DÉMATÉRIALISÉES - ETUDE QUALITATIVE · Peuvent partager des films ou séries avec leurs...

ETUDE STRATÉGIES

D’ACCÈS AUX ŒUVRES

DÉMATÉRIALISÉES

- ETUDE QUALITATIVE -

Avril 2018STRATÉGIES D’ACCÈS – RAPPORT D’ETUDE QUALITATIVE 1

I. LA TOILE DE FOND DES USAGES ET

PRATIQUES

A. Les contextes de consommation

1. Les évolutions du contexte de consommation

2. Les supports par types de contenus

3. Trois profils se dessinent

B. La perception des offres licites et illicites

1. L’illégal comme évidence

2. Une offre légale en retrait

II. LES STRATÉGIES D’ACCÈS

A. Les attentes en termes de qualité

B. Les modes d’information et mécanismes de prescription

C. Les parcours musique

D. Les parcours films et séries

E. Les modes de stockage et de partage

SOMMAIRE

III. LES PRATIQUES

CONFIDENTIELLES

IV. LES STRATÉGIES POUR

DEMAIN

CONCLUSION

Avril 2018 2STRATÉGIES D’ACCÈS – RAPPORT ETUDE QUALITATIVESTRATÉGIES D’ACCÈS – RAPPORT ETUDE QUALITATIVE

CONTEXTE ET

MÉTHODOLOGIE

Avril 2018STRATÉGIES D’ACCÈS – RAPPORT ETUDE QUALITATIVE 3

CONTEXTE ET OBJECTIFS

• Dans le cadre de sa mission d’observation, l’Hadopi a souhaité étudier les stratégies mises en œuvre par les internautes pour accéder aux biens culturels dématérialisés et notamment les stratégies d’accès illicites.

• Cette étude, confiée à l’institut Opinion Way réactualise l’étude « Stratégies d’accès » réalisée en 2013 par l’institut CSA et suit un même protocole en deux phases, qualitative et quantitative.

• Sont présentés dans ce rapport les résultats de l’étude qualitative, qui a précédé la phase quantitative.

• L’étude porte sur 3 catégories de biens culturels :

4Avril 2018

FilmsMusique Séries TV

STRATÉGIES D’ACCÈS – ETUDE QUALITATIVE

METHODOLOGIE

20 entretiens individuels à domicile d’1h30 en moyenne, réalisés du 3 au

19 octobre 2017 auprès d’internautes de 15 à 39 ans :

• 10 entretiens auprès d’internautes âges de 15 à 24 ans

• 10 entretiens auprès d’internautes âgés de 25 à 39 ans

• Les participants étaient consommateurs très réguliers (plusieurs fois par

semaine) de musique, films ou séries dématérialisés et ayant pour moitié

des usages illicites majoritaires ou exclusifs et pour moitié mixtes.

• L’ensemble des entretiens a été réalisé en Ile-de-France.

Un mini-groupe qualitatif de 7 participants d’une durée de 2h30 mené à

Paris le 17 octobre 2017 auprès de profils consommateurs très réguliers de

musique, films ou séries, ayant des usages illicites réguliers et

particulièrement technophiles.


I – LA TOILE DE FOND DES

USAGES ET PRATIQUES


A. LES CONTEXTES DE

CONSOMMATION

STRATÉGIES D’ACCÈS – RAPPORT ETUDE QUALITATIVE 7Avril 2018

1.LES ÉVOLUTIONS DU

CONTEXTE DE

CONSOMMATION


LES ÉVOLUTIONS DU CONTEXTE DE

CONSOMMATION


LES PRATIQUES CULTURELLES SONT ANIMÉES DE

PROFONDES ÉVOLUTIONS

Pratiques culturelles

Evolutions technologiques

Evolutions culturelles

DES MUTATIONS TECHNOLOGIQUES QUI

ACCÉLÈRENT LA CADENCE DE CONSOMMATION

PAR RAPPORT À 2013, DES PRATIQUES QUI TROUVENT MAINTENANT

UNE FLUIDITÉ ET UNE SIMPLICITÉ POUR TOUS

Une dynamique technologique permanente qui :

• accélère la rapidité de connexion, notamment avec la généralisation du Wi-Fi, de la 4G et de

la fibre optique

• démocratise l’équipement : une panoplie Smartphone, tablette et ordinateurs personnels

désormais possédée par le plus grand nombre

Une montée en puissance de pratiques culturelles en mobilité

• en voie de systématisation pour la musique, et pas seulement pour les plus jeunes

• en croissance pour les séries, notamment avec le développement des tailles d’écrans des

Smartphones

• plus ponctuelle pour les films, sauf dans le cas des voyages

« La musique c’est environ une heure par jour quand je suis en déplacement. Toutes les fois où je suis en déplacement

et seul, dans la rue, sur mon vélo, dans le métro, j’ai ma musique. » (M. 16 ans)


DES MUTATIONS CULTURELLES QUI MODIFIENT

STRUCTURELLEMENT LA CONSOMMATION

DES CHANGEMENTS DANS LA NATURE ET LA QUANTITÉ DES

ŒUVRES CONSOMMÉES

Une consommation qui vient à soi et n’implique plus d’efforts pour y accéder : les

films de cinéma à la maison, plus de CD ou DVD à aller acheter, …

• au détriment de contenus TV en désuétude

L’immédiateté est posée comme une injonction par les consommateurs eux-mêmes

• une impatience qui se retrouve à chaque étape de la consommation, de

l’accessibilité de l’œuvre à sa consommation

Séries et musique « boostent » la consommation

• un transfert des films vers les séries, voire les films d’animation

• une consommation boulimique, où la quantité prévaut sur la qualité

o consubstantielle du format séries

o accrue par la mobilité pour la musique

« Je suis très accro aux séries, je dors tous les soirs devant une série, je ne réussis à dormir que

devant une série, deux voire trois, pas une. Aussi dans l’après-midi, si j’ai du temps. » (N, 37 ans)





ŒUVRES CONSOMMÉES

Une récence des œuvres qui s’impose comme une clé d’entrée majeure:

• quasiment l’unique critère sur les séries (avec éventuelle récupération des

saisons précédentes avant d’entamer la toute dernière)

• un critère plus relatif pour les films, où les films les plus récents bataillent avec

les grands standards volontiers revus

• un critère également prégnant pour la musique, en particulier pour les jeunes, en

parallèle du suivi au long cours de certains artistes

« Il y a le dernier Spiderman qui est sorti donc j’ai pu le trouver très facilement puisqu’ils sont en tête

d’affiche ces films. Pareil pour les séries que je suis où les épisodes sortent en vostfr toutes les semaines, il

y a une petite image de l’affiche de la série qui me dit que tel épisode est sorti, il est visionnable donc je

clique sur le lien. » (A. 22 ans)





ŒUVRES CONSOMMÉES

Au total, des grandes quantités d’œuvres consommées, avec en moyenne

• Deux à trois films par semaine, visionnés le soir ou le week-end sur ordinateur

• Plusieurs épisodes de séries par jour, en mobilité sur le smartphone ou à

domicile sur ordinateur le soir

• Et une consommation musicale de plusieurs heures par jour

« Quand je ne travaille pas, je suis souvent sur mon ordi si je ne suis pas dehors. C’est au minimum un film

par jour . Au moins un ou deux épisodes par jour de série, ça dépend laquelle. Donc deux ou trois heures.

Pour la musique, le plus souvent c’est quand je suis sur mon smartphone. Quand je vais au travail c’est une

heure aller et une heure retour donc déjà deux heures dans la journée. » (A. 31 ans)




DES CONTEXTES DE CONSOMMATION ADAPTES AUX

RYTHMES QUOTIDIENS DE CHACUN

Les plus jeunes, lycéens ou étudiants :

• Consomment de la musique dès le réveil, dans les transports, et à domicile

• Regardent ponctuellement la télévision avec leurs parents le soir

• Consomment des films et des séries seuls, sur ordinateur ou tablette, avant de

s’endormir, et sur smartphone en mobilité

Les actifs, plus âgés :

• Consomment de la musique en mobilité et au domicile

• Peuvent partager des films ou séries avec leurs collègues sur leur lieu de travail

• Une consommation solitaire ou avec leur conjoint


« [musique]Tout le temps, dès que je peux écouter, j’écoute. Aux intercours, à la récré, sur le chemin des cours,

avant de dormir. Je m’endors avec de la musique. J’en écoute tout le temps. [séries] Dès que je rentre des cours

et les week-ends aussi. Deux ou trois heures par jour la semaine et le week-end presque tout l’après-midi. Sauf

si je sors. » (M.17 ans)

« En journée, quand je ne suis pas au travail, je fais autre chose. En général c’est plus en fin de journée

que je regarde les films et les séries. Là je suis en congé, ça va être le soir avant de dormir, » (A.31 ans)



UNE CONSOMMATION ALTERNANT ENTRE NOUVEAUTÉS ET

ŒUVRES PLUS « CLASSIQUES »

Une consommation de musique selon les goûts personnels

• Certains profils, plus généralistes, consomment les hits du moment anglo-saxons ou

français

• Le plus souvent, des sélections relativement pointues selon les genres ou artistes

appréciés

Des films et séries majoritairement américains et français

• Axés sur le divertissement (thriller, action, comédie)

• A la fois très récents selon les dernières sorties

• Et également des « classiques » revisionnés plusieurs fois: trilogies Star Wars, saga

Harry Potter, Taxi...


« Taxi, j’ai regardé les quatre films. Après Star Wars, en général c’est des films qui sont sortis il y a pas mal de temps et que

je connais déjà. J’adore revisionner des films, il y a des détails qui m’ont peut-être échappé. C’est juste le plaisir de revoir ces

films que je trouve géniaux. »(A. 22 ans)



LA GRATUITÉ DEVIENT UNE ÉVIDENCE POUR CET

ÉCHANTILLON DE GROS CONSOMMATEURS ILLICITES

Pour tous, une évidence de la gratuité

• une pratique perçue comme universelle

• une pléthore de sites gratuits très accessibles

Une remise en cause des modèles économiques des industries des biens

culturels plutôt que de leurs pratiques

• la conviction que ces industries n’ont pas anticipé/intégré la montée en

puissance d’Internet, puis des moyens illégaux

• une situation donc en partie « méritée » dans les perceptions

• et regardée avec une faible empathie étant donnée leur situation jugée

toujours florissante et le prix des œuvres matérielles

• par la mise à disposition de morceaux, Internet est considéré comme une

vitrine et donc un tremplin pour les artistes

« S’ils ne sont pas légaux ils n’ont qu’à les fermer. D’un autre côté, s’ils ferment, d’autres sites vont

s’ouvrir. Il faut aussi se mettre à la place de la société qui elle voit qu’elle paye partout tout le

temps. De l’autre côté elle a l’occasion d’avoir un truc gratuit, elle ne va pas se gêner. » (L. 18 ans)




LA GRATUITÉ DEVIENT UNE ÉVIDENCE

Pour certains, la conviction de contribuer au système, à leur manière

• des achats occasionnels

• parfois très électifs : un soutien aux auteurs/artistes « vraiment méritants »

selon des critères éminemment subjectifs

• d’autres modes de consommation rétributeurs des artistes : concerts, cinéma,

produits dérivés, …

« Quand je vais télécharger Vaiana ça va moins me déranger parce que j’ai acheté la règle, la

gomme, le sac à dos, le déguisement et la poupée. Donc d’une certaine façon j’ai participé à la

production du film. Tandis qu’un film fait par une petite production française avec des jeunes

cinéastes, je me dis qu’il faut que je leur donne un coup de pouce et que je les aide un peu. » (N.

37 ans)


CE QU’IL FAUT EN RETENIR

Des évolutions technologiques qui simplifient et démocratisent l’accès aux

biens culturels pour tous

La gratuité est devenue une évidence

Une consommation de plus en plus boulimique pour les séries et la

musique, véritables compagnons au quotidien, du lever jusqu’au coucher

La récence des œuvres, un critère majeur dans la consommation des

séries et de la musique, un peu moins prégnant pour les films


2. LES SUPPORTS PAR

TYPES DE CONTENUS


DES SUPPORTS QUI ONT SU TROUVER DES

PLACES ASSEZ DÉFINIES

DES SUPPORTS QUI COUVRENT L’ENSEMBLE DU PROCESSUS DE

CONSOMMATION, SANS SE CANNIBALISER

L’ordinateur reste pilier à toutes les étapes du processus :

• Recherche et téléchargement pour tous les types de contenus

• Visionnage pour les consommations individuelles et pour les films• quitte à être raccordé à l’écran TV en HDMI pour parfaire l’expérience de confort

Le Smartphone, sans cesse synchronisé à l’ordinateur, devient son double naturel

en mobilité, en particulier chez les plus jeunes

• Peu de recherche en raison de son ergonomie

• Quasiment pas de visionnage de films du fait de la taille de l’écran

• Un support en extérieur• évident et quasi systématique pour la musique

• croissant pour le visionnage de séries

La tablette est dédiée uniquement à un usage individuel et à domicile• essentiellement pour les séries en streaming

• de préférence dans la chambre


LES SUPPORTS DE TÉLÉCHARGEMENT

PAR TYPE DE CONTENU


CONTENUS MUSIQUE FILMS SÉRIES

Supports

Ordinateur et Smartphone Ordinateur

Peu de

téléchargement

Le cas échéant sur

ordinateur, très

rarement sur

Smartphone

Motivations

Préférence majoritaire pour

l’ordinateur pour l’aisance de

manipulation de téléchargement

(en plus de l’habitude de tout

télécharger sur ordinateur)

Ou préférence pour le

Smartphone, surtout chez les plus

jeunes, pour le stockage direct

pour un même lieu de stockage et

d’écoute, épargnant l’étape de

synchronisation

Taille d’écran

nécessaire pour

les manipulations

(sélection des

liens, fermeture

des publicités, …)

Visionnage à

partir de

l’ordinateur

LES SUPPORTS DE VISIONNAGE / ÉCOUTE

(STREAMING) PAR TYPE DE CONTENU


CONTENUS MUSIQUE FILMS SÉRIES

Supports Ordinateur et

Smartphone Ordinateur ± écran TV

via HDMI

Tous supports,

ordinateur ± TV en

écran, Smartphone et

tablette

Motivations

Ordinateur

• Visionnage des vidéos

(YouTube)

• Exploration de contenus

suggérés sur Internet

• Économie de la batterie

du Smartphone

Smartphone

• En mobilité

• Partage en soirée : un

seul support pour tous,

toutes les musiques

Taille de l’écran

nécessaire pour des

contenus où l’image

prime

Ordinateur

• Aisance de la

recherche du lien/site

• Confort de visionnage

Tablette et

Smartphone

• Visionnage en solo

(notamment au lit)

Smartphone

• Visionnage en

mobilité


DES SUPPORTS EN MOBILITÉ LOIN D’AVOIR SUPPLANTÉ LES

SUPPORTS À DOMICILE

L’ordinateur est le seul support à couvrir l’intégralité du processus de

consommation : toutes étapes, tous contenus

Le Smartphone, s’il prévaut en mobilité, n’est pas un support évident pour

le téléchargement. Il est utilisé encore à la marge pour la musique et reste

confiné aux séries pour le visionnage

La tablette, en dehors du visionnage au lit, ne semble pas porter d’autres

potentialités


3. TROIS PROFILS SE

DESSINENT


DEUX CLÉS D’ENTRÉE


Des segmentations qui ne concernent que les films et séries, la musique étant consommée de la même façon par tous (streaming et téléchargement)

1. Une première segmentation par âge autour de ± 25 ans

Les jeunes (plutôt < 25 ans)

N’ont jamais connu que la gratuité

Peu/pas de souvenir de supports traditionnels

Les moins jeunes (plutôt > 25 ans)

Porteurs de l’ancienne culture, mais sans la revendiquer pour autant

2. Une segmentation qui s'affine avec les modes de consommation

Les installés (plus souvent des adultes actifs)

Les avancés (plus souvent

étudiants)

Les dévoreuses de séries

(plus souvent des jeunes filles )

LES AVANCÉS

Les plus téléchargeurs

Totalement autonomes pour trouver les solutions

En plus d’un entourage éclairé en cas de besoin

La conscience parfaite de l’illégalité de leurs pratiques

« Il y a pas mal de choses de choix sur internet, c’est gratuit et c’est rapide à télécharger.

Même moi à chaque fois je me dis que c’est trop bien de télécharger car ça prend à peine

deux secondes. » (M. 16 ans)


LES DÉVOREUSES DE SÉRIES

Les plus fortes consommatrices en heures au quotidien, avec le suivi de plusieurs séries

concomitamment

Une mono pratique de streaming exclusif, sans téléchargement

Peu habiles, elles sont peu autonomes pour trouver par elles-mêmes un chemin, ou

éventuellement le renouveler en cas d’échec

La profonde conviction que le streaming est toujours légal

« Tout le week-end je regarde des films, autant que je peux, environ quatre ou cinq. Et les séries dès que je

rentre des cours et les week-ends aussi, deux ou trois heures par jour la semaine et le week-end presque

tout l’après-midi. Sauf si je sors. » (M. 17 ans)


LES INSTALLÉS

Un passage historique du téléchargement au streaming

Des pratiques leur permettant de rester autonomes

Une consommation sur le lieu de travail (plutôt depuis les supports mobiles)

Les plus sensibles au risque légal Hadopi

Du fait de leur pouvoir d’achat, les plus abonnés aux offres payantes, en dématérialisé et

physique (streaming, enseignes de cinéma)

Du fait de leur âge, les plus acheteurs d’œuvres légales

« Mon réflexe aujourd’hui c’est Netflix. Streamcomplet, je ne l’utilise pas en semaine. Quand je suis à la maison

et que je veux regarder un film le week-end et qu’il n’y a rien, c’est mon dernier recours. (…) Télécharger non,

parce qu’il y a Tonton Hadopi » (P. 36 ans)



UN UNIVERS DANS LEQUEL TOUS ONT TROUVÉ LEURS

MARQUES, EN OBTENANT TOUT, TOUT DE SUITE

Une logique de satisfaction immédiate réitérée au quotidien

• des internautes qui ont développé des routines rassurantes : sites, rendez-

vous séries, …

• peu d’échecs (à l’exception des dévoreuses de séries), et sinon vite comblés

Une consommation essentiellement sur Internet et de façon illégale

• sans même s’interroger sur le programme TV du moment

• insérant des programmes légaux de façon très sporadique, en replay

• alternant des œuvres passées et très récentes, américaines et françaises

principalement, dans une culture axée sur le divertissement (action et

comédie)


B. LA PERCEPTION DES

OFFRES LICITES ET ILLICITES


1. LE CHOIX DE L’ILLICITE


DES SITES ILLÉGAUX QUI ACCOMPAGNENT LES

ÉVOLUTIONS DE LA CONSOMMATION

UNE OFFRE ILLICITE QUI PARAÎT TOUJOURS S’ADAPTER:


et qualitativement

• en se perfectionnant en termes

d’ergonomie et simplicité de

recherche

• en gagnant en stabilité et

vraisemblablement en terme de

pérennité

• en structurant leur offre et en

proposant des clés d’entrée de

plus en plus fines et pertinentes

… quantitativement

• en se démultipliant

• en élargissant toujours et encore leur

offre d’œuvres

• en jouant la carte de la récence,

quasiment du temps réel par rapport

aux sorties officielles (CD, DVD, TV)

• en déclinant chacune des œuvres en

termes de format, qualité, version, …

« Quand ils l’ont supprimé ils ont frappé un grand

coup mais en fait ils ont coupé la tête du serpent et

des dizaines d’autres ont repoussé derrière. Tous les

grands fans de Megaupload se sont remis à créer

des sites d’hébergement. » (A. 22 ans)

LES BÉNÉFICES DE L’ILLICITE PRÉDOMINENT

SUR LES INCONVÉNIENTS


À L’USAGE, UN SEUIL ÉLEVÉ DE TOLÉRANCE VIS-À-VIS DES

ÉCUEILS LIÉS À LA MANIPULATION

Les internautes ayant des pratiques illicites régulières ont intégré ce qui vient

parasiter l’accès à l’œuvre

• Des situations d’échec réelles, mais que tous tentent de minimiser

• Une qualité variable de l’œuvre, mais acceptable à proportion de sa récence

• Une présence publicitaire qui fait partie intégrante de l’expérience

Au point d’estimer souvent leurs recherches à quelques clics, quand l’observation

montre des processus beaucoup plus longs

« Bon là ça marche pas, mais d’habitude ça marche, et sinon de toutes façons je vais bien trouver. En

général c’est rapide. » (J. 19 ans)

UNE PRATIQUE ILLÉGALE DONT LES RISQUES

SONT RELATIVISÉS ET BANALISÉS PAR CET

ÉCHANTILLON D’ILLICITES FRÉQUENTS (1/2)


DES STRATÉGIES ANTI-VIRUS DE PLUS EN PLUS DÉVELOPPÉES:

Le risque de virus semble s’être étiolé

• Un problème qu’a connu une minorité d’internautes

• Un risque rattaché au passé (une décennie) du téléchargement à double titre :

• des antivirus aujourd'hui censés être performants, dont tous sont équipés (quand ce n’est pas

Apple qui joue le rôle de garantie antivirus)

• un risque jugé relativement faible, et avec des conséquences sans grande gravité (des

messages d’alerte des antivirus sciemment balayés dans le but d’accéder aux liens/œuvres)

« Là il dit « sorry ». J’ai un Adblock qu’il faut que j’enlève. Je valide, il me relance une menace de l’antivirus. Je

la passe pour accéder à mon lien. C’est pas vraiment un virus, c’est juste une alerte de sécurité. Je ne la néglige

pas forcément mais je vois que ce n’est pas une vraie alerte de virus. » (S. 37 ans)

UNE PRATIQUE ILLÉGALE DONT LES RISQUES

SONT SANS CESSE RELATIVISÉS (2/2)


UNE PERCEPTION DU CARACTÈRE ILLICITE DES

SITES À GÉOMÉTRIE VARIABLE

Une diversité des modalités d’accès (téléchargement, streaming, avec

accès au contenu par liens ou directement, etc.) qui tend à brouiller les

lignes

« Quand on ne s’y connaît pas, on prend pour acquis ce qu’on voit. Si je n’ai rien

entendu par rapport à ça. Parce que si j’entends quelque chose qui est réputé illégal,

je n’y vais pas. » (P. 36 ans)

Streaming

Utilisation de convertisseurs pour des titres de musique

Téléchargement direct de films et séries

Téléchargement en P2P de films et séries

Perception par les consommateurs du caractère

illicite des pratiques

(Avec gradation en termes de gravité perçue : de la « moins

illicite » à la « plus illicite »)

UNE CONSCIENCE DE L’ILLICITE À GÉOMÉTRIE

VARIABLE (1/3)

LE STREAMING, ILLICITE ?

Le streaming est considéré comme hors-jeu pour de nombreuses raisons

• Il n’a pas la consonnance du téléchargement

• Il n’implique pas de propriété matérialisée, donc pas de sanction associable

• Il est accessible sans panoplie de hacker

• Les plateformes perdurent dans le temps :

• devenant des références

• laissant croire qu’elles ne sont pas sous le coup de la loi

• marketées comme de vraies marques

• Une confusion entretenue par le modèle économique des plateformes illicites

auxquelles les internautes contribuent : abonnement aux sites, publicités

« Streamcomplet c’est légal parce qu’on voit pas mal de films qui ont l’air de bonne qualité mais

des fois on se dit que c’est illégal quand on voit des films de moindre qualité. » (P. 36 ans)



VARIABLE (2/3)

L’UTILISATION DE CONVERTISSEURS POUR LA MUSIQUE :

Le stockage de musique par le biais de convertisseurs est considéré comme un petit écart

et non infraction :

• Une conversion le plus souvent par morceaux et non par albums

• Des morceaux accessibles par des clips de sites reconnus (YouTube), d’où une

conversion qui n’est qu’une matérialisation d’une écoute répétitive indéfiniment, au

prétexte de la mobilité

« La musique on la trouve gratuitement, je la télécharge mais là c’est juste pour l’emmener sur mon

portable. » (M. 17 ans)



VARIABLE (3/3)

LE TÉLÉCHARGEMENT DE FILMS EST CLAIREMENT PERÇU COMME

ILLICITE

Un vocable de « téléchargement » qui raisonne illicite

• un message « le téléchargement est illégal » bien passé

une conviction renforcée par

• la taille du fichier

• la complexité relative de l’accès

• la trace tangible que constitue le stockage du fichier

A fortiori pour le P2P, dont l’utilisation du logiciel fait l’objet de prudence

« Là il y a les films que j’ai téléchargés hier, je vais les supprimer comme ça il n’y a pas de trace de ce que j’ai

téléchargé. Le mieux c’est de ne jamais laisser le logiciel ouvert pour éviter de se faire tracer. » (L. 18 ans)


UN FLOU ENTRETENU PAR LES SITES

AU-DELÀ, DES INDICATEURS PAS TOUJOURS ÉVIDENTS POUR

METTRE EN VALEUR LE CARACTÈRE ILLÉGAL

Le caractère non payant

• sachant que les plateformes, en proposant un paiement pour leur service premium,

entretiennent la confusion

« Avec Uptobox j’ai un compte pour l’année, je l’ai payé cinq euros, je l’ai amorti le premier jour. » (A. 22 ans)

La présence de la publicité sur le site et son caractère agressif (nombre, pop-ups,

thématique de la pub, qualité formelle) qui militent pour l’illégalité

Le nom du site

• des sites connus pour être des stores payants (Amazon, iTunes, …)

« Je sais que Youtube se met à mettre des films à dispo des utilisateurs mais il faut payer trois ou quatre

euros pour visionner le film. » (A. 22 ans)

• mais, lors de recherche sur Google intégrant le mot clé « streaming » ou

« téléchargement », des sites légaux qui n’apparaissent pas en début de

référencement

La présence de listes de liens vers les œuvres, qui signent l’illégalité



L’ILLICITE EST INTÉGRÉ DANS LE QUOTIDIEN DES INTERNAUTES

INTERROGES

Une pratique perçue comme universelle dans cet échantillon pratiquant l’illicite

• Un sujet qui n’est plus du tout tabou, comme le montre l’aisance avec laquelle les

internautes décrivent leurs pratiques

« (premières évocations spontanées sur les biens culturels) Liberté d’accès, gratuité, c’est normal,

on considère ça comme un service gratuit et, payer pour ces services-là ça paraît un peu illogique. »

(groupe technophiles)

Une pléthore de sites très accessibles qui dénie toute idée d’interdit

• une incompréhension quant à la tolérance de leur existence

« S’ils les laissent, je vois pas pourquoi je m’en servirais pas. » (M. 33 ans)


2. PERCEPTION DE

L’OFFRE LEGALE


UN ENGOUEMENT CROISSANT POUR LES

PLATEFORMES LÉGALES...

LA PRISE DE CONSCIENCE, À L’EXPÉRIENCE, DE LA FACILITÉ

D’ACCÈS À L’ŒUVRE

Une visibilité croissante de l’offre légale

• largement promue par des campagnes de communication

• par les cercles de proximité : abonnement des parents ou amis

Une offre légale qui par nature est très valorisée sur la facilité d’accès

• une simplicité d’usage : une promesse tenue d’accès « en trois clics »

• et surtout une efficacité systématique, qui répond bien au besoin d’immédiateté

Une offre qui a par ailleurs intégré la nécessité de la diversité de l’offre

• en élargissant les catalogues

• en développant des contenus exclusifs


...MAIS LA PERCEPTION DE LIMITES IMPORTANTES

AUPRÈS DE CES PROFILS D’ILLICITES

UNE OFFRE PAYANTE QUI NE FAIT PAS ENCORE SUFFISAMMENT LA

PREUVE DE SA VALEUR AJOUTÉE, AUPRÈS DE CET ÉCHANTILLON

DE CONSOMMATEURS ILLICITES RÉGULIERS

Un catalogue d’offres encore trop restreint

• En récence : une chronologie des médias qui fait obstacle à l’immédiateté attendue par

les internautes, surtout pour les films

• En palette :

• Des propositions qui n’intègrent pas la totalité de la production de chaque genre/artiste

« Pour les films, comme il n’y a pas beaucoup de choix sur Netflix, je vais continuer le streaming. Par contre

j’utilise de plus en plus Netflix. » (E. 20 ans)

• Une logique de concurrence / exclusivité de chaque plateforme qui pénalise une offre globale

De fait, une substitution dans les faits en faveur du légal, mais qui reste toujours partielle, au

mieux complémentaire

«Avant j’utilisais beaucoup les sites de streaming, même pour les séries. Par contre j’en utilise toujours à l’heure

actuelle quand je veux voir un film bien particulier que je ne trouve pas sur Netflix. Donc vraiment beaucoup moins

mais parfois les sites de streaming. » (M. 18 ans)

« Je suis abonné à Netflix et Spotify et sinon je télécharge illégalement ce que je ne trouve pas. » (groupe

technophiles)


UNE ÉVALUATION DES AVANTAGES/

INCONVÉNIENTS DE CHAQUE OFFRE


OFFRE ILLÉGALE OFFRE LÉGALE

Avantages

Gratuité

Récence de l’offre

Offre quasiment infinie, y

compris les œuvres

anciennes, confidentielles,

non commercialisées

Des contenus dits

« exclusifs » de l’offre

légale, qui sont en fait

accessibles seulement

quelques jours plus tard

Accès immédiat et permanent, y

compris hors connexion

Accès sur tous supports sans

manipulation via les applis des

plateformes

Fichiers toujours de bonne qualité

Contenus exclusifs, par rapport à

d’autres plateformes et en propre

(productions maison)

Pas de risques associés (Hadopi

ou virus)

Pas de publicité

Une balance qui auprès de cette échantillon d’illicites penche du côté des sites illicites qui proposent des offres gratuites et récentes.

UNE ÉVALUATION DES AVANTAGES/

INCONVÉNIENTS DE CHAQUE OFFRE



Inconvénients

Qualité de fichiers variable (de

Blu-Ray et enregistrement

officiel à enregistrement en

salles cinéma et concert)

Risque Hadopi pour le

téléchargement (films et séries)

Nécessité d’une recherche

préalable, avec échec possible

Risque de rupture de lecture en

streaming lié aux aléas de la

connexion

Présence de publicité

Caractère payant

Peu/pas d’œuvres très

récentes (films notamment)

Offre limitée par plateforme

Offre exclusive d’une

plateforme à une autre (ex.

séries exclusives)

Restrictions d’usage

(location films iTunes,

nombre de supports et

écoute simultanée dans les

offres de base)

DES OFFRES GRATUITES EN MUSIQUE PEU

ATTRACTIVES

UNE EXPÉRIENCE DE GRATUITÉ QUI NE SERT PAS DE LEVIER

POUR PASSER AU PAYANT

Une expérience gratuite sur les plateformes légales (Deezer, Spotify) qui ne suffit pas à

susciter l’abonnement chez ces profils:

• Des publicités intempestives

• Pas d’accès hors connexion

• Pas de maîtrise du flux (boucles et morceaux)

• Accès limité au catalogue

• Pas de playlists individualisées

« Soundcloud l’inconvénient c’est qu’il y a des artistes que j’aime bien mais ils sont passés en mode payant. C’est

comme Deezer où il y a des échantillons de trente secondes. Parfois c’est même des plus grands échantillons mais il

y a une pub à la fin qui dit « abonnez-vous pour 5€/mois ». » (J. 19 ans)


UNE OFFRE LÉGALE DE PLUS EN PLUS CONCURRENTIELLE MAIS

ENCORE STRUCTURELLEMENT EN RETRAIT

Des propositions légales qui, en termes de largeur, profondeur et récence, ne peuvent

rivaliser avec la gratuité de toute l’offre illégale

La promesse de confort portée par le payant n’est pas suffisante pour justifier son prix

auprès des illicites réguliers interrogés



Ressources de contenus

pppIllimité

X X XStructurellement insuffisant

Confort d’accès

(X)Grande tolérance

pUn plus


II – LES STRATÉGIES

D’ACCÈS


REMARQUE

Les stratégies d’accès à la musique d’une part, et aux films-séries d’autre

part, n'obéissent pas aux mêmes logiques (qualité attendue, contraintes de

stockage, temps passé à télécharger ou streamer, supports

d'écoute/visionnage etc.).

En conséquence, ils ont été distingués dans l’analyse.


A. LES ATTENTES EN

TERMES DE QUALITÉ


DES STRATÉGIES DIFFÉRENTES SELON LA

QUALITÉ REQUISE

DES ATTENTES VARIABLES EN TERMES DE QUALITÉ SELON LES

ŒUVRES


Des internautes peu exigeants en matière de

qualité sur la musique

• Sachant que toute œuvre illicite est d’emblée

d’une qualité au minimum standard

• Des amateurs de musique et non des

mélomanes

• Beaucoup d’écoute au casque/écouteurs en

milieu urbain bruyant, ou en fond sonore

• Une approche par morceaux et non par

albums

Un mode d’écoute souvent structuré autour de

playlists• Le plus souvent en écoute individuelle, nomade

ou à domicile

• Ponctuellement en écoute collective dans le

cadre de soirées par exemple

Des niveaux d’exigence hétérogènes en

termes de qualité pour les films et séries

• Les films :

• pour nombre d’œuvres, l’exigence d’un haut

niveau de qualité

• d’autant plus pour une consommation

essentiellement à domicile

• Les séries :

• une urgence de visionnage qui prévaut sur la

qualité

• un visionnage beaucoup plus mobile

• une logique de consommation et quasiment

pas de conservation


UNE QUALITÉ DE L’OFFRE LÉGALE QUI NE SUFFIT PAS À

CONVAINCRE CE PROFIL D’ILLICITES

Une offre légale de musique complète mais qui peut mettre en avant des

arguments pas forcément décisifs pour eux

• Le haut standard de qualité n’est pas un critère majeur pour ces internautes

Une offre légale séries trop tardive, avec une qualité des fichiers qui ne suffit pas

à convaincre

« Même avec Netflix je télécharge, parce que des fois elles arrivent trop tard les séries. Ça nous est arrivé que déjà

on sache qu’on pouvait télécharger avec Utorrent et sur Netflix ce n’était pas là. » (N, 37 ans)

Une offre légale de films qui reste attractive pour sa qualité, mais il subsiste

néanmoins un problème de récence des œuvres


B. LES MODES D’INFORMATION

ET MÉCANISMES DE

PRESCRIPTION


LES SOURCES D’INSPIRATION PLURIELLES

POUR LES ŒUVRES

DES SOURCES D’INSPIRATION COMMUNES

L’entourage et les réseaux sociaux (publicités officielles des artistes/productions,

conseils amicaux), prévalents pour la découverte

L’actualité médiatique, notamment à travers les affiches ou la presse gratuite

DE MANIÈRE PLUS SPÉCIFIQUE POUR LA MUSIQUE

Une approche exploratoire par type de musique ou par attention portée aux

recommandations :

• de YouTube, à partir de la lecture d’une première œuvre

• parfois de Deezer, Spotify ou de sites plus spécialisés comme soundcloud ou

trackmusik ou de sites illégaux

• des « catches » par Shazam à l’occasion

« Sur Spotify on a un grand choix de musiques et on a surtout des playlists automatiques, que eux créent. Et

surtout par rapport à ce qu’on écoute, des playlists nous sont proposées. Ça nous fait découvrir des artistes

qu’on ne connaît pas.» (A.28 ans)


UNE RECHERCHE PLUS IMPLIQUANTE POUR

LES FILMS ET SÉRIESUNE RECHERCHE PLUS VASTE MAIS SÉQUENCÉE

Une recherche d’informations plus active, auprès :

• des sites de cinéma : AlloCiné, ciné-trafic, …

• des sites de téléchargement et streaming, qui ont marketé leur offre, par exemple :

• les nouveautés

• les palmarès de visionnage/téléchargement

• les qualités de fichier récemment améliorées

« C’est vrai qu’avec mes amis ou même avec ma mère, on se conseille souvent des films. Sinon j’écris « critique »

avec le titre du film et ça tombe souvent sur Allociné. Je regarde quand même les critiques parce qu’en général les

avis sont assez similaires. Même s’il y a des commentaires mauvais, je prends le temps de regarder pour me faire

ma propre opinion. » (M. 18 ans)

Des sorties officielles suivies avec attention, permettant d’organiser son visionnage ou

téléchargement en fonction d’un calendrier séquencé

• le jour de la sortie officielle : peu de fichiers et de mauvaise qualité

• quelques semaines après, une image de meilleure qualité, avec l’arrivée des sous-titres

• à la sortie du DVD, des fichiers de très bonne qualité

et donc d’anticiper son visionnage ou téléchargement selon ses arbitrages

« Je regarde les sorties de DVD sur 20 minutes, comme ça je sais. » (M. 17 ans)

« Ils sortent d’abord la version filmée dans les salles de ciné, après c’est HD8, du streaming reconverti mais c’est

pas mal et deux semaines après en Blu-Ray. » (Groupe technophiles)


C. LES PARCOURS MUSIQUE


QUATRE TYPES DE PARCOURS MUSIQUE

DEUX PARCOURS TRÈS MAJORITAIRES :

STREAMING ET CONVERTISSEURS


Étape facultative : Recherche d’inspiration

Site de streaming Site de streaming + site de conversion

Site de téléchargement direct(annuaire de liens)

Réseau P2P

Idée précise d’un morceau ou d’un artiste

TÉLÉCHARGEMENTSTREAMING CONVERTISSEUR

Stockage sur ordinateurEventuellement intégration dans sa bibliothèque

Synchronisation sur Smartphone


LES PARCOURS MUSIQUE LES PLUS COURANTS :

STREAMING ET CONVERTISSEURS


TOUS SUPPORTS

Convertisseurs

Requête Google: nom morceau ou artiste

Choix d’un site(très souvent Youtube)

Requête Google : nom morceau ou artiste

Choix d’un site X(généralement Youtube)

Et copie de l’adresse

Streaming

Ecoute(du morceau/artiste

puis des morceaux/artistes associés par recommandation)

ORDINATEUR

Requête Google : site X + convertisseur

Choix d’un site convertisseur(généralement le premier)

Procédure de conversion par copié-collé de l’adresse sur le site de conversion

Stockage

Ouverture d’un logiciel convertisseur(type Youtubetomp3)

OU


DES PARCOURS MUSIQUE DE TÉLÉCHARGEMENT RARES


SUR ORDINATEUR

P2P

Requête Google : nom morceau ou artiste + téléchargement

Choix d’un annuaire de liens

Test du premier lien

En cas d’échec, test des autres liensEt sinon choix d’un autre site

En cas d’échec pour tous les sites/liens (rare),

repli sur une autre œuvre en répétant le parcours

Requête Google : nom morceau ou artiste + torrent

Choix d’un site P2P

Site P2P- Clic « téléchargement », et ouverture du logiciel torrent

- Ou clic sur lien magnet avec ouverture simultanée du logiciel torrent

Téléchargement direct

Téléchargement

Stockage

Clics subsidiaires :« je ne suis pas un robot »

Désactivation du bloqueur pubFermetures onglets pub

POUR LA MUSIQUE, DES PARCOURS LIMPIDES

UN MUST : YOUTUBE

Une plateforme gratuite qui fait vraiment référence

• Une source qui sert à la fois pour le streaming et la conversion

• Accessible sur tous supports, ordinateurs ou en mobilité

Un plébiscite porté par

• Une offre pléthorique, toujours renouvelée

• Des suggestions et recommandations

• La présentation avec vidéo

• La mise en évidence des nouveautés

« On trouve tout et facilement sur Youtube. Quand j’ai envie d’écouter je tape Stromae sur Youtube et j’ai

tout le CD donc je ne me prends pas la tête. Avant ça n’existait pas donc je téléchargeais énormément de

musiques. » (N. 37 ans)


QUELLE QUE SOIT L’OPTION, DES PARCOURS

TOUJOURS CONCLUANTS (1/2)

POUR LE STREAMING, DES OFFRES LIMITÉES MAIS BIEN IDENTIFIÉES EN

LÉGAL

Une offre Youtube complétée par d’autres offres légales

• Mainstream : Deezer et Spotify

• en abonnement premium souvent souscrit... gratuitement grâce une offre

promotionnelle

• en gratuit, avec abandon assez rapide par déception

• Plus pointue, avec

• Soundcloud : une spécialisation pour les « mix », prisée des plus jeunes

• Trackmusik, un catalogue de musiques émergentes, notamment rap


QUELLE QUE SOIT L’OPTION, DES PARCOURS

TOUJOURS CONCLUANTS (2/2)

POUR LA CONVERSION/LE TÉLÉCHARGEMENT, DES OFFRES TECHNIQUES

ACCESSIBLES

Des parcours très simples et homogènes, avec une solution majoritaire: YouTube et ses

convertisseurs dédiés (requête « convertisseur YouTube »)

En cas d’échec ou de recherches spécifiques :

• Un site dédié à la musique, de type Soundcloud ou Trackmusik avec des

convertisseurs associés facilement trouvables

• De façon plus marginale, un téléchargement direct ou en P2P, pour les genres ou

œuvres plus pointues

Les convertisseurs ne font pas l’objet d’un choix sur une quelconque performance, mais

juste sur leur compatibilité avec le site source du morceau (ex. ytMP3 pour YouTube)

« J’ai cherché sur Internet « comment télécharger de la musique sur Youtube ? » et il y a des forums où ils

expliquent. Mais c’est intuitif, c’est marqué « convertir » « continuer » et « télécharger » » (M. 21 ans)


DES USAGES COMPLÉMENTAIRES ENTRE

STREAMING ET CONVERSION/TÉLÉCHARGEMENT


TITRE 1CONVERSION /

TÉLÉCHARGEMENTSTREAMING

Avantages

Stockage pour mobilité

Écoute hors connexion

Pas de publicité

Offre élargie à des morceaux

plus confidentiels

Peu de manipulations

Fichiers musiques légers,

demandant peu de capacité de

stockage

Pas de risque légal pour les

convertisseurs

La découverte continue, avec un

spectre choisi

Un usage en flux radio

Visionnage du clip

Suggestions / recommandations

Pas de manipulation

Inconvénients Capacité de stockage du

Smartphone

Coupures de connexion

Limitation du forfait 4G

Offre cantonnée au mainstream

La nécessité du streaming pour alimenter l’inspiration et la source de conversion/

téléchargement

En outre, une quasi absence d’inconvénients de la conversion qui explique sa persistance


STREAMING ET CONVERTISSEURS SONT DES PRATIQUES TELLEMENT SIMPLES

QU’ELLES MARGINALISENT LE TÉLÉCHARGEMENT

Un streaming utilisé par tous, sur tous supports

Une conversion utilisée par tous, notamment pour le stockage des titres par les

dévoreuses de séries amatrices de musiques plus mainstream

Un téléchargement qui reste réservé, parmi les autres, aux amateurs de musiques pointues qui

ne trouvent pas leurs morceaux ailleurs


Streaming Téléchargement

Avancés

Installés

Dévoreuses de séries

Conversion

D. LES PARCOURS FILMS ET

SÉRIES


QUATRE TYPES DE PARCOURS FILMS ET

SÉRIES

UN STREAMING GÉNÉRALISÉ, UN TÉLÉCHARGEMENT

PRATIQUÉ PAR LES AVANCÉS ET LES INSTALLÉS


Étape facultative : Recherche d’inspiration

Annuaire de liens Site de streaming mono lien

Site de téléchargement direct(multi-liens)

Idée précise d’une œuvre

STREAMING TÉLÉCHARGEMENT

Un choix non conscient entre les deux modesUn choix motivé par

une plus grande simplicitéUn choix motivé par

l’efficacité (+ avancés)

Réseau P2P


SÉRIES

LES PARCOURS FILMS ET SÉRIES EN STREAMING


Requête Google : nom œuvre + streaming

Choix d’un site(cf. supra : critères de choix)

Annuaire de liens, Test du premier lien

Site mono lien, avec œuvre en accès direct par un clic

SUR ORDINATEUR (ET TABLETTE POUR LES SÉRIES)


En cas d’échec pour tous les sites/liens (rare),

repli sur une autre œuvre en répétant le parcours

Clics subsidiaires « je ne suis pas un robot »


Visionnage

Site connu en favoris

En cas d’échec choix d’un autre site


SÉRIES

LES PARCOURS FILMS ET SÉRIES EN TÉLÉCHARGEMENT


SUR ORDINATEUR

P2P

Requête Google : nom œuvre + téléchargement

Choix d’un site(cf. supra : critères de choix)

Site téléchargement directTest du premier lien


En cas d’échec pour tous les sites/liens (rare), repli sur une autre œuvre en répétant le parcours

Requête Google : nom œuvre + torrent

Choix d’un site P2P(ex. torrent9, cpabien)

Site P2P- Clic « téléchargement », et ouverture du logiciel torrent

- Ou clic sur lien magnet avec ouverture simultanée du logiciel torrent


Téléchargement

Visionnage(souvent à partir de VLC)

Clics subsidiaires « je ne suis pas un robot »


Choix du site déjà en favori

POUR LES FILMS ET LES SÉRIES, LA CROYANCE EN

DES PARCOURS QUI N’ÉCHOUENT JAMAIS

UN HIATUS ENTRE OBSERVATION ET PERCEPTION DES INTERNAUTES

Une observation qui montre des parcours souvent chaotiques

• des liens obsolètes

• des impasses ou détours pour trouver une œuvre

• du temps passé à fermer les onglets de publicité, ou suspendre temporairement

AdBlock

• en plus de restitution en déclaratif d’expériences d’œuvres erronées ou de trop

mauvaise qualité

Contrastant avec un discours valorisant sans cesse la fluidité du cheminement

• Des impasses qui ne sont pas vécues comme des échecs, du fait• Des ressources infinies (Google, YouTube, entourage) pour arriver à ses fins

• D’une créativité – réactivité des sites et des internautes jamais prise en défaut

« Lucy, je tape le nom dans le moteur de recherche. Ça bugue donc ça veut peut-être dire que j’ai fermé

l’application. Je la réouvre. Ça bugue encore. Souvent ça fait ça. » (E. 20 ans)

« Là j’ai cliqué sur un lien, pour accéder à la page je suis obligé de désactiver Adblock, je précise que je ne

suis pas un robot, je valide et j’arrive sur les liens. » (A. 22 ans)


DES PARCOURS GOUVERNÉS PAR L’HABITUDE

ET NON PAR LE BENCHMARK (1/3)

DES PRATIQUES FONDÉES SUR DES AUTOMATISMES ET NON SUR DES

ARBITRAGES ÉCLAIRÉS ET ARGUMENTÉS

Des internautes animés par une attitude pragmatique

• L’apprentissage par essais-erreurs jusqu’à son but

• Une recherche de facilité qui importe toujours plus que la satisfaction de trouver une

réponse plus performante• Des dévoreuses de séries encore plus motivées par la facilité et donc retenant par expérience

plus souvent des sites de streaming mono-liens (sur lesquels la lecture peut démarrer

instantanément comme sur streamcomplet), n’ayant par ailleurs en général pas les ressources

pour souscrire une offre légale

• Un refus de devoir prendre du temps à élaborer des stratégies

« En fait j’essaie plusieurs liens mais celui-là je le prends assez fréquemment parce qu’il marche en général.

C’est bien parce que certains marchent et d’autres non. » (J. 33 ans)

« Je n’ai pas envie de devoir chercher dix mille liens pour regarder une série de quarante minutes... » (E. 20 ans)




DES PRATIQUES FONDÉES SUR DES AUTOMATISMES ET NON SUR

DES ARBITRAGES ÉCLAIRÉS ET ARGUMENTÉS

Un primat de l’habitude sur la fidélité

• Aucun attachement à un site donné : une simple valeur d’usage du site/lien tant

qu’il fonctionne

• Avec au fur et à mesure, la recherche du site le plus stable permettant de créer

une routine d’accès dans un environnement devenu familier (on sait quoi

cliquer, quelles étapes sont à venir, etc.)

• Le référencement quand le processus a donné satisfaction plusieurs fois• sous forme de favoris lorsqu’il s’agit d’un site

• par mémorisation du nom, lorsqu’il s’agit d’un lien

• La découverte d’un nouveau processus uniquement lorsque le précédent n’est

plus opérationnel (disparition d’un site notamment)

« Je les mets en favoris par rapport à la qualité des liens que j’arrive à récupérer. Là je vais essayer Zone

téléchargement parce que je le connais et que les liens sont, en général, bons. » (S. 37 ans)




DES PRATIQUES FONDÉES SUR DES AUTOMATISMES ET NON SUR

DES ARBITRAGES ÉCLAIRÉS ET ARGUMENTÉS

Des sites et les liens abandonnés de la même façon lorsqu’ils ne sont pas

opérationnels

Une situation qui n’est jamais vécue comme perturbante puisque

• Une certitude d’en trouver une autre • par son entourage

• ou par une simple recherche sur Google (œuvre + téléchargement ou œuvre +

streaming), qui deviendra à son tour un référent

• Sachant que tous les sites fonctionnent peu ou prou de la même manière

« Il y a Fullstream, Dpstream, Voirfilms, SKfilms, VK streaming, il y en a vraiment à la pelle.S’ils ne

sont pas dessus, je fais une recherche sur Google. Je mets le nom du film avec « streaming VO ou

VF », je tape la qualité à côté s’il y a. » (A. 31 ans)


UNE RECHERCHE DE FIABILITÉ DES SITES QUI

PRÉVAUT SUR TOUT AUTRE CRITÈRE


UN SOCLE D’ATTENTES RÉELLES RESTREINT

La permanence du site dans le

temps

La fiabilité des liens, appréciée au fil

de l’expérience

En plus de l’exhaustivité de l’offre qui

permettra de trouver le film, ou tous

les épisodes / saisons pour les

séries

L’esthétique des sites

La simplicité de la navigation

La structuration de l’offre (genre, nouveautés, pays,

année, …)

La pertinence du moteur de recherche

La présence de l’affiche

L’annonce de liens nouvellement mis en ligne pour une

même œuvre, avec des formats upgradés

Des critères beaucoup plus secondaires,

d’appréciation plus que de choix, autour de l’ergonomieDes critères prégnants

«Je teste les sites, ceux qui fonctionnent bien ou pas (…)

J’ai recommencé Greys Anatomy hier soir, sur Dpstream il

n’y avait pas tous les épisodes alors que sur Skstream ils y

sont. Skstream ça fait quatre mois que je l’utilise. Il y a plus

de liens et il est plus simple d’utilisation. » (A. 28 ans)

«Sur Liberty land, vous avez les nouveautés, les top films

donc les plus visionnés de ces derniers temps. Les films les

plus vus en streaming. Après les films récemment modifiés,

c’est à dire ceux qui ont reçu de nouveaux liens. Par

exemple des liens de meilleure qualité. » (A. 22 ans)

UN ARBITRAGE ENTRE TÉLÉCHARGEMENT ET

STREAMING QUI SEGMENTE LES EXIGENCES (1/2)


TITRE 1 TÉLÉCHARGEMENT STREAMING

Avantages

Assurance d’un confort de lecture : pas de

buffering

Conviction de fichiers de meilleure qualité

Possibilité de se constituer des heures de

visionnage en mobilité (vacances, long trajet)

Séries : assurance d’un visionnage continu de

différents épisodes/saisons

Possibilité de stocker le fichier pour le revoir à

tout moment ( avantage en recul, avec l’idée que

toute œuvre existante sera toujours accessible)

Accès aux bonus présents sur les DVD

En mineur, fierté de savoir-faire, plaisir de faire

Perception d’une

simplicité du processus

Pas de temps de

téléchargement

Pas de risques associés

(Hadopi ou virus)

Pas de capacité de

stockage requise

Un téléchargement plus impliquant, réservé à des internautes :

• plus exigeants en termes de qualité, de spécificités de contenu

• plus réfléchis par rapport à la consommation d’une œuvre

• et un peu plus technophiles

UN ARBITRAGE ENTRE TÉLÉCHARGEMENT ET

STREAMING QUI SEGMENTE LES EXIGENCES (2/2)


TITRE 1 TÉLÉCHARGEMENT STREAMING

Inconvénients

Temps de téléchargement ( longs et

variables, mais globalement de plus en plus

courts)

Fichiers corrompus ou erronés, ce dont

on s’aperçoit post-téléchargement

Besoin d’une forte capacité de

stockage

Risque Hadopi

Risques de virus, même si protection

par un antivirus, voire par Apple

Aléas de connexion

Temps de mise en route

Liens morts

Des fichiers de moins bonne

qualité (parce que souvent

plus récents), par ex.

décalages dans les sous-titres

Encore parfois des temps de

latence pour streamer une

autre œuvre sur le même site

Onglets de publicités

intempestifs

AU SEIN DU TÉLÉCHARGEMENT, UNE DISTINCTION P2P OU NON QUI NE SE FAIT QUE POUR LES PLUS AVERTIS


TITRE 1 P2P (TORRENT) TÉLÉCHARGEMENT DIRECT

Avantages

Une offre plus large

Des fichiers de meilleure qualité, car

partagés par les plus avertis

Plus grand choix d’œuvres, de

qualités, de langues

Plus rapide à télécharger

Pas ou très peu de pubs

En théorie, une plus grande vitesse de

téléchargement

Moins technique, plus intuitif car pas de

logiciel à télécharger

Conviction d’un risque Hadopi

amenuisé

Inconvénients

Le risque Hadopi En réalité, des temps de

téléchargement qui peuvent être longs

en heures d’affluence

Et, comme en streaming,

Liens morts

Temps de latence pour télécharger une

autre œuvre

Onglets de publicités intempestifs

Des internautes installés dans l’un ou l’autre des modes d’accès, qu’ils jugent suffisamment

satisfaisants pour ne pas les mettre réellement en concurrence

UN STREAMING PRÉVALENT

DES ARBITRAGES QUI DIVERGENT

Aucun internaute n’est exclusivement téléchargeur, une pratique du streaming

commune à tous

Des dévoreuses de séries exclusivement intéressées par le streaming plus

rapide et facile d’accès

Des installés qui combinent les deux modes, en privilégiant de plus en plus le

streaming, voire l’offre légale

Des avancés plus enclins à télécharger, mais qui ne négligent pas la facilité du

streaming


Streaming

mono-lien

Téléchargement P2P

Avancés

Installés

Dévoreuses de séries


Streaming

multi-liens

CE QU’IL FAUT EN RETENIR (1/2)

DES INTERNAUTES CENTRÉS SUR LA RECHERCHE D’UN COÛT

D’ENTRÉE MINIMAL POUR PARVENIR À LA SATISFACTION : EN

TEMPS, EN FACILITÉ, EN HABITUDE

Des sites illégaux

• qui non seulement répondent à cette attente

• mais augmentent les probabilités de réussite grâce à leur offre quasi

exhaustive

Des internautes qui cherchent à installer leurs pratiques dans un univers

familier :

• des sites repérés comme efficaces mémorisés et/ou mis en favoris

• des fermetures de site qui donnent lieu au repérage de nouveaux sites

efficaces sans cesse proposés par les moteurs de recherche

Un processus nécessairement plus complexe sur le téléchargement de

films et séries, mais sans que cela :

• soit rédhibitoire

• ni forcément jugé nécessaire au vu des performances du streaming


CE QU’IL FAUT EN RETENIR (2/2)

DES ÉCHECS QUI NE SONT PAS VÉCUS COMME TELS, ET QUI DONC

DISPENSENT DE STRATÉGIES DE REPLI

En musique comme en films et séries, en streaming comme en

conversion/téléchargement

• Des parcours qui arrivent à leur but dans la grande majorité des cas

• Une culture qui même basique permet d’avoir des solutions

• Des perturbations (ex. fermeture de sites) qui ne constituent jamais des

impasses définitives

• Aucun découragement donc pour toutes les pratiques


E. LES MODES DE

STOCKAGE ET D’ÉCHANGE


DES PRATIQUES DE STOCKAGE EN VOIE DE

DISPARITION

LE TRANSFERT D’UNE BOULIMIE DE POSSESSION À UNE BOULIMIE DE

CONSOMMATION

Une absence de volonté de possession des œuvres, avec un profil de « collectionneur »,

encore présent en 2013, qui semble avoir disparu

Une absence d’intérêt pour l’œuvre matérielle (CD, DVD, a fortiori en collections)

• puisqu’associée à une manipulation contraignante

• des supports qui ont presque disparu des intérieurs (qui ne sont en tout cas plus

exhibés dans les bibliothèques)

« Avant je préférais les DVD. Au bout d’un moment, je me suis laissée un peu conquérir par l’ordinateur. Déjà ça

coûtait beaucoup moins cher de regarder des films en streaming. C’est même plus convivial parce que je peux

être chez moi, je peux regarder mon ordi directement, je n’ai pas besoin de me déplacer au cinéma. » (A. 22 ans)

Un téléchargement de films

• motivé par une logique de confort et non de conservation

• comme en témoigne la destruction immédiate des fichiers après visionnage

Une musique qui, seule, est conservée, dans la limite de stockage de son Smartphone

«Plutôt que d’acheter un DVD à sept ou dix euros en qualité Blu-Ray, sur internet, quand on sait où chercher, on

peut aisément le trouver gratuitement et l’avoir en illimité sans avoir besoin de le rendre à un magasin de vidéos

ou l’avoir en pochette ou en CD dans une armoire. Le CD peut se rayer, s’abîmer. » (A. 22 ans)


UN ÉCHANGE ENTRE INTERNAUTES EN

DÉSUÉTUDE

LE PRIMAT DE L’INDIVIDUALISME VS LA CULTURE INITIALE DU

« PARTAGE » SUR LE WEB

Des échanges qui se sont considérablement restreints dans toutes les sphères, ne

subsistant que dans certains cas

• Au sein du cercle de proximité, dans un motif d’entraide à destination des parents

moins familiers des pratiques illégales, via une clé USB

• Entre pairs très proches (sœur, meilleur ami), via des sites tels que Dropbox,

WeTransfer

• Au travail, des initiatives résiduelles d’ordinateur dédié, où chacun alimente et retire

des œuvres via une clé

« C’est fini l’époque où on pouvait envoyer de téléphone à téléphone, surtout avec l’Iphone. La seule chose qu’on

peut faire c’est envoyer un lien via l’ordinateur. » (L. 18 ans)

« Au travail on a des collègues qui téléchargent de chez eux et ils mettent sur l’ordinateur du travail. Après chaque

personne vient et met sa clé pour prendre les films. Il y a tous les derniers films qui sont sortis. » (W. 34 ans)


UN PARTAGE EN DÉSUÉTUDE

LE PRIMAT DE L’INDIVIDUALISME VS LA CULTURE INITIALE DU

« PARTAGE » SUR LE WEB

Une remise en question des principes même du pair à pair, avec des stratégies pour

certaines peu fondées

• la suppression pure et simple des fichiers téléchargés pour éviter d’être

ponctionné et repéré

«Je crois qu’on peut supprimer les trucs qu’on a déjà téléchargés pour pas qu’on nous prenne nos torrents.

C’est pas sympa mais c’est pour pas qu’Hadopi nous envoie des lettres. » (M. 16 ans)

• la mise à disposition de fichiers de contenus très pointus, avec l’espoir de n’être

jamais sollicité

• pour une internaute, la mise en avant « d’appâts » pour être sûre d’avoir un

nombre d’ uploads suffisants et pouvoir continuer à télécharger

« Mon mari s’est rendu compte que ce qui donnait le plus de points c’était des films pornos, donc il a

téléchargé deux films porno qu’il a mis sur notre disque dur et ça ça part tout le temps. Du coup on peut

télécharger ce qu’on veut. » (N. 37 ans)

Seuls sont partagés les codes de compte d’offres légales et de liens valides de

téléchargement

«J’utilise de plus en plus Netflix. Je n’ai pas de compte, c’est le père d’une amie qui en a un et qui m’a

donné ses codes. Du coup je n’y vais pas tout le temps non plus. » (E. 20 ans)



UN STOCKAGE ET DES ÉCHANGES ENTRE INTERNAUTES PEU

FRÉQUENTS

Une telle facilité d’accès que plus rien ne semble justifier la crainte d’une œuvre

non disponible sur la Toile

Un objectif de consommation avant tout plutôt que d’échange


III – LES PRATIQUES

CONFIDENTIELLES


DES PRATIQUES ALTERNATIVES SANS RÉELLE

NÉCESSITÉ

DES PRATIQUES ALTERNATIVES PEU FOISONNANTES, MÊME AUPRÈS

DES PLUS AVERTIS

Des pratiques de téléchargement et de streaming qui paraissent très simples et

dispensent de mettre en place des stratégies d’accès alternatives

Des internautes qui ont éventuellement un outil plus évolué et un seul : une opportunité

de découverte et non une quête technologique, y compris auprès des plus avertis

Une pulsion d’investigation et/ou d’arborer une panoplie technique qui ne semble plus de

mise, faute de nécessité


DES PRATIQUES ALTERNATIVES QUI

S’IMMISCENT EN TOUTE DISCRÉTION

UN SAUT TECHNOLOGIQUE DE PLUS EN PLUS TRANSPARENT POUR LES

INTERNAUTES

Nombre d’internautes n’ont pas conscience d’avoir recours à certains outils

• par exemple, un VPN qui fait l’objet d’une pratique consciente très marginale, en vue

d’éviter le repérage par Hadopi

• Une certaine confusion quand à certains outils qu’ils associent aux sites illicites, sans

toujours en comprendre l’utilité

« C’est extremedownload qui me met Heard protect, ce n’est pas moi qui ai choisi d’arriver sur cette page. Il

me semble que Heard protect va masquer votre IP. Je suppose parce que c’est le principe de ces trucs.

Sinon, je passerais directement de extremedownload à Uptobox. » (A. 22 ans)

Des glissements de pratiques opérés par les internautes sans qu’ils aient l’impression

d’un changement de stratégie

• par exemple, le passage du téléchargement P2P au téléchargement direct, dont le

parcours est proche, après ouverture ou non d’un logiciel

Une duplicité d’outils qui entretiennent la confusion sur leur intention

• par exemple, les boîtiers TV, initialement dédiés à l’offre TV légale, mais pouvant être

utilisés de manière illicite


DES PRATIQUES ALTERNATIVES

CONFIDENTIELLES

DES PRATIQUES TRÈS PEU TROUVÉES DANS NOTRE ÉCHANTILLON, AU

MIEUX CONNUES DE NOM

Pour le plus grand nombre, y compris auprès des « Avancés »

• des noms et des dispositifs inconnus

• ou, au mieux, une connaissance de leur nom, voire de leur principe

• et les renvoyant à une population de geeks plus avertis qu’eux-mêmes, souvent gamers

Une grande majorité d’outils dont les internautes de notre échantillon n’ont jamais été

équipés

• des outils relativement anciens restés à l’état embryonnaire : VPN et navigation privée

d’une part, Cacaoweb et Popcorn Time d’autre part

• des outils plus récents peu connus et encore moins investigués : des convertisseurs

comme Amerigo, des lecteurs multimédias et les boîtiers TV

Une pratique émergente : les passerelles multimédia, qui optimisent le changement d’écran.


NB. Les pages qui suivent sont le plus souvent le résultat de perceptions et non d’utilisation.

FOCUS SUR LES OUTILS

VPN

Deux usages distincts :

• un usage pour les grands voyageurs pour un accès aux chaînes TV françaises

« Mon VPN c’est pour des raisons différentes, je voyage et quand je quitte le territoire français je suis obligée d’avoir un

VPN pour voir M6. » (Groupe technophiles)

• un usage exclusif et volontaire de contournement de l’Hadopi pour internautes les plus

utilisateurs de Torrent

Pour les pratiques illicites, une solution qui séduit les gros téléchargeurs très technophiles,

qui n’ont que l’inconvénient d’un prix à payer pour avoir un outil non bridé

« Si je télécharge de la musique je suis sereine. C’est payant et l’inconvénient faut le lancer c’est deux clics de plus et je le

fais à chaque fois que je télécharge, ça prend quelques secondes. » (Groupe technophiles)

« Je me protège bien avec un VPN, c’est comme les capotes, je suis allé sur un comparatif pour voir le nombre d’adresses

IP qu’on peut avoir et la vitesse, moi j’envisage de le faire, je vais faire une recherche pour un comparatif de VPN et je vais

en trouver un, mais je suis prêt à payer un peu pour ne pas prendre de risque, ça coûte une dizaine d’euros. » (Groupe

technophiles)

• mais une barrière d’entrée technique pour les moins technophiles peu téléchargeurs, qui

n’amortissent pas leur effort

« Un VPN pour télécharger trois films, c’est beaucoup de travail pour pas grand-chose. On n’est pas des hackers dans

l’âme. On ne fait pas de commercialisation de ce qu’on télécharge donc il n’y avait pas grand intérêt. C’est une utilisation

récréative donc si c’est pour se prendre la tête à télécharger, ce n’est pas la peine. » (A. 28 ans)



NAVIGATION PRIVEE

Une modalité de navigateur qui laisse, à tort, supposer que la navigation est non

détectable, à l’instar d’un VPN

Des navigateurs comme par exemple Cmbrowser, qui permettent d’aller sur des sites

de téléchargement à partir de son Smartphone

« J’utilise un navigateur qui s’appelle Cmbrowser, il est très bien, pas mal de gens l’utilisent. Il faut que

j’aille en navigation privée. » (M. 16 ans)



PASSERELLE MULTIMÉDIA : UN OUTIL QUI PEUT ÊTRE UTILISÉ POUR

VISIONNER DES CONTENUS ILLICITES SUR L’ÉCRAN TV

Un outil certes utilisé d’abord pour son confort, quel que soit le contenu, avant d’être

un outil spécifique pour les pratiques illicites

• Une possibilité de visionnage partagé chez les amis

« Chez mon père on a une télé avec Chromecast. C’est une application qu’on a téléchargée et on peut être

connectée en wifi avec la télé et on peut balancer, par exemple, une vidéo Youtube sur la télé. Si je veux

voir une série Netflix, je la mets sur la télé et c’est encore plus grand que sur l’Ipad. » (J. 16 ans)

Mais, de façon émergente, une facilitation du visionnage sur l’écran TV sans avoir à

se déplacer, pour des contenus illicites de source ordinateur et smartphone

• Permet, grâce à des applications (ex : webvideocast), d’utiliser directement sur sa

télévision des sites de streaming

« Pour streamer en fait webvidéocast en gros c’est pour les Chromecast, les hdmi qu’on branche sur la télé

on envoie une vidéo ou musique sur la télé, et elle permet d’aller sur un site de streaming illégal, il suffit

d’afficher la page du film, l’appli détecte le film et l’envoi vers la télé. Pour des séries, je vais sur l’appli je

me connecte à Chromecast, ça bloque les pubs. » (groupe technophiles)



CACAOWEB

Un ancêtre d’eMule qui paraît complexe d’utilisation aux moins initiés

Un développement continu de Cacaoweb chez les plus geeks

« Popcorn time c’est comme Cacaoweb aussi il me semble. J’ai pas mal d’amis qui utilisent ces sites parce

qu’ils n’ont pas envie de télécharger. Ils ont envie de rester sur de la facilité, encore plus simple que du

téléchargement. On télécharge simplement le site et ensuite on accède directement aux fichiers sans se

prendre la tête. » (A. 22 ans)

AMERIGO

Un outil qui semble dédié aux plus jeunes (adolescents), cristallisés sur leur

Smartphone, et trouvant encore des versions gratuites

Des avantages à différents niveaux : facilité d’utilisation, maintien de sa bibliothèque

en cas de changement de marque de Smartphone, compatibilité IOS et Androïd

Mais une bibliothèque à part dans le Smartphone, non fusionnable avec son

application musique et une nouvelle version payante dissuasive

« On cherche tous à télécharger de la musique et donc, quand il y a une bonne application, on se

l’échange. Maintenant c’est payant. Moi j’ai Amerigo donc même si je réinitialise mon téléphone, je l’aurai

encore gratuitement. » (M. 18 ans)



LES BOITIERS PRÉCONFIGURÉS, UTILISÉS NOTAMMENT POUR CAPTER

DES CHAÎNES PAYANTES (SPORT OU AUTRES THÉMATIQUES)

Une utilisation très minoritaire au sein de notre échantillon

Dans un usage illicite, un équipement utilisé pour visionner de manière illicite les

chaînes TV payantes, et ainsi d’économiser l’abonnement

Un confort et une immédiateté d’accès aux contenus similaires à ceux de Netflix

Un coût d’entrée technique : installation d’une part, nécessité de mises à jour

récurrentes d’autre part

« On ne veut pas payer une chaîne donc on achète le boîtier, il coûte 40 ou 50 euros sur Amazon, on le

branche, on a les chaînes gratuitement, il y a différents modèles. C’est un petit boîtier carré, tout noir, il n’y

a pas de nom spécifique. Ça peut venir de Chine, de Russie, de beaucoup de pays mais c’est illégal en

France. Mais sur Internet tout est vendu. On le branche sur la télé. Je pense qu’il y a un logiciel à installer

avec une mise à jour à faire. Là j’ai un boîtier, c’est pour les chaînes pakistanaises, on l’a payé une fois et

depuis c’est mis à jour automatiquement. II est intégré dedans. Il faut juste le brancher à une prise

téléphonique murale. Avant c’était les paraboles mais maintenant on est passé au réseau filaire. Donc on le

branche sur une prise téléphonique et c’est tout. On a Be-In gratuit. Et il a les bouquets aussi gratuits.

Canal Sat, Ciné Family, Disney Channel. Il y a vraiment toutes les chaînes. Je les regarde sur VLC. » (A.

31 ans)



KODI, UN OUTIL RÉSERVÉ AUX PLUS TECHNOPHILES

Un outil qui semble encore confiné aux geeks, aux dires même des plus « Avancés »

Pas de possesseurs au sein de notre échantillon, mais des connaisseurs

Selon ces profils illicites, l’optique d’acquisition de Kodi est orientée vers des contenus

illicites

« En gros, Kodi c’est une interface, une sorte d’application qui s’installe sur un smartphone ou un PC et qui va

donner l’équivalent d’un lecteur multimédia. C’est une surcouche de Popcorn puisqu’il va tout répertorier, et ça

devient une expérience transparente. On a l’impression d’avoir une application alors que tout est piraté. Ce n’est

qu’une interface, c’est un truc fourbe, comme si c’est pas bien de voler, mais voici les outils. C’est opensource,

tout le monde peut le télécharger. Ils le présentent comme un lecteur, mais c’est une surcouche à Popcorn. » (A.

22 ans)

Une ergonomie et une praticité d’usage au domicile qui paraissent séduisantes

« Kodi je connais mais je ne l’ai pas, c’est un centre multimédia, une appli sur ordinateur et mobile on peut

regarder un film sur un réseau local, ça affiche sur un truc assez sympa, avec les films les affiches les

jaquettes, il récupère les infos sur chaque film. Je l’ai vu sur le site spécialisé Zéronet, il y en a d’autres

comme Plex. J’ai l’appli sur la PS4 et j’ai le Plex sur mac, ça récupère les infos, j’allume l’appli sur la PS4 et

j’ai tout ce qu’il y a sur mon Mac, je n’ai pas besoin de câble, et je contrôle tout avec la manette. » (groupe

technophiles)


FOCUS SPORTS

DES SITES OU APPLICATIONS DONNANT UN ACCÈS GRATUIT À DES CHAÎNES

PAYANTES, POUR UN VISIONNAGE SUR LA TV OU LE MOBILE :

ARTV-WATCH (FERMÉ RÉCEMMENT), MOBDRO

Un usage perçu comme simple mais encore limité au sein de notre échantillon (trois profils) et

en fréquence d’usage : une pratique non encore intégrée

Une exigence liée au direct, prégnant dans le sport, qui achoppe sur :

• les défauts de connexion des sites

• les commentaires en langues étrangères

• une qualité d’image et de son pas forcément au rendez-vous

« On a fait une soirée au travail où on n’avait pas de télé et j’ai mon collègue qui a trouvé un site sur Internet. Il a

dû taper « match en direct streaming » et il est tombé sur un site où on a pu voir le match. La qualité était pourrie.

On n’a pas vraiment suivi le match mais on avait le son. La qualité n’était pas excellente de par le streaming

puisque l’image est pixelisée. » (A. 28 ans)

« J’ai un ami qui m’a donné un site, il n’y a pas très longtemps, où je peux avoir accès gratuitement à Canal +, Be-

in et SFR sport. Si j’ai des potes à la maison et qu’ils veulent voir un match qui passe sur Canal, on va brancher

l’ordinateur à la télé. C’est artv.watch. » (M. 33 ans)

« J’ai une autre appli sur le téléphone où je peux regarder les chaînes. Ça s’appelle Mobdro, téléchargée sur

Androïd. En fait c’est une application qui permet de regarder toutes les chaînes depuis mon téléphone. Mais il faut

juste que je capte avec le réseau et c’est gratuit. Avec une mise à jour à faire. J’ai déjà regardé les matchs sur Be-

in au boulot grâce à ça. Le seul inconvénient c’est qu’on ne peut pas toujours s’attendre à avoir de la VF mais ce

n’est pas ce qui dérange le plus. » (A. 31 ans)


IV – LES STRATÉGIES POUR

DEMAIN


DES CRITÈRES STRUCTURANTS POUR

L’ÉVOLUTION DES PRATIQUES


Quatre critères principaux présidant finalement à l’arbitrage du mode d’accès (téléchargement,

streaming, …)

CHOIX

FACILITÉ

PRIX

SÉCURITÉ

Variété et récence des œuvres

Simplicité et rapidité

Gratuité vs. payant

Virus et Hadopi

UNE AFFIRMATION DU PRIMAT DU STREAMING


Un streaming qui va se généraliser, du fait d’une meilleure couverture des besoins sur les quatre

dimensions

Un téléchargement voué à rester plus confidentiel, notamment le P2P

• car répondant à une approche pointue tant dans le choix des œuvres que dans la technique

• et du fait du risque légal Hadopi

choix

facilité

prix

sécurité


choix

facilité

prix

sécurité

Streaming

choix

facilité

prix

sécurité


UNE OFFRE LÉGALE JUGÉE PEU SATISFAISANTE PAR CES PROFILS ILLICITES SUR DES DIMENSIONS ESSENTIELLES


Ils estiment que l’offre légale présente :• un avantage concurrentiel mineur par rapport au streaming : un léger gain de facilité d’usage• une dimension choix encore trop conditionnée par la chronologie des médias

choix

facilité

prix

sécurité


choix

facilité

prix

sécurité

Offre légale

choix

facilité

prix

sécurité

Streaming

choix

facilité

prix

sécurité


DES GLISSEMENTS DE PRATIQUES POUR LES

INTERNAUTES INQUIÉTÉS PAR HADOPI


Le passage prévisible d’un téléchargement intensif à une offre légale plus sécurisante et facile

• résiduellement complétée par du téléchargement illégal

• qui concerne plus probablement les « Installés »

choix

facilité

prix

sécurité


choix

facilité

prix

sécurité

Offre légale

> Installés

choix

facilité

prix

sécurité


« Moi j’ai quelqu'un qui a payé une grosse amende et il a

payé oui, ...et c’est ce qui m’a incité à aller sur Netflix. »

(groupe technophiles)

DES GLISSEMENTS DE PRATIQUES POUR LES

INTERNAUTES INQUIÉTÉS PAR HADOPI


De même, le passage prévisible d’un téléchargement intensif à de plus en plus de streaming

• moins risqué

• de plus en plus performant

• en particulier pour les jeunes avancés, fans de séries

choix

facilité

prix

sécurité


choix

facilité

prix

sécurité


> Jeunes avancés

choix

facilité

prix

sécurité

Streaming

CONCLUSION


CONCLUSION


Une facilité de l’accès dans les parcours pour tous les internautes : le principal ressort des

parcours et stratégies d’accès est avant tout le pragmatisme, avec la gratuité qui apparaît comme

une évidence.

Peu d’échecs perçus par les internautes dans les stratégies d’accès, lorsque cela se produit ils

sont vite comblés et ne génèrent pas de frustration.

Le streaming constitue un mode d’accès de plus en plus privilégié, notamment car il est plus facile

et jugé moins risqué car peu perçu comme illicite.

Le téléchargement, utilisé par l’ensemble des internautes pour la musique via les convertisseurs

(stream-ripping), l’est surtout par les profils les plus avancés pour les séries et films.

Les supports mobiles sont utilisés pour certains usages ou types de biens (musique pour la

majorité, séries pour certains, en mobilité pour le smartphone ou au lit pour la tablette), cependant

l’ordinateur reste le support privilégié, surtout pour les films et séries, en raison du confort de

visionnage procuré.

CONCLUSION


Les dispositifs actuels répondent suffisamment aux attentes pour ne pas générer une

appétence particulière pour de nouveaux outils.

Si les applications mobiles sont de nature à attirer les jeunes très attachés à leur Smartphone,

les pratiques émergentes (applications ou autres) restent confidentielles et présentes

uniquement chez les profils les plus avertis et technophiles, ou sinon très opportunistes.

Les nouveaux outils visent davantage une optimisation de l’existant en terme de confort

(meilleure interface, centralisation multimédia, …) et non une révolution des pratiques.

DÉMATÉRIALISÉES - ETUDE QUALITATIVE · Peuvent partager des films ou séries avec leurs...

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