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Mort encéphalique: diagnostic et prise en charge Armelle Nicolas-Robin SSPI-accueil des polytraumatisés DAR Pitié-Salpétrière Paris Ordre du jour Définition – Physiopathologie Epidémiologie Diagnostic clinique et paraclinique Prise en charge d’un patient en mort encéphalique en vue d’un don d’organes Donneurs d’organes décédés après arrêt cardiaque Nicolas-Robin Un peu d’histoire… 1906 : Jaboulay greffe un rein de chèvre au pli du coude d ’une femme sans succès. En 1933, le Russe VORONOY publie la première greffe rénale à partir d'un rein de cadavre. L'échec est immédiat. En 1947, David HUME greffe temporairement un rein avec succès En 1967, après l’avènement des immunosuppresseurs, le premier cœur est grefféavec succès par Christian Barnard en Afrique du Sud et le premier foie par Thomas Starzl à Denver Nicolas-Robin Un peu d’histoire… En 1959, l'école neurologique parisienne et en particulier celle de MOLLARET et GOULON décrivent l'état de mort cérébrale ouvrant ainsi le champ immense du prélèvement à cœur battant. L'idée du don d'organes apparaît. « Ce qui est important pour la vie est l'encéphale » Nicolas-Robin Un peu d’histoire… 1. Absence totale de conscience et de réactivité 2. Absence de motricitéspontanée et de ventilation 3. Abolition de tous les réflexes périphériques et du tronc cérébral 4. EEG plat en l’absence d’hypothermie ou de neurodépresseurs (barbituriques…) Nicolas-Robin Activitéde prélèvement d'organes Evolution du nombre de donneurs potentiels recensés, prélevés et non prélevés depuis 1994 2010 Nicolas-Robin

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Mort encéphalique:

diagnostic et prise en charge

Armelle Nicolas-RobinSSPI-accueil des polytraumatisés

DAR Pitié-SalpétrièreParis

Ordre du jour

• Définition – Physiopathologie

• Epidémiologie

• Diagnostic clinique et paraclinique

• Prise en charge d’un patient en mort encéphalique

en vue d’un don d’organes

• Donneurs d’organes décédés après arrêt cardiaque

Nicolas-Robin

Un peu d’histoire…

• 1906 : Jaboulay greffe un rein de chèvre au pli du coude d ’une femme sans succès.

• En 1933, le Russe VORONOY publie la première greffe rénale à partir d'un rein de cadavre. L'échec est immédiat.

• En 1947, David HUME greffe temporairement un rein avec succès

• En 1967, après l’avènement des immunosuppresseurs, le premier cœur est greffé avec succès par Christian Barnard en Afrique du Sud et le premier foie par Thomas Starzl à Denver

Nicolas-Robin

Un peu d’histoire…

• En 1959, l'école neurologique parisienne et en particulier

celle de MOLLARET et GOULON décrivent l'état de mort

cérébrale ouvrant ainsi le champ immense du prélèvement à

cœur battant.

• L'idée du don d'organes apparaît.

« Ce qui est important pour la vie est l'encéphale »

Nicolas-Robin

Un peu d’histoire…

1. Absence totale de conscience et de réactivité

2. Absence de motricité spontanée et de ventilation

3. Abolition de tous les réflexes périphériques et du tronc

cérébral

4. EEG plat en l’absence d’hypothermie ou de neurodépresseurs

(barbituriques…)

Nicolas-Robin

Activité de prélèvement d'organes

Evolution du nombre de donneurs potentiels recensés,

prélevés et non prélevés depuis 1994

2010

Nicolas-Robin

Devenir des personnes en état de mort

encéphalique recensées en 2008

Nicolas-Robin

Diagnostic de mort

encéphalique

Nicolas-Robin

Contexte épidémiologique

et physiopathologique

Vasculaire55-60%

Trauma cranien25-30%

Anoxie 11-13%

Age moyen 52 ans (+ 10 ans en 10 ans)

Nicolas-Robin

Aujourd’hui: définition légale,

clinique

Décret relatif au constat de mort encéphalique

Art R 671-7-1. Le constat de mort ne peut être établi que si les trois critères

cliniques suivants sont simultanément présents :

1. Absence totale de conscience et d’activité motrice

2. Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral

3. Absence totale de ventilation spontanée

Art. R. 671-7-2. - Si la personne, dont le décès constaté cliniquement, est assistée

par ventilation mécanique et conserve une fonction hémodynamique,

l'absence de ventilation spontanée est vérifiée par une épreuve d'hypercapnie.

Nicolas-Robin

1. Absence totale de conscience et

d’activité motrice

• Absence de réactivité aux aspirations pharyngées

• Epreuve de Pierre Marie et Foix

(lésion médullaire)

Nicolas-Robin

2. Abolition de tous les réflexes

du tronc cérébral

• Réflexe photomoteur: absence réactivité aux stimulations

lumineuses

• Réflexe cornéen: absence de mouvement palpébral lors de la

stimulation de la cornée avec une compresse

• Réflexe oculo-vestibulaire : absence de mouvement oculaire lors

de l’injection d’eau froide dans le conduit auditif

• Réflexe oculo-cardiaque: absence de ralentissement de la

fréquence cardiaque lors de la compression des globes oculaires

Nicolas-Robin

Etapes de l'examen clinique

pour le diagnostic de l'EME

D’après Wijdicks et coll

Nicolas-Robin

3. Absence totale de ventilation

spontanée: épreuve d’apnée

• Préoxygénation en FiO2 100% pendant 15 minutes

• débranchement du respirateur et oxygénation 10 l/min

pendant 20 minutes

• Absence de mouvements respiratoires

malgré PaCO2 > 60 mmHg

Nicolas-Robin

Pour attester du caractère irréversible de la destruction encéphalique il

doit être recouru :

• Soit à deux électroencéphalogrammes nuls et aréactifs effectués à un

intervalle minimal de quatre heures, réalisés avec amplification

maximale sur une durée d'enregistrement de trente minutes et dont le

résultat doit être immédiatement consigné par le médecin qui en fait

l'interprétation ;

• Soit à une angiographie objectivant l'arrêt de la circulation encéphalique

et dont le résultat doit être immédiatement consigné par le radiologue

qui en fait l'interprétation.

Décret relatif au constat de mort encéphalique

Aujourd’hui: définition légale,

confirmation paraclinique

Nicolas-Robin

EEG

- 16 canneaux- ampli x 4 : 2µV /mm - enregistrement 30 min- Ininterprétable en présence d’une hypothermie ou de substances sédatives

Nicolas-Robin

L’hypothermie

• Le réflexe pupillaire est aboli < 32°

• Les réflexes du TC disparaissent < 28°

• L’EEG est isoélectrique < 24°

Ni le décret ni la circulaire ne précisent le niveau de

température exigée pour l’examen

Nicolas-Robin

Les substances sédatives

• A concentration thérapeutique voire toxique : il est impératif de

démontrer l’arrêt de la circulation cérébrale par une angiographie.

• Les cas les plus difficiles : concentrations infra thérapeutiques et

les associations

- Barbituriques : pas de corrélation entre concentration

plasmatique et cerébrale, lipophiles

- Benzodiazépines ou morphiniques : pas de corrélation stricte

entre concentration plasmatique et cérébrale, fraction libre active

Nicolas-Robin

Nicolas-Robin

Doppler transcranien

Nicolas-Robin

Artériographie

Injection dans la crosse de l’aorte. Opacification des branches des

carotides externes. Absence de circulation intracérébrale.

normale EME

Nicolas-Robin

Angioscanner

Temps précoce Temps tardif2 temps. Vaisseaux mieux vus au temps tardif si ralentissement circulatoire. Dans ce cas, pas de vascularisation en distalité et pas de retour veineux.

normal EME

Nicolas-Robin

Prise en charge

du donneur

Nicolas-Robin

Réanimation circulatoire

Réanimation métabolique

Réanimation respiratoire

Correction des troubles de l’hémostase

Prévention et traitement de l’infection

Prise en charge du donneurPrise en charge du donneur

Nicolas-Robin

DO2 = DC x [ (SaO2 x Hb x 1,34)

+ (PaO2 x 0,003) ]

� Maintien d’une pression de perfusion

� Correction d’une anémie

RRééanimation circulatoire:animation circulatoire:Maintien apport tissulaire en O2

Nicolas-Robin

En cas d’instabilité hémodynamique

PAM < 65 mmHg

Echocardiographie

Dysfonction myocardique

GIKDobu /Adré

Hypovolémievraie

Noradrénaline± calcium

Vasodilatation Hémorragie, DI

Colloïdes (gélatines)

OUI

OUINON

NON

Nicolas-Robin

GIK

Glucosé 30%

+ Insuline rapide (Actrapid®) 60 UI / l

+ KCl 5 g/ l

1,5 ml/kg/h ≈ 100 ml/h

Nicolas-Robin

n = 12 sujets en EME, FRS < 30%But: Evaluer la réversibilité de la dysfonction cardiaque par l’administration comparée de GIK et de dobutamine

Nicolas-Robin

Remplissage vasculaire

� Colloïdes type gélatines (Plasmion®, Gélofusine®)

préféré aux cristalloïdes si remplissage > 3 l surtout si Tx poumon envisagée

diminuent l’oedème cellulaire et interstitiel

� HEA :

lésions de néphrose osmotique sur le rein transplanté

(Cittanova Lancet 1996: Elohes x 6 dialyse)

Nouvelle génération de faible PM?

� Albumine ?

� CGR si Hb < 8 g/dl (déleucocytés, CMV -)

Nicolas-Robin

Noradrénaline

•Indiqué si remplissage > 1 L inefficace

•Rationnel : diminution du taux circulant de

catécholamines par diminution du tonus sympathique

après orage catécholaminergique

• Effet mal connu sur les organes

– Dysfonction greffon cardiaque dans la phase initiale post greffe.

– Effet bénéfique sur la qualité des Tx rein à 4 ans

– Dose : 0,25 à 0,5 γ/kg/min

Nicolas-Robin

�� Maintien d’une pression de perfusion

�� Correction d’une anémie

Objectif: Hb > 8 g/dl

RRééanimation circulatoire:animation circulatoire:Maintien apport tissulaire en O2

Nicolas-Robin

Réanimation circulatoire

Réanimation métabolique et hormonale

Réanimation respiratoire

Correction des troubles de l’hémostase

Prévention et traitement de l’infection

Prise en charge du donneurPrise en charge du donneur

Nicolas-Robin

Substitution hormonale

version US (Crystal City)

Nicolas-Robin

Réanimation hormonale:

Diabète insipide

• Lié à une diminution de la synthèse et de la sécrétion

de l’hormone antidiurétique par la post-hypophyse

• Il entraîne une diurèse hypotonique, inappropriée

Dg : densité urinaire < 1005 mOsm/l

• Il peut induire une hypovolémie sévère et des

troubles métaboliques (hyperNa, hypoK, hyperMg,

hypoPh, hypoCa)

Nicolas-Robin

Polyurie > 2mL/kg/h

Exclure polyurie osmotique

(mannitol, hyperglycémie)

Hypernatremie

Osmolalité plasmatique > 300 mosmol/L

Densité urinaire < 1005

Osmolalité urinaire < 300 mosmol/L

SFAR 1998

Compensation de diurèse

D/h > 200 ml

vasopressine

Desmopressine (Minirin®)

2 µg IVD ±±±± /2h

Nicolas-Robin

Régulation hormonale: CIRCI

Nicolas-Robin

Supplémentation corticoïde

Administration systématique de 250 µg de tétracosactide puis de 100 mg d’HSHC

Nicolas-Robin

Supplémentation thyroïdienne

Nicolas-Robin

Réanimation métabolique: Glycémie

• Hyperglycémie fréquente liée à la décharge

catécholaminergique

• A corriger par des apports insuliniques au mieux par voie IV

pour éviter la glycosurie et la déshydratation qui en

résultent

Nicolas-Robin

Régulation thermique

• L’hypothermie est fréquente, secondaire à la vasodilatation et

à la diminution de la thermogénèse (abolition du frisson)

• Elle doit être corrigée afin que les troubles de l’hémostase ne

soient pas majorés.

Nicolas-Robin

Réanimation circulatoire

Réanimation métabolique

Réanimation respiratoire

Correction des troubles de l’hémostase

Prévention et traitement de l’infection

Prise en charge du donneurPrise en charge du donneur

Nicolas-Robin

Réanimation respiratoire

Le but est d’éviter l’hypoxie tissulaire liée à:

– Une baisse du transport en 02 (hypoxémie):DO2 = DC x [ (SaO2 x Hb x 1,34) + (PaO2 x 0,003) ]

– Une altération des capacités d’utilisation de l’O2 par les tissus

Nicolas-Robin

Causes de l’hypoxémie

• Conséquences du traumaContusion pulmonaire, hémopneumothorax, inhalation…

• Dysfonction cardiaque aiguë secondaire à l’orage catécholaminergique

• Pneumopathie nosocomiale

• Excès de remplissage vasculaire

Nicolas-Robin

Diagnostic pratique des

hypoxémies

• Mesure continue de l’oxymétrie de pouls

(SpO2 > 90%)

• Dosage régulier de la gazométrie artérielle

Nicolas-Robin

Objectifs de la ventilation

mécanique

• Maintenir l’oxygénation: FiO2, PEP

PaO2 entre 80 et 100 mmHg avec FiO2 minimale

PEP minimale (environ 5 cmH2O)

• Eviter les lésions volotraumatiques

– VT ≤ 8 ml/kg

– FR pour 35 < PaCO2 < 40 mmHg

– Pmax < 30 cmH2O ou Pplat < 25 cmH2O

Nicolas-Robin

Périodes critiques

• Période d’instabilité hémodynamique au moment du passage en ME

• Aspirations trachéales

• Epreuve d’apnée

Nicolas-Robin

Manœuvres de

recrutement alvéolaire

Comparaison de PaO2/FiO2 avant l’épreuve d’hypercapnie (T1) vs

après le rebranchement (T2)

Comparaison de la variation de PaO2/FiO2 dans les 2 heures

après le rebranchement entre le groupes non-recruté (NR) et

recuté (R+)

Technique: maintien d’une pression d'insufflation de 35 cmH2O pendant 40 secondes au décours immédiat de l'épreuve d'hypercapnie

Nicolas-Robin

Réanimation circulatoire

Réanimation métabolique

Réanimation respiratoire

Correction des troubles de l’hémostase

Prévention et traitement de l’infection

Prise en charge du donneurPrise en charge du donneur

Nicolas-Robin

Physiopathologie

• En cas de lésions cérébrales, le parenchyme

détruit libère de grandes quantités de

thromboplastine et d’activateur du

plasminogène.

• Il en résulte une CIVD et une fibrinolyse

Nicolas-Robin

Diagnostic

• Cliniques: hémorragies diffuses, points de ponction, tube digestif…

• Biologiques: fibrinogène, TP et TCA, plaquettes, calcium ionisé

Nicolas-Robin

Correction des troubles

de l’hémostase

• Calcium

• PFC si TP < 30% et/ou fibrinogène < 1 g/l

• CUP si plaquettes < 30.000/mm3

• Correction d’une hypothermie

Nicolas-Robin

Réanimation circulatoire

Réanimation métabolique

Réanimation respiratoire

Correction des troubles de l’hémostase

Prévention et traitement de l’infection

Prise en charge du donneurPrise en charge du donneur

Nicolas-Robin

• Des prélèvements bactériologiques (Hc, ECBU) sont systématiquement réalisés

• Seule l’infection pulmonaire pose un réel problème. Son incidence est liée à la durée de la ventilation mécanique

• En cas de transplantation pulmonaire, la fibroscopie bronchique avec prélèvement bactériologique est systématique

Prévention et traitement

Nicolas-Robin

Prévention et traitement

• Il n’existe pas d’argument formel pour une antibioprophylaxie

• Notre attitude– Traiter une infection existante

– Décontamination oropharyngotrachéale

– Antibioprophylaxie après passage en ME• < 48h : Augmentin-Genta ou Oflocet-Genta

• > 48h : Claventin-Tobra ou Ciflox-Tobra

Nicolas-Robin

Evaluation des

organes et des tissus

Nicolas-Robin

Critères d’évaluation des organes

et des tissus

• Critères communs contre-indiquant le prélèvement

– d’ordre réglementaire pour des objectifs de sécurité sanitaire : ESB ou de maladie équivalente, infection par le VIH, HCV ou HBV, tuberculose active ou syphilis

– d’ordre médical : cancers avérés ou métastasés (sauf certaines tumeurs cérébrales)

• Cas par cas: rapport risque/bénéfice: maladies de systèmes, allergies, intoxications, infections bactériennes, âge du donneur

Nicolas-Robin

Prélèvement cardiaque:

Evaluation

• Anamnèse

• ECG

• Echocardiographie trans-oesophagienne

• ± coronarographie

• Marqueurs biologiques:

• troponine, NTproBNP

Nicolas-Robin

Prélèvement cardiaque:

EvaluationA.Nicolas-Robin et al. Intensive Care Med. 2007 (33):986-92.

n = 63 sujets en EME: 45 FRS > 50%, 9 FRS 30-50%, 9 FRS < 30%

Nicolas-Robin

Prélèvement cardiaque:

contre-indications absolues

• les intoxications au CO taux de CO > 20 %)

• les arythmies ventriculaires graves

• les hypoxémies sévères (SaO2 < 80 %)

• un infarctus du myocarde documenté

• des lésions sévères sur la coronarographie

• une malformation cardiaque non corrigée

• une tumeur cardiaque

• une hypokinésie globale (FEVG < 0,3)

Nicolas-Robin

Prélèvement pulmonaire:

Evaluation

• Radiographie thoracique

• Tomodensitométrie thoracique

• Fibroscopie bronchique

• Durée de la ventilation mécanique

Nicolas-Robin

Prélèvement pulmonaire:

contre-indications absolues

• l’âge du donneur > 70 ans

• des antécédents de maladie respiratoire chronique non réversible

• la présence d’opacités alvéolaires bilatérales non réversibles après fibroaspiration, déplétion hydrosodée et optimisation de la ventilation

• un rapport PaO2/FiO2 < 300 après mise en œuvre des techniques d’optimisation des échanges pulmonaires

• une durée d’ischémie froide supérieure à 8 heures

Nicolas-Robin

Prélèvement hépatique:

Evaluation

• Echographie

• Tomodensitométrie

• Biologie: ASAT, ALAT, gGT, PhAlc, V

• Anatomopathologie (biopsie)

Nicolas-Robin

Prélèvement hépatique:

contre-indications

• Pas de CI absolue: organe vital +++

• CI relatives

– stéatose macro-vacuolaire > 30 à 60 %,

– Na > 170 mmom/l

Nicolas-Robin

Evaluation des greffons

Marqueurs fonctionnels

1. Créatininémie:

• La créatininémie n’augmente que pour une diminution > 50% DFG

• La production endogène dépend de la masse musculaire qui diminue avec l’âge

• La diminution parallèle de production endogène et du DFG aboutit à la stabilité

de la créatininémie

D’après T.Hannedouche,

Nicolas-Robin

Evaluation des greffons

Marqueurs fonctionnels

2. Clairance de la créatinine selon Cockroft et Gault

à partir de données concernant 249 patients, dont 23% >70 ans , 4% femmes

– Chez l'homme = 1.25 x Poids x (140-âge) / créatininémie

– Chez la femme = 1.04 x Poids x (140-âge) / créatininémie

3. Clairance de la créatinine selon MDRD (Modification of Diet

in Renal Disease)

Chez l'homme = 186 x (créatinine x 0,0113)-1,154 x âge- 0,203

x 1,21 pour les sujets d'origine africaine

x 0.742 pour les femmes

4. Mesure de la clairance de la créatinine = U.V /P

Nicolas-Robin

Evaluation des greffonsMarqueurs lésionnels

D’après L.Marty

Nicolas-Robin

Rein normal Glomérulosclérose

Anglicheau D et al. 2008; 8:2325-2334

313 reins issus de donneurs cadavériques > 50 ans:

But: Critères pronostiques d’un DFG < 25 ml.min-1.1,73 m-2 à 1 an

Analyse multivariée:

Antécédent HTA,

créatinémie > 150 µmol.L-1

glomérulosclérose > 10%

Validation d’un score composite

clinique + histologie / histologie : NS

Nicolas-Robin

Intérêt de l’histologie, mais

-problème de disponibilité technique

-allongement de la durée d’ischémie froide

Prélèvement rénal:

Evaluation

• ECBU

• Etude du sédiment urinaire:

hématurie, protéinurie

• Échographie et

• Tomodensitométrie

Nicolas-Robin

Prélèvement rénal:

contre-indications

• clairance de la créatinine < 30 ml/min

• glomérulosclérose > 50 %

• lésions athéromateuses majeures

Nicolas-Robin

Prise en charge per-opératoire

du donneur

• Installation

• Monitorage

• Anesthésie

• Temps opératoires

Nicolas-Robin

Prélèvement pancréatique

(pancréas total ou îlots de Langerhans)

Evaluation

• Tomodensitométrie

• Amylasémie

Nicolas-Robin

Prélèvement pancréatique:

contre-indications relatives

• âge du donneur

Pancréas total: > 45 ans (sauf traumatisés sans antécédents: > 55 ans)

îlots de Langerhans: > 70 ans (meilleur résultat si donneur > 50 ans)

•index de masse corporelle préférentiellement < 27 en cas de greffe rein–

pancréas

• Un taux d’amylase > 2N

• instabilité hémodynamique : facteur de risque de pancréatite aiguë et de

thrombose des vaisseaux pancréatiques chez le receveur après la greffe

• durée de réanimation avant prélèvement > 5 jours

• L’aspect macroscopique du pancréas au bloc opératoire

• est en fait le critère final déterminant pour le prélèvement.

Nicolas-Robin

Prélèvements de tissus

• cornées,

• membranes amniotiques,

• os massifs,

• tissus mous de l’appareil locomoteur,

• vaisseaux,

• valves cardiaques,

• peau.

Prise en charge

opératoire du donneur

Temps chirurgical du PMO

• Le PMO est une urgence chirurgicale qui ne doit passer qu ’ après les urgences hémorragiques et obstétricales.

• Afin de ne pas perturber les autres activités chirurgicales, il est recommandé que l’intervention soit effectuée dans une salle dédiée avec une équipe spécifique

Prise en charge per-opératoire

du donneur

Poursuite de la

réanimation

pré-opératoire !

Installation

• Décubitus dorsal

• Bras en abduction forcée

• Protection contre l’hypothermie (couverture chauffante, respirateur avec circuit filtre, réchauffeur de

perfusion)

– perte de la thermorégulation centrale

– perfusion de très grands volumes

– exposition à la température ambiante du bloc

• Sterno-laparotomie médiane

+/-refend transversal Nicolas-Robin

Monitorage

• Scope

• Oxymètre de pouls

• Capnographeéviter l’alcalose

• Sondes– naso-gastrique

– vésicale (diurèse horaire)

– thermique

Nicolas-Robin

Abords artériel et veineux

• KT artériel radial gauche:

Section du TABC droit si prélèvement poumon

– PA en continue

– Estimation du remplissage

�KT veineux central 3 voies- Jugulaire interne droit

- Sous-clavier droit

� 1 VVP de gros calibre à droite

Nicolas-Robin

Autre Monitorage

• Echocardiographie transoesophagienne

• Doppler oesophagien

• PICCO

- intérêt prélèvement pulmonaire

- estimation de l’eau extra vasculaire pulmonaire

Nicolas-Robin

Anesthésie et médicaments

• 2 à 4 h

• Curarisation profonde pour éviter tout mouvement

• Halogéné pour limiter les poussées hypertensives

• Héparine 300 ui / kg IV

– avant le clampage aortique

– à la demande des préleveurs

Nicolas-Robin

Chronologie opératoire

• exploration et préparation de l’étage abdominal

• exploration et préparation de l’étage thoracique

• héparinisation 10 minutes avant le clampage et perfusion in situ

• prélèvements des organes thoraciques

• prélèvements des organes abdominaux

• prélèvements des tissus

• restauration tégumentaire solide et esthétique

Nicolas-Robin

Equipe d’urologie

• Incision médiane xyphopubienne avec 2 refends latéraux

• Exploration: recherche d’une contre-indication au prélèvement

• Dissection du mésocolon jusqu’à la veine cave et l’aorte

• Visualisation des reins, uretère, artères et veines rénales

• Exposition et mise sur lacs de l’aorte abdominale depuis l’artère mésentérique supérieure jusqu’à la naissance des artères iliaques

• Exposition et mise sur lacs de la veine cave inférieure depuis la terminaison des veines iliaques jusqu’au dessus des veines rénales

Nicolas-Robin Nicolas-Robin

Equipe hépatique

• Exploration (aspect, volume):– Foie

– Pédicule hépatique

– Vaisseaux

• Dissection du pédicule hépatique

• Si canulation portale prévue:

exposition et mise sur lacs au niveau de la veine mésentérique inférieure

Nicolas-Robin

Equipe thoracique

• Agrandissement de l’incision en pré-sternal, sternotomie médiane

• Hémostase, mise en place de l’écarteur

• Ouverture du péricarde et des 2 cavités pleurales

• Inspection du cœur et des poumons

• Isolement des veines caves supérieure et inférieure

Nicolas-Robin

Conclusion

Les résultats

Nicolas-Robin

4 5 ans 0

20

40

60

80

100

Taux de survie (%)

Rein

Cœur

Foie

Poumons Cœur -

Poumons (37%)

2 3 1

Survie des receveurs

(65%)

(46%)

(72%)

(79%)

Nicolas-Robin

Prélèvements d’organes sur

donneurs décédés après arrêt

cardiaque (DDAC)

Nicolas-Robin

Pourquoi?

en attente greffés Dcd en attente

nombre de patients

5981

2001 2002 2003 2004 20050

1000

2000

3000

4000

5000

6000

4920 5143 5226 53865696

25

432

022

12

8

26

712

253

14

0

26

072

127

13

5

30

532

423

12

4

31

582

572

12

0

2006 2007 2008

32

932

731

15

7

619570006509

35

302

912 3

671

29

37

14

6

20

1

Patients inscrits sur la liste: + 25 %

Patients en attente de greffe: + 30 %

Nicolas-Robin

Historique du prélèvement

dit « à cœur arrêté »

• Décret n° 2005-949 du 2 août 2005:

décret d'application de la loi de bioéthique de 2004, relatif

aux conditions de prélèvement des organes, des tissus et cellules

sur personne décédée et modifiant le Livre II de la première

partie du code de la santé publique (décret 2005-949):

« Prélèvements peuvent être pratiqués sur une personne décédée

présentant un arrêt cardiaque et respiratoire persistant »

• 6 août 2005, parution au JO d’une loi

Nicolas-Robin

Prélèvements d'organes

sur DDAC

Patients concernés : Classification de Maastricht

• Maastricht I : ... arrêt cardiaque en dehors de tout contexte de prise en charge médicalisée mais dont l’horaire de survenue et la durée (inférieure à30 minutes) sont connus.

• Maastricht II : ... arrêt cardiaque en présence de secours qualifiés, aptes àréaliser un massage cardiaque et une ventilation mécanique efficaces, mais dont la réanimation ne permettra pas une récupération hémodynamique.

• Maastricht III : ... Les personnes hospitalisées en réanimation pour lesquelles une décision d’arrêt des traitements est prise en raison de leur pronostic

• Maastricht IV : ... arrêt cardiaque lors de la prise en charge d'un sujet en état

de mort encéphalique.

Nicolas-Robin

Effondrement

< 150 min

Echec RCP med.

Mise en alerte des

équipeshospitalières

RCP médicale > 30 mn

< 30 mn

Arrivée à l'hôpital :

• Vérification des critères d'éligibilité

• Test d'asystolie

• Poursuite massage cardiaque

• Préservation d’organes

- Circulation Régionale Normothermique (R+F)

- Sonde de Gillot (R)

• Consulter le RNR

• Levée d'opposition

• Témoignage des proches

Organisation… la montre !

< 180 min Gillot

< 240 min CRN

Nicolas-Robin

Mise en place de la CRN

Nicolas-Robin

Technique de préservation des

organes : CRN circulation extra-corporelle régionale normothermique

Nicolas-Robin

Résultats français quantitatifs

2006

2007

2008

2009

2010

2011

25

50

75

100

125

150

Nicolas-Robin

Reins greffés

2006

2007

2008

2009

2010

2011

25

50

75

100

125

150

Reins prélevés

Résultats français quantitatifs

2 DDAC p

our 1 re

in greffé

Nicolas-Robin

Nicolas-Robin