DIissertation - Ouverture Au Commerce International Et Croissance (2011-2012)

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    DISSERTATIONIl est demand au candidat :

    1. de rpondre la question pose explicitement ou implicitement dans le sujet ;2. de construire une argumentation partir dune problmatique quil devra laborer ;3. de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le

    dossier ;4. de rdiger en utilisant un vocabulaire conomique et social spcifique et appropri la question, en organisant le

    dveloppement sous la forme dun plan cohrent qui mnage lquilibre des parties.

    Il sera tenu compte, dans la notation, de la clart de lexpression et du soin apport la prsentation.

    Sujet = L'ouverture des conomies au commerce international est-il un facteur de croissance conomique ?

    DOCUMENT 1

    Lchange international prsente trois avantages principaux : il favorise la spcialisation, largit les marchs et donne accsaux techniques. La spcialisation est un avantage mis en avant par Ricardo si le libre-change est respect. Elle permet chacun dutiliser au mieux son travail, en laffectant aux productions les plus efficaces du pays. Llargissement des marchs estun avantage trs important pour les activits o existent des conomies dchelle. A lextrme, des biens comme les grandsavions ne peuvent voir le jour sans un march mondial. Cet effet est dautant plus important que le march intrieur est troit. Ilest donc maximal pour un pays faiblement dvelopp, qui ne peut compter sur un march intrieur suffisant. Dautre part, aveclouverture du march, les entreprises bnficient dun plus grands choix dquipements, mieux adapts leurs besoins, et les

    consommateurs de possibilits largies. Tout aussi important est lchange de techniques. Cette possibilit dobtenir destechniques dautres pays explique en grande partie que les pays en dveloppement rcent aient connu des taux de croissancenettement plus lev que ceux de lAngleterre ou des Etats-Unis au mme stade de leur dveloppement et aient ainsi pu lesrattraper en partie.(Source : Arnaud Parienty, Lchange international est-il bon pour la croissance ? Alternatives conomiques n 206, Septembre 2002)

    DOCUMENT 2 Exportations de marchandises en % du PIB et croissance du PIB

    Exportations en % du PIB Croissance annuellemoyenne du PIB1950 1973 2007 1950-1973 1973-2008

    Europe occidentale 8 15 37 4,4 2,0Etats-Unis 3 5 10 3,9 2,8

    Japon 3 8 15 9,3 2,4Chine 3 2 38 4,6 7,6PIB mondial 4,1 3,3Exportations mondiales 7,9 4,9

    (Source : Baldwin et Martin 1999 actualis Ocde 2008)

    DOCUMENT 3 Evolution du commerce mondial et du PIB mondial prix courant

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    DOCUMENT 4 Evolution des parts de march mondial par pays (En % du commerce mondial de biens)

    DOCUMENT 5 Les prix jouent un rle important dans l'avantage concurrentiel. Toutefois, entre les salaires et les prix, la relation est plus

    complique qu'il n'y parait. Il faut d'abord tenir compte de la productivit du travail. Si l'heure de travail cote ici deux fois pluscher que l, mais que paralllement, elle y est deux fois plus efficace, le cot salarial unitaire sera identique dans les deuxendroits. On tient l une bonne part de l'explication du paradoxe cit plus haut : l'Allemagne peut supporter des salaires levsparce qu'elle est performante en termes de productivit, tandis que le Portugal n'y parvient pas, faute d'une productivitsuffisante.

    Le niveau de productivit et son volution ne sont cependant pas les seuls lments prendre en compte : le taux de change joue galement un rle souvent dcisif. Lorsque, pour ne prendre qu'un exemple, le Royaume-Uni quitte le SME et que samonnaie perd brutalement presque 20% de sa valeur internationale, tout se passe comme si les entreprises britanniquesexportatrices rduisaient leurs prix internationaux d'autant. Le Dumping montaire existe : le Japon l'a pratiqu durant longtempsen maintenant sa monnaie des taux de change bien infrieurs ceux qui auraient d rsulter d'un change normal. Il a pu ainsiaccentuer ses conqutes commerciales de parts de march. Depuis une dcennie, sous la pression des autres pays capitalistesindustrialiss, le Japon a d lcher du lest dans cette stratgie de monnaie faible.

    De l'autre ct, la comptitivit structurelle, ou hors prix, met en relief le poids des critres fins de la comptitivit. Avec

    l'internationalisation des marchs et la complexit de la concurrence, le poids des critres fins de la comptitivit comme ladiffrenciation des produits, la conception et la qualit, l'innovation, la souplesse d'adaptation et la recherche de positions fortessur des crneaux spcifiques, est de plus en plus prpondrant.(Source : Denis Clerc, Alternatives Economiques , Hors-srie n 18, Novembre 1993)

    DOCUMENT 6 Solde des changes extrieurs dans le commerce de biens(En % du commerce mondial de biens prix et taux de change courants)

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    OUVERTURE AU COMMERCE INTERNATIONAL ET CROISSANCE

    Introduction - Amorce = La rcession de 2008-2009 a fait craindre un retour du protectionnisme. Chaque pays, pour se protger de la

    crise, aurait pu tre tent de fermer ses frontires aux produits et aux capitaux trangers. Le G20, qui rassemble lesdirigeants des principales conomies de la plante, a prfr raffirmer, en avril, 2009 son attachement au libre-changeet l'ouverture au commerce international pour sortir de la crise.

    Problmatique = Laugmentation du poids des changes extrieurs dans le PIB dun pays est-elle favorable unehausse du volume de la production long terme pour l'ensemble des pays ? L'insertion des pays dans la divisioninternationale du travail a-t-elle toujours des effets positifs pour leur croissance ? Toutes les spcialisations sont-ellesprofitables au dveloppement de tous les pays ? La libralisation du commerce par le dveloppement du libre-changeet la suppression des obstacles tarifaires (droits de douane) et non tarifaires (contingentements, quotas, normes...) est-elle indispensable la croissance ?

    Annonce du plan = Si le libre-change et l'ouverture au commerce international semblent favorables la croissance, ilsne bnficient pas tous les pays de la mme faon.

    1 L'OUVERTURE AU COMMERCE INTERNATIONAL SEMBLE STIMULER LA CROISSANCE...

    A L'OUVERTURE FAVORISE LA SPECIALISATION QUI ACCROT LA PRODUCTIVITE

    Phrase introductive = Depuis la seconde guerre mondiale, la plupart des pays ont ouvert leurs conomies aux changesextrieurs. La part des exportations dans le PIB a tripl aux Etats-Unis, a presque quintupl en Europe et a plus que dcupl enChine ( Doc 2). Les thoriciens classiques (Smith, Ricardo) et no-classiques (Heckscher, Ohlin, Samuelson) ont montr quel'change de biens et de services entre rsidents et non rsidents tait mutuellement avantageux condition d'accepter ladivision internationale du travail (DIT) et d'abolir les obstacles tarifaires ou non tarifaires qui l'entravent Quels sont les avantagesde cette ouverture sur le commerce international ?

    Tout d'abord, un pays intrt se spcialiser dans le secteur o il a le plus grand avantage comparatif , c'est--dire celuidans lequel ses facteurs de production (capital et travail) auront la productivit la plus importante relativement aux autressecteurs dactivit. David Ricardo montre que cette spcialisation dans le ou les secteurs les plus productifs a plusieursavantages :

    En abandonnant les secteurs pour lesquels il est relativement moins efficace, il va librer de la main-d'uvre quiva pouvoir tre utilis dans le secteur le plus productif ce qui va lever le niveau gnral de la productivit etaccroitre la richesse produite ( Doc 1). La division internationale du travail est donc source de croissance.

    Cette richesse supplmentaire pourra tre exporte ce qui permettra de gagner des devises qui serviront aufinancement des investissements et de la croissance ( Doc 1). Les changes extrieurs contribuent donc lacroissance.

    Ensuite, en se spcialisant, le pays est oblig d'importer moindre cot les produits qu'il ne fabrique pas . Si les droits dedouane ne viennent pas alourdir le prix des produits imports, le pays va pouvoir importer moindre prix des produitsqu'il ne sait pas faire de faon comptitive. Ceci va se traduire par :

    Une augmentation du pouvoir dachat des mnages qui vont pouvoir augmenter et diversifier leur demande. Ainsi, les pays occidentaux ont import des biens de consommation produit dans les pays mergents (Chine,Inde...) au cours des annes 1990-2000, ce qui a augment le pouvoir d'achat de leurs consommateurs qui ontpu, peu peu, dplacer leurs consommation sur des services produit sur place ( Doc 1).

    Une augmentation des exportations des pays qui se sont spcialiss dans ces produits. Ils vont s'enrichir leurtour et importer davantage. La Chine, qui exporte 38% de sa production en direction principalement des paysdvelopps, a dgag dimportants excdents de sa balance commerciale qui lui permettent de financer sesachats de biens dquipement amricains ou europens et davoir une croissance de sa production gale 7,6% par an entre 1973 et 2008 ( Doc 2 et Doc 6). Le commerce international semble donc mutuellementavantageux ( Doc 1).

    Enfin, selon le thorme HOS (Heckscher, Ohlin, Samuelson ) en se spcialisant dans les biens, qui utilisent le facteur deproduction dont il dispose en abondance, le pays va favoriser la convergence des conomies .

    Les pays richement dots en travail (pays bas salaires) disposent d'une supriorit dans les productionsintensives en main-duvre, telles que le textile, les jouets, les produits lectroniques par exemple. Do uneforte demande de main-d'uvre qui va rendre le facteur travail plus rare et plus cher. Les salaires augmententfortement en Chine depuis quelques annes. A linverse, le facteur capital, moins utilis, va devenir plusabondant et donc moins cher.

    De mme, les pays qui ont des capitaux importants, vont se spcialiser dans des industries forte intensit decapital (aronautique, produits chimiques, automobile) ce qui va rendre le cot du capital plus lev. Le cotdes facteurs de production est donc appel se rejoindre d'un pays l'autre ce qui signifie que les niveaux devie et les taux de profits ont tendance sgaliser. Ainsi, avec une croissance presque trois fois plus forte quecelle des pays dvelopps, la Chine est bien en train de rattraper leur niveau de dveloppement ( Doc 1 et 2).

    B L'ECHANGE INTERNATIONAL PERMET DE PRODUIRE A MOINDRE COT

    Phrase introductive = Les nouvelles thories du commerce international ont montr que les avantages de l'ouverture nereposaient pas seulement sur une bonne insertion dans la division internationale du travail. Le commerce mondial ne repose passeulement sur des diffrences de productivit et de cots. Il repose aussi sur des diffrences de produits. Quels sont les autresavantages de cette ouverture sur lextrieur ?

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    L'ouverture sur le march mondial et le libre-change augmentent la taille du march . Les firmes ne vont plus produire

    uniquement pour le march intrieur mais aussi pour des marchs extrieurs beaucoup plus vastes. D'o uneaugmentation de la production qui va permettre la ralisation d'conomies d'chelle (le cot unitaire diminue avec la taillede la production grce une meilleure utilisation des quipements) et donc la baisse des prix. Les pays qui ont unmarch intrieur limit (population peu nombreuse, faible niveau de vie) ont donc intrt souvrir sur lextrieur pouragrandir la taille du march de leurs produits ( Doc 1).

    La baisse des prix, lie aux conomies d'chelle, augmente le pouvoir d'achat des consommateurs . Ils peuvent acheterune plus grande quantit de biens et services (les mmes ou de nouveaux produits). Cette demande accrue imposed'augmenter l'offre, c'est- -dire la production, ce qui renforce encore les conomies d'chelle et la baisse possible desprix de production. On a donc un "cercle vertueux" qui s'enclenche entre le commerce international et la croissanceconomique.

    Enfin, le libre change renforce la concurrence ce qui pse sur les prix et oblige les entreprises innover soit en terme deprocd, pour rduire leurs cots de production, soit en terme de produits pour se diffrencier de ses concurrents. Laconcurrence de la Chine dans des produits standards a oblig les firmes occidentales se spcialiser dans le haut degamme ( Doc 5).

    C L'OUVERTURE FAVORISE LES TRANSFERTS DE TECHNOLOGIE ET LA DIVERSITE DES PRODUITS

    Les changes de biens et de services permettent des transferts de technologie qui bnficient aux pays moins avancset leur permettent un rattrapage. La Chine, par exemple, copie les technologies occidentales pour se les approprier puispour les dpasser ( Doc 1).

    Enfin, en ouvrant ses frontires au commerce international, un pays permet ses consommateurs d'accder des bienstrangers dont les caractristiques sont souvent diffrentes des biens produits localement. C'est le cas des fruits et

    lgumes exotiques qu'on peut dsormais trouver sur les marchs franais, mais c'est aussi le cas pour des biens qu'onpourrait croire plus standardiss comme les automobiles : pour les consommateurs, les voitures allemandes, franaises, japonaises ou italiennes n'ont pas les mme caractristiques (qualit, design, performances, etc.) et le commerceinternational permet bien un choix plus large de produits ( Doc 1).

    Conclusion partielle = Le commerce international en enrichissant les partenaires commerciaux renforcent donc la croissanceconomique. La croissance des exportations mondiales a t deux fois plus rapide que celle du PIB mondial entre 1950 et 1973et 1,5 fois plus forte entre 1973 et 2008. Le commerce mondial tire donc la croissance vers le haut. Ceci explique le fait que tousles pays se sont ouverts davantage sur le march mondial ( Doc 2 et 3). En ont-ils tous profit ?Mais, tous les pays profitent-ils dela mme faon de cette ouverture ?

    2 MAIS TOUS LES PAYS NE BENEFICIENT PAS DE CETTE OUVERTURE

    A L'OUVERTURE PROFITE AUX PAYS QUI SE SONT INDUSTRIALISES

    Phrase introductive = Jusque dans les annes 1980, les pays en dveloppement taient spcialiss dans des produitsprimaires qui reprsentaient plus de 80% de leurs exportations et une grosse part de leurs recettes fiscales. Ils exportaient cesproduits aux pays du Nord qui, en retour exportaient des produits manufacturs aux pays du Sud. A partir des annes 1990, lespays mergents deviennent exportateurs de produits manufacturs. Une nouvelle DIT se met en place. Est-elle favorable lacroissance et au dveloppement de tous les pays ?

    Tout d'abord, le commerce mondial des services et des produits manufacturs a progress beaucoup plus rapidementque celui des produits primaires . Les exportations de services et de biens industriels ont progress respectivement de10,7% et de 10,5% par an entre 1967 et 2009 alors que celles des produits agricoles n'a progress que de 9,4% par anen moyenne ( Doc 3). On peut donner deux explications cette moindre croissance des produits primaires :

    Un effet volume : la demande de produit primaire est moins forte car les matires premires sont concurrencespar des produits industriels de substitution et par les conomies d'nergie. Dautre part, la demande de produitagricole subit la loi dEngel (la part de lalimentation diminue dans le budget des mnages au fur et mesurequils senrichissent).

    Un effet prix : les prix des produits primaires sont cycliques et ils progressent moins vite que ceux des produitsmanufacturs ou des services. Do une dtrioration des termes de lchange pour les pays spcialiss dansles produits primaires. Les pays africains et les pays dAmrique-Latine spcialiss dans ces produits ont moinsprofit de la croissance des exportations mondiales que les pays industrialiss ( Doc 3).

    Ensuite, l'ouverture a permis aux pays industriels dvelopps de dominer le commerce mondial . Les pays europens etlAmrique du Nord ralisent prs des deux tiers des changes mondiaux de nos jours contre les trois quart en 1967(Doc 4). Ce sont les europens et les japonais qui ont le plus profit de cette ouverture car ils se sont ouvert davantageque les Etats-Unis. LAllemagne est a disput la premire place du commerce mondial aux Etats-Unis tout au long desannes 1970-2000. Le Japon a vu sa part du march mondial passer de 5% en 1967 10% en 1991. Ces pays ontbnfici de l'ancienne DIT en important des produits primaires des pays du Sud et en exportant des produitsmanufacturs au reste du monde. Leur croissance est forte pendant les trente glorieuses : 4,4% par an pour lEuropeoccidentale et 9,3% par an pour le Japon ( Doc 2).

    Enfin, ce sont les pays dAsie et le Moyen-Orient qui ont su augmenter leur part de march partir des annes 1970. Ces

    deux rgions reprsentaient un sixime du commerce mondial en 1967 et un tiers de nos jours. Les NPI asiatique, laChine et lInde ont su sinsrer dans la division internationale du travail en exportant leurs produits manufacturs et leursservices (Inde). Le Moyen-Orient a bnfici de la hausse des prix du ptrole. La Chine est ainsi devenue le premierexportateur mondial en 2009. Sa part du march mondial est passe de 2% en 1991 11% en 2009 ( Doc 4). Lesexportations chinoises sont lorigine de sa croissance trs rapide depuis les annes 1990 : 7,6% par an entre 1973 et2008 ( Doc 2). Elle a bnfici de la nouvelle DIT qui dveloppe des changes intra-branche de produits manufacturs.

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    B L'OUVERTURE PROFITE AUX PAYS QUI ONT UNE FORTE COMPETITIVITE-PRIX

    Phrase introductive = La comptitivit-prix correspond la capacit d'un pays accroitre ses parts de march en ayant lesprix les moins levs pour un produit donn. Comment, les pays dvelopps et mergents ont-ils construit cette comptitivit ?

    La comptitivit-prix suppose des cots de production unitaires plus faibles que ceux de ses concurrents (Doc 5). Le cotunitaire est le cot dun produit que lon obtient en divisant le cot de production par le niveau de productivit. Cettecomptitivit-cot peut donc tre obtenue :

    par des techniques de production avances qui garantissent un niveau de productivit lev (cas des paysdvelopps comme les Etats-Unis, l France, lAllemagne) ( Doc 5). On peut avoir des cots salariaux levs etdes cots unitaires faibles si le niveau de productivit des salaris est trs lev.

    par l'utilisation d'une main-d'uvre abondante, mal paye et ne bnficiant pas de protection sociale (cas despays mergents comme la Chine, lInde). Cette forte comptitivit assure une forte croissance desexportations et des excdents commerciaux qui permettent d'accumuler des devises et de financer lacroissance. Lexcdent de la Chine reprsente ainsi lquivalent de 3,8% de la valeur des biens changs sur lemarch mondial en 2009 ( Doc 6).

    La comptitivit-prix peut aussi tre obtenue par des politiques commerciales agressives . La marge bnficiaire sajouteau cot unitaire. Ainsi, pour un cot unitaire de 100 , la firme peut ajouter une marge de 20% ce qui portera le prixunitaire 120 hors taxes. Les firmes peuvent faire de la marge (marge l'exportation leve par rapport leur cotde production unitaire) ou faire du volume (marge faible pour accrotre les quantits vendues). Cette stratgie des prixdpend du degr de concurrence du march. Ainsi, certaines firmes japonaises ont ainsi pratiqu le dumping qui consiste vendre perte sur les marchs extrieurs tout en se rattrapant par des prix levs sur le march domestique ( Doc 5).

    La comptitivit-prix peut tre due une sous-valuation de la monnaie nationale . Le prix du bien export va tre facturdans la monnaie du pays daccueil. Toute variation du taux de change va donc modifier la valeur de ce bien. Ainsi, une

    dvaluation (dcide par l'Etat) ou une dprciation (dcide par le march des changes) d'une monnaie nationale parrapport aux monnaies trangres, c'est--dire une baisse du taux de change se traduit par une baisse des prix l'exportation pour ce pays. En effet, les acheteurs trangers vont donner moins de leur monnaie pour obtenir les produitsdu pays. Le Japon et la Chine ont ainsi tout fait pour empcher le Yen et le Yuan de prendre de la valeur vis--vis dudollar. En consquence, il faut donner une moindre quantit de dollars pour obtenir ces monnaies ce qui fait baisser leprix des produits libells dans ces monnaies ( Doc 5).

    C L'OUVERTURE PROFITE AUX PAYS QUI ONT UNE FORTE COMPETITIVITE STRUCTURELLE

    Phrase introductive = La comptitivit structurelle ou hors prix la capacit d'un pays augmenter ses parts de march enayant des produits bien adapts la demande mondiale. Elle dpend :

    Des stratgies de diffrenciation des firmes. En effet, le got du consommateur pour la varit offre une part de march tout exportateur qui propose une spcification diffrencie dun mme produit gnrique. Ceci rsulte de la volont duconsommateur de se diffrencier en acqurant des produits ayant une image de marque valorisante. Le commerce entrepays dvelopps est un commerce intra-branche qui repose sur une demande de diffrence. Cette diffrenciation peuttre obtenue de deux faons :

    Une diffrenciation verticale des produits qui consiste dcliner une gamme de produits partir d'un produitcentral pour satisfaire les besoins de diffrenciation des clients qui nont pas les mmes revenus (de la Twingo lEspace pour Renault). Les Allemands ont tendance se positionner sur le moyen et le haut de gamme.

    Une diffrenciation horizontale des produits qui consiste augmenter la varit des produits pour satisfaire ladiversit des gots des consommateurs (ordinateur de bureau, ordinateur portable, ultraportables,). Le designentre dans cette logique de diffrenciation.

    Ces diffrenciations dpendent de l'innovation et des politiques de marques. Ainsi, l'Allemagne ou le Japon, ense spcialisant dans des biens d'quipement ou des biens de consommation de grande qualit arrivent compenser leurs cots de production levs par une forte demande pour leurs produits. Ces pays dgagent desexcdents commerciaux malgr leurs prix levs ( Doc 5 et 6).

    De la bonne connaissance des marchs trangers . Pour s'adapter aux gots des consommateurs trangers, il faut treprsent sur place et dvelopper un service aprs vente de qualit. La comptitivit structurelle passe par l'implantation defiliales l'tranger, c'est--dire la multinationalisation et par une bonne formation de la main-duvre afin quelle puisserapidement rpondre la demande (formation aux langues, formation la qualit totale) ( Doc 5).

    En consquence, un pays ne gagne l'change que s'il est comptitif . Cette comptitivit ne dpend pas seulement desavantages naturels ou des avantages en termes de cot salarial mais des politiques des firmes et des Etats pour avoir lesmeilleurs produits au meilleur prix. Ainsi, les Etats-Unis sont depuis les annes 1970 dficitaires car ils vivent au dessusde leurs moyens (forte croissance de la consommation des amricains) sans avoir une industrie suffisammentcomptitive (les FMN amricains ont dlocalis leurs activits dans les pays mergents) ( Doc 4 et 6). En revanche, lespays asiatiques ont su construire une industrie comptitive en n'hsitant pas protger leurs marchs intrieurs de laconcurrence trangre et en subventionnant la recherche industrielle.

    Conclusion :Rappel de la dmonstration = Il est indniable que la spcialisation dans les produits industriels et l'ouverture au commerce

    international sont un puissant facteur de croissance. Cependant, la spcialisation n'est pas un phnomne naturel. Elle seconstruit au cours du temps, avec l'aide de l'Etat, sans respecter les rgles du libre-change. Il n'y a donc pas de corrlation entrecette ouverture croissante vers l'extrieur et la croissance du PIB. L'ouverture s'est accompagne d'un ralentissement de lacroissance pour les pays dvelopps partir du milieu des annes 70 alors que pour les pays mergents cela s'est traduit par unsurcroit de croissance.

    Ouverture = La crise rcente a montr l'interdpendance des pays et la rapidit de la contagion. Ne peut-on mettre en placeun commerce "quitable" et rgul qui profite tous et non plus seulement certains ?

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