[Danielle_Maisonneuve]_La_communication_des_risque(BookFi.org).pdf

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    ISBN 2-7605-1339-4 D1339N

    LA COMMUNICATIONDES RISQUES

    UN NOUVEAU DFI

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    LA COMMUNICATIONDES RISQUES

    UN NOUVEAU DFI

    Sous la direction deDanielle Maisonneuve

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    Mise en pages : CARACTRA PRODUCTION GRAPHIQUE INC.

    Couverture : RICHARD HODGSON

    Catalogage avant publication de Bibliothque et Archives Canada

    Vedette principale au titre :

    Un nouveau dfi : la communication des risques

    (Collection Communication, relations publiques) Textes prsents lors dun colloque organis par le Centre Weber Shandwick dinnovation en relations publiques, sous lgide de la Chaire en relations publiques de lUniversit du Qubec Montral et tenu en mars 2004.

    ISBN 2-7605-1339-4

    1. Communication du risque Qubec (Province) Congrs. 2. Protection civile Qubec (Province) Congrs. 3. Relations publiques Qubec (Province) Congrs. 4. Gestion du risque Qubec (Province) Congrs. 5. Protection civile Droit Qubec (Province) Congrs. 6. Communication du risque Congrs. I. Maisonneuve, Danielle, 1949- . II. Universit du Qubec Montral. Centre Weber Shandwick dinnovation en relations publiques. III. Universit du Qubec Montral. Chaire en relations publiques. IV. Collection : Collection Communication en relations publiques.

    T10.68.N68 2005 658.4'08'09714 C2005-940067-6

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2005 9 8 7 6 5 4 3 2 1

    Tous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs 2005 Presses de lUniversit du Qubec

    Dpt lgal 1er trimestre 2005Bibliothque nationale du Qubec / Bibliothque nationale du CanadaImprim au Canada

    Nous reconnaissons laide fi nancire du gouvernement du Canada par lentremise du Programme daide au dveloppement de lindustrie de ldition (PADI) pour nos activits ddition.

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    AV

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    OP

    OS

    Le travail de relationniste et de communicateur est habi-tuellement associ la prsentation dun profil favorabledes organisations, par la diffusion dinformation le plussouvent positive au regard des activits et de la rputationinstitutionnelles. La consquence de cette pratique estlassociation entre le travail des relationnistes et la publi-cation dinformation promotionnelle, centre uniquementsur les aspects positifs. Comme le prouve ltude duchercheur australien Ray Moynihan (Moynihan

    et al.

    ,2000), qui a tudi le contenu des communiqus de pressepublis par lindustrie pharmaceutique, ces documents surles nouveaux mdicaments taient toujours optimistes tout prix : ils prsentaient des informations incompltes surles mdicaments et en taisaient les effets ngatifs. Or, avecladoption de nouvelles lgislations et rglementations, auQubec et au Canada, le travail de relations publiques dansles organisations prend une nouvelle dimension : tenues dedivulguer les risques inhrents leurs activits, les organi-sations ont maintenant grer les rpercussions dunetransparence lie la diffusion dune information souventmoins favorable mais davantage responsable socialement.Plutt que dinfantiliser le public en ne lui servant que delinformation rassurante et dulcore, on communiquemaintenant, ou on devrait le faire, en fonction du biencommun plutt que du seul intrt des organisations. Onest ainsi bien loin de Richelieu qui dclarait : Seuls lesministres savent distinguer les choses qui doivent tre tueset celles quil faut donner au public (Wolgensinger, 1989,p. 31). Aujourdhui, la population, la socit civile, lesgroupes de pression et les mdias rclament quon commu-nique toute linformation, incluant celle qui prsente lesrisques, surtout lorsque ces risques touchent de prs la viedes citoyens.

    Pour faire la lumire sur ce sujet, le colloque

    Unnouveau dfi : la communication des risques

    a t organis parle Centre Weber Shandwick dinnovation en relationspubliques, sous lgide de la Chaire en relations publiquesde lUniversit du Qubec Montral, en mars 2004. Ytaient invits plusieurs experts du milieu universitaireainsi que des reprsentants du secteur gouvernemental, desentreprises, des organismes publics et parapublics.

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    La communication des risques

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    Pour situer en quoi la nouvelle lgislation qubcoise changeles rgles du jeu quant la communication des risques, le ministrede la Scurit publique du gouvernement du Qubec prsente lesincidences de la Loi sur la scurit civile sur les modalits de divulga-tion des risques la population. Considre sous langle technolo-gique, la communication des risques et la scurit des populationsest ensuite aborde par le Dr Albert Nantel, mdecin et consultantau Centre Anti-Poison du Qubec. Le Dr Nantel rappelle la corrlationtroite entre les divers enjeux de la gestion des risques et la scuritdes citoyens. Ce souci dassurer le bien public, notamment dans lesrseaux de soutien la vie, est abord par Benot Robert, Ph. D.,professeur au Dpartement de mathmatiques et gnie industriel delcole polytechnique de Montral et directeur du centre de recherchesur lintgration des risques dans lvaluation de la performance desrseaux de support la vie, et par Jean-Pierre Sabourin, consultant etcharg de cours lUniversit du Qubec Trois-Rivires et lUni-versit du Qubec Montral. Sabourin est galement chercheur-fondateur du Centre dtudes sur les communications municipales dela Chaire en relations publiques de lUniversit du Qubec Montralet associ de recherche au Centre risque et performance de lcolepolytechnique de lUniversit de Montral.

    Le colloque a galement permis dvoquer lpineuse questiondes secrets industriels, en vertu du droit linformation. Ce sujetcomplexe est trait par Michel Deschnes, doctorant en droit etcharg de cours la Direction de la formation continue de lUniver-sit Laval. Son texte suscite une rflexion fort pertinente sur ladimension lgale de la communication des risques, prsente sousun clairage particulirement intressant, puisque les recherches deDeschnes permettent dapprhender diverses situations risqueset leurs incidences sur la gestion des communications auprs de lapopulation. Selon lui, les nouveaux mcanismes dinformation la popu-lation reprsentent une reconnaissance du droit des citoyens dtreinforms sur les risques et les mesures de protection adoptes par lesautorits publiques, selon une approche quil qualifie de dmocratieparticipative.

    Dailleurs, lorsquil est question des besoins dinformation dela population, en particulier sur les risques la touchant directementdans son milieu de vie, il ne faut pas oublier le premier niveau dedmocratie dans notre socit, soit la municipalit qui est, du moinsen principe, le lieu du dialogue social au plus prs des intrts detous les citoyens. Ces notions de responsabilit et dimputabilit sontmises en relief en fonction du principe de prcaution qui devrait tre

  • Avant-propos

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    tenu en compte, selon Bernard Dagenais, ARP, professeur titulaire auDpartement dinformation et de communication de lUniversitLaval. Directeur du Centre dtudes sur les communications munici-pales de la Chaire en relations publiques de lUniversit du Qubec Montral, Dagenais problmatise la communication des risques auregard de la nouvelle lgislation, en fonction des deux questionssuivantes : Peut-on faire confiance aux petites municipalits pourgrer les risques sur leur territoire ? et Peut-on croire que, par lamagie dune lgislation, lhabitude dune communication opaque,frquente dans les petites municipalits, se mtamorphosera endialogue ouvert ?

    Les rponses quapporte Dagenais ces questions constituentdes pistes de rflexion fort pertinentes pour les municipalits de toutetaille, et en particulier pour les petites villes. Dailleurs, la place de lacommunication des risques doit tre envisage de manire syst-mique, comme le rappelle Michel C. Dor, Ph. D., prsident deStratgies Multi Risques et charg de cours lUniversit du Qubec Montral, au Collge de la protection civile et lcole Polytech-nique de lUniversit de Montral. Les expriences dintervention duDocteur Dor ainsi que les rsultats de ses nombreuses recherches surle sujet mettent en lumire la complexit de la communication desrisques qui rside essentiellement dans la difficult de transcender lesapproches bureaucratiques de la gestion des risques. Dor rappellequil faut viter les faux-fuyants du recours au silence qui maintientla population dans lignorance des risques, de peur de nuire limagede lentreprise ou de faire fuir les investisseurs.

    En fait, le colloque sur la communication des risques a russi documenter non seulement les aspects de la nouvelle loi qubcoisemais galement les incidences de la lgislation canadienne telle queprsente par Claude Rivet, lors de la table ronde, et par Robert Bgin,directeur rgional pour le Qubec, Scurit publique et Protectioncivile Canada, protection des infrastructures essentielles et de laprotection civile. galement prsident de lAssociation de scuritcivile du Qubec (ASCQ), le volet qubcois de lAssociation cana-dienne de protection civile, Bgin a prsent le point de vue fdralsur la communication des risques et a soulign limportance duneapproche concerte avec les provinces. La synergie est, selon lui, detoute premire importance pour une intervention durgence efficace,et la coordination entre les experts des diffrents milieux ne peut sefaire sans ltablissement dun processus de communication flexible.

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    En fait, la divulgation des risques ne constitue pas un choix,mais une obligation pour tout groupe, entreprise ou organisation,comme le rappelle Alain Larame, Ph. D. professeur en sciences de lacommunication la Tl-universit de lUniversit du Qubec. Entant quanimateur de la table ronde du colloque, Larame met envidence les principes qui sous-tendent la communication citoyennedans le cas de divulgation des risques la population. La table rondea permis de comparer les lgislations et les pratiques franaises,amricaines et canadiennes sur ce sujet, prsentes successivementpar Nathalie de Marcellis-Warin, Ph. D. en sciences de gestion delcole normale Suprieure de Cachan (France), professeure lcolepolytechnique de Montral, Michel C. Dor, Ph. D., prsident deStratgies Multi Risques et Claude Rivet, chef de section aux urgencesenvironnementales pour le Qubec, Environnement Canada.

    Le dernier volet du colloque approfondit le rle de la commu-nication au regard des problmatiques concrtes vcues dans diversmilieux qubcois. Ainsi, un nouveau projet de communication desrisques industriels dans lEst de Montral a t prsent par PietroFrattolillo, ing. M.Sc.A., directeur de lAssociation industrielle de lEstde Montral et Stphane Boutin, M.A., conseiller en planification auCentre de scurit civile de Montral, charg de cours lUniversitde Montral au Dpartement de sant environnementale et de santau travail. Cette exprience semble tracer la voie lmergence dedialogues entre les acteurs sociaux, pour une meilleure gestion delinformation dans un souci dassurer la scurit du public et laprvention des crises par la dtermination des risques. En outre, unprojet de vigie multirisques a t prsent par le Docteur RichardLessard, mdecin spcialiste en sant communautaire, directeur de lasant publique de Montral et professeur agrg de clinique au Dpar-tement de mdecine sociale et prventive de lUniversit de Montralet de lUniversit McGill. Il sagissait dune prsentation conjointefaite avec Jean-Bernard Guindon, directeur du Centre de scuritcivile de la Ville de Montral. Dautre part, Franois Beaudoin, direc-teur rgional de Communication-Qubec pour la Mauricie et leCentre-du-Qubec du ministre des Relations avec les citoyens et delImmigration, a prsent les diverses tapes de la planification desmesures durgence nuclaire qui existent au Qubec depuis les dbutsde la production de lnergie nuclaire Gentilly-2.

    La conclusion de ce colloque a permis de mieux connatre laposition dun organisme public sur la communication des risques,prsente par Yves Filion, prsident de Transnergie. Rappelant que

  • Avant-propos

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    communication des risques et responsabilit civile vont de pair,M. Filion voque la responsabilit des organismes dtat dans ladivulgation des risques inhrents leurs activits.

    En dfinitive, ce colloque aura cern plusieurs dimensions dela communication des risques sous un mme vecteur damlioration :permettre lexpression des risques selon une approche de respect dupublic et dimputabilit collective. Le mrite davoir contribu larflexion sur ce sujet dimportance vitale revient tous les confren-ciers que nous remercions pour leur gnreuse contribution. Nousremercions galement les commanditaires et partenaires qui ontrendu possible la tenue de ce colloque: Aroports de Montral, Associa-tion de scurit civile du Qubec, Centre de scurit civile de la Villede Montral, CN, Hydro-Qubec, Michelin, le gouvernement du Qubec(ministre de la Scurit publique, ministre de la Sant et des Servicessociaux, ministre des Relations avec les citoyens et de lImmigration),Mouvement qubcois de la qualit, Somum et Stratgies Multi Risques.

    Enfin, notre reconnaissance sadresse galement tous lescollaborateurs, membres du comit organisateur dont nous tenons souligner le dvouement pour lorganisation de ce colloque : MichelDumas, directeur du Centre Weber Shandwick dinnovation en rela-tions publiques de la Chaire en relations publiques de lUniversit duQubec Montral et matre de crmonie du colloque, ainsi queValrie Archambault, Pierre Brub, ve-Marie Boutet, Velma Boal,milie Bruneau, Valrie De Gagn, Annie Dumoulin, Marie-veFrancur, Anick Gagn, Julie Gosselin, Fernand Jean-Louis, Anne-Sophie Hamel, Martine Hbert, Maryse Lemay, Christian Leray,Jonathan Martel, Catherine Mnard, Denis Milette, Catherine Mudie,Anne Pelletier, Stphane Prudhomme, Valrie Puglisi, Catherine-veRoy, Tania Trottier-Prusse. Leur travail tait dirig par JudithGoudreau, tudiante la matrise en communication de lUniversitdu Qubec Montral. Elle a galement contribu la prparationdes actes de ce colloque dont les textes ont t colligs sous sacoordination trs apprcie.

    Danielle Maisonneuve, Ph. D.

    TitulaireChaire en relations publiques

    Universit du Qubec Montral

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    TA

    BL

    E

    DE

    S

    MA

    TI

    R

    ES

    Avant-propos

    ............................................................... vii

    PARTIE I

    Scurit

    CHAPITRE 1

    La Loi sur la scurit civile et la communication des risques

    ................................................................... 3

    Jacques Chagnon

    CHAPITRE 2

    La communication des risques technologiques et la scurit des populations

    .................................... 11

    Albert Nantel

    2.1. La nature du risque .......................................... 132.2. La perception du risque ................................... 132.3. La population implique ................................. 142.4. Le moment ....................................................... 152.5. Le messager ...................................................... 162.6. Les partenaires .................................................. 16

    CHAPITRE 3

    Infrastructures essentielles : la communication des risques et les rseaux de support la vie

    ......... 19

    Benot Robert et Jean-Pierre Sabourin

    3.1. Causes anthropiques ........................................ 213.2. Effets domino ................................................... 233.3. Interrelations .................................................... 233.4. Communication des risques ............................ 25

  • xiv

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    PARTIE II

    Transparence

    CHAPITRE 4

    Communication des risques, secrets industriels et droit linformation, un quilibre tablir

    ........................ 33

    Michel Deschnes

    4.1. La mission de ltat et la collecte des informations sur les risques ....................................... 34

    4.2. La communication des risques et le droit linformation en situation durgence ............................ 40

    CHAPITRE 5

    Le risque dune communication bloque dans les municipalits locales

    .................................................... 47

    Bernard Dagenais

    5.1. Les municipalits risque ................................................ 485.1.1. La gestion des dchets .......................................... 495.1.2. Les mgaporcheries ................................................ 51

    5.2. Les municipalits inconscientes ....................................... 515.3. La logique du monde municipal ...................................... 52

    5.3.1. La mcanique de la dcision ................................ 535.3.2. La monarchie municipale

    ou la personnalisation du pouvoir ....................... 545.3.3. La connivence et les conflits dintrts ................ 555.3.4. Un trop grand risque ............................................ 56

    5.4. Le mythe de la dmocratie municipale ........................... 565.4.1. Le gouvernement le plus prs des citoyens ......... 585.4.2. Labsence de participation ..................................... 605.4.3. Le leurre de la proximit ...................................... 615.4.4. La politisation des maires ..................................... 625.4.5. Des responsabilits accrues ................................... 63

    5.5. La Loi sur la scurit publique et la communication des risques ..................................... 67

  • Table des matires

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    CHAPITRE 6

    La place de la communication dans un systme global de gestion des risques

    .................................................................. 69

    Michel C. Dor

    6.1. Les grandes tendances en gestion des risques ................. 706.2. La communication des risques ........................................ 716.3. Les risques et les diffrentes perspectives ........................ 71

    6.3.1. Le gnrateur de risques ....................................... 726.3.2. Le protecteur ......................................................... 736.3.3. Le citoyen .............................................................. 74

    6.4. Les opportunits de communication des risques ............ 756.4.1. Ajuster les perceptions .......................................... 756.4.2. Ajuster les attentes ................................................ 75

    6.5. Les lments du dialogue ................................................. 766.5.1. Un processus dynamique ...................................... 766.5.2. Un processus multidimensionnel .......................... 77

    6.6. Les dfis que pose la communication des risques .......... 77

    PARTIE III

    Lgislation

    CHAPITRE 7

    La scurit publique et la protection civile :un double dfi communicationnel

    .............................................. 81

    Robert Bgin

    CHAPITRE 8

    Lobligation de divulgation des risques : des enjeux et des dfis communicationnels partager

    ........... 87

    Alain Larame

    8.1. La logique sociale du risque comme

    a priori

    ................... 888.2. Thorie sociale et reprsentation du risque .................... 908.3. La socit du risque comme reprsentation

    du social historique .......................................................... 928.4. Quelques caractristiques dominantes

    de la socit du risque ...................................................... 94

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    La communication des risques

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    8.5. Les composantes communicationnelles de la socit du risque ...................................................... 968.5.1. La composante institutionnelle ............................ 978.5.2. La composante politique ....................................... 978.5.3. La composante interactive .................................... 988.5.4. La composante interprtative ............................... 988.5.5. La composante systmique ................................... 99

    8.6. De la thorie la pratique : vers une organisationparticipative apprenante ................................................... 100

    CHAPITRE 9

    Lgislation et pratiques franaises en matire de prventionet de communication des risques industriels majeurs

    ............. 105

    Nathalie de Marcellis-Warin

    9.1. Communication des risques au public et lgislation franaise avant laccident de Toulouse en 2001 .............................................................................. 1079.1.1. Responsabilit administrative des acteurs

    impliqus dans la gestion des risques industriels ... 1079.1.2. Les dispositions lgales et rglementaires

    en matire de communication des risques .......... 1119.1.3. Mcanismes mis en place pour favoriser

    la communication des risques .............................. 1149.2. La catastrophe de Toulouse en septembre 2001 ............. 116

    9.2.1. Rappel des faits ...................................................... 1169.2.2. Les grandes questions de l aprs-catastrophe

    et les premires solutions ...................................... 1179.3. Aprs Toulouse : prvention et communication

    des risques industriels ....................................................... 1199.3.1. volution des lois et rglements pour renforcer

    la prvention des sites industriels risque .......... 1199.3.2. volution des lois et rglements

    pour la communication des risques : un effort majeur de transparence, dinformation et de concertation ................................................. 121

    CHAPITRE 10

    Lgislation et pratiques canadiennes

    ........................................ 125

    Claude Rivet

  • Table des matires

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    PARTIE IV

    Projets

    CHAPITRE 11

    Le projet de communication des risques industriels dans lEst de Montral

    ................................................................ 135

    Pietro Frattolillo et Stphane Boutin

    11.1. La mise en place des conditions propices la communication des risques industriels en milieu urbain ............................................................... 137

    11.2. La mise en place dun processus de gestion des risques daccidents industriels majeurs en milieu urbain ........... 140

    11.3. La mise en place dun processus de communication sur la gestion des risques ................................................. 142

    11.4. Conclusion : la tche est-elle acheve ? ........................... 145

    CHAPITRE 12

    Un projet de vigie sur les risques majeurs Montral

    ............ 147

    Richard Lessard et Jean-Bernard Guindon

    12.1. Intervention de Richard Lessard ...................................... 14812.2. Intervention de Jean-Bernard Guindon ........................... 152

    12.2.1. Diagnostic ............................................................ 15212.2.2. Exemples .............................................................. 15412.2.3. Premire tape de ralisation .............................. 15512.2.4. Perspective ........................................................... 156

    CHAPITRE 13

    Communication des risques et information prventive en cas durgence nuclaire Gentilly-2

    .................................... 157

    Franois Beaudoin

    13.1. Contexte gnral ............................................................... 15813.2. Objectifs de communication ............................................ 15913.3. Contraintes ........................................................................ 15913.4. Mission .............................................................................. 16013.5. Nouvelle loi ....................................................................... 16113.6. Principes directeurs ........................................................... 16113.7. Dcision de procder ........................................................ 161

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    13.8. Partenaires ......................................................................... 16113.9. Grandes activits ............................................................... 16213.10. Russites et pistes damlioration .................................... 164

    CHAPITRE 14

    Le point de vue dun organisme public sur la communication des risques

    ............................................. 167

    Yves Filion

    Bibliographie

    ............................................................................... 171

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Schma des conditions pouvant mener la diminution de lefficience dune mission ........ 22

    Figure 2 : Schmatisation dun transfert dalas entre deux RSV ......................................................... 24

    Figure 3 : Le droit linformation sur les risques et la Loi sur la scurit civile ................................... 39

    Figure 4 : Critres limitant la divulgation dinformations confidentielles (sous rserve du texte lgislatif applicable) ................................................................. 43

    Figure 5 : Plan de communication et droit linformation sur les risques ............................................................ 45

    Figure 6 : Les organismes publics et le droit linformation sur les risques en situation durgence ..................... 46

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Correspondance entre lampleur du risque et le classement ICPE ou Seveso .............................. 110

    Tableau 2 : Extrait des articles du dcret 90-918 ....................... 112

    Tableau 3 : Annexe V de Seveso II concernant les lments dinformation communiquer au public ............... 113

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    LA LOI SUR LA SCURIT CIVILE ET LA COMMUNICATION DES RISQUES

    Jacques Chagnon

    Ministre de la Scurit publique,gouvernement du Qubec

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    La notion de dfi applique la communication des risques voque, la fois, un constat de la ncessit dagir et tout le travail dedveloppement qui reste faire sur cette question. Le principalobjectif poursuivre est de faire voluer les mentalits et les approchesafin de communiquer les risques aux populations exposes, de faonsystmatique dans tous les milieux.

    Pour mieux comprendre le contexte et les motifs qui devraientnous inciter communiquer les risques, il convient dabord de situercet aspect parmi lensemble des mesures destines rduire les risquesde sinistre et de considrer les nouvelles ralits et perspectives relatives la scurit civile.

    Nous devons prendre conscience des profonds changements quiont marqu le domaine de la scurit civile depuis quelques dcen-nies, et ce, non seulement au Qubec mais un peu partout dans lemonde. Par le pass, laccent tait mis principalement sur la rponseau sinistre. Les nouvelles perspectives en scurit civile amnent seproccuper davantage de la gestion des risques. On cherche ainsi agir en amont des sinistres, pour les prvenir lorsque cest possible,ou pour attnuer leurs effets potentiels. Ce faisant, lun des principauxbuts viss est la rduction de la vulnrabilit des communauts auxdivers phnomnes ou vnements pouvant survenir.

    Lapproche qui se dveloppe est proactive et beaucoup plusglobale que par le pass. Elle privilgie, notamment, la prventionet renvoie la vritable signification de la notion de scurit, soitlesprit confiant et tranquille dune personne labri de tout danger.

    Incidemment, cette nouvelle approche conduit aborder lascurit civile dans une perspective de dveloppement durable. Laprise en compte des risques de catastrophe dans le dveloppementdes communauts doit tre considre comme un moyen dassurer lascurit des citoyens, la prennit des investissements passs et futurs,et la protection du milieu naturel. Nous devons viser un dveloppe-ment et un amnagement durables du territoire, qui ne soit paspriodiquement remis en cause par les sinistres. Cette relation dinter-dpendance est releve par de nombreux spcialistes et organisationsdans le monde. Lune des conclusions du Sommet mondial pour ledveloppement durable, tenu Johannesburg en septembre 2002, futdailleurs de reconnatre que la rduction des risques et des sinistresconstitue un lment central du dveloppement durable.

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    Toutes ces nouvelles proccupations amnent videmmentune volution dans les faons de concevoir et dorganiser la scuritcivile. Ce domaine ne peut plus tre considr comme l affaire dune seule organisation ou lapanage des intervenants durgence telsles pompiers, les policiers et les ambulanciers. Comme le reconnat laLoi sur la scurit civile du gouvernement du Qubec (L.R.Q., c. S-2.3),il sagit dune responsabilit qui doit tre partage au quotidien entretous les acteurs et organisations dune communaut. Pour ce faire,cette responsabilit doit tre aborde dans une perspective qui sortdu cadre ferm dans laquelle elle sinscrivait dans le pass.

    La nouvelle scurit civile se prsente comme un domainemultidisciplinaire, dans lequel la consultation et la communicationentre les diffrents acteurs et organisations prennent une place fon-damentale. Cette dynamique, qui demeure tablir dans plusieursmilieux, est susceptible de jouer un rle dterminant dans lefficacitdes mesures de rduction des risques et de rponse aux sinistres.

    On aura compris, dans cette perspective, que la communicationdes risques la population ne doit pas tre considre comme unprocessus isol mais doit plutt sinscrire dans un cadre de commu-nication et une dmarche beaucoup plus larges. Les mcanismes misen place doivent favoriser le dialogue entre lensemble des acteurs dela communaut toutes les tapes du processus de gestion desrisques. Ils doivent notamment encourager ltablissement dun par-tenariat, et linstauration de modalits de concertation et de collabo-ration entre les divers acteurs.

    Certes, plusieurs pourraient tre tents de questionner lancessit dimpliquer la population et de diffuser aux citoyens desinformations sur les risques auxquels ils sont exposs. La rponse ces interrogations doit apparatre vidente : le dialogue et la commu-nication des risques contribuent directement prvenir ou attnuerles consquences des sinistres. Le niveau de prise de conscience desrisques est un facteur qui influe positivement ou ngativement sur le degr de vulnrabilit dune personne ou mme dune commu-naut. On peut dire, sans trop craindre de se tromper, que les popu-lations sont davantage vulnrables quand elles ne sont pasconscientes des dangers qui les menacent. Il serait regrettable decontinuer de prtendre, comme le vieil adage, que ce que lon nesait pas, ne fait pas mal . Dans le cas des risques, tout particulirement,il faut plutt dire que le fait de ne pas les connatre peut occasionnerbien des ennuis.

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    On peut mme ajouter que la prvention commence parlinformation. Pour inciter des gens ou des organisations mettre enplace des mesures de rduction des risques, adopter des comporte-ments plus scuritaires ou encore agir de faon assurer leur scuritdans les situations de sinistre, il est ncessaire dabord de les informersur les risques auxquels ils sont exposs et de les sensibiliser auxenjeux en cause. titre dexemple, comment sassurer de lefficacitdes mesures de secours planifies telles que le dclenchement dunesirne dalerte, lvacuation ou la mise labri de citoyens exposs un danger si, au pralable, les populations concernes nont pas tinformes des risques et des consignes suivre en cas de sinistre ?

    La Loi sur la scurit civile reconnat, dans plusieurs de sesdispositions, limportance du partenariat entre les divers acteurs, ainsique la ncessit dtablir des mcanismes dchanges avec lescitoyens. Ces mcanismes doivent permettre la consultation de lapopulation et la divulgation dinformation, notamment, sur la naturedes risques, sur les consquences prvisibles qui leur sont associesainsi que sur les mesures en place ou mettre en uvre pour attnuerles effets des sinistres. La loi tablit ainsi un cadre favorisant lacommunication des risques.

    Lchange entre les acteurs et linformation du public constitueune condition pralable lapplication de certaines dispositions dela loi. titre dexemple, la loi indique que toute personne doit fairepreuve de prvoyance et de prudence lgard des risques de sinistremajeur ou mineur qui sont prsents dans son environnement et quilui sont connus . Pour rendre cette disposition applicable et inciterles divers acteurs assumer pleinement cette responsabilit, il estncessaire que les renseignements sur les risques et sur les dispositions la porte des citoyens pour rduire leur vulnrabilit soientcommuniqus.

    Au-del du cadre lgal, on constate que la communication desrisques, par ses implications, est de nature placer les citoyens devantleurs responsabilits lgard des risques. Que ce soit la perspectivede communiquer publiquement les risques associs ses activitspour un gnrateur de risques ou la rception de cette informationpar les acteurs du milieu, cela gnre un contexte favorable unemeilleure gestion des risques. En ce sens, la communication desrisques constitue un levier important pour la mise en place de mesuresde rduction des risques.

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    Sur la base de renseignements sappuyant sur des donnesprcises et des lments concrets, les citoyens sont mieux mmedapprcier limportance des risques auxquels ils sont exposs. Ils sontalors plus en mesure de juger de la pertinence des actions, dj misesen place ou tablir, pour rduire leur vulnrabilit.

    Lacceptabilit des risques par le milieu se trouve gnralementinfluence par les perceptions quen ont les citoyens. Ces perceptionspeuvent tre fort diffrentes dun individu ou dun groupe lautre.Elles sont gnralement conditionnes par plusieurs facteurs : lesvaleurs, les croyances et surtout les connaissances dont les personnesou les groupes disposent sur les risques. En changeant avec lescitoyens et en leur communiquant des informations pertinentes leur situation, on contribue faire en sorte que leurs perceptions et,dans bien des cas, leur degr dacceptabilit, soient plus conformes limportance relle des risques en prsence.

    La communication des risques apparat donc aujourdhuicomme une dimension incontournable de la scurit civile. lchelleinternationale, au cours des dernires dcennies, plusieurs lgislationsont reconnu cette situation, en mme temps quelles confirmaient ledroit des citoyens de connatre les risques auxquels ils sont exposs.Mentionnons, entre autres, le

    Right-to-Know-Act

    adopt aux tats-Unisen 1986, la directive europenne

    Seveso

    adopte en 1982 et rviseen 1996, ainsi que deux lois franaises : lune sur la scurit civileadopte en 1987 et lautre, promulgue lan dernier, relative laprvention des risques technologiques et naturels.

    Par les diverses expriences menes au cours de la derniredcennie et par la Loi sur la scurit civile, le Qubec sinscrit danscette tendance. Tout rcemment, la fin du mois de fvrier 2004,dans lEst de Montral, sest tenue une activit de communicationdes risques impliquant divers acteurs industriels, municipaux, com-munautaires et gouvernementaux. Cette activit a t couronne desuccs. On peut citer galement la dmarche, entreprise lautomne2003, visant diffuser aux citoyens concerns des rgions de laMauricie et du Centre-du-Qubec des informations sur les risquesposs par la centrale nuclaire de Gentilly.

    Ces expriences et dautres qui ont t ralises au Qubecdans les dernires annes se sont avres positives et ont t bienaccueillies par les milieux concerns. Elles ont contribu dmontrerquil est possible de communiquer les risques aux populations expo-ses lorsque cela est fait de faon structure, lintrieur dunedmarche impliquant tous les intresss. Dautres expriences du

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    genre sont prvues dans les prochains mois telles les activits publiquesorganises par le Comit mixte municipalit

    -

    industrie (CMMI) visant informer les citoyens des risques auxquels ils sont exposs.

    On constate donc quil y a de plus en plus dinitiatives dugenre un peu partout au Qubec. Toutefois, malgr les diffrentesexpriences menes jusqu maintenant et les rcentes dispositionslgales, on doit admettre que beaucoup reste faire en matire decommunication des risques.

    Ce nouveau dfi interpelle tous les acteurs de la socitqubcoise. Il convient dinsister sur le fait que cette responsabilitne peut et ne doit pas tre assume uniquement par les autoritsmunicipales. Ce sont tous les intresss qui doivent relever le dfi.Quil sagisse de responsables dentreprises dont les activits gnrentdes risques ou dacteurs gouvernementaux, tous doivent se sentirconcerns et assumer leurs responsabilits.

    On peut mme aller jusqu dire que, nous tous, en tant quecitoyens, devons faire preuve douverture et de pragmatisme enacceptant notamment le fait que le risque zro nexiste pas. Commecitoyen, il importe dadopter un comportement responsable face auxrisques. Mais pour communiquer le risque, on doit dabord bien leconnatre. Des efforts doivent donc tre mens au Qubec pour dve-lopper cette matire premire de la scurit civile quest la connaissancedes risques.

    Lactuel processus dlaboration des schmas de couverture derisques en scurit incendie par les municipalits rgionales de comts(MRC) et les municipalits, entrepris en vertu de la Loi sur la scuritincendie, et la mise en branle prochaine des schmas de scurit civile,dcoulant de la Loi sur la scurit civile, sont loccasion daccrotre defaon significative cette connaissance des risques. Assurons-nous queces dmarches, sans aucun prcdent au Qubec, constituent gale-ment les assises dun vritable processus de communication entre tousles acteurs de la scurit civile, dans une perspective de gestion desrisques. Plus largement encore, je crois que le dveloppement dune culture de scurit civile au Qubec passe invitablement par ledveloppement de la communication des risques. Jestime que, depuisle dpt du

    Rapport de la Commission scientifique et technique

    chargedanalyser les vnements relatifs la tempte de verglas survenue du5 au 9 janvier 1998

    (Nicolet, 1997), qui mettait en vidence la ncessitdtablir cette culture, beaucoup de travail a t accompli en ce sens.Toutefois, encore bien des efforts doivent tre consacrs cette mission.

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    Les diffrentes campagnes menes au Qubec pour rduire laconsommation de cigarettes, pour contrer lalcool au volant, pour inci-ter au port de la ceinture de scurit en automobile ou pour encouragerle recyclage, sont de bons exemples dinitiatives qui ont conduit au fildes annes ltablissement dune vritable culture collective en cesdomaines. Lnergie investie a permis, effectivement, soit de rduiredes risques touchant les citoyens, soit damliorer des situations socialesproblmatiques. Les changements dattitudes de la population face ces questions, qui se sont ensuite traduits par des changements decomportements, ont t acquis par la persvrance, au bout de plu-sieurs annes defforts rcurrents ritrer un message constant.

    nous, donc, de relever le dfi dtablir au Qubec une culturede scurit civile, en insistant notamment sur le dveloppement dela communication des risques. Nous disposons, nen pas douter, descapacits et des ressources pour atteindre la cible fixe.

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    LA COMMUNICATION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES ET LA SCURIT DES POPULATIONS

    Albert Nantel

    Mdecin conseilInstitut national de

    sant publique du Qubec

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    La communication du risque en sant publique reprsente lun desprincipaux dfis auxquels les professionnels de ce secteur ont faireface. En effet, leur responsabilit sur le plan de la protection de lasant des populations les oblige un maximum de vigilance et detransparence sans toutefois provoquer des craintes inutiles de la partde citoyens et des ractions exagres de la part des dcideurs. De plus,leur crdibilit sera proportionnelle la qualit de leurs interventionspubliques.

    Les enjeux de la communication du risque en sant publiquevarient en fonction :

    de la nature du danger.

    Le danger se dfinit comme unrisque potentiel alors que le risque reprsente la probabilitdtre expos ce danger. Par exemple, un ouragan de forcequatre reprsente un danger certain. Cependant, sil sur-vient au milieu de locan, loin de tout trafic maritime, ilne prsente aucun risque. En sant publique, les principauxdangers technologiques envisags concernent principale-ment les incendies, les explosions, les dversements de pro-duits dangereux, les contaminations de leau, de lair ou dessols, ainsi que les actions terroristes.

    du niveau dexposition potentiel de la population.

    Par exemple, lors dun incendie de matires dangereuses,lon devra tenir compte de la nature du panache de fume,puis de sa dispersion au-dessus de zones habites. On parlealors de niveaux dexposition lgers, modrs ou svres.

    de la dure de lexposition.

    Selon la nature de linci-dent, on peut devoir faire face une exposition de courtedure (exemple : un nuage de chlore provenant duncamion citerne accident), de dure moyenne (exemple : unincendie dans un entrept), ou de longue dure (exemple :la contamination des sols cause par un dversement desubstances toxiques).

    de la probabilit que des personnes soient exposes.

    Par exemple, un wagon-citerne peut se renverser et laisserfuir du chlorure de vinyle, une substance cancrigne.Cependant, comme cette substance est trs volatile, seulsceux qui se trouveront sa proximit immdiate risquerontdtre exposs.

  • Chapitre 2 La communication des risques technologiques

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    Les responsables de la sant publique devront, avant dtablirleur plan de communication, prendre en considration les nombreuxfacteurs qui vont dterminer le degr de complexit de cette commu-nication : la nature du risque, la perception du risque, la populationimplique, le moment o se fera cette communication, le messager,les partenaires.

    2.1. LA NATURE DU RISQUE

    Certains types de risques, tels ceux relis la radioactivit, soulventplus de craintes chez les gens que dautres qui leur sont plus familiers,comme les risques dincendie. La distinction entre le danger et lerisque nest pas toujours facile expliquer. Par exemple, unepopulation qui apprend subitement quune grande quantit dematires dangereuses est entrepose prs de leur rsidence accepteradifficilement les explications selon lesquelles le risque est faiblecompte tenu de la nature scuritaire de lentreposage. En sant publique,nous savons par exprience que certains types de risques suscite unersonance particulirement sensible auprs des populations ; en outre,pour un mme type de risque, on observe des diffrences de sensibi-lit chez la population. Par exemple, le cancer du sein soulve plusdinquitude que le cancer du colon. De mme, parce qu la naturedu virus tait inconnue au dbut, lpidmie de SRAS a soulevbeaucoup plus dinquitude quune pidmie de mningite.

    La raction du public aux fausses alertes de colis suspectspossiblement contamins par des spores danthrax tait grandementdisproportionne par rapport au risque rel. De mme, les craintesgnres par les manations dun incinrateur sont toujours plusgrandes que dans le cas dune contamination plus importante des sols.

    2.2. LA PERCEPTION DU RISQUE

    Un autre facteur qui a fait lobjet de nombreuses tudes et publicationsscientifiques concerne laspect subjectif de la perception du risque :

    Un risque que lon choisit volontairement est toujours plusacceptable que celui qui nous est impos.

    Un risque susceptible de survenir dans un avenir prochesoulve gnralement moins danxit que celui qui doitsurvenir dans un futur mal dfini.

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    Un risque qui nous est familier nous apparat comme plusacceptable que celui qui nous est inconnu.

    Le degr de contrle que nous croyons pouvoir exercer surun risque affecte aussi notre perception de sa gravit.

    Si les dommages qui sont susceptibles de survenir sontrversibles, le risque sera mieux accept que sils sontirrversibles.

    Il existe une trs grande variabilit de raction selon lesindividus lorsquun risque est peru comme pouvant lesaffecter personnellement ou collectivement.

    Le degr dincertitude scientifique rel ou peru par lacollectivit va aussi influencer grandement le niveau decrainte.

    Les risques qui touchent les enfants de mme que ceux quirisquent davoir un impact sur les gnrations futuressoulvent gnralement beaucoup de crainte (exemple : lesrisques tratognes ou fto-toxiques).

    Enfin, un lment extrmement important concerne la notiondacceptabilit du risque. Par le pass, la majorit des organismesofficiels tenaient pour acquis que seuls les experts taient en mesurede dfinir pour le public quel niveau un risque devenait socialementinacceptable. On allait mme jusqu tablir une valeur numriquequi dterminait ce niveau de risque acceptable (exemple : un excs decancer de 10

    6

    ). De plus en plus, ce concept a volu et lon considremaintenant que le rle des experts consiste illustrer dans un langagecomprhensible ce que reprsente ce risque tout en laissant lapopulation qui aura subir ce risque le soin de dcider si elle le jugeacceptable ou non. Lvaluation scientifique du risque ne reprsentequune seule des tapes qui mnent la dfinition de lacceptabilitdu risque. Par la suite, les notions de risque / bnfice et de cot /bnfice entrent en ligne de compte. En termes simples, ce sont ceuxqui prennent le risque qui doivent juger de son acceptabilit.

    2.3. LA POPULATION IMPLIQUE

    Lapproche que lon choisit dans la communication du risque devratenir compte de la nature des populations auxquelles on sadresse. Cecine veut nullement dire que le contenu du message variera en fonctionde ces populations mais uniquement que la faon de transmettre le

  • Chapitre 2 La communication des risques technologiques

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    message sera module de faon telle quil sera peru de manire juste.Par exemple, la perception des risques technologiques gnrs par uneindustrie qui est lunique employeur dans la rgion sera influence parla crainte de la perte demplois. De la mme faon, les travailleursdune entreprise et les membres de leur famille nauront pas la mmeperception que leurs voisins nayant aucun lien demploi avec cetteentreprise. Quon le veuille ou non, le niveau socioconomique dunepopulation a aussi une influence sur le degr dacceptabilit dunrisque. La recherche du risque zro se retrouve gnralement dans descommunauts bien nanties. Enfin, certaines communauts se mobi-lisent plus facilement que dautres en face dun enjeu communautaireet vont rapidement mettre sur pied des comits de citoyens aveclesquels il faudra savoir composer.

    2.4. LE MOMENT

    La communication du risque dans le contexte de lvaluation envi-ronnementale dun projet en dveloppement prsente certains avan-tages puisquelle se fonde sur des donnes techniques thoriquesdfinies par une tude dimpact. Nous demeurons alors dans ledomaine des calculs de probabilit, ce qui ne soulve gnralementpas trop de ractions motives. Le sujet devient dj plus sensiblelorsquil est question de lagrandissement dune usine prexistante,car les citoyens ont dj une perception plus concrte des risquesrelis ce projet. La dcouverte dun site contamin par des matiresdangereuses soulve plus ou moins dmotions en fonction de laproximit des sites rsidentiels.

    Lorsque la population apprend lexistence dun site dentre-posage de dchets dangereux dans son environnement immdiat, laraction est gnralement assez rapide et ngative. Ceci reprsenteun exemple du risque impos que lon a cach la population. Leniveau dacceptabilit du risque sera alors prs de zro dans la plupartdes cas. De la mme faon, une population vivant depuis longtemps proximit de rservoirs de grandes dimensions dont elle ignorait lecontenu aura une raction parfois imprvisible si elle apprend, parexemple par le biais dune nouvelle rglementation, que ceux-cireprsentent un risque daccident technologique significatif.

    Dans tous ces cas, la raction de la population sera fortementinfluence par les expriences antrieures de contamination environ-nementale ou daccident technologique dans leur milieu.

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    2005 Presses de lUniversit du Qubecdifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Qubec G1V 2M2 Tl. : (418) 657-4399 www.puq.ca

    Tir de : La communication des risques, Sous la direction de Danielle Maisonneuve, ISBN 2-7605-1339-4 D1339NTous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs

    2.5. LE MESSAGER

    La rception par la population du message sur le risque sera grandementinfluence par la personne qui sera charge de le leur transmettre. Denombreuses tudes ont t ralises sur le degr de crdibilit que lapopulation accorde aux reprsentants des diverses professions,mtiers ou occupations. Elle ragira donc diffremment la commu-nication dun risque si le messager est un professionnel de la sant,un fonctionnaire, un politicien, un promoteur ou son consultant, unexpert conseil indpendant, un universitaire, un responsable descommunications ou un reprsentant du milieu. Quand plusieurspersonnes sont susceptibles de participer la communication durisque, lordre dans lequel elles vont intervenir affectera aussi laraction publique.

    2.6. LES PARTENAIRES

    La communication du risque dans une socit industrialise impliquele plus souvent un grand nombre de partenaires qui, idalement,devraient harmoniser leurs messages la population afin dviter degnrer de la confusion, puis de la mfiance. Malheureusement, lamajorit des cultures organisationnelles, quelles soient du secteurpublic ou priv, ne favorisent gnralement pas une telle transpa-rence et un niveau lev de collaboration. Lesprit de comptition estbeaucoup plus frquent, mme sil est parfois difficile de comprendrequels en sont les vritables enjeux. Selon le dossier qui est trait, lenombre de partenaires sera plus ou moins lev. Parmi ceux-ci, onpeut trouver : les divers paliers de gouvernements, plusieurs ministres,une ou plusieurs municipalits, divers organismes publics et parapu-blics, des firmes de consultants, des experts universitaires, des groupessociaux et des associations environnementales, et, videmment, lesmdias.

    Dans le domaine de la communication du risque, celui desrisques technologiques prsente des dfis particuliers :

    Dans un grand nombre de cas, il est difficile mme pourdes experts de quantifier le niveau de danger surtout siaucune exprience passe ne comporte les mmes circons-tances. Ceci peut tre reli la nature mme des substancesimpliques et leurs proprits toxicologiques, surtout dansun contexte dincendies ou dexplosions. En effet, dans de

  • Chapitre 2 La communication des risques technologiques

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    tels cas, en plus des interactions chimiques entre les diversessubstances, il faut compter avec la production de nouvellessubstances par dcomposition thermique ou pyrolyse.

    Le calcul de la probabilit de survenue dun accidentimplique un nombre parfois important de donnes inconnues.En effet, mme aprs avoir effectu un calcul avec unecertaine fiabilit, la ralit pourra faire varier la probabiliten fonction de plusieurs autres facteurs : la qualit des instal-lations physiques, lentretien prventif des installations, laformation continue du personnel ou encore lexistence etle maintien dun plan durgence fonctionnel.

    La capacit de rponse et dintervention des premiers rpondantstant lintrieur de lindustrie que dans la communautvoisine ont une importance primordiale.

    En conclusion, la communication du risque technologiqueprsente un niveau de dfi qui devrait attirer lattention de ceux quisont actuellement en formation dans les divers domaines susceptiblesdtre impliqus dans ce secteur dactivit. Cest en effet cette tapemme prcoce de leur formation quils doivent commencer apprendrelart et la science de la collaboration multidisciplinaire, du respectmutuel, et de la rigueur scientifique et sociale.

  • CH

    AP

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    INFRASTRUCTURES ESSENTIELLESLa communication des risques et les rseaux de support la vie

    Benot Robert

    Ph. D., professeur au Dpartement de mathmatiques et gnie industrielde lcole Polytechnique de Montral et directeur du centre de recherche

    sur lintgration des risques dans lvaluation de la performancedes rseaux de support la vie (Centre risque et performance)

    Jean-Pierre Sabourin

    Consultant, charg de cours lUniversit du Qubec Trois-Rivireset lUniversit du Qubec Montral, directeur du Centre dtudes

    sur les communications municipales de la Chaire en relations publiquesde lUniversit du Qubec Montral et associ de recherche au

    Centre risque et performance de lcole polytechniquede lUniversit de Montral

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    Les Rseaux de support la vie (RSV) sont des structures essentiellesen raison de leur taille importante et de leur nature indispensablepour lensemble de la socit. En effet, ces systmes soutiennent ledroulement des activits socio-conomiques des socits. De plus, cause des progrs de la technologie, les RSV sont de plus en plusinterconnects, formant des rseaux de rseaux de plus en plus com-plexes (Rinaldi

    et al

    ., 2001 ; Mili

    et al

    ., 2004). De ce fait, il apparatncessaire pour une socit de maintenir ses RSV fonctionnels autantsur une base dactivit quotidienne quen situation de dysfonction-nement, durgence ou de crise.

    Les RSV sont constitus dun ensemble de composantes forte-ment relies les unes aux autres. Ds quune composante connat undysfonctionnement, les consquences sur le systme dpendent nonseulement de limportance de cette composante mais galement delimportance des lments qui lui sont directement lis. De plus, lescomposantes de plusieurs rseaux peuvent tre interrelies, entranantdes dfaillances rpercussions multiples par le biais deffets domino(Plate, 1996 ; Allen, 1997 ; Moses, 1998 ; Lemperiere, 1999 ; Gheorgheet Mili, 2004). La dfaillance dun RSV peut donc entraner de gravesconsquences non seulement pour la socit actuelle, mais galementpour les autres rseaux qui en dpendent.

    Une bonne connaissance de la dynamique de ces rseaux estessentielle afin dviter que des dysfonctionnements bnins ne setransforment en situation de crise. Ainsi, deux rseaux interrelisdevront se communiquer rciproquement des informations concer-nant les interfaces qui les relient concrtement ou potentiellement.Cet lment prend toute son importance dans la mesure o lesconsquences issues de la dfaillance du premier rseau ont de grandeschances de crer un impact sur les activits du second rseau.

    Puis, les gestionnaires de rseaux devront galement prendreen compte les mcanismes de transferts dalas dans leurs modesdvaluation des dfaillances. Ils devront aussi dcider conjointementdu type dinformation quils devront schanger mutuellement. Cetteapproche et la prcdente sinscrivent dans le cadre dune dmarchede prvention des risques relis aux effets domino.

    Enfin, les gestionnaires de rseaux interrelis devront laborerun protocole dchange dinformations dans un contexte de commu-nication des risques. Cet change dinformations reposera alors surune approche dite structure se traduisant par un modus operandiissu, cette fois, dune dmarche de planification des mesures datt-nuation et des mesures de rtablissement.

  • Chapitre 3 Infrastructures essentielles

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    3.1. CAUSES ANTHROPIQUES

    Du point de vue de lvaluation des risques, lanalyse des catastrophespasses indique que les mthodes actuelles ne refltent quen partiele risque rel de dfaillance des rseaux. Il est de plus en plus admisque lorigine des accidents combine des vnements naturels desdysfonctionnements techniques et des interventions humaines(Gheorghe et Vamanu, 2004). De fait, la vulnrabilit dun rseaursulte gnralement plus de la combinaison de plusieurs dfaillancesmineures que dun dysfonctionnement grave ou dun vnementexceptionnel (Robert, 2004 ; Phadke, 2004).

    Lensemble des facteurs anthropiques, soit la combinaisondvnements naturels, technologiques, humains et informatiques,qui mnent la diminution defficacit des composantes dun rseau(missions, oprations, infrastructures) regroupent la fois des alasexognes (ou externes) et des alas endognes (ou internes). La figure 1schmatise lorganisation des conditions pouvant mener la diminu-tion defficience dune mission, o lefficience dune mission corres-pond lvaluation du niveau de ralisation de cette dernire.

    Les

    alas exognes

    agissent comme dclencheurs en affectantle rseau la fois au niveau de ses oprations et de ses infrastructures.Ils peuvent tre diffrencis en cinq groupes :

    1. les vnements naturels ;

    2. les effets domino ;

    3. les dfaillances cyberntiques ;

    4. les dfaillances humaines actives ;

    5. la malveillance.

    Pour ce qui est des causes dites naturelles (1), il convient deconsidrer lensemble des vnements naturels sans se limiter auxphnomnes exceptionnels. Les erreurs humaines actives (2) tiennentplus souvent quautrement un manque de formation ainsi qu unmanque de connaissance des pratiques mettre en uvre. Parmi lesmodes de dfaillances humaines actives, la malveillance (3) est considrer de manire indpendante. De mme, les dfaillancescyberntiques (4) sont tudier de faon indpendante en raison deleur grande complexit ; ce type de dfaillance combine la fois desdfaillances techniques et humaines. Quant aux effets domino (5),ils correspondent une succession dalas technologiques externes.

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    Les

    alas endognes

    nont, pour leur part, que deux origines :

    1. technique ;

    2. humaine.

    Les dysfonctionnements techniques internes (1) agissentexclusivement au niveau des infrastructures. Les erreurs humaineslatentes (2) rsultent dactions menes en condition de fonction-nement habituel du rseau. Ces erreurs, qui sont lies lentretien, la gestion et au contrle des rseaux, passent inaperues jusquau

    F

    IGURE

    1

    Schma des conditions pouvant mener la diminution de lefficience dune mission

    vnementnaturel

    Transfert devulnrabilits

    Effets domino

    Dfaillancescyberntiques

    Dfaillanceshumaines

    actives

    Actionshumaineserrones

    Malveillance

    Diminution

    Dfaillanceshumaineslatentes

    Efficience dela mission

    Dfaillancestechniques

    Bris Conception tat

    Mis

    sion

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    ratio

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    Alas exognes

    Enchanementdes alasendognes

  • Chapitre 3 Infrastructures essentielles

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    moment o leur combinaison avec dautres vnements mne audysfonctionnement du rseau. Elles ont tendance se multiplier aveclaugmentation de la complexit des technologies.

    3.2. EFFETS DOMINO

    Les effets domino correspondent une chane dvnements (oualas) rpercuts de rseau en rseau. Cet enchanement est alimentpar les consquences dun ala subi par un premier rseau, qui sontensuite rpercutes sur un second rseau (Khan et Abbasi, 2001).

    Lorigine de ces alas peut tre externe ou interne au premierrseau affect. La vulnrabilit des rseaux vis--vis des alas dpendautant du type que de lampleur des vnements.

    Un rseau entre en dfaillance ds que son seuil de vulnra-bilit est atteint, cest--dire partir du moment o le rseau neremplit plus, en totalit ou en partie, une des missions pour lesquellesil a t conu. Cette dfaillance gnre plusieurs consquences quipeuvent potentiellement avoir un impact sur les activits cono-miques, sur la population ou une partie de la population, ou surdautres RSV.

    Aprs avoir transit travers un premier rseau, lala dclen-cheur, en combinaison avec dautres, est donc en partie transfr, enraison des consquences quil a dclenches par effet domino, unautre rseau sous la forme dun nouvel ala (ala technologiqueexterne). La combinaison de cet ala avec dautres alas provoque son tour la dfaillance ventuelle dun second rseau, et ainsi de suite.La figure 2 dmontre de manire schmatique cette progression delala dclencheur travers le processus deffet domino entre deux RSV.

    3.3. INTERRELATIONS

    Les interrelations entre les RSV jouent un rle majeur dans le transfertdalas, cest pourquoi il est essentiel pour les gestionnaires de deuxrseaux interrelis de recenser de faon exhaustive toutes les interfacesqui les unissent. Une hirarchisation subsquente de ces interfacespermettra de dterminer un ordre dimportance des missions respec-tives de chacun des rseaux. Pour ce faire, il devient primordial deprocder la caractrisation des RSV en termes de missions, dop-rations, dinfrastructures.

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    Les interrelations entre RSV sont multiples et varies. En effet,des rseaux peuvent partager des infrastructures ou des services maisaussi utiliser des mailles appartenant dautres rseaux. Pour fonc-tionner, ils ont besoin de matire ou dnergie distribue par dautresRSV. Cette matire ou cette nergie peut dborder et potentiellementaffecter les autres rseaux. Une valuation systmatique de ces pro-blmatiques a permis dtablir trois types dinterrelations avec lesinterfaces permanentes, les liens temporaires et les cyberliens.

    F

    IGURE

    2

    Schmatisation dun transfert dalas entre deux RSV

    Alas

    Alas

    Vulnrabilit

    Dfaillance

    Consquences

    Population

    Activitssocio-conomiques

    Alas externes

    Alas

    Vulnrabilit

    Dfaillance

    Consquences

    RSVb

    RSVa

  • Chapitre 3 Infrastructures essentielles

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    La reconnaissance des interrelations reprsente une phaseessentielle et primordiale de ltude des transferts dalas, car les lienssupportent ce transfert et en dterminent la nature et, par l mme,la modlisation.

    Les RSV ont diffrentes possibilits dinterrelations. Certainessont voulues, planifies et ncessaires au bon fonctionnement duRSV ; ce sont les interfaces permanentes. Un cble lectrique alimen-tant une usine de filtration deau potable est un exemple dinterfacepermanente, ainsi que les rails ou les routes utiliss par des transpor-teurs. Dautres relations nont pas t planifies et sont engendrespar la dfaillance initiale dun RSV, qui cre une relation avec dautresRSV pouvant alors potentiellement entrer en dfaillance : ce sont lesliens temporaires. Une conduite deau potable qui clate, et leau quisen chappe affectant des cbles lectriques ou une conduite de gazenfouis dans la mme tranche routire est un exemple de lienstemporaires. Avant la dfaillance, ces liens nexistent pas, ils nappa-raissent que lors de la dfaillance. Le but, ici, nest pas dvaluer lesdfaillances gnres par ces interrelations mais bien de dfinir cesinterrelations proprement dites.

    Les cyberliens tablissent des relations avec des rseaux cyber-ntiques. Ils reprsentent une problmatique de plus en plus impor-tante avec le niveau dinformatisation et dautomatisation des RSV.Lvaluation des transferts dalas en matire de fiabilit humaine seraprimordiale pour la dtermination de ces liens essentiels aux opra-tions des rseaux interrelis

    3.4. COMMUNICATION DES RISQUES

    De manire gnrale, la communication des risques est considrecomme un change (Covello, 1994 : 498 ; Leiss, 1989, v ; Leiss,Krewski, dans Leiss, 1989, p. 90) bilatral (Association canadienne denormalisation, 1997) ou interactif (U.S. National Research Council,1989), dinformations, de perceptions, dopinions et de proccupa-tions entre parties concernes, loccasion de la mise en uvre dunprocessus de gestion des risques naturels, anthropiques et/ou socio-technologiques, menaant lenvironnement, la sant et les biens, ettenant compte de lacceptabilit de ces risques dans un contextesocial, politique, conomique et technologique.

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    Ce processus implique gnralement de nombreux interlocu-teurs et exige, pour tre efficace, une approche structure et systma-tique. La dmarche est structure prcisment en fonction dobjectifsdevant faire lobjet dun consensus de la part des interlocuteurs. Lacommunication, dans ce contexte, joue un rle de mdiation auservice de lensemble des parties concernes (gnrateurs de risques,reprsentants des diffrents paliers gouvernementaux, experts etreprsentants du public), o chacune aura avantage sintgrer cetespace de mdiation si elle dsire faire connatre son point de vueet exercer une influence sur le processus global de gestion des risques.Un comit de gestion des risques, gnralement connu au Qubecsous le vocable de Comit mixte municipal-industriel (CMMI), constituecet espace de mdiation.

    En tant que discipline, la communication des risques vise permettre une comprhension adquate des processus de com-munication dans le domaine du risque, comprhension quitient compte de sa complexit, ainsi que de lventail des par-ticipants impliqus. Concrtement, la communication desrisques cherche amliorer la mise en uvre de ces processus,permettant de rduire la mfiance entre les participants. Lobjectifultime est de contribuer ltablissement dun consensus raison-nable au sein de la socit contemporaine sur la manire dva-luer et de grer le risque (Traduction libre, Leiss, 1989, page 91).

    Dans le cadre de notre recherche, nous travaillons spcifique-ment sur la communication devant tre tablie entre deux RSV lorsquily a transfert possible dalas de lun lautre. Cette communicationvise rduire les risques deffets domino entre rseaux ou, tout aumoins, augmenter la prise en compte de leur potentialit tout enpermettant la mise en uvre dun mode de gestion optimis (Robert

    et al.,

    2004). Notre but est de proposer aux RSV une dmarche syst-matique qui tient compte des objectifs et des contraintes de chacun.

    Suivant les principes gnraux de communication des risques(CR) relis aux effets domino et aux transferts dalas, dfinis parRobert

    et al

    . (2004), la premire tape de communication entre deuxRSV en est une didentification des interrelations. En effet, deux RSVinterrelis doivent, selon ces principes, dfinir leurs interfacespermanentes ainsi que leurs liens temporaires.

    Lidentification des interfaces permanentes se prte unedmarche de CR classique, puisque les informations changer sonttablies par le RSVa et peuvent tre caractrises. La dmarche de CR

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    porte alors sur la notion dessentialit (objectifs communs, catgori-sation de lenvironnement, consquences acceptables) dans le but dehirarchiser et de prioriser ces liens.

    Pour les liens temporaires, on se heurte cependant desproblmes de communication spcifiques du fait quils sont beaucoupplus difficiles dfinir et valider que les interfaces permanentes, etquil existe une grande incertitude concernant leur existence. Ladmarche de CR vise donc dterminer conjointement les liens et letype de dfaillance que chacun pourra potentiellement gnrer. Lacommunication des risques relative la dtermination de ces lienssous-entend ltablissement dune synergie entre les deux RSV afindentreprendre une dmarche conjointe dacquisition de connaissancesou de certitudes menant dabord la dsignation et la validation deces liens, puis une dmarche de prvention.

    La problmatique des transferts dalas est tablie en fonctionde limportance des interfaces permanentes et des liens temporairesentre RSV dans le processus des effets domino, puisque cest traverseux que vont se propager les alas technologiques. Les gestionnairesdoivent comprendre le principe du transfert dalas : une cons-quence devient un ala.

    Quelques-unes des caractristiques de la dmarche de commu-nication envisage dans le cadre de notre recherche indiquent que :

    les RSV pouvant tre vulnrables (RSVb) la dfaillancedun autre RSV (RSVa) sont clairement dsigns grce uneanalyse de consquences ralise au pralable par le RSVa(public ou priv) ;

    lorsque ltude de consquences dun RSV indique quen casde dfaillance un autre RSV se verra transfrer des alas, uncomit conjoint doit tre mis sur pied afin de mettre enplace un processus formel de communication et de mdia-tion. Les rsultats attendus des travaux de ce comit sontles suivants : mise en place dun processus permanent dchanges ; caractrisation des interfaces permanentes et dtermina-

    tion des vulnrabilits qui y sont associes ; dsignation et caractrisation des liens temporaires

    possibles ; description des alas qui seront transfrs par effet

    domino (processus de corrlation) ;

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    dsignation du point de rupture provoquant unedfaillance du RSVb (seuil dacceptabilit) ;

    hirarchisation et priorisation des interrelations entreRSV en fonction dobjectifs communs de planification etde gestion des mesures durgence ;

    dsignation et codification des informations requisespar le RSVb lors dun transfert rel ou potentiel dalas,en situation de veille, dalerte, dintervention et de rta-blissement. Ces codes sont conus en fonction des infor-mations devant tre transmises par le RSVa, des besoinsdu RSVb afin de diminuer sa vulnrabilit, et doivent trefacilement utilisables par le RSVb ;

    mise en place des moyens de communication, et desprotocoles dutilisation et dentretien affrents, permet-tant lchange des informations codifies (ex. : cyberliens)entre les RSV ;

    par ailleurs, le dbat portant sur lacceptabilit sociale durisque intervient en prsence des acteurs sociaux concernsdans un contexte plus large de comit de gestion du risque, et partir de la description des consquences dune dfaillancesur la population et les activits socio-conomiques du milieu ;

    lexpertise requise par le processus de communication estmultidisciplinaire et implique gestionnaires, experts ettechniciens.

    Plusieurs contraintes et difficults se posent la CR entrerseaux et doivent tre traites de manire prioritaire.

    1. Chacun des deux rseaux doit accepter linterrelation et cequelle implique au niveau social, politique, financier ettechnologique. Cette contrainte dacceptation doit allerau-del des notions de responsabilit et de confidentialit,deux notions intimement lies.

    2. Linformation fournie, et qui doit tre combine, origine deplusieurs disciplines varies et se prsente sous des formesdiffrentes (qualitative ou quantitative), formules, com-prises et interprtes diffremment (technique ou social).Ceci implique quil faut : proposer une dmarche systmatique pour corrler les

    deux RSV (Robert

    et al

    ., 2004) ;

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    dterminer un mode de transmission de faon ce quelinformation transmise soit claire, tangible, comprise etperue de la mme faon par les deux rseaux en relation.Cet lment concerne la difficult de transmission delinformation ;

    modliser la relation consquences/alas transfrs touten considrant la gestion de donnes tant qualitativesque quantitatives. cet gard, un des dfis sera de trou-ver un rfrentiel pour la modlisation. Cet lment serapporte, cette fois, la difficult de dfinition de linfor-mation transmettre.

    La problmatique majeure rside dans le fait que linformationdoit tre comprise par les deux RSV. De manire gnrale, les gestion-naires doivent comprendre linformation change tout en respectantdes contraintes de confidentialit. Il faut donc viter le principe debote noire o lorigine de linformation obtenue et les consquencesinhrentes aux causes demeurent lapanage du rseau metteur.Linformation doit tre comprhensible en termes de sens, dampleuret dacceptation. Ceci implique une uniformisation des principesdvaluation des vulnrabilits, des tudes de consquences et desdmarches de prvention, sans rfrence des scnarios prcis.Lessentiel de la dmarche de communication entre rseaux estdtablir une confiance et une acceptation mutuelle et bilatrale desprincipes gnraux.

    En conclusion, la prise en compte des effets domino dans lesmesures durgence est une dmarche rcente mais essentielle pourmaintenir les activits socio-conomiques fonctionnelles. Lapprochepropose est centre sur la dtermination prcise des interrelationsentre plusieurs Rseaux de support la vie. Cest pourquoi, il devientimportant dinciter les gestionnaires de RSV, ainsi que les diffrentsintervenants en mesures durgence, bien caractriser leur rseau auregard des effets domino.

    Ltude des transferts dalas propres aux effets domino nces-site une valuation exhaustive des consquences pouvant affecterpotentiellement les interfaces critiques entre deux rseaux. Lapprocheprconise par le Centre risque et performance de lcole polytech-nique de lUniversit de Montral

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    mise sur lvaluation de lensembledes consquences affectant un premier rseau (initial) et lensemble des

    1. Le Centre risque et performance relve du Dpartement de mathmatiques etgnie industriel de lcole Polytechnique de lUniversit de Montral.

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    La communication des risques

    2005 Presses de lUniversit du Qubecdifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Qubec G1V 2M2 Tl. : (418) 657-4399 www.puq.ca

    Tir de : La communication des risques, Sous la direction de Danielle Maisonneuve, ISBN 2-7605-1339-4 D1339NTous droits de reproduction, de traduction et dadaptation rservs

    vulnrabilits potentielles dcoulant de ces consquences sur unsecond rseau (final). De ce fait, la communication entre rseauxdevient un lment indispensable cette approche qui sinscrit dansune dmarche de prvention axe dlibrment sur les consquencesplutt que sur lvaluation de quelques scnarios. Une telle dmarchecontribue amener les diffrents intervenants changer de linfor-mation utile de faon proactive (et non de faon ractive) et donc amliorer la communication tant en priode de prvention et de pr-paration aux mesures durgences quen priode de gestion durgences.

    Cette mthode de gestion de risques associe au principe deprcaution et une dmarche de prvention est dailleurs de plus enplus prconise par les experts internationaux (Schneider, 2004 ;Gheorghe et Mili, 2004).

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    2005 Presses de lUniversit du Qubecdifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Qubec G1V 2M2 Tl. : (418) 657-4399 www.puq.ca

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