de Suisse Romande · 2018. 12. 19. · Numéro 1/Mars-Avril-Mai 1995-24 pages Rédacteur en chef:...

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R EVUE M USICALE de Suisse Romande fondée en 1948 La Revue Musicale de Suisse Romande a le plaisir de mettre à votre disposition ces documents tirés de ses archives. Aidez-nous à poursuivre notre belle aventure : abonnez-vous ! > www.rmsr.ch/abo.htm Chaque trimestre, des articles de fond, des chroniques d’actualités, des recensions de disques et de livres vous feront découvrir de nouveaux horizons musicaux. Nos dernières années de publication sont diffusées exclusivement sous forme imprimée, par abonnement ou par commande au numéro ; elles ne sont pas disponibles en ligne. Visitez notre site : www.rmsr.ch © Revue Musciale de Suisse Romande Toute utilisation commerciale du contenu du présent document est interdite (sauf autorisation écrite préalable de la Revue Musicale de Suisse Romande). Toute citation doit être accompagnée de la référence complète (titre de la revue, auteur et titre de l’article, année, numéro, page).

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  • R e v u e Mu s i c a l ed e S u i s s e R o m a n d e fondée en 1948

    La Revue Musicale de Suisse Romande a le plaisir de mettre à votre disposition ces documents tirés de ses archives.

    Aidez-nous à poursuivre notre belle aventure : abonnez-vous !

    > www.rmsr.ch/abo.htm

    Chaque trimestre, des articles de fond, des chroniques d’actualités, des recensions de disques et de livres vous feront découvrir de nouveaux horizons musicaux.

    Nos dernières années de publication sont diffusées exclusivement sous forme imprimée, par abonnement ou par commande au numéro ; elles ne sont pas disponibles en ligne.

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  • MARS-AVRII.MAI I995

  • CON S UBS "Promotion de jeunes musiciens''

    Une chose est: sûre, le lauréat: ou la lauréate 199 5

    est: violoniste. Pour le rest:e, c 'est: à vous de jouer!

    En participant au concours UBS "Promotion de jeunes musiciens", vous vous engagez sur la voie du succès et les perspectives d'une carrière de soliste s'ou-vrent à vous. Le lauréat fera partie d'un programme de lancement qui s'étalera sur deux années et qui lui permettra, dès l'automne 1995, de participer à une petite tournée de cinq concerts qui s'arrêtera, le temps d' une manifestation, dans la ville où il est domicilié.

    Vous êtes diplômé d'un Conservatoire ou de la Société Suisse de Péda-gogie Musicale, ou détenteur d'un diplôme de fin d'études équivalent pour l'instrument sélectionné cette année, à savoir le vio lo n. Vous n'avez pas plus de 28 ans {né jusqu'en 1967) et vous êtes de natio-nalité suisse ou titulaire d'un permis d'établissement suisse. Alors, faites-nous parvenir votre inscription avant le 3 1 m a rs 199 5.

    Informations et bulletins d'inscription: Concours UBS "Promotion de jeunes musiciens" Secrétariat, case postale, 8702 Zollikon Téléphone 01 391 61 61

    Concours UBS "Promotion de jeunes musiciens"

    Réussir ensemble.

    REVUE MUSICALE DE SUISSE ROMANDE Organe de l'Association vaudoise des directeurs de chœurs et de la Section romande de la Société suisse de musicologie

    Numéro 1/Mars-Avril-Mai 1995 -24 pages

    Rédacteur en chef: Jacques-Michel Pittier, ch. du Lussex 13, 1008 Jouxtens, tél. 021/635 01 44.

    Administration: Nathalie Perren, case postale 3074, 1401 Yverdon-les-Bains, tél. 024/2123 27, fax 024/21 73 10.

    Publicité: Mme Rina Tordjman, route de Soral 113c Lully, 1233 Bernex, tél. 022/757 35 55.

    Abonnement annuel: 1 numéro spécial + 3 numéros, Suisse: Fr. 38.-; Europe: Fr. 50.-; autres continents: Fr. 60.- . Le N° spécial Fr. 30.-; ordinaires Fr. 12.-.

    Bienne : Genève : Neuchâtel: Sion:

    Symphonia, 31, rue Centrale Point d'Orgue, rue de Carouge 98 Hug Musique, faubourg du Lac 4 Aulos Musica, rue du Scex 33

    SOMMAIRE

    Présentation

    Entretien avec René Martinet, Président de l'AVDC

    Courrier des lecteurs

    Disques

    Prochain numéro: t « juin 1995

    Jacques-Michel Pittier

    Jacques-Michel Pittier

    Jacques Viret

    Couverture: C/1oristes de L'Alouette de Bursius, Aigle 1974.

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    La Revue Musicale de Suisse ro 111aude est réalisée avec le soutien de Pro Helvetia et de la Loterie romande

  • Présentation par Jacques-Michel PiHier

    La présente livraison de la Rerme Mwicale de S11isse romaude, comme l'an passé à pareille époque, est plus étoffée que d'ordinaire puisqu'elle s'accompagne d'un ouvrage dont le contenu mérite quelque eÀ'Plication. Il s'agit ici de la partie «musique'' des actes du Colloq11e Ferdilrmrd Couse/Ir & Frauk Martiu qui s'esc tenu à La Chaux-de-Fonds en 1990. A cette occa-sion, une pléiade de conférenciers venus des quatre coins de l'Europe ont partagé le frui t de leurs recherches et de leurs réflexions dans le domaine élargi de la musique et de l'esthétique musicale. Il en résulte un livre peut-être un peu ardu à certains égards, mais qui, par le foi-sonnement et la qualité des idées qu'il propose, retiendra, nous l'espérons, toute l'attention de nos lecteurs.

    La RMSR tient à remercier ici M. Eric Emery, organisateur du colloque, sans qui cet ouvrage n'aurait pu voir le jour, et se joint à lui pour rendre hommage à Roger Boss, notre ancien rédacteur en chef, à qui ce numéro spécial de la R.lviSR. est dédié, en reconnaissance de l'activité inlassable qu'il a déployée dans le domaine de la musique, tant à Neuchâtel qu'à La Chaux-de-Fonds, et bien entendu pour tout le travail accompli durant ces dernières années à la tête de notre revue.

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    COURS D'INTERPRÉTATION DU CONSERVATOIRE DE BERNE Deuxième académie internationale d'automne

    Cours d'interprétation/ concerts Igor Ozim, violon

    21 septembre-S octobre en collaboration avec

    la Fondation Hindemith, Blonay Aurèle Nicolet

    flûte et musique de chambre Siegfried Palm

    violoncelle et musique de chambre Bruno Canino

    piano et musique de chambre 2-14 octobre

    Délai d'inscription : 30 juin 1995 Renseignements et brochure

    Konservatorium fiir Musik + Theater, Sekretariat, Meisterkurse,

    Kramgasse 36, CH-3011 Berne

    Konservatorium Winterthur Am Konservatorium Winterthur (Abteilung Lehr-/Orchesterdiplom, Konzertausbildung)

    ist auf das Herbstsemester 1995 (Beginn: 21. August 1995) oder spatcr eine Stelle ais

    Hauptfachlehrer/Hauptfachlehrerin im Fach

    Violoncello zu besetzen. Lehrkrafte mit langjahriger

    Erfahrung im padagogischen Bereich, die zudem bereit sind, an einem neuen Stu-dienmodell mitzuarbeiten (Tcamausbildung), und die auch intensiv im Konzertleben stehen,

    sind gebeten, ihre Bewerbung mit den üblichen Unterlagen bis 31.3.1995 an den Direktor zu

    richten, der auch gerne weitere Auskünfie erteilt.

    Herm Fritz Naf, Konservatorium Winterthur, Tôssertobelstr. 1, 8400 Winterthur,

    Tel. 0521213 36 23

    Entretien avec René Martinet Président de l'AVDC

    par Jacques-Michel Pittier

    Chef de chœur passionné (il a dirigé entre autres fom1ations L'Alouette de Bursins, La j euue Helvétie de Morges et anime actuellement la Chorale de Cossonay), ardent défenseur d'un genre musical dont les racines sont toujours très vivaces en Suisse romande, René Martinet est membre depuis 17 ans du comité de l'Association vaudoise des directeurs de chœurs, AVDC, dont il assume pour la quatorzième année consécutive la présidence. A ce titre, il nous a accordé un entretien de portée générale et livre aux lecteurs de la RMSR, dont beau-coup sont actifs dans ce domaine, quelques réflexions sur l'art choral et sa pratique dans le canton de Vaud.

    L'associatio11 que 11ous présidez est forte de quelque 800 membres, do11t e11viro11 300 directeurs de clzœurs pour le seul ca/IIOII de Vaud. Quel est so11 rôle?

    Créée en 1917, on peut dire qu'au travers du siècle, l'AVDC a rempli des fonctions assez diverses, mais j'ai l'impression que dès le début elle a été avant tout un lieu de rencontres. Les directeurs de chœurs étaient tous des instituteurs qui parfois se sentaient plutôt isolés dans leurs villages et l' AVDC était un endroit où ils pouvaient retrouver des collègues avec qui partager les expériences liées à la pratique de la musique chorale. Cette fonction de lieu d'échange était, et demeure encore très importante, parce que, je l'ai déjà souvent dit, nous f:·lisons un métier où l'on est très seul. Les chanteurs sont 40, 60 ou 70, mais ils n'ont qu'une personne en face d'eux: le chef ou le directeur de chœur. Ce sont tous de très bons amis certes, mais cependant, sur le plan artistique, lorsque quelque chose ne va pas, c'est finale-ment le chef qui assume, c'est lui qui fait référence. Il est bon dès lors de pouvoir rompre cette solitude en se retrouvant entre nous.

    Un autre rôle très important de I'AVDC consiste à inciter ses membres à porter davantage d' intérêt au travail d'autrui. Si vous donnez beaucoup pour votre chorale dans votre ville ou votre village, et que vous ne sortez pas, vous vous retrouvez un peu conm1e en vase clos. Vous vous habi tuez à la couleur sonore du chœur, sans plus percevoir vraiment ni les désé-quilibres harmoniques, ni les 6utes de prononciation ou de phrasé. En somme, vous n'entendez plus les déf:1uts. Tandis que si vous allez voir ailleurs, que vous vous intéressez au travail d'autres chefs, vous vous remettez en question. C'est indispensable, et tant les ren-contres que les ateliers qu'organise l'AVDC pour les chefs et les choristes contribuent à cette

    ouverture.

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    Un lieu d'échange et de critique mutuelle, voilà qui est prcifitable, mais daiiS quel esprit cela se fait-il?

    Comme toujours en art, les choses sont très délicates. Je n'utiliserais pas le mot de critique. Il s'agit plutôt d'une démarche personnelle. On se rend à un séminaire, on travaille un mom~nt sous la direction d'un professeur qui nous fait étudier une pièce, et l'on voit peu à peu comment il s'y prend. On se rend compte qu'il ne tolère pas par exemple que les attaques ne soient pas franches, que l'accord dès le début ne soit pas juste. On voit qu'il s'attache à mettre en place tout de suite certains éléments. Et lorsqu'on rentre chez soi, c'est avec l'envie de faire la même chose. Robert Mermoud, dont on connaît pourtant l'immense expérience, me disait il n'y a pas si longtemps à propos des ateliers que nous organisons: . C'est une manière de dire, «je me suis remis en question en voyant travailler quelqu'un d'autre>>. C'est dynamisant, critique sans doute, mais d'abord vis-à-vis de soi-même.

    Par ailleurs, le fait de se réunir régulièrement permet, de manière plus informelle alors, d'aborder et de partager avec des gens d'expérience certains problèmes liés à la vie associa-tive de nos chœurs. Enfin, l'un des buts que poursuit l'AVDC et auquel elle tient beaucoup, touche à la formation et au perfectionnement, aussi bien des choristes que des chefs. Si cela existe depuis longtemps pour les chefs, c'est en revanche assez nouveau pour les choristes pour qui nous n'avons vraiment commencé à organiser des activités spécifiques (travail de la voix, lecture, recherche de fusion des timbres dans le groupe) que dès le début des années 80.

    Commeut se passent ces cours pour choristes sttr le plan pmtiqtte?

    Ce sont des sessions de travail qui s'étalent sur trois samedis, en janvier généralement, de deux heures à cinq heures l'après-midi. Ces ateliers, axés sur la culture vocale, rassemblent entre 280 et 400 chanteurs chaque année. Par ailleurs, ils sont décentralisés: ainsi en 1995 ils auront lieu à Morges, Nyon, Lausanne, Le Mont, Payerne et Y verdon. Chaque cours réunit entre 40 et 50 participants.

    Et qui les anime?

    Un professeur de chant. Il y a Etienne Bettens, Pierre-André Blaser, Yves Bugnon, Yves Piller, Laurent Gendre et Bruno Corti. Ce sont tous des professionnels qui font un réel travail de fond avec les choristes, entre autres sur la respiration ou le placement de la voix. Ils prennent une petite pièce, un canon à trois voix, et mettent très vite en application les principes enseignés le jour même. Cela dit, chaque professeur a carte blanche pour travailler comme il l'entend.

    A quelle nécessité répondeut-ils?

    Le but premier de ces cours de perfectionnement n'a jamais été d'amener nos choristes à rivaliser avec des ensembles vocaux professionnels. Nous ne cherchons pas à privilégier davan-tage une catégorie de chœurs plutôt qu'une autre, car notre éventail est très large: il va de la simple chorale d'amateurs (au meilleur sens du terme) à des groupes vocaux de plus grande

    René Maninel et Heinrich Sutenneister.

    ambition. Le but visé est bien plutôt d'améliorer chacun au niveau où il se situe. Permettre par exemple à un couple de chanteurs d'une petite chorale de travailler trois samedis durant d'une manière différente de celle dont ils ont l'habitude avec leur chef, mais surtout de prendre plaisir à progresser. Ces cours doivent donner à tout le monde l'envie de faire mieux, et pas seulement vis-à-vis des groupes prestigieux qui se sont créés ces denùères années.

    Comment recrute-t-on les chanteurs actuelleme11t? 011 sait que darzs le canto11 de Vaud, mais aussi dans toute la Suisse ronzande, il y a eu 1111e tradition établie, souve11t véhiwlée par l'école, et dont nous sommes les héritiers. Qu'e11 est-il atljourd'lwi?

    C'est une question très vaste, qui appelle plusieurs réponses. Le recrutement tout d'abord: eh bien la provenance des chanteurs est très diverse. Il y a ceux qui viennent à l'art choral très jeunes, par tradition familiale. Ceux qui nous rejoignent plus tard, après une période d'activité dans d'autres domaines associatifs (le sport par exemple), celles et ceux aussi qui, attirés par l'un ou l'autre concert sont séduits et se montrent désireux de chanter à leur tour. C'est vraiment très ouvert et l'on ~eut dire que toutes les catégories sociales sont représentées pamù nos chanteurs: cela va des professions libérales aux enseignants, aux paysans ou à la ménagère. Il n'en a pas tou-jours été ainsi. Autrefois, il y avait des chorales qui ne regroupaient que certaines catégories sociales, la bourgeoisie par exemple ou des chorales d'ouvriers. Et puis il y a eu des chorales de par-tis, plus rarement des chorales corporatistes comme celle des PTT qui subsiste encore actuellement.

    Cependant, vous avez parlé de J'école ... Le problème essentiel qui va se poser dans les années à venir pour le recrutement est le suivant : pour fonner une chorale, il faut des gens qui

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    chantent, c'est un truisme. Or, en moyenne, on chante de moins en moins à l'école. II y a certes des exceptions, mais c'est la triste réalité. Bien sûr de tous temps, on savait qu'avec tel ou tel instituteur, on chanterait plus ou moins selon que l'un était plus musicien qu'un autre, mais malgré tout, les enfants chantent de moins en moins aujourd'hui. Je ne lance pas la pierre à l'école, parce que c'est surtour un problème de société et de programmes, lié aux conditions de vie générales. Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'on ne chante quasiment plus à plu-sieurs voix, car les contraintes matérielles de l'horaire scolaire ne le permettent pas. Et puis, en dehors de l'école, la musique est partout, ce qui f.1it que les gens ont moins tendance à chan-ter naturellement. J'y songe parce qu'autrefois, les transistors, baladeurs et autres n'existaient pas. On chantait pour soi, entre amis, aux vendanges bien sftr, et parfois même tous les jours sur son lieu de travail. Aujourd'hui la musique enregistrée a pris beaucoup de place, sans compter que les métiers actuels ne prêtent plus guère à chantonner.

    Pourtant, il ne semble pas que la jeune génération soit moins sensible à la musique cho-rale, c'est la société qui ne l'y porte plus conune eUe le f.1isait autrefois.

    Cela rejoiw une remarque de j acques Paclre qui disait que, même s'ils ue sout pas a priori iutéressés par le clraut, souvent parce qu 'ils 11 'eu sa veut rieu au départ, les erifarus adore111 la 11111siq11e chorale poly-phouiqlle dès lors q11'ou les y a iuitiés.

    En effet, mais le travail que fait Jacques Pache, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt. Ne vont chez lui que ceux qui le veulent. Sur les 25 élèves d'une classe, il y en a peut être quatre ou_ cinq qui ont ét~ à l'occasion séduits par la musique chorale, par le plaisir d'entendre sa vo1x se placer panm celle des autres dans une polyphonie et qui, à la suite de cela, sont entrés dans un chœur d'enfants ou d'adolescents. Idéalement, il faudrait que le travail choral se fasse à l'intérieur des classes pour commencer. Ensuite il y aurait toujours des élèves plus désireux d'approfondir, qui rejoindraient comme c'est le cas aujourd'hui les petits chœurs ou les ensembles. Mais au départ, le travail à plusieurs voix devrait se faire en classe de telle sorte que to.us les élèves aient au moins eu une fois l'occasion de chanter en polyphonie. On dis-poserait alors peut-être d'un réservoir plus vaste de futurs chanteurs pour nos chorales.

    Ett faut que cluf de clrœ11r q11elles sottl po11r IIOtiS les q11alités idéales d '1111 clroriste?

    Il lui faudrait beaucoup de qualités comme à toute personne «idéale n. JI ou elle devrait fair~ ~re~ve d:un s:ns a~t~stique, c'est une qualité primordiale à mes yeux, d'une bonne dis-pomb~bte et dun reel dem de progresser; et puis, une certaine aptitude à la vie en société est souha1tab.le. Il va de so1 que. de~ notions techniques (connaissance du solfège) sont bienve-nues, ,ma1s elles n.e sont ~as md1spensables toutefois, car au sein d'une chorale, il suffit que dans 1 ~ne .des vo1x certams c~anteurs soient de bons

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    au plus près de ses envies le surplus de son argent et ses loisirs possibles. Appartenir à un groupe suppose quand même un certain nombre d'obligations, et c'est parfois une attache que les gens n'ont pas toujours eu envie de s'imposer. Dans les conditions économiques plus difficiles qui prévalent actuellement, peut-être que cela va un peu changer et que nous irons vers un renou-veau de l'activité associative. On ne peut pas présumer de l'avenir mais un certain individua-lisme commence à s'estomper. C'est bon signe pour la vie de nos sociétés chorales.

    Nous avons parlé des chanteurs, mais pas encore du répertoire. Quel est-il, et co111ment évolue-t-il?

    C'est un vaste sujet. Il y a eu bien sûr des époques superbes pour l'art choral dont nous tirons l'essentiel de notre répertoire: la Renaissance, le Romantisme. Et puis, plus localement, c'est-à-dire chez nous, la première moitié du :xxe siècle. Certains ont alors fort bien senti l'âme de ce pays comme Doret, Bolier, Hemmerling, Binet, et plus tard encore Mermoud. Ils ont véri-tablement renouvelé le genre en restant dans un degré de difficulté abordable pour les choristes. Aujourd'hui, c'est plus délicat: il y a d'excellents musiciens, Hostettler, Falke, Ducret, Bron, Gesseney, pour ne citer que ceux-là, qui proposent des œuvres de qualité, mais hélas parfois un peu difficiles. Bien sûr, les pièces les plus intéressantes sont souvent aussi les plus ardues. Comme elles sont exigeantes au plan technique, elles sont d'un abord moins plaisant, peut-être un peu moins flatteuses à l'oreille, et elles demandent un temps de maturation plus long, ce qui lasse parfois les chanteurs. Elles surprennent également le public qui n'a pas eu le temps d'assi-miler de nouvelles formes d'écriture rythmique, mélodique ou harmonique. Nous avons sou-vent abordé ce problème avec les compositeurs. Nous leur demandons d'écrire des pièces moins complexes pour nos chœurs de telle manière que nos gens trouvent du plaisir à les chan-ter. Quant aux pièces plus élaborées, elles sont à réserver à des ensembles plus solides techni-quement parlant, et mieux à même de vaincre rapidement certaines difficultés d'écriture.

    Pour la chanson harmonisée, qui fait partie du programme de certaines chorales, c'est le contraire. Ce genre de musique peut être séduisante au départ. On l'a tout de suite dans l'oreille. Mais personnellement je pense que c'est travailler à court terme que de privilégier par trop ce répertoire. Soit la chanson est bonne, Brel, Brassens, Ferrat, Vignault par exemple, mais alors transposer une chanson à texte pour 40 personnes devient un exercice périlleux, soit elle est mauvaise et ne passe la rampe que grâce à une aura musicale électro-nique, un accompagnement flatteur, mais au fond elle s'appauvrit encore lorsqu'on la trans-pose pour quatre voix. Bien sûr, certains prétendent que c'est un bon moyen de faire venir les jeunes. Peut-être ... Mais néanmoins je continue à défendre le répertoire du chant choral en ce qu'il a de spécifique.

    La voix a cou mt tm véritable déclin dans la m11siq11e dite act11elle. Mais avec 1 'arrivée de certains gro11p~s vocaux cha11tant a capella, on pense également art phénomè1·1e des voix bulgares, il y a eu un net regain d'intérêt po11r la p11reté et la bea11té de la voix nue ....

    J'ai en effet vécu cela de près puisque nous sommes allés avec L'Aio11ette en Bulgarie. Les chœurs et ensembles auxquels vous faites allusion ont eu le mérite de démontrer que la dif-ficulté de certaines pièces était sans rapport avec le plaisir qu'elles procurent à l'auditeur.

    Lorsqu'on chante les pièces traditionnelles d'Europe de l'Est, les choristes ont énormément de plaisir et le public aussi. Et pourtant, si l'on s'attache au plan harmonique, certaines d'entre elles se révèlent d'une très grande simplicité. C'est un premier point positif: se rendre compte que le chant choral c'est tout d'abord, comme le chœur d'hommes de 1920, le plai-sir de faire sonner des accords collectivement. Les Bulgares nous ont rappelé cela. Ensuite, et c'est un autre aspect de la question, ils ont bénéficié d'une couverture médiatique que nous n'avons plus et qui a fait prendre conscience à un très large public de l'attrait du chant cho-ral.

    Pour vo11s la désaffection des médias à l'égard d11 chant choral est bim réelle a11}o11rd'h11i?

    Certainement. La radio et la télévision ne font pas de grands efforts dans notre direction. Ces médias devraient pourtant se rendre compte que lorsqu'ils font une émission sur la musique chorale, elle remporte généralement un vif succès. La TV a produit récemment l'émission Romands d'amortr, certes entachée de pas mal de défauts, mais qui a eu au moins le mérite d'exister. Cette émission a connu un grand retentissement populaire. Si la TV déci-dait de programmer une émission hebdomadaire dans laquelle figureraient des groupes de qualité et où le public entendrait la musique que nous défendons dans de bonnes conditions, ce serait le plus grand service qu'elle pourrait rendre à l'art choral. Il n'y a pas besoin pour cela d'aller chercher les Bulgares pour chanter. Nous avons aussi de très belles voix chez nous et on devrait davantage leur donner l'occasion d'être entendues. La radio est plus généreuse, de ce point de vue, avec l'émission du samedi Le kiosq11e à m11siq11e, mais la sélection des groupes n'y est pas assez rigoureuse, et les conditions d'enregistrement qu'impose le direct ne

    sont pas toujours idéales. Pour ce qui est de la presse écrite, si autrefois nous avions une excellente couverture

    médiatique de nos activités, c'est devenu presque l'exception dans la presse quotidienne d'aujourd'hui. Même dans la presse locale, la place réservée aux sociétés sportives est incomparablement plus grande que celle qu'on accorde aux chorales. Le problème est aussi aigu dans les grands médias. Les Rencontres chorales internationales de Montreux, par exemple, sont peu suivies par les journaux en dépit de l'intérêt qu'elles suscitent auprès du public, à tel point qu'au lendemain de la finale d:u~ concours de po~ée incer~atio~ale~ le palmarès ne figure même pas dans les grands quotldiens~ alors que le~ resultats d une e_qmpe de troisième ligue de football sont indiqués et parfms commentes dans leurs momdres détails. Cela a une incidence grave en ce sens qu'un jeune de dix-sept ans ne sait même pas ce que peut être l'art choral, par défaut d'information. Matraquage d'un côté, désert de

    l'autre ...

    Dans ces conditions, COIIIIIIeltt e11visagez-vo11s l'aveuir?

    Une idée me tient beaucoup à cœur: c'est par la qualité que nous sauverons aujourd'hui l'art choral. Ce n'est pas un vain mot car je crois que les gens ont trop souvent l'occasion d'entendre n'importe quoi pour se contenter longtemps de quelque chose qui soit vraiment mauvais. Bien sûr, à court terme, cela peut toujours aller, mais à plus longue échéance .. .

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    Deux exemples me vielll1ent à l'esprit pour préciser ce que je viens de dire: voici cinq ans, un de mes collègues animait un chœur d'une soixantaine d'enfants. Il chantait le répertoire traditionnel, c'est à dire vraiment écrit pour ce genre de formation, avec, de temps à autre, une concession à des choses plus modernes (il faut cela avec les enfants). Tout allait bien: dis-cipline, travail, exigence de qualité avaient porté ce chœur à un excellent niveau. Appelé à d:autre~ tâc~e~, _le_chef en ~bandonna la direction à un jeune musicien, certes doué, mais qui d emblee pnv1legta de petites chansons à la mode, le plus souvent à une voix, avec accom-pagnement de synthétiseur et batterie électronique. Durant les premiers mois, ce fut un triomphe auprès des enfants. Mais après quatre ans de ce régime, l'effectif s'était réduit à ~uinze au lieu des soixante que comptait l'ensemble auparavant. Un échec, hélas typique, Imputable à trop de facilité.

    Exemple inverse, le Petit Chœur d'Yverdon. Son directeur, M. Homberger a tottiours fait preuve de rigueur et d'exigence, relayé en cela et dans la durée tant par les parents que les anciens membres du chœur. Cet ensemble a ainsi survécu à toutes sortes d'aléas pour être aujourd'hui plus vivant que jamais.

    Moralité: volonté de progresser et recherche de perjectio11 so11t vos meilleurs gara11ts da liS fa durée?

    Je crois, oui. La recherche de qualité est essentielle. Qui connaît mal le chant d'ensemble pourrait croire que le travail fait fuir les choristes, mais c'est une erreur grossière. Je peux presque affirmer que personne n'a jamais quitté l'un des groupes que j 'ai dirigé parce que j'en demandais trop. A long terme, c'est dans l'exigence que l'on arrivera le mieux à servir l'art choral.

    CONSERVATOIRE D E MUSIQUE D E

    G E N È V E

    Propos recueillis par Jacques-Michel Pittier

    met au concours le poste suivant:

    Un professeur de trompette à temps partiel (env. 8 h). Le (la) titulaire aura la cha~ge d'élèves non professionnels ainsi que d'étudiants professionnels préparant un certificat ou un diplôme de capacité :

    Conditions: Age: entre 30 et 45 ans; Nationalité: Suisse ou permis C; Diplôme: du Conservatoire de Musique de Genève ou titre équivalent; Bonne culture générale; Rayonnement artistique.

    Rémunération selon les tarifs en vigueur. Les candidatures doivent être adressées à la Direction du Conservatoire de Musique de Genève avec un curriculum vit;ee et copie des titres avant le 31 mars 1995. Case postale 5155 - 1211 Genève 11.

    Courrier des lecteurs

    A propos de l'article Jaques-Dalcroze/Emmanuel paru dans notre précédent numéro

    lvf"c Edith NAEF, de Ge11è1'e, 11ous écrit:

    C'est avec un très vif intérêt que j 'ai lu votre article sur Jaques-Dalcroze, dans la Revue 1/lllsica/e. Le portrait en est exact et complet. En quelques pages d'un récit succinct - ce qui est déjà un tour de force quand on pense à la dimension du personnage et de son oeuvre -vous êtes parvenu à en tirer le principal et même l'accessoire (voir le détail de la privation de piano dans son logement précaire à Paris). ( .. . ) En trois lignes (12c à 14c) vous avez fait un portrait d'une exactitude particulièrement remarquable de celui qui fut notre maître et ami. Je parle en connaissance de cause, étant disciple dalcrozienne dès l'âge de dix ans - au début du siècle - et ayant fait carrière à l'Institut Jaques-Dalcroze de Genève (soixante ans d' ensei-

    gt1ement!).

    lvf"r Marie-L1t1re BACHMANN, directrice de f'I11stitut Jaques-Da/croze, Ge11è11e, COIIIIIHtllique les

    précisiOIIS suiva11tes:

    L'éditeur du So!fege rythmique est non pas Foetisch, mais Jobin. ( ... ) Emile Jaques-Dalcroze prêtait en effet une !!rande importance à ce manuel. Il écrivait à la même époque à son ami Paul Boepple, dédi~taire de l'ouvrage: (inédit) . Pour ma part, j 'en utilise les principes chaque fois que j'ai à enseigner le solfège et j'affectionne particulièrement ce fascicule ( ... ). Les exercices qu'il décrit n'ont rien perdu de leur modernité et l'une de mes ambitions est de le voir un jour réédité. (A noter que ce fascicule N° 1 n'a jamais été suivi d'un No 2.)

    Ma deuxième remarque est en fonne d'hypothèse et concerne votre note No 23, p. 11. Il me paraît vraisemblable que le livre auquel Jaques-Dalcroze fait allusion était censé s'intitu-ler Le Rythme, l'Art et f'Educatioll. Ce titre, bien qu'annoncé, n'ajamais été publié en français ni, à ma connaissance, en allemand. En revanche, avait paru à Londres en 1930 un livre inti-tulé Eurhythmics Art a11d Educatio11 collection d'articles écrits à différentes époques et traduits

    ' 1

    du français par un certain F. Rothwell , Ed. Chatton & Windus. L'article intitulé «Remarques sur l'arythmie~> (paru dans Le Rythme, N° 33, juin 1932, où il est présenté comme extrait d'un livre nouveau: fe Rythme, l'art et f'éducatio11) n'y figurait pas encore, d'où mon sentiment que Jaques-Dalcroze comptait inclure ce dernier dans une édition augtnentée, si possible en français, ou à défaut en allemand. Pour une raison inconnue le projet semble être tombé à

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    l'eau, et l'article sur l'arythmie paraîtra plus tard (en 1942) dans l'ouvrage intitulé Souvenirs, Notes et Critiques, chez Attinger à Neuchâtel. Il s'agit là également d'une collection d'articles écrits à différentes époques, dont plusieurs figuraient déjà dans la traduction anglaise de 1930. D'autres figurent également dans le livre LA Musique et 1/0IIS, notes mr 110tre double vie, paru en 1945 chez Perret-Gentil à Genève. Il est permis d'imaginer que l'intention de dédier l'ouvrage à Maurice Emmanuel fut abandonnée du fait qu'il n'a pas pu paraître sous la forme prévue du vivant de ce dernier.

    Enfin ma dernière remarque porte sur le (sic) par lequel vous soulignez Oettre N° 4, p. 10) les termes «arche intime>> effectivement obscurs! Une certaine familiarité avec l'écriture manuscrite d'Emile Jaques-Dalcroze ainsi qu'avec certains helvétismes dont il était coutu-mier m'incline à penser qu'il a voulu écrire Compositeurs suisses

    Jost Meier: «Vom Ende der Zeit)), visions sur l'Apocalypse, can· tate dramatique pour soprano, récitant, réci· tante, solistes vocaux, chœur et orchestre. Isolde Siebert, soprano, Franz Matter et Silvia Jost, récitants, Chœur Orpheus de Berne, Orchestre sym-phonique de Bienne, dir. Jost Meier («Ciassic 2000» C 2/7, DDD, 82', deux disques vendus 38 F chez les dis-quaires et à la Société d'orchestre de Bienne, 22 rue du Rüschli , 2500 Bienne 3).

    C'est pour îeter son vingt-cinquième anniversaire que la Société d'orchestre de Bienne publie sur disques l'enregistre-ment en concert (6-7 mars 1993) de cette cantate drama-tique composée par celui qui fut son chef attitré de 1969 à 1979. La notice ne nous dit rien sur l'œuvre, pas même sa date de composition, mais la musique parle d'elle-même dans un lan-gage accessible, d'une forte expressivité. L'orchestre tient la vedette et les interventions des voix, relativement réduites, n'en ont que plus de relief. Le livret, tiré par le compositeur lui-même de l'Apocalypse, est

    Disques par Jacques Viret

    actualisé par l'intercalation de textes récents, notamment le discours du chef indien Seatde (un autre regard jeté sur la «civi-lisation moderne• !) . Souvent déclamé par les deux récitants, il suscite un commentaire musical sobre mais suggestif: les événe-ments évoqués sont plutôt médités que décrits. Un mes-sage passe, grâce à la qualité profonde et sincère d'une musique qui s'élève à la hauteur du sujet. Les oiseaux englués dans la marée noire symboli-sent, atroc~:ment, la destruction des valeurs spirituelles par le poison industriel: de même les vocalises du soprano se désintè-grent et meurent, conmte étouffées. Lequel soprano se fera réentendre à la fin pour lais-ser place à l'espoir: Swn, ergo spero,

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    Frank Martin: Concerto pour sept ins-truments à vent, per-cussion et cordes Etudes pour orchestre à cordes «Erasmi monumentum», pour orgue et orchestre. L. Pearson, orgue, Orchestre philharmonique de Londres, dir. Matthias Bamert (Chan-dos CHAN 9283, DDD, 67').

    Fils d'un pasteur calviniste, Frank Martin passe souvent pour un compositeur sombre, voire tounnenté, non tour à C1it à tort certes. Gardons- nous cependant de généraliser et laissons-nous entraîner par la verve tonifiante du Cot~certo, par la saveur de ses dialogues mstrumentaux, com.me aussi par la j oie créatrice dont témoignent les superbes Ewdes avec leurs riches entrelacs de lignes, de rythmes, de timbres: tout y est mouvement, élan, jeu sonore. Plus tardif et moins connu , Erasmi IIIOIIIIIIICIIflllll sera pour beaucoup une découverte; cette œ uvre, commandée par la Fondation de la Culture à R otterdam er créée en 1969, rend hommage au célèbre humaniste en trois épisodes contrastés. Musique concentrée, grave et intériori-sée - malgré les accents bur-lesques inspirés par l'Eloge de la folie - , d'une profondeur attes-tant la suprême maturité. Le finale, surtout, est peur-être l'une des pages essentielles de leur auteur: en neuf minutes bouleversantes ce «Plaidoyer pour la paix» passe progressi-vement de l'angoisse à la séré-nité, des ténèbres à la lumière, de la dissonance à la conso-nance (le •

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    •Les sanglots longs des vio-lons• n'en finissent pas d'exha-ler leurs chants plaintifS: diffi-cile de résister à tant de lyrisme, modulé en une infi-nité de nuances par cette dou-zaine de cordes aux sonorités moelleuses. Quelques belles pages méconnues en côtoient d 'autres plus familières: telles la Prière de Bloch avec son déchi-rant solo de violoncelle, ou le fameux Adagio de Barber qui eut l'heur de plaire à Tosca-nini. T out cela est bel et bon: sans tambours ni trompettes, mais avec l'exigence et la qua-lité musicales, ce disque célèbre dignement le quart de siècle de la firme Claves. Ad 11111ltos allllOS f

    «Les inestimables chroniques du bon géant Gargantua>>, fantaisie musicale de Jean Françaix, par Jean Piat, récitant, et l'ensemble instrumental Andrée Colson (Vernou VST 3004, ADD, 42', enr. 1972; Disques Ver-nou, B. P. 22, F-37130 lan-geais).

    Avec R abelais dit par Jean Piat et enrobé de musique par Jean Françaix- en verve et spi-rituel comme toujours -, y'a d'la joie! c· était a priori une heureuse initiative que de trai-ter une adaptation de Gargautua en mélodrame (au sens tech-nique du terme), vu les trucu-lences verbales du style rabelai-sien dont un acteur en verve peut sc délecter, et nous en sa compagnie. Verbe et musique composent donc un plat savou-reux, fort bien apprêté par les cordes de l'ensemble Andrée Colson qui, elles aussi, trou-vent ici de quoi satisfaire leur goum1andise instrumentale. Vieux de deux décennies, ce

    plat ne sent nullement le réchauffé: une réédition bien-venue, servie à point pour célébrer le cinquième cente-naire de l'illustre écrivain ...

    Instruments solistes

    Schumann: Carnaval op. 9 - Etudes sympho-niques op. 13. Nikita Magaloff, p iano (Fnac Music 642331 , AAD, 51 ', enr. 1969, rééd. économique; distr. Disques Office).

    L'acoustique parait être celle d'un salon: les subtilités du pia-nisme schumannien et la diver-sité kaléidoscopique des états d'âme n'en sont que mieux res-tituées par un interprète qu i semble jouer pour son seul plai-sir, ou pour quelques amis. Le finale des Etudes, en particulier, n'a rien ici de l'éclat tapageur dont beaucoup l'affublent mal-encontreusement au concert. Tout, au demeurant, est d'un goût et d'une sensibilité irré-prochables: si Magaloff est réputé comme grand •chopi-nien•, son Schumann, avouons-le, ne fàit point mau-vaise figure !

    J. S. Bach: Sinfonia BWV 1 006, Concerto en ré mineur, Préludes et fugues en la mineur et mi mineur, Fantaisie et fugue en sol mineur, Toccata et fugue en ré mineur. Theo Wegmann, orgue (Special Music Edition SME 502, DDD, 63'; distr. Music Consort).

    De la lumière, de la cou-leur, de la clarté. Au double sens du terme: éclat rayonnant des timbres, ceux en l'occur-rence - splendides - d'un Metzler (Zürich- Witikon, datant de 1956 !), et netteté parfaite de la trame musicale. On est loin de la grandilo-quente machine que l'on entend trop souvent; I CI chaque ligne, chaque contre-point, chaque ornement res-sortent dans une ambiance sonore spacieuse. On a tout loisir ainsi d'apprécier le tou-cher subtil de Theo Weg-mann, ses phrasés étudiés et son sens architectural: un style interprétatif, en somme, qui aurait quelque chose de

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    solistes sont traitées avec vigueur et sobriété (ce som elles, parfois, qui accompagnent les instruments!). D'excellents interprètes canadiens confèrent tout le panache voulu à ces morceaux d 'apparat.

    «An ltalian Ground»: musique baroque pour flûte à bec et continuo. Maurice Steger, flûtes à bec, N. Kitaya, clavecin et orgue, B. Felhan, théorbe, L. Duftsch-mid, viole de gambe (Claves CD 50-9407, DDD, 64').

    D élicatesse, légèreté, expres-sivité épurée: la flû te à bec et son répertoire, quand ils sont joués à la perfection, donnent à savourer tout ce que la musique baroque a de plus exquis. Aigus volubiles de la flûte soprano, timbres plus moelleux des flûtes alto et ténor: ces «bas instruments», auxquels se joignent ceux du continuo, nous gratifient des confidences distillées par une série de pièces italiennes et quelques anglaises. Maurice Sreger, jeune virtLJose aléma-nique, possède les secrets d 'un art dont il sait mettre en valeur les charmes subtils ...

    Musique de chambre

    Arensky: Trio en ré mineur op. 32 - Sme-tana: Trio en sol mineur op. 15. Trio à clavier Arthur Grumiaux: Ph. Koch, violon, L. Dewez, violoncelle, L. Devos, piano (Ricercar RIS 13 111 7, DDD, 63' ).

    Un violoniste remplace l'autre et le défunt Trio Amati renaît en «Trio à clavier Arthur

    Grumiaux•, ledit violoniste étant l'un des meilleurs élèves du célèbre virtuose ... Du coup nos j eunes ct brillants musiciens belges réenregistrent - mieux encore -le beau trio d'Arensky déjà gravé naguère chez Prclu-dio par leur ancienne fonna-tion, ct avec lui l'une des rares œuvres de chambre laissées par Smetana. De quoi admirer leur parfaite entente mutuelle, comme l'élan musical qui les porte et porte le chaleureux romantisme de ces pages. Il ne f.1u t guère chercher en elles de couleur «nationale»: s'inscrivant dans le sillage des grands modèles viennois et allemands, elles n'en ont pas moins tout pour plaire, surtout exécutées avec t.lnt de rayonnante élo-quence.

    «La flûte roman-tique», par Sefika Kut-luer: œuvres de Dop-pler, Poulenc, Morlac-chi, Genj!1, Debussy, Melikov, Un, avec Namik Sultanov, piano {Gallo CD-810, DDD, 65').

    Cette artiste turque f.1it de son instrument une vraie «flû te enchantée»: le charme à l'état pur! Au sens fort du tem1e: il y a dans le timbre et le j eu de Mme Kutluer une idéale pureté qui ·~ ctte un channc» sur l'auditeur. Au sens courant: routes ces musiques plus ou moins «romantiques» et

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