Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la … · 2019-02-16 ·...

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Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature (cinquième édition) Patrick Triplet 2019 978-2-9552171-5-3

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  • Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la

    conservation de la nature

    (cinquième édition)

    Patrick Triplet

    2019

    978-2-9552171-5-3

  • Dictionnaire encyclopédique de la diversité biologique et de la conservation de la nature. Patrick Triplet

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    Préambule Utiliser le bon mot, la bonne notion, le bon concept, avec la définition la plus couramment acceptée, ou mieux avec la définition la mieux acceptée et comprise relève parfois de l’exploit, tant le vocabulaire de la diversité biologique et de la conservation de la nature est devenu complexe, complexifié même, en raison de cette tendance fâcheuse à croire que, pour être pris au sérieux, il faut user d’un langage difficile à comprendre. Pourtant la nature n’a pas besoin d’une surenchère jargonneuse, mais d’être expliquée et comprise par tous pour être mieux protégée. Cet ouvrage vise à donner des définitions, parfois très courtes, de termes essentiels dans les domaines liés de la diversité biologique et de la conservation de la nature, avec un accent particulier mis sur les différentes notions essentielles dans la gestion des aires protégées. La première édition était indiquée comme dictionnaire. De nombreux lecteurs m’ont fait remarquer qu’un dictionnaire ne fournissait que la définition des mots et non les concepts qu’ils engendraient. Après réflexion, et sans prétention aucune, j’ai décidé de transformer l’appellation de l’ouvrage en dictionnaire encyclopédique, permettant ainsi le développement et l’actualisation, au fil des années et des recherches bibliographiques, des différents concepts abordés. Je me suis employé à proposer la définition la plus simple possible, en faisant parfois la synthèse de différentes définitions qui paraissaient analogues mais dont les termes employés peuvent prêter à interprétation. Je ne prétends pas fournir ici, pour chaque terme, une définition complète, définitive et unaniment validée mais, au moins, de mettre à disposition des définitions permettant une première approche. Dans certains cas, l’emploi de la bonne définition peut permettre d’éviter discussions, polémiques, voire contentieux. Tel est par exemple le cas des mots conservation, protection et préservation qui ne sont pas équivalents, mais qui pourtant sont parfois employés les uns à la place des autres. J’ai également voulu fournir la meilleure équivalence possible avec les traductions correspondantes en anglais. Ceci n’était d’ailleurs pas le plus simple dans la mesure où de nombreux termes utilisés par les anglophones n’ont pas d’équivalence en français hexagonal et la réciproque se vérifie également. Parfois, il est apparu plus simple de prendre les équivalences proposées par les Canadiens francophones qui peuvent traduire avec une grande facilité les termes employés par les Nord-Américains de langue anglaise. Cet ouvrage est destiné aux étudiants qui me sollicitent souvent, parfois trop même, car je ne suis pas là pour réfléchir à leur place, aux conservateurs de la nature, aux enseignants, aux décideurs, aux juristes, au personnel des aires protégées, en pensant plus particulièrement à

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    celui des aires protégées d’Afrique francophone, qui n’a pas toujours la possibilité de rechercher sur le net la signification d’un terme particulier et qui cherche la bonne utilisation d’un vocabulaire couvrant différents domaines des sciences de la terre et de la nature. Et il me semble bien préférable de savoir ces gestionnaires sur le terrain plutôt que devant l’écran de leur ordinateur. J’ai donc essayé d’y inclure non seulement des termes s’appliquant directement aux aires protégées et à leur gestion, mais également à l’environnement global. Il est parfois difficile de savoir où arrêter et on pourra s’étonner de trouver des mots qui a priori n’ont qu’un rapport éloigné avec le thème traité, mais qu’on trouve pourtant dans diverses publications. Il s’agit d’ailleurs souvent d’une prospection à effet démultiplié car trouver la définition d’un mot nécessite généralement de préciser le sens d’un autre. Une seule définition peut ainsi conduire à plusieurs heures d’analyse de mots liés. De nombreuses définitions sont reprises de différents dictionnaires, lexiques ou de glossaires, voire de publications scientifiques dans lesquelles les auteurs ont tenté d’apporter leur expérience au contour d’une définition. Je n’allais pas réécrire ce que d’autres ont si bien rédigé avant moi. Parfois, j’ai repris pratiquement mot pour mot des définitions, tant celles-ci s’imposent à tous, ce qui est compréhensible car lorsqu’une définition est bonne, et unanimement acceptée, il n’est pas utile d’en proposer une autre. Afin de faciliter la consultation de ce Dictionnaire encyclopédique, j’ai fait le choix de ne pas toujours faire figurer, pour chaque définition, les références, d’autant que j’ai été amené à intégrer dans le paragraphe repris d’un auteur, une phrase extraite d’une autre publication. Toutes les publications utilisées sont citées à la fin de cet ouvrage, à part quelques notions trouvées sur Internet qui, une fois vérifiées, se sont avérées intéressantes à conserver, même si aucun auteur n’était indiqué. Les auteurs qui se reconnaîtront, j’espère, ne m’en voudront pas d’avoir procédé ainsi, car ma seule motivation était de fournir des définitions simples et faciles à lire à des personnes ayant réellement besoin de cet outil pour pouvoir répondre aux questions qu’elles se posent. J’ai ainsi abondamment repris, partiellement ou totalement de nombreuses définitions touchant à la mer, dans son acception la plus large, énoncées dans l’excellent lexique de l’IFREMER, rédigé par François Cabane et publié en 2007. Le Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité de François Ramade est également une source inestimable de définitions utiles, indispensables même, comme d’ailleurs les différents Dictionnaires de ce grand scientifique qui restera une référence essentielle de l’écologie française. Je ne peux également que conseiller l’inestimable dictionnaire de Biogéographie végétale de Antoine Da Lage et Georges Métailié qui regroupe plus de 10 000 définitions dont un très grand nombre complète utilement les notions abordées dans le présent ouvrage. Je n’ai pas référencé la célèbre encyclopédie en ligne, préférant utiliser les informations de base, qui d’ailleurs figurent parfois mot pour mot dans celle-ci. Cet ouvrage reprend également, de manière résumée, les études et travaux intégrés dans le Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone et dans le Manuel de gestion des oiseaux et de leurs habitats en zones côtières, ouvrages collectifs que j’ai dirigés. L’organisation de ce dictionnaire encyclopédique est simple. Les mots ou expressions sont présentés par ordre alphabétique, mêlant ainsi définitions de termes utilisés plus ou moins fréquemment et présentation de concepts régissant le fonctionnement des écosystèmes ou les

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    grandes notions de la conservation. Pour chaque mot ou expression retenu figure entre parenthèses la traduction ou les traductions en langue anglaise quand il était possible de la trouver, ce qui, parfois, n’a pas été le cas. De tous ces apports, il ressort un dictionnaire encyclopédique dont le nombre de définitions est passé de 3741 en 2015 à 4315 en 2016 et à 4862 en 2017 et 5308 en 2018 et 5343 dans la présente édition dans laquelle de nombreux termes ont été revus et leur définition actualisée en fonction des nouveaux éléments que nous avons trouvés. De même, j’essaie dans chaque édition d’apporter des éléments de connaissance sur les accords internationaux qui tentent de réduire la crise écologique en cours, mais dont la portée reste parfois bien trop faible par rapport aux enjeux. De nombreuses définitions ont été complétées, certaines revues totalement, afin de prendre en compte les discussions des auteurs sur le sens à attribuer à un terme ou à une expression. Les messages de nombreux étudiants, les discussions avec des spécialistes m’ont ainsi amené à approfondir, voire à modifier le sens premier que j’avais donné à un mot ou à une expression. Une forte demande s’est également dégagée pour un approfondissement sur les indices, que j’ai essayé de présenter sous une forme relativement simple, tout en conservant à l’esprit qu’il sera nécessaire d’y revenir dans les versions futures. Un des reproches de la première version était lié au manque d’illustrations, photos ou graphiques expliquant mieux les notions abordées. Les versions suivantes améliorent considérablement ce point, même si certaines définitions sont restées sans les illustrations qui auraient pourtant permis de mieux les comprendre. Il sera cependant difficile de disposer d’un ouvrage facile à télécharger et richement illustré. Celui-ci est en projet mais sa réalisation requiert beaucoup de temps. Mon but est que cette masse d’informations puisse être utilisée rapidement et facilement. L’ouvrage n’existe qu’en format pdf, ce qui permet une recherche très rapide des mots ou expressions pour lesquels une définition est recherchée. Je ne tire donc aucun profit financier de sa diffusion, malgré les centaines d’heures qui ont été nécessaires à la rédaction et à la relecture de l’ensemble. À titre d’information, la révision de la version préparée sur la base de la version 2015, correspondait à environ 250 heures de travail effectif (lecture d’articles, synthèse, intégration dans les définitions), sans compter le temps de recherche bibliographique à partir de différents moteurs de recherche. L’actualisation de la version 2017 a nécessité un peu plus de 400 heures, celle de 2018, pratiquement autant. Pour celle de 2019, cela correspond à environ 200 heures.

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    Remerciements John Goss-Custard a rédigé le texte de définition de la capacité d’accueil pour les oiseaux et m’a aidé à comprendre certaines expressions anglaises dont les nuances pouvaient prêter à confusion. C’est toujours un grand plaisir de compter sur lui, sauf lors des matchs de rugby Angleterre – France. Je remercie également les personnes qui ont bien voulu relire tout ou partie du manuscrit, le corriger, le tester, compléter certaines définitions, notamment différentes étudiantes et étudiants qui l’ont utilisé dans leur travail universitaire, en particulier Binta Ba, Ndeye Astou Sané (Sénégal), Rima Boukaba, Sarah Messabhia, Mourad Ahmim, Yazid Telli et Hasso Dahamni (Algérie), Geneviève Barnaud, Emma Becuwe, Toma Bernard (qui m’a éclairé sur différents termes des sciences vétérinaires), Samuel Biau, Benjamin Blondel, Philippe Boré, Lorraine Calamel, Nicolas Chenaval, Christian Cogneaux, Bastien Coignon, Pierre Dron, Anne Fournier, Jacques Frétey, François Houllier, Philippe Kraemer, Guillaume Lemoine, Justine Lieubray, Quentin Marescaux, William Mathot, Guillaume Paquignon, Pierre-Yves Pasco, Estelle Poilvert, Alain Ponséro, Ingrid Richard, Céline Sanchis, Pierre Silvie, Lauren Terrigeol, Virginie Vergne, Guillaume Villemagne (France), Patrice Delagnon Assou et Bonaventure Kpidiba (Togo), Jean Zanbi (Côte d’Ivoire), Wiem Boussellaa, Brahim Jaziri (Tunisie), Aurélie Sibil Anamba Abanda (Cameroun). Merci également aux plus actifs des 14 500 membres du groupe Facebook « Diversité biologique et conservation de la nature » dont l’esprit critique et curieux m’a obligé à approfondir ou à revoir des définitions qui leur paraissaient peu claires. Certains ont dû me trouver dur de ne pas répondre de manière approfondie aux questions qu’ils me posaient, mais la rédaction d’un ouvrage ne signifie pas qu’ensuite l’auteur va rédiger les exposés sur les thèmes pour lesquels les étudiants demandent des approfondissements. Les définitions sont là pour orienter un travail, pas pour se substituer à la réflexion que chaque étudiant doit avoir sur un sujet s’il veut progresser. Merci également aux enseignants et aux étudiants de différentes universités françaises, belges, algériennes, marocaines, sénégalaises qui utilisent le dictionnaire comme base de travail. Certains enseignants suggèrent à leurs étudiants de s’appuyer sur ces définitions pour approfondir les cours, ce qui constitue ces premiers pour eux un gain de temps et leur permet d’aller plus en profondeur dans leurs cours sans avoir à revenir sur des notions de base, tandis que les seconds peuvent rapidement disposer des éclaircissements qui leur manquent. Travailler avec Jamison Ervin sur la traduction de textes dédiés aux aires protégées m’a fourni une autre vision de la gestion de ces aires et m’a permis de nuancer certaines interprétations que j’avais sur des expressions ou des actions de gestion ou de conservation, en abordant la façon dont les aires protégées sont étudiées et gérées en Amérique du Nord. Ce Dictionnaire encyclopédique vise également à rapprocher les façons de penser et de mettre en œuvre des stratégies de conservation qui diffèrent très fortement entre les gestionnaires de langue

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    anglaise et ceux de langue française. Jamie m’a apporté ce regard vers la gestion pratiquée dans le Nouveau Monde. Si nos approches sont différentes, la finalité est la même et vise à mieux gérer ce qui reste de la biodiversité. Gilles Degryse et Sabine Godard ont porté un regard critique aux définitions proposées dans la première version et ont suggéré de judicieuses remarques qui m’ont obligé à chercher de nouveaux éléments explicatifs. Lors de réunions, Alain Ward et Thiery Ruellet ont apporté des compléments et des points de vue sur des définitions et des notions particulières qui m’ont obligé à rechercher des éléments complémentaires. Merci à vous deux pour cette aide. Comme pour mes différents ouvrages publiés au cours des dix dernières années, Alain Gallicé a eu la lourde tâche de relire, et de relire encore les textes afin d’en vérifier l’organisation, d’y détecter contradictions et toute mauvaise organisation. Son travail minutieux, réalisé dans des délais toujours très brefs, m’a permis d’avancer sans avoir à attendre bien longtemps le retour des textes finalisés. Grands mercis à lui pour sa patience lors de la relecture des trois éditions successives. Merci à mon épouse Geneviève dont l’immense patience m’a permis de consacrer tellement de week ends à la rédaction plutôt qu’à la vie de famille. Merci à Nathalie, Pauline, Hortense et Agathe dont les remarques, les taquineries parfois, m’ont encouragé à approfondir. Ce Dictionnaire encyclopédique reprend in extenso le lexique que j’avais rédigé avec Pierre Poilecot dans le Manuel de gestion des aires protégées d’Afrique francophone. Pierre avait accepté de m’aider avec bonne humeur, rapidité et efficacité. Sa disparition brutale en juin 2012 ne m’a pas permis de lui dire que je reprenais ce travail commun, auquel il aurait certainement contribué avec le même dynamisme. En décembre 2013 disparaissait Robert Barbault qui m’a fait découvrir l’écologie telle que je l’entendais. Je n’oublierai jamais ses cours lors de mes études universitaires, ses ouvrages que j’ai dévorés et sa présence dans mon jury de thèse. Fernand Verger, éminent géographe avec qui j’ai si souvent discuté des termes relatifs au littoral nous a également quittés en septembre 2018, ce qui clôt nos échanges sur la définition de termes, voire leur orthographe, et sur leur application concrète. Je leur dédie cet ouvrage.

    Patrick Triplet Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde. Albert Camus

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    Et enfin Malgré le soin apporté à la rédaction d’un tel ouvrage, les centaines d’heures de recherche bibliographique, de rédaction, de relecture ne permettent pas d’aboutir à un document exhaustif. Il manque très certainement des définitions et certaines définitions ici données sont peut-être incomplètes et mériteraient d’être améliorées, approfondies, révisées. Et des erreurs peuvent être présentes dans certaines explications. D’un revers de main, les esprits chagrins qui passent plus de temps à critiquer le travail des autres plutôt qu’à utiliser leur intelligence et leur énergie à essayer de construire, considèreront comme non abouti ce travail, tandis que les autres, préoccupés par une trajectoire allant vers l’amélioration, auront le réflexe de signaler les anomalies qu’ils détecteront. Je m’adresse à ceux-ci. Cette cinquième version peut encore être améliorée. Vous pouvez y contribuer en m’envoyant vos commentaires, ajouts, références bibliographiques afin qu’une nouvelle version remplace celle-ci dans un délai relativement bref, probablement dans un an ou deux. N’hésitez pas à m’envoyer vos propres documents pouvant remplacer ceux qui sont déjà insérés ou qui pourraient illustrer des définitions autres. Alors, participez à ce projet. Toutes vos informations seront reprises et analysées et votre aide sera mentionnée.

    [email protected]

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    A AAU (Assigned Amount Unit) Permis d’émissions négociable attribué à un État dans le cadre du protocole de Kyoto. Les pays obtiennent des crédits (appelées unités d’absorption) en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre par la plantation ou l'extension de forêts. Ils peuvent réaliser des projets d’application conjointe avec d’autres pays développés, en général avec les pays à économies en transition. Ils impliquent le financement d'activités de réduction d’émissions dans les pays en voie de développement et ainsi développent des projets au titre du Mécanisme de Développement Propre. Les crédits obtenus de cette manière peuvent être achetés et vendus sur le marché des émissions ou épargnés pour une utilisation future. Il s’agit donc d’une unité attribuée conformément à l'article 3 du protocole de Kyoto et qui est égale à une tonne métrique d'équivalent dioxyde de carbone, calculée au moyen des potentiels de réchauffement de la planète tels qu'ils sont définis à l'annexe 1 du protocole. Abattage groupé d’arbres (group felling) Système sylvicole qui consiste à exploiter le bois mature en petits groupes d’arbres à des intervalles relativement rapprochés, sur des zones où la régénération est encouragée. Abattis (felled trees) Ensemble d’arbres abattus et laissés sur place après la coupe. L’abattis guyanais est à la fois la parcelle déforestée et dessouchée dans l’objectif de pratiquer une activité agricole ainsi que et surtout la petite clairière avec apport brutal de lumière crée par la chute d’un vieil arbre en forêt primaire. Cette percée de lumière favorise l’arrivée de nouvelles espèces fauniques et floristiques. Aber Terme d'origine celtique, employé aussi bien en Ecosse, en Irlande, au pays de Galles qu'en Bretagne. Souvent assimilé à ria, il s'en distingue, selon certains géographes, par un remblaiement alluvionnaire plus important. Abioseston (abioseston) Composante abiotique des matières en suspension dans les eaux marines ou douces des plans d’eau continentaux.

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    Abiotique (abiotic) Processus sans réaction biologique, lieu inerte, facteur non vivant (voir facteur abiotique). Abmigration (abmigration) Mouvement printanier d’un oiseau qui n’a pas fait de déplacement automnal mais a séjourné l’hiver sur son lieu de naissance. Abondance (abundance) Nombre d’individus sur une surface ou dans un volume. Il s’agit d’une valeur absolue qui n’est déterminée que dans les groupes animaux et végétaux les plus faciles à dénombrer. On peut ainsi la définir pour les oiseaux sur un plan d’eau ou pour les grands mammifères dans une zone découverte, ou pour des espèces végétales à faibles effectifs sur une parcelle. En dehors de ces cas, il faut avoir recours à des méthodes d’estimation ou à des indices comme, pour la faune, les indices kilométriques d’abondance (IKA) ou les indices ponctuels d’abondance (IPA).

    L’abondance se présente sous deux formes :

    - l’abondance absolue (Aa) d’une espèce ou d’un groupe est le nombre d’individus de cette espèce ou de ce groupe ;

    - l’abondance relative est la quantité relative au nombre d’individus d’une espèce donnée par unité de surface ou de volume par rapport au nombre total d’individus de toutes les espèces confondues.

    L’abondance relative est calculée selon la formule :

    Ar = Aa/N×100 N étant le nombre total d’individus. Abondance-dominance (abundance – dominance) Indice associant la profusion d’individus d’une espèce végétale et l’importance qu’ils occupent au sein d’une communauté végétale.

    L’abondance-dominance est la notion la plus utilisée en phytosociologie. L’abondance exprime le nombre d’individus qui forment la population de l’espèce présente dans le relevé, indépendamment de la fréquence d’apparition dans les relevés. La dominance représente le recouvrement de l’ensemble des individus d’une espèce donnée, comme la projection verticale de leur appareil végétatif aérien sur le sol. Le coefficient d’abondance-dominance est estimé visuellement. Il ne s’agit donc pas d’une véritable mesure. Son estimation est sujette à une part de subjectivité, qui est cependant négligeable dans l’analyse phytosociologique globale.

    L’échelle du coefficient d’abondance-dominance de Braun-Blanquet est établie comme suit :

    5 : Nombre quelconque d’individus, recouvrement > 3/4 de la surface de référence (> 75 %) 4 : Recouvrement entre 1/2 et 3/4 (50–75 % de la surface de référence) 3 : Recouvrement entre 1/4 et 1/2 (25–50 % de la surface de référence) 2 : Recouvrement entre 1/20 et 1/4 (5–25 % de la surface de référence) 1 : Recouvrement < 1/20, ou individus dispersés à couvert jusqu’à 1/20 (5 %) + : Peu d’individus, avec très faible recouvrement. r : rare.

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    La sociabilité traduit le mode de distribution des individus de la même espèce les uns par rapport aux autres, avec cinq indices définis :

    1 : individus isolés 2 : individus en groupe 3 : individus en troupe 4 : individus en petites colonies 5 : individus en peuplement continu. Aborigène (aboriginal) Autochtone. Abrasion (abrasion) Érosion de nature mécanique, résultant du frottement des matériaux transportés par les cours d’eau ou les glaces. La taille et la nature des sédiments dans les cours d’eau dépendent de son intensité. L’enlèvement de la matière est qualifié d’ablation. Ce type d’érosion est, par exemple, à l’origine de la formation des marmites de géant, de sculptures éoliennes, de nombreuses morphologies glaciaires, ainsi que de plates-formes d’abrasion marines ou platiers. Un glacier, par son poids et la pression qu’il exerce sur son fond rocheux, associé aux blocs et graviers enchâssés dans la glace, possède un fort pouvoir d’abrasion. L’impact de l’abrasion sur le benthos est un cumul de divers impacts, que l’abrasion soit due à une suceuse industrielle ou une drague de pêche : disparition immédiate de l’épifaune et de l’endofaune, modification structurelle et morphologique du sédiment (creusement d’un sillon) modifiant ainsi l’hydrodynamique et la circulation des particules vivantes pélagiques, que cette abrasion entraîne ou pas une perte limitée ou pas de perte du substratum. Abrouti (browsed) Qualifie un végétal ou un habitat ayant subi un abroutissement. Abroutissement (browsing) Dégât causé à des végétaux, notamment aux tiges, bourgeons, écorces par des animaux qui s’en nourrissent. Synonyme : abroutement. Absence d'un taxon (absence of a taxon) Donnée de synthèse déduite de l'analyse de plusieurs occurrences de "non-observation" d’un taxon et/ou issue de l’expertise prenant en compte l’historique de la présence du taxon et de l’analyse des conditions du milieu (habitat, ressources alimentaires ...) sur un territoire et une période de temps définis. L’absence d’un taxon, alors qu’il devrait être présent, doit conduire à considérer l’ensemble du fonctionnement de l’écosystème où existe probablement une cause ayant conduit à cette absence, voire à l’extinction du taxon considéré ou de certaines espèces. Absentéisme (absenteism) Terme relatif aux animaux qui ne restent pas en permanence avec leur progéniture et ne la visitent que pour leur apporter de la nourriture ou des soins divers. L’absentéisme caractérise de nombreuses espèces d’oiseaux marins qui recherchent les proies parfois à des centaines de kilomètres et qu’ils apportent ensuite à leur progéniture.

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    Absorbant (absorbent) Définit la fraction du sol, composée en partie d’argiles et d’humus, qui retient les éléments minéraux nutritifs et les relargue selon les besoins des végétaux. Abstraction (abstraction) Prélèvement permanent ou temporaire d’eau d’une resource, ce qui prive les usagers locaux de cette ressource. Abyssal (abyssal) Adjectif utilisé pour décrire un paysage sous-marin pratiquement plat présentant une faible pente vers le large, de dimensions comprises entre la centaine et le millier de km2. Ce milieu, dit plaine abyssale, est généralement situé vers 4 000 ou 5 000 mètres de profondeur (extrêmes = 2 500 à 6 000 mètres). La plaine abyssale prend place entre les masses continentales et les dorsales océaniques, en bordure du pré-continent. Abysse (abyss) Fonds des océans dont la profondeur est comprise entre 2 500 et 6 000 mètres. Abyssobenthos (abyssobenthos) Ensemble des organismes qui vivent à la surface ou dans les sédiments du plancher abyssal. Abyssopélagique (abyssopelagic) Désigne des organismes marins vivant dans les eaux libres abyssales, soit à des profondeurs supérieures à 3 000 mètres. Acalcique (non calcic) Se dit d’un horizon du sol ne contenant pas d’ions calcium (Ca++).

    Accaparement des mers (ocean grabbing, sea grabbing) Cette expression, issue du monde de la pêche, vise à mettre l’accent sur des processus qui affectent négativement des communautés dont le mode de vie, l’identité culturelle et les moyens de subsistance dépendent de la pêche artisanale et des activités qui lui sont étroitement associées. L’accaparement est décrit comme se produisant par des mécanismes divers : mise en place d’une gouvernance non adaptée, politiques de commerce et d’investissement en matière de ressources halieutiques, définition d’aires marines protégées excluant les activités de pêche sans suffisamment de concertation, développement de l’écotourisme et d’énergies marines entrant en concurrence spatiale avec les activités de pêche, opérations liées au développement industriel, toutes activités conduisant à l’exclusion des pêcheurs artisanaux de l’accès aux ressources et aux marchés économiques associés. Accaparement de terres (land grab, land grabbing) Défini par la Déclaration de Tirana en 2011 qui appelle tous les acteurs à promouvoir activement une gouvernance foncière favorable aux pauvres, axée sur l’individu et respectueuse de l’environnement. Elle dénonce la pratique croissante de l’accaparement des terres, phénomène pour lequel elle fournit une définition consensuelle. Cette déclaration, adoptée par un grand nombre d’organisations, définit l’accaparement des terres comme des acquisitions ou des concessions, qui présentent une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :

    (i) qui sont contraires aux droits de l’homme, et en particulier aux droits des femmes à un traitement équitable ;

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    (ii) qui ne reposent pas sur le consentement préalable donné librement et en connaissance de cause des usagers affectés ;

    (iii) qui ne reposent pas sur une évaluation minutieuse ou ne tiennent pas compte des impacts sociaux, économiques et environnementaux (y compris sur les aspects du genre) ;

    (iv) qui ne font pas l’objet de procédures transparentes définissant des engagements clairs et contraignants en ce qui concerne les activités, l’emploi et le partage des bénéfices ;

    (v) qui ne reposent pas sur une planification démocratique efficace, une supervision indépendante et une participation significative. Accès et partage des avantages APA (access and benefit sharing, ABS) Protocole, également dit de Nagoya, qui correspond au troisième objectif de la Convention sur la diversité biologique et qui détermine le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources, notamment génétiques, grâce à un accès satisfaisant à celles-ci et à un transfert approprié de techniques pertinentes, compte tenu des droits sur ces ressources et ces techniques, et grâce à un financement adéquat. Le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation est entré en vigueur le 12 octobre 2014 après sa ratification par 51 Parties à la Convention de la diversité biologique. Par ressources génétiques, il faut entendre les ressources génétiques proprement dites et les savoirs traditionnels locaux sur la biodiversité et son usage (nourriture, soins…). Le but d’APA est de lutter contre la biopiraterie, c’est-à-dire le pillage des ressources génétiques et des savoirs traditionnels des pays riches en biodiversité – mais souvent assez pauvres financièrement – par les pays industrialisés. Accessibilité (accessibility) - Vise à déterminer la part des proies capturables par rapport à l’ensemble des proies présentes. Une espèce proie peut être abondante sur un espace ou dans un substrat mais ne pas être accessible car bien dissimulée ou en dehors de la limite physique du prédateur (par exemple, proies présentes dans un substrat à une profondeur supérieure à la taille du bec de l’oiseau qui pourrait les capturer, proies trop bien dissimulées pour être facilement détectées par des animaux chassant à vue). L’accessibilité est une des composantes de la capturabilité. - Définit la capacité d'un système d'information à rendre le plus facile possible, la recherche, l'identification et l'accès à ses différents contenus. - En matière de déplacement du public, l’accessibilité se réfère à l’idée d’approche, d’ouverture et d’entrée, au fait d’aller ou d’accéder à un lieu, d’emprunter un chemin ou une voie d’accès, d’utiliser une ressource sans entraves. Dans un contexte récréatif, c’est aussi l’idée d’obtenir un plaisir, de profiter d’une expérience de contact direct ou indirect avec un milieu, une ressource ou un site symboliquement riche. Enfin, l’accessibilité est une dimension propre au bien-être des collectivités humaines, permettant la rencontre avec la nature et la détente, puis le renforcement des liens sociaux et d’une cohabitation pacifique plus générale entre les usagers. L’accessibilité physique consiste à disposer d’une infrastructure adéquate, puis à pouvoir utiliser un accès sans risque pour la santé humaine et la sécurité. L’accent se porte sur la dimension fonctionnelle et technique. L’accessibilité peut aussi être perçue sous un angle légal. Dans ce

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    cas, l’accent porte sur les contraintes de droits pour l’usage sur place, le passage ou le prélèvement et indirectement sur le degré de privatisation des accès et sites physiques. Lorsqu’il est question de contingenter l’accès par un coût et une tarification quelconque on peut parler d’accessibilité économique. Il s’agit alors d’assurer une adéquation entre le prix imposé, l’usage permis et la capacité de payer des usagers. Dans un contexte d’usages multiples et de ressources communes, cela implique l’adoption d’un mécanisme de partage efficace dans l’allocation de la ressource. Enfin, il peut aussi être question d’accessibilité symbolique lorsqu’il est question d’un paysage visuellement attrayant, unique, historiquement ou culturellement riche. La proximité au lieu, le lien affectif qui se développe, la manière d’occuper le site contribuent ainsi à donner une valeur collective à l’accès. Les caractéristiques d'accès peuvent ainsi référer plus directement aux observateurs eux-mêmes qu’aux lieux. À un niveau plus technique, ces divers angles peuvent se résumer à une distinction entre l’accessibilité effective (actuelle) telle qu’on peut l’observer et celle d’une accessibilité potentielle, sans contraintes légales, économiques, physiques et symboliques ou perceptuelles qui exigent d’examiner l’état d’un accès en regard du contexte particulier de ses contraintes. Alors que l’accessibilité potentielle s’exprime le mieux à travers les conditions nécessaires à la pleine utilisation d’un accès, l’accessibilité effective fait référence à la mesure de l’usage actuel. Pour préciser l’étendue de l’écart qui peut exister entre ces deux notions, il faut avoir à l’esprit ce que pourraient permettre, sur le plan de l’utilisation, des conditions sécuritaires et sanitaires, un paysage non dégradé et l’absence de contraintes économiques et légales d’accès pour les usagers. L’intérêt d’un accès résulte donc de la concordance entre les caractéristiques propres du lieu et les attentes des utilisateurs. Accessoire (accessory species) Définit une espèce non caractéristique d’une association végétale mais présente dans plus de 25% des individus de l’association. Accident (accident) - Événement brusque et généralement imprévu, ou dont la prévisibilité est du domaine des probabilités, causant des dommages aux personnes, aux biens et, de manière générale, à l’environnement. - En géologie, un accident est une faille, alors qu’en topographie il s’agit d’une dénivellation brusque de la surface du sol. Accident majeur (major accident) Événement (incendie ou explosion) d’importance majeure qui cause de nombreux dégâts matériels et est généralement responsable d’atteintes graves voire irréversibles aux êtres humains. Accident technologique (technological catastrophy) Accident provoqué par le mauvais fonctionnement d’une usine ou d’une centrale thermo-nucléaire, par exemple.

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    Accidentel (accidental) - Individu égaré ou erratique d’une espèce non présente dans une région. - Définit une espèce qui est présente dans moins de 25% des individus d’association dans des relevés phytosociologiques. Acclimatation (acclimatation) Adaptation physiologique des animaux à des facteurs abiotiques propres à un biotope particulier comme, par exemple, à des températures extrêmes. L’acclimatation est essentiellement marquée chez les homéothermes (organismes qui conservent une température interne constante) par des variations du métabolisme. Chez les poïkilothermes (dont la température interne est variable), la lutte contre les températures élevées se fait par évaporation de l’eau. L’acclimatation est donc un changement graduel et réversible du fonctionnement physiologique en réponse à des modifications environnementales. Acclimatation (acclimatization) Désigne l’élevage d’animaux ou la culture de végétaux en dehors de leur aire de distribution d’origine. C’est dans ce sens qu’avaient été créés les jardins d’acclimatation, qui sont désormais des jardins publics, présentant différentes espèces végétales et parfois, sous forme de parc zoologique, des espèces animales. Acclimatement, accommodation (accomodation) Capacité propre aux végétaux de s’adapter aux changements des conditions écologiques, au plan morphologique et/ou physiologique, de façon réversible en fonction des conditions de l’environnement. Accommodat (ecotypic phenotype) Phénotype végétal dont les caractéristiques traduisent une adaptation à des conditions écologiques particulières plus contraignantes que celles qui caractérisent le biotope habituel d’une espèce. Accord (agreement) - En droit international, terme générique utilisé pour désigner un instrument international juridiquement ou pas contraignant. Cela comprend les traités, les conventions et les protocoles. - Entente entre deux ou plusieurs personnes ou structures, sur un sujet particulier, permettant, généralement, de mettre fin à des visions divergentes sur un sujet. Accord de Paris sur les changements climatiques (Paris agreement on climate change) Accord universel juridiquement contraignant adopté par les représentants des 195 pays lors de la 21ème conférence des Parties de la Convention-cadre sur les changements climatiques, tenue à Paris en 2015. L’universalité de l’accord constitue une contrainte car ne pas l’appliquer conduirait un pays à être mis au ban de la communauté internationale, ce qui est particulièrement dissuasif. L’article 2 de l’accord stipule que le réchauffement devra être contenu en deçà de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle et que des efforts devront être réalisés pour tenter de rester en dessous de 1,5°C, conformément à ce que demandaient les pays les plus vulnérables au

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    réchauffement dont notamment les petits états insulaires menacés par la montée du niveau des mers. Sur la différenciation des engagements selon les situations des pays, l’accord :

    - réaffirme le principe des responsabilités communes mais différenciées en fonction des circonstances nationales ;

    - fixe une obligation financière aux pays industrialisés de financer l’aide aux pays pauvres, tandis que les pays en développement sont invités à contribuer sur une base volontaire ;

    - fixe des obligations pour les pays développés de prendre des engagements quantifiés et précis de réduction des émissions ;

    - encourage toutes les autres Parties à prendre des mesures, y compris des engagements quantifiés de limitation ou de réduction des émissions ;

    - crée un système permettant le suivi des engagements, avec une flexibilité nécessaire pour les pays en développement ; Les pays doivent viser à atteindre la neutralité des émissions dans la seconde moitié du XXème siècle. Il n'y a cependant aucun objectif chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il est donc entendu que les pays en voie de développement atteindront cette neutralité plus tard, ceci afin de ne pas interférer négativement sur leur croissance et de ne pas être pénalisés pour une situation qui n’est pas de leur fait. Les émissions devront ensuite décroître rapidement pour atteindre un niveau où elles pourront être intégralement capturées par la végétation et les océans (c'est ce qu'on appelle la neutralité carbone) dans la seconde moitié du XXIème siècle. Pour le moment, les réductions d'émissions promises de façon volontaire par 186 États conduisent à l'émission de 55 gigatonnes de CO2 en 2030 alors qu'il faudrait atteindre 40 gigatonnes pour rester sous les 2°C. Le groupement d'experts indépendants sur le changement climatique doit déterminer d'ici 2018 quel niveau d'émissions serait compatible avec un réchauffement limité à 1,5°C. Les pays seront sans nul doute appelés à revoir leurs ambitions à la hausse, sur la base du volontariat, avant le nouvel inventaire prévu en 2023. Ce processus de révision sera renouvelé tous les cinq ans. Les pays devront à chaque fois revoir leur copie en rehaussant leur niveau d'ambition. Un nouveau mécanisme de marché doit être établi, qui prendra le relais du Mécanisme de développement propre établi dans le protocole de Kyoto, appelé ITMO en anglais, pour Transferts internationaux de réductions d’émissions. L’Accord de Paris demande donc à chacun des pays de revoir tous les cinq ans à partir de 2020 ces contributions, sans pouvoir en faire baisser les objectifs et en incitant au contraire chacun des États à faire mieux. L’accord reconnaît que 100 milliards de dollars (en prêts et en dons) devront être consacrés chaque année à partir de 2020 à financer des projets permettant aux pays de s’adapter aux changements climatiques (montée des eaux, sécheresse) ou de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Certains pays en développement, sur une base volontaire, pourront aussi devenir des donateurs pour aider les pays les plus pauvres.

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    Accord sur la conservation des oiseaux d’eau d’Afrique-Eurasie (African-Eurasian Waterbird Agreement, AEWA) L’accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie (AEWA) est le plus large de ce genre développé dans le cadre de la convention sur les espèces migratrices (CMS) jusqu’à présent. Conclu le 16 juin 1995 à La Haye (Pays-Bas), il est entré en vigueur le 1er novembre 1999 après sa ratification par le nombre requis d’au moins quatorze États de l’aire de répartition, dont sept d’Afrique et sept d’Eurasie. Depuis, l’accord est un traité international indépendant. L’AEWA couvre les espèces d’oiseaux qui dépendent écologiquement des zones humides ou des milieux marins pendant au moins une partie de leur cycle annuel, incluant de nombreuses espèces de grèbes, pélicans, cormorans, hérons, cigognes, râles, ibis, spatules, flamants, canards, grues, limicoles, goélands, sternes, frégates et même le Pingouin d’Afrique du Sud. La zone géographique couverte par l’AEWA s’étend des zones septentrionales du Canada et de la Russie jusqu’à la pointe la plus australe du continent africain.

    Aire d’application de l’accord

    Les États contractants sont exhortés à appliquer un vaste éventail de mesures de conservation décrites dans le plan d’action. Ce plan exhaustif prend en compte les questions-clés telles que : - la conservation des espèces et des habitats ; - la gestion des activités humaines ; - la recherche et la surveillance ; - l’éducation et l’information et la mise en œuvre. Les États prennent des mesures pour conserver les oiseaux d’eau migrateurs en portant une attention particulière aux espèces en danger ainsi qu’à celles dont l’état de conservation est défavorable.

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    Accords multilatéraux sur l’environnement (AME) (multilateral environmental agreements) Traités internationaux, passés entre plusieurs États, qui visent à protéger et à restaurer l’environnement et à contribuer au développement durable en demandant aux signataires de mettre en œuvre des actions particulières. La plupart d’entre eux ne sont pas contraignants, ne prévoient pas de mécanisme de sanction en cas d’inexécution et ne comportent pas de véritable système de surveillance. Accord volontaire (voluntary agreement) Accord librement conclu entre une instance gouvernementale et une ou plusieurs parties relevant du secteur privé au sujet de la réalisation d’objectifs environnementaux allant au-delà des obligations à remplir. Accore (steep) Adjectif indiquant le caractère abrupt d’un versant. Une côte accore est immédiatement bordée de fonds importants et presque sans avant-côte. Accotement (shoulder) Bande de terre (souvent couverte de végétation) située au-delà de la surface d’une infrastructure, mais à l’intérieur de son couloir. Accoutumance (habituation) Tolérance progressive d’un organisme ou d’une société à des modifications survenant dans l’environnement. Dans le cas de dérangements, le passage répété d’humains à côté d’animaux peut conduire à ce que ces derniers ne réagissent plus s’ils sentent qu’il n’existe aucune menace.

    L’accoutumance ne doit être considérée comme acquise que si les données expérimentales ont été prises dans les mêmes conditions. Il peut, en effet, y avoir une diminution des réactions des animaux non pas en raison de leur accoutumance, mais de la nécessité à diminuer les dépenses énergétiques (donc de quitter une position avantageuse au dernier moment) ou ne pas partir, tout simplement parce qu’ils ne savent plus où aller. Le terme de sur-accoutumance (over-habituation) est utilisé pour décrire le comportement d’un animal qui est devenu hautement habitué à la présence humaine et peut devenir dépendant des humains pour son alimentation ou devenir familier au point d’accepter des contacts physiques. Le terme habituation est également employé en français. Accrétion (accretion) Création d’une terre, par l’action des forces de la nature, sur une plage en raison du dépôt lié à l’eau ou au transport de matériaux par le vent. L’accrétion peut également être le résultat de l’action de l’Homme, par dépôt mécanique, parfois afin de mettre en place des ouvrages de protection. Accroissement (increase) Augmentation de volume de bois produit par un arbre ou un peuplement forestier pendant une période de temps déterminée.

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    Accroissement naturel (natural increase) Différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès au cours d’une année. L’accroissement naturel est négatif si le nombre de décès excède le nombre de naissances. Accru Peuplement forestier colonisant une accrue. Accrue (accrue) - Maille supplémentaire qu'on ajoute au filet de pêche en la jetant entre deux mailles du rang supérieur.

    - Augmentation d'une forêt par extension sur une parcelle abandonnée par la culture et qui s'est couverte naturellement d'une végétation forestière.

    -Augmentation d'un terrain par un dépôt d'alluvions, à la suite d'une crue. Accumulation (accumulation) - En pédologie, correspond, dans un sol, au niveau auquel s’effectuent le dépôt et la concentration des substances entraînées par lessivage des horizons supérieurs par les eaux d’infiltration. Cet horizon illuvial (issu de l’accumulation de la matière) correspond à l’horizon B. - En hydrogéologie, désigne la zone d’un hydrosystème fluvial où s’effectuent un stockage partiel de l’eau ainsi que le dépôt des alluvions et autres matériaux liés à l’érosion hydrique et transportés par le courant vers l’aval. Acide humique (humic acid) Acide organique qui se forme lors du processus d’humification engendré par la décomposition bactérienne des matières végétales mortes. Acidicline ou acidocline (acidicline) Définit une espèce ou un peuplement végétal typique des milieux légèrement acides. Acidicole (acidicolous) Définit une espèce ou un groupement végétal localisés sur un substrat acide. Acidifiant (acidulent) Végétal ou végétation qui a pour effet d’acidifier un milieu. Acidification (acidification) Augmentation de l’acidité d’un sol (baisse du pH), d’un cours d’eau ou de l’air par des événements naturels ou en raison d’activités humaines. Ce phénomène peut modifier les équilibres chimiques et biologiques et affecter les écosystèmes. L’augmentation de l’acidité de l’air est principalement due aux émissions de SO2, NOx et HCl lesquels, par oxydation et en présence d’humidité, donnent les acides HNO3 et H2SO4. Ces derniers retombent sur terre, parfois très loin de leurs lieux d’émission, lors des épisodes pluvieux, et sont à l’origine des pluies acides qui font diminuer fortement le pH des rivières, des lacs et des sols et qui provoquent le dépérissement des forêts, notamment de conifères. Un pH insuffisant entraîne la disparition de certaines espèces végétales, la dégradation des sols et des équilibres écologiques locaux ou régionaux.

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    L’acidification des océans est liée à l’absorption de gaz carbonique provenant de l’atmosphère. Elle est une menace avérée pour les organismes utilisant de grandes quantités de calcaire pour leur exosquelette (cas des coraux, par exemple). Acidophile (acidophilic) Désigne une espèce qui montre une affinité pour les milieux acides. Synonyme : acidiphile. Acidophobe (acidophobic) Désigne une espèce qui montre une intolérance aux milieux acides. Aclinal (aclinal) Désigne des structures géologiques horizontales, dont le pendage (angle d’orientation d’une couche géologique) est nul. Acquis opérationnels (operational benefits) Concepts et méthodes issus de travaux scientifiques ayant démontré leur intérêt dans un contexte donné. Les résultats doivent pouvoir être directement appliqués et améliorer la gestion d’un site ou résoudre une situation particulière. Acrodendrophile (acrodendrophilous) Désigne une espèce animale ou végétale inféodée à la partie supérieure de la canopée. Acteur (actor) Terme (souvent complété par l’adjectif local) utilisé pour désigner tout secteur, toute personne physique ou organisation ayant un intérêt dans le contexte local. Il est donné en synonymie avec celui de parties prenantes (stakeholders). Actif (active) Caractérise un milieu qui continue d’évoluer. Actifs naturels (natural assets) Les actifs étant des éléments identifiables dans un écosystème, les actifs naturels se composent d’éléments biologiques (produits ou sauvages) et de zones de terres et d’eau avec leurs écosystèmes, le sous-sol et l’air. Ces actifs naturels fournissent plusieurs services écosystémiques comme les services d’approvisionnement, les services de régulation (climat, pollinisation, flux hydriques...), les services culturels et le soutien aux processus naturels comme la phytosynthèse ou le cycle des nutriments. Le problème de ces services est qu’ils n’ont pas de marchés et donc de prix et ne sont pas pris en compte dans les décisions publiques et privées. L’estimation de leur valeur passe par des méthodes d’application d’une valeur monétaire qui inclut : - une évaluation fondée sur les coûts (au prix du marché, par exemple) ;

    - une évaluation directe non rémunérée comme la volonté de payer pour des services environnementaux ;

    - une évaluation indirecte non rémunérée, fondée sur les préférences déclarées comme, par exemple, le coût des dommages environnementaux ou la mise en conformité avec des standards environnementaux.

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    Action (action) Influence exercée par le biotope sur la biocénose (climat, phénomènes géologiques). Parmi les conséquences, on note des adaptations morphologiques, physiologiques et écologiques, le maintien ou l’élimination d’espèces et la régulation de leur abondance. Action de développement (development intervention) Instrument d’aide utilisé par un partenaire (bailleur de fonds ou non) en vue de promouvoir le développement. Activité humaine (human activity) Processus par lequel l’homme exploite ou altère un milieu naturel. Activité stratégique (strategic activity) Action spécifique ou ensemble de travaux à entreprendre pour atteindre un objectif. Les activités stratégiques sont regroupées au sein d’opérations consacrées à la mise en œuvre d’une politique locale de gestion. Activités (activities) Actions menées dans le contexte de la programmation et dans lesquelles des apports (financiers, humains, techniques et matériels) sont mis en œuvre pour donner des produits particuliers ou contribuer aux résultats. Les activités peuvent également être définies comme des « actions de développement ». Activités de gestion (management activities) Actions spécifiques ou gamme de tâches définies pour atteindre les objectifs d’une aire protégée. Les activités de gestion doivent être liées, focalisées, pratiques et appropriées. Elles sont souvent organisées selon des programmes spécifiques de gestion et incluses dans les plans opérationnels, dits également plans de travail qui découlent des plans de gestion. Les activités de gestion sont généralement d’un rang hiérarchique inférieur aux opérations de gestion et composent la définition des travaux successifs à mener pour parvenir au résultat escompté, c’est-à-dire à la bonne exécution d’une opération. Activités extractives (extractive industries) Expression qui concerne l’extraction d’une ressource sans sa remise en place. Cela peut intégrer aussi bien la pêche, la chasse, la cueillette que l’exploitation de matériaux. En réalité, cette dernière catégorie est la plus souvent citée comme activité extractive. Elle vise l’exploitation des métaux, des minéraux et de différents matériaux du sous-sol et prend en compte les carrières, les mines, les pompages, le gaz. Action corrective, mesure corrective (corrective action, remedial action) Action destinée à corriger ou à contrer un élément qui ne fonctionne pas bien, qui est indésirable ou qui est source de problème afin de permettre au système de mieux fonctionner ou de revenir à un stade précédent assurant des fonctions et services dans un état d’équilibre. Actualisation (discounting) Méthode permettant de convertir des coûts ou avantages futurs en valeurs actuelles en utilisant un taux de conversion. L’actualisation permet de ramener à une même période des valeurs économiques qui arrivent à des périodes différentes. Par exemple, elle permet de pouvoir comparer un bénéfice présent à un bénéfice futur par l’intermédiaire de cette base commune.

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    Actualisation (update) Consiste en une simple mise à jour qui se fonde sur des modifications mineures et qui ne remettent pas en cause les objectifs et les mesures énoncées dans le document. Adaptabilité (adaptability) - Capacité d’un taxon, d’un écosystème à s’adapter aux modifications de l’environnement. Pour une espèce, l’adaptabilité dépend du degré de tolérance des phénotypes aux changements écologiques et de la variabilité génétique des populations concernées. L’adaptabilité doit parfois être forte afin de permettre aux organismes d’intégrer des changements brusques de leur environnement, notamment en lien avec le développement des activités humaines et les modifications que cela entraîne dans le fonctionnement des écosystèmes.

    - Capacité des humains à s’adapter, soit en changeant le système et ses propriétés, soit en altérant les éléments sous-jacents de la stabilité du paysage. Adaptabilité / adaptation (adaptability) Capacité d'un système à ajuster ses mécanismes, processus et structure à des changements / modifications climatiques. L'adaptation peut être spontanée ou planifiée ; elle peut se produire en réponse à ou en prévision d'une évolution des conditions. Les mesures d'anticipation de l'adaptation aux changements climatiques envisagent quatre catégories (cf. services écosystémiques) : augmentation de la robustesse de la conception des infrastructures et des investissements de long terme, augmentation de la flexibilité des systèmes vulnérables de management, augmentation de l'adaptabilité des systèmes vulnérables et inversion des tendances qui augmentent la vulnérabilité. Adaptation (adaptation) - Concept principalement issu des sciences du vivant (au coeur de la théorie de l’évolution par sélection naturelle) qui désigne soit un processus évolutif – l’ajustement des fonctions biologiques d’un être vivant avec les conditions extérieures le rendant plus performant dans son habitat en plusieurs générations – soit l’état résultant de ce processus. Le concept a fait l’objet de transpositions à d’autres disciplines comme en sociologie, notamment dans le cadre de la sociologie systémique et complexe. Dans l’adaptation génotypique, l’ajustement est génétique et s’inscrit dans un processus évolutif, alors que dans l’adaptation phénotypique, l’ajustement se produit chez l’individu sur une base non génétique. L’adaptation phénotypique est réversible ou pas et comprend des processus tels que le développement de l’intelligence, des changements physiologiques… Elle peut être la conséquence de modifications de l’environnement qui exercent une influence sur l’animal à un stade précoce de sa vie (embryon ou larve). L’adaptation concerne également les ajustements physiologiques rapides comme la capacité à résister à des changements de température. - Ajustements des systèmes naturels ou anthropiques en réponse aux événements réels ou attendus ou aux effets pour modérer les dommages ou exploiter les opportunités. Différents types d’adaptation peuvent être définis, incluant l’adaptation par anticipation ou par réaction, l’adaptation autonome ou planifiée.

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    Adaptation dans la conservation de la nature (adaptation in nature conservation) Actions qui visent à augmenter la résilience des espèces et des écosystèmes aux changements climatiques et à faciliter, par exemple, les mouvements des espèces dans le paysage afin de favoriser les changements dans leur distribution et ainsi de conserver leur diversité génétique, de maximiser les possibilités d’adaptation, de maintenir les services écosystémiques et de créer ou de modifier des habitats destinés à réduire les effets des changements climatiques. Adaptation écologique (ecological fitting) Processus par lequel les organismes colonisent et se maintiennent dans un environnement qui a changé, en utilisant de nouvelles ressources ou en formant de nouvelles associations avec d’autres espèces en conséquence d’une succession de caractéristiques qu’ils développent au moment où ils sont confrontés à une nouvelle situation. L’adaptation écologique peut être à la fois un précurseur de l’évolution de la diversité ou contribuer à maintenir un état de l’évolution, en fonction des conditions. Adaptation écosystémique ou adaptation fondée sur les écosystèmes (ecosystem-based adaptation) Utilisation de la biodiversité et des services écosystémiques dans le cadre d’une stratégie générale visant à aider une population à s’adapter aux effets néfastes des changements climatiques. Elle inclut la gestion durable, la conservation et la restauration des écosystèmes pour fournir des services qui aident les humains à s’adapter aux changements climatiques.

    L’adaptation écosystémique contribue à réduire la vulnérabilité et à augmenter la résilience aux risques climatiques et fournit de nombreux avantages aux collectivités humaines et à l’environnement. Elle implique de maintenir les écosystèmes dans un état naturel ou semi-naturel de fonctionnement ou de restaurer les écosystèmes quand cela est nécessaire et possible. Additionnalité (additionality) Propriété d'une compensation de la biodiversité, où les résultats de conservation qu'elle fournit sont nouveaux et supplémentaires et n'auraient pas été obtenus sans la compensation. Additionnalité des réductions d’émissions (additionnality of emissions reduction) Réduction des émissions par les sources d’émission ou accroissement de l’absorption par les puits (pièges à carbone) s’ajoutant à celles qui auraient lieu en l’absence d’une activité destinée à atténuer les émissions de gaz à effet de serre. ADE4 Extension du logiciel R développé par laboratoire de Biométrie et Biologie Évolutive (UMR 5558) de l’Université Lyon 1. Elle permet « l’Analyse de Données destinée d’abord à la manipulation des données Écologiques et Environnementales avec des procédures Exploratoires d’essence Euclidienne, d’où la dénomination ade4. Il s’agit donc d’un logiciel d’analyses des communautés écologiques qui propose des analyses statistiques particulières à l’écologie. Pour cela le paquet contient de nombreuses données écologiques et biologiques qui permettent aux utilisateurs de prendre connaissance des nombreuses analyses proposées. Il contient ainsi des jeux de données, des fonctions, des méthodes multivariées et des fonctions graphiques ».

    http://pbil.univ-lyon1.fr/ADE-4/

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    Adhésion à une convention (accession, acceptance of a convention) En adhérant à une convention, un État exprime, en principe, son intention de devenir Partie à la convention. La signature ne préjuge en aucune manière l’éventuelle suite (ratification ou non) que donnera cet État envers le traité international. La ratification entraîne une obligation juridique pour l’État d’appliquer la convention. Elle est, en général, réservée aux seuls États membres. L’adhésion nécessite l’acceptation par les autres États. Adlittoral (adlittoral, high upper shore) Se dit d’une zone située en arrière littoral et soumise aux embruns, mais sans contact direct avec la mer. Administration efficace pour l’environnement (effective environmental administration) Plusieurs éléments sont avancés pour s’assurer qu’une administration chargée de l’environnement soit efficace :

    - qu’elle ne soit pas compartementalisée, c’est-à-dire qu’elle soit capable de s’appuyer sur des disciplines diverses ;

    - que les prises de décisions soient ouvertes et transparentes ;

    - que les prises de décision soient à la meilleure échelle possible, afin de coller avec la réalité du terrain ;

    - que les décisions ne soient pas technocratiques, mais prises de telle sorte qu’elles puissent être comprises et acceptées autant par les experts que par la société civile ;

    - que les décisions soient flexibles et prennent en compte la nécessité d’une gestion adaptative. ADN, acide désoxyribonucléique (DNA, deoxyribonucleic acid) L’acide deoxyribonucléique, ADN, se présente comme une double hélice dont les deux brins sont enroulés autour d’un même axe et sont tenus ensemble par des liaisons faibles, hydrogène. Chaque brin est constitué par une succession de quatre molécules différentes, les nucléotides, reliées entre elles pour former une longue chaîne. Un nuclotide est constitué par une molécule de sucre, un groupe phosphate et une base azotée. La nature de la base fait la différence entre les nucléotides. Les quatre nucléotides sont constitués de thymine (T), d’adénine (A), de guanine (G), ou de cytosine (C). Les liaisons faibles entre les deux chaînes de nucléotides proviennent de l’établissement de liaisons hydrogène entre bases respectives. A est toujours associé à T, et C à G. Les deux chaînes sont donc complémentaires ; la séquence des nucléotides sur l’une entraîne la connaissance de la séquence sur l’autre. Adoption (adoption) L’adoption, par un pays, d’un accord international se réfère au processus d’incorporation de cet accord dans le système législatif national, par la signature, la ratification ou tout autre processus requis par les lois de ce pays. Dans la plupart des pays, l’acte de ratification est entériné par l’Assemblée nationale, quand elle existe. L’adoption par la communauté internationale d’un accord international est l’acte formel par lequel la forme et le contenu du traité proposé sont établis. L’adoption d’une décision, d’une résolution ou d’une recommandation est l’acte formel par lequel la forme et le contenu de la décision proposée, de la résolution ou de la recommandation

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    sont approuvés par les délégations. Adret (adret) Versant ensoleillé d’une montagne. Adsère (adsere) Dans une succession végétale, définit un stade précédent un autre qui est antérieur au climax. Adventice (adventice) - Plante n'appartenant pas à la flore indigène qui apparaît sporadiquement et qui ne persiste que peu de temps dans ses stations. - Au sens agronomique, les adventices de cultures sont assimilables aux plantes non semées qui les accompagnent (« mauvaises herbes »). Aérobie (aerobe) Se dit de tout être vivant ou phénomène, processus ou métabolisme, dont l’existence exige la présence d’oxygène. Chez les micro-organismes aérobies, la respiration fournit l’énergie nécessaire à la vie par des réactions biochimiques. Aérobiose (aerobiosis) Relatif à des processus écologiques qui nécessitent de l’oxygène. Aérochore (aerochorus) Voir anémochore. Aérogamie (aerogamy) Mode de pollinisation des végétaux assurée par le vent. Aérohalin (aerohaline) Définit un végétal ou une végétation soumis aux embruns marins. Aérohalophyte (aero-halophyte) Plante halophyle qui bénéficie du sel apporté sur son appareil aérien par les embruns. Aérohygrophyle (aerohygrophilous) Désigne une espèce se développant dans des zones de forte hygrométrie atmosphérique. Aéromésohygrophile (aero-meso-hygrophilous) Définit une espèce ou un peuplement végétal se développant dans des conditions d’humidité atmosphérique limitées. Aérophile (aerophilous) Désigne une espèce végétale se développant dans des zones fortement soumises au vent. Aérophyte (aerophyte) Épiphyte ne disposant d’eau que par les précipitations.

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    Aéroplancton (aeroplankton) Ensemble des organismes vivant en suspension dans l’atmosphère et se déplaçant au gré du vent. Aérosol (aerosol) Ensemble de particules, solides ou liquides, en suspension dans un milieu gazeux. Affaissement piézométrique (piezometric lowering) Baisse temporaire ou permanente du niveau d’une nappe d’eau liée à des modifications naturelles ou artificielles : prélèvements, mise en communication des aquifères, sécheresse, etc. Affectation des ressources (resources allocation) Processus de distribution des ressources, généralement financières, entre les différentes parties prenantes ou intéressées ou entre les différentes activités d’un projet ou d’un programme.

    Il s’agit donc d’une recherche de la meilleure façon d’utiliser les ressources disponibles pour l’exécution d’un projet, afin de minimiser les coûts et de maximiser les profits, généralement en utilisant des méthodes de planification pour structurer les opérations, établir des lignes directrices opérationnelles et mettre en œuvre des règles et des procédures qui permettent d’améliorer le processus d’exécution du projet. L’affectation des ressources nécessite également une planification correcte et une utilisation rationnelle des moyens, des équipements et de l’effort afin d’atteindre l’objectif de la manière la plus rentable possible. Elle nécessite enfin de prendre en considération les coûts directs, les coûts d’opportunité, les autres coûts des ressources, des biens et des services. L’affectation des ressources, en matière d’économie, est donc associée à l’efficience économique. Affinité (affinity) Similitude plus ou moins importante entre deux espèces, sur le plan génétique, physiologique, morphologique ou écologique permettant à des individus de ces espèces voisines de se reproduire et de donner des individus interféconds. L’indice d’affinité permet d’évaluer la similarité de composition de deux échantillons provenant de communautés ou de peuplements différents. Si a et b correspondent au nombre d’espèces qui n’existent que dans un des deux échantillons et c le nombre d’espèces communes aux deux, l’indice d’affinité A a pour expression :

    A = c/√ (a + b) √ : racine carrée Affleurement (outcropping) Émergence du sol rocheux à la surface du sol. Un affleurement peut être naturel (paroi, falaise, chaos, dalle, etc.) ou artificiel (front de taille de carrière, tunnel, tranchée, etc.). En montagne, comme en région aride ou désertique, les affleurements peuvent occuper de très grandes surfaces, voire la totalité d’un secteur. Affluent (tributary) Cours d’eau qui se déverse dans un autre plus important situé en aval (voir aussi confluent).

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    Afflux (influx, inflow) Phénomène suivant lequel les eaux océaniques du large sont poussées vers la côte, généralement en raison de vents forts, et s’accumulent dans les rentrants du rivage, y provoquant une élévation exceptionnelle du niveau de la mer. Afforestation (afforestation) Processus de création d’une forêt en particulier sur des terres non boisées auparavant. Affouillement (scour, scouring) Fosse profonde creusée dans le lit d’un cours d’eau par l’action de l’eau, ou action d’attaque par la base, naturelle ou anthropique, d’un versant naturel, d’un escarpement, d’une falaise, d’un mur ou d’un enrochement entraînant les matériaux les moins résistants sur lesquels il repose ou qui le protègent. Affourragement (silage) Apport d’alimentation herbacée à du bétail domestique ou sauvage. AFNOR, Association française de normalisation (French standardization authority) AFNOR, en tant qu’animateur central de la normalisation en France, recense les besoins en normalisation et mobilise les parties intéressées. Elle promeut les positions françaises aux niveaux européen et international. Elle organise une consultation publique en français sur chaque projet de norme française européenne ou internationale, homologue la version finale et l’intègre au catalogue national. Elle s’assure en permanence que les normes publiées restent pertinentes. Afrique subsaharienne (Sub-Saharan Africa) Ensemble des pays d’Afrique qui se situent au Sud du Sahara. Afro-tropicale (afro-tropical) - Définit la région qui couvre l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne et correspond au domaine biogéographique éthiopien, intégrant Madagascar et les différentes îles proches. - Se dit d’une espèce qui vit toute l’année en Afrique, qu’elle soit migratrice ou pas. Âge absolu (absolute age) Notion recouvrant une mesure de la durée entre deux événements précis. Elle est abandonnée en raison de son imprécision, au profit de la radiochronologie (datation par radio-éléments). Agenda 21 (agenda 21) Plan complet d’actions à mettre en œuvre globalement, nationalement et localement par les organisations des Nations-Unies, les gouvernements et les établissements ou les personnes morales dans chaque zone où l’activité humaine se traduit par un impact sur l’environnement. Il a été adopté en 1992 par la Conférence des Nations-Unies et est un programme pour le développement durable. L’Agenda 21 se décompose en 40 chapitres relatifs à tous les aspects du développement durable, incluant les dimensions sociales et économiques (lutte contre la pauvreté et promotion de la santé humaine), la conservation et la gestion des ressources, la prise en compte des différents groupes sociaux, et les moyens de mise en œuvre de l’agenda.

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    Agent (agent) Désigne une entité (individu, groupe, structure…) ayant une action directe ou indirecte sur une ressource ou un processus se déroulant sur un territoire, et pouvant être en interaction avec d’autres entités similaires. Agent de contrôle biologique (biological control agent) Utilisation d’organismes vivants pour contrôler un parasite, une espèce invasive ou une maladie. Il peut s’agir d’un seul organisme ou d’une combinaison de plusieurs organismes différents. Agglomération (conurbation) Espace urbain formé d'une ville et de ses banlieues. Synonyme de pôle urbain. Aggradation (aggradation) - Processus hydraulique à long terme par lequel les lits des cours d’eau et les plaines d’inondation se colmatent par dépôt de matériaux. Il s’agit donc dee l’évolution d’un processus par enrichissement, soit l’inverse d’une dégradation. - Conséquence d’une transgression marine qui se caractérise par un déplacement vers l’intérieur des terres de la sédimentation sur les franges continentales. - Phase de développement d’une unité d’un écosystème, caractérisée par la structuration encore peu établie de celle-ci et par un jeu fort d’interactions entre les organismes qui la constituent. Agnosticisme (agnosticism) Refus de ne rien reconnaître qui ne soit bien établi. L’agnosticisme scientifique consiste à refuser de croire à une réalité qui ne soit pas expérimentalement ou rationnellement établie. Agonistique (agonistic) Désigne un comportement belliqueux entre individus d’une même espèce. Agora En milieu saharien, vallée à couvert arboré linéaire. Agraire (agrarian) Mode de culture ou plantes cultivées. Agrégat (aggregative) - Distribution caractérisée par le rassemblement en groupes des individus. - Ensemble de particules reliées les unes aux autres par un ciment d’origine biologique, agissant comme élément structural d’un sol et servant de refuge microbiologique, voire de nourriture pour la microfaune. Agrégation (agregation) Regroupement d’individus attirés par un endroit particulier, par exemple une source de nourriture ou une préférence d’habitat.

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    Agrégation de données (data aggregation) Opération de regroupement de données qui modifie le nombre d’occurrence des données en présentant une synthèse d’un lot de données homogènes vis-à-vis de l’opération de synthèse envisagée. L’agrégation peut être spatiale, temporelle ou thématique. La donnée agrégée est représentative du lot de données homogènes orientées vers une question. Par exemple, les opérations d’agrégation peuvent être la sélection d’une donnée par n, la moyenne de n données, une interpolation, une extrapolation sur un périmètre géographique ou une plage temporelle, etc. Agression (agression) - Comportement d’attaque d’un individu sur un autre et qui doit être distingué de la prédation. L’agression se produit pour la défense d’un territoire ou d’une proie ou pour subtiliser la proie ou le territoire de l’individu cible. - En matière de conservation, il s’agit de l’impact d’une pression qui affecte ou affaiblit la viabilité d’une cible de l’aire protégée. Agriculture (agriculture) Production de plantes et d’animaux utiles à l’Homme, impliquant la culture du sol et la gestion de récoltes et du bétail. Agriculture biologique (organic farming, organic agriculture) Mode d’agriculture qui se caractérise principalement par la non-utilisation de produits chimiques et qui cherche à renouer avec des pratiques traditionnelles comme la jachère. Le terme est apparu vers 1950, avec pour finalité d’être employé en opposition au système de production agricole fondé sur l’usage de produits de synthèse. Les producteurs de cette agriculture visent à labelliser leurs produits. Cette agriculture est cependant soumise à l’impact des cultures conventionnelles proches et le risque de trouver des produits chimiques dans les terres d’agriculture biologique n’est pas égal à zéro. Agriculture commerciale (commercial agriculture) Agriculture dont les produits (céréales, animaux d’élevage) sont destinés à être vendus. Agriculture durable (sustainable agriculture) Également appelée agriculture soutenable, elle est l’application à l’agriculture des principes du développement durable. Il s’agit d’assurer la production de nourriture, de bois et de fibres en respectant les limites écologiques, économiques et sociales qui assurent la durabilité de cette production. Elle ne doit donc pas porter atteinte à l’intégrité des personnes et des êtres vivants.

    L’agriculture durable limite l’usage de pesticides qui peuvent nuire à la santé des agriculteurs et des consommateurs et tient compte de la protection de la biodiversité. Agriculture extensive (extensive agriculture) Système de production agricole qui ne cherche pas à maximiser la productivité du sol et qui se caractérise par des rendements à l’hectare moins élevés que ceux de l’agriculture intensive. Les ressources naturellement disponibles sont préférées aux intrants chimiques. L’utilisation moindre d’engrais et de pesticides diminue le risque de pénétration des nutriments et des pesticides dans les eaux de surface et la nappe phréatique. Ce mode d’agriculture est pratiqué là où les conditions climatiques et naturelles sont défavorables, là où il y a une faible maîtrise

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    du territoire, là où il manque des moyens financiers et/ou de la main-d’œuvre, là où les traditions d’une communauté sont très fortes (agriculture itinérante) ou là où il existe une volonté d’agir ainsi. Considérée comme plus durable, cette agriculture permet souvent une certification « Agriculture biologique » quand elle est accompagnée de la non-utilisation d’intrants chimiques. Agriculture intensive (intensive agriculture) Système de production agricole caractérisé par l’usage important d’intrants (engrais, traitements divers), et cherchant à maximiser la production par unité de surface par rapport aux facteurs de production, qu’il s’agisse de la main-d’œuvre, du sol ou des autres moyens de production (matériel, intrants divers). Elle est parfois appelée agriculture productiviste. Agriculture itinérante (shifting agriculture) Système de culture dans lequel une parcelle de terre est nettoyée et cultivée pendant une courte période de temps, puis abandonnée pendant un certain laps de temps, afin de permettre à la végétation naturelle de s’y réinstaller, et au sol de retrouver sa fertilité, tandis que l’agriculteur utilise une autre parcelle. Elle est caractéristique de certains pays en voie de développement où les terres ne sont pas partout cadastrées et privatisées. Agriculture productiviste (production-oriented agriculture) Agriculture qui cherche une production maximale et des rendements élevés. Agriculture raisonnée (integrated farm management) Système de production agricole dont l’objectif premier est d’optimiser le résultat économique en maitrisant les quantités d’intrants, et notamment les substances chimiques (pesticides, engrais) dans le but de limiter leur impact sur l’environnement. Elle vise à adapter les apports en tenant compte des éléments présents dans le sol et du rendement potentiel de la plante. Agriculture vivrière (subsistence farming, food-producing agriculture) Agriculture pratiquée pour nourrir l’agriculteur et la population locale. Agriculturisation de la forêt (forest agriculture) Ensemble de techniques développées par l'agriculture à courte révolution et utilisée pour la sylviculture à longue révolution. Agri-environnement (agri-environment) Mode d’organisation de l’espace dans lequel il est tenté d’associer le développement agricole et la conservation de l’environnement. Agri-tourisme (agri-tourism) Forme de tourisme vert qui se pratique dans les exploitations agricoles. Agro-alimentaire (agri-food) Qualifie l'ensemble des activités de transformation des produits alimentaires.

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    Agrobiodiversité, biodiversité agricole (agricultural biodiversity) Variété et variabilité des organismes animaux, végétaux et microbiens sur Terre qui sont importants pour la production de nourriture et dans l’agriculture. L’agrobiodiversité est un sous-secteur de la biodiversité car elle permet la sécurité alimentaire et comprend toutes les espèces utilisées directement ou indirectement pour l’alimentation humaine, les ressources alimentaires pour les animaux domestiques, la provision de matières premières essentielles et les services tels que des fibres, des engrais, des combustibles et des produits pharmaceutiques. Elle inclut des variétés de plantes fourragères et d’arbres, des espèces animales tels que des poissons, des mollusques, des oiseaux et des insectes, et des champignons, levures et micro-organismes tels que les algues et certaines bactéries qui se développent sur des surfaces cultivées. Une distinction doit donc être faite entre la biodiversité utilisée dans l’agriculture et la diversité des espèces vivant dans les systèmes agricoles ou dans les paysages dominés par l’agriculture. Au niveau spécifique, la première est plus basse que celle des écosystèmes naturels équivalents, mais la variation intraspécifique (races, variétés…) est généralement plus élevée. La diversité des espèces dans les systèmes agricoles est souvent plus basse qu’elle devrait l’être comme remplacement des écosystèmes naturels. Cependant, de nombreux systèmes agricoles, notamment ceux à faibles intrants, jouent un rôle important dans le maintien de la biodiversité, en plus de celle qui est directement utilisée dans l’agriculture. La biodiversité agricole a une relation complexe avec la technologie, le commerce, la pression humaine et le développement économique. Ceci conduit au développement de nouvelles variétés et donc à une augmentation de la biodiversité par des modes de production traditionnels et par de nouvelles technologies, fondées notamment sur la génétique, mais tend aussi à interagir négativement sur la biodiversité naturelle. Agrobiotechnologie (agrobiotechnology) Recherche et développement de produits agricoles tels que les semences ou les produits de protection des récoltes, par modification des gènes conférant des propriétés telles que la résistance aux parasites ou l’amélioration des profils nutritionnels. Agrobusiness Ensemble des activités liées, en amont ou en aval, à l’agriculture moderne et nécessaires à son fonctionnement. Agroclimat (agroclimate) Ensemble des facteurs climatiques qui conditionnent l’agriculture, notamment les types de productions ou les pratiques culturales. Agroclimatologie (agroclimatology) Étude du climat en relation avec les conditions qui contrôlent la productivité des cultures et de l’élevage. Agroécologie (agroecology) Démarche scientifique relative aux phénomènes biologiques qui combine développement agricole et protection/régénération de l’environnement naturel. Elle est à la base d’un système

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    global de gestion d’une agriculture multifonctionnelle et durable, qui valorise les agro-écosystèmes, optimise la production et minimise les intrants. Elle cherche à résoudre des problématiques environnementales telles que le stockage et le traitement des fumiers, la conservation des sols et la gestion des fertilisants, des pesticides et de l’eau et vise à mettre en place des systèmes de production agricoles capables de s’auto-entretenir avec très peu d’apport extérieur. L’agroécologie est donc la manière de reconcevoir des systèmes alimentaires, de la ferme à l’assiette, pour atteindre une durabilité écologique, économique et sociale. Le champ de l‘agroécologie n’est pas seulement l’agroécosystème mais bien l’ensemble des systèmes alimentaires. Autrement dit, il englobe à la fois la production agricole, la transformation, la distribution et la consommation alimentaire. Le concept de transition agroécologique est présent dans la réflexion scientifique Nord-américaine bien avant 2012 et se définit par cinq niveaux.

    Niveaux de transition agroécologique (d’après Gliessman, 2010 et 2016, adapté par Philippe Cousinié)

    Niveaux Echelle Stratégie de transition agroécologique 1 Efficience Exploitation Améliorer l’efficience des pratiques

    conventionnelles pour réduire l’utilisation des intrants en agriculture et en élevage.

    2 Substitution Exploitation Substituer les pratiques et les intrants conventionnels par des pratiques alternatives.

    3 Reconception Exploitation, région

    Reconcevoir les agroécosystèmes sur la base de processus écologiques.

    4 Durabilité des systèmes alimentaires

    Local, régional, national

    Nouvelle culture et économie de la durabilité avec une intégration aux systèmes alimentaires, y compris à la consommation.

    5 Système alimentaire global durable

    Monde Changement des systèmes de croissance, de valeurs et d’éthique. Système alimentaire global durable.

    L’agroécologie se fonde également sur des principes éthiques (tableau).

    Principes éthiques et notions clés en agroécologie

    Principes éthiques appliqués à

    l’agroécologie

    Notions clés de l’agroécologie

    Responsabilité Conservation des ressources naturelles (sol, air, eau), en prenant soin de