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Document de La Banque mondiale Rapport No: 23339-TUN (Traduction non officielle) DOCUMENT D’EVALUATION DE PROJET POUR UN PRET PROPOSE D’UN MONTANT DE 5,3 MILLIONS DE $EU A LA REPUBLIQUE DE TUNISIE POUR UN PROJET DE GESTION DES AIRES PROTEGEES (Fonds pour l’environnement mondial - FEM 6 juin 2002 Groupe du Développement rural, de l’Eau et de l’Environnement Bureau régional Moyen-Orient et Afrique du Nord Le présent documents fait l’objet d’une diffusion restreinte. Il ne peut être utilisé par ses destinataires que dans l’exercice de leurs fonctions et sa teneur ne peut être divulguée sans l’autorisation de la Banque mondiale. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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Document de La Banque mondiale

Rapport No: 23339-TUN (Traduction non officielle)

DOCUMENT D’EVALUATION DE PROJET

POUR UN PRET PROPOSE D’UN MONTANT DE 5,3 MILLIONS DE $EU

A LA REPUBLIQUE DE TUNISIE

POUR UN PROJET DE GESTION DES AIRES PROTEGEES (Fonds pour l’environnement mondial - FEM

6 juin 2002 Groupe du Développement rural, de l’Eau et de l’Environnement Bureau régional Moyen-Orient et Afrique du Nord

Le présent documents fait l’objet d’une diffusion restreinte. Il ne peut être utilisé par ses destinataires que dans l’exercice de leurs fonctions et sa teneur ne peut être

divulguée sans l’autorisation de la Banque mondiale.

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TAUX DE CHANGE

(Taux de change effectif au )

Monnaie = Dinar tunisien (DT) 1 DT = 0,69 $EU

Année Budgétaire

1er janvier au 31 décembre

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

AE Agence d’exécution AFIC Association forestière d’intérêt collectif ANPE Agence nationale de la protection de l’environnement AP Aires Protégées APAL Agence de protection et d’aménagement du littoral CAS Stratégie de coopération avec le pays CD Comité de développement CLD Conseil local de développement CP Comité de pilotage CRD Conseil régional de developpement CRDA Commissariat régional au développement agricole CS Compte spécial DGBGTH Direction générale des Barrages et des Grands Travaux Hydrauliques DGF Direction générale des forêts DGFIOP Direction générale du Financement, des Investissements et des Organismes Professionnels PDF II Deuxième projet de développement forestier DRE Direction régionale de l’environnement EGP Equipe de gestion du projet ESTP Evaluation scientifique et technique du projet FEM Fonds pour l’environnement mondial GD Groupement de développement GFIC Groupement forestier d’intérêt collectif GIC Groupement d’intérêt collectif GT Gouvernement de Tunisie IUCN Union internationale pour la conservation de la nature JBIC Banque japonaise pour la coopération internationale MA Ministère de l’Agriculture MEAT Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire MTLA Ministère du Tourisme, des Loisirs et de l’Artisanat ONTT Office national du tourisme tunisien OPDI Opération pilote de développement intégré PANE Plan d’action national de l’environnement PATC Plan d’Action de Promotion de Tourisme Culturel et de l’Environnement PDF Projet de développement forestier MEP Manuel d’exécution du projet PIB Produit intérieur brut PNUD Programme des Nations Unies pour le développement RD Relevé de dépenses

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RSF Rapport de suivi financier SGF Système de gestion financière SIPF Système d’information pour la planification forestière SRCN Société royale pour la conservation de la nature SSEPN Système de suivi/évaluation des parcs nationaux TPDF Troisième Projet de développement forestier UGP Unité de gestion du projet UE Union européenne

Vice-Président Jean-Louis Sarbib Directeur du Département Christian Delvoie Directeur du secteur Letitia Obeng Responsable du Projet Shobha Shetty

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

(Fonds pour l’environnement mondial – FEM)

Table des matières

A. Objectifs de développement du projet 1 Objectifs de développement du Projet............................................................................................ 2 2. Indicateurs clés de performance ................................................................................................... 2 B. Contexte stratégique 1. Objectif(s) du CAS appuyé(s) par le Projet ................................................................................... 2 2. Principaux enjeux sectoriels et stratégie du Gouvernement ............................................................ 3 3. Enjeux sectoriels à aborder dans le cadre du Projet et choix stratégiques......................................... 5 C. Description sommaire du Projet 1. Composantes du Projet................................................................................................................ 6 2. Réformes politiques et institutionnelles clés appuyées par le Projet................................................. 8 3. Avantages et population ciblée..................................................................................................... 9 4. Dispositifs institutionnels et modalités d’exécution.......................................................................10 D. Justification du Projet 1. Variantes envisagées et raisons pour lesquelles elles ont été écartées.............................................13 2. Principaux Projets connexes financés par la Banque et/ou d’autres agences de développement ......................................................................................................................14 3. Leçons tirées et incorporées dans la conception du projet proposé .................................................15 4. Indications de l’engagement et de l’adhésion de l’Emprunteur ......................................................17 5. Valeur ajoutée de l’appui de la Banque .......................................................................................18 E. Evaluations sommaires du Projet 1. Evaluation économique ..............................................................................................................18 2. Evaluation financière .................................................................................................................19 3. Evaluation technique .................................................................................................................19 4. Evaluation institutionnelle .........................................................................................................20 5. Evaluation environnementale ......................................................................................................22 6. Evaluation sociale ......................................................................................................................23 7. Mesures de protection ................................................................................................................25 F. Viabilité et risques 1. Viabilité ....................................................................................................................................26 2. Risques critiques .......................................................................................................................27 3. Aspects éventuellement litigieux ................................................................................................29

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G. Principales conditions du prêt 1. Conditions d’entrée en vigueur....................................................................................................30 H. Préparation et instruction du Projet.........................................................................................30 I. Conformité aux directives générales de la Banque ....................................................................31 Liste des Annexes Annexe 1 : Le concept du Projet Annexe 2 : Description détaillée du programme/Projet Annexe 3 : Coûts estimés du Projet Annexe 4 : Surcoûts et avantages pour l’environnement mondial Annexe 5 : Résumé financier Annexe 6 : Modalités de passations de marchés et de décaissements Annexe 7 : Calendrier du Projet Annexe 8 : Documents dans le dossier du Projet Annexe 9 : Statut des prêts et crédits de la Banque Annexe 10: Le pays en bref Annexe 11: Evaluation scientifique et technique du projet Annexe 12: Evaluation sociale

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées (Fonds pour l’environnement mondial – FEM)

Document d’Evaluation du Projet

Région Moyen-Orient et Afrique du Nord

MNSRE

Date: 17 mai 2002 Responsable de Projet : Shobha Shetty Directeur du Département : Christian Delvoie Directeur du Secteur : Letitia A. Obeng No. identification du Projet : P048315 Secteur(s) : VM – Gestion des ressources naturelles Domaine d’activité : B – Diversité biologique Thème(s): Environnement Intervention ciblée sur la Pauvreté : Non Données relatives au Financement du Projet [ ] Prêt [ ] Crédit [X] Don [ ] Garantie [ ] Autre (à spécifier) Pour les Prêts/Crédits/Autres : Montant (M$EU) Plan de financement (M$EU) : Source Monnaie locale Devises Total EMPRUNTEUR/BENEFICIAIRE COMMUNAUTES LOCALES FONDS POUR L’ENVIRONNEMENT MONDIAL INSTITUTIONS MULTILATERALES ETRANGERES (NON IDENTIFIE) Total

4,24 0,16 3,59 0,15

8,14

0,00 0,00 1,74 0,00

1,74

4,24 0,16 5,33 0,15

9,88

Emprunteur/Bénéficiaire :Gouvernement de Tunisie Agence responsable : Ministère de l’Agriculture Adresse : 30 rue Alain Savary, Tunis 1002 Personne à contacter : M. Ahmed Ridha Fekih Salem, Directeur général, DGF Tél. : 216-1-842 687 Fax : 216-1-801 922 Adresse électronique : Autres agences : Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire Adresse : Centre Urbain Nord, Cedex 1980, Tunis Personne à contacter : M. Najib Trabelsi, Directeur général, Environnement Tél. : 216-1-702 779 Fax : 216-1-238 411 Adresse électronique : [email protected] Ministère de la Coopération Internationale et de l’Investissement Extérieur Adresse : 98, Avenue Mohamed V, 1002 Tunis -Belvédère Personne à contacter : M. Kamel Ben Rejeb, Directeur général Tél. : 216-1-798-522 Fax : 216-1-799-845 Adresse électronique : [email protected] Montant estimé des décaissements (Banque/en millions de $EU)

Exercice 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Annuel 0,50 1,20 1,30 1,50 0,50 0,33

Cumulé 0,50 1,70 3,00 4,50 5,00 5,33 Période d’exécution du Projet : septembre 2002-août 2008

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A. Objectifs de développement du Projet 1. Objectifs de développement du Projet (voir Annexe 1)

L’objectif principal de développement du projet est une amélioration de la gestion et de la protection de parcs nationaux sélectionnés aux fins de conserver la diversité biologique d’importance mondiale et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales. 2. Indicateurs clés de performance (voir Annexe 1) Deux catégories d’indicateurs de performance ont été identifiés. La première catégorie correspond aux indicateurs qui ont un impact direct sur l’environnement global (indicateurs biologiques techniques) et la seconde correspond à celle appartenant aux améliorations des conditions socioéconomiques des populations locales. La première catégorie comprend : (i) stabilisation ou amélioration du statut démographique des principaux indicateurs biologiques spécifiques à chaque parc national (couvert végétal et distribution ; populations animales/ornithologiques ; programme de gestion de l’eau pour Ichkeul) – voir Annexe 1 pour chaque espèce principale dans chaque parc. La deuxième catégorie comprend : (ii) le pourcentage des activités du programme de travail annuel qui sont confiées aux communautés locales ; (iii) le processus participatif pour les plans de gestion et le programme de travail annuel à travers le Conseil local de Développement (CLD) et l’Equipe de Gestion du Projet (EGP) est fonctionnelle ; (iv) le nombre de concessions touristiques privées dans chacun des trois parcs ; (v) l’amélioration globale de l’efficacité de la gestion telle que définie par le « scorecard » IUCN ; et (vi) la création de postes de conservateurs délégués permanents dans les trois parcs chargés des relations avec la communauté et le public. B. Contexte stratégique 1. Objectif de la Stratégie d’Assistance au Pays (CAS) lié au secteur appuyé par le Projet : (voir Annexe 1) No. du document : 20161-TN Date du dernier examen du CAS : 27/4/2000

Le projet proposé appuie directement l’objectif du CAS de consolider le développement à long terme du secteur de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles à travers la protection des ressources naturelles de la Tunisie. Le projet aidera le Gouvernement tunisien à améliorer la conservation de la diversité biologique dans les zones protégées grâce à l’exécution de plans d’aménagement et de gestion dans trois parcs nationaux avec les communautés locales et le renforcement des capacités aux niveaux régional et local pour assurer la gestion et le suivi d’écosystèmes durables.

1a Stratégie opérationnelle globale/Objectif du programme réalisé par le projet :

Le projet proposé est cohérent avec la stratégie opérationnelle du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) dans le domaine de la conservation de la diversité biologique. Il concerne principalement le Programme opérationnel du FEM dans le domaine d’activité de la diversité biologique OP 1 (Ecosystèmes arides et semi-arides). Il concerne également, dans une mesure limitée, l’OP 2 (Ecosystèmes côtiers, marins et d’eau douce) dans l’un des sites du projet (le Parc national du lac Ichkeul).

La Tunisie a ratifié les conventions et accords internationaux principaux sur l’environnement qui traitent de la protection des habitats naturels et des espèces connexes – CITES (1974) ; Patrimoine mondial de l’UNESCO (1974) ; la Convention Ramsar (1979) ; la Convention de Bonn (1986) ; la Convention sur la Désertification (1979) ; la Convention de Berne (1995) et la Convention de la Diversité biologique

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(1993). La Tunisie est également l’un des six pays qui participent au Projet de conservation des terres humides et des écosystèmes côtiers dans la région Méditerranée PNUD/FEM pour conserver la diversité biologique des écosystèmes côtiers. Le projet proposé ne comprendra pas les écosystèmes côtiers mais les activités dans ces derniers apporteraient un complément notable aux interventions du projet proposé.

Le projet est formulé pour appuyer, au moyen de ses résultats, les articles suivants de la Convention sur la Diversité biologique :

• Article 6 – Mesures générales de conservation et usage durable (plans de gestion de conservation

pour des sites choisis pour leur intérêt biologique et écologique) ; • Article 7 - Identification et suivi ; • Article 8 – Conservation in situ (aires protégées renforcées et développement environnemental

durable dans lez zones adjacentes aux aires protégées, réhabilitation et restauration d’écosystèmes fragiles) ;

• Article 11 – Mesures d’incitation (programmes participatifs exécutés avec les populations locales) ;

• Article 13 – Education publique et sensibilisation (sensibilisation publique accrue sur la protection de la nature).

2. Principaux enjeux sectoriels et stratégie du Gouvernement

Importance du secteur : Sur les 870 espèces de plantes qui sont rares, menacées ou endémiques en Afrique du Nord, environ 150 d’entre elles se trouvent en Tunisie. Selon les estimations, il y a 2.200 espèces de plantes en Tunisie, mais moins de 2 pour cent représentent globalement les plantes vasculaires menacées (IUCN, 1997). Au niveau national, il existe 239 espèces rares et 101 espèces très rares. La flore rare de la Tunisie comprend 6 espèces endémiques au pays et environ 80 espèces endémiques à l’Afrique du Nord et au Sahara septentrional. De nombreuses plantes constituent des ressources génétiques précieuses. Il y a d’importantes plantes fourragères (medicago, hedysarum), des plantes médicinales (Myrtus communis, Urginea maritima, daphne gnidium), des plantes fibreuses (Stipa tenacissima) et des plantes à valeur alimentaire (Olea, Capparis). Il y a eu une baisse du couvert forestier – qui est passé de 3,3 millions d’hectares pendant l’ ère romaine à environ 841.000 hectares à présent, mais plusieurs activités à travers des projets appuyés par la Banque ont abordé ce problème et le couvert forestier s’améliore à nouveau quoique lentement. La faune tunisienne est relativement moins bien étudiée et elle a connu une baisse considérable au cours du siècle dernier. A présent, tous les gros mammifères (à l’exception du sanglier sauvage, Sus scrofa barbarus) sont considérés menacés. Environ 80 espèces de mammifères, 362 espèces d’oiseaux et plus de 500 espèces de reptiles et de poissons se trouvent encore en Tunisie. Plusieurs espèces de mammifères sont endémiques au Nord de l’Afrique. Les mammifères rares et en voie d’extinction (Livre rouge IUCN, 1985) comprennent l’hyène de Berbérie (Hyaena hyaena barbara), le cerf de Berbérie (Cervus elaphus barbarus), la gazelle dorcas (Gazelle dorcas massaesyla ), la gazelle de Cuvier (G. cuvieri), et la gazelle leptocère (G.leptoceros). Parmi les oiseaux rares et en voie d’extinction dans le Livre rouge IUCN, on peut citer, inter alia, la cigogne blanche, la sarcelle marbrée, le canard tête blance, le milan rouge, le faucon pèlerin, le gypaète barbu, et l’outarde Houbara. Globalement, les espèces menaces sont en tout au nombre de 110. Causes profondes de la perte de la diversité biologique : La dégradation des forêts et de la végétation se poursuit à cause des pressions de la population, l’excès de pacage, la collecte du bois de feu et du fourrage étant les principaux coupables. Cette situation a exacerbé l’érosion et elle contribue à la perte

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des sols à la désertification. Des techniques inappropriées de culture dans les steppes se sont traduites par l’érosion des vents et la formation de dunes. L’application de mesures de protection est faible à cause de l’absence de plans de gestion multidisciplinaires, et de la faiblesse de la sensibilisation et de la capacité institutionnelle. Absence d’approches participatives de la gestion des aires protégées. Alors que l’objectif du système d’aires protégées est bien fondé et qu’il revêt une grande importance pour la préservation et le renforcement de la diversité biologique, il apparaît clairement que les systèmes de gestion actuellement en place doivent aller au-delà de l’approche traditionnelle de la conservation. La chasse, l’excès de pacage et les méthodes culturales inappropriées des communautés locales continuent à menacer l’intégrité de nombreuses aires protégées. Etant donné que 10 pour cent environ de la population tunisienne (~ 1 million) vit dans les zones forestières et/ou périphériques des aires protégées, il est essentiel que la gestion de ces aires intègre les besoins des communautés locales tout en conservant les ressources naturelles. La formulation de plans de gestion qui incorporent une plus grande participation des bénéficiaires dans l’objectif de lier la conservation de la diversité biologique dans les aires protégées à une amélioration du développement local au plan social et économique, sera fondamentale pour assurer la conservation sur le long terme. Capacité institutionnelle insuffisante : Le Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire (MEAT) est chargé de la formulation des politiques, de la planification et régulation, avec la Direction générale des Forêts (DGF) du Ministère de l’Agriculture (MA) étant responsable de la gestion des aires protégées au moyen d’activités journalières sur le terrain de surveillance, de protection et de gestion. Il n’y a pas de chevauchement important dans les deux mandats, mais la coordination entre les deux Ministères est faible et il faut introduire de meilleurs mécanismes de coordination de la gestion des données. La perte de l’habitat et la chasse excessive menacent sérieusement une grande part de la faune nationale. Il faut protéger la faune en améliorant les capacités d’application de la loi en vigueur. Les contraintes budgétaires, le manque d’équipement et de personnel formé ont réduit la protection des parcs nationaux. Questions d’occupation des sols : Certains parcs nationaux ont des communautés locales qui vivent à l’intérieur des limites du parc. Dans le parc national d’Ichkeul, environ 65 familles vivent à l’intérieur du parc. La politique du GT est de ne pas expulser toute personne qui vit déjà dans le parc, mais il est interdit à toute famille nouvelle de s’installer dans les limites du parc. A Jbil, le parc est apparemment encore utilisé de façon saisonnière par les tribus adjacentes, dont les Mrazig, les Sabria, et les Adhar et Ghrib. Pendant les mois de printemps, beaucoup de familles viennent de Douz pour passer du temps dans le désert et profiter de ces ressources. La question est de savoir si les tribus qui ont utilisé le parc auparavant considèrent qu’elles ont encore des droits d’accès à la zone du parc et à ses ressources, essentiellement comme lieu de passage pour se rendre à d’autres zones de pacage. Le statut foncier des terres anciennement collectives est également ambigu. Stratégie du Gouvernement : La Tunisie accorde une grande importance à la conservation de la diversité biologique et à ses usages durables dans son effort de développement. Il existe un fort engagement politique vis-à-vis d’efforts de conservation intensifiés et de leur intégration réussie dans un contexte économique, social et culturel plus vaste. On prend de plus en plus conscience que les interventions antérieures en matière de gestion des ressources naturelles ont parfois échoué pour atteindre leurs objectifs du fait que la participation communautaire et les connaissances en termes de planification, d’établissement des priorités et de gestion étaient modestes. Il existe maintenant un niveau élevé d’engagement à la gestion participative des ressources naturelles au Ministère de l’Agriculture qui opère un recentrage de la planification verticale de haut en bas en faveur d’une approche de collaboration avec les groupes d’usagers des ressources tels que les Comités de Développement (CD) dans le Projet de gestion des ressources naturelles (Prêt 4162-TUN) et le Projet de développement des zones montagneuses

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du Nord-Ouest (Prêt 3691-TUN) financés par la Banque et les Groupements forestiers d’intérêt collectif (GFIC) – dont certains étaient auparavant les Association forestières d’intérêt collectif (AFIC), comme dans le deuxième Projet de développement forestier (Prêt 3601-TUN). L’eau potable rurale et les périmètres d’irrigation par forage ont d’abord favorisé les groupes d’usagers, mais ils en sont encore à leurs balbutiements parmi les usagers des forêts et les groupes de conservation des sols et ils n’ont pas encore été étendus aux usagers des parcours. Le neuvième Plan de développement (1997-2001) identifie la protection des forêts et des parcs nationaux et l’amélioration et la rationalisation de leurs systèmes de gestion comme des éléments clés d’une stratégie durable de gestion des ressources naturelles. Une stratégie nationale et un plan d’action de la diversité biologique ont été formulés d’une manière participative dans le cadre d’une activité favorisant la diversité biologique (financée par le FEM, la Banque mondiale étant l’agence d’exécution) et ont été adoptés par le Gouvernement en 1998. Les universités, instituts de recherche et ONG environnementales (locales et internationales) ont fait des apports utiles à la préparation de la stratégie de la diversité biologique, qui a également bénéficié de l’assistance bilatérale de l’Allemagne et de la Suède. Le renforcement de la base de connaissances de la diversité biologique, la prévention de l’érosion des ressources génétiques, l’amélioration de la protection et de la gestion des écosystèmes critiques, l’intégration de la conservation de la diversité biologique dans les stratégies sectorielles correspondantes, et le renforcement du cadre institutionnel et réglementaire, constituent les priorités essentielles de la stratégie nationale. Le GT recherche activement l’aide du FEM et d’autres bailleurs de fonds pour financer les principaux éléments de son plan d’action et s’acquitter de ses obligations au titre de la Convention sur la diversité biologique. Le GT a demandé officiellement l’assistance de la Banque pour obtenir des fonds du FEM destinés à un projet de gestion des aires protégées en juillet 1998. Le projet proposé est conforme aux priorités nationales articulées dans la « Stratégie nationale de conservation et de développement de la flore et de la faune sauvages et des aires protégées » (juillet 2001) préparée dans le cadre du deuxième Projet de développement forestier (PDF II) qui vient récemment d’être clôturé. 3. Enjeux sectoriels à aborder dans le cadre du Projet et choix stratégiques :

Le projet proposé sera le premier à donner un contenu concret à la stratégie de la diversité biologique adoptée en juin 1998. Il aidera le GT à exécuter des plans de gestion intégrée avec la participation accrue de la communauté. Ces plans pourront être reproduits pour la gestion d’autres aires protégées importantes à la fois pour la diversité biologique nationale et mondiale. Le projet proposé renforcera les capacités de la DGF de planifier, exécuter et coordonner la conservation de la diversité biologique aux niveaux local et national. Les efforts de préparation du projet examineront avec attention les problèmes de complémentarité et de répercussion avec d’autres projets financés par la Banque (Projet de gestion des ressources naturelles – en cours) et le Projet de développement des zones montagneuses et forestières du Nord-Ouest (en préparation) et un nombre de projets communautaires d’éducation environnementale parrainés par le PNUD, l’UE et GTZ. Au stade initial de la préparation, ce projet était conçu comme un élément important de la stratégie nationale de développement des forêts et des parcours qui vient d’être arrêtée. Toutefois, la stratégie nationale de développement des forêts et des parcours a subi des retards dans sa préparation et ce n’est que maintenant qu’une version définitive a été reçue. Le GT et la Banque souhaitent examiner la stratégie en profondeur avant de procéder à tout projet de suivi. En mars 2000, la Banque japonaise pour la coopération internationale (JBIC) et le GT ont démarré l’exécution d’un Projet quinquennal de gestion forestière intégrée dans le Nord du pays. L’expérience acquise au titre du PDF II avec les opérations pilotes incorporant la participation locale dans la gestion des forêts a donné lieu à de nombreuses leçons utiles à la conception du projet présent. Parmi les leçons principales, on peut citer l’importance du renforcement des capacités (tout autant de l’agence d’exécution

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que des bénéficiaires) et une exécution modulée pour permettre une approche « d’apprentissage par l’action ». Dans l’ensemble, les résultats de cette composante ont largement contribué à assurer l’inclusion pour la première fois d’un financement pour le développement socioéconomique des populations forestières dans le Plan quinquennal de développement économique du GT (2002-06). Le projet est donc conforme à la stratégie du GT dans le secteur forestier, et plus généralement, dans la gestion des ressources naturelles. Même s’il était préférable d’intégrer ce projet dans le cadre d’un nouveau projet forestier, il a été convenu avec le GT que ce projet irait de l’avant afin de ne pas perdre la dynamique du travail important de préparation déjà accompli. Le projet sera en liaison étroite avec le Projet de développement des zones montagneuses et forestières du Nord-Ouest qui adoptera également des approches participatives semblables de gestion des ressources naturelles. La formulation et l’exécution du projet impliqueront également l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) sous la tutelle du Ministère du Tourisme, des Loisirs et de l’Artisanat (MTLA) qui font partie du groupe de travail (avec le Ministère de l’Environnement et la DGF, Ministère de l’Agriculture) constitué dans le cadre du Comité de Pilotage. Le GT a récemment achevé un Plan d’Action de Promotion de Tourisme Culturel et de l’environnement (PATC), 2000-2004. Le Gouvernement est conscient des interactions positives entre le patrimoine culturel/naturel et l’industrie du tourisme, et des impacts forts que le tourisme culturel et la conservation de la nature ont sur l’emploi local. En vue de la concurrence des recettes touristiques internationales, et le besoin de la diversification des produits touristiques, le GT à vu le besoin d’adapter ses politiques en matière de tourisme. Dans le cadre de son objectif plus vaste d’étendre le créneau du tour isme à valeur élevée, le GT souhaite développer, entre autres, le potentiel de tourisme écologique dans les parcs nationaux du pays. Les sept sites choisis dans le cadre du Projet de patrimoine culturel de la Banque (en cours d’éxecution) n’incluent pas spécifiquement les trois parcs nationaux faisant l’objet du projet proposé. Toutefois, ils font partie de l’échantillon plus vaste de 31 sites d’intervention défini par le GT qui comprend cinq parcs nationaux/réserves, dont deux sont compris dans le projet proposé (Bou Hedma et Ichkeul). Le MTLA compte utiliser le projet comme véhicule pour promouvoir des initiatives de tourisme écologique. Le projet proposé de diversité biologique tirera parti de la dynamique générée par des initiatives récentes de planification et établira des interactions claires avec les projets en cours financés par les bailleurs de fonds et d’autres projets nationaux. Sélection des sites du projet : Les trois sites du projet ont été choisis essentiellement en fonction de leur importance par rapport à la diversité biologique mondiale. Etant donné qu’il s’agit du premier projet majeur de gestion des aires protégées de la Tunisie, il a été jugé important d’y inclure la représentativité comme critère de sélection afin de formuler des plans de gestion spécifiques aux écosystèmes qui peuvent être reproduits ailleurs dans le pays. Chacun des écosystèmes représenté par les trois sites est distinct et offre des enjeux différents à sa gestion durable. Il a été décidé de restreindre le nombre de parcs à trois pour que la capacité institutionnelle existante soit en mesure de gérer ce projet pilote. C. Description sommaire du Projet 1. Composantes du Projet (voir Annexe 2 pour description détaillée et Annexe 3 pour une ventilation détaillée des coûts).

Le projet comporte les trois composantes suivantes : (tous les montants en $ sont à titre indicatif uniquement)

Composante 1 : Renforcement institutionnel (2,02 millions de $EU): L’objectif de cette composante sera de renforcer les capacités institutionnelles de la Direction générale des Forêts (Ministère de l’Agriculture) et du Ministère de l’Environnement en matière de gestion durable des aires protégées.

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Cette composante appuiera les éléments suivants : (i) renforcement de l’Unité de Gestion du Projet ; (ii) formation ; (iii) études techniques et scientifiques ; et (iv) établissement d’un système de suivi scientifique pour les aires protégées. Le programme de formation aura une forte vocation régionale avec des modules ciblant le personnel de gestion des parcs, les administrations locales au niveau des Commissariats régionaux de développement agricole, et les autres partenaires potentiels (dont le secteur privé et les ONG) aux approches participatives de gestion des aires protégées. La formation sera également étendue à la DGF du MA, au MTLA et au MEAT au niveau central (quand besoin en est).

Composante 2 : Gestion des aires protégées (7,18 millions de $EU) : Les objectifs de cette composante sont les suivants : (i) gérer et restaurer les écosystèmes dans les trois parcs nationaux afin de protéger la flore et la faune importantes au niveau mondial ; (ii) aider au développement d’activités de tourisme écologique ; et (iii) définir avec les populations locales des plans de développement communautaire ayant pour but la conservation durable de la diversité biologique. Les trois parcs sélectionnés (sur huit) sont ceux d’Ichkeul, de Bou Hedma et de Jbil. Ces trois parcs comprennent des écosystèmes uniques et distinctement différents – respectivement zone humide, pseudo-savanne aride/montagneuse et désert (voir en Annexe 2 une brève description de chaque parc). Le projet établira des plans détaillés de gestion, fournira l’équipement, la formation et de petites infrastructures pour les trois sites. Il mettra en place des mécanismes destinés à diminuer l’usage excessif des ressources naturelles, en particulier les ressources qui étaient des ressources communes partagées dans le passé, comme les terrains de parcours et les forêts. Le projet formulera des stratégies de tourisme écologique qui démontreront les interactions entre conservation et avantages économiques pour les communautés locales. Les plans d’aménagement et de gestion mettront en relief non seulement les aspects techniques (inventaire, infrastructure, surveillance) mais aussi les problèmes de stratégie et de durabilité (revue participative et évaluation des plans de gestion et pratiques existants par les communautés locales, négociations avec les communautés sur les activités prioritaires pour restreindre les pressions sur les aires protégées, appui à des modes de vie différents compatibles avec la conservation de la diversité biologique et l’usage durable des ressources naturelles, suivi scientifique). Ces plans d’aménagement et de gestion seront exécutés pendant la durée du projet. Cette composante comportera également le cofinancement (parallèle) par le FEM français pour les parcs de Bou Hedma et Jbil. Les activités suivantes sont envisagées au titre de la composante tourisme écologique : (i) étude globale sur le potentiel et les modalités de développer le tourisme écologique dans les parcs nationaux et les réserves, dont les concessions touristiques privées en mettant l’accent sur les trois sites du projet ; (ii) création de zones de loisirs et leur infrastructure et équipement, aires de stationnement, portes d’entrée, jardin botanique, enclos pour animaux dans le parc ; (iii) équipement et matériel pour les centres d’accueil et les musées écologiques (dont la construction d’un nouveau musée écologique à Douz pour le parc de Jbil) ; (iv) achat de calèches et autres modes de transport intérieur écologiques ; (v) appui à la création de séjours dans la communauté locale du parc d’Ichkeul ; (vi) campagne d’information et production de documents pour promouvoir le tourisme écologique (affiches, cartes, guides, cartes postales, etc.) ; et (vii) formation de guides écologiques et du personnel des centres d’accueil et des écomusées à la gestion/conservation des aires protégées conformément à la composante formation au titre de la composante 1. Il est prévu de promouvoir le tourisme écologique dans les parcs d’Ichkeul et de Bou Hedma dans le cadre du PATC. Cette dernière envisage le développement d’une infrastructure d’appui à l’extérieur des environs des parcs, comprenant des améliorations de l’électrification, de l’approvisionnement en eau en milieu rural et des communications, l’amélioration des routes d’accès, la plantation d’arbres, le signalement et les indications des routes, la construction de toilettes et de zones d’évacuation des déchets et la construction d’un musée géologique à Ichkeul. Composante 3 : Sensibilisation publique (0,68 million de $EU) : Cette composante visera le renforcement de l’appui public à la conservation de la diversité biologique au niveau local et du parc, et au niveau régional et du gouvernorat. Les plans d’action seront axés sur les groupes prioritaires comme

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les administrations locales, les visiteurs des sites et les enfants des écoles pour faire œuvre de sensibilisation auprès des groupes spécifiques de bénéficiaires sur l’importance de la conservation et des possibilités de la diversité biologique dans les trois parcs. Les mécanismes de sensibilisation comprennent les médias grand public, l’éducation formelle et informelle et le développement d’interactions avec les ONG locales, les écoles, les agences de tourisme et d’autres organisations pour encourager auprès du public une compréhension des ressources de la diversité biologique. Pour chacun des parcs, des espèces/thèmes phares ont été identifiés qui forment le noyau de toutes les campagnes de sensibilisation ainsi que des activités de recherche, de suivi et de conservation. Il s’agit de l’acacia raddiana et de la gazelle leptocère pour les parcs de Bou Hedma et de Jbil respectivement et du thème de la gestion des ressources en eau dans le cas du parc d’Ichkeul. Les activités seront développées au niveau local/communautaire autour de ces espèces/thèmes phares afin de créer au niveau local la sensibilisation requise pour soutenir une conservation de la diversité biologique sur le long terme.

Composante

Secteur

Coût indicatif (M$EU)

% du total

Financement Banque (M$EU)

% du financement

Banque

Finance -ment FEM

(M$EU)

% du financement

FEM

1. Renforcement de la capacité et renforcement institutionnel

Développe-ment institutionnel

2,02 20,4 0,00 0,0 1,55 29,1

2. Gestion des aires protégées

Gestion des ressources naturelles

7,18 72,7 0,00 0,0 3,25 61,0

3. Sensibilisation et éducation du public

Autre éducation

0,68 6,9 0,00 0,0 0,53 9,9

Coût total du Projet 9,88

0,00 100,0

0,0 0,00 0,00

0,0 0,0

5,33 0,00

100,0 0,0

Total du financement requis

9,88 100,0 0,00 0,0 5,33 100,0

2. Réformes politiques et institutionnelles clés appuyées par le Projet

Le projet représente la première initiative majeure de la Tunisie consacrée à l’amélioration de la gestion des parcs nationaux. C’est également la première opération FEM de la Banque en Tunisie dans ce domaine. Le Gouvernement le considère comme un projet pilote en raison des aspects suivants :

(i) implication des communautés locales au développement et à la gestion des parcs ; (ii) introduction d’activités de tourisme écologique ; et (iii) amélioration de la viabilité financière des parcs.

Le projet appuiera le développement d’une approche véritablement participative de la gestion des

aires protégées dans les trois sites du projet. Les approches participatives employées dans d’autres projets de la Banque (CD, AFIC) seront adaptées aux conditions locales. Le projet appuiera l’introduction de plans d’action de tourisme écologique pour chacun des sites. En ce qui concerne la viabilité financière, le projet appuiera l’introduction de nouveaux mécanismes de financement des coûts récurrents pour les trois parcs (comprenant, sans s’y limiter, les recettes accrues du tourisme écologique et des concessions privées) dans l’optique de transférer des responsabilités de gestion plus importantes aux groupes communautaires locaux. Le Gouvernement a convenu de tester ces nouvelles approches au cours de

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l’année 4 de l’exécution du projet. Ces nouveaux mécanismes financiers ainsi que les approches de gestion participative appliquées au cours de ce projet pourront être reproduits dans d’autres parcs nationaux et réserves dans le cadre de la stratégie plus générale de l’Etat pour la gestion des parcs nationaux, dans le but de promouvoir une plus grande participation des communautés locales et une viabilité financière plus sûre. 3. Avantages et population ciblée

Avantages mondiaux et régionaux. Le projet aura des avantages mondiaux et régionaux en raison de sa contribution à une gestion durable de la conservation dans trois parcs nationaux renommés de la Tunisie qui couvrent environ 180.000 ha et représentent divers écosystèmes dont la diversité biologique est d’importante mondiale et régionale. Le projet établira également des interactions et une collaboration visant à appuyer et à tirer parti d’initiatives de conservation dans les pays avoisinants. Les avantages mondiaux comprennent : (a) la conservation d’habitats de zones humides sahariens et méditerranéens critiques et le renforcement de leur conservation sur le long terme ; (b) la formulation d’incitations pour maintenir les aires protégées sur le long terme ; (c) la capacité établie d’assurer une protection appropriée et durable des aires protégées ; et (d) de nouvelles connaissances sur la faisabilité d’approches communautaires de conservation des ressources naturelles et sur les facteurs de réussite. Deux des sites (Bou Hedma et Jbil) constituent des priorités importantes dans le cadre de la Convention de Bonn pour la conservation des antilopes sahélo-sahariennes. Le Lac et les marais d’Ichkeul sont connus depuis longtemps (avec Doñana en Espagne, la Camargue en France et la région d’El Kala en Algérie) comme l’une des quatre zones humides majeures du bassin occidental de la Méditerranée. Le Parc national d’Ichkeul est un site renommé de la Tunisie (il couvre une superficie de quelque 12.000 hectares), étant l’un des rares qui fait partie de trois accords internationaux : (a) Réserve de la biosphère (1977) ; (b) Convention sur le patrimoine mondial (1979) ; et (c) Convention Ramsar (1980). Toutefois, le développement dans les alentours du lac a réduit l’alimentation des eaux douces du lac, et actuellement présente une menace grave pour la santé de l’écosystème du lac Ichkeul. Par conséquent, le parc a été inclus dans la Liste de Montreux de la Convention Ramsar (« Liste des sites Ramsar où des changements de caractè re écologique se sont produits, se produisent ou pourraient se produire ») indiquant ainsi la grande menace à laquelle sont exposées les zones humides. Le projet appuiera également la mise à jour et le calibrage du modèle mathématique (financé au titre d’une étude approfondie sur le parc réalisée par KfW en 1993-95) pour la gestion du lac en utilisant des lâchers d’eau douce pour établir une base scientifique et un calendrier pour les lâchers d’eau douce nécessaires pour maintenir la santé de l’écosystème du lac. Le lac et les marais du parc abritent des centaines de milliers d’oiseaux migrateurs (en particulier des canards, des oies, des cigognes et des flamants). L’amélioration de la gestion du parc signifierait l’accroissement des canards et des foulques d’hivernage qui ont chuté d’une moyenne de 200.000 individus à un niveau qui tourne autour de 50.000 à présent. D’autres espèces importantes comprennent les oies d’hivernage, les hérons, les aigrettes, les sarcelles marbrées (Anas angustorostris), les poules sultanes (Porphyrio porphyrio ) et les canards à tête blanche (Oxyura leucocephala ) ( espèce également menacée au niveau mondial). Le parc national de Bou Hedma abrite les gazelles dorcas et les antilopes oryx qui sont extrêmement rares. D’autres espèces importantes de la faune sont l’hyène rayée, le chacal doré et le porc-épic à crête. Le parc abrite huit des 14 espèces reconnues comme endémiques dans l’Etude de la diversité biologique nationale comme l’Acacia raddiana, Juniperus phoenicea, Pistacia atlantica, Thymelea sempervirens, Tetrapon villosus, Tricholena teneriffe, Cenchrus ciliaris et Digitaria communtata . En outre, le parc peut contribuer à la réintroduction d’espèces qui se déplaçaient autrefois et qui ont disparu depuis comme la gazelle dorcas, l’oryx, l’antilope, l’addax (antilope du désert), et les autruches à cou rouge. Certaines de ces espèces ont déjà été réintroduites en nombre limité. Le parc national de Jbil est un parc relativement nouveau qui contient des écosystèmes sahariens tout à fait uniques qui n’ont pas encore fait l’objet d’études approfondies jusqu’à présent. Le parc comporte également une diversité biologique mondialement importante dont certains

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éléments ne se trouvent qu’en Tunisie. Des espèces mondialement importantes comprennent la gazelle leptocère, la gazelle abiod et une flore remarquable comme le calligonum qui atteint plusieurs mètres de hauteur dans les dunes de sable du Grand Erg. Avantages nationaux. Les investissements, la formation et les arrangements institutionnels décentralisés aborderont les problèmes prioritaires de planification et de gestion de la conservation communs à de nombreux sites importants et menacés de la diversité biologique dans l’ensemble de la Tunisie et dans le reste de la région et fourniront ainsi des modèles qui pourront être reproduits dans les sites prioritaires de conservation dans d’autres parties du pays et de la région. La gestion améliorée des aires protégées et des zones tampons aidera à mieux conserver des espèces importantes de plantes et d’animaux dans leurs habitats naturels. Le projet contribuera à approfondir les stratégies de modes de vie des communautés participantes et contribuera à la stabilité à long terme des écosystèmes en améliorant les conditions de vie des populations locales. Au niveau national, les bénéficiaires incluent le GT (MEAT, DGF/MA, MTLA) dont les capacités institutionnelles respectives seront renforcées pour répondre aux besoins de conservation de la diversité biologique. Le projet améliorera les arrangements institutionnels de la Tunisie et renforcera sa capacité de conservation de la diversité biologique tout en faisant œuvre de sensibilisation et en offrant des possibilités accrues d’éducation sur le plan de l’environnement et de la conservation. Au niveau local, le projet introduira des mécanismes et la capacité pour aider les bénéficiaires locaux, concrètement les communautés locales qui dépendent des ressources des aires protégées, les administrations locales et les ONG à participer à la préparation et à l’exécution de plans de gestion de la conservation. Les résultats de l’évaluation sociale effectuée dans les trois parcs indiquent que le projet contribuera aux objectifs de réduction de la pauvreté (Voir détails en Annexe 12). Dans le cadre de l’étude de préparation, il a été note que, à Ichkeul, les inégalités de revenu sont fortes, plus de 50 pour cent des familles vivant dans le parc gagnant moins de 1000 DT/an (~715 $EU) et moins de 5 pour cent ayant des revenus annuels moyens de plus de 45.000 DT/an (~32.000 $EU). A Bou Hedma, comme à Ichkeul, la distribution du revenu indique de fortes variations, de 3.000 DT par ménage par an (un revenu moyen par habitant de 253 DT ou 177 $EU) à environ 5.000 DT par an. Ceci signifie que la moitié de la population se situe sous le seuil de pauvreté. En fait, la majorité des familles dans le parc sont considérées indigentes, ce qui leur donne accès à des services médicaux subventionnés contre un paiement de 10 DT par an, mais il y a des familles si pauvres à Bou Hedma qu’elles ne peuvent même pas se le permettre. Malgré la pauvreté économique matérielle de la population de Bou Hedma, la culture traditionnelle demeure vive. Les femmes produisent le travail artisanal traditionnel tels que tapis, flij (bandes tissées pour faire les tentes), sacs pour céréales, tous fabriqués sur les métiers à tisser traditionnels. Le projet appuiera le développement des connaissances traditionnelles et la capacité des artistes et des artisans pour en faire une source potentiellement importante de revenu offrant des modes de vie alternatifs. La gestion durable des sites du projet favorisera les communautés rurales pauvres et les économies locales adjacentes aux sites au moyen de la stimulation du développement socioéconomique comprenant le tourisme écologique ainsi que des activités basées sur la gestion durable des ressources naturelles des aires protégées. Le projet devrait également avoir un impact positif sur la parité hommes-femmes car la majorité (sinon la totalité) du travail artisanal traditionnel est produite par les femmes et les femmes interviennent également dans le ramassage du bois de feu pour préparer la nourriture de leur famille, dans l’agriculture, le pacage, etc. La composante sensibilisation publique sera focalisée sur les communautés locales (les femmes en particulier) dans les aires protégées et périphériques et au niveau des administrations locales pour développer au niveau local la sensibilisation requise pour maintenir une approche participative de la gestion des aires protégées. 4. Dispositifs institutionnels et modalités d’exécution Période d’exécution : 6 ans.

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Comme pour le processus de préparation du projet, un Comité de Pilotage interministériel (CP) sera maintenu pendant l’exécution du projet. Il sera composé des différents représentants des Ministères de l'Agriculture, de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, du Tourisme, des Finances, du Développement économique et de la Coopération internationale et de l'Investissement extérieur. Le CP sera présidé par le MEAT. Il veillera sur le bon fonctionnement du projet et aidera à résoudre les problèmes liés à l’exécution du projet. Coordination du projet au niveau national. Actuellement, le MEAT a la responsabilité globale de la gestion du don pour la préparation du projet et l’ensemble de la préparation. Toutefois, au cours de l’évaluation, il a été convenu que l’unité de gestion du projet serait située à la DGF au sein du MA du fait que le gros des activités dans le cadre du projet relève du MA. Le transfert de responsabilité du MEAT au MA pendant l’exécution du projet a été discuté avec tous les Ministères concernés qui s’y déclarent tous favorables. L'Unité de Gestion du Projet (UGP). L'UGP est le point focal du Projet, elle coordonne et assure le suivi technique, scientifique et financier du Projet. Elle coordonne et harmonise les différentes actions proposées par les Equipes de Gestion du Projet (voir ci-dessous) et qui auront été discutées au niveau des Conseils Locaux de Développement (CLD). Elle soumet au CPI les programmes de travail et les budgets associés pour validation. Elle s'assure que les différents moyens techniques, humains et financiers sont mis à la disposition des organes d'exécution et que ces derniers travaillent dans le cadre des procédures définies. Le Conseil Local de Développement (CLD). Situé au niveau de la Délégation, ce conseil a pour fonctions de : (i) participer à l'élaboration et à l'exécution des plans de protection de l'environnement, des programmes de sauvegarde de la nature, et des plans de gestion des ressources naturelles ; (ii) donner son avis sur les programmes de développement local et présenter des propositions pour fixer les priorités et la programmation, et participer à l'élaboration du plan de développement régional. Dans le cadre du projet, le CLD sera le lieu de concertation et de discussions des plans d’aménagement et de gestion des parcs et des plans annuels d’activités. Les Equipes de Gestion du Projet (EGP). Une EGP sera constituée pour chaque parc. Ces équipes chargées de la définition et la planification des actions seront animées par le conservateur du parc. Elles comprennent aussi les représentants du MEAT et du MTLA et travaillent en étroite collaboration avec les représentants des populations par l'intermédiaire des membres des Comités de Développement (voir ci-dessous) constitués. Elles pourront être assistées par une équipe d’appui technique. Le conservateur assure la gestion quotidienne des activités du projet dans le parc sous l’autorité du Commissariat régional de Développement agricole (CRDA). Les Comités de Développement (CD). Ces instances à la base représentent les populations de façon à assurer : (i) la participation des communautés à l'identification des mesures de développement du terroir ; (ii) la fourniture de toutes les informations et données assurant une prise en considération des besoins de la population qu'elles représentent ; (iii) la mobilisation et l’organisation de la population pour participer au développement des plans de gestion des parcs. Forts de leur expérience, ils peuvent évoluer vers des structures plus formalisées d'autogestion telles que des Groupements d'Intérêt Collectif (GIC), des Groupements de Développement (GD), des coopératives, etc. Des CD seront instaurés au démarrage du projet avec les mesures d’accompagnement requises dont des programmes de sensibilisation et de formation afin que la participation des communautés locales dans l’élaboration des plans de gestion du parc et de développement communautaire soit assurée dès le début. Ces plans à finalité économique et sociale prendront en compte les actions nécessaires à la conservation

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de la diversité biologique et se baseront sur une meilleure utilisation des ressources disponibles et potentielles. Ils comprendront des actions permettant à ces populations d'assurer la mise en valeur et la gestion rationnelle des ressources naturelles situées au voisinage de l’aire protégée. Ces plans de développement communautaire feront partie des plans d'aménagement et de gestion du parc. Les communautés locales participeront ainsi à l’exécution du projet de plusieurs manières. Tout d’abord, elles participeront à la formulation de plans de gestion durable qui les affecteront directement. Ensuite, elles auront un intérêt financier dans la gestion du parc car elles seront les premières sources de savoir local ainsi que de main-d’œuvre locale. Enfin, elles participeront également à travers l’établissement d’arrangements contractuels, le s contrats-programmes (CP) avec l’agence d’exécution, les ONG ou d’autres organes avec lesquels elles peuvent être impliquées. L’approche de CD a été testée dans les projets en cours (Gestion des ressources naturelles, Développement des zones montagneuses du Nord-Ouest) et elle s’est avérée fructueuse. Gestion financière . Les modalités de gestion financière sont détaillées à l’Annexe 6 et résumées ci-dessous. Comptabilité et cadre financier. Le système de gestion financière (SGF) en place au MA et au MEAT est basé sur les principes et procédures définis dans le cadre juridique applicable au secteur public et plus spécifiquement aux institutions gouvernementales. Le MA, agence d’exécution du projet, maintient un système comptable fondé sur la base des encaissements-décaissements et la grille des rubriques budgétaires se conforme aux dispositions de la Loi de la comptabilité publique. Les dépenses publiques sont décentralisées au niveau du CRDA. Les directions techniques au niveau central, comme c’est le cas pour la DGF, jouent un rôle stratégique et de supervision conformément au plan quinquennal et au budget annuel agréés. Les projets financés par des bailleurs de fonds extérieurs sont gérés au niveau central à travers une unité officiellement désignée pour coordonner et contrôler l’exécution du projet. Une équipe de spécialistes est nommée pour vérifier l’admissibilité des dépenses, la conformité aux documents juridiques et aux conditions des bailleurs de fonds aux stades de la budgétisation, de la passation des marchés et des décaissements ainsi que les fonctions de comptabilité et les rapports à fournir. La Banque centrale de Tunisie est l’institution autorisée pour procéder à tous les paiements des comptes spéciaux (CS) et pour émettre les relevés de dépenses (RD) pour réapprovisionnement. La DGF s’occupe des paiements directs ainsi que de la transmission de demandes éligibles à la BCT qui assurera le rôle de gestion de CS. Comptabilité et rapports financiers. L’Unité de Gestion du Projet (UGP) au sein de la DGF est chargée de la comptabilité et de l’élaboration des rapports de suivi financiers (RSF) du projet. La DGF et le MEAT seront responsables des fonctions de gestion financière et de comptabilité pour les activités gérées sous leur responsabilité. Les CRDA des directions régionales du MEAT impliqués dans l’exécution du projet au niveau régional maintiendront des comptes simplifiés et l’analyse des activités gérées sous leur responsabilité. Ces rapports seront envoyés respectivement à la DGF et au MEAT trimestriellement à des fins de comptabilité et de suivi. La DGF et le MEAT tiendront les livres comptables pour les composantes qui leur incombent, prépareront et dissémineront les informations financières relatives à la gestion du projet. Le MEAT veillera à la transmission ponctuelle de ces comptes et de ces rapports à la UGP. Cette dernière sera responsable de l’agrégation des données financières et de la soumission du rapport de suivi (financier et physique) à la Banque tous les six mois. Audit. A titre exceptionnel le Contrôle Général des Finances (CGF) est désigné en tant qu’auditeur acceptable pour la Banque. Les inspecteurs du CGF auront la responsabilité de mener leurs contrôles en conformité avec les normes d’audit généralement admises et les guides de la Banque. Ils veilleront à communiquer le rapport d’audit sur les comptes annuels du projet dans les six mois suivant la clôture de l’exercice fiscal.

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D. Justification du Projet 1. Variantes envisagées et raisons pour lesquelles elles ont été écartées La préparation du projet a envisagé et écarté les variantes suivantes : • Focalisation sur huit parcs nationaux et quatre réserves sur 16. Ce scénario n’a pas été retenu en

raison des ressources limitées pour exécuter un projet de cette taille. Les sites ont été choisis en fonction de : (a) leur représentation de différents écosystèmes ; (b) les enjeux majeurs qu’ils constituent pour la conservation de la diversité biologique en Tunisie ; et (c) leur diversité biologique d’importance nationale et mondiale. De plus, la faisabilité de l’exécution de mesures de conservation au vu de la capacité institutionnelle limitée au sein de la DGF vis-à-vis d’une approche plus participative de la gestion des aires protégées a été prise en compte dans le choix de l’emplacement et du nombre de sites. L’expérience acquise aux trois sites permettra une approche modulée de « l’apprentissage par l’action ».

• La création d’un organe séparé de gestion des aires protégées. Il n’y a pas de double emplo i important entre le MEAT, en charge de la formulation des politiques, de la planification et de la réglementation, et la DGF qui gère les aires protégées. La gestion conjointe du parc national d’Ichkeul est un bon exemple de collaboration entre le MEAT et la DGF. Il a été convenu avec le GT que tout en recherchant des gains d’efficacité en mettant l’accent sur le renforcement de la capacité et des institutions, le moment n’était pas venu que le projet procède à une refonte majeure au moyen de la création d’un organe séparé de gestion.

• Privatisation des aires protégées. Même si cette suggestion a le mérite de diminuer les coûts publics apparentés à la gestion des aires protégées, le Gouvernement ne dispose pas actuellement des mécanismes appropriés de réglementation et de suivi pour assurer que les préoccupations en matière de conservation de la diversité biologique ne viennent pas en deuxième place en faveur des aires où les concessions sont possibles. Egalement, la rentabilité pour la gestion des parcs nationaux d’une manière durable n’est pas assuré pour le secteur privé. De plus, il n’est pas évident qu’il y ait une demande suffisante de la part du secteur privé pour reprendre entièrement la gestion des aires protégées. Toutefois, la préparation du projet examinera la possibilité de concessions partielles des activités au secteur privé afin d’accroître les recettes et d’améliorer l’efficacité. Le projet aidera à renforcer la capacité de l’Etat de réglementer et suivre la conservation de la diversité biologique tout en explorant une série d’options en vue du financement futur et de la gestion décentralisée des aires protégées.

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2. Principaux projets connexes financés par la Banque et/ou d’autres organismes de développement (achevés, en cours ou prévus).

Problèmes sectoriels

Projet

Dernière supervision Classement (PSR)

(Projets financés par la Banque seulement)

Financés par la Banque Progrès de

l’exécution (PE) Objectif de

développement (OD)

Gestion participative des ressources naturelles, réduction de la pauvreté

Projet de gestion des ressources naturelles (Prêt 4162, $M 26,5, en cours)

S S

Amélioration de la gestion forestière Deuxième projet forestier (Prêt 3601, $M 65, clôturé en mai 2001)

S S

Développement rural ; amélioration parcours et forêts, activités agricoles

Projet de développement des zones montagneuses du Nord-Ouest (Prêt 3691, $M 26,0, clôturé en juin 2001)

S S

Gestion des zones côtières (Banque mondiale/FEM)

Projet de protection des ressources marines et côtières du Golfe de Ga bès (en préparation)

Gestion participative des ressources naturelles, réduction de la pauvreté

Projet de développement des zones montagneuses et forestières du Nord-Ouest (en préparation)

Autres organismes de développement Union européenne/CE : Conservation des ressources naturelles

Conservation des ressources naturelles dans les zones humides de la Méditerranée (Projet régional MEDWET ; Site du projet en Tunisie : Sebkhat El Kelbia) – en cours

PNUD/FEM : Conservation de la diversité biologique

Conservation des zones humides et des écosystèmes côtiers dans la région méditerranéenne (sites du projet en Tunisie : Dar Chichou, Korba Kelibia et El Haouaria) en cours

PNUD. FEM/FEMF : Conservation de la diversité biologique

Aires marines protégées (en préparation)

PNUD-GT : Modes de vie alternatifs Développement de modes de vie alternatifs pour les populations vivant dans le parc national d’El Feidja et en périphérie du parc (en cours)

GTZ – Gestion de l’environnement Projets en cours d’assis tance technique

JBIC – Gestion forestière Projet de gestion forestière intégrée

Allemagne – Conservation des ressources Promotion de la conservation des ressources et de la gestion du gibier

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Classement PE/OD : TS (très satisfaisant) ; S (satisfais ant) ; I (insatisfaisant) ; TI (très insatisfaisant). 3. Leçons prises en compte dans la conception du projet proposé Il s’agit du premier projet FEM appuyé par la Banque en Tunisie portant sur la gestion des aires protégées en Tunisie. Les leçons tirées proviennent dans une large mesure de l’expérience de la Banque dans le secteur forestier en Tunisie et d’autres projets Banque/FEM dans la région et ailleurs. Le processus de préparation tient également compte des leçons tirées d’autres initiatives de gestion communautaire des ressources naturelles. De la revue du Groupe pour l’Assurance de Qualité (GAQ) des projets de diversité biologique en Afrique appuyés par le FEM : (i) L’intégration de l’agenda de conservation de la diversité biologique dans l’agenda plus vaste de développement national est essentiel ; (ii) les projets de diversité biologique doivent se focaliser davantage sur des méthodes visant à atténuer les pressions socioéconomiques dans les périmètres où les populations peuvent dépendre de l’exploitation forestière ; (iii) la conception du projet doit tenir compte des revues techniques et des bénéficiaires dans la conception finale ; et (iv) des buts et des objectifs clairement définis sont essentiels pour les efforts du projet, le suivi et pour démontrer son impact. D’une manière générale, les recommandations du GAQ d’inclure une plus grande expertise en matière d’environnement dans le CAS ont été suivies dans le cas de la Tunisie. La nouvelle Stratégie de coopération avec le pays (CAS) a reçu un apport important des secteurs environnement/développement rural, avec une mission spéciale qui a préparé l’apport environnement du CAS Tunisie. Le CAS comprend les projets proposés Banque/FEM dans son optique de consolidation du développement à long terme dans la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Le projet proposé cherchera également à identifier les complémentarités avec les projets en cours d’environnement/gestion des ressources naturelles afin de mieux incorporer la conservation de la diversité biologique. Les efforts de conservation de la diversité biologique dans le projet proposé chercheront à mettre en relief les raisons sous-jacentes de la perte de la diversité biologique (surpâturage, exploitation excessive du bois de feu, etc.). La formulation du projet proposé appuie des analyses sociales détaillées des populations des parcs et définira des options et des stratégies d’atténuation pour les modes de vie menacés au cas où il y a une limitation à l’usage des ressources. De la revue des projets de diversité biologique dans le portefeuille de l’ensemble de la Banque : La revue du portefeuille a identifié neuf critères pour évaluer les forces et les faiblesses des projets de diversité biologique dans la qualité initia le : appropriation de l’emprunteur ; participation des bénéficiaires ; clarté des objectifs et des composantes ; application des leçons tirées d’autres projets ; identification des risques critiques ; intégration de la diversité biologique dans la conception du projet ; détails de la planification de l’exécution ; analyse de la capacité institutionnelle ; utilisation et caractère approprié des indicateurs. Dans le projet proposé, l’appropriation de l’Emprunteur est à un niveau élevé. Etant donné qu’il s’agit d’un projet indépendant de diversité biologique, l’intégration de la diversité biologique dans la conception du projet va de soi. Le projet proposé appuie des études préparatoires qui traiteront en détail des autres critères. De la revue de la Banque des problèmes dans le tourisme écologique et la conservation : Une revue de 23 aires protégées avec des projets conçus pour générer le développement économique local a indiqué que, même si de nombreux projets favorisaient le tourisme écologique, peu d’entre eux apportaient des avantages importants pour les parcs ou pour les populations locales. Dans la majorité des pays, le tourisme écologique à lui seul ne favorisera pas la conservation – il est plutôt une composante avec d’autres éléments tels qu’une éducation améliorée, un accès amélioré à l’information, des améliorations de la gestion des parcs et des opportunités économiques accrues autres que le seul tourisme écologique. La revue recommande également le zonage comme outil de gestion pour assurer que le tourisme contrôlé

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ne dégrade pas les ressources de diversité biologique du parc comme cela a été le cas avec la Réserve naturelle de Tangkoko DuaSaudara en Indonésie où les « touristes écologiques contrôlent Tangkoko, probablement au détriment de la faune », et le Parc Royal Chitwan au Népal, où malgré des programmes éducatifs bien organisés, les « perturbations à l’écologie sont devenues des caractéristiques évidentes ». Le projet proposé explorera les possibilités de tourisme écologique dans chaque parc et le zonage sera une caractéristique essentielle pour définir comment les visites du parc se feront. En Tunisie, les perturbations en raison d’un accroissement du tourisme sont un risque négligeable. En fait, l’enjeu sera de trouver la façon de développer au mieux ce potentiel tout en atténuant tout effet négatif qui pourrait se produire. Des enquêtes de référence seront effectuées sur le caractère saisonnier des intérêts touristiques, les activités touristiques dans les parcs incluant le type de touriste attiré, le type d’expérience de visite souhaitée par les touristes et l’infrastructure escomptée, outre les données sur les caractéristiques des écosystèmes. Toute promotion de tourisme écologique dans les sites du projet sera strictement gérée. La sensibilisation publique et l’éducation environnementale sont des composantes importantes du projet proposé. Projet de développement forestier (Prêt 2870-TUN ; clôturé) et du deuxième Projet de développement forestier (Prêt 3601-TUN ; clôturé) : En sa qualité de première opération forestière de la Banque en Tunisie, le Projet de développement forestier (PDF) a constitué le banc d’essai pour apporter la base technique et institutionnelle au deuxième Projet relais de développement forestier (PDF II). Le PDF a éliminé les distorsions de prix et les situations de monopole dans le secteur, et les organes d’exécution et les populations ont développé une nouvelle sensibilisation du besoin d’une exploitation des ressources forestières solide sur le plan de l’environnement. Le PDF et le PDF II ont souligné le besoin de la participation des populations locales à la gestion des forêts et des pacages. L’expérience en cours avec les opérations pilotes de développement intégré (OPDI) a montré que là où l’utilisation d’une méthode participative est nouvelle pour l’agence d’exécution et les communautés, une approche modulée devrait être utilisée pour permettre une approche « d’apprentissage par l’action ». Ceci revêt une importance particulière pour des activités telles que les OPDI, où une exécution rapide ne donnerait probablement pas suffisamment de temps pour réaliser des activités de formation, laissant ainsi les groupes des communautés locales dans une position de faiblesse pour leur permettre de participer activement. Le PDF II a également indiqué que les investissements liés aux activités participatives devraient prendre place après une phase initiale de consultations avec les bénéficiaires et de leur formation. Ces activités donneront du temps aux communautés pour qu’elles s’adaptent à travailler en groupe, qu’elles agissent de manière concertée et qu’elles élaborent des mécanismes participatifs. Il est également essentiel de renforcer la capacité des ONG comme groupe d’usagers pour assurer une exécution réussie. Dans le projet proposé, les communautés locales ont déjà commencé le processus de leur propre organisation. Des fonds fiduciaires ont été identifiés pour appuyer le renforcement de la capacité de ces groupes naissants dans la période intérimaire. Jordanie : Projet de conservation des aires protégées de Dana et Azraq (FEM/Banque mondiale/PNUD) : Le facteur clé sous-tendant la réussite de Dana est l’implication de la population locale (les Bédouins dans la réserve et les villageois autour de la réserve) au premier plan du projet dès le tout début. Les compétences et les initiatives locales ont été mises à épreuve, en même temps qu’une nouvelle vision et des nouvelles idées qui ont créé des opportunités pour les populations locales d’avoir des moyens d’existence sur la réserve naturelle sans la détruire. Un tourisme écologique soigneusement réglementé donne aux populations locales une bonne part de l’action et des dividendes tout en « mettant la nature d’abord ». La composante de renforcement institutionnel de la Société Royale pour la Conservation de la Nature (SRCN) a donné lieu à une SRCN revitalisée, dotée d’une vision claire et d’un personnel formé et motivé et, plus important, qui a la volonté de faire réussir dans la pratique la protection de l’héritage naturel de la Jordanie.

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Le projet proposé a également identifié des problèmes similaires et a introduit dans sa conception un processus participatif détaillé impliquant les communautés locales et les institutions locales/régionales et des ONG pour formuler et exécuter des plans de gestion pour les aires protégées qui équilibreront le besoin de protéger les parcs et de répondre aux besoins des populations locales. Le renforcement de la DGF constitue lui aussi une composante importante du projet. La phase de préparation comprend un voyage d’étude à Dana pour les conservateurs des parcs et d’autres personnels de la DGF et du MEAT pour qu’ils tirent des leçons de l’expérience jordanienne et qu’ils travaillent avec la SRCN pour mettre au point des programmes de formation adaptés au personnel tunisien. Maroc : Projet de gestion des aires protégées : Même si ce projet en est au début de son exécution, ses aspects clés sont une structure d’exécution décentralisée et l’intervention des populations locales dans la préparation des plans de développement de six douars qui seront exécutés au cours de la première année au titre des plans de gestion de la conservation. Le projet proposé rassemblera également les communautés locales, les ONG et les arrondissements forestiers locaux dans les gouvernorats d’une manière participative, afin d’obtenir l’engagement des populations locales. 4. Indications de l’engagement et de l’appropriation de l’Emprunteur et des bénéficiaires Le Gouvernement de Tunis ie a établi un cadre stratégique approprié pour la protection de la diversité biologique et la gestion de l’environnement : (i) un plan d’action national de l’environnement (PANE) et l’état de l’environnement ont été faits en 1997 ; (ii) plusieurs conventions internationales (diversité biologique, Bonn, Ramsar, etc.) ont été ratifiées, et (iii) une stratégie nationale et un plan d’action de la diversité biologique ont été formulés d’une manière participative dans le cadre d’une activité favorisant la diversité biologique (financée par le FEM, la Banque mondiale étant l’agence d’exécution) qui ont été adoptés par le Gouvernement en 1998. Les universités, instituts de recherche et ONG environnementales (locales et internationales) ont fait des apports utiles à la préparation de la stratégie de la diversité biologique, qui a également bénéficié de l’assistance bilatérale de l’Allemagne et de la Suède. La Tunisie accorde une grande importance à la conservation de la diversité biologique et à ses usages durables dans son effort de développement. Il existe un fort engagement politique envers des efforts renforcés de conservation et leur intégration réussie dans un contexte économique, social et culturel plus vaste. Il y a également un engagement à haut niveau à la gestion participative des ressources naturelles. Les projets en cours de gestion des ressources naturelles/forestiers financés par la Banque mondiale ont impliqué les communautés locales dans une approche participative de leur exécution. Le récent CAS Tunisie (EB00-03) comporte le projet proposé dans les opérations de prêt et les dons. Le Gouvernement a demandé l’assistance de la Banque mondiale pour préparer un possible projet FEM pour les aires protégées/la diversité biologique en juillet 1998. La préparation du don est exécutée par le MEAT. Un CP a été formé en 1999 pour superviser la préparation et l’exécution du projet. Ce comité comprend des représentants du MEAT, du MA (DGF), de l’ONTT, du MTLA, du Ministère des Finances, du Ministère du Développement économique, du Ministère de l’Education, de l’Agence nationale de la protection de l’environnement (ANPE), de l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL), du Ministère de la Coopération internationale et d'ATLAS (ONG). Le groupe de travail technique (avec des représentants du MEAT, de la DGF et de l’ONTT) a été étroitement impliqué dans la formulation des termes de référence pour l’étude préparatoire qui a été approuvée par le CPI en avril 2000. Ce groupe était également chargé de la préparation des documents d’appel d’offres et l’évaluation des soumissions a été terminée en décembre 2000. Le consortium franco-tunisien auquel le marché a été attribué pour l’étude de préparation a commencé à travailler à la mi-février 2001.

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5. Valeur ajoutée de l’appui de la Banque au Projet

La Banque entretient un dialogue depuis longtemps avec la Tunisie dans le secteur forestier, et, plus généralement, la gestion des ressources naturelles à travers les deux Projets de développement forestie r, le Projet de gestion des ressources naturelles et le Projet de développement des zones montagneuses du Nord-Ouest. Dans le secteur de l’environnement, la Banque a apporté son assistance technique à travers le Programme environnemental d’assistance technique pour la Méditerranée (METAP), principalement dans le domaine de l’Evaluation d’impact sur l’environnement et dans le soutien de mesures pour l’intégration de l’environnement dans les secteurs spécifiques de la gestion des déchets, de l’eau, du tourisme, du transport et des échanges commerciaux. Le projet proposé constituera la première opération FEM de la Banque en Tunisie dans le domaine de la gestion des aires protegées. Le soutien bilatéral existant dans le secteur de l’environnement en Tunisie est fort. Cependant, le Gouvernement a demandé que la Banque poursuivre son engagement afin de maintenir le dialogue de politique, assurer la coordination des bailleurs de fonds et faire en sorte que les méthodes performantes internationales influencent la conception et l’exécution du premier projet de gestion des aires protégées FEM du pays. La valeur ajoutée du FEM provient de son expérience mondiale dans la conception, l’exécution et le financement des projets de diversité biologique. L’appui du FEM est justifié par la valeur régionale et mondiale de la diversité biologique des sites du projet. Le financement du FEM aidera à accroître la visibilité et le soutien global à la gestion des aires protégées et des réserves en Tunisie. Il permettra également au projet de cibler des plantes et des habitats menacés d’importance mondiale. D’autres projets de diversité biologique FEM/Banque dans la région (notamment au Maroc et en Jordanie) offriront des possibilités de favoriser des échanges d’idées et de fécondation croisée avec d’autres projets du FEM et de renforcer le suivi et l’évaluation, la revue et le contrôle scientifique de la diversité biologique. Consultation, collaboration et coordination entre agences d’exécution (AE) : Le projet a été développé en étroite coordination avec le PNUD qui travaille actuellement avec le Gouvernement à un projet de modes de vie alternatifs dans le parc national d’El Feidja. Les leçons tirées de ce projet sont incluses dans la conception du projet proposé. De plus, le PNUD prépare également un projet FEM sur les aires marines protégées qui a été coordonné avec le projet proposé ainsi que le projet de la Banque du Golfe de Gabès lui aussi en préparation. Le représentant local du PNUD a participé à plusieurs réunions de synthèse après les missions de la Banque. La GTZ qui a une forte présence au Ministère de l’Environnement, a assuré la Banque de son soutien pendant l’exécution du projet. E. Evaluations sommaires du Projet 1. 1. Economique :(voir Annexe 4) : ¡ Coût-avantage VAN = millions de dollars EU ; TRE = % (voir Annexe 4) ¡ Coût-efficacité £ Coût supplémentaire ¡ Autres (préciser) Une analyse coût-avantage standard n’est généralement pas effectuée pour les projets de diversité biologique du FEM. Par contre, une analyse des coûts marginaux a été effectuée dans le cadre de la préparation du projet. La conception du projet cherche à souligner l’efficacité par rapport au coût en minimisant l’impact du budget, en maximisant l’intervention des populations locales, en utilisant les institutions existantes et en tirant parti des études et de l’expérience existantes.

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Coûts marginaux : Les coûts marginaux devraient couvrir les dépenses du projet sur les composantes qui ont des avantages au niveau mondial. Les activités du projet qui ont des avantages au niveau mondial sont admissibles au financement du FEM. Le scénario des dépenses de base a été calculé pour établir les montants de financement actuels et prévus pour la conservation de la diversité biologique et de la gestion des aires protégées aux trois sites du projet et pour la planification au niveau national pendant la durée du projet. Les différences entre le coût du scénario de base et le coût de l’option du FEM représentent les coûts marginaux. Ils constituent le coût marginal de l’obtention des avantages environnementaux sur le plan mondial au moyen du renforcement des cadres des politiques et des institutions pour la gestion des aires protégées et la conservation de la diversité biologique, du développement de mécanismes en vue d’une utilisation durable des ressources dans les zones tampons, du renforcement de la capacité locale et nationale de conserver la diversité biologique importante au niveau mondial, et le renforcement de la sensibilisation publique aux questions environnementales mondiales relevant de la diversité biologique. La contribution du FEM aux coûts marginaux devrait être de l’ordre de 5,33 millions de $EU (avec une contribution du FEM français d’environ 0,1 million de $EU). (voir Annexe 4 sur l’analyse des coûts marginaux). 2. Financière : (voir Annexes 4 et 5) : VAN = millions de dollars EU ; TRF = % (voir Annexe 4) L’analyse du taux de rentabilité financière traditionnelle n’est généralement pas effectuée pour les projets de diversité biologique du FEM. Le financement total de l’Etat pendant la période d’exécution du projet est estimé à la contre-valeur d’environ 4,24 millions de $EU. Ils paieront principalement les coûts de base qui se traduisent par des avantages au plan national. Les coûts marginaux, qui produisent les avantages environnementaux sur le plan mondial, seront financés par l’intermédiaire du don FEM et du FEM français (cofinancement parallèle) et seront de l’ordre de la contre-valeur de 5,43 millions de $EU. Pendant la première année de l’exécution du projet, une étude sera lancée pour examiner les options visant à assurer la viabilité financière de la gestion des parcs sur le long terme, entre autres les fonds de roulement, les concessions privées, le partage des recettes du tourisme écologique, etc. Un accord a été conclu avec le Gouvernement que les résultats de l’étude seront appliqués sur une base pilote vers les dernières années de l’exécution du projet. Ces nouveaux mécanismes financiers ainsi que les approches de gestion identifiées au cours du projet proposé devraient fournir les bases de l’incorporation de ces aspects dans la stratégie plus vaste de l’Etat sur la gestion des parcs nationaux, dans le but de favoriser une plus grande autonomie financière. Impact budgétaire . Le projet ne devrait pas avoir un impact budgétaire important sur le budget du GT. Les coûts récurrents du projet sont de l’ordre de 200.000 $EU environ en moyenne par année, ce qui correspond à environ 0,3 pour cent du budget récurrent total du MA. 3. Technique :

En s’éloignant de l’apport « technicien » venu d’en haut, le projet utilisera une approche de la gestion des aires protégées qui inclut les bénéficiaires et qui est intégrée au paysage rural. Le choix de cette approche implique des solutions techniques diffuses, qui se basent souvent sur les connaissances traditionnelles et qui sont adaptées aux processus de planification et de prise de décisions participatifs. La Tunisie a heureusement acquis de l’expérience en ce domaine avec l’exécution du projet du PNUD dans le parc national d’El Feija avec l’assistance de WWF et de plusieurs autres projets de gestion des ressources naturelles (financés ou non par la Banque). Deux des parcs du projet, Jbil et Bou Hedma, se trouvent dans des écosystèmes terrestres arides, où la menace à la végétation et à la faune est préférablement réglée par une diminution importante des

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activités de consommation. Mais, il reste que plusieurs familles utilisent traditionnellement les parcours du parc, et une interdiction de pacage n’est pas acceptable sur le plan social. Par conséquent, le projet aura fortement recours au dialogue pour mettre en place une utilisation différente des parcours. Le dialogue participatif constituera pour les usagers actuels une possibilité de tirer parti de leurs ressources indigènes et de leurs techniques traditionnelles d’utilisation des parcours. Les responsables des parcs présenteront aux usagers des parcours des « techniques de renforcement de la succession naturelle » scientifiquement testées, telles que le zonage, les rotations, les périodes de repos des plantes, les actions prises pour éviter les zones les plus fragiles, les clôtures temporaires, etc., ainsi que pour les cas extrêmes, la régénération assistée telle que le crochetage des sols, l’ensemencement, la revégétation des dunes etc. L’objectif est de définir une approche d’utilisation des ressources qui est à la fois acceptable pour les communautés et favorable à la végétation et la faune, et d’en convenir. Les solutions techniques drastiques du passé telles que les clôtures permanentes seront évitées autant que possible. Le parc national d’Ichkeul, qui est une zone humide très sensible sur le plan écologique, aura besoin d’intrants beaucoup plus techniques que les parcs de terres arides. Le fonctionnement du modèle mathématique, le suivi et l’analyse des paramètres physico-chimiques du lac, ainsi que la décision d’ouverture des vannes, requièrent un équipement et des qualifications scientifiques qui actuellement vont au-delà des communautés et des responsables des parcs. Ceci impliquerait automatiquement un processus moins participatif. La gestion technique de l’eau du lac sera confiée à l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE) et à la Direction Générale des Barrages et des Grands Travaux Hydrauliques (DGBGTH). Les connaissances locales et les décisions participatives demeurent importantes pour Ichkeul, mais elles se limiteront à la gestion et l’utilisation des ressources montagneuses (Jbil) ainsi qu’à d’autres activités telles que le développement du tourisme écologique. Dans tous les cas, un apport technique sera requis pour la conception finale des plans de gestion des parcs ainsi que pour assurer le suivi écologique (e.g., transect ou levé aérophotogrammétrique de la faune) et, en général, pour toutes les activités de recherche dont les protocoles scientifiques seront définis et exécutés par les universités. Reproductibilité : Etant donné que l’approche est nouvelle et fondée sur le dialogue et aussi parce que les écosystèmes ont une inertie élevée de récupération, les résultats peuvent être lents et il peut se passer du temps avant de pouvoir tirer des leçons solides. Mais si la réussite peut être démontrée rapidement, le Gouvernement de Tunisie a l’intention de reproduire cette approche dans les autres parcs nationaux du pays. Les aspects de participation communautaire en particulier devraient être utilisés dans les plans de gestion des autres parcs nationaux et réserves, ainsi que dans les projets de gestion des ressources naturelles. Le projet est considéré comme une possibilité « d’apprentissage par l’action » et le choix des trois sites offre une variété d’écosystèmes et de styles de gestion qui peuvent être utiles ailleurs dans le pays. Le dialogue avec les parties prenantes multiples et le partenariat atteignent progressivement les stratégies et les décideurs au niveau national. Ce sera probablement l’une des idées directrices des changements envisagés dans les sections de la législation existante traitant de la gestion des parcs et de la faune. Il faut noter que l’approche testée dans le parc désertique de Jbil pourrait être utilisée dans le Parc national BasDraa au Maroc qui protège un écosystème similaire et vice-versa. Ce dernier est actuellement dans la réserve des projets Banque mondiale/FEM pour préparation. 4. Institutionnelle : 4.1 Agences d’exécution Actuellement, le MEAT est chargé de la préparation du projet sous la tutelle du comité de pilotage multidisciplinaire. Toutefois, durant l’exécution du projet, la DGF (Ministère de l’Agriculture) prendra la tête de la coordination globale du projet. Ceci se doit au fait que la majorité des activités de terrain relève

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directement du domaine du MA, qui est par conséquent mieux placé que le MEAT pour se charger de la coordination et de l’exécution du projet. 4.2 Gestion du projet Le projet proposé aura une conception de gestion de projet synonyme de la gestion du budget global d’ investissement du MA. Les comptes et la gestion financière du projet seront un sous-ensemble extrait des comptes détaillés du MA pour son budget d’investissement. La décentralisation des budgets d’investissement et des coûts récurrents aux CRDA initiée avec le DPDF se poursuivra sous l’encadrement global et le suivi/évaluation de la DGF au niveau central. 4.3 Gestion financière Le système de gestion financière relatif à ce projet a été revu dans le but de déterminer s’il y a lieu de mettre en place un système de gestion financière approprié comme le requiert la Banque dans l’OP/BP 10.02. L’évaluation, qui comportait des visites au MA (DGF et DGFIOP), au MEAT, au MF et au Ministère de Développement Economique, a porté sur le système de comptabilité, les contrôles internes, la planification, le système de budgétisation et de rapports financiers à utiliser pendant l’exécution du projet, ainsi que le format et le contenu du rapport de suivi financier du projet (RSF) à soumettre à la Banque. Les arrangements de gestion financière suggérés pour le projet satisfaisant les conditions minimums de gestion financière de la Banque. Le système de rapports utilisé pour le Prêt d’investissement au secteur de l’eau et le Projet de renforcement des services d’appui à l’agriculture sera étendu pour couvrir le projet proposé. Le risque identifié, évalué comme moyen, a trait à l’exécution du projet par deux organes indépendants et leurs structures régionales. Ce risque sera atténué par la publication de règles et de procédures définies dans le Manuel d’Exécution du Projet (MEP) et par une supervision étroite du personnel de la Banque au cours de la première année. 4.4 Questions de passation de marchés Les CRDA ont acquis une grande expérience en matière de passation de marchés grâce à l’exécution des projets en cours financés par la Banque. La décentralisation des passations de marchés sera poursuivie dans le cadre du projet proposé. L’expérience acquise avec le PISA, le PISA II et le DPDF sera utile dans la phase d’exécution du projet proposé dans les CRDA de Bizerte (parc national d’Ichkeul), de Kebili (p.n. de Jbil) et de Sidi Bouzid (p.n. de Bou Hedma). 4.5 Questions de décaissements Les décaissements du don FEM seront effectués de la manière habituelle (remboursements contre pièces justificatives et relevés de dépenses (RD) et paiements directs). Comme pour les autres opérations, tous les efforts seront faits pour assurer une meilleure coordination entre les aspects physiques et financiers de l’exécution, 4.6 Questions de gestion financière

Avec un apport de personnel efficace et rationnel, la DGF fournira l’essentiel d’une unité de gestion du projet. Cette unité sera renforcée dans le cadre du projet en termes de capacité de suivi/évaluation, d’équipement et de logiciels nécessaires. Elle maintiendra les comptes du projet et les pièces justificatives et les dossiers informatisés, afin de permettre de retracer toutes les transactions par rubriques détaillées, Des copies seront envoyées à la Banque centrale de Tunisie qui administrera les paiements à

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partir d’un Compte Spécial. Ces processus de comptes et de documentation de passation de marchés ont déjà été testés dans les projets en cours de la Banque et se sont avérés entièrement satisfaisants. La DGF mettra également en place un système de rapport acceptable par la Banque. 5. Environnementale : Catégorie de l’environnement : C (non exigée) 5.1 Récapituler les mesures prises pour l’évaluation environnementale et la préparation du Plan de Gestion Environnementale (PGE) (y compris les consultations) ainsi que les principaux enjeux et l’approche qui se dégage de l’analyse pour les aborder. Le projet ne devrait avoir aucun impact négatif sur l’environnement. Il devrait produire des avantages positifs importants sur le plan de l’environnement au moyen de l’établissement de systèmes efficaces de gestion pour conserver l’intégrité naturelle et la diversité biologique des écosystèmes dans les trois parcs nationaux tunisiens. Les activités d’infrastructure devraient être peu importantes et impliquer principalement la remise à neuf des centres pour visiteurs, des sentiers fléchés et de la signalisation. Ces travaux seront réalisés de façon à minimiser les impacts négatifs sur l’environnement, en assurant que les dispositions environnementales conformément aux directives de la Banque sont spécifiées dans les termes de référence et dans tous les contrats de construction. Les plans de gestion des aires protégées à établir dans le cadre du projet impliqueront la définition de zones d’utilisation des terres et des ressources dans les parcs et définiront des mesures spécifiques à prendre pour assurer une gestion durable des ressources de la diversité biologique. Les principales parties prenantes seront les communautés locales, les CRDA et les ONG. Le développement des plans de gestion comprendra toutes les parties prenantes clés et constituera un plan de gestion de l’environnement proprement dit. Aucune réinstallation n’est prévue. La Banque veillera à ce que tous les trois plans de gestion soient conçus conformément aux normes stipulées par les mesures de protection, concrètement celles relevant de l’OD 4.01 et les nouvelles directives (OP 4.12) ayant trait aux impacts sur les populations locales dans des parcs et des zones protégées légalement désignés. 5.2 Quelles sont les principales caractéristiques du PGE et sont-elles adéquates ? s.o. 5.3 Pour les projets de Ca tégorie A et B, calendrier et statut de l’Evaluation Environnementale (EE) :

Date de réception du projet final : s.o. 5.4 Comment les parties prenantes ont-elles été consultées au stade (a) du criblage environnemental et (b) du rapport préliminaire d’EE sur les impacts environnementaux et le plan proposé de gestion de l’environnement ? Décrire les mécanismes de consultation qui ont été utilisés et les groupes qui ont été consultés ? s.o. 5.5 Quels mécanismes ont été mis en place pour assurer le suivi et l’évaluation de l’impact du Projet sur l’environnement ? Les indicateurs reflètent-ils les objectifs et les résultats du PGE ? Les indicateurs de suivi comprennent les indicateurs de la diversité biologique ainsi que les indicateurs de la participation publique.

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6. Sociale : 6.1 Récapituler les principaux enjeux sociaux ayant trait aux objectifs du projet et spécifier les réalisations de développement social du projet. Des analyses sociales ont été réalisées à chacun des sites du projet au titre de sa préparation. Elles ont compris une analyse détaillée de documents (dont des documents juridiques) et d’études existant au préalable ainsi que des visites de terrain avec un vaste éventail de parties prenantes dont des membres du Gouvernement, d’institutions, d’organisations locales touristiques et commerciales, et les bénéficiaires directs. L’Annexe 12 offre une discussion détaillée des points clés communs et des conclusions de ces évaluations. Ces analyses indiquent les problèmes spécifiques dans chacun des parcs qui contribuent à la dégradation de la diversité biologique. Une des causes profondes de cette dégradation provient de la pauvreté profonde des habitants et de leur utilisation de certaines des ressources du parc en raison du manque d’autres possibilités de modes de vie. Par conséquent, les mesures techniques pour appuyer la conservation de la diversité biologique doivent comprendre des mesures sociales d’accompagnement établies avec les habitants qui vivent dans les parcs ou dans la périphérie des parcs afin d’avoir une chance de réussite. Les études de préparation indiquent clairement que les populations qui vivent soit dans les limites des parcs (minimales) ou les zones périphériques des parcs sont intéressées à participer au projet. Elles voient dans le projet une possibilité de contribuer à la conservation des ressources de la diversité biologique dont elles reconnaissent la grande utilité et dans le même temps de créer un revenu de l’emploi dans des activités de conservation et de gestion des parcs. Les évaluations ont également identifié les possibilités et les contraintes environnementales, sociales, économiques et culturelles qui doivent être réglées dans chacun des plans de gestion des parcs qui seront développés et exécutés avec la participation directe des bénéficiaires, les ONG et les organes gouvernementaux conformément aux directives prescrites dans les Directives pour l’usage des évaluations sociales pour appuyer la participation publique dans les projets Banque mondiale -FEM Guidelines for Using Social Assessment to Support Public Involvement in World Bank-GEF Projects. 6.2 Approche participative - Participation à l’identification et la préparation du projet : le concept et les objectifs de base du projet proposé sont des priorités essentielles de l’Etude nationale et du Plan d’action sur la diversité biologique. Ce plan a été développé dans le cadre d’une activité favorisant la diversité biologique (financée par le FEM, la Banque mondiale étant l’agence d’exécution) et a été adopté par le Gouvernement en 1998. Les universités, instituts de recherche et ONG environnementales (locales et internationales) ont fait des apports utiles à la préparation de la stratégie de la diversité biologique. La préparation du projet a été guidée par un Comité de Pilotage interministériel qui a des représentants de tous les Ministères clés ainsi qu’une représentation des ONG et en consultation avec les administrations locales et les parties prenantes/bénéficiaires. Ces consultations ont fait œuvre de sensibilisation auprès des populations à la conservation de la diversité biologique et à leur rôle dans sa gestion, et ont abouti à la formation de comités de développement au niveau de la communauté qui deviendront éventuellement des Groupements d’Intérêt collectif. Le processus de préparation a également comblé un écart important entre l’administration et les populations locales. 6.3 De quelle manière le projet implique-t-il des consultations ou une collaboration avec les ONG et les organisations de la société civile ? L’ONG Atlas est membre du CP du projet pendant la phase de préparation. Dans le passé, d’autres ONG ont participé avec la DGF dans la composante opérations pilotes de développement intégré (OPDI) du DPDF. L’expérience du DPDF a montré que de nombreuses ONG sont nouvelles et qu’elle n’ont pas la capacité suffisante pour mener à bien la formation et la sensibilisation prévues au titre de la

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composante OPDI. L’équipe de préparation du projet a examiné les obstacles auxquels les OPDI se sont heurtées précédemment et prévoit de remédier à ces lacunes dans le cadre du projet. L’un de ces problèmes est la légitimité de la représentation des communautés dans les associations et les groupements. Le projet réglera ces problèmes par la formalisation des groupes communautaires existants en créant des Comités de Développement et d’autres formes associatives par la suite. Ces groupements (que ce soit des AFIC ou d’autres), pourraient servir de collaborateurs potentiels dans la planification et le développement des plans de gestion des aires protégées. Il est prévu d’utiliser les ONG suffisamment expérimentées pour échanger l’information et leur collaboration. Le projet travaillera également avec d’autres ONG de la conservation comme l’Alliance WWF en Afrique du Nord, pour assurer la complémentarité des activités et bénéficier de toutes les synergies possibles. 6.4 Quels sont les dispositifs institutionnels qui ont été mis en place pour veiller à ce que le projet atteigne ses objectifs de développement social ? Le projet envisage la création de plans de gestion des aires protégées basés dans les CRDA régionaux. Ces plans de gestion des aires protégées seront établis conjointement avec les populations concernées dans les aires protégées et leur périphérie. Ces plans comprendront une définition des rôles des communautés et des organisations locales dans la gestion des parcs, les façons dont les communautés développeront des modes de vie alternatifs et réduiront ou élimineront l’usage des ressources des parcs, et définiront également les processus de participation qui feront partie intégrante de l’ensemble des plans de gestion. Les arrangements institutionnels requis à chacun des sites proposés seront différents dans chaque cas, les principes généraux étant que les fonctions de gestion seront partagées entre le CRDA-DGF et les groupes des bénéficiaires primaires organisés au niveau local spécifiquement pour ce projet. La propre réaction des parties prenantes a été que la meilleure garantie de succès et la réalisation des résultats prévus de développement social, est la véritable participation de toutes les parties prenantes. 6.5 De quelle manière le projet assurera-t-il le suivi de la performance des réalisations au niveau du développement social ? La création des associations de bénéficiaires et leur participation à la formulation des plans de gestion seront les premières mesures pour sensibiliser la population des bénéficiaires et autres parties prenantes concernées aux objectifs du projet et aux résultats sociaux escomptés, parmi lesquels celui très important de la réduction de la pauvreté. Ces plans établiront des mécanismes de suivi et évaluation participatifs appropriés par les parties prenantes et les bénéficiaires concernés. Les indicateurs de suivi de la performance porteront sur les avantages sociaux tirés par les populations vivant dans les parcs et leur périphérie, comprenant des possibilités d’emploi, l’accès à d’autres sources de modes de vie et de revenus, et les avantages découlant de la participation directe à la gestion des parcs et de leurs ressources.

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7. Mesures de protection 7.1 L’une quelconque des mesures suivantes s’applique-t-elle au projet ?

Mesures Champ d’application

Evaluation environnementale (OP/BP/GP 4.01) Oui Habitats naturels (OP/BP/GP 4.04) Non Foresterie (OP/GP 4.36) Non Gestion phytosanitaire (OP 4.09) Non Propriété culturelle (OPN 11.03) Non Populations indigènes (OD 4.20) Non Réinstallation involontaire (OP/BP 4.12) Oui Sécurité des réservoirs (OP/BP 4.37) Non Projets dans eaux internationales (OP/BP/GP 7.50) Non Projets dans zones contestées (OP/BP/GP 7.60) Non

7.2 Décrire les dispositifs du Projet arrêtés pour assurer la conformité aux mesures de protection applicables. Le projet proposé est entièrement consacré à résoudre les questions de conservation de la diversité biologique en utilisant une approche participative. Les activités liées à l’infrastructure devraient être peu importantes et impliquer principalement la remise à neuf des centres pour visiteurs, des sentiers fléchés et de la signalisation. Ils seront réalisés de façon à minimiser les impacts négatifs sur l’environnement, en assurant que les dispositions environnementales conformément aux directives de la Banque (OD 4.01) sont spécifiées dans les termes de référence et dans tous les contrats de construction. Le plan de gestion constituera par conséquent un plan de gestion de l’environnement et la Banque veillera à ce qu’il soit conforme aux normes de l’OD 4.01 comme condition de financement. Le projet a également assuré que les activités sont conformes avec les directives spécifiées à l’OP 4.12 sur les déplacements involontaires des populations. Afin de garantir ceci, un Cadre de Procédure (se conformant au paragraphe 7 de l’OP 4,12) acceptable par la Banque a été soumis comme condition d’évaluation. Ce cadre comporte entre autres des dispositions pour assurer que les populations locales ne seront pas chassées des parcs ni que leur accès habituel ne soit restreint sans leur consentement (à l’exception des restrictions pour la chasse commerciale), et que des plans participatifs seront développés avec leur consentement entier et informé préalable, pour réduire la pression sur les ressources dans les aires protégées. Ce Cadre de Procédures sera mentionné dans les documents juridiques. La formation de Comités de Développement (CD) offrira les moyens par lesquels ils peuvent conjointement et volontairement entreprendre la protection des ressources du parc et trouver des alternatives à l’usage des ressources auxquelles ils ont actuellement accès. Il n’y a pas d’action prévue qui aboutira à la réinstallation des populations ou à des restrictions autres que celles en place à l’accès des ressources dans les parcs existants. Les plans de gestion à établir dans le cadre du projet seront préparés conformément aux mesures de protection de la Banque et n’enfreindront aucune mesure existante. Les mêmes plans définiront les zones d’utilisation des terres et des ressources dans le parc et identifieront les mesures spécifiques à entreprendre pour assurer une gestion durable des ressources de la diversité biologique. Les communautés locales, les CRDA (conservateurs des parcs en particulier) et les ONG seront parmi les principales parties prenantes de la formulation des plans de gestion. L’établissement des plans de gestion englobera toutes les principales parties prenantes et constituera un plan de gestion environnementale proprement dit. L’équipe du projet ainsi que l’équipe responsable des études de préparation ont tenu compte de toutes les questions des

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mesures de protection. Le problème clé du projet est celui de reconnaître les droits d’usage des espaces des parcs par les utilisateurs actuels, surtout dans le cas de Jbil. L’administration est réceptive à l’idée de l’inclusion des utilisateurs des parcs dans le processus d’établissement de leurs plans de gestion. L’enjeu de ce projet est d’assurer que la participation inclut véritablement les communautés locales de manière utile, y compris les occupants actuels des parcs. Le Cadre de Procédure assure cette situation tout en satisfaisant les conditions de l’OP 4.12. F. Viabilité et risques 1. Viabilité

Viabilité sociale : La conception du projet envisage la participation des communautés locales et d’autres parties prenantes à l’établissement et l’exécution des plans de gestion des parcs qui devraient assurer une viabilité sociale. La participation active des ONG et la participation potentielle des CD et GFIC (s’il y a lieu) sont également envisagées. La poursuite de l’engagement du Gouvernement à la décentralisation contribuera également à la viabilité sociale du projet. Viabilité financière : La poursuite du financement des coûts récurrents de la gestion des parcs après la clôture du projet sera assurée par le Gouvernement tunisien. Le Gouvernement reconnaît qu’un système efficace d’aires protégées est un élément essentiel de gestion forestière durable et il s’est engagé à contribuer aux coûts de base du projet. Le bilan de l’Etat dans des projets antérieurs financés par la Banque a été bon, en particulier dans le domaine de la gestion des ressources naturelles. On peut citer par exemple le Projet de développement des zones montagneuses du Nord-Ouest, les premiers et deuxième Projets de développement forestier, le Projet de Gestion des Ressources Naturelles (PGRN) et le Projet d’investissement au secteur agricole. Toutefois, il est également reconnu que les dépenses publiques actuelles de gestion des autres cinq parcs nationaux seront insuffisantes pour établir et maintenir les plans de gestion nécessaires pour une conservation effective de la diversité biologique. Au cours de la préparation et de la pré-évaluation du projet, les discussions qui ont pris place ont indiqué que le Gouvernement est disposé à explorer de nouvelles options pour assurer la viabilité financière. Une étude détaillée sera entreprise à cet effet pour étudier des options telles que l’affectation d’une part des recettes du tourisme écologique au soutien de la gestion des trois parcs du projet. D’autres mécanismes à l’étude sont une part réservée des recettes des ventes d’une ligne de produits spéciaux des parcs nationaux et la réserve de taxes spéciales sur l’hébergement et le transport dans les parcs nationaux. La capitalisation des mécanismes spécifiques de financement pour les trois parcs couverts par le projet sera testée pendant les dernières années du projet sur la base des résultats de l’étude. Le Gouvernement a réalisé une étude sur le tourisme écologique potentiel dans cinq parcs nationaux (dont deux sont compris dans le présent projet) au titre de sa nouvelle stratégie du tourisme. Le projet financera également une étude de faisabilité plus détaillée sur le tourisme écologique pour aborder la question du financement des coûts récurrents à long terme.

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2. Risques critiques (tenant compte des hypothèses de la 4ème colonne de l’Annexe 1)

Risque Notation du risque

Mesures d’atténuation du risque

Résultats par rapport aux objectifs Le cadre institutionnel en place n’offre pas les incitations et l’environnement de travail requis pour que le personnel des parcs et leurs partenaires soient en mesure d’appliquer les nouvelles compétences qu’ils ont acquises et utilisent des outils techniques et de gestion.

M Le cadre institutionnel de la gestion des parcs est centralisé et bureaucratique et fondé sur des concepts d’exclusion et de contrôle. La réforme institutionnelle de la gestion des parcs nationaux est envisagée et sera appuyée par le projet. L’administration tunisienne peut offrir, dans un encadrement adéquat, l’environnement propice pour une performance et des opportunités appropriées. Le projet assurera les services de conseil et de formation pour faciliter les changements.

L’administration des parcs et des barrages ne peut pas se mettre d’accord sur une règle et un calendrier raisonnable de cinq ans pour le lâcher de l’eau.

M La Banque ne doute pas que les responsables de la gestion de l’eau au MA, l’ANPE et les parcs sont engagés à trouver une solution aux besoins d’eau douce d’Ichkeul. Le projet financera le calibrage et l’ajustement du modèle mathématique/solutions techniques afin d’assurer une base scientifique solide pour le calendrier pour le lâcher de l’eau.

La sécheresse que subit la Tunisie actuellement se prolonge pendant les cinq ans de la durée du projet

I La Tunisie a connu quatre années consécutives de sécheresse. En plus de l’impact sérieux sur l’agriculture, elle diminue également le stockage de l’eau dans le barrage en amont du lac d’Ichkeul. Si la sécheresse se prolonge, et avec les besoins croissants d’eau dans les zones urbaines, il sera difficile de justifier un lâcher important dans le lac. La sécheresse affecte également la qualité des zones de pacage à Bou Hedma et Jbil et dans leurs environs. Les communautés qui sont déjà pauvres pourraient estimer qu’il est encore plus difficile de s’engager dans les activités du projet et de supporter ses contraintes. Si la sécheresse devait continuer, le projet recentrera certaines activités de gestion des parcs pour les axer sur l’atténuation de la sécheresse pour assurer que cette situation ne mène pas à une dérivation supplémentaire des ressources dans les parcs choisis.

Les concessions touristiques ne sont pas accordées sur une base compétitive et transparente qui maximise la participation des communautés et qui favorise les communautés et les parcs.

N L’intervention des opérateurs touristiques sera progressive et maintenue à une échelle relativement petite. Les concessions accordées seront relatives à des activités limitées et seront étroitement suivies afin des respecter les conditions d’ordre professionnel et éthique. Les activités de gestion des parcs dont les nouvelles activités touristiques sont conçues pour inclure des avantages spécifiques destinés aux populations des parcs.

En raison des besoins importants de subsistance qui sont satisfaits par les ressources naturelles du parc, les populations locales ne réagissent pas positivement aux messages de sensibilisation à la conservation.

M En fonction des évaluations sociales et des discussions avec les communautés, la Banque est raisonnablement persuadée que les communautés sont disposées à tenir compte des besoins de conservation. Toutefois, nombre d’entre elles sont extrêmement pauvres et sans éducation et pourraient

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ne pas être en mesure de prêter l’attention requise aux messages ou de modifier leur comportement pour tenir compte des besoins de la conservation. Le projet s’efforcera d’identifier les groupes les plus vulnérables et les aidera en priorité avec des activités de modes de vie alternatifs et une formation.

Les contraintes induites par une gestion et surveillance meilleures des parcs qui ne peuvent pas être levées par le projet seront traitées par d’autres programmes de développement.

M Le Cadre de procédures du projet a été formulé pour assurer que les populations ne souffrent pas de la contrainte ajoutée d’une meilleure surveillance des parcs. Toutefois, étant donné que les parcs se trouvent dans des zones de pauvreté relativement élevée, une approche participative cherchera à définir des mécanismes qui peuvent à la fois alléger la pauvreté et conserver la diversité biologique. Néanmoins, les zones entourant les parcs nécessiteront une attention beaucoup plus grande que le projet peut lui donner en matière de développement. La Banque ne doute pas que le Gouvernement et d’autres projets (e.g., FIDA) augmentent actuellement leur soutien à ces zones afin d’y promouvoir le développement socio-économique.

Composantes par rapport aux résultats La DGF manque de capacité de gestion financière et de passation de marchés pour permettre une disponibilité ponctuelle des services, biens et travaux et pour le suivi des dépenses du projet.

M

L’évaluation de la gestion financière et de passation de marchés dans l’unité de gestion du projet à la DGF a identifié des lacunes et proposé un plan de renforcement des capacités. La Banque supervisera étroitement cette unité afin de veiller à ce que sa performance soit conforme aux normes de la Banque.

Le personnel nommé à l’UCP, le SSEPN et les parcs n’a ni le temps ni l’expertise pour s’acquitter de sa mission.

I L’évaluation de la Banque de la capacité du personnel a relevée des insuffisances. Parmi les personnes qui seront des acteurs clés du projet, de nombreuses ont une capacité et un engagement solides tant à la nouvelle approche de gestion des parcs qu’à la planification de leur exécution. Malheureusement, la qualité du personnel semble très variable et souvent les nominations ne se basent pas sur la capacité ou le bilan antérieur de performance et ne correspondent pas à la charge de travail. La Banque a demandé que soit établi un système pour suivre le redéploiement et la performance du personnel.

Le budget annuel de l’Etat permet le redéploiement proposé du personnel.

M L’administration possède un personnel en quantité suffisante pour le redéployer aux positions clés identifiées dans les parcs. La Banque supervisera étroitement ces nominations et elle a demandé à la DGF de présenter un plan à échéance pour satisfaire les besoins de ressources humaines selon la définition du projet.

L’administration du parc et ses partenaires réussissent à arrêter la chasse illégale dans le parc de Jbil.

I La chasse illégale dans les zones désertiques est un problème grave au Sahara, au Sahel et dans les déserts d’Asie. L’administration tunisienne veillera à ce que cette pratique soit éliminée, mais ce n’est pas chose facile à réaliser. Le projet veillera à faire connaître des événements de ce genre dans les

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connaître des événements de ce genre dans les médias dans le cadre de la composante 3. Les changements actuellement proposés dans le Code forestier peuvent contribuer également à contrôler ces pratiques à l’avenir.

Les contraintes socioculturelles et d’occupation ne sont pas des obstacles à la modification des limites du parc de Jbil.

M L’occupation des terres et les ressources dans les zones pastorales arides sont toujours diffuses et difficiles à comprendre. Le projet financera tout le travail requis pour accroître cette compréhension entre toutes les parties prenantes dont le Gouvernement, et établir les bases d’une compréhension mutuelle. Du fait que la gestion proposée des parcs est participative et conçue pour améliorer les méthodes d’usage des ressources pastorales et autres, la communauté pourrait avaliser la proposition de redéfinir les limites du parc. Les mesures initiales peuvent être entreprises mais non terminées pendant la durée du projet en raison du temps requis pour redéfinir les limites.

Les enseignants acceptent la tâche supplémentaire requise pour exécuter le programme de sensibilisation à la conservation dans les écoles primaires.

N Les expériences du passé avec les enseignants en Tunisie ont montré qu’ils sont généralement très intéressés à élargir la portée de leur enseignement, en particulier quand le sujet est lié à l’environnement et que du niveau matériel didactique est fourni. La Banque estime que ce risque est très faible.

Notation globale du risque I En dépit de l’analyse ci-dessus qui classe la

majorité des risques dans les catégories modeste ou négligeable, l’évaluation de la Banque de la capacité d’exécution (passation de marchés, gestion financière) et de la performance du personnel aboutit à un risque global classé dans la catégorie important. L’éventualité de la poursuite de la sécheresse contribue à ce classement. Toutefois, étant donné que ce projet est considéré par le Gouvernement comme un pilote à une nouvelle approche de la gestion des parcs et que l’administration des parcs est engagée à une réforme juridique et institutionnelle, il est important que la Banque et le FEM demeurent partenaires et viennent en aide avec un instrument qui peut assister ces réformes et les tester sur le terrain.

Notation du risque - E (risque élevé), I (risque important), M (risque modeste), N (risque négligeable ou faible) 3. Aspects éventuellement litigieux

Aucun.

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G. Principales conditions du don

1. Conditions d’entrée en vigueur

Aucune.

Comptes et audits Le Gouvernement veillera à ce que les rapports annuels d’audit, avec un avis sur les relevés de dépenses utilisés pour certains décaissement et sur le compte spécial, soient envoyés à la Banque dans les six mois qui suivent la fin de l’exercice budgétaire de le Beneficiaire. Le Beneficiaire ouvrira et maintiendra un Compte Spécial en dollars. Aspects de la gestion Le Bénéficiaire prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer que le Comité de Pilotage pour la gestion globale du projet est établi et fonctionnel au 31 octobre 2002 au plus tard. Le Bénéficiaire, au plus tard le 31 décembre 2002, établira et maintiendra par la suite une Unité de Gestion du Projet (UGP) dont la forme et les fonctions, les membres, le personnel et les ressources sont jugés satisfaisants par la Banque.

Suivi, examen et rapports Le Bénéficiaire préparera et soumettra à la Banque pour examen et commentaires le 31 mars et le 30 septembre au plus tard de chaque exercice, un rapport dont la forme est jugée satisfaisante par la Banque, sur l’avancement du projet dans les six mois antérieurs de l’exécution financière et physique du projet et sur les indicateurs de performance et d’impact. H. Préparation et instruction du Projet W 1. a) Les dossiers techniques pour les activités de la première année sont terminés et prêts pour le démarrage de l’exécution du Projet. ⌧ 1. b) Sans objet. ⌧ 2. Les dossiers d’appels d’offres pour les activités de la première année sont terminés et prêts pour le démarrage de l’exécution du Projet. ⌧ 3. Le Manuel d’Exécution du Projet a été évalué et estimé réaliste et de qualité satisfaisante. W 4. Les rubriques suivantes sont absentes et elles sont discutées dans le cadre des conditions du prêt (Section G) :

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I. Conformité aux politiques générales de la Banque

⌧ 1. Ce Projet est conforme à toutes les politiques applicables de la Banque. q 2. Il est recommandé d’approuver les dérogations suivantes aux politiques de la Banque. Le Projet

est conforme à toutes les autres politiques applicables de la Banque.

Shobha Shetty Letitia A. Obeng Christian Delvoie Responsable du Projet

Directeur du Secteur

Directeur du Département

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 1 : Récapitulatif de la Conception du Projet

Hiérarchie des Objectifs Indicateurs de

Performance Principaux Suivi & Evaluation Hypothèses critiques

Objectif Sectoriel du CAS : Indicateur Sectoriel : Les approches réussites pour la SSEPN Le soutien Consolidation du développement à gestion des aires protegées sont politique à tous long terme par la protection de répliquées dans d’autres parcs niveaux pour la l’environnement et le développement nationaux et reserves naturelles gestion durable durable des ressources naturelles. en Tunisie aboutissant à une des aires amelioration de la conesrvation protegé de la biodiversité. continue. La protection de la biodiversité contribue d’une

manière positive aux communautés locales et l’economie nationale.

Programme Opérationnel OP 1 & OP4 - Ecosystèmes Aride et semi-aride et Zones Humides

Objectif Mondial (pour la diversité biologique)

Conséquence / Indicateurs d’Impact

Rapport du projet: (des Objectifs au but de la Stratégie d'Appui au Pays)

La situation de la diversité biologique est améliorée dans les parcs de Ichkeul, Bou Hedma et Jbil

ICHKEUL

- 2 peuplements de Potamogeton sont rétablis - indice de couverture de sirpaies augmente de 50% - indice de fréquentation moyen des oies cendrées augmente de 20% (référence= moyenne années –1,0,1 fin projet = moyenne années 2,3,4)

Bou-Hedma

- Pop. atteint : gazelles dorcas 150 ind., mhoor 40 & oryx 150 repartis dans les zones naturelles protégées

- Indice d’abondance d’Acacia raddiana > 2m augmente dans l’espace Bou-Hedma

Suivi scientifique ; inventaires faunes ; transects de végétation Rapports annuels des conservateurs et organismes de recherche (IRA, etc.) Rapports d’inventaires consolidés dans le SSEPN (System de Suivi Evaluation des Parcs Nationaux)

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Jbil

- Indices d’abondance des gazelles leptoceros et dorcas augmentent de 15% dans l’espace Jbil

Objectif de Développement du Projet L’amélioration de la gestion des trois parcs contribue au mieux être des populations qui y vivent ou qui les entourent

% de population convaincu de l’intérêt économique direct et indirect des parcs : An3 An6 Direct 10 20 Indirect 10 20 % du budget qui rémunère des services fait par les communautés périphériques égal à 15 en année 6

Sondage d’opinion réalisé en début, milieu et fin de projet par un bureau de sondage Rapport annuel des conservateurs (suivi des dépenses locales du projet et de l’exécution du budget de l’état)

D’autres intervenant (Gouvernement et bailleurs) prennent des mesures pour réduire la pauvreté dans les régions des trois parcs car le potentiel de développement économique de ces zones et de contribution des parcs a ce développement est insuffisant pour que ceux ci participent de manière importante à la réduction de la pauvreté.

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Résultat de chaque composante:

Indicateur de Résultat Rapport du projet (des Résultats aux Objectifs)

(1) Les capacités de gestion des parcs de l’administration forêt/environnement et de leurs partenaires scientifiques et communautaires sont renforcés aux niveaux centraux, régional et local

1.1 Les Plans Annuels d’Activités sont réalisés à 80% chaque année 1.2 Les équipements et travaux sont acquis ou contractes selon le calendrier dans 80% des cas 1.3 La planification, le suivi et le contrôle budgétaire sont adéquats à partir de l’an 2. 1.4 Les Plans Annuels d’Activités (PAA) et les Rapports Annuels (RA) du projet sont d’un standard professionnel à partir de l’an 2 (PAA) et 3 (RA). 1.5. Les cadres de la Direction des Parcs, les Chefs d’arrondissements des Forêts concernés, les conservateurs des trois parcs et leurs adjoints utilisent les outils de planification & communication communautaire 1.6. 50% des membres des communautés périphériques ayant reçu une formation sont impliqués dans une activité de gestion du parc 1.7. 100% des personnels permanents des trois parcs ont reçu des formations de recyclage ou d’adaptation au poste. 1.8. Les résultats des travaux de recherche/suivi sont exploites (a) dans les plans d’aménagement et de gestion et (b) pour la programmat ion des activités à partir de l’an 2 (Bou-Hedma, Ichkeul) et 3 (Jbil) 1.9. Le SSEPN est utilise pour la gestion des trois parcs à partir de l’an 3.

Rapports annuels Programme Annuel Activités Aide mémoire de supervision Audits Rapports de suivi et d’évaluation des formations. Rapports Annuels du projet (composante 1).

Rapports de recherche ; publication ; rapports annuels des institutions concernées ; Vérification croisée : Plan d’aménagement et de gestion avec les rapports de recherches. ; vérification croisée : Plan Annuels d’Activités et rapports de recherche.

Vérification croisée : PAA et rapports issues du SSEPN et données disponibles dans le SSEPN ; Evaluation indépendante du SSEPN (missions de supervisions)

Le cadre institutionnel est suffisamment peu administratif pour procurer aux personnels et partenaires des parcs les incitations et l’environnement nécessaire à l’application de leurs nouvelles compétences et de leurs nouveaux outils de gestion.

(2) Les parcs de Ichkeul, Bou-Hedma et Jbil sont mieux gérés et intégrés dans leur espace et participent au développement local.

2.1. Les trois parcs ont influencés les schémas régionaux de l’eau, de l’élevage, de l’agriculture, des forets et du tourisme.

Schémas directeurs régionaux; plan d’aménagement et de gestion 5 ans (Jbil) et 15 ans (Bou-Hedma et Ichkeul) ; procès verbal de réunions

Les administrations des parcs et des barrages s’accordent sur un programme raisonnable de lâcher d’eau sur 5 ans a la fin de l’année 1

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2.2. Les forums de concertation au niveau des CLD et de validation par les Communautés des Plans d’Aménagement et des PAA de chaque parc sont opérationnels à partir de l’An 2. 2.3. % réalisation des Plans d’Action dans les trois parcs : An 3 (50%) et An 6 (100%). 2.4. facteur de réduction des indices d’activité illégale dans les espaces parc (parc et périphérie) entre l’an 1 et 5. Brac.Pacage Circul.Coupe - Ichkeul na 2 na 2 - Bou-H. na 2 na 2 - Jbil 2 na 2 2 2.5. En année 6, une concession touristique opère de manière satisfaisante sur chacun des trois parcs 2.6. Les informations socioculturelles et écologiques nécessaires à la modification des limites du parc de Jbil sont disponibles. 2.7. Le programme de gestion de l’eau conduit à l’effet escompté sur les paramètres physico-chimiques de l’eau d’Ichkeul. 2.8. Le score de gestion « global» de chacun des trois parcs est amélioré de 5% (an 3) et 10% (an 6).

Procès verbaux des réunions des CLD ; Vérification croisée avec les PAA. Tableaux de bords de planification et suivi des activités ; Rapports annuels des parcs. Rapports de suivi des indices activités illégales ; fiches de données ; Rapports annuels des parcs

Contrats et cahiers des charges des concessions ; registre des tours opérateurs/hôteliers, Rapports évaluation indépendante des concessions Rapports d’étude socioculturelle et écologique ; PV des réunions avec les part ies prenantes ; Enquête commodo -incommodo. Fiche de collecte des données physico-chimiques du lac ; rapport annuel de suivi de l’eau du lac. Rapport d’expertise de notation « global » de la gestion de chacun des parcs

La sécheresse actuelle ne prévaut pas sur la période du projet. Les concessions touristiques sont allouées de manière compétitive et transparente, maximisent l’implication des populations et les bénéfices des populations et des parcs.

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(3) L’administration, les autorités locales de leurs partenaires (privés et populations) démontrent leur engagement pour une gestion patrimoniale des trois parcs

3.1.L’administration a créé des postes d’adjoints permanents chargé des relations/communication avec les communautés et les privés dans chacun des 3 parcs. 3.2. % des activités des Plans d’Action confiées aux communautés : an3 an6 - Ichkeul 10 15 - Bou-Hedma 10 15 - Jbil 5 10

3.3. % de la population des parcs et environs sensibles aux thèmes phares de la gestion des trois parcs : Jbil Gazelle blanche 25 Bou-H. Acacia raddiana 25 Ichkeul Lâcher d’eau 25 3.4. % des élèves des classes ciblées de toutes les écoles primaires de la périphérie des 3 parcs ayant obtenus une note de 15/20 à un test sur le parc et de son intérêt : an1 an2 an3 an4 an5 an6 40 50 60 65 70 70

TdR et fiche de poste ; Rapport annuel des conservateurs et du projet ; supervision BM. Rapport annuel des associations annexes au rapport annuel des conservateurs et du projet

Sondages d’opinion des populations cibles.

Rapports annuels sur les tests réalisés chaque année dans les écoles primaires.

Malgré leurs besoins pour certaines ressources des parcs, les populations périphériques réagissent positivement aux messages d’éducation environnementale. Les contraintes induites par une meilleure gestion et surveillance des parcs qui ne peuvent être solutionnes par le projet sont prises en compte par d’autres programmes de développement.

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Composantes/Sous-composante:

Inputs: (budget de chaque composante)

Rapports du projet: (des Composantes aux Résultats)

(1) Renforcement des capacités institutionnelles 1.1. Développement organisationnel 1.2. Capacité d’interprétation et

d’éducation 1.3. Formation 1.4. Programmes de recherche et de

suivi 1.5. Equipement de renforcement

institutionnel 1.6. Etudes des politiques 1.7. Unité de coordination du projet

2,02 millions de $EU (FEM : 1,55 million de $EU)

Plan budgétaire 5 ans mis à jour ; PAA ; Rapports financiers ; Rapport d’audit RA ; TdR ; Suivi des contrats (Bureau modèle Ichkeul) ; Suivi des conventions (IRA, etc.) ; Modules & Rapport des formations; Publications; Manuels de Suivi

La capacité en passation des marches et en gestion financière de la DGF est suffisamment efficace pour permettre aux services, équipement et travaux d’être disponible selon le calendrier d’exécution. Les personnels affectés à la coordination du projet possèdent la compétence et le temps requis pour les postes auxquels ils sont affectés.

(2) Gestion des parcs nationaux : Gestion de trois parcs 2.1.Planification de la gestion des parcs 2.2. Equipement et petits travaux 2.3. Enquêtes écologiques et socioéconomiques

7,18 millions de $EU (FEM : 3,25 millions de $EU)

RA ; Plan d’Aménagement ; Visites de terrain (supervision) ; Suivi des contrats (AT, etc.) ; PV de réception des travaux

Le budget de l’état permet les recrutements proposes. Les personnels affectés aux parcs possèdent la compétence requise pour les postes auxquels ils sont affectés. L’administration des parcs et leurs partenaires réussissent à empêcher le braconnage par des personnes extérieures à la région de Jbil. Les contraintes socioculturelles et foncières ne sont pas des obstacles majeurs aux modifications des limites du parc de Jbil

(3) Education et sensibilisation environnementale 3.1 Développement de matériel didactique 3.2. Développement de programmes

de presse promouvant la diversité biologique

3.3. Programmes de sensibilisation et d’éducation pour les communautés locales

0,68 million de $EU (FEM 0,53 million de $EU)

RA ; Rencontres (supervision) ; Suivi des contrats (AT, etc.) ; Dépliants/posters ; PV de réception travaux (écomusée)

Le budget de l'état permet les recrutements proposés. Les personnels affectés à cette composante possèdent la compétence requise pour les postes auxquels ils sont affectés. Les instituteurs acceptent la surcharge de travail requise par le programme éducation environnemental du primaire.

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Plan de suivi et évaluation

Le suivi du projet sera divisé en deux : (a) le suivi et l’évaluation scientifique, qui sera basée sur les indicateurs établis et l’analyse des effets des mesures de gestion utilisées par le projet sur la biodiversité ; et (b) le suivi de l’exécution physique et financière du projet, en tenant compte de son avancement. Le suivi scientifique sera effectué par l’UGP surtout avec l’appui technique du coordonateur-adjoint du MEAT. Conformément aux orientations reçues par l’examinateur de l’évaluation scientifique et technique du projet (ESTP), un mécanisme spécifique et de simple suivi sera préparé pour permettre au personnel de savoir quand et dans quelle mesure il pourra tirer l’avantage maximum des patrouilles et garantir une collecte systématique des données. La conception comportera la sélection d’indicateurs pour évaluer les communautés, les populations animales et les plantes et d’autres processus prioritaires dans les parcs nationaux. La conception considérera l’évaluation des activités de suivi et le bien-fondé des indicateurs afin de perfectionner le mécanisme. Les directives suggérées par la revue de l’ESTP seront suivies. Au niveau local, en raison de la nature diverse des parties prenantes, des clauses seront introduites dans les contrats/conventions avec les CD pour assurer la transmission rapide aux EGP de l’information nécessaire pour suivre l’avancement du projet . Les EGP seront chargés d’informer les CRDA sur les progrès de leurs plans de développement communautaires afin de recevoir les fonds nécessaires à la réalisation de ces plans. Les animateurs du développement communautaire aideront à collecter et valider les données. Les CRDA soumettront des rapports d’avancement à l’UGP. L’UGP consolidera les rapports individuels. Le rapport d’avancement semestriel comprendra l’avancement physique et financier du projet. Les indicateurs de suivi seront fournis une fois par an dans le rapport d’avancement. Le projet fera l’objet d’un examen à mi-parcours approfondi. La revue évaluera également l’avancement et reformulera des éléments du projet selon les besoins.

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 2 : Description du Projet

Par composante Composante 1 du projet – 2,02 millions de $EU Renforcement institutionnel L’objectif de cette composante sera de renforcer la capacité institutionnelle de la DGF (MA), des CRDA, du MEAT et de ses directions régionales et d’autres partenaires en matière de gestion durable des aires protégées. Cette composante appuiera les éléments suivants : (i) soutien à l’Unité de Gestion du projet ; (ii) formation ; (iii) études sur la recherche ; et (iv) établissement d’un système d’information de suivi/évaluation pour les parcs nationaux. (i) Gestion du projet : Le projet appuiera le renforcement de l’Unité de Gestion du projet à la DGF au moyen d’assistance technique pour assurer le suivi et la supervision. Ceci comprendra le recrutement de consultants spécialisés en suivi/évaluation et l’acquisition de logiciel nécessaire pour la gestion financière. Cette sous-composante comprendra également le soutien pour la revue à mi-parcours, dans la troisième année de l’exécution du projet. (ii) Formation : Les programmes de formation seront destinés au personnel chargé de la gestion journalière des parcs ainsi qu’au personnel des Ministères concernés et de leurs partenaires qui interviennent dans l’administration des parcs. Cette sous-composante sera essentielle pour assurer l’exécution aisée du problème étant donné que la capacité actuelle d’exécution est insuffisante. Concrètement, l’accent mis sur l’approche participative dans ce projet requiert des compétences relativement nouvelles du personnel de la DGF. Le programme envisage également la formation de personnes extérieures à l’administration qui sont néanmoins étroitement impliquées dans la gestion des aires protégées dans le pays comme les associations locales, les opérateurs touristiques, etc. Selon les estimations, une centaine de personnes environ seront formées. Le programme soutiendra aussi le recrutement d’un consultant spécialisé en formation qui fournira les formateurs nécessaires (nationaux et internationaux) pour mener à bien le programme proposé. Le programme comprendra : (a) la formation sur le tas : Ceci comprendra cinq modules, chacun articulé autour de plusieurs sessions thématiques incluant la gestion d’un projet FEM/Banque mondiale ; la gestion de la conservation ; l’éducation environnementale ; l’amélioration de la sensibilisation publique à l’importance de l’environnement/la diversité biologique centrée sur des espèces phares/thèmes identifiés dans chaque parc (gazelle blanche pour Jbil, Acacia raddiana pour Bou Hedma et le thème de la gestion des ressources en eau à Ichkeul) ; (b) la formation des formateurs : Il est proposé de créer un « pôle » de cinq étudiants qui se spécialisent dans la gestion et la conservation de la bidiversité qui bénéficieraient de cours plus détaillés grâce à 13 semaines de formation approfondie à l’étranger et en Tunisie. Cette formation sera faite avec une institution appropriée de formation ; et (c) la formation de diplôme : Actuellement la Tunisie n’a pas de spécialistes formés aux domaines scientifiques relatifs à la conservation et la gestion de la diversité biologique. Le projet appuiera des bourses d’études pour étudiants diplômés qui souhaitent se spécialiser dans des disciplines relevant de l’écologie et de la conservation de la diversité biologique. Quatre bourses sont envisagées : écologie méditerranéenne, flore et faune des écosystèmes, diversité biologique tunisienne et développement socioéconomique communautaire.

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(iii) Etudes sur la recherche : Le projet appuiera quatre études de base communes aux trois parcs appartenant aux domaines suivants : (i) suiv i de la dynamique de la végétation des parcs et l’établissement de cartes phytoécologiques ; (ii) préparation d’un inventaire et du suivi de la population des reptiles ; (iii) inventaire et suivi des populations ornithologiques ; et (iv) inventaire et suivi des mammifères. En outre, cette sous-composante appuiera des études de recherche spécifiques dans chaque parc. Pour Ichkeul, le projet appuiera la recherche dans le modèle mathématique qui régit les aspects gestion des ressources en eau du lac. La viabilité à long terme du lac dépend entièrement de l’exécution d’un plan bien conçu, scientifiquement justifié pour le lâcher des eaux dans le lac qui tient compte des barrages existants (anciens et nouveaux) en amont du lac. Le modèle mathématique développé en 1995 par BCEOM, un bureau d’étude allemand, a besoin d’être actualisé et amélioré pour tenir compte des réalités physiques et des besoins actuels pour être calibré (avec des lâchers expérimentaux) pour être en mesure de servir de véritable outil de gestion. Le projet appuiera cet exercice de recherche de modèle pour que la gestion du parc dispose d’un protocole convainquant (basé sur des données scientifiques solides qui ont été testées), à présenter aux autorités gérant les barrages en amont (Direction des barrages et des grands travaux hydrauliques (DGBGTH) au MA) qui peuvent alors intégrer les besoins écologiques du lac dans le Plan directeur de l’Eau du Nord. Le projet appuiera les activités de recherche sur les paramètres biologiques et physiques du lac pour renforcer la capacité de l’ANPE de s’acquitter de ses activités de suivi scientifique et de surveillance. Pour Bou Hedma, le projet envisage deux études de recherche – la première sur l’écologie et la dynamique de l’Acacia raddiana et la seconde sur l’écologie des insectes parasites qui font de l’Acacia leur proie. A Jbil, les études de recherche porteront sur la biologie et l’écologie de la gazelle des sables et l’écologie et le comportement de l’outarde Houbara. (iv) Système d’information de suivi/évaluation : Le projet appuiera l’établissement d’un Système de suivi/évaluation des parcs nationaux (SSEPN), qui se trouvera à la Sous-Direction des parcs nationaux de la DGF. Le SSEPN fera fond des résultats et des données existants du Système d’ information pour la planification forestière (SIPF) qui est actuellement en fonctionnement à la DGF. Une équipe de trois techniciens sera affectée au SSEPN et sera formée pour servir les besoins de suivi/évaluation du projet, en bénéficiant de l’expérience de l’équipe en place du SIPF et d’une partie de son équipement. Un nœud sera établi dans chaque parc et au MEAT. La formation des techniciens et des conservateurs des parcs portera sur l’utilisation du SSEPN comme outil de gestion. Les données spatiale s de base sont déjà disponibles pour Bou Hedma et Jbil à la Direction générale de l’aménagement du territoire, préparées par le Centre national de télédétection et les données du projet SAIDE en employant la nomenclature « Corinne ». Ichkeul bénéficiera de l’acquisition d’orthophotos (1/25.000) dans le cadre du SIPF. Des données supplémentaires seront obtenues pendant l’exécution du projet selon les besoins. Un bureau d’étude spécialisé sera recruté pour la conception et l’exécution du système ainsi que pour la formation de ces utilisateurs. Le SSEPN utilisera la nomenclature Corinne (projet SAIDE) qui va être adopté au niveau national dans le cadre du projet GEONAT (projet d’actualisation des cartes nationales). Composante 2 du projet – 7,18 millions de $EU Gestion des aires protégées L’objectif de cette composante sera de (i) gérer et restaurer les écosystèmes dans les trois parcs nationaux pour protéger la flore et la faune d’importance mondiale ; (ii) aider au développement des activités du tourisme écologique ; et (iii) établir avec les populations locales, des plans de développement communautaire compatibles avec les objectifs d’une conservation durable de la diversité biologique. Les trois parcs choisis (sur huit) sont ceux d’Ichkeul, de Bou Hedma et de Jbil. Ces trois parcs comprennent des écosystèmes uniques et distinctement différents – respectivement zone humide, pseudo-savanne aride/montagneuse et désert. Dans l’ensemble, il n’existe pas de plan d’aménagement et de gestion pour aucun des trois parcs. La gestion se fait de manière ponctuelle et ne tient pas systématiquement compte des besoins et des apports des communautés qui vient dans les parcs et à leur périphérie. Dans les trois parcs, le professionnel clé est le conservateur du parcs, le reste du personnel étant composé de travailleurs et/ou de main-d’œuvre temporaire.

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Le projet envisage le renforcement de la capacité technique et de gestion dans les parcs en vue d’une exécution efficace des plans d’aménagement et de gestion éventuels. Pour le parc d’Ichkeul, le plan d’aménagement et de gestion se fonderait sur le travail important déjà effectué dans le cadre d’une étude financée par KfW (1993-95) qui a fait plusieurs recommandations pour la gestion du parc, en particulier les aspects de gestion des ressources en eau. Les composantes au titre du développement communautaire pour chacun des parcs sont détaillées dans l’évaluation sociale présentée à l’Annexe 12. Parc national d’Ichkeul. Le parc national d’Ichkeul se divise en trois unités physiographiques – le lac (89 km2), les zones humides/prairies marécageuses (30 km2) et la montagne (14 km2). Le zonage existant comprend deux points focaux reflétant les différents milieux naturels – la montagne et les zones humides forment une zone et le lac en forme une autre. L’objectif de la gestion dans la première zone est la conservation des ressources naturelles. Dans la deuxième zone, l’objectif est la gestion durable en particulier les ressources halieutiques. Actuellement la pêche dans le lac est l’opération exclusive d’une société privée dans le cadre d’une concession de 30 ans. Le zonage proposé a été adopté sur les recommandations de l’étude financée par KfW. Actuellement, le parc est sous la responsabilité d’un conservateur au niveau d’ingénieur qui est sous la supervision du Chef d’arrondissement forestier du CRDA. Le conservateur est assisté par sept ouvriers dont le niveau d’éducation est très bas. Le parc a également une cellule gérée par l’ANPE située au centre d’accueil. L’équipe de l’ANPE est multidisciplinaire : trois professionnels et un technicien. Cette équipe sera renforcée par deux ingénieurs (un de l’ANPE, et un de la DGBGTH) qui seront chargés du calibrage et de la mise à jour du modèle mathématique financé dans le cadre de l’étude KfW en 1993-95. Le reste de l’équipe s’occupe du suivi de la qualité du lac. La gestion actuelle du lac se fait de manière ponctuelle et se base sur quelques recommandations de l’étude KfW pour les aspects purement techniques. Il n’existe pas de plan d’aménagement et de gestion important et cohérent qui intègre le développement socioéconomique des communautés locales . Le parc a une porte d’entrée manuelle, un centre d’accueil et un musée écologique. Il a également l’eau courante et l’électricité dans les bâtiments administratifs. Il y a une route pavée qui conduit au musée écologique mais qui est interdite aux visiteurs. L’écluse Tinja régule le flux de l’eau entre le lac d’Ichkeul et le lac de Bizerte et contrôle la salinité. La mécanisation de cette écluse est envisagée dans le cadre du projet. Il y a deux 4x4, dont l’un est équipé avec une radio. Les ouvriers ont également quatre motocyclettes et sept chevaux. Toutefois, le parc n’a pas le téléphone, le matériel du musée écologique est périmé et le laboratoire a un équipement insuffisant. Ichkeul est le parc national le plus connu de la Tunisie et reçoit environ 50.000 visiteurs par an, principalement en raison de sa proximité de Tunis, la capitale. Toutefois, le développement dans les alentours du lac a réduit l’alimentation des eaux douces du lac, et actuellement présente une menace grave pour la santé de l’écosystème du lac Ichkeul. Par conséquent, le parc a été inclus dans la Liste Ramsar de la Convention de Montreux (« liste des sites RAMSAR où des changements de caractère écologique se sont produits, se produisent ou se produiront »), indiquant ainsi la menace importante à laquelle la zone humide est exposée. Le projet appuiera la mise à jour et le calibrage du modèle mathématique financé par KfW pour la gestion du lac en employant des tests de lâcher d’eau douce afin d’établir une base scientifique et un calendrier pour les lâchers d’eau douce nécessaires pour maintenir la santé de l’écosystème du lac. Cette composante appuiera la gestion du parc avec les améliorations d’infrastructure nécessaires (bâtiments, améliorations dans les sentiers pédestres/routes du parc), l’équipement, les véhicules et le développement d’une approche participative pour inclure les populations locales dans le plan d’aménagement et de gestion du parc. Une EGP qui comprendra l’administration du parc et des représentants des communautés sera établi. Le projet envisage également le recrutement d’un animateur pour faciliter et renforcer toutes les activités de développement communautaire. Sous la gestion et restauration des écosystèmes, quatre programmes seront financés : le premier implique l’assistance technique pour la gestion directe du parc, comprenant la formation et l’équipement de 10 gardes écologiques, l’élaboration d’un programme de planification et de réglementation interne, avec des aspects de zonage et des aspects sectoriels. Ce dernier

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sera réalisé sur le terrain avec la participation de la population vivant dans le parc et en périphérie. Une campagne préliminaire de sensibilisation publique est envisagée pour sensibiliser les populations locales. Le processus de formalisation du comité de développement en une AFIC légalement reconnue a déjà commencé, avec la majorité des résidents qui en sont membres. Sa légalisation se fera au début de 2002 (détails à l’Annexe 12). Le deuxième programme appartient à la réhabilitation de l’écosystème du lac. Il comporterait l’établissement d’un système de suivi permanent pour suivre les flux supplémentaires d’eau douce dans le lac ; la mécanisation de l’écluse existante qui régit le flux de l’eau entre les lacs d’Íchkeul et de Bizerte ; les cartes et le contrôle bathymétrique ; le dragage ; et un observatoire pour contrôler la production halieutique. Le troisième programme portera sur la réhabilitation des prairies marécageuses et le quatrième sur la végétation de l’écosystème de la montagne (jebel). En fonction de l’étude KfW, les activités suivantes seront entreprises dans le cadre de la réhabilitation des prairies marécageuses pendant la période de l’exécution du projet : fermetures autour des zones de Ghezala et de El Melah et une revue de l’option de fermeture pour Joumine ; achèvement de la « tabia » sur la Joumine ; évaluer la superficie potentielle et les ressources des eaux profondes qui peuvent être mobilisées pour l’inondation des zones humides et l’établissement d’un plan de gestion hydraulique préparé spécifiquement pour les zones humides ; décontamination des effluents des eaux usées évacuées dans le bassin du lac ; remplacement de la pratique de « l’élevage sauvage » en offrant des sources alternatives de revenu pour les habitants du parc ; et réalisation d’un suivi scientifique de la reconstitution des habitats et des changements qui s’ensuivent dans leur fréquentation par les populations aviaires. Parc national de Bou Hedma : Ce parc couvre les gouvernorats de Sidi Bouzid (11.000 ha) et de Gafsa (5.500 ha). La limite septentrionale du parc est la montagne (djebel) de Bou Hedma et il y a plusieurs zones : trois aires protégées essentielles, trois zones tampons et deux zones « d’occupation temporaire ». Officiellement, il y a environ 2.500 habitants dans le parc qui vivent dans les deux dernières zones mentionnées. Pour ce qui est de la capacité existante des ressources humaines, le seul professionnel est le conservateur, la majorité des autres personnes travaillant dans le parc (entre 60 et 120 personnes) étant des ouvriers journaliers recrutés de la population du parc ou de la zone entourant le parc. L’infrastructure actuelle dans le parc (Bordj Bou Hedma) comprend un dépôt, un bureau administratif, un logement pour le conservateur, le musée écologique et un hébergement de base pour une douzaine de personnes. Le Bordj n’a pas d’installations de communications ni l’électricité mais il a l’eau courante. Plusieurs enclos ont été construits entre 1984 et 1990 pour abriter les animaux introduits dans cet habitat. Il y a une 4x4 et trois tracteurs (anciens) ainsi que quatre motocyclettes. Un projet dans les années 80 avec l’assistance de GTZ s’est traduit par un plan établi en 1986 qui est loin toutefois d’un plan d’aménagement et de gestion proprement dit. Ce plan est axé essentiellement sur les mesures de conservation des sols et de l’eau et ne tient pas compte des limites complètes du parc, des objectifs de conservation sur le court, moyen et long terme, d’une stratégie cohérente d’utilisation des espaces du parc, des résultats escomptés et de l’identification de mécanismes et d’indicateurs appropriés de suivi/évaluation. Comme pour Ichkeul, cette composante appuiera les améliorations d’infrastructure nécessaires (bâtiments, améliorations dans les sentiers pédestres/routes du parc), l’équipement, les véhicules et le développement d’une approche participative pour inclure les populations locales dans le plan d’aménagement et de gestion du parc. Le projet financera également la construction de logements pour les agents du parc, un poteau d’entrée avec un puits ; des améliorations de la capacité du CRDA (Sidi Bouzid) qui abriterait le SIG local. Comme pour Ichkeul, une équipe gestion du projet (EGP) qui comprendra l’administration du parc et des représentants des communautés sera établi. Sous la gestion et restauration des écosystèmes, quatre programmes seront financés : le premier implique l’assistance à la gestion directe du parc, comprenant le financement d’un corps de gardes écologiques motorisés (six) et l’élaboration d’un programme de planification et de réglementation interne, avec des aspects de zonage et des aspects sectoriels. Le deuxième programme concerne la réhabilitation de la pseuo-savane de l’Acacia raddiana. Le troisième programme portera sur l’amélioration de la protection des animaux sauvages dans le parc et enfin, cette composante

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appuiera les possibilités de réintroduction des grands animaux en collaboration avec le projet régional du FEM français sur la réintroduction des antilopes sahélo-sahariennes conformément à la Convention sur les espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (Convention de Bonn). Le projet appuiera également le transfert de l’addax à un parc plus approprié (comme Jbil) et la vente des autruches qui ne se trouvent pas actuellement dans leur milieu naturel.. Parc national de Jbil : C’est le plus grand et le plus récent des trois parcs nationaux. Jusqu’à présent, peu de choses ont été faites pour « gérer » effectivement le parc. Il y a un conservateur basé au CRDA de Kebili mais qui n’a pas un accès régulier aux moyens de transport qui lui permettraient de s’acquitter de ses fonctions, ne fût-ce que d’une façon restreinte. Il y a également cinq gardes dont la capacité est également restreinte pour effectuer un quelconque contrôle à cause du manque de communications avec l’extérieur. Contrairement aux deux autres parcs, il n’y a pas de musée écologique ni de centre d’accueil dans ce parc. La seule infrastructure qui existe est une porte d’entrée à une des limites du parc. Afin de faciliter la transhumance et le droit de passage de la population nomade, le projet envisage de revoir éventuellement les limites existantes du parc. Cette composante appuiera le CRDA de Kebili avec l’infrastructure, les véhicules et l’équipement nécessaires pour gérer le travail au niveau du terrain, et le développement d’une approche participative pour inclure les populations locales qui sont des usagers coutumiers de l’espace du parc et d’autres parties prenantes dans le plan d’aménagement et de gestion du parc. Pour améliorer la logistique, des locaux seront établis à l’entrée Nord du parc avec des logements, bureaux, puits et station service. Comme pour les autres parcs, une EGP qui comprendra l’administration du parc et des représentants des communautés sera établie. Outre les programmes pour l’appui direct à la gestion du parc proprement dit, cette composante comportera un programme pour la protection de la gazelle leptocère et la gazelle dorcas, la protection du couvert végétatif du grand Erg et la réintroduction des grands animaux en étroite collaboration avec le projet régional du FEM portant sur la réintroduction des antilopes sahéliennes. Le projet envisage aussi de réviser les limites du parc pour les étendre. Le projet travaillera en collaboration étroite avec d’autres activités de développement prévues dans la région. Le plan d’action du parc a identifié la chasse illégale comme l’une des causes principales de la perte de la diversité des animaux dans le parc. Grâce à l’engagement politique récent au plus haut niveau, des mesures ont été prises par le CRDA et la DGF pour faire appliquer l’interdiction de la chasse illégale dans le parc. Afin d’améliorer la sensibilité du public et les changements de comportement au sein des communautés locales, le projet appuiera également la construction d’un musée écologique à Douz, qui illustrera les concepts liés de la culture locale et du désert en tant qu’environnement unique. Composante 3 du projet – 0,68 million de $EU Sensibilisation publique L’objectif de cette composante sera de renforcer l’appui public à la conservation de la diversité biologique au niveau local et des parcs et au niveau du gouvernorat. Les plans d’action cibleront les groupes prioritaires dont les communautés locales, les administrations locales et régionales, les visiteurs des sites et les enfants des écoles locales pour faire œuvre de sensibilisation auprès des groupes spécifiques de parties prenantes sur l’importance de la conservation de la diversité biologique et des possibilités qu’elle offre dans les trois parcs. Des mécanismes possibles de sensibilisation incluent les médias, l’éducation formelle et informelle et le développement d’interactions entre les ONG locales, les écoles, les agences de tourisme et d’autres organisations afin de favoriser la compréhension publique des ressources de la diversité biologique. Pour chacun des parcs, des espèces phares et des thèmes ont été identifiés qui formeront le nœud central de toutes les campagnes de sensibilisation ainsi que des activités de recherche, de suivi et de conservation. Il s’agirait de l’Acacia raddiana et de la gazelle leptocère pour les parcs de Bou Hedma et de Jbil respectivement et le thème de la gestion des ressources en eau dans le cas d’Íchkeul. Les activités seront développées au niveau

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local/communautaire autour de ces espèces phares/thèmes afin de développer la sensibilisation nécessaire pour assurer la conservation à long terme de la diversité biologique.

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 3 : Coûts estimés du Projet

Monnaie

locale Devises Total

Coûts du Projet par composante Millions de $EU

Millions de $EU

Millions de $EU

Renforcement institutionnel 1,24 0,57 1,81 Gestion des aires protégées 5,59 0,80 6,39 Sensibilisation et éducation publiques 0,37 0,23 0,60 Total du Coût de base 7,20 1,60 8,80 Provision pour aléas techniques 0,35 0,07 0,42 Provision pour aléas financiers 0,59 0,07 0,66

Coût total du Projet 8,14 1,74 9,88 Total du financement requis 8,14 1,74 9,88

Monnaie locale

Devises Total

Coûts du Projet par catégorie Millions de $EU

Millions de $EU

Millions de $EU

Fournitures 0,86 0,59 1,45 Travaux 1,95 0,00 1,95 Services 1,31 0,75 2,06 Formation 0,46 0,26 0,72 Travaux communautaires 0,80 0,00 0,80 Surcoûts d’exploitation 1,82 0,00 1,82 Provision pour aléas 0,94 0,14 1,08

Coût total du Projet1 8,14 1,74 9,88

Total du financement requis 8,14 1,74 9,88

1 Les droits et taxes identifiables sont 0 (M$EU) et le coût total du projet net de taxes est de 9,88 (M$EU). Par conséquent le ratio de partage des coûts du projet est de 53,96 pour cent du coût total du projet net de taxes.

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 4 : Surcoûts et avantages pour l’environnement mondial

Vue d’ensemble

1. L’objectif de l’Alternative FEM est de renforcer le système national des aires protégées en Tunisie et de promouvoir une gestion durable de la conservation de la biodiversité avec une participation accrue des populations locales dans les aires appuyées par le projet. Le projet appuie au moyen des résultats correspondants du projet, les Articles 6, 8, 11 et 13 de la Convention sur la Diversité Biologique ratifiée par la Tunisie le 3 mai 1993. Article 6 : Mesures générales pour la conservation et l’usage durable ; Article 8 : Conservation In-situ ; Article 11 : Mesures d’incitation; Article 13 : Education et sensibilisation publiques. Les composantes spécifiques du projet incluent: (a) le renforcement de la capacité et des institutions ; (b) le développement de plans d’aménagement et de gestion dans trois parcs nationaux ; et (c) sensibilisation et éducation publiques. L’Alternative FEM entend atteindre ces résultats à un surcoût total de 5,49 millions de $EU. Le projet proposé sera considéré comme un complément aux activités existantes en Tunisie. Scénario de base

2. La Tunisie accorde une grande importance à la conservation de la diversité biologique et à ses utilisation durables dans son effort de développement. L’engagement politique est fort envers des efforts accrues de conservation et son intégration réussie dans un contexte économique, social et culturel plus général. La Stratégie nationale et un Plan d’Action de la diversité biologique ont été formulés d’une manière participative dans le cadre d’une activité favorisant la diversité biologique (financée par le FEM, la Banque mondiale étant l’agence d’exécution) et ont été adoptés par le Gouvernement en 1998. Toutefois, jusqu’à présent, les recommandations et priorités du Plan d’Action ne sont pas encore concrétisées. Les plans d’aménagement et de gestion pour les parcs nationaux soit n’existent pas, soit sont minimaux ou sur une base ponctuelle. Les activités de gestion qui existent dans quelques parcs ont tendance à se faire du sommet à la base, à l’exception des plans récemment établis pour les parcs de Chaambi et Feidja. Le Gouvernement est également en train de diversifier sa stratégie du tourisme pour inclure le tourisme écologique et culturel. A cet égard, deux des trois parcs nationaux de ce projet (Ichkeul et Bou Hedma) bénéficieront des améliorations d’infrastructure à la périphérie des parcs et dans les parcs, d’équipement pour les musées écologiques, de formation, etc. La capacité des ressources humaines pour gérer les parcs continue à être limitée. Les initiatives de gestion des aires protégées continuent à être ponctuelles. Les recommandations de la récente Commission présidentielle sur la gestion des parcs nationaux constituent un progrès considérable, mais en l’absence de leur mise en opération, elles ne resteront que théoriques. Le projet régional du FEM français sur la réintroduction des antilopes sahéliennes ciblera les parcs de Bou Hedma et de Jbil, mais se limitera aux activités techniques spécifiques liées à la réintroduction des espèces. En l’absence du financement du FEM, il est improbable que la protection de la diversité biologique d’importance mondiale puisse être réalisée. Les coûts estimés du scénario de base sont les suivants : (i) financement des salaires et des activités de gestion routinière par le GT (2,1M$EU) dans les trois parcs ; (ii) financement du PNUD de la sensibilisation publique et du renforcement institutionnel pour le projet du parc national de Feidja (280.000 $EU); (iii) le projet régional (FEM français/GT) sur la réintroduction des antilopes sahéliennes dans les parcs nationaux de Bou Hedma et de Jbil (148.000 $EU); (iv) développement des activités liées au tourisme dans deux des trois parcs nationaux (GT – 2,1 millions de $EU), Bou Hedma et Ichkeul ; et (v) nombre limité

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d’activités de formation, de renforcement de la capacité et d’éducation environnementale (43.100 $EU). Le coût total estimé du scénario de base est de 4.671.100 $EU. 3. L’exécution du scénario de base se traduira par une protection limité de la diversité biologique, une augmentation des avantages environnementaux locaux liés à la gestion des forêts et des ressources naturelles, ainsi que la conservation des sols, une participation accrue à la conservation et des améliorations dans la protection des zones côtières des aires protégées de la Tunisie. Le développement du tourisme écologique se traduira par une amélioration de l’infrastructure, mais en l’absence de plans d’aménagement et de gestion précis, il y a également le risque d’une augmentation de la destruction de la diversité biologique existante. Des progrès seront réalisés pour atteindre des objectifs de développement plus généraux liés au renforcement de la gestion de l’environnement et à l’amélioration du développement social et rural. En conséquence de la tendance des actions actuelles, les aires protégées de la Tunisie continueront probablement à être gérées de manière ponctuelle, sans la participation des populations locale d’une manière systématique et cohérente. Des usages récréatifs mal gérés peuvent dégrader la diversité biologique dans les parcs nationaux et les réserves. Les implications à long terme de ces activités incluent la perte régulière d’une diversité biologique importante sur les deux prochaines décennies. Alternative FEM 4. L’Alternative FEM tirera parti du scénario de base en protégeant trois écosystèmes majeurs représentatifs ; en conservant des écosystèmes et des espèces menacés ; en offrant des possibilités aux populations locales vivant dans les aires protégées et à leurs alentours ; en accroissant la sensibilisation publique à la conservation de la diversité biologique ; et en appuyant des approches participatives d’une conservation durable des ressources naturelles. L’exécution de l’Alternative FEM rendra possibles des activités et des programmes qui ne l’auraient pas été dans le scénario de base. Par exemple, le projet proposé comblera l’une des lacunes clés de la gestion des aires protégées en Tunisie au moyen de l’introduction de plans d’aménagement et de gestion qui sont techniquement solides et qui ont l’aval des populations locales. Les activités de recherche scientifique promouvant la conservation de la diversité biologique au moyen du suivi et de l’évaluation des conditions et de la répartition des espèces et des écosystèmes seront appuyées dans le cadre de l’Alternative FEM. Alors que le scénario de base et l’Alternative FEM soutiennent tous les deux la conservation de la diversité biologique dans les parcs nationaux tunisiens, avec désavantages à la fois locaux et internationaux, seule cette dernière option assurera la conservation à long terme et une utilisation durable au moyen d’une gestion renforcée sur site, de la sensibilisation et de l’implication des populations locales et des administrations locales et le développement d’approches viables de l’utilisation durable des ressources naturelles dans les parcs nationaux et naturels. L’un des trois sites du projet, le parc national d’Ichkeul a été inclus en 1990 dans la Liste de Montreux de la Convention Ramsar (« Liste des sites Ramsar où des changements de caractère écologique se sont produits, se produisent ou pourraient se produire ») indiquant ainsi la grande menace à laquelle sont exposées les zones humides. L’Alternative FEM appuiera également la mise à jour et le calibrage du modèle mathématique (financé au titre d’une étude approfondie sur le parc réalisée par KfW en 1993-95) pour la gestion du lac en utilisant des lâchers d’eau douce pour établir une base scientifique et un calendrier pour les lâchers d’eau douce nécessaires pour maintenir la santé de l’écosystème du lac. Avec une gestion et des mesures de conservation basées sur un plan à long terme, un plus grand engagement public à la conservation des aires protégées et la création de mécanismes institutionnels et participatifs appuyés par le projet, l’Alternative FEM assurera le cadre institutionnel, social et économique requis pour restaurer et conserver la diversité biologique sur le long terme dans les trois zones pilotes, en produisant ainsi des avantages importants en matière de diversité biologique dans ces trois écosystèmes d’importance mondiale. 5. Le coût total de l’Alternative FEM est estimé à 10,16 millions de $EU, comme indiqué dans le tableau ci-dessous. La différence entre le coût du scénario de base (4,67 millions de $EU) et le coût de l’Alternative FEM(9,88 millions de $EU) est estimée à 5,48 millions de $EU dont la contribution du FEM est de 5,33

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millions de $EU, le reste étant financé par des fonds mis à disposition par l’intermédiaire du projet au moyen de contributions communautaires qui sinon, n’auraient pas été disponibles.

RECAPITULATIF DES SURCOUTS (2002-2008) EN $EU

Composante Coût de base Alternative Surcoût (Alternati ve – de base) FEM Autres sources Total 1. Renforcement des capacités et des institutions

616.900 2. 021.000 1.540.000 1.540.000

2. Plans d’aménagement et de gestion des aires protégées dans les trois parcs nationaux

3.768.400 7.179.500 3.250.000 155.200 3.405.200

3. Sensibilisation et éducation publiques

285.800 677.500 532.000 540.000

Total des coûts du projet 4.671.100 9.878.000 5.330.000 155.200 5.485.200

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 5 : Récapitulatif financier

Au 31 décembre de chaque année

En milliers de $EU

PERIODE D’EXECUTION An 1 An 2 An 3 An 4 An 5 An 6 Financement total requis Coûts du projet

Coûts d’investissement 1163,9 3202,2 1427,6 792,7 720,5 461,4 Coûts récurrents 231,6 270,4 352,2 381,9 430,3 443,3 Total des coûts du projet 1395,5 3472,6 1779,8 1174,6 1150,8 904,7

Total du financement 1395,5 3472,6 1779,8 1174,6 1150,8 904,7 Financement BIRD/IDA 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Gouvernement 925,5 1946,1 165,4 308,4 583,4 480,7 Central 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Régional 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Co-financiers FEM 452,3 1470,0 1547,9 820,6 512,2 526.6 Redevances usagers/ Bénéficiaires

0,0 20,5 41,6 32,7 23,6 36,8

Autre 17,8 36,0 24,9 12,9 31,5 25,3

Total du financement du projet

1395,6 3472,6 1779,8 1174,6 1150,7 1069,4

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 6 : Modalités de passation des marchés et de décaissement

A. Passation des marchés Passation de marchés

Responsabilités de la passation de marchés : Pour assurer une bonne exécution du projet, l’Unité de Gestion du Projet (UGP) à la DGF du MA aura la responsabilité globale de la coordination des activités de passation de marchés dans le cadre du projet. L’UGP a de l’expérience avec les passations de marchés financées par la Banque dans le cadre des précédents projets forestiers mais cette capacité sera renforcée dans le cadre du présent projet. Le Coordinateur national du projet coordonnera les activités de passation de marches par l’intermédiaire des EGP, les Commissariats régionaux de développement agricole (CRDA) qui seront responsables de lancer leurs propres appels d’offres et de superviser leurs projets. La DGF et le MEAT seront chargés de la préparation des documents d’appel d’offres au niveau national.

Dans l’ensemble, les procédures locales de passation de marchés sont acceptables par la Banque. Même si la législation tunisienne est en général conforme aux directives de la Banque, certaines règles et procédures ne sont toutefois pas acceptables par la Banque. Les problèmes principaux concernent l’emploi de deux enveloppes lors de la remise d'offres pour les travaux et la procédure d'appel d’offres ouvert à la concurrence pour les services de consultants: Dans le cadre de ce projet, les procédures de passation de marchés de la Banque seront conforme aux directives de la Banque. La Banque a effectué une évaluation de la capacité de passation de marchés de l’agence d’exécution et a jugé que le risque d’ensemble est faible.

Méthodes de passation de marchés (Tableau A) Les marchés de fournitures et de travaux suivront les procédures décrites dans les Directives de la Banque : Passation des marchés financés par les prêts de la BIRD et les crédits de l’IDA, de janvier 1995 et révisées en septembre 1997 et janvier 1999. Les services de consultants, l’assistance technique et la formation suivront les Directives de la Banque : Sélection et emploi de consultants par le s Emprunteurs de la Banque mondiale, de janvier 1997, révisées en janvier 1999. Le plan de passation de marchés en version provisoire pour la première année est ci-joint en fichier Excel.

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Tableau A : Coûts du Projet par méthode de passation des marchés

(Contre-valeur de millions de $EU) Méthode de passation des marchés1 Catégorie de dépenses AOI AON Autre2 N. F. B. Coût total 1. Travaux 0,0

(0,00) 1,40

(0,76) 0,00

(0,00) 0,79

(0,00) 2,19

(0,76) 2. Fournitures (0,32)

(0,22) 1,15

(0,87) 0,09

(0,07) 0,00

(0,00) 1,56

(1,16) 3. Services de consultants 0,00

(0,00) 0,00

(0,00) 2,29

(2,05) 0,00

(0,00) 2,29

(2,05) 4. Formation 0,00

(0,00) 0,00

(0,00) 0,00

(0,00) 0,81

(0,74) 0,81

(0.74) 5. Travaux communautaires 0,0

(0,00) 0,00

(0,00) 0,92 (062)

0.00 (0.00)

0,92 (0,62)

6. Coûts récurrents 0,0 (0,00)

0.00 (0.00)

0,00 (0,00))

2,11 (0,00)

2,11 (0,00)

Total 0,32 (0,22)

2,55 (1,63)

3,30 ( 2,74)

3,71 (0,74)

9,88 (5,33)

Note : SBCQ = Sélection basée sur le coût et la qualité SBQ = Sélection basée sur la qualité SBF = Sélection sous un budget fixe SMC = Sélection à moindre coût QC = Sélection basée sur les qualifications des consultants Autres = Sélection de consultants individuels (selon Section V des Directives des Consultants), Méthodes commerciales, etc.

N.B.F. = Non financé par la Banque

Seuil d’examen préalable (Tableau B) Tous les marchés pour des travaux d’une valeur égale ou supérieure à 500.000 $EU, les marchés pour des fournitures d’une valeur égale ou supérieure à 400.000 $EU, et les marchés d’une valeur égale ou supérieure à 100.000 $EU pour les bureaux de consultants et d’une valeur égale ou supérieure à 50.000 $EU pour les consultants individuels feront l’objet d’un examen préalable de la Banque. Toutefois aucun marché de travaux supérieur au seuil de 500.000 $EU n’est prévu pour financement dans le cadre du projet. Le processus d’examen couvrira environ 20 pour cent du total des montants des marchés. Ce pourcentage est faible en raison du petit nombre de marchés de travaux et il est jugé acceptable en raison des passations de marchés satisfaisantes des mêmes agences d’exécution dans le cadre d’autres projets de la Banque et de l’acceptation par la Banque des procédures d’appel d’offres national. Pour les autres

1 Les chiffres entre parenthèses sont les montants à financier par le Don de la Banque. Tous les coûts comprennent les provisions pour aléas.

2 Comprend les petits travaux et fournitures à acheter par consultation de fournisseurs locaux, services de consultants, services de personnel recruté pour le bureau de gestion du projet, formation, services d’assistance technique et surcoûts d’exploitation relatifs (i) à la gestion du projet, et (ii) à la rétrocession des fonds du projet aux unités des administrations locales. Entente directe pour les travaux communautaires seulement.

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passations de marchés, l’Emprunteur soumettra toute l’information et la documentation que la Banque peut raisonnablement demander, avant de soumettre la demande de retrait correspondante.

Tableau B : Seuils pour les méthodes de passation des marchés et examen préalable3

Catégorie de dépenses

Seuil de la valeur du marché

(milliers de $EU)

Méthode de passation

des marchés

Marchés sujets à examen préalable (millions de $EU)

1. Travaux = > 30.000 <30.000

AON Consultation fournisseurs

s.o. s.o.

2. Fournitures = >400

<400 et >30.000

<30.000

AOI

AON

Consultation fournisseurs

Tous marchés

Pas d’examen préalable

s.o.

3. Services (a) Bureaux d’étude : (b) Consultants individuels :

>100 <100

>=50

<50

SBQC

SBQC, QC

Directives consultants

Directives consultants

Tous Aucun (examen a posteriori) TR, LR, marchés, CV TR seulement

Valeur totale des marchés sujets à examen préalable : Estimation : 2 millions de $EU

Evaluation du risque global de passation des marchés

Faible

Fréquence des missions de supervision de la passation des marchés proposée : Tous les 12 mois (comprend la supervision spéciale de passation des marchés pour examen post/audits). Décaissements Affectation des fonds du prêt (Tableau C) L’affectation des montants du prêt par catégories de décaissement et les pourcentages financés par le Don sont présentés au Tableau C.

Tableau C : Affectation des fonds du Don

3 Les seuils diffèrent généralement par pays et par Projet. Consulter la DO 11.04 Examen de la documentation de passation des marchés” et contacter le conseiller régional en passation des marchés pour avis

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Catégorie de dépenses Montant en millions de

$EU Pourcentage de financement

1. Travaux 1,38 60 % 2. Fournitures 1,16 100 % des dépenses étrangères ;

100 % des dépenses locales (départ usine), et 80 % des autres articles achetés localement

3. Services de consultants et formation

2,79 A confirmer

Coût total du Projet

5,33

Total 5,33

Gestion financière Cadre général. Le système de gestion financière (SGF) en place au MA, agence d’exécution du projet, se fonde sur les principes et procédures définis par le cadre légal applicable au secteur public et plus précisément, aux institutions gouvernementales. Les principales caractéristiques de ce système sont les suivantes : Système comptable . Un système comptable basé sur les paiements et leur analyse selon une nomenclature budgétaire officielle est en place. Des livres comptables légaux sont tenus conformément à la réglementation décrite conformement au Code de la Comptabilité publique. Le système de la comptabilité publique est informatisé. L’application informatique appelée système ADAB permet de refléter l’affectation budgétaire initiale par le Ministère des Finances et les composantes budgétaires ainsi que les montants engagés et décaissés au fur et à mesure que l’exécution se poursuit pendant l’exercice budgétaire. Système de budgétisation. Sur la base des programmes et actions à entreprendre, le MA présente un budget annuel pour les engagements. Le budget annuel est soumis pour approbation au Ministère des Finances, structure chargée d’un contrôle rigoureux par l’intermédiaire de ses unités spécialisées. En termes de sources de fonds, le budget général comprend la contribution du GT ainsi que des fonds alloués par différents bailleurs de fonds pour l’exécution de projets spécifiques. Le système de comptabilité ADAB est utilisé par tous les ministères techniques au niveau central pour engager les dépenses et assurer que toutes les dépenses sont couvertes conformément aux affectations convenues comme indiqué dans la loi de finances annuelle. Procédures nationales de décaissement. Elles sont comme suit : Au niveau central, l’exécution du budget est également soumise à une autorisation de paiement des transactions. . Ce processus d’autorisation spécifique vise à assurer que la dépense à payer a été inscrite au budget et à émettre l’instruction officielle de paiement par la Trésorerie générale. ‘ Au niveau régional, les paiements sont toujours effectués sur les fonds du budget de l’Etat, mais les procédures de paiement sont décentralisées et exécutées par les organismes régionaux. Sur la base de l’autorisation des paiements, la Trésorerie générale (TG) transfère les fonds requis aux autorités régionales. Les fonds sont libérés conformément à la présentation de rapports détaillés sur l’usage des fonds et les prévisions pour les trois mois suivants.

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Projet financé par les bailleurs de fonds internationaux. Pour les projets financés dans le cadre de la coopération financière, les paiements relatif aux ressources extérieures sont, pour la plupart, centralisés. Ce processus implique quatre entités avec les rôles spécifiques suivants : (i) le CRDA est chargé de l’exécution et de l’émission de déclarations de dépense ; (ii) les départements techniques comme la DGF au niveau central sont chargés de revoir les aspects techniques, la conformité avec la loi et les procédures, la conformité des pièces justificatives et les demandes de retrait; (iii) l’unité financière désignée est chargée de contrôler l’éligibilité des dépenses et la soumission des documents de paiement au directeur désigné du projet avant transmission à la Banque (e.g., paiements directs) ou à la Banque Centrale de Tunisie, BCT (e.g., relevés de dépenses) pour le déblocage des fonds ; et (iv) la BCT qui joue le rôle de gestionnaire du compte spécial agit comme représentant officiel du MF et joue un rôle important de contrôle de l’éligibilité et de la conformité des documents légaux du projet. Contrôle de l’exécution du budget. Le MF a la responsabilité du contrôle de l’exécution et du suivi du budget à travers un département spécialisé d’audit, le « Contrôle général des Finances » (CGF). De son côté la Cour des Comptes joue un rôle judiciaire de supervision des finances publiques et le pouvoir de donner le quitus sur la gestion et les comptes des fonds publics. Le MF a mis en place en 1996 un nouveau système informatisé appelé « SIADE » pour gérer la dette extérieure. Arrangements spécifiques pour le projet En fonction des arrangements institutionnels convenus pour l’exécution du projet, deux groupes d’organismes sont impliqués. Le premier est composé d’entités régionales (CRDA et directions régionales de l’environnement, DRE). Le second comprend les départements techniques au niveau central, chargés de suivre, de contrôler et de gérer la responsabilité globale de l’exécution du projet (MA, MEAT). L’UGP sera logée à la DGF du MA. Elle sera dirigée par un coordonnateur national qui sera assisté par un coordonnateur adjoint du MEAT qui a la responsabilité de toutes les activités de suivi et évaluation du projet tels qu’elles sont précisées dans le MEP. L’UGP sera dotée par un spécialiste de passation de marchés et un comptable financier. L’UGP sera responsable du suivi étroit du projet et de l’évaluation de la performance physique incluant les fonctions de passation de marchés, finances, budgétisation et comptabilité. Elle est responsable du maintien d’un système de gestion financière jugé acceptable par la Banque. La DGF a acquis de l’expérience en matière de gestion financière avec l’exécution de projets antérieurs de la Banque et elle devrait par conséquent faire preuve d’une connaissance et d’une compréhension raisonnables des procédures de la Banque mondiale concernant les passations de marchés, les décaissements, la comptabilité et les rapports financiers. Dans l’ensemble, la DGF est responsable de la préparation des données financières consolidées et des rapports d’avancement du projet jugés acceptables par la Banque. Suivi du projet. La DGF a acquis une expérience en comptabilité et suivi financier grâce à l’exécution de plusieurs projets dont ceux financés par la Banque (e.g., le projet de développement forestier et le PDF II). Une unité spécialisée est chargée de l’émission de rapports périodiques combinant les données de l’exécution ainsi que l’information financière sur les engagements, paiements du budget et décaissements des prêts. Cette unité joue un rôle de consolidation des données pour les transactions exécutées par les CRDA et elle est chargée de préparer les documents de décaissements ainsi que de publier les états financiers des projets. Personnel et fonctions au niveau central. L’UGP consiste en : (i) un coordonnateur national de la DGF, (ii) un coordonnateur adjoint du MEAT ; (iii) un spécialiste en passation des marchés ; et (iii) un comptable financier. L’UGP au niveau central coordonnera toutes les activités du projet à exécuter au

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niveau régional et rend compte au comité de pilotage. L’expérience acquise avec les projets antérieurs a été jugée utile pour l’exécution du projet proposé. Personnel et fonctions au niveau régional. Au niveau de chaque parc, une équipe de gestion du projet sera établie avec à sa tête le conservateur du parc (qui appartient à l’Arrondissement forestier du CRDA), et des représentants du Ministère de l’Environnement (DRE) et du Ministère du Tourisme des Loisirs et de l’Artisanat (MTLA) ainsi que des representants des Comités de développement. Les CRDA et les DRE seront responsables de l’exécution des composantes du projet dans le gouvernorat selon le cadre institutionnel établi. Le comptable du CRDA aidera l’UGP dans les domaines de la comptabilité et des décaissements, dont la transmission périodique de bilans analytiques (transactions relatives aux engagements et aux décaissements ) et copie des pièces justificatives à la UGP. Comptabilité et rapports. L’UGP a acquis de l’expérience en comptabilité et rapports de projet avec le financement de bailleurs de fonds dans le cas de projets antérieurs (principalement le PDF II). L’unité compte cinq personnes chargées de la comptabilité et des finances. Des spécialistes comptable et financier seront désignés officiellement comme point focal pour le projet proposé. La DGFIOP devrait assurer l’assistance technique en matière de comptabilité et de rapports du projet au cours de la première année d’exécution afin d’aider la DGF à acquérir l’expertise requise dans la gestion financière des projets, essentiellement au moyen de l’utilisation du logiciel de comptabilité et de rapports utilisé pour le projet PISEAU, et le projet de renforcement des services d’appui à l’agriculture. Afin d’établir un système solide de gestion financière et un système acceptable de comptabilité, suivi et évaluation, chaque agence/département technique intervenant dans le projet désignera officiellement un coordinateur responsable de la préparation des comptes des sous-projets et des rapports de siovi financier des sous-projets. Mesures financières et comptables. Elles sont indiquées dans le Manuel d’exécution du projet et visent à assurer la transparence en offrant la clarté des aspects financiers aux différentes parties prenantes et au personnel financier, en assurant l’uniformité et en appliquant la responsabilisation. Ces mesures couvrent entre autres les aspects suivants : (i) les dépenses qui seront traitées comme des dépenses du projet, y compris leur classification ; (ii) les dépenses autorisées au remboursement des fonds du don ; et (iii) les règles et procédures comptables. Système de comptabilité du projet. Les principes généraux de la comptabilité du projet sont les suivants : (i) La comptabilité du projet couvrira toutes les sources des fonds du projet et toutes les utilisations des fonds du projet, y compris les paiements effectués et les dépenses encourues. Toutes les transactions liées au projet (qu’elles impliquent des dépenses au comptant ou non) seront prises en compte dans le système de comptabilité et de rapports. Les décaissements effectués par la Banque mondiale et les transactions réalisées au moyen du compte spécial maintenu auprès de la BCT seront également repris dans le système de comptabilité du projet. Les fonds de contrepartie seront indiqués séparément. (ii) Les transactions et les activités liées au projet seront distinguées des autres activités. Cette distinction se fera au stade de la saisie des données. Un bilan conditionnel identifiable sera préparé qui capture les recettes, les dépenses et les autres paiements effectués dans le cadre du projet. Les CRDA seront responsables de transmettre sur une base trimestrielle des états d’avancement séparés (tableaux résumant les transactions engagées et/ou décaissées) avec copie des pièces justificatives à la UGP. La consolidation des données sera la responsabilité de l’UGP. .

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(iii) Le plan comptable du projet sera conforme à la classification des dépenses et des sources de fonds indiquées dans les documents du projet (Manuel d’exécution du projet, document d’évaluation du projet, COSTAB) et la ventilation du budget. Le plan comptable devrait permettre de saisir les données de manière à faciliter les rapports financiers des dépenses du projet par : (i) composantes du projet ; (ii) affectation des dépenses ; et (iii) catégories de décaissement. (iv) La réconciliation des états financiers/des rapports financiers et des dossiers juridiques du projet (principalement ADAB, SIADE, les états financiers approuvés pour les organes indépendants) sera faite au niveau de la DGF par l’UGP. Flux des fonds. Les décaissements des fonds du don se feront selon le système traditionnel : remboursements contre justificatifs et relevés de dépenses et paiements directs. Les fonds de contrepartie sont assurés par le budget de l’Etat comme indiqué dans le plan quinquennal. Le flux des fonds se fera comme suit : § Les paiements du budget public seront la responsabilité des CRDA et des DRE au niveau régional, et de la DGF et DGEQV au niveau central. Il s’agit d’approbations de décaissements et de paiements à travers les comptes et les sous-comptes de la Trésorerie Générale”. § Les paiements des fonds du FEM sur relevés de dépenses seront effectués exclusivement au niveau central. La DGF sera chargée de revoir les pièces justificatives et d’attester de l’éligibilité des dépenses avant de transmettre les documents à la Banque Centrale (relevés de comptes et compte spécial) et à la Banque quand des paiements directs sont demandés. La BCT sera responsable des demandes de réapprovisionnement. § La BCT sera responsable des paiements faits sur les comptes spéciaux et de l’émission des états mensuels et de leur transmission à l’UGP et à la Banque.

Contrôles internes. Les procédures comprises dans le MEP comprennent les mécanismes suivants de contrôle interne : (i) fonctionnement d’un système de budgétisation et suivi régulier de la performance financière réelle avec budgets et cibles ; (ii) adoption et mise en œuvre de mesures financières et comptables simples, claires et transparentes qui régiront la gestion financière et comptable du projet (comme décrit précédemment) ; (iii) au niveau des transactions, établissement et fonctionnement de politiques, procédures et systèmes pour assurer des contrôles internes standards comme la vérification des dépenses, la documentation appropriée, les niveaux d’autorisation, la séparation des fonctions, la réconciliation périodique, la vérification physique, l’accès aux pièces justificatives, etc. ; (iv) la BCT et la Direction du Budget du MF transmettront à l’UGP sur une base mensuelle les états des comptes pour le compte spécial. Les spécialistes financiers et comptables feront une réconciliation mensuelle et veilleront à expliquer toute différence entre écritures et états comptables. (v) établissement et fonctionnement d’un mécanisme global de consolidation, incluant l’émission des états financiers annuels du projet et les rapports de suivi financier semestriels (RSF). Rapports de suivi financièr

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Les rapports de suivi financièrs (RSF) du projet seront générés par le système informatique de gestion financière. Ces rapports seront axés sur la gestion (à savoir, des résumés plutôt que les détails des transactions) et seront utilisés pour le suivi et l’exécution du projet. Les RSF devront inclure le s principaux tableaux suivants :

Résumé des dépenses engagées et des décaissements par composante Résumé des dépenses engagées et des décaissements par catégorie Résumé des processus et procédures des passations de marchés Résumé des sources et usage des fonds

Les états financiers du projet à soumettre annuellement par l’auditeur comprendront : (i) un relevé des sources et l’utilisation des fonds ou le bilan, indiquant les fonds reçus du FEM et du budget public, les dépenses du projet et les actifs et passifs du projet ; (ii) des listes classifiant les dépenses du projet par composantes et catégories de dépenses ; (iii) un état de réconciliation du compte spécial ; et (iv) un état des retraits sur la base des relevés de dépenses. Audit En Tunisie, le Contrôle Général des Finances (CGF) est désigné en tant qu’auditeur acceptable pour la Banque. Les inspecteurs du CGF auront la responsabilité de mener leurs contrôles en conformité avec les normes d’audit généralement admises sur le plan international et les guides de la Banque. Ils veilleront à communiquer le rapport d’audit sur les comptes annuels du projet dans les six mois suivant la clôture de l’exercice fiscal. Les auditeurs exprimeront par ailleurs tout commentaire jugé utile sur le système de contrôle et la permanence de son application dans le cadre de l’exécution du projet. Ils veilleront à mener leur audit en deux étapes la première sera consacrée à l’examen des procédures et permettrait de formuler les recommandations à l’équipe du projet et facilite ainsi l’intervention pour la validation des comptes.

L’audit sera détaillé et couvrira tous les aspects du projet (i.e., toutes les sources et l’utilisation des fonds et des dépenses encourues). L’audit sera effectué conformément aux Normes d’audit internationales. Des termes de référence pour cette tâche couvriront un audit des transactions financières et une évaluation du système de gestion financière dont la revue des mécanismes de contrôle interne. Tous les intervenants aux niveaux central et régional donneront à l’auditeur l’accès aux documents et dossiers relatifs au projet et l’information requise aux fins de l’audit. L’auditeur effectuera un audit concurrent au cours de l’exercice budgétaire pour attirer l’attention de la gestion sur toute question qui devrait être corrigée. Ceci renforcera les contrôles internes et facilitera la réalisation rapide de l’audit annuel. Modalités de décaissement Les retraits des montants du Fonds fiduciaire FEM seront basés sur les méthodes traditionnelles de décaissement de la Banque, en utilisant les paiements directs, les demandes d’engagements spéciaux et de remboursement, soit avec des pièces justificatives ou en utilisant les relevés de dépenses selon les procédures applicables. Comme prévu par les profils de décaissement standards de la Banque, les décaissements seront terminés quatre mois après la clôture du projet. Les décaissements seront effectués sur la base de la documentation standard de la Banque. i) Compte spécial (CS) : Pour faciliter les décaissements des dépenses autorisées pour les travaux, les fournitures, les services et la formation,le Gouvernement ouvrira un compte spécial à la Banque Centrale pour couvrir les dépenses autorisées du projet devant être géré et administré par la Banque Centrale. L’affectation autorisée du CS sera de 350.000 $EU, couvrant quatre mois de dépenses autorisées financées par le Don. La Banque Centrale sera chargée de soumettre au nom de l’UGP les demandes mensuelles de réapprovisionnement avec la documentation justificative appropriée pour les dépenses

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encourues et maintiendra ces documents et les mettra à la disposition des missions de supervision de la Banque pour examen et des auditeurs du projet. Dans la mesure du possible, toutes les dépenses autorisées du projet devront être payées par l’intermédiaire du compte spécial. Spécifiquement, toutes les dépenses autorisées du projet inférieures à la contre-valeur de 50.000 $EU seront payées du CS.

Le CS sera réapprovisionné au moyen de la soumission des demandes de retrait sur une base mensuelle et comprendra les états bancaires réconciliés et autres documents qui peuvent être demandés.

ii) Utilisation des relevés de dépenses (RD) : Toutes les demandes de retrait des fonds du Don seront entièrement justifiées à l’exception (i) des dépenses pour des marchés dont la valeur est égale ou inférieure à 500.000 $EU chacun pour les travaux, (ii) des dépenses pour des marchés dont la valeur est égale ou inférieure à 350.000 $EU chacun pour les fournitures, iii) 100.000 $EU ou moins pour les bureaux d’étude et iv) 50.000 $EU ou moins pour les consultants individuels et la formation, dont le remboursement peut être demandé contre des RD qui seront maintenus par l’UGP qui les mettra à la disposition des missions de supervision de la Banque pour examen et des auditeurs du projet. Tous les décaissements seront assujettis aux conditions de l’Accord de Don et aux procédures définies dans la Lettre de Décaissement.

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 7: Calendrier d’instruction du Projet

Calendrier du Projet Projections Réalisations Durée de la préparation du Projet (mois 18 32 Première mission de la Banque (identification) 01/10/1998 01/10/1998 Départ de la mission d’évaluation 18/02/2002 25/02/2002 Négociations 15/04/2002 14/05/2002 Date prévue d’entrée en vigueur 02/09/2002 Préparé par : Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire et Ministère de l’Agriculture avec apports de la Banque mondiale Aide à la préparation : Don de préparation FEM – (PDF Bloc B) Membres des services de la Banque ayant contribué au Projet : Nom Spécialité Shobha Shetty, MNSRE Economie/institutions Concepcion del Castillo, MNSRE Sociologie Jean-Michel Pavy, AFTES Gestion des ressources naturelles Rene Cipriani Intégrateur/ Gestion de projets Samia Msadek, MNSRE Gestion financière Rafika Chaouali, MNACS Gestion financière Maurice Gress, MNACS Passation de marchés Nadia Gouhier, MNSRE Passation de marchés Susan Shen, EASES Examinateur - écologie Robert Kirmse, LCSEN Examinateur – gestion aires protégées Hernan Torres, GEF -STAP Examinateur – assistance externe (FEM) Dominique Bichara, LEGMN Juridique Hovsep Melkonian, LOAG1 Décaissement Marie-Francoise How Yew Kin, MNSRE Assistante Salah Darghouth, MNSRE Directeur Secteur, eau & environnement Petros Aklilu, MNSRE Directeur Secteur, développement rural

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 8 : Documents figurant dans le dossier du Projet

A. Plan d’exécution du projet

Plan de passation de marchés pour la première année (version préliminaire) décembre 2001. PEP à revoir à l’évaluation B. Evaluations personnel de la Banque

DCP 28 mars 2001 Mission de pré-évaluation : compte-rendu de mission, 3 décembre 2001 Rapport technique sur le tourisme écologique, 27 novembre 2001 Aide-mémoire et compte-rendu de la mission d’évaluation, 18 mars 2002 C. Autres

Rapports de diagnostic de consultant sur les trois parcs ; recherche, formation, SIG, dossier d'exécution. Cadre de procédure (O.P 4.12) *Fichiers électroniques compris

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 9: Etats des prêts et des Crédits

Ecart entre décaissements

anticipés et réels Montant original en millions de

$EU

Identification du Projet

Exercice budgétaire

Objectif BIRD IDA FEM Annulations Non décaissé

Original Révisé

P064082 2001 Investissement secteur transport

37,60 0,00 0,00 0,00 36,57 0,00 0,00

P035707 2000 Investissement secteur de l’eau

103,00 0,00 0,00 0,00 103,86 -1,06 0,00

P050945 2000 Education PAQSET I 99,00 0,00 0,00 0,00 98,01 1,01 0,00 P055814 1999 Développement des

exportations 35,00 0,00 0,00 0,00 27,55 10,79 0,00

P005741 1998 Enseignement supérieur II 80,00 0,00 0,00 0,00 60,66 24,57 0,00 P043700 1998 Investissement secteur

transport 50,00 0,00 0,00 0,00 20,73 23,65 0,00

P005746 1998 Secteur santé 50,00 0,00 0,00 0,00 30,88 23,35 0,00 P050418 1998 PISA 2 42,00 0,00 0,00 0,00 11,53 13,73 0,00 P005736 1997 Gestion ressources

naturelles 26,50 0,00 0,00 0,00 17,14 13,01 0,00

P046832 1997 Dév. Municipal II 80,00 0,00 0,00 0,00 3,34 2,92 0,00 P005731 1997 Assainissement Grand Tunis 60,00 0,00 0,00 0,00 44,87 19,93 0,00 P040208 1996 Appui institutionnel à

l’industrie 38,70 0,00 0,00 0,00 25,15 23,90 0,00

P005745 1996 Emploi & Formation II 60,00 0,00 0,00 0,00 25,45 20,05 1,25 P005720 1995 Finances rurales 85,00 0,00 0,00 0,00 19,19 19,19 0,0015,

86 P005589 1995 Chauffage solaire de l’eau 0,00 0,00 4,00 0,00 2,20 -0,69 0,00 P005680 1995 Alimentation en eau et

assainissement 58,00 0,00 0,00 0,00 13,20 10,87 0,00

P005743 1995 Enseignement secondaire 98,30 0,00 0,00 0,00 17,70 24,13 20,60 P005749 1995 Pistes rurales 51,50 0,00 0,00 0,00 1,75 -1,49 0,00 P005733 1994 Dév. Zones montagneuses

du NO 27,50 0,00 0,00 1,48 1,10 2,04 1,04

P005725 1993 Développement foresterie II 69,00 0,00 0,00 18,87 7,72 29,71 0,91 P005726 1992 Enseignement supérieur 75,00 0,00 0,00 0,00 16,19 22,68 22,02

Total :

1206,10

0,00

4,00

20,36

584,80

282,31

61,69

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République de Tunisie

PROJET PROJET DE GESTION DES AIRES PROTEGEES

ETAT DES ENGAGEMENTS ET DECAISSEMENTS DU PORTEFEUILLE DE LA SFI

En Millions de $EU

Engagé Décaissé ------------SFI------------- ------------SFI-------------

Exercice approbation

Entreprise Prêt Capital Quasi Partic Prêt Capital Quasi Partic

1998/00 BIAT 0,00 0,29 0,00 0,00

0,00 0,29 0,00 0,00

1993 Ideal Sanitaire 0,00 1,02 0,00 0,00

0,00 1,02 0,00 0,00

1995 Maghreb IM Bank 0,00 0,33 0,00 0,00

0,00 0,33 0,00 0,00

1986/92/98 SITEX 0,00 0,77 0,00 0,00

0,00 0,77 0,00 0,00

1973/75 Sousse-Nord 0,00 0,59 0,00 0,00

0,00 0,59 0,00 0,00

1998 Tuninvest 0,00 4,57 0,00 0,00

0,00 3,84 0,00 0,00

Total portefeuille 0,00 7,57 0,00 0,00 0,00 6,84 0,00 0,00

Engagements en suspens Exercice

approbation Entreprise Prêt Capital Quasi Partic

Total engagements en suspens 0,00 0,00 0,00 0,00

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République de Tunisie Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 10: Le Pays en Bref

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La Tunisie en Bref 17/9/2001

M.-OrientPAUVRETE & DONNEES SOCIALES & Afrique

Tunisie du Nord PRITI*2000Population, milieu de l'année (millions) 9.6 296 2,046INB par habitant (méthode Atlas, $EU) 2,090 2,040 1,140INB (méthode Atlas, milliards de $EU) 20.1 602 2,327

Croissance annuelle moyenne, 1994-00

Population (%) 1.4 2.0 1.0Population active (%) 2.5 2.8 1.3

Estimations les plus récentes (dernière année disponible, 1994-00)

Pauvreté (% pop. En dessous du seuil nat. de pauvreté) 8 .. ..Population urbaine (% population totale) 66 59 42Espérance de vie à la naissance (années) 73 68 69Mortalité infantile (pour 1.000 naissances vivantes) 24 44 32Malnutrition infantile (% enfants de moins de 5 ans) 9 .. 11Accès à de meilleures sources d'eau (% pop.) .. 89 80Analphabétisme (% population âgée de 15 ans et +) 29 35 15Scolaris. brute enseign. primaire (% pop. âge scolaire) 118 95 114 Garçons 122 102 116 Filles 114 88 114

RATIOS ECONOMIQUES CLES & TENDANCES A LONG TERME

1980 1990 1999 2000

PIB (milliards de $EU) 8.7 12.3 21.0 19.5Investissement intérieur brut/PIB 29.4 32.5 26.8 27.4Export. biens & services/PIB 40.2 43.6 42.2 44.0Epargne intérieure brute/PIB 24.0 25.5 24.6 23.9Epargne nationale brute/PIB .. 27.1 24.6 23.5

Solde compte courant/PIB -4.3 -5.5 -2.1 -4.2Paiements intérêt/PIB 2.6 3.2 2.4 3.1Dette totale/PIB 40.3 62.4 56.6 54.5Total service dette/export. 13.9 24.1 16.1 20.2Valeur actuelle de la dette/PIB .. .. 56.2 ..Valeur actuelle de la dette/export. .. .. 121.0 ..

1980-90 1990-00 1999 2000 2000-04(croissance annuelle moyenne)PIB 3.3 4.7 6.1 4.7 6.2PNB par habitant 0.8 3.0 4.7 3.4 4.8Export. de biens & services 5.6 5.1 4.7 6.6 5.7

STRUCTURE de l'ECONOMIE1980 1990 1999 2000

(% du PIB)Agriculture 14.1 15.7 12.9 12.3Industrie 31.1 29.8 28.0 28.8 Sec. manufacturier 11.8 16.9 17.9 18.2Services 54.8 54.5 59.0 58.9

Consommation privée 61.5 58.2 59.9 60.5Consommation publique générale 14.5 16.4 15.5 15.7Import. de biens & services 45.6 50.6 44.4 47.6

1980-90 1990-00 1999 2000(croissance annuelle moyenne)Agriculture 2.8 2.4 11.6 -1.0Industrie 3.1 4.6 5.1 5.2 Sec. manufacturier 3.7 5.5 6.2 6.2Services 3.5 5.3 5.7 5.3

Consommation privée 2.9 4.3 5.8 5.2Consommation publique générale 3.8 4.1 4.3 4.7Investissement intérieur brut -1.8 3.6 4.8 9.1Import. de biens & services 1.7 3.8 3.0 9.6

*Pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure

Note : Pour 2000 les données sont des estimations préliminaires.

* Les losanges illustrent quatre indicateurs clés du pays (en caractères gras) comparés à la moyenne du groupe de revenu. Si des données manquent, le losange sera incomplet.

-20

-10

0

10

20

95 96 97 98 99 00

IIB PIB

Croissance investissement & PIB (%)

Tunisie PRITI

Losange du développement*

Espérance de vie

Accès à de meilleures sources d'eau

INB par habitant

Scolaris. brute

enseign. primaire

-5

0

5

10

15

95 96 97 98 99 00

Export. Import.

Croissance export. & import. (%)

Tunisie PRITI

Ratios économiques*

Commerce extérieur

Epargne intérieure

Investissement

Endettement

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République de Tunisie

Tunisie

PRIX & FINANCES PUBLIQUES1980 1990 1999 2000

Prix intérieurs(% changement)Prix à la consommation .. 6.5 2.7 2.9Déflateur implicite PIB 12.8 4.5 3.8 2.4

Finances publiques(% du PIB, dons courants inclus)Recettes courantes 28.7 26.4 29.2 29.0Solde budgétaire courant 8.8 2.3 4.5 4.9Excédent/déficit global 0.9 -4.6 -2.2 -2.9

COMMERCE EXTERIEUR1980 1990 1999 2000

(millions de $EU)Total exportations (fab) 2,395 3,517 5,873 5,840 Carburant 1,347 607 420 651 Agriculture 88 398 667 470 Prod. manufacturés 905 1,995 4,058 4,005Total importations (caf) 3,623 5,525 8,481 8,564 Prod. Alimentaires 388 506 557 538 Carburant & énergie 799 487 541 827 Biens d'équipement 742 1,235 2,233 2,099

Indice prix export. (1995=100) .. 77 122 ..Indice prix import. (1995=100) .. 86 118 ..Termes de l'échange (1995=100) .. 90 103 ..

BALANCE des PAIEMENTS1980 1990 1999 2000

(millions de $EU)Export. de biens & services 3,517 5,191 8,793 8,606Import. de biens & services 3,986 5,986 9,248 9,311Balance des ressources -469 -795 -455 -705

Revenu net -293 -497 -890 -941Transferts courants nets 390 613 902 825

Solde compte courant -373 -679 -443 -821

Financement (net) 438 596 1,132 578Variation réserves nettes -65 83 -690 243

Pour mémoire :Réserves, or compris (millions de $EU) 599 804 2,272 1,760Taux de conversion (DEI*, local/$EU) 0.4 0.9 1.2 1.4

DETTE EXTERIEURE & FLUX DES RESSOURCES1980 1990 1999 2000

(millions de $EU)Total encours dette et décaissée 3,527 7,690 11,872 10,610 BIRD 269 1,346 1,323 1,211 IDA 68 59 41 39

Total service de la dette 544 1,431 1,565 1,921 BIRD 37 214 269 229 IDA 1 2 2 2

Composition des flux nets des ressources Dons officiels 26 174 73 3 Créanciers officiels 251 342 121 0 Créanciers privés 102 -197 389 214 Investissement direct étranger 236 185 337 731 Portefeuille en capital 0 0 0 0

Programme Banque mondiale Engagements 171 29 194 202 Décaissements 52 213 210 136 Remboursements principal 15 112 168 152 Flux nets 37 100 42 -17 Paiements intérêt 23 104 103 80 Transferts nets 14 -3 -62 -96

*Département Economie internationale de la Banque mondiale 17/9/2001

-5

-4

-3

-2

-1

0

94 95 96 97 98 99 00

Solde compte courant / PIB (%)

0

2,500

5,000

7,500

10,000

94 95 96 97 98 99 00

Export. Import.

Niveaux export. & import. (mill. $EU)

0

2

4

6

8

95 96 97 98 99 00

Déflateur PIB IPC

Inflation (%)

G: 909 A: 1,211

D: 2,183

C: 32

B: 39

F: 3,640

E: 2,596

Composition dette 2000 (mill. $EU)

A - BIRDB - IDA C - FMI

D - Autre multilatéraleE - BilatéraleF - PrivéeG - Crt terme

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Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 11 supplémentaire : ESTP : Revue et réponse

Examinateur : Hernán Torres

1. Evaluation scientifique et technique du projet (ESTP). La valeur scientif ique du projet proposé se fonde sur le fait que les trois parcs nationaux ont été choisis en fonction de leur importance pour la diversité biologique régionale et mondiale. Chacune des régions écologiques représentées par les trois parcs nationaux est distincte, et présente des enjeux différents pour sa gestion efficace. Techniquement, le projet est bien structuré pour réaliser le principal objectif escompté qui est l’amélioration de la gestion et de la protection des parcs nationaux sélectionnés aux fins de la conservation de la diversité biologique d’importance mondiale. Pour atteindre ce but, le projet est organisé en trois composantes bien articulées entre elles. Leur contenu devrait permettre de réaliser l’objectif souhaité si le projet est exécuté de manière appropriée. D’un point de vue conceptuel, le projet propose un outil important qui est la participation des communautés locales à la gestion des parcs nationaux en établissant les Comités locaux de développement. En outre, le projet recherchera des approches techniques, des cadres institutionnels et des mécanismes de suivi/évaluation appropriés. Il a été décidé de limiter le nombre de parcs nationaux à trois de sorte que la taille du projet soit gérable par la capacité institutionnelle existante. Ceci est extrêmement important si l’on considère qu’il s’agit là du premier projet majeur de gestion des aires protégées de la Tunisie. 2. Identification des avantages mondiaux du projet. La diversité biologique importante qui est protégée dans les trois parcs nationaux choisis est bien connue. Les parcs nationaux de Bou Hedma et Jbil sont des priorités importantes au titre de la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage. Le parc national d’Ichkeul est inscrit comme site du patrimoine mondial au titre de la Convention pour la protection du patrimoine mondial et comme site Ramsar Site au titre de la Convention Ramsar sur les zones humides. Le programme sur l’homme et la biosphère de l’UNESCO reconnaît le parc national d’Ichkeul et celui de Bouhedma comme des réserves de biosphère. • Le parc national de Bou Hedma protège un habitat important habitat pour de rares artiodactyles comme la Gazelle dorcas et l’oryx (Oryx dammah). Le parc protège également huit des 14 espèces de plantes endémiques du pays. • Le parc national de Jbil protège des écosystèmes sahariens uniques et d’une diversité biologique mondialement importante, dont certains n’existent qu’en Tunisie. Le parc protège également une espèce d’antilope mondialement importante comme la gazelle leptocère et une espèce unique de plante (Calligonum) qui atteint plusieurs mètres de hauteur. • Le parc national d’Ichckeul est reconnu comme l’une des quatre principales zones humides du bassin occidental de la Méditerranée. Les trois autres sont le parc national Doñana en Espagne, la Camargue dans le Sud de la France et la région d’El Kala en Algérie. Le parc est un habitat essentiel pour la sarcelle marbrée (Anas angustirostris) et le canard à tête blanche (Oxyura leucocephala ) qui sont des espèces mondialement menacées. Les deux parcs nationaux de Bou Hedma et de Jbil pourraient potentiellement être repeuplés avec des espèces venant d’autres parts de la région sahélo-saharienne. Ceci est important du fait que récemment

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le Gouvernement de la Tunisie s’est efforcé de réintroduire dans le pays des espèces d’antilopes qui ont disparu. Ceci fait partie d’un plan d’action global que les gouvernements de plusieurs pays sahélo-sahariens, avec des spécialistes de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), le Fonds mondial pour la nature et des groupes locaux ont mis au point au titre de la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage pour réintroduire des populations viables de six espèces d’antilopes sur une vaste zone. Par conséquent, l’exécution réussie du projet dans les parcs nationaux choisis revêt une importance mondiale et l’appui de la Banque mondiale/FEM se justifie pour les raisons suivantes : • Il renforcera la conservation d’habitats essentiels sahariens et des zones humides ;

• Il créera des incitations pour conserver ces aires protégées sur le long terme ; • Il établira la capacité pour assurer une gestion adéquate de ces aires protégées sur le long terme ; • Il favorisera la participation communautaire à la gestion des parcs nationaux choisis ; et • Il établira des liens et une collaboration avec les pays voisins. 3. Evaluation de la conformité du projet aux objectifs du FEM, à la stratégie opérationnelle et

aux directives sur les zones focales de la diversité biologique. Le projet renforcera la gestion des parcs nationaux clés de la Tunisie avec une participation accrue des communautés locales dans le but de conserver la diversité biologique d’importante mondiale. Ceci s’inscrit dans la stratégie opérationnelle du FEM en termes de conservation de la diversité biologique et dans les programmes opérationnels No. 1 : Ecosystèmes des zones arides et semi-arides et No. 2 : Ecosystèmes côtiers, marins et d’eau douce. 4. Evaluation de l’importance du projet et des avantages potentiels. Le projet est important car il accroîtra et améliorera la capacité existante de gestion des aires protégées avec les nouvelles compétences requises pour gérer et conserver l’importante diversité biologique. Les améliorations de la capacité de gestion existante seront obtenues en exécutant les composantes suivantes : • Renforcement de la capacité et des institutions. Cette composante inclut des programmes de formation, l’établissement du banque de données nationale sur la diversité biologique et le renforcement de la capacité à suivre les changements dans la diversité biologique, des études sur des questions institutionnelles dont la législation sur l’environnement et des mécanismes de financement supplémentaire pour les aires protégées. • Gestion des aires protégées. Cette composante comporte l’application de nouvelles compétences en matière de planification et de gestion des aires protégées, la gestion durable des ressources, des mécanismes nouveaux pour les modes de vie et une stratégie sur le tourisme écologique. • Sensibilisation et éducation publique. Cette composante inclut le développement d’une stratégie de sensibilisation et d’éducation en utilisant les médias, des mécanismes d’éducation formelle et informelle, et en développant des liens avec des groupes locaux non gouvernementaux, les écoles, les agences de tourisme et d’autres organisations pour promouvoir la compréhension du public sur les ressources de la diversité biologique. L’exécution de ces composantes constitue un moyen adéquat de conserver les habitats critiques et de renforcer la probabilité de leur conservation à long terme. Elle établira une capacité de gestion efficace, développera des incitations pour conserver les aires protégées sur le long terme et pour introduire la participation communautaire en tant que nouvelle approche de gestion des aires protégées.

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5. Reproduction éventuelle du projet à d’autres sites. L’inclusion de la participation de multiples parties prenantes à la gestion des aires protégées en établissant des Comités de développement est une expérience qui peut se reproduire dans d’autres zones du pays et également dans la région. Parallèlement, les approches de gestion telles que la planification et la gestion des aires protégées comprenant l’interprétation des sites, les activités de sensibilisation, la recherche et le suivi serviront certainement de modèles à reproduire dans les cinq autres aires protégées de la Tunisie. Le Maroc a proposé l’établissement du parc national de BasDraa National Park dont l’écosystème est semblable à celui du parc national de Jbil. L’expérience acquise à Jbil peut être reproduite à BasDraa, du fait qu’ils affrontent les mêmes enjeux de gestion. 6. Estimation de la durabilité du projet en termes institutionnels, financiers et techniques. La description du projet indique qu’il sera durable sur les plans institutionnel, financier et technique. Un Comité de Pilotage interministériel a été formé avec des représentants des Ministères des Finances, du Développement économique, du Tourisme, de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, de l'Agriculture, et de la Coopération internationale et de l'Investissement extérieur pour assurer le contrôle de l’exécution du projet. Le Comité de Pilotage sera maintenu pendant l’exécution du projet et veille ra au bon fonctionnement du Projet et aidera à résoudre les problèmes liés à l’exécution du projet. Au niveau national, la Direction générale des Forêts (DGF) assumera la responsabilité de la gestion du projet pendant sa phase d’exécution. Une Unité de gestion du projet (UGP) sera établie avec la responsabilité de la coordination, de la gestion et du suivi/évaluation de l’évolution du projet. Au niveau régional, l’EGP coordonnera les activités du projet à travers les institutions locales, et le conservateur du parc national qui sera choisi conformément aux institutions locales, sera le coordinateur des activités de gestion dont les services de garde, la sensibilisation de la communauté et les activités de suivi. Les communautés locales participeront à l’exécution du projet par l’intermédiaire de la formation de Comités de développement et d’une Association forestière dans le cas du parc national d’Ichkeul. L’expérience acquise avec ce projet en termes de mécanismes financiers et d’approches de gestion servira à incorporer ces facteurs dans la stratégie plus générale de l’Etat relative à la gestion des parcs nationaux. 7. Mesure dans laquelle le projet contribuera à l’amélioration de la définition et de la mise en

œuvre des stratégies et des politiques du FEM. Le projet constitue une tentative importante de renforcement de la gestion des aires protégées comme moyen de réaliser la conservation de la diversité biologique en Tunisie. Il est une stratégie importante de la mise en œuvre des politiques du FEM. Le projet sera la première expérience Banque mondiale/FEM dans le pays et contribuera à accroître la sensibilisation et l’appui global à la gestion des aires protégées du pays. De plus, il a été développé en consultation étroite avec le PNUD/FEM, qui travaille à présent avec le GT sur un projet de modes de vie alternatifs dans le parc national de Feija. Le PNUD/FEM prépare également un projet sur les aires marines protégées qui a été coordonné avec cette initiative. D’autres projets de conservation de la diversité biologique Banque mondiale/FEM dans la région (Maroc et Jordanie) offriront des possibilités de favoriser des échanges d’expériences en termes de suivi et évaluation, revue et contrôle scientifique de la diversité biologique.

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8. Interactions avec d’autres domaines d’intérêt. Le projet proposé est également lié aux programmes opérationnels No. 1 : Ecosystèmes des zones arides et semi-arides et No. 2 : Ecosystèmes côtiers, marins et d’eau douce. La conception et l’exécution du projet ont pour but de soutenir la conservation des habitats naturels et visent à intégrer la conservation des habitats naturels et le maintien des fonctions écologiques dans le développement national et régional. Le projet encourage également la restauration des habitats naturels dégradés. Le projet servira de plus comme un outil important de réponse de la Tunisie aux conventions internationales telles que la Convention Ramsar, la Convention sur le patrimoine mondial, la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, et la Convention sur la diversité biologique. La Stratégie nationale de diversité biologique qui est déjà préparée, sera fortement renforcée par ce projet. 9. Degré d’intervention des parties prenantes concernées dans le projet. Le concept du projet et ses composantes ont été préparés avec une approche participative. Cette participation active de parties prenantes multiples se poursuivra durant l’exécution des activités proposées à travers le Comité de Pilotage et la formation de Comités de développement et d’une Association forestière dans le cas du parc national d’Ichkeul. Le projet établira des mécanismes et la capacité pour aider les parties prenantes locales – en particulier les communautés locales qui dépendent des ressources des parcs nationaux, les administrations locales et les ONG – pour participer à la préparation et l’exécution des plans d’aménagement et de gestion. La gestion efficace des parcs nationaux choisis favorisera les communautés locales pauvres et les économies locales adjacentes aux parcs nationaux au moyen de la stimulation du tourisme écologique ainsi que d’activités basées sur la gestion durable des ressources naturelles des parcs nationaux. 10. Rôle, potentiel et importance des éléments de renforcement des capacités et de l’aspect

novateur du projet. Le projet établira des modèles opérationnels pour améliorer la gestion des aires protégées et renforcer la capacité de gestion au niveau local afin de reproduire cette expérience et d’incorporer la conservation de la diversité biologique dans d’autres projets nationaux de gestion d’aires protégées et de ressources naturelles. La participation de parties prenantes multiples à la gestion des aires protégées en établissant des Comités de développement constitue le principal aspect novateur du projet. L’action de sensibilisation publique portera sur les communautés locales vivant dans les parcs et en périphérie et sur les administrations locales afin de développer la sensibilisation locale nécessaire pour maintenir une approche participative de la gestion des parcs nationaux. 11. Commentaires sur l’évaluation et le suivi. L’évaluation de la performance du projet sera basée sur les indicateurs généraux suivants : • Stabilisation ou amélioration des conditions démographiques des indicateurs biologiques clés spécifiques à chaque parc national (couvert végétal et répartition, populations locales d’animaux et d’oiseaux). • Réduction des impacts négatifs de l’utilisation des ressources (pacages, produits forestiers, etc.) sur la diversité biologique des parcs nationaux. • Etablissement et exécution de plans d’aménagement et de gestion avec la participation active des communautés locales comprenant des mécanismes de financement supplémentaire, une banque de

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données sur la diversité biologique et le nombre de familles participant à des projets de modes de vie alternatifs. Ce schéma d’évaluation semble approprié pour mesurer les progrès de l’exécution du projet sur le terrain. Pour tirer parti de cette approche, il serait utile de préparer et mettre en œuvre un mécanisme spécifique et de simple suivi pour permettre au personnel de savoir quand et dans quelle mesure il pourra tirer l’avantage maximum des patrouilles et garantir une collecte systématique des données. La conception comportera la sélection d’indicateurs pour évaluer les communautés, les populations animales et les plantes et d’autres processus prioritaires dans les parcs nationaux. La conception considérera l’évaluation des activités de suivi et le bien-fondé des indicateurs afin de perfectionner le mécanisme. Les directives de suivi peuvent être envisagées comme suit : • Suivi climatique :

Dans certains cas, l’absence d’information climatique des parcs nationaux pose des difficultés pour les activités de gestion, par conséquent il y a un besoin d’installer des stations météorologiques et compléter celles existantes ainsi que le traitement des données s’il existe.

• Suivi des populations de la faune et de la flore : Il s’agit de dresser un bilan des populations spécifiques importantes pour la conservation, à partir de l’abondance et de la biologie de quelques espèces. Ce travail devra être effectué principalement par les personnels des parcs nationaux et devrait se concentrer sur des espèces clés. Toutefois, il y aura besoin d’un appui avec du personnel spécialisé.

• Suivi des activités humaines : Il faudra réaliser un suivi des activités humaines dont l’usage des ressources par les communautés locales et les activités touristiques afin de prévenir et de contrôler leur impact sur l’environnement, en fonction d’indicateurs appropriés.

• Suivi des écosystèmes et des sites sensibles : Un suivi des écosystèmes et des sites défini par le zonage, la fragilité et l’importance écologique devrait être établi. Ceci est important au vu de problèmes tels que l’évidence de changements climatiques et l’expansion des déserts qui sont plus importants dans les régions sèches. Dans le cas du projet proposé, il semble nécessaire de mener à bien des activités de suivi pour apprendre la dynamique des ressources en eau et leur influence sur la diversité biologique.

Réponse à la revue ESTP

Il est encourageant de voir que la revue ESTP est en général extrêmement positive. L’équipe du projet est en accord total avec les directives proposées par l’examinateur de l’ESTP concernant les aspects de suivi. Le système de suivi/évaluation présenté à l’Annexe 1 a été revu en conséquence. Le suivi climatique a également été incorporé dans les indicateurs. Le suivi/évaluation global fera l’objet d’un renforcement plus poussé pendant l’évaluation du projet.

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République de Tunisie

Projet de Gestion des Aires Protégées

Annexe 12 supplémentaire : Evaluation sociale

Introduction Cette annexe met en relief les questions soulevées par les analyses sociales effectuées pour la préparation du Projet de gestion des aires protégées par une équipe conjointe de BRL et GEOIDD. Chacun des trois aires protégées proposées présente une configuration sociale unique ainsi qu’une série de problèmes et d’enjeux écologiques. Pour cette raison, les analyses ont été menées avec la participation conjointe d’un sociologue et d’équipes techniques pour répondre d’une manière holistique aux enjeux uniques posés par chacune des aires protégées. L’idée fondamentale qui sous-tend le concept de ce projet est que toute initiative qui est fortement centralisée et contrôlée est destinée à l’échec à moins que les communautés ne forment partie intégrante de la gestion des aires protégées et soient engagées à la protection de la diversité biologique des parcs. En tant que tel, ce projet s’écarte des autres projets d’aires protégées de deux manières essentielles : (i) il reconnaît que les aires proposées ne sont pas vierges et inviolées, mais qu’elles restent très importantes en termes de conservation de la diversité biologique, mais que (ii) l’occupation humaine a laissé sa marque et continuera à le faire tout en préservant sa diversité biologique. Avec cette reconnaissance et à travers une approche participative, ce projet cherche à intégrer avec succès l’esprit et les procédures de la conservation de la diversité biologique tout en travaillant en partenariat avec les communautés dans les parcs et leur périphérie pour assurer que les ressources naturelles desquelles de nombreux ménages dépendent, ne sont pas entièrement restreintes mais qu’elles sont employées d’une manière durable. Un cadre de procédures pour la participation des communautés a été préparé par le MEATet accepté par la Banque en conformité avec l’4.12 Ce cadre servira de guide pour assurer que les communautés de bénéficiaires ont un rôle actif dans la préparation des plans d’aménagement et de gestion des parcs. Problèmes sociaux communs aux trois parcs Causes principales de la perte de la diversité biologique. Les évaluations sociales ont identifié les causes principales de la perte de la diversité biologique de point de vue écosystémique et socioéconomique. Les deux sont liées parce que la pression accrue de la population sur les ressources naturelles a aggravé la perte de la diversité biologique et l’érosion des sols principalement au moyen du surpâturage et du ramassage du bois de feu et de la collecte du fourrage. Il existe des alternatives à la manière d’utiliser ces ressources, mais les trouver requiert une compréhension profonde du comment et du pourquoi les populations locales en sont venues à utiliser ces zones. Pression humaine. Dans les parties centrales et méridionales de la Tunisie, la population était essentiellement nomade jusqu’après la deuxième Guerre Mondiale. Il y a eu un processus progressif de sédentarisation, mais en général, dans ces parties du pays la population a continué à être mobile, l’occupation des terre étant régie par des lois coutumières bien connues, accompagnée d’une compréhension profonde des liens entre environnement et populations, et une tradition culturelle qui continue à être enracinée dans la conception du désert et des humains comme ne formant qu’une seule entité. Pendant ce temps dans le Nord, la population était agraire et souffrait davantage à cause de la perte des terres qui allaient aux colons. Sur un plan historique, le processus de sédentarisation de ce qui était une fois une population nomade (Jbil et Bou Hedma) s’est traduit par des changements profonds dans l’occupation des terres. Des zones qui avaient été employées dans le passé de manière saisonnière comme parcours ou terres de pacage par les nomades ou les transhumants, ont commencé à être utilisées régulièrement l’année entière. Ces terres dont l’usage pour l’agriculture est inapproprié et marginal, ont commencé à souffrir de l’empiètement de l’agriculture pour alimenter une population à l’année. Ce processus a abouti non seulement à une

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détérioration de la base des ressources et à la perte de la diversité biologique, mais également à un cycle dérangeant d’appauvrissement progressif mais croissant de la population. Cadres juridiques. Les lois tunisiennes régissant l’occupation et l’utilisation des terres (notamment le Code forestier) qui ont été établies après l’indépendance (1956), affectent directement les populations des parcs. L’utilisation traditionnelle des terres par la population, régie dans le passé par les lois coutumières qui étaient elles-mêmes enracinées dans des formes sociales d’organisation tribale, a commencé à se fracturer sous le protectorat français. Dans les zones agricoles très productives du pays (le Nord et la région du Sahel) où la terre a toujours été un produit de prix, l’impact de l’établissement colonial s’est déjà fait sentir et les segments appauvris des tribus ont été déplacés vers des zones plus marginales, montagneuses et moins riches en ressources. Toutefois, les Français ont maintenu et accepté l’existence des habous (territoires sous tutelle religieuse) ainsi que les terres collectives sous occupation coutumière tribale. Pour cette raison, le système de production et l’occupation des terres se sont poursuivis avec relativement peu de changements. L’abolition des habous et des terres collectives après l’indépendance a eu des effets divers dans différentes parties du pays. Dans les zones qui avaient déjà été touchées par la colonisation, il y a eu une ruée sur la privatisation de ce qui avait été auparavant des ressources communes. Toutefois dans les parties centrale et méridionale du pays, la nouvelle législation a eu un impact sévère parce qu’elle a en fait séparé l’organisation sociale et le mode de production des gens de leurs terres. Cette situation a donné lieu à des contentieux sur les terres qui durent encore maintenant. La population dans une large mesure continuent à s’appuyer sur leurs traditions, droits coutumiers, et leurs formes d’organisation pour diriger leur vie. La législation nationale intervient seulement pour le règlement de conflit avec la loi. Cette réalité est centrale au projet, car l’enjeu principal sera de travailler à la conservation de la diversité biologique avec la participation communautaire, alors que la législation en place maintient encore une approche basée sur l’exclusion et le contrôle de la gestion de la biodiversité. Pauvreté. Enfin, le malheureux problème omniprésent et commun aux trois parcs est la pauvreté croissante chez les résidents des parcs et de leur périphérie. En raison de la combinaison des facteurs décrits ci-dessus : restriction de l’espace exploitable et diminution des ressources face à une population croissante, les principaux bénéficiaires de l’espace du parc sont ceux qui traditionnellement ont reçu le moins d’avantages. La pauvreté constitue l’obstacle principal à la conservation de la diversité biologique, parce que sans alternatives adéquates à leur mode de vie, les populations continuent à surexploiter les ressources dans les limites des parcs. L’approche établie pour ce projet est pragmatique car elle permettra de résoudre le problème de la pauvreté en intégrant la conservation de la diversité biologique dans le processus d’un développement durable. Ce projet pilote est unique car c’est le premier projet financé par le FEM/Banque mondiale en Tunisie dans les parcs nationaux et parce qu’il est à la fois participatif et réaliste. Les enjeux persisteront, mais la conception mise en place est la meilleure que l’on puisse mettre en place actuellement. Parc national d’Ichkeul. La superficie couverte par ce parc est considérée comme un site unique depuis le XIIIe siècle. A des époques plus récentes, les différentes zones du parc ont appartenu à différentes juridictions : le lac sous la tutelle d’une agence, la montagne et les zones environnantes sous la tutelle du Domaine Public, et plus tard (1974), les zones humides d’Ichkeul sous la juridiction de la Direction Générale des Forêts (DGF). Le parc national a été créé par décret en 1980 sous la tutelle de la DGF, qui a poursuivi la philosophie de gestion consistant à établir des zones clôturées et à interdire l’accès des ressources naturelle sous leur juridiction. Le parc est un site extrêmement renommé, il est sur la liste du Patrimoine mondial, est un site Ramsar et également un site du programme sur l’homme et la biosphère. Le parc est actuellement divisé en trois zones distinctes : la montagne, la zone marécageuse et le lac, chacun avec une série différente de règles et d’objectifs de développement. La montagne et les zones marécageuses sont essentiellement axées sur la conservation des ressources naturelles alors que le lac est sujet à une exploitation économique et à la protection concomitante des intérêts de la pêche.

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L’agriculture est intensive et le bétail est élevé dans les zones qui jouxtent immédiatement les limites du parc. Les ancêtres des habitants actuels d’Ichkeul venaient des zones environnantes de Sejnane et Joumine et étaient principalement des agriculteurs de subsistance et des éleveurs de bétail. Il y avait également des pêcheurs qui vivaient de la pêche du lac avec des méthodes traditionnelles. La physionomie de l’emploi a changé avec l’ouverture de carrières de marbre au milieu du 20ème siècle, créant un pole de croissance d’emploi au milieu de la région naturelle d’Ichkeul. Cette situation a encouragé l’installation dans le parc des familles les plus pauvres du Gouvernorat de Bizerte qui venaient chercher un emploi dans les carrières. D’après l’étude de preparation de projet, en 1991, il y avait 130 ménages et 700 habitants. Un grand nombre de ces employés sont restés à Ichkeul à la fermeture des carrières en 1993, mais en raison de facteurs extérnes, entre autres, les restrictions imposées sur l’usage des ressources du parc, le manque d’autres sources de substitution, ces nombres ne cessent de regresser pour atteindre environ 65 ménages (environ 320 personnes) en 2001. La majorité de ces personnes vivent dans plusieurs petites zones de peuplement au pied sud de la montagne d’Ichkeul et elles continuent à avoir le droit de vivre dans leurs maisons traditionnelles pour le moment. Les ménages disparaîtront lentement avec le vieillissement de la population et du fait qu’il n’y a pas de sources de moyens d’existence. Cette situation crée une population très appauvrie, composée essentiellement d’ouvriers journaliers (42 sur 62) recevant un revenu soit de la pêche (deux ménages dans le cadre du concessionnaire actuel) ou des employés du parc (30 positions au total dont 15 vont généralement aux personnes qui vivent dans le parc d’Ichkeul). Ces revenus étant irréguliers, ils optent pour le salaire journalier de 3,5 Dinars pour un salaire moyen de 80 DT par mois alors que le salaire minimum est de 200 DT. Ces « hadhira » (le terme de l’arabe al haadr signifie des travailleurs sur un site, généralement un site de construction, mais les ouvriers sont payés dans le cadre des Programmes régionaux de lutte contre la pauvreté comme filet de protection contre le chômage total et la destitution, administrés par les municipalités. Il y a trois catégories d’employés : non qualifiés, baccalauréat, et bac + 2, la dernière catégorie étant la mieux payée aux niveaux du salaire minimums) qui acceptent ce salaire en raison du manque d’autres emplois dans la zone immédiate. Les ménages à Ichkeul ont estimé eux-mêmes leur revenu par catégorie d’emploi comme suit : les employés « hadhira » ont un revenu annuel moyen de 1.000 DT ; les ouvriers des carrières et autres sites de construction avoisinants ont un revenu annuel moyen de 3.700 DT ; les ménages ayant le plus grand nombre d’animaux ont les revenus les plus élevés, en moyenne environ 10.000 DT par an, incluant les ventes de bétail et le métayage. Le revenu moyen annuel des familles vivant dans le parc est d’environ 5.400 DT (~ 3.900 $EU) mais ceci masque des disparités importantes. La moitié environ des familles ont un revenu annuel total de moins de 1.000 DT (~ 700 $EU et moins de 5 pour cent de la population ont un revenu annuel total de plus de 45.000 DT (~ 32.000 $EU). Les données de l’évaluation sociale indiquent que l’élevage du bétail est une source de subsistance ainsi qu’une source d’épargne pour certains habitants d’Ichkeul. Il faut souligner toutefois que ces gens ne sont pas des éleveurs de bétail par tradition comme c’est le cas dans de nombreuses autres zones du pays. Aujourd’hui, l’élevage du bétail pour les gens d’Ichkeul et les environs immédiats constitue une manière d’affronter la situation et une stratégie de survie. La distribution du bétail montre ceci clairement. L’élevage est distribué de manière irrégulière. Le bétail dans le parc appartient à une race indigène qui occupe essentiellement la zone montagneuse et qui court en liberté. Il n’y a que 36 familles sur un total de 65 qui ont actuellement du bétail, la majorité des familles ayant environ 8,5 têtes de bétail et un seul propriétaire qui en a plus de 200. En d’autres termes, un seul propriétaire peut utiliser les ressources que 25 familles pourraient avoir avec huit têtes de bétail chacune. Ceci crée une source de pression sur les habitants pauvres pour appliquer des règles d’accès plus équitables du fait qu’il y a maintenant un usage et un accès inégaux aux ressources. Plus de la moitié des familles d’Ichkeul ne possèdent pas un seul mouton et une famille seulement en possède plus de 200. La moyenne par famille est de 20 moutons. Toutefois, ils sont utilisés comme source de subsistance et quatre familles élèvent activement les moutons pour le marché et acceptent également d’élever dans les limites du parc des moutons provenant de familles extérieures au parc, ce qui est une autre source de friction entre les familles qui vivent dans les limites du parc. Les chèvres sont élevées presque exclusivement pour la subsistance et sont rarement vendues. Presque toutes les familles ont quelques poulets utilisés pour la subsistance, mais leur taux de

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mortalité est élevé car il n’existe pas de services vétérinaires et que la vaccination ne se pratique pas couramment. Cette combinaison d’accès et d’utilisation inégaux des ressources disponibles et le manque de sources alternatives d’emploi constitue un problème important qu’ont soulevé les habitants d’Ichkeul qui voient que leur effort conjoint pour participer à la gestion du parc et de ses ressources améliorera leur sort et rendra les règles transparentes et applicables à tous. Les familles restantes dans les limites du parc savent qu’elles constituent le « dernier bastion » d’une population et d’un mode de vie qui s’effritent rapidement, mais elles reconnaissent toutes que les inégalités existantes sont les problèmes critiques qui conduisent à la dégradation des ressources dans la montagne et les zones marécageuses mais aussi de la qualité de l’eau du lac. Malgré, ou peut-être à cause de l’appauvrissement des habitants d’Ichkeul, le sentiment de solidarité entre eux est fort, ce qui a contribué à de nombreuses initiatives et tentatives communautaires d’attirer l’attention des autorités pour améliorer leur qualité de vie et régulariser leurs droits de continuer à vivre dans les limites du parc. Toutefois, une partie du problème provient du fait que les acteurs institutionnels impliqués à Ichkeul n’ont pas de coordination, ce qui s’est traduit par des actions contradictoires ou sporadiques. En général, les agences gouvernementales n’ont pas porté leurs efforts sur les aspects développement humain de la gestion du parc, mais plutôt sur les éléments biologiques et écologiques. De même, les ONG qui sont intervenues n’ont pas de stratégie claire et leurs actions sont sporadiques et sans coordination. L’analyse des contraintes posées par la création du parc sans consultation de la population concernée et la détérioration rapide des ressources naturelles dénote le besoin d’arriver rapidement à un dialogue entre les agences et la population affectée. La perception de la communauté qu’ils sont les gardiens du lac et de la montagne et qu’ils ne font qu’un avec l’environnement est un élément important qui doit être considéré dans ce dialogue. Il faut apporter des solutions viables et des recommandations pour des négociations avec la population d’Ichkeul qui amélioreront et restaureront les ressources naturelles du parc tout en permettant aux habitants appauvris d’améliorer leur situation économique et sociale. De nombreuses solutions ont été proposées par les personnes affectées pour réduire la charge sur le pacage et limiter le nombre total du bétail. Pendant les consultations communautaires, un Comité de développement (CD) a été établi et représente les différentes parties prenantes. Ce groupe est une organisation locale à laquelle adhère virtuellement toute la communauté, qui à l’époque de la pré-évaluation en était aux derniers stades d’être formalisé et qui agira par la suite comme une AFIC. Ses participants ont déjà soulevé un nombre considérable de problèmes à résoudre et des idées sur la formation et l’amélioration de leur capacité à aider à la gestion du parc. La recommandation des études de préparation est que ces groupes soient légitimés et établis comme représentants des parties prenantes locales dans le cadre de la loi sur les ONG de 1988-93 afin de conserver leur autonomie sur les activités de développement qu’ils peuvent entreprendre de façon à ce qu’ils puissent participer à la gestion des ressources naturelles tout en entreprenant également d’autres actions extérieures au parc dans les zones avoisinantes afin de promouvoir des modes de vie différents. Les zones spécifiques d’intervention du CD et de l’AFIC(s) devront être définies au fur et à mesure de l’évolution de l’organisation, mais ils devraient promouvoir et initier la gestion des zones marécageuses. Une équipe de deux animateurs du développement communautaire sera recrutée dans le cadre du projet pour travailler avec le CD. Ils seront étroitement impliqués dans la formation des membres du CD à la gestion du parc ainsi qu’à des activités qui ont été identifiées, dont la réhabilitation des bains publics (hammams), l’électrification, l’amélioration de l’élevage de la volaille et des lapins là où les conditions le permettent, ainsi qu’à des activités et des produits initiaux de tourisme écologique. Les consultations communautaires ont également indiqué qu’il y a un rôle potentiel pour des ONG comme le WWF local et l’Association pour le développement d’Ichkeul à être impliquées étroitement avec le CD. Les missions de pré-évaluation et évaluation ont fait des suggestions spécifiques pour le développement structurel continu du CD et l’assistance à la formation à fournir dans le temps intérimaire jusqu’à ce que le projet commence. Ceci est prévu pour le mois de mai 2002.

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Parc national de Bou Hedma La zone naturelle de la région entre Gafsa et Gabès était dominée par la formation d’Acacia raddiana. La dégradation de cet environnement a commencé en conséquence de la sédentarisation de la population qui était, jusqu’au premier quart du 20ème siècle transhumante et nomade. L’information recueillie pendant l’évaluation sociale est incomplète et sera approfondie pendant l’exécution du projet. L’information existante montre que le parc national a été créé pour sauver cet environnement en 1936, ma is qu’il n’a jamais été délimité. A l’époque, les habitants utilisaient les terres à l’intérieur des « limites » du parc national sur les terres habous sur lesquelles ils ont conservé leurs droits. Toutefois, lorsque l’Etat tunisien a aboli les terres collectives et habous dans les années 60, seules quelques personnes ont réclamé leurs droits à ces terres à titre individuel, mais la reconnaissance du titre a été refusée par intervention juridique en 1961, et continue à l’être à ce jour. L’occupation actuelle est précaire et illégale, et les populations locales contestent ce fait. Les clairières dans les limites du parc qui existaient déjà en 1936 continuent à exister maintenant. La zone qui est maintenant le parc a subi des pressions ultérieures lorsque durant la deuxième Guerre mondiale les tribus libyennes liées aux tribus locales de la zone se sont installées à Bou Hedma pour fuir l’occupation italienne. Sur la période des années 50 aux années 70, différents efforts ont été entrepris pour replanter l’Acacia et améliorer le couvert végétal qui se détériorait. Bou Hedma a été intégré au réseau international des Réserves de la biosphère en 1977. Enfin, le parc a adopté sa configuration actuelle en 1980 lorsqu’il a été officiellement désigné parc national par décret et donc placé sous la tutelle de la Direction Générale des Forêts. Le parc a deux zones « d’occupation temporaire » situées dans les communes de Bou Hedma et Haddej, avec environ 320 familles et une population totale de 2.400 personnes. Cette population conteste le statut juridique conféré aux clairières classées comme « zones d’occupation temporaire », qui en fait bloque la possibilité de régulariser et de clarifier les titres d’occupation. De nombreuses familles ont été déplacées depuis l’époque de la création du parc jusqu’au début des années 90 afin de créer le nœud central du parc. Aujourd’hui, les jeunes couples doivent s’installer dans les communes avoisinantes parce qu’il n’est pas possible d’étendre les parcelles originales ou doivent partir en ayant reçu une compensation principalement symbolique. A cause de cette infraction à la loi, ces occupants sont considérés dans l’irrégularité en occupant un espace qui est destiné à être fermé. Le problème compliqué de l’occupation des terres est aggravé par l’ignorance totale de la part de la population en ce qui concerne le bien-fondé de l’existence du parc et de ses objectifs. L’évaluation sociale indique qu’en général, la population ne sait pas ce qu’est un parc national ni pourquoi ils existent. Il y a une ignorance universelle sur le concept de diversité biologique car il n’y a jamais eu de communication. Aucune femme et aucune jeune fille n’ont jamais visité le musée écologique ou le parc. Très peu de visiteurs extérieurs sont permis, car il faut se procurer le permis à Tunis. Auparavant, certains des conservateurs précédents du parc avaient établi une approche rigide et inflexible qui interdisait à la population extérieure de visiter le parc. Ceci a commencé à changer progressivement au cours des années les plus récentes, mais le conflit demeure que jusqu’à présent, la population a été ignorée et détachée de son environnement à cause d’un manque de rapprochement entre administrateurs, scientifiques et la population locale. Cette situation doit changer à tout prix si Bou Hedma veut avoir un avenir, en tenant compte de la réalité sociale dans laquelle vivent ses habitants. La population pratique l’élevage extensif des moutons et dans une moindre mesure des chameaux, qui étaient le pilier de l’économie nomade, même avec la réduction importante des ressources du pacage en raison de fermetures et de sécheresses. La fermeture du parc a restreint l’accès à ceux qui en utilisaient précédemment les ressources, et a commencé ainsi un cycle d’appauvrissement ainsi que de changements économiques pour la population. Certains se sont tournés vers l’agriculture pluviale et il y a des lots d’agriculture de petite irrigation. Toutefois, les efforts sont limités par le manque d’accès de ces personnes aux programmes de développement qui existent dans la région en raison de la nature précaire de leurs droits d’occupation.

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Etant donné le niveau élevé de risques pour l’agriculture et de sécheresse combinés aux zones de pacage limitées, le seul recours de nombreuses familles est d’essayer d’obtenir un emploi dans le parc. Il ne fait pas de doute qu’il y a besoin de main-d’œuvre et de travailleurs dans le parc. En fait, certaines d’entre elles y ont travaillé pendant des dizaines d’années mais elles sont toujours considérées comme des « travailleurs temporaires » à cause des considérations budgétaires à la DGF. Le seul recours est d’être employé comme « hadhira » qui est le seul filet de protection autre que le chômage total, avec un revenu annuel total de 1.555 DT. Comme pour Ichkeul, il y a une grande variation dans la distribution du revenu, pouvant aller de 3.000 DT par famille par an (une moyenne de revenu par habitant de 253 DT soit 177 $EU) à environ 5.000 DT par an. Ceci signifie que la moitié de la population se situe sous le seuil de la pauvreté. En fait, la majorité des familles qui vivent dans le parc sont considérées officiellement comme indigentes, ce qui leur donne accès aux soins médicaux avec un paiement de 10 DT par an, et une réduction sur le coût des médicaments. Cette classification a deux conséquences. Tout d’abord, seules les familles où il n’y a pas de personnes salariées permanentes peuvent se qualifier pour cette classification, ce qui prive de traitement les très pauvres qui ont des types de salaires « hadhira » (3,5 DT par jour). L’accès aux services médicaux est précaire lui aussi du fait que les dispensaires les plus proches se trouvent à 4 km de distance et que le temps d’attente pour voir une infirmière ou un médecin est d’au moins six heures. La combinaison d’un taux élevé de natalité et de mortalité vient compliquer cette situation de la santé, et ce malgré les efforts nationaux de planification familiale qui ont considérablement réduit la taille des familles ailleurs. A Bou Hedma, il y a de nombreuses familles avec six à huit enfants. Le mariage préféré continue à être le mariage traditionnel endogame entre cousins qui a également des conséquences sur une incidence plus élevée de quelques maladies. Dans ces conditions d’une telle pauvreté, les gens ne comprennent pas les pénalités imposées pour outrepasser ou utiliser quelques unes des ressources dont ils ont besoin pour survivre. Ils expliquent également que certaines de ces ressources interdites, comme par exemple l’alfa, se dégradent parce qu’elles ne sont pas utilisées. L’alfa doit être coupée régulièrement pour sa survie, et, surtout, les femmes disent qu’elles connaissent les besoins de l’alfa et qu’elles ne l’ont jamais dégradée parce que c’est un des produits locaux desquels leur existence même dépend. Malgré la pauvreté économique matérielle des personnes de Bou Hedma, la culture traditionnelle demeure vive. Les femmes produisent le travail artisanal traditionnel tels que tapis, flij (bandes tissées pour faire les tentes), sacs pour céréales, tous fabriqués sur les métiers à tisser traditionnels. Le tressage de paniers est également bien connu dans la région, mais il est en chute à cause des restrictions sur l’usage de l’alfa dans le parc. Il y a également la poterie traditionnelle, ainsi que la culture physique pour maintenir sous la forme de pétroglyphes quelques ruines berbères et des villas romaines qui ont toutes un intérêt pour les archéologues mais qui n’ont pas encore été bien étudiées. Il n’y a pas de commercialisation de l’artisanat mais les fortes connaissances et capacités traditionnelles des artistes et des artisans font de l’artisanat une source potentiellement importante pour l’amélioration du revenu et la possibilité de modes de vie différents. Outre la relation des personnes au parc et leur pauvreté, les problèmes de la zone sont l’éloignement et le manque d’accès aux services sociaux. L’accès est limité à l’eau courante, aux routes, à la santé et l’éducation, à l’électrification et à l’assainissement, ce qui rend l’existence de la population encore plus précaire. Il n’existe pas actuellement d’associations communautaires à l’exception de deux associations des usagers de l’eau pour les systèmes d’eau potable existants. Toutefois, pendant les consultations communautaires, il est apparu que le consensus était total sur les besoins urgents qui doivent être satisfaits, dont l’établissement d’un collège local et l’amélioration des transports publics. De plus bien évidemment, la demande de clarification de la situation de l’occupation des terres est primordiale. Mais la communauté a exprimé sa disposition à travailler avec l’administration du parc pour utiliser conjointement les ressources du parc d’une manière durable (production de miel, plantes aromatiques et médicinales, tourisme écologique, etc.). Plus que tout, ces gens veulent la reconnaissance qu’ils existent comme partie du parc, qu’ils y ont été depuis des générations et qu’ils ont lutté pour l’indépendance de la Tunisie avec d’autres et qu’ils soient reconnus et pas invisibles. Si cette reconnaissance doit se faire, il y aura une ouverture importante en vue d’efforts conjoints pour gérer le

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parc et ses ressources parce qu’ils en auraient la propriété réelle et symbolique et insisteraient pour conserver son intégrité. La mission de pré-évaluation a défini le besoin de produire une carte détaillée de la zone occupée du parc avec un recensement des habitants et la distribution des lots et des clairières afin d’avoir une idée et une définition claires des problèmes qu’affronte la gestion de la Zone 2. Pendant la mission d’évaluation, les visites aux différents douars de la Zone 2 ont montré que l’emplacement des douars est encore relativement précis par rapport à la carte française de référence, mais aussi qu’il y a une faible compréhension des limites du parc, du zonage et de la cartographie parmi les représentants au niveau local et au niveau national de la DGF. Ceci est sans nul doute une des questions clés à régler au début de l’exécution. Les démarches suivantes comprendront les mesures nécessaires pour démarrer le processus d’organisation communautaire où l’accent ne sera pas sur la clarification des problèmes de titres de propriété, mais plutôt sur l’obtention d’un consensus communautaire en vue d’une action commune pour préserver leur environnement ainsi que pour réglementer l’usage de l’espace indépendamment des limites officielles du parc. Ceci portera éventuellement sur une reconsidération de la zone centrale et des zones tampons du parc sur la base d’analyses techniques et sociologiques conjointes. L’approche proposée consistera à établir un Comité local de Développement (comme à Ichkeul, et dans les mêmes conditions d’autonomie) pour rassembler les représentants de différents groupes de parties prenantes. Trois animateurs seront recrutés pour aider au processus de formation de groupe. De plus, il faut identifier les personnes qui pourraient agir comme spécialistes de la promotion de l’éducation et de la sensibilisation générale de la population aux questions écologiques et de la diversité biologique. Des discussions tenues au cours de la préparation du projet avec les autorités de l’Etat ont déjà assuré la programmation de certaines actions prioritaires pour améliorer l’accès de la communauté au monde extérieur, notamment l’amélioration du réseau routier et l’électrification. Pendant la pré-evaluation, d’autres progrès ont été accomplis avec les autorités locales quant au placement du « collège » dans le village d’El Bouaa adjacent au parc et au démarrage des améliorations dans l’approvisionnement en eau potable. Parc national de Jbil Le parc national de Jbil a été établi récemment dans le cadre du programme du Gouvernement pour tenter d’équilibrer les disparités qui ont toujours existé entre le Nord et le Sud. Le Sud tunisien est particulièrement important parce qu’il est perçu comme une zone « marginale » privée de ressources et dotée d’un potentiel limité de développement du capital humain. L’émergence du tourisme dans la partie Sud-Ouest du pays a commencé à changer ces perceptions, et l’Etat a entrepris des efforts pour accroître le développement dans ces régions. La création d’un parc national symbolise la présence de l’Etat et définit les modalités et orientations de son développement. C’est dans ce contexte qu’il faut voir le parc. La zone du parc a été identifiée en 1986-87 mais le décret officiel portant création du parc a été publié en octobre 1994. Depuis lors, plusieurs constructions ont commencé pour délimiter le parc mais on ne peut pas dire qu’il est « fonctionnel ». Comme pour les autres parcs nationaux, le décret place le parc sous la tutelle de la DGF. Le parc de Jbil comprend des zones qui étaient considérées Domaine public ainsi que des terres collectives de pacage. Un total de 18.200 hectares de terres collectives de parcours a été donné au Domaine public, mais ce fait n’est pas accepté par quelques membres des tribus concernées. Le parc couvre 150.000 hectares situés au centre d’une grande région désertique naturelle du Nefzaoua, une ancienne entité géographique et territoriale avec un mélange de sols salins, d’affleurements rocheux et de sable avec quelques palmiers éparpillés et couvert dans le point le plus mérid ional par le Grand Erg. Il est difficile d’accès, il faut un minimum de deux heures de Douz par sentier dans les cœur des terres marginales du Nefzaoua. Les limites du parc ont été définies par des caractéristiques physiographiques générales et sur une carte, mais avec une considération très limitée des caractéristiques écologiques et la distribution de la faune locale par écosystèmes. Les limites actuelles du parc sont donc considérées illogiques par la population locale qui peut indiquer avec précision où les espèces précieuses comme la gazelle blanche peuvent normalement être trouvées – et protégées. Il est généralement admis que les objectifs du parc et les critères de viabilité et de fonctionnalité nécessiteront une reconsidération des limites existantes du parc.

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Il n’y a pas d’habitation permanente dans le parc. Il y a toujours eu des usagers temporaires de ces espaces, dont des nomades traditionnels, quelques petites agglomérations villageoises et plus récemment le tourisme. Les quatre tribus principales du Nefzaoua sont les Ouled Yacoub, les Merazigues, les Adharas et les Ghribs-Sabria. Tous des nomades traditionnels dans le passé, ils ont été progressivement sédentarisés et se sont établis dans les villages adjacents tout en réduisant peu à peu la zone de transhumance. Aujourd’hui, l’espace du parc continue à être utilisé différemment par toutes les populations mais très distinctement : (a) Les Merazigues sédentarisés à Douz, Kebili et Tozeur, qui paient des bergers pour s’occuper de leurs troupeaux de moutons et de chèvres. Nombre de ces troupeaux utilisent les zones plus proches de Douz et non nécessairement l’intérieur des limites du parc, à l’exception de certaines saisons et dans certaines conditions (pluviosité, vent et chaleur).

(b) La population transhumante incluant les Merazigues et Sabria, qui circulent entre les oasis et les pacages du Sahara, alternant entre l’occupation temporaire proche des oasis et les mouvements des troupeaux. Ils transitent dans le parc selon des schémas bien définis de transhumance saisonnière.

(c) Les nomades locaux appartenant aux groupes tunisiens dont les Sabria et les Adharas.

(d) Les grands nomades, surtout dans les zones au Sud du Grand Erg comprenant les Rebaya et les Souf d’Algérie qui se déplacent avec de grands troupeaux sans se préoccuper des limites politiques. Ils exploitent de façon saisonnière les parties méridionale et occidentale du parc. Même au sein de ces catégories, l’évaluation sociale a montré qu’il y a une typologie de différents usagers et de saisons d’usage qui doit être comprise pour assurer le succès de tout plan d’aménagement et de gestion, en particulier du fait que la zone du parc est une des zones importantes de passage entre écosystèmes et par conséquent d’importance stratégique pour les groupes pastoraux. Bien que les statistiques aient arrêté de compter les « familles nomades » , d’après l’étude de préparation de projet, en 1966, il y avait encore 3.000 familles dans le Sud tunisien. Des sources non officielles indiquent qu’il y a encore environ 200 familles dans cette zone qui sont « mobiles à la recherche de pacage ». S’il y a un sentiment d’attachement à la terre de la part des habitants d’Ichkeul et de Bou Hedma, à Jbil, il y a plus qu’un attachement parce que la culture nomade est définie en relation aux espaces. Cette identité se voit dans les mythes et dans la vie de tous les jours. A cause de cette identité, la revendication de faire partie du territoire qui se trouve maintenant dans les limites du parc est une revendication qui doit être comprise au-delà de l’occupation des terres et des droits. Même si cette population est sédentarisée, leur identité ancestrale continue à exister à travers leur culture, leur organisation sociale et l’usage de l’espace. Cet espace qui est tellement essentiel pour la vie de ces gens, a été désintégré avec l’établissement du parc. Non seulement ils ont perdu des zones importantes de pacages, mais ils ont également été reconnus de facto comme n’ayant pas de droits à ces zones en les excluant des décisions sur la délimitation et l’usage de l’espace dans le parc. Les consultations communautaires à Jbil ont été parmi les plus productives et les plus révélatrices. De nombreuses parties prenantes ont été consultées, dont des agences gouvernementales, des agents de voyage, des voyageurs et des touristes, des associations de chasseurs et d’autres clubs. La recommandation la plus pressante qui a émergé de ces consultations est le besoin d’établir un plan d’aménagement et de gestion qui sera un effort conjoint entre les parties prenantes locales et les agents de l’Etat chargés de l’administration du parc. Le consensus qui s’est dégagé est que la raison la plus importante de la perte de la diversité biologique dans le parc de Jbil n’est pas la présence humaine locale et saisonnière et la pression des animaux, mais qu’elle s’attribue bien davantage à la chasse illégale, l’utilisation illégale des motocyclettes et des 4x4, le manque de moyens de la part des autorités locales pour gérer activement le parc et imposer des sanctions lorsque les règles sont transgressées, et l’absence totale de communication entre les autorités du parc et la population locale qui est affectée. Par conséquent, le programme d’action qui émerge est que la première action pour construire une structure de gestion effective est la consultation et le dialogue avec les populations locales. Ces

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consultations devraient tenir compte des caractéristiques et des besoins écologiques de la faune et de la végétation locales en utilisant les connaissances locales existantes et prédominantes de la zone du parc par ses usagers traditionnels, avant d’en redéfinir ses limites. La culture et la population locales devraient recevoir la même considération et la même protection que les gazelles et d’autres espèces en voie de disparition. L’emploi généré par le parc devrait être donné en priorité aux « fils du désert » adaptés à cet environnement difficile et qui constituent la meilleure assurance pour perpétrer sa maintenance. L’approche de Comité de Développement qui a été favorisée comme moyen d’action dans les deux autres parcs a également été favorisée ici par la population locale. Une évaluation séparée a également été faite pour examiner le potentiel du tourisme écologique dans la zone de Jbil en raison de la bonne réputation du tourisme qui existe déjà dans la région. Questions de mesures de protection Le projet proposé est entièrement consacré à la résolution des problèmes de la conservation de la diversité biologique avec une approche participative. Le Gouvernement tunisien est opposé à la réinstallation de toutes les populations des parcs et il n’y a aucune action prévue de réinstallation ni de restrictions ultérieures à l’accès aux ressources dans les parcs existants. Néanmoins, l’équipe du projet ainsi que l’équipe chargée des études de préparation ont tenu compte des questions de mesures de protection comprenant la propriété culturelle et les réinstallations. Le cadre général qui suit sera un guide à la participation communautaire et à l’approche requise pour régler les restrictions de l’accès aux ressources naturelles. Il a l’aval du Gouvernement tunisien et de la Banque, et constitue le premier document de ce genre a être accepté par les deux parties.

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REPUBLIQUE DE TUNISIE

Projet de Gestion des Aires Protégées

Cadre de Procédures pour la participation des communautés dans la gestion et conservation des parcs

I. Introduction

A. Objectifs du projet Le projet de gestion des aires protégées en Tunisie vise notamment l’amélioration de la gestion des trois parcs nationaux : Ichkeul, Bou Hedma et Jbil ; (i) la contribution au mieux-être des populations qui y vivent ainsi que dans les zones autour des parcs et (ii) l’inversion des tendances de dégradation de la diversité biologique dans ces parcs. Le projet renforcera la capacité du Gouvernement tunisien et celle de ses partenaires à protéger et gérer une diversité biologique d’importance mondiale et nationale en favorisant une gestion durable des ressources naturelles. L’exécution de plans d’aménagement et de gestion intégrés avec une participation communautaire accrue fournirait la base d’une reproduction de cette gestion pour d’autres aires protégées également importantes tant pour la diversité biologique nationale que mondiale. Le projet proposé contribue à renforcer la mise en œuvre de la Stratégie de la diversité biologique adoptée en juin 1998. Le Projet reflète pleinement cette Stratégie et comporte trois composantes opérationnelles ; à savoir : (i) renforcement des capacités institutionnelles, (ii) gestion des aires protégées et (iii) sensibilisation et communication.

B. Approche

Le projet sera basé sur une approche participative tenant compte des besoins des populations locales en les associant à l’élaboration des plans d’aménagement et de gestion de chaque parc. Chaque communauté présente une dynamique particulière. Les questions ayant trait à la taille de la communauté vivant dans le parc d’Ichkeul et à sa répartition dans l’espace de ce parc, diffèrent de celles de Bou Hedma et de Jbil. Ainsi, les scénarios de gestion durable et les mesures nécessaires pour une participation effective devront tenir compte de la spécificité de chaque cas. Le Projet s’attache à promouvoir une approche participative réelle qui aura l’adhésion de la population et qui sera basée sur une modification de la perception de la population et des administrations afin d’aboutir aux objectifs fondamentaux visés, qui sont : la protection à long terme de la diversité biologique et l’amélioration des conditions de vie de la population du parc et des zones voisines de celui-ci. Le projet envisage la participation des communautés locales par le biais des Comités de Développement (CD) tels que décrits ci-dessous. Les plans d’aménagement et de gestion de chaque parc seraient exécutés sur une période allant de cinq à quinze ans, plans qui mettent l’accent non seulement sur les aspects techniques (inventaire, infrastructure, surveillance) mais aussi sur les problèmes stratégiques, socioéconomiques, et de durabilité (y compris le suivi scientifique, les négociations avec les communautés locales sur les activités prioritaires visant à réduire les pressions sur les aires protégées, la diversification des sources de revenus) qui soient cohérents avec la conservation de la diversité biologique et une utilisation durable des ressources. C. Cadre Institutionnel Le projet soutient par une approche participative et des modes de conservation appropriés, un développement durable des ressources naturelles du pays. Sa mise en œuvre sera assurée par les structures de l'Etat dans le cadre d'une concertation aux niveaux local et national. Ce projet impliquera de par la diversité de ses domaines d'intervention, d'autres acteurs, administratifs appartenant à différents départements concernés (agriculture, éducation scolaire, tourisme, recherche scientifique), mais aussi privés tels que les entreprises de travaux pour les marchés de construction, les opérateurs touristiques, les bureaux d’études, et également les organisations non gouvernementales pour la mobilisation ou la sensibilisation des populations, etc.

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Les structures qui seront engagées dans ce projet sont : Le Comité de Pilotage du Projet (CP). Il sera composé des différents représentants des Ministères : (i) de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire (MEAT) ; (ii) de l'Agriculture ; (iii) de la Coopération Internationale et de l'Investissement Extérieur ; (iv) du Tourisme des Loisirs et de l'Artisanat (MTLA) ; (v) des Finances et (vi) du Développement Economique. Il définit les orientations et la stratégie à mettre en œuvre dans le cadre du projet. Il veille sur le bon fonctionnement du projet, évalue et approuve les programmes d'activité et budgets annuels. Il veille en particulier sur l'utilisation et l'application du Cadre de Procédures au cours du déroulement du projet. L'Unité de Gestion du Projet (UGP). L'UGP est le point focal du projet, elle coordonne et assure le suivi technique, scientifique et financier du proje t. Elle coordonne et harmonise les différentes actions proposées par les Equipes de Gestion du Projet et qui auront été discutées au niveau des Conseils Locaux de Développement. Elle soumet au CP les programmes de travail et les budgets associés pour validation ainsi que les rapports d'avancement de l'année écoulée pour information. Elle s'assure que les différents moyens techniques, humains et financiers sont mis à la disposition des organes d'exécution et que ces derniers travaillent dans le cadre des procédures définies. Le Conseil Régional de Développement (CRD). Situé au niveau de Gouvernorat, ce Conseil est à la fois une instance décisionnelle et consultative et a entre autres fonctions de : (i) élaborer le plan régional de développement qui doit s’intégrer dans le cadre du plan national du développement économique et social ; (ii) élaborer des plans d’aménagement du territoire hors des périmètres communaux et examiner le plan directeur d’urbanisme du gouvernorat ; (iii) donner son avis sur les programmes et projets que l’Etat ou les établissements publics envisagent de réaliser dans les gouvernorats et (iv) veiller à la réalisation de projets régionaux arrêtés par les départements ministériels. Dans le cadre du projet, le CRD sera le dernier recours pour la résolution de conflits éventuels entre les Comités de Développement et l’Equipe de Gestion du Projet (EGP). Le Conseil Local de Développement (CLD). Situé au niveau de la Délégation, ce conseil a pour fonctions de : (i) participer à l'élaboration et à l'exécution des programmes de protection de l'environnement et des programmes de sauvegarde de la nature, de rationalisation de l'exploitation des ressources naturelles et de leur préservation et conservation ; (ii) donner son avis sur les programmes et projets locaux de développement et présenter des propositions pour fixer les priorités et la programmation, et participer à l'élaboration du plan de développement régional. Dans le cadre du projet, le CLD sera le lieu de concertation et de discussions des plans d’aménagement et de gestion des parcs et des plans annuels d’activités. Les Equipes de Gestion du Projet (EGP). Une EGP sera constituée pour chaque parc. Ces équipes chargées de la définition et la planification des actions seront animées par le conservateur du parc. Elles comprennent aussi les représentants du MEAT et du MTLA et travaillent en étroite collaboration avec les représentants des populations par l'intermédiaire des membres des Comités de Développement constitués. Elles pourront être assistées par une équipe d’appui technique. Le conservateur assure la gestion quotidienne des activités du projet sous l’autorité du CRDA (Arrondissement des Forêts). Les Comités de Développement (CD). Ces instances à la base représentent les popula tions. Elles sont créées le plus souvent dans le cadre de projet de développement pour : (i) participer à l'identification des mesures de développement du terroir ; (ii) fournir toutes les informations et données assurant une prise en considération des besoins de la population qu'elles représentent ; (iii) mobiliser et organiser la population pour participer au processus de développement, etc. Fortes de leur expérience, elles peuvent évoluer vers des structures plus formalisées d'autogestion telles que des Groupements d'Intérêt Collectifs (GIC), des Groupements de Développement (GD), Coopératives, etc. Des CD seront instaurés au démarrage du projet afin que les populations bénéficiaires des actions à engager dans les différents parcs, après une période de sensibilisation et de concertation, s’organisent

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pour participer à l’élaboration des plans de développement communautaires. Ces plans à finalité économique et sociale prendront en compte les actions nécessaires à la conservation de la diversité biologique et se baseront sur une meilleure utilisation des ressources disponibles et potentielles. Ils comprendront des actions permettant à ces populations d'assurer la mise en valeur et la gestion rationnelle des ressources naturelles situées au voisinage de l’aire protégée. Ces plans de développement communautaire feront partie des plans d'aménagement et de gestion du parc.

II. PRINCIPES GENERAUX D’OPERATION DU CADRE DE PROCEDURES.

A. Le Contexte : conservation et restrictions d’accès aux ressources des Aires Protégées (AP).

Certaines composantes du projet pourront présenter des interactions avec la politique de la Banque Mondiale OP4.12 (politique opérationnelle 4.12 Décembre 2001 sur les déplacements involontaires des populations) qui concerne aussi l’accès aux ressources naturelles. Pour préparer et réaliser son programme de conservation des écosystèmes, le projet serait amené à réduire l’accès aux ressources des zones de protection intégrale aux populations qui les utilisent actuellement. Pour les zones de protection intégrale, l’interdiction d’accès sera totale et les riverains ne pourront y prélever des ressources ; pour le reste du parc, certaines activités seront autorisées. Les actions envisagées au cours de la mise en œuvre y compris les décisions qui mèneront à l’établissement des plans d’aménagement et de gestion de chaque parc seront négociées selon une démarche participative fondée sur la prise en compte des préoccupations des populations et visant en définitive à concilier les objectifs de développement avec les impératifs de protection de l’environnement. D’après la législation nationale, les aires protégées appartiennent au Domaine Forestier de l’Etat et les activités y sont régies par le code forestier sous contrôle des agents de l’Etat. Différentes activités telles que : le pacage, l’agriculture et l’exploitation forestière sont tolérées dans certaines zones. Des restrictions d’utilisation des ressources seront envisagées au cas où elles risquent d’engendrer des perturbations importantes de l’écosystème et/ou de porter atteinte à la conservation de la diversité biologique. Ces restrictions sont réglementées par la législation en vigueur et notamment le code forestier ; au cas où ces restrictions ne seraient pas en conformité avec la politique de la Banque mondiale (OP 4.12) on se référera au présent cadre de procédures. B. Cadre de procédure pour la consultation et participation de la communauté. Etapes clés pour l’élaboration d’une stratégie participative. La stratégie de participation consiste à : (a) identifier et recenser les populations qui pourraient être affectées par les activités ; (b) définir les critères d’éligibilité des villages et des personnes ; (c) élaborer des critères d’identification des groupes vulnérables ; (d) proposer des méthodes de consultation et de dialogue ; (e) proposer une démarche pour associer les populations à la mise en œuvre du projet. 1. Orientation et mobilisation de la communauté : Pour chaque Aire Protégée (AP), une Equipe de gestion du Projet (EGP) sera créée. Les principales responsabilités de l’EGP pour la mise en œuvre de ce cadre de procédure seront notamment :

i. la dissémination de l’information, la mobilisation des acteurs sociaux et la formation des structures participatives (Comités de Développement) (CD),

ii. la conduite d’enquêtes sociales et d’utilisation des ressources,

iii. la formulation d’un plan d’aménagement et de gestion en collaboration avec les CD,

iv. l’adoption de mesures visant l’amélioration de la diversité biologique dans des zones présentant

un intérêt particulier, et ce coopération avec les CD.

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2. Mesures participatives.

a. Cartographie de l’état et des systèmes d’utilisation des ressources. La cartographie fournira une information précise sur (a) les variations dans l’espace et dans le temps des modes spécifiques d’utilisation des ressources (pastoralisme, collecte du bois de feu et cueillette de plantes médicinales, culture,), (b) les méthodes, la localisation, et les circonstances dans lesquelles les parties prenantes utilisent des ressources spécifiques, et (c) les droits coutumiers et les revendications des parties prenantes. Dans le cadre du projet, les ménages considérés comme dépendant des AP seront ceux ayant un impact direct sur cette aire. La cartographie élaborée selon une approche participative constituera un apport pour la planification pour l’utilisation des ressources et pour l’élaboration des mesures d’atténuation des impacts négatifs éventuels. b. Les diagnostics participatifs. Ce sont les outils de base de la démarche participative. Les diagnostics permettent d’identifier les acteurs ayant des activités , même saisonnières, dans les AP, les moyens de les contacter, les types de ressources utilisées. Il s’agit de préciser la localisation des activités et d’évaluer l’ampleur et le degré d’exploitation de ces ressources. Les diagnostics peuvent également donner des informations d’ordre général sur les terroirs avoisinants et leurs ressources. Les diagnostics serviront de base de données initiales pour évaluer les mesures d’accompagnement adaptées (formations, intégration aux plans d’aménagement et de gestion) et pour le suivi-évaluation. c. Participation et consultation. Des consultations ont été menées dans le cadre de l’étude de préparation du projet et les ateliers de restitution. Lors de ces consultations les populations ont confirmé l’intérêt de l’approche participative et souligné l’importance des mesures d’accompagnement pour les populations riveraines qui perdent l’accès aux ressources des parcs. L’analyse sociale préconise que l’information sur les objectifs du projet et sur les modalités d’implication de la population dans les plans de gestion soit diffusées en arabe et français afin que la population soit informée et impliquée dès le début du projet.

3. Création des CD et sélection des représentants pour l’EGP.

Les CD sont en cours de création et seront opérationnels pendant l’exécution. Chaque CD sera représenté à l’EGP. Afin de faciliter la participation des communautés locales, le projet appuiera la création et la formation des CD au niveau du douar ou pour chaque groupe d’intervenants dans un douar ou terroir selon les cas. Tous les individus peuvent devenir membres du CD qui seront chargés de désigner les responsables du CD. Des modalités devront être arrêtées pour veiller à ce que les intérêts des femmes soient représentés dans ces structures. Pour chaque AP, une équipe interdisciplinaire d’appui comprenant différentes compétences telles que l’aménagement des parcs, la sociologie, l’animation sociale, et la sensibilisation environnementale pourrait assister le conservateur du parc. La formation du personnel de l’EGP et l’appui à la réalisation des enquêtes et des activités communautaires de participation, planification seront assurés par l’équipe d’appui. 4. Définition des étapes clés pour l’élaboration d’une stratégie participative.

a. Identifier les populations concernées. Il faut distinguer les populations touchées par la restriction de l’accès aux ressources contenues dans les AP, des populations qui détiennent des droits d’usage. b. Critères d’éligibilité des personnes touchées par le projet. Des critères d’éligibilité seront définis au démarrage du projet. Ils pourraient comprendre , sans que cette liste soit limitative, les critères suivants : présence permanente dans l’AP depuis un certain nombre d’années, dépendance avérée des ressources de l’AP, bénéfice de droits d’usage, etc.

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c. Critères d’identification des groupes vulnérables. Les éléments vulnérables de la population doivent être identifiés en priorité, car ils ont un besoin irrépressible de l’accès aux ressources pour assurer leur sécurité alimentaire et leur survie. Les critères permettant de les identifier pourraient être les suivants : l’incapacité de se nourrir toute l'année ; un habitat de mauvaise qualité ; l’incapacité d’assurer la scolarité des enfants ; l’utilisation de superficies réduites et de champs dont l’utilisateur n’est pas propriétaire ; absence de rémunération ; un niveau d'équipement très bas, etc. Les indiv idus qui répondent à ces critères doivent bénéficier en priorité de formations aux activités génératrices de revenus et doivent participer aux décisions concernant les réductions d’accès aux ressources des AP, et à l’élaboration des plans d’aménagement.

C. BUDGET POUR L’EXECUTION DES ELEMENTS DU CADRE DE PROCEDURE. Le budget pour l’exécution des mesures de ce cadre de procédure est compris dans le budget du projet et aucun budget additionnel n’est à envisager pour son exécution. D. PROCESSUS DE CONSULTATION POUR LA RESOLUTION DES CONFLITS ET LES MODALITES DE REGLEMENTS DES PLAINTES . Il est vraisemblable que l’on assistera à des revendications conflictuelles de la part des acteurs au cours de l’exercice d’aménagement de l’espace et d’allocation des ressources. Si de tels conflits ne peuvent être résolus par l’EGP et les CD concernés, ils seront soumis au Conseil local de développement qui veillera à trouver des solutions appropriés. Toutefois si les solutions ne sont pas trouvées, ce différend sera soumis au Conseil Régional de Développement. E. SUIVI ET EVALUATION DE L’EXECUTION DES MESURES PREVUES DANS LE CADRE DE PROCEDURE. Le suivi des mesures prises suivant les règles contenues dans ce cadre de procédure seront sous la responsabilité de l’EGP. Les rapports particuliers de suivi de ces mesures seront soumis par l’UGP au Comité de Pilotage du projet et seront suivis par la Banque au cours des missions de supervision. Les indicateurs de performance de ces mesures sont compris dans le cadre logique du projet (participation des CD aux plans d’aménagement, exécution des mesures d’accompagnement, plaintes et bénéfices financiers du Projet pour les populations touchées). Une évaluation des mesures indiquées dans ce cadre de procédure sera réalisée dans la troisième et la sixième année du projet. Marie A. F. How Yew Kin P:\TUNISIA\RE\48315\NEG\TUNPRARPADFR.doc August 5, 2002 9:46 AM