Dans la série blonde

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- 1 C. SAINT-LAURENT blondes e n série

— 2 FRANCE NORRIT seize a n s

3 JEAN B E R Q U E L E T - sa d e v a i t a r r iver

- 4 RENÉ FALLET rouge à l i v r e s

5 ALBAN DARBAUD qui su i s - j e ?

— 6 MICHEL FÉROU plaisirs

— 7 V. DE C O I N C O I N bonsoir plaisir !

- 8 YVAN A U D O U A R D brune hors sér ie

- 9 CLAUDE VIRIL le m 'appe l l e Kay

- 1 0 CAROLINE JONES un é t é b r û l a n t

— 11 D. ABELIN leçon de choses

12 YVAN AUDOUARD le beau mach in

- 1 3 F. D'EAUBONNE jours d e cha l eu r s

- 15 NICOLAS BRUGNON jeux de mains

16 YVAN AUDOUARD fa i s -moi plaisir

- 17 PICHON & C à corps e t à cris

— 18 C. SAINT-LAURENT un pan ie r d e souris

19 V. DE COINCOIN l ' h o m m e , c e t ingénu. . .

- 2 0 WILLY DE SPENS gra in de b e a u t é

21 P. BERTHORREL si les f e m m e s

m ' é t a i e n t c o m p t é e s . . .

- 22 P. HUMBOURG du m u g u e t pour Isabel le

- 23 LAURENT A D L E R à f l eur d e peau

- 24 YVAN A U D O U A R D ' b o u t d 'essa i

25 PIERRE B E N T H E Y à c o n t r e - c o r p s

26 PAUL VINCENT la chai r f r a î che

27 JULIAN PHILIP prix d e v e r t u

28 CHRISTIAN MÊGRET u n e g r a n d e

s e n t i m e n t a l e - 29 YAN SAMPIERRE

Indes ga l an t e s

J.-R. JAUREGUIA u n e fille d a n s les v i g n e s

31 LUDOVIC PLEYEL la belle gabrlelle

32 M. DELEUZE peau d'amour

- 33 M. DE CUEBBA en effeuillant la blonde

34 ANNE RENALD apprenez-moi tous

35 J. - C PICHON tambour battant

3 6 PHILIPPE MASSAP blondes en week-end

37 M. DE CUEBBAS blondes en Sorbonne

-38 M. DE CUEBBAS blondes en Camargue

3 9 A. GABRIELL une belle plant.

4 0 L. ADLER la belle étrangère

41 JEAN FABRICE masque d'amour

42 JEAN LEC mine de rien

43 GUS toutes folles de moi

44 JULIAN PHILIP une grande cocotte

4 5 YVES SALGUES miss innocence

4 6 ANGE GABRIELLI à chat perché

47 NINON LENCLOS belle chez les hommes

48 YVAN AUDOUARD minutes d'égarement

49 A. DE BOLLÈNE une certaine souris

50 ANNE RENALDO la première blonde

du monde

51 DOMINIQUE mangeuse d'hommes

52 DOMINIQUE FEJOS une fille mal élevée

5 3 ROBERT TESCHER ligne de volupté

5 4 ANGE GABRIELLI main chaude

55 PHILIPPE MASSARD de la brune à la blonde

56 LYSIS je suis un ange

57 BEAUMETZ jolie friponne

58 M. DE CUEBBAS des blondes

à pleins paniers

5 9 LOUIS WALTER beau bruno

Louis W a l t e r

beau bruno La nuit , Bruno pêche le poisson dans le golfe de Ra- palo et le jour il sédui t les jolies é t rangères des pala- ces de Portofino. Ce qui ne lui laisse pas beaucoup de t emps pour dormir mais lui pe rme t d 'acquér i r du char- me e t de l 'expérience.

Ces années de jeunesse s ' écoulera ient sans histoire si un a u t r e séducteur , Alfredo, le fils du tou t puis- san t Sartala, ne s 'avisait d 'exercer lui aussi son char- me, mais sur la pe t i te sœur de Bruno : Bianca.

Voici compromis l 'honneur de Bruno.

C o m m e n t on lave son hon- neur quand on est séduc- teur, ou les mille e t une façons d 'a imer en Italie : telle est l 'histoire de « Beau Bruno ».

390 F N° 59 DÉCOUPEZ E T GARDEZ CE BON

Lisez l a "Sé r i e B l o n d e "

envoyez 12 bons de N différents à

s é r i e b l o n d e

20, avenue rapp paris

et vous recevrez un 1 3 exem- plaire entièrement gratuit.

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Louis W a l t e r

beau bruno La nuit , Bruno pêche le poisson dans le golfe de Ra- palo et le jour il sédui t les jolies é t rangères des pala- ces de Portofino. Ce qui ne lui laisse pas beaucoup de t emps pour dormir mais lui p e r m e t d 'acquér i r du char- me et de l 'expérience.

Ces années de jeunesse s ' écou le ra ien t sans histoire si un a u t r e séduc teur , Alfredo, le fils du tou t puis- sant Sartala, ne s 'avisai t d ' exercer lui aussi son char- me, mais sur la pe t i te sœur de Bruno : Bianca.

Voici compromis l 'honneur de Bruno.

C o m m e n t on lave son hon- neur quand on est séduc- teur, ou les mille e t une façons d ' a imer en Italie : telle est l 'histoire de « Beau Bruno ».

390 F N° 59 DÉCOUPEZ E T GARDEZ CE BON

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BEAU B R U N O

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L O U I S W A L T E R

BEAU B R U N O

S É R I E BLONDE ÉDITIONS DE PARIS 20 Avenue Rapp

PARIS

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Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays.

© 1957 Paris, by les Editions de Paris

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Les femmes sont des êtres bien plus puissants en Italie que partout ailleurs.

S T E N D H A L .

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PREMIERE PARTIE

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Une journée à Portofino s'achève ; celle du vingt-six juillet. Il fait bon, très bon. Le soleil vient de se coucher. Une détente s'étend sur le petit port. On entend des chan- sons du pays, du brouhaha, des rires. Per- sonne ne se presse ; ceux qui sont assis ou béatement allongés presque toute la journée dans ce beau coin de la Méditerranée 'ita- lienne n'ont pas mauvaise conscience de se laisser vivre. Les touristes sont nombreux.

Bruno Cadole, un peu ivre, vint à passer en courant. Un vieux pêcheur l'interpella :

— Eh ! Bruno ! Tu as tout ton temps ; je n'ai pas encore vu le patron du Fétiche.

Pour ne pas s'attarder, Bruno continua de courir à reculons :

— Ah bon ! Tant mieux, répondit-il. Merci. Bonsoir et bonne nuit.

— Bonne pêche, Bruno. Il reprit sa course, grimpa deux par deux

les marches du premier étage de la maison,

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où sa mère, veuve depuis longtemps, mainte- nait propre et religieusement en ordre l'appar- tement qu'elle habitait avec ses deux enfants.

— Vite mamma, dit-il, mon sandwich ; je ne dîne pas, je n'ai pas faim.

— Dis plutôt que tu es encore une fois en retard, répondit Bianca, sa sœur cadette.

— Si je me hâte, je ne le serai pas ce soir... Ne me fais pas un trop gros sandwich, mamma, j'ai mangé tard cet après-midi.

Déjà Bruno était dans sa chambre, revêtait un blue-jean, une paire d'espadrilles, un blouson, un foulard. Le sandwich enveloppé dans du papier fut glissé entre son blouson et son maillot de corps. Le pêcheur embrassa sa mère, fit un clin d'œil à Bianca et se pres- sa en direction de la petite jetée où le Fétiche était immobilisé. Bruno arriva en

retard. Résigné à l'attendre, le patron, qui tenait beaucoup à lui, ne lui fit aucun repro- che. Dès qu'il fut là, les amarres furent enle- vées des taquets ; le bateau, où régnait un entrain général, vogua vers la haute mer.

Bruno était pêcheur et chasseur de fem- mes. La nuit, il pêchait et le jour séduisait

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les femmes. Il ne lui restait pas beaucoup de temps pour dormir. C'est aux étrangères de passage qu'il s'intéressait, surtout parce qu'aucune d'elles ne restait longtemps à Portofino. Leur départ ne l'affligeait jamais. Il avait appris à oublier ses conquêtes. « Une hirondelle ne fait pas le printemps ».

Vif, gai, hardi, il renouvelait sans cesse ses plaisirs, accumulant les femmes, les com- parant les unes aux autres, découvrant com- ment chacune d'elle se laissait conquérir et quelle était sa personnalité intime. Il renon- çait à tout pour elles. Il ne connaissait que le plaisir, non la passion, un perpétuel plai- sir. Cependant il ne regrettait pas de n'avoir pas connu davantage de femmes ; il avait compris qu'il ne faut pas demander l'impos- sible. Dans ce vagabondage perpétuel, sa cu- riosité devenait l'âme de son désir. Un échec ne l'atteignait pas ; c'est dans l'excitation de la recherche, dans le goût du risque, dans la technique dont il usait que son plaisir pre- nait forme, si bien que, même bredouille, l'essentiel pour lui était acquis.

Il séduisait une Américaine dont l'accent l'amusait, une Suissesse dont les scrupules ne manquaient pas de l'exciter. Une Alle-

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mande ? Il prenait goût à ses épanchements. Une Française ? Il adorait son naturel. Une Hollandaise... A chaque femme sa saveur, qu'il voulait apprécier. Savoir qu'il y a sur terre tant de femmes, chacune différente et particulière, et n'en pas tirer parti, voilà qui était directement contraire à sa règle de vie. Bruno se moquait de ceux qui le jugeaient mal. Il savait qu'on ne connaît les femmes qu'après de multiples expériences.

Il l'avait rencontrée voilà cinq jours, dans la rue. C'était une jeune touriste française. Elle portait une robe légère en mousseline de couleur, une paire de mocassins et des lunettes contre le soleil. Elle marchait sans

se presser, les bras chargés d'un paquet. Comment avait-il fait sa connaissance ?

Bruno était arrêté devant un café et discu-

tait avec un de ses copains. Soudain, il l'avait dévisagée, la détaillant des pieds à la tête, de face, puis de côté quand elle passa devant lui, enfin de dos quand elle s'éloigna. Ses jambes, même sans bas, lui parurent ravissantes. Sous la robe, il put distinguer, à

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chaque pas qu'elle faisait, la forme de son slip. Le paquet lui avait caché l'extrémité des seins, dont la naissance avait suffi à lui pa- raître provocante. Après avoir donné une tape amicale à son copain, il le quitta brus- quement pour rejoindre la belle passante. Tout en lui souriant, il lui ôta le paquet des bras. Ah, que ce serait commode d'aborder une femme, si elle portait toujours un paquet !

— Mais, Monsieur, ce n'est pas la peine... Il n'est pas lourd, dit-elle simplement en français.

Bruno se mit à marcher près d'elle ; elle fut obligée de l'accompagner.

— Si vous êtes mariée, lui dit-il, ou si vous n'êtes pas seule, je serai pour vous le vendeur du magasin, où vous avez acheté le contenu de ce volumineux colis.

— Oh, mais vous parlez le français, et pas mal du tout...

— Vous trouvez ? demanda-t-il, satisfait. Je me débrouille, aussi tant bien que mal en anglais, en allemand et en espagnol à la con- dition qu'on parle lentement et qu'on me laisse du temps pour répondre.

— Bravo ! Moi, je ne sais que l'anglais,

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mais pas très bien. Je connais des bribes de phrases dans quelques autres langues... Comme presque tout le monde...

Elle avait dit ces mots sur un ton si triste qu'ils furent amenés à rire. Son rire était grave et profond comme sa voix elle-même. Le copain de Bruno les regarda s'éloigner...

— On vous attend ? demanda Bruno. — Non, mon mari étant très fatigué, il

consacre tout son séjour ici à dormir, et à manger. Il ne se baigne même pas. Il n'est venu en Italie que pour me faire plaisir.

— J'espère que vous en profitez. — Pas complètement... — Y a-t-il longtemps que vous êtes à Por-

tofino ? — Il y a quatre jours. — Vous resterez longtemps... — Notre projet est de voyager en Italie. — Votre mari poursuivant toujours sa cure

de sommeil ? — C'est très possible. — J'aurais aimé vous connaître plus tôt. — Vous l'auriez pu... Mais vous n'étiez

pas seul lorsque nous nous sommes croisés dans la rue, avant-hier... Qui était cette ravis- sante personne avec laquelle vous causiez ?

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— En toute franchise, une jolie femme, c'est tout.

— C'est tout et c'est déjà passé, c'est cela, n'est-ce pas, ce que vous voulez dire ?

Bruno lui fit des signes de tête affirmatifs ; elle sourit :

— Surtout ne dites pas, reprit-elle, que vous regrettez de ne pas m'avoir connue plus tôt. Ça ne serait pas vrai.

En réponse, Bruno lui sourit à son tour. — Nous voilà presque arrivés, déclara-

t-elle. J'habite l' « Hôtel Splendide ». Je vais faire monter le paquet par un groom. Je vous invite à boire un verre, si vous voulez...

— Si vous faites monter le paquet, cela ne va-t-il pas réveiller votre mari ?

— Depuis notre mariage, nous faisons chambre à part... Et puis, il prend des cachets pour dormir. Il ne se réveille pas avant l'heure des repas. Sa cure de sommeil est sans faille...

— Je suis prêt à porter le colis jusqu'à votre chambre...

Ils se regardèrent ; elle sentit, malgré la chaleur, un frisson la parcourir. Bruno remercia silencieusement Dieu des hasards qui le favorisaient. Avant d'entrer à l'hôtel

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il avait boutonné sa chemise largement échancrée, abaissé ses manches retroussées jusqu'à la moitié des avant-bras, levé l'un après l'autre ses pieds pour souffler, selon une vieille habitude, sur ses chaussures et sur ses soquettes. Puis il avait débarrassé son front de quelques mèches rebelles qui y retombèrent aussitôt. Devant la porte du mari dormeur, la belle touriste française fit signe à Bruno de continuer jusqu'à la porte sui- vante. Elle, de son côté, s'approcha, se pencha pour écouter un souffle régulier, profond et rassurant.

Dès qu'ils furent dans la chambre, Bruno se débarrassa du paquet. Elle enleva ses lunettes de soleil et se rendit dans la salle de bains où elle se recoiffa, Bruno la rejoi- gnit et s'appuyant d'une épaule contre le chambranle de la porte, il la regarda. Les beaux yeux de la Française, reflétés par la glace, ne portaient aucune trace de maquil- lage. Tandis qu'elle se peignait, les mouve- ments de ses bras soulevaient et abaissaient ses seins. Dans la glace, elle le vit s'appro- cher d'elle. Ses bras restèrent en l'air comme en suspens. Il l'embrassa doucement, plu- sieurs fois, dans le cou. Il l'embrassa sous