De La Connaissance Du Principe Étienne Gilson Revue de Métaphysique Et de Morale

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    1/26

    De la connaissance du principe

    Author(s): tienne GilsonSource: Revue de Mtaphysique et de Morale, 66e Anne, No. 4 (Octobre-Dcembre 1961), pp.373-397Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/40900630.Accessed: 26/09/2013 17:02

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    2/26

    Revue

    de

    Mtaphysique

    et de

    Morale

    De la

    connaissance

    u

    principe

    Ces rflexions

    e

    voudraientussi

    brves

    que

    la

    matire

    ermet

    e

    l'tre.

    lles

    s'exprimeront

    onc

    ur

    un

    ton

    dogmatique

    n

    ce

    sens

    qu'elles

    ne

    s'accompagneront

    'aucune

    des

    ustifications

    tailles

    ue

    e

    lecteur

    auraitdroit 'attendre, ais ce ton nedevrapas faire llusion.l signi-

    fiera

    implement

    ue

    la

    position

    e rfre

    une

    tradition

    hilosophique

    connue

    e

    tous

    et

    tenue

    pour

    ccorde. i

    elle ne 'est

    pas,

    l

    suffira

    'in-

    terrompre

    a

    lecture,

    out le

    reste

    ne

    serait

    plus qu'une

    occasion

    de

    multiplier

    es

    malentendus.

    n demandera

    eut-tre pourquoi

    e

    pas

    apporter

    es

    justifications

    cessaires

    Simplement

    arce que

    les

    rflexions

    uivantes

    oudraient

    tre

    une

    rponse

    cette

    question.

    Supposons

    onc

    accord

    ue

    la

    mtaphysique

    st

    la

    science

    es

    pre-

    miers

    rincipes

    t des

    premires

    auses.Un raisonnement

    imple

    onduit

    la

    conclusionu'elleest avant tout a connaissanceu premier rin-

    cipe,

    dans a lumire

    uquel

    out e reste st connu. a mme

    osition

    se

    complte ar

    une

    deuxime

    ouchant a naturede la connaissance

    des

    principes.

    l

    est

    admis

    ue

    leur

    onnaissance

    ppartient

    l'intellect

    qu'elle

    est,

    dans e

    cas du

    premier

    rincipe,

    mmdiate,t,

    pour

    es sui-

    vants,

    directement

    ductible

    celle

    du

    premier

    enfin,

    u'elle

    est

    vidente,

    t,

    puisqu'elle

    st une

    opration

    aturelle ie

    la nature

    mme e

    'intellect,

    nfaillible,

    e sorte

    ue

    nul ne

    peut gnorer

    es

    prin-

    cipes

    ni

    se

    tromper

    leur

    ujet.

    Une

    premire

    rcision

    'impose,

    qu'il

    semble

    gitime

    'accepter

    comme cessairementie la doctrine. ettenotion esprincipes evaut

    que pour

    eur onnaissance

    pontane,

    n

    tant

    qu'elle

    ne fait

    u'un

    avec

    'exercice

    aturel

    e

    l'intellect.

    out

    homme

    ense

    t

    parle

    comme

    s'il

    connaissait

    'existence t

    le sens

    des

    principes,

    ar

    il ne

    peut

    vivre

    373

    Rbvub

    db

    Mta.

    -

    No

    4,

    1961.

    25

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    3/26

    Etienne

    Gilson

    sans

    penser,

    ni

    penser

    ans mettre

    n uvre

    es

    principes.

    Leur connais-

    sance explicite st au contraire elativement are peu d'hommesrpon-

    draient

    la

    question

    quel

    est

    le

    premier rincipe

    de

    la connaissance

    ?

    Ce

    petit

    nombre

    est

    celui

    des

    philosophes

    et,

    plus particulirement,

    des

    mtaphysiciens,

    ui

    sont

    par

    l

    mme les seuls dont on

    puisse

    attendre

    qu'ils

    aient

    une

    opinion

    prcise

    sur les

    proprits

    ui

    carac-

    trisent

    a

    connaissance des

    principes

    immdiatet,

    vidence,

    univer-

    salit,

    nfaillibilit.

    C'est

    ici

    que

    se

    pose

    le

    problme

    sur

    lequel

    nous

    dsirons

    rflchir.

    Si la

    connaissance

    du

    premier

    rincipe

    st

    telle,

    comment e

    fait-il

    ue

    l'accord

    ne

    rgne

    pas

    entre

    mtaphysiciens

    ouchant sa nature et son

    sens ? S'il existait,cet accord assurerait a reconnaissanced'une vrit

    mtaphysique

    ommuneuniversellement

    dmise comme

    vraie,

    mais on

    sait

    assez

    qu'il

    n'existe

    pas.

    La notion

    qui

    aurait

    le

    plus

    de

    chances

    de

    se faire universellement econnatre

    comme

    principe

    premier,

    serait

    celle

    d'tre,

    mais certains

    philosophes

    a

    rejettent

    comme

    philosophi-

    quement

    strile,

    par

    exemple,

    Descartes,

    dont

    le

    point

    de

    dpart

    est

    tout

    autre,

    et mme

    entre

    ceux

    qui

    se

    rclament

    e

    cette notion

    comme

    premire,

    e

    dsaccord

    rgne

    touchant

    son

    sens.

    Aristoteen

    parle

    dj

    comme

    de

    l'enjeu

    d'un dbat

    jamais

    conclu

    :

    qu'est-ce que

    l'tant

    ?

    Les

    thologiens hrtiens,

    ui

    s'accordaient

    presque

    tous

    pour

    en faire

    l'quivalentphilosophiquede la notionde Dieu, ne s'entendaient ucu-

    nement

    ur le

    sens de la

    notion.

    Les

    interminables ontroverses

    ur

    les

    rapports

    de l'tre

    (esse)

    l'tant

    (ens)

    et

    l'essence

    (essentia)

    suffisent

    tablir

    ce

    dsaccord.

    Il

    dure

    encore.

    Les

    scotistes

    et les suarziens

    n'entendent

    as

    l'tre comme font

    es thomistes t tous

    les thomistes

    ne

    l'entendent

    as

    de

    la

    mme manire.

    En

    somme,

    mme si

    l'on rduit

    e

    champ

    de la

    rflexion celles

    des

    mtaphysiques

    le

    premier

    rincipe

    est

    l'tre,

    le

    dsaccord

    est

    manifeste.

    Or

    ce dsaccord sur

    le

    principe

    premier

    ntranefatalement

    es

    divergences

    ur toutes

    les

    autres

    posi-

    tions occupespar

    les

    philosophies

    n

    cause.

    Mme

    s'ils disent ittrale-

    ment es mmes

    choses,

    deux

    mtaphysiciens

    ui

    n'entendent

    as

    l'tre

    au

    mme

    sens ne s'accordent sur

    aucun

    autre

    point.

    Ainsi

    le

    veut

    la

    nature

    de cette notion

    en tant

    que premire.

    l

    y

    a donc dsaccord

    entre

    de

    nombreuses

    mtaphysiques

    elles

    ne sont mme

    plusieurs

    que

    parce

    qu'elles

    ne

    s'accordent

    pas

    entirement,

    t si l'on

    remonte

    l'origine

    de

    leurs

    diffrences,

    n

    arrivera

    t ou

    tard

    constater

    une

    divergence

    ni-

    tiale touchant

    a

    nature

    ou

    le

    sens

    du

    premier rincipe.

    Faible

    au

    point

    de

    dpart,

    a

    divergence

    'accuse

    naturellement mesure

    qu'on

    en

    dve-

    loppe

    les

    consquences.

    Inutile

    d'insister,

    es

    philosophes

    sont

    connus

    pour leur aptitude ne pas s'accorder le faitn'est que trop

    vident.

    C'est

    pourtant

    un fait

    paradoxal.

    Si les

    principes

    et leur connais-

    sance

    sont ce

    que

    l'on

    dit,

    le

    dsaccord

    devrait tre

    impossible.

    Deux

    philosophes

    entrans

    au

    raisonnement

    mtaphysique,

    d'accord

    sur

    374

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    4/26

    De la

    connaissance

    du

    principe

    l'objet

    de leur

    recherche

    ommune,

    tant,

    n

    outre,

    onvenus

    u'il

    s'agit

    de dgager e l'exercice ctuelde la pensee principeremieruepr-

    supposent

    outes

    es

    oprations

    e

    la

    connaissance,

    emblent estins

    se

    mettre

    nvitablement'accord.

    n

    effet,'objet

    de

    leur

    enqute

    st

    une

    notion mmdiatement

    onnaissable,

    vidente t

    sur

    aquelle,

    pour

    un

    esprit apable

    de

    l'expliciter,

    'erreur st

    impossible.

    l

    s'agit

    donc

    de

    savoir

    comment

    e

    dsaccord

    mtaphysique

    st

    possible.

    Le

    seul

    espoir

    e

    trouver

    ponse

    cette

    question

    st de la

    chercher ans une

    rflexion

    xpressment

    irige

    ur

    a manire

    ontnous connaissons

    es

    principes,

    t

    d'abord

    elui

    d'tre,

    ui,

    premire

    ue,

    devrait

    tre

    mi-

    nemment

    vident.

    Prenantettenotion ommeypique e la classe ntire esprincipes

    mtaphysiques,

    ssayons

    d'en

    prciser

    'objet.

    Mais

    il

    est

    caractris-

    tique

    de

    l'objet

    de

    notre

    nqute

    ue

    nousne

    puissions

    mme

    as

    y

    faire

    le

    premier

    as

    sans

    commencer

    ar

    choisir

    ntre u

    moins eux

    manires

    diffrentes

    'en

    entendre

    es

    termes.Admettons ans

    discussion

    u'il

    y

    ait

    lieu de

    distinguer

    ntre eux

    oprations

    e

    l'esprit,'apprhension

    simple

    ou

    conception

    u

    concept

    uidditatif)

    t le

    jugement,

    t limi-

    tons-nous

    l'objet

    de

    l'apprhension

    imple

    u

    concept,

    u'entendons-

    nous

    par

    cette

    pprhension

    Quel

    en

    est

    'objet

    ?

    Par

    hypothse,

    'est

    le

    concept,

    mais

    encore, uel genre

    e

    contenu

    ouvons-nous

    ttribuer

    au concept Il estpossible ue deuxphilosophesccordentue le pre-

    mier

    rincipe

    es

    apprhensions

    imples

    st la notion

    'tre

    t,

    en

    elle,

    l'tre

    mme,

    ans

    s'accorder

    ourtant

    ur

    la nature

    de

    l'apprhension

    qu'ils

    en

    ont.

    Deux

    manires e

    voir

    s'opposent

    raditionnellementur

    ce

    point.

    L'une,

    celle

    qui

    se

    rclame

    tortou

    raison

    de

    Platon,

    onsidre'in-

    tellection

    es

    notions

    remires

    omme

    btenue

    u termed'un

    effort

    de

    la

    pense our

    ranscenderes

    images

    ensibles.

    a

    sensation

    'y

    aide

    pas,

    elle

    y

    est

    plutt

    n

    obstacle,

    tel

    point

    ue

    a

    rmanencees

    mages

    dans

    'me du

    philosophest 'obstaclee plussrieuxux progrsu'ildsire airedans a connaissance

    mtaphysique.

    st-il

    possible

    u non

    de

    librer

    otalement

    'intellect e la

    connaissance

    ensible Il n'est

    pas

    certain

    ue

    ce soit

    possible

    n

    cette

    ie,

    mais l

    est tout

    fait ertain

    que,

    dans

    la

    mesure

    l'intellect

    onnat

    raiment,

    on

    objet

    soit de

    l'intelligible

    u

    par

    a fine

    ointe

    e

    l'esprit.

    a

    condition

    dalede

    'in-

    tellect

    humain

    erait

    'intuition

    irecte e

    l'Ide

    intelligible

    sa

    condi-

    tion

    prsente

    n

    est une

    intuition

    bscurcie

    ar

    des

    images ensibles,

    mais

    c'en

    est

    une

    certaine

    ntuitiona

    deuxime

    osition,

    ie

    la

    phi-

    losophie

    d'Aristote,

    onoit

    'objet

    de

    Pintellection

    omme

    une forme

    intelligiblebstraite e la sensationt de l'image ensible,maistelle-ment ie cette

    mage

    que,

    sans

    elle,

    a connaissance

    st

    impossible.

    La doctrine

    st

    assez

    connue

    our

    qu'il

    suffise

    e

    la

    rappeler.

    n

    peut

    dire

    qu'

    la

    notion

    platonicienne

    'une

    intuition

    e

    l'intelligible,

    lle

    37S

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    5/26

    Etienne

    Gilson

    oppose

    a notion

    ristotlicienne

    'une

    onnaissance

    btenue

    ar

    abstrac-

    tion partir e la quiddit ensible. ssurment,npeut, i Tonveut,

    attribuer

    l'intellect

    e

    type

    aristotlicien

    ne

    intuition

    irecte

    e

    la

    forme

    u'il

    abstrait

    ui-mmeu

    sensible,

    mais

    i

    l'on

    reste

    idle l'es-

    prit

    de

    la

    doctrine,

    l faudra

    maintenir

    ue

    l'objet

    de

    cette

    ntuition

    n'est

    pas

    un

    ntelligible

    ur,

    t-il u

    confusmentson

    objet

    st

    a

    forme

    abstraite

    u sensible t

    apprhende

    ans le

    sensiblemmedont on

    l'abstrait

    on

    ne

    pensepas

    sans

    mages.

    omme

    hez

    Platon,

    lus

    'abs-

    traction

    'lve

    au-dessus

    u

    sensible,

    lus

    a

    connaissancest

    leve,

    mais

    rien

    ne

    lui

    permettra

    amais

    de

    changer

    e

    nature

    son

    objet

    ne

    sera

    amais,

    dans

    a

    condition

    rsente

    e

    l'homme,

    u'une

    abstraction.

    Cettedifficult'affecten rien 'vidence i la solidit u premier

    principe,

    ar

    il

    ne

    dpend

    aucun

    degr

    d'une

    ustification

    hiloso-

    phique.

    Avec

    ou

    sans

    philosophie,

    'intellect

    ontinuera

    e

    ne

    rien

    pou-

    voir

    penser

    utrement

    ue

    commeun

    tre,

    t de

    commencer

    ar

    les

    mots

    c'est

    toute

    proposition

    oncernant

    a

    nature

    d'un

    objet

    quel-

    conque.

    Au

    contraire,

    ette

    premire

    ndtermination

    ffectera

    ces-

    sairement

    out

    effort

    hilosophique

    our

    lucider

    e

    sens

    de ce

    principe.

    A

    la

    question,

    qu'est-ce

    ue

    l'tre

    ,

    on

    ne

    rpondra as

    exactement

    de

    la

    mme

    manire

    elon

    qu'on

    fera

    de

    cette

    notion

    'objet

    de l'intui-

    tionintellectuelle

    'un

    pur intelligible

    u

    celui

    de l'intuition

    ntellec-

    tuelle d'un concept bstraitdu sensible t insparable 'une image.

    En

    ce

    sens,

    ien

    ue

    sa certitude

    este e

    toutemanire

    ssure,

    a nature

    du

    premier

    rincipe

    e

    sera

    pas

    conue

    e

    la

    mmemanire elon

    qu'on

    en

    cherchera

    a

    connaissance

    ans es

    voies

    d'Aristoteu dans

    cellesde

    Platon.

    Nous

    choisissons

    elle

    d'Aristote,

    on

    ans

    raison,

    mais

    parce ue

    nous

    constatons

    'impossibilit

    u'il

    y

    a

    pour

    nous

    jamais

    penser

    ans

    mages.

    Platon

    ne

    l'a

    d'ailleurs

    as

    formellement

    i,

    car

    sa

    doctrine 'a

    pas

    pos

    la

    question

    n

    ces

    termes.

    lle

    conseillait,

    omme

    mthode e

    rflexionhilosophique,n effortersvrantourtranscender'ima-

    gination

    or

    Aristote t les aristotliciensontaussi de cet effort

    d'abstraction

    ne

    condition

    e la

    connaissance

    taphysique

    la

    ques-

    tion

    de

    savoir

    i

    l'effort

    eut

    trecouronn

    'un

    plein

    uccs dans

    la

    condition

    rsente

    e

    l'homme,

    st

    diffrente.

    laton

    ui-mme

    e

    parle

    d'une

    telle

    russite

    ue

    comme

    'une

    exception

    ort are.

    l

    n'y

    a donc

    pas

    d'inconvnient

    rave,

    our

    'accord

    es

    esprits,

    tenir

    our

    ccorde

    la

    rponse

    raie

    u

    problme

    on

    ne

    conoit

    amais

    a notion

    remire

    d'tre

    ans

    maginer

    n

    mme

    emps

    'image

    confuse

    e

    quelque

    chose

    qui

    est.

    Commentonoit-onetobjetde pensedonton ditqu'il est ? Pour

    viter

    es

    confusions,

    onvenons

    e le

    nommer

    n

    tant

    (to

    onf

    ns,

    a

    being,

    as

    Seiende,

    ente).

    Nous

    'avons

    rappel,

    l est

    traditionnel,

    dans

    l'cole

    d'Aristote

    e

    distinguer

    eux

    oprations

    rincipales

    e

    ,376

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    6/26

    De

    la

    connaissance

    u

    principe

    l'intellect,

    'apprhensionimple

    ou

    formation

    u

    concept)

    t le

    juge-

    ment ou liaison ffirmativeu ngative es concepts ans a proposi-

    tion).

    l est exact

    que

    les deux

    oprations

    ont

    distinctes,

    ais,

    n

    fait,

    elles sont

    nsparables,

    ar

    on

    peut

    aussi

    bien

    tenir

    e

    concept

    our

    e

    rsultat

    'un

    ugement ue

    e

    jugement

    our

    'explicitation

    'un

    concept.

    Tel est

    du moins

    e

    cas

    au

    niveaude

    la connaissance

    hilosophique.

    la

    question

    Qu'est-ce

    u'un

    tant?

    ,

    saint

    Thomas

    pond

    c'est

    un

    ayant

    'tre

    habens

    sse).

    Cet

    exemple

    lassiqued'apprhension

    imple

    est le

    rsultat

    'un effort

    'analyse ong

    et

    compliqu

    onduisant

    u

    jugement

    un tant

    st

    ce

    qui

    a

    l'tre.A

    partir

    e

    ce

    moment,

    e

    nom

    tre

    devient

    e

    signe

    qui

    tient

    ieu de toutes

    es

    oprations

    ont

    l

    rsumea conclusionle contenu e l'apprhensionimple t celuidu

    jugement

    st

    e

    mme

    uoique

    diversement

    ormul.

    Puisque

    notre

    bjet

    est

    d'examiner

    e

    sens

    de la notion

    ui

    constitue

    le

    premier

    rincipe,

    ous admettrons

    e le considrer

    ous

    sa forme

    a

    plus

    imple,

    ui

    est celledu

    concept.

    a

    simplicit

    e

    rvle

    ussitt

    lu

    apparente

    ue

    relle.

    l

    est certain

    ue

    les

    deux notions

    ncluses

    an

    habens sse

    peuvent

    aire

    'objet

    d'une seule

    apprhension,

    ais

    e

    pro-

    blme

    e

    pose

    de

    savoir

    i

    ces deux

    lments ont

    conus

    omme

    'en

    formant

    u'un

    seul

    ou,

    au

    contraire,

    ommedistincts.

    n

    reconnat

    aussitt e

    problmemtaphysique proposduquel

    e sont

    divises

    e

    colesdu MoyenAge : l'essence st ellerellementistincte e l'tre

    actuel

    existence)

    ans

    le

    compos

    hysique

    Quand

    elle est

    fidle

    son

    matre,

    'cole homisteffirme

    a ralit

    e la distinction.

    a dfini-

    tion

    mme

    qui

    vient

    d'tre

    rapporte

    n est la

    preuve

    dans

    habens

    esse,

    e

    mot

    habens,

    ce

    qui

    a

    ,

    reprsente

    'essence

    le mot

    esse,

    ou

    tre

    ctuel,

    eprsente

    'tre

    pris

    dans son actualit.

    'cole

    de Scot

    et

    de

    Suarez,

    our

    ne

    rien

    direde

    certains

    homistes

    llustres,

    ejette

    ette

    distinction.

    insi,

    lors

    que

    la notion 'tant

    ignifie

    our

    es uns

    une

    essence oue

    d'un

    cte

    qui

    a fait

    tre,

    lle

    ignifie

    our

    d'autres

    'essence

    elle-mmen tantqu'amenede puissance acte par l'efficacee sacause. Encore ne

    faut-il

    as

    oublier a

    classe,

    nombreuse

    emble-t-il,

    de

    ceux

    pour

    qui

    cette

    notion

    n'est

    qu'un

    nom

    commun

    signant

    a

    gnralit

    es

    chosesdont

    on dit

    qu'elles

    existent,

    mais rien

    de

    plus,

    Gabriel

    aillesdisaitun

    jour

    devant es

    tudiants

    Le P.

    Peillaube

    m'assure

    ue

    j'ai

    l'intuition e

    l'tre.

    Vous

    ne

    pouvezpas

    ne

    pas

    voir

    l'tre,

    ne

    cesse-t-il e

    me

    rpter.

    Mais

    non,

    e

    ne

    vois

    rien

    du tout.

    La

    situation st

    paradoxale.

    Commente dsaccord

    st-il

    possible

    touchant

    e

    premier

    rincipe

    On

    pourrait

    ussi

    bien

    demander

    com-

    ment e

    peut-il

    u'il

    y

    ait des

    mtaphysiques

    iffrentes

    t

    opposes

    Les rponses ces questionsne manquentpas. A celui qui refuse

    d'admettre

    e

    qu'il

    tient

    our

    a notion

    raie

    de

    l'tre,

    n

    mtaphysicien

    peut opposer

    u'il

    a

    l'esprit

    rop

    faible

    our

    'lever ces

    hauteurs,

    u

    que

    les

    prjugs

    bscurcissent

    a

    vue,

    ou

    simplement

    ue

    son

    ncapacit

    37T

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    7/26

    EtienneGilson

    de

    chasser

    es

    images

    ensiblesui rend

    mpossible

    'accs

    de

    ces abstrac-

    tionsntellectuelles.es argumentsece genreontbonspour a contro-

    verse,

    mais

    'usage

    philosophique

    n

    est

    nul,

    pour

    a

    raison

    u'ils

    peuvent

    se

    retournerontre elui

    qui

    en fait

    usage.

    Le

    partisan

    e la

    distinction

    d'essence t

    d'existence

    eut

    soutenir

    ue

    son adversaire st

    aveugle,

    mais

    celui-ci

    eut

    ui

    reprocher

    e voir

    double,

    t comme hacundes

    deux

    opposants

    ait

    ppel

    l'vidence

    ntuitive u

    principe,

    a discus-

    sion est sans

    ssue,

    omme

    n ne le voit

    que

    trop

    par

    a

    leon

    de l'his-

    toire.

    Pourtant,

    l ne

    devrait

    as

    y

    avoir

    de discussion.

    eux

    qui

    s'en

    accommodent

    n

    dconsidrant

    implement

    eurs

    adversaires,

    estent

    eux-mmes

    ans

    rponse uand

    on les met

    en

    demeure

    'expliquer

    pourquoi e qui est poureux une videncemmdiate,remire,ni-

    verselle

    t infailliblee l'est

    pas

    aux

    yeux

    de

    tous.

    Le

    problme

    st

    analogue

    celui

    que

    pose

    la

    possibilit

    e

    l'erreur

    en

    mathmatiques.

    ant

    qu'il s'agit

    simplement

    'expliquer

    es fautes

    de

    raisonnement

    ccidentelles,

    l suffit

    e

    recourir

    des

    raisons

    sycho-

    logiques,

    aiblesse

    u

    fatigue

    e

    l'attention,

    omplication

    e certains

    raisonnements

    u mme

    imples

    ccidents 'criture.

    l

    est,

    u

    contraire,

    difficile

    'expliquer ourquoi,

    vant mme

    de

    pouvoir

    'y tromper,

    certains

    sprits

    e

    plaignent

    e ne

    pouvoir

    entrer.

    escartes

    e

    flattait

    de ne rien

    ntroduire

    ue

    d'vident

    artout

    il

    pouvait

    user

    de

    la

    mthode esmathmatiques,lorsqu'enfait l nemanquepas d'esprits

    tout

    fait

    normaux,

    ouvent

    mme ien

    dous d'autres

    gards, our

    qui

    es

    raisonnements

    athmatiques

    ont bscurs

    t mme

    ncomprhen-

    sibles.

    La

    diffrencentre es

    deux

    cas

    est

    pourtant u'en

    fin

    e

    compte

    une

    dmonstration

    athmatique

    onduit

    des

    rsultats

    ont

    a

    correc-

    tion

    est

    objectivement

    montrable,

    e

    sorte

    que

    l'accord

    de

    tous

    ceux

    qui

    peuvent

    omprendre

    es dmonstrationsinit

    nvitablement

    par

    se

    faire.Mme

    eux

    qui

    ne se sentent

    as capables

    e les suivre ont

    l-dessus

    onfianceux

    autres,

    ont

    'accord

    st

    pour

    ux une

    garantie

    suffisante.

    l

    n'en

    va pas

    ainsien

    mtaphysique,arcequ'il

    ne

    s'y agit

    plus

    simplement

    e

    correction,

    aisde vrit. e deux

    mtaphysiciens

    galement

    omptents

    t

    jouissant

    'une

    gale

    habilet ans e manie-

    ment

    es

    arguments

    ialectiques,

    ucun

    ne

    russira

    amais

    convaincre

    l'autre. Ici

    encore 'histoire

    e

    la

    philosophie

    onstitue

    omme

    une

    exprience

    ollective

    'une

    ampleur

    mmense. es

    mtaphysiques

    co-

    lastiques,

    ont

    on

    sait

    combien

    lles

    taient

    pposes

    ntre

    lles,

    nt

    t

    collectivementonsidres

    omme

    rimes

    ar

    es

    philosophes

    u xvne

    et

    du xvine sicles.

    eurs

    propres hilosophies

    nt

    t

    mises

    u

    rebut,

    comme

    ntaches

    e

    dogmatisme

    ,

    par

    a

    critique

    e

    Kant,

    cependant

    que desespritsntirementormaux ontinuaientn toustemps t entous

    pays

    philosopher

    elon es

    principes

    e l'aristotlismeraditionnel

    comme i la

    mtaphysique

    e l'tren'avait

    amais

    t

    conteste.

    e

    tels

    esprits

    e sont

    encore

    as

    rares

    ujourd'hui,

    mais ls

    mnent ne

    sorte

    378

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    8/26

    De

    la connaissance

    du

    principe

    de

    combat

    d'arrire-garde

    t

    jamais

    on

    ne

    les a vus moins

    apables

    de

    rendreux autres ne foien la valeurde leurpremier rincipe ui fut

    jadis

    partage

    e

    tous.

    Ce

    qui

    est

    vident

    our

    ux

    ne

    l'est

    pas

    pour

    es

    autres t l'on

    observe

    mme

    ue

    leurs nciens

    dsaccords

    'ont

    amais

    t

    concilis.

    ls

    font

    igure

    e

    survivants

    ans

    un monde

    ui

    es

    a

    dpas-

    ss

    depuis ongtemps,

    ais leurs

    adversaires

    ont

    aussi

    incapables

    de

    les

    rfuter

    u'eux-mmes

    e

    sont de

    convaincre

    eux

    qui

    tiennenteur

    philosophie

    our

    prime.

    ien

    ne convient

    mieux

    ux

    sceptiques

    u'une

    telle

    ituation,

    ais nous

    a

    considrons,

    u

    contraire,

    u

    point

    de

    vue

    de ceux

    qui

    tiennent

    ue

    toute a connaissance

    hilosophique

    pend

    d'un

    premier

    rincipe

    mmdiatement

    vident,

    ui

    est

    l'tre,

    t c'est

    de ceux-l u'il est curieux u'incapables e faire artagerux autres

    une

    vidence mmdiatet

    premire,

    ls

    soient

    pourtant

    apables

    de la

    maintenirndfinimentivantedans leur

    esprit.

    ndestructible

    elle

    est, mpossible imposer

    elle

    n'est

    pas,

    cette ertitude

    e ressemble

    aucune

    utre

    de

    celles

    qui

    se

    rclament

    e la lumire

    aturelle e la

    raison.

    Une

    description

    atisfaisante

    e

    la

    connaissance

    taphysique

    evrait

    donc

    rendre

    aison

    du

    caractre

    'vidence

    u'elle

    a

    revendiqu

    s

    l'origine

    e

    son histoire

    t

    qu'elle

    conserve

    n

    beaucoup d'esprits,

    mais,

    n mme

    emps,

    lle

    devrait

    xpliquerourquoi,

    utre

    u'elle

    offre

    matire de nombreux saccords, lle apparat d'autrescomme

    videet sans

    objet.

    L'tant s'offre

    la

    pense

    omme

    a

    notion 'un

    objet

    rel

    ou

    pos-

    sible,

    mais a

    possibilit

    me st celle

    d'une

    ralit.

    On

    peut

    e

    dcrire

    simplement

    omme

    a notion 'un

    objet

    qui

    existe

    ou

    qui peut

    exister.

    En

    quel

    sens

    ette

    notion st-elle

    rincipe

    Elle

    ne

    prsente as

    l'esprit

    un

    objet

    privilgi,

    ui

    serait

    'tre

    mme,

    t dont a notion nclurait

    cellesde tous es autres

    objets

    rels

    ou

    possibles.

    A

    ce

    premier

    egr,

    l'tre st

    principe

    n

    ce

    sens

    qu'il

    est une absoluencessit

    e

    penser.

    Il

    est

    impossible

    e

    rien oncevoir

    utrement

    ue

    comme

    n

    tre.

    Ceci

    ne

    suppose as que

    toute

    angue

    ontienne cessairementnmot

    pour

    signifier

    ce

    qui

    est

    ,

    au

    sens e

    plus

    gnral

    e

    la

    formule

    ens

    emble

    avoir

    t un mot

    tranger

    u latin

    classique

    t

    Snque

    faisait

    ncore

    des

    difficults

    our

    admettre

    e mot essentia

    u'avait

    pourtant ropos

    Cicern

    mais

    mme

    le

    motfait

    dfaut,

    e

    langage

    rouve

    es

    qui-

    valents

    our

    n

    signifier

    e

    sens,

    qui

    est celui

    d'un

    objet

    en

    gnral.

    e

    toute

    manire,

    outes

    es

    langues

    philosophiques

    rives

    u

    grec

    font

    de

    ce

    motun

    usage

    tel

    que

    la

    pense

    erait

    ans

    ui

    impossible.

    'est

    e

    premier

    aractre

    u'il

    convient

    e ui attribuer.

    Peut-on rouvern contenu ropre cettenotion En essayant 'endterminer

    n,

    on rencontre'abord e

    mot,

    puis

    une

    image

    vague

    de

    quelque

    hose,

    u

    mme 'une

    forme

    ymbolisant'importe

    uelle

    hose

    particulire

    ossible.

    On

    ne

    trouve

    pas

    l'image

    prcise

    t dfinie

    ui

    379

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    9/26

    Etienne

    Gasn

    reprsente

    our

    nous un

    homme,

    un

    cheval

    ou

    telle maison

    que

    nous

    avons vue. En effet, es imagesdrivent outes de perceptions ensibles

    dont

    les

    objets

    taient

    rels,

    mais

    tre

    n'existe

    pas

    titre

    d'objet

    donn

    dans

    l'exprience,

    t

    c'est

    bien

    pourquoi

    Gabriel

    Sailles

    ne

    voyait

    rien

    quand

    on

    prononait

    e

    mot

    devant

    lui.

    Sa riche

    magination

    plas-

    tique

    donnait

    alors

    sur e

    vide. Il

    n'y

    a donc

    d'abord dans la

    pense

    que

    le

    mot

    li

    l'image

    d'un

    objet

    quelconque,

    ubstitutde tout

    autre

    objet

    imaginable.

    L'image

    ne

    joue

    mme

    pas expressment

    e rle d'un

    substi-

    tut,

    elle est

    simplement

    comme ce dont

    la

    pense

    se

    contente

    n

    fait

    de

    contenu.

    Supposons

    prsent que

    nous

    soyons

    mis en

    demeure de

    prciser

    e

    sens du mot tre, ou tant , un nouvel lmentparatra nces-

    sairement,

    e

    jugement.

    A la

    question,

    Qu'est-ce

    qu'un

    tant ?

    ,

    nous

    rpondrons

    uelque

    chose comme

    c'est

    ce

    qui

    a

    l'tre,

    ou encore c'est

    une essence

    qui

    est. Toute

    dfinition

    e

    ce

    genre

    prsente

    deux

    carac-

    tres,

    sa ncessit et son

    vidence,

    mais

    l'un

    et

    l'autre tiennent ce

    qu'ici

    la dfinition u

    concept

    consiste

    rpter

    e

    concept.

    Ceci

    rsulte

    du

    caractre

    absolument

    premier

    de

    la notion

    d'tre donne dans

    l'apprhension imple.

    Tenter

    de

    dfinir

    e

    principe,

    'est se condamner

    la

    tautologie

    on

    y

    est

    install,

    chaque

    fois

    que

    l'on

    forme

    comme

    jugementpremier

    a

    proposition

    l'tre,

    c'est

    ce

    qui

    est.

    Cette tautologien'est pourtant pas strile.Quand on y rflchit,n

    se

    demande

    si elle ne constituerait

    as prcisment

    e contenu

    ntelli-

    gible

    du

    mot

    dont

    nous

    cherchons

    e sens.

    L'tre

    est

    ce

    dont

    l est

    impos-

    sible de

    ne

    pas penser

    qu'il

    est. Le sens du

    mot est

    donc

    un

    jugement

    ce

    jugement

    est

    vident

    parce qu'il

    consiste

    affirmer

    'elle-mme

    a

    notion en

    question

    il

    est

    ncessaire

    en

    vertu

    de son vidence

    mme,

    mais en

    mme

    temps

    la

    tautologie

    qu'il

    constitue

    est

    d'un

    genre

    tout

    particulier

    ur

    lequel

    il est utile de

    rflchir.

    n

    effet,

    l

    s'agit

    d'une

    proposition

    ont

    le

    sens

    peut

    tre

    tautologique

    ou non

    selon

    la manire

    de la comprendre. 'tre

    est

    ce qui est,peut signifierimplement ue

    l'tre

    est

    l'tre,

    auquel

    cas il

    y

    a,

    en

    effet,

    imple

    rptition

    u

    concept

    mais

    on

    peut

    l'entendre

    n ce

    sens,

    que

    l'tant est ce

    qui

    est,

    comme

    si

    tre

    tait

    l'acte

    exerc

    par

    l'tant.

    Il

    faut

    choisir

    ntre ces

    deux

    sens,

    mais

    comment airece choix

    ?

    Avant

    d'y

    procder,

    a nature

    mme du

    choix

    demande tre

    pr-

    cise en

    mme

    temps

    que

    son

    objet.

    Celui-ci

    n'est

    pas

    le

    sens

    mme

    du

    premier

    rincipe.

    Nous

    le connaissons

    dj. L'objet

    qui

    correspond

    ans

    la

    pense

    au mot

    tre n'est

    ni le mot

    ui-mme,

    i

    l'image plus

    ou

    moins

    vague qui

    se

    joint

    au

    mot,

    ni

    quelque

    reprsentation

    bstraite

    de ce

    que serait 'treen gnral, ui n'existepas ; pourformer ette dernire

    notion,

    l

    nous

    manque

    d'avoir

    vu

    dans

    l'exprience

    sensible

    un tre

    qui

    ne serait

    que

    cela. Pourtant

    e mot a

    un

    sens,

    et

    ce

    qu'il

    signifie

    st

    prcisment

    a

    ncessit

    o nous sommes

    de tout concevoir

    en

    termes

    380

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    10/26

    De

    la

    connaissancedu

    principe

    d'tre,

    ce

    qui

    entrane a ncessit

    complmentaire

    'affirmer

    e

    l'tre

    qu'il est. Le contenude ce premier onceptest donc le premier uge-

    ment en

    lequel

    il

    s'explicite,

    et

    qu'il

    rsume.

    Jusqu'ici,

    vidence

    et

    ncessit

    ont

    absolues. C'est

    la dcouvertefaite

    par

    le

    pre

    de

    la

    mta-

    physique,

    Parmnide

    d'le,

    lorsque

    dans

    la

    pense

    de

    ce

    grand

    anctre,

    l'esprit

    humain

    dcouvrit

    pour

    la

    premire

    ois,

    et une fois

    pour

    toutes,

    que

    l'tre

    est l'toffemme dont

    notre connaissance st faite.

    l

    en dfi-

    nissait

    en

    mme

    temps

    es attributs

    mtaphysiques

    ssentiels

    n

    termes

    qui

    n'ont

    jamais

    t modifis

    epuis,

    sauf

    peut-tre

    n

    ce

    qui

    concerne

    l'infinit,

    ue

    Melissos devait bientt

    lui

    reconnatre

    un,

    immuable,

    ternel,

    imple,

    ncessaire,

    'tre

    de Parmnide

    devait continuer e

    s'impo-

    ser tel quel la pense mtaphysique u cours des sicles, commeil

    s'impose

    encore

    la

    ntre

    aujourd'hui.

    Il

    n'y

    a

    donc aucune

    option,

    ni mme

    aucun choix

    oprer

    ouchant

    le

    premier

    rincipe

    de la

    connaissance,

    non

    plus que

    sur ceux

    qui

    en

    dpendent,

    mais ceux

    qui pensent

    que

    le

    problme

    de

    l'objet

    de la

    mta-

    physique

    se

    trouve

    rgl

    par

    l,

    confondent a

    sagesse

    avec

    la

    simple

    reconnaissance

    t le bon

    usage

    des

    principes

    traits en

    instruments

    d'intellect

    pour

    l'acquisition

    et la

    rgulation

    de la

    connaissance.

    l

    est

    vrai

    que

    les

    principes

    ont

    de tels

    instruments t c'est

    bien

    par

    eux

    que

    la

    mtaphysique

    xerce sa fonction

    gulatrice,

    ont

    dpend

    la

    totalit

    du savoirhumain. l est ncessaire

    que

    tout soit connudans la lumire

    des

    principes

    reconnus

    par

    la

    mtaphysique,

    mais sa

    fonction a

    plus

    haute n'est

    pas

    de fairebon

    usage

    de ces

    principes,

    lle

    est de

    les

    prendre

    eux-mmes

    our

    objets

    de sa

    mditation t

    d'en

    approfondir

    a

    nature.

    C'est

    au

    cours

    de cet

    approfondissement,

    t

    l'intrieur

    du

    principe

    premier

    ui-mme

    ue

    des

    alternatives 'offrent

    la

    pense,

    que

    des

    choix

    s'imposent

    t,

    qu'en

    fait,

    ls

    se sont

    exercsau

    cours

    des

    sicles comme

    e

    fait

    voir l'histoire

    de

    la

    mtaphysique.

    Les

    raisons de

    ce

    fait

    doivent se

    trouver

    dans

    la

    nature mme de

    ce

    plus

    haut des

    objets

    de

    rflexion

    offerts l'homme ce sontelles que l'on aimerait avoirdiscerner.

    S'il

    y

    a

    une

    marge

    d'indtermination

    ans

    notre

    apprhension

    du

    premier

    principe,

    n

    peut

    s'attendre

    que

    la

    philosophie

    mette tout

    en

    uvre

    pour

    la

    rduire

    et,

    si

    possible,

    pour

    l'liminer.

    On

    y

    russirait

    si les

    concepts

    mtaphysiques pouvaient

    tre

    assimils aux

    notions

    mathmatiques.

    A

    prendre

    e

    problme

    n

    gros,

    ce fut e

    projet

    de

    Des-

    cartes,

    t

    puisqu'il

    l'a mis

    excution,

    e

    rsultatest

    connu.

    On

    admire

    chez lui

    la hardiesse de

    pense

    et

    la

    puissance

    de

    construction,

    mais

    c'est un

    esprit pour qui

    les

    concepts,

    ou,

    comme il

    dit,

    les

    ides,

    sont

    maniables

    comme e

    seraient des

    dfinitions

    omtriques

    u les

    signes

    qui les reprsentent. laire et distincte, haque ide est un bloc qu'il

    s'agit

    d'amener

    sa

    place

    selon

    l'ordre

    du

    raisonnement,

    e

    l'y

    poser

    et

    de

    faire en

    sorte

    qu'il

    y

    reste.

    Le

    philosophe

    a

    raison de

    nommer on

    uvre

    mditations

    mtaphysiques

    ,

    car les

    problmes

    traits sont

    381

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    11/26

    Etienne

    Gilson

    bien

    ceux de

    la

    mtaphysique,

    mais

    il mdite ur

    'usage

    mthodique

    des

    ides plutt que sur leur contenu,dont il ne retientque ce qui peut

    servir

    on

    propos, qui

    est

    de

    fonder

    a

    science.

    La

    mtaphysique

    y

    est

    vraiment

    racine,

    mais c'est la nature

    de

    Parbre

    qui

    dtermine

    ci

    celle

    des racines et

    ds

    que

    Descartes

    a

    pu

    s'assurer

    qu'une

    notion

    contient

    l'lmentclair et distinctdont

    l a besoin

    pour

    'intgrer

    son

    uvre,

    l

    l'y

    introduit ans en scruter e

    reste.

    De

    l

    le

    simplisme

    e ses notions

    de

    pense

    et

    mme

    d'tendue,

    i

    souvent

    not

    par

    ceux

    qui,

    venus

    aprs

    lui,

    les ont

    reprises

    pour

    les

    soumettre

    un

    examen

    qui

    les

    considrt

    en

    elles-mmes t dont

    l'objet

    ft ce

    qu'elles

    sont

    plutt que

    la

    place

    qu'elles

    peuvent

    occuper

    dans

    un

    systme.

    Claire

    et distincte

    ux

    yeux

    de Descartes, a pense le sera beaucoup moins ceux de Maine de

    Biran.

    Aprs

    'avnement

    des notions

    de

    subconscient

    t de

    psychologie

    des

    profondeurs,

    e

    Cogito

    se

    chargera

    d'obscurits

    mpntrables ui

    s'paississent

    un

    peu plus chaque

    jour.

    Gela n'est

    pas

    une

    objection

    contre

    l'uvre

    de Descartes

    elle est

    ce

    qu'il

    a dlibrment oulu

    qu'elle

    ft et l'on

    serait

    mal venu

    lui

    reprocher

    e

    l'avoir voulue

    telle. Ses

    Mditations

    ont

    exactement ce

    qu'elles

    devaient

    tre

    pour

    alimenter

    n

    sve

    le

    grand

    arbre

    du savoir

    humain,

    il

    s'agit

    seulement d'observer

    que,

    telles

    que

    Descartes

    les

    conoit,

    es

    notions

    qu'il y

    met en uvre

    sont

    dj,

    non

    quant

    leurs

    objets,mais

    quant

    l'espritdans lequel il les traite,des notionsphy-

    siques beaucoup plus que

    mtaphysiques.

    n

    fait,

    puisque

    la

    mathma-

    tique

    est devenue a

    science

    rgulatrice

    t fournit

    ne

    mthodeuniver-

    sellement

    pplicable,

    on

    peut

    dire

    au moins

    ceci,

    que

    la

    mtaphysique

    ne

    peut requrir

    ci du

    philosophe

    ucune

    attitude

    spcifiquement

    utre

    que

    celle

    qu'exige

    en

    gnral

    a

    mthode

    pour

    bien conduire

    on

    esprit

    t

    chercher

    a vrit

    dans

    les sciences.

    De l

    l'impression

    'tranget

    es-

    sentie

    par

    ceux

    qui

    abordent

    'uvre

    de Descartes

    partir

    des tholo-

    gies

    et

    philosophies

    dont

    il a

    us

    comme

    de carrires

    pour

    s'approvi-

    sionner n notionsmtaphysiques quarrir

    t

    ajuster

    au niveau

    de

    la

    raison. Les

    premiers

    architecteschrtiensusaient ainsi des

    temples

    paens.

    Quand

    on

    avait

    besoin

    de

    matriaux

    pour

    une

    glise,

    on

    com-

    menait

    par

    en dmolir

    un,

    puis

    on

    lui

    empruntait

    es

    colonnes,

    enfin

    on

    en

    ajustait

    les

    dbris

    aux besoins

    du nouvel

    difice.

    C'est

    pourquoi,

    dans certains

    murs,

    une

    pierre

    aisse

    parfois

    paratre

    e

    visage

    mutil

    d'un

    dieu.

    Mme

    en

    la

    considrant

    u dedans

    de

    l'uvre,

    a

    mthode

    cartsienne

    posait

    des

    problmes

    nsolubles

    pour

    un

    mtaphysicien.

    es

    concepts

    mathmatiques

    euvent

    tre

    clairs

    et

    distincts,

    uand

    ils le

    sont,

    parce

    que la pense qui les manie opre le plus souvent sur des notionset

    des

    symboles

    dont

    elle

    dfinit

    lle-mme

    e

    sens

    et

    l'usage.

    L'exactitude

    parfaite

    dans

    le

    raisonnement,

    mme

    en

    mathmatiques,

    st

    peut-tre

    un idal

    inaccessible,

    mais a

    difficult

    e tient

    pas

    la

    naturede

    l'objet

    ;

    382

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    12/26

    De la connaissance

    du

    principe

    la cause

    en est

    plutt

    la

    complication

    des

    oprations

    dont

    l'analyse

    va

    pour ainsi dire l'infini. l n'est pas certainque la tche entreprise ar

    Bourbaki

    comporte

    un

    terme.

    Pourtant,

    chaque

    moment

    de la construc-

    tion

    mathmatique

    est

    l'objet

    d'une

    description

    et d'une

    dfinition

    qu'on peut

    tenir

    pour

    exhaustives

    du

    point

    de vue de

    l'usage

    que

    la

    raison se

    propose

    d'en faire. En

    dernire

    nalyse,

    les

    rsultats

    peuvent

    'exprimer

    ous forme

    de

    nombres,

    i

    bien

    que

    le

    contenu

    d'une notion

    mathmatique,

    uoique

    ouverte

    des

    dveloppements

    ultrieurs

    ou-

    jours

    possibles,

    est en

    principe

    transparente

    elle-mme

    partir

    du

    moment elle a

    russi

    se

    dfinir.

    Les

    notions

    mtaphysiques

    diffrent

    cet

    gard

    des notions

    math-

    matiques.A la diffrencees nombres, lles ne se composentpas d'uni-

    ts

    interchangeables

    t

    pratiquement

    ndiscernables.

    En

    outre,

    quand

    on tente

    de

    l'analyser,

    a

    notion

    mtaphysique

    ne

    se

    rsout

    pas

    en

    rgles

    oprationnelles ignifiablespar

    des

    symboles

    applicables

    des

    gran-

    deurs

    quelconques.

    Au

    contraire,

    e

    premier

    egard

    pos

    sur une

    notion

    mtaphysique

    e

    perd

    dans

    un

    enchevtrement

    mpntrable,

    omme

    si

    la notion

    exigeait

    d'tre

    prise

    dans

    sa

    totalit et

    refusait e

    se

    laisser

    analyser.

    A

    vrai

    dire,

    elle ne se

    compose pas

    d'lments dfinissables

    part

    et dont on

    pourrait

    faire

    usage

    pour

    en

    dterminer

    e

    sens et le

    contenu.

    Quand

    on

    veut en

    prendre n,

    tous

    veulentvenir n mme

    emps.Le mot, qui constitue a matiredu symbolismede la mtaphysique,

    refuse

    donc de

    signifier

    ucune

    notion

    de

    ce

    genre

    comme dfinissable

    part.

    Sur

    ce

    point

    encore

    a

    doctrine

    de Parmnide

    st une

    exprience

    mta-

    physique

    dcisive.

    Formule

    vers a findu

    vie

    sicle

    ou vers

    e

    commen-

    cement du

    ve sicle

    avant

    Jsus-Christ,

    lle

    constituait

    a

    dcouverte

    mtaphysique

    de

    l'tre

    et le

    dcrivait

    en termes tels

    que vingt-cinq

    sicles

    de

    rflexion 'ont rien rouv

    y

    changer

    ils

    n'ont

    pu que l'appro-

    fondir. e

    plus

    important

    st

    qu'elle

    se soit

    prsente

    d'abord comme

    ce

    complexede notions nextricablementmles dont on ne peut prendreaucune sans

    que

    toutes es autres ne viennent la fois.C'est bien

    pour-

    quoi

    Parmnide es a toutes vues d'un

    seul

    coup.

    Oblig

    de les

    numrer

    successivement,

    arce

    que

    telle est

    la

    loi du

    discours,

    l ne semble avoir

    fait aucune

    tentative

    pour

    les dduire :

    ncessit,ternit,

    mmutabi-

    lit,

    identit

    soi-mme,

    homognit

    t

    simplicit,

    e

    ne

    sont

    pas

    l

    des

    consquences

    qui

    suivraient

    de la notion

    d'tre ce

    ne

    sont

    mme

    pas

    proprement

    arler

    des

    proprits

    u

    des attributsde

    l'tre on

    dirait

    plutt

    que

    ces

    notions en

    apparence

    diverses

    ne

    sont

    que

    celle de

    l'tre

    mme,

    laquelle

    elles

    n'ajoutent

    rien

    puisqu'il

    est

    tout

    ce

    qu'elles

    disent,qu'il est seul l'tre,et qu'elles-mmes ont dnues de sens ds

    qu'on

    cesse

    de les lui

    rapporter.

    La formuledevenue

    classique

    d'Avi-

    cenne

    exprime

    parfaitement

    ette

    involution

    mutuelle des notions

    pre-

    mires

    tre,

    chose

    et

    ncessaire ont

    les

    premires

    otions

    qui

    tombent

    383

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    13/26

    EtienneGilson

    dans

    'esprit.

    Nous

    urons revenirurce

    point.

    our

    e

    prsent,

    l suf-r

    firade mettren relief ue la premireonnede l'intellectst riche

    d'une

    pluralit

    e

    notions

    onnes outes nsemble omme tant

    celle

    de

    'tre

    mme

    perue

    ous

    des

    aspects

    iffrents

    t

    dsigne

    ous

    divers

    noms

    ui

    ne

    signifient

    ourtant

    ue

    lui.

    C'est

    pourquoi

    'effort

    u

    mta-

    physicien

    e saurait voir

    pour

    objet

    premier

    t

    principal

    e

    dduire,

    ni mmede

    cataloguer

    t de

    classer,

    mais

    plutt

    de

    s'habituer vivre

    dans

    'paisseur

    e la

    notion

    remire

    n

    s'accoutumant

    en

    prouver

    les

    richesses,

    ont n

    ne

    peut

    dire

    u'elle

    es

    a,

    mais

    plutt

    u'elle

    es

    est,.

    Ce

    fait interdit

    e

    traiter

    es

    problmes

    mtaphysiques

    ar

    des

    mthodes

    ialectiques

    u

    sens

    logique

    du

    terme.

    Platon lui-mme

    souventd la tentation ulogicisme, ais l s'en ibrait u moment

    d'atteindrees

    genres

    uprmes.

    a

    philosophie

    'Aristote st souvent

    celle

    d'un

    logicien

    t

    d'un

    naturaliste,

    meen

    mtaphysique

    t en

    thologie

    aturelle

    elle conduit affirmer

    a

    transcendance,

    lle

    ne

    s'y

    installe

    as

    et ne

    cherche

    u' peine

    y pntrer.

    n

    ne

    peut

    ci

    parler

    que

    de ce

    qui

    subsiste 'une

    uvre

    ruellement

    utile,

    mais

    c'est

    ce

    reste

    qui

    a

    marqu

    de son

    empreinte

    'innombrables

    flexions

    ta-

    physiques

    t

    thologiques

    t

    quel qu'ait

    t

    l'Aristote

    el,

    celui

    de

    l'histoire,

    ui

    est

    rel

    sa

    manire,

    st e seul

    dontnous

    puissions

    arler.

    Cet Aristote

    est celui

    dont es

    preuves

    e l'existence e Dieu

    peuventcouronnera physiqueussi bienque la mtaphysique.'estaussi celui

    qui engendra,

    ans en

    avoir

    'intention,

    ne

    igne

    e

    dialecticiens

    our

    qui

    la

    mtaphysique

    onsistait

    urtout

    n une suite

    d'exercices

    ogiques

    dont

    es

    notions

    remires

    taient

    'enjeu.

    Ces exercices

    taient

    gitimes,

    car

    a dduction

    ogique

    st

    ncessaire

    ourdvelopper

    es

    consquences

    des

    principes

    t en

    contrler

    'usage,

    mais

    toutedduction

    e

    ce

    genre

    prsuppose

    a

    mditation irecte

    ur

    e sens du

    principe

    ontelle

    tire

    toute

    a

    substance.

    n

    comprendu'un mtaphysicienpris

    de

    logique

    s'efforce

    e

    rduire 'abord

    a notion

    u'il

    se fait des

    principes

    des

    dfinitions

    igoureuses

    ont

    l lui

    suffirait

    e

    dduire nsuite es cons-

    quences,

    mais e GrandArtde

    Lulle,

    a

    caractristique

    niverselleont

    rvait

    Leibnizn'eussent t

    possibles ue

    si

    les

    notions

    mtaphysiques

    avaient

    pu

    se

    constituer n

    concepts

    ompltement

    termins.

    el

    n'tant

    pas

    le

    cas,

    Wolf donn

    e

    parfait

    xemple

    'une

    philosophie

    entirement

    nalytique,

    u moins

    d'intention,

    'introduisant

    ans les

    concepts

    ucun lment

    ui

    n'et

    t

    pralablement

    fini. l en

    est

    naturellement

    sult

    ne

    philosophie

    laire

    t

    sans

    mystres,

    ar

    soit

    dans

    es

    principes,

    oitdans

    a

    liaison

    es

    consquences,

    out e

    qui

    n'tait

    pas

    analytiquement

    finissablen a

    d'abord t limin.

    Si les principesmtaphysiquese sontdesnotionsusceptiblesi dedfinition

    athmatique

    idedfinition

    ogique,

    e

    quel

    genre

    econnais-

    sance

    relvent-ellesCe

    sont des

    ncessits

    e

    pense

    ultimes,

    t

    qui

    sont telles

    parce

    qu'elles-mmes

    ont

    mpliques

    ans

    tout essai

    de

    les

    384

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    14/26

    De la connaissance

    du

    principe

    dfinir.

    uisqu'elles

    ont

    comme es formes

    cessaires e toute

    ntel-

    lection, etelles otionsont videntestpremires,ais l est en mme

    temps

    ertain

    ue,

    puisqu'elles

    ont

    premires,

    out essai

    de dfinition

    les

    impliquera

    nvitablementlles-mmes.

    uand

    a

    pense

    rouve

    un

    objet

    de

    ce

    genre*

    lle entre

    n

    contact vec

    le domaine

    ropre

    e

    la

    rflexion

    taphysique.

    'est

    aussi

    le moment la

    dcision

    apitale

    doit tre

    prise.

    i

    l'intellect

    de

    sa

    pente

    naturelle,

    l se

    htera

    de

    substituer

    chaque

    objet

    de

    ce

    genre

    ne

    dfinition

    ominale

    ui per-

    mette

    e le

    manier

    n

    toute curitans

    se soucier e la

    ralit orres-

    pondante.

    e

    procd

    st

    lgitime

    t

    mmencessaire

    aucune

    objec-

    tionne

    peut

    trelevecontre on

    emploi,

    mais

    on

    ne saurait 'lever

    tropvivementontrea prtentione l'identifiervec la connaissance

    mtaphysique.

    l

    n'est

    ien e

    tel

    il

    n'en

    stmme

    as

    e commencement

    on

    dirait

    plutt

    qu'il

    constitue

    our

    a

    plupart

    des

    esprits

    'obstacle

    majeur

    ur

    a

    voie

    de

    la

    connaissance

    taphysique.

    ar

    exemple,

    l

    est

    correct

    e

    dfinir

    'tant

    omme ce

    qui

    possde

    'tre

    ,

    mais si l'on

    demande

    nsuite e

    que

    c'est

    que

    l'tre,

    a

    seule

    rponse

    ossible

    era

    c'est

    ce

    qui

    fait

    e a

    chose,

    u de

    'essence,

    n

    tant.

    De

    quelque

    manire

    qu'on

    s'y

    prenne,

    n ne

    remontera

    as

    plus

    haut.

    De

    mme

    ncore,

    l

    est

    vrai

    de dire

    u'une

    auseest

    ce dont

    a

    prsence

    ntrane cessairement

    celle

    de

    quelque

    hose

    d'autre, ue

    l'on

    nomme

    'effet. a dfinition

    st

    juste,car mme i la cause n'estpas ncessite produireon effet,

    comme

    'est

    e

    cas

    pour

    a

    cause

    contingente

    u

    libre,

    l reste rai

    que,

    si

    elle le

    produit,

    e

    qu'on

    nomme on effet n

    suit

    ncessairement.

    eci

    dit,

    a

    naturedu

    lien causal

    reste

    nveloppe

    ans

    une

    obscurit

    ro-

    fonde,

    ar i 'on

    demande

    uelle

    st

    a

    nature

    e

    a connexion

    ui

    explique

    cette

    onsecution

    cessaire,

    u bien

    l

    faudra efuser

    e

    rpondre,

    u

    bien

    l

    en faudra evenir la

    notion

    e

    cause

    conue

    omme

    ne sorte

    de

    pouvoir

    e

    produire

    e

    qu'on

    nomme

    on

    effet.

    ette

    ncessit

    e

    pen-

    se

    est

    d'ordre

    mtaphysique,

    arce

    qu'elle

    est ultime

    t,

    par

    l

    mme,

    prisedanssa propre finition.Cesnotions

    remires

    e sont

    pourtant

    as

    simples.

    n se fixantur

    Je

    premier rincipe,

    'attentione fait

    pparatre

    omme

    la

    fois

    nces-

    saire

    et

    fluide.

    l

    change

    'aspect

    ous

    e

    regard

    t

    tend

    prendre

    uc-

    cessivement

    a forme

    de tous

    ses transcendentaux.'est

    invitable,

    puisque

    a

    nature

    des

    transcendentauxst

    prcisment

    'treconver-

    tibles avec l'tre.

    Leur

    convertibilit

    ient

    ce

    qu'ils

    signifient

    'tre

    mme

    conu,

    non

    plus

    directement,

    ais sous un

    certain

    apport.

    e

    rapport

    tant

    oujours

    n

    rapport

    e l'tre

    l'tre

    en tant

    qu'tre,

    l

    jouit

    des

    mmes

    roprits

    ue

    le

    principe.

    n

    e

    connat ans

    a lumire

    de la notion remireui constituea ralit.Ainsi, 'un,qui est 'tre

    dans son

    indivision

    'avec

    soi-mme,

    e vrai

    qui

    est

    l'tre

    apprhend

    comme

    ntelligible,

    e bien

    qui

    est

    encore 'trevoulu

    pour

    on

    actualit

    mme,

    ui

    est

    perfection,

    utantde notions

    ui

    s'offrent

    'elles-mmes

    385

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    15/26

    Etienne

    Gilson

    comme autant de facettes

    du

    premier

    objet

    de

    connaissance.

    Mais

    on

    pourraiten ajouter d'autres, commencer ar celles de chose , ou

    substance,

    et

    de

    ncessaire

    ,

    dont

    nous avons

    rappel

    qu'Avicenne

    les tenait

    pour

    premires

    t s'offrant

    d'abord

    ensemble

    l'intellect.

    Cette

    diversit

    dans l'unit

    permet

    de

    comprendre

    ourquoi

    des

    mta-

    physiques

    diffrentes

    euvent

    sortir

    d'une

    rflexion uivie

    sur

    l'tre.

    Prendre

    avec

    Plotin l'Un

    comme

    principe,

    'est

    encore

    philosopher

    ur

    l'tre

    pousser,

    vec

    Platon,

    la

    dialectique

    des

    essences

    usqu'

    un

    pre-

    mier

    erme

    itu au

    del

    de

    l'essence,

    t

    qui

    est le

    Bien,

    c'est

    rester

    fidle

    au mme

    principe,

    t ce n'est encore

    pas

    le dlaisser

    que

    de

    suspendre

    le monde

    une Pense

    suprme,

    omme

    fait

    Aristote,

    ar un

    suprme

    intelligible ui se pense soi-mme, 'est l'tre pos comme vrit.Ces

    mtaphysiques

    ne sont

    pas

    seulement

    distinctes,

    lles

    peuvent

    l'occa-

    sion

    s'opposer.

    En

    effet,

    n

    transcendental

    evient

    principe

    de division

    partir

    du

    moment

    il se

    pose

    la

    place

    de

    l'tre,

    car l'tre nclut

    ous

    les

    transcendentaux,

    mais

    aucun

    transcendental n'inclut

    les

    autres,

    puisque

    chacun

    d'eux est une dtermination

    e

    l'tre en tant

    qu'tre.

    C'est

    ce

    qui

    explique

    la

    multiplicit

    des

    mtaphysiques,

    eurs dsac-

    cords

    partiels

    en

    dpit

    d'un accord

    profond

    t

    jusqu'

    ce

    qui peut

    sem-

    bler

    parfois

    des contradictions

    ormelles.

    nutile

    de nier

    l'opposition

    radicale des intellectualismes

    t

    des

    volontarismes

    de tout

    genre

    de

    telles doctrinesn'en ont pas moins eur sourcedans le vrai et le bien^

    qui

    sont

    des

    proprits

    ranscendentales

    e

    l'tre,

    considr cette

    fois

    dans

    les actes

    qui

    les

    apprhendent.

    e

    premierprincipe

    est

    donc

    une

    ncessit

    de

    pense

    dont

    'objet

    contient

    de

    quoi

    justifier

    lusieurs

    hoix:

    possibles,

    ous

    lgitimes

    n

    tant

    qu'ils

    trouvent

    n

    lui

    leur

    fondement.

    Une

    proposition

    e

    ce

    genre

    fait

    contre

    elle

    l'unanimit

    de

    ceux

    qui

    ont

    dj

    choisi

    en admettant

    la

    possibilit

    d'une

    certaine

    diversit

    dans

    l'interprtation

    u

    principe,

    elle semble

    faire

    dpendre

    a vrit

    d'une libre

    dcision

    de

    la

    volont,

    ce

    qui

    revient

    en

    ruiner

    a ncessit*

    Mais, en fait,cettediversit xiste et la meilleure

    manire

    de la

    rduire

    est

    peut-tre

    d'en

    comprendre

    d'abord

    l'origine.

    Ensuite,

    il s'en faut

    que

    les dcisions

    de cet ordre

    oient

    arbitraires

    chacune

    d'elles

    exprime,

    au

    contraire,

    'intention

    e

    donner

    on assentiment la

    vrit.

    l

    y

    aurait

    arbitraire

    'il

    s'agissait

    d'opter

    entre

    des

    partis

    galement cceptables

    l'intellect

    mais

    il

    n'y

    a

    jamais d'options

    pures

    dans la recherche

    e

    la

    connaissance,

    ar

    la

    pense

    y

    suit

    normalement

    ertaines

    gles

    gnrales

    dont l'efficace

    st

    connue,

    ou

    bien

    elle dfre

    une

    sorte de

    sentiment

    confus

    de ce

    qu'elle

    croit

    tre

    a vrit.

    La

    recherche

    mathmatique

    st

    faite

    de

    choix

    successifs,

    ous

    lgitimes

    n eux-mmes

    t

    dont

    pourtant

    il faut avoirfait 'preuve usqu' ce que l'on ait trouv a bonnerponse

    la

    question.

    l en va de mme

    en

    mtaphysique.

    A moins

    que

    la

    pense

    ne se

    jette

    tout entire

    t

    de

    prime

    bord

    du

    ct

    d'un seul

    des transcen-

    dentaux,

    elle

    procde

    ce

    qui

    n'est

    pas

    une

    option

    arbitraire,

    mais

    un

    386

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    16/26

    De

    la

    connaissance

    du

    principe

    choix

    rflchi.

    Nier

    qu'il

    y

    ait

    place

    pour

    un tel

    choix

    dans la

    recherche

    de la vrit, 'est simplement ouloir mposer ux autres,par voie d'au-

    torit,

    elui

    que

    l'on a

    fait soi-mme.

    Excellente

    pour

    s'assurer dans

    la

    jouissance

    personnelle

    de la

    vrit,

    cette

    mthode ne

    permet

    ni

    de

    la

    justifier

    i

    d'y

    gagner

    es

    autres.

    Lgitime

    n

    soi,

    elle

    ne

    doit

    pas

    interdire

    d'autres

    maniresde

    philosopher.

    En

    prsence

    de

    possibilits

    ntelligibles

    iverses,

    a

    pense qui

    ne se

    fie

    pas simplement

    u hasard

    se

    laisse

    ordinairement

    uider

    par

    un ins-

    tinct

    divinatoire

    ui

    la conduit

    du

    ct

    de

    la

    vrit a

    plus

    riche

    d'intel-

    ligibilit.

    Cette

    vrit est

    par

    l

    mme

    celle

    qui

    permet d'ordonner,

    n

    les

    justifiant,

    e

    plus

    grand

    nombred'autres vrits. Elle n'est

    pas plus

    vraie que les autres,mais elle l'est d'une vriten quelque sorte ant-

    rieure

    la leur

    et,

    commeon

    dit,

    plus

    haute.

    Le

    choix

    faire

    n'est donc

    pas

    alors entre

    e

    vrai

    et le faux une fois

    ngage

    dans le

    transcendental

    convertible

    vec

    l'tre,

    a

    pense

    ne

    peut

    hsiter

    qu'entre

    des

    vrits,

    t

    puisqu'elle

    ne

    saurait

    vouloir en

    sacrifier

    ucune,

    le

    seul

    objet

    de

    choix

    qui

    lui reste

    concerne 'ordre tablir

    entre elles.

    Cet ordre n'a

    rien

    de

    srcret.

    l

    consiste

    disposer

    es vrits elon

    qu'elles

    se

    conditionnent

    les

    unes

    es

    autres,

    vec

    le dsir

    d'arriver

    connatre

    elle

    dont

    toutes es

    autres

    dpendent

    et

    d'y

    donner son

    assentiment,

    uelle qu'elle

    soit. Il

    n'est

    pas

    seulement

    nhumain,

    l

    est contraire

    la

    philosophie

    de

    pr-tendre dterminera vrit sans tenir compte des dispositions ubjec-

    tives

    de

    celui

    qui

    la

    cherche.

    La

    vrit

    est le

    bien de

    l'intellect,

    nul ne

    la

    trouve

    qui

    ne la dsire

    et l'aime

    ;

    nul

    ne

    la

    saisit

    qui

    ne soit

    d'abord

    rsolu

    l'accueillir

    parce

    que, quelle qu'elle

    soit,

    c'est elle

    qu'il

    aime.

    Un tat

    de

    disponibilit

    ntrieure

    otale,

    non

    pas

    tout,

    mais

    la

    vrit

    seule,

    est

    la condition

    premire

    u

    succs

    dans sa

    recherche.Rien n'est

    plus

    rare. Une

    exprience

    n

    peu

    longue

    en ces matires

    ait,

    u

    contraire,

    assez voir

    que

    la

    vrit st

    un

    obstacle

    plus

    difficile vaincre

    que

    l'erreur

    dans

    la

    poursuite

    de

    la vrit.

    En

    effet,

    uand

    on demande

    un

    philo-

    sophe

    de

    dplacer

    on

    point

    de vue

    sur

    e

    premier rincipe,

    l

    pensequ'onlui demandede

    l'abandonner,

    et

    puisque

    tout transcendental st

    vrai,

    c'est

    le

    vrai

    qu'il

    refusede

    trahiren maintenant

    on

    point

    de

    vue.

    La

    strilit es

    discussions

    mtaphysiques

    ne

    tient

    pas

    ce

    que

    des

    prin-

    cipes

    vrais

    chouent fairereconnatreeur

    vrit,

    mais

    plutt

    ce

    que

    l'attachement

    des vrits

    partielles

    nterdit

    'accs

    de

    la

    vrit

    abso-

    lue.

    Cet attachement

    peut

    avoir

    les

    causes les

    plus

    diffrentes.

    i

    l'on

    pense

    l'histoirede la

    philosophie

    chrtienne,

    ar exemple,

    on

    obser-

    vera

    que,

    transport

    ur

    le

    terrain

    de

    la

    philosophie,

    e

    celui

    de la

    pit

    o il est en effet

    remier,

    'amour de

    l'amour

    est un

    des

    plus

    srieux

    obstacles la reconnaissance e la primautde l'tre. C'est que le pre-

    mier

    principe

    de

    quoi

    justifier

    a

    pit,

    mais

    celle-ci,

    mme

    ous la forme

    de

    la

    charit,

    n'est

    pas

    le

    premier

    rincipe.

    Dans

    les

    philosophies ui

    se

    dveloppent

    xclusivement

    u

    niveau

    de la

    nature et

    de la

    raison,

    toute

    387

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    17/26

    Etienne

    Gilson

    tentative

    our

    mettrea recherche

    hilosophique

    u

    service

    'une

    cause

    quelconque,i elleest autre ue a dcouverteela vrit hilosophique,

    conduit

    nvitablement

    substituer

    u

    premier rincipe uelque

    prin-

    cipe

    subordonn.es

    philosophies

    e la

    volont,

    e

    Pefficace,

    e

    l'action,

    de

    la

    personne,

    e

    l'humanisme

    t d'un

    Dasein

    qui

    ne soit

    pas

    le

    Sein,

    tant

    d'autres

    ncore,

    ne

    sont

    pas

    des

    philosophies

    ausses,

    mais

    des

    vritsmal

    ordonnes,

    onc

    ncompltes

    t telles

    que

    la

    part

    de vrit

    qu'elles

    nt

    ustement

    onscience

    e

    dtenir

    es

    empche

    e voir

    a

    vrit

    plnire

    ui

    leur

    permettrait

    ourtant

    eule

    de

    justifier

    elle

    qu'elles

    dtiennent

    t,

    en mme

    emps,

    eur ouvrir 'accs

    de celles

    qu'elles

    ne

    voient

    as

    encore.

    Il s'agitdonc,pour 'intellect,'exercerne sortede discernement

    l'intrieuru

    principe,

    n se laissant onduire

    ar

    'intention

    'atteindre

    e

    dont

    'intelligibilit

    ropre

    conditionne

    elle

    du

    reste.

    Nous retrou-

    vons

    ci une aire

    ouvent

    xplore

    ar

    es

    mtaphysiciens.

    n

    peut

    mme

    dire

    qu'ils

    'ont

    parcourue

    n tous

    sens,

    puisque

    'est

    celle

    du

    trait

    dit

    des

    transcendentaux

    ,

    dont e

    plus

    ancien emble

    emonter

    u

    dbut

    du

    xme

    sicle.

    Ce

    n'est

    pas

    ici

    e

    lieu de le

    refaire

    ne

    fois

    de

    plus,

    mais

    nous devonsdu

    moins

    noter

    ue,

    de

    quelque

    manire

    u'il

    procde,

    e

    mtaphysicien

    'y

    trouve ux

    prises

    vec une srie

    de notions

    ui

    ouent

    les

    unes

    dans

    les

    autres t

    participent

    es unes

    des

    autres

    parce

    que

    toutes ignifient'tremme ousun certain apport. a dialectiquee

    l'tre t de 'un

    remonte

    Platon,

    elle

    de

    'tre

    t

    du

    vrai

    tteinton

    plein

    dveloppement

    hez

    Aristote,

    elle

    de

    'tre

    t du bien

    st

    un deslments

    majeurs

    du

    no-platonisme,

    ais le

    platonisme

    ncluait

    dj

    les

    trois

    dialectiques,

    inon sous

    leur

    forme

    ystmatique,

    u

    moins

    quant

    leurs

    ntuitions

    nratrices.

    insi e sont

    progressivement

    onstitues,

    au sein de

    l'ontologie,'enologie,

    'althologie,'agathologie

    t

    mme,

    si l'on veut

    y

    faire

    lace

    cette

    dernire

    enue,

    a

    callologie.

    hacune

    de ces considrations

    istinctes

    ntre

    tout

    moment

    ur e terrain

    e

    sesvoisines,arceque l'un estl'tre ui-mmele vrai, 'tre dquate-ment onnu le

    bien,

    'tredsirableomme

    tteignant

    a

    plnitude

    e

    son

    actualit, u,

    comme

    n

    dit,

    a

    perfection.

    uant

    u

    beau,

    c'est

    tou-

    jours

    'tre,

    maiscette ois

    omme ien

    de

    l'acte

    auquel

    l

    offre

    n

    objet

    d'apprhension

    ien

    proportionn,

    'o

    rsultent'admiration

    t e

    plaisir

    qu'il

    cause.

    l

    est

    difficilee

    parcourir

    e

    champ ar

    a

    pense

    ans

    abou-

    tir

    la

    conclusion

    ue

    la

    notion

    nique laquelle

    e

    rduisent

    es autres

    est

    celle

    de l'tre celle de

    l'un suit

    de

    prs,

    puisque

    a

    pense

    ne

    fait

    qu'y

    constater

    'indivision

    e l'tre

    avec soi-mme

    l'agencement

    es

    autres

    notions,

    ui

    sont,

    dans l'ordre

    d'immdiatet

    croissante,

    e

    vrai, e bienet le beau,s'ordonneansdifficult.Cen'est

    pas

    dire

    u'il

    n'enreste ucune.Au

    contraire,

    a

    plusgrave

    est

    incluse

    ans

    a

    notion

    remire,

    ui

    est

    celle

    de l'tre

    mme

    nous

    en avons

    dj signal

    a

    prsence

    t rien

    usqu'ici

    ne

    nous

    permis

    e

    la

    388

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  • 7/24/2019 De La Connaissance Du Principe tienne Gilson Revue de Mtaphysique Et de Morale

    18/26

    De

    la

    connaissance

    du

    principe

    lever.

    l

    fautdonc

    ui

    faire ace

    pour

    n

    reconnatre

    u

    moins

    a nature

    et,sipossible, finire que 'onpourraiteut trenommerneattitude

    comprehensive

    son

    gard.

    Pour

    e

    porter

    u cur e a

    difficult,

    l convient

    e

    s'interdire

    'abord

    les

    facilits

    ue

    e

    vrai,

    e

    bien t le

    beau

    offrent

    u discours.

    hacune

    e

    ces

    notions

    ignifiant

    'tre

    sous

    un

    certain

    apport

    ,

    et

    en

    rapport

    avec

    un

    sujet

    qui

    le

    connat,

    e

    dsire u

    l'admire,

    l

    est ais

    de l'in-

    clure

    dans

    un

    nombre llimit e

    propositions.

    l est

    facile

    de

    parler

    quand

    on

    dispose

    e deuxtermes o

    il n'en

    reste

    u'un,

    a

    simple

    ue

    est seule

    possible

    t

    il est

    malais

    de

    l'exprimer

    ans

    en

    rompre

    'unit,

    qui

    est ici son

    objet

    mme.

    n

    effet,

    ans 'tonnant

    ragment

    ont

    n

    a vu qu'ilcontientngermea totalit e l'ontologie,armnide not

    que,

    toute

    diffrencenterne

    mpliquant

    e

    non-tre

    u diffrent

    ar

    rapport

    ce dont l

    diffre,

    'tre st entirement

    dentique

    soi-mme.

    En

    un

    sens,

    'est

    simplement

    edire

    u'il

    est

    un,

    mais

    'unit n

    question

    devient lors

    elle

    ui

    consisten

    sa

    parfaite

    omognit

    vec

    soi-mme.

    L'tre

    n'est

    plus simplementos

    comme

    dentique

    soi,

    mais

    comme

    tant soi-mme

    ne

    parfaite

    dentit

    ui

    exclut toute

    possibilit

    e

    division.

    La rflexion

    taphysique

    'a

    fait

    au cours

    des sicles

    ue

    prendre

    de

    plus

    en

    plus

    clairementonscience

    es

    implications

    e cette

    xigencefondamentale.onduite sa forme ure,elle lui a donn e nomde

    simplicit

    . Tout dfaut

    e

    simplicit,

    ar

    dfaut

    d'homognit

    t

    d'unit,

    st

    un dfaut 'tre.

    l

    fautdonc

    que

    l'tre

    n tant

    qu'tre

    oit

    parfai