DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux...

8
É D I T O R I A L PLUSIEURS NUANCES DE VERT POUR L’ÉCONOMIE D’APRÈS Étymologiquement, la taxonomie se définit comme un classement par la loi et par défini- tion, cette fois conceptuelle, la classification est une opération délicate qui présente de sérieuses difficultés… Longtemps l’apanage des sciences appliquées comme la bacté- riologie, la botanique ou encore la zoologie, elle entre maintenant dans le spectre de la politique et de l’environnement. L’objectif pour l’Union européenne : accorder ses violons sur la classification des activités vertes. Un renouveau bienvenu alors que l’actua- lité tend à démontrer que le monde doit changer. Et il s’agit plus d’un grand orchestre que d’un quatuor (pour ne pas parler de fanfare). En effet, il faut relever le défi de mettre en musique l’ensemble des instruments : États membres, investisseurs, entreprises, scientifiques… Pendant des mois, le sujet a occupé et divisé. La France et l’Allemagne notamment, ont défendu respectivement le nucléaire et le gaz dans la classification des activités vertes. Principal point de discordance qui une fois écarté a permis un accord en décembre dernier. Désormais en route vers le Green Deal, faisons un point sur le calendrier et les modalités de la taxonomie. Trois grandes catégories ont été retenues dans la classification : les activités vertes (répondant aux objectifs de l’Accord de Paris pour le Climat), les activités de transition et les activités permettant la transition (plus de détails à la fin de cette newsletter). Ce sera à la Commission d’en défi- nir le contenu, sur la base des propositions d’un groupe d’experts (qui travaille sur le sujet depuis deux ans) et de le traduire en actes délégués (décrets d’application fran- çais) dès la fin 2020 pour tout ce qui concerne les activités vertes, et fin 2021 pour le reste. Si ce calendrier pourrait être remis en question par le contexte d’urgence mondial actuel, il n’en est pas moins évident à présent que les nou- velles tendances, vertes ou sociales, seront intégrées au plus haut niveau pour dessiner le nouveau modèle écono- mique des prochaines années. À vos agendas car les marchés suivront de près ces conclu- sions, sans aucun doute sources de réallocations des flux financiers… AVIS D’EXPERT P2 ANALYSE P3 DNCA INVEST BEYOND P4 & SES INDICATEURS ISR EN CHIFFRES AVIS D’EXPERT P6 ACTUALITÉ P8 SOMMAIRE LIVE #04 LA LETTRE ISR DE DNCA JUIN 2020 LÉA DUNAND-CHATELLET GÉRANTE ET DIRECTRICE DE L'ISR CHEZ DNCA LE REGARD DE CARTOONING FOR PEACE Victor Solis (Mexique) – Cartooning for Peace

Transcript of DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux...

Page 1: DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ? À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la

ÉD

IT

OR

IA

L

PLUSIEURS NUANCES DE VERT POUR L’ÉCONOMIE D’APRÈS

Étymologiquement, la taxonomie se défi nit comme un classement par la loi et par défi ni-tion, cette fois conceptuelle, la classifi cation est une opération délicate qui présente de sérieuses diffi cultés… Longtemps l’apanage des sciences appliquées comme la bacté-riologie, la botanique ou encore la zoologie, elle entre maintenant dans le spectre de la

politique et de l’environnement. L’objectif pour l’Union européenne : accorder ses violons sur la classifi cation des activités vertes. Un renouveau bienvenu alors que l’actua-lité tend à démontrer que le monde doit changer.Et il s’agit plus d’un grand orchestre que d’un quatuor (pour ne pas parler de fanfare). En eff et, il faut relever le défi de mettre en musique l’ensemble des instruments : États membres, investisseurs, entreprises, scientifi ques… Pendant des mois, le sujet a occupé et divisé. La France et l’Allemagne notamment, ont défendu respectivement le nucléaire et le gaz dans la classifi cation des activités vertes. Principal point de discordance qui une fois écarté a permis un accord en décembre dernier.Désormais en route vers le Green Deal, faisons un point sur le calendrier et les modalités de la taxonomie. Trois grandes catégories ont été retenues dans la classifi cation : les activités vertes (répondant aux objectifs de l’Accord de Paris pour le Climat), les activités de transition et les activités permettant la transition (plus de détails à la fi n de cette newsletter). Ce sera à la Commission d’en défi -nir le contenu, sur la base des propositions d’un groupe d’experts (qui travaille sur le sujet depuis deux ans) et de le traduire en actes délégués (décrets d’application fran-çais) dès la fi n 2020 pour tout ce qui concerne les activités vertes, et fi n 2021 pour le reste. Si ce calendrier pourrait être remis en question par le contexte d’urgence mondial actuel, il n’en est pas moins évident à présent que les nou-velles tendances, vertes ou sociales, seront intégrées au plus haut niveau pour dessiner le nouveau modèle écono-mique des prochaines années.À vos agendas car les marchés suivront de près ces conclu-sions, sans aucun doute sources de réallocations des fl ux fi nanciers…

AVIS D’EXPERT P2

ANALYSE P3

DNCA INVEST BEYOND P4& SES INDICATEURS ISR EN CHIFFRES

AVIS D’EXPERT P6

ACTUALITÉ P8SO

MM

AI

RE

LIVE #04LA LETTRE ISR DE DNCA

JUIN 2020

LÉA DUNAND-CHATELLETGÉRANTE ET DIRECTRICE DE L'ISR CHEZ DNCA

LE REGARD DE CARTOONING FOR PEACE

Victor Solis (Mexique) – Cartooning for Peace

Page 2: DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ? À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la

ENTRETIEN AVEC DAPHNÉ MILLET

Directrice RSE d’Icade

Icade en route vers une biodiversité positive

Chez Icade, nous sommes attentifs à l’impact de nos diff érentes activités sur la biodiversité telles que la sélection et l’achat de terrains, la conception, la construction et l’exploitation des bâtiments ainsi que la gestion des espaces verts. Nous veillons à limiter la pollution lumineuse et sonore, la fragmentation des habitats, l’imperméabilisation des surfaces et la pollution des sols qui peuvent avoir des impacts sur la biodiversité.

Le premier levier de protection de la biodiversité consiste à limiter les impacts dès la phase de conception et de construction des bâtiments. Ainsi, Icade s’est fi xé l’objectif d’atteindre une biodiversité positive pour 25% des nouvelles constructions dès 2020. Chaque projet fait l’objet d’un diagnostic de la biodiversité en phase étude, intégrant les caracté-ristiques écologiques du terrain (zone protégée, espèces protégées…) et des propositions d’amélioration. Icade déploie également le label BiodiverCity sur certaines de ses opérations.

En phase d’exploitation, le pôle Foncière Tertiaire s’est également fi xé des objectifs pour ses parcs d’aff aires : avoir au moins 50% de ses parcs d’aff aires en biodiversité positive en 2022. Pour ce faire, Icade a mis en place dès 2016 le premier contrat de performance biodiversité avec CDC Biodiversité qui couvre les principaux parcs d’aff aires d’Icade (au nord de Paris et à Rungis), représentant plus de 100 hectares au glo-bal. Ce dispositif innovant vise à développer la nature en ville tout en améliorant la qualité de vie des salariés et des entreprises. Les mesures mises en place dans ce cadre sont par exemple : 0% de produits phy-tosanitaires et chimiques utilisés, 100% de surfaces paillées, formations des gestionnaires d’entretien des espaces verts, végétalisation des espaces, réduction de la tonte, des besoins en eau, etc. Grâce à ces mesures, en 2019, 100% des parcs d’aff aires d’Icade sont en biodiversité positive, dépassant l’objectif fi xé. Par exemple, en 4 ans, sur le parc d’Orly-Rungis, la surface des espaces verts a augmenté de 81%, le nombre d’habitats naturels de 75% et le nombre d’espèces d’oiseaux nicheurs de 71%. Sur les parcs, plusieurs nouvelles espèces ont été observées, comme la renoncule à petites fl eurs (espèce protégée), l’ophrys abeille et le lézard des murailles.

Description d’Icade : Foncière, développeur et promoteur, Icade est un opérateur immobilier intégré spécialisé dans le tertiaire et la santé, qui conçoit des produits et des services immobiliers innovants pour répondre aux nouveaux usages et modes de vie urbains.

Défi nition de la biodiversité positive : inspirée de la notion d’« énergie positive », le concept de « biodiversité positive » suppose une amé-lioration de la biodiversité dans un environnement donné par rapport à un scénario de référence (par exemple avant le début d’un projet). L’amélioration de biodiversité est généralement mesuré avec une série d’indicateurs, comme l’évolution du coeffi cient de biotope par m2.

Chiff res clés : 100% des parcs d’aff aires et 36% des nouvelles construc-tions d’Icade sont en biodiversité positive en 2019.

AV

IS

D

’E

XP

ER

T2

ENTRETIEN AVEC DAPHNÉ MILLET

Directrice RSE d’Icade

Elle est membre du Sustainability Committee de

l’EPRA (European Public Real Estate Association) et

du Corporate Forum on Sustainable Finance.

Avant de rejoindre Icade en 2015, Daphné Millet a été Analyste

ISR au sein de Groupama Asset Management pendant 9 ans.

Page 3: DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ? À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la

Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ?À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la question climatique, la protection de la biodiversité a du mal à s’imposer dans le débat poli-tique et économique. Les rapports sur l’état de la biodiversité renvoient pourtant les mêmes signaux d’alarme que ceux des experts climatiques, et les deux questions sont intrinsèquement liées. Mais la question de la biodiversité n’apparaît pour le moment que rarement sur le radar des décideurs économiques. Pourquoi ?

U N C O N S TAT S A N S A P P E L   : U N E   D É G R A DAT I O N A C C É L É R É E D E L A B I O D I V E R S I T É D U E À L ’A C T I V I T É H U M A I N ELes COP Biodiversité (1) n’ont certes pas la même aura médiatique que leurs cousines sur le climat, mais le ton et les conclusions sont les mêmes : sans un changement en profondeur de nos pratiques éco-nomiques et sociales, le rythme de disparition de la biodiversité va continuer à s’accélérer, provoquant des conséquences systémiques majeures pour nos sociétés. Le rapport 2019 de l’IPBES (2), un groupe-ment international d’experts de la biodiversité, est sans appel. 1/8e des espèces animales et végétales sont en voie d’extinction, un chiff re qui va s’accélérer avec le réchauff ement climatique. Les causes peuvent être résumées en une seule : l’activité humaine. Sont notamment citées la déforestation et l’artifi cialisation des sols, liées à l’agriculture inten-sive et à l’urbanisation, l'utilisation de produits phytosanitaires et la sélectivité accrue des espèces pour améliorer les rendements agricoles.

C O M M E N T E X P L I Q U E R L ’ I N V I S I B I L I T É É C O N O M I Q U E D E L A B I O D I V E R S I T É   ? U N   P R O B L È M E D E M E S U R E ( S )La question de la biodiversité est bien plus complexe que le climat. Tout d’abord, comme son nom l’indique le sujet est multiple et hétérogène. Comme le précise l’article 2 de la Convention sur la diversité biologique de 1992 (3), La biodiversité n’est pas seulement l’ensemble de 8 millions d’espèces animales et végétales, c’est aussi toutes les relations entre chacune de ces espèces. Cette complexité et ce caractère systémique rendent la quantifi cation des impacts extrêmement complexe. Il existe ainsi aujourd’hui dans les rapports RSE d’entreprises très peu d’indica-teurs pertinents de suivi d’action de protection de la biodiversité.

Plus généralement, afi n d’intégrer la biodiversité aux décisions écono-miques, il convient de trouver des systèmes de mesure de la valeur apportée. Si la biodiversité en tant que patrimoine commun de l’évo-lution de la vie sur Terre, a par nature une valeur infi nie, qu’en est-il de la valeur d’un écosystème local, d’une espèce en particulier ou d’un individu de cette espèce ?

Malheureusement, les méthodes classiques de valorisation économique s’appliquent très diffi cilement. Le coût de remplacement par exemple, qui a pu être utilisé pour quantifi er économiquement l’externalité posi-tive que constitue le travail de pollinisation des abeilles (i.e. quel serait le coût additionnel si nous devions, comme les hommes-abeilles du Sichuan, polliniser manuellement une partie de nos cultures ?), est une vision utilitariste qui ne permet de « valoriser » que les espèces ou les écosystèmes qui apportent un bénéfi ce économique direct. Mais quel est le coût de remplacement d’un tigre du Bengale  ? Et quel est le coût de remplacement du dernier tigre du Bengale (par défi nition, il est impossible à « remplacer ») ?

Une autre méthode de valorisation de la biodiversité, d’avantage inspirée de l’économie de la fonctionnalité, se base sur les services écosystémiques. Quels sont les bénéfi ces des écosystèmes qui nous entourent et quelle est leur valeur ? L’identifi cation de services éco-systémiques a par exemple permis de rémunérer d’anciens braconniers pour protéger des parcs naturels, ou encore les agriculteurs du bassin versant de la ville de Pékin pour maintenir une eau moins polluée. Mais là aussi, cela suppose de parvenir à mesurer la valeur des services éco-systémiques rendus, ce qui est rarement fait.

Tout reste donc à construire pour parvenir à évaluer la protection de la biodiversité et à intégrer cette question aux décisions écono-miques. Est-ce que la crise sanitaire du Covid-19, qui a montré que la proximité accrue avec la faune sauvage pouvait représenter un risque sanitaire majeur, permettra une prise de conscience ? Il conviendra d’en juger lors de la COP15 Biodiversité qui cette année devait être organisée… en Chine !

(1) Conférence des États membres de la Convention sur la Diversité Biologique, signée à Rio en 1992

(2) Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques

(3) Article 2 de la Convention sur la diversité biologique, Rio 1992 : « La variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes. »

AN

AL

YS

E

3

PAR AL IX CHOSSON

Analyste ISR chez DNCA

PAR AL IX CHOSSON

Analyste ISR chez DNCA

LE REGARD DE CARTOONING FOR PEACE

Maarten Wolterink (Pays-Bas) –Cartooning for Peace

Page 4: DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ? À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la

A/R Paris-New York 145(1)

Part brune 9,2%(2)

Part charbon 0%(3)

DNCA BEYONDEUROPEAN LEADERS

A/R Paris-New York 34(1)

Part brune 0%(2)

Part charbon 0%(3)

DNCA INVEST BEYONDGLOBAL LEADERS

A/R Paris-New York 549(1)

Part brune 3,9%(2)

Part charbon 3,9%(3)

DNCA INVEST BEYONDINFRASTRUCTURE & TRANSITION

Intensité carbone 195(4)

Part brune 0%(2)

Part charbon 0%(3)

DNCA INVEST BEYONDALTEROSA

Intensité carbone 130(4)

Part brune 0%(2)

Part charbon 0%(3)

DNCA INVEST BEYONDEUROPEAN BOND OPPORTUNITIES

(1) Vols A/R Paris-New York : Empreinte carbone du fonds calculée en équivalent du volume de CO2 émis par passager pour un vol aller-retour Paris-New York. (2) Part « brune » : Part des entreprises générant plus de 30% de leur revenus de l'extraction, la production et du raffi nage du pétrole et du gaz, de l'extraction minière, ou de la production d'électricité à base de charbon. (3) Part charbon : Part des entreprise qui génèrent plus de 30% de leur revenus de l'extraction ou de la production d'électricité à base de charbon. (4) Intensité carbone : Émissions de CO2 (scope 1 et 2) par million d'€ de chiff re d'aff aires.

A/R Paris-New York 177(1)

Part brune 1,8%(2)

Part charbon 1,8%(3)

DNCA INVEST BEYONDSEMPEROSA

OB

LIG

AT

ION

S E

UR

OP

EM

IXT

E

EU

RO

PE

AC

TIO

NS

EU

RO

PE

AC

TIO

NS

GLO

BA

LA

CT

ION

S E

UR

OP

EA

CT

ION

S E

UR

OZ

ON

E

T O P 3 D E S V A L E U R SL E S P L U S E X P O S É E S

À L A T R A N S I T I O N D U R A B L E

La mesure de la performance extra-fi nancière constitue pour DNCA un enjeu majeur. Dans un souci de transparence nous nous eff orçons de mettre en évidence au travers d’indicateurs simples et lisibles, l’impact et la contribution au développement durable de nos fonds et des sociétés dans lesquelles nous investissons.

DN

CA

I

NV

ES

T

BE

YO

ND

&

S

ES

I

ND

IC

AT

EU

RS

I

SR

4

A U 3 1 . 0 3 . 2 0 2 0

Écologique

100%

HOFFMANN GREEN

Médicale

AMPLIFON

100%

Mode de vie

DASSAULT SYSTEMES

100%

Médicale

100%

BIOTAGE

Économique

CHECK PT SOFTWARE

100%

Médicale

PURETECH HEALTH

100%

Écologique

100%

DASSAULT SYSTEMES

Mode de vie

GETLINK

100%

Écologique

90%

NEOEN

Médicale

83,1%

NOVO NORDISK

Médicale

ROCHE

64,2%

Médicale

FRESENIUS SE

80%

Écologique

90%

NEONEN

Mode de vie

GETLINK

100%

Écologique

HOFFMANN GREEN

100%

Écologique

90%

PAPREC

Mode de vie

GETLINK

100%

Démographique

ORPEA

100%

Page 5: DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ? À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la

Données au 31.03.2020. Sociétés présentes en portefeuille au 31.03.2020. Source : DNCA Finance. Les informations présentées ci-dessus ne constituent ni un élément contractuel, ni un conseil en investissement. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les fonds mentionnés n’offrent aucune garantie de rendement ou de performance et présentent un risque de perte en capital. Nous vous invitons à prendre connaissance du prospectus, des DICI et des autres informations réglementaires accessibles sur www.dnca-investments.com

E X P O S I T I O N A U X 3 P R I N C I P A U X O B J E C T I F S D E D É V E L O P P E M E N T

D U R A B L E ( E N C H I F F R E D ' A F F A I R E S )

E X P O S I T I O N A U X 3 P R I N C I P A U X O B J E C T I F S D E D É V E L O P P E M E N T

D U R A B L E ( E N N O M B R E D E V A L E U R S )

Ces indicateurs sont calculés à partir des données publiées par les entreprises et des analyses de nos gérants. Ils sont en lien avec les 17 ODD (Objectifs de Développement Durable) définis en septembre 2015 par les Nations Unies.

66,9%

3 19,9%

5 2,5%

6 0,6%

7 6,8%

8 13,0%

10 0,3%

11 1,8%

12 10,5%

13 10,0%

15 0,2%

9 1,3%

100%

3 34,5%

5 2,0%

6 0,8%

7 12,8%

8 8,0%

10 2,6%

11 3,3%

12 17,0%

13 17,8%

15 0,6%

9 0,6%

7,7%

3 0,6%

6 0,2%

7 0,5%

9 0,6%

10 0,6%

11 1,4%

12 2,1%

13 1,7%

44,8%

3 5,8%

6 1,5%

7 4,1%

9 7,9%

10 10,6%

11 2,9%

12 4,4%

13 7,6%

33,9%

5 3,1%

6 1,0%

7 7,7%

8 2,5%

9 2,1%

10 0,1%

11 4,7%

12 2,4%

13 10,3%

74,5%

3 0,3%

5 2,8%

6 1,8%

7 17,7%

8 1,3%

9 14,2%

10 2,6%

11 6,1%

12 6,3%

13 21,4%

19,5%

3 6,2% 10 0,8%

6 0,5%

7 1,4%

8 2,1%

9 0,7%

11 1,5%

12 3,4%

13 2,8%

15 0,1%

66,7%

3 16,2% 10 14,6%

6 1,4%

7 6,7%

8 1,4%

9 5,1%

11 3,5%

12 7,8%

13 9,6%

15 0,4%

61,1%

3 41,0% 10 1,6%

5 2,0%

7 1,3%

8 7,7%

9 1,7%

11 0,3%

12 3,0%

13 2,5%

93,0%

3 48,0% 10 5,7%

5 2,0%

7 8,3%

8 6,3%

9 2,6%

11 0,8%

12 6,0%

13 13,0%

15 0,3%

21,3%

3 16,1%

7 1,3%

9 0,1%

10 0,4%

11 0,8%

12 0,6%

13 1,8%

15 0,2%

87,8%

3 32,1%

7 12,2%

9 2,7%

10 8,2%

11 4,5%

12 13,1%

13 14,4%

15 0,6%

Page 6: DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ? À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la

ENTRETIEN AVEC JUL IEN BLANCHARD

Président directeur général de Hoffmann Green

Cement Technologies

HOFFMANN GREEN, PIONNIER DU CIMENT DÉCARBONÉFondée en 2014, Hoff mann Green Cement Technologies conçoit, pro-duit et commercialise des ciments innovants fortement décarbonés avec une empreinte carbone signifi cativement réduite par rapport au ciment traditionnel.

« D’urgence nous sommes passés à extrême urgence. Il est de notre responsabilité d’entrepreneur de créer un changement radical dans les méthodes, notamment lorsque ces méthodes concernent la construction », déclare Julien Blanchard, Président du Directoire de Hoff mann Green.

Pleinement conscient de l’urgence environnementale et de la néces-sité de réconcilier secteur de la construction, fabrication du ciment et environnement, le groupe est donc à l’origine d’une véritable rupture technologique fondée sur la modifi cation de la composition du ciment et la création d’un processus de fabrication à froid et propre, sans clin-ker. Les ciments Hoff mann Green, fabriqués aujourd’hui sur un premier site industriel 4.0, sans four ni cheminée, en Vendée, adressent l’en-semble des marchés du secteur de la construction et présentent, à dosage équivalent et sans aucune modifi cation du processus de fabri-cation du béton, des performances supérieures au ciment traditionnel.

U N E E M P R E I N T E C A R B O N E D I V I S É E PA R   5 PA R R A P P O R T À U N C I M E N T T R A D I T I O N N E LLe secteur du ciment est la 2e industrie la plus émettrice de CO2 dans le monde. En France, 80% des bâtiments sont réalisés en béton. Maté-riau le plus consommé au monde, le ciment doit entamer sa révolution. Hoff mann Green produit des solutions uniques et novatrices dans un secteur du ciment qui n’a pas évolué depuis 200  ans  : des ciments décarbonés produits sans cuisson et sans clinker.

Les ciments Hoff mann Green sont produits dans un procédé à froid et élaborés à partir de coproduits issus de l’industrie comme les laitiers de hauts fourneaux, les boues d’argile et le gypse. Des activateurs et suractivateurs sont ajoutés avec un dosage très précis dans le proces-sus de fabrication et permettent ainsi de réaliser les ciments décarbonés Hoff mann Green sans clinker, sans cuisson et sans impact sur les res-sources naturelles.

Ses unités de production 4.0 sont en adéquation avec le principe de minimiser son impact environnemental à travers la logique d’économie circulaire et de recyclage, en ne produisant aucun déchet et en utilisant les énergies renouvelables pour alimenter ses sites.

Le projet industriel que porte Hoff mann Green renoue avec un dynamisme entrepreneurial « nouvelle génération », intégrant l’impact environnemen-tal, social et sociétal de ses activités, afi n de préparer un avenir meilleur et plus durable pour les générations futures.

I N C A R N E R L E C H A N G E M E N T D E   PA R A D I G M E   DA N S L E S E C T E U R D E   L A   C O N S T R U C T I O NHoff mann Green souhaite agir sur le climat et l’environnement autrement et dès maintenant, en concevant et produisant des ciments décarbo-nés. Grâce à ses solutions technologiques innovantes, les acteurs de la construction peuvent  réduire signifi cativement leur empreinte car-bone avec un béton éco-responsable afi n de créer les villes durables de demain. C’est pourquoi de grands groupes comme Bouygues Construc-tion, GCC, Eiff age ont conclu des accords de partenariat avec Hoff mann Green. Les ciments Hoff mann Green sont une alternative écologique au ciment traditionnel et économique au bois.

« L’un de nos enjeux était de montrer que nos ciments peuvent se substituer au ciment traditionnel dans un grand nombre d’applications. Nous sommes concrètement en train d’apporter ces preuves avec des voiles, fondations pour des trackers solaires, des prémurs, des dalles… Nous sommes en train de réussir ce challenge : les ciments Hoff mann Green sont capables d’être utilisés dans un grand nombre d’opéra-tions. », affi rme Julien Blanchard, Président du Directoire.

Grâce à ses trois technologies conçues pour produire des ciments décar-bonés destinés à l’ensemble des marchés du secteur de la construction, Hoff mann Green a pour ambition d’initier un véritable changement de paradigme dans le secteur de la construction et de préparer un avenir meilleur pour les générations futures. En octobre 2019, cette ambition s’accélère avec une levée de fonds record de près de 75 millions d’euros sur le marché Euronext Growth Paris, lui permettant de déployer son plan de développement.

ENTRETIEN AVEC J UL IEN BLANCHARD

Président directeur général de Hoffmann Green

Cement Technologies

Après avoir fait ses études dans une école de commerce française et américaine (American Business School) qui lui a permis d’étudier

au Canada puis aux États-Unis, Julien Blanchard, 39 ans, devient entrepreneur dès l’âge de 25 ans. Il reprend l’entreprise vendéenne

Gillaizeau, spécialisée dans la fabrication de carreaux, tuiles et briques en terre cuite et crée,

par la suite, la société Argilus qui conçoit des enduits naturels intérieurs et extérieurs

à base d’argile.

En 2014, la rencontre entre Julien Blanchard et

David Hoff mann, ingénieur chimiste spécialiste des liants

minéraux, débouche sur le dépôt de brevets pour la

création de nouveaux ciments décarbonés puis la naissance

de la société Hoff mann Green Cement Technologies,

pionnier du ciment décarboné.

Quatre années plus tard, le premier site de production

de la société, basé à Bournezeau en Vendée, sort de terre.

En octobre 2019, Hoff mann Green s’introduit en bourse en levant près

de 75 M€, soit la plus importante opération d’introduction en bourse

sur Euronext Growth Paris depuis sa création.

AV

IS

D

’E

XP

ER

T6

Page 7: DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ? À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la

En ce sens, la première étape de ce déploiement industriel consiste en la construction de  deux nouveaux sites  de production, dont la mise en service est respectivement prévue pour le second semestre 2022 (site  H2 en Vendée) et le premier semestre 2023 (site  H3 en région parisienne). Ces deux nouveaux sites présenteront chacun une capacité de production de 250 000 tonnes de ciments Hoff mann Green par an.

À horizon 2024, Hoffmann Green vise 3% de parts de marché en France grâce à ses trois sites de production, off rant chacun un accès maritime et/ou terrestre facilitant ainsi la réception de matières pre-mières et l’expédition des ciments Hoff mann Green.

« Les événements actuels, nous signifi ent, nous entrepreneurs, que nous devons passer à l’action ! Le changement viendra d’un développement économique plus responsable. Le secteur du bâtiment est souvent montré du doigt, les réglementations sont en train de changer, nous les avons d’ores et déjà anticipé par la concrétisation d’un concept révolutionnaire, le ciment décarboné. Grâce à nos solutions nous pou-vons revaloriser un secteur et faire que la ville soit ce lieu réenchanté attendu de tous », conclut Julien Blanchard, Président du Directoire de Hoff mann Green.

Comparatif d’émissions de CO2 | Ciment Portland vs. Ciment Hoff mann

Comparatif du processus de fabrication de ciment | Ciment Portland vs. Ciment Hoff mann

C H I F F R E S C L É S

diviser par 5l’empreinte carbone du ciment

0% clinckerciment garanti sans clincker

1er cimentdécarboné au monde

3 technologiesinnovantes pour décarboner

l’acte de construction

usines 4.0un modèle industriel responsable, unique

et innovant

Ciment Portland

Concas-sage

Séchage et

broyage

Pré-chau� age

Cuisson en four rotatif

(1 450° C pendant

18 h

Stockage du clinker

obtenu par

cuisson

Mélange et adju-

vantation

Broyage Condition-nement

Expéditions (big bag,

vrac, sacs)

Extraction des matières

premières des carrières

Ciment Hoff mann

Mélange et adju-

vantation

Condition-nement

ExpéditionsLivraison des co-produits

(laitier, argile, gypse)

Activation à froid

Fabrication sans cuisson

0% clinker

0

200

400

600

800

1 000

Ciment Portland(CEM 1)

Comparatif d’émissions de CO2

(en kg/tonne)

Ciment Ho�mann(H-UKR)

881

188

CO2/5

AV

IS

D

’E

XP

ER

T

7

Page 8: DNCA Lettre ISR N°4 Juin 2020 France FR ISR_Juin 2020...Comment intégrer la biodiversité aux décisions économiques ? À l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur la

BEYOND LIVE est une publication de DNCA Finance. DNCA Investments est une marque de DNCA Finance. Les opinions sur les marchés communiquées correspondent aux analyses des gérants de DNCA Finance. DNCA Finance ne saurait être tenue responsable de toute décision prise ou non sur la base de ce document, ni de l’utilisation qui pourrait en être faite par un tiers. Ce document promotionnel est un outil de présentation simplifié et ne constitue ni une offre de souscription ni un conseil en investissement. Ce document ne peut être reproduit, diffusé, communiqué, en tout ou partie, sans autorisation préalable de la société de gestion. DNCA Finance - 19 place Vendôme - 75001 Paris - tél. : +33 (0)1 58 62 55 00 - email : [email protected] www.dnca-investments.com. Société de gestion agréée par l’Autorité des Marchés Financiers sous le numéro GP 00-030 en date du 18 août 2000. Conseiller en investissement financier non indépendant au sens de la Directive MIFID II.

Des

sin

de

Ad

ene

(Fra

nce

/ E

spag

ne)

– C

arto

oni

ng f

or

Pea

ce

AC

TU

AL

IT

É8

CRISE 2020 : COASE ET CONSÉQUENCESPAR LÉA DUNAND-CHATELLETGérante et Directrice de l'ISR chez DNCA

Ce clin d’œil à la théorie de « Coase (1) », datant des années 60, et qui traite de la prise en compte des externalités dans les prix et la rentabilité des acteurs économiques est volontaire. La notion d’externalités, positives et négatives, prend ainsi tout son sens dans la période de crise que nous vivons actuellement.

D E U X T Y P E S D ’ E X T E R N A L I T É S   : S T R U C T U R E L L E S E T   C O N J O N C T U R E L L E S Les premières sont inhérentes aux entreprises et font référence à la responsabilité c’est-à-dire la manière dont un acteur économique gère ses activités. Par exemple, les externalités négatives liées à l’environnement dans le secteur du transport aérien où Air France en contrepar-tie de l’aide d’État de 7 mds d’euros est conditionnée à une meilleure gestion des externalités environnemen-tales. Dans ce cas, le coût économique de l’externalité se traduit par l’interdiction des lignes aériennes là où il existe des alternatives par le rail, inférieures à un temps de trajet de 2h30.

Les deuxièmes, provoquées par un choc exogène sont évidentes dans la période actuelle. La crise 2020 a sou-levé rapidement la question du partage de la valeur ajoutée réalisée par les entreprises. La valeur ajoutée se partage entre différentes parties prenantes, notamment externes : entreprises (réinvestissement, investissement R&D), actionnaires (dividendes), salariés (salaires), État (fiscalité), fournisseurs, créditeurs et communautés locales. À la lumière de l’actualité, il semble encore plus pertinent d’être attentif à l’évolution du partage de la valeur ajoutée dans le temps et de la comparer entre entreprises pour s’assurer qu’elle est équilibrée.

P R E N D R E E N C O M P T E L E S   E X T E R N A L I T É S DA N S L A   G E S T I O N Intrinsèques à la gestion ISR, le suivi et la mesure des externalités, sont clé, qu’elles soient positives ou néga-tives. Certains secteurs sont structurellement absents du fait de leurs externalités négatives (bien souvent liées à l’environnement) ou de mesures insuffisantes voire inexis-tantes de ces dernières. L’absence d’exposition au secteur financier dans un fonds d’impact comme DNCA Invest Beyond Semperosa s’explique ainsi par le faible nombre d’indicateurs de mesures disponibles, ne permettant pas de suffisamment bien appréhender les impacts positifs potentiels (accès aux services financiers notamment).

Cette explication vaut également pour le secteur des télécommunications (infrastructures connectées, accès à la digitalisation…). Concernant les énergies fossiles, elles sont pénalisées par le poids des externalités néga-tives, malgré l’existence d’externalités positives (par exemple Total qui est acteur de premier plan dans l’éner-gie solaire). Celles-ci demeurent relativement faibles et ne permettent pas de contrebalancer à ce stade le poids des externalités négatives.

À l’inverse, le secteur de la santé est fortement exposé aux externalités positives à travers les produits et ser-vices. Mais au-delà du positionnement naturel sur la médecine de demain, l’importance de la responsabilité d’entreprise est fondamentale pour choisir des acteurs dont les externalités structurelles et conjoncturelles sont simultanément positives. Les controverses sont nom-breuses dans ce secteur témoignant de l’importance de combiner les deux approches. D’autres secteurs pré-sentent des externalités positives comme les entreprises industrielles favorisant l’efficacité énergétique, les tech-nologies permettant des innovations de rupture dans de multiples domaines ou encore l’agro-alimentaire partici-pant directement à la santé.

La période actuelle n’est pas sans modifier la manière dont un portefeuille ISR doit être géré. En effet, il est essentiel de remettre en question les modèles traditionnels des entreprises et de revisiter les pensées fondamentales. La valeur ajoutée est un exemple mais les modèles écono-miques choisis par les entreprises soulèvent également de nombreuses questions quant à leur pérennité. Com-ment ne pas considérer au cœur de la sélection des entreprises l’organisation de leur production, le degré d’internalisation, de maîtrise ? La temporalité est éga-lement une notion remise au centre des débats. Quelle crédibilité accorder au suivi des résultats trimestriels alors que les dirigeants témoignent d’une absence de visibilité totale et finalement d’une inadéquation entre le calendrier des publications et le rythme réel de la vie d’une entreprise ?

(1) Coase se réfère au Théorème de Coase, théorème économique, énoncé par George Stigler (1966) en référence à l'économiste anglais Ronald Coase pour son article « The Problem of Social Cost » (1960).

LE REGARD DE CARTOONING FOR PEACE

Créé en 2006 à l’initiative de Kofi Annan, Prix Nobel de la Paix et ancien secrétaire général des Nations Unies, et du dessinateur de presse Plantu, Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par le langage universel du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances. www.cartooningforpeace.org