Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 13 L’équipe J1J de Colmar · 2015. 10. 12. · Laurane Glad, Théo...

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Les élèves du lycée Agricole de Rouf- fach, BTSA Techniques de commer- cialisation 2 e année : Oriane Adam, Valentin Aleksandrowi- cz, Cathie Bromberg, Luca Cicciarella, Anna Maria Cirillo, Adrien Fimbel, Laurane Glad, Théo Haag, Maxime Humbrecht, Émilie Klack, Bryan Mar- quay, Élise Pepin, Jules Schellenber- ger, Tristan Schlick, Christa Schultz, Florian Schwindenhammer, Séraphin Spielberg, Pauline Steiner, Stéphanie Weyant, Louis Baptiste Zemb, Solène Ziegler. Les élèves de Seconde C du lycée Agri- cole de Rouffach, Les Sillons de Hau- te-Alsace : Amélie Bléger, Camille Bodin, Loïc Cul- ly, Amandine Doelen, Myriam Freyei- sen, Léa Froidefont, Julie Goldschmidt, Hugo Gsell, Colline Gu- gumus, Olivier Hirtz, Esméralda Hornsperger, Cindy Kempf, Lucas Klein, Emeric Lieber, Hugo Martines, Maxime Meyer, Thomas Millet, Paul Muller, Guillaume Ostermann, Théo- dore Ratzmann, Hugo Reech, Heidy Roellinger, Louis Schirmer, Mathieu Thomann. Les professeurs accompagnants : Nathalie Thomas-Hiffler, Bruno Del- tour. Équipe de techniciens du lycée Poin- tet : Teddy Samson et Tristan Fromion. Journalistes : Marie-Lise Perrin, Pierre Gusz et Jean- Paul Frey. Responsable du site : Mylène Leinin- ger. L’équipe J1J de Colmar Les participants de J1J, prêts à partir sur le terrain. Photo Pierre Gusz Issu d’une famille d’artistes, André Maïo gribouillait déjà tout petit dans les marges de ses cahiers d’écolier. Devenu depuis conseiller d’édu- cation au collège d’Ott- marsheim, il vit sa passion de la peinture à côté, tout en jouant de la guitare au sein du groupe mulhousien Pj@MelloR. Entre- tien avec un homme multicar- tes. Un style plutôt débridé André Maïo fait principalement de la peinture d’expression li- bre, photo-figurative où il prati- que le plus souvent les thèmes de la célébration, la mémoire, la communauté, l’humanité, etc. dans un style plutôt débridé, spontané et très coloré. Son inspiration lui vient naturel- lement d’envies personnelles ou de thèmes collectifs. Il n’a pas de couleur principale, mais es- saye de mettre le plus possible en valeur l’éclat de la lumière et de rendre une impression de vivre l’instant qui est représen- té. Pour lui, l’art a une valeur testimoniale, c’est pour cela que sous chaque œuvre, il met en place des slogans qui lui tiennent à cœur en rendant hommage à ses muses et ses génies. Exemple : « Je peins principale- ment pour rendre hommage, pour me faire plaisir et passer mon temps libre agréable- ment ». Il expose et peint au local du Séchoir à Mulhouse ou une exposition, intitulée « Le grand cirque », lui est consa- crée du 11 septembre au 11 oc- tobre. La guitare comme violon d’Ingres Pour passer le temps (qui lui reste), André Maïo a un violon (ou plutôt une guitare) d’In- gres : il est guitariste au sein du groupe mulhousien PJ@MelloR, avec qui il a sorti un nouvel album récemment. Dans le parcours d’André Maïo, la peinture est arrivée sur le tard. C’est après la musique que cet actif CEP s’est mis en autodi- dacte à la peinture. Il s’épa- nouit depuis quelques années au sein du collectif Les Mains Nues à Mulhouse. Capable de pencher du côté de l’art con- temporain (qui évoque Picasso, Keith Haring) mais aussi du street art, il peut aussi nous proposer de l’art plus classique. Créer une nouvelle forme d’art Cet artiste touche à tout ne cherche pas à faire table rase du passé. Il veut prendre toutes les for- mes d’art et créer ainsi une nouvelle forme d’art, propre à lui. « C’est un besoin vital pour moi de faire avancer ma propre pratique, d’en garder des exem- plaires et de diversifier ma pra- tique. Je suis conscient qu’il y a au moins un artiste au km² et je n’ai aucune envie de me battre, ni de jouer des coudes, mais plutôt de s’entraider en artis- te ». Émeric Lieber et Heidy Roellinger L’art d’André Maïo s’exprime aussi bien sur peinture que sur bois DR André Maïo : la double vie d’un CPE Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 13

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Les élèves du lycée Agricole de Rouf-fach, BTSA Techniques de commer-cialisation 2e année :Oriane Adam, Valentin Aleksandrowi-cz, Cathie Bromberg, Luca Cicciarella, Anna Maria Cirillo, Adrien Fimbel, Laurane Glad, Théo Haag, Maxime Humbrecht, Émilie Klack, Bryan Mar-quay, Élise Pepin, Jules Schellenber-ger, Tristan Schlick, Christa Schultz, Florian Schwindenhammer, Séraphin Spielberg, Pauline Steiner, Stéphanie Weyant, Louis Baptiste Zemb, Solène Ziegler.

Les élèves de Seconde C du lycée Agri-cole de Rouffach, Les Sillons de Hau-te-Alsace :Amélie Bléger, Camille Bodin, Loïc Cul-ly, Amandine Doelen, Myriam Freyei-s e n , L é a F r o i d e f o n t , J u l i e Goldschmidt, Hugo Gsell, Colline Gu-gumus, Olivier Hirtz, Esméralda Hornsperger, Cindy Kempf, Lucas Klein, Emeric Lieber, Hugo Martines, Maxime Meyer, Thomas Millet, Paul Muller, Guillaume Ostermann, Théo-dore Ratzmann, Hugo Reech, Heidy Roellinger, Louis Schirmer, Mathieu Thomann.

Les professeurs accompagnants : Nathalie Thomas-Hiffler, Bruno Del-tour.

Équipe de techniciens du lycée Poin-tet : Teddy Samson et Tristan Fromion.

Journalistes : Marie-Lise Perrin, Pierre Gusz et Jean-Paul Frey.

Responsable du site : Mylène Leinin-ger.

L’équipe J1J de Colmar

Les participants de J1J, prêts à partir sur le terrain. Photo Pierre Gusz

Issu d’une famille d’artistes,André Maïo gribouillait déjàtout petit dans les marges deses cahiers d’écolier.

Devenu depuis conseiller d’édu-c a t i o n a u c o l l è g e d ’O t t -marsheim, il vit sa passion de lapeinture à côté, tout en jouantde la guitare au sein du groupemulhousien Pj@MelloR. Entre-tien avec un homme multicar-tes.

Un style plutôt débridé

André Maïo fait principalementde la peinture d’expression li-bre, photo-figurative où il prati-que le plus souvent les thèmesde la célébration,

la mémoire, la communauté,l’humanité, etc. dans un styleplutôt débridé, spontané et trèscoloré.

Son inspiration lui vient naturel-lement d’envies personnelles oude thèmes collectifs. Il n’a pasde couleur principale, mais es-saye de mettre le plus possibleen valeur l’éclat de la lumière et

de rendre une impression devivre l’instant qui est représen-té. Pour lui, l’art a une valeurtestimoniale, c’est pour celaque sous chaque œuvre, il meten place des slogans qui luitiennent à cœur en rendanthommage à ses muses et sesgénies.

Exemple : « Je peins principale-ment pour rendre hommage,pour me faire plaisir et passermon temps libre agréable-ment ». Il expose et peint aulocal du Séchoir à Mulhouse ouune exposition, intitulée « Legrand cirque », lui est consa-crée du 11 septembre au 11 oc-tobre.

La guitare comme violon d’Ingres

Pour passer le temps (qui luireste), André Maïo a un violon(ou plutôt une guitare) d’In-gres : il est guitariste au sein dugroupe mulhousien PJ@MelloR,avec qui il a sorti un nouvelalbum récemment.

Dans le parcours d’André Maïo,la peinture est arrivée sur le

tard. C’est après la musique quecet actif CEP s’est mis en autodi-dacte à la peinture. Il s’épa-nouit depuis quelques annéesau sein du collectif Les MainsNues à Mulhouse. Capable depencher du côté de l’art con-temporain (qui évoque Picasso,Keith Haring) mais aussi dustreet art, il peut aussi nousproposer de l’art plus classique.

Créer une nouvelleforme d’art

Cet artiste touche à tout necherche pas à faire table rase dupassé. Il veut prendre toutes les for-mes d’art et créer ainsi unenouvelle forme d’art, propre àlui. « C’est un besoin vital pourmoi de faire avancer ma proprepratique, d’en garder des exem-plaires et de diversifier ma pra-tique. Je suis conscient qu’il y aau moins un artiste au km² et jen’ai aucune envie de me battre,ni de jouer des coudes, maisplutôt de s’entraider en artis-te ».

Émeric Lieberet Heidy Roellinger

L’art d’André Maïo s’exprime aussibien sur peinture que sur bois DR

André Maïo : la double vie d’un CPE

Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 13

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Depuis les attentats de Charlie enjanvier, la liberté d’expression etses limites sont devenus des su-jets de débats parfois acharnés.La preuve à Colmar où chacunpose des limites différentes à laliberté d’expression.

Pour Valérie, responsable de ma-gasin, c’est clair : « On a jamais ledroit de dire ce que l’on pense,car la liberté s’arrête où commen-ce celle des autres ». Prudente,Nadine, salariée vivant à Colmarégalement, ajoute qu’« il faut évi-ter les sujets délicats, adapter sondiscours aux interlocuteurs et nepas rire de tout ».

Une vision plus Charlie

Dans les rues de Colmar, d’autresont une vision plus Charlie de laliberté d’expression : « La libertéd’expression n’a aucune limite,elle sera là jusqu’à la fin dumonde » juge Pascal, napolito-brésilien et colmarien depuis 35ans. Nelly, gérante de kiosque,rejoint la pensée de Pascal encomplétant avec : « Il n’y a pas detabou ! ».

Pas de tabou, mais une certainepeur, depuis les attentats deCharlie Hebdo. Le téméraire Pas-cal n’a pas changé d’avis depuisjanvier mais il avoue : « On sesent en danger, mal protégé, c’estdangereux de dire ce que l’onpense ». Pour Nelly, c’est même « unerégression si l’on en vient à tuerdes dessinateurs et des journalis-tes ». Après avoir beaucoup dé-battu de la liberté d’expression,la France est, selon Annabelle,« passée à autre chose » : « Cetévénement n’était qu’éphémèreet passager, tout est redevenucomme avant ».

Avant la peur, avant les débats, laliberté d’expression est « la liber-té de l’être humain » estime Ré-mi, agent d’entretien qui « sesent libre ». Jean-Pierre, garagisteà la retraite depuis 11 ans, appuieces paroles en ajoutant : « C’estdire ce que l’on pense sans êtrefaux tout en restant respec-tueux ». Ou même encore « celaévite la pensée unique et permetà tous de s’exprimer » pour Nelly.

Pour conclure, nous voyons bien

que le sujet de la liberté d’expres-sion est un sujet qui divise. Toutle monde est d’accord pour direque c’est une liberté fondamenta-le, en revanche personne ne saitoù exactement elle s’arrête. Riende neuf, sous le soleil, si ce n’est

cette peur, qui avant janvier,n’était que peu présente à l’espritdes Européens que nous sommes.

Séraphin Spielberg,Solenn Ziegler

et Jules Schellenberger

Où s’arrête la liberté d’expression ? Tout le monde n’est pas d’accord. Dessin Solenn Ziegler

Liberté d’expression, un sujet tabou ?

Les journalistes sont-ils vraimentlibres aujourd’hui ? Clément Ton-not, du service politique de « L’Al-sace », estime ne pas faire l’objetde censure. Entretien.

En tant que journaliste, vous sentez-vous libre de tout écri-re ?

Globalement oui, je me sens libred’écrire ce que je veux, mais ondoit prendre des précautions. Sije me dis qu’en écrivant quelquechose, cela va porter préjudice àquelqu’un, je vais y réfléchir àdeux fois ou alors je vais luiproposer de retranscrire ses pro-pos de manière anonyme. Il fautréfléchir aux implications de ceque l’on écrit.

Est-ce donc une sorte d’auto-censure ?

Ce n’est pas de l’autocensureparce que dans le mot autocensu-re, il y a le terme censure. C’estplus une retenue, une forme deprise de recul. Il est important depeser ce qu’on écrit. Notre liber-té est encadrée par des règlesprécises : on ne peut pas diffa-mer les gens. On peut écrire ceque l’on veut à condition de faire

notre métier correctement :quand on a un doute sur l’infor-mation, on va vérifier les sour-ces, faire attention aux termesqu’on utilise. C’est juste du pro-fessionnalisme. Si j’écris sur lesthèmes politiques, malgré mesopinions, je dois rester neutre. Jene suis pas là pour écrire unetribune de ce que je pense. Le but

est d’abord d’informer le lecteur.

Quels sont les freins à l’expres-sion libre dans les médias ?

Il n’y a pas d’intervention àproprement parler, mais plus destentatives de pression de la partdes publicitaires ou des collectivi-tés qui peuvent faire planer la

menace de rétorsions économi-ques. Ça peut donner lieu à desdiscussions en rédaction. Onpeut avoir des fois certains re-tours de bâton des publicitairesparce qu’on a écrit des choses quiont déplu, mais c’est le jeu.

Que pensez-vous de la caricatu-re de Charlie Hebdo du petit Aylan mort sur la plage, peut-on vraiment rire de tout ?

C’est une question de goût : cedessin ne me choque pas particu-lièrement. Il est choquant, volon-tairement, par le lien qui est faitentre la mort de l’enfant et le McDo (N.D.L.R. : le dessin d’Aylanéchoué au pied d’un panneaupublicitaire avec le commentai-re : « si près du but… »). Je com-prends que ça dérange des gensmais c’est une manière très noirede voir ce qui pousse les migrantsà venir chez nous. Ça reste dansla ligne classique de Charlie Heb-do. Personnellement, avantd’être choqué par le dessin, jesuis choqué par le fait qu’onlaisse mourir des enfants sur desbateaux en Méditerranée.

Tristan Schlick, Cathy Bromberget Stéphanie Weyant

« Libre d’écrire ce que je veux ! »

La plume du journaliste est plus libre qu’on ne le croit. Dessin de Stéphanie Weyant

CultureJOURNALISTE D'UN JOUR14

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Rencontre avec Jean-Marc Schmitt,caviste à Soultzmatt.

Depuis quand exercez-vous ?

Je suis caviste depuis 2002. Je suisun double actif, ce qui explique leshoraires d’ouverture très res-treints, pour moi, le vin est unepassion. Je considère qu’il reste en-core deux richesses en France, levin et le fromage.

Boire du vin avec modération estun moment de partage et de plaisirentre amis et famille.

Vous ne vendez pas de vins d’Al-sace. Est-ce un choix ?

C’est un choix, nous sommes unvillage viticole, donc, je ne vendspas de vins locaux pour ne pas con-currencer les viticulteurs locaux. Lorsque des touristes viennent àmoi, je les réoriente vers les viticul-teurs du village.

Quels sont les types de vins, ou bien les régions viticoles que vous vendez le plus ?

Ce sont les vins du Languedoc et duRhône, qui est une région émer-

gente. On vend aussi du Bourgo-gne sans doute, pour une raisond’image, et de ses grands crus con-nus dans le monde entier.

Les femmes s’intéressent-elles au vin ?

Les femmes s’intéressent de plusen plus aux vins.

En effet, les femmes recherchentdes conseils accords mets/vins, el-les reconnaissent en général préci-sément, les arômes qu’elles

recherchent dans un vin pour collerau mieux avec un plat. Tandis queles hommes savent ce qu’ils veu-lent et n’associent pas leur choixpar rapport aux plats à déguster.

Lucas Klein et Louis Schirmer

Vin sur 20

Jean-Marc Schmitt dans sa boutique à Soultzmatt. Photo Louis Schirmer

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Loin des sentiers battus, de plusen plus de touristes choisissent dedécouvrir l’Alsace et sa culture, unsécateur à la main.

Ces œnotouristes prennent le che-min des vendanges chez les viti-culteurs de la région. Logés surplace, ils sont en plus rémunéréspour leur travail.

Plusieurs milliers d’étrangersviennent, chaque automne, prati-quer l’œnotourisme en Alsace. Ils’agit généralement de couplesentre 35 et 64 ans, principale-ment d’origine française, belge,britannique et allemande.

Mêlant l’utile à l’agréable, cestravailleurs profitent de leurtemps libre pour déguster en caveet devenir, en général, de trèsbons clients.

En moyenne, les touristes dépen-sent environ 150 euros en achatsde vin au cours de leur séjour. Ilspeuvent aussi pratiquer des sta-ges d’œnologie au cours desquelsils apprennent à associer les vinset les mets comme le fromage parexemple. Pour Robert Quillateau,viticulteur et œnologue à la re-

traite à Widensolen, l’œnotouris-me est une excellente pratiquecar elle attire les touristes dansdes régions viticoles moins fré-quentées en période de vendan-ge.

En plus d’être convivial, l’œnotou-risme booste donc la viticulture etle tourisme en Alsace.

Hugo Reech et Guillaume Ostermann

Les touristes prennent le sentier des vignes

Dans les vignes de Robert Quillateau à Wettolsheim.

Photo de Guillaume Ostermann.

Chez les Humbrecht, on est viticul-teur de père en fils depuis plusieursgénérations. Héritier de cette lon-gue lignée, Claude est passé de-puis cinq ans à la viticulturebiologique.

Qu’est-ce qu’un vin biologique ?

Le vin bio existe officiellement de-puis 2012. Avant, on utilisait le ter-me : « Vin à partir de raisins issusde l’agriculture biologique ». Pourrevendiquer le label bio, il faut uti-liser moins de soufre et le moinspossible de produits phytosanitai-res.

Quelles sont les différences tech-niques entre les deux cultures ?

Dans la culture bio, l’utilisation deproduits chimiques de synthèse et

d’insecticides est interdite. Pourremplacer ces produits, les viticul-teurs peuvent util iser de la« bouillie bordelaise » (traitementà base de cuivre et de soufre) etfavoriser les travaux du sol commele labour.

Pourquoi le bio est plus coûteux ?

La viticulture bio exige plus de tra-vail du sol et donc de la main-d’œuvre supplémentaire. Lerendement des vignes un peu plusfaible et le risque de maladie plusélevé,

Comment a réagi votre entoura-ge à votre reconversion ?

Les réactions ont été positives.Mon père, davantage porté sur lamodernisation, a su voir les avan-tages qu’apportait cette pratique.Il y a eu une augmentation desventes, ce qui montre que lesclients sont satisfaits.

Luca Cicciarella,Louis-Baptiste Zemb,

Valentin Aleksandrowicz,Maxime Humbrecht

et Florian Schwindenhammer

« Vigne bio, plus de travail »

À Gueberschwihr, Claude Humbrechtest passé au vin bio en 2010. DR

Les vendanges à la main sont prati-quées depuis plusieurs siècles déjà, mais elles se sont modernisées avec les progrès techniques. Les vendangeurs étaient toujours pré-sents en automne dans les vignes. Or,il semblerait que la vendange ma-nuelle soit menacée aujourd’hui par la mécanisation intensive des ven-danges. « Les machines de toutes marques sont une concurrence dé-loyale pour la vendange manuelle » explique Edy Hirtz, viticulteur à Mit-telbergheim. « La main-d’œuvre se fait tout de mê-me plus rare et est moins efficace » poursuit le professionnel de la vigne, qui prédit que les vendanges manuel-les pourraient disparaître peu à peu. Heureusement certains cépages, l’auxerrois pour le crémant et le gewurztraminer ne sont en général pas vendangés à la machine. « La ré-glementation est stricte pour l’auxer-rois et le gewurztraminer est un cépage noble » explique le viticulteur.Les viticulteurs apprécient les ven-danges manuelles pour l’ambiance. Ils peuvent trier les raisins, ce qui n’estpas possible pour les machines qui sont en revanche plus rapides. Cer-tains viticulteurs appliquent les deux méthodes. Les vendangeurs sem-blent donc avoir encore de beaux jours devant eux. Tant mieux même s’il est difficile d’arrêter le progrès.

Hugo Gsell et Olivier Hirtz

À vos sécateurs

Matthias Lingelser est, à 26 ans, chef cuisinier au château d’Isen-bourg depuis 6 ans. Il cultive la cu-riosité de ses clients en titillant leurs papilles.

Présentez-nous votre équipe.

Nous sommes six hommes et cinq femmes, je pense que la parité est importante. En cuisine, les équipessont constituées de binômes pour les poissons, les viandes. Pour faci-liter notre travail, chaque produit est étiqueté et les dates limites de consommation sont vérifiées. Une centaine de plats sont servis cha-que jour.

À quelle fréquence la carte chan-ge-t-elle ?

Elle change en fonction des sai-sons. Je choisis les menus moi-mê-me en tenant compte des envies des clients. Nous nous fournissons chez des producteurs locaux. Je pioche des idées à droite et à gauche, mais je réunis aussi plusieurs ingrédients

pour proposer quelque chose de nouveau en permanence.

Comment se déroulent vos jour-nées ?

Le matin, je commence par récep-tionner les produits ultrafrais com-mandés la veille. Les obligations administratives me plaisent moins.

Amélie Bleger et Loïc Cully

La culture des papilles

Matthias Lingelser devant son pia-no. Photo Nathalie Thomas

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Loïc Teutsch, trentenaire originai-re de Moselle, s’est lancé dans lespectacle équestre à Europa-Parkil y a maintenant 13 ans. Lecheval est une passion qui lui estvenue dès son plus jeune âge. Ilest aujourd’hui gérant du centreéquestre de la Cantera, à Nider-viller. « J’avais envie de faire dé-couvrir aux gens cette disciplinepeu répandue », explique LoïcTeutsch.

Dans le respectdu cheval

Le cavalier pratique ces différentstypes de spectacles à l’aide dehuit chevaux en moyenne, choisisselon différents critères et dres-sés en conséquence. Il donneprès de 150 spectacles par an,autant à Europa-Park que dansl’Est de la France ou en Allema-gne.

Il porte un grand intérêt pour ladésensibilisation des chevaux auxconditions du spectacle. « C’estune chose extrêmement impor-tante dans le domaine du specta-cle », considère Loïc Teutsch. Letransport se fait en camion, leschevaux peuvent y être installéssans risque, ils arrivent à destina-tion sans problème, étant toushabitués à des trajets plus oumoins longs. Le spectacle éques-

tre est un art qui tire ses originesde l’Angleterre du XVIIIe siècle. Ils’est ensuite répandu aux États-Unis, en Hongrie, en Russie, enEspagne ainsi qu’en France. Ses

ingrédients ? La voltige, le com-bat, le dressage, le travail enliberté ainsi que tout ce que peutapporter l’expérience d’un casca-deur. Il n’existe pas d’élevage

particulier pour ces spectacles.Les chevaux doivent répondre àun minimum de critères commela morphologie, le caractère, l’al-lure, la beauté ou la race, certai-nes étant plus favorables àl’apprentissage. Durée de forma-tion : de six mois à plusieursannées. « Tout dépend de la vo-lonté du cheval ainsi que de sescompétences ». Contrairement àce que l’on pourrait penser, leschevaux spécifiques aux specta-cles ne sont pas seulement mon-t é s p a r d e s p r a t i q u a n t sexpérimentés. Ils peuvent aussil’être par les membres adhérentsd’un club qui en ont le niveau.Les risques pour les chevaux sontnon négligeables. Ils ne sont pasà l’abri d’une fracture, de tendini-tes, ou encore de déchirure mus-culaire. Cette activité requiertégalement de bonnes conditionsphysiques et morales. « Si le che-val est malade, c’est un problèmede plus dont il faut tenir comp-te », poursuit Loïc Teutsch. Uneactivité qui ne semble donc pasde tout repos. Côté débouchés,ceux-ci restent minimes. Le recru-tement est plutôt exigeant et sebase principalement sur la poly-valence du cavalier et son savoir-faire.

Julie Goldschmidtet Esméralda Hornsperger

Du galop à grand spectacle à Europa-Park

Loïc Teutsch en selle lors d’un spectacle donné à Saverne. DR

Le 26e Salon du livre de Colmar sedéroulera les 21 et 22 novembreprochains au Parc des exposi-tions. Cette année, de nombreu-ses animations sont prévues,spécialement à l’attention desjeunes. Mais est-ce que la lecturefait encore partie de la culturedes jeunes ?

« Oui, les jeunes sont encore desdoubles lecteurs, que ce soit demanière numérique ou sur papier,on retrouve de plus en plus depassionnés qui utilisent Internetpour mettre en avant les livres »,considère Claire Direz, chargée depromotion du salon. « Le phéno-mène des Booktubeurs par exem-ple, ces internautes qui semettent en scène, donnent leursavis et présentent leurs coups decœur littéraire, prend de plus enplus d’ampleur et devient mêmeun mouvement de prescriptionpour les autres lecteurs. »

Que lisent les jeunes au juste ?« Principalement des romans, desbandes dessinées, de la science-

fiction et du fantastique. On re-marque aussi qu’il y a de plus enplus de demandes autour du man-ga », poursuit Claire Direz. Selonelle, « nous sommes actuelle-ment dans une période créative. Ilfaut donc des idées créatives pourdonner envie à la jeunesse delire. »

Le cosplay pour attirerles jeunes

Spectacles, contes, ateliers, con-certs, rencontres littéraires… Toutest prévu pour attirer ces jeunesau Salon du livre. Même despropositions plus décalées com-me le cosplay. Pour les non-ini-tiés, il s’agit de se déguisercomme ses figures fétiches, quece soit des héros de BD, ou despersonnages emblématiques demangas. Ce phénomène se ré-pand de plus en plus à travers laplanète, donc en France. Il n’estpas rare, lors des dernières édi-tions, de croiser un Batman, unNaruto ou un Dark Vador dans lesallées du Salon de Colmar. Avis

aux amateurs : face à ce mouve-ment qui s’amplifie, cette année,les organisateurs ont prévu undéfilé entièrement dédié au cos-play. Ces efforts semblent récom-pensés en retour. Une enquêteréalisée lors de l’édition 2011 duSalon du livre a révélé que 22 %

des participants avaient entre 15et 25 ans. Preuve que la lecture aencore de beaux jours devantelle.

Léa Froidefont,Florian Schwindenhammer

et Maxime Humbrecht

Au Salon du livre de Colmar, il n’est pas rare de croiser des personnes

déguisées… Photo Adrien Fimbel

Livres et jeunes : vraiment opposés ?

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« Les basses des D-BangerZ tedécrassent le tympan. » « D-Ban-gerZ arrive dans la planète rapavec sa machine à danser. » Pas àdire, le hip-hop du groupe alsa-cien, formé il y a plus de trois ans,déménage et ne laisse pas indiffé-rent les critiques, que ce soit laradio Couleur 3 ou le Nouvel Obs.« C’est très motivant, surtoutquand de grands médias parlentde nous. Mais nous gardons lespieds sur terre », affirme Mic l’Ori,l’un des membres du groupe.Pourtant, les D-BangerZ n’aimentpas être rangés dans – une case.« On ne veut pas dire que l’onvient de tel ou tel endroit, quel’on représente une ville ou larégion. Nous, on vient de nullepart et on représente tout lemonde. »

D-BangerZ, composé par ailleursd’Astrokif, de Boston J., de JamesRes et de Broad Rush, est issud’un concentré d’amis aux par-cours différents, qui se sont croi-sés en 2012 sur une même route,celle de la musique. Avec sonmélange de genres musicaux(électro, dubstep, trap..), D-Ban-gerZ sait communiquer toute sonénergie positive sur scène, au filde mélodies et de paroles endia-

blées. Son style ? Une vague mu-sicale pleine d’audace et devitalité.

50 concerts derrière eux

Aujourd’hui, avec plus de 50 con-certs derrière eux et un premieralbum paru en février (Hip-hopcentipède), leur popularité ne ces-se d’augmenter et les fans sont deplus en plus nombreux. « Hip-hop

centipède est une représentationde notre vision de la musique, uneautocritique, mais aussi une criti-que de la société », considère Micl’Ori.

Et quand on leur demande com-ment ils abordent un nouveauconcert, la réponse est franche :« Le stress gagne plus ou moinscertaines personnes du groupe,c’est plutôt la peur de la salle videqui est angoissante. Mais on est

toujours très content d’aller surscène ! », ajoute-t-il. Des projets ?Leur tournée étant bouclée, ils seconcentrent à présent sur la créa-tion de clips vidéo et d’autresréalisations qui ne devraient pasdécevoir leurs fans. Ils ont égale-ment été nominés aux Ho-pl’Awards et font partie des finalistes. Une cérémonie à suivrele samedi 17 octobre à Strasbourg

Christa Schultz et Pauline Steiner

D-BangerZ : un hip-hop bondissant

Déjà célèbres, les D-BangerZ gardent les pieds sur terre. DR

CultureJOURNALISTE D'UN JOUR18