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Des idées ? Un crayon ! DITES-LE EN IMAGES Bernard Lebelle & Guillaume Lagane © Groupe Eyrolles, 2013 ISBN : 978-2-212-55568-4

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Des idées ? Un crayon !

Dites-le en imagesBernard Lebelle & Guillaume Lagane

© Groupe Eyrolles, 2013ISBN : 978-2-212-55568-4

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sommaiRe

Remerciements ......................................................................... 5

Préambule .................................................................................... 7

Introduction ................................................................................. 11

Chapitre 1

QU’est-Ce QUe la faCilitation graphiQUe ?

En quoi cela consiste ? ........................................................... 14

Quel est l’objectif du facilitateur graphique ? .......... 15

Facilitation et facilitation graphique sont-elles soeurs ? ................................................................... 16

D’où vient cette discipline ? ................................................ 17

Qui sont les pères fondateurs ? ........................................ 18

Quels sont les utilisateurs ? ................................................ 21

Quels bénéfices peut-on en tirer ? ................................ 22

Chapitre 2

poUrQUoi ça marChe ?

L’image est tangible ................................................................ 26

Le dessin se passe de mots ................................................ 28

La puissance du dessin dans la mémorisation et l’assimilation.......................................................................... 29

Un langage universel .............................................................. 31

Le don bienveillant d’une base de départ pour le groupe ............................................................................ 32

Une cartographie structurante des échanges ........ 32

Un vecteur de dynamique de groupe ........................... 33

Chapitre 3

QUels bénéfiCes en tirer et Dans QUelles CirConstanCes ?

Les contextes d’utilisation .................................................. 36

Quel format pour quelle audience ? ............................... 36

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Quels bénéfices personnels ? (par Bernard Lebelle) ............................................................. 42

Quels bénéfices pour l’entreprise ? ............................... 44

Quels bénéfices pour le dirigeant ? ................................ 44

Chapitre 4

par où CommenCer ?

Augmenter la qualité de ce que je sais déjà faire ... 48

Structurer et concevoir de nouveaux types d’interaction en groupe ......................................................... 49

Établir le canevas d’analyse collaboratif © ............... 50

Instaurer les trois mécanismes d’un acte de facilitation graphique ....................................................... 54

Obtenir l’accord de méthode ............................................. 57

Chapitre 5

Comment apprenDre à Dessiner ?

La naissance d’un facilitateur graphique (par Guillaume Lagane) ........................................................ 60

Vaincre ses barrières mentales ....................................... 62

Les quatre étapes de la création graphique ............. 63

La mise en oeuvre ..................................................................... 66

Chapitre 6

QUelle boîte à oUtils ?

Iconothèque et outils graphiques de base ................ 70

Le matériel .................................................................................... 78

Check-list de préparation à la mise en oeuvre ....... 84

Chapitre 7

exerCiCes pratiQUes

Pour définir l’ordre du jour d’une réunion.................. 88

Pour dessiner quelque chose de nouveau ................. 88

Pour faire une introspection/un état des lieux ..... 89

Pour illustrer le message principal d’un séminaire ............................................................................ 89

Bibliographie ............................................................................... 91

Ressources universitaires................................................... 93

Livres étrangers ........................................................................ 93

Table des illustrations............................................................ 95

Index ................................................................................................. 99

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intRoDuction

La facilitation graphique est une technique utilisée tant par les plus grands groupes internationaux (Google, Disney, Microsoft, EADS, la Nasa…) que par les plus grands rassemblements politico-économiques (World Economic Forum…).

Ces groupes l’ont adoptée car c’est une puissante technique de travail collaboratif, y compris en environnement multiculturel. Mais cette pratique n’est pas réservée aux grandes entreprises. Elle n’est tout simplement pas encore assez répandue parmi les autres acteurs économiques, sociétaux et politiques.

Notre ambition, au travers de cet ouvrage, est de vous permettre de mieux la comprendre et d’acquérir les compé-tences requises pour la mettre en œuvre dans votre milieu professionnel ou personnel.

De par nos propres parcours et expériences, nous sommes convaincus que la facilitation graphique et les techni-ques qui en constituent la boîte à outils sont des mécanismes qui s’apprennent facilement.

De plus, vous disposez déjà d’une solide base qui, comme le vélo, ne s’oublie pas : votre capacité à dessiner. Même si certains d’entre vous sont sûrement persuadés qu’ils ont oublié comment on faisait depuis leur classe de CE2, il n’en est pas moins vrai que vous SAVEZ dessiner ! Si, si… admettez-le !

La facilitation graphique ne nécessite pas d’avoir fait des études supérieures de dessin – ce ne fut pas notre cas. L’objectif n’est pas de créer une œuvre d’art visuelle au sens académique du terme. L’enjeu est de mettre la repré-sentation visuelle au service de l’intelligence collective.

L’exactitude n’est pas la vérité.

Henri Matisse

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gRaPhique ?

la facilitation qu’est-ce que Chapitre 1

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Le paléontologue Jack Horner, dans son allocution du TEDxVancouver, indiquait à propos des chercheurs : « Les scientifiques ont de l’ego… Ils adorent donner des noms aux choses qu’ils trouvent. » Afin de perpé-tuer cette élégante tradition, et surtout de donner un cadre académique à ce livre, nous vous proposons de démarrer par une définition.

Facilitation graphique (n. f.) : action de rendre les élé-ments de réflexion, de discussion visuellement intelli-gibles à l’aide de dessins, de graphiques et de modèles conceptuels.

Délimiter l’aire de jeu ☛Modèle créé par Nicolas Gros et Guillaume Lagane

La facilitation graphique est donc une action physique qui vise à rendre tangibles, à l’aide d’illustrations, les échanges et les idées constituant le cœur des débats entre les membres d’un groupe.

Quelle est donc cette action ? En quoi est-elle remar-quable ? Qu’apportent ces illustrations à la dynamique des échanges entre les membres d’un groupe ?

Pour y répondre, nous pouvons compléter cette défini-tion en nous référant au site facilitationgraphique.com, où elle est décrite plus largement comme « l’art d’aider un groupe de personnes, avec des outils graphiques, à par-tager et à construire une vision collective, à faire émerger des idées, à transformer des situations, par le choix d’outils et de techniques de visualisation adaptés ».

La facilitation graphique est une proposition qui tente de répondre à une vraie question du xxie siècle : notre capa-cité à récolter et à produire de l’information et des don-nées a, de loin, dépassé notre capacité à les comprendre ou à les faire parler ; comment rétablir l’équilibre ?

La création de bases de données, le graphisme, la visualisation de données sont des armes utilisées au quotidien et sont indispensables pour faire parler l’in-formation et faciliter son appropriation, mais unique-ment une fois que les données existent. Alors que l’un des grands paris de la facilitation graphique est de tra-vailler sur la compréhension de l’information par le plus grand nombre, au moment même où elle est créée.

Avant que les ordinateurs fassent travailler les don-nées, ce sont les hommes qui, lorsqu’ils se rencontrent, créent l’information et tentent de l’expliquer, de la définir. C’est à ce moment-là qu’intervient la facilitation

La facilitation graphique est à la discussion ce que le cinéma est au roman.

La visualisation au service des interactions.

en quoi cela consiste ?

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graphique : au cœur de la rencontre, de la discussion, à la naissance de l’information, avant sa diffusion.

C’est sur le terrain de jeu des réunions, des séminaires, des rencontres de toutes sortes que l’homme fait, que se pratique la facilitation graphique.

La photo, le dessin, la modélisation, le mindmap, l’illus-tration, la vidéo, la sculpture, la peinture, l’infographie, la bande dessinée, les matrices, les cartes, les gri-bouillages et les arbres généalogiques constituent la visualisation. Diable, que cet ensemble est vaste !

La facilitation graphique, c’est la visualisation au ser-vice des interactions. A priori, toutes les techniques de visualisation peuvent être employées au service des interactions. Certaines sont, bien sûr, plus simples à mettre en œuvre que d’autres.

Au cœur de la facilitation graphique se trouve le scri-bing : c’est la prise de notes en direct, la synthèse orga-nisée, illustrée. C’est la seule pratique que la facilitation

graphique ne partage pas avec le reste du monde de la visualisation.

Nous avons donc, au sein de la facilitation graphique, deux compétences distinctes, qui constituent, une fois réunies, l’ADN de ce métier : la capacité de faciliter les échanges, d’une part, et celle de construire des représentations visuelles, d’autre part.

Ne vous y trompez pas : la facilitation graphique n’est pas un passe-temps permettant à ceux qui se sont sentis, enfants, une âme de dessinateur de conduire des réunions plus amusantes…

La facilitation graphique est un véritable métier, reconnu depuis plusieurs années par le monde professionnel anglo-saxon et fort d’une communauté internationale regroupée au sein de l’IFVP (International Forum of Visual Practitioners), lequel compte près de mille pro-fessionnels intervenant dans des instances aussi presti-gieuses et à forts enjeux que le World Economic Forum.

en bref

Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose concernant la facilitation graphique, c’est que cette discipline a pour ambition de mettre la visualisation au service des interactions d’un

groupe.

Quel est l’objectif du facilitateur graphique ?

Le facilitateur graphique va chercher à construire une représentation visuelle à l’aide de dessins, de schémas, de mots. Cette représentation peut prendre beaucoup de formes, depuis les plus humbles (sur une feuille A4) jusqu’aux plus imposantes (les fresques murales).

Cette représentation matérialise visuellement le fruit des échanges d’un groupe. Elle constitue donc une matérialisation de la pensée visuelle du groupe.

En effet, lorsque chaque membre du groupe s’exprime, évoque un thème ou présente ses arguments, il ne fait que verbaliser sa propre pensée visuelle intérieure.

Si nous nous bornons à des échanges verbaux, c’est-à-dire si nous passons sous silence les effets de distorsion des filtres du langage, des filtres personnels de l’émet-teur et des récepteurs, nous demandons aux autres de se faire leur propre idée visuelle intérieure de nos propos.

À l’aide d’illustrations, le facilitateur graphique permet de transformer cette vision intérieure en une repré-sentation visuelle au service de l’intelligence collec-tive. Le dessin ayant levé une grande part d’ambiguïté potentielle, le groupe peut donc sereinement s’appro-prier ce matériau et construire son œuvre collective.

Dessiner, c’est tracer une ligne autour d’une idée.

Henri Matisse

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Parce qu’elle est au service du groupe, la facilitation graphique permet de catalyser les échanges et d’ex-plorer plus efficacement la thématique de travail. Par son effet démultiplicateur (tant en termes de qua-lité des échanges que de cohésion des travaux), elle s’inscrit pleinement dans la mise en application du

sage proverbe africain : « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. »

Les créations graphiques obtenues donnent un point d’ancrage à des échanges qui, lorsqu’ils restent au stade d’idée verbale, peinent souvent dans la phase de mise en œuvre concrète.

facilitation et facilitation graphique sont-elles soeurs ?

En substance, non. Elles seraient plutôt cousines.

Certes, toutes deux ont pour terrain de jeu la réunion de participants en groupes de travail, en atelier ou, dans des versions à plus grande échelle, en séminaire.

Certes, toutes deux ont pour vocation de fluidifier les échanges, et d’offrir aux participants des moyens et des techniques innovantes pour approfondir le sujet du jour.

Certes, toutes deux ont besoin d’un acteur extérieur au groupe (le facilitateur) pour jouer le rôle de cataly-seur et de régulateur des échanges.

Toutefois, le rôle de facilitateur ne peut être pleinement exercé sans que plusieurs conditions soient réunies :

l’événement doit avoir un sponsor fort, clairement ■

identifié et non contesté ;les participants doivent être suffisamment nom- ■

breux et complémentaires ;le facilitateur dispose du mandat du sponsor pour ■

concevoir, proposer et mettre en œuvre des moda-lités d’animation des réflexions du groupe.

À ce titre, un bon facilitateur possède une large palette d’outils, de techniques, de jeux et de leviers d’inter-

action pour faire avancer le groupe de travail qui lui est confié. À charge pour lui d’assembler ces éléments en fonction du contexte.

Parmi les différents leviers d’interaction, le facilita-teur peut opter pour la facilitation graphique. Celle-ci constitue l’un des plus puissants leviers d’interaction, mais, pour être pleinement efficace, elle requiert un second acteur externe : le facilitateur graphique.

Il est déconseillé de vouloir concentrer ces deux rôles sur une seule personne, de par la nature des compé-tences mobilisées et des degrés d’interaction avec le groupe, pour conduire et guider les travaux.

Le facilitateur a pour mission de fluidifier les échanges : il joue un triple rôle d’animateur de réunion, de diplomate et de Casque Bleu. Pour exercer ce rôle très actif, il peut avoir recours à des modèles visuels élaborés par lui-même et alimentés par les partici-pants. L’échange avec le groupe est principalement oral, même s’il peut utiliser le visuel pour clarifier et coordonner les discussions.

Étant en très forte exposition et interaction avec le

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groupe, il doit sans cesse permettre aux échanges de se faire dans la plus grande sérénité possible. De par ses reformulations, il vise à lever toutes les ambiguïtés des différentes contributions fournies par les parti-cipants. Gardien du temps et de l’agenda, il a un rôle de « guide » vis-à-vis des participants dont il a la charge.

Le facilitateur graphique, quant à lui, va construire à partir du matériau obtenu de la part du groupe par le facilitateur. Dans une posture plus en retrait, facilitant l’écoute, la synthèse et la modélisation, il va chercher

à rendre visuels les échanges et les idées. Son rôle ne nécessite pas obligatoirement autant d’interactions verbales avec le groupe que le facilitateur.

L’échange avec le groupe se réalise au travers des des-sins qu’il aura élaborés et qui, souvent, sont présentés en fin de séquence d’échange entre les participants.

En se plongeant dans l’imaginaire associé aux propos des participants, à l’intensité du non-verbal et aux sentiments exprimés par le groupe, le facilitateur gra-phique va pouvoir élaborer une œuvre visuelle visant à lever les freins au travail collectif.

D’où vient cette discipline ?

La facilitation graphique a des origines un peu floues, et on pourrait légitimement remonter aux peintres des cavernes préhistoriques.

Dans sa forme moderne, c’est-à-dire au service de l’efficacité d’un groupe, elle apparaît dans l’Ouest des États-Unis dans les années 1960-1970, lorsque les environs de San Francisco voient surgir une vague intellectuelle autour de l’architecture, du cinéma, des grands débuts de l’ordinateur, etc.

Deux architectes férus de pédagogie et de dévelop-pement social, Michael Doyle et Peter Strauss, créent une société de conseil, Interaction Associates, fondée sur de nouveaux principes de facilitation. Ils font partie des premiers à utiliser la visualisation en direct en tant que mémoire du groupe.

David Sibbet, jeune diplômé de journalisme aux « papilles artistiques », croise le chemin d’Interaction Associates dans les années 1970. Consultant en orga-

nisation et information designer, il est devenu, au fil du temps, l’un des prophètes de la facilitation graphique et aura, depuis, largement participé au développe-ment de cette pratique. Il y contribue en innovant, tant dans le format des supports que dans la place de ces derniers dans le processus collaboratif.

Sur la côte Est des États-Unis, naît en 1979 la MG Taylor Corporation et, avec elle, un deuxième courant fort de la facilitation et du développement de l’intelligence col-lective, qui a également beaucoup contribué à l’émer-gence de notre pratique. Elle est fondée par Matt Taylor, architecte de formation, et sa femme Gail, enseignante pionnière de l’« accelerated learning ». Ils développent une approche innovante dans la gestion des interac-tions d’un groupe. La spécificité de leur projet réside dans le fait, d’une part, de considérer l’apprentissage du travail en groupe comme un levier du génie collectif et, d’autre part, de consacrer une place centrale à l’en-vironnement dans lequel se déroulent les interactions.

La mémoire collective est le matériel

que vous affichez sur les murs ou à un endroit

où tout le monde peut le voir. C’est là que

vous gardez tous les commentaires, les idées, les pensées, les votes et

les décisions, pour que tout le monde voie ce

dont il est question à un moment donné.

Group Memory : How to Make Meetings

Work, Michael Doyle et Peter Strauss

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Prendre des notes visuelles en ☛ mindmap

Le mindmap est antilinéaire et suggère une prise de notes qui ne commence pas en haut à gauche de la page : il s’agit de placer le sujet de conversation au centre et les idées/chapitres sur des branches autour.Cette méthode ne tardera pas à être importée aux États-Unis et à devenir l’un des outils de base des facilitateurs graphiques. On compte aujourd’hui de plus en plus de praticiens.

Dans les années 1980 aux États-Unis, on assiste à un développement sans précédent des mondes de la publicité et du conseil ; conseil en communication, en stratégie, en management… Le besoin grandit chez les entreprises de réunir de plus en plus leurs sujets de pré-occupation au cœur de moments collaboratifs de plus

en plus performants. Les séminaires se multiplient, les environnements de travail se métamorphosent.

Au cours de ces deux décennies, 1970-1980, de l’autre côté de l’Atlantique, en Angleterre, Tony Buzan déve-loppe le mindmapping ou carte heuristique.

Ernst & Young acquiert les droits d’utilisation de la méthode MG Taylor Corporation dans les années 1990 et fait construire des centres baptisés ASE™ (Accelerated Solutions Environment) par ses filiales dans le monde.

Ces centres deviennent des relais de la méthode et accueillent les clients et leurs projets pour des ses-sions d’accélération où l’on fait la part belle à l’intelli-gence collective. L’ensemble des principes rassemblés par Matt et Gail Taylor y sont mis en œuvre.

En 2001, après le scandale de l’affaire Enron, la partie « conseil » d’Ernst & Young est accueillie par le Groupe français Capgemini, qui mesure rapidement la valeur de l’ASE™ et continue d’investir massivement dans le développement des centres ASE™.

En 2012, on compte 25 centres ASE™ répartis entre les États-Unis, le Canada, l’Europe et l’Australie. En France, il en existe quatre – à Paris, Toulouse, Nantes et Lyon – , armés d’un réseau de soixante-dix indépendants, dont une vingtaine de facilitateurs graphiques.

en bref

Si David Sibbet a sans

doute été l’un des tout

premiers à créer un

nouveau métier, c’est

grâce à MG Taylor

Corporation que la

facilitation graphique

s’est répandue dans le

monde entier.

Qui sont les pères fondateurs ?

Aujourd’hui, la pratique et les praticiens se diffusent de plus en plus vite et largement dans différents réseaux et approches des mondes des interactions et du conseil en organisation. Mais les bases et l’esprit

que se transmettent les praticiens de manière plus ou moins formelle sont encore assez clairement identi-fiés.

Dès le début des années 1990, deux grandes écoles