Debatco n°1 - février 2016

8
DÉBAT&CO SELON LE DERNIER RAPPORT SUR LES PERSPEC- TIVES ÉCONOMIQUES MONDIALES DE LA BANQUE MONDIALE DE JANVIER 2016, LA CROISSANCE MON- DIALE ATTEINDRA 2,9 % EN 2016, SOIT UN TAUX SU- PÉRIEUR À CELUI DES ANNÉES PRÉCÉDENTES, MAIS INFÉRIEUR À CE QUI AVAIT ÉTÉ ENVISAGÉ. Si différents travaux ont été menés pour mesurer la croissance économique à l’aide d’indicateurs alternatifs, le taux de croissance du PIB demeure incontournable pour appréhender l’évolution de l’activité économique. Tout en s’interrogeant sur l’intérêt et les li- mites du PIB, les programmes de sciences économiques et sociales (SES) engagent à réfléchir sur les sources de la croissance écono- mique et sur son caractère instable (partie « Croissance, fluctua- tions et crises » du programme de terminale ES). En effet, comme l’écrivait Joseph Schumpeter en 1942 dans Capitalisme, Socialisme et Démocratie, en rendant hommage à Karl Marx qui avait mis cette vérité en lumière bien avant lui, « Le capitalisme, répétons-le, constitue, de par sa nature, un type ou une méthode de transformation économique et, non seulement il n’est jamais stationnaire, mais il ne pourrait jamais le devenir ». Sur ce point, l’histoire économique n’a pas pour le moment démenti ces grands auteurs, l’analyse de la croissance économique, des fluctuations et des crises demeure toujours d’une grande actualité. En lien avec les programmes, il nous a semblé tout d’abord inté- ressant d’interroger Philippe Aghion, spécialiste de l’analyse du processus de croissance mondialement reconnu, et de rappeler quelques éléments théoriques et factuels essentiels. Ensuite, nous avons choisi de vous présenter un débat contemporain en écono- mie : la « stagnation séculaire », c’est-à-dire la fin de la croissance, est-elle inéluctable? Pour certains économistes, le tarissement de la croissance viendrait du fort ralentissement de l’augmentation de la productivité globale des facteurs (PGF), alors que d’autres économistes estiment que les nouvelles technologies constitue- raient toujours un formidable réservoir de croissance. Enfin, les entreprises constituent un des acteurs majeurs du processus de croissance. Leurs choix sont des indicateurs importants pour ex- pliquer les fluctuations de la croissance et l’existence de périodes de crise. Nous avons voulu en savoir un peu plus en interrogeant Vinci, une des plus grandes entreprises françaises, acteur mondial de premier plan dans le domaine de la construction n Taux de croissance du PIB réel (en % annuel) CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES Débat&Co / page 1 Lecture : en 2015, le PIB réel en France a augmenté de 1,07 % ; il a augmenté de 2,43 % aux États-Unis et de 6,75 % en Chine. Une grandeur économique évaluée en valeur s’exprime au prix de l’année en cours, c’est-à-dire à prix courants (tels qu’ils sont indiqués à une période donnée, c’est-à- dire en valeur nominale). Une grandeur évaluée en vo- lume s’exprime à prix constants (ou prix en valeur réelle), ce qui revient à éliminer l’effet de variation des prix n Source : Perspectives économiques de l’OCDE : statistiques et projections Le site des sciences économiques et sociales

description

Débat&Co propose d'illustrer, à chaque numéro, une grande thématique en lien avec le programme scolaire de SES à la lumière de l'actualité socio-économique avec des regards croisés d’économistes et d’acteurs de l’entreprise, des débats, des notes de lecture, des chiffres clés, des repères historiques, etc.

Transcript of Debatco n°1 - février 2016

Page 1: Debatco n°1 - février 2016

DEacuteBATampCO

SELON LE DERNIER RAPPORT SUR LES PERSPEC-TIVES EacuteCONOMIQUES MONDIALES DE LA BANQUE MONDIALE DE JANVIER 2016 LA CROISSANCE MON-DIALE ATTEINDRA 29 EN 2016 SOIT UN TAUX SU-PEacuteRIEUR Agrave CELUI DES ANNEacuteES PREacuteCEacuteDENTES MAIS INFEacuteRIEUR Agrave CE QUI AVAIT EacuteTEacute ENVISAGEacute

Si diffeacuterents travaux ont eacuteteacute meneacutes pour mesurer la croissance eacuteconomique agrave lrsquoaide drsquoindicateurs alternatifs le taux de croissance du PIB demeure incontournable pour appreacutehender lrsquoeacutevolution de lrsquoactiviteacute eacuteconomique Tout en srsquointerrogeant sur lrsquointeacuterecirct et les li-mites du PIB les programmes de sciences eacuteconomiques et sociales (SES) engagent agrave reacutefleacutechir sur les sources de la croissance eacutecono-mique et sur son caractegravere instable (partie laquo Croissance fluctua-tions et crises raquo du programme de terminale ES) En effet comme lrsquoeacutecrivait Joseph Schumpeter en 1942 dans Capitalisme Socialisme et Deacutemocratie en rendant hommage agrave Karl Marx qui avait mis cette veacuteriteacute en lumiegravere bien avant lui laquo Le capitalisme reacutepeacutetons-le constitue de par sa nature un type ou une meacutethode de transformation eacuteconomique et non seulement il nrsquoest jamais stationnaire mais il ne pourrait jamais le devenir raquo Sur ce point lrsquohistoire eacuteconomique

nrsquoa pas pour le moment deacutementi ces grands auteurs lrsquoanalyse de la croissance eacuteconomique des fluctuations et des crises demeure toujours drsquoune grande actualiteacute En lien avec les programmes il nous a sembleacute tout drsquoabord inteacute-ressant drsquointerroger Philippe Aghion speacutecialiste de lrsquoanalyse du processus de croissance mondialement reconnu et de rappeler quelques eacuteleacutements theacuteoriques et factuels essentiels Ensuite nous avons choisi de vous preacutesenter un deacutebat contemporain en eacutecono-mie la laquo stagnation seacuteculaire raquo crsquoest-agrave-dire la fin de la croissance est-elle ineacuteluctable Pour certains eacuteconomistes le tarissement de la croissance viendrait du fort ralentissement de lrsquoaugmentation de la productiviteacute globale des facteurs (PGF) alors que drsquoautres eacuteconomistes estiment que les nouvelles technologies constitue-raient toujours un formidable reacuteservoir de croissance Enfin les entreprises constituent un des acteurs majeurs du processus de croissance Leurs choix sont des indicateurs importants pour ex-pliquer les fluctuations de la croissance et lrsquoexistence de peacuteriodes de crise Nous avons voulu en savoir un peu plus en interrogeant Vinci une des plus grandes entreprises franccedilaises acteur mondial de premier plan dans le domaine de la construction n

Taux de croissance du PIB reel (en annuel)

CROISSANCE FLUCTUATIONS ET CRISES

DeacutebatampCo page 1

Lecture en 2015 le PIB reacuteel en France a augmenteacute de 107 il a augmenteacute de 243 aux Eacutetats-Unis et de 675 en ChineUne grandeur eacuteconomique eacutevalueacutee en valeur srsquoexprime au prix de lrsquoanneacutee en cours crsquoest-agrave-dire agrave prix courants (tels qursquoils sont indiqueacutes agrave une peacuteriode donneacutee crsquoest-agrave-dire en valeur nominale) Une grandeur eacutevalueacutee en vo-lume srsquoexprime agrave prix constants (ou prix en valeur reacuteelle) ce qui revient agrave eacuteliminer lrsquoeffet de variation des prix n

Source Perspectives eacuteconomiques de lrsquoOCDE statistiques et projections

Le site des scienceseacuteconomiques et sociales

3 QUESTIONS Agrave PHILIPPE AGHION

POURQUOI LES PAYS EN DEacuteVELOPPEMENT CONNAISSENT-ILS UNE CROISSANCE EacuteCONOMIQUE EN MOYENNE PLUS EacuteLEVEacuteE QUE LES PAYS DEacuteVELOPPEacuteS Les pays en deacuteveloppement profitent du rattrapage tech-nologique Ils deacutemarrent drsquoun niveau de productiviteacute plus faible que le nocirctre et peuvent en adoptant nos technologies se rapprocher de la frontiegravere technologique Partant drsquoun niveau de productiviteacute tregraves faible ces pays avancent agrave pas de geacuteant Il est plus facile de reacuteinventer la roue que drsquoin-venter la roue En revanche les pays qui sont agrave la fron-tiegravere technologique ne font plus que de petits pas pour la repousser (en adoptant des technologies plus avanceacutees) Ainsi la Chine a connu jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente un taux de croissance annuel moyen tregraves eacuteleveacute au-delagrave de 10 alors qulsquoil est agrave ce jour infeacute-rieur agrave 7 n

POURQUOI LA FRANCE CONNAIT-ELLE UNE CROIS-SANCE EacuteCONOMIQUE EN MOYENNE PLUS FAIBLE QUE CELLE DES EacuteTATS-UNIS DEPUIS 30 ANS Il y a deux types de raisons La France a connu une crois-sance forte pendant les Trente Glorieuses mais il srsquoagissait essentiellement drsquoune crois-sance de rattrapage bien qursquoelle fut innovante dans de nombreux domaines

Lrsquoeacuteconomie franccedilaise nrsquoa pas su ensuite adapter ses institutions et son mode drsquoor-ganisation eacuteconomique aux neacutecessiteacutes de lrsquoinnovation crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie ougrave sans arrecirct de nouvelles activi-teacutes remplacent les anciennes Pour y parvenir il faut un sys-tegraveme flexible Or le systegraveme franccedilais est tregraves rigide tregraves corporatiste ce qui lrsquoempecircche de srsquoadapter et drsquoobtenir un niveau de croissance plus eacuteleveacute n

COMMENT FAIRE POUR QUE LA FRANCE AUGMENTE SA CROISSANCE EacuteCONOMIQUE MOYENNE Agrave LONG TERME Il faut drsquoabord proceacuteder agrave des reacuteformes profondes pour rendre lrsquoeacuteconomie plus mobile En particulier il faut une veacuteri-table flexibiliteacute sur le marcheacute du travail Il faut mettre en place des institutions adap-teacutees facilitant lrsquoembauche et le licenciement mais en donnant parallegravelement des garanties de salaires et une formation professionnelle Crsquoest donc une grande reacuteforme qui est agrave faire Il faut aussi une reacuteforme de lrsquoEacutetat Il y a beaucoup trop drsquoargent public gacirccheacute en raison notamment drsquoun trop grand nombre de communes ou de deacutepartements une partie de leurs fonctionnaires pourrait servir agrave autre chose Il faut eacutegalement une reacuteforme de la fiscaliteacute la fiscaliteacute actuelle est pour lrsquoinstant trop

opaque De maniegravere geacuteneacute-rale il faut partout simplifier rendre plus transparent et plus simple Par exemple il y a beaucoup trop de caisses drsquoassurance maladie ce qui eacutetait adapteacute agrave une eacuteconomie dans laquelle chaque per-sonne garde son job toute sa vie ne lrsquoest plus dans un monde ougrave on en change sou-vent Il faut par exemple des reacutegimes uniques drsquoassurance maladie et de retraiteTout cela permettrait drsquoavoir plus de reacuteactiviteacute macroeacuteconomique au niveau europeacuteen en mobilisant des politiques contra-cycliques crsquoest-agrave-dire reacuteactives aux cycles eacuteconomiques Les ameacutericains ont un systegraveme mobile et flexible et adoptent des politiques macroeacuteconomiques contra-cycliques Tant qursquoon ne fait pas de reacuteformes structurelles en France les Allemands ne consentiront pas agrave assouplir la politique macroeacuteconomique sur le plan fiscal et moneacutetaire n

Eacuteconomiste Professeur au College de France

DeacutebatampCo page 2

LrsquoESSENTIEL SUR ldquoCROISSANCE FLUCTUATIONS ET CRISESrdquo

CRISE EacuteCONOMIQUEMoment de retournement de la conjoncture agrave la baisse (la conjoncture eacutetant la situation de lrsquoeacuteconomie agrave un moment donneacute caracteacuteriseacutee par un certain nombre drsquoindicateurs macroeacuteconomiques)

CROISSANCE EacuteCONOMIQUEAugmentation du PIB en volume geacuteneacuteralement calcu-leacutee sur un an pour une eacuteconomie

FLUCTUATIONS EacuteCONOMIQUESPheacutenomegravene caracteacuteriseacute par une alternance de mou-vements de sens contraires drsquoune ou plusieurs gran-deurs choisies (souvent le PIB en volume)

PRODUIT INTEacuteRIEUR BRUT (PIB)Indicateur de production au niveau national Somme des valeurs ajouteacutees + TVA + droits de douane - sub-ventions sur les produits

PRODUCTIVITEacute GLOBALE DES FACTEURSCapaciteacute drsquoun pays agrave creacuteer des richesses autrement qursquoen accumulant du capital et du travail mais en les combinant le plus efficacement possible Elle reflegravete le progregraves technique et lrsquoameacutelioration du capital humain

PROGRES TECHNIQUEEnsemble des changements reacutesultant de lrsquoeffort drsquoin-novation et de lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des produits et des processus de productionPour poursuivre httpwwwmelchiorfrGlossaire-biographies1180html

1929Krach a la bourse de Wall Street le fameux laquo jeudi noir raquo (24 octobre)

1973Premier choc petrolier le prix du baril de petrole passe de 2 dollars en octobre 1973 a 12 dollars en decembre 1974 (un deuxieme choc petrolier se produit en 1979)

2000Explosion de la bulle Internet aux Eacutetats-Unis

2008La plus grande faillite de tous les temps aux Eacutetats-Unis celle de Lehman Brothers le 15 septembre elle marque le de but de la diffusion mondiale de la crise des laquo subprimes raquo

2009Chute de la croissance economique mondiale de nom-breux pays connaissent une croissance negative (par exemple -29 en France -56 en Allemagne -28 aux Eacutetats-Unis)

La Banque de France abaisse sa preacutevision de croissance eacuteconomique agrave 03 (au lieu

de 04) au quatriegraveme trimestre de 2015 en raison des attentats Cette moindre

croissance qui correspond agrave une perte de 500 millions drsquoeuros srsquoexplique par le repli

des activiteacutes de services aux meacutenages (heacutebergement restauration spectacle) Lrsquoinstitu-

tion maintient sa preacutevision de croissance agrave 12 pour lrsquoensemble de lrsquoanneacutee 2015

bull Deacutefinitions bull Repegraveres historiques

Pour produire davantage (croissance eacuteconomique positive) il est possible drsquoutiliser plus de capital physique gracircce agrave lrsquoinvestissement qui permet drsquoenclencher le processus drsquoaccumulation du capital et drsquoaccroicirctre la quantiteacute annuelle de travail celle-ci eacutetant eacutegale au niveau de lrsquoemploi (nombre drsquoactifs) multiplieacute par la dureacutee annuelle du travail par actif Selon les eacuteconomistes sur la peacuteriode 1996-2002 la variation de la quantiteacute de travail et de capital explique 60 de la croissance de lrsquoEurope des 15 Il existe donc un reacutesidu qui justifie les 40 restants crsquoest-agrave-dire le progregraves technique qui autorise une hausse de la productiviteacute globale des facteurs (PGF) [hellip] Une partie de la croissance eacuteconomique ne provient ainsi pas drsquoune hausse de la quantiteacute de facteurs mais de lrsquoameacutelioration de leur utilisation [hellip] Lrsquoorigine du progregraves technique se trouve dans la capaciteacute drsquoinnovation de lrsquoeacuteconomie la mobi-lisation du capital humain et lrsquoaccumulation du capital technologique Selon lrsquoeacuteconomiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) les fluctuations eacuteconomiques sont inheacuterentes au capitalisme en effet le processus drsquoapparition du progregraves technique et des innovations technologiques est source de croissance mais la croissance est un pheacutenomegravene irreacutegulier dans le temps ce qui explique les fluctua-tions de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et le meacutecanisme de laquo destruction creacuteatrice raquo laquo qui reacutevolutionne inces-samment de lrsquointeacuterieur la structure eacuteconomique en deacutetruisant continuellement ses eacuteleacutements vieillis et en creacuteant continuellement des eacuteleacutements neufsraquo selon Joseph Schumpeter est lieacute agrave la concurrence comme processus dynamique [hellip] La croissance eacuteconomique nrsquoest pas un processus stable et continu mais elle srsquoaccompagne de crises durant lesquelles il y a alors un ralentissement de la production et une monteacutee du chocircmage

La suite sur melchiorfr httpwwwmelchiorfrFaisons-le-point115920html

A) Quel pays a connu la croissance eacuteconomique la plus eacuteleveacutee depuis 2000

1) LrsquoInde 2) La Chine 3) LrsquoAllemagne

B) Quel pays produit le plus de richesses par an (PIB courant)

1) LrsquoInde 2) La Chine 3) Les Eacutetats-Unis

C) Quel pays creacutee le plus de richesses par habitant (PIB par tecircte)

1) Les Eacutetats-Unis 2) Le Qatar 3) Le Luxembourg

Reponses A2 B3 C3

POUR ldquoFAIRE LE POINT rdquo Testez vos connaissances

PIB FRANCcedilAIS2 1324 milliards drsquoeuros en 2014 (Insee) soit 2 8292 milliards de dollars (Banque mondiale)

PIB MONDIAL77 8451 milliards de dollars en 2014 (Banque mondiale)

TAUX DE CROISSANCE ANNUEL MOYEN FRANCcedilAIS (OCDE)de 1950 agrave 1973 5 de 2000 agrave 2007 19

Chi

ffres

cleacute

s

DeacutebatampCo page 3

DeacutebatampCo page 4

Et si la croissance ne revenait pas Telle est la question centrale du livre de Patrick Artus et Marie Paule Virard assimileacute au progregraves dans notre imaginaire collectif le retour de la croissance demeure lrsquoobjectif prioritaire de la politique eacuteconomique car elle est seule agrave mecircme de garantir une eacuteleacutevation des niveaux de vie une cou-verture des besoins sociaux et une dimi-nution du chocircmage de masse qui deacutelite notre coheacutesion sociale Or en raison du

ralentissement de la croissance de la productiviteacute globale des fac-teurs (PGF) crsquoest-agrave-dire la partie de la croissance de la production qui nrsquoest expliqueacutee ni par la croissance de lrsquoemploi ni par celle du stock de capital productif il se pourrait bien que nous devions agrave lrsquoavenir nous habituer agrave des taux de croissance du PIB durable-ment faibles

Dans les principaux pays de lrsquoOCDE le sentier de croissance du PIB nrsquoest pas encore revenu agrave son niveau drsquoavant le deacutebut de la

crise financiegravere de 2008 tandis que le PIB cumuleacute des quatre plus grandes eacuteconomies avanceacutees (Eacutetats-Unis Japon Royaume-Uni et zone euro) srsquoeacuteloigne irreacutesistiblement de sa tendance de long terme [hellip] La faute notamment agrave un investissement aneacutemieacute et agrave la deacute-gradation de la situation financiegravere des entreprises Mais aussi agrave lrsquoessoufflement du progregraves technique (effort drsquoinnovation qualiteacute des produits et organisation des processus de production) [hellip] Patrick Artus et Marie-Paule Virard rappellent les grandes raisons pour lesquelles le progregraves technique a tendance agrave ralentir dans nos eacuteconomies la perte drsquoefficaciteacute de la recherche-deacuteveloppement (les investissements en RampD toujours plus coucircteux ndash comme dans lrsquoindustrie pharmaceutique ou lrsquoextraction peacutetroliegravere ndash sont entreacutes dans les rendements deacutecroissants) lrsquoaugmentation de lrsquointensiteacute capitalistique (une quantiteacute de capital toujours plus grande est neacute-cessaire pour creacuteer la mecircme richesse drsquoautant que les taux drsquointeacuterecirct faibles incitent agrave lrsquoaccumulation du capital) la reacuteduction du poids des secteurs ougrave les gains de productiviteacute sont eacuteleveacutes (comme lrsquoin-dustrie manufacturiegravere dans le cadre drsquoune veacuteritable laquo tertiarisation de lrsquoeacuteconomie mondiale raquo) le niveau de qualification insuffisant de la population active (lrsquoamaigrissement du secteur industriel va de pair avec la deacutegradation de la qualification des salarieacutes) et les deacutelais importants entre lrsquoapparition drsquoune innovation majeure (comme Internet) et son impact sur la productiviteacute globale des facteurs (PGF) n

La suite sur melchiorfrhttpwwwmelchiorfrCroissance-zero126270html

IDEacuteES ET DEacuteBATS

Deacutebat scientifique en classe la croissance est-elle finie

Institutions (droits de proprieacuteteacute

droit commercial etc)

Ressources naturelles (matiegraveres premiegraveres)

Progregravestechnique

Accumulation du capital productif (investissement)

Capital humain(eacuteducation)

Ouverture internationaleet mondialisation

(deacuteboucheacutes exteacuterieurs)

CROISSANCEEacuteCONOMQUE

Les

sour

ces

de

la c

rois

sanc

e

Source melchiorfr httpwwwmelchiorfrCorriges-des-documents-de-l-et115930html

ERIK BRYNJOLFSSON laquo LES MACHINES DIGITALES OUVRENT UNE NOUVELLE EgraveRE DE PROSPEacuteRITEacute raquo

POUR LrsquoEacuteCONOMISTE AMEacuteRI-CAIN QUI INSPIRE LA DIREC-TRICE DU FMI CHRISTINE LAGARDE LrsquoESSOR DES TECHNOLOGIES DE LrsquoIN-FORMATION ANNONCE LA PROCHAINE REacuteVOLUTION INDUSTRIELLE NON PLUS MEacuteCANIQUE MAIS COGNI-TIVE RETROUVEZ LrsquoINTER-VIEW DANS ENJEUX LES ECHOS MAI 2014

SELON VOTRE LIVRE NOUS SERIONS ENTREacuteS DANS UNE DEUXIEgraveME PHASE DE MEacute-CANISATION DU TRAVAIL PLUS IMPRESSIONNANTE ET BOULEVERSANTE ENCORE QUE LA PREMIEgraveRE AU XIXe

SIEgraveCLE A QUOI LE VOYEZ-VOUS Le titre Le Deuxiegraveme acircge de la machine est en effet un clin drsquoœil agrave cette eacutepoque ougrave la machine remplaccedilant les muscles des chevaux et des hommes a permis la meacuteca-nisation du travail physiquehellip et un formidable deacutecollage de lrsquohumaniteacute dont le niveau et la qualiteacute de vie eacutetaient res-teacutes jusque-lagrave relativement inchangeacutes Aujourdrsquohui la puissance de calcul des ordi-nateurs coupleacutee agrave la deacutemul-tiplication des reacuteseaux est en train de produire un pheacuteno-megravene similaire agrave une eacutechelle encore ineacutedite la meacutecanisa-tion du travail cognitif Ce qui laisse augurer une nouvelle egravere de prospeacuteriteacute On en voit les balbutiements avec lrsquoap-parition de technologies qui il y a cinq ans encore relevaient

de la science-fiction voiture sans conducteur commande vocale de smartphones teacute-leacutediagnostic meacutedical au-toremplissage de documents automates qui reacutepondent aux questions au teacuteleacutephone ou en ligne logiciels capables de reacute-diger des articles simples de reacutesultats sportifs ou boursiers ou de battre nos meilleurs eacutetudiants au jeu laquo Jeopardy raquo [eacutequivalent de laquo Questions pour un champion raquo NDLR] n

LE PRIX NOBEL DrsquoEacuteCONOMIE ROBERT SOLOW DISAIT EN 1987 laquo JE VOIS LrsquoAVEgraveNEMENT DES ORDINATEURS PARTOUT SAUF DANS LES CHIFFRES DE LA PRODUCTIVITEacute raquo POURQUOI A-T-IL FALLU AT-TENDRE TRENTE ANS POUR QUE SrsquoOUVRE CETTE NOU-VELLE EgraveRE Crsquoest un des effets de ces lois exponentielles comme celle de Moore qui veut que la puis-sance de calcul des ordina-teurs double tous les dix-huit mois Lrsquoesprit humain appreacute-hende mal ce pheacutenomegravene vertigineux [hellip] Jusqursquoici la diffusion des technologies de lrsquoinformation a eacuteteacute une reacutevo-lution agrave bas bruit qui affectait nos vies agrave la marge et qui en effet dans le business ne se traduisait guegravere en gains de productiviteacute Mais aux Eacutetats-Unis ceux-ci ont recommenceacute agrave croicirctre depuis les anneacutees 90 Comme lrsquoont montreacute nos travaux il faut cinq agrave sept ans en moyenne aux entreprises pour digeacuterer la technologie

et adapter leur organisation et leur process pour en tirer profit [hellip]Les machines excellent ac-tuellement aux tacircches rou-tiniegraveres qursquoelles soient physiques ou mentales Mais je ne sais pas de quoi elles seront capables demain ndash il y a dix ans je ne les imaginais pas conduire une voiture En attendant il y a au moins trois domaines dans lesquels les humains ont encore lrsquoavan-tage La creacuteativiteacute et lrsquoesprit drsquoentreprise drsquoabord Ces deux qualiteacutes vont devenir drsquoautant plus preacutecieuses que la digitalisation en amplifiera les retombeacutees Les relations interpersonnelles ensuite vendre eacuteduquer motiver soi-gnerhellip tout cela requiert des capaciteacutes empathiques qui font encore largement deacutefaut aux machines La dexteacuteriteacute enfin Les robots sont tregraves maladroits coiffeurs jardi-niers plombiers ont encore de beaux jours devant eux n

Propos recueillis par Pascale-Marie-Deschamps

pour Enjeux Les EchosLe 300514

Erik Brynjolfsson eacuteconomiste

DeacutebatampCo page 5

DeacutebatampCo page 6

Vinci autoroutes creacutedit photo Alain Montaufier

COMMENT EacuteVALUER LA SITUATION EacuteCONOMIQUE Agrave UN MOMENT DONNEacute

Les deacutecideurs publics et des grandes entreprises doivent ecirctre en mesure de connaicirctre le mieux possible lrsquoeacutetat de la situation eacutecono-mique du pays afin de prendre les mesures les plus adeacutequates En France afin de les renseigner lrsquoInstitut national des statistiques et eacutetudes eacuteconomiques (Insee) publie chaque mois la valeur drsquoindi-cateurs destineacutes agrave rendre compte au mieux de la conjoncture Les principaux sont lrsquoindicateur de confiance des meacutenages et lrsquoindi-cateur de climat des affaires Le premier syntheacutetise lrsquoopinion des meacutenages sur leur environnement eacuteconomique agrave partir drsquoun ques-tionnaire poseacute agrave environ 2 000 drsquoentre eux LrsquoInsee leur demande par exemple si leur situation financiegravere srsquoest ameacutelioreacutee reacutecemment et srsquoils preacutevoient qursquoelle va srsquoameacuteliorer ou srsquoils pensent que crsquoest le bon moment pour effectuer des achats importants Le second fait la synthegravese de lrsquoopinion des chefs drsquoentreprise des principaux sec-teurs de lrsquoeacuteconomie (industrie service commerce construction) agrave partir drsquoenquecirctes dans lesquelles ils sont interrogeacutes sur le niveau de leur activiteacute Par exemple dans le bacirctiment lrsquoInsee interroge les chefs drsquoentreprise sur lrsquoeacutevolution passeacutee et preacutevue de lrsquoactiviteacute

le niveau des carnets de commande lrsquoeacutevolution passeacutee des effec-tifs ou le taux drsquoutilisation des capaciteacutes de production (Rapport Quantiteacute produite Quantiteacute maximale que lrsquoon pourrait produire agrave partir des machines et eacutequipements existants) Plus la valeur de ces indicateurs est eacuteleveacutee plus les meacutenages ou les chefs drsquoentreprise considegraverent que la conjoncture est favorable Si crsquoest le cas les pou-voirs publics pourront anticiper un niveau de production soutenu Il est indispensable de savoir ce que pensent les principaux acteurs de lrsquoeacuteconomie tels que les meacutenages (dont la fonction eacuteconomique principale est de consommer) et les entreprises (dont la fonction eacuteconomique principale est de produire) n

REGARD SUR LrsquoENTREPRISE ET SON EacuteCOSYSTEgraveME

bull 185 000 COLLABORATEURS

bull 2 100 ENTREPRISES IMPLANTEacuteES DANS PLUS DE 100 PAYS

bull 387 MILLIARDS DrsquoEUROS DE CHIFFRE DrsquoAFFAIRES

bull 2486 MILLIARDS DrsquoEUROS DE REacuteSULTAT NET

bull 260 000 CHANTIERS EN COURS

Vin

ci e

n 5

chiff

res c

leacutes (

2014

)

Les videacuteos de melchiorfr Trois questions agrave des eacuteconomistes (AOrleacutean YAlgan PhAghionhellip)laquo Le PIB et la croissance en questionsraquo Insee httpwwwinseefrfrpublications-et-servicesdefaultasppage=video-croissancehtmLes notes de lecture de melchior Daniel Cohen Le monde est clos et le deacutesir infini (2015)Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux Un nouveau monde eacuteconomique (2015)Franklin DRoosevelt Comment jrsquoai vaincu la crise (2014)etc

POUR ldquoALLER PLUS LOIN rdquo

En deacutecembre 2015 le climat des affaires en France srsquoinfleacutechit leacute-gegraverement Lrsquoindicateur qui le syntheacutetise perd un point Il se situe agrave 101 un niveau un peu supeacuterieur agrave sa moyenne de long terme (100) atteinte agrave la mi-anneacutee Le climat progresse drsquoun point dans lrsquoindustrie et le bacirctiment Il perd deux points dans les services et quatre dans le commerce de deacutetail n

Source inseefr

Lrsquoeacutetat de la conjoncture en France en deacutecembre 2015Indicateur de climat des affaires France

3 QUESTIONS Agrave PIERRE COPPEY

QUEL EST LE CŒUR DE VOTRE MEacuteTIER Le groupe VINCI est un acteur mondial des meacutetiers de la construction et des conces-sions Nous concevons finan-ccedilons construisons et geacuterons dans la dureacutee geacuteneacuteralement pour le compte des collectivi-teacutes publiques des infrastruc-tures et des eacutequipements qui sont essentiels au bon fonc-tionnement des villes et au deacute-veloppement des territoires tels que des autoroutes des aeacuteroports des lignes ferro-viaires (lignes agrave grandes vi-tesse meacutetros tramways) des grands ouvrages comme des ponts des barrages ou des stades ou encore des reacuteseaux drsquoeacuteclairage public ou de teacuteleacute-communicationsNous avons dans nos gegravenes un savoir-faire eacuteprouveacute en matiegravere de geacutenie civil propre aux meacutetiers de laquo bacirctisseurs raquo coupleacute agrave une culture tregraves deacute-veloppeacutee du service public Crsquoest lrsquooriginaliteacute et la force de notre modegravele de conju-guer des branches de meacute-tiers compleacutementaires qui travaillent ensemble sur des projets complexes Notre activiteacute combine ainsi des lo-giques de temps relativement court ndash celle des meacutetiers de la construction (contracting) qui dure de quelques mois agrave quelques anneacutees suivant les chantiers ndash agrave des logiques drsquoexploitation de tregraves longue dureacutee ndash jusqursquoagrave plusieurs deacute-cennies ndash pour les ouvrages dont nous sommes conces-sionnaires Crsquoest pourquoi nous deacutefinissons notre mode de fonctionnement en parlant drsquoun modegravele de laquo construc-teur-concessionnaire inteacutegreacute raquo n

DANS QUELLE MESURE VOTRE ACTIVITEacute A-T-ELLE EacuteTEacute TOUCHEacuteE PAR LA CRISE DE 2009 COMMENT EXPLI-QUEZ-VOUS CELA La crise qui commence en 2009 en Europe ndash touchant drsquoabord de plein fouet la Gregravece ndash suite agrave la crise finan-ciegravere qui a eacuteclateacute aux Eacutetats-Unis en 2007-2008 est une crise que lrsquoon peut qualifier agrave la fois de laquo crise eacutecono-mique raquo puisqursquoelle a pour symptocircme des pheacutenomegravenes de stagnation de la crois-sance voire de reacutecession de laquo crise sociale raquo puisqursquoelle srsquoaccompagne drsquoune hausse du chocircmage et enfin de laquo crise budgeacutetaire raquo dans la mesure ougrave elle est agrave la fois la cause et la conseacutequence de lrsquoaccroissement des deacuteficits et de lrsquoexplosion de la dette publique agrave lrsquoeacutechelle interna-tionale Les politiques dites laquo drsquoausteacuteriteacute raquo mises en place par la plupart des Eacutetats pour y faire face passent notamment par des baisses drastiques de deacutepenses publiques Lrsquoim-pact de telles politiques sur le secteur des travaux publics ndash donc de lrsquoensemble des meacute-tiers de la construction ndash est direct puisque celui-ci deacutepend pour une tregraves large part des commandes des collectiviteacutes locales qui dans ce contexte de peacutenurie budgeacutetaire ont consideacuterablement reculeacute Toutefois la baisse des deacute-penses publiques ouvre dans le mecircme temps des opportu-niteacutes de croissance consideacute-rables pour les meacutetiers des concessions les pays endetteacutes ayant de plus en plus recours aux partenariats publics-pri-veacutes Une eacutetude a montreacute qursquoil

manquera ainsi aux Eacutetats 1 000 milliards drsquoeuros chaque anneacutee drsquoici 2030 agrave lrsquoeacutechelle mondiale pour reacutepondre agrave leurs besoins drsquoinvestisse-ment dans les infrastructures de transport qui sont crois-sants du fait de lrsquoexplosion des pheacutenomegravenes de concentration urbaine et de la demande de mobiliteacute n

LES INSTITUTS DE CONJONC-TURE FONT AUJOURDrsquoHUI EacuteTAT DrsquoUN REDEacuteMARRAGE DE LrsquoACTIVITEacute EacuteCONOMIQUE AU NIVEAU DE VOTRE ENTRE-PRISE RESSENTEZ-VOUS CE REDEacuteMARRAGE Nous percevons certains si-gnaux encourageants qui certes sont encore des si-gnaux faibles mais qui laissent entrevoir un possible redeacutemarrage de lrsquoactiviteacute eacuteco-nomique en France Dans la construction les prises de commandes ont marqueacute une reprise au 3egraveme trimestre et dans les travaux routiers la tendance agrave la baisse drsquoac-tiviteacute devrait ecirctre moins mar-queacutee en 2016 qursquoen 2015 Les marcheacutes europeacuteens suscitent un regain drsquointeacuterecirct de la part des acteurs financiers Ils apparaissent agrave nouveau au-jourdrsquohui comme une zone de stabiliteacute par rapport agrave certains pays eacutemergents qui suscitent agrave leur tour lrsquoinquieacutetudeEn outre les indicateurs de trafic tregraves correacuteleacutes agrave la crois-sance du PIB sont au beau fixe dans nos domaines drsquoac-tiviteacute puisque nous avons enregistreacute en 2015 une crois-sance de 3 du trafic sur les autoroutes franccedilaises et de plus de 10 du nombre des passagers dans lrsquoensemble de nos aeacuteroports dans le monde n

Pierre Coppeydirecteur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute de VINCI

Creacutedit photo Steacutephane Lavoueacute

DeacutebatampCo page 7

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL ADOSSEacute AU SITE HTTPWWWMELCHIORFR CE JOURNAL THEacuteMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFES-SEURS DE SES

LE MOIS PROCHAIN DEacuteBATampCO Ndeg2 VOUS PROPOSE LES CLEacuteS DE COMPREacuteHENSION DE LrsquoEacuteCONOMIE DU DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

CONTRIBUTEUR VINCENT BAROU RELECTEURS DANIEL DIDIER STEacutePHANIE LE CLER AGATHE ROY CLAIRE VANHOVE AGENCE DE CREacuteATION RGB Chaque publication est accompagneacutee

drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

LittleQuizz

Lrsquoeacutetude de cas sur la theacutematique laquo Transdev la fraude dans les transports publics raquoCette eacutetude de cas offre un eacuteclairage directement utilisable en classe avec les eacutelegraveves pour illustrer des notions agrave ensei-gner ( deacutefaillances de marcheacute discrimination par les prix etc ) et propose de nombreuses activiteacutes peacutedagogiques QCM exercices type bac sur documents raisonnement srsquoappuyant sur un dossier documentaire Une nouvelle faccedilon drsquoeacuteclairer les notions agrave enseigner

A TEacuteLEacuteCHARGEREacuteTUDE Deacutecembre 2015

Transdev

La fraude dans les transports publics

Page 2: Debatco n°1 - février 2016

3 QUESTIONS Agrave PHILIPPE AGHION

POURQUOI LES PAYS EN DEacuteVELOPPEMENT CONNAISSENT-ILS UNE CROISSANCE EacuteCONOMIQUE EN MOYENNE PLUS EacuteLEVEacuteE QUE LES PAYS DEacuteVELOPPEacuteS Les pays en deacuteveloppement profitent du rattrapage tech-nologique Ils deacutemarrent drsquoun niveau de productiviteacute plus faible que le nocirctre et peuvent en adoptant nos technologies se rapprocher de la frontiegravere technologique Partant drsquoun niveau de productiviteacute tregraves faible ces pays avancent agrave pas de geacuteant Il est plus facile de reacuteinventer la roue que drsquoin-venter la roue En revanche les pays qui sont agrave la fron-tiegravere technologique ne font plus que de petits pas pour la repousser (en adoptant des technologies plus avanceacutees) Ainsi la Chine a connu jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente un taux de croissance annuel moyen tregraves eacuteleveacute au-delagrave de 10 alors qulsquoil est agrave ce jour infeacute-rieur agrave 7 n

POURQUOI LA FRANCE CONNAIT-ELLE UNE CROIS-SANCE EacuteCONOMIQUE EN MOYENNE PLUS FAIBLE QUE CELLE DES EacuteTATS-UNIS DEPUIS 30 ANS Il y a deux types de raisons La France a connu une crois-sance forte pendant les Trente Glorieuses mais il srsquoagissait essentiellement drsquoune crois-sance de rattrapage bien qursquoelle fut innovante dans de nombreux domaines

Lrsquoeacuteconomie franccedilaise nrsquoa pas su ensuite adapter ses institutions et son mode drsquoor-ganisation eacuteconomique aux neacutecessiteacutes de lrsquoinnovation crsquoest-agrave-dire une eacuteconomie ougrave sans arrecirct de nouvelles activi-teacutes remplacent les anciennes Pour y parvenir il faut un sys-tegraveme flexible Or le systegraveme franccedilais est tregraves rigide tregraves corporatiste ce qui lrsquoempecircche de srsquoadapter et drsquoobtenir un niveau de croissance plus eacuteleveacute n

COMMENT FAIRE POUR QUE LA FRANCE AUGMENTE SA CROISSANCE EacuteCONOMIQUE MOYENNE Agrave LONG TERME Il faut drsquoabord proceacuteder agrave des reacuteformes profondes pour rendre lrsquoeacuteconomie plus mobile En particulier il faut une veacuteri-table flexibiliteacute sur le marcheacute du travail Il faut mettre en place des institutions adap-teacutees facilitant lrsquoembauche et le licenciement mais en donnant parallegravelement des garanties de salaires et une formation professionnelle Crsquoest donc une grande reacuteforme qui est agrave faire Il faut aussi une reacuteforme de lrsquoEacutetat Il y a beaucoup trop drsquoargent public gacirccheacute en raison notamment drsquoun trop grand nombre de communes ou de deacutepartements une partie de leurs fonctionnaires pourrait servir agrave autre chose Il faut eacutegalement une reacuteforme de la fiscaliteacute la fiscaliteacute actuelle est pour lrsquoinstant trop

opaque De maniegravere geacuteneacute-rale il faut partout simplifier rendre plus transparent et plus simple Par exemple il y a beaucoup trop de caisses drsquoassurance maladie ce qui eacutetait adapteacute agrave une eacuteconomie dans laquelle chaque per-sonne garde son job toute sa vie ne lrsquoest plus dans un monde ougrave on en change sou-vent Il faut par exemple des reacutegimes uniques drsquoassurance maladie et de retraiteTout cela permettrait drsquoavoir plus de reacuteactiviteacute macroeacuteconomique au niveau europeacuteen en mobilisant des politiques contra-cycliques crsquoest-agrave-dire reacuteactives aux cycles eacuteconomiques Les ameacutericains ont un systegraveme mobile et flexible et adoptent des politiques macroeacuteconomiques contra-cycliques Tant qursquoon ne fait pas de reacuteformes structurelles en France les Allemands ne consentiront pas agrave assouplir la politique macroeacuteconomique sur le plan fiscal et moneacutetaire n

Eacuteconomiste Professeur au College de France

DeacutebatampCo page 2

LrsquoESSENTIEL SUR ldquoCROISSANCE FLUCTUATIONS ET CRISESrdquo

CRISE EacuteCONOMIQUEMoment de retournement de la conjoncture agrave la baisse (la conjoncture eacutetant la situation de lrsquoeacuteconomie agrave un moment donneacute caracteacuteriseacutee par un certain nombre drsquoindicateurs macroeacuteconomiques)

CROISSANCE EacuteCONOMIQUEAugmentation du PIB en volume geacuteneacuteralement calcu-leacutee sur un an pour une eacuteconomie

FLUCTUATIONS EacuteCONOMIQUESPheacutenomegravene caracteacuteriseacute par une alternance de mou-vements de sens contraires drsquoune ou plusieurs gran-deurs choisies (souvent le PIB en volume)

PRODUIT INTEacuteRIEUR BRUT (PIB)Indicateur de production au niveau national Somme des valeurs ajouteacutees + TVA + droits de douane - sub-ventions sur les produits

PRODUCTIVITEacute GLOBALE DES FACTEURSCapaciteacute drsquoun pays agrave creacuteer des richesses autrement qursquoen accumulant du capital et du travail mais en les combinant le plus efficacement possible Elle reflegravete le progregraves technique et lrsquoameacutelioration du capital humain

PROGRES TECHNIQUEEnsemble des changements reacutesultant de lrsquoeffort drsquoin-novation et de lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des produits et des processus de productionPour poursuivre httpwwwmelchiorfrGlossaire-biographies1180html

1929Krach a la bourse de Wall Street le fameux laquo jeudi noir raquo (24 octobre)

1973Premier choc petrolier le prix du baril de petrole passe de 2 dollars en octobre 1973 a 12 dollars en decembre 1974 (un deuxieme choc petrolier se produit en 1979)

2000Explosion de la bulle Internet aux Eacutetats-Unis

2008La plus grande faillite de tous les temps aux Eacutetats-Unis celle de Lehman Brothers le 15 septembre elle marque le de but de la diffusion mondiale de la crise des laquo subprimes raquo

2009Chute de la croissance economique mondiale de nom-breux pays connaissent une croissance negative (par exemple -29 en France -56 en Allemagne -28 aux Eacutetats-Unis)

La Banque de France abaisse sa preacutevision de croissance eacuteconomique agrave 03 (au lieu

de 04) au quatriegraveme trimestre de 2015 en raison des attentats Cette moindre

croissance qui correspond agrave une perte de 500 millions drsquoeuros srsquoexplique par le repli

des activiteacutes de services aux meacutenages (heacutebergement restauration spectacle) Lrsquoinstitu-

tion maintient sa preacutevision de croissance agrave 12 pour lrsquoensemble de lrsquoanneacutee 2015

bull Deacutefinitions bull Repegraveres historiques

Pour produire davantage (croissance eacuteconomique positive) il est possible drsquoutiliser plus de capital physique gracircce agrave lrsquoinvestissement qui permet drsquoenclencher le processus drsquoaccumulation du capital et drsquoaccroicirctre la quantiteacute annuelle de travail celle-ci eacutetant eacutegale au niveau de lrsquoemploi (nombre drsquoactifs) multiplieacute par la dureacutee annuelle du travail par actif Selon les eacuteconomistes sur la peacuteriode 1996-2002 la variation de la quantiteacute de travail et de capital explique 60 de la croissance de lrsquoEurope des 15 Il existe donc un reacutesidu qui justifie les 40 restants crsquoest-agrave-dire le progregraves technique qui autorise une hausse de la productiviteacute globale des facteurs (PGF) [hellip] Une partie de la croissance eacuteconomique ne provient ainsi pas drsquoune hausse de la quantiteacute de facteurs mais de lrsquoameacutelioration de leur utilisation [hellip] Lrsquoorigine du progregraves technique se trouve dans la capaciteacute drsquoinnovation de lrsquoeacuteconomie la mobi-lisation du capital humain et lrsquoaccumulation du capital technologique Selon lrsquoeacuteconomiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) les fluctuations eacuteconomiques sont inheacuterentes au capitalisme en effet le processus drsquoapparition du progregraves technique et des innovations technologiques est source de croissance mais la croissance est un pheacutenomegravene irreacutegulier dans le temps ce qui explique les fluctua-tions de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et le meacutecanisme de laquo destruction creacuteatrice raquo laquo qui reacutevolutionne inces-samment de lrsquointeacuterieur la structure eacuteconomique en deacutetruisant continuellement ses eacuteleacutements vieillis et en creacuteant continuellement des eacuteleacutements neufsraquo selon Joseph Schumpeter est lieacute agrave la concurrence comme processus dynamique [hellip] La croissance eacuteconomique nrsquoest pas un processus stable et continu mais elle srsquoaccompagne de crises durant lesquelles il y a alors un ralentissement de la production et une monteacutee du chocircmage

La suite sur melchiorfr httpwwwmelchiorfrFaisons-le-point115920html

A) Quel pays a connu la croissance eacuteconomique la plus eacuteleveacutee depuis 2000

1) LrsquoInde 2) La Chine 3) LrsquoAllemagne

B) Quel pays produit le plus de richesses par an (PIB courant)

1) LrsquoInde 2) La Chine 3) Les Eacutetats-Unis

C) Quel pays creacutee le plus de richesses par habitant (PIB par tecircte)

1) Les Eacutetats-Unis 2) Le Qatar 3) Le Luxembourg

Reponses A2 B3 C3

POUR ldquoFAIRE LE POINT rdquo Testez vos connaissances

PIB FRANCcedilAIS2 1324 milliards drsquoeuros en 2014 (Insee) soit 2 8292 milliards de dollars (Banque mondiale)

PIB MONDIAL77 8451 milliards de dollars en 2014 (Banque mondiale)

TAUX DE CROISSANCE ANNUEL MOYEN FRANCcedilAIS (OCDE)de 1950 agrave 1973 5 de 2000 agrave 2007 19

Chi

ffres

cleacute

s

DeacutebatampCo page 3

DeacutebatampCo page 4

Et si la croissance ne revenait pas Telle est la question centrale du livre de Patrick Artus et Marie Paule Virard assimileacute au progregraves dans notre imaginaire collectif le retour de la croissance demeure lrsquoobjectif prioritaire de la politique eacuteconomique car elle est seule agrave mecircme de garantir une eacuteleacutevation des niveaux de vie une cou-verture des besoins sociaux et une dimi-nution du chocircmage de masse qui deacutelite notre coheacutesion sociale Or en raison du

ralentissement de la croissance de la productiviteacute globale des fac-teurs (PGF) crsquoest-agrave-dire la partie de la croissance de la production qui nrsquoest expliqueacutee ni par la croissance de lrsquoemploi ni par celle du stock de capital productif il se pourrait bien que nous devions agrave lrsquoavenir nous habituer agrave des taux de croissance du PIB durable-ment faibles

Dans les principaux pays de lrsquoOCDE le sentier de croissance du PIB nrsquoest pas encore revenu agrave son niveau drsquoavant le deacutebut de la

crise financiegravere de 2008 tandis que le PIB cumuleacute des quatre plus grandes eacuteconomies avanceacutees (Eacutetats-Unis Japon Royaume-Uni et zone euro) srsquoeacuteloigne irreacutesistiblement de sa tendance de long terme [hellip] La faute notamment agrave un investissement aneacutemieacute et agrave la deacute-gradation de la situation financiegravere des entreprises Mais aussi agrave lrsquoessoufflement du progregraves technique (effort drsquoinnovation qualiteacute des produits et organisation des processus de production) [hellip] Patrick Artus et Marie-Paule Virard rappellent les grandes raisons pour lesquelles le progregraves technique a tendance agrave ralentir dans nos eacuteconomies la perte drsquoefficaciteacute de la recherche-deacuteveloppement (les investissements en RampD toujours plus coucircteux ndash comme dans lrsquoindustrie pharmaceutique ou lrsquoextraction peacutetroliegravere ndash sont entreacutes dans les rendements deacutecroissants) lrsquoaugmentation de lrsquointensiteacute capitalistique (une quantiteacute de capital toujours plus grande est neacute-cessaire pour creacuteer la mecircme richesse drsquoautant que les taux drsquointeacuterecirct faibles incitent agrave lrsquoaccumulation du capital) la reacuteduction du poids des secteurs ougrave les gains de productiviteacute sont eacuteleveacutes (comme lrsquoin-dustrie manufacturiegravere dans le cadre drsquoune veacuteritable laquo tertiarisation de lrsquoeacuteconomie mondiale raquo) le niveau de qualification insuffisant de la population active (lrsquoamaigrissement du secteur industriel va de pair avec la deacutegradation de la qualification des salarieacutes) et les deacutelais importants entre lrsquoapparition drsquoune innovation majeure (comme Internet) et son impact sur la productiviteacute globale des facteurs (PGF) n

La suite sur melchiorfrhttpwwwmelchiorfrCroissance-zero126270html

IDEacuteES ET DEacuteBATS

Deacutebat scientifique en classe la croissance est-elle finie

Institutions (droits de proprieacuteteacute

droit commercial etc)

Ressources naturelles (matiegraveres premiegraveres)

Progregravestechnique

Accumulation du capital productif (investissement)

Capital humain(eacuteducation)

Ouverture internationaleet mondialisation

(deacuteboucheacutes exteacuterieurs)

CROISSANCEEacuteCONOMQUE

Les

sour

ces

de

la c

rois

sanc

e

Source melchiorfr httpwwwmelchiorfrCorriges-des-documents-de-l-et115930html

ERIK BRYNJOLFSSON laquo LES MACHINES DIGITALES OUVRENT UNE NOUVELLE EgraveRE DE PROSPEacuteRITEacute raquo

POUR LrsquoEacuteCONOMISTE AMEacuteRI-CAIN QUI INSPIRE LA DIREC-TRICE DU FMI CHRISTINE LAGARDE LrsquoESSOR DES TECHNOLOGIES DE LrsquoIN-FORMATION ANNONCE LA PROCHAINE REacuteVOLUTION INDUSTRIELLE NON PLUS MEacuteCANIQUE MAIS COGNI-TIVE RETROUVEZ LrsquoINTER-VIEW DANS ENJEUX LES ECHOS MAI 2014

SELON VOTRE LIVRE NOUS SERIONS ENTREacuteS DANS UNE DEUXIEgraveME PHASE DE MEacute-CANISATION DU TRAVAIL PLUS IMPRESSIONNANTE ET BOULEVERSANTE ENCORE QUE LA PREMIEgraveRE AU XIXe

SIEgraveCLE A QUOI LE VOYEZ-VOUS Le titre Le Deuxiegraveme acircge de la machine est en effet un clin drsquoœil agrave cette eacutepoque ougrave la machine remplaccedilant les muscles des chevaux et des hommes a permis la meacuteca-nisation du travail physiquehellip et un formidable deacutecollage de lrsquohumaniteacute dont le niveau et la qualiteacute de vie eacutetaient res-teacutes jusque-lagrave relativement inchangeacutes Aujourdrsquohui la puissance de calcul des ordi-nateurs coupleacutee agrave la deacutemul-tiplication des reacuteseaux est en train de produire un pheacuteno-megravene similaire agrave une eacutechelle encore ineacutedite la meacutecanisa-tion du travail cognitif Ce qui laisse augurer une nouvelle egravere de prospeacuteriteacute On en voit les balbutiements avec lrsquoap-parition de technologies qui il y a cinq ans encore relevaient

de la science-fiction voiture sans conducteur commande vocale de smartphones teacute-leacutediagnostic meacutedical au-toremplissage de documents automates qui reacutepondent aux questions au teacuteleacutephone ou en ligne logiciels capables de reacute-diger des articles simples de reacutesultats sportifs ou boursiers ou de battre nos meilleurs eacutetudiants au jeu laquo Jeopardy raquo [eacutequivalent de laquo Questions pour un champion raquo NDLR] n

LE PRIX NOBEL DrsquoEacuteCONOMIE ROBERT SOLOW DISAIT EN 1987 laquo JE VOIS LrsquoAVEgraveNEMENT DES ORDINATEURS PARTOUT SAUF DANS LES CHIFFRES DE LA PRODUCTIVITEacute raquo POURQUOI A-T-IL FALLU AT-TENDRE TRENTE ANS POUR QUE SrsquoOUVRE CETTE NOU-VELLE EgraveRE Crsquoest un des effets de ces lois exponentielles comme celle de Moore qui veut que la puis-sance de calcul des ordina-teurs double tous les dix-huit mois Lrsquoesprit humain appreacute-hende mal ce pheacutenomegravene vertigineux [hellip] Jusqursquoici la diffusion des technologies de lrsquoinformation a eacuteteacute une reacutevo-lution agrave bas bruit qui affectait nos vies agrave la marge et qui en effet dans le business ne se traduisait guegravere en gains de productiviteacute Mais aux Eacutetats-Unis ceux-ci ont recommenceacute agrave croicirctre depuis les anneacutees 90 Comme lrsquoont montreacute nos travaux il faut cinq agrave sept ans en moyenne aux entreprises pour digeacuterer la technologie

et adapter leur organisation et leur process pour en tirer profit [hellip]Les machines excellent ac-tuellement aux tacircches rou-tiniegraveres qursquoelles soient physiques ou mentales Mais je ne sais pas de quoi elles seront capables demain ndash il y a dix ans je ne les imaginais pas conduire une voiture En attendant il y a au moins trois domaines dans lesquels les humains ont encore lrsquoavan-tage La creacuteativiteacute et lrsquoesprit drsquoentreprise drsquoabord Ces deux qualiteacutes vont devenir drsquoautant plus preacutecieuses que la digitalisation en amplifiera les retombeacutees Les relations interpersonnelles ensuite vendre eacuteduquer motiver soi-gnerhellip tout cela requiert des capaciteacutes empathiques qui font encore largement deacutefaut aux machines La dexteacuteriteacute enfin Les robots sont tregraves maladroits coiffeurs jardi-niers plombiers ont encore de beaux jours devant eux n

Propos recueillis par Pascale-Marie-Deschamps

pour Enjeux Les EchosLe 300514

Erik Brynjolfsson eacuteconomiste

DeacutebatampCo page 5

DeacutebatampCo page 6

Vinci autoroutes creacutedit photo Alain Montaufier

COMMENT EacuteVALUER LA SITUATION EacuteCONOMIQUE Agrave UN MOMENT DONNEacute

Les deacutecideurs publics et des grandes entreprises doivent ecirctre en mesure de connaicirctre le mieux possible lrsquoeacutetat de la situation eacutecono-mique du pays afin de prendre les mesures les plus adeacutequates En France afin de les renseigner lrsquoInstitut national des statistiques et eacutetudes eacuteconomiques (Insee) publie chaque mois la valeur drsquoindi-cateurs destineacutes agrave rendre compte au mieux de la conjoncture Les principaux sont lrsquoindicateur de confiance des meacutenages et lrsquoindi-cateur de climat des affaires Le premier syntheacutetise lrsquoopinion des meacutenages sur leur environnement eacuteconomique agrave partir drsquoun ques-tionnaire poseacute agrave environ 2 000 drsquoentre eux LrsquoInsee leur demande par exemple si leur situation financiegravere srsquoest ameacutelioreacutee reacutecemment et srsquoils preacutevoient qursquoelle va srsquoameacuteliorer ou srsquoils pensent que crsquoest le bon moment pour effectuer des achats importants Le second fait la synthegravese de lrsquoopinion des chefs drsquoentreprise des principaux sec-teurs de lrsquoeacuteconomie (industrie service commerce construction) agrave partir drsquoenquecirctes dans lesquelles ils sont interrogeacutes sur le niveau de leur activiteacute Par exemple dans le bacirctiment lrsquoInsee interroge les chefs drsquoentreprise sur lrsquoeacutevolution passeacutee et preacutevue de lrsquoactiviteacute

le niveau des carnets de commande lrsquoeacutevolution passeacutee des effec-tifs ou le taux drsquoutilisation des capaciteacutes de production (Rapport Quantiteacute produite Quantiteacute maximale que lrsquoon pourrait produire agrave partir des machines et eacutequipements existants) Plus la valeur de ces indicateurs est eacuteleveacutee plus les meacutenages ou les chefs drsquoentreprise considegraverent que la conjoncture est favorable Si crsquoest le cas les pou-voirs publics pourront anticiper un niveau de production soutenu Il est indispensable de savoir ce que pensent les principaux acteurs de lrsquoeacuteconomie tels que les meacutenages (dont la fonction eacuteconomique principale est de consommer) et les entreprises (dont la fonction eacuteconomique principale est de produire) n

REGARD SUR LrsquoENTREPRISE ET SON EacuteCOSYSTEgraveME

bull 185 000 COLLABORATEURS

bull 2 100 ENTREPRISES IMPLANTEacuteES DANS PLUS DE 100 PAYS

bull 387 MILLIARDS DrsquoEUROS DE CHIFFRE DrsquoAFFAIRES

bull 2486 MILLIARDS DrsquoEUROS DE REacuteSULTAT NET

bull 260 000 CHANTIERS EN COURS

Vin

ci e

n 5

chiff

res c

leacutes (

2014

)

Les videacuteos de melchiorfr Trois questions agrave des eacuteconomistes (AOrleacutean YAlgan PhAghionhellip)laquo Le PIB et la croissance en questionsraquo Insee httpwwwinseefrfrpublications-et-servicesdefaultasppage=video-croissancehtmLes notes de lecture de melchior Daniel Cohen Le monde est clos et le deacutesir infini (2015)Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux Un nouveau monde eacuteconomique (2015)Franklin DRoosevelt Comment jrsquoai vaincu la crise (2014)etc

POUR ldquoALLER PLUS LOIN rdquo

En deacutecembre 2015 le climat des affaires en France srsquoinfleacutechit leacute-gegraverement Lrsquoindicateur qui le syntheacutetise perd un point Il se situe agrave 101 un niveau un peu supeacuterieur agrave sa moyenne de long terme (100) atteinte agrave la mi-anneacutee Le climat progresse drsquoun point dans lrsquoindustrie et le bacirctiment Il perd deux points dans les services et quatre dans le commerce de deacutetail n

Source inseefr

Lrsquoeacutetat de la conjoncture en France en deacutecembre 2015Indicateur de climat des affaires France

3 QUESTIONS Agrave PIERRE COPPEY

QUEL EST LE CŒUR DE VOTRE MEacuteTIER Le groupe VINCI est un acteur mondial des meacutetiers de la construction et des conces-sions Nous concevons finan-ccedilons construisons et geacuterons dans la dureacutee geacuteneacuteralement pour le compte des collectivi-teacutes publiques des infrastruc-tures et des eacutequipements qui sont essentiels au bon fonc-tionnement des villes et au deacute-veloppement des territoires tels que des autoroutes des aeacuteroports des lignes ferro-viaires (lignes agrave grandes vi-tesse meacutetros tramways) des grands ouvrages comme des ponts des barrages ou des stades ou encore des reacuteseaux drsquoeacuteclairage public ou de teacuteleacute-communicationsNous avons dans nos gegravenes un savoir-faire eacuteprouveacute en matiegravere de geacutenie civil propre aux meacutetiers de laquo bacirctisseurs raquo coupleacute agrave une culture tregraves deacute-veloppeacutee du service public Crsquoest lrsquooriginaliteacute et la force de notre modegravele de conju-guer des branches de meacute-tiers compleacutementaires qui travaillent ensemble sur des projets complexes Notre activiteacute combine ainsi des lo-giques de temps relativement court ndash celle des meacutetiers de la construction (contracting) qui dure de quelques mois agrave quelques anneacutees suivant les chantiers ndash agrave des logiques drsquoexploitation de tregraves longue dureacutee ndash jusqursquoagrave plusieurs deacute-cennies ndash pour les ouvrages dont nous sommes conces-sionnaires Crsquoest pourquoi nous deacutefinissons notre mode de fonctionnement en parlant drsquoun modegravele de laquo construc-teur-concessionnaire inteacutegreacute raquo n

DANS QUELLE MESURE VOTRE ACTIVITEacute A-T-ELLE EacuteTEacute TOUCHEacuteE PAR LA CRISE DE 2009 COMMENT EXPLI-QUEZ-VOUS CELA La crise qui commence en 2009 en Europe ndash touchant drsquoabord de plein fouet la Gregravece ndash suite agrave la crise finan-ciegravere qui a eacuteclateacute aux Eacutetats-Unis en 2007-2008 est une crise que lrsquoon peut qualifier agrave la fois de laquo crise eacutecono-mique raquo puisqursquoelle a pour symptocircme des pheacutenomegravenes de stagnation de la crois-sance voire de reacutecession de laquo crise sociale raquo puisqursquoelle srsquoaccompagne drsquoune hausse du chocircmage et enfin de laquo crise budgeacutetaire raquo dans la mesure ougrave elle est agrave la fois la cause et la conseacutequence de lrsquoaccroissement des deacuteficits et de lrsquoexplosion de la dette publique agrave lrsquoeacutechelle interna-tionale Les politiques dites laquo drsquoausteacuteriteacute raquo mises en place par la plupart des Eacutetats pour y faire face passent notamment par des baisses drastiques de deacutepenses publiques Lrsquoim-pact de telles politiques sur le secteur des travaux publics ndash donc de lrsquoensemble des meacute-tiers de la construction ndash est direct puisque celui-ci deacutepend pour une tregraves large part des commandes des collectiviteacutes locales qui dans ce contexte de peacutenurie budgeacutetaire ont consideacuterablement reculeacute Toutefois la baisse des deacute-penses publiques ouvre dans le mecircme temps des opportu-niteacutes de croissance consideacute-rables pour les meacutetiers des concessions les pays endetteacutes ayant de plus en plus recours aux partenariats publics-pri-veacutes Une eacutetude a montreacute qursquoil

manquera ainsi aux Eacutetats 1 000 milliards drsquoeuros chaque anneacutee drsquoici 2030 agrave lrsquoeacutechelle mondiale pour reacutepondre agrave leurs besoins drsquoinvestisse-ment dans les infrastructures de transport qui sont crois-sants du fait de lrsquoexplosion des pheacutenomegravenes de concentration urbaine et de la demande de mobiliteacute n

LES INSTITUTS DE CONJONC-TURE FONT AUJOURDrsquoHUI EacuteTAT DrsquoUN REDEacuteMARRAGE DE LrsquoACTIVITEacute EacuteCONOMIQUE AU NIVEAU DE VOTRE ENTRE-PRISE RESSENTEZ-VOUS CE REDEacuteMARRAGE Nous percevons certains si-gnaux encourageants qui certes sont encore des si-gnaux faibles mais qui laissent entrevoir un possible redeacutemarrage de lrsquoactiviteacute eacuteco-nomique en France Dans la construction les prises de commandes ont marqueacute une reprise au 3egraveme trimestre et dans les travaux routiers la tendance agrave la baisse drsquoac-tiviteacute devrait ecirctre moins mar-queacutee en 2016 qursquoen 2015 Les marcheacutes europeacuteens suscitent un regain drsquointeacuterecirct de la part des acteurs financiers Ils apparaissent agrave nouveau au-jourdrsquohui comme une zone de stabiliteacute par rapport agrave certains pays eacutemergents qui suscitent agrave leur tour lrsquoinquieacutetudeEn outre les indicateurs de trafic tregraves correacuteleacutes agrave la crois-sance du PIB sont au beau fixe dans nos domaines drsquoac-tiviteacute puisque nous avons enregistreacute en 2015 une crois-sance de 3 du trafic sur les autoroutes franccedilaises et de plus de 10 du nombre des passagers dans lrsquoensemble de nos aeacuteroports dans le monde n

Pierre Coppeydirecteur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute de VINCI

Creacutedit photo Steacutephane Lavoueacute

DeacutebatampCo page 7

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL ADOSSEacute AU SITE HTTPWWWMELCHIORFR CE JOURNAL THEacuteMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFES-SEURS DE SES

LE MOIS PROCHAIN DEacuteBATampCO Ndeg2 VOUS PROPOSE LES CLEacuteS DE COMPREacuteHENSION DE LrsquoEacuteCONOMIE DU DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

CONTRIBUTEUR VINCENT BAROU RELECTEURS DANIEL DIDIER STEacutePHANIE LE CLER AGATHE ROY CLAIRE VANHOVE AGENCE DE CREacuteATION RGB Chaque publication est accompagneacutee

drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

LittleQuizz

Lrsquoeacutetude de cas sur la theacutematique laquo Transdev la fraude dans les transports publics raquoCette eacutetude de cas offre un eacuteclairage directement utilisable en classe avec les eacutelegraveves pour illustrer des notions agrave ensei-gner ( deacutefaillances de marcheacute discrimination par les prix etc ) et propose de nombreuses activiteacutes peacutedagogiques QCM exercices type bac sur documents raisonnement srsquoappuyant sur un dossier documentaire Une nouvelle faccedilon drsquoeacuteclairer les notions agrave enseigner

A TEacuteLEacuteCHARGEREacuteTUDE Deacutecembre 2015

Transdev

La fraude dans les transports publics

Page 3: Debatco n°1 - février 2016

LrsquoESSENTIEL SUR ldquoCROISSANCE FLUCTUATIONS ET CRISESrdquo

CRISE EacuteCONOMIQUEMoment de retournement de la conjoncture agrave la baisse (la conjoncture eacutetant la situation de lrsquoeacuteconomie agrave un moment donneacute caracteacuteriseacutee par un certain nombre drsquoindicateurs macroeacuteconomiques)

CROISSANCE EacuteCONOMIQUEAugmentation du PIB en volume geacuteneacuteralement calcu-leacutee sur un an pour une eacuteconomie

FLUCTUATIONS EacuteCONOMIQUESPheacutenomegravene caracteacuteriseacute par une alternance de mou-vements de sens contraires drsquoune ou plusieurs gran-deurs choisies (souvent le PIB en volume)

PRODUIT INTEacuteRIEUR BRUT (PIB)Indicateur de production au niveau national Somme des valeurs ajouteacutees + TVA + droits de douane - sub-ventions sur les produits

PRODUCTIVITEacute GLOBALE DES FACTEURSCapaciteacute drsquoun pays agrave creacuteer des richesses autrement qursquoen accumulant du capital et du travail mais en les combinant le plus efficacement possible Elle reflegravete le progregraves technique et lrsquoameacutelioration du capital humain

PROGRES TECHNIQUEEnsemble des changements reacutesultant de lrsquoeffort drsquoin-novation et de lrsquoameacutelioration de la qualiteacute des produits et des processus de productionPour poursuivre httpwwwmelchiorfrGlossaire-biographies1180html

1929Krach a la bourse de Wall Street le fameux laquo jeudi noir raquo (24 octobre)

1973Premier choc petrolier le prix du baril de petrole passe de 2 dollars en octobre 1973 a 12 dollars en decembre 1974 (un deuxieme choc petrolier se produit en 1979)

2000Explosion de la bulle Internet aux Eacutetats-Unis

2008La plus grande faillite de tous les temps aux Eacutetats-Unis celle de Lehman Brothers le 15 septembre elle marque le de but de la diffusion mondiale de la crise des laquo subprimes raquo

2009Chute de la croissance economique mondiale de nom-breux pays connaissent une croissance negative (par exemple -29 en France -56 en Allemagne -28 aux Eacutetats-Unis)

La Banque de France abaisse sa preacutevision de croissance eacuteconomique agrave 03 (au lieu

de 04) au quatriegraveme trimestre de 2015 en raison des attentats Cette moindre

croissance qui correspond agrave une perte de 500 millions drsquoeuros srsquoexplique par le repli

des activiteacutes de services aux meacutenages (heacutebergement restauration spectacle) Lrsquoinstitu-

tion maintient sa preacutevision de croissance agrave 12 pour lrsquoensemble de lrsquoanneacutee 2015

bull Deacutefinitions bull Repegraveres historiques

Pour produire davantage (croissance eacuteconomique positive) il est possible drsquoutiliser plus de capital physique gracircce agrave lrsquoinvestissement qui permet drsquoenclencher le processus drsquoaccumulation du capital et drsquoaccroicirctre la quantiteacute annuelle de travail celle-ci eacutetant eacutegale au niveau de lrsquoemploi (nombre drsquoactifs) multiplieacute par la dureacutee annuelle du travail par actif Selon les eacuteconomistes sur la peacuteriode 1996-2002 la variation de la quantiteacute de travail et de capital explique 60 de la croissance de lrsquoEurope des 15 Il existe donc un reacutesidu qui justifie les 40 restants crsquoest-agrave-dire le progregraves technique qui autorise une hausse de la productiviteacute globale des facteurs (PGF) [hellip] Une partie de la croissance eacuteconomique ne provient ainsi pas drsquoune hausse de la quantiteacute de facteurs mais de lrsquoameacutelioration de leur utilisation [hellip] Lrsquoorigine du progregraves technique se trouve dans la capaciteacute drsquoinnovation de lrsquoeacuteconomie la mobi-lisation du capital humain et lrsquoaccumulation du capital technologique Selon lrsquoeacuteconomiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) les fluctuations eacuteconomiques sont inheacuterentes au capitalisme en effet le processus drsquoapparition du progregraves technique et des innovations technologiques est source de croissance mais la croissance est un pheacutenomegravene irreacutegulier dans le temps ce qui explique les fluctua-tions de lrsquoactiviteacute eacuteconomique et le meacutecanisme de laquo destruction creacuteatrice raquo laquo qui reacutevolutionne inces-samment de lrsquointeacuterieur la structure eacuteconomique en deacutetruisant continuellement ses eacuteleacutements vieillis et en creacuteant continuellement des eacuteleacutements neufsraquo selon Joseph Schumpeter est lieacute agrave la concurrence comme processus dynamique [hellip] La croissance eacuteconomique nrsquoest pas un processus stable et continu mais elle srsquoaccompagne de crises durant lesquelles il y a alors un ralentissement de la production et une monteacutee du chocircmage

La suite sur melchiorfr httpwwwmelchiorfrFaisons-le-point115920html

A) Quel pays a connu la croissance eacuteconomique la plus eacuteleveacutee depuis 2000

1) LrsquoInde 2) La Chine 3) LrsquoAllemagne

B) Quel pays produit le plus de richesses par an (PIB courant)

1) LrsquoInde 2) La Chine 3) Les Eacutetats-Unis

C) Quel pays creacutee le plus de richesses par habitant (PIB par tecircte)

1) Les Eacutetats-Unis 2) Le Qatar 3) Le Luxembourg

Reponses A2 B3 C3

POUR ldquoFAIRE LE POINT rdquo Testez vos connaissances

PIB FRANCcedilAIS2 1324 milliards drsquoeuros en 2014 (Insee) soit 2 8292 milliards de dollars (Banque mondiale)

PIB MONDIAL77 8451 milliards de dollars en 2014 (Banque mondiale)

TAUX DE CROISSANCE ANNUEL MOYEN FRANCcedilAIS (OCDE)de 1950 agrave 1973 5 de 2000 agrave 2007 19

Chi

ffres

cleacute

s

DeacutebatampCo page 3

DeacutebatampCo page 4

Et si la croissance ne revenait pas Telle est la question centrale du livre de Patrick Artus et Marie Paule Virard assimileacute au progregraves dans notre imaginaire collectif le retour de la croissance demeure lrsquoobjectif prioritaire de la politique eacuteconomique car elle est seule agrave mecircme de garantir une eacuteleacutevation des niveaux de vie une cou-verture des besoins sociaux et une dimi-nution du chocircmage de masse qui deacutelite notre coheacutesion sociale Or en raison du

ralentissement de la croissance de la productiviteacute globale des fac-teurs (PGF) crsquoest-agrave-dire la partie de la croissance de la production qui nrsquoest expliqueacutee ni par la croissance de lrsquoemploi ni par celle du stock de capital productif il se pourrait bien que nous devions agrave lrsquoavenir nous habituer agrave des taux de croissance du PIB durable-ment faibles

Dans les principaux pays de lrsquoOCDE le sentier de croissance du PIB nrsquoest pas encore revenu agrave son niveau drsquoavant le deacutebut de la

crise financiegravere de 2008 tandis que le PIB cumuleacute des quatre plus grandes eacuteconomies avanceacutees (Eacutetats-Unis Japon Royaume-Uni et zone euro) srsquoeacuteloigne irreacutesistiblement de sa tendance de long terme [hellip] La faute notamment agrave un investissement aneacutemieacute et agrave la deacute-gradation de la situation financiegravere des entreprises Mais aussi agrave lrsquoessoufflement du progregraves technique (effort drsquoinnovation qualiteacute des produits et organisation des processus de production) [hellip] Patrick Artus et Marie-Paule Virard rappellent les grandes raisons pour lesquelles le progregraves technique a tendance agrave ralentir dans nos eacuteconomies la perte drsquoefficaciteacute de la recherche-deacuteveloppement (les investissements en RampD toujours plus coucircteux ndash comme dans lrsquoindustrie pharmaceutique ou lrsquoextraction peacutetroliegravere ndash sont entreacutes dans les rendements deacutecroissants) lrsquoaugmentation de lrsquointensiteacute capitalistique (une quantiteacute de capital toujours plus grande est neacute-cessaire pour creacuteer la mecircme richesse drsquoautant que les taux drsquointeacuterecirct faibles incitent agrave lrsquoaccumulation du capital) la reacuteduction du poids des secteurs ougrave les gains de productiviteacute sont eacuteleveacutes (comme lrsquoin-dustrie manufacturiegravere dans le cadre drsquoune veacuteritable laquo tertiarisation de lrsquoeacuteconomie mondiale raquo) le niveau de qualification insuffisant de la population active (lrsquoamaigrissement du secteur industriel va de pair avec la deacutegradation de la qualification des salarieacutes) et les deacutelais importants entre lrsquoapparition drsquoune innovation majeure (comme Internet) et son impact sur la productiviteacute globale des facteurs (PGF) n

La suite sur melchiorfrhttpwwwmelchiorfrCroissance-zero126270html

IDEacuteES ET DEacuteBATS

Deacutebat scientifique en classe la croissance est-elle finie

Institutions (droits de proprieacuteteacute

droit commercial etc)

Ressources naturelles (matiegraveres premiegraveres)

Progregravestechnique

Accumulation du capital productif (investissement)

Capital humain(eacuteducation)

Ouverture internationaleet mondialisation

(deacuteboucheacutes exteacuterieurs)

CROISSANCEEacuteCONOMQUE

Les

sour

ces

de

la c

rois

sanc

e

Source melchiorfr httpwwwmelchiorfrCorriges-des-documents-de-l-et115930html

ERIK BRYNJOLFSSON laquo LES MACHINES DIGITALES OUVRENT UNE NOUVELLE EgraveRE DE PROSPEacuteRITEacute raquo

POUR LrsquoEacuteCONOMISTE AMEacuteRI-CAIN QUI INSPIRE LA DIREC-TRICE DU FMI CHRISTINE LAGARDE LrsquoESSOR DES TECHNOLOGIES DE LrsquoIN-FORMATION ANNONCE LA PROCHAINE REacuteVOLUTION INDUSTRIELLE NON PLUS MEacuteCANIQUE MAIS COGNI-TIVE RETROUVEZ LrsquoINTER-VIEW DANS ENJEUX LES ECHOS MAI 2014

SELON VOTRE LIVRE NOUS SERIONS ENTREacuteS DANS UNE DEUXIEgraveME PHASE DE MEacute-CANISATION DU TRAVAIL PLUS IMPRESSIONNANTE ET BOULEVERSANTE ENCORE QUE LA PREMIEgraveRE AU XIXe

SIEgraveCLE A QUOI LE VOYEZ-VOUS Le titre Le Deuxiegraveme acircge de la machine est en effet un clin drsquoœil agrave cette eacutepoque ougrave la machine remplaccedilant les muscles des chevaux et des hommes a permis la meacuteca-nisation du travail physiquehellip et un formidable deacutecollage de lrsquohumaniteacute dont le niveau et la qualiteacute de vie eacutetaient res-teacutes jusque-lagrave relativement inchangeacutes Aujourdrsquohui la puissance de calcul des ordi-nateurs coupleacutee agrave la deacutemul-tiplication des reacuteseaux est en train de produire un pheacuteno-megravene similaire agrave une eacutechelle encore ineacutedite la meacutecanisa-tion du travail cognitif Ce qui laisse augurer une nouvelle egravere de prospeacuteriteacute On en voit les balbutiements avec lrsquoap-parition de technologies qui il y a cinq ans encore relevaient

de la science-fiction voiture sans conducteur commande vocale de smartphones teacute-leacutediagnostic meacutedical au-toremplissage de documents automates qui reacutepondent aux questions au teacuteleacutephone ou en ligne logiciels capables de reacute-diger des articles simples de reacutesultats sportifs ou boursiers ou de battre nos meilleurs eacutetudiants au jeu laquo Jeopardy raquo [eacutequivalent de laquo Questions pour un champion raquo NDLR] n

LE PRIX NOBEL DrsquoEacuteCONOMIE ROBERT SOLOW DISAIT EN 1987 laquo JE VOIS LrsquoAVEgraveNEMENT DES ORDINATEURS PARTOUT SAUF DANS LES CHIFFRES DE LA PRODUCTIVITEacute raquo POURQUOI A-T-IL FALLU AT-TENDRE TRENTE ANS POUR QUE SrsquoOUVRE CETTE NOU-VELLE EgraveRE Crsquoest un des effets de ces lois exponentielles comme celle de Moore qui veut que la puis-sance de calcul des ordina-teurs double tous les dix-huit mois Lrsquoesprit humain appreacute-hende mal ce pheacutenomegravene vertigineux [hellip] Jusqursquoici la diffusion des technologies de lrsquoinformation a eacuteteacute une reacutevo-lution agrave bas bruit qui affectait nos vies agrave la marge et qui en effet dans le business ne se traduisait guegravere en gains de productiviteacute Mais aux Eacutetats-Unis ceux-ci ont recommenceacute agrave croicirctre depuis les anneacutees 90 Comme lrsquoont montreacute nos travaux il faut cinq agrave sept ans en moyenne aux entreprises pour digeacuterer la technologie

et adapter leur organisation et leur process pour en tirer profit [hellip]Les machines excellent ac-tuellement aux tacircches rou-tiniegraveres qursquoelles soient physiques ou mentales Mais je ne sais pas de quoi elles seront capables demain ndash il y a dix ans je ne les imaginais pas conduire une voiture En attendant il y a au moins trois domaines dans lesquels les humains ont encore lrsquoavan-tage La creacuteativiteacute et lrsquoesprit drsquoentreprise drsquoabord Ces deux qualiteacutes vont devenir drsquoautant plus preacutecieuses que la digitalisation en amplifiera les retombeacutees Les relations interpersonnelles ensuite vendre eacuteduquer motiver soi-gnerhellip tout cela requiert des capaciteacutes empathiques qui font encore largement deacutefaut aux machines La dexteacuteriteacute enfin Les robots sont tregraves maladroits coiffeurs jardi-niers plombiers ont encore de beaux jours devant eux n

Propos recueillis par Pascale-Marie-Deschamps

pour Enjeux Les EchosLe 300514

Erik Brynjolfsson eacuteconomiste

DeacutebatampCo page 5

DeacutebatampCo page 6

Vinci autoroutes creacutedit photo Alain Montaufier

COMMENT EacuteVALUER LA SITUATION EacuteCONOMIQUE Agrave UN MOMENT DONNEacute

Les deacutecideurs publics et des grandes entreprises doivent ecirctre en mesure de connaicirctre le mieux possible lrsquoeacutetat de la situation eacutecono-mique du pays afin de prendre les mesures les plus adeacutequates En France afin de les renseigner lrsquoInstitut national des statistiques et eacutetudes eacuteconomiques (Insee) publie chaque mois la valeur drsquoindi-cateurs destineacutes agrave rendre compte au mieux de la conjoncture Les principaux sont lrsquoindicateur de confiance des meacutenages et lrsquoindi-cateur de climat des affaires Le premier syntheacutetise lrsquoopinion des meacutenages sur leur environnement eacuteconomique agrave partir drsquoun ques-tionnaire poseacute agrave environ 2 000 drsquoentre eux LrsquoInsee leur demande par exemple si leur situation financiegravere srsquoest ameacutelioreacutee reacutecemment et srsquoils preacutevoient qursquoelle va srsquoameacuteliorer ou srsquoils pensent que crsquoest le bon moment pour effectuer des achats importants Le second fait la synthegravese de lrsquoopinion des chefs drsquoentreprise des principaux sec-teurs de lrsquoeacuteconomie (industrie service commerce construction) agrave partir drsquoenquecirctes dans lesquelles ils sont interrogeacutes sur le niveau de leur activiteacute Par exemple dans le bacirctiment lrsquoInsee interroge les chefs drsquoentreprise sur lrsquoeacutevolution passeacutee et preacutevue de lrsquoactiviteacute

le niveau des carnets de commande lrsquoeacutevolution passeacutee des effec-tifs ou le taux drsquoutilisation des capaciteacutes de production (Rapport Quantiteacute produite Quantiteacute maximale que lrsquoon pourrait produire agrave partir des machines et eacutequipements existants) Plus la valeur de ces indicateurs est eacuteleveacutee plus les meacutenages ou les chefs drsquoentreprise considegraverent que la conjoncture est favorable Si crsquoest le cas les pou-voirs publics pourront anticiper un niveau de production soutenu Il est indispensable de savoir ce que pensent les principaux acteurs de lrsquoeacuteconomie tels que les meacutenages (dont la fonction eacuteconomique principale est de consommer) et les entreprises (dont la fonction eacuteconomique principale est de produire) n

REGARD SUR LrsquoENTREPRISE ET SON EacuteCOSYSTEgraveME

bull 185 000 COLLABORATEURS

bull 2 100 ENTREPRISES IMPLANTEacuteES DANS PLUS DE 100 PAYS

bull 387 MILLIARDS DrsquoEUROS DE CHIFFRE DrsquoAFFAIRES

bull 2486 MILLIARDS DrsquoEUROS DE REacuteSULTAT NET

bull 260 000 CHANTIERS EN COURS

Vin

ci e

n 5

chiff

res c

leacutes (

2014

)

Les videacuteos de melchiorfr Trois questions agrave des eacuteconomistes (AOrleacutean YAlgan PhAghionhellip)laquo Le PIB et la croissance en questionsraquo Insee httpwwwinseefrfrpublications-et-servicesdefaultasppage=video-croissancehtmLes notes de lecture de melchior Daniel Cohen Le monde est clos et le deacutesir infini (2015)Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux Un nouveau monde eacuteconomique (2015)Franklin DRoosevelt Comment jrsquoai vaincu la crise (2014)etc

POUR ldquoALLER PLUS LOIN rdquo

En deacutecembre 2015 le climat des affaires en France srsquoinfleacutechit leacute-gegraverement Lrsquoindicateur qui le syntheacutetise perd un point Il se situe agrave 101 un niveau un peu supeacuterieur agrave sa moyenne de long terme (100) atteinte agrave la mi-anneacutee Le climat progresse drsquoun point dans lrsquoindustrie et le bacirctiment Il perd deux points dans les services et quatre dans le commerce de deacutetail n

Source inseefr

Lrsquoeacutetat de la conjoncture en France en deacutecembre 2015Indicateur de climat des affaires France

3 QUESTIONS Agrave PIERRE COPPEY

QUEL EST LE CŒUR DE VOTRE MEacuteTIER Le groupe VINCI est un acteur mondial des meacutetiers de la construction et des conces-sions Nous concevons finan-ccedilons construisons et geacuterons dans la dureacutee geacuteneacuteralement pour le compte des collectivi-teacutes publiques des infrastruc-tures et des eacutequipements qui sont essentiels au bon fonc-tionnement des villes et au deacute-veloppement des territoires tels que des autoroutes des aeacuteroports des lignes ferro-viaires (lignes agrave grandes vi-tesse meacutetros tramways) des grands ouvrages comme des ponts des barrages ou des stades ou encore des reacuteseaux drsquoeacuteclairage public ou de teacuteleacute-communicationsNous avons dans nos gegravenes un savoir-faire eacuteprouveacute en matiegravere de geacutenie civil propre aux meacutetiers de laquo bacirctisseurs raquo coupleacute agrave une culture tregraves deacute-veloppeacutee du service public Crsquoest lrsquooriginaliteacute et la force de notre modegravele de conju-guer des branches de meacute-tiers compleacutementaires qui travaillent ensemble sur des projets complexes Notre activiteacute combine ainsi des lo-giques de temps relativement court ndash celle des meacutetiers de la construction (contracting) qui dure de quelques mois agrave quelques anneacutees suivant les chantiers ndash agrave des logiques drsquoexploitation de tregraves longue dureacutee ndash jusqursquoagrave plusieurs deacute-cennies ndash pour les ouvrages dont nous sommes conces-sionnaires Crsquoest pourquoi nous deacutefinissons notre mode de fonctionnement en parlant drsquoun modegravele de laquo construc-teur-concessionnaire inteacutegreacute raquo n

DANS QUELLE MESURE VOTRE ACTIVITEacute A-T-ELLE EacuteTEacute TOUCHEacuteE PAR LA CRISE DE 2009 COMMENT EXPLI-QUEZ-VOUS CELA La crise qui commence en 2009 en Europe ndash touchant drsquoabord de plein fouet la Gregravece ndash suite agrave la crise finan-ciegravere qui a eacuteclateacute aux Eacutetats-Unis en 2007-2008 est une crise que lrsquoon peut qualifier agrave la fois de laquo crise eacutecono-mique raquo puisqursquoelle a pour symptocircme des pheacutenomegravenes de stagnation de la crois-sance voire de reacutecession de laquo crise sociale raquo puisqursquoelle srsquoaccompagne drsquoune hausse du chocircmage et enfin de laquo crise budgeacutetaire raquo dans la mesure ougrave elle est agrave la fois la cause et la conseacutequence de lrsquoaccroissement des deacuteficits et de lrsquoexplosion de la dette publique agrave lrsquoeacutechelle interna-tionale Les politiques dites laquo drsquoausteacuteriteacute raquo mises en place par la plupart des Eacutetats pour y faire face passent notamment par des baisses drastiques de deacutepenses publiques Lrsquoim-pact de telles politiques sur le secteur des travaux publics ndash donc de lrsquoensemble des meacute-tiers de la construction ndash est direct puisque celui-ci deacutepend pour une tregraves large part des commandes des collectiviteacutes locales qui dans ce contexte de peacutenurie budgeacutetaire ont consideacuterablement reculeacute Toutefois la baisse des deacute-penses publiques ouvre dans le mecircme temps des opportu-niteacutes de croissance consideacute-rables pour les meacutetiers des concessions les pays endetteacutes ayant de plus en plus recours aux partenariats publics-pri-veacutes Une eacutetude a montreacute qursquoil

manquera ainsi aux Eacutetats 1 000 milliards drsquoeuros chaque anneacutee drsquoici 2030 agrave lrsquoeacutechelle mondiale pour reacutepondre agrave leurs besoins drsquoinvestisse-ment dans les infrastructures de transport qui sont crois-sants du fait de lrsquoexplosion des pheacutenomegravenes de concentration urbaine et de la demande de mobiliteacute n

LES INSTITUTS DE CONJONC-TURE FONT AUJOURDrsquoHUI EacuteTAT DrsquoUN REDEacuteMARRAGE DE LrsquoACTIVITEacute EacuteCONOMIQUE AU NIVEAU DE VOTRE ENTRE-PRISE RESSENTEZ-VOUS CE REDEacuteMARRAGE Nous percevons certains si-gnaux encourageants qui certes sont encore des si-gnaux faibles mais qui laissent entrevoir un possible redeacutemarrage de lrsquoactiviteacute eacuteco-nomique en France Dans la construction les prises de commandes ont marqueacute une reprise au 3egraveme trimestre et dans les travaux routiers la tendance agrave la baisse drsquoac-tiviteacute devrait ecirctre moins mar-queacutee en 2016 qursquoen 2015 Les marcheacutes europeacuteens suscitent un regain drsquointeacuterecirct de la part des acteurs financiers Ils apparaissent agrave nouveau au-jourdrsquohui comme une zone de stabiliteacute par rapport agrave certains pays eacutemergents qui suscitent agrave leur tour lrsquoinquieacutetudeEn outre les indicateurs de trafic tregraves correacuteleacutes agrave la crois-sance du PIB sont au beau fixe dans nos domaines drsquoac-tiviteacute puisque nous avons enregistreacute en 2015 une crois-sance de 3 du trafic sur les autoroutes franccedilaises et de plus de 10 du nombre des passagers dans lrsquoensemble de nos aeacuteroports dans le monde n

Pierre Coppeydirecteur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute de VINCI

Creacutedit photo Steacutephane Lavoueacute

DeacutebatampCo page 7

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL ADOSSEacute AU SITE HTTPWWWMELCHIORFR CE JOURNAL THEacuteMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFES-SEURS DE SES

LE MOIS PROCHAIN DEacuteBATampCO Ndeg2 VOUS PROPOSE LES CLEacuteS DE COMPREacuteHENSION DE LrsquoEacuteCONOMIE DU DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

CONTRIBUTEUR VINCENT BAROU RELECTEURS DANIEL DIDIER STEacutePHANIE LE CLER AGATHE ROY CLAIRE VANHOVE AGENCE DE CREacuteATION RGB Chaque publication est accompagneacutee

drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

LittleQuizz

Lrsquoeacutetude de cas sur la theacutematique laquo Transdev la fraude dans les transports publics raquoCette eacutetude de cas offre un eacuteclairage directement utilisable en classe avec les eacutelegraveves pour illustrer des notions agrave ensei-gner ( deacutefaillances de marcheacute discrimination par les prix etc ) et propose de nombreuses activiteacutes peacutedagogiques QCM exercices type bac sur documents raisonnement srsquoappuyant sur un dossier documentaire Une nouvelle faccedilon drsquoeacuteclairer les notions agrave enseigner

A TEacuteLEacuteCHARGEREacuteTUDE Deacutecembre 2015

Transdev

La fraude dans les transports publics

Page 4: Debatco n°1 - février 2016

DeacutebatampCo page 4

Et si la croissance ne revenait pas Telle est la question centrale du livre de Patrick Artus et Marie Paule Virard assimileacute au progregraves dans notre imaginaire collectif le retour de la croissance demeure lrsquoobjectif prioritaire de la politique eacuteconomique car elle est seule agrave mecircme de garantir une eacuteleacutevation des niveaux de vie une cou-verture des besoins sociaux et une dimi-nution du chocircmage de masse qui deacutelite notre coheacutesion sociale Or en raison du

ralentissement de la croissance de la productiviteacute globale des fac-teurs (PGF) crsquoest-agrave-dire la partie de la croissance de la production qui nrsquoest expliqueacutee ni par la croissance de lrsquoemploi ni par celle du stock de capital productif il se pourrait bien que nous devions agrave lrsquoavenir nous habituer agrave des taux de croissance du PIB durable-ment faibles

Dans les principaux pays de lrsquoOCDE le sentier de croissance du PIB nrsquoest pas encore revenu agrave son niveau drsquoavant le deacutebut de la

crise financiegravere de 2008 tandis que le PIB cumuleacute des quatre plus grandes eacuteconomies avanceacutees (Eacutetats-Unis Japon Royaume-Uni et zone euro) srsquoeacuteloigne irreacutesistiblement de sa tendance de long terme [hellip] La faute notamment agrave un investissement aneacutemieacute et agrave la deacute-gradation de la situation financiegravere des entreprises Mais aussi agrave lrsquoessoufflement du progregraves technique (effort drsquoinnovation qualiteacute des produits et organisation des processus de production) [hellip] Patrick Artus et Marie-Paule Virard rappellent les grandes raisons pour lesquelles le progregraves technique a tendance agrave ralentir dans nos eacuteconomies la perte drsquoefficaciteacute de la recherche-deacuteveloppement (les investissements en RampD toujours plus coucircteux ndash comme dans lrsquoindustrie pharmaceutique ou lrsquoextraction peacutetroliegravere ndash sont entreacutes dans les rendements deacutecroissants) lrsquoaugmentation de lrsquointensiteacute capitalistique (une quantiteacute de capital toujours plus grande est neacute-cessaire pour creacuteer la mecircme richesse drsquoautant que les taux drsquointeacuterecirct faibles incitent agrave lrsquoaccumulation du capital) la reacuteduction du poids des secteurs ougrave les gains de productiviteacute sont eacuteleveacutes (comme lrsquoin-dustrie manufacturiegravere dans le cadre drsquoune veacuteritable laquo tertiarisation de lrsquoeacuteconomie mondiale raquo) le niveau de qualification insuffisant de la population active (lrsquoamaigrissement du secteur industriel va de pair avec la deacutegradation de la qualification des salarieacutes) et les deacutelais importants entre lrsquoapparition drsquoune innovation majeure (comme Internet) et son impact sur la productiviteacute globale des facteurs (PGF) n

La suite sur melchiorfrhttpwwwmelchiorfrCroissance-zero126270html

IDEacuteES ET DEacuteBATS

Deacutebat scientifique en classe la croissance est-elle finie

Institutions (droits de proprieacuteteacute

droit commercial etc)

Ressources naturelles (matiegraveres premiegraveres)

Progregravestechnique

Accumulation du capital productif (investissement)

Capital humain(eacuteducation)

Ouverture internationaleet mondialisation

(deacuteboucheacutes exteacuterieurs)

CROISSANCEEacuteCONOMQUE

Les

sour

ces

de

la c

rois

sanc

e

Source melchiorfr httpwwwmelchiorfrCorriges-des-documents-de-l-et115930html

ERIK BRYNJOLFSSON laquo LES MACHINES DIGITALES OUVRENT UNE NOUVELLE EgraveRE DE PROSPEacuteRITEacute raquo

POUR LrsquoEacuteCONOMISTE AMEacuteRI-CAIN QUI INSPIRE LA DIREC-TRICE DU FMI CHRISTINE LAGARDE LrsquoESSOR DES TECHNOLOGIES DE LrsquoIN-FORMATION ANNONCE LA PROCHAINE REacuteVOLUTION INDUSTRIELLE NON PLUS MEacuteCANIQUE MAIS COGNI-TIVE RETROUVEZ LrsquoINTER-VIEW DANS ENJEUX LES ECHOS MAI 2014

SELON VOTRE LIVRE NOUS SERIONS ENTREacuteS DANS UNE DEUXIEgraveME PHASE DE MEacute-CANISATION DU TRAVAIL PLUS IMPRESSIONNANTE ET BOULEVERSANTE ENCORE QUE LA PREMIEgraveRE AU XIXe

SIEgraveCLE A QUOI LE VOYEZ-VOUS Le titre Le Deuxiegraveme acircge de la machine est en effet un clin drsquoœil agrave cette eacutepoque ougrave la machine remplaccedilant les muscles des chevaux et des hommes a permis la meacuteca-nisation du travail physiquehellip et un formidable deacutecollage de lrsquohumaniteacute dont le niveau et la qualiteacute de vie eacutetaient res-teacutes jusque-lagrave relativement inchangeacutes Aujourdrsquohui la puissance de calcul des ordi-nateurs coupleacutee agrave la deacutemul-tiplication des reacuteseaux est en train de produire un pheacuteno-megravene similaire agrave une eacutechelle encore ineacutedite la meacutecanisa-tion du travail cognitif Ce qui laisse augurer une nouvelle egravere de prospeacuteriteacute On en voit les balbutiements avec lrsquoap-parition de technologies qui il y a cinq ans encore relevaient

de la science-fiction voiture sans conducteur commande vocale de smartphones teacute-leacutediagnostic meacutedical au-toremplissage de documents automates qui reacutepondent aux questions au teacuteleacutephone ou en ligne logiciels capables de reacute-diger des articles simples de reacutesultats sportifs ou boursiers ou de battre nos meilleurs eacutetudiants au jeu laquo Jeopardy raquo [eacutequivalent de laquo Questions pour un champion raquo NDLR] n

LE PRIX NOBEL DrsquoEacuteCONOMIE ROBERT SOLOW DISAIT EN 1987 laquo JE VOIS LrsquoAVEgraveNEMENT DES ORDINATEURS PARTOUT SAUF DANS LES CHIFFRES DE LA PRODUCTIVITEacute raquo POURQUOI A-T-IL FALLU AT-TENDRE TRENTE ANS POUR QUE SrsquoOUVRE CETTE NOU-VELLE EgraveRE Crsquoest un des effets de ces lois exponentielles comme celle de Moore qui veut que la puis-sance de calcul des ordina-teurs double tous les dix-huit mois Lrsquoesprit humain appreacute-hende mal ce pheacutenomegravene vertigineux [hellip] Jusqursquoici la diffusion des technologies de lrsquoinformation a eacuteteacute une reacutevo-lution agrave bas bruit qui affectait nos vies agrave la marge et qui en effet dans le business ne se traduisait guegravere en gains de productiviteacute Mais aux Eacutetats-Unis ceux-ci ont recommenceacute agrave croicirctre depuis les anneacutees 90 Comme lrsquoont montreacute nos travaux il faut cinq agrave sept ans en moyenne aux entreprises pour digeacuterer la technologie

et adapter leur organisation et leur process pour en tirer profit [hellip]Les machines excellent ac-tuellement aux tacircches rou-tiniegraveres qursquoelles soient physiques ou mentales Mais je ne sais pas de quoi elles seront capables demain ndash il y a dix ans je ne les imaginais pas conduire une voiture En attendant il y a au moins trois domaines dans lesquels les humains ont encore lrsquoavan-tage La creacuteativiteacute et lrsquoesprit drsquoentreprise drsquoabord Ces deux qualiteacutes vont devenir drsquoautant plus preacutecieuses que la digitalisation en amplifiera les retombeacutees Les relations interpersonnelles ensuite vendre eacuteduquer motiver soi-gnerhellip tout cela requiert des capaciteacutes empathiques qui font encore largement deacutefaut aux machines La dexteacuteriteacute enfin Les robots sont tregraves maladroits coiffeurs jardi-niers plombiers ont encore de beaux jours devant eux n

Propos recueillis par Pascale-Marie-Deschamps

pour Enjeux Les EchosLe 300514

Erik Brynjolfsson eacuteconomiste

DeacutebatampCo page 5

DeacutebatampCo page 6

Vinci autoroutes creacutedit photo Alain Montaufier

COMMENT EacuteVALUER LA SITUATION EacuteCONOMIQUE Agrave UN MOMENT DONNEacute

Les deacutecideurs publics et des grandes entreprises doivent ecirctre en mesure de connaicirctre le mieux possible lrsquoeacutetat de la situation eacutecono-mique du pays afin de prendre les mesures les plus adeacutequates En France afin de les renseigner lrsquoInstitut national des statistiques et eacutetudes eacuteconomiques (Insee) publie chaque mois la valeur drsquoindi-cateurs destineacutes agrave rendre compte au mieux de la conjoncture Les principaux sont lrsquoindicateur de confiance des meacutenages et lrsquoindi-cateur de climat des affaires Le premier syntheacutetise lrsquoopinion des meacutenages sur leur environnement eacuteconomique agrave partir drsquoun ques-tionnaire poseacute agrave environ 2 000 drsquoentre eux LrsquoInsee leur demande par exemple si leur situation financiegravere srsquoest ameacutelioreacutee reacutecemment et srsquoils preacutevoient qursquoelle va srsquoameacuteliorer ou srsquoils pensent que crsquoest le bon moment pour effectuer des achats importants Le second fait la synthegravese de lrsquoopinion des chefs drsquoentreprise des principaux sec-teurs de lrsquoeacuteconomie (industrie service commerce construction) agrave partir drsquoenquecirctes dans lesquelles ils sont interrogeacutes sur le niveau de leur activiteacute Par exemple dans le bacirctiment lrsquoInsee interroge les chefs drsquoentreprise sur lrsquoeacutevolution passeacutee et preacutevue de lrsquoactiviteacute

le niveau des carnets de commande lrsquoeacutevolution passeacutee des effec-tifs ou le taux drsquoutilisation des capaciteacutes de production (Rapport Quantiteacute produite Quantiteacute maximale que lrsquoon pourrait produire agrave partir des machines et eacutequipements existants) Plus la valeur de ces indicateurs est eacuteleveacutee plus les meacutenages ou les chefs drsquoentreprise considegraverent que la conjoncture est favorable Si crsquoest le cas les pou-voirs publics pourront anticiper un niveau de production soutenu Il est indispensable de savoir ce que pensent les principaux acteurs de lrsquoeacuteconomie tels que les meacutenages (dont la fonction eacuteconomique principale est de consommer) et les entreprises (dont la fonction eacuteconomique principale est de produire) n

REGARD SUR LrsquoENTREPRISE ET SON EacuteCOSYSTEgraveME

bull 185 000 COLLABORATEURS

bull 2 100 ENTREPRISES IMPLANTEacuteES DANS PLUS DE 100 PAYS

bull 387 MILLIARDS DrsquoEUROS DE CHIFFRE DrsquoAFFAIRES

bull 2486 MILLIARDS DrsquoEUROS DE REacuteSULTAT NET

bull 260 000 CHANTIERS EN COURS

Vin

ci e

n 5

chiff

res c

leacutes (

2014

)

Les videacuteos de melchiorfr Trois questions agrave des eacuteconomistes (AOrleacutean YAlgan PhAghionhellip)laquo Le PIB et la croissance en questionsraquo Insee httpwwwinseefrfrpublications-et-servicesdefaultasppage=video-croissancehtmLes notes de lecture de melchior Daniel Cohen Le monde est clos et le deacutesir infini (2015)Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux Un nouveau monde eacuteconomique (2015)Franklin DRoosevelt Comment jrsquoai vaincu la crise (2014)etc

POUR ldquoALLER PLUS LOIN rdquo

En deacutecembre 2015 le climat des affaires en France srsquoinfleacutechit leacute-gegraverement Lrsquoindicateur qui le syntheacutetise perd un point Il se situe agrave 101 un niveau un peu supeacuterieur agrave sa moyenne de long terme (100) atteinte agrave la mi-anneacutee Le climat progresse drsquoun point dans lrsquoindustrie et le bacirctiment Il perd deux points dans les services et quatre dans le commerce de deacutetail n

Source inseefr

Lrsquoeacutetat de la conjoncture en France en deacutecembre 2015Indicateur de climat des affaires France

3 QUESTIONS Agrave PIERRE COPPEY

QUEL EST LE CŒUR DE VOTRE MEacuteTIER Le groupe VINCI est un acteur mondial des meacutetiers de la construction et des conces-sions Nous concevons finan-ccedilons construisons et geacuterons dans la dureacutee geacuteneacuteralement pour le compte des collectivi-teacutes publiques des infrastruc-tures et des eacutequipements qui sont essentiels au bon fonc-tionnement des villes et au deacute-veloppement des territoires tels que des autoroutes des aeacuteroports des lignes ferro-viaires (lignes agrave grandes vi-tesse meacutetros tramways) des grands ouvrages comme des ponts des barrages ou des stades ou encore des reacuteseaux drsquoeacuteclairage public ou de teacuteleacute-communicationsNous avons dans nos gegravenes un savoir-faire eacuteprouveacute en matiegravere de geacutenie civil propre aux meacutetiers de laquo bacirctisseurs raquo coupleacute agrave une culture tregraves deacute-veloppeacutee du service public Crsquoest lrsquooriginaliteacute et la force de notre modegravele de conju-guer des branches de meacute-tiers compleacutementaires qui travaillent ensemble sur des projets complexes Notre activiteacute combine ainsi des lo-giques de temps relativement court ndash celle des meacutetiers de la construction (contracting) qui dure de quelques mois agrave quelques anneacutees suivant les chantiers ndash agrave des logiques drsquoexploitation de tregraves longue dureacutee ndash jusqursquoagrave plusieurs deacute-cennies ndash pour les ouvrages dont nous sommes conces-sionnaires Crsquoest pourquoi nous deacutefinissons notre mode de fonctionnement en parlant drsquoun modegravele de laquo construc-teur-concessionnaire inteacutegreacute raquo n

DANS QUELLE MESURE VOTRE ACTIVITEacute A-T-ELLE EacuteTEacute TOUCHEacuteE PAR LA CRISE DE 2009 COMMENT EXPLI-QUEZ-VOUS CELA La crise qui commence en 2009 en Europe ndash touchant drsquoabord de plein fouet la Gregravece ndash suite agrave la crise finan-ciegravere qui a eacuteclateacute aux Eacutetats-Unis en 2007-2008 est une crise que lrsquoon peut qualifier agrave la fois de laquo crise eacutecono-mique raquo puisqursquoelle a pour symptocircme des pheacutenomegravenes de stagnation de la crois-sance voire de reacutecession de laquo crise sociale raquo puisqursquoelle srsquoaccompagne drsquoune hausse du chocircmage et enfin de laquo crise budgeacutetaire raquo dans la mesure ougrave elle est agrave la fois la cause et la conseacutequence de lrsquoaccroissement des deacuteficits et de lrsquoexplosion de la dette publique agrave lrsquoeacutechelle interna-tionale Les politiques dites laquo drsquoausteacuteriteacute raquo mises en place par la plupart des Eacutetats pour y faire face passent notamment par des baisses drastiques de deacutepenses publiques Lrsquoim-pact de telles politiques sur le secteur des travaux publics ndash donc de lrsquoensemble des meacute-tiers de la construction ndash est direct puisque celui-ci deacutepend pour une tregraves large part des commandes des collectiviteacutes locales qui dans ce contexte de peacutenurie budgeacutetaire ont consideacuterablement reculeacute Toutefois la baisse des deacute-penses publiques ouvre dans le mecircme temps des opportu-niteacutes de croissance consideacute-rables pour les meacutetiers des concessions les pays endetteacutes ayant de plus en plus recours aux partenariats publics-pri-veacutes Une eacutetude a montreacute qursquoil

manquera ainsi aux Eacutetats 1 000 milliards drsquoeuros chaque anneacutee drsquoici 2030 agrave lrsquoeacutechelle mondiale pour reacutepondre agrave leurs besoins drsquoinvestisse-ment dans les infrastructures de transport qui sont crois-sants du fait de lrsquoexplosion des pheacutenomegravenes de concentration urbaine et de la demande de mobiliteacute n

LES INSTITUTS DE CONJONC-TURE FONT AUJOURDrsquoHUI EacuteTAT DrsquoUN REDEacuteMARRAGE DE LrsquoACTIVITEacute EacuteCONOMIQUE AU NIVEAU DE VOTRE ENTRE-PRISE RESSENTEZ-VOUS CE REDEacuteMARRAGE Nous percevons certains si-gnaux encourageants qui certes sont encore des si-gnaux faibles mais qui laissent entrevoir un possible redeacutemarrage de lrsquoactiviteacute eacuteco-nomique en France Dans la construction les prises de commandes ont marqueacute une reprise au 3egraveme trimestre et dans les travaux routiers la tendance agrave la baisse drsquoac-tiviteacute devrait ecirctre moins mar-queacutee en 2016 qursquoen 2015 Les marcheacutes europeacuteens suscitent un regain drsquointeacuterecirct de la part des acteurs financiers Ils apparaissent agrave nouveau au-jourdrsquohui comme une zone de stabiliteacute par rapport agrave certains pays eacutemergents qui suscitent agrave leur tour lrsquoinquieacutetudeEn outre les indicateurs de trafic tregraves correacuteleacutes agrave la crois-sance du PIB sont au beau fixe dans nos domaines drsquoac-tiviteacute puisque nous avons enregistreacute en 2015 une crois-sance de 3 du trafic sur les autoroutes franccedilaises et de plus de 10 du nombre des passagers dans lrsquoensemble de nos aeacuteroports dans le monde n

Pierre Coppeydirecteur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute de VINCI

Creacutedit photo Steacutephane Lavoueacute

DeacutebatampCo page 7

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL ADOSSEacute AU SITE HTTPWWWMELCHIORFR CE JOURNAL THEacuteMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFES-SEURS DE SES

LE MOIS PROCHAIN DEacuteBATampCO Ndeg2 VOUS PROPOSE LES CLEacuteS DE COMPREacuteHENSION DE LrsquoEacuteCONOMIE DU DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

CONTRIBUTEUR VINCENT BAROU RELECTEURS DANIEL DIDIER STEacutePHANIE LE CLER AGATHE ROY CLAIRE VANHOVE AGENCE DE CREacuteATION RGB Chaque publication est accompagneacutee

drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

LittleQuizz

Lrsquoeacutetude de cas sur la theacutematique laquo Transdev la fraude dans les transports publics raquoCette eacutetude de cas offre un eacuteclairage directement utilisable en classe avec les eacutelegraveves pour illustrer des notions agrave ensei-gner ( deacutefaillances de marcheacute discrimination par les prix etc ) et propose de nombreuses activiteacutes peacutedagogiques QCM exercices type bac sur documents raisonnement srsquoappuyant sur un dossier documentaire Une nouvelle faccedilon drsquoeacuteclairer les notions agrave enseigner

A TEacuteLEacuteCHARGEREacuteTUDE Deacutecembre 2015

Transdev

La fraude dans les transports publics

Page 5: Debatco n°1 - février 2016

ERIK BRYNJOLFSSON laquo LES MACHINES DIGITALES OUVRENT UNE NOUVELLE EgraveRE DE PROSPEacuteRITEacute raquo

POUR LrsquoEacuteCONOMISTE AMEacuteRI-CAIN QUI INSPIRE LA DIREC-TRICE DU FMI CHRISTINE LAGARDE LrsquoESSOR DES TECHNOLOGIES DE LrsquoIN-FORMATION ANNONCE LA PROCHAINE REacuteVOLUTION INDUSTRIELLE NON PLUS MEacuteCANIQUE MAIS COGNI-TIVE RETROUVEZ LrsquoINTER-VIEW DANS ENJEUX LES ECHOS MAI 2014

SELON VOTRE LIVRE NOUS SERIONS ENTREacuteS DANS UNE DEUXIEgraveME PHASE DE MEacute-CANISATION DU TRAVAIL PLUS IMPRESSIONNANTE ET BOULEVERSANTE ENCORE QUE LA PREMIEgraveRE AU XIXe

SIEgraveCLE A QUOI LE VOYEZ-VOUS Le titre Le Deuxiegraveme acircge de la machine est en effet un clin drsquoœil agrave cette eacutepoque ougrave la machine remplaccedilant les muscles des chevaux et des hommes a permis la meacuteca-nisation du travail physiquehellip et un formidable deacutecollage de lrsquohumaniteacute dont le niveau et la qualiteacute de vie eacutetaient res-teacutes jusque-lagrave relativement inchangeacutes Aujourdrsquohui la puissance de calcul des ordi-nateurs coupleacutee agrave la deacutemul-tiplication des reacuteseaux est en train de produire un pheacuteno-megravene similaire agrave une eacutechelle encore ineacutedite la meacutecanisa-tion du travail cognitif Ce qui laisse augurer une nouvelle egravere de prospeacuteriteacute On en voit les balbutiements avec lrsquoap-parition de technologies qui il y a cinq ans encore relevaient

de la science-fiction voiture sans conducteur commande vocale de smartphones teacute-leacutediagnostic meacutedical au-toremplissage de documents automates qui reacutepondent aux questions au teacuteleacutephone ou en ligne logiciels capables de reacute-diger des articles simples de reacutesultats sportifs ou boursiers ou de battre nos meilleurs eacutetudiants au jeu laquo Jeopardy raquo [eacutequivalent de laquo Questions pour un champion raquo NDLR] n

LE PRIX NOBEL DrsquoEacuteCONOMIE ROBERT SOLOW DISAIT EN 1987 laquo JE VOIS LrsquoAVEgraveNEMENT DES ORDINATEURS PARTOUT SAUF DANS LES CHIFFRES DE LA PRODUCTIVITEacute raquo POURQUOI A-T-IL FALLU AT-TENDRE TRENTE ANS POUR QUE SrsquoOUVRE CETTE NOU-VELLE EgraveRE Crsquoest un des effets de ces lois exponentielles comme celle de Moore qui veut que la puis-sance de calcul des ordina-teurs double tous les dix-huit mois Lrsquoesprit humain appreacute-hende mal ce pheacutenomegravene vertigineux [hellip] Jusqursquoici la diffusion des technologies de lrsquoinformation a eacuteteacute une reacutevo-lution agrave bas bruit qui affectait nos vies agrave la marge et qui en effet dans le business ne se traduisait guegravere en gains de productiviteacute Mais aux Eacutetats-Unis ceux-ci ont recommenceacute agrave croicirctre depuis les anneacutees 90 Comme lrsquoont montreacute nos travaux il faut cinq agrave sept ans en moyenne aux entreprises pour digeacuterer la technologie

et adapter leur organisation et leur process pour en tirer profit [hellip]Les machines excellent ac-tuellement aux tacircches rou-tiniegraveres qursquoelles soient physiques ou mentales Mais je ne sais pas de quoi elles seront capables demain ndash il y a dix ans je ne les imaginais pas conduire une voiture En attendant il y a au moins trois domaines dans lesquels les humains ont encore lrsquoavan-tage La creacuteativiteacute et lrsquoesprit drsquoentreprise drsquoabord Ces deux qualiteacutes vont devenir drsquoautant plus preacutecieuses que la digitalisation en amplifiera les retombeacutees Les relations interpersonnelles ensuite vendre eacuteduquer motiver soi-gnerhellip tout cela requiert des capaciteacutes empathiques qui font encore largement deacutefaut aux machines La dexteacuteriteacute enfin Les robots sont tregraves maladroits coiffeurs jardi-niers plombiers ont encore de beaux jours devant eux n

Propos recueillis par Pascale-Marie-Deschamps

pour Enjeux Les EchosLe 300514

Erik Brynjolfsson eacuteconomiste

DeacutebatampCo page 5

DeacutebatampCo page 6

Vinci autoroutes creacutedit photo Alain Montaufier

COMMENT EacuteVALUER LA SITUATION EacuteCONOMIQUE Agrave UN MOMENT DONNEacute

Les deacutecideurs publics et des grandes entreprises doivent ecirctre en mesure de connaicirctre le mieux possible lrsquoeacutetat de la situation eacutecono-mique du pays afin de prendre les mesures les plus adeacutequates En France afin de les renseigner lrsquoInstitut national des statistiques et eacutetudes eacuteconomiques (Insee) publie chaque mois la valeur drsquoindi-cateurs destineacutes agrave rendre compte au mieux de la conjoncture Les principaux sont lrsquoindicateur de confiance des meacutenages et lrsquoindi-cateur de climat des affaires Le premier syntheacutetise lrsquoopinion des meacutenages sur leur environnement eacuteconomique agrave partir drsquoun ques-tionnaire poseacute agrave environ 2 000 drsquoentre eux LrsquoInsee leur demande par exemple si leur situation financiegravere srsquoest ameacutelioreacutee reacutecemment et srsquoils preacutevoient qursquoelle va srsquoameacuteliorer ou srsquoils pensent que crsquoest le bon moment pour effectuer des achats importants Le second fait la synthegravese de lrsquoopinion des chefs drsquoentreprise des principaux sec-teurs de lrsquoeacuteconomie (industrie service commerce construction) agrave partir drsquoenquecirctes dans lesquelles ils sont interrogeacutes sur le niveau de leur activiteacute Par exemple dans le bacirctiment lrsquoInsee interroge les chefs drsquoentreprise sur lrsquoeacutevolution passeacutee et preacutevue de lrsquoactiviteacute

le niveau des carnets de commande lrsquoeacutevolution passeacutee des effec-tifs ou le taux drsquoutilisation des capaciteacutes de production (Rapport Quantiteacute produite Quantiteacute maximale que lrsquoon pourrait produire agrave partir des machines et eacutequipements existants) Plus la valeur de ces indicateurs est eacuteleveacutee plus les meacutenages ou les chefs drsquoentreprise considegraverent que la conjoncture est favorable Si crsquoest le cas les pou-voirs publics pourront anticiper un niveau de production soutenu Il est indispensable de savoir ce que pensent les principaux acteurs de lrsquoeacuteconomie tels que les meacutenages (dont la fonction eacuteconomique principale est de consommer) et les entreprises (dont la fonction eacuteconomique principale est de produire) n

REGARD SUR LrsquoENTREPRISE ET SON EacuteCOSYSTEgraveME

bull 185 000 COLLABORATEURS

bull 2 100 ENTREPRISES IMPLANTEacuteES DANS PLUS DE 100 PAYS

bull 387 MILLIARDS DrsquoEUROS DE CHIFFRE DrsquoAFFAIRES

bull 2486 MILLIARDS DrsquoEUROS DE REacuteSULTAT NET

bull 260 000 CHANTIERS EN COURS

Vin

ci e

n 5

chiff

res c

leacutes (

2014

)

Les videacuteos de melchiorfr Trois questions agrave des eacuteconomistes (AOrleacutean YAlgan PhAghionhellip)laquo Le PIB et la croissance en questionsraquo Insee httpwwwinseefrfrpublications-et-servicesdefaultasppage=video-croissancehtmLes notes de lecture de melchior Daniel Cohen Le monde est clos et le deacutesir infini (2015)Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux Un nouveau monde eacuteconomique (2015)Franklin DRoosevelt Comment jrsquoai vaincu la crise (2014)etc

POUR ldquoALLER PLUS LOIN rdquo

En deacutecembre 2015 le climat des affaires en France srsquoinfleacutechit leacute-gegraverement Lrsquoindicateur qui le syntheacutetise perd un point Il se situe agrave 101 un niveau un peu supeacuterieur agrave sa moyenne de long terme (100) atteinte agrave la mi-anneacutee Le climat progresse drsquoun point dans lrsquoindustrie et le bacirctiment Il perd deux points dans les services et quatre dans le commerce de deacutetail n

Source inseefr

Lrsquoeacutetat de la conjoncture en France en deacutecembre 2015Indicateur de climat des affaires France

3 QUESTIONS Agrave PIERRE COPPEY

QUEL EST LE CŒUR DE VOTRE MEacuteTIER Le groupe VINCI est un acteur mondial des meacutetiers de la construction et des conces-sions Nous concevons finan-ccedilons construisons et geacuterons dans la dureacutee geacuteneacuteralement pour le compte des collectivi-teacutes publiques des infrastruc-tures et des eacutequipements qui sont essentiels au bon fonc-tionnement des villes et au deacute-veloppement des territoires tels que des autoroutes des aeacuteroports des lignes ferro-viaires (lignes agrave grandes vi-tesse meacutetros tramways) des grands ouvrages comme des ponts des barrages ou des stades ou encore des reacuteseaux drsquoeacuteclairage public ou de teacuteleacute-communicationsNous avons dans nos gegravenes un savoir-faire eacuteprouveacute en matiegravere de geacutenie civil propre aux meacutetiers de laquo bacirctisseurs raquo coupleacute agrave une culture tregraves deacute-veloppeacutee du service public Crsquoest lrsquooriginaliteacute et la force de notre modegravele de conju-guer des branches de meacute-tiers compleacutementaires qui travaillent ensemble sur des projets complexes Notre activiteacute combine ainsi des lo-giques de temps relativement court ndash celle des meacutetiers de la construction (contracting) qui dure de quelques mois agrave quelques anneacutees suivant les chantiers ndash agrave des logiques drsquoexploitation de tregraves longue dureacutee ndash jusqursquoagrave plusieurs deacute-cennies ndash pour les ouvrages dont nous sommes conces-sionnaires Crsquoest pourquoi nous deacutefinissons notre mode de fonctionnement en parlant drsquoun modegravele de laquo construc-teur-concessionnaire inteacutegreacute raquo n

DANS QUELLE MESURE VOTRE ACTIVITEacute A-T-ELLE EacuteTEacute TOUCHEacuteE PAR LA CRISE DE 2009 COMMENT EXPLI-QUEZ-VOUS CELA La crise qui commence en 2009 en Europe ndash touchant drsquoabord de plein fouet la Gregravece ndash suite agrave la crise finan-ciegravere qui a eacuteclateacute aux Eacutetats-Unis en 2007-2008 est une crise que lrsquoon peut qualifier agrave la fois de laquo crise eacutecono-mique raquo puisqursquoelle a pour symptocircme des pheacutenomegravenes de stagnation de la crois-sance voire de reacutecession de laquo crise sociale raquo puisqursquoelle srsquoaccompagne drsquoune hausse du chocircmage et enfin de laquo crise budgeacutetaire raquo dans la mesure ougrave elle est agrave la fois la cause et la conseacutequence de lrsquoaccroissement des deacuteficits et de lrsquoexplosion de la dette publique agrave lrsquoeacutechelle interna-tionale Les politiques dites laquo drsquoausteacuteriteacute raquo mises en place par la plupart des Eacutetats pour y faire face passent notamment par des baisses drastiques de deacutepenses publiques Lrsquoim-pact de telles politiques sur le secteur des travaux publics ndash donc de lrsquoensemble des meacute-tiers de la construction ndash est direct puisque celui-ci deacutepend pour une tregraves large part des commandes des collectiviteacutes locales qui dans ce contexte de peacutenurie budgeacutetaire ont consideacuterablement reculeacute Toutefois la baisse des deacute-penses publiques ouvre dans le mecircme temps des opportu-niteacutes de croissance consideacute-rables pour les meacutetiers des concessions les pays endetteacutes ayant de plus en plus recours aux partenariats publics-pri-veacutes Une eacutetude a montreacute qursquoil

manquera ainsi aux Eacutetats 1 000 milliards drsquoeuros chaque anneacutee drsquoici 2030 agrave lrsquoeacutechelle mondiale pour reacutepondre agrave leurs besoins drsquoinvestisse-ment dans les infrastructures de transport qui sont crois-sants du fait de lrsquoexplosion des pheacutenomegravenes de concentration urbaine et de la demande de mobiliteacute n

LES INSTITUTS DE CONJONC-TURE FONT AUJOURDrsquoHUI EacuteTAT DrsquoUN REDEacuteMARRAGE DE LrsquoACTIVITEacute EacuteCONOMIQUE AU NIVEAU DE VOTRE ENTRE-PRISE RESSENTEZ-VOUS CE REDEacuteMARRAGE Nous percevons certains si-gnaux encourageants qui certes sont encore des si-gnaux faibles mais qui laissent entrevoir un possible redeacutemarrage de lrsquoactiviteacute eacuteco-nomique en France Dans la construction les prises de commandes ont marqueacute une reprise au 3egraveme trimestre et dans les travaux routiers la tendance agrave la baisse drsquoac-tiviteacute devrait ecirctre moins mar-queacutee en 2016 qursquoen 2015 Les marcheacutes europeacuteens suscitent un regain drsquointeacuterecirct de la part des acteurs financiers Ils apparaissent agrave nouveau au-jourdrsquohui comme une zone de stabiliteacute par rapport agrave certains pays eacutemergents qui suscitent agrave leur tour lrsquoinquieacutetudeEn outre les indicateurs de trafic tregraves correacuteleacutes agrave la crois-sance du PIB sont au beau fixe dans nos domaines drsquoac-tiviteacute puisque nous avons enregistreacute en 2015 une crois-sance de 3 du trafic sur les autoroutes franccedilaises et de plus de 10 du nombre des passagers dans lrsquoensemble de nos aeacuteroports dans le monde n

Pierre Coppeydirecteur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute de VINCI

Creacutedit photo Steacutephane Lavoueacute

DeacutebatampCo page 7

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL ADOSSEacute AU SITE HTTPWWWMELCHIORFR CE JOURNAL THEacuteMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFES-SEURS DE SES

LE MOIS PROCHAIN DEacuteBATampCO Ndeg2 VOUS PROPOSE LES CLEacuteS DE COMPREacuteHENSION DE LrsquoEacuteCONOMIE DU DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

CONTRIBUTEUR VINCENT BAROU RELECTEURS DANIEL DIDIER STEacutePHANIE LE CLER AGATHE ROY CLAIRE VANHOVE AGENCE DE CREacuteATION RGB Chaque publication est accompagneacutee

drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

LittleQuizz

Lrsquoeacutetude de cas sur la theacutematique laquo Transdev la fraude dans les transports publics raquoCette eacutetude de cas offre un eacuteclairage directement utilisable en classe avec les eacutelegraveves pour illustrer des notions agrave ensei-gner ( deacutefaillances de marcheacute discrimination par les prix etc ) et propose de nombreuses activiteacutes peacutedagogiques QCM exercices type bac sur documents raisonnement srsquoappuyant sur un dossier documentaire Une nouvelle faccedilon drsquoeacuteclairer les notions agrave enseigner

A TEacuteLEacuteCHARGEREacuteTUDE Deacutecembre 2015

Transdev

La fraude dans les transports publics

Page 6: Debatco n°1 - février 2016

DeacutebatampCo page 6

Vinci autoroutes creacutedit photo Alain Montaufier

COMMENT EacuteVALUER LA SITUATION EacuteCONOMIQUE Agrave UN MOMENT DONNEacute

Les deacutecideurs publics et des grandes entreprises doivent ecirctre en mesure de connaicirctre le mieux possible lrsquoeacutetat de la situation eacutecono-mique du pays afin de prendre les mesures les plus adeacutequates En France afin de les renseigner lrsquoInstitut national des statistiques et eacutetudes eacuteconomiques (Insee) publie chaque mois la valeur drsquoindi-cateurs destineacutes agrave rendre compte au mieux de la conjoncture Les principaux sont lrsquoindicateur de confiance des meacutenages et lrsquoindi-cateur de climat des affaires Le premier syntheacutetise lrsquoopinion des meacutenages sur leur environnement eacuteconomique agrave partir drsquoun ques-tionnaire poseacute agrave environ 2 000 drsquoentre eux LrsquoInsee leur demande par exemple si leur situation financiegravere srsquoest ameacutelioreacutee reacutecemment et srsquoils preacutevoient qursquoelle va srsquoameacuteliorer ou srsquoils pensent que crsquoest le bon moment pour effectuer des achats importants Le second fait la synthegravese de lrsquoopinion des chefs drsquoentreprise des principaux sec-teurs de lrsquoeacuteconomie (industrie service commerce construction) agrave partir drsquoenquecirctes dans lesquelles ils sont interrogeacutes sur le niveau de leur activiteacute Par exemple dans le bacirctiment lrsquoInsee interroge les chefs drsquoentreprise sur lrsquoeacutevolution passeacutee et preacutevue de lrsquoactiviteacute

le niveau des carnets de commande lrsquoeacutevolution passeacutee des effec-tifs ou le taux drsquoutilisation des capaciteacutes de production (Rapport Quantiteacute produite Quantiteacute maximale que lrsquoon pourrait produire agrave partir des machines et eacutequipements existants) Plus la valeur de ces indicateurs est eacuteleveacutee plus les meacutenages ou les chefs drsquoentreprise considegraverent que la conjoncture est favorable Si crsquoest le cas les pou-voirs publics pourront anticiper un niveau de production soutenu Il est indispensable de savoir ce que pensent les principaux acteurs de lrsquoeacuteconomie tels que les meacutenages (dont la fonction eacuteconomique principale est de consommer) et les entreprises (dont la fonction eacuteconomique principale est de produire) n

REGARD SUR LrsquoENTREPRISE ET SON EacuteCOSYSTEgraveME

bull 185 000 COLLABORATEURS

bull 2 100 ENTREPRISES IMPLANTEacuteES DANS PLUS DE 100 PAYS

bull 387 MILLIARDS DrsquoEUROS DE CHIFFRE DrsquoAFFAIRES

bull 2486 MILLIARDS DrsquoEUROS DE REacuteSULTAT NET

bull 260 000 CHANTIERS EN COURS

Vin

ci e

n 5

chiff

res c

leacutes (

2014

)

Les videacuteos de melchiorfr Trois questions agrave des eacuteconomistes (AOrleacutean YAlgan PhAghionhellip)laquo Le PIB et la croissance en questionsraquo Insee httpwwwinseefrfrpublications-et-servicesdefaultasppage=video-croissancehtmLes notes de lecture de melchior Daniel Cohen Le monde est clos et le deacutesir infini (2015)Eloi Laurent et Jacques Le Cacheux Un nouveau monde eacuteconomique (2015)Franklin DRoosevelt Comment jrsquoai vaincu la crise (2014)etc

POUR ldquoALLER PLUS LOIN rdquo

En deacutecembre 2015 le climat des affaires en France srsquoinfleacutechit leacute-gegraverement Lrsquoindicateur qui le syntheacutetise perd un point Il se situe agrave 101 un niveau un peu supeacuterieur agrave sa moyenne de long terme (100) atteinte agrave la mi-anneacutee Le climat progresse drsquoun point dans lrsquoindustrie et le bacirctiment Il perd deux points dans les services et quatre dans le commerce de deacutetail n

Source inseefr

Lrsquoeacutetat de la conjoncture en France en deacutecembre 2015Indicateur de climat des affaires France

3 QUESTIONS Agrave PIERRE COPPEY

QUEL EST LE CŒUR DE VOTRE MEacuteTIER Le groupe VINCI est un acteur mondial des meacutetiers de la construction et des conces-sions Nous concevons finan-ccedilons construisons et geacuterons dans la dureacutee geacuteneacuteralement pour le compte des collectivi-teacutes publiques des infrastruc-tures et des eacutequipements qui sont essentiels au bon fonc-tionnement des villes et au deacute-veloppement des territoires tels que des autoroutes des aeacuteroports des lignes ferro-viaires (lignes agrave grandes vi-tesse meacutetros tramways) des grands ouvrages comme des ponts des barrages ou des stades ou encore des reacuteseaux drsquoeacuteclairage public ou de teacuteleacute-communicationsNous avons dans nos gegravenes un savoir-faire eacuteprouveacute en matiegravere de geacutenie civil propre aux meacutetiers de laquo bacirctisseurs raquo coupleacute agrave une culture tregraves deacute-veloppeacutee du service public Crsquoest lrsquooriginaliteacute et la force de notre modegravele de conju-guer des branches de meacute-tiers compleacutementaires qui travaillent ensemble sur des projets complexes Notre activiteacute combine ainsi des lo-giques de temps relativement court ndash celle des meacutetiers de la construction (contracting) qui dure de quelques mois agrave quelques anneacutees suivant les chantiers ndash agrave des logiques drsquoexploitation de tregraves longue dureacutee ndash jusqursquoagrave plusieurs deacute-cennies ndash pour les ouvrages dont nous sommes conces-sionnaires Crsquoest pourquoi nous deacutefinissons notre mode de fonctionnement en parlant drsquoun modegravele de laquo construc-teur-concessionnaire inteacutegreacute raquo n

DANS QUELLE MESURE VOTRE ACTIVITEacute A-T-ELLE EacuteTEacute TOUCHEacuteE PAR LA CRISE DE 2009 COMMENT EXPLI-QUEZ-VOUS CELA La crise qui commence en 2009 en Europe ndash touchant drsquoabord de plein fouet la Gregravece ndash suite agrave la crise finan-ciegravere qui a eacuteclateacute aux Eacutetats-Unis en 2007-2008 est une crise que lrsquoon peut qualifier agrave la fois de laquo crise eacutecono-mique raquo puisqursquoelle a pour symptocircme des pheacutenomegravenes de stagnation de la crois-sance voire de reacutecession de laquo crise sociale raquo puisqursquoelle srsquoaccompagne drsquoune hausse du chocircmage et enfin de laquo crise budgeacutetaire raquo dans la mesure ougrave elle est agrave la fois la cause et la conseacutequence de lrsquoaccroissement des deacuteficits et de lrsquoexplosion de la dette publique agrave lrsquoeacutechelle interna-tionale Les politiques dites laquo drsquoausteacuteriteacute raquo mises en place par la plupart des Eacutetats pour y faire face passent notamment par des baisses drastiques de deacutepenses publiques Lrsquoim-pact de telles politiques sur le secteur des travaux publics ndash donc de lrsquoensemble des meacute-tiers de la construction ndash est direct puisque celui-ci deacutepend pour une tregraves large part des commandes des collectiviteacutes locales qui dans ce contexte de peacutenurie budgeacutetaire ont consideacuterablement reculeacute Toutefois la baisse des deacute-penses publiques ouvre dans le mecircme temps des opportu-niteacutes de croissance consideacute-rables pour les meacutetiers des concessions les pays endetteacutes ayant de plus en plus recours aux partenariats publics-pri-veacutes Une eacutetude a montreacute qursquoil

manquera ainsi aux Eacutetats 1 000 milliards drsquoeuros chaque anneacutee drsquoici 2030 agrave lrsquoeacutechelle mondiale pour reacutepondre agrave leurs besoins drsquoinvestisse-ment dans les infrastructures de transport qui sont crois-sants du fait de lrsquoexplosion des pheacutenomegravenes de concentration urbaine et de la demande de mobiliteacute n

LES INSTITUTS DE CONJONC-TURE FONT AUJOURDrsquoHUI EacuteTAT DrsquoUN REDEacuteMARRAGE DE LrsquoACTIVITEacute EacuteCONOMIQUE AU NIVEAU DE VOTRE ENTRE-PRISE RESSENTEZ-VOUS CE REDEacuteMARRAGE Nous percevons certains si-gnaux encourageants qui certes sont encore des si-gnaux faibles mais qui laissent entrevoir un possible redeacutemarrage de lrsquoactiviteacute eacuteco-nomique en France Dans la construction les prises de commandes ont marqueacute une reprise au 3egraveme trimestre et dans les travaux routiers la tendance agrave la baisse drsquoac-tiviteacute devrait ecirctre moins mar-queacutee en 2016 qursquoen 2015 Les marcheacutes europeacuteens suscitent un regain drsquointeacuterecirct de la part des acteurs financiers Ils apparaissent agrave nouveau au-jourdrsquohui comme une zone de stabiliteacute par rapport agrave certains pays eacutemergents qui suscitent agrave leur tour lrsquoinquieacutetudeEn outre les indicateurs de trafic tregraves correacuteleacutes agrave la crois-sance du PIB sont au beau fixe dans nos domaines drsquoac-tiviteacute puisque nous avons enregistreacute en 2015 une crois-sance de 3 du trafic sur les autoroutes franccedilaises et de plus de 10 du nombre des passagers dans lrsquoensemble de nos aeacuteroports dans le monde n

Pierre Coppeydirecteur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute de VINCI

Creacutedit photo Steacutephane Lavoueacute

DeacutebatampCo page 7

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL ADOSSEacute AU SITE HTTPWWWMELCHIORFR CE JOURNAL THEacuteMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFES-SEURS DE SES

LE MOIS PROCHAIN DEacuteBATampCO Ndeg2 VOUS PROPOSE LES CLEacuteS DE COMPREacuteHENSION DE LrsquoEacuteCONOMIE DU DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

CONTRIBUTEUR VINCENT BAROU RELECTEURS DANIEL DIDIER STEacutePHANIE LE CLER AGATHE ROY CLAIRE VANHOVE AGENCE DE CREacuteATION RGB Chaque publication est accompagneacutee

drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

LittleQuizz

Lrsquoeacutetude de cas sur la theacutematique laquo Transdev la fraude dans les transports publics raquoCette eacutetude de cas offre un eacuteclairage directement utilisable en classe avec les eacutelegraveves pour illustrer des notions agrave ensei-gner ( deacutefaillances de marcheacute discrimination par les prix etc ) et propose de nombreuses activiteacutes peacutedagogiques QCM exercices type bac sur documents raisonnement srsquoappuyant sur un dossier documentaire Une nouvelle faccedilon drsquoeacuteclairer les notions agrave enseigner

A TEacuteLEacuteCHARGEREacuteTUDE Deacutecembre 2015

Transdev

La fraude dans les transports publics

Page 7: Debatco n°1 - février 2016

3 QUESTIONS Agrave PIERRE COPPEY

QUEL EST LE CŒUR DE VOTRE MEacuteTIER Le groupe VINCI est un acteur mondial des meacutetiers de la construction et des conces-sions Nous concevons finan-ccedilons construisons et geacuterons dans la dureacutee geacuteneacuteralement pour le compte des collectivi-teacutes publiques des infrastruc-tures et des eacutequipements qui sont essentiels au bon fonc-tionnement des villes et au deacute-veloppement des territoires tels que des autoroutes des aeacuteroports des lignes ferro-viaires (lignes agrave grandes vi-tesse meacutetros tramways) des grands ouvrages comme des ponts des barrages ou des stades ou encore des reacuteseaux drsquoeacuteclairage public ou de teacuteleacute-communicationsNous avons dans nos gegravenes un savoir-faire eacuteprouveacute en matiegravere de geacutenie civil propre aux meacutetiers de laquo bacirctisseurs raquo coupleacute agrave une culture tregraves deacute-veloppeacutee du service public Crsquoest lrsquooriginaliteacute et la force de notre modegravele de conju-guer des branches de meacute-tiers compleacutementaires qui travaillent ensemble sur des projets complexes Notre activiteacute combine ainsi des lo-giques de temps relativement court ndash celle des meacutetiers de la construction (contracting) qui dure de quelques mois agrave quelques anneacutees suivant les chantiers ndash agrave des logiques drsquoexploitation de tregraves longue dureacutee ndash jusqursquoagrave plusieurs deacute-cennies ndash pour les ouvrages dont nous sommes conces-sionnaires Crsquoest pourquoi nous deacutefinissons notre mode de fonctionnement en parlant drsquoun modegravele de laquo construc-teur-concessionnaire inteacutegreacute raquo n

DANS QUELLE MESURE VOTRE ACTIVITEacute A-T-ELLE EacuteTEacute TOUCHEacuteE PAR LA CRISE DE 2009 COMMENT EXPLI-QUEZ-VOUS CELA La crise qui commence en 2009 en Europe ndash touchant drsquoabord de plein fouet la Gregravece ndash suite agrave la crise finan-ciegravere qui a eacuteclateacute aux Eacutetats-Unis en 2007-2008 est une crise que lrsquoon peut qualifier agrave la fois de laquo crise eacutecono-mique raquo puisqursquoelle a pour symptocircme des pheacutenomegravenes de stagnation de la crois-sance voire de reacutecession de laquo crise sociale raquo puisqursquoelle srsquoaccompagne drsquoune hausse du chocircmage et enfin de laquo crise budgeacutetaire raquo dans la mesure ougrave elle est agrave la fois la cause et la conseacutequence de lrsquoaccroissement des deacuteficits et de lrsquoexplosion de la dette publique agrave lrsquoeacutechelle interna-tionale Les politiques dites laquo drsquoausteacuteriteacute raquo mises en place par la plupart des Eacutetats pour y faire face passent notamment par des baisses drastiques de deacutepenses publiques Lrsquoim-pact de telles politiques sur le secteur des travaux publics ndash donc de lrsquoensemble des meacute-tiers de la construction ndash est direct puisque celui-ci deacutepend pour une tregraves large part des commandes des collectiviteacutes locales qui dans ce contexte de peacutenurie budgeacutetaire ont consideacuterablement reculeacute Toutefois la baisse des deacute-penses publiques ouvre dans le mecircme temps des opportu-niteacutes de croissance consideacute-rables pour les meacutetiers des concessions les pays endetteacutes ayant de plus en plus recours aux partenariats publics-pri-veacutes Une eacutetude a montreacute qursquoil

manquera ainsi aux Eacutetats 1 000 milliards drsquoeuros chaque anneacutee drsquoici 2030 agrave lrsquoeacutechelle mondiale pour reacutepondre agrave leurs besoins drsquoinvestisse-ment dans les infrastructures de transport qui sont crois-sants du fait de lrsquoexplosion des pheacutenomegravenes de concentration urbaine et de la demande de mobiliteacute n

LES INSTITUTS DE CONJONC-TURE FONT AUJOURDrsquoHUI EacuteTAT DrsquoUN REDEacuteMARRAGE DE LrsquoACTIVITEacute EacuteCONOMIQUE AU NIVEAU DE VOTRE ENTRE-PRISE RESSENTEZ-VOUS CE REDEacuteMARRAGE Nous percevons certains si-gnaux encourageants qui certes sont encore des si-gnaux faibles mais qui laissent entrevoir un possible redeacutemarrage de lrsquoactiviteacute eacuteco-nomique en France Dans la construction les prises de commandes ont marqueacute une reprise au 3egraveme trimestre et dans les travaux routiers la tendance agrave la baisse drsquoac-tiviteacute devrait ecirctre moins mar-queacutee en 2016 qursquoen 2015 Les marcheacutes europeacuteens suscitent un regain drsquointeacuterecirct de la part des acteurs financiers Ils apparaissent agrave nouveau au-jourdrsquohui comme une zone de stabiliteacute par rapport agrave certains pays eacutemergents qui suscitent agrave leur tour lrsquoinquieacutetudeEn outre les indicateurs de trafic tregraves correacuteleacutes agrave la crois-sance du PIB sont au beau fixe dans nos domaines drsquoac-tiviteacute puisque nous avons enregistreacute en 2015 une crois-sance de 3 du trafic sur les autoroutes franccedilaises et de plus de 10 du nombre des passagers dans lrsquoensemble de nos aeacuteroports dans le monde n

Pierre Coppeydirecteur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute de VINCI

Creacutedit photo Steacutephane Lavoueacute

DeacutebatampCo page 7

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL ADOSSEacute AU SITE HTTPWWWMELCHIORFR CE JOURNAL THEacuteMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFES-SEURS DE SES

LE MOIS PROCHAIN DEacuteBATampCO Ndeg2 VOUS PROPOSE LES CLEacuteS DE COMPREacuteHENSION DE LrsquoEacuteCONOMIE DU DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

CONTRIBUTEUR VINCENT BAROU RELECTEURS DANIEL DIDIER STEacutePHANIE LE CLER AGATHE ROY CLAIRE VANHOVE AGENCE DE CREacuteATION RGB Chaque publication est accompagneacutee

drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

LittleQuizz

Lrsquoeacutetude de cas sur la theacutematique laquo Transdev la fraude dans les transports publics raquoCette eacutetude de cas offre un eacuteclairage directement utilisable en classe avec les eacutelegraveves pour illustrer des notions agrave ensei-gner ( deacutefaillances de marcheacute discrimination par les prix etc ) et propose de nombreuses activiteacutes peacutedagogiques QCM exercices type bac sur documents raisonnement srsquoappuyant sur un dossier documentaire Une nouvelle faccedilon drsquoeacuteclairer les notions agrave enseigner

A TEacuteLEacuteCHARGEREacuteTUDE Deacutecembre 2015

Transdev

La fraude dans les transports publics

Page 8: Debatco n°1 - février 2016

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINAL ADOSSEacute AU SITE HTTPWWWMELCHIORFR CE JOURNAL THEacuteMATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABORATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFES-SEURS DE SES

LE MOIS PROCHAIN DEacuteBATampCO Ndeg2 VOUS PROPOSE LES CLEacuteS DE COMPREacuteHENSION DE LrsquoEacuteCONOMIE DU DEacuteVELOPPEMENT DURABLE

CONTRIBUTEUR VINCENT BAROU RELECTEURS DANIEL DIDIER STEacutePHANIE LE CLER AGATHE ROY CLAIRE VANHOVE AGENCE DE CREacuteATION RGB Chaque publication est accompagneacutee

drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

LittleQuizz

Lrsquoeacutetude de cas sur la theacutematique laquo Transdev la fraude dans les transports publics raquoCette eacutetude de cas offre un eacuteclairage directement utilisable en classe avec les eacutelegraveves pour illustrer des notions agrave ensei-gner ( deacutefaillances de marcheacute discrimination par les prix etc ) et propose de nombreuses activiteacutes peacutedagogiques QCM exercices type bac sur documents raisonnement srsquoappuyant sur un dossier documentaire Une nouvelle faccedilon drsquoeacuteclairer les notions agrave enseigner

A TEacuteLEacuteCHARGEREacuteTUDE Deacutecembre 2015

Transdev

La fraude dans les transports publics