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édito Interview L’INALCO en BD Faire une recherche en bibliothèque Les cosméques coréens Le snow white syndrome Fondaon d’Isaac Asimov La fondaon de Kumadani-ji Cuisiner les perles de tapioca et la Kumara Les associaons de l’INALCO 2 4 6 8 7 12 5 10 9 sommaire N° 22 Février – Mars 2011 Le temps d’un numéro, votre journal prend des allures de magazine féminin ! Après tout, nous avons bien mis à l’honneur l’Asie dans le numéro précédent... Non messieurs, ne fuyez pas, je plaisante ! (Quoique…) Au fil des pages vous pourrez découvrir le parcours de people, enfin d’anciens étudiants, plusieurs recees de cuisines et une sélecon d’épiceries pour faire votre shopping, des réflexions existenelles sur les cosméques (être bronzée ou ne pas être, là est la queson) mais aussi sur la science-ficon. La fondaon d’un temple vous sera racontée tel un conte et pour clore votre journal, les associaons publient leur pete annonce. Il ne manque qu’un horoscope finalement ! Allez, nous essaierons d’y penser pour le prochain numéro. Bonne lecture, Ursula Chenu

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éditoInterview

L’INALCO en BD

Faire une rechercheen bibliothèque

Les cosmétiques coréens

Le snow white syndrome

Fondation d’Isaac Asimov

La fondation de Kumadani-ji

Cuisiner les perles de tapiocaet la Kumara

Les associations de l’INALCO

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sommaire

N° 22 Février – Mars 2011

Le temps d’un numéro, votre journal prend des allures de magazine féminin ! Après tout, nous avons bien mis à l’honneur l’Asie dans le numéro précédent... Non messieurs, ne fuyez pas, je plaisante ! (Quoique…) Au fil des pages vous pourrez découvrir le parcours de people, enfin d’anciens étudiants, plusieurs recettes de cuisines et une sélection d’épiceries pour faire votre shopping, des réflexions existentielles sur les cosmétiques (être bronzée ou ne pas être, là est la question) mais aussi sur la science-fiction. La fondation d’un temple vous sera racontée tel un conte et pour clore votre journal, les associations publient leur petite annonce. Il ne manque qu’un horoscope finalement ! Allez, nous essaierons d’y penser pour le prochain numéro. Bonne lecture,

Ursula Chenu

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InterviewFlorent GorgesTraducteur freelance et éditeur.31 ans - Châtillon (92) France

En quelle année universitaire êtes-vous entré à l’INALCO et quel y fut votre parcours ?Je suis entré à l’INALCO en japonais en 1998. Jusque là, j’avais suivi un parcours de sportif de haut niveau, en basket-ball, mais devant mettre un terme à ma carrière de façon un peu précoce, j’ai décidé de totalement changer de voie. Me passionnant depuis tout petit pour la culture japonaise, je me suis donc mis en tête d’en étudier la langue.A dix-sept ans, je suis parti vivre un an dans un lycée japonais et en famille d’accueil, dans le cadre d’échanges lycéens (AFS). Une fois ce séjour terminé, je suis donc arrivé à l’INALCO.

Avez-vous suivi des études parallèles ?Non, je ne me suis consacré qu’à l’étude du japonais. Il est vrai que dans mon entourage on me recommandait de diversifier mes compétences, mais je ne voulais pas me disperser et me concentrer d’abord sur les questions linguistiques. Cela s’est révélé payant car en deuxième année de DULCO, j’ai réussi le niveau 1 (ikkyû) du test d’aptitude de japonais (JLPT). Cependant, j’ai interrompu à deux reprises mes études pour partir au Japon. Après le DULCO, j’ai trouvé un travail en tant que professeur de français au Japon dans une école de cuisine, puis, après la licence, je suis parti trois nouvelles années dans le cadre du programme JET. J’ai finalement bouclé mes études en 2005 mais j’avais quand même réussi à cumuler de très belles expériences.

Que vous ont apporté vos études à l’INALCO ?Tellement ! Déjà, de la rigueur et une méthodologie. Ensuite, de nombreuses opportunités : le JET, les bourses, etc. Sans l’INALCO, je n’aurais jamais découvert tout cela. Il est vrai qu’il n’y en a pas pour tout le monde, seuls les plus motivés peuvent en profiter.

Durant vos études à l’INALCO, avez-vous fait des stages en entreprise, des jobs étudiants ou encore participé à une association estudiantine ayant contribué à votre formation?Je n’ai fait aucun «stage» en particulier ou association. En revanche, pour contribuer à ma formation et pour payer mes études, j’ai trouvé un emploi à mi-temps dans une

boutique de produits japonais du quartier de l’Opéra à Paris.Outre l’aspect financier, ce petit boulot me permettait d’être en contact avec des Japonais, et donc de mettre à profit mes nouvelles compétences acquises en cours.

Quel fut votre parcours professionnel à la sortie de l’INALCO et quelle est votre situation aujourd’hui ?Le Programme JET m’a permis de travailler pendant trois ans dans une grande collectivité locale japonaise et de me faire au monde du travail japonais. Suite à cette expérience, j’ai intégré pendant deux années supplémentaires un bureau de représentation des collectivités japonaises, le Clair Paris, pour aider à la compréhension et aux échanges entre les collectivités locales des deux pays. Après cela, je suis devenu interprète freelance et depuis peu, j’ai fondé avec deux amis une maison d’édition qui publie de nombreux livres sur l’Histoire des jeux vidéo (plus de trente en trois ans) : les Editions Pix’n Love. Aujourd’hui, je vis entre la France et le Japon et je passe la moitié de ma journée à parler ou écrire en japonais.http://www.jetprogramme.org/images/common/logo.gif

Quels conseils un ancien étudiant de l’INALCO tel que vous peut nous donner à nous, actuellement étudiants, afin de trouver des débouchés professionnels en fin d’études ?Beaucoup de rigueur et de ne jamais se décourager. La concurrence dans le monde du travail était déjà très rude quand je suis arrivé à l’INALCO à l’aube des années 2000 et c’est toujours le cas aujourd’hui. Personnellement, j’étais un étudiant qui ne se posait aucune question, qui ne voulait pas envisager les difficultés futures et je prenais toutes les opportunités qui se présentaient à moi. Que ce soit un petit boulot mal payé ou la participation à un concours quelconque (poésie, concours de discours, demande de bourses). Certes, je n’ai pas été reçu pour tout et j’ai connu des échecs.

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Les anciens élèves de l’INALCOsur la scène publique…

De nombreux anciens élèves de l’INALCO se sont distingués sur la scène publique, dans des ambassades ou ailleurs. Avant d’accéder à une certaine notoriété, ils étaient à l’image de l’étudiant des Langues’O : atypiques et passionnés. Animés par une profonde curiosité qui les a stimulés, ils ont su transformer leur soif de découverte en une expertise recherchée. Pour cette première présentation, voici le portrait de quelques anciens élèves qui ont marqué la scène médiatique des années 2000.

Agnès Levallois, arabe littéral, journaliste, ancienne directrice adjointe de France 24.Née en 1959, Agnès Levallois étudie l’arabe littéral à l’INALCO (DULCO 1981, Diplôme Supérieur 1983) avant de poursuivre ses études à Sciences Po Paris où elle obtient un DEA spécialisé sur le monde arabe contemporain. Entre

1988 et 2005, elle occupe des postes de journaliste spécialisée dans le monde arabe et travaille pour la Défense : en 1993 elle est entre autre responsable du Bureau Mondes Arabe et Persan au Ministère de la Défense. Après avoir été directrice de rédaction de la radio RMC Moyen-Orient en 2005, elle est nommée fin 2006 directrice adjointe en charge des programmes arabes de la chaîne de télévision France 24. L’ambition d’Agnès Levallois pour cette nouvelle chaîne qui se veut la « CNN française » est de diffuser une version arabophone des programmes alors uniquement distribués en anglais et en français. Malgré le succès du concept qui fait de la chaîne l’une des seules télévisions occidentales d’expression arabe, elle quitte France 24 début 2009 après un « différend éditorial ». La journaliste estime entre autres que pour faire entendre le message de la France, il est indispensable de s’adresser aux populations dans leurs langues tandis que l’Elysée souhaite protéger la francophonie. Elle est désormais consultante et chargée de cours sur le Moyen-Orient à l’ENA.

Olivier Weber, indonésien et malais, grand reporter.Né en 1958, Olivier Weber étudie l’indonésien et le malais à l’INALCO. Titulaire d’un DEA d’économie et d’un DEA d’anthropologie, il suit des cours de commerce à l’université de San Francisco et commence un doctorat en droit international à Nice. Après avoir exercé quelques années comme enseignant et analyste financier, il devient journaliste puis correspondant de guerre pour The Guardian, The Sunday Times, Libération et surtout Le Point où il devient grand reporter en 1990. Il couvre de nombreux conflits comme l’Afghanistan où il rencontre le Commandant Massoud et séjourne avec les Talibans, l’Irak ou encore la Tchétchénie. Il se spécialise dans les mouvements de guérillas, suit les trafiquants de drogue et de nombreux groupes rebelles. Cette expertise lui vaut d’être recruté comme chargé de cours à l’Institut de Criminologie de l’Université Paris II Assas (2001) et comme maitre de conférences à Sciences Po Paris. Impliqué dans plusieurs actions humanitaires et auprès de l’UNESCO, il est nommé ambassadeur itinérant chargé de la criminalité organisée et de la traite d’êtres humains par le Président de la République en 2008.

Jean-Christophe Victor, chinois mandarin, créateur du Dessous des cartes sur ARTE.Né en 1947, Jean-Christophe étudie le mandarin à l’INALCO et obtient un doctorat en anthropologie. Il entre d’abord au Ministère des Affaires Étrangères où il occupe plusieurs postes diplomatiques. Attaché culturel à l’ambassade de France à Kaboul, il est témoin du conflit afghano-soviétique et commence à se passionner pour la géopolitique. Recruté par le Centre d’Analyse et de Prévision du Quai d’Orsay, il s’occupe des zones Afghanistan, Pakistan, Australie et Polynésie. En 1990, il décide de fonder le LEPAC (Laboratoire d’Études Politiques et Cartographiques), un centre pluridisciplinaire spécialisé en géopolitique. Mais ce qui fait connaitre ce fils d’explorateur (Paul-Emile Victor) du grand public, c’est son émission Le Dessous des cartes qu’il a créée et qu’il anime sur ARTE depuis la naissance de la chaîne en 1992.

À ne pas oublier non plus : le journaliste Patrick Poivre d’Arvor (1947-) qui a suivi les cours de russe et serbo-croate.

Alexandra Guyot

Agnès LevalloisCrédit : Courtesy of F.B.G

Communication

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ZOOM SUR L’INALCo

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Faire une recherche en bibliothèque

Je vois vos sourires s’affaisser à la vue de ce titre. Bon, effectivement, ce n’est pas le plus « glamour » des thèmes de la planète, mais ça peut servir et surtout, ça permettra aux bibliothécaires d’éviter une crise de nerfs (ce que vous ne souhaitez pas, gentils lecteurs que vous êtes !)Commençons par le commencement : l’inscription. Elle n’est pas automatique, il faut vous déplacer dans la bibliothèque de votre centre, avec votre carte d’étudiant de l’année en cours, une carte d’identité pour prouver vos dires (pas de panique, c’est une simple procédure) et une photo d’identité (qui ne date pas de la Chute du Mur si possible).Étape suivante : remplir LISIBLEMENT le formulaire d’inscription gracieusement donné par la bibliothécaire. Le but est que le gentil archiviste puisse vous lire sans prendre rendez-vous chez l’ophtalmo… En échange de toutes ces démarches éreintantes, on vous récompensera en vous offrant une magnifique carte de lecteur, jaune poussin, avec code barres et photo de vous. Conservez-la précieusement, vous pourrez avoir à la dégainer à tout moment.Maintenant que vous êtes officiellement inscrit à la bibliothèque et en règle avec la Bibliothèque Universitaire des Langues et Civilisations (BULAC), une grande paix intérieure s’empare de vous et vous allez pouvoir profiter de cette sérénité pour emprunter ce livre, sur les mœurs tchouvaches ou sur les féminins irréguliers, que vous mourez littéralement d’envie de consulter (si, si, je le vois dans vos yeux !)Pour ce faire, c’est très simple : dirigez-vous vers un ordinateur (ceux de la bibliothèque sont bien pour les débutants, sous l’œil attentif des bibliothécaires qui seront prêts à secourir le lecteur néophyte). Connectez-vous au catalogue Bulac (catalogue.bulac.fr) et entamez la recherche de l’ouvrage, en tapant le titre ou l’auteur. Attention à bien saisir les onglets correspondants, « Titre » ou « Auteur», pour que votre recherche soit fructueuse. Une fois toutes ces étapes franchies, vous finissez par repérer un titre aguichant, et paf, vous

cliquez dessus. Magie du XXIe siècle !Un monde nouveau s’ouvre alors à vous, accompagné d’un océan de questions. Pas de panique, respirez à fond et saisissez un petit document ocre ou « jaune de Damas », pour les puristes. Vous y trouverez quelques informations à donner : la date du jour où vous voulez emprunter l’ouvrage, votre nom, et surtout, SURTOUT, la cote de l’œuvre qui se trouve comme par hasard dans la colonne nommée « Cote ». Comme quoi, on a réfléchi à la question. Vous agrémentez tout ça du

titre de l’ouvrage et vous tendez ce petit document avec votre carte de lecteur à la gentille bibliothécaire qui vous a vu malmener le logiciel de recherche pendant une demi-heure. Elle s’empare du tout et trottine dans les magasins, sorte de Fort Knox des connaissances, à la recherche de votre bonheur. Durée de l’opération : 2 minutes 39 secondes et 43 centièmes.Vous pourrez ensuite garder l’ouvrage pendant deux semaines, et même prolonger le prêt si vous n’avez toujours pas fini de le lire, parce que c’est écrit trop petit. La vie est

belle, vous allez enfin pouvoir tout connaître sur les Peuls ou les Iakoutes. Mais ne vous enivrez pas de cette toute nouvelle science : il faut rendre le livre à un moment donné. Il vous est indiqué par la bibliothécaire, puis tamponné sur un post-it à la fin du livre. Si vous êtes en retard, n’ayez pas peur de nous le rendre, nous avons cessé de briser les jambes des retardataires depuis 1871. Vous serez simplement pénalisé : vous ne pourrez plus emprunter pendant le nombre de jours de retard. Exemple : vous avez gardé le livre une semaine de trop, vous ne pourrez plus emprunter pendant une semaine. Facile, non ?Bravo, vous êtes maintenant un « pro » de l’emprunt, aussi cet article se termine. Un autre suivra, tout aussi palpitant ! Maintenant que vous connaissez tous les arcanes du monde de la bibliothèque universitaire concernant le prêt des ouvrages, rendez-vous dans vos bibliothèques pour mettre tout ceci en pratique !

Une bibliothécaire qui vous veut du bien

peinture d’Arcimboldo

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EconomieLa montée en puissancedes cosmétiques coréens

Etude House, Coréana, Nature Republic, Laneige, Clio, Sulwhasoo, VOV, Isa Knox, Sooryehan et Vidi Vici. Ces dix marques de cosmétiques, toutes coréennes, vous sont sans doute inconnues, mais désormais lancées à toute allure à la conquête du marché asiatique, elles tentent de concurrencer les marques européennes, comme Clarins ou encore L’Oréal, qui accaparent la majorité des parts de ce marché.

Etude House, leader du marché nationalEtude House est une marque coréenne de cosmétiques lancée en avril 1995 par Etude Corporation. Elle définit ses lignes de produits autour de quatre axes d’une importance égale : une bonne qualité, des prix raisonnables, un design simple et une large palette de couleurs. Rien, non vraiment rien de bien exceptionnel jusque là ! Alors, c’est sur un tout autre aspect qu’Etude House marque sa différence et cette spécificité, personne ne peut y échapper… En effet, un magasin Etude House se repère à une distance de 500 mètres, et pour cause ! Il ressemble à une sorte de maison de poupées rose qui, posée parmi les autres boutiques, fait immédiatement paraître ces dernières bien austères. Parallèlement à cela, Etude House emploie invariablement pour égéries des idoles montantes de dramas (séries télévisées) : actuellement, les ambassadeurs de la marque sont Park Shinhye (l’actrice principale de You’re Beautiful) et Lee Minho (l’acteur principal de Boys Over Flowers). Ambassadeurs de la marque, c’est le cas de le dire, puisqu’ils ne se contentent pas d’apparaître dans les spots publicitaires d’Etude House mais entreprennent également des tournées promotionnelles en Asie du Sud afin de représenter la marque, notamment auprès de leurs innombrables fans. Étant donné les succès incroyables de ces deux dramas aux Philippines, en Malaisie, ainsi que dans le reste de l’Asie, il n’est pas difficile d’imaginer que les fans des deux stars se précipitent devant cette occasion inespérée de les rencontrer. Ainsi, c’est grâce à un concept original et à une stratégie publicitaire bien rodée qu’Etude House a su se développer rapidement et ce,

tant sur le marché national qu’à l’échelle du continent asiatique. Possédant environ cent-cinquante magasins en Corée du Sud, la marque s’est étendue en Asie avec, à ce jour, vingt-neuf boutiques en Chine, vingt en Thaïlande, quatorze en Malaisie, dix au Vietnam, huit à Taïwan, huit aux Philippines, huit en Indonésie et quatre à Singapour. Son ambition, Etude House l’affiche clairement sur son site internet : la marque désire « devenir la meilleure marque de cosmétiques asiatique ». Elle semble être sur la bonne voie puisqu’en février 2010, elle a été élue « marque de cosmétiques coréenne favorite des Coréens » au classement annuel des biens de consommation coréens. Alors, saura-t-elle garder sa place cette année face à une concurrence de plus en plus rude sur le marché intérieur ? Cela reste à voir…

Une concurrence en plein essorUsant de la même stratégie publicitaire, les marques de cosmétiques Clio et Nature Republic ont également investi dans des campagnes mettant en scène des stars coréennes incontournables, avec Lee Hyori pour Clio et Bi Rain, ou encore les JYJ pour Nature Republic. Cette dernière marque estimait d’ailleurs en décembre 2010 que c’est grâce

à son récent contrat avec les JYJ que ses ventes ont quadruplé. Etude House n’est pas la seule marque à envahir le marché des cosmétiques des autres pays d’Asie du Sud, certaines marques vont d’ailleurs encore plus loin avec, par exemple, la marque Coréana qui dénombre des points de vente dans dix-huit pays avec bien entendu le Laos, la Thaïlande, la Malaisie mais aussi les États-Unis, le Canada, ou même la Mongolie, l’Iran, l’Oman et les Émirats Arabes Unis…Enfin, les marques coréennes de cosmétiques ciblent scrupuleusement leur clientèle, ce qui leur permet de concentrer leur recherche sur les types de produits nécessaires à une tranche d’âge et d’être de cette manière plus efficaces face à leurs concurrents. Ainsi, la marque Etude House s’adresse plutôt aux adolescentes et jeunes femmes tandis que Sulwhasoo se destine aux femmes ayant dépassé les trente-cinq ans.

Cécilia NANTIER

Inauguration d’un magasinEtude House à Taïwan

© epochtimes.com

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Société

Le Snow-White syndrome

Avez vous remarqué comme à l’approche de l’été les magazines féminins ont tous le même mot d’ordre : (non, je ne vais pas parler de régime) « comment bien bronzer avant l’été ? », « comment sublimer son bronzage ? », « quel maquillage met en valeur votre bronzage ? » etc, etc, etc. Si la couleur caramel, ou pain d’épice est à la mode en ce moment, il n’en a pas toujours été le cas et surtout il n’en est pas de même sur toute la planète. Un peu d’histoire avant d’aller plus loin : savez-vous d’où vient le mot bronzage ? Ce terme a été emprunté au vocabulaire des sculpteurs : « bronzage: procédé ayant pour but de donner l’aspect extérieur du bronze à divers matériaux » (Larousse en ligne). Mais cette obsession pour le bronzage et l’obtention d’une couleur dorée qui, pour certaines d’entre nous est particulièrement difficile à obtenir, est une évolution récente de notre société occidentale. Certains spécialistes de la question parlent même d’une « révolution culturelle du 20ème siècle qui a conduit le canon de la beauté pigmentaire occidentale de l’ordre du marbre à celui de bronze » (P. Ory) Car venons-en au fait. Avant de nous expliquer comment bien bronzer et comment le rester le plus longtemps possible, les magazines féminins donnaient des conseils pour se blanchir la peau. Eh oui, nous aussi nous avons eu recours aux crèmes blanchissantes, qui avaient pour but de traquer la moindre trace de pigmentation, la moindre tache de rousseur. Pour être belle, il fallait être livide. Ces pratiques qui remontent parfois à l’Antiquité, se sont considérablement développées au fil des siècles, et la cosmétique moderne ne cesse d’alimenter nos obsessions cutanées. Pourtant, sommes-nous certains qu’il est plus légitime de se tartiner d’auto-bronzant ou de graisse à traire que de crèmes éclaircissantes ? Loin de moi l’idée de faire l’apologie de ces crèmes, je cherche juste à comprendre. Pour illustrer cette folie pigmentaire de la blancheur, je vais vous parler du cas indien. Pour replacer le marché dans son contexte, voici

quelques chiffres : le marché cosmétique en Inde est évalué à 3,5 milliards d’euro en 2006/2007. Si l’on considère uniquement le marché des produits cosmétiques de marque, consommés par 20 millions d’Indiens, la taille du marché était estimée à 703 millions d’euro et devait atteindre les 1,036 milliard d’euro en 2010. Mais le secteur le plus dynamique est bien celui des fairness cream : elles constituent, avec 55% des ventes, la catégorie de crèmes la plus vendue. Elle croît de 20% par an et les hommes sont également touchés par le phénomène. La marque de HUL, Fair & Lovely, rafle 75% de parts de marché.Les cosmétiques promettent de nous rendre plus beaux, ou plutôt de nous rendre conformes à l’idée que nous nous faisons de la beauté. Peut-on alors expliquer le succès phénoménal des fairness cream, simplement par une envie incommensurable d’être beau ? Très franchement, je ne pense pas. Pour mieux comprendre il suffit de regarder les publicités. Nous sommes en Inde, grand pays de cinéma, les publicités pour ces crèmes sont construites comme des courts-métrages, avec une présentation des personnages (une jeune fille d’une famille modeste souhaite prendre soin de ses parents en trouvant un bon travail), l’exposition du problème (elle est trop foncée, personne ne veut l’embaucher), et la résolution du problème par l’utilisation de ces crèmes (une semaine d’utilisation et voilà son teint si clair qu’elle obtient le job de ses rêves ou trouve un riche mari). Les cosmétiques sortent de leur rôle habituel et vantent la possibilité d’une ascension sociale. La communication autour des produits pour les hommes est très différente, la seule chose qu’on leur promette en ayant un teint plus clair c’est d’avoir des tonnes de jolies filles en minijupes à leurs bras. Être clair, être blanc signifie encore être puissant, être dominant, et même si un courant contestataire se met doucement en place, il est encore loin d’être assez fort pour ébranler l’industrie cosmétique; mais la revanche des « hâlés » est en route et annonce pour bientôt « the dawn of dusk ».

Hélène Kessous

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POLITIQUE INTERNATIONALEFONDATION, ou quand Isaac Asimov

réinvente les relation internationales à l’échelle interplanétaire

La science-fiction est un outil puissant qu’il ne faut pas sous-estimer. Qu’il s’agisse de 1984 d’Orwell, du Meilleur des Mondes d’Huxley ou encore d’Aux Hommes les Étoiles de James Blish, tous émettent des échos qui trouvent dans notre monde actuel une résonance troublante.Car une des missions de cette obscure discipline reste, grâce à la force de la pensée anticipatrice et à la logique de l’absurde, de pointer du doigt le monde que notre présent est susceptible d’engendrer demain. La science-fiction est un miroir des possibles à travers le temps.

C’est l’utilité même du cycle Fondation d’Isaac Asimov, publié entre 1951 et 1986. Ce cycle colossal peut être compris comme un modèle à l’échelle interplanétaire nous permettant de comprendre les concepts qui structurent les relations internationales de notre monde actuel

Prenons un Empire galactique en déclin, régissant plusieurs millions de planètes d’une main faiblissante. Trop étendu, trop rigide, en proie à des coups d’États militaires, il signe sa perte en tentant de maintenir un ordre quasi-dictatorial. Pour faire face à ce pourrissement, une poignée d’hommes s’établissent sur une minuscule planète aux confins de la galaxie : Fondation. Cette nouvelle société doit alors tout y reconstruire: système politique, régime social, établissement de relations avec les planètes et puissances environnantes, alors même que l’empire décadent ne maîtrise plus ses frontières, et que les acteurs locaux vont chercher à s’affirmer et acquérir de la puissance.Dans un univers chaotique, les conquêtes de puissance et la nécessité de survivre qui opposent ces planètes peuvent être ramenées à la conduite des affaires internationales par les États actuels. Les crises diplomatiques et militaires, à l’instar de l’évolution des États, structurent l’évolution de Fondation. Plus que tout, l’univers de Fondation - véritable miroir de notre société internationale – est

régi par une doctrine réaliste : l’univers est dénué de règle morale absolue et dominé par les nécessités des conquêtes de puissance. Un des piliers de la pensée réaliste, c’est la nécessité de survivre dans un monde ou la puissance des uns provoque l’insécurité des autres. Pour assurer sa propre sécurité, la fragile Fondation devra jouer sur l’avantage technologique, scientifique, mais également sur la ruse diplomatique.

Asimov va jusqu’à concevoir un univers régi comme un organisme unique par une règle

dépassant l’égoïsme des planètes, celle de l’intérêt général. Galaxia, c’est l’idée de la soumission de tous les éléments, des systèmes politiques aux individus, à une règle unique de droit commun. On peut alors se poser la question : quelles sont les objectifs de l’ONU ? Et de l’Union Européenne ?

Jusqu’aux procédés narratifs qui nous invitent à la vision et à l’analyse de cette œuvre comme un manuel de compréhension des relations internationales : chaque partie des trois premiers tomes est rythmée par les crises que traverse Fondation tous les 50 à 70 ans. On s’attache donc aux

questions structurelles plus qu’aux hommes et aux crises conjoncturelles qui agitent les relations entre les planètes. On réfléchit de plus haut, on voit mieux les mécanismes et les moteurs de ces relations, les racines de ces crises.Quant à l’aspect romanesque, il joue également un rôle: à travers l’histoire des personnages aux prises avec les évènements galactiques, l’auteur nous rappelle que les relations internationales, ce sont aussi des hommes et des individus.

Il est possible de lire dans Fondation notre propre monde et d’appréhender les règles qui dominent les relations entre les États conçus ici comme des planètes. Asimov ne prétend pas à la vérité ni à l’exhaustivité. Cependant, cet ouvrage, par sa justesse et par son inventivité, prouve une nouvelle fois magistralement l’utilité et la puissance de la science-fiction, compréhension d’aujourd’hui et vision de demain.

Julien Carpentier

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CULTURELa fondation du Kumadani-ji

Par un beau matin d’automne, au loin dans la forêt, un homme se réveille. Caressé par la brume et bercé par le chant des oiseaux, cet homme, désillusionné par le monde des humains, sent en lui revivre le monde qui jadis s’était éteint. L’homme, d’une taille raisonnable est tout de blanc vêtu. On lit sur son visage la déception et le désordre qui règne dans son esprit par la vue du chaos sordide qui règne dans ce monde.Près de la petite ville d’Awa, sur le flanc de la montagne, il médite sur le sort de la nature et sur l’avenir d’un monde où l’homme passe chaque instant de sa vie à le pervertir par sa conduite.

Cette montagne possède le temple naturel d’Awa-ji. Posté en hauteur, une sculpture minérale s’élève et ressemble à s’y méprendre au Bouddha. Il s’élève sur cette plaine un parfum de pureté et de paix. L’homme s’assoit devant ce témoignage issu de la nature pour sentir les bienfaits du Purificateur entrer en lui. Durant tout le jour, il l’observe, l’admire pour ses formes si merveilleusement sculptées et sa pureté encore non atteinte par la main de l’homme. Il lui faut alors protéger cette force de la nature, ce bijou qui ne cessera jamais de protéger les habitants d’Awa.Cette quête ne sera pas pour autant aisée. Malgré le fait que Shikoku soit un endroit paisible, l’homme vil y a déjà posé sa griffe et il suffirait d’un seul d’entre eux pour s’emparer de ce trésor inestimable. Il est de son devoir de construire un temple à la mesure cet espoir brillant. Très rapidement il finit par réunir le matériel nécessaire pour créer un autel basique permettant à la petite créature de survivre à la vue de tous, tout en lui permettant de continuer de contempler Awa. La réalisation s’avère dans les premiers jour difficile : l’homme étant seul pour préserver ce joyau, il lui est de plus en plus compliqué d’élever ce symbole de la volonté humaine de la préservation de la nature et des attributs divins.

Quelques semaines plus tard, alors que la quête s’avère être de plus en plus dure , une voix s’élève soudainement derrière lui :« Toi, fils de la raison que le Bouddha a guidé

jusqu’ici. Soit béni par tes ancêtres et chéri par ta descendance pour le bien que tu fais. »L’homme se retourne et observe, stupéfait, la présence d’un autre homme le fixant de toute son attention. « Je suis Mao, dit Tôtomono, fils de Shikoku-tandai, je viens t’aider dans ta quête. »

L’homme ne sait que dire. Il se lève et voit en lui comme le guérisseur des maux du monde. Très vite, il s’agenouille à ses pieds et commence une complainte de remerciement.« Toi le sage qui bénit ces lieux, préserve cet homme pour la bravoure qu’il met en œuvre pour sauver cette merveille. »

La journée passe et Mao l’assiste avec vigueur dans la tâche divine qui leur incombe à

présent à tous les deux. Mao bien que semblant satisfait ne montre aucunement son contentement, jugeant qu’il serait préférable de se réjouir du travail accompli qu’une fois le monument érigé. Le lendemain, pourtant, quand notre homme se réveille, Mao a disparu du campement qu’il s’était installé près de la rivière. Notre homme se sent trahi et part se réfugier dans le sanctuaire qu’il a lui-même commencé à bâtir.

Quelle n’est pas sa surprise de voir alors le temple en pleine activité. Tandis qu’il s’approche, des hommes se dirigent dans la direction du Précieux et il lui faut agir prestement pour tenter de sauver ce qu’il peut de l’œuvre qu’il avait mis tant de temps à construire.Pourtant, au fur et à mesure qu’il avance, il découvre un spectacle merveilleux. Mao ne l’avait pas trahi : il était aller chercher de la main d’œuvre au village. Le temple se construisait si rapidement que tout semblait se faire instantanément. Très vite, le monde lui paraît plus beau. Il décide alors de s’installer dans ce temple dédié à la volonté humaine, de créer la protection et le temple se vit attribué le nom de Kumadani-ji.

Ce ne fut que bien des années plus tard, alors qu’il priait qu’une nouvelle lui parvint. Son humble ami Mao qui avait disparu peu de temps après la finition du temple, venait de rejoindre le samadhi éternel et on l’appellerait à présent Kôbô Daishi.

Benjamin Enou

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CUISINECuisiner les perles de tapioca

En attendant qu’une collègue et néanmoins amie me livre une recette typique de sa Serbie natale, je retourne dans l’exotisme et l’improvisation.Bien plus faciles à cuisiner que des Baklavas ou des millefeuilles, on bouge tout à l’Est, et on travaille les perles du Japon.Il s’agit en fait de tapioca qui n’est pas plus spécialement cuisiné au Japon qu’ailleurs puisque ma sœur revenant du Brésil m’a raconté s’être régalée avec des crêpes contenant ces jolies perles.Et puis c’est la saison des huîtres et de leurs jolies perles, alors je vous propose une recette salée (enfin !) et une recette sucrée pour mettre des bijoux dans son palais.Les perles du Japon se trouvent au rayon « pâtisserie » de votre supermarché, avec la farine, le sucre… mais attention, tous les supermarchés n’en vendent pas. Dommage…

Tapioca aux herbes du potagerLa recette salée est très simple. Elle sera très appréciée lors d’un brunch, ou comme entrée dans votre menu, puisque mon tapioca aux herbes du potager est très joli servi dans des verrines. Il vous suffira de jeter 150 grammes de perles du Japon dans un bouillon de légumes pendant quinze minutes et vos perles deviendront ainsi transparentes avec des reflets de la couleur de vos légumes.Je coupe très finement, voire même je râpe, une carotte, un oignon, un poireau et un fenouil que je fais bouillir dans un litre et demi d’eau avec du thym ou du laurier (ou une herbe qui vous tente : persil, ciboulette, menthe, …) et quand ça bouillonne, je verse mes perles. Au bout de quinze minutes, elles sont prêtes, c’est-à-dire nacrées comme de vraies perles et doucement colorées. Je les égoutte quoique, bien souvent, vous n’aurez rien à égoutter car la consistance devient gluante, d’où l’importance de l’assaisonnement qui suit pour « aérer vos perles », les verse dans un beau plat transparent ou une verrine, et j’assaisonne d’huile d’olive, de poivre, de sel et d’herbes de mon choix.Il y a une version plus orientale, où je cuis mes perles dans de la carotte, de l’oignon et du cumin et où je les assaisonne avec des fruits secs (abricots, dates, …) auxquels j’ajoute des pignons, du sésame, etc.

Tapioca à la noix de cocoDevant tant de simplicité, on continue sur notre lancée et on fait un dessert ! Le principe reste le même, on cuit le tapioca dans un liquide bouillant. Ici, il faut faire bouillir dans du lait de coco (moi, je mets une brique), un peu de crème fraîche liquide allégée ou non, peu importe (environ une brique de 20cl), on mélange bien, puis on verse nos perles (pour les quantités, c’est un peu au hasard mais je dirais pas plus de 100 grammes). Quand celles-ci sont cuites (transparentes), on les sort du lait de coco, on les réserve et on laisse le lait de coco sur le feu dans lequel on fait fondre deux feuilles de gélatine (que l’on a préalablement trempées dans de l’eau froide) ou de l’agar agar (ça se trouve dans les boutiques bio, il paraît que c’est plus sain que les feuilles de gélatines, mais je n’ai pas encore testé). Quand la gélatine a bien fondu dans le lait parfumé, on retire du feu, on remet les perles, et l’on peut ajouter de la noix de coco râpée. Avant de verser, là encore, dans un joli plat, on peut, et même je vous le recommande, napper le fond soit d’une purée de fruits comme de la framboise écrasée avec de la menthe, de la mangue, ou le fruit qui vous fait envie. On garde au frais deux heures et votre dessert se compose ainsi d’une « mousse » qui craque dans les dents et que, grâce à la gélatine, vous pouvez démouler, c’est très surprenant

Marie-Amélie G

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CUISINESoupe à la kūmara et aux poireaux

Aux îles éparpillées dans l’océan Pacifique, la patate douce est connue sous divers noms très similaires : kūmara (māori de Nouvelle-Zélande), ‘ūmara (tahitien), kumala (drehu) … Les ancêtres des Polynésiens d’aujourd’hui ont rapporté des patates douces avec eux lors de leurs longs voyages d’île en île.

La kūmara est très appréciée des Néo-Zélandais, qu’ils soient Māori ou Pākehā (non-Māori), et est aujourd’hui un ingrédient très

important dans la cuisine du pays. Le plus souvent consommée rôtie, sa cuisson se fait dans les hāngī (des fours creusés dans la terre et remplis de pierres brûlantes). A défaut de n’avoir ni kūmara ni hāngī en France, il faudra remplacer la kūmara par des patates douces, si possible d’une variété pourpre, et le hāngī par un four électrique ou à gaz.Cette soupe vous réchauffera pendant ce long et rude hiver.

Temps de préparation : 10 minutes. Temps de cuisson : 2 heures. Pour 6 personnes.Ingrédients : 1,5 kg de kūmara ou patates douces ; 2 grands poireaux ; 1 cuillerée à soupe de beurre ; 1 litre de bouillon de légumes ; une pincée de noix de muscade ; 3 verres d’eau ; du sel, et de la crème fraîche.

Peler 1,5 kg de kūmara, les couper en dés et enfourner à 180°C pour une heure.Pendant la cuisson des kūmara, couper les poireaux et les mettre à cuire dans une poêle (ou un pot où vous avez l’habitude de cuire de la soupe) avec du beurre.Cuire les kūmara à feu très doux pendant 20 minutes, en remuant de temps en temps pour que la cuisson soit uniforme. Les poireaux devraient brunir un peu en se caramélisant. Une fois cuits, les mettre de côté en attendant la fin de la cuisson des kūmara.Mixer les kūmara avec le bouillon de légumes jusqu’à ce que le liquide soit homogène.Ajouter aux poireaux. Ajouter de l’eau et la noix de muscade et bien mélanger.Couvrir le récipient et cuire à feu doux pendant 30 minutes.Servir avec de la crème fraîche et des croûtons ou du pain grillé.Bon appétit !

Maria Fanucchi

Cuisiner exotique à Paris

Depuis la rentrée chaque numéro de Langues zOne contient des recettes savoureuses et exotiques. La véritable difficulté vient surtout des ingrédients à trouver plus que de la préparation elle-même. Alors voici quelques adresses pour faire son shopping :

Kyoko, l’épicerie japonaiseAu pays du saké, des nouilles et du curry. On y trouve des produits congelés, des ustensiles de cuisine et de recettes, imprimés pour les petits Français qui veulent tenter d’autres mets que les sushis. D’ailleurs ces recettes sont aussi disponibles sur leur site internet.46 rue des Petits Champs, métro Opéra. Ouvert du mardi au dimanche.

Tang Frères et Paris store, les supermarchés chinoisIl faut du temps et un bon coup de coude pour se frayer un chemin entre les rayons de ces deux supermarchés qui proposent tout ce qu’un cuisinier asiatique doit avoir. Il y a également des produits frais et beaucoup de fruits en conserve.Avenue d’Ivry, métro Porte d’Ivry. Ouvert du mardi au dimanche.

G. and CO., supermarché indienPas aussi grand que ses confrères chinois, ce supermarché vous proposera du durian, des farines, des colorants et des épices pour donner de la couleur et des saveurs surprenantes à vos repas.72 rue Louis Blanc, métro La Chapelle. Ouvert du mardi au dimanche

L’épicerie Anglaise, mais aussi américaine, écossaise...Plus petit, ce n’est pas possible. Et pourtant c’est l’endroit idéal pour acheter du chocolat Cadbury, du chutney, du christmas pudding, de la jell-o et même du haggis ! 5 Cité du Wauxhall, métro République. Ouvert du mardi au samedi.

Marché de Saint Denis, la caverne d’Ali BabaIl y a tout et n’importe quoi au marché. A quelques minutes du métro, il suffit de suivre la foule pour l’atteindre, puis de se perdre dans les étals pour découvrir de vraies merveilles.Rue Gabriel Péri, métro Basilique St Denis. Ouvert le matin, les mardis, vendredis et dimanches.

Ursula Chenu

Ipomea batatas, la kūmara crédit photo : Donovan Govan

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VIE DES ASSOCIATIONSLangues zOne

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONAlexis BarbinREDACTRICE

EN CHEFUrsula Chenu

ONT COLLABORE (TEXTES)

Françoise CairoJulien Carpentier

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PROMETHEI - Nouvelle année, nouveaux objectifsPROMETHEI (PROMotion des ETudiants de Hautes Etudes Internationales) continue ses efforts en vue de la reconnaissance de la section HEI, et à travers elle de la qualité de l’INALCO. En fédérant ses étudiants d’abord : en plus des soirées étudiantes, nous avons organisé un parrainage afin que l’expérience des aînés serve aux plus jeunes. D’autre part, nous agissons pour une meilleure intégration au sein de l’INALCO : le journal Langues zOne nous a accordé un numéro spécial basé sur un concours d’écriture de politique-fiction dont nous espérons que vous vous régalerez.Enfin, nous voulons faire connaître HEI et l’INALCO en dehors de ses frontières : c’est pourquoi nous souhaitons organiser en mars une conférence en notre nom sur le thème des relations internationales dans les salons de l’INALCO.Nous sommes présents, venez nous voir ou contactez nous pour apprendre, comprendre ou participer. Julien Carpentier, M2 HEI, président de Promethei,[email protected]

Concours de nouvelles 2011Le fameux concours de nouvelles de Langues zOne, vous en avez forcément déjà entendu parler ! Avec ses thèmes originaux, voire parfois un peu

farfelus, qui réveillent immanquablement votre imagination… Après « la Cuillère », et « le Métro », le thème de cette année sera « 3 minutes 52 ». Le principe est simple : votre texte doit faire maximum cinq pages Word (environ 18 000 caractères, espaces et ponctuation compris), en Times New Roman justifié, taille de police 12 et interligne 1,5. Vous avez jusqu’au 15 mars pour nous envoyer vos nouvelles à [email protected], adresse à laquelle vous pouvez également demander le règlement détaillé. Ce concours est ouvert à tous les étudiants de l’INALCO. Les trois nouvelles sélectionnées seront publiées dans un hors-série du journal et recevront respectivement un prix d’une valeur de 90€ pour la première place, de

40€ pour la seconde et de 20€ pour la troisième. Tous les participants seront conviés à la remise des prix en avril.

Soirée polyglotte pour étudiants Erasmus... et tous les autresUne nouvelle association vient d’apparaître à l’INALCO, avec un nom qui donne envie de bouger et des objectifs qui invitent à la rencontre. Il s’agit de IN&UP, Association pour l’accueil des étudiants internationaux. Et d’ailleurs, nous vous invitons à prendre note de notre prochaine soirée, dont le lieu n’est pas encore confirmé. Ce sera le Jeudi 3 Mars, dans Paris, vers 19h. Vous pourrez y parler autant de langues différentes que vous connaissez, mais aussi y échanger des bons plans entre parisiens et étrangers ! Tous les détails seront prochainement mis en ligne sur notre site, http://in-and-up.over-blog.com. Et si d’ici là vous souhaitez nous rejoindre, n’hésitez pas à nous envoyer un petit mail.À très bientôt, Sophie Gauthier, présidente de IN&UP. [email protected]

Participer à Langues zOneSi la fiction n’est pas votre truc, ou si vous n’étudiez pas en HEI, rien ne vous empêche de mettre vos talents d’écrivain au profit de Langues zOne, en nous soumettant un article. Pour figurer dans le dernier numéro de l’année, il doit nous parvenir avant fin février et ne pas dépasser 4000 caractères. Pour en savoir plus, un petit mail : [email protected]