'des concepts et une éthique' - CBPS · 2019. 7. 16. · 5 INTRODUCTION 6 UNCONCEPTENEVOLUTION 8...

38
avec le soutien du Ministère de la Communauté fran- Cette brochure s’inscrit dans les suites du colloque "Santé communau- taire" organisé en octobre 1998 à l’initiative et avec le soutien de la Commission COLLECTION santé communautaire et promotion de la santé 1 "des concepts et une éthique"

Transcript of 'des concepts et une éthique' - CBPS · 2019. 7. 16. · 5 INTRODUCTION 6 UNCONCEPTENEVOLUTION 8...

  • avec le soutien du Ministère de la Communauté fran-

    Cette brochure s’inscrit dans les suites du colloque "Santé communau-taire"

    organisé en octobre 1998 à l’initiative et avec le soutien de la Commission

    COLLECTION

    ssaannttééccoommmmuunnaauuttaaiirreeeett pprroommoottiioonn ddee

    llaa ssaannttéé

    1"des conceptset une éthique"

  • avec le soutien du Ministère de la Communauté fran-

    Cette brochure s’inscrit dans les suites du colloque "Santé communau-taire"

    organisé en octobre 1998 à l’initiative et avec le soutien de la Commission Communautaire Française de la Région de Bruxelles-

    COLLECTION

    ssaannttééccoommmmuunnaauuttaaiirreeeett pprroommoottiioonn ddee

    llaa ssaannttéé

    1"des conceptset une éthique"

  • 4

    Rédaction

    Martine Bantuelle,

    Jacques Morel, Yves Dario

    Relecture

    Marie Anne Beaudouin, Thierry Lahaye,

    Patrick Trefois

    Mise en page et production

    asbl Question Santé

    Maquette et illustrations

    Sébastien Bontemps

    © asbl "Santé, Communauté, Participation"Editeur responsable P. Trefois

    72 rue du Viaduc 1050 Bruxelles n° dépot D/2000/3543/6

  • 5

    INTRODUCTION 6

    UN CONCEPT EN EVOLUTION 8

    La santé, un sujet de préoccupation au fil des civilisations 8La santé modelisée par la médecine 9La santé est liée à la vision de la société 11La santé et ses déterminants actuels 13

    DE LA PREVENTION A LA PROMOTION DE LA SANTE 15

    Les objectifs de la prévention 15De l’éducation sanitaire à l’éducation pour la santé 16Une nouvelle perspective : la promotion de la santé 17

    DE L’INDIVIDU A LA COMMUNAUTE 23

    L’émergence de la santé communautaire 23La communauté comme levier d’action 25Valeurs et pratiques communautaires 26

    LES PILIERS D’UNE DEMARCHE COMMUNAUTAIRE DE SANTE 28

    La concertation et le travail en réseau 28L’intersectorialité 31La participation 32

    BIBLIOGRAPHIE 33

    SSOOMMMMAAIIRREE

  • 6

    L’expression paraît davantageut i l i sée depuis une quinza ined ’années , depuis la promulga-t ion de la Charte d ’Ottawa en1 9 8 6 . P o u r t a n t , l ’ h i s t o i r e d ec e c o n c e p t e s t f o r t a n c i e n n e .D e t o u s t e m p s , l e s s o c i é t é sont organ i sé l e rappor t ent rel a c o n c e p t i o n d e l a s a n t é , l emode d’organisation sociale etl e s préoccupat i ons e t beso insd e s c o m m u n a u t é s p o u r l e u rbien-être.La santé communau-taire est aussi l ’hérit ière dela médecine sociale , construi-te en contrepoint des avancéesde nos sociétés industriel lesdepuis le s iècle dernier.

    La Charte propose d ’envisagerl a p r o m o t i o n d e l a s a n t écomme un processus qu icon fère aux populat ions l esmoyens d ’assurer un p lusgrand contrôle sur leur santé.Dans ce cadre , la combinaisonde mécanismes de soutien denature éducationnel le et envi-r o n n e m e n t a l e a l i m e n t e d e spratiques qui visent à déve-lopper des habitudes et descondit ions de vie favorables àla santé.

    IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN

    L ’ a c t i o n c o m m u n a u t a i r eapparaît alors comme une desstratégies pertinentes de pro-motion de la santé principale-ment pour des interventionsqui visent à agir sur l ’envi-ronnement socio-pol it ique.

    L ’ a c t i o n c o m m u n a u t a i r en’est évidemment pas spéci -f ique de la promotion de lasanté. El le s ’est développéede longue date dans le champde l ’éducation permanente etde l ’act ion sociale ainsi quedans des act ions de dévelop-pement de manière plus géné-rale . Quelque soit le champd’ intervent ion, la part ic ipa-t ion des communautés concer-n é e s , s o u s l e s f o r m e s e tn iveaux mul t ip les qu ’ e l l ep e u t r e v ê t i r, c a r a c t é r i s e l adémarche.La référence à l ’act ion com-munautaire dans le champ dela santé est sans doute plusrécente dans notre pays.

    "SANTE COMMUNAUTAIRE"

  • 7

    Ainsi , les accents du récentdécre t de la Communautéfrançaise en matière de pro-motion à la santé vont versdes approches plus globalesde la santé incluant des sou-t i e n s à d e s d y n a m i q u e slocales et communautaires.

    Force est de constater que lathéorie autour de ce conceptest lo in d ’être unanimementpartagée, que de la théorie àl a p r a t i q u e p e r s i s t e n tn o m b r e d e d i f f i c u l t é s e t ,e n f i n , q u e l e s i n t e r v e n a n t scherchent à se construire desb a l i s e s e t à v a i n c r e l e u r sc l o i s o n n e m e n t s e t l e u r sr é s i s t a n c e s a u x c h a n g e -ments.

    Dans le but d ’amener tou-j ours p lus d ’ in tervenants às ’ e n g a g e r d a n s d e sdémarches de santé commu-n a u t a i r e , l ’ a s b l " S a n t é ,Communauté , Par t i c ipat i on"s e v e u t ê t r e u n e s p a c e d er é f l e x i o n e t d ’ é c h a n g e s . E l l es ’adresse à ceux et cel les qui ,par leur travai l profession-n e l , p a r l e u r r e s p o n s a b i l i t éadministrat ive ou po l i t iqueou par leur s ituation d ’ indi-vidu ou de col lect ivité , sontamenés à ê tre des ac teursd ’un processus de promotionde la santé.

    D a n s u n p r e m i e r t e m p s ," S a n t é , C o m m u n a u t é ,Partic ipation" s ’attel le à éta-b l i r u n c a d r e r é f é r e n t i e l

    basique de la pratique com-munauta i re en mat ière desanté.

    Une co l l e c t i on de s ix bro -chures (deux par année )ambitionne de faire le pointsur des aspects s ignif icati fsde cette pratique. Les déve-loppements théoriques seronti l lustrés de l ’expérience desacteurs en Communauté fran-çaise.

    Les demandes émanant desmembres du réseau d ’ interve-nants mis en place au sein de"Santé, Communauté, Partic i -pation" confirment l ’hypothè-se que l e concept e t l e sméthodes de l ’ in tervent ioncommunautaire en matière desanté restent des réal ités àconstruire. Les recommanda-t i ons l ég i s la t ives res terontle t t re morte e t l a no t i ondavantage un f ourre - toutqu’un carrefour dynamique etopérat i onne l s i un t rava i lconcret et col lect i f d ’é labora-t i on d ’un consensus en lamatière n ’est pas proposé.

    Nous proposons une démarchepour poursuivre le dialogueet l ’enrichir.

    Nous souha i tons que ce t teinit iat ive contribue à renfor-cer le pouvoir, la créativité etl e dynamisme de t ous l e sacteurs, qu ’ i ls soient ou nonprofessionnels .

  • 8

    Chez les Babyloniens, " lamaladie était la conséquenced’un péché". On était maladeparce qu’on l’avait bien mérité.Cette croyance subsiste encore

    chez certaines catégories de per-sonnes pour les maladies véné-riennes ou sexuellement transmis-sibles qui sont liées à la notion depéché sexuel. "L’explication de lamaladie par le péché impliquaitl’idée de la présence dans le corpsd’un esprit malin. Pour le faire sor-tir, les Babyloniens faisaient avalerau malade des substances destinéesà dégoûter l’esprit du mal ". Cette croyance subsiste encore dansla médecine populaire : plus le médi-cament est désagréable, plus il a dechances d ’être ef f icace . "LesBabyloniens développèrent aussiune forme de médecine communau-taire. Hérodote raconte qu’ils ame-naient les malades sur la placepublique où ils pouvaient recevoirles conseils et l’appui moral d’autresgens ayant souffert du même mal ".

    UU NN CCOONNCCEEPPTT EENN EEVVOOLLUUTTIIOONN

    LA SANTÉ,LA SANTÉ, UN SUJET DE PRÉOCCUPATION AU FIL DES CIVILISATIONS

    Si la santé est tant présente dans les préoccupations des hommes, c’estqu’elle renvoie à tout ce qui se passe entre la naissance et la mort. La ques-tion qui se pose est celle de savoir comment aller le mieux possible durantla vie en sachant que l’on va mourir1. De tout temps, la recherche du pour-quoi et du comment de la maladie a été présente et l’est encore aujourd’hui.

    Les conceptions actuelles sont toujours influencées par desmouvements culturels très anciens 2

    1 Lazarus (A) & Aïach (P), "La santé ? C'est la vie ! Dialogue autour d'une définition", in Prévenir, Cahiers d'étude et de réflexion édités par la coopérative d'édition de la vie mutualiste, n°30, premier semestre 1996

    2 Castillo (F), "Le nouveau paradigme de la santé", in Les Cahiers d'Education Santé, publication du Groupe d'Etude d'Education à lasanté, 3ème trimestre, année scolaire 1987-1988

    D’autres cultures ont égalementinfluencé nos conceptions de la santéet de la maladie. Chez les Egyptiens,au temps des pharaons, "le conceptde maladie comme châtiment évoluavers une notion d’accident lié à undrame métaphysique expliqué par lamythologie. La maladie trouve ainsiune origine extérieure à l’individu.Tout décès est donc un meurtre pro-voqué par un agent étranger aucorps : un autre être humain, un ani-mal, un objet, etc". L’idée d’agentextérieur est encore centrale dans lamédecine contemporaine même si lanotion de hasard a remplacé celle dudrame métaphysique.

  • 9

    Ces conceptions de la santé et de lamaladie se sont toujours intégréesdans des modèles médicaux qui ontégalement marqué de leur emprein-te les pratiques médicales.

    LA SANTÉ,

    " Dans le domainede la santé, l’enjeu pour

    l’avenir est de rétablir entreHygié et Panacée* l’équilibre

    que trois décennies de développe-ment biomédical fulgurant ont per-turbé au profit de cette dernière "

    - M. RENAUD*Dans la mythologie grecque, Asclépios était le dieude la santé. Il avait deux filles : Hygié et Panacée.Panacée était la déesse des soins. Elle avait une grande connaissance des produits extraits desplantes ou de la terre et de leurs usages. Hygié

    était la déesse pour laquelle la santé étaitl’ordre naturel des choses. Pour elle, on

    pouvait rester en bonne santé envivant selon la raison et avec

    modération en touteschoses.

    LA SANTEMODELISEE PAR LA MEDECINE3?

    3 Castillo (F), "Le nouveau paradigme de la santé", in Les Cahiers d'Education Santé, publication du Groupe d'Etude d'Education àla santé, 3ème trimestre, année scolaire 1987-1988

    "La théorie du châtiment divin évo-lua chez les anciens Juifs vers l’idéed’une épreuve imposée par Dieu aupécheur, lui permettant de devenirmeilleur". Cette conception a faitévoluer le point de vue spirituel de lamaladie puisqu’elle a permis aumalade de donner une dimensionplus acceptable à son mal.

    "Cette idée de la maladie, considéréecomme une épreuve physique etmorale, est également présente dansla culture grecque. Cependant pourles anciens grecs, cette épreuve n’estpas une vengeance des dieux, maisun phénomène naturel causé parune souillure matérielle, un attentatcontre l’harmonie". Cette théorie serapproche plus d’une philosophie dela santé et de la guérison que d’unep h i l o s o p h i e d e l a m a l a d i e .L’évolution de la définition de lasanté avait oublié ce point de vuepour mieux le retrouver au cours deces cinquante dernières années.

    "Parmi les Romains, la maladie étaitune épreuve destinée à former lecaractère et probablement une formede sélection naturelle". Les idéesd’autonomie de la personne et d’in-dépendance face au pouvoir médicalétaient déjà débattues dans destextes de Caton l’Ancien.Comme on le voit, la définition de lasanté s’est construite et se construitencore dans un mouvement dyna-mique entre différentes cultures etdifférentes époques.

  • Le modèle bio-médical(Descartes, Bernard, Pasteur) L’approche écologique

    Apparu au XVIII ° siècle, le modèlebio-médical considère la maladiecomme "une entité conceptuelle iso-lable de l’individu souffrant". Seloncette conception, "il existe une chaî-ne causale simple, reliant un agentpathogène identifiable à une mala-die particulière". Elle se caractérisedonc par son aspect relativementpositiviste.

    Ce modèle a amené une médecinedont l’action sur le corps du malades’exerce sous forme de médicamentsou de chirurgie; une médecine pourlaquelle le corps et la psyché sontséparables : la maladie psychosoma-tique est mentale et doit être confiéeau psychiatre. La maladie est doncsaisie comme une entité isolable del’individu qui en souffre et peut don-ner lieu à une série d’observations etde mesures qui permettent d’en pré-ciser les caractéristiques objectives.

    Sur le plan de la causalité, la concep-tion positiviste de la maladie a sou-vent été associée à la doctrine del’étiologie spécifique : une chaînecausale simple relie un agent patho-gène identifiable à une maladie par-ticulière. L’importance de la luttecontre les maladies infectieuses auXIX°siècle a renforcé cette orienta-tion.

    D’autres approches du modèle médi-cal ont été proposées plus tard.

    L’approche psychosomatique

    "L’approche écologique définit lasanté comme un équilibre écologiqueentre l’homme et son environnementet considère la maladie comme unerupture de cet équilibre".

    L’épidémiologie, centrale dans cetteconception, est considérée comme unoutil permettant d’articuler une nou-velle compréhension de l’étiologie duphénomène morbide. Elle permet deprendre en compte de nouveaux fac-teurs étiologiques liés à l’environne-ment physique et social, de situerl’action des gènes pathogènes dansdes chaînes causales plus complexeset de cibler des interventions versdes populations plutôt que vers despatients distincts.

    L’ approche psychosomatique "secaractérise par un approfondisse-ment de la compréhension de lamanière dont les dimensions physio-logiques et psychologiques de l’indi-vidu s’articulent dans la productionet l’évolution de la maladie".

    Cette approche a permis d’étudier lamanière dont l’organisme réagit austress et donc a permis de mettre enévidence l’importance des facteurssociaux et culturels.

    10

  • 114 Vigarello (G), "La santé : d'une définition négative à une vision positive", in Prévenir, Cahiers d'étude et de réflexion édités par la

    coopérative d'édition de la vie mutualiste, n°30, premier semestre 1996

    La santé considérée commel’absence de maladie

    LA SANTÉ,LA SANTE EST LIEE A LAVISION DE LA SOCIETE4

    Parallèlement à cette conceptioncentrée sur les caractéristiques phy-siques, de nouvelles " raisons " d’êtreen mauvaise santé vont se dévelop-per petit à petit pour modifier pro-gressivement la définition de lasanté.Ainsi, par exemple, dans des textesdu XVII° siècle, on voit apparaîtredes descriptions de troubles qui nesont pas physiques et que l’on consi-dérerait aujourd’hui comme destroubles psychologiques.Avec l’émergence de la société indus-trielle, au XIX° siècle, la transforma-tion du milieu de vie et de l’environ-nement va aussi être mise en rela-tion avec l’état de santé de la popu-lation.

    L’approche anthropologique considè-re que la maladie est un "construit"réalisé par le médecin avec l’aide dumalade. Dans ce cadre, "le malade,aussi bien que le médecin, possèdentleurs propres modèles de maladie".Le premier, "un modèle culturel par-ticularisé dans le groupe familial etadapté à l’expérience individuelle".Le second, "un modèle scientifiquemodifié par l’expérience clinique"."La maladie va finalement être'construite' à travers une sorte de'négociation' entre deux".

    Chaque époque et chaque sociétévont modeler leur vision de la santéselon leurs niveaux de connais-sances, de développement écono-mique et technologique, leursvaleurs dominantes, les rapports deforces sociales, politiques et reli-gieuses qui les traversent.

    Historiquement, la définition de lasanté s’est construite autour d’unereprésentation négative. La santéétait avant tout l’absence demaladie.

    L’approche anthropologique

  • 12

    Au XX° siècle, la notion d’Etat-Providence a sans conteste contribuéà la synthèse des différentes orienta-tions évoquées ci-dessus, en rempla-çant les actions visant à rester enbonne santé par une démarchevisant à améliorer la santé.

    Ainsi, "depuis un demi-siècle, lessociétés ont notamment misé sur lesservices médicaux". Dans cetteoptique, on aurait pu s’attendre à ceque, si un pays investissait demanière importante dans son systè-me de soins, les indicateurs de santése révéleraient meilleurs. Pourtant,tel ne semble pas le cas.

    La santé considérée comme unbien-être

    La santé considérée comme uneressource

    Fin du XIX° siècle, une représenta-tion positive de la santé apparaît.Les structures sanitaires qui se sontmises en place et les recherchesmenées à la même époque facilitentl’établissement, d’une part, de l’idéed’un corps social stratifié où les dif-férences ont pour causes la richesse,la culture, le savoir, le comporte-ment et les habitudes de vie et,d’autre part, d’un profil d’un hommemoyen et d’une définition de la santéqui va porter sur le comment soute-nir cet homme et comment l’aider àatteindre le niveau moyen.La santé est bien considérée commeune ressource. Celle-ci devant êtreentretenue et développée.

    Parallèlement à ce développement,l’individu prend conscience de lui-même, de son espace propre, de saliberté, de son autonomie et de sonespace intime. L’idée de se mainteniren bonne santé va se transformer encomment augmenter son bien-être.Dans cette optique, il est intéressantde voir que Pierre de Coubertinavait d’ailleurs imaginé créer unsanatorium pour bien-portants.

  • 135 Renaud (M), L'avenir : Hygié ou Panacée, in EVANS (RG), BARER (ML) et MARMOR (TR), Être ou ne pas être en bonne santé/bio-

    logie et déterminants sociaux de la maladie, Presse de l'Université de Montréal-John Libbey Eurotext, Paris, 1996

    LA SANTELA SANTE ET SES DETER-MINANTS ACTUELS

    La médecine et ses techniquesjouent, bien entendu, un rôle dans leprocessus de réduction et d’éradica-tion des maladies et de gestion de lasanté. Toutefois, d’autres facteursinterviennent et jouent un rôledéterminant sur l’état de santéd’une population.

    Le rapport Lalonde, paru en 1974 auCanada, a mis en évidence que lessoins de santé n’étaient qu’un desquatre déterminants de la santé àcôté de la biologie, de l’environne-ment et des habitudes de vie.

    Les actions visant à améliorer lebien-être des individus se sont alorsfocalisées sur les mauvaises habi-tudes de vie : alimentation, tabac,alcool, sédentarité, … Elles étaientconsidérées comme les causes princi-pales de maladies. Implicitement,cette optique induisait l’idée que lesgens étaient largement responsablesde ce qui leur arrivait.

    Les habitudes de vie ont uneinfluence sur la santé

    Plus on a de revenus, plus on vit longtemps et en bonne santé

    Toutefois, les limites de cette concep-tion sont vite apparues.Des études ont démontré que si onadmet que toute la population adop-te un genre de vie raisonné, l’espé-rance de vie sera probablementallongée mais un gradient d’état desanté entre les classes sociales per-sistera.

    La position dans la hiérarchie socio-économique semble en effet être undéterminant important de l’état desanté. De nombreuses études souli-gnent que "plus on est élevé dans lahiérarchie des revenus, moins gran-de est la mortalité, plus longue estl’espérance de vie et plus longue estl’espérance de vie en bonne santé.Ce gradient a été observé dans tousles pays du monde, mais avec uneamplitude qui varie"5.

  • 14

    On commence aujourd’hui à soup-çonner que c’est dans l’environne-ment social, économique et culturelque se trouvent les secrets de la lon-gévité et de la bonne santé. Cet envi-ronnement a un impact notammentsur les moyens utilisés pour faireface au stress. Ceux-ci varient selonle sentiment qu’a l’individu de pou-voir contrôler sa vie (événements,travail…) qui est lui-même dépen-dant non seulement de la positionhiérarchique et du support social,mais aussi du modèle de sociétédominant.Cette approche nous montre qu’ "unesociété ne peut plus prétendre biens’occuper de la santé de sa popula-tion, simplement en lui fournissantdes soins de santé, fussent-ils de lameilleure qualité technique pos-sible". Elle nous dit égalementqu’une société ne peut plus unique-ment renvoyer la balle à sesmembres, en leur disant qu’ils sontresponsables de leurs habitudes devie et dès lors de leur santé. Unesociété doit se préoccuper de la qua-lité de l’environnement social qu’ellecrée"6.

    - la paix et la sécurité dans le pays ou larégion ;

    - l’exercice participatif du pouvoir, oùles droits de l’homme sont privilégiés ;

    - des conditions de vie satisfaisantes ;- la décentralisation du processus de

    décision pour favoriser la participationde la population et lui donner desmoyens d’agir ;

    - l’absence de pauvreté extrême ;- l’équilibre entre croissance démogra-

    phique et ressources ;- l’accès à de l’eau propre, à de l’air pur,

    à une nourriture saine et à des sourcesd’énergie ;

    - l’équité et la justice socio-économiquesentre pays de même qu’à l’intérieur despays, particulièrement pour lesgroupes mal représentés (par exemple,femmes, enfants, personnes âgées ethandicapées, minorités ethniques) ;

    - un accès équitable à la terre ainsi qu’àun matériel et des techniques écologi-quement sûrs ;

    - un accès équitable aux services sani-taires et sociaux ;

    - un environnement psychosocial adé-quat ".

    Investir davantage de ressourcesdans l’amélioration de l’environ-nement social améliore la santé

    - Collectif sous la direction de HAGLUND (BJA), PETTERSSON (B),FINER (D) & TILLGREN (P), Créer des environnements favorables àla santé / exemples donnés à la Troisième Conférence Internationalesur la Promotion de la Santé, Sundsvall, Suède, OrganisationMondiale de la Santé, Genève, 1997.

    " Bien des fac-teurs contribuent à

    l’instauration d’envi-ronnements favorablesà la santé mais, danstous les cas, certaines

    conditions doiventêtre réunies, en

    particulier :

    6 Renaud (M), L'avenir : Hygié ou Panacée, in EVANS (RG), BARER (ML) et MARMOR (TR), Être ou ne pas être en bonne santé/bio-logie et déterminants sociaux de la maladie, Presse de l'Université de Montréal-John Libbey Eurotext, Paris, 1996

  • DDEE LLAA PPRREEVVEENNTTIIOONN AA LLAA PPRROOMMOOTTIIOONNDDEE LLAA SSAANNTTEE

    OBJECTIFSLES OBJECTIFS DE LA PREVENTIONLa prévention vise à réduire lenombre et la gravité des maladieset des accidents

    La prévention relève de différentschamps d’action et de compétence

    La santé des individus estaussi définie comme unerecherche d’un état d’équi-libre. Dans cette optique, laprévention peut être caracté-

    risée par une action volontaire sur"les mécanismes d’homéostasie et dedéfense biologique et psychologiqueet/ou sur les facteurs extérieurs quiles influencent". Le but ultime decette action étant bien entendu"de renforcer ou de défendre le pro-cessus vitaux"7 des individus.

    Ainsi, pour chaque individu, la pré-vention vise à :- "assurer l’intégrité physique et

    mentale",- "développer les capacités vitales",- "réduire les menaces des environ-

    nements physique, psychologiqueet social",

    - "maintenir les contradictions à unniveau tel qu’il puisse les gérersans diminuer ses capacitésvitales" 8.

    Idéologiquement, le concept de pré-vention repose sur la promesse d’uneabsence de maladie et d’un maintiend’une bonne forme physique et intel-lectuelle à condition de suivre lesconseils émis par la médecine.

    15

    7 Groupe "Prévention" du Conseil Communautaire Consultatif de Médecine Préventive de la Communauté française repris par Bury(JA), in Education pour la santé : concepts, enjeux, planifications, De Boeck, 1988

    8 Gremy & Pissaro repirs par Bury (JA), in Education pour la santé : concepts, enjeux, planifications, De Boeck, 19889 Reginster (G) et Leclercq (D), Une taxonomie de la prévention dans le domaine de la santé, in Bury (JA), Education pour la santé :

    concepts, enjeux, planifications, De Boeck, 1988

    Citons :- "les actes techniques individuels

    médicaux ou paramédicaux (ex.: lavaccination)",

    - "le génie sanitaire (ex.: la fluorisationde l’eau potable)",

    - "les mesures légales (ex.: la législationanti-tabac)",

    - "les mesures socio-économiques (ex.:l’amélioration de la salubrité des loge-ments sociaux)",

    - "l’éducation pour la santé, le soutienet l’assistance (ex.: brochure sur l’uti-lisation de médicaments pendant lagrossesse à destination des futuresmamans)",

    - "les actions spontanées d’autopréven-tion (ex.:utilisation du fluor en hygiè-ne individuelle bucco-dentaire)"9.

  • 16

    L’EDUCATIONDE L’EDUCATION SANITAIRE A L’EDUCATIONPOUR LA SANTE

    Les premières actions d’éducationsanitaire se sont centrées sur lamodification de comportement dansle but de prévenir un facteur derisque bien déterminé. Médecins etinfirmières, acteurs le plus souventimpliqués dans ce type d’actions, ontbasé leur travail sur le modèleConnaissances-Attitudes-Pratiques.Les caractères hygiéniste et médica-lisé de ces actions sont très pré-gnants.

    L’éducation pour la santé vise àaccroître les connaissances, lesc o m p é t e n c e s e t l a p r i s e d econscience

    En 1981, dans une de ses définitions,l’OMS donne à l’éducation sanitairede nouvelles orientations qui se veu-lent créatrices. L’OMS propose queles modalités d’information et d’édu-cation sanitaire se développent danstrois directions :- "accroître la compétence et les

    connaissances des individus sur lasanté et la maladie, sur le corps etses fonctions, sur la prévention dela mauvaise santé et les moyens defaire face à une situation donnée,

    - accroître les compétences et lesconnaissances concernant l’utilisa-tion du système de santé et la com-préhension de ses mécanismes,

    - accroître la prise de conscience desfacteurs sociaux, politiques et envi-ronnementaux qui exercent uneinfluence sur la santé" 10.

    10 Bury (JA), Education pour la santé : concepts, enjeux, planifications, De Boeck, 198811 in Ibidem12 Agir en promotion de la santé : un peu de méthode, numéro spécial de Bruxelles Santé, 1997

    L’éducation pour la santé vacombiner diverses approchesdans le but de renforcer son effi-cacité

    L’éducation pour la santé fait appel : - aux "approches persuasives, volon-

    taristes visant la modification sys-tématique et planifiée des compor-tements de l’individu et du groupe",

    - aux "approches centrées sur l’opti-malisation des conditions de déci-sion de l’individu, l’informationpour favoriser une décision respon-sable et les conditions d’adoptionde comportement via la prise deconscience de ce qui est bon poursoi",

    - aux approches descriptives "neu-tres, expérientielles, centrées surl’individu",

    - aux approches éducatives, "visantla motivation et la participationpour entraîner un changement decomportement" 11.

    On le voit, au fil de son évolution,l’éducation pour la santé va offrir"une réflexion théorique et éthique,des outils méthodologiques, uneexpérience, des ressources qu’il fautexploiter" 12.

  • La Déclaration d ’Alma-Ata vaapporter et définir les éléments clésd’un système de santé intégré quifonctionne avec et pour les gens.L’article IV précise que "les hommesont le droit et le devoir de participerindividuellement et collectivement àla planification et à la mise en œuvredes mesures de protection sanitairequi leur sont destinées". Cette orien-tation visait à augmenter l’efficacitédes actions après avoir évalué leseffets pas toujours probants des pro-grammes verticaux (Etat vers popu-lation).Elle va aussi permettre d’intégrerles soins de santé primaires aux sys-tèmes de santé nationaux.

    PERSPECTIVEUNE NOUVELLE PERSPECTIVE :LA PROMOTION DE LA SANTE

    L aconférence inter-

    nationale sur les soins desanté primaires réunie à Alma-

    Ata le 12 septembre 1978 a souli-gné la nécessité d’une action urgen-

    te de la part de tous les gouverne-ments, de tous les personnels des sec-teurs de santé et du développement,ainsi que de la communauté mon-

    diale pour protéger et promou-voir la santé de tous les

    peuples du monde.

    Depuis 1946, l’OMS définit la santécomme un "état de complet bien-êtrephysique, mental et social et passeulement une absence de maladieou d’infirmité" 13.A cette époque, seuls les gouverne-ments sont considérés comme res-ponsables de la santé de la nation.Dans cette vision des choses, seulel’organisation de services sanitairesappropriés peut assurer cette santé.

    La santé est l’affaire de tous

    Il faut attendre la Déclarationd’Alma-Ata et la Charte d’Ottawapour intégrer les concepts de partici-pation et d’action intersectorielle etla Déclaration de Sundsvall pours’intéresser réellement aux milieuxfavorables.

    La Déclaration d’Alma-Ata (1978) 14

    13 Préambule à la constitution de l'OMS, in Prévenir, Cahiers d'étude et de réflexion édités par la coopérative d'édition de la viemutualiste, n°30, premier semestre 1996

    14 Déclaration d'Alma-Ata (document intégral), in Prévenir, Cahiers d'étude et de réflexion édités par la coopérative d'édition de la viemutualiste, n°30, premier semestre 1996

    17

  • 18

    La charte d’Ottawa positionne lasanté en tant que partie d’un systè-me complexe, diversifié, en interac-tion permanente, qui nécessite desinterventions intersectorielles etparticipatives.

    La Charte d’Ottawa intègre à ladéfinition de la santé le fait que cer-tains environnements et certainscomportements contribuent de façonsignificative à la bonne et à la mau-vaise santé. Par conséquent, elle nese borne pas à préconiser des com-portements de modes de vie favori-sant la bonne santé. Les facteurspolitiques, économiques, sociaux,culturels, environnementaux et bio-logiques trouvent largement leurplace à côté des comportementaux.

    La promotion de la santé, c’estprendre en compte la subjectivitédes questions de santé…

    La santé est une ressource de lavie quotidienne et non un but ensoi.

    L apremière confé-

    rence internationalepour la promotion de la

    santé, réunie à Ottawa, aadopté, le 21 novembre 1986,une charte en vue de contri-buer à la réalisation de l’ob-

    jectif de la santé pourtous d’ici à l’an 2000

    et au-delà.

    La Charte d’Ottawa(1986) 15

    La promotion de la santé, c’estprendre en compte la complexitédes questions de santé…

    La Charte définit la promotion de lasanté comme un "processus" confé-rant aux populations les moyensd’assurer un plus grand contrôle surleur santé et d’améliorer celle-ci. "Cette démarche relève d’un conceptdéfinissant la santé comme la mesu-re dans laquelle un groupe ou unindividu peut, d’une part, réaliserses ambitions et satisfaire sesbesoins et, d’autre part, évoluer avecle milieu ou s’adapter à celui-ci".

    Cette vision inclut un aspect dyna-mique, par opposition au conceptstatique, étroit et restrictif d’ "état"utilisé jusque-là. A partir de là, elle apu mettre en avant l’idée de straté-gies de gestion du bien-être.

    La vision développée par la Charteimplique la mise en œuvre dediverses stratégies :1. élaborer une politique publique

    favorisant la santé,2. assurer des milieux favorables,3. développer les aptitudes person-

    nelles,4. réorienter les services de santé,5. renforcer l’action communautaire.

    15 Charte d'Ottawa (document intégral), in Prévenir, Cahiers d'étude et de réflexion édités par la coopérative d'édition de la vie mutua-liste, n°30, premier semestre 1996

  • La promotion de la santé,c’est favoriser un décloison-nement interprofessionnel etinterinstitutionnel

    19

    Parmi les axes d’intervention en pro-motion de la santé, on retrouve lerenforcement de l’action communau-taire.

    La promotion de la santé, c’estassocier les gens

    16 Bury (JA), in Education pour la santé; concepts, enjeux, planifications, De Boeck, 198817 Bantuelle (M), De Henau (PA), Lahaye (T) & al., La pratique communautaire dans la promotion de la santé : quelques réflexions,

    in Santé conjuguée, Trimestriel de la fédération des maisons médicales et collectifs de santé francophone, avril 1998

    "La promotion de la santé procèdede la participation effective etconcrète de la communauté à lafixation des priorités, à la prise dedécisions et à l’élaboration des stra-tég ies de p lan i f i ca t i on , pouratteindre un meilleur niveau desanté. La promotion de la santépuise dans les ressources humaineset physiques de la communautépour stimuler l’indépendance del’individu et le soutien social et pourinstaurer des systèmes souples sus-ceptibles de renforcer la participa-tion et le contrôle du public dans lesquestions sanitaires. Cela exigel’accès illimité et permanent auxinformations sur la santé, aux pos-sibilités de santé et à l’aide finan-cière" 16.La pratique communautaire repré-sente "une contribution importanteà la concrétisation de la promotionde la santé dans cinq perspectivesau moins :- la construction démocratique de la

    définition de la santé, et des condi-tions de vie saine ;

    - l’aménagement et l’évaluation detoute politique ;

    - la production quotidienne directeou indirecte de santé ;

    - l’évaluation des composantes mul-tiples de la santé comme res-sources manquantes ou suffi-santes ;

    - le renforcement de la capacité"experte" de gestion des problèmesdont doivent forcément faire preu-ve les individus et les collec-tivités"17.

    Le partenariat intersectoriel prendégalement une place de choix. LaCharte explique que "la promotionde la santé exige l’action coordonnéede tous les intéressés : gouverne-ments, secteur de la santé et autressecteurs sociaux et économiquesbien sûr, mais aussi les organisa-tions non gouvernementales, lesbénévoles, les autorités locales, lesindustries et les médias".

    On le voit, la promotion de la santéne se limite pas à des actions de pré-vention primaire. Elle décloisonneles champs d’actions et les person-nels qu’elle implique. "Promouvoirla santé, c’est se focaliser sur lesgens bien concrets, leur situation etleurs besoins, leur environnementphysique, mental et social plutôt quesur un problème médico-social etune population considérée essentiel-lement sous l’angle des grandsnombres".

  • 20 18 Haglund (BJA), Pettersson (B), Finer (D) et Tillgren (P), Créer des environnements favorables à la santé, La Santé publique enaction, OMS, Genève, 1997

    19 Document OMS, http://www.who.int/hpr/hpr/documents/jakarta/french.html

    Laquatrième confé-

    rence internationale surla promotion de la santé a

    travaillé à l’adaptation de la pro-motion de la santé au XXIème

    siècle à Jakarta du 21 au 25 juillet1997. Elle a proposé des orienta-

    tions et des stratégies pour releverles défis de promotion de la

    santé du siècle prochain.

    Laseconde conférence

    internationale sur la promo-tion de la santé qui s’est tenue en

    Australie, à Adélaïde, en avril 1988 adonné aux politiques de santé une nouvel-le orientation en privilégiant la participa-

    tion de la population, la coopération entre lesdivers secteurs de la société et les soins de

    santé primaires.

    La troisième conférence internationale sur lapromotion de la santé s’est quant à elletenue à Sundsvall du 9 au 15 juin 1991

    et a été convoquée sur le thème des"milieux favorables à la santé".

    Les facteurs environnementauxont une influence sur la santé

    La Déclaration deSundsvall (1991) 18

    Des listes de facteurs facilitant ous’opposant à l’instauration d’envi-ronnements favorables ont été éta-blies. Ils relèvent des domaines del’éducation, du logement, de l’ali-mentation et de la nutrition, du tra-vail, des transports et de la protec-tion sociale.

    Une Déclaration a également clôturéles travaux de Sundsvall. Elle invitetous les peuples du monde à s’em-ployer activement à créer des envi-ronnements - physiques, sociaux,économiques et politiques - plusfavorables à la santé.

    Dans la déclaration de Jakarta, lasanté est considérée comme "undroit fondamental de l’être humain".A Sundsvall, on a pour la première

    fois mis en exergue l’interdépendan-ce de la santé et de l’environnement,au sens large du terme.

    Une série de facteurs environnemen-taux, bien qu’ils échappent partielle-ment ou complètement au contrôleimmédiat des individus, en influen-cent les modes de vie et donc lasanté.

    Il s’agit notamment de l’économie,des facteurs physiques, chimiques etbiologiques, de la politique, desnormes sociales.

    La promotion de la santé se doitde réduire les inégalités sociales

    La Déclaration de Jakarta (1997) 19

  • 2120 Santé 21 /Introduction à la politique-cadre de la Santé pour tous pour la Région européenne de l'OMS, in Série européenne de la

    Santé pour tous, n°5, Organisation Mondiale de la Santé, Bureau régional de l'Europe, Copenhague, 1998

    Le texte affirme que "les stratégiesde promotion de la santé peuventcréer et modifier les modes de vie,ainsi que les conditions sociales, éco-nomiques, et de l’environnement,qui déterminent la santé".

    Cinq priorités pour la promotion dela santé au XXIème siècle ont étédéfinies par la déclaration. Il s’agitde :- promouvoir la responsabilité socia-

    le en faveur de la santé,- accroître les investissements pour

    développer la santé,- renforcer et élargir les partenariats

    pour la santé,- accroître les capacités de la com-

    munauté et donner à l’individu lesmoyens d’agir,

    - mettre en place une infrastructure pour la promotion de la santé.

    La promotion de la santé doitencourager la réorientation desressources en faveur de tous,dans une perspective solidaire etdurable

    Jouant sur la continuité, le but decette politique est de permettre àchaque individu de réaliser pleine-ment son potentiel de santé.Elle comprend deux objectifs princi-paux: - "promouvoir et protéger la santé

    des individus tout au long de leurvie",

    - "réduire l’incidence des principalesmaladies et des principaux trau-matismes, et les souffrances qui enrésultent".

    Trois valeurs constituent le fonde-ment éthique de la politique-cadre :- "la santé est un droit fondamental

    de la personne humaine",- "l’équité en matière de santé et une

    solidarité agissante entre les pays,dans les pays et entre leurs habi-tants",

    - "la participation et la responsabili-té des individus, des groupes, desinstitutions et des communautéspour un développement sanitairecontinu".

    La politique-cadre de la Santépour tous pour la région européenne de l’OMS : SANTE 21 20

    Le texte rappelle l’importance de lasanté dans le développement écono-mique et social. Il explique qu’ "eninvestissant dans la promotion de lasanté, en intervenant en promotionde la santé, on agit sur les détermi-nants de la santé et on contribue auprogrès de la santé, à la réductionconsidérable des inégalités en matiè-re de santé, à la promotion des droitsfondamentaux de l’être humain, etau développement social".

    La déclaration de Jakarta insistesur le rôle important des détermi-nants de la santé tels que la paix etla sécurité, le logement, l’éducation,l’alimentation, les revenus, l’envi-ronnement, etc..

  • 22

    Quatre stratégies d’action ont étéretenues pour mettre en applicationla politique Santé 21 :

    - "des stratégies multisectoriellesvisant à influer sur les détermi-nants de la santé, en tenant comp-te des aspects physiques, écono-miques, sociaux et culturels et desspécificités de chaque sexe et enutilisant l’évaluation des effets surla santé",

    - "des programmes et des investisse-ments axés sur les résultats enmatière de santé pour le développe-ment sanitaire et les soins cli-niques",

    - "des soins de santé primaires inté-grés et axés sur la famille et lecadre local, soutenus par un systè-me hospitalier souple et apte àfaire face à diverses situations",

    - "un processus participatif de déve-loppement sanitaire auquel s’asso-cient des partenaires s’intéressantà la santé - au foyer, à l’école, sur lelieu de travail, et à l’échelon descollectivités locales et du pays - etqui favorise la prise de décision, lamise en œuvre et la responsabilitéconjointes".

    1. Solidarité en faveur de la santé dans

    la Région européenne.

    2. Equité en matière de santé.

    3. Démarrer dans la vie en bonne santé.

    4. Santé des jeunes.

    5. Vieillir en bonne santé.

    6. Améliorer la santé mentale.

    7. Faire reculer les maladies transmis-

    sibles.

    8. Faire reculer les maladies non trans-

    missibles.

    9. Diminuer le nombre de blessures dues

    aux actes de violence et aux accidents.

    10. Un environnement physique sain et

    sûr.

    11. Adopter des modes de vie plus sains.

    12. Réduire les dommages causés par l’al-

    coolisme, la toxicomanie et le tabagis-

    me.

    13. Cadres favorables à la santé.

    14. Responsabilité intersectorielle pour la

    santé.

    15. Secteur de santé intégré.

    16. Gestion axée sur la qualité des soins.

    17. Financement des services de santé et

    affectation des ressources.

    18. Amélioration des ressources humaines

    pour la santé.

    19. Recherche et utilisation des connais-

    sances pour la santé.

    20. Recruter des partenaires pour la

    santé.

    21. Politiques et stratégies de la santé

    pour tous.In Santé 21 / Introduction à la politique-cadre de la Santé pour tous pour laRégion européenne de l’OMS, in Série européenne de la Santé pour tous,n°5, Organisation Mondiale de la Santé, Bureau régional de l’Europe,Copenhague, 1998

    Vingtet un buts de

    la Santé pour tousont été fixés parl’OrganisationMondiale de la

    Santé :

  • 23

    Les années soixante et sep-tante constituent une époquecharnière au cours de laquellela manière d’envisager lasanté va se modifier sous l’ef-

    fet de l’évolution du développementtechnologique et de la réalité sociale.Plusieurs facteurs vont y contribuer:

    1° "La rationalisation et la maîtrisedes coûts deviennent des impéra-t i f s q u i c o n d u i s e n t à u n erecherche d’efficience accrue",

    2° "la recherche épidémiologique etbactériologique permet de dimi-nuer nombre de maladies infec-tieuses mais on voit apparaîtreles maladies 'de civilisation'comme les cancers, les maladiescardio-vasculaires, les maladiesdu vieillissement, les désordrespsychosomatiques, les allergies,etc. et les bénéfices en terme d’es-pérance de vie et de qualité de viestagnent dans beaucoup de paysindustrialisés",

    3° "le cloisonnement du curatif parrapport au préventif devient arti-ficiel. Pour les maladies 'de civili-sation', plus encore que pour lesmaladies infectieuses, il y anécessité de considérer le collectifpar rapport à l’individuel, l’envi-ronnemental par rapport au per-sonnel".

    Les responsables politiques pren-nent conscience du fait que pouraméliorer la santé de la population,il est important d’impliquer les indi-vidus, les familles et les communau-tés.

    DDEE LL’’IINNDDIIVVIIDDUU AA LLAA CCOOMMMMUUNNAAUUTTEE

    SANTEL’EMERGENCE DE LA SANTECOMMUNAUTAIRE

    L’évolution du concept de santéva entraîner des changementsdans les pratiques

    Les nouveaux modes d’interventionproposés vont exiger "une mobilisa-tion différente des ressources et uneparticipation plus active de la popu-lation. Il en résulte aussi qued’autres secteurs de la vie socialesont concernés : économie, culture etéducation apparaissent comme desdéterminants essentiels".En 1978, la Déclaration d’Alma-Ataconcrétise d’ailleurs cette nouvelleorientation en reconnaissant officiel-lement l’importance de la participa-tion communautaire.Cette orientation va déterminer unenouvelle manière de penser la santéoù la communauté va devenir unlevier capital.

    La santé communautaire est unepratique basée sur la solidaritéet le dialogue

    C’est ainsi que l’approche commu-nautaire sera définie comme unepratique s’appliquant à la santé,dans un système de solidarité et dedialogues :- "horizontal (entre pairs),- vertical (entre couches sociales,

    catégories professionnelles outranches d’âges),

    - durable (tenant compte des généra-tions précédentes ou à venir)" 21.

    21 Bantuelle (M), De Henau (PA), Lahaye (T) & al., La pratique communautaire dans la promotion de la santé : quelques réflexions, jan-vier 1998

  • 24

    La définition de l’OMS, prend encompte d’autres éléments de diffé-renciation : "un groupe d’individusqui vivent ensemble dans des condi-tions spécifiques d’organisation et decohésion sociales. Ces membres sontliés à des degrés variables par descaractéristiques politiques, écono-miques, sociales et culturelles com-munes ainsi que par des intérêts etdes aspirations communs, y comprisen matière de santé. Les communau-tés sont de tailles et de profils socio-économiques extrêmement variés,allant de grappes d’exploitationsrurales isolées à des villages, desvilles et des districts urbains plusstructurés" 23.Par l’analyse du concept de commu-nauté, on comprend mieux l’idée quisous-tend l’action communautaire.En effet, celle-ci "tire son fondementpremier de l’affirmation que les pro-blèmes sociaux sont de nature collec-tive et qu’ils doivent faire l’objet desolutions collectives" 24.

    Si on considère que la recherche dubien-être est une recherche d’équi-libres, alors on peut considérer lesactions communautaires comme"des dynamiques sociales de change-ment, à travers lesquelles se met-tent en place des mécanismes decompensation susceptibles de per-mettre la récupération des équi-libres" 25.

    ACTIONLA COMMUNAUTE COMMELEVIER D’ACTION

    Cette pratique repose :- "sur une base collective commu-

    nautaire locale, que ce soit à carac-tère géographique ou institution-nel,

    - sur un repérage collectif des pro-blèmes et des potentialités, quiimplique la population (un diagnos-tic) et qui inclut les dynamiquessociales à l’œuvre dans la collectivi-té (ébauches de solutions, micro-réalisations, réseaux de solidari-tés),

    - sur la participation de tous : spé-cialistes, professionnels, adminis-tratifs, politiques et usagers.Participation autant représentati-ve que directe" 22.

    La communauté est un lieud’échange, de réflexion et d’ac-tion qui positionne les préoccu-pations des individus dans leursdimensions collectives

    Dans cette approche, la communau-té devient le référent; elle devientl’espace d’émergence, le lieu de défi-nition et de compréhension des pro-blèmes. Mais qu’est-ce qu’une communauté ?Comment comprendre le concept decommunauté aujourd’hui ?

    Dans la littérature, le concept decommunauté est fréquemment pro-posé dans son expression géogra-phique, bien que celle-ci soit insuffi-sante pour désigner des populationsqui ont des besoins et des intérêtscommuns.

    22 in Ibidem23 Les soins de santé primaires/Alma Ata 1978, OMS/UNICEF, réimpression OMS, Genève, 1986 cité par 23 Van Vlaenderen (J), in

    Méthodologie de recherche en santé communautaire, 1997-199824 Favreau (L), Mouvement populaire et intervention communautaire (1960-1988) : continuités et ruptures, Montréal, Ed du Fleuve, 1989

    cité par Lamoureux (H), Lavoie (J), Mayer (R) et Panet-Raymond (J), La pratique de l'action communautaire, Presse de l'Universitédu Québec, 1996

    25 Bertolotto (F), Le travail de prévention et les dynamiques communautaires, in Ville et santé, CFES, décembre 1995

  • La population passe du rôle debénéficiaire passif à celui d’ac-teur

    Dans cette perspective, les individusmanifestent la volonté de résoudreleurs problèmes communs et ainsideviennent des agents de leurpropre développement.

    La précarisation sociale, l’apparitionde nouvelles maladies, etc. ontamené une prise en main de plu-sieurs communautés par elles-mêmes, bien qu’elles n’aient pasmanqué de l’encadrement de profes-sionnels. Ces actions communautaires ontpermis de faire face aux nouveauxproblèmes par des actions alterna-tives de prévention de proximité.Dans de nombreux cas, ces actionsont démontré une grande efficacité."En promotion de la santé, de plusen plus de discours et de pratiquesse réclament de et se réfèrent à uneapproche que d’aucuns qualifient deglobale, de systémique ou encored’écologique" 26.

    Dans une telle approche, les déter-minants sont considérés comme leséléments d’un système, caractérisépar leur complexité et leur interrela-tion.

    Selon la théorie des systèmes, toutemodification des caractéristiquesdes éléments qui constituent un sys-tème, affecte chacun des élémentsainsi que le système lui-même.28

    Dans cette perspective, les pro-grammes de promotion de la santéseront des processus dynamiques eninteractions évolutives perma-nentes, organisés comme des sys-tèmes ouverts.

    26 Brixi (O) & Bury (Ja), Comment penser global et agir local / Questions autour de la promotion de la santé, document de travail dela formation francophone internationale en promotion de la santé RéFIPS "Penser "global" et agir "local", Université de Montréal,7-11 juin 1999

    27 Brixi (O) & Bury (JA), In Ibidem28 Hall (AD) & Fagen (RE), Définition of system, General Systems Yearbook in Watzlawick (P) Helmick Beavin (J) & Jackson (DD),

    Une logique de la communication, Ed. du Seuil, Paris, 1972

    25

    - "la fin : le système a une fin verslaquelle il tend,

    - la structure : le système a des com-posants,

    - la fonction : le système comportedes activités qui transforment l’en-vironnement,

    - l’évolutivité : le système a descycles de vie,

    - le contexte : le système interagitavec d’autres systèmes environ-nants dans une relation dialec-tique; cela comprend les acteursparticipants et concernés, leursressources, leurs valeurs, etc.".

    LeMoigne

    décline les sys-tèmes en cinqdimensions :

    In Le Moigne cité par Brixi (O) & Bury (JA), Comment penserglobal et agir local / Questions autour de la promotion de la santé,document de travail de la formation francophone internationaleen promotion de la santé RéFIPS " Penser " global " et agir " local", Université de Montréal, 7-11 juin 1999

    "L’approche globale engendredes interventions efficaces pourla communauté et leur donne dusens " 27

  • 26

    VALEURSVALEURS ET PRATIQUESCOMMUNAUTAIRES

    "La réflexion éthique permet auxintervenants communautaires demieux déterminer les finalités deleur action. Elle suggère un ques-tionnement radical sur le sens despratiques et propose des perspec-tives d’engagement fondées sur lacohérence des actions par rapportaux valeurs en jeu" 29.

    "Mettre ensemble les éléments dela situation et mettre ensembleles valeurs qui lui confèrent unsens. L’éthique n’est pas autrechose que ce double arrange-ment" 30

    29 Lamoureux (H), Lavoie (J), Mayer (R) et Panet-Raymond (J), La pratique de l'action communautaire, Presse de l'Université duQuébec, 1996

    30 Dumont (F), Le projet d'une anthropologie médicale / L'institution de la santé et de la maladie, Presse de l'Université du Québec -Institut Québécois de Recherche sur la Culture - Presses Universitaires de Lyon, 1985

    L’engagement dans une pratiquecommunautaire a des implicationssur lesquelles il faudra se question-ner. Pour en citer les essentielles :Comment susc i t e r l ’ in té rê t ?Comment répondre aux attentes ?Comment faire évoluer les pratiquesdes institutions et des profession-nels ? Qui a le pouvoir de décider ?L’observation et l’analyse des pro-grammes communautaires donnentles éléments constitutifs d’un cadrede référence pour l’action."Vouloir restituer aux personnes laresponsabilité collective du traite-ment de leurs préoccupations, sanspour cela abdiquer de ses responsa-bilités, est un levier puissant pourenclencher des dynamiques de mobi-lisations certes fragiles, mais por-teuses d’ouverture sociale car por-tées par un désir de s’occuper de soi.

    Ce choix peut parfois amener àl’éclatement du collectif quand celui-ci est constitué sur des bases telle-ment larges et tellement floues quele groupe n’existe pas réellementautrement que dans l’opposition àl’extérieur ; le "vrai communautairechasse le faux".

    In Chobeaux (F), L’approche communautaire dans lamodification des conduites de santé des jeunes en diffi-culté d’insertion, in Prévenir, Cahiers d’étude et deréflexion édités par la coopérative d’édition de la viemutualiste, n°28, premier semestre 1995

    " Le choix du communautaire,voire du micro communautai-re, comme complément indis-sociable de l’action individuel-le et de l’action extérieure,montre d’importantes possibi-lités d’action à exploiter parles professionnels d’actionsociale. Ces développementssont certes fragiles, certesincertains, certes parfois,voire souvent, rapidementavortés, car les jeunes concer-nés sont tellement engagésdans la désaffiliation socialequ’ils ont le plus grand mal àse penser comme acteurs res-ponsables au sein d’un grouperesponsable. Il n’en demeurepas moins qu’ils constituentun levier puissant dans desstratégies de remobilisationsociale et qu’à ce titre ils nepeuvent pas être négligés ".

  • 27

    La solidarité entre les groupes d’ac-teurs passe par la reconnaissancede l’autre et le respect des diffé-rences. Le respect constitue unedes valeurs qui vont permettre dedésamorcer les mythes et les préju-gés véhiculés par l’idéologie domi-nante et caractéristique du grouped’appartenance. Cette dynamique d’ouverture estd’autant plus importante que cesmythes et préjugés ont pour effetde maintenir les inégalités enplace. Elle suppose la reconnais-sance et la confiance dans les com-pétences de l’autre; chaque acteurdisposant d’un savoir, partiel maisspécifique, basé sur la connaissan-ce et l’expérience.

    "Pour les lecteurs d’une autre planète aux-quels on présenterait l’organisation deshommes, il apparaîtrait qu’il y a d’un côtéceux dont on s’occupe, "que l’on prend encharge", que l’on "incite" et, de l’autre,ceux qui le font. Voit-on des différencesentre ces deux types d’humains ? Sont-ilsbiologiquement semblables ? Sont-ils dif-féremment programmés pour avoir cesrôles diversifiés après leur naissance ?Sont-ils pris en charge pour l’ensembledes moments et des activités de leurpropre vie ou seulement dans certainescirconstances ? Si oui, ces circonstancessont-elles programmées ou aléatoires ?Ceux qui prennent en charge d’autreshommes ou groupes d’hommes sont-ilseux-mêmes entièrement autonomes et res-ponsables ou bien sont-ils eux aussi prisen charge pour une partie de ce qui lesconcerne ?"

    Des valeurs centrales sous-ten-dent l’intervention communau-taire : "la justice, sociale, la soli-darité, la démocratie, l’autono-mie et le respect" 31

    "Pour le travailleur communautaire,la solidarité fait référence à deuxchoses : un parti pris en faveur despersonnes les plus démunies et despratiques qui favorisent la cohésiondes groupes dans l’action sans com-pétition. En action communautaire,la valeur de solidarité n’est donc pasneutre.

    Avoir un parti pris en faveur desplus démunis suppose un engage-ment personnel de la part du profes-sionnel qui va bien au-delà dusimple soutien technique. Cet enga-gement interpelle directement letravailleur communautaire, nonseulement dans sa propre échelle devaleurs, mais dans la façon dont il sesitue par rapport à son appartenan-ce de classe, de sexe, de race, de reli-gion et d’orientation sexuelle" 32. "Poursuivons cette réflexion sur unplan plus personnel en rappelantqu’aucun travailleur communautai-re ne peut se croire à l’abri des ques-tionnements et des contradictionslorsqu’il s’agit d’être cohérent parrapport à une valeur telle que la soli-darité. De cette confrontation entre,d’une part, les valeurs et intérêtspersonnels de l’intervenant et,d’autre part, les valeurs et intérêtscollectifs des personnes pour ou aveclesquelles il intervient pourront sur-gir des choix à faire" 33.

    31 Lamoureux (H), Lavoie (J), Mayer (R) et Panet-Raymond (J), La pratique de l'action communautaire, Presse de l'Université duQuébec, 1996

    32 Lamoureux (H), Lavoie (J), Mayer (R) et Panet-Raymond (J), In Ibidem33 Lamoureux (H), Lavoie (J), Mayer (R) et Panet-Raymond (J), In Ibidem

    In Maisondieu (J), Le défi brestois : un défi aux buveurs " normaux " ! (commentaire), in Ville et Santé, CFES, 1995

  • 28

    La démarche communautairese fonde sur des stratégiesd’action qui ne lui sont passpécifiques. C’est par leurschéma organisationnel, leur

    mode de fonctionnement et lesvaleurs qui les sous-tendent, qu’ellessont de véritables outils de dévelop-pement au service d’une communau-té. La combinaison des pratiquesreliant les acteurs de multipleschamps d’intervention et des méca-nismes permettant la participationde tous constitue la clef de voûted’une démarche communautaire.Elle apparaît comme étant la plusporteuse d’effets parmi ceux qui sontescomptés.

    Les trois types de stratégies évo-quées ici, seront plus amplementdéveloppées dans de prochainespublications qui leur seront spécifi-quement consacrées.

    "La promotion de la santé, dans sesprincipes et dans ses méthodes,ainsi que dans leur application dansde nombreux milieux de la santé,entraîne une dynamique organisa-tionnelle qui repose essentiellementsur la pratique de la concertation,considérée ici non pas comme unmodèle unique, mais plutôt commeune démarche s’adaptant auxbesoins de l’action et des acteurs quiy prennent part" 34.

    LLEESS PPIILLIIEERRSS DD’’UUNNEE DDEEMMAARRCCHHEE CCOOMMMMUUNNAAUUTTAAIIRREE DDEE SSAANNTTEE

    RESEAULA CONCERTATION & LETRAVAIL EN RESEAU

    Aussi, la concertation va se révélercomme "un moyen d’entreprendredes interventions qui porteront surles déterminants multiples de lasanté" 35.

    La concertation est un moyen quipermet l’analyse, la réflexion, leschoix, les décisions et les inter-ventions les plus pertinents parrapport aux attentes de la com-munauté

    Dans une vision de la santé considé-rée comme un concept dynamiquebasé sur des interactions complexes,"il n’apparaît ni pertinent, ni réalis-te, de se lancer isolément, que ce soitcomme individu, comme organismeou même comme réseau, à l’assautdes grands défis contemporains de lapromotion de la santé. Voilà pour-quoi le concept de promotion de lasanté est si souvent associé à celuide concertation" 36.

    34 Collectif sous la direction de Giguère (C) et Martin (C), La promotion de la santé : les acteurs en promotion de la santé. Concertationet action intersectorielle, Santé Société, Collection Promotion de la Santé, Ministère de la Santé et des Services sociaux, Québec

    35 Collectif sous la direction de Giguère (C) et Martin (C), In Ibidem 36 Collectif sous la direction de Giguère (C) et Martin (C), în Ibidem

  • 29

    Si la prise en compte de cette com-plexité justifie la pratique deséchanges entre acteurs, le contextede rareté des ressources en amplifiela nécessité.

    En effet, "à l’opposé du conflit, de laconcurrence, de la compétition, del’affrontement dans et par l’épreuvede force, la concertation invite l’en-semble des acteurs de la communau-té, avec les intervenants en santé, àla convergence des moyens, desforces, des volontés, à la réunion.Les actions qu’elle implique sont :communiquer, coopérer, échanger,collaborer, chercher la cohérence,coordonner les efforts, participer" 37.

    La concertation va chercher à impli-quer l’ensemble des acteurs de lacommunauté en organisant la parti-cipation effective et concrète de lapopulation à la fixation des priorités,à la prise de décision et à l’élabora-tion de stratégies de planificationqui permettront à la communautéd’atteindre un meilleur bien-être.

    "La concertation n’est pas une fin ensoi, c’est un outil au service del’échange, de la participation, de larecherche de consensus et de laconjugaison des efforts" 38.

    Lesavantages

    observés lors d’inter-ventions concertées

    sont des atouts pour lerenforcement de l’efficaci-

    té d’une démarche desanté communautaire.

    37 Luisetto (S), Analyse d'une expérence de promotion de la santé dans le champ des toxicomanies : l'Atelier Drogue à Charleroi -Exploration conceptuelle d'une expérience de concertation, UCL, EDUS, 1994

    38 Collectif sous la direction de Giguère (C) et Martin (C), La promotion de la santé : les acteurs en promotion de la santé. Concertationet action intersectorielle, Santé Société, Collection Promotion de la Santé, Ministère de la Santé et des Services sociaux, Québec

    - "une plus grande quantité deressources devient disponible",

    - "une plus grande capacité àaccomplir les nombreusestâches requises est produite",

    - "la légitimité de la démarcheest augmentée",

    - "un plus grand impact poli-tique devient possible",

    - "les chances d’atteindre l’objec-tif augmentent".

    In O’Neill (M), Gosselin (P) & Boyer (M), La santé poli-tique / Petit manuel d’analyse et d’intervention politiquedans le domaine de la santé, in Les monographies duCentre québécois collaborateur de l’Organisation Mondialede la Santé pour le développement des Villes et Villages ensanté, Organisation Mondiale de la Santé Organisation Panaméricaine de la Santé, mai 1997

  • 30

    Lesréseaux se

    caractérisent par :

    Le réseau, un dispositif de parta-ge des ressources et de recherchede solutions

    Habituellement, la concertation seconcrétise par des pratiques deréseau. Celles-ci sont largementrépandues dans l’action communau-taire.

    Mais, au fond, qu’est-ce qu’unréseau ? Théoriquement, on considè-re le réseau comme un "assemblagenon structuré d’acteurs libres, entre-tenant entre eux une communica-tion forte" 39.

    "Les réseaux d’acteurs (…) mettenten communication ces acteurs, lesrenforcent l’un l’autre, créent entreeux une complicité grâce à laquelleils se sentent beaucoup plus fortsque s’ils restaient isolés" 40.

    "Ils constituent un système biolo-gique qui vit, bouge et s’adapte,alors que les structures hiérar-chiques figées dans leur immobilis-me, s’apparentent à un systèmeminéralisé immobile, immuable" 41.

    39 Neuschwander (C), Les réseaux : singularité et légitimité, in Prévenir, n0°27, 2ème semestre 199440 Neuschwander (C), In Ibidem41 Neuschwander (C), In Ibidem

    - une organisation "autour d’undomaine de connaissances, decompétences, de convictions oud’activités à propos desquelles ilp e r m e t d ’ é t a b l i r e n t r e s e smembres des relations d’échange",

    - un développement "autour deconcepts et de langages qui sontfamiliers à ses membres ",

    - un fonctionnement "par la recon-naissance de la compétence et dela valeur de l’autre".

    In NEUSCHWANDER (C), Les réseaux : singularité et légitimi-

    té, in Prévenir, n°27, deuxième semestre 1994

    Les réseaux peuvent revêtir diversesformes d’organisation et de fonction-nement selon les objectifs qu’ilspoursuivent. On peut citer : lesgroupes de pression, les groupes deréflexion, les groupes à tâches, lesgroupes d’entraide, les groupesd’échanges de savoirs et de compé-tences, les groupes d’aide à la popu-lation, les groupes d’information…

  • 31

    INTERSECTORIALITEL’INTERSECTORIALITE

    L’émergence et la popularité de laconcertation dans le champ de lasanté communautaire comme dansle champ de l’action sociale "sontdues à l’évidence qu’on ne peutrégler des problèmes de plus enplus complexes en faisant appel àun seul champ de compétence" 42.

    Des partenaires de secteurs dif-férents s’associent pour agir

    C’est pourquoi, l’action intersecto-rielle est souvent assimilée à la pra-tique de concertation, alors qu’elleen est une des formes.En effet, la concertation peut revê-tir deux formes : d’une part, elle selimite à un échange d’informationau sein d’un même secteur d’activi-té, d’autre part, elle réunit des par-tenaires provenant de plusieurssecteurs (santé, éducation, poli-tique, etc.) 43. C’est cette secondeformule que l’on appelle actionintersectorielle.

    42 Quellet (F), Paiement (M) et Tremblay (PH), L'action intersectorielle, un jeu d'équipe - Guide d'intervention, Direction de la SantéPublique de Montréal-Centre - CECOM de l'hôpital de Rivière-des-Prairies, 1995

    43 Quellet (F), Paiement (M) et Tremblay (PH), In Ibidem

    - "un sentiment d’impuissance faceà une situation particulière",

    - "une inefficacité des interven-tions traditionnelles",

    - "une motivation concrète à seregrouper en vue d’imaginer dessolutions inédites",

    - "une volonté de corriger un pro-blème à la source",

    - "un désir d’échanger de l’informa-tion et de se ressourcer",

    - "un désir d’obtenir des résultatsconcrets",

    - "une volonté politique d’agir",- "un climat politique et écono-

    mique favorable à l’action".

    In Ouellet (F), Paiement (M) et Tremblay (PH), L’action inter-sectorielle, un jeu d’équipe – Guide d’intervention, Direction dela Santé Publique de Montréal-Centre – CECOM de l’hôpitalRivière-des-Prairies, 1995

    L’actionintersectorielleest une solution

    envisageable quand onse trouve, entre autre,

    face à :

    L’intersectorialité favorise le décloi-sonnement, l’élargissement du cadrede référence, la mise en commun deressources diversifiées, la coordina-tion des actions menées au sein desdifférents secteurs, la diffusion demessages cohérents…

  • 32

    PARTICIPATIONLA PARTICIPATIONElle se définit, dans le monde dutravail, comme "la prise de conscien-ce par les travailleurs de leur situa-tion d’exploitation et d’aliénation,par la formation et l’information destravailleurs, à partir de leur situa-tion concrète, du problème dans sonensemble, de façon à leur permettred’exercer un contrôle démocratiquedes pouvoirs et des institutions" 45.Autre pratique, issue également dece modèle participatif : la cogestion.Celle-ci suppose que "le groupe, lacollectivité, la société soient admi-nistrés, dirigés sur le mode de laconcertation, par les responsablesfonctionnels et par les membres-associés" 46.

    La participation se concrétise dansdes formes et à des niveaux diffé-rents : de la conception à l’élabora-tion, l’exécution, la gestion, lecontrôle, l’évaluation et la régulationdes actions.

    La participation est à la fois unmoyen et une fin en soi. Elle permetd’optimaliser les ressources socio-économiques afin d’obtenir un hautdegré d’efficience dans la résolutiondes problèmes. Dans ce cas, la parti-cipation est au service des objectifs àatteindre. Par ailleurs, elle est unélément dynamique qui renforce laconfiance et la solidarité. Elle estalors considérée comme valeuressentielle d’un processus démocra-tique.

    Le concept de participation permetla mise en place de processus quivisent à donner aux individus, orga-nismes et communautés la possibili-té d’exercer un plus grand contrôlesur les événements qui les touchent.

    L’attention portée au concept de par-ticipation a mis en exergue un nou-veau modèle de prévention : le modè-le communautaire participatif. "Cemodèle privilégie la participationactive de la population que le projetconcerne, le développement de sacapacité d’entraide et de solidarité etune prise en charge autonome de lasanté par l’individu et le groupe : lacommunauté bénéficiaire doit défi-nir elle-même les buts des pro-grammes qui lui sont destinés et lesactivités de prévention peuvent êtreréalisées par des non-professionnelsissus des communautés bénéfi-ciaires" 44.

    Le modèle participatif s’est concréti-sé de différentes manières et a trou-vé des applications dans des sec-teurs aussi diversifiés que la santéou le travail, dans des sphères allantde l’associatif au commercial pur etdur. C’est ainsi qu’il a donné nais-sance aux pratiques idéalistes del’autogestion.

    44 Métraux (JC) et Fleury (F), La création du futur. La promotion de la santé auprès de communautés migrantes et/ou affectées parla guerre, in Les politiques sociales / La santé communautaire, Service Social dans le Monde

    45 Aguessy (D), La lutte pour la justice passe par la libération des travailleurs, in Vers l'autogestion, Ed. vie Ouvrière, Bruxelles, 197546 Limbos (E), La participation. Conseils et méthodes pour développer la qualité et l'animation de la "vie associative", Formation per-

    manente en sciences humaines, Ed ESF - Entreprise Moderne d'Edition - Libraire Technique, Paris, 1986

  • - Collectif, La santé usage et enjeux d’une définition, Prévenir / Cahiers d’étude et deréflexion, Coopérative d’édition de la vie mutualiste, n°30, premier semestre 1996, 248 p.

    Cet ouvrage scrute la définition de la santé de l’Organisation Mondiale de la Santé, etses différentes évolutions, afin d’en cerner les enjeux publics et privés, économiques etsociaux, médicaux et humanitaires, dans les pays développés comme dans ceux en déve-loppement.Après avoir parcouru ces quelques deux cents trente pages, on voit que la santé reste unenotion subjective qui varie en fonction de l’époque, du contexte social, de la culture et desidéologies.

    - Collectif, Inégalités santé exclusions, Prévenir / Cahiers d’étude et de réflexion,Coopérative d’édition de la vie mutualiste, n°28, premier semestre 1995, 208 p.

    Cet ouvrage rappelle que l’environnement sociétal et le degré de socialisation des per-sonnes influence les inégalités de santé et qu’il ne suffit pas de mesurer les différentsindices de consommation médicale pour évaluer ces mêmes inégalités.Nécessaires pour réduire les inégalités de santé, les articles compilés évoquent égale-ment l’adaptation de l’offre de soins et l’amélioration de la protection sociale.

    - OAKLEY (P), L’engagement communautaire pour le développement sanitaire /Analyse des principaux problèmes, Organisation Mondiale de la Santé, Genève, 1989, 85 p.

    L’engagement communautaire est indispensable pour développer les services de santé.Les expériences menées dans les pays en voie de développement nous l’apprennent.Cet ouvrage propose une approche théorique et pratique de l’engagement communautai-re pour le développement sanitaire et examine les problèmes que pose sa mise en œuvre.Il vise à encourager l’adoption de l’engagement communautaire dans le monde entier.

    - DE ROBERTIS (C) & PASCAL (H), L’intervention collective en travail social, Ed. duCenturion, Collection Travail Social, Paris, 1987, 304 p.

    L’action sociale d’aujourd’hui concentre ses efforts sur l’insertion et le développementlocal.Cet ouvrage propose aux travailleurs sociaux de parfaire leurs compétences dans ledomaine de l’intervention communautaire.Il se compose de trois parties complémentaires. La première s’attache aux définitions,concepts, objectifs et méthodes de l’intervention collective. La seconde passe en revue lesoutils d’enquête et d’analyse. La troisième aborde en détails les outils d’intervention.

    33

    BBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIEE

  • 34

    - LAMOUREUX (H), LAVOIE (J), MAYER (R) & PANET-RAYMOND (J), La pra-tique de l’action communautaire, Presse de l’Université du Québec, 1996, 436 p.

    Cet ouvrage vise à transmettre l’expérience cumulée des quatre auteurs qui ont derriè-re eux près de quarante ans d’action communautaire au Québec.Il situe dans un contexte historique et éthique les pratiques de l’action communautaire.Il présente également une réflexion critique sur ces pratiques et quelques défis qui seposent en cette période de remise en question de nombreux acquis sociaux.

    - TRUSSLER (T) & MARCHAND (R) , Guide d’action communautaire promotion de lasanté VIH / Théorie, méthode, pratique, AIDS Vancouver-Santé Canada, 1997, 268 p.

    Basé sur des études de cas, cet ouvrage tente de construire un modèle pratique de l’ac-tion communautaire en promotion de la santé VIH, tout en gardant un œil critique surles théories proposées en matière de santé.Il se compose de trois parties. La première, intitulée " la théorie ", aborde la promotionde la santé et le langage de sa pratique ainsi que la santé transformationnelle et le tra-vail VIH sur le terrain. La seconde, " la méthode ", adapte le modèle analyser – plani-fier – agir à la promotion de la santé VIH. La troisième se consacre à " la pratique " del’action communautaire en promotion de la santé VIH.

    - Collectif, La santé communautaire, Les politiques sociales, Service Social dans leMonde, Mons, 56ème année, 128 p.

    Dans cet ouvrage, chercheurs, médecins, psychologues, sociologues et acteurs de terrainsportent un regard analytique sur le concept de " santé communautaire ". Ils tentent demettre en évidence ce que recouvre ce concept et quels sont ses enjeux politiques, idéo-logiques, culturels et sociaux, …La première partie du numéro présente une série d’articles qui aident à fixer un cadrede référence, tandis que la seconde partie propose diverses applications possibles.

    - Collectif, Ville et santé, Comité Français d’Education pour la Santé – DélégationInterministérielle à la Ville, Collection Santé en Action, décembre 1995, 269 p.

    Ce guide pédagogique à l’usage des professionnels propose des pistes pour favoriser unepolitique locale de santé intégrée à la politique de la ville ; des pratiques professionnellesplus ouvertes, mieux coordonnées et attentives aux besoins de ceux qui sont le plus endifficulté ; une place plus grande aux habitants des quartiers.L’axe de la santé est exploré dans cet ouvrage en tant que champ de pratiques collectivespouvant contribuer à l’expression de populations précarisées et à l’amélioration des pra-tiques professionnelles en direction de ces populations.

  • 35

    - Collectif, Idéologies de la prévention, La revue Agora / Ethique, Médecine, Société,n°30, printemps 1994, 116 p.

    Ce recueil d’articles pose l’éternelle question relative à la prévention : vise-t-elle unmieux-être ou le contrôle de l’individu et des masses ?Il tente d’expliciter cette contradiction d’un point de vue politique, philosophique etsociologique pour tenter d'en tirer un enseignement éthique.

    - ULBURGHS (J), Pour une pédagogie de l’autogestion / Manuel de l’animateur de base,Ed. Ouvrières – Ed. Vie Ouvrière, Paris – Bruxelles, 1980, 231 p.

    Ce manuel propose la synthèse de plusieurs années de lutte qui ont fait mûrir uneméthode et construit une pédagogie pour un changement social nouveau dans une pers-pective autogestionnaire. Il s’intéresse à la manière dont les membres d’une communau-té construisent par eux-mêmes leurs projets.A l’opposé de certains courants révolutionnaires " déductifs " qui présentent la vérité àun peuple ignorant, le socialisme autogestionnaire se révèle comme un mouvement péda-gogique et politique, porteur d’une dynamique permanente, d’un processus constantd’évolution où la pensée et l’action permettent l’approfondissement du contenu idéolo-gique.

    - Collectif sous la direction de DUFRESNE (J), DUMONT (F) & MARTIN (Y), Traitéd’anthropologie médicale / L’Institution de la santé et de la maladie, Presses del’Université du Québec – Institut québécois de recherche sur la culture – Presses uni-versitaires de Lyon, Québec, 1985, 1245 p.

    Cet ouvrage contribue à replacer l’homme au centre de l’univers de la santé. Il abordeune foules de questions précises préoccupant tantôt les malades, tantôt ceux qui les soi-gnent. Toutefois, s’il s’arrête sur des sujets de manière particulière, il a l’avantage de nejamais perdre de vue la complexité de l’ensemble.

    - NEWELL (K W), Participation et santé, Organisation Mondiale de la Santé, Genève,1975, 223 p.

    Cet ouvrage présente une série de problèmes socio-sanitaires à travers différents paysdu monde (Cuba, Iran, Venezuela, …) et les programmes mis en place qui tentent detrouver les solutions à ces problèmes.Il se dégage de toutes ces expériences une méthodologie commune : une approche com-munautaire basée sur la constitution, le renforcement ou l’agréation d’une organisationcommunautaire localeIl constitue une illustration de l’efficacité du couple " participation et santé ".

  • 36

    - CASTILLO (F), Le nouveau paradigme de la santé, Les cahiers d’Education Santé,Groupe d’Etude d’Education à la Santé, 3ème trimestre, année scolaire 1987-1988, 8 p.

    Cet article effectue une plongée dans l’histoire afin d’y glaner les différentes représenta-tions de la maladie et de la santé. Il porte également un regard analytique sur les diffé-rents modèles proposés : bio-médical, psychosomatique, anthropologique et sur lesapproches médicales dites parallèles.

    - LIMBOS (E), La participation / Conseils et méthodes pour développer la qualité etl’animation de la " vie associative", Ed. ESF – Entreprise Moderne d’Edition – LibrairiesTechniques, Collection Formation Permanente en Sciences Humaines, Paris, 1986,161 p.

    La plupart des responsables, coordinateurs ou animateurs de groupes investissent etmobilisent leurs énergies pour arriver à promouvoir la " vie associative " dans laquelleles membres, dans une ambiance démocratique, égalitaire détiendraient effectivement lepouvoir.Cet ouvrage, divisé en deux parties (connaissance du problème et applications pra-tiques), tente d’analyser et de favoriser la participation et de proposer des moyens et destechniques adéquats et appropriés à cette visée.

    - Collectif, Susciter la santé communautaire, Santé conjuguée / Trimestriel de laFédération des Maisons Médicales et Collectifs de Santé francophones, N°4, avril 1998,58 p.

    Ce cahier définit le concept de santé communautaire. Il le resitue dans le cadre de la pro-motion de la santé. Il s’attarde également sur le principe central de participation.Toutefois, ce cahier ne s’arrête pas à une approche théorique, il analyse quelques pro-grammes de santé communautaire mis en place en Belgique et en France. Il se clôturepar une réflexion sur l’évaluation des démarches de santé communautaire.

    - Collectif sous la direction de EVANS (RG), BARER (ML) & MARMOR (TR), Être oune pas être en bonne santé / biologie et déterminants sociaux de la maladie, John LibbeyEurotext – Les Presses de l’Université de Montréal, Paris, 1996, 359 p.

    Ce recueil consiste en une juxtaposition et un rapprochement des travaux menés dansles champs de l’épidémiologie, la recherche biomédicale, la psychologie, l’anthropologie,la sociologie, les sciences politiques, l’histoire et l’économie sur le thème des détermi-nants de la santé. Les résultats des différents travaux proposés permettent de repenserles perspectives habituelles expliquant comme s’améliore ou se dégrade la santé dessociétés modernes.

  • - WATZLAWICK (P), HELMICK BEAVIN (J) & JACKSON (DD), Une logique de lacommunication, Ed. du Seuil, 1972

    Le véhicule de l’interaction entre des individus engagés dans des relations sociales est lacommunication. Dans cet ouvrage, les auteurs appliquent deux modélisations de cettecommunication (logique et cybernétique) au normal et au pathologique des relationshumaines.

    - OUELLET (F), PAIEMENT (M) & TREMBLAY (PH), L’action intersectorielle, unjeu d’équipe / Guide d’intervention, Bibliothèque nationale du Québec, Bibliothèquenationale du Canada, 1995

    Ce guide destiné aux décideurs et aux intervenants vise à stimuler la création de comi-tés intersectoriels locaux et à les habiliter quant à l’élaboration et à la réalisation deplans d’action concertés en promotion de la santé. Composé de trois parties, il abordel’action intersectorielle en général, les cinq étapes de la démarche intersectorielle et lesoutils d’intervention pouvant faciliter la réalisation des différentes étapes de ladémarche.

    37

    - Collectif sous la direction de HAGLUND (BJA), PETTERSSON (B), FINER (D) &TILLGREN (P), Créer des environnements favorables à la santé / exemples donnés à laTroisième Conférence internationale sur la Promotion de la Santé, Sundsvall, Suède,Organisation Mondiale de la Santé, Genève, 1997, 225 p.

    Etabli suite à la Troisième Conférence internationale sur la Promotion de la Santé quis’est tenue à Sundsvall en juin 1991, ce manuel expose la théorie et les principes quiconcourent à la création des environnements favorables à la santé. De nombreuxexemples fournissent des illustrations concrètes des approches et méthodes en jeu.

    - Santé 21 / introduction à la politique-cadre de la Santé pour tous pour la Région euro-péenne de l’OMS, Série européenne de la Santé pour tous, n°5, Organisation Mondialede la Santé, Bureau régional de l’Europe, Copenhague, 1998, 37 p.

    Cette plaquette sert de guide de la version intégrale de la politique régionale de la Santépour tous. Elle rappelle les tenants et aboutissants de la politique Santé 21, passe enrevue les vingt et un buts de cette politique, rappelle le rôle de l’OMS et de ses parte-naires dans le resserrement de la coopération en faveur du développement sanitaire.

    - Actes du congrès européen " Participation et santé communautaire ", Ghent, 25-27 avril1996

    Présentés en trois parties : cadre théorique, modèles concrets et participation et sys-tèmes de soins de santé, ces Actes abordent les aspects éthiques et politiques de la par-ticipation de manière critique. Y sont également intégrées, quelques réflexions étran-gères sur le concept de participation communautaire.

  • 38

    - VAN VLAENDEREN (J), Méthodologie de recherche en santé communautaire, notesde cours, 1997-1998

    Ces notes balayent les origines du concept de santé communautaire ; définissent notam-ment les notions de communauté et de participation ; proposent les éléments de métho-dologie en santé communautaire et de recherche-action en santé communautaire.

    - BURY (JA), Education pour la santé / concepts, enjeux, planifications, Ed. De Boeck-Wesmael, Bruxelles, 1988

    S’adressant à tous ceux qui oeuvrent dans le champ de l’éducation pour la santé et à tousles professionnels de la santé, ce livre propose un cadre référentiel de l’action en santé ;décrit le cadre de l’éducation pour la santé au sein de la santé publique et indique lesétapes de la planification d’une action d’éducation pour la santé.

  • asbl "Santé, Communauté, Participation"

    Adresse :25 boulevard du MidiBte 5 1000 Bruxelles

    Tél :02/514 40 14

    Fax :02/514 40 04

    Email :[email protected]

    L’asbl "Santé, Communauté, Participation" a été créée à l’initiative des asbl Edéco, Educa-Santé,

    Fédération des Maisons Médicales et Question Santé. Réa

    lisa

    tion

    : Ser

    vice

    com

    mu

    nau

    tair

    e de

    pro

    mot

    ion

    de

    la s

    anté

    de

    la C

    omm

    un

    auté

    fra

    nça

    ise

    char

    gé d

    e la

    com

    mu

    nic

    atio

    n, g

    éré

    par

    l’asb

    l Q

    ues

    tion

    San