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LUTTE un programme d'apprentissage Par le Collectif Pédagogique de la Fédération Française de Lutte* La lutte, un sport vieux comme le monde, connaît ces derniers temps un renouveau spectaculaire. Les raisons de ce regain d'intérêt sont multiples : - au plan international : modification des règlements de la pratique en vue de rendre la lutte plus dynamique, - au plan national : création de structures fédérales efficaces, introduction de grades, organisation de grandes compétitions comme le récent grand prix international de Paris (23-24 mai) regroupant 12 nations, lancement d'une action de masse intitulée « saisir la vie à bras le corps », - apparition du sambo (cf. Lutte - Judo - Sambo, de Robert Boulat, Ed. EPS, 9 F), une nouvelle forme de lutte qui se pratique avec une veste et qui s'adresse donc indifféremment aux garçons ou aux filles. C'est dans ce vaste cadre que le Collectif Pédagogique de la F.F.L. propose aux lecteurs d'EPS, une approche globale de l'apprentissage de la lutte. *F.F.L. - 2, rue Gabriel-Laumain, 75010 Paris. Les personnes suivantes ont participé à la rédaction de cet article : J.-M. BERTAGNE - J.-P. BRARD - G. CARBASSE - J. CAPDEPOND - G. CLERE - C. JOLY - G. LAURENT - C. LEBLANC - L. MANICACCI - Y. MEUNIER - C. MICHEL - P. TABERNA - M. VERRIELE - P. VIDAL. L ES activités physiques d'opposition, de préhension et de manipulation sont en évolution permanente. La lutte est un sport de combat illustrant parfaitement le corps à corps, c'est-à-dire, le combat singulier, le combat homme à homme. 40 Revue EP.S n°171 Septembre-Octobre 1981. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés

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LUTTE un programme d'apprentissage

Par le Collectif Pédagogique de la Fédération Française de Lutte* La lutte, un sport vieux comme le monde, connaît ces derniers temps un renouveau spectaculaire. Les raisons de ce regain d'intérêt sont multiples : - au plan international : modification des règlements de la pratique en vue de rendre la lutte plus dynamique, - au plan national : création de structures fédérales efficaces, introduction de grades, organisation de grandes compétitions comme le récent grand prix international de Paris (23-24 mai) regroupant 12 nations, lancement d'une action de masse intitulée « saisir la vie à bras le corps », - apparition du sambo (cf. Lutte - Judo -Sambo, de Robert Boulat, Ed. EPS, 9 F), une nouvelle forme de lutte qui se pratique avec une veste et qui s'adresse donc indifféremment aux garçons ou aux filles. C'est dans ce vaste cadre que le Collectif Pédagogique de la F.F.L. propose aux lecteurs d'EPS, une approche globale de l'apprentissage de la lutte.

*F.F.L. - 2, rue Gabriel-Laumain, 75010 Paris. Les personnes suivantes ont participé à la rédaction de cet article : J.-M. BERTAGNE - J.-P. BRARD -G. CARBASSE - J. CAPDEPOND -G. CLERE - C. JOLY - G. LAURENT -C. LEBLANC - L. MANICACCI -Y. MEUNIER - C. MICHEL -P. TABERNA - M. VERRIELE -P. VIDAL.

L ES activités physiques d'opposition, de préhension et de manipulation sont en évolution permanente.

La lutte est un sport de combat illustrant parfaitement le corps à corps, c'est-à-dire, le combat singulier, le combat homme à homme.

40 Revue EP.S n°171 Septembre-Octobre 1981. ©Editions EP&S. Tous droits de reproduction réservés

Elle s'attache au trait des Sports originels et on la trouve dès l'aurore des civilisa­tions. Elle est fortement liée aux traditions populaires. Dans ce folklore, nous distinguons : - en Turquie, la lutte à l'huile où les lutteurs sont enduits d'huile de la tête aux pieds, y compris leur culotte de cuir, - en Yougoslavie du Sud, la lutte palivaen se rapproche de la lutte turque, - en Russie, cherchant un dénominateur commun aux « luttes », le Sambo se pratique revêtu d'une veste. Nous notons que le rôle d'une pièce vestimentaire se retrouve dans la lutte en caleçon des Suisses, la lutte irlandaise qui exige un assemblage de lanières de cuir autour de la taille et des cuisses, la lutte bretonne forte d'une chemise de toile, le Sumo japonais. D'autres luttes s'observent également en Inde, en Indochine, au Sénégal, en Ecosse, au Brésil, la « Capeeva » se déroule au sein d'un chœur, nous ne sommes plus loin des danses folkloriques.

• Analyse de l'activité La pratique de la lutte éducative ou la lutte comme Sport Olympique doit être mieux comprise. Elle se caractérise au travers de son objectif fondamental, par la participation du corps comme principale cible et comme moyen de l'action. Le thème général de l'affrontement est la recherche du déséquilibre de l'adversaire, l'amener au sol, et l'y maintenir prison­nier (photos 1-2). Son but, est la mise en danger de l'opposant (dos orienté vers le tapis) dans le meilleur des cas, c'est le tombé. La victoire acquise a ainsi une valeur symbolique évidente. Dans le cas de l'enseignement, il nous paraît nécessaire de faire apparaître une analyse simple de l'activité. Le combat est dominé par le principe tactique d'action-réaction action. La proximité immédiate de 2 adversaires implique que chaque mouvement accom­pli parle et est fonction du mouvement observé chez l'autre pour attaquer, se défendre, contre-attaquer, feindre. Ce dialogue gestuel appelle aussi une opposition sur la base du secret, sur ses moyens et ses intentions. Elle se joue sur un plan d'actions de ruse, de feinte, de parade et de riposte, d'at­taque et de contre-attaque. Décoder l'incertitude que représente l'ad­versaire apporte au combat sa richesse et son intérêt. Rappelons que le corps humain en lutte, n'échappe pas aux lois physiques.

Il est soumis à la pesanteur, mais cepen­dant doué de réactions. La poursuite du thème spécifique : re­cherche du déséquilibre de l'adversaire, l'amener au sol et l'immobiliser, relève d'une préhension et d'une manipulation du corps d'autrui. Sa réalisation s'effectuera, soit par action directe, soit par actions successives. L'image du combat témoigne d'une per­manence de l'action.

• Principes fondamentaux La permanence de l'action implique le respect de quelques principes : • La continuité de l'action désigne la constance du contact de la situation de­bout à la finale au sol, elle s'impose par le rythme que chaque exécutant appliquera à son action. • La progressivité dans l'action dépend étroitement du rythme et traduit un renforcement de l'ascendant et des avan­tages acquis. • Le dosage affecte l'économie de l'effort par la création de forces au bon moment, dans le bon sens et d'une grandeur convenable. • L'alternance introduit l'équivocité de l'action motrice en multipliant les choix possibles, pour chaque attitude oppo­sante.

Elle conserve au combat son essence incertaine. • La préhension spécifique à l'activité se réfère aux saisies qui pour être efficaces devront rechercher une tenue maîtrisée du membre ou partie du corps, la mise en difficulté de l'opposant et dans un souci de protection, une attitude dynamique correcte. • L'observation de l'ensemble de ces conditions définit la notion de contrôle.

En combat, s'emparer d'un contrôle procède toujours d'une conquête. Chaque contrôle n'est pas imparable, il engage avec lui la possibilité pour l'adver­saire d'appliquer un ou plusieurs contrô­les contraires. Le rôle du contrôle est d'être en plus, un point d'application où des forces vont s'imprimer dans l'intention de mobiliser son opposant vers la recherche du meil­leur profit. • Le couple de lutteurs mue par des forces, s'engage en rotation sur une trajectoire différente, suivant l'axe de rotation, s'il se situe au sol (au niveau des appuis du défenseur) ou au niveau d'un point quelconque du corps de l'exécutant. L'observation et l'étude empirique de ces rotations ont permis de distinguer méca­niquement plusieurs formes de corps, que nous regroupons en 5 familles : Les arrachés (ph. 3) - les hanches - la souplesse - les décalages - les passages dessous (ph. 4).

• Posséder la maîtrise des notions d'oppo­sition-réaction de contrôle et de formes de corps, fait référence : - Au niveau individuel, à des facteurs biomécaniques (appuis, placement, équili­bre, perception visuelle et kinesthésique, laxité articulaire, force, vitesse d'exécu­tion, rythme et coordination motrice, aptitude cardio-respiratoire), à des fac­teurs psychologiques intervenant sur la structuration de sa personnalité. Le rôle que le lutteur accepte de jouer, dépend de ses motivations, de ses possibi­lités d'activation et des façons dont il intégrera chaque contrainte du combat. L'espace inter-individuel est riche en tensions psychologiques et est pénétré de significations affectives. - Au niveau relationnel, à un espace stratégique au sein duquel, les lutteurs anticipent en fonction des variations du combat. Ils établissent des probabilités. Leurs capacités d'adaptation relèvent de l'état de vigilance, ils intériorisent les rôles, les apparences de comportement, leurs chances de surmonter l'obstacle et évaluent leurs espérances immédiates ou différées de réussite. D'accès aisé, la lutte, sport de combat est au travers de notre expérience, une activité motivante, spontanée, dont il est urgent de démystifier son caractère brutal et dangereux. Elle détient un intérêt essentiel au regard de l'éducation et du développement de l'enfant et de l'adolescent. C'est dans ce sens que les paragraphes suivants s'attacheront à présenter les composantes spécifiques de son appren­tissage et de son enseignement.

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Afin de mieux cerner les problèmes de contenu, nous précisons que la démarche pédagogique d'apprentissage peut être découpée en deux grandes périodes : l'initiation et le perfectionnement.

• L'initiation Elle consiste avant tout à définir les règles fondamentales pour donner une vision exacte de la lutte. Nous y recherchons l'organisation du groupe autour de propositions de situa­tions simples et variées pour répondre à l'exigence « d'adaptation » de la lutte. Ces situations évolutives ne doivent pas dénaturer l'activité. Nous insistons sur le principe de lutter immédiatement.

• Le perfectionnement S'attache à préciser par une prise de conscience des notions fondamentales, les connaissances minimales que doit possé­der chaque lutteur au niveau des contrô­les et des formes de corps. Il enrichit le bagage gestuel et technique. Il amène un travail thématique autour des contrôles puis autour du spécial. Dans un souci de clarté et de cohérence, nous proposons ci-dessous, un tableau qui tente de donner concrètement un contenu précis mais évolutif.

• L'initiation L'initiation aura pour but de faire pro­gresser le groupe : - en améliorant les réactions d'é­quilibration des élèves, - en affinant l'automatisation des contrô­les, - en modelant leur forme de corps, c'est-

à-dire leur efficacité à faire tomber ou, au sol, à mettre l'adversaire sur le dos. Nous pourrons dire que l'initiation aura atteint son but lorsque l'élève, outre la connaissance des règlements généraux de la lutte, aura dans ses assauts, la velléité de se servir d'une prise favorite, une arme principale qui sera efficace à son niveau. On peut donner d'autres définitions de l'initiation, ce sont celles-là que nous retiendrons pour y inclure un contenu. Une deuxième discussion fondamentale était de savoir s'il fallait parler d'initiation à la lutte en tant que sport, ou d'initiation à la lutte, au sens général, c'est-à-dire, comme sport de préhension (lutte -sambo - judo). La majorité des professeurs intervenant, a pensé qu'il était préférable de retenir, dans la pratique, la 2 e formule, et ce malgré l'opposition ou le scepticisme d'une minorité. Eternelle discussion entre les tenants d'une EPS généralisée qui aboutit à une activité sportive, et ceux qui préconisent la pratique d'une EPS à partir d'une spécialité. Nous nous contentons de transcrire le vœu majoritaire, chaque professeur pou­vant de toute façon modifier le contenu à partir de ses conceptions pédagogiques.

• Contenu de l'initiation Rappel de consigne pour la sécurité collective et individuelle des élèves. • Ne pas faire travailler trop de monde à la fois, chaque couple doit avoir son territoire. • Faire travailler l'ensemble du groupe au signal : début du combat, fin du combat. • Lors de l'étude statique des prises,

placer les élèves pour que tous les défenseurs chutent toujours dans le même sens. • Intervenir chaque fois qu'une action est dangereuse. • Voir chaque élève et se faire voir de tous les élèves. • Vérifier que les consignes ont été bien comprises des élèves. • Insister sur réchauffement spécifique colonne vertébrale, nuque, ceinture sca-pulaire. • Le travail au sol constitue un moyen excellent de terminer un échaufiement avec des risques infimes. • Ne pas inclure le pont chez les jeunes élèves comme moyen de défense au sol. • Proscrire toute action au niveau de la nuque des enfants. Les exercices proposés dans le cadre de l'initiation à la lutte ont été groupés en « familles » selon certaines caractéris­tiques communes. Le but de chaque exercice étant d'être efficace pour modi­fier, peu ou prou la rééquilibration, les contrôles, les formes de corps des lut­teurs. Quelles sont les familles d'exercices rete­nues ? • Exercices d'échauffement sous forme d'APS. • Jeux d'attaque-défense. • Luttes à thèmes : - luttes folkloriques, - luttes avec consignes particulières, - luttes à partir des contrôles. • Amélioration mécanique : - des formes de corps debout : hanche, passage dessous, décalage, arraché, sou­plesse, - des formes de corps au sol : appui simple des jambes, appui arrière de jambes, appui simple de bras, arraché, corps cambré. • Amélioration des contrôles. • Assauts dans le règlement de la lutte. Tout le monde est tombé d'accord pour dire que, pour une initiation véritable, il était nécessaire de pratiquer les différents types d'exercice. Le volume de pratique de chaque famille est différent selon l'âge du groupe auquel on s'adresse. Ainsi, chez les 6/9 ans, grande impor­tance des 3 premiers thèmes ; 10/12 ans, introduction des formes statiques; 12/ 15 ans, pratique équilibrée des familles ; plus de 15 ans, grande importance des derniers thèmes. Nous avons pensé que l'erreur de certai­nes écoles était de n'utiliser que des exercices d'une famille en négligeant l'apport fondamental des autres types de pratique. Exemple (caricatural et avec une pointe d'humour) :

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- école « analytique » : répétition de pri­ses, - école « globale » : assauts, - école « mixte » : répétition + assauts, - école « instit. » : jeux d'attaque-défense, - école des « chercheurs » : exercices d'APS et thèmes élaborés-vidéo.

• Les familles d'exercices • Exercices sous forme d'APS Ils sont inclus dans réchauffement de la séance, mais peuvent faire l'objet de séances différenciées. Il est évident, qu'un élève qui a par ailleurs pratiqué des exercices physiques ou sportifs, s'adap­tera plus aisément à la pratique de la lutte. C'est pourquoi, notamment chez les tout jeunes, nous pensons que pratiquer cer­taines activités apportera des progrès sensibles à la pratique des sports de combat (nous insistons sur le terme pratique, en opposition aux séances théo­riques dans lesquelles la mise en place des structures pédagogiques et des explica­tions prennent les 9/10° du temps de la séance). Certains peuvent classer les exercices sous forme de maîtrise des déplacements, du corps propre, de l'espace, de l'engin, du rythme, etc. ou se référer à Hébert ou aux activités sportives. L'important est de pouvoir pratiquer des exercices variés de marche, course, saut, quadrupédie, équilibrisme, des exercices gymniques et acrobatiques au sol, des exercices avec partenaires ou engins (médecine-bail, ballons, cordes, massues, cerceaux, bâtons...), des exercices de rythme. Nous insistons encore sur le fait que les exercices intéressant la colonne verté­brale et la ceinture scapulaire doivent prendre une part importante.

• Jeux d'attaque - défense La pratique de ces jeux est intéressante surtout chez les jeunes, car ils apportent, généralement sans danger , une émula­tion et un enthousiasme dans le cadre d'un affrontement élémentaire. Les jeux d'opposition, notamment avec ballons, peuvent rentrer dans ces exercices. Nous retiendrons plus particulièrement l'oppo­sition où l'enjeu est la maîtrise de l'équilibre, avec ou sans notion de terri­toire.

Le tableau 1 donne quelques exemples parmi les plus connus.

Caractéristiques de ces jeux : excepté avec les jeux de ballon, il ne peut y avoir de progression à l'intérieur du jeu lui-même, et c'est ce qui les différencie des luttes à thèmes. Ils n'ont d'autre part, souvent qu'un lointain rapport avec l'activité lutte. Il serait délicat d'imaginer une progression de la 6 e à la terminale sur les combats de coqs. Pour maintenir constante la participation des élèves et soutenir le tonus dans ces activités, le professeur doit varier rapide­ment ces jeux, ou bien les organiser sous forme de championnats : il peut y avoir le champion de la « lutte » à l'indienne.

TABLEAU 1 JEUX DE PREHENSION ET CONTACT (Relation duelle)

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• Les formes de jeux • Les jeux de « conquêtes » (foulard -médecine-bail - ballons, etc. Leur objet est de préparer l'élève à la connaissance de l'opposition. La confron­tation directe et immédiate, dans une lutte plus ou moins codifiée, peut être parfois appréhendée par l'élève. Par la conquête d'un engin, l'approche du contact se fera progressivement, permet­tant une habituation à cette situation généralement nouvelle. Souci permanent de l'enseignant : - éviter les sources de tension (pas de compétition), victoires et défaites, ne doivent pas être mises en évidence, l'assaut n'est pas un affrontement mais un dialogue, - lutte pour le plaisir (joie de lutter), - lutter sans faire de mal (respect de l'adversaire, respect des règles).

• Les luttes « au foulard » Elles ont pour objectif de mettre l'élève en relation directe avec un adversaire (nous donnerons plutôt la notion de partenaire de travail). La victoire est obtenue par la conquête du foulard (appelé selon l'âge : « la vie », le « scalp », la « queue », etc. La variété des situations (foulard à la ceinture, à la cheville) affinera le compor­tement moteur par une recherche d'adap­tation à de nouvelles contraintes (modifi­cation des règles). L'amélioration défensive éloignée (propre au débutant) obligera à des comporte­ments tactiques et techniques nouveaux : - recherche de saisies de plus en plus rapprochées à une ou deux mains, - pesée, pression sur le partenaire, l'ame­nant à des réactions d'équilibration sus­ceptibles d'être exploitées. Intérêt à faire pratiquer longtemps (15 à 20") (relâchement, développement cardio­respiratoire) avec changement fréquents de partenaires. (Variétés de comportement en fonction de « morphologie et surtout de « psycho­logie différentes »).

Quelques situations proposées : • Lutte debout, foulard à la ceinture, dans le dos (recherche de l'attitude générale du combattant : notion de « garde »(fig. 1). • Lutte debout, foulard à la cheville (insérée dans la chaussure ou la chaus­sette) : approche des saisies de jambes (fig. 2). Placer le mouchoir tantôt à la cheville droite, tantôt à la cheville gauche. • Un foulard à la ceinture, l'autre à la cheville : - victoire au premier foulard saisi,

- victoire lorsque les deux foulards ont été pris. • Les mêmes éléments pourront être pratiqués à l'intérieur d'un cercle (diamè­tre 2 m environ). Le travail dans un espace délimité, avec pénalités en cas de sortie, favorise le contact. • Lutte à terre, face à face, à genoux (au départ), foulard à la cheville (fig. 3). Approche de la lutte à terre et des saisies au sol, en position horizontale.

• Les luttes de conquête du ballon ou Médecine-Bail Identique dans leur esprit aux luttes de foulard. De part les contraintes imposées (cher­cher à garder un ballon ou à le prendre à l'adversaire) action plus spécifique sur le développement musculaire des bras. 1 ° Debout face à face, les 2 mains au départ sur le ballon, chercher à prendre totalement le ballon à l'adversaire, sans lui tourner le dos (fig. 4). 2° Un des lutteurs en position quadrupé-dique a le ballon, l'autre cherche à le lui prendre. Changer de situation à chaque victoire^ 3° Le lutteur en position quadrupédique, cherche à se relever, ballon dans les mains, son adversaire cherche à l'empê­cher de se relever (pesée sur le dos. saisie des jambes, etc.) chercher à se relever sans se servir d'appui mains).

• Les luttes avec épingles à linge Mêmes principes que les jeux précédents : • Saisie des épingles fixées sur différentes parties du vêtement (épaules, genoux, etc.). Pénalisation d'une prise d'épingle par la perte de l'usage du membre concerné. Exemple : prise d'épingle au genou gau­che, le lutteur pose le genou au sol. Départs variés : - à distance, - avec saisie poignet sur poignet, - avec contrôle bras sur bras. Idem au sol. Cette période a habitué l'élève à « prati­quer » avec un camarade en situation d'opposition, à partir d'un élément in­termédiaire (ballons, foulards, etc.) Dans la période qui va suivre (les luttes de territoire) l'opposition sera directe, sans élément intermédiaire. Les contacts se­ront plus affirmés et plus intenses. Un pas est franchi vers la lutte sportive. Les jeux de ballons et foulard trouveront à nouveau leur place dans réchauffement des séances d'entraînement, ou recherche de « dérivatifs ».

Le Collectif Pédagogique de la Fédération Française

(à suivre) de Lutte. Dessins L. Bourgeois Photos : A Renard

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