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DIOCESE D’ABOMEY Session du Quasimodo ( Centre Mgr L . Monsi-AGBOKA) Bohicon Les 09, 10, 11 et 12 avril 2018 Thème général : « « Les jeunes : la foi et le discernement des choix de vie. » PROGRAMME Lundi 09 avril 2018 14h-14h30 : Arrivée – installation-Inscription 14h30-15h00 : Lecture du rapport final du quasimodo 2017 15h00-15h30 : Allocution d’ouverture de Mgr Eugène Cyrille HOUNDEKON 15h30- 16h30 : 1 ère Conférence par le père Hospice NOBIME Thème : L’encadrement de la jeunesse dans le diocèse d’Abomey : Etat des lieux et perspectives Modérateur : P. Prudence ANADJEME 16h30-17h30 : Question- Réponse 17h45: Annonce du programme, communiqués, consignes. 18h00 : Fin Mardi 10 avril 2018 09h00-09h30 : Arrivée- Installation 09h30-10h15 : 3 e conférence par Mr Félicien EDJAN Thème : La jeunesse à l’épreuve de la foi vécue Modérateur : Père Miguel HASSOU 10h15-10h45 : Questions-Réponses 10h45-11h15 : pause 11h15-12h00 : 4 e conférence par le Père Romuald EBO et la Sœur Sébastienne BADOU Thème : Du discernement à l’éveil vocationnel chez la jeune fille et le jeune homme Modérateur : Père Marc BOÏLOGOUN 12h00-12h30 : Questions –réponses 12h30-12h45 : Détente 13h00 : Repas – repos 15h00-15h30 : Arrivée-installation 15h30-16h45 : A\- A l’écoute de la jeunesse Le père Laurent HESSOU La sœur Léonie EBO (AM) Le frère Gabriel Ange (Franciscain de l’Immaculée Conception) Le couple de Mr Isaac ATTOHOUTOUN et son épse Modérateur : Père Roland ASSOHOTO 16h45-17h00 : Questions- réponses 1

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DIOCESE D’ABOMEYSession du Quasimodo

( Centre Mgr L . Monsi-AGBOKA) Bohicon Les 09, 10, 11 et 12 avril 2018

Thème général : « « Les jeunes : la foi et le discernement des choix de vie. »PROGRAMME

Lundi 09 avril 201814h-14h30 : Arrivée – installation-Inscription14h30-15h00 : Lecture du rapport final du quasimodo 201715h00-15h30 : Allocution d’ouverture de Mgr Eugène Cyrille HOUNDEKON15h30- 16h30 : 1ère Conférence par le père Hospice NOBIME           Thème : L’encadrement de la jeunesse dans le diocèse d’Abomey : Etat des lieux et perspectives

Modérateur : P. Prudence ANADJEME16h30-17h30 : Question- Réponse17h45: Annonce du programme, communiqués, consignes.18h00 : Fin

Mardi 10 avril 201809h00-09h30 : Arrivée- Installation09h30-10h15 : 3e conférence par Mr  Félicien EDJAN Thème   : La jeunesse à l’épreuve de la foi vécue Modérateur : Père Miguel HASSOU10h15-10h45 : Questions-Réponses10h45-11h15 : pause11h15-12h00 : 4e conférence par le Père Romuald EBO et la Sœur Sébastienne BADOU

Thème      :   Du discernement à l’éveil vocationnel chez la jeune fille et le jeune homme            Modérateur      :   Père Marc BOÏLOGOUN12h00-12h30 : Questions –réponses12h30-12h45 : Détente 13h00 : Repas – repos15h00-15h30 : Arrivée-installation 15h30-16h45 : A\-  A l’écoute de la jeunesse

Le père Laurent HESSOU La sœur Léonie EBO (AM) Le frère Gabriel Ange (Franciscain de l’Immaculée Conception) Le couple de Mr Isaac ATTOHOUTOUN et son épse

Modérateur : Père Roland ASSOHOTO

16h45-17h00 : Questions- réponses 17h30 : B\- La santé à l’épreuve de notre tempsModérateur : Père Déogratias KEHOUDA 18h00-18h15 : Questions- réponses18h15 : Fin

Mercredi 11 avril 201809h00-09h30 : Arrivée- Installation09h30-10h30 : 5e conférence par Père Didier LEFEBVRE Thème   : Jeunesse et auto-prise en charge : quelles stratégies pour un avenir meilleur : quelques orientations pratiques Modérateur : Père Michel AGBAKPONTO

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10h30-11h00 : Questions-Réponses11h00-11h30 : pause11h30-12h00 : Parole aux sœurs de Saint Augustin dans le cadre de leur Jubilé d’or.Par la sœur Catherine KOUAGOUModérateur : Père Alex Wilfried KOUKPODE.12h00-12h30 : questions –réponses12h30-12h45 : Détente 13h00 : Repas – repos15h00-15h30 : Arrivée-installation 15h30-16h45 : Témoignage d’un jeune qui s’est auto pris en charge 15h30-16h00: Mr Médard HAWENON 16h00-17h30: Mr Richard LOHENTO

Modératrice : Mme Cécile SARE17h00-17h30 : Questions- réponses 17h45: Fin

Jeudi 12 avril 201809h00-09h30 : arrivée –installation09h30-10h30 : Rapport final et communiqué11h00 : Messe-repas

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Allocution d’ouverture de l’EvêqueCEMOLA, à Bohicon, 09 avril 2018

Révérends Pères Vicaires généraux et épiscopauxRévérends Pères, Confrères dans le SacerdoceReligieuses et ReligieuxSœurs et Frères LaïcsDistingués communicateursHonorables invités

L’Eglise est le nouveau Peuple de Dieu en marche, peuple de baptisés admis à une nouvelle Alliance avec Dieu, grâce au mystère de la rédemption opérée par Jésus-Christ. Et l’Eglise particulière constituée à Abomey ne cesse de donner des signes concrets que ses filles et fils sont en mouvement et tiennent beaucoup aux rassemblements de portée diocésaine.

C’est pourquoi, après la journée pastorale au Centre Pastoral Cardinal Bernardin Gantin, à Agolin-Houégbo/ Bamè en novembre 2017, et suite au Pèlerinage marial diocésain de Kpoto en février 2018, nous avons de nouveau afflué au Centre Monseigneur Lucien MONSI AGBOKA (CEMOLA) de Bohicon, pour vivre nos moments fraternels de formation et d’échanges du Quasimodo, juste après l’octave de Pâques.

De tout cœur, j’adresse à chacune et à chacun de vous mes chaleureuses salutations de bienvenue et mes fervents souhaits de Joyeux Temps pascal.

Il ne sera jamais superflu de nous ressourcer au fondement biblique du terme « QUASIMODO » qui nous renvoie à la Première lettre de St Pierre :

« Quasimodo geniti infantes, rationale sine dolo lac concupiscite, ut in eo crescatis in salutem, si gustastis quoniam dulcis Dominus » (1 P 2, 2-3), cette parole latine se traduit en français comme suit : « Comme des enfants nouveau-nés désirez le lait non frelaté (pur) de la parole, afin que, par lui, vous croissiez pour le salut, si du moins vous avez goûté combien le Seigneur est excellent  » (1 P 2, 2-3).

Cette exhortation mobilisante et entraînante, adressée par l’Apôtre Pierre aux nouveaux disciples du Christ illuminés et transformés par la grâce du Christ Ressuscité, est destinée à susciter la valeur savoureuse et extrêmement nutritive de la Parole de Dieu qui est Vie. Une telle exhortation vaut pour nous tous, disciples du Christ, car toute notre vie doit être imprégnée de simplicité, d’écoute et de réceptivité confiante des enseignements de Dieu pour cultiver l’enfance spirituelle et grandir sans cesse dans la vie que Dieu nous communique.

Dès lors, notre session de Quasimodo répond à sa vocation et donne tout sens lorsqu’elle se déroule dans le recours à l’éclairage de la sainte Ecriture ou Bible, dans l’accueil reconnaissant des enseignements et témoignages, dans la vigilance pour éviter les critiques malveillantes et les prises de paroles menaçantes ou violentes, puis dans l’ouverture aux autres fidèles du Christ qui nous côtoient ou n’osent pas engager le dialogue.

Au sujet du thème retenu pour la session Quasimodo de cette année 2018, il nous a paru judicieux de porter une deuxième fois un regard pastoral de prédilection sur la Jeunesse, en prenant en compte le prochain Synode des Evêques à Rome, en octobre 2018. C’est dans cette perspective que le thème général de notre session est intitulé :

« Les jeunes : la foi et le discernement des choix de vie ».Dès lors, nous sommes conviés à apprécier, à encourager, à prévenir et à accompagner les jeunes

filles et jeunes gens de notre diocèse, de notre pays et des autres parties du monde, en vue de leur réveil de certaines somnolences, de leur prise de conscience de l’avenir qui se joue aujourd’hui, de leur mobilisation à mieux découvrir leurs talents pour les développer et les déployer, leur générosité à mettre

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leurs ressources physiques, intellectuelles, artistiques, morales et spirituelles au service de la société et de l’Eglise.

C’est pourquoi, cette encore, j’honore vivement les jeunes filles et jeunes gens de notre diocèse. Je rappelle la devise que je leur ai recommandée; devise à reprendre comme un mot d’ordre de conviction et d’action au début et à la fin de chaque assise, sans négliger la prière :Jeunesse ! Réponse : Sur les traces du Disciple bien-aimé !Jeunesse ! Réponse : Sur les traces du Disciple bien-aimé !Jeunesse ! Réponse : 1. Capable de foi !

2. Capable d’ardeur au travail !3. Capable de générosité et de bonne relève !

Enfin, je salue avec enthousiasme le Comité diocésain de préparation du Quasimodo et je souhaite une communication lumineuse, profonde et vivante à nos conférenciers. Puis à toutes et à tous, je recommande l’assiduité à toutes les séances, le respect mutuel et la charité durant les prises de paroles, ainsi qu’une ravissante convivialité aux heures de communauté de repas.

Eugene Cyrille HOUNDEKON

Evêque d’Abomey

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Lundi 04 Avril 2016

 Sous-Thème : « L’encadrement de la jeunesse dans le diocèse d’Abomey : Etat des lieux et perspectives ».

CONFERENCE animée par  Père Hospice NOBIME

IntroductionExcellence Monseigneur Eugène Cyrille HOUNDEKON, évêque d’Abomey. Chers confrères,

dans l’unique sacerdoce ministériel, chers frères et sœurs dans le christ, nous voici au lendemain des fêtes pascales, de son octave et le Seigneur nous a réunis dans cette belle et auguste salle de CEMOLA pour que nous puissions réfléchir sur la couche juvénile dans notre diocèse. Tout en vous souhaitant un joyeux temps pascal et une bonne fête de la divine miséricorde célébrée hier avec recueillement sans oublier la solennité de l’Annonciation, nous voudrions aussi demander au ressuscité de nous donner la grâce d’une résurrection juvénile. Cette réflexion est capitale et mérite d’être faite car l’avenir appartient à cette couche. Et si nous n’y prendrons pas vite garde, nous risquerons d’avoir une société sans une fondation solide. Le thème ou mieux le sous thème qui nous est demandé de partager avec vous est intitulé  : « l’encadrement des jeunes dans le diocèse d’Abomey ». Etat des lieux et perspectives : Tel que le thème est présenté, on peut vouloir le traiter en deux grandes parties. Mais, nous voulons aller plus loin en le traitant en trois grandes parties. Après l’introduction que nous sommes entrain de vous présenter déjà, nous aborderons la première partie qui parlera de l’encadrement des jeunes : état des lieux, en un second temps on parlera de l’encadrement des jeunes : ce qu’on y entend et en troisième lieu nous essayerons de vous parler de vos perspectives d’avenir.

Mais avant tout propos, permettez-nous de saluer et de remercier notre père Evêque qui, a la suite du pape François, a un amour de prédilection pour les jeunes.

Cher père, Evêque, vos jeunes me chargent de vous dire qu’ils vous aiment. Merci au comité chargé de préparer ce quasimodo, ce comité qui a à sa tête le 2ème vicaire général, le père Zacharie HOUGBEME, d’avoir pensé à nous. Merci à vous tous d’être là ; que l’Esprit Saint nous aide à nous écouter et à nous comprendre aisément. Maintenant abordons la première partie.

I- L’ENCADREMENT   : Etat des lieux Les jeunes de notre diocèse sont vraiment conscients de leur identité et de leur capacité à faire plus

qu’on attend d’eux. Ils demandent surtout de se sentir impliqués directement dans la vie de l’Eglise pour ne pas s’abandonner à des sentiments de frustration et de rejet devant l’impossibilité de prendre en mains leur avenir. C’est surtout pour cela qu’ils souhaitent que l’Eglise les soutienne particulièrement dans les situations où la jeunesse est rendue vulnérable par le manque de formation, le chômage, l’exploitation politique ainsi que d’autres formes d’addiction déroutantes. Etant une couche sociale en croissance, en développement, la jeunesse exprime de nombreux besoins qui éveillent de nombreux désirs pour se réaliser. Ils sont à la recherche de communautés qui les accompagnent, qui les fassent grandir, qui soient authentiques et accessibles, qui les valorisent. Ils sont conscients des lieux qui les aident à développer leur personnalité, particulièrement la famille qui occupe une place privilégiée. Ainsi l’Eglise doit mieux soutenir et former les familles. N’oublions pas que la personne humaine a besoin des autres personnes pour se réaliser. Et voilà ce qui constitue le grand problème pour les jeunes dans notre diocèse.

En nous appuyant sur ce que les jeunes nous ont dit et ce que nous avons vécu et expérimenté, nous pouvons dire en toute honnêteté et sans trop nous tromper que les prêtres ne s’intéressent pas aux jeunes et ceux-ci n’ont pas de repère ; personne ne les accompagne. Tout semble à croire qu’ils ne sont pas considérés et on n’a jamais confiance en eux, on ne les écoute pas, on ne considère pas leurs propositions, leurs opinions ni leurs suggestions. On ne cherche pas leurs avis sur tel ou tel sujet  ; sur certaines paroisses, on ne parle même pas d’eux ; c’est tout comme s’ils n’existent pas. Les prêtres n’ont plus de temps pour eux. Sur d’autres paroisses, on parle d’eux quand les prêtres ont besoin des gens pour le nettoyage de la paroisse et pour les travaux des champs paroissiaux ou encore pour l’organisation des kermesses sur les paroisses de ville afin de mobiliser de l’argent pour les œuvres de la paroisse. Selon les propos de certains jeunes, ce sont les prêtres qui tuent la jeunesse ; or selon le Pape Benoit XVI dans l’Exhalation Apostolique Post Synodale sur l’Eglise d’Afrique au service de la réconciliation, de la justice

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et de la paix Africae Munus : n° 61 « c’est durant la période de la jeunesse qu’émergent de façon irrépressible et sincère les questions sur le sens de la vie personnelle et sur l’orientation à donner à sa propre existence. Seul Dieu sait apporter une véritable réponse à ces questions. Cette attention au monde des jeunes implique le courage d’une annonce claire ; nous devons aider les jeunes à acquérir l’intimité et la familiarité avec les saintes Ecritures, pour qu’elle soit comme une boussole qui leur indique la route à suivre. C’est pourquoi ils ont besoin des témoins et des maîtres, qui marchent avec eux et qui les forment à aimer et à communiquer à leur tour l’Evangile surtout aux jeunes de leurs âges, devenant ainsi eux-mêmes des annonciateurs authentiques et crédibles.»

Mes frères et sœurs ; revoyons un peu ce que pense un octogénaire de la jeunesse : nous devons aider les jeunes à acquérir une intimité et une familiarité avec les Saintes Ecritures. Et pour cela ils ont besoin de nous prêtres, témoins et maîtres pour marcher avec eux. Les confrères ne taillent aucune importance à la jeunesse, ne les soutiennent en rien et ils sont laissé à eux-mêmes et naviguent à vue. A l’approche du pèlerinage des jeunes à Dassa, nous avons parcouru des doyennés et des paroisses. Certains curés nous disaient : « je n’en ai même pas parlé parce qu’ici je n’ai pas de jeunes ». Oh quelle vieille Eglise où les jeunes ont déserté le forum ! Cela nous faisait rire parce que le curé n’a pas su organiser sa troupe pour qu’elle aille vivre cette belle expérience avec d’autres troupes des autres paroisses ou des autres diocèses pour son épanouissement. Dans ce cas l’ardeur et l’élan de la jeunesse sont étouffés. Sur d’autres paroisses, le curé nous disait en répondant à notre question qu’il n’a même pas lue notre lettre d’information parce que l’aumônier ne lui a rien dit et ce qui lui a fait plus mal est qu’il a envoyé la lettre par les jeunes de la paroisse. Ce sont des gens qu’il ne considère pas trop sur sa paroisse. On ne les voit pas et il fait sa pastorale sans eux. A nous de lui poser la question, qu’est ce qu’ils ont fait si tant cher Curé ? Et la question reste sans réponse. C’est avant notre départ que le Curé nous disait tout calmement que c’est des gens qui montent trop la tête et qu’il ignore. C’est pourquoi quand la lettre est venue qu’il ne l’a même pas ouverte pour la lire et en savoir le contenu. Ce qui a fait que c’est à notre rencontre de Massi et de Davougon que certains curés sont informés du pèlerinage et pour cela préparer les jeunes et les envoyer était devenu difficile voir impossible.

Chers confrères, il m’est demandé de faire l’état des lieux. Voilà les raisons pour lesquelles nous vous donnons ces détails.

Les jeunes ne sont pas mauvais, inconscients, paresseux, profiteurs, bandits, insoucieux, indécis et autres comme nous le pensons. Ils sont animés d’une très bonne volonté. Si on sait les prendre, ils donnent le meilleur d’eux même. Ils aiment qu’on porte une attention sur eux ; qu’on les guide, les oriente. Malheureusement les prêtres ne sont pas disponibles pour eux. Ils n’ont pas du temps pour eux. Les jeunes de certaines paroisses ont organisé des marches pénitentielles qui n’ont pas du tout été accompagnées par les prêtres de la paroisse ; ces derniers refusent même de leur trouver d’autres prêtres pour leur développer un thème concernant la sexualité et l’auto prise en charge ; On leur demande de se débrouiller et ils sont laissés à eux-mêmes. On constate qu’à cause de manque de prêtre, manque de vicaire sur certaines paroisses, il n’y a pas non plus d’aumôniers paroissiaux pour la jeunesse sur toutes les paroisses. Il y’a aussi d’autres paroisses qui ont bien de vicaires et aucun d’entre eux n’est donné à la jeunesse pour la guider et l’orienter, l’encadrer et l’accompagner.

Chers confrères, chers chacun et cher tous, voilà présenté le visage de la jeunesse dans notre diocèse ; c’est vrai que cet état de lieu ne concerne pas toutes les paroisses ; et c’est le lieu de remercier tous les curés qui font des efforts dans l’accompagnement de ces jeunes et nous ne pouvons que les encourager et exhorter les autres à faire de même. Mais le rôle de notre aumônerie est d’amener toutes les paroisses à avoir toutes les structures concernant la redynamisation de la jeunesse : Bureau paroissial de la coordination des jeunes, aumônerie paroissiale des jeunes et puis étendre tout cela au niveau des doyennés.

Avec Jésus jeune on est toujours ensemble ; voila notre crédo, voila notre slogan. (Exemples des communiqués concernant les formations qu’on donne aux jeunes pour leur auto

pris en charge que certains curés refusent de passer parce que leurs jeunes ne sont pas sérieux)

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II- L’ENCADREMENT DES JEUNES   : Ce qu’on y entend Le rôle de l’accompagnateur des jeunes est un rôle stratégique, délicat et exigeant affirme le cardinal LORENZO BALDISSERI, secrétaire général du Synode des Evêques. L’accompagnateur doit être conscient « qu’un de ses principaux objectifs est de favoriser chez le jeune qu’il accompagne une saine automne décisionnelle ». Etre accompagnateur demande une attention et une préparation particulière. Un itinéraire adapté pour l’accompagnement des jeunes peut se résumer en trois tâches fondamentales.

- Eclairer le parcours personnel de reconnaissance de ce qui se passe dans leur monde intérieur.Eclairer veut dire allumer la lumière pour que le jeune voie comment le Seigneur opère dans le profond de son cœur. Cela ne signifie pas prétendre de voir à sa place ni d’avoir la solution prête pour toute circonstance et pour toutes les situations de sa vie. Car les jeunes ont soif d’expériences qui ancrent leur relation à Jésus dans le monde réel. Les initiatives qui rencontrent du succès leur offrent une expérience de Dieu. C’est pourquoi ils répondent à des propositions qui leur offrent une compréhension des sacrements, de la prière et de la liturgie, afin de partager et de rendre compte convenablement de leur foi dans un monde -La deuxième tâche consiste à fournir des éléments fondamentaux afin que les jeunes sachent interpréter de manière exacte ce qu’ils apprennent à reconnaître en eux. Il faut alors bien interpréter ce qui arrive à leur conscience, de manière à déterminer l’origine et comprendre les conséquences. Ce n’est pas, prépare le pas suivant qui est le pas décisif c'est-à-dire le pas choisi. Les jeunes cherchent des compagnons sur leur chemin de vie, pour marcher avec eux, des hommes de foi et des femmes qui expriment la vérité et permettent aux jeunes d’exprimer leur compréhension de la foi et de leur vocation.

- La troisième tâche fondamentale, est de soutenir les jeunes dans le choix qu’ils découvrent être la volonté de Dieu sur leur vie ; soutenir ne veut pas dire décider à la place des jeunes.Chers confrères dans le sacerdoce, chers sœurs et frères ; chers chacun et cher tous, accompagner les jeunes dans leur vie est une expérience fascinante. Vous y êtes tous invités donc pour l’épanouissement et le bonheur des jeunes dans notre diocèse.

III- PERSPECTIVES D’AVENIR « XÒsÓ ðòkpó sìgÇn gbá xÒ Ç » Ce qui se traduire : « Une seule charpente ne peut pas construire la charpente de toute une maison ». Ce que nous voulons y dire est qu’une seule personne ne peut pas tout faire. C’est ensemble et main dans la main que nous pouvons relever ces grands défis. Les jeunes ont vraiment besoin de nous, vous et nous et nous sommes appelés à jouer notre partition pour que la jeunesse de notre diocèse, à l’instar des autres jeunes soit épanouie et heureuse ; les jeunes rêvent de sécurité, de stabilité et d’épanouissement ; ils espèrent une vie meilleure pour leur famille ; cela correspond à une recherche de sécurité physique et pour d’autres à la quête d’un travail ou d’un style de vie particulier ; Comme projets en leur faveur et dans leur grand intérêt nous avons : D’abord retenez que c’est sur l’accord présumé de notre cher père Evêque que nous voulons vous énumérer ces quelques points que nous avons retenu en conseil diocésain de la jeunesse que nous pensons présenter à l’Evêque. Ce ne sont que des propositions, leur réalisation dépendra de l’accord de l’Evêque et les voici :- la programmation d’une tournée dans tous les doyennés pour l’installation des bureaux paroissiaux de la jeunesse sur les paroisses qui ne l’ont pas ;-vérifier dans tous les doyennés l’effectivité des bureaux décanaux et des aumôneries décanales ;

-La formation des jeunes en coaching et en entreprenariat. Ce qu’on a déjà commencé depuis le mois de Février et qui continuera jusqu’à la fin de l’année

-Un autre projet consiste à choisir des jeunes par doyenné et envoyé à SONGHAÏ ou DALY BREAD pour une formation adéquate afin qu’ils puissent se prendre en charge et être utile à la société

- La valorisation du terrain que notre père Evêque a donné à la jeunesse à LISSEZOUN. Cela se comprend par la construction d’un bureau de l’aumônerie, salle de réunion et de conférence, des boutiques, des sites d’élevage et autres avec ceux qui seraient envoyés en formation

- Le camp mission au cours duquel on apprendra aux jeunes la fabrication  des produits cosmétiques eau de javel, savon liquide, les pommades, etc.

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- Ecole de prière qui se tiendra du 03 au 12 aout 2018- Ecole de foi qui se tiendra du 19 au 28 aout 2018- le camp mission qui se tiendra du 17 au 22 septembre 2018- La participation de notre diocèse aux journées mondiales de la jeunesse à PANAMA en Amérique

du nord en Janvier 2019.- Négocier avec la Caritas sur l’accord pour prendre l’une des maisons des anciens centres et créer

un lieu de formation en art culinaires et en restauration ; cela nous permettra de mettre à la disposition des prêtres et des structures qui en auront besoin ; c’est une expérience que le père Antoine METIN a déjà commencé à COTONOU et qui porte beaucoup de fruits au profit des jeunes. Nous pouvons le dire sans trop nous tromper que beaucoup de ceux là qu’il a formé travaillent déjà sur certaines paroisses dans notre diocèse. C’est une très belle expérience que nous pensons faire au niveau de notre aumônerie.

- La création d’un site web pour la jeunesse diocésaine. Ce site activé nous permettra d’avoir des informations sur des opportunités qui s’offrent à la jeunesse et les aider à vraiment en profiter ;

- la création d’un fichier personnel et individuel aux jeunes. Dans ce fichier, nous aurons des informations sur chaque jeune qui s’inscrit. Ces informations concernent leur compétence, leur identité et quand les opportunités s’offrent à nous, nous saurons qui envoyé pour compétir.

Voilà en quelques lignes le contenu de notre programme d’activité que nous appelons perspectives d’avenir.

CONCLUSIONAprès ce bref parcours, nous voudrions réaffirmer une fois encore notre grande ambition de faire

gouter à notre jeunesse le délice d’une jeunesse épanouie, heureuse et stable. Et pour que ce rêve devienne une réalité nous avons besoin de chacun et de tous. C’est un défi à réaliser ensemble et sans vous, nous ne pouvons rien faire. Nous avons bel et bien les idées et les projets mais leur réalisation, leur concrétisation dépendra de vous et nous ; car les jeunes ont soif d’expériences qui ancrent leur relation à Jésus dans le monde réel. Nous voulons et cherchons à être écoutés, à ne pas être de simples spectateurs de la société mais des membres actifs. Voilà le cri d’alarmes des jeunes. Que l’Esprit Saint nous y aide.

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MARDI  10 AVRIL 2018      :   3e conférence

Sous-Thème   : « La jeunesse à l’épreuve de la foi vécue »

Conférence animée par  Mr  Félicien EDJAN

Excellence Monseigneur Eugène Cyrille HOUNDEKON, chers pères, chers religieux et religieuses, chers frères et sœurs en Christ et en humanité, je voudrais avant tout propos nous faire comprendre que premièrement, il n’est pas possible à un homme de tenir ses engagements, d’affronter les vicissitudes et épreuves de la vie en s’appuyant sur ses propres forces. Deuxièmement nul n’est capable de forger un bonheur vrai et durable sans le secours divin. Tout Homme est, en effet, tributaire de la grâce de l’Esprit de Jésus qui a vaincu tout mal et toute mort. Ainsi la vie sans cet Esprit divin et vivifiant est vouée à l’échec et au désastre.

Je m’en vais ensuite exhorter nos jeunes et nos adolescents à écouter le Seigneur par son Eglise, à lui obéir par ses enseignements à vivre leur vie de croyants avec l’Eglise qui est toujours en marche avec les hommes.

Excellence, chers auditeurs et auditrices, nous savons tous que Dieu a créé l’Homme à son image et à sa ressemblance ; et dans sa grande miséricorde il les a bénis en disant : « soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-là » (Gn 1, 28).Ainsi Dieu, par cette bénédiction a donné à l’homme et à la femme la grâce d’être père et mère de la créature humaine.

Ce mystère, c’est Dieu qui le réalise par une famille qui est l’union d’un homme et d’une femme qui, à travers les liens du mariage dans l’Eglise forment un seul corps. Le rôle capital de cette famille est de s’occuper de l’enfant, le nourrir, l’éduquer, lui montrer le vrai chemin qu’il faut prendre dans cette vie. Par delà tous ces impératifs, le couple chrétien a surtout le devoir d’être un exemple vivant pour l’enfant afin que ce dernier parvienne à la félicité. Cette double mission fait ressortir quelques interrogations cruciales sur la manière digne et adéquate d’éduquer. La tentative de réponse à cette problématique nous conduit ici à examiner dans un premier temps l’image que revêtait l’éducation aux temps anciens en comparaison avec les nouvelles conceptions que se fait l’époque moderne de l’éducation.

Je voudrais évoquer ici donc deux exemples qui laissent voir le lien intrinsèque entre l’éducation d’un enfant et la gestion de son âge adulte.

Il y a un jeune chrétien catholique de trente ans dont je ne connais l’éducation reçue depuis son enfance. Il a certes suivi une formation intellectuelle jusqu’à l’obtention d’une licence en sciences naturelles. En attendant une réponse à ses demandes d’emploi il a veillé à ne pas écouter et à ne pas faire attention aux diverses sollicitations de ce monde, ni aux faux prophètes.

Un autre jeune, chrétien catholique également, a été autrefois professeur vacataire. En dépit de la crise morale engendrée par la dépravation des mœurs même en milieu scolaire, il ne s’est pas empêché d’entendre l’appel du Seigneur à se mettre à son service à travers la vie monastique.

Une brève analyse de ces deux cas montre l’impact de l’éducation reçue sur l’orientation que le jeune est appelé à donner à son existence avec le secours de la grâce. Le premier cas surtout nous fait comprendre que, dans les sollicitations sans fondements et dans la recherche d’une réussite immédiate, le chrétien a le devoir de rester vigilant face aux fausses vérités de notre temps. Ces faux prophètes en effet, sont aux trousses de ces consciences fragilisées par le manque d’éducation en s’en servant pour faire sensation et fortune. Le pape François, dans son message de carême affirme qu’ils sont comme des « charmeurs de serpents », c’est-à-dire qu’ils utilisent les émotions humaines pour séduire ces personnes esclaves de leur carence éducationnelle afin de les mener à leur gré. D’autres comme les charlatans offrent des solutions simples et immédiates aux souffrances, des remèdes qui se révèlent non seulement inefficaces mais addictifs de sorte à entraîner derrière eux toute une foule en quête du sensationnel et de l’immédiat.

Aujourd’hui, que d’enfants ne se laissent pas séduire par l’attraction des plaisirs fugaces confondus avec le bonheur ! Combien d’hommes et de femmes ne vivent pas charmés par l’illusion de l’argent qui finit par les rendre esclaves au profit d’intérêts mesquins ! Que de personnes ne vivent pas pensant suffire à elles-mêmes et tombent ainsi en proie à la solitude ! Combien d’autres encore ne se sont

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pas immergés dans une vie complètement virtuelle où les relations semblent plus faciles et plus rapides mais qui se révèlent par la suite tragiquement privées de sens ! Comment ne pas faire mention de ces escrocs qui de nos jours offrent des choses sans valeur au détriment de ce qu’il compte le plus : la dignité, la liberté et la capacité d’aimer !

En fait, c’est la duperie de la vanité qui nous conduit à faire le paon pour finir dans le ridicule : et du ridicule, on ne se relève pas. Mais ce n’est pas étonnant car depuis toujours le démon, « menteur et père du mensonge » (Jn 8, 44), présente le mal comme le bien, et le faux comme le vrai afin de troubler le cœur de l’homme. C’est pour cela qu’il est important que chacun de nous discerne en son cœur s’il est menacé par les mensonges de ces faux prophètes. Nous devrons apprendre à ne pas végéter dans la recherche de l’immédiat et de la superficialité mais à reconnaître en nous ce qui laisse une trace bonne et durable, parce que venant de Dieu et servant effectivement à notre bien.

A la paroisse Saint François d’Assise, au temps du père Didier LEGONOU, il y avait eu l’absoute sur la dépouille d’un jeune homme qui était déjà nanti de son doctorat et qui venait de prendre fonction dans une société de la place. Il a rendu l’âme dans le contexte d’un combat acharné contre ses collègues de fonction. Mais il n’a pu recevoir que l’absoute parce que n’étant pas en règle avec son livret de catholicité. Je me sens ici obligé de m’interroger sur la qualité de l’éducation qu’il a reçue de ses parents alors qu’il a pu se consacrer entièrement à sa formation intellectuelle depuis la maternelle et le primaire jusqu’à l’universitaire sans se soucier de signer une seule fois son livret de catholicité ni de payer son denier de culte.

Il y a également de nos jours des cas plus courants d’irrégularités dans la vie matrimoniale et conjugal : Un jeune homme et une jeune femme respectivement de vingt et un et vingt ans qui, sans diplôme, sont déjà père et mère de cinq enfants en attendant encore le sixième, ou encore un jeune garçon en classe de 2nde qui a déjà trois enfants à trois filles différentes.

Au regard de cette récurrente actualité de notre ère, comment dois-je me comporter en tant que croyant pour que ma foi puisse résister à toute épreuve et me permette de mener une existence calme paisible, pleine de Dieu en toute piété et dignité selon sa volonté ?

Lorsqu’il avait appelé Moïse dans Ex 4, 10, Celui-ci disait à Dieu : « Je t’en prie Seigneur, je ne suis pas doué pour la parole, ni d’hier, ni d’avant-hier, ni depuis que tu parles à ton serviteur. J’ai la bouche lourde et la langue lourde. Mais le Seigneur lui dit : « qui a donné une bouche à l’homme ? qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas Moi le Seigneur ? Et maintenant va, je suis avec ta bouche, je t’enseignerai ce que tu devras dire ».

Dans le Ps 119, le psalmiste s’exclame : « Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière pour mes sentiers.

En Ex 23, 20-23,ce que Dieu dit à Moïse vaut pour chacun des hommes : « Je m’en vais envoyer un ange devant toi pour qu’il veille sur toi au cours de ton voyage, et te fasse parvenir au lieu que j’ai fixé. Révère-le et écoute sa voix. Ne lui soit point rebelle il ne pardonnerait pas alors tes transgressions, car il a en lui mon nom. Si tu lui obéis fidèlement, et si tu fais bien ce que je dis, je serai l’ennemi de tes ennemis et l’adversaire de tes adversaires. Mon ange te précèdera et te mèneras... [au paradis] ».

Par ces trois passages bibliques de la première alliance, Dieu nous fait comprendre qu’il est tout pour l’homme depuis le jour où sa maman l’a conçu jusqu’à son retour de cette terre et dans l’éternité au paradis.

Dans sa grande miséricorde, Dieu pour sauver la race des hommes a envoyé son Fils Jésus, Vrai Dieu et Vrai homme. Mais en voulant l’envoyer, il avait déjà annoncé dans le livre d’Isaïe les grandes lignes de sa mission (cf. Is 42, 1-7). « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu que j’ai moi-même en faveur. J’ai mis mon Esprit sur lui. Pour les nations il fera paraître le jugement. Il ne crie, il n’élèvera pas le ton. Il ne fera pas entendre dans la rue sa clameur ; il ne brisera pas le roseau ployé, il n’étendra pas la mèche qui s’étiole. A coup sûr, il fera paraître le jugement. Lui ne s’étiolera pas, jusqu’à ce qu’il ait imposé sur la terre le jugement, et les îles seront dans l’attente de ses lois. Ainsi parle Dieu le Seigneur qui a créé les cieux et qui les a tendus, qui a étalé la terre porteuse de ses rejetons, donné respiration à la multitude qui la couvre et souffle à ceux qui la parcourent. C’est Moi le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice, je t’ai tenu par la main, je t’ai mis en réserve et je t’ai destiné à être l’Alliance du peuple, à être la lumière des nations, à ouvrir les yeux aveuglés, à tirer du cachot le prisonnier, de la maison d’arrêt les habitants des ténèbres ». 

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 Ainsi, bien qu’étant Vrai Dieu, Vrai homme, Jésus a reçu des recommandations pour sa mission sur terre. Et durant toute la vie du Christ avec les Apôtres il faisait tellement référence au Père que Philippe lui dit : « Seigneur montre nous le Père, cela nous suffit » (Jn14,8). A Jésus de lui répondre : « Je suis avec vous depuis si longtemps, et cependant, Philippe, tu ne m’as pas reconnu! Celui qui m’a vu a vu le Père ! Pour quoi dis-tu montre nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même, au contraire, c’est le Père qui demeure en moi, qui accomplit ses propres œuvres » Jn14, 9-10. 

Jésus notre sauveur en allant au ciel a donné cette recommandation à l’Eglise en disant : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc de toutes les nations, faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ; leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin des temps. »

De plus, en promettant l’Esprit à son Eglise, Jésus disait : « J’ai encore bien des choses à vous dire mais vous ne pouvez pas les porter maintenant ; lorsque viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité toute entière. Car, il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra et il communiquera tout ce qui doit venir » (Jn 16, 12-13)

Quelques exemples de la vie de l’Eglise Le Père recteur au grand Séminaire de Djimè pendant une homélie du quatrième

dimanche de carême. Le Père Barnabé BOCOVO au moment de la prédication de sa première messe en tant que

curé à Ouèssè. Le Père Athanase MAGNONPKON au cours d’une homélie de la messe matinale à Saint

François et au cours d’un enseignement pendant le temps de carême à la paroisse Immaculée Conception sur un fait de vie entre lui et un prêtre supérieur.

Un prêtre devant un malade sidéen par qui Dieu a parlé.A la lumière de tout ce que nous venons de dire, il est important que nous retenions un

enseignement à travers ce que Dieu a dit à Moise en Ex 23, 20-23 qu’« aux côtés de l’homme se tiennent deux anges : celui de la justice et celui de l’iniquité. Le premier est doux, réservé, paisible et joyeux. Lorsqu’il s’approche de ton cœur, il parle toujours de justice, de charité de tempérance et de toutes les vertus. Dès que tu te sentiras animé par ces sentiments, sois sûr que le bon ange est avec toi. Mais à peine auras tu une sensation contraire de rancune, de découragement, d’ennui, une pensée ou un geste contraire à la pureté et à la charité, la plus légère antipathie envers les sacrements, la prière ou l’accomplissement de n’importe qu’elle sorte d’œuvre bonne et méritante que tu n’auras pas à douter que l’ange de l’iniquité est tout proche. Il te suffit, dans ce cas-là de te souvenir du bon ange, de l’appeler et de répéter avec lui ce qui lui fera grand plaisir : « Réjouis toi Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ».

Ainsi nous devons comprendre que créé libre par Dieu, l’homme doit s’efforcer à mériter toutes les grâces qui lui sont nécessaires sur cette terre et la récompense éternelle par sa bonne volonté. Il lui faut donc écouter le Seigneur par son Eglise, lui obéir par ses enseignements de la bouche des responsables de l’Eglise dans une humble soumission, reconnaître ses erreurs et ses fautes pour toute purification. Pour finir, le chrétien doit vivre sa vie de croyant avec l’Eglise qui continue sa marche dans la vie des hommes.

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MARDI  10 AVRIL 2018      :   

Sous-Thème      :   « Du discernement à l’éveil vocationnel chez la jeune fille et le jeune homme »

Conférence animée par Père Romuald EBO et la Sœur Sébastienne BADOU

INTRODUCTIONA l’occasion de la présentation du document préparatoire du Synode des évêques sur les jeunes,

qui a pour thème : «les jeunes, la foi et le discernement des vocations », le Pape François les invitait à « tout laisser et à aller vers une terre nouvelle ». Dans ce même élan, le Père Romuald EBO et moi-même votre servante Sœur Sébastienne Agnès BADOU, Sœur de Saint Augustin du BENIN voudrions esquisser le développement du thème que voici : Du discernement à l’éveil vocationnel chez le jeune homme et la jeune fille. Pour élucider cette question, nous chercherons tout d’abord à comprendre le sens de la vocation et des vocations dans notre Eglise. Ensuite, nous vous ferons part des facteurs favorables à l’éveil vocationnel chez les jeunes. Enfin nous ferons ressortir en quoi consiste le discernement vocationnel chez le jeune homme et chez la jeune fille.

I- LA VOCATION ET LES VOCATIONS « Yahwé parla à Moïse et dit : Tu leur diras : Soyez saints, car moi, Yahwé votre Dieu, je

suis Saint » (Lv. 19, 1). Cette recommandation de Dieu à Moïse, confirme que la vocation qui est adressée à tout le monde est la sainteté. Elle est un appel à vivre un idéal. Or personne n’est né saint, on le devient c’est-à-dire que chacun est appelé à grandir un peu plus dans sa recherche pour ressembler à son Créateur. Voilà pourquoi, tout être humain essaie de tendre vers cette vocation à la sainteté comme l’a remarqué Saint Augustin  lorsqu’il affirme dans (Les Confessions Livre I, Chapitre 1, Numéro 1) : « Tu nous as fait pour Toi Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi  ». L’être humain doit donc vivre pour Dieu et selon le dessein de Dieu sur lui. Appeler à grandir un peu plus pour devenir meilleur : c’est l’idée générale de la vocation.

Mais de cette vocation commune jaillissent des vocations spécifiques pour s’engager au service de Dieu et des autres hommes et pour exercer la charité. Tout le monde est appelé à être saints certes ; mais chacun se fraie un chemin pour atteindre cet idéal dans un état de vie et de service rendu pour le bonheur de tous. En contexte ecclésial, trois mots-clés nous aident à comprendre la réalité des vocations : « appelé-choisi-envoyé ». Ainsi nous avons plusieurs formes de vocations. Comme exemple de vocations au sein de l’Eglise, nous avons les états de vie (le mariage, l’ordination presbytérale, la vie religieuse),mais également toutes les missions accomplies au service de la vie et des besoins de l’humanité (l’enseignement, la médecine, la banque et finance). Nous parlons bien évidemment ici de vocations en tant que fonctions et missions exercées par les hommes au service dans la vie de l’Eglise et dans le monde de ce temps. Si en chacun de nous se trouvent la vocation et une vocation spécifique, comment éveiller chez le jeune sa vocation spécifique et l’aider à choisir son état de vie dans lequel Dieu le veut ? Comment l’orienter vers la volonté de Dieu sur lui ? Avant de répondre à ces interrogations, découvrons les facteurs favorables à l’éveil vocationnel.

II- FACTEURS FAVORABLES A L’EVEIL VOCATIONNEL« Je suis convaincu que la jeunesse n’est pas seulement un temps de passage entre

l’adolescence et l’âge adulte, mais une période de la vie que Dieu accorde comme un don et comme une tâche à toute personne. Un temps durant lequel il faut chercher, comme le jeune de l’Évangile (cf. Mt 19,18-20), la réponse aux interrogations fondamentales et découvrir non seulement le sens de l’existence, mais aussi un projet concret pour la bâtir. ... le temps où l’on pose les fondations ; une occasion à ne pas perdre, car elle ne reviendra pas ! » (Jean-Paul II aux jeunes de Bulgarie 27/05/02).

Avec le Saint Père Jean-Paul II, nous pouvons confirmer que les jeunes constituent un terrain vierge d’expériences et de risques. Ils sont remplis de force, générosité, de vitalité ; mais aussi de peur, d’inquiétudes et d’interrogations. Ils sont souvent prêts pour se lancer dans des aventures et ils ont le désir de s’affirmer de plus en plus, ils sont prêts pour tout essayer. Ainsi on prend la chance de la neutralité de ce terrain qu’ils représentent pour semer quelque chose de bon avant qu’il ne soit tard. Et si

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cette semence ne se fait pas à temps, tout s’écroule et ces jeunes sont déboussolés plus tard. Certains par leur environnement se laissent vite corrompre faute de bons guides ou par ignorance et manque de foi ou encore par les séductions de la vie et les soucis du monde. (Cf. la parabole du semeur Mt. 23, 1-23 ; Mc. 4, 1-20 ; Lc. 8, 4-15). Par contre, d’autres encore neutres demeurent par l’interaction de certains facteurs, ce terrain vierge sur lequel il faut vite semer le bon grain de la Parole de Dieu et des sacrements de l’Eglise qui donneront du fruit en son temps. Ceux-là comprennent vite l’idée des vocations spécifiques et décident de se donner totalement au Seigneur. Ces vocations particulières s’éveillant en eux nécessitent des structures d’encadrement pour se développer progressivement. Comme facteurs favorables à l’éveil vocationnel, nous retenons :

A\ L’éducation de base en famille La famille que nous appelons Eglise-domestique est la première structure et un atout pour

l’éveil vocationnel chez le jeune. C’est le lieu où l’on apprend toutes les règles élémentaires de la morale ; de la connaissance de soi ; de la découverte de ses aspirations ; des vertus et surtout l’apprentissage à la prière. L’appartenance à une famille chrétienne catholique qui vit bien sa foi est favorable au réveil des vocations. Et les exemples des parents et des autres membres de la famille sont aussi très importants pour que le jeune saisisse vite l’appel de Dieu en lui et s’exerce au partage des joies et peines.

B\ La formation à l’école ou à l’apprentissage d’un métier  Après la famille, le second environnement favorable à l’éveil vocationnel est l’école ou tout

lieu d’apprentissage censé constituer le prolongement de l’éducation de la famille en matière de morale, de savoir-vivre, de savoir-être et de savoir-faire afin de ne pas perturber l’appel de Dieu qui s’éveille déjà et de préparer davantage le terrain pour recevoir une bonne semence de la Parole de Dieu et à forger le caractère à la gestion des contrariétés ou des conflits.

C\ L’intégration dans un mouvement d’action sur la paroisseLes deux premiers facteurs doivent être maintenus par un troisième comme le vécu de la foi

dans la communauté ecclésiale par l’intégration dans un mouvement d’action. Ne disons-nous pas souvent qu’une seule hirondelle ne fait pas le printemps ? La foi et la vocation même solides qui ne sont pas vécues en communauté de croyants s’atrophient. Mais lorsqu’elles sont partagées avec les autres, elles grandissent, s’épanouissent et s’expriment en symbiose pour la fécondité des missions en Eglise. D’où la nécessité pour le jeune d’intégrer un mouvement d’action sur sa paroisse afin d’évaluer de temps en temps ses capacités à s’approprier la Parole de Dieu et à vivre les grâces découlant des sacrements en harmonie avec les autres.

D\ Les bonnes compagnies « Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es ». Cette locution proverbiale est très

significative ici pour aider le jeune dans ses fréquentations. S’il est bon d’être avec les autres pour découvrir sa vocation spécifique, il est tout aussi prudent de savoir avec qui tenir compagnie pour ne pas se laisser entraîner dans les déviations et détruire en soi les aptitudes et les dispositions requises pour la croissance de la vocation et devenir meilleur. Pourquoi interdit-on au jeune les mauvaises compagnies, les mauvais jeux, les mauvais spectacles ou les images pornographiques ou de violences etc. ? Tout cela constitue pour lui l’ivraie qui va endommager le bon grain à semer ou déjà semé en lui. Les aînés assez expérimentés, leur enseignent la bonne conduite à tenir dans la vie.

D’autres exigences pourront s’ajouter à ces facteurs comme celles de Mt 8, 18-22 : Disponibilité, renoncement total à soi, amour préférence du Christ et de sa mission. Après ce tour d’horizons sur les facteurs favorables à l’éveil vocationnel, abordons de plain pied la question du discernement vocationnel chez le jeune homme et la jeune fille.

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III- LE DISCERNEMENT VOCATIONNEL CHEZ LE JEUNE HOMME ET LA JEUNE FILLECette troisième partie de notre communication nous éclairera sur certains éléments de

discernement en vue d’un éveil vocationnel, spécifique à la jeune fille et au jeune homme. Mais avant tout il importe que nous apportions certaines lumières qui aideront les acteurs humains du discernement à divers niveaux.

A\ Quelques considérations à propos du discernement vocationnel« L’homme est quelquefois affronté à des situations qui rendent le jugement moral moins

assuré et la décision difficile. Mais il doit toujours rechercher ce qui est juste et bon et discerner la volonté de Dieu exprimée dans la loi divine. A cet effet, l’homme s’efforce d’interpréter les données de l’expérience et les signes des temps grâce à la vertu de prudence, aux conseils des personnes avisées et à la lumière de l’Esprit Saint et de ses dons ». (CEC 1787-88)

Ces mots du CEC nous révèlent d’entrée de jeu que le discernement est difficile, car il prend en compte la vie entière. C’est pourquoi tout vrai discernement vocationnel est à la fois un don et une tâche (un projet à réaliser quotidiennement) qui rend le chrétien capable de prendre ses responsabilités dans une fermeté lucide. Discerner, c’est chercher à faire la part des choses et arriver à reconnaître dans une multitude de possibilités la meilleure, c’est-à-dire ce qui correspond à la volonté du Créateur. Discerner, c’est identifier et entendre entre mille appels celui du Maître dont la voix est unique. Par pconséquent, le discernement mérite soin et attention sérieux. Dans un discernement vocationnel, les considérations préalables suivantes s’avèrent indispensables :

- Dans toute vocation, c’est Dieu qui prend l’initiative en donnant sens à nos vies. Et c’est à sa lumière que nous planifions notre devenir. Le discernement commence dans la foi où nous reconnaissons Dieu comme la source de notre vocation. Aux moyens de la prière, nous l’impliquons dans le processus décisionnel qui précède la recherche de la Volonté de Dieu.

- La vocation est à la fois un don et un accueil de don (c’est-à-dire une réponse à un appel). Car si Dieu prend l’initiative en nous appelant au bonheur d’être avec Lui, nous sommes aussi heureux lorsque à cet appel est libre pour servir Dieu et les autres.

- Dieu préserve notre liberté, la respecte et nous soutient si nous Lui restons ouverts. C’est ainsi que tous les engagements que nous contractons (mariage, vie religieuse, célibat consacré, différentes carrières) sont des choix libres que nous faisons.

- Toute croissance spirituelle commence avec la connaissance de soi. Cette connaissance de soi est la perception de nos dons, de nos atouts et de nos forces ainsi que de nos faiblesses qui orientent nos choix.

- Toute vocation chrétienne véritable s’enracine et s’affermit dans la foi en Jésus-Christ Chemin-Vérité-Vie. Car avant d’être apôtre c’est-à-dire « celui qui est envoyé » ; il faut être d’abord disciple : « celui qui suit».

- Lors d’un discernement, il est positif et impérieux que le jeune en discernement prenne sa place, toute sa place mais rien que sa place dans la symphonie ecclésiale. C’est comme dans un orchestre, il faut être un instrument de musique pour « jouer » l’amour de Dieu dans le monde.

- Nul ne peut tout seul discerner sa vocation. Il est donc nécessaire de se faire aider par des aînés, des personnes expérimentées dans le domaine où l’on s’engage. Pour le sacerdoce et la vie religieuse, un accompagnateur spirituel est indispensable.

- Toute histoire de la vocation évolue dans la foi, l’inquiétude de l’inconnu et du lendemain incertain. Cela est tout aussi vrai car nous sommes des êtres tout à fait dépendant de Dieu qui dirige notre existence.

- Aucun mérite de notre part ne conditionne une vocation. Dieu choisit toujours par pure miséricorde pour éviter de rentrer dans nos calculs humains et nos étroitesses d’esprit. Son critère est de se manifester là où l’être humain est faible ou fragile.

- Il est vrai que l’homme et la femme ont été créés à l’image de Dieu et donc qu’ils sont tous égaux en dignité et en liberté devant le Créateur. En même temps, l’homme et la femme ne sont pas constitués pareils. Fondamentalement, le Créateur les a voulus complémentaires et a inscrit en eux des différenciations existentielles. En conséquence, pour un discernement vocationnel fécond, il va falloir que les différents acteurs humains et structures d’accompagnement en la matière en tienne compte afin

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d’éviter de plaquer la manière de cheminer propre au sexe masculin à celle du sexe féminin. Reconnaissons avant tout que le discernement vocationnel est une mission assez délicate, un peu à l’image du travail du jardinier. Cela mérite qu’on lui consacre du temps et de l’attention. Ceci dit, abordons le discernement vocationnel chez le jeune homme.

B\ Le discernement vocationnel chez le jeune hommeNotre développement se fera en deux temps. Premièrement, nous proposerons un modèle biblique.

Et nous procéderons ensuite à l’analyse de son parcours vocationnel. Un peu plus loin, à la lumière de ce qui aura été dit à propos du discernement chez la jeune fille, nous énoncerons quelques éléments spécifiques du cheminement vocationnel en milieu ecclésial. Pour l’instant, accueillons le modèle biblique qui nous est proposé pour le discernement chez le jeune homme.

1- Accueil d’un modèle biblique : saint JosephLe modèle proposé est saint Joseph. Concrètement, nous verrons comment ce patriarche dans la

foi a pu discerner et accueillir sa mission et sa vocation (d’époux de Marie et de père adoptif). Mt 1, 18-25 nous servira de fondement et de guide scripturaire. Tout d’abord, nous ferons une lecture rapide de notre péricope. Après lecture de notre péricope, nous en dégagerons une analyse de parcours vocationnel.

2- Analyse du parcours vocationnel de saint Joseph à partir de Mt 1, 18-25L’élément moteur du cheminement vocationnel dans la vie de Joseph, c’est bien la foi en tant que

certitude intérieure de la présence du Créateur dans sa vie avec tout ce que cela implique , ainsi que nous le rappelle l’auteur de la Lettre aux Hébreux : « la garantie des biens que l’on espère et la preuve des réalités qu’on ne voit pas. » (He 11, 1) C’est à la lumière d’une telle certitude intérieure pratique et existentielle que saint Joseph a progressivement pris conscience du projet d’amour passionné que le Créateur avait pour lui. Tout vrai parcours vocationnel avec le Créateur répond en général à trois étapes : l’appel, le choix, l’envoi. Nous cheminerons avec saint Joseph à la lumière de la triade : « appelé, choisi, envoyé ».

a- Premier élément du parcours vocationnel de Joseph : l’appel Le premier appel adressé à saint Joseph est : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi

Marie, ton épouse » (Mt 1, 20b) A travers un tel appel, Joseph est invité à rester l’époux de Marie, bien que celle-ci ne soit pas enceinte de lui. Le Créateur adressa une telle invitation à Joseph, du fait que celui-ci s’apprêtait à mettre de côté son projet initial qui était de mener une vie commune avec Marie. Et Joseph envisagea un tel changement, parce qu’il a eu changement de donne : son épouse est enceinte d’un autre avant leur vie commune. Que remarquons-nous ? Joseph n’est donc pas resté passif, et bien que taciturne (il parle très peu), il a su prendre une décision courageuse. Mais la spécificité de la décision de Joseph, c’est qu’elle a été prise dans un grand respect de la dignité humaine par delà ce que la loi juive préconisait, à savoir répudier Marie en secret au lieu de la dénoncer et de la livrer à la lapidation. C’était donc déjà faire preuve de grande miséricorde honnêtement parlant. Mais le Créateur demande à Joseph d’aller plus loin dans son amour miséricordieux envers Marie et Jésus. Le Seigneur s’ingère ainsi dans le plan de Joseph en lui adressant un appel et en le choisissant pour une mission inattendue.

b- Deuxième élément du parcours vocationnel de Joseph : le choix « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est

engendré en elle vient de l’Esprit saint. Elle mettra au monde un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, c’est-à-dire le Seigneur sauve, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Mt 1, 20-21

Dans la parole adressée à Joseph, le Créateur par son ange prend le soin d’apporter une lumière capitale qui amènera Joseph à revenir sur sa décision de répudier Marie, fût-ce en secret : « l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint », c’est-à-dire de Dieu lui-même. En face d’une telle information et déclaration, Joseph l’homme juste renonce à son projet de répudiation. Il n’a pas tenu mordicus à sa décision, mais il se soumet à la divine volonté. Par là, il atteste que son premier accompagnateur sur le cheminement du discernement vocationnel, c’est l’Esprit Saint, le même Esprit qui a agi en son Epouse, Marie.

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Quelques leçons de foi à partir de la vie de saint Joseph. - Sur le chemin du discernement vocationnel, il me faut apprendre à agir, car la vie est faite pour l’action. Cela passera concrètement par des prises de décisions à la lumière de la règle de la foi, et parfois même au risque de me tromper involontairement : celui qui ne risque rien n’avance pas, nous rappelle le pape François. Et si je me trompais ? Pourrait-on alléguer. Et le Saint Père d’ajouter : « que le Seigneur soit béni. Car tu te tromperas bien plus si tu restes immobile1. » En même temps, dans nos prises de décisions, il faut être très soucieux du respect de la dignité de chaque personne humaine, parce qu’elle a été façonnée à l’image de Dieu. - Par ailleurs, lorsque nous recevons davantage de lumière sur ce sur quoi porte notre action, il nous faut avoir l’humilité de revoir notre décision et même être prêt à y renoncer. C’est la preuve de notre sens de soumission à un plus Grand que nous. En un mot, certes, il faut agir mais sans jamais tenir à nos idées. C’est ainsi que nous apprenons à nous mettre à l’écoute de l’Esprit Saint.- Pour avoir écouté l’Ange du Seigneur, pour lui avoir fait confiance et pour avoir renoncé à sa décision préalable de répudier Marie, Joseph a été récompensé par une nouvelle mission que le Créateur a bien voulu lui confier.

c- Troisième élément : l’envoi en mission Non seulement, le Créateur a permis à Joseph de demeurer l’époux de Marie, mais il lui confie la

paternité de son Fils, mission inimaginable : «  elle mettra au monde un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, c’est-à-dire le Seigneur sauve. » Bref, le renoncement de Joseph à sa décision de répudiation et sa totale soumission à la divine volonté permirent au patriarche d’assumer la double mission d’époux de la Mère de Dieu et de père adoptif du Fils unique de Dieu. Au regard d’une telle mission confiée par le Père des Cieux à l’auguste Joseph, il nous faut oser reconnaître que saint Joseph n’est pas n’importe qui. Le Père éternel n’aurait pas confié ses deux Trésors à n’importe qui. Saint Joseph est digne de confiance et il peut nous aider, voire beaucoup nous apporter sur le chemin du discernement vocationnel.

En bref, la foi en tant qu’élément moteur du cheminement et de discernement vocationnel dans la vie de Joseph est un acte concret fait de confiance et d’attachement à sa tradition religieuse sans pour autant que saint Joseph en soit resté esclave. La foi dans la vie du patriarche est bel et bien cette confiance lucide menée en toute liberté intérieure et responsabilité en vue d’un seul objectif :  le choix de l’amour et de la vie vrais, justes et bons.

Que dire à présent du discernement vocationnel chez la jeune fille ?

C\ Le discernement vocationnel chez la jeune filleAu niveau de la jeune fille, le discernement prendra un cachet particulier à cause des

considérations Socio-anthropologique et psychologique de la nature féminine. La fille dans sa nature d’intériorité est plus posée pour certaines orientations mais au même moment assez réservée. Elle endure plus que l’homme et révèle l’aspect tendresse de Dieu. Elle est délicate, sensible, émotive, dans son silence il y a quelque chose de plus et est souvent totale quand elle s’engage. Grâce à ses sentiments, elle supporte mal une trahison, de fausses informations ou de contre témoignage. Voilà pourquoi, dans le cheminement à faire, elle préfère être renseignée au maximum sur le choix qu’elle envisage faire. Avis donc aux accompagnateurs, car la fille n’a pas besoin d’être trop dorlotée ou flattée. Lui dire dès le début, l’essentiel de ce qu’elle a à vivre lui permet de savoir à quoi s’en tenir malgré toutes les difficultés inhérentes à son choix. Il serait très dangereux de jouer avec ses sentiments ou de biaiser avec son choix.

La fille est naturellement, spirituellement, sociologiquement plus préparée à entretenir et donner la vie. N’est-ce pour cela que dans l’Ancien Testament, le livre des Proverbes a fait l’éloge de la femme vertueuse ? (Pr. 31, 10-31) Cet éloge de la femme parfaite qui a peut être été compris allégoriquement comme une description de la Sagesse personnifiée. Et cette femme est plus centrée sur sa maison que vers l’extérieur. C’est comme nous le disons en « Fongbé » : « Gnonnu xwési » pour montrer son intériorité. Cette femme vertueuse riche en toutes les vertus  a une morale c’est-à-dire une force de caractère qui favorise son ouverture à accueillir l’appel, le choix et la mission de Dieu ; rappelons-nous les trois réalités de la vocation : « appelé-choisi-envoyé ».

1 Discours à la villa Nazareth, le 18 juin 201616

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L’exemple de la Vierge Marie, Mère de toutes les vocations semble bien indiqué comme un discernement vocationnel réussi. Elle possède toutes les vertus de la femme vertueuse du livre des Proverbes ; elle est ce terrain propice sur lequel le bon grain de l’appel de Dieu s’est éveillé ; son discernement vocationnel a été fait par ses parents Anne et Joachim, le Saint-Esprit, l’Ange Gabriel… Remarquons que pendant l’annonce face à ses inquiétudes l’ange a dû lui révéler en quoi consistait sa vocation : « être la Mère de Dieu sous l’opération du Saint-Esprit pour le salut de l’humanité». Du coup, elle se voit être appelée à vivre et le mariage et la consécration à Dieu. Dès qu’elle a compris son « Oui » a été total et son engagement irréversible passant par l’annonce de sa souffrance par Siméon jusqu’à la réalité de la « Passion-Mort-Résurrection de son Fils ».

A la lumière du parcours vécu, dégageons quelques données caractéristiques du discernement vocationnel en milieu ecclésial.

D\ Eléments spécifiques du discernement vocationnel en milieu ecclésialL’idée-maîtresse à retenir ici est qu’il existe une pédagogie chrétienne propre pour le discernement

vocationnel qu’il nous faut connaître et nous approprier. Dans ces grandes lignes, la pédagogie chrétienne du discernement vocationnel prend en compte quatre éléments existentiels : les acteurs, un fondement, des conditions enfin et surtout des critères. Par ailleurs, ce qui est proposé comme pédagogie chrétienne du discernement c-vocationnel d’une manière générale vaut aussi pour la jeune fille que pour le jeune homme. En même temps, il revient à chaque structure d’accompagnement et de formation de se les approprier et de les adapter au contexte et aux situations qui se poseront à elles.

1- 1er élément : acteurs du discernementA la lumière de la vie de saint Joseph, trois acteurs principaux se révèlent :

- Premièrement, l’accompagné. Il s’agit du sujet croyant voulant vivre un chemin de discernement en vue d’un éveil vocationnel plus accru. Tout comme saint Joseph, tout vrai chrétien en discernement devra garder toute sa liberté intérieure et sa foi toujours agissant par un amour - Deuxièmement, la communauté de foien tant que cadre et milieu d’accompagnement avec ses règles et ses lois. De fait, celles-ci ont éclairé saint Joseph et lui ont permis de se décider en toute liberté intérieure en faveur du respect de la dignité humaine et non pas de la loi pour la loi- Troisièmement, les accompagnateurs. Dans la vie de saint Joseph, nous en comptons deux. Le principal accompagnateur est l’Esprit Saint, l’Hôte intérieur qui par attestation mutuelle a aidé le bon père saint Joseph à se soumettre à la divine volonté. Et comme la toute-puissance de Dieu ne se passe pas de médiation, l’Ange du Seigneur est cet autre accompagnateur de Joseph venu pour lui porter certaines informations dont il avait besoin pour renoncer à son projet de répudiation et en même temps, pour lui annoncer sa double mission d’époux et de père. Que dire à présent des fondements et conditions du discernement vocationnel ?

2- 2e élément : fondements et conditions de discernement vocationnelPar « fondement », il nous faut comprendre ce sur quoi s’appuie notre travail de discernement, c’est-

à-dire ce que nous recherchons et poursuivons avant tout. Ici, il s’agit de rechercher en tout la gloire du Père et l’accomplissement de la divine volonté. Ensuite, par « conditions », nous entendons certaines dispositions intérieures et extérieures importantes, voire indispensables pour un fécond discernement vocationnel. Nous proposons ici cinq dispositions intérieures pour un fécond discernement

1e disposition : Me rendre entièrement disponible à l’Esprit SaintIl s’agit de cultiver une vraie docilité à l’Esprit Saint reçue au baptême qui nous habite en

permanence, pourvu que nous ne l’ayons pas contristé par nos péchés. Tout part d’une conviction de foi suivante : le Père et le Fils nous donnent leur unique Esprit de vérité et d’amour pour nous éclairer et pour nous guider. Il faut donc croire en sa présence et à son œuvre quotidienne en nous et autour de nous. A partir de là, il importe de le laisser agir en nous. Cela consiste à renoncer à agir dans tous les sens, mais désormais surtout à se laisser agir par lui.

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2e disposition : Chercher à mieux me connaîtreLa connaissance de soi est préalable pour toute vraie aventure avec le Créateur. Il est alors

important de se connaître soi-même, dans ses talents et ses limites, dans ses forces et ses faiblesses. Et il est bon de s’analyser un peu à partir de relecture de vie et de prendre des notes après avoir vécu des événements ou des incidents qui révèlent des aspects de notre identité.

3e disposition : Savoir désirer et me laisser éduquer dans mon désir et ma volontéDans les Exercices spirituels, saint Ignace de Loyola revient très souvent sur « demander dans la

prière ce que je veux et désire. » Cela suppose que je sache clairement ce que je veux et désire. Mais cela ne suffit pas. Si je recherche la volonté de Dieu, la condition suivante reste fondamentale. Il s’agit de se laisser éduquer dans son désir et volonté. Ici la prière éduque le désir du jeune chrétien en discernement vocationnel de sorte qu’il apprend jour après jour à demander de manière plus conforme à l’Evangile. Ex : je peux commencer par demander au Seigneur de faire de moi un médecin matériellement riche. Progressivement, le Père des Cieux m’apprendra à lui demander d’être un médecin disponible et serviteur de tous sans recherche d’intérêt immédiat.

4e disposition : être en permanence à l’écoute de mon cœur profond (ce qui se passe au plus profond de moi)

De quoi s’agit-il ? Il s’agit de me mettre à l’écoute de ce qui se passe au plus profond de moi et de me mettre à l’école de ma conscience qui veut bien se laisser habiter par l’Esprit Saint. Car Dieu m’habite à partir de ma conscience personnelle. Cela fait que lorsque le Créateur a quelque chose à me dire, il s’adresse d’abord à mon cœur profond. Et c’est lorsque je ne le perçois pas qu’il passe par une tierce personne.

Autrement dit, en plus de chercher à se connaître à partir d’une consultation de sa raison personnelle, le jeune en discernement doit apprendre à écouter son cœur profond, c’est-à-dire la conscience personnelle le centre le plus secret de l’homme le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre (G S 16). La conscience personnelle est le premier vrai espace du discernement vocationnel vécu avant tout comme cheminement et dialogue intérieur avec le Créateur. C’est dans l’intimité du cœur que le Cœur de Dieu parle. Car lorsque le Créateur a quelque chose à nous dire, c’est d’abord à notre cœur profond qu’il s’adresse, c’est-à-dire à notre conscience personnelle, et non pas à notre raison. Et c’est quand nous ne l’entendons pas, qu’il choisit de nous parler par personne interposée ou à travers tel ou tel événement.

5e disposition : Etre attentif aux signes des tempsil s’agit d’être attentif aux événements de ma vie au quotidien. De fait en regardant l’histoire de toute

vraie vocation, nous pouvons constater que le Créateur ne s’improvise pas. Il prépare sa venue avec pédagogie en passant par des parents, des amis, des activités sportives, culturelles, sociales, des goûts, des intérêts. Bref, autant de signes qui parlent. Il suffit d’être à l’écoute pour sentir et pressentir l’appel du Créateur à une mission.

Ceci dit, accueillons en grands traits quelques critères de discernement en vue d’un éveil vocationnel optimal.

3- Éléments de critères de discernement vocationnel en contexte ecclésialAvant notre conclusion, cette dernière partie de notre communication aura pour mission de nous

décrire la pédagogie chrétienne de tout vrai discernement vocationnel. Car il existe bel et bien une pédagogie chrétienne du discernement vocationnel qu’il nous faut connaître. Cette pédagogie consiste en un parcours de vie qui permettra au jeune homme ou à la jeune fille par exemple de reconnaître et d’accueillir personnellement la volonté de Dieu dans sa vie (ce que le Créateur me propose comme le bonheur qui me réalisera).

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Parmi les nombreux auteurs spirituels qui ont traité du discernement, saint Ignace de Loyola2 tient une place particulière. Et c’est à la lumière de l’expérience ignacienne que nous proposons les présents critères de discernement vocationnel. Ils s’énoncent en quatre étapes :

1e étape : l’épreuve de l’appel pressenti ou ressenti2e étape : l’analyse objective de l’appel3e étape : la mise en œuvre de l’appel4e étape : fidélité et liberté intérieure

Parlant de critères de discernement vocationnel, il n’y en a aucun qui à lui seul se suffise. Le discernement vocationnel fonctionne comme un faisceau d’indices et de probabilités convergentes. Ce sont ces indices convergents qui nous sont proposés et qui peuvent nous être utiles pour prendre des décisions. Ainsi pour un fécond discernement du plan divin dans sa vie, nous retenons pour le jeune les quatre principaux éléments susmentionnés. Mais il y a une étape 0 que nous pouvons nommer étape préalable et préparatoire aux 4 étapes susmentionnées. Cette étape consiste à s’assurer que nous avons la faveur du Créateur par rapport à l’appel pressenti ou ressenti. Oui, s’assurer d’avoir la faveur de Dieu pour ce pour quoi nous voulons nous engager. Et nous pouvons savoir que nous avons la faveur du Créateur lorsque les trois éléments suivants sont réunis :

- premièrement, lorsque la vocation envisagée nous met au service de tous,- deuxièmement, lorsqu’en y pensant, cette vocation nous apporte beaucoup de joie et de paix intérieures,- troisièmement, lorsqu’elle fera grandir en nous la foi, l’espérance et la charité, les trois vertus théologales

à la fois.

Ceci dit, abordons successivement les quatre critères de discernement vocationnel en contexte ecclésial.

1e étape : l’épreuve de l’appel pressenti ou ressentiCette première étape prend en compte les critères subjectifs du discernement vocationnel. L’objectif

ici est de mettre à l’épreuve l’intention initiale qui porte au choix de la vocation. Pour rappel, cette vocation est soit un état de vie ou une mission pour l’Eglise ou pour la communauté humaine. L’intention initiale de toute vraie vocation est de chercher et trouver Dieu en toutes choses. Il ne s’agit donc pas de se situer au plan des intérêts humains ou égoïstes, mais avant tout au niveau du projet salvifique de Dieu sur soi et sur la communauté humaine. Trois éléments concrets peuvent nous aider à éprouver notre intention initiale : nommer nos motions intérieures, évaluer notre vitalité spirituelle, nommer ce qui est source de tristesse. En même temps, il faut accueillir ce qui est source de tristesse c’est-à-dire l’épreuve positivement comme moyen de purification de sa relation avec le Seigneur. Car l’épreuve purifie nos motivations et nous invite à chercher à servir Dieu pour Lui-même à travers notre vocation, et donc dans la gratuité. Tout ceci nous apprend à devenir plus libres à l’égard de nos projets vocationnels.

2e étape : l’analyse objective de l’appelCette deuxième étape prend en compte les critères objectifs de discernement, indépendants de

notre volonté. Cela signifie qu’un appel à un état de vie ou une mission auprès de la communauté humaine est une vocation réaliste. D’où la nécessité de vérifier l’ancrage existentiel de nos vocations : travailler à vérifier leur insertion dans la réalité, c’est-à-dire notre vie au quotidien. Il s’agit par exemple de voir si nos choix vocationnels sont en cohérence avec les objectifs de la mission ecclésiale. Car il ne saurait y avoir contradiction entre nos chemins de vie personnels et les voies de l’Eglise. C’est le même

2L’itinéraire spirituel et religieux d’Ignace lui a fait connaître bien des aventures. Et ce sont ces aventures qui ont inspiré ses Exercices Spirituels. Pour tous ceux qui le désirent, les Exercices ignaciens sont destinés à guider le labeur du discernement en vue d’un choix de vie à opérer dans tous les domaines de la vie, toujours pour la finalité suivante : chercher et trouver le Créateur en toutes choses et rechercher en tout et avant tout la plus grande gloire de Dieu.

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Esprit qui dirige l’Eglise et qui devra nous orienter également dans l’accueil de notre état de vie ou de mission au cœur du monde et du corps ecclésial.

3e étape : la mise en œuvre de l’appelCette troisième étape concerne l’œuvre de maturation de nos choix vocationnels qui doivent

toujours se laisser déposer et mûrir au pied de la Croix afin d’accueillir la motion de l’Esprit Saint. De là vient que la prière s’avère indispensable pour se situer dans la liberté de la foi et pour prendre une décision responsable, spirituellement mûrie. Et parlant de prière, chers jeunes, il s’agit avant tout non pas simplement d’une récitation de formules mais d’une vie de prière et d’offrande de soi qui est une réalisation de ce que l’Apôtre Paul dit : « Je vous exhorte mes frères par la tendresse de Dieu à offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint capable de plaire à Dieu. C’est là pour vous l’adoration véritable. Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait. » Rm. 12, 1-2

Notre quatrième étape porte sur la fidélité et la liberté intérieure dans le choix vocationnel.

4e étape : fidélité et liberté intérieure dans le choix vocationnelC’est la dernière étape. Quand un choix est posé, il va falloir prendre aussi le temps de vérifier s’il

apporte avec lui paix et lumière. Un choix juste met toujours un terme aux hésitations et à l’inquiétude. Cela se fait en offrant au Créateur son choix ou sa décision dans un esprit de détachement, prêt à la remettre en cause si les signes positifs de confirmation ne viennent pas. Cela témoigne que je ne suis pas propriétaire de la décision prise. C’est la raison pour laquelle je l’offre à Dieu dans un esprit de fidélité et d’obéissance3. En même temps, je reste disponible à un changement de point de vue s’il s’avérait que mon choix était erroné. D’où l’idée de liberté intérieure dans mon choix vocationnel. Le mot d’ordre ici est : « j’y vais sans y tenir. Il n’y a donc pas de EGBLEMAKOU. Car notre progrès dans la vie spirituelle se traduit par un plus grand sens du réel et par une croissance de notre liberté intérieure. Les signes d’attestation sont en général donnés dans la prière à travers des événements qui confirment la justesse du jugement, et à travers l’approbation d’un témoin de notre vie spirituelle (notre accompagnateur spirituel par exemple), parce qu’une fois encore la toute-puissance de Dieu ne se passe pas de médiations.

En résumé, un critère de discernement vocationnel fondamental réside en ceci : si ce envers quoi je m’engage m’apporte paix durable et lumière et simultanément accroit en moi les trois vertus théologales (la foi, l’espérance et la charité), je peux être certain que cela correspond à la volonté de Dieu sur moi . Cela concerne également nos prises de décision quotidienne pour les affaires courantes

EN GUISE DE CONCLUSION…Après que nous aurons tout oublié de cette communication, deux choses essentielles sont à retenir. Premièrement, il existe bel et bien une pédagogie chrétienne pour tout vrai discernement et éveil

vocationnels. Qui dit pédagogie dit cheminement engagé à la suite de Quelqu’un et relation féconde entre deux êtres. Voilà pourquoi la vocation vécue en milieu ecclésial comme aventure personnelle avec Jésus dans l’Esprit du Père a sa pédagogie. En plus des 4 éléments explicités plus haut (à savoir « fondement », « acteurs », « conditions » et « critères », la pédagogie chrétienne du discernement vocationnel devra respecter le même mouvement imprimé par le Maître même (Jésus), à savoir : il appela à lui ceux qu’il voulait, il en choisit pour qu’ils soient d’abord avec lui et pour les envoyer plus tard en mission. Par

3Parce qu’avec Dieu, l’on a toujours tout ce que l’on veut dans l’obéissance et la soumission à plus grand que soi : « tout fils qu’il était, le Christ a appris à travers ses souffrances l’obéissance. »

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ailleurs, la pédagogie chrétienne du discernement  s’articule en un double pôle : un pôle subjectif4, un pôle objectif5.

La deuxième vérité à retenir est la suivante : le discernement vocationnel en Eglise a des principes, c’est-à-dire des normes. A défaut de les développer, nous énumérons ici quelques principes catholiques du discernement vocationnel. Ils sont au nombre de sept : 1eprincipe: la disponibilité intérieure du croyant qui veut discerner. Il s’agit de se rendre accueillant aux signes que le Seigneur nous fait. 2e principe : la foi en Jésus-Christ et une confiance totale en l’Esprit Saint. Le mot-clé ici est : faire sa propre expérience de Jésus-Christ dans l’Esprit du Père. Chers jeunes, je vous supplie, faites votre propre expérience de Jésus de Nazareth, n’ayez pas peur de la vivre. Mais de grâce, vivez-la au sein de l’Eglise de Rome, l’unique bercail du Christ 3e principe : la prière à partir de la Parole de Dieu reçue de la Tradition vivante et la fréquentation des sacrements de l’Eglise 4e principe : l’attention aux signes des temps qui nous fait reconnaître que notre Dieu n’est pas une brique. Nous avons affaire à un Dieu stable, non statique qui de par sa souplesse, sait s’adapter à toutes les situations. Voilà pourquoi rien de nous ne surprend Dieu. Et il a voulu que son Eglise aussi ne se laisse jamais surprendre ni ne devienne ringarde, sans pour autant que cette Eglise soit à le remorque de l’esprit du monde. 5e principe : l’accueil des consolations (moments intérieurs de joie) et la traversée des désolations spirituelles (moments de découragement et d’épreuve), mais toujours dans une paix intérieure qui est le signe irréfutable de la présence du Ressuscité dans notre vie 6e principe : la patience et le courage. Ils nous permettent de ne pas chercher à vouloir décider trop vite. 7e et dernier principe : le discernement vocationnel en contexte ecclésial, un vrai chemin d’exploration et d’évangélisation des profondeurs humaines. Ce dernier principe constitue en fait un ensemble de 5 lois de vie à connaître, à accueillir et à intérioriser avant même l’engagement dans un parcours vocationnel. Ces lois sont à connaître aussi bien par les accompagnateurs humains6 que par le sujet en discernement vocationnel. Pour y parvenir, des lois de vie sont à accueillir et à intérioriser. Nous n’avons le temps de les développer. Nous les énumérons tout simplement. Elles s’énoncent comme suit :

1e loi de vie : Choisis la vie (Dt 30,15-20). La vie t'est donnée, ne te contente pas d'être en vie. Choisis de vivre, détermine-toi. Choisis la vie telle qu'elle est mise en ordre par le Créateur, selon son « ordonnancement », quelles que soient les circonstances de ta vie. N'aie aucune connivence avec la mort.

2e loi de vie : Accepte ta condition de créature. Tu es créé homme ou femme, tu n'es pas Dieu, Dieu seul est Dieu. Tu es fils ou fille de Dieu de par ton baptême. Tu es créé et aimé dans les limites propres à tout humain. Alors, trois vérités s’en dégagent : ne te prends jamais pour Dieu ! Ne permets à personne de te prendre pour Dieu ! Ne permets à personne de prendre la place de Dieu dans ta vie. 3e loi de vie : Déploie ton identité spécifique de personne humaine en Dieu ton unique Créateur dans une juste relation avec l’autre. Tu es créé et aimé unique. En conséquence, deviens toi-même en Dieu, 4 Le pôle subjectif, c’est la  part d’intuition et de souplesse qui fait appel aux sens (le sentir spirituel), c’est-à-dire à l’intelligence du cœur. C’est pourquoi le discernement en vue d’un éveil vocationnel ne peut être enfermé dans des règles préfabriquées qu’il suffirait d’appliquer5 Le pôle objectif, c’est la part rationnelle, objective. Celle-ci fait appel à l’intelligence de la raison. Cela montre bien que le discernement vocationnel en tant que cheminement intérieur avec notre Créateur n’est pas un pilotage à vue. Notre Dieu étant le Dieu de l’ordre, notre aventure avec lui est également ordonnée. En conséquence, le sentir spirituel relevant de l’intuition et donc de l’intelligence du cœur (car le cœur a ses raisons que la raison elle-même ignore) doit rester soumis à la critique et à la lucidité de l’intelligence de la raison. Car l’objectif de tout vrai discernement est d’atteindre un amour clairvoyant, qui conduit à la vraie liberté spirituelle en Dieu et avec Dieu en vue du service du prochain. 6 Les accompagnateurs humains sont avant tout des témoins de l’œuvre accomplie par l’Esprit Saint dans la vie du sujet avec qui ils cheminent.

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ose être toi-même, travaille quotidiennement à être toi-même, suis ton chemin personnel dans une juste relation aux autres. En conséquence, Il t'est interdit de te mélanger à l'identité d'une autre personne, de la posséder ou de te laisser posséder, d'entretenir de la confusion dans la relation, de te courber devant un pouvoir abusif, de convoiter ce qu'a ou est l'autre 4e loi de vie : Recherche l’unité de ta personne habitée par le Dieu vivant. Tu es un au travers de ton corps, de ta psyché et du cœur profond qui les anime. Ne les divise pas, ne les mélange pas, découvre leur hiérarchie intérieure. Apprends de l'Esprit comment collaborer avec lui pour qu'il vivifie toutes les dimensions de ton humanité : corps, âme, esprit, cœur profond. 5e loi de vie : Entre dans la fécondité et le don. Comme la plante porte des fleurs et l'arbre des fruits, toi, entre dans la fécondité de ta vie. Reconnais la source du don et développe les talents qui t'ont été remis. Ne sombre pas dans la dépréciation de toi-même, ne te replie pas sur toi, n'enterre pas tes désirs les plus authentiques.

Cher jeune, les 5 lois de vie que nous venons d’énumérer sont des lois ontologiques. Elles sont inscrites en toi, dans la constitution même de ton être humain. Elles établissent les conditions premières de ta vie, d'une mise en ordre de ta personne, de son développement, de la justesse de ta relation avec Dieu et les autres sur le chemin du discernement. Elles garantissent l'ordre de la création, tout ce qui vit, l'homme, la femme, l'harmonie de leur structure interne, leur paix, leur équilibre fondamental, leur unité intérieure, la cohérence de leur vie. Elles donnent la juste direction et te protègent en t’alertant sur les possibles chemins de destruction. Alors, avant ton engagement sur quelque voie de discernement, s’il te plaît, accueille d’abord ces 5 lois au plus profond de ton être, intériorise-les, et vis-les à fond. Et tu verras que tu connaitras un discernement vocationnel des plus féconds. Amen. Nous vous remercions.

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Mardi soir

A\- A l’écoute de la jeunesse

Le père Laurent HESSOU

L’histoire de ma vocation remonte à ma tendre enfance. Je suis né d’un père bien ancré dans la religion traditionnelle. Par contre ma mère est une catholique engagée : maîtresse catéchiste, marguillère, membre du groupe du rosaire, du conseil pastoral paroissial… et comme telle, elle passe beaucoup de son temps à l’église. Moi qui suis son garçon aîné, j’ai été enfant de chœur. On vivait dans la maison paternelle. A cause de notre religion et surtout de l’usage des sacramentaux, mon papa nous demandera de quitter la maison familiale. Nous irons habiter chez un oncle à maman. Ici chez l’oncle à notre maman, on sera encore plus libre pour mieux nous consacrer à Dieu  à travers les exercices spirituels : 01h adoration tous les dimanches soirs à l’église, la récitation du chapelet tous les soirs avant le coucher. A l’issue des chapelets on demande tous les jours au Seigneur : « donne-nous des prêtres ». Un soir après cette demande au Seigneur, je me suis posé cette question : mais si tout le monde prie et dit : « Seigneur donne nous des prêtres et personne ne se décide à aller au séminaire pour le devenir, où  trouverait-on ces prêtres ? »  Alors l’idée de devenir prêtre commença à faire son chemin dans ma tête.

Un soir, alors que j’étais en 3ème année au catéchisme,   à la sortie des cours de  catéchèse, sans rien dire à mes parents de mon désir de devenir prêtre, je suis allé en parler aux pères Laurent AHOKPE et  BOCOVO Barnabé. Le curé m’a dit ce jour-là de commencer par venir à la réunion des aspirants et aspirantes. Après m’avoir observé pendant 05 ans, le père AHOKPE me présenta au test d’entrée au petit séminaire d’Adjatokpa en mai 1998. Je suis admis au test d’entrée au séminaire et la même année j’ai eu mon CEP.

Comme je le disais plus haut, papa était féticheur et je suis son enfant aîné. Il reste comment lui annoncer mon entrée au séminaire. Je suis allé chez lui dans sa ferme un matin et je lui ai dit : « papa merci pour tes prières à mon endroit. » Je lui expliquai que  ses prières ont porté leur fruit et que je suis admis au CEP, mais aussi que j’ai passé un concours et je suis admis et la rentrée pour ce concours est pour le 1er octobre. J’ajoutai que là où je vais fréquenter désormais, quand on finit les études, on trouve toujours un emploi. On peut devenir gendarme, policier, militaire, médecin, avocat… Et sur ce il me donna son aval. Mais après ma rentrée au séminaire, les gens ont commencé par dire dans le quartier que son enfant est allé au séminaire pour devenir prêtre. Mon papa s’en est pris à ma mère ; il lui en voulait terriblement au point où il ne m’était plus possible de manger chez papa, puisqu’il me menaçait de mort. Mon papa était farouchement opposé à ma vocation et il ne mettait aucun franc dans ma formation. Mais moi je priais pour sa conversion. 

Dieu merci, comme il voyait que je persévérais sur ce chemin, il a fini par m’encourager. Il fut une année où je voulais sortir du séminaire mais c’était lui plutôt qui m’a soutenu et encouragé à ne pas quitter le séminaire en me disant que ce serait une honte pour la famille. Depuis lors il a commencé par me venir en aide selon ses moyens.

DifficultésLes difficultés n’ont pas manqué sur cette voie que j’ai prise. Comme première difficulté, c’est,

comme vous avez dû le comprendre,  le refus de mon papa dès le début de ma vocation. Les années scolaires 2006-2007 et 2013-2014 je ne pourrai jamais les oublier.

Mes joiesElles sont nombreuses. D’abord je bénis le seigneur pour ma maman et les frères et sœurs

qu’Il m’a donnés. Ils ont cru en l’appel que j’ai reçu et ils m’ont soutenu du début jusqu’à la fin de ma formation. Je le remercie pour mes formateurs du primaire et des séminaires et pour mon évêque. Une autre de mes joies est que j’ai commencé par découvrir vers la fin de ma formation en vue du sacerdoce que dans la vie du chrétien, il n’y a pas de hasard. Je m’en suis pleinement convaincu lors de ma retraite en vue de mon ordination sacerdotale. J’ai compris que toute notre vie doit être une vie d’action de grâce à Dieu par Jésus Christ. Que nous soyons dans la joie ou dans la peine, nous devons rendre grâce à Dieu. A ce sujet saint  Paul nous dira : «  En toute circonstances rendez gloire à Dieu. » (1th 5,18)  Pour tous les évènements qui adviennent dans nos vies, nous devons savoir qu’à travers eux le Seigneur veut nous donner une leçon de vie

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La sœur Léonie EBORH (AM)

Chers frères et sœurs, bonsoir ! Joyeuses Pâques !Je voudrais de façon particulière saluer notre père évêque Monseigneur Eugène HOUNDEKON

pour sa présence parmi nous.Je suis la Sœur Léonie EBORH de l’Institut «Amis de la Mission». Comme nous l’a déjà annoncé

le père ……, je vous raconterai l’histoire de ma vocation, mes joies et mes peines.C’était le moment où je me préparais à recevoir la confirmation que le désir de devenir religieuse a

commencé par s’agrandir dans mon cœur, je ne disais cependant rien à personne concernant ce désir. J’avais 13 ans en ce moment-là. Pour nous préparer à la confirmation, nous avions eu trois jours de retraite ; le premier jour le père Hyacinthe NANCI ancien vicaire de la paroisse Saint François d’Assise de Bohicon nous avait rencontrés et avait demandé que chacun se fasse inscrire dans un groupe de la paroisse. Ce jour-là, il avait demandé que tous ceux et celles qui voulaient devenir prêtres ou religieuses montent sur l’autel pour se faire inscrire. Il avait même ajouté que c’est de l’habitude des jeunes d’inscrire avec empressement leurs noms mais qu’après ils ne tiennent plus à leurs promesses. Il insista que lorsqu’on promet quelque chose au Seigneur qu’on le réalise; alors cela m’a touchée au plus profond de mon cœur et j’étais contente de me faire inscrire le jour-là. Après l’inscription le père avait demandé que nous amenions nos livrets de catholicité, et moi arrivée à la maison, j’avais cherché en vain mon livret, je ne l’ai pas trouvé. J’étais venue voir le père pour lui dire que j’avais perdu mon livret. En retour il m’a pressée d’en acheter un autre pour qu’on puisse le remplir le plus tôt possible, autrement je ne pourrais pas recevoir la confirmation. C’est ce que j’avais fait, j’étais donc allée acheter un nouveau livret que le père avait signé après que le secrétaire l’ait rempli.

Maintenant en contrôlant mon livret, j’avais constaté que le père n’avait signé que pour l’année en cours : il n’a pas mis les autres signatures comme c’était dans l’autre livret. J’avais été le revoir pour lui dire qu’il restait encore deux autres signatures mais il me répondit que ce qu’il avait fait était largement suffisant ; mais moi j’étais restée tout triste, il me regarda longuement et me dit : «toi tu seras religieuse » et je répondis «oui mon père ! ». C’est en ce moment-là que j’ai encore compris que le Seigneur attendait quelque chose de moi et j’étais repartie avec une grande joie. Après la confirmation j’étais allée voir ma marraine pour lui dire que je voulais être religieuse, que le père avait déjà pris nos noms et qu’elle veuille bien me conduire chez le père. Elle m’accompagna chez le père et les deux avaient échangé. A la fin de leur rencontre le père nous disait qu’il allait aux études et qu’il ne pourrait pas m’aider et me suivre, dans ce cas qu’il me confierait au père Laurent AHOKPE, ce qui avait été fait. J’étais allée rencontrer le père qui m’avait posé des questions auxquelles j’avais répondu. Il me demandait ce que je voulais qu’il fasse pour moi, je lui avais tout simplement dit de m’envoyer au couvent. Il répondit qu’il ne pourrait m’envoyer dans l’immédiat, qu’il faudrait que j’aie au moins le BEPC alors que moi je n’étais qu’en classe de 5ème en ce temps-là. Découragée, je n’étais plus allée voir le père. Quand j’allais sur la paroisse ce n’était que pour la chorale et la messe puisque j’étais dans la chorale des jeunes. Quand bien même je ne parlais plus de vocation, une voix résonnait toujours en moi, je n’étais pas sereine et j’avais peur.

Un jour, la chorale des jeunes de notre paroisse devait animer une messe de mariage à la cathédrale et c’était Monseigneur Cyrille HOUNDEKON qui allait célébrer cette messe puisque ces mariés venaient de l’extérieur. Ce jour-là j’y étais aussi. Il y avait beaucoup de religieuses et de prêtres. Une grande tristesse m’accablait et je disais : «Seigneur si tu veux que je devienne religieuse alors aide- moi !». Nous étions venus à l’évêché pour accompagner les mariés avec des chants et là aussi la tristesse persistait, c’est ainsi que je m’étais rapprochée de la statue de la vierge qui est à l’évêché et j’avais prié Marie de m’aider. Arrivée à la maison, j’avais pleuré à chaude larme et ma maman me demandait :  «De quoi pleures-tu ? ». Je lui avais dit que je voulais être religieuse mais que je n’avais personne pour m’aider et elle me dit :  «si Dieu veut que tu sois religieuse, tu le seras ». Alors je m’étais tu.

Je m’étais engagée à faire une neuvaine en demandant à Dieu par Marie qu’à la fin de la neuvaine de m’envoyer quelqu’un à qui je pourrais parler de ma vocation. Le dernier jour de ma neuvaine, j’avais fini de faire ma neuvaine et j’étais allée à la messe. A la sortie de la messe j’allais à petit pas et voilà! une sœur qui vient en bleu ; c’était la sœur Ella LOKONON de la Famille de Dieu Amis de la Mission et la chose me disait : c’est à elle que tu vas en parler. Venue maintenant à mon niveau je l’avais saluée et lui avais exposé ce que je sentais au-dedans de moi. Prenant la parole elle me parla de leur Institut que j’ai

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commencé à fréquenter et c’est ainsi qu’en 2012 j’ai fait mon entrée au pré-postulat. Depuis mon entrée au couvent la voix qui me dérangeait a cessé. J’avais le cœur en paix.

J’ai rencontré beaucoup de joie, le fait surtout que je sois entrée au couvent faisait tout mon bonheur puisque mon désir était de me donner entièrement à Dieu et d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie.

J’ai rencontré évidemment au départ des peines et des difficultés qui sont liées aux horaires et règlements de la maison. Il y a aussi les activités communautaires qui priment sur les activités personnelles.

Chers frères et sœurs, je peux vous dire qu’on ne peut jamais résister à l’appel de Dieu ; même si tu fuis Dieu et rejette son appel Lui, t’attend au grand carrefour. L’appel que Dieu t’adresse maintenant c’est pour une cause juste et ce à quoi il t’a appelé personne d’autre ne viendra l’accomplir à ta place. C’est toi qu’il veut, c’est de toi qu’il a besoin pour continuer son œuvre ; n’aie pas peur de lui sinon ce qui est arrivé à Jonas pourrait t’arriver aussi.

Vois-tu maintenant qu’on ne peut jamais résister à l’appel de Dieu ? De grâce ne vous laissez jamais dominer par le découragement car le

découragement est une porte ouverte au diable.

Le frère Gabriel Ange (Franciscain de l’Immaculée Conception)

Excellence Mgr Eugène Cyrille HOUNDEKONRévérends pères, chers frères et sœurs, je vous salue avec notre salutation habituelle “Ave Maria”.

Mon nom de religieux est Frère Gabriel-Ange Marie de Notre Dame des Douleurs. Mon nom de baptême par contre est Ludovic Z. Senou. Je suis membre de l'Institut des Frères Franciscains de l'Immaculée. Ma paroisse d'origine est la paroisse Sacré Cœur de Cotonou et c'est là que s'est déroulée mon expérience de vie chrétienne avant l'entrée au couvent.

La petite histoire de ma vocation remonte à la tendre enfance où j'avais un grand attrait pour tout ce qui est religieux, sacré et tout ce qui tourne autour de l'autel. J'aimais beaucoup prier. J'étais très attiré par le service d'autel.

Cette piété, je la dois surtout à ma maman qui m'y a initié. C'est à son école que j'ai appris et pratiqué sans le savoir un des piliers de la spiritualité bénédictine: "Nihil amori Christi praeponere". Ou comme le dira plus tard Ste Jeanne d'Arc: "Dieu premier servi". C'est ma maman qui m'a inculqué la priorité exceptionnelle de la prière en toute chose. Je me rappelle bien encore que quand j'étais au CM2, presque tous les matins, ma maman m'amenait à l'Eglise pour la prière. A la fin de la prière, elle prenait le chemin du marché et moi celui de l'école. Notre école était non loin de l'Eglise. Elle se trouvait même sur le territoire de la Paroisse Sacré Cœur de Cotonou. Et pourtant cette même maman sera le premier et le plus grand obstacle sur mon cheminement vocationnel.

De fait, après ma première communion faite quand j'étais en 6ème, j'ai connu une période de relâchement spirituel. Ceci m'a conduit à prendre ma confirmation en 3ème. Au lieu d'aller à la catéchèse c'était les films, les jeux, les promenades etc.

Ma première prise de conscience ou ce que j'aime appeler ma première conversion, je l'ai donc eue quand je reprenais pour la troisième fois la quatrième année en préparation pour la confirmation. C'était cette année-là aussi que j'avais entendu parler pour la première fois de vocation sacerdotale et de vie religieuse durant un thème développé à la catéchèse. Ça m'a tellement intéressé qu'à la fin de la leçon, je m’étais rapproché de notre maître pour en savoir plus et lui manifester mon attraction cachée pour la chose. Me connaissant, il a tout de suite pris ça au sérieux et m'a demandé de passer chez lui à la maison pour en discuter. Arrivé à la maison, tout joyeux, j'expose tout à ma maman. Elle y a opposé un refus catégorique, m'interdisant même de mettre les pieds chez le catéchiste car ce dernier n'était qu'un mauvais conseiller. Pour elle, j'allais à la catéchèse pour recevoir les sacrements et rien d'autre. Ainsi de vocation on en a plus parlé.

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J'ai donc continué mes études. Il y avait les expériences avec les filles, les copinages par ci par là avec de sérieux projets de mariage et une éventuelle vie de couple dans le futur.

Toutefois mon attrait pour la chose religieuse allait croissant. Il faut reconnaitre que j'étais assez timide et c’est difficilement que j'arrivais à exprimer mes sentiments profonds. J'éprouvais tellement de l'admiration pour les prêtres, religieux et séminaristes qu'il m'arrivait des fois de douter de pouvoir être l'objet d'une telle élection. Malgré ça le désir du don de soi total à Dieu était vraiment fort et il se révélait dans mon engagement toujours plus intense dans les mouvements et activités sur la Paroisse. Un petit essai dans le groupe des "Samuel" qui a été un fiasco. L'expérience très réussie et très enrichissante dans le mouvement des enfants MADEB (ex CV-AV). Un petit détour dans le groupe "Feu nouveau". J'ai aussi longtemps milité dans le groupe de la "Divine Miséricorde" dont je suis l'un des membres fondateurs sur la Paroisse Sacré Cœur de Cotonou. Puis ma dernière expérience d'engagement c'était avec les catéchistes de la 4ème année primaire. Je me suis vu collègue de mes anciens maitres catéchistes.On en était là lorsqu'après le Baccalauréat j'ai eu une profonde crise sentimentale à cause d'une fille que j'ai rencontrée. Elle était très belle, bon elle l'est encore. Elle est aussi très séduisante. En une fraction de temps, elle a ébranlé les assises de ma vie. Tous mes anciens projets s'étaient écroulés devant elle. Et le pire c'était qu'elle aussi elle était très intéressée et très intéressante, très attachée et très attachante. Il faut dire que c'est avec elle et grâce à elle, que j'ai encore nouvellement pris conscience du sérieux de la vocation et de la nécessité de déterminer une fois pour de bon sa vocation: mariage ou sacerdoce. J'étais vraiment divisé en moi-même et je ne savais plus à quel dieu me vouer.

J'ai donc décidé de m'ouvrir à notre vicaire de Paroisse. Il m'a écouté et suivi puis il m'a conseillé de faire une neuvaine de prière à l'Esprit Saint. Malheureusement, étant encore dans l'effervescence de jeune universitaire, boursier et étudiant en Physique Chimie, la vie était un peu trop belle. J'ai simplement et purement renvoyé à plus tard la neuvaine à l'Esprit Saint.

Mais si les expériences heureuses se multipliaient d'un côté, un vide de plus en plus profond se vivait de l'autre côté. Le coup de grâce final a été le décès de mon papa qui m'a fait prendre conscience que "Vanité des vanités, tout est vanité".

Après les funérailles de papa, je me suis un peu ressaisi. J'ai finalement décidé de faire la neuvaine à l'Esprit Saint selon les indications du vicaire de Paroisse. Et c'est après ça que j'ai compris que je devais me consacrer à Dieu. J'ai pensé finir la neuvaine un samedi et faire l'action de grâce à Dieu pour le discernement le dimanche. Je vais donc à la Messe le dimanche et, chose étrange, on dirait que le prêtre célébrant était venu pour moi. Dans toute son homélie, il n'a pas parlé que de vocation à la vie sacerdotale en précisant même que dans l'Eglise actuellement il y a des jeunes qui sentent l'appel de Dieu et qu'ils ne doivent pas résister. Dans les jours qui ont suivi, je suis donc allé revoir mon vicaire de Paroisse pour lui rendre compte et demander des conseils pour la suite. Il m'a remis un livre qui présentait les différentes congrégations et instituts présents au Bénin avec leur spiritualité. C'est là que j'ai finalement opté pour les franciscains après un penchant très fort pour les Camilliens. C'est vrai que j'étais déjà lié aux Franciscains de l'Immaculée. Entre temps, je suivais déjà la Radio Immaculée Conception, surtout le chapelet et la bénédiction eucharistique du soir. Le choix s'est donc vite fait.

L'autre difficulté maintenant, c'est comment annoncer tout ça à maman. J'ai commencé les contacts avec les Franciscains à son insu. J'ai fait mon entrée définitive sans qu'elle ne le sache. Elle savait vaguement quelque chose mais rien de précis.

Pour elle son enfant était aux études à Calavi ; or moi j'étais déjà à Allada. J'aidais les frères dans l'animation des émissions à la radio et dans les reportages sur le terrain. Et c'est à une de ces occasions que j'ai été découvert et les derniers problèmes ont commencé.

On était venu à un reportage à Bohicon sur le site de Fludor et il y avait aussi l'ORTB qui avait tout diffusé dans le journal du soir. Étant orphelin de père, les oncles nous suivaient un peu. L'un d'eux avait suivi le journal et m'ayant vu il alarma les autres membres de la famille. Et c'est là qu'ont commencé les dernières difficultés. Ils ont interpellé ma maman qui n'en savait pas grand-chose. Il y a eu une réunion familiale où j'ai dû présenter des explications sur mon choix. Puis par la grâce de Dieu, les dernières résistances ont été surmontées et j'ai pu répondre à l'appel de Dieu.

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Mon ex ayant su mon choix de vie était revenue à la charge mais en vain. Elle était allée même s'en prendre à ma maman pour avoir accepté mon choix de vie. Et ceci à plusieurs reprises. Mais rien n’y fit.

J'ai continué ma formation dans l'Institut des Frères Franciscains de l'Immaculée. J'ai tout de suite aimé leur forme de vie. Ce qui pesait le plus c'était les prières la nuit avant le lever du soleil. Le réveil est à 4h45mn. Mais avec le temps on s'y habitue. Il y a aussi les difficultés inhérentes à la forme de vie communautaire très intense. Je ne regrette pas mon choix de vie malgré les hauts et les bas. Je rends grâce à Dieu pour ses merveilles dans ma vie de chaque jour. Je remercie la Vierge Marie pour son assistance maternelle indéfectible. Je me confie encore à son intercession en me réfugiant sous son manteau virginal et maternel.

Le couple de Mr Isaac ATTOHOUTOUN et son épse

Excellence Monseigneur, notre père,Chers Pères Vicaires généraux et épiscopaux,Révérends Pères, Révérendes Sœurs ici présents,Chers agents pastoraux du diocèse d’Abomey

Recevez nos salutations les plus chrétiennes.Merci à notre père évêque d’avoir porté son choix de ce quasimodo sur notre jeune et modeste couple.

Puisse le Seigneur nous aider à en être digne.Je suis Isaac ATOHOUNTOUN, chantre, Technicien en BTP, choriste de la chorale des jeunes de la

paroisse Saint Lucie d’Ahouaga.L’œuvre de Dieu est vraiment insondable. A lui gloire et louange éternellement. Aucune histoire

d’amour n’est courte. Mais le temps qui nous est imparti nous contraint à résumer toute la genèse de notre amour. En effet, « ce qui commence là sans bruit, qui parmi nous peut le comprendre ? » Isaac et Jeanne, un mystère.

Il est impérieux de vous notifier avant toute narration que je n’ai jamais rêvé depuis mon enfance de devenir prêtre quand bien même je les vois toujours beaux dans les ornements hormis mon désir circonstanciel d’être à leur place au cours d’une ordination sacerdotale.

En réalité, jeune choriste talentueux et par surcroit maitre-chœur de la chorale des jeunes de la paroisse saint Lucien d’Ahouaga, je me suis donné le principe rigoureux de ne pas détruire la chorale par l’engagement d’une relation amoureuse avec une choriste. Ainsi je m’abstenais de toute conversation hors norme avec les jeunes filles de la chorale. Chemin faisant la chorale reçut l’adhésion d’une jeune fille quittant fraichement SEGBANNAN pour poursuivre les études à Abomey et assoiffée de chanter et louer Dieu dans une chorale des jeunes. Ce fut Jeanne, actuellement mon épouse, ma bien bien aimée, ma moitié. Elle exerçait sereinement son don de bien chanter. Cela n’a pas si tôt rompu mon principe. Mais à vrai dire hors de l’Eglise, j’osais autrefois me comporter comme les autres jeunes du côté sexuel car les parents tous animistes, polygames, et se préoccupant peu de la crainte de Dieu, je l’ignorais également. Etant dans sa mission, chacun, je commençais par souligner certaines qualités extraordinaires qui ne couraient pas les rues chez les autres jeunes filles de la chorale, un dévouement et ardeur terrible de la part de Jeanne en tout. Cela me soulageait dans les difficultés que je rencontrais dans l’accomplissement de ma mission. Je me demandai intérieurement si c’est elle qui me ferait désobéir à mon propre principe et puisque je priais peu à l’époque je n’avais pas pu discerner ce sentiment. C’est ainsi que suite à une aventure qu’elle a vécu et qu’elle m’a narré, l’occasion s’offrit à moi de penser enfin cheminer avec elle pour du concret. Mais ses fréquentations à mon égard renforcement ma foi car elle ne cessa de m’inviter à prier et aussi elle cherchait à me retirer mon défaut de brouillon que je suis toujours en rangeant tout dans ma chambre. Ces actions renforçaient et attiraient le feu d’amour que j’avais pour elle. C’est alors que j’appris à discerner les faits quand bien même elle me déclara toujours que j’ai la crainte de Dieu. Ainsi commença l’étape de fiançailles dans laquelle nous nous entraidions bien qu’élève et étudiant. Par exemple j’achetais des sacs de charbons de Djidja que je lui envoyais, ce qu’elle vendait en détails pour que les revenus nous servissent à nous payer les frais d’écolage et subvenir aux besoins. Tout cela par amour. C’est de cela que je lui ai promis concrétiser notre rêve du mariage religieux dont elle doutait fort. Ce rêve enfin est devenu une réalité depuis le 27 décembre 2014 sous la présidence de notre père évêque son excellence Eugène Cyrille HOUNDEKON ici présent parmi nous que je salue filialement.

Je vous remercie.

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B\- Sous-Thème : La santé à l’épreuve de notre temps

Conférence année par José ABADA, Directeur à Neolife Internationale 95388292 / 97174548 et Florentin AGUESSIVOGNON ; Adjoint directeur à Neolife 95723772 / 97277322

Excellence Monseigneur Eugène Cyrille HOUNDEKON,Prêtres, Sœurs, Mesdames et Messieurs et divers responsables de L’Eglise Catholique ici présent,Chers participants au Quasimodo,

A notre époque, nous sommes confrontés à des problèmes de santé grave qui semblent destinés à devenir plus grave encore. Les maladies non transmissibles, longtemps considérées comme étroitement liées aux sociétés d’abondance, se sont déplacées. Les maladies cardio-vasculaires, les cancers, le diabète, les affections respiratoires chroniques et les troubles mentaux font désormais peser leur plus lourd fardeau sur le Bénin. Les maladies autrefois associées à l’opulence frappent désormais lourdement les catégories pauvres et défavorisées de la population.

 Les décès dus aux maladies non transmissibles ont longtemps été considérés comme des compagnons inévitables du vieillissement. Eh bien, nous mourrons tous de quelque chose, un jour ou l’autre. Peut-être, mais pas si jeune.

Selon L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sur les 35 millions de décès estimés dus, chaque année, aux maladies non transmissibles, près de 15,8 millions, soit 40%, sont des décès prématurés et évitables dus aux crises cardiaques, aux accidents vasculaires cérébraux, au diabète ou à l’asthme (les maladies respiratoires chroniques).

Et ce ne sont pas seulement les décès qui comptent lorsque nous pensons au fardeau de ces maladies. Des maladies telles que le diabète et l’asthme, la tension, l’Hépatite… qui requièrent fréquemment des soins tout au long de la vie, peuvent débuter dès l’enfance. L’hypertension et certains cancers peuvent atteindre les enfants et les jeunes adultes.

En outre, nous vivons dans un monde où l’on estime à 43 millions le nombre des enfants d’âge préscolaire qui sont obèses ou en surpoids. Pensez à ce que cela signifie en termes de risques à long terme pour leur santé et de coûts des soins sur toute la durée d’une vie.

Une autre réflexion: il pourrait s’agir de la première génération d’enfants qui, depuis bien longtemps, auraient une espérance de vie inférieure à celle de leurs parents. 

 Les maladies cardio-vasculaires, les cancers, le diabète et les affections respiratoires chroniques sont actuellement responsables de 60% de l’ensemble des décès annuels dans le monde à cause

 L’élévation de la pression sanguine, l’élévation du taux de cholestérol, l’hyperglycémie et un indice de masse corporelle élevé. 

Au Bénin, les systèmes de santé sont conçus pour la prise en charge des épisodes de maladie infectieuse, au cours desquels le patient survivra ou mourra.

On estime que 90 pourcent des enfants qui vivent avec le VIH/SIDA se retrouvent en Afrique. Combien sont-ils alors au Bénin ?

Excellence Monseigneur ; Mesdames et Messieurs les Sœurs, Prêtres et divers responsables de L’Eglise Catholique, 

La maladie reste le facteur le plus cruciale qui ternie aujourd’hui la foi de bon nombre de fidèles qui se retrouvent les uns dans d’autres églises ou chez les féticheurs. Principalement GBANAMIN ; l’église célestes qui ont mis en exergue et qui communiquent suffisamment autours des ministères se consacrant à des solutions aux cas de maladies.

S’il vous plait, vous n’allez peut être pas trop me croire mais le plus grand nombre des malades ne sont pas dans les hôpitaux. Ils sont plutôt dans ces lieux où leurs sont vendu assez d’illusions. D’où de nombreux cas de décès qui nous sont ramenés les weekends.

Vous n’êtes pas sans ignorer que nos médicaments ont été récemment démontrés, par le Chef de l’Etat, de sources douteuses et inappropriées à la consommation. Les plus grands acteurs grossistes et distributeurs de médicaments sont actuellement mis en prison.

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Commencez, dès aujourd’hui à calculer l’âge des fidèles dont nous célébrons les messes d’enterrement chaque weekend ? Et vous comprendrez l’importance de notre décision, telle une vocation, à participer à la résolution des problèmes de santé de nos fidèles.

Quels sont alors les sources majeures de nos problèmes de santé et quelles solutions pouvons-nous apporter afin d’amoindrir les cas de maladies et de décès ?

Dans Genèse 1:29-30 Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi. C’est d’ailleurs ce verset qui aurait inspiré HIPOCRATE quand il a dit : « que votre nourriture soit votre médicaments et votre médicament, votre nourriture » Mais que mangeons-nous de nos jours ?

Pourquoi opter pour les produits GNLD ?Suite aux crises multiples que connaissent nos sociétés aujourd’hui, le souci des Etats est de

pouvoir mettre en œuvre des moyens pour nourrir la population sans cesse croissante. Pour ce faire, l’agriculture mise sur une production de masse. Mais le constat quant à la qualité et à la valeur nutritionnelle de ce que nous consommons est alarmant.

Lors de la culture, l’engrais intervient pour augmenter le rendement des produits. Mais suite à la rencontre d’un élément naturel et d’un élément chimique, il s’en suit une réaction qui détruit jusqu’à 80% des nutriments naturels.

A la conservation, les produits chimiques utilisés à cet effet détruisent 5% des nutriments dans les aliments.

Pendant la cuisson, tous les nutriments ne résistent pas à 100°C de chaleur, ce qui voit la destruction de 5% de nutriments.

En somme les aliments que nous ingérons perdent au total 80% de nutriments à la culture, 5% à la conservation et 5% à la cuisson, ce qui traduit le fait que nous ne consommons dans nos plats que 10% des nutriments.

Est-ce que ces 10% peuvent nous maintenir en bonne santé ?Nous sommes en train de perdre la bataille. Et c’est en ce moment que la GNLD intervient pour sauver le monde avec des produits naturels

pour solutionner nos divers problèmes de santé. Ce sont des suppléments alimentaires tirés de la nature et contrôlés par la science :

Pour Booster votre ImmunitéPhyto défenses ; le provitality plus Les solutions GNLD pour une bonne digestionL’Aloe vera ; Tre en en Un cœur en parfaite santéL’Omega3 ; le Lipotropic adjunct ; Tre en en, le Chelated cal mag Pour la Perte de PoidsLe Neolifeshake ; Tre en en, le GR2 control ; le fibre tablets Les produits de soinLDC ; Super 10 ; Care Pour la protection de l’environnementSuper Gro qui est un engrais biologique LDC ; Super 10 et Care, aussi utilisé à la place des fongicides chimiques Et bien d’autres produits

Présentation GNLDGNLD (Golden NeoLife Diamite) est une entreprise multinationale qui a  changé  de façon radicale la vie de millions de personnes à travers le monde.Cette entreprise créée en 1958 aux Etats Unis d’Amérique est devenue le spécialiste   de la santé basée sur l’utilisation des compléments alimentaires dans le monde entier, notamment dans les domaines de la nutrition, des maladies préventives et dans les produits d’entretien de maison et de soins de la peau

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comme approuvés par L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le SAB (Scientific Advisory Board).

Mais GNLD ne s’intéresse pas seulement  à la santé ; l’entreprise donne la possibilité à des milliers de gens qui auparavant ne pouvaient s’offrir la nourriture quotidienne de devenir financièrement indépendant et de réaliser leur rêve. Ils sont devenus ainsi des gens respectés, faisant ce qu’ils désirent et acquérant des biens et services dont ils ont besoin.

De plus, GNLD stimule ses distributeurs en leur offrant gratuitement une semaine de congé par an avec leur conjoint dans un pays de rêve sans oublier d’autres encouragements tels que les primes de voiture, les bonus, les médailles et des formations qui viennent s’ajouter à cet avantage.

NB : Nous nous proposons de nous mettre au service de la communication, au niveau de nos paroisses, sur les causes des divers cas de maladies ainsi que des solutions efficaces à la prévention et aux guérisons des personnes déjà infectées principalement avec les produits naturels de Neolife utilisés pour son efficacité depuis 60 ans dans près de 150 pays au monde et autorisés par le Bénin depuis 2011.

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Mercredi 11 avril 2018

Sous-Thème   : Jeunesse et auto-prise en charge : quelles stratégies pour un avenir meilleur : quelques orientations pratiques

5e conférence animée par Père Didier LEFEBVRE Le chômage et le travail.

Le RGH4 a révélé une croissance démographique du Bénin de 3,5 % par an avec une structure jeune de la population béninoise. Cette démographie déverse chaque année 200 000 jeunes en âge de travailler. Pour combien de poste de travail à pourvoir ?

Nous avons une formation et qu'est-ce que nous en faisons ?L'utilisation de notre formationEn général la formation reçue est en inadéquation avec les métiers dont la société a besoin à

l'heure actuelle. Les branches de formation que choisissent les jeunes à la fin du CEP, du BEPC ou du BAC sont-elles en fonction d'un travail voulu par rapport aux compétences intellectuelles, manuelles, humaines...

Notre formation est-elle un savoir (purement intellectuel) ou/et un savoir faire ?Nous vivons dans un pays qui a orienté la formation vers une formation intellectuelle sans

pratique, et quand il y a des stages comment sont-ils harmonisés pour permettre d'acquérir un savoir faire ? Par exemple la formation agronomique (Un zemidjamann agronome me conduit, je lui demande pourquoi il fait ce travail avec sa formation : il ne connait pas la pratique et a peur de « manger  la honte » en retournant au village). Effectivement comment connaître comment pousse le maïs si on fait des stages d'un mois qui ne permettent pas de voir le cycle complet de la plante.

Comment mettre nos compétences en action si nous n'avons pas d'emploi ?Il y a tellement à faire, qu'est-ce que je fais concrètement de mes compétences si je n'ai pas encore

d'emploi... mille choses sont possibles pour améliorer la vie du quatier ou du village mais je vois sans rien faire. Le travail est une valeur par lui-même (JP II parlait de l'Evangile -la Bonne Nouvelle- du travail dans Laborem Exercens).

Nous voulons de l'argent vite et facilement. Nous sommes trop souvent tournés vers nous-mêmes. Une manière d'être contraire à Jésus Christ C'est vrai de chanter « Jésus m'a sauvé », mais je ne suis pas encore Chrétien si j'en reste à cette

première conversion. « Avec Jésus », je travaille au salut de l'humanité, car Jésus est en moi. C'est une autre manière de voir la vie, de la vivre.

Je ne suis pas fait pour accaparer mais pour partager...Et pourtant beaucoup recherche des puissances spirituelles pour soi alors ils partent dans les

sectes, les religions traditionnelles ou dans les mouvements ésotériques. Mais alors ils passent à côté de l'essentiel.

Comment nous vivons … aux dépens des autres.... alors nous ne sommes pas libres.Si je suis à la recherche de l'argent vite et rapide... On peut mais nous ne seront plus libres et

comme le boeuf qui se fait mener par l'anneau au nez, nous serons conduits par l'argent. La liberté se sera envolée.

Etre debout (Act 3, 1-10 Pierre et Jean guérissent le paralysé qui est sur sa natte, il est debout)Pierre et Jean montaient au Temple pour la prière de la neuvième heure. 2 Or on apportait un

impotent de naissance qu'on déposait tous les jours à la porte du Temple appelée la Belle, pour demander

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l'aumône à ceux qui y entraient. 3 Voyant Pierre et Jean sur le point de pénétrer dans le Temple, il leur demanda l'aumône. 4 Alors Pierre fixa les yeux sur lui, ainsi que Jean, et dit: "Regarde-nous." 5 Il tenait son regard attaché sur eux, s'attendant à en recevoir quelque chose. 6 Mais Pierre dit: "De l'argent et de l'or, je n'en ai pas, mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ le Nazôréen, marche!" 7 Et le saisissant par la main droite, il le releva. A l'instant ses pieds et ses chevilles s'affermirent; 8 d'un bond il fut debout, et le voilà qui marchait.

La liberté s'acquiert avec l'autonomie.L'autonomie s'acquiert par le travail et la grâce de DieuLe travail quand on ne le trouve pas, il faut le créer

Nous pouvons le créer en nous installant par nous-mêmes si nous avons des compétences.Il faut donc avoir un savoir faire.

Et acquérir le savoir faire... si nous ne l'avons pas !Exemple des IUEP et celui de Govié.

Mercredi 11 avril 2018

Parole aux sœurs de Saint Augustin dans le cadre de leur Jubilé d’or.

Thème   : Le Jubilé d’Or des Sœur de Saint Augustin (SSA) du BENIN

Excellence Mgr. Eugène Cyrille HOUNDEKONRévérends et Chers PèresChères Personnes Consacrées dans la Vie Religieuse et dans les Sociétés de Vie ApostoliqueChers parents, frères et sœurs en Jésus-Christ. Je vous salue tous.

IntroductionJe vous salue tous et je remercie Monseigneur, non pas pour sacrifier au protocole, mais parce que

j’apprécie beaucoup l’occasion qu’il nous donne d’échanger sur la Congrégation des SSA du BENIN. En effet, il faut une délicatesse particulière, l’habitude de faire attention à tous pour penser au

Jubilé d’Or d’une petite Congrégation et vouloir en faire l’objet d’un partage en ces assises de l’Eglise d’Abomey. Monseigneur, soyez remercié d’avoir bien voulu considérer que le Jubilé d’Or des SSA est un événement d’Eglise et qu’à ce titre, il concerne tous les chrétiens et à fortiori cette auguste assemblée de prêtres, de religieux, de chrétiens agents pastoraux.

L’histoire des SSA est une histoire récente et donc très brève. Mais l’histoire d’une société d’hommes ou de femmes est toujours dense, et par suite longue à raconter. C’est pourquoi, je vais me limiter aux faits saillants permettant d’en savoir un peu plus sur elles et de mieux les situer dans l’Eglise du BENIN et dans le diocèse d’Abomey. Je le ferai en trois petits points : Genèse des Sœurs de Saint Augustin du BENIN ; Présence des Sœurs de Saint Augustin dans le diocèse d’Abomey ; Célébration du Jubilé d’Or des Sœurs de Saint Augustin.

I- Genèse des Sœurs de Saint Augustin du BENINNée au lendemain du Concile Vatican II, la congrégation des SSA est une Congrégation diocésaine

autochtone issue de la Congrégation des Sœurs missionnaires Notre Dame des Apôtres de Lyon en FRANCE. En effet, arrivées au Dahomey comme premières missionnaires aux côtés des Pères de la Société des Missions Africaines (SMA) en 1878, les NDA ont ouvert leur noviciat en 1939 à Allada. Transféré à Sakété par la suite, cette maison a formé les premières religieuses Africaines de la sous-région : Dahomey, Togo, Haute-Volta, Côte-d’Ivoire, Tchad. En 1968, les Dahoméennes étaient environ une cinquantaine répartie un peu partout dans le monde parce que missionnaires. Revenu du Concile

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Vatican II, l’Archevêque de Cotonou d’alors en la personne du Cardinal Bernardin GANTIN portait un souci suite aux suggestions du concile qui souhaitait que les Eglises locales africaines aient leur propre structure et se prennent en charge. L’idée avait gagné la sous-région et au Togo comme en Côte-d’Ivoire, les Sœurs africaines NDA avaient déjà quitté la Congrégation pour une nouvelle orientation. De pourparlers en pourparlers, l’idée prit corps au Dahomey et les Sœurs africaines NDA eurent a choisi entre rester NDA ou adhérer à une nouvelle fondation. Chacune écrivit librement son choix et il en eu 31 qui choisirent la nouvelle congrégation. Le Cardinal fit le reste des démarches et Rome autorisa l’érection de la Congrégation des SSA. C’est ainsi que Son Eminence Cardinal Bernardin GANTIN érigea canoniquement la Congrégation des SSA, le 22 août 1968 en la Cathédrale Notre Dame de Miséricorde de Cotonou. Elle était composée de 31 Professes et de 15 novices. La Congrégation Mère NDA donnait quatre maisons à cette nouvelle Famille Religieuse : Sakété, Saint Michel de Cotonou, Allada et Bohicon. En bref, voilà ce qui peut être dit de la naissance de la Congrégation des SSA au BENIN.

II- Présence des Sœurs de Saint Augustin dans le diocèse d’AbomeyLa présence des SSA dans le diocèse d’Abomey, remonte aux Sœurs NDA. En effet, avant d’être

SSA, les Sœurs Dahoméennes NDA étaient présentes dans le secteur d’Abomey aux côtés des Européennes. Elles étaient donc là bien avant la création du diocèse d’Abomey en 1963. La congrégation missionnaire NDA y avait quatre communautés dont la première remonte en 1936 Covè, en 1949 Bohicon, Savè et Savalou dont j’ignore les dates de fondation. Ces communautés étaient composées de Sœurs Africaines et Européennes. En 1967, pour la première fois les communautés de Bohicon et d’Allada furent composées de Sœurs Africaines uniquement, certainement un prélude à l’événement imminent de 1968. Ainsi la communauté des Africaines NDA de Bohicon devenait SSA et Bohicon la première implantation SSA dans le diocèse d’Abomey érigé depuis 5 ans. Cette communauté de Bohicon comportait une petite école primaire et un internat de fillettes. Voici les noms des membres de cette première communauté de Bohicon :

Sœur Marie Pauline GBEHA,   Sœur Marie Laetitia YEHOUME, Sœur Marie Paul HAZOUNME, Sœur Romain MAGBONDE

La deuxième communauté SSA dans le diocèse fut le Foyer Sainte Monique d’Abomey née entre 1969-1970 du désir de Son Excellence Monseigneur Lucien Monsi AGBOKA de lumineuse mémoire de nous associer à son projet de promotion féminine à cause de notre charisme. Vinrent ensuite les communautés de Covè, Pira, Glazoué, Abomey-Cathédrale, Cours Secondaire Sainte Jeanne d’Arc.

Que faisaient les SSA dans le diocèse ?Rien d’extraodinaire si ce n’est l’évangélisation de la femme qui était l’objectif premier des NDA :

les Sœurs formaient les chrétiennes pendant que les Pères SMA formaient les chrétiens afin que puissent naître les premiers couples chrétiens. Sœurs Africaines NDA, nous avons participé à leur action et avons acquis à leur école le sens de l’Eglise et de la mission. En devenant SSA nous avons voulu conserver l’esprit missionnaire et la promotion féminine. C’est pour cela que nous avons accepté de travailler au projet de promotion féminine avec Mgr. Lucien AGBOKA dans l’animation rurale et la formation professionnelle des jeunes filles non scolarisées. Du Foyer Sainte Monique, les Sœurs animaient tous les autres foyers et les centres féminins de tous les villages du grand diocèse qui s’étendait jusqu’après Pira, Ouèssè, Ouèdèmè… Les Sœurs visitaient régulièrement et géraient ces centres organisés en internat sous la surveillance de quelques grandes filles formées au Foyer Sainte Monique. Les Sœurs participaient aussi à l’évangélisation comme catéchistes, animatrices de communauté paroissiale et dans les mouvements d’actions catholiques. A Bohicon les SSA ont accepté de créer un point de vente d’objets de piété qui est l’actuelle librairie du diocèse.

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Aujourd’hui le paysage a changé. L’école va mieux donc occupe plus les filles qui viennent moins pour l’enseignement ménager. Elle nous occupe aussi et l’animation rurale y perd. Avec la réduction du diocèse, les SSA n’ont plus que trois communautés qui ont de petites écoles : Abomey, Bohicon et Covè.

III- Célébration du Jubilé d’Or des SSADe tout cela il y a 50 ans.  Et le Seigneur dit : « Vous déclarerez sainte la cinquantième année… Ce

sera pour vous un Jubilé » (Lv. 25, 10). Dans cet esprit et dans la docilité au Seigneur, les SSA ont déclaré sainte la période allant 22 d’août 2017 à 22 août 2018 et veulent la marquer par diverses activités visant trois objectifs :

1. Rendre grâce au Seigneur 2. Manifester l’amour du Christ jusqu’aux périphéries 3. Mieux faire connaître la Congrégation des SSA du BENIN

L’ensemble des activités jubilaires menées au cours de l’année est transcrit dans un calendrier que la majorité des prêtres a reçu.

ConclusionJe termine par où j’ai commencé. En vous remerciant tous et chacun pour ce temps d’écoute

attentive qui me révèle l’intérêt que vous portez à notre Congrégation. Ce Jubilé est l’occasion pour certains d’en savoir plus et pour d’autres de se rafraîchir la mémoire. Il est aussi pour notre Famille Religieuse un moment favorable pour prendre un nouvel élan. Nous connaissons ce qui est passé. Nous mettons l’avenir entre les mains de Dieu et nous comptons sur vos ferventes prières pour continuer à répondre à notre mission au BENIN, ailleurs et dans le diocèse d’Abomey. Je vous remercie !

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ACADEMIE DE MUSIQUE "MARIE REINE DES ANGES"

Honorables invités, l’académie de musique que nous avons inauguré le lundi 2 février 2018 à 9h00 par une messe pontificale au Complexe Scolaire Catholique Jean Paul II de Sogbo-Aliho sous le Haut   Patronage   de   Marie,   Reine   des   Anges   s’inscrit   dans   le   vaste   programme   pastoral   de développement de la culture musicale   pour l’éveil et l’entretien de la foi. Ce programme a trouvé un écho remarquable en ce contexte de mouvement ecclésial dirigé vers la jeunesse, dans le cri que l’Eglise universelle   lance   à   tous   les   jeunes.  Mgr   a   voulu   cette   académie   comme  une   arme   puissante   de stimulation, d’expression, d’entretien et de conservation de l’art musical.

Dans le concret, l’académie de musique du diocèse d’Abomey veut avoir son mot à placer sur la plateforme musicale nationale et sous régionale en matière d’initiation et de formation à la musique vocale et instrumentale, de prestations musicales et artistiques de grande envergure, de censure des initiatives individuelles, de création musicales, de productions et bien d’autres encore que le temps et l’occasion  ne  nous  permettent  pas  d’énumérer.   En   somme,   l’Académie  de  musique,   constituée  de prêtres et de fidèles laïcs qui ont un certain penchant musical, se veut être une véritable vitrine musicale et un terrain d’éclosion d’art.

Elle se donne aussi pour mission d’assumer tout ce patrimoine artistique et musical et de le redynamiser en lui donnant une orientation ecclésiale et une finalité communautaire d’évangélisation.

Cette académie se  propose de donner aussi  bien aux bien,  aux  jeunes  qu’aux  adultes  une formation de qualité  en  formation musicale  (FM),  en Histoire  de  la Musique,  en Harmonisation,  en Instruments  divers   (Piano,  Orgue,  Guitare,   Saxophone,   fanfare,  Tam-tam,  percussion  et   autres),   en Chant chorale, en Direction Chorale, en Vocalise, en commentaire d’écoute, en Musique Informatique et en Pratique d’Ensemble.

Cette   formation   sera   assurée   par  d’éminents  professeurs  prêtres   comme   laïcs   contre  une participation forfaitaire de 2.000 F CFA par mois pendant 2 à 3 ans. L’inscription est à 1.000 F CFA et a déjà commencé au secrétariat de l’Académie sis au Complexe Scolaire Catholique Jean Paul II.

Les cours ont déjà commencé et se font les Mercredis de 14h à 18h et les Samedis de 8h à 12h et ce uniquement avec les inscrits. Nous faisons les cours de piano et de FM (Formation musicale) les mercredis et les cours de l’Histoire de la musique et des autres instruments les samedis.

97 inscrits suivent déjà ces cours.Chers Pères, et Chers Parents, c’est une aubaine à ne pas rater. Venez très nombreux inscrire 

vos enfants et vous-mêmes  pour le bien de tous.« Avoir la musique dans le cœur, c’est un cadeau du ciel »« Bien chanter, c’est prier deux fois » disait Saint Augustin.

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RAPPORT FINALA l’occasion de la présentation du document préparatoire à la XVe Assemblée du Synode des

Evêques, le Pape François disait aux jeunes dans sa lettre : « N’ayez pas peur d’écouter l’Esprit qui vous suggère des choix audacieux, ne temporisez pas quand la conscience vous demande d’oser pour suivre le Maître…» Ces mots du pontife romain sont comme un cri de cœur pour mettre en lumière le rôle que joue l’Esprit Saint, à travers l’Eglise, dans l’accompagnement de la jeunesse, afin que, celle-ci prenne conscience de son avenir qui se joue dans les choix qu’elle fait aujourd’hui. Ce cri de cœur du Pape ne restera pas sans écho dans notre diocèse, puisque cette année encore, la session du Quasimodo, a rassemblés près de 300 personnes autour du thème : « Les jeunes : la foi et le discernement des choix de vie ».

Dans ses propos introductifs, Mgr Eugène Cyrille HOUNDEKON, a invité l’assemblée présente, à apprécier, à encourager, et à accompagner les jeunes de notre diocèse, de notre pays et des autres parties du monde pour qu’ils se réveillent de certaines de leurs somnolences et découvrent davantage leurs talents afin de les développer et de les déployer au service de la société et de l’Eglise.

Cette invitation prendra toute son importance, quand dans la première conférence portant sur le thème : l’encadrement de la jeunesse dans le diocèse d’Abomey : état des lieux et perspectives, le père Hospice NOBIME va dépeindre un tableau peu reluisant de la pastorale des jeunes dans notre diocèse. En effet, pour plusieurs jeunes, les prêtres de même que les agents pastoraux des différentes paroisses, représentants de l’Eglise ne s’intéressent pas à eux par défaut de méthode d’accompagnement. Pour résoudre ce problème et instaurer un accompagnement sincère, il faut d’abord, éclairer le parcours personnel intérieur du jeune, ensuite, lui fournir des éléments fondamentaux pour une bonne interprétation de ce qu’il vit en lui-même.

Toutefois, ce tableau lugubre n’est pas synonyme d’absence de jeunes conscients en quête de valeur, puisque malgré tout ce que nous pouvons reprocher à la jeunesse d’aujourd’hui, Mr EDJAN Félicien, communicateur de la deuxième conférence sur le thème, les jeunes à l’épreuve de la foi vécue, affirme qu’il existe de jeunes exemplaires sur qui l’Eglise peut compter. Cependant reconnaissons-le, leur nombre est insignifiant parce qu’ils manquent malheureusement d’éducation familiale enracinée dans la foi. Il est donc clair que le renversement de la situation dépend de l’écoute de la volonté de Dieu et de sa mise en pratique. Il remet ainsi sur l’orbite la question de l’éducation que l’Eglise doit prendre encore au sérieux pour sauver la jeunesse en perdition. La multiplication de la création des écoles catholiques dans notre diocèse par exemple sera certainement un début de solution qui permettra de prendre plus en main l’éducation des jeunes car sans une bonne éducation, il ne peut y avoir ni discernement, ni éveil vocationnel chez les jeunes.

C’est ce que diront le Père Romuald EBO et la Sœur Sébastienne BADOU dans la conférence qu’ils ont co-animée sur le thème : Du discernement à l’éveil vocationnel chez la jeune fille et le jeune homme. Au début de cet exposé, une distinction est faite entre la vocation et les vocations. La vocation c’est l’appel à la sainteté lancé à tout homme. Quant aux vocations, elles s’expliquent en trois mots clés: appel – choix – envoi. Les facteurs favorables à l’éveil vocationnel sont notamment l’éducation de base en famille, la formation à l’école ou l’apprentissage d’un métier, l’intégration dans un mouvement d’action sur la paroisse, les bonnes compagnies. En ce qui concerne le discernement vocationnel, il est à la fois un don et une tâche qui exige une fermeté lucide, un temps et une attention nécessaire. Le bon discernement vocationnel nécessite la disponibilité, la foi, la prière, l’attention aux signes des temps, l’accueil des consolations et la traversée des désolations spirituelles, la patience et le courage, et le

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contexte ecclésial comme lieu d’intériorisation et de fécondité spirituelle. Quand le choix et le discernement sont bien faits, nous avons de beaux témoignages de vocations religieuses et matrimoniales.

Les témoignages de vocation auxquels nous avons eu droit dans l’après-midi du mardi, nous amènent à définir la vocation religieuse ou matrimoniale comme un mystère. Du coup, le chemin que Dieu emprunte pour appeler tel ou tel jeune à la vie consacrée ou matrimoniale est toujours spécifique, unique et propre à chaque personne. La réponse de chacun, selon son état, à l’appel de Dieu n’est pas toujours évidente mais avec la prière, finit par être positive. C’est ce qui ressort des témoignages des pères Laurent HESSOU et Gabriel Ange, de la Sr Léonie EBORH et du couple Jeanne et Isaac ATOHOUNTO, qui ont répondu généreusement à l’appel de Dieu. Une réponse généreuse à Dieu nécessite, à n’en point douter, une santé physique requise. C’est ce que Mr ABADA José affirmera en parlant de la santé à l’épreuve de notre temps. Conscient qu’elle est un don de Dieu, il propose des produits naturels pour son entretien.

Les moyens pour cet entretien et pour d’autres besoins étant difficile à trouver, les jeunes doivent apprendre à se prendre en charge. Pour ce faire, le père Didier LEFEVRE en développant le thème : Jeunesse et auto prise en charge : Qu’elle stratégie pour un lendemain meilleur ? affirmera qu’il faut regarder autour de soi, observer, réfléchir, et agir. En d’autre termes, les jeunes doivent saisir les besoins de leur environnement pour se donner une occupation même si elle de moindre valeur. L’expérience de Mr HAWENON dans le secteur agricole en est une illustration qui invite la jeunesse à prendre en considération l’agriculture qui est porteuse d’avenir. Mr Richard LOHENTO à son tour en mettant à contribution ses potentialités intellectuelles, sa forte conviction de réussir et surtout de faire progresser le pays en offrant du travail à plus de deux cents personnes, va préférer l’auto-emploi en décidant de se retirer de la fonction publique, pour créer sa propre entreprise de tourisme dénommée AAT. C’est une opportunité pratique qu’il offre aux jeunes. Aujourd’hui comme lui, notre diocèse offre plusieurs opportunités aux jeunes. Au nombre de celles-ci, nous avons l’Académie de Musique Marie mère des Anges qu’il a ouverte pour accompagner sur le plan musical les jeunes désireux de suivre une formation intégrale dans ce domaine. Inaugurée le 26 févier dernier, elle se présente comme une arme puissante de stimulation, d’expression, d’entretien et de conservation de l’art musical.

En outre, la sœur Catherine KOUAGOU religieuse de la communauté des sœurs de Saint Augustin (SSA), nous a exposé succinctement, la genèse de sa communauté qui tire ses racines des Sœurs NDA, et le rôle important qu’elle a joué dans l’éducation des jeunes dans notre pays depuis 1968.

Par ailleurs, plusieurs apports, questions et réponses ont diversement enrichi les différentes assises de cette traditionnelle rencontre diocésaine à laquelle nous avons participé avec joie.

Pour finir, nous nous accordons avec le proverbe camerounais qui stipule que ce n’est pas en écarquillant les yeux que l’on découvre un trésor, il faut quelqu’un pour nous en indiquer le chemin. C’est   ce   à   quoi   s’est   attelée   la   session   du   quasimodo   2018 à   l’endroit   des   jeunes.  Désormais,   ils disposent des armes nécessaires pour un choix et un discernement vocationnel adéquat. Ils pourront aussi  compter sur  les  pasteurs,   leurs  parents  et   les  agents  pastoraux qui,  grâce aux enseignements reçus, deviennent des personnes ressources. Pour confier à la Vierge Marie les jeunes qui ont été au centre de toutes nos réflexions, une messe de clôture a été célébrée par l’ordinaire du lieu.

Pour le secrétariat

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Messe de clôture et Résolutions

Bohicon, Paroisse St. François d’Assise, 12 avril 2018

Révérends Pères Vicaires généraux et épiscopauxRévérends Pères, Confrères dans le SacerdoceReligieuses et ReligieuxSœurs et Frères LaïcsDistingués communicatrices et communicateursHonorables invités

La session annuelle du Quasimodo, initiée par Mgr Lucien MONSI AGBOKA, mais tombée en léthargie pendant quelques brèves années, est renée de ses cendres et a retrouvé sa nouvelle vigueur en 2008, lors de sa relance à la session du Quasimodo, tenue à Bohicon, du 31 mars au 3 avril 2008, sur le thème du Plan d’Action Pastoral.

En ce dixième anniversaire de la revalorisation de la Session du Quasimodo, il est agréable et juste de rendre grâce au Seigneur de nous ramener à cette source vitale de rencontre du Christ Ressuscité, de brassage des filles et fils de l’Eglise Famille de Dieu, de moments privilégiés de vie communautaire entre les laïcs, les personnes consacrées et les prêtres.

La session du Quasimodo a ceci de particulier qu’elle constitue un cadre précieux de ressourcement et de recyclage en formation humaine, sociale, morale et spirituelle, à travers les thèmes développés par les conférenciers et le partages des faits de vie ou des expériences pastorales à la lumière de la foi et de la charité. Dès lors, la session du Quasimodo a bel et bien valeur de formation permanente ou continue, en écho à l’exhortation suivante de l’Apôtre Paul à son disciple Timothée :

« Consacre-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement. Ne néglige pas le don spirituel qui est en toi….Prends cela à cœur. Sois-y tout entier, afin que tes progrès soient manifestent à tous » (1 Tim 4, 13-14).

Ainsi donc, conscients des bienfaits des enseignements de la sainte Ecriture et de l’Eglise et mus par notre devoir de croître dans la vie de Dieu, nous avons joyeusement répondu à l’invitation du Quasimodo 2018, qui s’est déroulé du 9 au 12 avril 2018, au CEMOLA, à Bohicon.

De tout cœur, j’adresse nos vives félicitations et nos gratitudes infinies au Père Zacharie HOUNGBEME et aux membres du Comité de préparation du Quasimodo qu’il préside, à l’Econome diocésain et ses adjoints, aux communicateurs, aux membres du Secrétariat du Quasimodo, aux Pères Directeurs délégués du CEMOLA, aux réglementaires, aux chargés de la communication audio visuelle avec sonorisation, aux cérémoniaires, à l’équipe diligente de la cuisine, aux agents d’entretien, etc.

Au terme de nos jours de formation, de réflexion et d’échanges sur le thème « Les jeunes : la foi et le discernement des choix de vie », nous pouvons nous émerveiller face aux nobles dispositions et aux vertus remarquables de tant de jeunes ayant senti et vécu les vocations au mariage, à la vie religieuse ou à la vie sacerdotale.

De même, des témoignages saisissants ont forcé notre admiration envers des jeunes qui ont réfléchi mûrement et ont opté pour l’audace de créer leur propre entreprise agricole, commerciale ou de formation professionnelle sur la base de la discipline de vie, du renoncement à des dépenses superflues, de l’acceptation des sacrifices, de la rigueur de la gestion comptable et financière, de la culture de tenir parole et du remboursement des dettes à bonne date. De même ces modèles de la jeunesse vaillante et laborieuse ont constamment porté le souci soit de création d’emploi, soit d’embauche des jeunes soit de sensibilisation pour permettre à d’autres jeunes filles et jeunes gens de saisir également des opportunités d’emploi ou d’auto emploi.

Certes, durant les assises de nos travaux, nous avons observé l’angoisse et les inquiétudes de beaucoup de jeunes découragés par manque d’emploi, de soutien, de bons conseillers ou

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d’accompagnateurs dans la recherche de réussir leur avenir. Je les invite instamment à relever la tête et à se laisser convaincre que l’espoir est encore permis. Qu’ils n’oublient pas que toute préparation à un futur radieux et prospère est une œuvre ardue, exigeante, patiente et persévérante. Qu’ils se rappellent souvent ce passage instructif du prophète Isaïe :

« Ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur renouvellent leurs forces. Ils déploient leurs ailes comme des aigles, ils courent sans s’épuiser, ils marchent sans se fatiguer » (Is 40, 31).

Je recommande fermement aux jeunes filles et jeunes gens non seulement de chercher leur avenir en Dieu, mais surtout de considérer Dieu comme leur Avenir. Ainsi, toute leur vie sera imprégnée de sa présence et de son action, puis leurs choix ou leurs options ne tomberont jamais dans les travers de la fraude, du vol, de la richesse facile ou oiseuse, de la violence ou des crimes humains horribles. Alors, ils témoigneront sûrement à leur tour que « l’Espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné » (Rm 5, 5).

Compte tenu de nos perspectives non encore entamées ou à réaliser, nous reprenons les mêmes conclusions que celles de la première année de la jeunesse, avec une légère modification. C’est après le Synode des Evêques sur la jeunesse et la publication de l’Exhortation apostolique correspondante que nous tracerons une ligne adaptée et durable pour la pastorale diocésaine de la jeunesse.

Ainsi donc nous approfondirons et poursuivrons la mise en œuvre des résolutions ci après :

1-Organiser dans nos communautés paroissiales, nos groupes paroissiaux et nos institutions respectives la restitution des enseignements et résolutions du Quasimodo 2018.

2- Accueillir les jeunes femmes et jeunes gens avec promptitude pour l’écoute attentive, l’accompagnement dans la dignité et les renseignements éventuels sur l’auto emploi ou la recherche d’emploi.

3- Accroître la participation des jeunes à l’organisation des formations juvéniles, dans l’esprit d’auto prise en charge par les mobilisations de travail collectif, puis promouvoir la désignation objective des responsables rassembleurs et des autres membres de bureau de coordination à tous les niveaux.

4-Rechercher et mobiliser des ressources financières, en vue de la préparation et de l’inauguration de la parcelle que le diocèse a dédiée à la jeunesse, à Lissèzoun.

Enfin je rends hommage aux Sœurs de Saint Augustin qui célèbrent cette année le Jubilé des Cinquante ans de l’érection de leur Institut religieux. Au nom du Diocèse d’Abomey, je les remercie vivement pour les bienfaits de leur service ecclésial multiforme parmi nous, à Abomey, à Bohicon et à Covè.

Et maintenant je déclare clos les travaux de la session du Quasimodo 2018.

En vous recommandant à la protection et la bienveillance, de Marie, jeune fille comblée de grâce et modèle de fidélité à l’Amour de Dieu, j’impartis sur vous la bénédiction apostolique.

AMEN !

Eugène Cyrille HOUNDEKONEvêque d’Abomey

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