qui  est  compris  par   l’un  ne  l’est   pas   nécessairement   par   l’autre,   chacun   gardant   son   autorité...   Dans   une   telle   perspective,   «penser  ensemble» signifie penser ensemble sur un même objet avec chacun ses subjectivités, sachant que l’expression  de  l’un  est  source  d’interprétation  de  la  part  de  l’autre ». (Makdissi, Boisclair, Sirois, 2010)

ACTIVITÉS VÉCUES EN

CLASSE PAR LES PARTICIPANTS AU PROJET

CONTEXTES DE RÉALISATION

MANIFESTATIONS OBSERVÉES CHEZ LES ENFANTS RÔLES DE L’ENSEIGNANTE, INTERVENTIONS

Que va-t-il arriver à la pomme quand on va la couper?

Discussion en dyade et de grand groupe Formulation d’hypothèses

Réponses des enfants selon leurs connaissances antérieures. Chacun prend position. Cela amène des questionnements, des remises en question ainsi que des réajustements de leur opinion.

Soutenir les différentes hypothèses formulées. Faire progresser la discussion par son questionnement Montrer la pomme couper en deux à la fin de l’échange  et  compléter  les explications déjà formulées par les enfants.

Question spontanée lors de la routine du matin : D’où  viennent  les  prédictions météorologiques?

Discussion de groupe

Les enfants répondent à la question. Plusieurs bonifient leurs explications ou changent d’avis  au  fil  des  discussions.

Donner les droits de parole. Reformuler les idées émises par les enfants. Questionner pour faire progresser la discussion. Donner la réponse à la fin pour compléter l’activité.

Activité de classement : Déclencheur : Qu’est-ce  qu’un  animal doit avoir pour faire partie de la famille des oiseaux?

Discussion en dyade et en grand groupe

Les enfants répondent selon leurs connaissances ou expériences antérieures. Ils raffinent et ajustent leur compréhension au fil du questionnement et de la reformulation faite par l’enseignante.

Faire progresser la discussion par son questionnement. Reformuler les questions lorsque les enfants n’arrivent  pas  à  y  répondre. Faire la synthèse des caractéristiques nécessaires pour appartenir à la famille des oiseaux  avant  l’activité  de  classement.

En  d’autres  mots…

Par  des  activités  faisant  appel  au  débat,  au  questionnement  et  à  la  résolution  de  problèmes,  l’acte  langagier  est sollicité. L’enfant  développe  ainsi  différentes  habiletés  cognitives  qui  l’aideront  en  retour  à  mieux apprendre.

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Parler… pourquoi?

4. Pour penser Pour Vygotski, le langage est essentiel au développement cognitif, et  ce,  pour  deux  raisons.  D’une  part,  parce  qu’il  permet  le  soliloque,  c’est-à-dire  le  monologue  sonore  ou  silencieux  axé  sur  la  réflexion  et  l’analyse.  Chez  l’enfant   d’âge   préscolaire,   le   soliloque   est   sonore.   En   effet,   pour  Vygotski,   le   langage   est   d’abord   extériorisé,  c’est-à-dire  que  l’enfant  s’en  sert  pour  communiquer  ses besoins, ses sentiments et établir des relations avec les autres.  L’enfant  se  répète  à  lui-même le langage et les protocoles culturels qui façonnent son développement de l’extérieur.  Le  langage  est  ainsi  un  élément  culturel  qui  construit  sa  pensée  « de l’extérieur ». Le  soliloque  égocentrique  de  l’enfant  de  3  à  5  ans,  centré  sur  l’action,  lui  permet  de  réguler  ses  comportements. Le   langage   devient   un   outil   de   construction   et   d’expression de la pensée. Pour   l’enfant,   le   langage  égocentrique sert à réfléchir, passer ses connaissances en revue, prendre une décision, diriger son action, s’expliquer   à   lui-même des évènements, etc. Plus le temps passe, plus le soliloque devient un monologue intérieur.  D’ailleurs,  à  l’âge  scolaire,  le  langage  de  l’enfant  s’intériorise,  c’est-à-dire  qu’il  devient  un  langage  pour  soi. D’autre  part,  le  langage  joue  un  rôle  fondamental  dans  le  développement  de  la  pensée  de  l’enfant...  En  d’autres  mots,   c’est  par   le   langage  que   l’enfant arrive à élaborer sa pensée (Bouchard, 2008). À partir du moment où l’enfant   utilise   les  mots,   le   développement   du   langage   et   le   développement   de   la   pensée   vont   s’intégrer   et  devenir inséparables. (Doyon, Fischer 2010)

ACTIVITÉS VÉCUES EN CLASSE PAR LES

PARTICIPANTS AU PROJET

CONTEXTES DE RÉALISATION MANIFESTATIONS OBSERVÉES CHEZ LES ENFANTS RÔLES DE L’ENSEIGNANTE, INTERVENTIONS

À  la  suite  d’une  difficulté rencontrée par une enfant pour s’inscrire  à  un  nouvel  atelier et tenter de se rappeler ceux déjà faits. Comment pouvons-nous faire pour retenir les ateliers faits?

Discussion spontanée autour du tableau de programmation

Avant la discussion : Les enfants ont vu une autre enfant se parler à elle-même (soliloque extériorisé) et tenter de se rappeler les ateliers déjà faits. Les enfants donnent leurs trucs personnels pour y arriver. Ils proposent de nouvelles idées. Un enfant demande un papier pour montrer  sa  stratégie  de  l’aide-mémoire.

Saisir  l’occasion  spontanée  d’une  riche  et  pertinente discussion métacognitive. Impliquer  d’autres  enfants à la discussion. Reformuler les propos des enfants. Faire progresser la discussion par un questionnement ouvert.

Lors de la routine du matin : Qu’est-ce  qu’il  fait?  Pourquoi ne parle-t-il pas?

L’ami  du  jour  fait le calendrier sans parler et les autres l’observent.

Les enfants émettent des hypothèses sur ce  qui  se  passe  dans  la  tête  de  l’enfant. Ils se réfèrent à leurs connaissances antérieures sur la routine du matin.

Être  à  l’affût  et  saisir  spontanément  l’occasion.   Faire progresser la discussion par un questionnement ouvert. Encourager la formulation des hypothèses. Faire un retour  sur  la  stratégie  de  l’ami  du  jour  et de son efficacité.

En  d’autres  mots… Le langage  permet  à  l’enfant  de  structurer  sa  pensée,  de  prendre  conscience  de  ses  activités  cognitives  et  de  ses  facultés. C’est  ce  qui  lui  permettra  d’arriver  à  la  métacognition.

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Parler pour penser… penser pour parler?

Qu’est-ce que penser pour un enfant avant 6 ans?

L’enfant  est  conscient  que… L’enfant  n’est  pas  conscient  que…

Il   sait   que   penser   est   une   activité   de   l’humain,  du vivant.

Il ne sait pas toujours que penser est une activité continue qui demande beaucoup de temps au quotidien.

Il sait que penser est une activité interne, mentale

Il ne sait pas toujours que la personne peut penser même si elle regarde, écoute, lit quelque chose ou parle à une autre personne. L’enfant  ne présume pas que cette personne pense tout en faisant ces activités.

Les personnes pensent à propos des choses présentes ou absentes, réelles ou imaginaires.

Il ne sait pas toujours ce à quoi la personne pense  lorsqu’  il  réalise  qu’elle  pense.

Il sait que penser est une activité différente de celles de voir, toucher, parler et connaître.

Il   sait   inférer   qu’une   personne   pense,   qu’elle   a  une activité mentale, seulement lorsque le contexte   et   l’expression   corporelle   rendent   ce  fait évident en l’observant.

L’enfant  a  plus  de  difficultés  à  rendre  compte  de  sa propre activité mentale que de celle des autres,   et   cela   n’a   rien   d’étonnant,   car   ses  capacités  d’introspection  sont  limitées.

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Parler pour penser… penser pour parler?

Qu’est-ce que la métacognition?

La métacognition est cette activité mentale pour laquelle les autres états ou processus mentaux deviennent des objets de réflexion. Yussen Flavell (1985) organise ces métaconnaissances en quatre catégories en fonction des objets sur lesquels elles portent :

Sur les personnes Les enfants se connaissent très tôt et comparent leurs

connaissances, leurs savoir-faire et leur savoir être.

Sur le sujet lui-même Il  s’agit  alors  des  représentations  que  l’enfant  a  sur  la  «pensée humaine». Ce retour sur soi et cette analyse sont très importants dans la construction du «concept de  soi»  en  tant  qu’apprenant.  Il  est  évident  que  le  

langage joue un rôle non moins important.

Sur les tâches « Pour bien coller, il faut essuyer le pinceau et pas en mettre trop, juste un petit point bien au milieu». Ces métaconnaissances  s’acquièrent  progressivement  en  

fonction des expériences cognitives réalisées.

Sur les stratégies D’après  F.  Raynal  et  A.  Rieunier,  «une  stratégie  cognitive  

est  la  coordination  de  moyens  mis  en  œuvre  par  un  individu  pour  diriger  ses  processus  d’attention  et  ses  processus  d’apprentissage».  On  peut  alors  parler  de  métacognition  si  l’enfant  est  capable  d’analyser,  de  

réfléchir,  de  déduire  l’efficacité  de  ses  démarches.  Il  est  évident  que  plus  l’enfant  est  jeune,  plus  la  médiation  de  

l’adulte  sera  nécessaire.  (Pillot  J.  2006)

Métacognition

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Parler pour penser… penser pour parler?

Qu’est-ce que l’oral réflexif? Quelques définitions de l’oral réflexif :

Dans son livre La lecture : Apprentissage et difficultés (2011), Giasson décrit   plusieurs   caractéristiques   de   l’oral  réflexif en passant par le langage scolaire : « Le langage scolaire   est   un   langage   d’évocation   d’évènements   passés,   futurs   ou   imaginaires.   Il   se   caractérise  d’abord   par   le   fait   de   parler   de   quelque   chose   qui   « n’est   pas   ici   et  maintenant ».   Ce   type   de   langage,   qu’on  appelle « décontextualisé », se construit entre autres  par  des  activités  de  rappels  d’évènements,  par  exemple  une  expérience vécue par le groupe. Le langage scolaire est aussi un langage plus abstrait qui sert à apprendre à réfléchir.   Il   permet   de   stimuler   la   pensée   de   l’enfant   lorsqu’on   lui   suggère   un   problème   à   résoudre,   qu’on   lui  demande  d’émettre  des  hypothèses  ou  qu’on  l’amène  à  comparer  et  à  classifier. » Chemla et Dreyfus (2002) :  «  L’oral  qui  sert  à  comprendre,  à  préciser  sa  pensée,  à comparer les interprétations, un oral constitutif de l’apprentissage,  voire  un  révélateur  possible  des  processus  d’apprentissage. » Chabanne et Bucheton (2002) : « La  réflexivité  se  définit  d’abord  dans  la  prise  de  distance  à  l’égard  de l’expérience  immédiate que permet le langage. »

Selon Vygostski : « Les structures verbales assimilées par  l’enfant  deviennent  les structures fondamentales de sa

pensée. »

Je parle donc de pense ou je pense donc je parle?

Pour Vygotsky,  l’apprentissage  se  réalise  par  l’intermédiaire  du  langage;  sans  langage,  il  n’y  aurait  donc  pas  d’apprentissage.  Pour  Piaget,  ce  n’est  pas  nécessairement  le  langage  qui  intervient  dans  le  développement  de  la  pensée,  mais  bien  la  manipulation  d’objets  physiques  par  l’enfant.  En  somme,  pour  Piaget, le langage est le produit du processus de maturation du cerveau, alors que pour Vygotsky, la pensée  est  construite  par  l’entremise  du  langage,  c’est-à-dire selon une culture, marquée par un moment historique. Extrais du livre Le  développement  global  de  l’enfant  de  0  à  5  ans  en  contextes  éducatifs dirigé par Caroline Bouchard

Par définition, toute   activité   langagière   réfléchit   l’activité   motrice,   cognitive   et   affective   de   l’individu.   En ce sens, le langage est réflexif.

Par   réflexivité,   il   faut   entendre   une   prise   de   distance   par   rapport   à   l’expérience   immédiate   grâce   au  langage.  L’usage  du  langage  va  permettre  à  l’enfant de se détacher de soi, de son vécu et de son monde, de  mettre   à   distance   ce   qui   est   dit   et   ce   qui   est   vécu   afin   d’intégrer   dans   son   discours,   le   discours   de  l’autre.  

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Parler en contexte dirigé : La causerie

La causerie La recherche de Fisher et Doyon (2010) a  permis  d’envisager  la  causerie  autrement  :  les  questions  des  enfants  ne  sont  plus traitées de la même manière. Plutôt  que  d’y  répondre  de   façon  convenue,   l’enseignante imagine comment elle peut chercher une réponse avec les enfants. La forme du langage devient moins importante que le contenu des échanges.   Le  désir   de   faire   parler   tout   le  monde   fait   place   à   la   recherche  d’une   situation  « dialogique » fondée sur l’interaction  entre  les  participants.  Le  rôle  de  l’enseignante favorise  ou  facilite  l’expression des enfants. Fischer et Doyon ont établi trois facteurs favorisant la qualité de la causerie :

Une fois compris, les 3 axes fondamentaux à prendre en compte cités ci-dessus constituent des repères simples qui  aident  l’enseignante à organiser son action.

Deux constats de la recherche de Fisher et Doyon (2010) sur les pratiques actuelles :

1. Le  mode  d’animation  dans   les   classes  donne   lieu  non  pas  à  une   conversation  à  plusieurs,  mais   à  une  succession de dialogues enseignantes/enfant. L’enseignante pose   une   question;   l’enfant   lui   répond.  L’enseignante répète ou commente la réponse et donne ensuite la parole à un autre enfant;

2. Les enseignantes parlent plus que tous les enfants réunis pendant la causerie. Suggestions pour améliorer la causerie :

Diviser la classe en trois sous-groupes homogènes (petits, moyens et grands parleurs); Placer  un  enfant  dans  le  rôle  du  locuteur  principal.  C’est  cet  enfant  qui  anime.  Ceci  libère  

l’enseignante qui peut observer les enfants pendant la causerie; Faire  une  causerie  à  partir  d’une  question  d’un  enfant; Avoir  en  tête  qu’un  enfant qui  ne  parle  pas  n’est  pas  nécessairement  passif.  Il  a  une  activité  mentale  très  active  

et réussit à comprendre le sujet de discussion; Animer des causeries autant à partir d’activités  scientifiques  que  d’activités  d’ordre  affectif; Intervenir  dans  le  but  de  remplir   les  fonctions  d’étayage  et  de  régulation  des  échanges  (suivre  la  pensée  des  

enfants, poser les bonnes questions, les confronter dans leurs idées, savoir tirer parti des énoncés des uns et des autres pour mener la discussion plus loin et favoriser une élaboration des idées en groupe);

Adopter davantage la position de récepteur que de locuteur.

La g

estio

n La manière de

disposer le groupe; en cercle, en dyades, en petites équipes,

etc. L'or

ient

atio

n Le croisement du thème de la causerie avec  l’intention  de  communication.   Elles  établissent  4  types  d’orientations: - causeries pour « parler de soi»; - causeries pour « faire apprendre»; - causeries pour « faire réfléchir»; - causeries pour « raconter une expérience vécue ensemble»;

Rétr

oact

ions

La manière dont

l’enseignante  répond  aux enfants par le

reflet, l'extension ou les questions.

Des  idées  pour  causer…

À quoi servent les chiffres? À quoi rêvent les animaux?

Comment se fait-il que les oiseaux soient capables de voler?

À quoi servent les chevaliers devant les châteaux?

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Parler en contexte dirigé : La philosophie pour enfant

La philosophie pour enfants

« La philosophie pour les enfants est une pratique éducative qui cherche à développer la pensée réflexive, créatrice  et  critique  chez  les  enfants  de  tout  âge… la philosophie pour les enfants incarne un nouveau paradigme éducatif qui veut partir de l'expérience et des conceptions des enfants, pour leur apprendre à penser par une pratique où ils sont amenés à découvrir par eux-mêmes divers raisonnements élaborés. Le but n'est pas de donner aux enfants des réponses toutes faites, prêtes à penser, mais de susciter chez eux un questionnement. Il s'agit non pas d'une pédagogie de la réponse, mais d'une pédagogie de la question. » Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_pour_les_enfants

Ressources utiles : Les  Contes  d’Audrey-Anne, Éditions le Loup de gouttière. Le  site  Pomme  d’Api : http://www.pommedapi.com/Pour-les-enseignantes

Le matériel pédagogique est accessible et gratuit sur Internet Les  images  de  Pomme  d’Api que  l’on  peut  imprimer  en  couleur amènent la discussion.

1er temps : Déclencheur

• Conte philosophique • Littérature jeunesse • Image évocatrice • Chanson • Question ouverte • Situation quotidienne

(nature, évènement,etc.)

2e temps : Collecte des questions

• Choisir quelques-unes ou toutes les questions des enfants liées au déclencheur

• Prendre la question proposée par l'enseignante

• Prendre le temps de consigner les questions

3e temps: Échange en communauté

de recherche

• Discussion en grand groupe avec médiation par l'enseignante

• Possibilité de faire engager la discussion entre les enfants sans l'intervention de l'enseignante

Suggestion  d’une enseignante Faire  l’activité  régulièrement,  prendre  le  temps  d’installer  un  rituel  avec  une  petite  lumière  tamisée,  l’ouverture  de  la  session  

avec un bâton de pluie, avec une petite chanson thème, etc.

Suggestion  d’une enseignante Chanson Ainsi font font font Les tout-petits philosophent Ainsi font font font Nous nous posons des questions

Zoom sur la classe

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Parler en contexte dirigé : La philosophie pour enfant

Les 4 types d’échanges qui se développent progressivement chez l’enfant à l’éducation préscolaire et au primaire

1. Anecdotique

•Phrases courtes et incomplètes •Utilisation du « Je » •Partage  d’anecdotes  personnelles  ou  

fantaisistes

2. Monologique

•Décentration du « je » •Réponse qui commence à être reliée à

la question •Points de vue non reliés les uns aux

autres •Difficulté à justifier son point de vue

4. Dialogique quasi-critique •Écoute de plus en plus active • Intérêt pour des concepts plus abstraits •Construction des points de vue •Doutes et questionnements •Critiques ou oppositions • Justification des points de vue

3. Dialogique non-critique

•Écoute  de  l’autre •Questions et réponses aux pairs •Construction des points de vue •Explication et justification pour appuyer

son point de vue

4 types d'échanges

Une enseignante a fait écouter la chanson « J’ai  besoin  pour vivre » de Claude Dubois en nommant les mots attrapés  lors  de  l’écoute  des  élèves.  L’enseignante a

ensuite posé la question : « Et toi, qu'as-tu besoin pour vivre? »

Au début, les enfants reprenaient les mots de la chanson

(ex.  de  m’amuser,  de  jouer…),  mais  ensuite  la  discussion  à  tourner autour  des  besoins  fondamentaux  de  l’être  humain.

Zoom sur la classe

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Parler en contexte dirigé : La littérature jeunesse

La littérature jeunesse En quoi la lecture interactive, par le biais de la littérature jeunesse, peut-elle  aider  à  développer  l’oral  réflexif chez les enfants de 4-6 ans? Quelques faits et statistiques pour mettre en évidence notre propos parsèmeront cette section :

En quoi consiste la lecture interactive?

Les  chercheurs  s’entendent  pour  dire  que  la  lecture  d'histoires  par l'adulte est un moyen efficace d'augmenter le vocabulaire d'enfants d'âge préscolaire (Bus, Van Ijzendoorn et Pellegrini, 1995; Elley, 1989; Robbins et Ehri, 1994; Sénéchal et Cornell, 1993). Mais, contrairement à la lecture traditionnelle d'histoires où l'adulte lit et l'enfant écoute, les enfants doivent participer et être engagés dans l'activité pour favoriser l'apprentissage de nouveaux mots de vocabulaire (Hargrave et Sénéchal, 2000; Sénéchal, Thomas et Munker, 1995; Whitehurst et al., 1994 et 1999).

La lecture interactive se veut un moment où l’enseignante encourage les interactions, la participation active des enfants, le partage d'idées avant, pendant et après la lecture. Elle ne se contente pas de lire une histoire aux enfants, mais elle crée un univers autour de cette histoire en posant des questions et en réalisant des activités autour de celle-ci. Ce faisant, elle construit chez les enfants des attitudes de « chercheurs de sens ».

Pour que ses périodes  d’échanges  se  vivent  harmonieusement,  l’enfant   apprendra   à   s’approprier   certains   usages   culturels   du  langage :   captation   de   l’attention   des   partenaires,   prises   de  parole,   écoute   d’autrui,   etc. Il   s’agit   là   d’un   véritable  apprentissage, qui demande du temps, qui est indispensable à la régulation des échanges avec autrui et qui conditionne la maîtrise   de   l’expression   et   de   la   réception   du   langage   en  situation réelle de communication.

Les enfants acquièrent entre 6 et 9 nouveaux mots par jour entre 3

et 6 ans.

(Schicke et Forsythdanz, Schichedanz, Forsyth, 2001).

Plus  l’enfant  a  d’habiletés  pragmatiques  au niveau du langage (usage correct des

mots dans leur contexte), plus il est susceptible  d’entrer  efficacement  en  

interaction avec ses pairs et ainsi entretenir des relations sociales positives.

Les chercheurs observent présentement une inégalité

alarmante entre les enfants des milieux  quant  à  l’étendue  et  la  richesse de leur vocabulaire.

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Parler en contexte dirigé : La littérature jeunesse

La place du livre en classe de maternelle

Le récit est une forme de discours, oral ou écrit, qui organise des événements selon un enchaînement causal. Comprendre   un   récit,   c’est   comprendre   les   liens   entre  des informations ou des événements rapprochés ou éloignés  dans  le  texte.  L’enfant  parvient  à  saisir  la  trame  narrative  quand  on   l’invite  d’abord  à  écouter  un   lecteur expert lui faire la lecture (imprégnation par un modèle) et   ensuite,   en   l’aidant   à   résumer   ou reconstruire des passages  de  l’histoire  avec  ou  sans  l’aide  de  l’adulte.

Pour se faire, on doit mettre à la portée de l'enfant des livres colorés, cartonnés, texturés, de tous les genres afin qu'il puisse les manipuler. On lui offre, tous les jours, des périodes de lecture libre ou structurée où il peut s'engager dans un climat de confiance et de sécurité. Quotidiennement, on lit aussi, à voix haute, des textes qui racontent, décrivent, expliquent ou disent comment   faire.   Il   arrivera  même,   à   l’occasion,   qu’on   relise   les  mêmes livres plusieurs fois avec une intention pédagogique différente (structure de l'histoire, vocabulaire, anticipation, jouer avec les sons...).

Les différentes activités qui tournent autour de la lecture auront  principalement  pour  but  de  travailler  l’oral  réflexif en classe. Cet oral sert à comprendre, à préciser sa pensée, à comparer   les   interprétations   possibles.   Il   s’agit   pour  l’enseignante d’être   habile à reconnaître ces moments de discussions possibles afin de permettre à ces jeunes enfants de faire leurs premières armes en ce qui concerne le développement de leur pensée critique en lien avec leur compréhension et la mise en mots (Ginette Plessis-Bélair dans Doyon et Fischer, 2010).

Les enfants dont le développement langagier  n’est  pas  optimal  à  l’âge  

préscolaire ont un risque plus élevé de présenter  des  troubles  d’apprentissage  de  

la lecture. (Schuele, 2004).

Les jeunes enfants présentant des retards de langage expressif sont moins enjoués, ont davantage de comportements dépressifs et de

retrait, et présentent un développement social plus faible que les enfants du même âge connaissant un développement langagier typique

(Irwin et al, 2002).

Les enfants qui possèdent un niveau de vocabulaire réceptif

(mots compris) plus élevé que la moyenne de leurs pairs

manifestent  plus  d’habilités  à  communiquer que ceux ayant un niveau langagier moindre.

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Parler en contexte dirigé : Les orthographes approchées

Les orthographes approchées

Les   pratiques   d’orthographes   approchées   sont   des   situations   d’écritures significatives et contextualisées   où   l’enfant est invité à écrire des mots ou des phrases comme il pense avec ses connaissances du principe alphabétique. Les principes des orthographes approchées

L’enseignante doit :

1. Mettre  l’enfant  en  situation  de  se  servir  de  la  langue  écrite,  même  s’il  en  connaît peu sur le sujet.  Ceci  l’amènera  à  se  questionner  et  à  vouloir en apprendre davantage;

2. Être  à  l’écoute  des  représentations  des  enfants  par  rapport  à  la  langue  écrite  pour  mieux  comprendre leur réflexion;

3. Valoriser les acquis des enfants  et  souligner  ce  que  l’enfant construit au cours des situations d’écriture;

4. Encourager la réflexivité par rapport à la langue écrite. (Quelles lettres devrais-je utiliser pour écrire ce mot? Est-ce que je retrouve ce son dans un autre mot?);

5. Favoriser le partage des connaissances et des stratégies à travers la négociation entre les enfants.

Par la confrontation de ses pairs et le questionnement  de  l’enseignante,  l’enfant  est  

amené à réfléchir sur ses processus  d’écriture  et  à  modifier  ses  croyances  par  rapport  à  l’écrit.

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Parler en contexte dirigé : Les orthographes approchées

L’oral  réflexif  partout…

Les enseignantes  qui  ont  expérimenté  l’oral  réflexif  en  classe  sont  d’avis  qu’il  est  possible  de  le  développer  au  cœur  des  six  compétences  

du  programme  de  l’éducation  préscolaire.  Par  exemple,  dans  la  première compétence sur le développement  psychomoteur,  l’oral  

réflexif  peut  servir  dans  les  critères  d’évaluation  «  ajuste  ses  actions  en  fonction  de  l’environnement  »  et  «  reconnaît  des  éléments  favorisant  

le bien-être  »  (voir  la  section  sur  l’art  de  questionner).

Explique à ton ami comment faire le parcours moteur? Comment faudra-t-il  s’habiller  pour  jouer  dans  la  neige  demain?

Phase 1: Contexte d’écriture  choix  du  

mot

•Contextualiser  la  situation  d’écriture  (Déclencheur) •Sélectionner d'un mot à écrire en O.A.

Phase 2: Consignes de départ

•Choisir le type de regroupement (collectif individuel/duo/trio/) •Partager les tâches lors de la réalisation des O.A en trio • Scripteur, porte-parole,  enquêteur,  responsable  de  l’alphabet,ou  gardien  du  temps)

Phase 3: Tentatives d’écriture  et  d'échange de

stratégies

•Vivre  la  situation  d’écriture  en  tant  que  telle. •Le  rôle  de  l’enseignante  pendant  la  réalisation:   • Guider et questionner les enfants • Favoriser les interrogations/ les doutes par rapport à la langue • Favoriser le partage des idées et des stratégies (en collectif/en petits groupes)

Phase 4: Retour collectif

•Si écriture de manière collective: • Présenter  les  stratégies  et  les  idées  utilisées  lors  des  tentatives  d’écriture

•Si écriture en petits groupes: • Présenter  l’hypothèse  d’écriture  de  chaque  groupe  à  l’ensemble  du  groupe • Expliquer  les  choix  orthographiques  et  les  stratégies  d’écriture • Comparer  les  hypothèses  d’écriture  des  différentes  équipes

Phase 5: La norme orthographique

•Inviter les enfants à trouver la norme orthographique du mot (un ou plusieurs enquêteurs) •Inscrire la norme orthographique au tableau •Partager les stratégies utilisées pour trouver la norme orthographique •Inviter  les  enfants  à  observer  les  hypothèses  d’écriture  et  le  mot  normé  et  à  identifier  les  ressemblances  entre  ces  mots •Se questionner sur les particularités de la langue •Le  rôle  de  l’enseignante:  Mettre  en  valeur  ce  qui  est  construit  chez  les  enfants  et  non  ce  qui  leur  manque  pour  atteindre  la  norme

Phase 6: Conservation et réutilisation des

mots

•Conserver des traces écrites: • Carnet de bord (mot écrit/mot normé/illustration),portfolio, recueil de classe

•Réutiliser des mots: • Réécrire le mot, écrire des mots dérivés à partir de celui-ci. (ex.: chat – chaton)

Trouver la norme en consultant :

- un adulte - un enfant d’une  autre  classe - un livre de littérature de jeunesse - un dictionnaire - un site web

Un message du matin Un livre de littérature jeunesse Le mot du jour Un message aux parents Une illustration La  réalisation  d’une  affiche  sur  un  thème La  création  d’une  banque  de  mots  thématiques L’écriture  d’une  lettre  à  une  autre  classe L’écriture  d’une  recette

Pendant les phases de réalisation et d’intégration, les enfants sont amenés à se poser

des questions, à faire des hypothèses et à confronter leurs idées.

Ces attitudes et comportements font partie intégrante  de  l’oral  réflexif.

Ensemble, les enfants réfléchissent et tentent de

trouver des réponses à leurs questions. Cette fois-ci, sur un sujet précis : la langue.

Cette approche peut très bien se vivre en contexte  spontané.  Lorsqu’un  enfant  veut

écrire un message à ses parents, l’enseignante peut adopter la même démarche, mais cette fois-ci de façon individuelle.  L’enseignante devra donc

l’accompagner  dans  ses  réflexions  afin  de  pousser celles-ci un peu plus loin.

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Parler… avec qui?

Contextes spontanés À  la  différence  des  situations  planifiées  et  dirigées  par  l’enseignante pour faire parler les enfants, la vie courante en classe préscolaire est remplie de moments non prévus où les enfants seront disposés à entrer en situation d’oral  réflexif. C’est  à  ce  moment  que  l’enseignante peut saisir au vol cette opportunité pour :

donner  de  la  place  à  la  parole  de  l’enfant  ou  des  enfants; soutenir leur expression par des questions (voir  l’art  du  questionnement).

Voici, présenter brièvement, des contextes dits « spontanés »  propices  au  développement  de  l’oral  réflexif :

VÉCU  D’UN  ENFANT PÉDAGOGIE PAR PROJET

Toutes  les  situations  où  l’enfant  fait  référence  à  ses  expériences, son milieu familial, ses voyages, ses activités à la maison, ses jeux, etc.

Toutes  les  situations  où  l’enfant  travaille  en  équipe  à  réaliser une tâche en identifiant les problèmes rencontrés, les questionnements, les solutions à essayer et les trouvailles à partager.

Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif Qu’est-ce que tu aimes faire seul? Qu’est-ce que tu aimes faire avec un ami?

Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif Dans  ton  équipe,  qu’est-ce qui te plaît le moins?

Pourquoi? Dans ton équipe, qu’est-ce  qui  t’a  surpris?

Période de jeu libre (spontané) Retour  d’activité   Toutes  les  situations  où  l’enfant  interagit  avec  les  autres  pour  partager  des  jeux,  pour  s’entendre  sur  les  règles  à  respecter,  pour  expliquer  aux  autres  ce  qu’il  fait,  etc.

Toutes  les  situations  où  on  demande  à  l’enfant  d’identifier  ce  qu’il  a  aimé,  ce  qu’il  a  retenu,  ce  qu’il  n’a  pas  aimé,  etc.

Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif Pourquoi joues-tu à ce jeu-là? Comment les amis devraient-ils jouer ensemble?

Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif Laquelle de tes productions préfères-tu? Pourquoi? Dans quoi te sens-tu bon? Pourquoi?

Problématiques - Résolutions de conflits Découverte  faite  par  l’enfant Toutes  les  situations  où  l’enfant  n’est  pas  en  accord  avec  les  autres  autant  dans  le  choix  d’activités,  la  manière  de  réaliser  une  tâche,  le  lieu  où  s’asseoir, etc.

Toutes  les  situations  où  l’enfant  s’émerveille  devant  quelqu’un,  quelque  chose,  une  manière  de  faire,  une  découverte, une prise de conscience, etc.

Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif Dans ton équipe, comment te sens-tu? Devant une difficulté, comment vas-tu chercher de

l’aide?

Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif Où as-tu trouvé ton information? Si tu avais à le refaire, que changerais-tu? Pourquoi?

Routines Productions  d’enfant Toutes  les  situations  où  l’enfant  demande  pourquoi  on  fait  une chose de telle manière, toutes les fois où il remet en question la manière de faire, etc.

Toutes  les  situations  où  l’enfant  est  fier  de  ce  qu’il  réalise  et a le goût de le montrer aux autres, de le leur dire, de leur montrer comment il a fait, à quoi ça sert, etc.

Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif Pourquoi fait-on cela? Que pourrais-tu faire pour que cela se passe mieux?

Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif Quels matériaux as-tu utilisés? De quoi es-tu le plus fier?

Toutes  les  situations  que  nous  n’avions  pas  planifiées… L’oiseau  sur  la  branche,  l’enfant  qui  est  malade,  l’ami  qui  n’est  plus  mon  ami,  

la fameuse question « pourquoi? », etc. Exemple  de  questions  favorisant  l’oral  réflexif

Est-ce  qu’il  y  a  des  amis  plus  importants  que  les  autres? Pourquoi? Que penses-tu dans ta tête par rapport à cela?

C1

C4 / C5

C3 / C6 C5

C2 / C6

C6

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Parler… avec qui?

Modes de regroupement Lors   des   discussions   et   questionnements   de   groupe   apportés   par   l’enseignante et/ou les enfants, divers types de regroupements sont possibles. Au moment des causeries, le mode le plus utilisé est assurément la discussion en grand groupe. Pourquoi ne pas utiliser les modèles proposés ci-dessous? De cette façon, vous permettrez à tous de prendre la parole. Les grands parleurs et les petits parleurs pourront participer activement et se sentir interpellés par les sujets proposés. Les modes décrits ci-dessous, pratiqués en alternance favorisent la prise de parole et soutiennent l’attention et concentration puisque ceux-ci sont  davantage  engagés  dans  l’acte  de  parler. Mode 1

L’enfant  réfléchit  seul  à  un  questionnement  apporté  par  l’enseignante, par lui-même ou par un autre enfant. Cela  lui  permet  d’exercer  sa  pensée  critique,  réflexive  sur différents sujets qu’ils  lui  sont  proposés.

Mode 2

Les enfants forment des dyades, discutent, argumentent et tentent de répondre aux besoins,   aux   questionnements   émis.   Pour   faciliter   le   dialogue,   l’adulte  accompagnateur peut donner des rôles à chacun des enfants. Par exemple, il pourra demander  à  un  enfant  de  rapporter  l’opinion  des  deux.  Ainsi,  un  seul  des  deux  fera  un  

retour  sur  les  discussions  de  son  équipe.  En  choisissant  un  petit  parleur,  nous  lui  permettons  d’occuper  un  rôle  qu’il  ne  prendrait pas naturellement. Avec ce mode, il est également intéressant de jumeler, un grand du 3e cycle avec un petit de maternelle. Mode 3

Placés en équipe de 4 enfants, ceux-ci peuvent avoir la chance de parler plus fréquemment  qu’en  grand  groupe  surtout si chaque enfant a un rôle défini. Les rôles peuvent  être  établis  par  l’adulte, mais aussi, ils peuvent être décidés en équipe. Mode 4

En grand groupe, ce mode comporte des défis importants quant à l’attention   et   concentration   des  enfants. Il importe  de  cibler  notre  objectif  et  de  planifier  un  court  temps  d’échange.  

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L’art du questionnement

L’art du questionnement « Une question efficace permet de rechercher des solutions possibles et pas seulement de trouver une bonne réponse. »

Adapté de L’art  de  poser  des  questions  efficaces, Eric E, Vogt, Juanita Brown et David Isaac, 2003.

Il est donc normal de privilégier les questions ouvertes qui permettent de clarifier un concept, de donner des raisons, de tenir compte du point de vue des autres ou des conséquences, de comparer en vue de caractériser et ainsi de comprendre.

suscite la curiosité

force à réfléchir

dégage des hypothèses

encourage la créativité

crée de l'énergie

(une implusion)

concentre l'attention

encourage une

conversation réflexive

« La parole est la pensée extérieure et la pensée est la

parole intérieure. »

- Rivaro

« Penser,  c’est  parler  avec soi-même. »

- Miguel Unamuno

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L’art du questionnement

Des questions pour les aider à se construire

Pourquoi te sens-tu bien (ou mal) dans la classe à tel ou tel moment? Pourquoi es-tu fier de cette production? Quels moyens veux-tu  prendre  pour  t’améliorer? Quelles sont tes ressemblances (ou tes différences) avec les

amis de la classe? Pourquoi cet atelier est-il ton préféré? Pourquoi aimes-tu les illustrations (couleurs, formes,

détails) de ce livre? Que ressens-tu lorsque le personnage de ce livre est en danger (ou en difficulté, ou face à un choix

difficile…)? Pourquoi trouves-tu que tu ressembles à tel ou tel personnage? Raconte-nous une situation que tu as vécue et qui ressemble à celle que vit le personnage ? Quelle musique ou quel bruit ajouterais-tu à cette histoire? À quels moments du texte ou sur quelles

images et pourquoi? Des questions pour les aider à socialiser

Que pourrais-tu faire pour que ça se passe de mieux en mieux dans ton équipe?

Décris-moi les qualités de tes coéquipiers. Pourquoi aimes-tu travailler dans cette équipe? (Pourquoi est-

ce difficile pour toi de travailler dans cette équipe?) Comment avez-vous décidé de régler les conflits dans votre équipe? Pourrais-tu  m’expliquer  comment  vous avez décidé de faire telle ou telle chose dans votre

production? Y a-t-il des personnages dans ce livre qui ressemble à des gens que tu connais? Quand tu rencontres une difficulté, comment essaies-tu  d’aller  chercher  de  l’aide,  vers  qui  te  tournes-

tu, qui te vient en aide le plus spontanément? Comment vas-tu tenir compte des idées des autres dans ton

travail? Aurais-tu agi avec tes amis (avec les autres, avec ta famille, avec  tes  animaux…)  de  la  même  façon  que  le  personnage  de  l’histoire?

Peux-tu  m’expliquer  le  point  de  vue  d’un  autre  enfant?

« La parole est la première démonstration de la nécessité  de  l’autre. »

- Jacques Attali

« Celui qui sait parler sait aussi quand il faut

parler. »

- Archidamos

« Chacun apprend à penser en même temps qu’il  apprend  à  parler. »

- Le philosophe Alain

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L’art du questionnement

Des questions pour les aider à apprendre

Connais-tu  d’autres  livres  qui  parlent  des  mêmes  choses  (notions de thèmes, de sujets, de domaines de la connaissance)?

Peux-tu  m’expliquer  pourquoi les personnages des deux histoires sont semblables (ou sont différents)?

Comment as-tu réussi à faire… ? Compare ceci à cela ? Quelles sont les caractéristiques (essentielles) de…? Explique-moi… ou raconte-moi… ou peux-tu me dire

avec tes mots… ? Et  si  j’ajoute  (ou  j’enlève)  ceci, que va-t-il se passer? Donne-moi un (ou des) exemple ou un (ou des) contre-

exemple. Comment vas-tu corriger (ou terminer, ou améliorer…) ta production? À quoi cet élément te fait-il penser (dans la classe, chez toi, dans ta vie…)?

Des questions pour les aider à penser

Imagine  (ou  anticipe)  la  fin  de  l’histoire  (ou  une  autre  fin,  ou  un  autre  problème…). Et si… qu’arriverait-il? Comment vas-tu faire (ou as-tu fait) pour résoudre ce problème (ou ce conflit, ou…)? Comment as-tu su que ta solution était la bonne? Comment sais-tu que les informations que tu as trouvées sont justes (pertinentes, complètes)? Donne-moi ton opinion (réaction-interprétation-

appréciation) sur cette histoire (cette affiche, ce film, ou la  production  d’une  autre  équipe…).

Quels liens vois-tu entre ceci et cela? (ressemblances et différences, mais aussi lien de cause à effet)

Dans quelle mesure nos hypothèses de départ sont-elles confirmées (ou infirmées)?

Pourquoi as-tu choisi ce livre, ce projet, ce…? Que vas-tu créer avec...? (ce matériel, ces personnages, ce  décor,  cette  histoire,  ces  costumes…) ?

« Être et penser ne sont qu’une  seule  et  même  

chose. »

- Parmélide

« La fonction de penser ne se délègue pas »

- Le philosophe Alain

Oubliez le « peux-tu? » de politesse qui conduit certains enfants à ne répondre que oui  et  d’autres  à  ne  pas se sentir capable de

répondre.

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L’art du questionnement

Regardons   maintenant   l’art   de   questionner   en   regroupant   les   types   d’interventions   en fonction de l’intention  poursuivie  par  l’enseignante.

• Qu’est-ce que tu trouves intéressant dans cela? • Est-ce que tu as déjà entendu parler de ce dont on parle? • Avec quel point de vue es-tu  d’accord,  en  désaccord? • En quoi ce que nous venons de lire nous aide à mieux comprendre  l’ensemble  de  l’histoire? • Y a-t-il quelque chose qui te surprend dans ce que nous venons de lire?

Pour favoriser l’expression  de  

points de vue et amorcer la discussion

• Est-ce  que  c’est  ce  que  tu  veux  dire? • Ainsi tu penses que les points suivants sont importants :… • Est-ce que je peux résumer comme ceci :…? • Voici ce que je considère comme le point essentiel de ce que tu dis :…

Pour aider les enfants à expliquer leurs points de vue

• Tu  sembles  vouloir  dire  que… • Est-ce  qu’il  se  pourrait  que…? • Veux-tu  dire  que…? • Moi,  c’est  ce  que  je  t’ai  entendu  dire… • J’ai  l’impression  que… • Est-ce  qu’on  pourrait  dire  que  ce  que  tu  dis  c’est  que…? • Ainsi,  selon  toi…

Pour amener les enfants  à  s’exprimer  

davantage et à clarifier leurs points

de vue

• Il  y  a  des  gens  qui  pensent  que… • Est-ce  que  quelqu’un  a  un  autre  point  de  vue  sur  le  sujet? • Est-ce  qu’il  se  pourrait  que… • Que se passerait-il  si  quelqu’un  proposait  de…  

Pour faire apparaître des alternatives et examiner des choix

possibles

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Le rôle de l’enseignante dans l’oral réflexif

Le rôle des enseignantes

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Préparer un référentiel visuel qui présente ce qui est attendu de la part des enfants

Mettre  à  l’horaire  un  temps  de  qualité  pour  la  période  d’oral  réflexif,  de  2  à  3  fois  par  semaine

Offrir des conditions qui invitent les enfants à se questionner et à structurer leur pensée

Savoir reconnaître les moments de discussion possibles avec les enfants et profiter de ces contextes d’oral  réflexif, sans toutefois  être  obligé  de  s’exprimer. Même  en  situation  d’écoute,  l’enfant intègre des éléments  de  l’oral

Créer  un  milieu  d’apprentissage  qui  :

invite  l’enfant  à  communiquer  avec  les autres (enfants et adultes) offre des situations de communication variées procure des expériences de langage riches et diversifiées (conversations, vocabulaire, histoires,

contes, chansons, comptines, poèmes, etc.) valorise  les  activités  d’écoute,  de  lecture,  d’écriture et de communication orale permet  d’utiliser  le  français  parlé  dans  sa région et le français standard

Soutenir et encourager  l’initiative  des  enfants

Partager ses forces et ses habiletés avec ses collègues

Décloisonner les groupes

Profiter  des  situations  imprévues  telles  que  la  désorganisation,  l’émergence  de  conflits,  les  problèmes  de  tout ordre pour soutenir le développement  de  l’oral

Être  capable  de  se  dégager  de  sa  planification  afin  d’attraper  un  beau  moment  au  vol.  

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Le rôle de l’enseignante dans l’oral réflexif

L’anim

ation  des  activités  d’oral  réflexif

Avant les échanges,  l’enseignante :

Présente les attentes liées aux échanges Les  stratégies  d’écoute Les stratégies de partage et de discussion Les stratégies de base du travail en coopération

Propose les thèmes qui seront abordés Fait un modelage de sa propre réflexion.

Pendant les échanges,  l’enseignante :

Pose les questions, les répète et les clarifie au besoin S’assure  de  poser  des  questions  ouvertes  qui  n’appellent  pas  une  réponse  oui  ou  non Relance les échanges Redis et reformule ce qui a été dit par les enfants Renomme les différentes hypothèses proposées Soutient et encourage la participation de tous Valorise toutes les prises de parole Permet aux enfants  de  partager  leur  opinion  même  s’ils  sont  seuls  à penser ainsi Adopte un langage non verbal « neutre » pour ne pas influencer les enfants Soutient davantage les équipes des petits parleurs Observe  et  écoute  les  enfants  pendant  les  échanges  dans  les  petits  groupes  d’échange Accueille toutes les réponses et hypothèses des enfants. On ne cherche pas une bonne réponse Rappelle les règles présentées en début de rencontre, au besoin S’intègre à  la  discussion  pour  la  complexifier,  l’amener  ailleurs Laisse du  temps…  jusqu’à  10  secondes  pour  que  l’enfant  formule  une  réponse   Donne le temps de faire verbaliser les enfants sur la manière dont ils ont procédé.

Après  l’échange,    l’enseignante :

Fait  un  retour  sur  ce  que  l’on  retient  ou  ce  que  l’on  a  appris Permet aux enfants de faire un transfert dans de nouvelles situations de ce qui a été appris dans le cadre

d’un  échange  d’oral  réflexif.

En t

ou

t te

mp

s

L’enseignante  :

Établit un climat de classe dans lequel les enfants se sentent libres de parler Encourage les enfants à parler entre eux Dédramatise et encourager la prise de risque; Observe Fait confiance Est un médiateur, un guide, un accompagnateur et un allumeur Prend le  temps  d’écouter  réellement.

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Le rôle de l’enseignante dans l’oral réflexif

N’hésitez  pas  également  à… Permettre aux enfants   de   s’enregistrer (ex.   lors   de   la   résolution   d’un   conflit,   de   l’explication   d’une  

démarche, lors du jeu symbolique, de   l’établissement de règles, etc.) et de reprendre autant de fois qu’ils  le  désirent  (dictaphone,  enregistrement  à  l’ordinateur  - Audacity) afin  que  l’enfant puisse rétroagir sur son verbatim;

Porter une attention particulière  aux  enfants  qui  ne  semblent  pas  comprendre  les  consignes  et  s’assurer que  cette  incompréhension  n’est  pas  due  à  des  manifestations  d’enfants  en difficulté (EHDAA, TED, etc.) en  réduisant  le  nombre  de  consignes  ou  en  attendant  qu’elles  soient  exécutées  avant  d’en  donner  une  autre;

Proposer des situations concrètes (jeux spatio-temporels, jeux de comparaisons, le calendrier, le menu du   jour,   une   ligne   du   temps)   pour   soutenir   l’expression   des   enfants   afin   d’expliquer   ce   qu’ils   font  (raconter un événement, une situation vécue, un projet personnel, une résolution de conflits, une réussite, une manière de faire, etc.);

S’assurer  de  présenter  des  évènements  vécus  hors  de  l’école  et  éloignés  dans  le  temps, même si ceux-ci demeurent difficiles   pour   l’enfant   (cet  objectif est à atteindre à   la   fin   du   préscolaire).   Il   s’agit   ici   de  développer les représentations spatiales et temporelles;

Présenter un mot nouveau chaque  jour  en  l’écrivant  et  en  s’amusant  à  l’utiliser  le  plus  souvent  possible  dans des contextes verbaux différents;

Faire inventer des devinettes, des histoires, des saynètes, etc.;

Exploiter   les   chansons   et   les   comptines   en   prenant   le   temps   d’échanger   pour en découvrir la signification.

• en  début  d’année,  protéger  toutes  les  premières  prises  de  parole  en  instaurant un climat de classe respectueux et ouvert à la diversité; • dans  un  petit  groupe,  leur  donner  un  rôle  d’importance  comme  diriger  un  

jeu simple; • faire découvrir une surprise par un jeu de questions (un objet emballé) • installer des routines entourant les situations de communication en favorisant  une  constance  dans  la  structure  de  l’activité  (pictogramme,  jetons de la parole); • former des petits groupes homogènes (petits parleurs avec des petits parleurs)  pour  favoriser  les  prises  de  paroles  d’un  plus  grand  nombre  d’enfants.

Pour nos petits

parleurs...

• encadrer les enfants avec la pratique du bâton de la parole, de la ficelle de la parole; • jumeler un grand parleur et un petit parleur dans des situations où ils doivent parler  pour  l’autre  afin  de  présenter  un  objet,  un  travail,  une  idée,  une  photo; • offrir des activités de développement en habiletés sociales pour apprendre à tenir  compte  de  l’autre.

Pour nos grands

parleurs...

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Quelques repères relatifs au développement du langage

Le développement du langage Le  texte  suivant  présente  l’âge  moyen  où  l’on  voit  apparaître certains comportements langagiers. Il ne faut pas s’inquiéter  si  un  enfant  affiche  un  retard  de  quelques mois. Par contre, cela peut indiquer  à   l’enseignante les objectifs plus spécifiques à travailler en classe. Entre 3 et 4 ans :

La  plupart  des  sons  sont  bien  prononcés.  Quand  certains  sons  ne  sont  pas  maîtrisés,   l’enfant  de cet âge procède parfois par élision (apin au lieu de sapin) ou par substitution (changer un son  à  l’intérieur  d’un  mot : toupe au lieu de soupe).  L’utilisation  de  telles  stratégies  peut-être normale dans le processus de développement du langage;

Il   dispose   d’une   variété  de  mots  pour   constituer   des   phrases   complètes   qui contiennent un sujet,  un  verbe  et  un  complément.   Les  phrases  qu’il   forme  contiennent  habituellement   trois  mots  ou  plus  et  la  grammaire  ressemble  souvent  à  celle  de  l’adulte;

À cet âge, la plupart des enfants ont acquis les structures syntaxiques de base de leur langue;

Il pose des questions du type « où? », « qui? », « pourquoi? », ce qui a pour conséquence d’allonger  ses  conversations.  Il  peut  aussi  raconter  des  histoires;

Il maîtrise de plus en plus les habiletés à converser : le tour de parole, le maintien  d’un  sujet  de  conversation  avec  son  interlocuteur  ou  l’initiation  d’une  conversation  (Beauchemin,  2000).

Entre 4 et 5 ans :

L’enfant  commence  à  accorder  les  verbes  au  futur  (sous  la  forme  du  «  je  vais…);

Il  adapte  son  message  à  l’âge,  au  statut  et  au  genre de son interlocuteur;

Il acquiert une quantité phénoménale de nouveaux mots (entre 800 et 1000 par année entre 4 et 6 ans);

Il utilise des phrases de plus en plus complexes qui contiennent davantage de mots comme « que », « quand », « qui », « si », « parce que »;

Il  a  la  capacité  d’employer  des  conjonctions  (mais,  où,  et,  donc,  car,  ni,  or)  et  des  propositions  (avec, de, par, après, etc.). Ses phrases sont souvent composées de 6 mots ou plus.

Il  s’intéresse  aux  mots  et  demande  «  qu’est-ce que ça veut dire? »

Il  est  avide  de  découvertes  et  il  tente  d’employer  des  mots  nouveaux  dans  différents  contextes, simplement pour en vérifier le sens.

C’est  le  début  de  la  conscience  phonologique.  L’enfant est sensible aux syllabes et peut jouer avec les sons sous certaines conditions.

Il  manifeste  de  l’intérêt  pour  la  production  de  message  à  l’écrit  (produit  des  lettres  pour  signifier quelque chose).

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Quelques repères relatifs au développement du langage

Entre 5 et 6 ans :

Il commence à utiliser les verbes à l’imparfait  et  au  conditionnel;

Il fournit des détails entourant des événements et termine souvent ses histoires par un dénouement quelconque (récit structuré);

Il  commence  à  manifester  des  signes  d’écoute  attentive  en  faisant  «  oui  »  de  la  tête;

Il reconnaît  l’importance  des  pauses  qui  précèdent  un  changement  d’interlocuteur;

Il utilise un vocabulaire de plus en plus varié et étendu;

Il  se  questionne  sur  la  langue  et  son  fonctionnement;  début  de  l’activité  de  définition  (je  pense  que  ça  veut  dire…),  installation de la conscience phonologique;

Il  est  sensible  à  l’humour,  aux  jeux  de  mots.

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Pistes aux parents

Pistes pour sensibiliser les parents à l’importance de l’oral réflexif

Comment soutenir les parents par des gestes simples pouvant aider au développement des habiletés langagières de leur enfant? Avant  tout,   il  est  souhaitable  d’expliquer  aux  parents   les  observations  faites  quant  aux  forces  et/ou  faiblesses  langagières de leur enfant. Est-ce un petit parleur, un grand parleur? Par  le  biais  d’une  rencontre,  l’enseignante pourra aider le parent à comprendre la différence entre les termes suivant : « parler à son enfant et parler avec son enfant ».

Voici des suggestions pouvant être faites aux parents : Questionner leur enfant sur  les  démarches  utilisées  pour  la  production  d’une  réalisation faite en classe

ou à la maison;

Utiliser un vocabulaire varié et riche outre le fait que nous croyons que celui-ci  n’est  pas  adapté  au niveau  de  langage  de  l’enfant;

Utiliser la littérature jeunesse pour répondre aux questions des enfants, pour enrichir le vocabulaire, sa  compréhension  du  monde,  tout  en  laissant  l’enfant  intervenir  avant, pendant et après la lecture;

Animer   une   lecture   accompagnée   d’objet(s)   permettant   une   plus   grande   accessibilité aux livres de qualité;

Aider son enfant à faire des transferts de ses apprentissages, à trouver du sens à ce qu'il fait à l'école, et ce, par le questionnement;

Dans   un   cas   d’un   enfant   « grand parleur »,   encourager   l’enfant   à   attendre   son   tour   dans   une conversation, à poser des questions et à attendre la réponse;

Être  un  modèle  pour  lui,  reprendre  ses  mots  en  le  questionnant  et/ou  en  l’aidant  à  mieux  formuler : ex:“  Tu  voulais  dire….”

Écouter, écouter et écouter  ce  qu’il  a  à  dire.

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Les enseignantes partagent… Des questions et des pistes de réponses

Des questions… et des pistes de réponses

INTERVENTIONS SUGGESTIONS

Quels ont été les contextes les plus propices au

développement  de  l’oral  réflexif?

La philosophie pour enfants; Les trousses de lecture; La résolution de conflits; La littérature jeunesse; Le jeu spontané; L’ami  du  jour  qui  a  de  plus  en  plus  de  responsabilités; L’instauration  des  routines; Le  vécu  de  l’enfant; La causerie.

Y a-t-il du matériel ou des outils qui vous aident à

développer l’oral  réflexif?

Le programme « Vers le pacifique »; La littérature jeunesse; Le matériel de philosophie de la revue « Pomme  d’api ».

Quel est le temps idéal pour faire  de  l’oral  réflexif  et  

combien de temps y accorder?

Tout dépend du contexte, du groupe; Un temps où les enfants sont plus concentrés (souvent le matin); Tout  peut  devenir  un  prétexte  pour  faire  de  l’oral  réflexif.

Quelles solutions avez-vous mises en place pour enrichir

les causeries?

Des causeries plus thématiques (questions ouvertes) et moins anecdotiques (tour de table);

Des résolutions de problèmes; Des dyades, des sous-groupes; Des déclencheurs variés; Faire des votes de thèmes.

Que permet la littérature jeunesse dans le

développement  de  l’oral  réflexif?

Un excellent déclencheur (poser des questions sur les personnages, l’histoire,  prévoir  la  fin…);

L’enfant  fait  des  prédictions  (au  début et au milieu) avec dessin (cela permet un temps de réflexion;

Permets de développer le vocabulaire autour du livre (Le livre à propos des livres de Victor Le Lapin);

Permets de développer le vocabulaire; Permets de faire des inférences.

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Les enseignantes partagent… Des questions et des pistes de réponses

INTERVENTIONS SUGGESTIONS

Comment diminuer la prise de  parole  par  l’enseignante?

Ne pas tout reformuler; Installer une routine claire pour que les enfants soient autonomes (routine

de la journée, présentation de projets); Instaurer des experts; Avoir  en  tête  que  l’enfant  doit  réfléchir  pour  trouver  des  réponses  à  ses  

propres questions et ne pas lui donner du « tout cru » en bouche; Retourner la question aux enfants (quand un enfant pose une question, il a

déjà des éléments de la réponse); Privilégier les questions ouvertes plutôt que les questions fermées afin que

le tour ne nous revienne pas tout de suite. (Comment cela fonctionne? Qu’est-ce que tu en penses? sont à privilégier).

Quelles questions avez-vous intégrées dans votre pratique quant  à  l’art  de  questionner?

Qu’en  penses-tu? Et toi? Comment  t’y  prends-tu? Qu’est-ce qu’il  est  en  train  de  faire? Qu’est-ce qui se passe dans sa tête? Est-ce  que  quelqu’un  pense  autrement? Qu’est-ce que tu prépares?

Comment faites-vous pour faire parler un enfant qui

parle très peu?

Proposer des dyades; Passer par des médiums différents (dessin,  photos,  livres,  productions…); Faire une entrevue  avec  l’enfant; Solliciter l’élève  et  lui  dire  qu’il  a  un  délai  pour  réfléchir  à  sa  réponse; Prendre  le  temps  de  réfléchir  à  sa  réponse  avant  de  faire  l’animation  en  

grand groupe; Utiliser le bâton de la  parole  pour  l’inciter  à  parler; Installer  des  routines  (ex.  :  l’enfant  timide  à  la  possibilité  de  fermer  les  

lumières  et  demander  aux  autres  si  quelqu’un  voudrait  jouer  avec  lui.  Cela  donne  le  droit  de  parole  aux  petits  parleurs  qui  ne  l’auraient pas pris autrement).

Comment faites-vous pour restreindre un enfant qui

parle beaucoup?

Expliquer que la parole, ça se partage; Utiliser les jetons de la parole : chaque enfant a trois jetons, donc trois

droits de parole; Mettre  l’accent  sur  les  habiletés  d’écoute; Donner un rôle à un parleur (il devient le gardien des réponses, il doit

s’assurer  que  tous  aient  parlé); Utiliser le Toubalou; Demander  à  l’enfant de mettre son doigt sur sa bouche pour retenir ses

interventions.

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Les enseignantes partagent… Des questions et des pistes de réponses

INTERVENTIONS SUGGESTIONS

Que faites-vous comme intervention  auprès  d’un  

enfant hors sujet?

Proposer  une  autre  période  de  temps  pour  parler  du  nouveau  sujet  qu’il  aborde;

Est-ce  que  c’est  dans  le  sujet? Quel lien fais-tu avec le sujet? Est-ce  que  c’est  ce  dont  on  parle? Je te répète la question; Écoute la conversation des amis et je te reviens; Importance  d’enseigner  les  rôles  de  locuteur  et  interlocuteur.

Quelles interventions pratiquez-vous pour

développer le vocabulaire?

Unir la musique et le vocabulaire (la gestuelle aussi); Exploiter le même livre plusieurs fois par semaine (4 mots nouveaux par

semaine); S’arrêter  sur  les  mots  difficiles  pour  demander  ce  que  ça  veut  dire; Présenter les mots difficiles avant la lecture et trouver des manières de les

utiliser en parlant; Présenter la page couverture et demander quels mots on va trouver dans ce

livre; Faire  des  cartes  d’exploration; Trouver  des  synonymes  des  mots  que  l’on  connaît.

Comment réussissez-vous à garder des traces de la

progression des enfants en oral réflexif?

Enregistrer les réflexions (ex. : résolution de conflits et réécouter l’enregistrement);

Enregistrer sur une tablette numérique les observations durant une réflexion et garder les dossiers numériques;

Dans  une  grille  d’observation; Les filmer; Observations de  l’enseignante; Préciser  les  intentions  d’observation; Cibler un enfant ou deux à la fois ; Utiliser des notes autocollantes (post-it); Prévoir du temps pour des présentations orales des enfants (de façon

volontaire) pour parler de leurs difficultés vécues et de leurs réussites.

Comment faire reconnaître l’importance  de  l’oral  réflexif  

auprès des parents?

En les impliquant (donner des outils aux parents); Demander aux parents de poser des questions sur le contenu de classe

(aller visiter le portail et poser des questions aux enfants : Quel atelier as-tu préféré? Comment as-tu fait? Pourquoi avez-vous fait cela?);

Avec  une  photo,  demandez  aux  enfants  de  raconter  à  leurs  parents  ce  qu’on  a  fait  aujourd’hui;

L’importance  de  la  communication  avec  les  parents (énoncer  ce  qu’on  va  travailler cette semaine et demander aux parents de poser des questions ouvertes à leur enfant : comment, pourquoi, avec qui, etc.).

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Bibliographie et matériel de référence

Bibliographie et matériel de référence BAULU-MACWILLIE, Mireillle et Réal SAMSON. Apprendre…c’est  un  beau  jeu, Éditions de la Chenelière,

Montréal, 1990, 215 p. BOISCLAIR, Andrée, Hélène MAKDISSI et Pauline SIROIS. La littératie au préscolaire : Une fenêtre ouverte vers la

scolarisation, Presses  de  l’Université  du  Québec, Montréal, 2010, 342 p. BOUCHARD, Caroline. Le développement global de  l’enfant  de  0  à  5  ans  en  contextes  éducatifs, Presses de

l’Université  du  Québec,  Montréal, 2008, 484 p. CHABANNE, Jean-Charles et Dominique BUCHETON. Parler écrire pour penser, apprendre et se construire,

Presses universitaires France, Paris , 2002, 252 p. CHARRON, Annie, Caroline BOUCHARD et Gilles CANTIN. Langage et littératie  chez  l’enfant en service de garde

éducatif, Presses  de  l’Université  du  Québec, Montréal, 2009, 198 p. (Éducation à la petite enfance). HOHMAN, Mary et David P. WEIKART. Partager le plaisir d'apprendre : guide d'intervention éducative au

préscolaire, Gaëtan Morin éditeur, Montréal, 2007, 489 p. DES CHÊNES, Rosine. Moi,  j’apprends  en  parlant, Chenelière éducation, Montréal, 2008, 219 p. DOYON, Denise et Carole FISHER. Langage et pensée à la maternelle, Presses  de  l’Université  du  Québec,

Montréal, 2010, 219 p. GIASSON, Jocelyne. La lecture : Apprentissage et difficultés, Gaëtan Morin éditeur, Montréal, 2011, 398 p. GIORDAN, André. Apprendre!, Belin, 1998, 254 p. MONTÉSINOS-GELET, Isabelle et Marie-France MORIN. Les orthographes approchées : une démarche pour

soutenir l'appropriation de l'écrit au préscolaire et au primaire, Chenelière éducation, Montréal, 2006, 106 p.

PILLOT, Jacqueline. Enseigner  à  l’école  maternelle, ESF éditeur, Paris , 2004, 216 p. (Pédagogies). CHABANNE, Jean- Charles et Dominique BUCHETON. Parler et écrire pour penser, apprendre et se construire;

L’écrit  et  l’oral  réflexif, En ligne , PUF, 2002. http://www.crdp.ac-creteil.fr/langages/rubriques/pdf/ressources/note_lecture_parler_et_ecrire.pdf

RAOUX-DAUMAS, Michèle. L’oral  réflexif  à  l’école  primaire, [En ligne], 2001. [http://pratiquesphilo.free.fr/contribu/contrib45.htm] ÉDUCATION-MONTÉRÉGIE, sous-comité  à  l’éducation  préscolaire.  Développement  global  de  l’enfant  d’âge   préscolaire, 2009. [En ligne], [http://vitrine.educationmonteregie.qc.ca/spip.php?article1072] DUNNIGAN, Kathleen. L’Art  du  questionnement, (Atelier inspiré de  Philosophie  et  pensée  chez  l’enfant  d’Anita  Caron).

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Bibliographie et matériel de référence

Littérature jeunesse : WATT, Mélanie. Léon le caméléon, Éditions Scholastics, Markham (Ont.), 2001, 32 p. WATT, Mélanie. Frisson  l’Écureuil  se  fait  un  ami, Éditions Scholastics, Toronto, 2007, 32 p. SIMARD, Rémy. L’horrible  monstre, Les 400 coups, Laval, 1997, 32 p. Illustrations : Service national du RÉCIT à l'éducation préscolaire (http://recitpresco.qc.ca/) Images clipart

Notes personnelles