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Expériences partagées

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Le fait d’immerger dans une culture complètement différente de la sienne, de devoir accepter un mode de vie différent, des manières de faire et de penser souvent opposées à ce que l’on a l’habitude de voir en Moldavie, est une expérience très riche, qui permet d’évoluer, de remettre ses croyances en (...)suite

Expériences partagées Version imprimable

Le fait d’immerger dans une culture complètement différente de la sienne, de devoir accepter un mode de vie différent, des manières de faire et de penser souvent opposées à ce que l’on a l’habitude de voir en Moldavie, est une expérience très riche, qui permet d’évoluer, de remettre ses croyances en question et d’être plus ouvert aux autres.Et pourtant, les jeunes moldaves saisissent des occasions multiples de parfaire une partie de leur formation à l’étranger.Pour les étudiants de l’Université d’État de Moldavie, les séjours académiques à l’Université de Genève (Suisse) prennent place de préférence au niveau post-gradué (master ou doctorat). Un accord de collaboration, signé entre les deux Universités, assure le bon fonctionnement d’un programme d’échanges, depuis 7 années déjà. Ainsi, dans la période 2006-2013, l’UniGe a accueilli 20 étudiants moldaves (bourses UniGe - 6, bourses d’échange - 9, encadrement pour les bourses de la CH et de l’AUF- 5).Notre Section des relations internationales a recueilli récemment les témoignages des étudiants qui ont fait ou font leurs études à l’étranger, dans le cadre des programmes d’échanges. Ces expériences partagées seraient, à notre avis, enrichissantes pour les visiteurs de ce site. Les auteurs de ces trois textes ont bénéficié ou bénéficient d’un encadrement de qualité, assuré par l’Université de Genève, en Suisse.Revenus en Moldavie ou restés en Europe, nos étudiants gardent un souvenir agréable de cette Université à renommée internationale, qui a tracé les contours de leur parcours académique ultérieur.Un décembre riche en colloques au Département de Philologie Française «   GRIGORE CINCILEI   » Article de Lucia et Daniela Veste, étudiantes, master Etudes françaises, Université d’Etat de Moldavie L’année académique 2012 s’est avérée la plus riche en symposiums et colloques dans l’histoire du Département de Philologie Française « Grigore Cincilei », surtout au mois de décembre, quand ont été (...)suite

L’année académique 2012 s’est avérée la plus riche en symposiums et colloques dans l’histoire du Département de Philologie Française « Grigore Cincilei », surtout au mois de décembre, quand ont été organisés un colloque international et un autre d’envergure nationale.Le colloque avec participation internationale « Problèmes de linguistique générale et romane » In Memoriam Grigore Cincilei, organisé avec le soutien financier de Université d’Etat de Moldavie, de l’Alliance Française de Moldavie, de l’Agence Universitaire de la Francophonie et de l’Association des Professeurs de Français de Moldavie, a eu lieu le 14 décembre 2012, mois où le professeur,

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le savant et le fondateur du Département Grigore Cincilei aurait atteint l’âge de 85 ans de sa naissance.Ce Colloque, de même que celui consacré au professeur Victor Banaru, est arrivé à sa IIIème édition et a été organisé dans l’esprit des manifestations précédentes, en actualisant la diversité des sujets de la linguistique générale et romane, d’une part, et en assurant la continuité des problèmes recherchés par le regrettable savant, d’autre part. Au-delà de sa dimension purement humaine qui a évoqué la vie et la personnalité du chercheur éminent, l’édition actuelle du colloque a essayé d’élargir le spectre des sujets théoriques, devenus déjà classiques, grâce aux contributions solides de recherches de Grigore Cincilei. Le colloque a réactualisé les débats sur les sujets problématiques de la linguistique générale par un prisme structural, fonctionnel et génératif-transformationnel, en exploitant les données praxéologiques et le rôle de la linguistique discursive, de la linguistique textuelle, de l’analyse textuelle des discours, de la linguistique du corpus, de la sémiotique, de la pragmatique et de l’herméneutique du texte etc.La problématique évoquée a été profilée dans quelques axes thématiques qui ont reflété les préoccupations scientifiques du savant Grigore Cincilei et qui ont structuré les travaux du Colloque : dérivatologie française et romane ; linguistique textuelle : approches modernes ; sémantique et lexicographie française et romane ; glottodidactique et méthodologies appliquées à la didactique des langues romanes ; sociolinguistique et terminologie : dimensions actuelles.L’invité d’Honneur du Colloque a été Jean-Michel Adam, sommité de la linguistique contemporaine, professeur honoraire à l’Université de Lausanne (Suisse), qui a soutenu deux conférences. La première – L’analyse textuelle des discours : le double héritage de Benveniste et de Coseriu – a été destinée aux professeurs et aux chercheurs qui ont participé au colloque, la deuxième – L’apport de la linguistique textuelle à la traduction : l’exemple d’un recueil et d’un texte de Borges – a été consacrée aux étudiants francophones des cycles doctorat, master et licence. Le chercheur suisse a aussi engagé une table ronde avec les membres du Département portant sur les Problèmes actuels de la linguistique textuellecomme une continuité de la collaboration avec le Département et avec certains professeurs qui ont suivi des stages à l’Université de Lausanne, fait qui a mérité pleinement de conférer au Professeur J.-M. Adam le titre de Membre d’Honneur du Département de Philologie Française « Grigore Cincilei ».Aux travaux du colloque ont participé des chercheurs venant des universités de France, d’Albanie, de Bulgarie, de Suisse, de Roumanie, de Macédoine, d’Arménie, de même que des centres universitaires nationaux : Université d’Etat de Moldavie, Institut de Philologie de l’Académie de Sciences de Moldavie, Université Libre Internationale de Moldavie, Université d’Etat « Alecu Russo » de Bălţi, Université Coopérative-Commerciale de la République de Moldavie.Le deuxième colloque Maître du verbe français et chanteur de la francophonie moldave, organisé avec le soutien financier de l’Alliance Française de Moldavie, a été d’une envergure nationale et s’est produit le 25 décembre 2012 dans la salle 301 de la faculté. Celui-ci a été consacré au 70e anniversaire de l’éminent professeur et savant francophone Anatol Lenţa, docteur ès lettres, maître de conférences, auteur de plus de 150 ouvrages, monographies, manuels, livres,

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directeur de recherches pour des thèses de doctorat, master et licence. Au colloque ont participé des professeurs, des chercheurs et des étudiants des universités de Chişinău, Bălţi, Cahul, des invités de Iaşi, Roumanie, des professeurs et des élèves.L’activité multidimensionnelle et prodigieuse du professeur Anatol Lenta a été mise en valeur sous plusieurs perspectives : didactique, francophone, culturelle. Le Colloque a mis en relief son activité de chercheur dans les domaines de la grammaire et de la sémantique des unités dénominatives et communicatives de la langue française, les efforts du chercheur pour continuer, dans ses écritures, les conceptions théoriques des chercheurs autochtones, en premier lieu du regretté Mircea Ioniţă de Bălţi, grammairien érudit et romaniste brillant. Les invités ont apprécié le style à la Lenţa de ses essais destinés à rendre hommage à ses collègues partis vers d’autres soleils (Gr. Cincilei, V. Banaru, P. Roşca etc.) et à ceux qui continuent à ennoblir notre vie et à élargir considérablement notre espace sentimental et comportemental. Comme l’anniversaire coïncide annuellement non seulement avec la fête du Noël, mais aussi avec le jour de naissance de sa fille Sorina, Monsieur le Professeur Anatol Lenţa a reçu des messages de félicitation de la part des collègues et disciples des universités et des lycées de la République, y inclus de Iaşi, Roumanie, accompagnées de colinde et urături selon les coutumes de Noël du peuple roumain, chantées aussi par les représentants du collectif artistique Crenguţa de ederă de l’ UEM.C’est à nous, disciples et collègues, de commémorer par des manifestations scientifiques et humaines de qualité nos professeurs. En même temps, n’oublions pas et rendons hommage à ceux qui sont auprès de nous, en appréciant leurs mérites et leurs succès incontestables, fait qui donnera une émotion particulière à la vie universitaire et quotidienne.

Admission 2012 dans les universités de Moldavie   : la demande de spécialités diffère des besoins du marché du travailArticle de Rodica Istrati Ces dernières années, on parle beaucoup de la nécessité de synchroniser l’offre des universités à la demande du marché du travail. En dépit de cela, l’économie nationale est confrontée à un déficit de professionnels, parce que les jeunes ne tiennent pas compte de la situation (...)suite

Ces dernières années, on parle beaucoup de la nécessité de synchroniser l’offre des universités à la demande du marché du travail. En dépit de cela, l’économie nationale est confrontée à un déficit de professionnels, parce que les jeunes ne tiennent pas compte de la situation réelle sur le marché du travail au moment où ils choisissent leur profession. Même si les frais d’études dépassent leurs possibilités financières et la plupart de jeunes réalisent qu’il leur sera difficile de trouver l’emploi convoité, ils préfèrent opter pour une faculté à la mode.

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D’autre part, les universités n’ajustent pas leur offre à la situation sur le marché de la main-d’œuvre, choisissant plutôt de s’assurer le financement nécessaire pour une année

« On ne reste pas indifférent á la Moldavie et on finit inmanquablement par s’éprendre de ses habitants, ses paysages et tous ses petits aspects de la vie quotidienne. »

 Version imprimableEntretien avec Marion Roussey, ancienne stagiaire au Centre Indépendant de Journalisme de Moldavie dans le cadre du Service de Volontariat Européen

Marion RousseyChère Marion, voici que trois mois ont déjà passé depuis que vous avez quitté la Moldavie. Je me souviens des larmes dans vos yeux lors de notre dernière rencontre. Quels sentiments vous éveillent maintenant les souvenirs de la Moldavie ?Beaucoup de choses se sont passées en effet depuis mon départ. J’ai changé de pays et de continent et il m’a fallu commencer une nouvelle vie, rangeant dans un coin de ma tête celle que j’avais créée en Moldavie. Mais les souvenirs restent très présents. La mémoire est une machine formidable, car elle immortalise certains événements pourtant accomplis et permet de faire le lien entre le passé, le présent et le futur, donnant ainsi une certaine cohérence aux choses que nous entreprennons.Je repense souvent à la Moldavie. Ce sont des images, des sensations ou des émotions qui rejaillissent parfois sans que je les contrôle et éveillent en moi deux sentiments forts et opposés : de la tristesse d’une part, liée au manque, mais aussi de la force, une envie de poursuivre, aller de l’avant et entreprendre de

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nouvelles expériences afin de sentir à nouveau la même énergie que m’avait transmis le pays.Comment imaginiez-vous la Moldavie avant d’y venir, comment est la Moldavie que vous avez découverte lors de votre séjour et comment est celle de vos souvenirs ?Peu de gens connaissent réellement la Moldavie en France. Le pays est jeune et l’image qu’en donne la presse est insuffisante ou déformée. Je dirais qu’il y a plusieurs Moldavies. La vision du pays n’est en effet pas la même pour celui qui le voit à distance, celui qui s’y rend seulement pour quelques jours de tourisme et celui qui souhaite s’y installer pour une durée plus ou moins longue.Pour ma part, j’ai d’abord eu beaucoup de mal à m’intégrer. Certains aspects de la culture et de la mentalité apparaissent très différents de la France ou de l’Europe de l’Ouest. Passé le choc culturel, il m’a fallu franchir la barrière de la langue, tisser des liens et multiplier les relations, m’armer de patience et accepter que l’intégration ne suive pas une courbe ascendante et constamment linéaire. Mais ce que je découvrais autour de moi ne cessait de me fasciner, de m’inciter à en apprendre davantage. J’ai eu la chance de rencontrer sur mon chemin des personnes qui m’ont fait aimer le pays en me le montrant tel qu’il était et non tel qu’il fallait le voir, en me considérant telle que j’étais et non d’où je venais. C’est cette image que je retiens de la Moldavie : celle d’un pays incroyablement intéressant et riche culturellement, qui nécessite du temps pour le découvrir mais qui ne laisse pas indifférent.Qu’avez-vous aimé le plus dans notre pays et qu’est-ce qui vous a déplu ?La Moldavie est un pays fascinant, de par son histoire et sa situation géopolitique actuelle. D’apparence désordonnée, la société révèle en réalité un mélange entre deux cultures radicalement différentes qui se croisent et s’entrechoquent sans cesse, donnant au pays toute sa singularité et sa richesse. On ne reste pas indifférent á la Moldavie et on finit inmanquablement par s’éprendre de ses habitants, ses paysages et tous ses petits aspects de la vie quotidienne. Ce qui nous surprend au début est ce qui nous manquera le plus à la fin.Pourquoi aviez-vous opté pour ce stage en Moldavie : qu’est-ce qui vous a fait choisir cette destination ?Je cherchais à effectuer un stage professionnel dans le domaine du journalisme. Ayant entendu parler du SVE, j’ai postulé à une annonce pour un stage au sein du Centre Indépendant de Journalisme à Chisinau. Je ne connaissais alors pas la Moldavie et c’est justement pour cela que je souhaitais venir : animée de l’envie de découvrir un pays inconnu, différent et formant la frontière entre l’Europe de l’Est et la Russie.Ce stage, a-t-il répondu à vos attentes ?Ce stage a été la base de mon expérience, le support permettant à de multiples portes de s’ouvrir ensuite. J’étais intégrée au sein d’une équipe de travail, agissant auprès des diverses structures journalistiques du pays. J’ai pu participer à l’organisation et au déroulement de conférences de presse, mise en contact avec des acteurs politiques, économiques et sociaux, ce qui m’a permis d’avoir rapidement un regard en profondeur du pays. Ce stage m’a aussi permis de découvrir le métier que je souhaitais réellement faire, ce qui m’apparait comme la chose la plus essentielle car c’est bien souvent ce que l’on recherche le plus en fin de compte : savoir où l’on va.

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Quels seraient vos conseils aux futurs stagiaires qui s’apprêtent à venir en Moldavie ?La Moldavie est un pays en pleine transformation et beaucoup d’initiatives fleurissent et méritent d’être soutenues. Or certains projets ne sont pas suivis et se retrouvent rapidement abandonnés. Le stagiaire venant en Moldavie doit donc s’assurer que son projet soit viable et effectif, afin d’avoir réllement le sentiment d’être utile et d’évoluer. Une fois sur place, il faut essayer de vivre les choses au présent, d’accepter l’expérience comme elle vient, sans chercher à tout contrôler. J’ai mis du temps au début à me laisser aller et je l’ai regretté ensuite car j’ai fini par comprendre cela peu de temps avant mon départ. Six mois sont définitivement trop courts pour apprécier vraiment une expérience car c’est seulement lorsqu’on se rend compte de tout ce qu’on a aquis, qu’il faut déjà dire au revoir et partir.Que faites-vous maintenant et quels sont vos projets d’avenir ? La Moldavie, s-y retrouve-t-elle ?

Je poursuis mes études de sciences politiques et je suis actuellement en échange universitaire en Argentine. C’est un pays à nouveau très différent et je commence seulement à en cerner les contours. J’ai du mettre mes rêves de journalisme de côté temporairement mais je sais que j’y reviendrai. La Moldavie sera alors l’un des premiers pays dans lequel je retournerai à mon retour en Europe !Merci, Marion. Je profite aussi de cette occasion afin de vous remercier pour vos articles pertinents rédigés pour notre portail. Bonne chance pour tous vos projets !Juin 2012

Hélène Gauthier : « La Moldavie est le pays le plus

francophone et francophile de l’Europe » Hélène Gauthier est chargée de mission linguistique à l’Alliance Française

de Moldavie. Après avoir fait le Master 1 d’anglais, elle est allée en Roumanie où elle a enseigné le français à Renault-Dacia à Bucarest. Les 8 mois de travail à l’Alliance Française de Manille, Philippines, ayant déjà le Master 1 (...)

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Hélène Gauthier : « La Moldavie est le pays le plus francophone et francophile de l’Europe »

 Version imprimable Hélène Gauthier est chargée de mission linguistique à l’Alliance Française

de Moldavie. Après avoir fait le Master 1 d’anglais, elle est allée en Roumanie où elle a enseigné le français à Renault-Dacia à Bucarest. Les 8 mois de travail à l’Alliance Française de Manille, Philippines, ayant déjà le Master 1 FLE, ont été fructueux, mais les pays de l’Est lui manquaient. Elle aime vivre dans d’autres pays et parler les langues étrangères. Ouverte et flexible, Hélène a accepté avec joie de partager avec nous son expérience.

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Ana : Depuis combien de temps vous êtes ici et qu’est-ce que vous

faites ? Hélène : Ça fait six mois depuis que je suis la chargée de mission

linguistique, ça veut dire que je m’occupe de tout ce qu’on appelle les problèmes linguistiques, même si ici, ce n’est pas du tout des problèmes, puisque là tout se passe très bien ; je m’occupe des examens et des testes de français, de la formation des professeurs. Dès qu’il y a des concours francophones, je suis là ...

Ana : Est-ce intéressant pour vous ? Hélène : Oui. Sinon, je n’aurais pas choisi ce poste. C’est très, très

intéressant. Avant, j’étais dans un pays qui n’était pas francophone, donc s’occuper du français était un peu difficile. C’est pour ça que j’avais voulu revenir dans un pays qui est très francophone. On sait que la Moldavie est le pays le plus francophone et francophile de l’Europe, donc ça me fait vraiment plaisir, parce qu’on n’a pas à se battre pour sauver le français ici, tout est déjà bien implanté, on a juste à superviser et à continuer de vous donner l’envie d’apprendre le français et de soutenir la langue. C’est très, très agréable.

Bianca : Le métier que vous exercez, c’est votre vocation ? Hélène : À la base, non. Je m’étais destinée à être professeur d’anglais,

mais après, je me suis dirigée sur le français, parce que je voulais voyager et, comme le français est parlé sur tous les continents, c’était une bonne façon de le faire. Mais je suis tombée amoureuse de la Roumanie, donc je suis restée dans le coin...

Bianca : Notre professeur nous a déjà dit que vous avez été en Roumanie. Pouvez-vous faire une comparaison entre ces deux pays roumanophones ?

Hélène : Oui, même si je n’aime pas comparer. Au début, je m’attendais que ce soit un peu comme en Roumanie. Mes amis roumains m’avaient dit : « Attention, c’est beaucoup plus soviétique, il y a vraiment de la culture russophone. » Et c’est vrai que ça se sent beaucoup et la langue est, quand-même, un peu différente.

Ana : D’après la Constitution moldave, nous parlons la langue « moldave ». Êtes-vous d’accord avec cette formulation ?

Helene : Pour moi, c’est du roumain. Il y a des mots qui diffèrent, mais la langue est la même. Ce serait un peu exagéré de dire que c’est comme le français et le québécois, mais c’est un peu pareil. Même en France, on a des régions où les gens ont des expressions différentes, donc c’est la même situation, mais ca ne gêne pas la compréhension, ni la communication.

Ana : Vous avez dit que vous aimez voyager. Quelle serait votre destination préférée ?

Hélène : Partout. J’aimerais beaucoup essayer l’Amérique de Sud. Mais j’étais toujours un peu amoureuse des pays de l’Est et je voulais vraiment y venir et le roumain est vraiment une langue que j’aime et j’aime beaucoup la culture d’ici. Donc je continuerai peut-être à voyager, mais je pense que je ne resterai pas très loin d’ici.

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Bianca : D’où vient cette passion pour les pays de l’Est ? Hélène : Pour moi, c’est depuis que j’étais petite. Je sais que c’est un

cliché, mais j’aime beaucoup les histoires avec des sorcières, des vampires. Ici il y a beaucoup de légendes, quand j’étais petite j’en lisais beaucoup. Les paysages m’attiraient beaucoup... Quand j’étais plus jeune, il y a eu la chute du communisme, il y a eu beaucoup de reportages à la télé sur la Roumanie, sur les pays de l’Est, beaucoup de livres, des photos des orphelinats, de la misère d’après le communisme. Cela m’a touchée. Ce qui me passionne ici, c’est qu’on est encore dans une société très simple, très naturelle, on n’est pas encore poussé par toute cette consommation. Quand je rentre en France, je ne suis pas bien du tout, parce qu’en France, on a l’impression qu’on a tout, qu’il y a tout le confort. Dans les magasins, on peut tout avoir, on peut tout acheter et tout nous est servi sur un plateau d’argent et je n’aime pas du tout cette sensation.

Ana : Pour nous, c’est l’inverse. Hélène : Je sais que chez vous, on est obligé de se battre pour avoir

justement le confort, mais au moins les gens sont beaucoup plus humains, à part les nouveaux riches, qui sont un peu dans leurs bulles. Les gens connaissent la valeur des choses, connaissent la valeur du travail.

Ana : Qu’est-ce que vous pensez de la culture des Moldaves ? Hélène : Du point de vue occidental, on dirait que vous êtes un pays

encore très rural, par rapport à la France, qui est un pays plus citadin. Les gens reviennent à la campagne en France parce qu’ils en ont marre des villes. Les gens d’ici sont très chaleureux, très accueillants, il y a toujours quelqu’un qui vous ouvre la porte, même si parfois, les gens à Chisinau, dans les magasins, sont un peu renfermés, même pas bonjour, même pas merci, mais dans la campagne, les gens sont toujours très ouverts.

Ana : Avez-vous des situations intéressantes et drôles qui vous sont arrivées, liées à la culture de nos gens ? Je parle du niveau de leur culture quotidienne, pas des traditions.

Hélène : Peut-être que d’autres Français remarquent certaines situations ici. Comme mes amis qui viennent me voir - ils sont choqués par l’état des bâtiments, l’état des ascenseurs. Pour moi, ce sont plutôt des petites choses. Par exemple, quand je fais remplir les fiches d’inscription aux examens, les gens me demandent : « Je mets quelle adresse, celle du bulletin ou la mienne ? » Au début, je ne le comprenais pas, mais quand on n’a pas de contrat de location, c’est compliqué. Ces petites choses, il faut les apprendre.

Ana : Si on parle de la France, pourriez-vous nous conseiller où voyager et quelles sont les places les plus belles ?

Hélène : Ça dépend de ce qu’on aime comme paysage. Les Français, ils aiment beaucoup la France. Il y a plein de paysages différents. J’aime beaucoup le Sud, la Provence, parce que c’est encore très médiéval, il y a plein de petits villages en pierre, ils ont souvent des festivals, c’est très sympa. Et puis, il y a tous ces champs de lavande, des paysages de campagne vraiment magnifiques. Il y a la mer aussi. Et l’autre endroit que j’aime en France, c’est la Bretagne. C’est très vert, il pleut tout le temps, et puis, c’est l’océan, c’est plus agité, il y a plus souvent des tempêtes. Il y a

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toutes les légendes celtiques. Après, c’est des mentalités complètement différentes. Ce sont les points que je recommande le plus.

Bianca : Si on parle des gens, aimez-vous plus les gens de la Moldavie ou de la Roumanie ?

Hélène : Je ne sais pas, j’ai plus d’amis moldaves que roumains. Mais les week-ends, vous êtes tous à la campagne, donc on ne peut pas sortir. Sinon, parfois, je trouve les choses plus rigolotes en Roumanie, elles semblent encore plus folles. Ici, c’est plus sérieux.

Ana : Parlant des gens, vous savez qu’il y en a déjà 7 milliards sur la Terre. Qu’en pensez-vous ?

Hélène : C’est trop, parce qu’on n’arrive pas à nourrir la population, on n’arrive pas à gérer tout le monde, mais on sait pertinemment qu’aujourd’hui on produit largement assez pour toute la planète. C’est juste que nous, les pays occidentaux, faisons un gaspillage terrible de la nourriture. On sait qu’il y a des solutions pour nourrir l’Afrique et l’Asie, il y a des chercheurs qui ont trouvé une certaine alimentation, ils ont fait des tests, ils pourraient éradiquer la famine, mais ça coûte trop cher à produire et les gouvernements ne veulent pas.

Ana : Nous sommes des ados et nous allons à l’école. Pensez-vous que l’école joue un rôle important dans la société contemporaine ?

Hélène : Avant j’étais professeur. Pour moi, l’école est très importante. J’étais l’une des rares qui aimaient aller à l’école. Je crois que l’école, ça sert beaucoup, si les parents ne font pas que se reposer et remettre toutes les responsabilités d’éducation dans les mains de l’école. L’école est là pour vous former culturellement surtout, pour vous apporter des savoirs, mais les professeurs ne sont pas des robots, ils sont des êtres humains, ils peuvent, justement à travers les cours, apporter des opinions, des idées, ils ne sont pas là pour vous laver les cerveaux, mais c’est important de les écouter, ils sont plus expérimentés que vous, donc ils savent plus. L’école est un très bon moyen pour se socialiser. Je n’aimais pas être en vacances, parce qu’on ne voit pas les copains. C’est très important d’aller à l’école, parce qu’on a ses repères, ses amis, on a des conflits avec d’autres personnes et on apprend à les régler. On apprend beaucoup sur les relations humaines et c’est ce qui m’a plu le plus quand j’étais à l’école.

Ana : De ce point de vue, c’est vrai. Mais vous savez que dans notre pays, l’enseignement est très chargé. Qu’en pensez-vous, quel enseignement est meilleur, celui chargé ou celui plus léger ?

Hélène : C’est justement le grand débat qu’on a maintenant en France, le rythme scolaire des enfants. On dit que les élèves travaillent trop et qu’on devrait leur mettre moins d’heures pour qu’ils puissent avoir plus de temps pour respirer, pour faire des activités extrascolaires, parce que si tu travailles trop à l’école, ça peut te dégoûter un peu. On voudrait revenir sur le modèle allemand ou anglais, où les élèves travaillent jusqu’à 15 heures, ils ont une-deux heures d’activités extrascolaires et c’est tout.

Bianca : Moi aussi, je crois que c’est mieux, car l’école n’est pas

suffisante pour nous assurer un bon avenir, on doit faire plus de

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choses, du bénévolat, par exemple, et on ne réussit pas à cause de l’école et des devoirs.

Ana : Nous sommes maintenant juste après la session d’hiver et beaucoup d’élèves ont essayé de tricher pendant les thèses. Quand vous étiez élève, avez-vous triché ?

Hélène : Je n’ai pas du tout triché. Quand on voulait tricher, on écrivait sur de petits bouts de papier pour les cacher, mais en écrivant, on apprend. Je ne m’en servais pas, même si je les avais. J’ai juste triché à l’épreuve de russe. C’était trop difficile.

Ana : Était-il obligatoire d’étudier le russe ? Hélène : Non, j’avais choisi ce cours. Bianca : Mais comment tricher au russe ? Il n’y a rien à copier. Hélène : Si. Notre professeur, qui était justement dans la mentalité des

professeurs d’ici, nous donnait le sujet des examens. On savait ce qu’on allait avoir, on pouvait tout préparer sur une feuille de brouillon qu’on glissait dans la copie à la place des feuilles de brouillon officielles et voilà. Mais on doit faire attention, parce qu’en France, si on se fait attraper qu’on triche, on peut être interdit pour tous les types d’examens pour 5 ans, même pour le permis de conduire. Il ne faut pas trop rigoler avec ça, surtout au Bac et aux examens universitaires. A l’école, on se fait taper sur les doigts et on va dans le bureau du directeur.

Ana : Les professeurs français, sont-ils exigeants seulement aux examens ou en général ?

Hélène : Ça dépend du professeur, mais en général, oui, ils sont exigeants, ils veulent qu’on apprenne, ils veulent qu’on travaille. C’est pas forcément du par cœur, parce que les professeurs veulent surtout qu’on réfléchisse et déduise les choses par nous-mêmes, et pas qu’on récite le paragraphe.

Bianca : Étiez-vous la préférée des professeurs ? Hélène : Non, parce que je parlais trop. Je n’étais pas la préférée parce

que je n’étais pas la meilleure élève. J’aimais travailler, j’aimais l’école, mais j’aimais bien avoir ma vie aussi. Je ne me donnais pas à 100 % à la scolarité...

Bianca : Ça veut dire que vous ne faisiez pas tous les devoirs ? Hélène : Si, je faisais tous mes devoirs, toujours. Mais j’étais très

mauvaise en mathématiques, très mauvaise en toutes les sciences. Je faisais beaucoup d’efforts pour réussir, mais je voyais que ça ne marchait pas, donc je ne me forçais pas plus que ça. Mais en français, en anglais, en espagnol, en art je n’avais même pas besoin de travailler, ça allait tout seul. Moi, j’aime bien parler. Je ne sais pas ici, mais en France, les élèves sont souvent timides, ils ne veulent pas parler en classe, parce que les autres vont ce moquer d’eux, mais moi, je ne suis pas dans cette mentalité-là. On apprend en se trompant, donc, même si on donne une mauvaise réponse, ce n’est pas grave, on est là pour apprendre, on ne peut pas tout savoir, on est jeune...

Bianca : Plus tard, peut-être nous allons penser comme ça, mais maintenant, c’est très pénible de faire une erreur.

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Hélène : Ce n’est pas grave, le professeur sait que l’élève est là pour se tromper et on n’est plus dans la mentalité de la sanction des erreurs.

Ana : En France, y a-t-il des profiles au lycée ? Hélène : Nous, on a trois : c’est scientifique, économique et littéraire. Au

début, j’ai fait économique, mais j’ai bien vu que les mathématiques et l’économie c’était comme du chinois pour moi. Donc j’ai demandé à refaire la première pour aller en littéraire, et là, bizarrement, mes notes ont augmenté, j’étais parmi les premières de la classe. On le sent quand il y a le déclic, quand on a trouvé sa voie. Et c’est vrai ce qu’on disait, qu’on a trop de matières au début, parce qu’il y a des élèves qui ne savent pas ce qui leur plaît dans la vie et ils ont besoin d’avoir beaucoup de matières pour toucher à tout. Quand on sait ce qu’on veut, c’est bien de pouvoir se spécialiser. En lettres, moi, je n’avais pas de mathématiques, on avait très peu de biologie, c’était mieux et plus encourageant parce qu’on faisait ce qu’on aimait. Mais ce n’était pas juste envers les scientifiques, parce qu’ils étaient obligés à faire de la philosophie.

Bianca : Ce n’est pas comme ça chez nous. Même au profil littéraire, on a quatre heures de maths par semaine. Et notre professeur il est ...

Hélène : Il s’arrache les cheveux, non ? Bianca : Non, mais il demande beaucoup et il est un peu sévère. Ana : L’attitude des professeurs au lycée, a-t-elle changé par

comparaison au collège ? Hélène : Oui. C’est quelque chose dont on nous prépare dès la fin du

collège. On sait que quand on arrivera au lycée, les professeurs ne vont plus écrire au tableau, ne vont plus nous dire : « Vous écrivez en rouge le titre et vous soulignez en vert la consigne ». Au lycée, on est déjà autonome, on apprend déjà à prendre des notes, il faut savoir repérer les points importants.

Ana : Nos professeurs nous disent aussi que nous devons travailler individuellement. Je pense que le rôle de l’école est d’aider les enfants, et si nous travaillons individuellement, nous pouvons le faire à la maison. À l’école, les professeurs doivent nous aider.

Bianca : Dans ce cas, ce n’est pas obligatoire d’aller au lycée. C’est pourquoi il faut travailler plus. Mais s’il n’est pas obligatoire d’aller au lycée, pourquoi est-ce qu’on doit faire tous les devoirs ? Moi, par exemple, je trouve que certaines tâches sont inutiles et ne m’aident pas à progresser.

Hélène : On trouvera toujours un professeur qui nous a donné des devoirs inutiles et on a l’impression que ça ne sert à rien, mais en fait, ça sert toujours. Ce n’est jamais inutile d’apprendre des choses, même des choses qui ne nous intéressent pas. Moi, j’ai connu beaucoup de personnes qui disaient que ça ne sert à rien, qu’on nous en donne trop, mais on n’est pas mort.

Bianca : Dans votre cas, ça a généré la révolte, mais il y a des gens qui sont en dépression à cause de l’école.

Hélène : En France, on a de plus en plus de phobies scolaires, parce qu’on demande trop, il y a trop de devoirs, même physiquement, les cartables sont très lourds. C’est pourquoi le système américain avec les

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casiers est bon. Avant, en France il y en avait aussi. Quand j’étais au lycée, la professeure principale était une terreur, tout le monde avait peur d’elle, il y avait des filles de ma classe qui n’allaient plus en cours. Moi, je trouvais ça toujours bête, parce que la professeure avait gagné. Je n’avais pas envie qu’elle ruine mon moral, elle était une professeure comme les autres. Mais c’était l’idée inverse, elle voulait vraiment qu’on réussisse et c’est pourquoi elle était trop exigeante. Le Bac, on l’a tous eu avec des bonnes notes. Au lycée, parfois les professeurs sont très sévères toute l’année pour qu’on ait de bonnes surprises au Bac.

Bianca : Et pour finir, avez-vous des conseils pour nous ? Ana : Ou peut-être des histoires intéressantes liées à l’école ? Hélène : Je ne sais pas. C’est difficile de donner juste un conseil. J’en

aurais beaucoup à donner... Bien, de ce que j’ai déjà vu autour de moi, de ce que j’ai vu des gens moldaves, je vous conseillerai faire ce dont vous avez envie, essayer de parler le plus possible. Il n’y a pas assez de communication entre les enfants et les parents et c’est à vous d’apprendre à vos parents que vous pouvez leur parler et que eux, ils ne doivent pas être fermés à ce que vous voulez dire. C’est vrai qu’il y a un fossé entre les générations, il y a plein de choses dont c’est difficile de parler avec les parents, mais il faut essayer. Si vous avez besoin de parler, parlez. Faites ce qui est le mieux pour vous et ne vous laissez jamais battre par les méchancetés des autres.

Bianca : Et une histoire amusante de l’école ? Vous avez séché les cours, peut-être ?

Hélène : Oui, j’ai séché les cours, j’ai séché la cantine. Bien sûr, on pense que les parents ne le savent pas et le soir, quand on arrive à la maison : « Tu étais où à midi ? » On a fait peut-être des bêtises ... Non, c’est plus la rébellion et les sanctions sur la tenue vestimentaire, parce que moi, j’étais toujours la petite rebelle de l’école. Plus on me dit de ne pas faire quelque chose, plus je le ferai. Mes jupes étaient toujours trop courtes et grâce à moi, dans deux écoles ont été mis en place des règlements vestimentaires. On a toujours eu des bons professeurs, même si on râlait. Et ce sont des professeurs avec qui je suis restée en contact. Je sais qu’ils sont contents de moi.

Ana : Merci beaucoup. Ça a été très intéressant pour nous. On vous souhaite une très bonne journée.

Hélène : Merci. Interview réalisée par Maria-Bianca Bulimaga et Ana Ulianovici,

élèves au Lycée théorique « Spiru Haret » de Chisinau

Oeil d’expert sur la situation en Moldavie  Version imprimable Article de Gilles Ribardière Notre ami Florent Parmentier est reconnu comme étant un des meilleurs

connaisseurs des régions de l’Europe qui sont en ce moment secouées par une crise majeure, qui se traduit en particulier par la remise en cause du statut de la Crimée.

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Compte-tenu des retombées possibles sur la situation de la Moldavie, « www.moldavie.fr » a souhaité l’interroger. Nous donnons ici un résumé de notre entretien.

Florent Parmentier

Ce furent d’abord des propos généraux sur l’interprétation que l’on peut donner de l’attitude de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine. Il estime qu’à l’origine la Russie n’avait pas de projet de s’emparer de la Crimée, mais simplement le souhait que Viktor Ianoukovitch ne s’accorde pas avec l’Union Européenne sur l’Accord d’association, mais s’engage en revanche dans la démarche d’Union Douanière avec elle.

On sait que les événements en ont décidé autrement. Sur le constat d’une Ukraine tout compte fait « perdue », pour l’essentiel, a donc été engagée l’opération « Crimée » qui, selon Florent Parmentier, est une affaire entendue, d’autant plus qu’il y a – même assez ténue – une quasi-continuité territoriale avec la Russie.

Ce dernier facteur conduit à avoir une autre vision de ce qui peut se passer pour la Transnistrie. Cette bande de terre a pour la Russie deux inconvénients : pas de continuité territoriale et pas d’accès à la mer.

Toutefois, elle s’y intéresse, car conserver son influence sur Tiraspol permet de maintenir la pression sur la Moldavie (dont il faut rappeler qu’elle appartient à l’espace post-soviétique) et ainsi, pense-t-elle, entraver les démarches de rapprochement de la petite république avec l’UE. De plus, pour la Russie, la Transnistrie est une pièce importante dans le grand chantage en cours s’agissant de l’Ukraine.

Dans un tel contexte, que peut-il se passer en Moldavie ? L’Alliance pour l’Intégration Européenne remet en jeu sa majorité en

novembre prochain. Elle n’est pas à l’abri d’un échec, même si le contexte peut se révéler lui être plus favorable qu’il y a quelques mois. Tout d’abord, la croissance 2013 a été forte, de l’ordre de 8,9%, ensuite la signature de l’Accord d’Association avec l’UE a répondu à une attente largement partagée, notamment du fait de son volet libéralisation des visas.

Toutefois, si le résultat des élections est tangent, on peut toujours craindre la défection de quelques parlementaires. Mais en tout état de cause, on peut penser que même le Parti des Communistes, qui de toute façon n’est pas homogène, ferait preuve de pragmatisme : une adhésion à l’Union Eurasienne se traduirait par une baisse du PIB de 10% selon des études, et en outre, depuis quelques années, les échanges économiques avec les pays de l’UE sont majoritaires, ce qui semble constituer une tendance impossible à inverser.

Il semble bien que l’intégrité de la Moldavie passe par l’application de l’Accord d’Association avec l’UE, mais aussi un accord de libre échange – et non pas une intégration dans une union douanière - avec l’Union Eurasienne.

Mais les incertitudes quant aux actions à venir de la Russie demeurent et, en particulier, si elle poursuit son entreprise de déstabilisation vers le sud de l’Ukraine, jusqu’à Odessa, la Moldavie risque d’en pâtir, elle qui se situe

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à quelques encablures du grand port de la Mer Noire. Il faut bien savoir que la Russie entend conserver un poids suffisamment fort dans la région…

Le 24 mars 2014

La France et les Français vus par les MoldavesPlaidoyer pour la langue française

 Version imprimableNous sommes heureux d’accueillir une nouvelle jeune rédactrice, Cristina Laicovski. Elle débute sa collaboration par un plaidoyer enthousiaste pour la langue française. Il faut l’entendre car elle nous met, nous Français, face à nos responsabilités : nous ne pouvons ignorer cet enthousiasme ; il nous faut aider ces « militants » de la francophonie. Merci, Cristina, d’être une avocate si énergique de la cause du français.La rédaction.*** *** ***Article de Cristina Laicovski

Cristina LaicovskiLa langue française, composante de la culture universelle de l’homme. Aujourd’hui, la façon de vivre, les changements produits pendant les derniers siècles, ses rigueurs, dessinent devant nous un monde où malheureusement la culture ne joue pas le rôle principal. Car, actuellement, c’est la raison du plus riche qui est la plus forte et pas celle de celui qui a un esprit riche, un vaste champ spirituel.Mais la culture, c’est quoi ? C’est l’unique trésor qui crée la personnalité d’une personne. C’est avant tout son éducation, ses manières, ses pensées, son savoir, etc.D’après moi, la culture d’une personne est en lien direct avec son savoir, son désir d’élargir l’horizon de ses connaissances. Et on peut dire « que la valeur d’une personne peut se mesurer au nombre des langues qu’elle parle ». Et sans aucun doute, le français est au sommet de la pyramide des langues les plus nécessaires que chacun doit étudier.Il y a déjà quelques siècles, la connaissance du français était considérée comme la chose qui rimait avec le sens esthétique, l’éducation idéale pour les couches sociales les plus hautes, l’aristocratie, la bourgeoisie. Toute personne respectée dans la société devait bien connaître le français. Les jeunes filles aussi devaient bien maîtriser cette langue pour faire preuve d’élégance, de délicatesse etc.On peut même et de nos jours parler de ce phénomène dans la société, qui en effet implique le besoin de connaitre cette langue. Ainsi, chacun de nous doit avoir parmi ses objectifs dans sa vie, d’approfondir ses connaissances concernant la langue de Molière. Car, il ne faut pas oublier qu’elle est une langue officielle de l’ONU, de la Croix Rouge et une langue de travail de l’Union Européenne. De plus sa connaissance augmente la chance d’être à l’unisson avec le succès, la réussite professionnelle et bien sûr avec le bonheur. Car la connaissance c’est aussi un grand bonheur pour celui qui l’apprécie comme il faut.

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A mon avis, le fait de connaître la langue française nous offre une des opportunités uniques pour devenir vraiment riche. Mais riche spirituellement. En effet, elle influence directement notre culture. Et je pense que ça vaut vraiment la peine de profiter de ce merveilleux voyage que nous offre la langue française, pour pénétrer plus loin dans le mot « culture » et son importance primordiale.

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marchandises que l’équipe achemine en juillet 2005, notamment dans le village de Gurbardh, commune de Malishevë. Informatisation d’écoles et (...)

Les Moldaves et la Moldavie vus par les Français Version imprimable

Auteur : Petru Negura (Docteur en sociologie de l’EHESS, enseignant à l’Université Libre Internationale de Moldavie)„D’où êtes-vous ?” - „De Moldavie”.Il y a dix ans environ, cette réponse, donnée à la hâte, aurait mis dans l’embarras un nombre considérable d’Occidentaux qui, souriant gênés, auraient cherché fiévreusement un nom à sonorité proche sur les étendues de leur carte mentale. Les plus perspicaces auraient enchaîné mentalement des associations alimentées par des toponymes réels ou imaginaires. Dès lors, il a coulé bien de l’eau sous les ponts du Danube, bien des Moldaves ont foulé de tous côtés le sol des douanes occidentales, cherchant à valoriser leur main d’œuvre devenue brusquement inutile dans leur pays. Et de plus en plus nombreux sont les étrangers qui ont traversé les frontières de laMoldavie, poussés par diverses missions, intérêts ou curiosités. De nos jours, les informations sur la République de Moldova ne manquent pas.Elles empruntent d’habitude les couleurs sombres d’un Eldorado anti-utopique : précarité, corruption, dépeuplement, trafic d’êtres humains... Informations confirmées, contredites ou mises à jour, une fois confrontées à l’expérience immédiate des visiteurs dans cet Etat qui, encore très récemment, n’était pour eux qu’une chimère. Certains voyageurs finissent même par s’attacher un peu plus à ce pays récent et à ses gens, allant même jusqu’à ressentir les manques et les souffrances de ceux-ci comme les leurs propres.Pour analyser la manière dont les Français qui ont récemment visité la Moldavie ont perçu ce pays et ses habitants, j’ai fait une brève recherche, consultant trois principales sources :1) les réponses données par une vingtaine de sujets bénévoles à un questionnaire distribué par l’intermédiaire des lettres d’information de l’association « Les Moldaviens » de Paris auprès de ses abonnés ;2) les réponses détaillées au même questionnaire données par trois visiteurs français ;3) les échanges d’opinions et de renseignements au sujet de la Moldavie sur un forum francophone de voyageurs amateurs ( http://voyageforum.com/ ).L’âge des sujets questionnés varie entre 21 et 91 ans (avec une moyenne de 40 ans). Selon leur statut socio-professionnel, les répondants sont, comme suit, professeurs d’université (5), directeurs d’entreprise (3), fonctionnaires dans des institutions publiques, nationales ou internationales (4), consultants / formateurs (2), ingénieurs (2), professionnels du milieu artistique (2), agents de marketing (2), un stagiaire, un retraité et un analyste financier.La majorité des sujets enquêtés (12, de la Ière et de la IIème catégorie) ont visité la Moldavie pour réaliser des missions professionnelles. L’un d’entre eux se demande même, sur le mode rhétorique, s’il pouvait y avoir d’autres raisons de voyager en Moldavie.

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Cinq d’entre eux ont cependant mentionné un objectif touristique, alors que quatre autres répondants ont visité la Moldavie pour des raisons personnelles. La grande majorité des répondants à mon questionnaire sont des hommes (18), contre seulement 4 femmes. Un des participants au forum étudié déclare que les belles femmes sont la « seule occupation valable à Chisinau, et unique raison d’aller en Moldavie si on n’y fait pas de business » (considération qui provoque immédiatement la désapprobation énergique de la part d’un autre forumiste).Les opinions des sujets enquêtés sont partagées, souvent contradictoires, au sujet de la Moldavie et des Moldaves . Pris ensemble, les répondants ont donné sur la Moldavie et ses habitants un nombre équivalent d’appréciations positives et négatives (86/87). Les appréciations positives sont pourtant plus nombreuses dans les réponses données par mes répondants bénévoles que dans les opinions exprimées sur le forum. De même, les Moldaves ont joui de la part des visiteurs français de plus d’appréciations positives que négatives (58/49). En revanche, la Moldavie dans son ensemble a produit chez les visiteurs questionnés une impression plutôt négative (27 négatives contre 13 positives). Enfin, la ville de Chisinau, qui est l’endroit le plus visité - souvent le seul - par les voyageurs français, a attiré 18 appréciations positives contre seulement 10 appréciations négatives.La plupart des répondants (12 contre 20) ont apprécié, entre autres qualités, l’hospitalité des Moldaves . A cette appréciation on peut également ajouter la « chaleur » et l’« attachement affectif » , la « générosité » , la « gentillesse » , la « modestie » . Selon le témoignage d’un visiteur , les Moldaves, surtout ceux qui habitent dans les villages, se sentent extrêmement honorés de la visite d’Occidentaux occasionnels, ce qui vaut à ces derniers la manifestation d’un maximum de chaleur affective et de générosité à l’endroit de ces derniers. Pourtant, un autre répondant considère les Moldaves comme « rustres », « pas très polis ». Les commerçants moldaves s’étant montrés carrément « non accueillants » à l’égard de certains clients français , et ce parce qu’ils ne seraient « pas habitués aux touristes » ou, selon l’opinion d’un autre sujet questionné , parce qu’ils auraient « une notion du service (...) différente de la nôtre ».Parmi d’autres mérites attribués aux Moldaves, cinq répondants ont spécifié la francophonie et la francophilie de ceux-ci. En revanche, l’un des visiteurs, participant au forum étudié, avoue qu’il lui a été difficile de s’entendre avec les Moldaves, « car peu d’entre eux parlent anglais ou français ». Cinq sujets questionnés considèrent les Moldaves qu’ils ont rencontrés au cours de leur visite(s) comme étant « ouverts » à d’autres cultures, « aspirant à découvrir d’autres horizons ». Toutefois, selon l’opinion d’un sujet , les Moldaves n’ont pas beaucoup de possibilités de voyager, ce qui serait à l’origine de leur manque d’ouverture vers l’espace international. Deux travailleuses dans le domaine artistique considèrent les Moldaves qu’elles ont connus comme « très fermés en ce qui concerne les autres origines ethniques (à part les Européens) » et « pas très ouverts aux autres cultures », malgré bien d’autres mérites qu’ils auraient. Selon la perception de deux participants au forum, certains Moldaves seraient « ouvertement xénophobes ». Enfin, deux forumistes mettent en garde leurs interlocuteurs qui ont exprimé l’intention de visiter la Moldavie contre le fait que certains Moldaves peuvent être « assez violents, notamment en Transnistrie ».

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En ce qui concerne les relations des Moldaves entre eux, certains répondants les considèrent comme très « casaniers » , l’ambiance au sein des familles de là-bas étant « amicale » , « agréablement humaine » . Néanmoins, en dehors des familles, où les rapports sont très étroits et chaleureux, les Moldaves ne sont pas très solidaires, l’ « esprit grégaire » les caractérisant assez peu . Comme dans le cas des relations familiales, la manière dont les Moldaves occupent leurs loisirs est, selon l’appréciation de certains visiteurs français, propre aux Latins . Les Moldaves aiment faire la fête, « recherchant le plaisir de la nourriture, du vin, des bons moments » .D’après la perception d’un certain nombre de répondants, les Moldaves ont une attitude positive face à la vie et à ses difficultés. Ils sont perçus comme étant « motivés » , « stoïques » , « dynamiques » , « débrouillards » , « énergiques » , « passionnés », « battants » , « travailleurs » . Malgré les difficultés qu’ils doivent affronter, les Moldaves « ont de l’espoir, des rêves et se donnent les moyens de les atteindre » . Aux yeux d’une répondante, les Moldaves auraient une « conscience politique surprenante » . Ces perceptions positives ont toutefois leur revers négatif. Parfois, les visiteurs expriment leur regret que les Moldaves soient trop « résignés » , « soumis » , « fatalistes » face aux dures conditions de la vie. Certains Moldaves manqueraient de confiance en eux-mêmes , mais aussi « envers les autres » , ainsi qu’ « à l’égard des autorités » . Un directeur commercial remarque une « atmosphère un peu « mafieuse » dès que l’on aborde des sujets de politique ou d’économie locale » . Les jeunes Moldaves surtout seraient trop « hésitants » . Selon un répondant , les Moldaves seraient devenus ces dernières années trop individualistes. Enfin, dans les affaires comme dans leur vie de tous les jours, les Moldaves manqueraient de pensée stratégique, projetée sur le long terme .Quelques visiteurs français qualifient par ailleurs les Moldaves qu’ils ont rencontrés de « cultivés » , « éduqués » , certains d’entre eux étant même « brillants » (« illustration : le nombre de langues parlées » ). Selon les appréciations des répondants universitaires ou formateurs, les Moldaves possèderaient même des « compétences remarquables » , maîtriseraient des « outils TIC bien adaptés » (« rattrapent le temps perdu » ). Un universitaire français admire le « sérieux et [la] rigueur des étudiants » moldaves. En général, les Moldaves témoigneraient d’une « acuité du jugement » qui pourrait les aider à sortir de la crise dans laquelle leur pays se trouve . Cependant, plusieurs sujets déplorent « le manque de liberté intérieure » des Moldaves, le « ghetto mental » dans lequel ils sont enfermés . Selon un répondant (consultant économique), les Moldaves n’auraient pas d’« éducation économique ». Un autre participant à l’enquête, qui déploie actuellement une affaire en Moldavie, regrette la « chasse aux diplômes » à laquelle les jeunes Moldaves s’adonnent, quelquefois en dépit des compétences proprement dites . Enfin, un répondant trouve les Moldaves « limités intellectuellement » .Si l’on se place du point de vue moral, plusieurs visiteurs français enquêtés considèrent les Moldaves comme « honnêtes », « sincères » , « entiers » , « vrais » (« plus vrais qu’ici en France »). Ce qui n’empêche pas qu’en affaires, l’honnêteté ne soit pas « pas la plus grande vertu » des Moldaves, surtout lorsque celles-ci sont faites avec des étrangers . Certains d’entre eux iraient même jusqu’à se comporter comme des escrocs. Corrompue et omniprésente, la

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police moldave se montre, de surcroît, excessivement soupçonneuse à l’égard des tentatives des étrangers de prendre des photos dans la ville . Une jeune répondante regrette la « violence [de la jeunesse moldave] retournée contre elle-même » à travers la frivolité, l’alcool...En ce qui concerne le niveau de vie des Moldaves, les appréciations des répondants, peu nombreuses, dénotent un caractère négatif. Le niveau de vie est extrêmement bas et la misère est généralisée en Moldavie ; les « traces malheureuses de la guerre, de l’Union soviétique » sont profondes . Certains répondants considèrent les Moldaves comme attachés « à leurs traditions », « à l’identité et à la terre, à la langue et à la culture ».Mais la plupart des appréciations faites dans ce sens sont plutôt négatives. Quelques sujets enquêtés regrettent le manque de patriotisme, d’attachement et de respect des Moldaves à l’égard de leur pays et le désir de nombre d’entre eux d’émigrer à tout prix . Ainsi, ceux qui réalisent cette ambition et finissent par s’installer en France « oublient d’où ils viennent » .Si l’on considère les appréciations portant sur la Moldavie en général, les répondants se réfèrent de manière positive à l’« histoire » , aux « belles traditions » , aux « beaux paysages » , aux « gens » qui l’habitent, aux « repas agréables » , à la « douceur » et à la « force » du pays. Un sujet enquêté qualifie ainsi la situation en Moldavie comme étant de beaucoup meilleure qu’en Roumanie .Cependant, la majeure partie des références à la Moldavie présente un caractère éminemment négatif. La Moldavie est avant tout vue comme un « pays de contrastes » , où les indices d’une relative prospérité coexistent avec la misère et la pauvreté extrêmes . Certains répondants ont été sensibles à la tristesse profonde qui envahit les paysages, les édifices, les « visages des gens » , le « marché central [de Chisinau] dans le comportement des gens » . Plusieurs sujets retiennent de leur dernière visite en Moldavie « les villages dans la poussière », « les puits » au bord des routes , les « toilettes à la turque en bois », les « maisons sans douche » . Une répondante remarque la « ruralité des villages malgré l’avancée des technologies » . La Moldavie offre, aux yeux de plusieurs visiteurs français, une image désolante : « Les orphelinats d’état : un cauchemar » , les « routes et bâtiments en piteux état » , il fait « fortement froid dans un bon nombre de transports en commun et magasins » , la « nature [est] pillée, dilapidée », il existe « peu de lieux pittoresques » , l’architecture est « dévastée » , laquelle d’ailleurs présente « assez peu d’intérêt » . Certains répondants regrettent le « manque de démocratie et de liberté » . D’autres sont contrariés par l’« l’omniprésence russe », par la domination de la langue russe aux dépens d’autres langues et cultures .Pourtant, si la Moldavie provoque en général chez les visiteurs enquêtés un sentiment de tristesse, la ville de Chisinau sauve, en partie, la bonne image du pays. Ainsi, la capitale de la Moldavie est vue par plusieurs répondants comme étant prospère et « active » , une ville où l’on peut voir partout de « belles voitures », de « bons hôtels », des « paysages verts » et de « jolis panoramas », de « belles maisons neuves » . Chisinau « charme » surtout par son centre « calme », « bien organisé », avec des bars et parcs agréables ; la capitale moldave serait, selon l’opinion de plusieurs visiteurs (y compris ceux participant au forum), « propre », « agréable », sans « aucun problème de sécurité » .

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Le « marché gigantesque » du centre-ville lui confère un « côté oriental » . Mais comme le pays dans son ensemble, Chisinau apparaît dans la description des participants à l’enquête comme une « ville de contrastes » . Il suffit de s’écarter un peu des rues centrales de la ville pour découvrir « l’agitation, le bruit, le sentiment d’être perdu » qui dominent, par exemple, dans la « gare routière » , dans les « affreux buildings des années 60 en état de délabrement avancé », dans les « rues défoncées et poussiéreuses » . Aux yeux d’un voyageur français, la ville de Chisinau se caractérise par une « routine provinciale (comme en Russie provinciale) » .Les opinions exprimées dans le cadre de cette enquête peuvent nous surprendre par leur diversité, voire même par leur caractère contradictoire. Dans quelle mesure ces opinions représentent-elles les Moldaves et jusqu’où reflètent-elles l’identité et la réalité que cette population vit au jour le jour ? Je dois faire un aveu : les questions posées aux sujets enquêtés ont été formulées un tant soit peu tendancieusement. Ainsi, par la question « comment caractériseriez-vous les Moldaves... » on pourrait entendre que les « Moldaves » formeraient une population homogène, tous avec le même visage et le même caractère. Certains répondants m’ont reproché subtilement le réductionnisme et la généralisation excessive auxquels mes questions pouvaient conduire. Mais les participants à cette enquête rapide ont compris le jeu lequel je les invitais à jouer, exposant des visages et des fragments surpris hâtivement dans une foule et dans un « film » par ailleurs assez fluides et composites. De plus, chaque réponse implique une sensibilité, une perception et une expérience personnelles et somme toute subjectives. En prenant en compte toutes ces réserves et en mettant en œuvre leur esprit de discernement, les Moldaves pourraient se retrouver facilement dans ces bribes d’impressions et de témoignages. Elles nous renseignent également sur cet autre « occidental » qui est de plus en familier aux « gens de l’Est ». En y regardant de près, nous comprendrons mieux comment peut-on être Moldave mais aussi, en renversant la perspective, comment on peut être Français.

Entrevue avec Florent Parmentier, auteur de « Moldavie - Les atouts de la francophonie »

 Florent Parmentier, déjà auteur en 2003 de « La Moldavie, à la croisée des

chemins » (malheureusement épuisé), poursuit son investigation de ce qui fut la Bessarabie. Le nouveau titre, « la Moldavie. Les atouts de la francophonie », publié aux éditions Non Lieu (Paris, 2010), nous fait découvrir combien ce pays, méconnu et en pleine mutation, est proche de nous, ne serait-ce qu’à travers une diffusion exceptionnelle de la langue française.

L’auteur a bien voulu répondre à nos questions, ce qui nous invite à lire avec attention son ouvrage, qui est une mine d’informations, et à mieux comprendre les raisons de l’aspiration de la petite république à entrer dans l’Union Européenne.

Quels sont les objectifs de votre livre ?

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 Cet essai a une double origine. Il s’inscrit à la fois dans le cadre d’une activité associative avec « Les Moldaviens », qui agit en faveur de l’amitié franco-moldave, et en même temps dans une recherche universitaire plus large sur la région, commencée il y a près de dix ans.

Ce parcours et cette expérience ont suscité plusieurs interrogations qui sont au cœur de cet ouvrage : comment contribuer au développement des relations entre les deux pays, et plus largement de la Moldavie et du monde francophone ? À quoi se rattache l’attachement des Moldaves à la francophonie ? Qu’est-ce que la Moldavie peut nous dire plus largement sur le mouvement francophone aujourd’hui ?

L’ouvrage entend contribuer modestement à ces débats, en ouvrant de nouvelles pistes.

Tout au long de votre ouvrage, vous démontrez à quel point la Moldavie est partie prenante de la francophonie. Quelle est la part de l’apprentissage du français dans les établissements scolaires ?

À la rentrée 2010, le français demeure la première langue étrangère enseignée en Moldavie dans les écoles, les collèges et les lycées. D’après le Bureau National de la Statistique, le total des apprenants du français en Moldavie s’établit à 376 027 élèves en Langue Vivante 1 (52,07 % des effectifs) et à 26 190 en Langue Vivante 2 (6,96 %). Le nombre d’apprenants progresse même dans la capitale Chisinau ou à Balti (deuxième ville du pays), et demeure très fort dans les villes petites et moyennes.

Ce taux en fait le pays le plus francophone en Europe Orientale, devant la Roumanie et la Bulgarie. C’est une situation exceptionnelle qui reste peu connue dans l’espace francophone.

L’appartenance à la francophonie peut-elle être un facteur de facilitation de l’intégration européenne ? Si oui, comment ?

Il n’existe bien sûr aucun critère linguistique pour entrer dans l’Union Européenne. Tout au plus, les institutions européennes sont concernées par le droit des minorités, rouage essentiel pour une démocratie consolidée.

En revanche, il faut bien prendre en compte le fait que la langue peut servir de vecteur de rapprochement. C’était le cas pour la Roumanie et la Bulgarie dans leur processus d’adhésion. Le partage linguistique permet le développement de contacts privilégiés au niveau des sociétés, des politiques et favorise également un rapprochement économique.

Plusieurs autres facteurs politiques entrent en ligne de compte, notamment le fait que les trois capitales des institutions européennes – Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg – sont francophones, qu’une partie significative des documents de travail est rédigée en français ou encore que la France tient une place importante dans le processus de prise de décision au niveau européen.

Plus localement, à Chisinau, la nouvelle « Maison des savoirs » a également pour vocation d’être un centre d’information privilégié sur l’Europe, aux côtés de l’Alliance française, par exemple.

On observe en ce moment un engouement de la part des adultes pour l’apprentissage, ou le perfectionnement, du français…mais avec derrière, le projet d’immigrer au Québec. Que vous inspire cette situation ?

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Les raisons d’apprendre le français sont multiples, y compris migratoires. L’immigration canadienne favorise les candidats francophones, afin de respecter des équilibres internes fragiles, tant culturels que politiques. La présence moldave connaît un essor de ce fait, puisque les autorités canadiennes voient d’un bon œil la diversification des origines des immigrants.

Pour la Moldavie, cela implique évidemment la perte d’une main d’œuvre souvent qualifiée, ce qui affaiblit le potentiel économique du pays. Ce sont également des nouveaux contacts qui se forgent entre les sociétés canadiennes et moldaves, ce qui peut introduire également un certain nombre d’effets positifs. Difficile en outre d’empêcher les migrants de partir, à moins de leur offrir plus de perspectives d’avenir en Moldavie même…

Vous décrivez diverses actions de coopération décentralisée entre collectivités locales françaises et moldaves. Estimez-vous que leur nombre est satisfaisant ou faudrait-il les développer, et dans quels domaines plus particulièrement ?

Les coopérations décentralisées sont un bon indicateur de la vitalité des relations entre deux pays. Cela a constitué un puissant facteur de rapprochement entre la France et l’Allemagne, complétant les rencontres au sommet entre chefs d’État. La Roumanie figure également en très bonne place depuis la chute du mur.

Au-delà du nombre de jumelages, il faut également voir leur intensité : un jumelage de papier n’a guère d’utilité ! Certains jumelages entre petites entités font un travail concret et visible, tandis que la contribution d’autres semble moins importante.

Grenoble est jumelée avec la capitale, Chisinau. Vous semblez regretter que ce jumelage soit en fait en sommeil. Quels arguments mettriez-vous en avant pour convaincre cette grande cité à relancer le jumelage ?

Ce jumelage a été décidé au milieu des années 1970, à une toute autre époque dans le cadre des relations interétatiques franco-soviétiques. Il n’y avait pas de communauté moldave implantée localement à Grenoble, ce qui constitue souvent un moteur dans l’activité d’un jumelage.

Le jumelage Grenoble – Chisinau doit donc user d’autres ressorts. En premier lieu, il faut qu’il y ait une réelle volonté à Chisinau de progresser sur ce dossier. Cela passe par des échanges réguliers d’informations, des propositions, un comité pour suivre le jumelage, etc.

Ensuite, il faut s’appuyer sur des acteurs grenoblois susceptibles d’être intéressés au développement des relations : professeurs, étudiants, chefs d’entreprises, etc. La dimension universitaire des échanges est à ne pas négliger. En effet, la France est le quatrième pays de destination des étudiants moldaves, derrière la Roumanie, la Russie et l’Ukraine. Il est donc dans l’intérêt de Grenoble, grande ville universitaire, d’attirer le plus d’étudiants moldaves possible.

Il existe un certain nombre de pistes à développer pour stimuler les échanges entre les deux villes, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. C’est grâce à un travail plus sérieux que la mairie de Chisinau peut espérer déclencher l’intérêt de ses interlocuteurs…

Pouvez-vous en quelques phrases donner les raisons d’espérer dans l’avenir de la Moldavie ?

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 es sujets d’inquiétudes sont nombreux pour la Moldavie : pauvreté, corruption, déséquilibres économiques, séparatisme transnistrien, réformes administratives, dégradation des infrastructures, fuite des cerveaux, etc. Plus qu’un problème en particulier, c’est la conjonction de ceux-ci qui ne manque pas d’inquiéter. Cependant, il convient également de remettre toutes ces difficultés en perspective. La crise économique de 2008 – 2009 n’épargne pas la Moldavie, mais son système financier est plutôt sain. Dans les faits, la crise économique qui a suivi l’indépendance avait beaucoup plus de force.

Le développement rapide (avant la crise) de l’Europe Centrale et Orientale offre de nouvelles perspectives à terme pour la Moldavie, qui accueillera de nouvelles activités économiques. On peut imaginer un déplacement des activités de sous-traitance d’Europe Centrale, dans le domaine des services, voire même de l’industrie (par exemple dans la région de Balti). L’émigration moldave a pour l’heure des effets contrastés, mais elle pourrait devenir à l’avenir une ressource pour la modernisation du pays.

Des investissements sont nécessaires pour transformer un outil productif vieilli, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. À l’avenir, les Européens et les pays post-soviétiques ne seront pas les seuls investisseurs. Ainsi, les acteurs économiques chinois ont fait le pari de la Moldavie, avec une proposition de prêt de l’ordre d’un milliard de dollars (pour un PIB de 8 milliards environ) en 2009. Cela va favoriser le développement des infrastructures dans ce pays, même s’il reste à voir comment le tissu économique va réagir à cet afflux massif d’argent.

Pensez-vous que la diffusion de votre livre permettra de mieux faire connaître la Moldavie et ses aspirations ?

C’est un espoir, mais ce n’est qu’un élément d’un ensemble plus large. Le portail francophone de la Moldavie (www.moldavie.fr) a un rôle évident dans la diffusion de l’information, tout comme l’association « les Moldaviens », et bien d’autres acteurs.

Ce livre est le fruit d’une expérience particulière, mais il entend également proposer une vision des relations entre le monde francophone et la Moldavie. C’est donc une contribution modeste, mais je l’espère néanmoins réelle, pour un pays qui n’en mérite pas moins.

 Propos recueillis par Gilles Ribardière.

 

Relations politiques et visitesLa France est l’un des États membres les plus anciennement représentés à Chisinau. Les contacts politiques sont fréquents : visite d’ I. Leanca en janvier 2013, entretien de N. Gherman, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration européenne avec son homologue le 7 novembre 2013 de M. Babuc, ministre de la Culture avec Madame Benguigui le 12 novembre et de V. Lazar, Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie à Paris, le 3 décembre dernier.Les contacts parlementaires sont fréquents : M. Lupu, alors Président du Parlement, s’est rendu à Paris en février 2013, le député J-C Mignon, président de l’APCE, est allé à Chisinau en septembre 2013 et J-P Dufau, député et président de la section française de l’APF, en novembre 2013.

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Site de l’ambassade de France en Moldavie

Relations économiquesLa France compte parmi les principaux investisseurs étrangers en Moldavie (207 M € en 2010). Les principales entreprises présentes en Moldavie sont Orange (Orange Moldova, premier fournisseur de téléphonie mobile du pays), Lafarge (60% des besoins en ciment du pays), Lactalis et la Société générale (actionnaire majoritaire de la Mobiasbanca, 5e banque moldave). Les échanges commerciaux bilatéraux demeurent limités (75 M €).Site de la Chambre du Commerce et d’Industrie franco-moldave

Coopération culturelle, scientifique et techniqueNotre dispositif de coopération culturelle et linguistique repose sur l’Alliance Française de Chisinau. Ppremier établissement culturel d’importance dans la capitale, elle a fêté en 2012 ses 20 ans d’existence. Chaque année, elle dispense des cours de français à 4 000 personnes.La langue française demeure la première langue vivante enseignée dans les établissements secondaires. Notre coopération a pour objectif le renforcement de la francophonie ; la formation des nouvelles élites ; la promotion de la diversité culturelle et le soutien aux institutions publiques via des actions de formation de fonctionnaires. Des cofinancements sont organisés avec des bailleurs francophones (Agence universitaire de la francophonie, Association des parlementaires francophones), multilatéraux (PNUD, OMS, UNICEF) et européens.Site de l’Alliance française de Moldavie

M o l d a v i e   : l e s r e l a t i o n s p o l i t i q u e s a v e c l a F r a n c e

jeudi 28 février 2013 

La France est l'un des États-membres les plus anciennement représentés à Chisinau et le seul pays étranger à y disposer d'un réseau culturel d'importance (le français demeure la première langue étrangère pratiquée en Moldavie).Les contacts politiques sont réguliers : M. Pierre Lellouche, secrétaire d'État chargé des affaires européennes, à Chisinau en novembre 2009,M. Iurie Leanca, ministre moldave des affaires étrangères et de l'intégration européenne, à Paris en juin 2010.Le Premier ministre, M. Vlad Filat, a effectué une visite de travail en France du 12 au 14 avril 2011. La vice-ministre des affaires étrangères et de l'intégration européenne,Mme Natalia Gherman, a effectué une visite à Paris du 2 au 4 novembre 2011, au cours de laquelle elle s'est entretenue avec le ministre chargé des affaires européennes. M. Leanca, accompagné du ministre de l'intérieur moldave, a effectué une visite de travail à Paris, fin janvier 2013.Il existe également des contacts parlementaires réguliers, notamment au niveau des Groupes d'amitié à l'Assemblée nationale et au Sénat. M. Marian Lupu, président du Parlement moldave, s'est ainsi rendu trois fois à Paris, en octobre 2006, en janvier 2008 et février 2013. Le président du Sénat, M. Christian Poncelet, a effectué une visite à Chisinau en avril 2007.

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La France en MoldavieSi les relations commerciales entre la France et la Moldavie demeurent encore modestes, la présence des investisseurs français dans le pays est toutefois plus significative. Regroupés désormais pour la plupart au sein de la CCI France Moldavie, les investisseurs français contribuent à structurer l'économie locale et leur présence est un facteur d'attractivité pour le pays.Relations commerciales bilatéralesLes relations commerciales entre la France et la Moldavie sont stables et durables, mais restent encore trop modestes malgré les nombreuses opportunités existantes. En 2012, la France n'est que le 14ème fournisseur avec 1,9% du total des importations moldaves dans un pays où la croissance est encore largement portée par la consommation. Les exportations françaises sont composées de biens d'équipement, notamment électriques, et de véhicules de transport. Viennent ensuite les produits textiles et les produits agricoles, notamment dans le secteur de la viticulture.La France est le 13ème client du pays. Les importations françaises sont composées principalement de produits agricoles et de produits textiles.Investissements françaisLes investissements français sont, en ce qui les concerne, nettement plus conséquents en dépit de la petite taille du pays. La France est l’un des premiers pays à avoir réalisé des investissements importants en Moldavie dès la fin des années 90. Elle est le 8ème investisseur étranger en Moldavie, avec 4,1% du stock des IDE au 1er octobre 2010.Ce chiffre ne traduit toutefois pas la réalité du poids des investissements français dans le pays, l'importance des investissements dit "off-shore" influant de manière substantielle sur le classement des IDE, aux premiers rangs desquels se retrouvent les Pays-Bas, Chypre, la Roumanie, la Russie et l'Ukraine.Société Générale, Lafarge, Orange et Lactalis ont des filiales de plein exercice en Moldavie et ont réalisé des investissements significatifs, créateurs d'emplois.Le groupe Lafarge possède la plus importante usine de ciment en Moldavie et fournit 75% des besoins en ciment du pays. Après un recul de ses ventes lié à la crise économique et à la stagnation du secteur de la construction, l’activité est depuis repartie à la hausse et le groupe poursuit une politique active d’investissements.Dans le secteur agroalimentaire, le Groupe Lactalis est présent depuis 2005. Il a effectué d’importants investissements dans son unité de production de Soroca. Il fabrique des produits laitiers et des fromages pour le marché moldave ainsi que pour l'exportation vers la Russie et l'Ukraine.Dans celui des télécommunications, la filiale d'Orange en Moldavie est un des fleurons du groupe et de l’économie moldave. Il est le leader de la téléphonie mobile dans le pays avec une part de marché d'environ 65 %. L’entreprise a lancé en Moldavie la HD Voice en 2012 et la 4G en 2013.La Société Générale a fait l'acquisition en 2007 de Mobiasbanca, cinquième banque du pays. Elle emploie environ 700 personnes.Parmi les autres investissements, on peut citer Le Bridge Corporation Limited (production et distribution), Pentalog, Netizencall, Cyssea International (services IT), Nucile si Natura - Bargues  Agro-Industrie (transformation fruits secs et noix).Grâce à leur visibilité et à leur caractère structurant pour l'économie locale, les investissements français sont régulièrement mis en avant par les autorités moldaves.Les investissements français bénéficient d’un accord de protection réciproque des investissements signé le 8 septembre 1997 et entré en vigueur le 3 novembre 1999.Les principales sociétés françaises représentées en Moldavie se sont regroupées d'abord au sein d'un Club d'Affaires (Club France) en 2008, puis, suite à la

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transformation du Club en Chambre de Commerce et d'Industrie, au sein de la CCI France Moldavie (CCIFM), créée en septembre 2010.La CCIFM accueille également des investisseurs francophones (Global Phoning Group) et des entreprises moldaves.Perspectives et secteurs porteursPlusieurs investisseurs et sociétés françaises manifestent actuellement un intérêt pour le pays, tant en termes d’implantations que d’échanges commerciaux.Des opportunités existent dans les secteurs de l’agro-alimentaire et de la viticulture, de la sous-traitance textile, de la distribution de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques, de la distribution d’équipements techniques pour l’industrie et de la distribution de machines agricoles, des services (dont IT, hôtellerie, restauration, centres d’appel, Import/Export, etc.), dans le secteur environnement et énergies renouvelables, dans celui des grandes infrastructures, travaux routiers, eau, etc. - éventuellement dans le cadre de PPP et du programme de privatisations, dans le commerce et les franchises (textile, habillement et marques, bijouterie, etc.).La conclusion récente de nouveaux partenariats entre la CCIFM et UBIFRANCE Roumanie, mais également avec le MIEPO (Organisation d’attraction des investissements et de promotion des exportations moldaves), la CCI de Moldavie et la CCI de Transnistrie, doit permettre de mieux promouvoir la Moldavie, de développer les échanges commerciaux entre les deux pays et de faciliter l’arrivée de nouveaux investisseurs français.Note : article actualisé le 30 juillet 2013

FRANCE - MOLDAVIE

UNE RELATION FORTELa France est l’un des Etats-membres les plus anciennement représentés à Chisinau et le seul pays étranger à y disposer d’un réseau culturel important (le  français demeure la première langue étrangère  pratiquée en Moldavie). Il nous paraissait par conséquent logique de profiter de cette relation entre les deux pays pour y installer notre principal centre d’appel.COOPÉRATION CULTURELLE, SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUELa France et la Moldavie ont su mettre en place et développer au fil des décennies une très forte coopération culturelle et linguistique constituée d’une Alliance Française à Chisinau qui reste l’implantation occidentale la plus visible de la capitale, et qui dispose de sept antennes en province. La langue française demeure la première langue vivante enseignée dans les établissements secondaires avec plus de 50 % d’apprenants.Le pays compte environ 2500 professeurs de français, qui bénéficient tous d’un soutien substantiel de la France (formation, matériel didactique et pédagogique).Les deux pays se sont fixé comme objectifs principaux le renforcement de la francophonie en soutenant six filières francophones dans l’enseignement supérieur.

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La France reste l’un des principaux investisseurs étrangers en Moldavie  (42,2 M. d’euros sur la période 1994-2008). Un club des affaires franco-moldave a été officiellement inauguré par le Secrétaire d’Etat aux affaires européennes en novembre 2009.S'appuyant sur place sur  l'Alliance française et la Chambre de Commerce France-Moldavie très dynamiques, NETIZENCALL est devenu au fil des années un acteur majeur de la relation client dans la capitale et le partenaire privilégié des universités et écoles de langues.La Moldavie, le 1er pays Francophone.Démonstration en image avec ce reportage de TV5 Monde

DECRET Décret n°97-770 du 24 juillet 1997 portant publication du traité

d'entente, d'amitié et de coopération entre la République française et la République de Moldova, fait à Paris le 29 janvier

1993 

NOR: MAEJ9730070D Version consolidée au 31 juillet 1997

Le Président de la République,Sur le rapport du Premier ministre et du ministre des affaires étrangères,Vu les articles 52 à 55 de la Constitution ;Vu la loi n° 94-1074 du 15 décembre 1994 autorisant la ratification du traité d'entente, d'amitié et de coopération entre la République française et la République de Moldova ;Vu le décret n° 53-192 du 14 mars 1953 modifié relatif à la ratification et à la publication des engagements internationaux souscrits par la France,

Article 1Le traité d'entente, d'amitié et de coopération entre la République française et la République de Moldova, fait à Paris le 29 janvier 1993, sera publié au Journal officiel de la République française.(1) Le présent traité est entré en vigueur le 1er décembre 1995.

Article 2Le Premier ministre et le ministre des affaires étrangères sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.Jacques Chirac