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A ctivité physique et santé Arguments scientifiques, pistes pratiques

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A ctivitéphysique et santé

Arguments scientifiques,pistes pratiques

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Auteurs

Pr Jean-Michel OPPERT, coordinateur, (Société française de Nutrition)Service de Nutrition, Hôtel-Dieu (AP-HP), Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, Paris

Pr Chantal SIMON (Société française de Nutrition)Service de Médecine et Nutrition, Hopital Hautepierre, Université Louis Pasteur, Strasbourg

Pr Daniel RIVIERE (Société française de Médecine du Sport)Service d’Exploration de la Fonction Respiratoire et de Médecine du Sport, Hopital Larrey,Université Paul Sabatier, Toulouse

Pr Charles-Yannick GUEZENNEC (Société française de Médecine du Sport)IMASSA-CERMA, Service de Santé des Armées, Brétigny

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Activité physique : généralités 3Définitions 4Rappel de physiologie de l’exercice 6Evaluation de l’activité physique habituelle 9

Bénéfices de l’activité physique pour la santé : données actuelles 13Généralités et courbe dose/réponse 14Activité physique et pathologies chroniques 16

Recommandations d’activité physique 27Chez l’adulte 28Chez l’enfant et l’adolescent 30Objectifs du Programme National Nutrition Santé 31

Niveau habituel d’activité physique des Français 33Chez l’adulte 34Chez l’enfant et l’adolescent 35Coûts de l’inactivité et de la sédentarité 37

Comment favoriser l’activité physique ? 39Facteurs influençant le niveau habituel d’activité physique 40Actions de prévention et études d’intervention 42En pratique 44

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Activité physique : généralités

� Définitions� Rappel de physiologie de l’exercice� Evaluation de l’activité physique habituelle

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Définitions L’activité physique au sens large inclut tousles mouvements effectués dans la viequotidienne et ne se réduit pas à la seulepratique sportive. Les principales carac-téristiques d’une activité physique donnéesont l’intensité, la durée, la fréquence et le contexte dans lequel elle est pratiquée.L’intensité représente, en valeur absolue ourelative, l’effort demandé par la réalisationd’une activité donnée et en pratique, soncoût énergétique (en kcal/min). En fonctiondu contexte, on identifie trois situationsprincipales :

1) l’activité physique lors des activitésprofessionnelles ;

2) l’activité physique dans le cadredomestique et de la vie courante(par ex. transport) ;

3) l’activité physique lors des activités de loisirs (incluant les activités sportives).

C’est la classification souvent utilisée enépidémiologie et en clinique. En physiologie,il est habituel de distinguer les effets del’exercice en « aigü » de ceux induits par lapratique régulière d’une activité. Il fautdistinguer la notion d’activité physique ainsidéfinie de celles de condition physique (« physical fitness ») et d’aptitude physique(Tableau 1).

Les notions d’inactivité physique et desédentarité sont moins bien définies. L’inac-tivité physique est souvent évaluée parl’absence d’activité physique de loisirs.Cependant, le comportement sédentairene représente pas seulement une activitéphysique faible ou nulle, mais correspond à des occupations spécifiques dont ladépense énergétique est proche de ladépense de repos, telles que regarder latélévision ou des vidéos, travailler surordinateur, lire… Le temps passé devant un écran (télévision, vidéo, jeux vidéo,ordinateur…) est actuellement l’indicateur de sédentarité le plus utilisé. Il est main-

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Terme Définition

Activité physique Tout mouvement corporel produit par la contraction des musclessquelettiques entraînant une augmentation de la dépensed’énergie au dessus de la dépense de repos.

Entraînement physique Activité physique planifiée, structurée, répétée et dont le but est d’améliorer ou de maintenir les capacités physiques d’un individu.

Condition physique Niveau d’entraînement physique et psychologique minimumnécessaire pour satisfaire aux exigences d’une activité physiquedonnée.

Aptitude physique Capacités globales (cardiorespiratoires, ostéomusculaires et psychologiques) d’un individu à réaliser une activité physiquedonnée.

Tableau 1. Définitions

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tenant reconnu que l’activité physique et la sédentarité sont deux dimensionsdifférentes et indépendantes du compor-tement de mouvement, associées respec-tivement de façon favorable et défavorable à l’état de santé.

Dépense énergétique et activité physique ne sont pas synonymes. La dépense éner-gétique (kcal) produite par la réalisationd’une activité donnée correspond au produitde l’intensité par la durée de cette activité.La quantité totale d’énergie dépensée

dépend non seulement des caractéristiquesde l’activité physique pratiquée mais aussides caractéristiques du sujet qui la pratique(en particulier, dimensions corporelles,niveau d’entraînement). Ainsi à corpulenceet condition physique égales, un individupourra dépenser la même quantité d’énergielors d’un exercice d’intensité élevée dedurée brève que lors d’un exercice d’inten-sité plus modérée mais plus prolongé. Leseffets physiologiques et sur la santépourraient cependant être différents.

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R éférences bibliographiquesU.S. Department of Health and HumanServices. Physical Activity and Health: A Report of the Surgeon General. Atlanta, GA. U.S. Department of Health and HumanServices, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for ChronicDisease Prevention and Health Promotion,1996.

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Rappel de physiologie de l’exerciceLe muscle squelettique est l’organe centralde l’activité physique : c’est le seul organepouvant assurer la transformation del’énergie biochimique en travail mécaniqueexterne. Pour assurer ce rôle, le muscle abesoin d’un apport adapté en substratsénergétiques et en oxygène. L’apportd’énergie au muscle dépend du fonction-nement intégré de nombreux autressystèmes, en particulier le foie et le tissuadipeux pour le stockage des réservesénergétiques, l’appareil endocrinien pour la régulation de la distribution de l’énergie aumuscle et le système cardiorespiratoirepour l’apport en oxygène. Les substratsénergétiques sont représentés par lesréserves glucidiques, les réserves lipidiqueset le pool d’acides aminés mobilisables. Letype de substrats énergétiques utilisésdépend des caractéristiques de l’activitémusculaire (intensité, durée), de l’état initialdes stocks et du niveau d’entraînement. On distingue les activités physiques trèscourtes et intenses qui sollicitent princi-palement le métabolisme anaérobie (enabsence d’oxygène), des activités pro-longées qui mettent en jeu principalement le métabolisme aérobie (en présenced’oxygène). Selon les muscles, on observeune prédominance de fibres à contractionrapide ou de fibres à contraction lente. Les capacités anaérobies concernent princi-palement les fibres à contraction rapide, lescapacités aérobies les fibres à contractionlente ; celles-ci possèdent une forte densitémitochondriale et des enzymes orientant le métabolisme vers les voies oxydatives.

L’exercice physique induit des adaptationscardiorespiratoires complexes. Le débit

ventilatoire augmente par accroissementsimultané du volume courant et de la fré-quence respiratoire. Le débit cardiaqueaugmente par accroissement de la fré-quence cardiaque et du volume d’éjectionsystolique. La diffusion alvéolocapillaireaugmente de même que la différenceartério-veineuse en O2 avec accroissementdu prélèvement tissulaire d’O2 de l’ensem-ble de l’organisme. L’augmentation du débitcardiaque associée à une ouverture du litcapillaire périphérique permet l’irrigationpréférentielle des territoires musculaires au travail.

La contraction musculaire

La contraction musculaire est à la base detoute activité physique. Au niveau des fibresmusculaires, elle a pour support lesglissements des myofilaments d’actine entreceux de myosine avec transformationd’énergie chimique en énergie mécanique.L’énergie chimique est fournie par l’hydrolysede l’ATP (adénosinetriphosphate). L’ATP,présent en faibles concentrations dans lemuscle, doit être rapidement resynthétisépour la poursuite de l’effort.

Lors de la contraction musculaire, l’énergienécessaire à la resynthèse de l’ATPmusculaire peut être apportée par troisfilières en fonction du type d’exercice, deson intensité, de sa durée et du degréd’entraînement.

1) La filière anaérobie alactique (sansproduction de lactate), mise en jeu pourdes efforts intenses d’une durée inférieureà quelques dizaines de secondes, utilisela phosphocréatine musculaire dont les réserves sont très faibles maisrapidement reconstituées (à partir desdeux autres filières). Le rendementénergétique est ici voisin de 100 % etcette filière, qui permet de développer

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des puissances considérables, représenteun système parfaitement adapté auxvariations importantes des besoins enATP.

2) La filière anaérobie lactique, mise en jeupour des efforts intenses d’une duréesupérieure à 10-15 secondes, utilise leglycogène musculaire par la glycolyseanaérobie aboutissant à la production delactate. Cette filière est capable d’assurerdes puissances maximales plus faiblesque la filière précédente.

3) La filière aérobie, mise en jeu pour desefforts prolongés au-delà de quelquesminutes, représente le système le plusimportant de fourniture de l’ATP, princi-palement à partir de l’oxydation dessubstrats glucidiques (glycogène,glucose plasmatique) et lipidiques (acidesgras libres plasmatiques libérés par le tissu adipeux, triglycérides intra-musculaires) au niveau de la chaînerespiratoire mitochondriale. Ce derniermécanisme présente l’avantage d’unecapacité énergétique pratiquement illimitéegrâce à l’importance des réserves del’organisme sous forme de graisses. La puissance maximale développée parcette filière, plus faible qu’avec les deuxpremières, dépend directement de lacapacité de l’organisme à fournir del’oxygène aux muscles d’une part et du rendement musculaire d’autre part.

Consommation maximaled’oxygène (VO2max), endurance et résistance

Compte tenu des différences interindi-viduelles d’aptitude physique, un exercicede puissance absolue donnée n’entraînerapas les mêmes réponses de l’organisme et n’impliquera pas les mêmes filièresénergétiques chez tous les sujets. Pour

effectuer des comparaisons entre sujets etpour adapter le niveau d’entraînement auxcapacités individuelles, il est nécessaire dedisposer d’une puissance d’exercice deréférence qui représente la même adaptationchez tous les sujets. Cette puissanced’exercice est la puissance maximaleaérobie (PMA), c’est-à-dire la plus petitepuissance d’exercice qui entraîne la consom-mation maximale d’oxygène que le sujet est capable d’atteindre (VO2max). Le VO2maxreprésente les capacités maximales dedistribution et de transport de l’oxygène par le sang et d’extraction de l’oxygène par le muscle. Elle est une mesure simple del’aptitude aérobie. La puissance de travailpeut être augmentée au-delà de ce niveaumais en sollicitant le métabolisme anaérobie.

Par définition, un exercice sera dit infra-maximal si sa puissance est inférieure à la puissance maximale aérobie. L’aptitude à prolonger ce type d’exercice correspond à l’endurance. L’aptitude à réaliser unexercice supra-maximal, c’est-à-dire supé-rieur à la puissance maximale aérobie,correspond à la notion de résistance.

Lors d’un exercice en endurance, laproportion de la dépense énergétiquedérivée de l’oxydation des lipides (expriméeen valeur relative) diminue au fur et à mesureque l’intensité de l’exercice augmente.L’inverse se produit pour les glucides. En théorie, le niveau le plus élevé d’oxy-dation des lipides, en valeur relative, estobservé pour des activités d’intensitémoyenne correspondant à 50-60 % duVO2max. La participation relative de l’un oul’autre substrat dépend en grande partie de la puissance développée : la béta-oxydation et l’utilisation des lipides sontprépondérantes pour une puissance faible.L’utilisation des substrats est alors strictementaérobie. La participation glycolytique est deplus en plus importante au fur et à mesureque la puissance augmente, jusqu’à devenir

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exclusive pour des puissances proches dela puissance aérobie maximale. Il faut noterque pour des puissances comprises entre50 et 100 % de la puissance maximaleaérobie, la cellule musculaire est progres-sivement obligée de faire appel à la glycolyseanaérobie pour couvrir les besoins éner-gétiques. Entre 100 et 150% de la puissancemaximale aérobie (c’est-à-dire pour un exerciceen résistance), la glycolyse anaérobie devientprépondérante, la concentration de lactatessanguins et musculaires augmente, limitantla durée de l’exercice. Au dessus de 150 %de la puissance maximale aérobie, lesbesoins en ATP sont tellement élevés queseule la première filière peut y répondrependant un temps très court correspondantà l’épuisement des stocks de phospho-créatine.

Effets de l’entraînement

L’entraînement physique améliore consi-dérablement les capacités de travailmusculaire. Cette amélioration résulted’une adaptation cardio-vasculaire (augmen-tation de la capacité de transport d’oxygènede l’air ambiant vers le tissu musculaire),mais aussi musculaire. L’entraînement réduit la fréquence cardiaque au repos (sansaugmentation de la fréquence cardiaque

maximale), augmente la masse myocardique(ventricule gauche principalement) et levolume d’éjection systolique, diminue laconsommation d’oxygène du musclecardiaque et améliore l’extraction d’oxygèneau niveau musculaire. L’architecture muscu-laire est modifiée avec possibilité d’accrois-sement important des fibres à contractionlente lors d’un entraînement spécifique enendurance. L’entraînement occasionne desmodifications biochimiques au niveau dumuscle, en particulier une augmentation de la taille et du nombre des mitochondries et de l’activité des enzymes oxydatives. Onnote aussi une augmentation du contenu enmyoglobine, qui permet une augmentationdes « stocks » d’oxygène, mais avec unevariabilité importante selon les sujets.L’ensemble de ces modifications, associéesà l’augmentation de la capillarisation et dudébit sanguin musculaire, est responsabled’un accroissement important des capacitésoxydatives du muscle entraîné en endurance.Celles-ci concernent le glycogène, dont lacapacité de stockage est augmentée parl’entraînement, mais aussi les acides gras.Cette meilleure capacité à utiliser les graissescomme source d’énergie permet ainsid’épargner les stocks de glycogène, d’autantque l’entraînement aboutit également à uneaugmentation des réserves intramusculairesde triglycérides.

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R éférences bibliographiquesMcArdle W, Katch FI, Katch VL. Physiologie de l’activité physique. Energie,nutrition et performance. Traduit par Nadeau M.Paris, Editions Maloine/Edisem, 2001.

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Evaluation de l’activité physique habituelle Il existe de nombreuses méthodes demesure de l’activité physique habituelle quipeuvent être classées en quatre grandstypes : calorimétrie indirecte, carnets et ques-tionnaires d’activité physique, compteurs demouvements (ex. podomètres et accé-léromètres), marqueurs physiologiques (ex. fréquence cardiaque) (Tableau 2). Lesparamètres recueillis diffèrent en fonction de la méthode utilisée et donc l’emploi del’une ou l’autre de ces méthodes ne permeten général l’approche que d’un aspect enrapport avec l’activité physique habituelle.Ceci explique les difficultés pour évaluer la validité des méthodes de mesure del’activité physique. Une difficulté estl’absence de méthode-étalon. La mesure dela dépense énergétique par calorimétrieindirecte, notamment la technique de l’eaudoublement marquée souvent prise commeréférence, ne permet qu’une quantificationen termes énergétiques et non en termesd’activité physique habituelle. La validité desméthodes de mesure de l’activité physiqueest donc souvent évaluée de façon indirecteen comparant différentes méthodes entreelles. De plus, la reproductibilité varie enfonction des performances de l’instrumentutilisé mais également du fait des variationsspontanées de l’activité physique au coursdu temps.

Carnets et questionnairesd’activité physique

La méthode du carnet (ou journal) d’activitéphysique, analogue à celle du carnetalimentaire, correspond au report par le sujet

lui-même de ses activités sur un carnet àintervalles réguliers. L’emploi de ce type decarnet est utile en pratique et permet uneautoévaluation par le patient au cours dusuivi.

Les questionnaires représentent la méthoded’évaluation de l’activité physique la plusrépandue. Ils peuvent être autoadministrésou remplis lors d’un entretien. Les questionsportent sur les différents types d’activités(professionnelles, domestiques, loisirs, sport,ou des activités spécifiques) à l’aide deréponses ouvertes ou fermées. Les donnéesrecueillies peuvent concerner la période des24 heures, 7 jours ou 12 mois précédents,voire la vie entière. Des questionnairesdifférents sont utilisés en fonction du type desujets étudiés. Enfin, l’expression desrésultats obtenus est variable (unités arbi-traires, durée, équivalent énergétique…).Quelques questionnaires comprennent desquestions spécifiques sur la sédentarité(par ex. nombre d’heures quotidiennespassées devant un écran ou assis). Pourtraduire l’activité physique en dépenseénergétique, il existe des tables indiquantle coût énergétique approximatif de nom-breuses activités. Cependant ces tablesont été élaborées à partir de mesures chezdes sujets masculins d’âge moyen, ce quilimite leur application à d’autres situations.

Podomètre

Le podomètre, qui permet de mesurer le nombre de pas effectués par un sujet,est le plus simple des compteurs demouvement. L’appareil se présente sous la forme d’un boîtier de la taille d’une petiteboîte d’allumettes et se fixe latéralement à la ceinture au-dessus de la hanche à l’aided’un clip. Après avoir mesuré la longueur du pas habituel du sujet, le résultat peut êtreconverti en distance parcourue. Le podo-mètre ne mesure que le nombre de pas

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ou d’impulsions effectués en marchant ouen courant et ne permet pas d’évaluerl’intensité du mouvement ni la dépenseénergétique liée à l’activité. La précisiondans l’estimation du nombre de pas effectuéset de la distance parcourue est variable enfonction des modèles disponibles.

La marche étant l’activité physique la plusfréquente, en pratique, le podomètre est unoutil simple d’évaluation de ce type d’activitédans la vie quotidienne. Son utilisationpermet également une autoévaluation parles sujets eux-mêmes, pouvant aider à fixerdes objectifs réalistes et à évaluer s’ils ontété atteints.

Accélérométrie

Lors du mouvement, le tronc est soumis àdes accélérations et décélérations propor-tionnelles à la force musculaire exercée etdonc à l’énergie dépensée. Des accéléro-mètres portables diffusés commercialement,de dimensions comparables au podomètre,permettent de mesurer ce signal d’accélé-

ration–décélération et d’obtenir une estimationdu mouvement et de son intensité dans lavie courante. Les résultats sont exprimés en unités de mouvements (« coups ») par unitéde temps ou en dépense énergétique liée àl’activité. Des profils individuels d’activitéphysique peuvent ainsi être définis. Toutefois,les activités statiques (port de charges,vélo, rame…) sont mal prises en compte.

Cardiofréquencemétrie

Cette méthode est basée sur l’existenced’une relation linéaire entre la fréquencecardiaque et la consommation d’oxygènechez un individu soumis à un exercice de puissance progressivement croissante.Les moniteurs de fréquence cardiaqueminiaturisés (« sports testers »), constituésd’un émetteur de petite taille, avec desélectrodes précordiales maintenues par unesangle thoracique, et d’un microprocesseursous la forme d’une montre-bracelet enre-gistrent la fréquence cardiaque en continu.Ils permettent de déterminer la fréquence

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Méthode Paramètres mesurés

Calorimétrie indirecte (eau doublement marquée)

VO2, dépense énergétique totaleDépense liée à l’activité = dépense totale – dépense de reposNiveau d’activité physique = dépense totale/dépense de repos

Carnets, questionnaires Activité physique (type, intensité, durée, fréquence)Dépense énergétique liée à l’activité (calculée)

Podomètre Nombre de pas, distance parcourue

Accéléromètre Activité et intensité sous forme d’accélération exprimée en « coups/min » en fonction du tempsDépense énergétique liée à l’activité (calculée)

Fréquence cardiaque Activité et intensité sous forme de battements/min en fonction du tempsVO2 ou dépense énergétique liée à l’activité (calculée)

Tableau 2. Principales méthodes de mesure de l’activité physique habituelle et paramètres mesurés

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cardiaque moyenne, le pourcentage du tempspassé au dessus de la fréquence de reposou d’un autre seuil de fréquence cardiaquedonné. Pour convertir les données de fré-quence cardiaque en dépense énergétique,une calibration individuelle est nécessaire.Celle-ci consiste à déterminer, pour chaquesujet, la relation entre fréquence cardiaqueet consommation d’oxygène lors d’exercicesstandardisés. La cardiofréquencemétrieest souvent utilisée lors de programmesd’entraînement suivi. Son intérêt est pluslimité pour l’évaluation de l’activité physiquehabituelle chez les sujets les moins actifs.De plus, dans certaines circonstances(stress, température externe élevée…), lafréquence cardiaque peut être augmentéesans relation avec l’activité physique.

Evaluation des capacités aérobies

Les capacités aérobies sont appréciées en pratique à partir de la mesure du VO2maxdu sujet. Le VO2max, témoin des capacitéscardio-respiratoires, est le test de référenceen physiologie de l’exercice pour juger de l’aptitude aux sports d’endurance. LeVO2max est souvent exprimé en ml/kg/min,ce qui permet de s’affranchir des différencesde corpulence entre sujets pour effectuer

des comparaisons interindividuelles.

La mesure directe du VO2max fait référencemais nécessite un appareillage complexe et coûteux (calorimétrie indirecte) qui n’estpas disponible en dehors de structuresspécialisées, et impose la réalisation d’unexercice maximal, éprouvant pour le sujet,rendant son utilisation en routine peuadaptée aux sujets inactifs.

La mesure indirecte du VO2max est baséesur l’enregistrement de la fréquencecardiaque lors d’un effort composé de 3 ou 4 paliers de puissance sous-maximale.La fréquence cardiaque étant reliée defaçon linéaire à la puissance développée, la puissance aérobie maximale estdéterminée par extrapolation à partir desvaleurs de fréquence cardiaque observéeset de la fréquence maximale théorique (220 – âge). Du fait d’une relation linéaireentre la puissance aérobie maximale (PMA)et le VO2max, celle ci est calculée dans un second temps par la formule : VO2max (l/min) = (PMA x 0,0125) + 0,25.

Quelle que soit la méthode utilisée, laréalisation de ces épreuves est toujourseffectuée sous monitoring cardio-tensionnelafin de dépister toute intolérance à l’effortqui pourrait venir contre-indiquer la pratiquede certains exercices.

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R éférences bibliographiquesMontoye HJ, Kemper HCG, Saris WHM,Washburn RA. Measuring physical activity and energyexpenditure. Champaign IL, Human Kinetics,1996, 191 pages.

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Bénéfices de l’activité physique pour la santé : données actuelles� Généralités et courbe dose/réponse� Activité physique et pathologies chroniques

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Généralités et courbedose/réponse

En association avec les habitudes alimen-taires, le niveau habituel d’activité physiqueest impliqué dans le développement, etdonc la prévention, des pathologies chro-niques les plus fréquentes. Aux Etats-Unis,une analyse des facteurs comportementauxassociés à la mortalité indique que la combi-naison d’une alimentation inadaptée avecl’inactivité physique représentait, en 2000,17 % des décès, soit la deuxième cause demortalité après le tabagisme. Nous nedisposons pas de ce type de données enFrance.

Chez l’adulte, indépendamment de lacorpulence et de l’âge, un faible niveaud’activité physique est associé à une aug-mentation du risque de mortalité totale, de morbi-mortalité de cause cardio-vasculaireen général et coronarienne en particulier, à une augmentation du risque de diabètede type 2, d’hypertension artérielle, de certainscancers (côlon), ainsi qu’à l’état psycholo-gique (anxiété, dépression). L’activité physiqueintervient également dans le contrôle dupoids et le maintien de l’autonomie chez la personne âgée.

Une question importante concerne l’allurede la relation « dose/réponse ». En théorie,la relation entre la quantité d’activité physique(la « dose ») et ses conséquences sur lasanté (la « réponse ») peut correspondre à 3 types de courbes (Figure 1). La courbe Bdécrit une relation de type linéaire. Selon lacourbe A, des niveaux modérés d’activitéphysique habituelle apportent déjà unbénéfice substantiel pour la santé : en parti-

culier, le gain le plus important en termes de bénéfices pour la santé est obtenu chezles sujets inactifs qui deviennent au moinsmodérément actifs (environ 150 minutes parsemaine d’activité physique d’intensitémodérée) ; le bénéfice supplémentaire,obtenu lorsque le niveau de pratiqueaugmente chez les sujets déjà au moinsmodérément actifs, est moindre. Selon lacourbe C des niveaux relativement élevésd’activité physique sont nécessaires pourobserver un bénéfice qui croit de façonexponentielle avec l’augmentation de la dose.Une question majeure concerne la quantitéd’activité physique minimale permettantd’obtenir un bénéfice en termes d’état desanté (le point D sur la figure). Pour lesniveaux élevés d’activité physique, le béné-fice potentiel doit aussi être pondéré par les risques d’une pratique très intensive.

Il est maintenant établi qu’il existe unerelation dose/réponse inverse et le plussouvent linéaire entre le volume d’activitéphysique et le risque de mortalité toutescauses, le risque de maladies cardio-vasculaires en général et plus spécifiquementd’événements coronariens, et probablementle risque de diabète de type 2. L’allure de la courbe serait proche de B ou A. La pratiqued’une quantité au moins modérée d’activitéphysique s’accompagne donc déjà d’unbénéfice substantiel en terme de santé maisle seuil D n’est pas défini avec précision. Il est par ailleurs plus difficile de déterminerle type de relation existant avec les autrespathologies, pour différentes raisons :l’absence d’études suffisamment précisespour certaines pathologies, la difficulté del’évaluation de l’activité physique habituelleet en particulier du rôle respectif de l’inten-sité et de la dépense énergétique, l’effetquantitativement peu important de l’activité

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physique pour certains aspects de la santé,l’effet confondant de facteurs génétiquesencore non identifiés, et, enfin, des variations

concomitantes du poids et de la compo-sition corporelle induites par l’activitéphysique.

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Figure 1. Courbes dose/réponse entre niveau habituel d’activité physique et bénéficespour la santé

Durée en min./semaine

Inactivité

Bén

éfic

es p

our

la s

anté

Niveau d'Activité en kcal/semaine

D’après Bouchard C. Physical activity and health: introduction to the dose-response symposium. Med Sci Sports Exerc 2001; 33 (6 Suppl): S347-S350.

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Activité physiqueet pathologieschroniques

Mortalité totale

De nombreuses études de cohorteindiquent que la pratique d’une activitéphysique régulière et une meilleure capacitécardio-respiratoire sont associées à unediminution de la mortalité globale, chez le sujet jeune comme chez le sujet âgé.Comparés aux sujets les plus actifs, lessujets les moins actifs ont un risque demortalité au cours du suivi de 1,2 à 2 foisplus élevé. L’association avec la capacitécardio-respiratoire est encore plus forte,probablement en raison de la plus grandeprécision de cette mesure : dans une étudeaméricaine portant sur 10 244 hommes et3 210 femmes de plus de 20 ans, suivis en moyenne pendant 8,1 ans, une faiblecapacité cardio-respiratoire était associée à un risque relatif (RR) de mortalité globalede 3,16 chez les hommes et de 5,35 chezles femmes. L’effet favorable de l’activitéphysique est observé même pour de faiblesniveaux d’activité et une relation de typedose/réponse est habituellement rapportée.La pente de la relation inverse entre l’activitéphysique et la mortalité totale n’est pasclairement définie mais semble linéaire. Ladose minimale n’est pas non plus définieavec précision, mais une activité physiquecorrespondant à une dépense énergétiquede 1 000 kcal par semaine (soit la dépenseénergétique moyenne obtenue par 30minutes quotidiennes d’activité physiquemodérée) est associée à une diminutionde 30 % de la mortalité. Par ailleurs, unediminution de 64 % de la mortalité a étéobservée chez des adultes initialement

inactifs qui améliorent leur capacité cardio-respiratoire au cours du temps, en compa-raison avec ceux restant inactifs. Cet effetprotecteur était plus important que celuiobservé chez les sujets arrêtant de fumer(réduction de 50 % du RR pour la mortalitétotale).

Maladies cardiovasculaires

Plusieurs revues et 2 méta-analyses portantsur plus de 50 études de cohorte, avec pourcertaines un suivi de 26 ans, concluentqu’indépendamment de l’âge et du sexe,l’activité physique est fortement et inver-sement associée avec le risque de mortalitécardiovasculaire et avec le risque d’événe-ments coronariens majeurs. Il n’existe pasde données concluantes concernant lesaccidents vasculaires cérébraux. La réductionde morbidité coronarienne qui peut êtreattendue de la pratique d’une activitéphysique régulière est comparable à celled’autres habitudes de vie, tel l’arrêt du tabac,ou d’autres facteurs de risque, telle l’hyper-cholestérolémie. Dans la méta-analyse deColditz et Berlin, le RR de maladie coro-narienne des sujets les moins actifs parrapport aux sujets les plus actifs était de 1,8.

Quelques études récentes suggèrent quel’activité n’a pas besoin d’être intensepour avoir des effets cardiovasculairesbénéfiques et que la quantité d’énergiedépensée et la régularité sont proba-

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blement plus importantes que l’intensité.Dans l’étude des infirmières américaines quiporte sur 72 488 femmes de 40 à 65 ans,suivies 8 ans en moyenne, la pratique detrois heures de marche ou plus par semaineétait associée à une diminution du risqued’événements coronariens (RR = 0,65 parrapport aux femmes qui marchent peusouvent) comparable à celle obtenue avec lapratique régulière d’exercices physiquesplus intenses (> 6 METs) correspondant à lamême dépense d’énergie. L’ensemble desétudes disponibles indiquent qu’il existeune relation dose/réponse linéaire inverseentre l’activité physique et le RR de mortalitéet d’événements cardiovasculaires engénéral, et coronariens en particulier.

MécanismesL’activité physique est un facteur protecteurcardio-vasculaire indépendant ; ses effetssur la maladie coronarienne sont toutefoiségalement en partie expliqués par sa relationavec les autres facteurs de risque coro-nariens :

• les sujets les moins actifs physiquementsont plus souvent hypertendus et pré-sentent 1,3 fois plus de risque dedévelopper une hypertension artérielleque les sujets les plus actifs ; par ailleurs,l’entraînement en endurance à uneintensité de 50 % du VO2max entraîne unediminution des chiffres de pressionartérielle systolique et diastolique de 6 à 7 mm Hg chez les sujets normotendus,comme chez les sujets hypertendus,indépendamment de ses effets sur lepoids. La réduction de pression artérielleest plus importante chez les sujetshypertendus. Un entraînement à uneintensité plus élevée n’apporte pas debénéfice supplémentaire. L’exercice a uneffet immédiat à type de vasodilatationauquel s’ajoute l’effet de l’entraînement :diminution de l’activité du système sympa-

thique, diminution de l’activité du systèmerénine-angiotensine et diminution de laréabsorption de sodium liée à l’insuline (du fait de la diminution de l’insulinémie).

• les sujets, hommes ou femmes, pratiquantrégulièrement une activité physique modé-rée ont des taux de cholestérol-HDL 20 à 30 % plus élevé que ceux de sujetssains appariés pour l’âge, mais inactifs ;l’entraînement en endurance est associé à une diminution significative des trigly-cérides plasmatiques (de 0,8 mmol/l),une augmentation du HDL-cholestérol(de 0,05 mmol/l) et une diminution de lalipémie post-prandiale chez les sujetsnormo- et dyslipémiques. Ces effets sontplus importants lorsque la pratique del’exercice physique s’accompagne d’uneperte de poids. L’association d’une activitéphysique à une alimentation pauvre engraisses accentue les effets de cettedernière sur la diminution des taux decholestérol-LDL. La diminution du choles-térol-LDL ne semble cependant s’observerque lors d’une pratique sportive importante.

Les mécanismes évoqués pour expliquer les effets de l’activité physique sur le profillipidique sont, entre autres, l’augmentationde l’activité de la lipoprotéine lipase muscu-laire et du tissu adipeux et une diminution de l’activité de la lipase hépatique, ce quientraîne un moindre catabolisme des par-ticules HDL.

• les sujets inactifs ont plus de risque dedévelopper une insulinorésistance ou undiabète de type 2 ; à l’inverse l’entraî-nement physique améliore l’action del’insuline et diminue l’insulinorésistance(cf. infra) ; le niveau d’activité physique estinversement associé à l’obésité ou aurisque de prise de poids ultérieure et à une localisation préférentielle de la graisse au niveau abdominal (cf. infra) ; l’activitéphysique agit ainsi de façon plus globale

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sur l’ensemble des composantes dusyndrome plurimétabolique encore appelésyndrome X, au sein duquel la localisationabdominale de la graisse et la résistanceà l’insuline jouent un rôle déterminant.

• une relation inverse entre le niveau habitueld’activité physique, différents facteurs dela coagulation (fibrinogène) et endothéliaux(molécules d’adhésion), l’existence d’unétat pro-inflammatoire systémique (cytokinespro-inflammatoires) et des marqueurs dustress oxydatif, est également rapportée.La pratique régulière d’une activité phy-sique en endurance réduit l’agrégationplaquettaire et a un effet antithrombogène.Les effets de l’activité physique sur lafonction plaquettaire sont expliqués par au moins deux mécanismes : une augmen-tation du NO, puissant médiateur auxeffets anti-plaquettaires, l’augmentationdu cholestérol-HDL qui stimule la produc-tion de prostacycline et réduit ainsi laréactivité plaquettaire. L’activité physiqued’intensité élevée induirait de plus unediminution du PAI-1 et du t-PA alors queles effets de l’activité physique sur lefibrinogène sont plus discutés. La relationentre activité physique et thrombogenèseest toutefois complexe : en aigu, un exerciceintense augmente le nombre et l’activité

des plaquettes et a un effet prothrombo-tique expliquant les accidents coronariensaigus observés occasionnellement.

De plus, par ses effets cardiaques propres(adaptation structurelle des artères coro-naires favorisant une augmentation du fluxcoronarien, meilleure efficience des échangesen oxygène, augmentation de compliancecardiaque), l’entraînement en endurancediminue directement le risque d’ischémiemyocardique. L’amélioration de l’apport en oxygène et la diminution de l’activitésympathique contribuent à la diminutiondes troubles du rythme ventriculaire et durisque de mort subite.

Etudes d’intervention Quelques études de prévention secondairemenées chez le sujet coronarien et de nom-breuses études randomisées et contrôléesont permis d’établir que la pratique régulièred’une activité physique modérée en endu-rance, en plus d’agir sur les différents facteursde risque cardiovasculaire, ralentit la pro-gression ou diminue la sévérité des lésionsathéromateuses au niveau des carotides.Elle a également un effet favorable chez lespatients ayant une insuffisance coronarienne,une pathologie artérielle périphérique ouchez ceux qui ont présenté un infarctus

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du myocarde ou une insuffisance cardiaque.La mise en place d’une activité physiquerégulière chez les sujets présentant uneinsuffisance coronarienne ou ayant présentéun infarctus du myocarde est associée à une diminution de la mortalité de 25 %.Nous ne disposons cependant actuellementd’aucune étude de prévention primaire descoronaropathies basée sur la seule modifi-cation du niveau habituel d’activité physiquechez l’homme.

Cancers

Un grand nombre d’études d’observationindiquent que les sujets physiquement actifsont un risque diminué d’incidence et demortalité par cancer tous sites confondus,chez l’homme comme chez la femme. Leseffets conjoints de l’alimentation et d’autrescomportements de santé rendent parfoisdifficile l’interprétation de ces études. Lesdonnées disponibles indiquent toutefoisclairement que l’activité physique estassociée différemment avec le risque decancer selon le site concerné. Les donnéesles plus probantes concernent l’effetbénéfique de l’activité physique vis-à-visdu cancer du colon, chez l’homme et lafemme, et du cancer du sein chez la femme.

Parmi 51 études disponibles concernant lerisque de cancer du colon et/ou du rectum,43 démontrent une réduction de 40 à 50 %du risque chez les sujets les plus actifs. Cet effet a été observé à la fois pourl’activité physique professionnelle et deloisirs et apparaît indépendant d’autresfacteurs de risque tels que l’alimentation etla corpulence. La relation observée est de type dose/réponse mais l’allure précisede cette courbe reste à déterminer. Toutefoisdans une étude portant sur des hommessuivis pendant 26 ans, la pratique d’uneactivité physique modérée ou intensecorrespondant à une dépense énergétique

d’au moins 1 000 kcal par semaine étaitassociée à une diminution de 50 % del’incidence du cancer du colon. Cet effetbénéfique n’est pas retrouvé pour le cancerdu rectum.

L’activité physique est également associée à une diminution de l’ordre de 30 % durisque du cancer du sein chez la femme,notamment après la ménopause, avec unerelation de type dose/réponse.

L’activité physique pourrait de plus exercerun effet protecteur vis-à-vis des cancers dela prostate, de l’endomètre et du poumon.

Mécanismes Les principaux mécanismes qui pourraientexpliquer l’effet bénéfique de l’activitéphysique sur le risque de cancer en généralsont liés à ses effets sur le poids etl’adiposité abdominale, sur les tauxcirculants d’insuline et des facteurs decroissance (IGF-1) et peut-être à ses effetssur l’immunité (augmentation du nombre etde l’activité des macrophages, des lympho-cytes « natural killer » et prolifération deslymphocytes activés par les mitogènes).De plus, l’activité physique pourrait diminuerspécifiquement le risque du cancer du colonpar ses effets sur le transit intestinal,réduisant le temps d’exposition de lamuqueuse digestive aux carcinogènesd’origine alimentaire. L’exercice intensepourrait de plus induire une augmentationde la prostaglandine F qui inhibe laprolifération des cellules coliques, sansaugmenter la prostaglandine E2 qui lastimule. Le rôle protecteur vis-à-vis ducancer du sein ferait également intervenirdes mécanismes métaboliques et hormo-naux : premières règles plus tardives, cyclesanovulatoires plus fréquents (facteursprotecteurs connus du cancer du sein),augmentation de la production de SHBGinduisant une diminution de la disponibilitédes oestrogènes. D’autre part, l’activité

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physique exerce un effet bénéfique endiminuant le risque de surpoids et de

l’obésité, dont l’association avec le cancerdu sein et du colon est bien établie.

Prise de poids/obésité

Dans un grand nombre d’études trans-versales dans différentes populations, uneassociation inverse est retrouvée, commeattendu, entre le niveau habituel d’activitéphysique ou la capacité cardiorespiratoired’une part, et différents indicateurs d’obésitéd’autre part. Les études prospectives sontmoins nombreuses. Leurs résultats indiquentque l’activité physique peut jouer un rôled’atténuation du gain de poids au cours du temps, sans toutefois permettre deprévenir complètement le phénomène, nipromouvoir une perte de poids au niveaudes populations. De façon intéressante,dans une large cohorte de près de 9 000hommes d’âge moyen (étude PRIME)incluant des sujets français des trois centresde l’étude MONICA, il a été montré que desactivités d’intensité modérée de la viequotidienne, telles qu’aller au travail enmarchant ou en vélo, étaient inversementassociées au gain de poids après cinq ansde suivi. Quelques études suggèrent deplus une relation inverse entre le niveauhabituel d’activité physique et la localisationabdominale de la graisse. Des donnéesrécentes indiquent qu’après prise en compte

de l’activité physique et des habitudes alimen-taires le temps passé assis à regarder latélévision, assis au travail ou en conduisantsont chacun liés positivement au risqued’obésité. De façon intéressante, l’impactde l’apport lipidique sur le risque de prise de poids dépendrait du niveau habitueld’activité physique.

La relation liant activité physique et corpu-lence est de type dose/réponse, mais l’allurede la courbe demande à être précisée. Dansle contexte alimentaire occidental actuel,une dépense énergétique liée à l’activitéphysique de 1 000 kcal/semaine n’est peut-être pas suffisante. Il a été suggéré que la pratique de 60 à 80 minutes d’activitéd’intensité modérée par jour (environ 2 500kcal/semaine) était nécessaire, en asso-ciation avec une alimentation adaptée, pourpermettre le contrôle du poids, notammentaprès amaigrissement chez l’obèse.

En matière de prévention de la prise depoids, la lutte contre la sédentarité apparaîtcomme une stratégie complémentaire qui,au moins chez les enfants, pourrait se révélerplus efficace que des actions centréesuniquement sur la promotion de l’activitéphysique.

Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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MécanismesEn plus de ses effets directs sur le bilanénergétique, l’activité physique pratiquéesur une base régulière favorise l’utilisationdes substrats lipidiques par rapport auxglucides. Le profil d’oxydation des substratsdépend de l’intensité et de la durée del’exercice et en théorie, le niveau le plusélevé d’oxydation des lipides est observépour des activités d’intensité moyennecorrespondant à 50-60 % du VO2max (voirChapitre 1). L’augmentation de l’utilisationdes substrats lipidiques peut atteindre 20 %après plusieurs semaines d’entraînementchez des sujets sédentaires ; elle se prolongeégalement dans la période post-exercice.C’est donc en grande partie l’effet combinédu niveau d’activité physique et des apportsen graisses qui va déterminer l’équilibrationdu bilan énergétique. Cependant, le niveauà partir duquel les apports en lipides

peuvent dépasser les capacités d’oxydationlipidique de l’organisme lors d’une dimi-nution de l’activité physique n’est pasencore clairement défini. Le comportementsédentaire, quant à lui, est lié au gain depoids directement par le biais d’une faibledépense d’énergie mais aussi indirectementpar son association à d’autres compor-tements de santé (apports alimentaires,alcool, tabac…).

La meilleure capacité du muscle entraîné à utiliser les graisses comme sourced’énergie est associée à une meilleuremobilisation des acides gras à partir du tissuadipeux de réserve. En effet, l’entraînementmodifie la réceptivité du tissu adipeux, en augmentant l’efficacité de la voie beta-adrénergique, lipolytique et en diminuantcelle de la voie alpha2-adrénergique, anti-lipolytique.

Diabète

Suggérée par l’augmentation de la pré-valence du diabète de type 2 au sein depopulations ayant abandonné leur mode de vie traditionnel ou ayant migré vers desenvironnements plus évolués sur le plan

technologique, la relation entre activitéphysique et diabète de type 2 est confirméepar des études transversales et de cohorte.Le risque de développer un diabète de type 2est trois fois plus élevé chez les hommesayant une faible capacité cardiorespiratoirepar comparaison à ceux qui ont une capacité

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cardiorespiratoire élevée. Dans l’étude desétudiants de l’université de Pennsylvanie, la diminution du risque de diabète de type 2était de 6 % par tranche de 500 kcald’activité physique de loisirs par semaine,l’effet protecteur apparaissant plus marquéchez les sujets à risque (sujets ayant unsurpoids, une hypertension artérielle ou desantécédents familiaux de diabète). L’asso-ciation inverse entre risque de diabète detype 2 et dépense énergétique liée uni-quement à la marche est d’amplitudesimilaire à celle existant avec la dépenseénergétique totale par l’activité physique.Cette relation ne dépend pas du degré decorpulence des sujets.

Il existe une relation dose/réponse linéaireentre le niveau habituel d’activité physiqueet la survenue du diabète de type 2. Leniveau minimum d’activité physique ayant un effet bénéfique dans la prévention dudiabète de type 2 n’est pas établi. Il fautnoter que dans l’étude de Harvard, un effetfavorable était observé pour une activité del’ordre de 500 kcal par semaine.

Il a été démontré qu’une intervention portantsur le mode de vie, incluant une activitéphysique régulière et au moins modérée etdes conseils d’équilibre alimentaire, permetde prévenir ou de retarder l’apparition d’un diabète de type 2. Dans deux étudesd’intervention randomisées (DiabetesPrevention Study en Finlande et DiabetesPrevention Program aux USA) menées chezdes sujets intolérants au glucose, l’inci-dence du diabète de type 2, après 3 à 6 ansde suivi, était deux fois moins importantedans le groupe ayant bénéficié d’uneintervention sur le mode de vie que dans le groupe témoin. Dans l’une de ces études,il a été montré que l’effet préventif del’activité physique n’était pas expliqué par ses seuls effets sur le poids. Chez le diabétique, la pratique régulière d’uneactivité physique améliore l’équilibre

glycémique et réduit le risque cardio-vasculaire.

MécanismesLes mécanismes de la protection vis-à-visdu diabète de type 2 par l’activité physiquesont à la fois directs, par le biais de l’amélio-ration de la sensibilité à l’insuline, et indirectspar le contrôle du poids et le maintien de la composition corporelle. L’entraînementphysique est associé à une augmentation dela sensibilité à l’insuline même en l’absencede modification pondérale. La perte depoids peut amplifier cet effet. L’améliorationde la sensibilité à l’insuline par l’entraî-nement est observée même dans le cas dela pratique d’activités physiques d’intensitémodérée, mais apparaît de courte durée(quelques jours au plus). Le caractèrerégulier de l’activité est donc absolumentessentiel d’où l’importance des aspectsconcernant la compliance aux recomman-dations.

Le tissu musculaire squelettique, du fait desa masse importante et de son caractèreinsulino-sensible, joue un rôle majeur dansl’équilibre glycémique. La captation duglucose par le muscle squelettique dépendde la concentration locale en insuline maisaussi de l’intensité de la contraction muscu-laire. Après un exercice musculaire aigu, on constate une amélioration de la captationdu glucose liée à plusieurs mécanismesassociant une augmentation de l’insulino-sensibilité qui persiste plusieurs heures etun mécanisme indépendant de l’insuline,intervenant probablement par une meilleureefficacité des transporteurs du glucose detype GLUT4. L’activité de l’hexokinase etcelle de la glycogène-synthase, enzyme cléde la synthèse du glycogène, sont augmen-tées ce qui accélère l’utilisation du glucose.La régularité et l’ancienneté de la pratiquede l’activité physique majorent ces adapta-tions. Par ailleurs, l’exercice musculaire

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régulier diminue d’une part l’insulinémiebasale par augmentation de son catabo-lisme hépatique et sa réponse à la charge

glucosée, d’autre part le débit glucoséhépatique.

Vieillissement, ostéoporose

Lors du vieillissement, les activités d’endu-rance ou de renforcement musculaire sont à l’origine de nombreuses réponses physio-logiques favorables. Une activité physiquerégulière contribue à réduire, ou prévenircertains processus délétères liés à l’avan-cée en âge, à améliorer la qualité de vie et la capacité fonctionnelle des sujets âgés et à retarder l’entrée dans la dépendanceen maintenant leur autonomie.

L’entraînement en endurance permet demaintenir ou d’améliorer différents paramètrescardiovasculaire (VO2max , débit cardiaque,différence artérioveineuse en oxygène) etcontribue à améliorer les performances lorsd’exercices sous-maximaux.

Chez le sujet âgé, la pratique d’une activitéphysique régulière est associée à unediminution de nombreux facteurs de risque,en particulier cardiovasculaire. Plus parti-culièrement, l’entraînement en endurance

est associé à une diminution de la glycémieà jeun, à une amélioration de la tolérance auglucose et de la sensibilité à l’insuline, ainsiqu’à une diminution de la pression artérielle.Les effets bénéfiques sur l’homéostasieglucidique sont observés avant toutemodification du poids ou de la compositioncorporelle.

Le renforcement musculaire (exercice deforce) aide à prévenir la perte de massemusculaire (sarcopénie) et de la fonctionmusculaire habituellement observée avecl’avancée en âge. La préservation de lamasse maigre, en particulier de sa compo-sante musculaire, participe à la préventionde la diminution de la dépense énergétique,pouvant ainsi limiter le gain de masse grasseavec le temps. La force musculaire estessentielle aux capacités ambulatoires etune corrélation a été observée entre laforce musculaire et la vitesse de marchespontanée. L’augmentation de la forcemusculaire peut ainsi permettre d’augmenterl’activité spontanée des sujets âgés, voire

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des sujets très âgés et fragiles. Le travail enforce augmente la densité osseuse etréduit le risque d’ostéoporose (cf. infra).

Les autres bénéfices de l’activité physiquechez les sujets âgés incluent l’améliorationde l’équilibre et donc la diminution du risquede chutes, ainsi que l’augmentation de lasouplesse et de l’amplitude des mouve-ments. Le type précis d’activité physique quipermettrait d’obtenir ces effets, demandecependant encore à être précisé. Parailleurs, certaines données suggèrent quel’activité physique régulière favorise lemaintien des fonctions cognitives et del’humeur du sujet âgé (cf.infra). Il fautsouligner que même si la participationrégulières à des activités physiques nepermet pas toujours d’augmenter de façonsignificative les paramètres physiologiquesd’évaluation de la condition physique(VO2max) chez les sujets âgés, le bénéficeen termes d’état de santé et de capacitéfonctionnelle reste important.

Santé osseuseL’exercice physique augmente le capitalosseux de l’organisme et entraîne uneaugmentation de la densité minérale osseuseindépendamment de l’âge. Il joue de ce faitun rôle important dans la prévention et letraitement des différents syndromes deperte osseuse dont l’ostéoporose. Il fauttoutefois noter que l’augmentation de ladensité osseuse sous l’effet de l’activitéphysique dépend fortement des apportscalciques avec une relation non linéairemarquée par un effet seuil autour d’unapport calcique de 800 à 1 000 mg par jour.En dessous de ce seuil, l’effet de l’activitéphysique sur la densité osseuse seraitdiminué ; au dessus de celui-ci, l’augmen-tation des apports calciques n’aurait quepeu d’effet. Attention, les comportements

alimentaires des pratiquants de certainstypes de sports et plus particulièrement des sports d’endurance peuvent aboutir àune consommation de calcium insuffisante.Les effets positifs osseux de l’exercicephysique sont observés essentiellementlorsque l’activité physique est ancienne et bien supportée. A l’inverse, la pratiqued’un entraînement intensif sur un orga-nisme mal préparé peut conduire à unedéminéralisation du tissu osseux.

Chez l’enfant, différentes études indiquentque la pratique régulière d’activités physiques,surtout celles où l’on doit supporter sonpoids, favorise le développement optimaldes tissus osseux et musculaires, enaméliorant notamment la minéralisation et la densité osseuse. Il faut rappeler que lecapital osseux à la fin de l’adolescence estactuellement considéré comme un facteurprédictif majeur du risque d’ostéoporosechez le sujet âgé.

MécanismesLa contrainte mécanique de l’activitéphysique semble être le principal facteurexpliquant ses effets bénéfiques sur l’os.L’augmentation de la masse osseuse est liéeà une stimulation de la formation osseuseobjectivable par l’augmentation des tauxplasmatiques d’ostéocalcine, protéine ducollagène considérée comme un marqueursanguin du métabolisme osseux. Cephénomène peut être observé relativementrapidement sous l’effet de l’entraînement etne semble pas altéré par le vieillissement :dans une étude menée chez des femmesménopausées, une augmentation de ladensité osseuse de 3,8 % a été observéeau terme de cinq mois d’exercice physiquecontrôlé alors que les femmes témoins nonactives perdaient 1,9 % de leur valeur dedépart.

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Immunité

Différents travaux montrent que les défensesimmunitaires sont augmentées pour desentraînements physiques modérés en volumeet en intensité et diminuées pour des niveauxélevés. On observe ainsi une réductiondes infections respiratoires chez les sujetsayant une activité physique régulière etmodérée mais une augmentation decelles-ci pour des activités intenses detypes compétitifs.

Ces infections intercurrentes semblent être liées à une diminution des défensesimmunitaires survenant dans les suitesd’exercices intenses et prolongés. Unexercice musculaire unique et intense estsuivi d’une augmentation transitoire des

concentrations circulantes des cellulesimmunocompétentes (notamment descellules Natural Killer ou NK impliquéesdans la défense contre les infectionsbactériennes et la destruction des cellulescancéreuses) puis d’une diminution impor-tante dans les heures qui suivent l’arrêt del’exercice. Parallèlement à cette dernièrephase, on observe une baisse significativedes immunoglobulines A (IgA) salivaires,plus particulièrement impliquées dans ladéfense contre les infections respiratoires.Par ailleurs, l’hyperventilation liée à l’exerciceintense, en favorisant le contact entre l’arbrerespiratoire et les germes pathogènes, etl’augmentation des hormones de stresspourraient également contribuer au risqueplus élevé de ces infections.

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Effets psychologiques et qualité de vie, performances cognitives

La pratique d’une activité physique régulièreest associée dans différentes étudestransversales à un plus grand bien êtrepsychologique, à une meilleure toléranceaux contraintes de la vie professionnelleset a un effet bénéfique sur le vécu et laréaction aux contraintes psychosociales.Quelques études d’intervention suggèrentégalement un effet favorable dans la priseen charge de la dépression. De plus,l’activité physique est associée à un risqueplus faible de maladie d’Alzheimer et dedémence ainsi qu’à un moindre déclin desfonctions cognitives.

MécanismesCes effets sont d’origine multifactorielleavec entre autres un effet indirect parl’impact de l’entraînement physique sur lavie relationnelle des individus. Par ailleursl’exercice musculaire augmente le débitsanguin cérébral et l’amélioration desfonctions cognitives et psychosensoriellessemble bien corrélée avec ce phénomènecirculatoire. Enfin, la pratique régulière d’uneactivité physique modérée est associée à desmodifications des neuromédiateurs centraux,avec notamment une élévation des concen-trations de sérotonine, un des neuro-médiateurs impliqué dans les réactionsd’éveil comportemental et surtout dans letonus antidépresseur.

Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

Recommandations d’activité physique

� Chez l’adulte� Chez l’enfant et l’adolescent� Objectifs du Programme National Nutrition Santé

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Chez l’adultePlusieurs types de recommandationsconcernant l’activité physique et destinées àla population générale ont été diffusés aucours des dernières années (Tableau 3).Les recommandations élaborées à la fin desannées 80, basées sur un modèle du type« entraînement physique – forme physique »,avaient pour objectif principal d’augmenterla condition physique. Le type d’activitépréconisé dans ce cas était d’intensitérelativement élevée et basée sur l’évaluationde la fréquence cardiaque maximale. Lesrecommandations plus récentes, et pluspragmatiques, correspondent à un modèledu type « activité physique – état de santé »et sont centrées sur l’activité physiquenécessaire pour diminuer le risque de

pathologie chronique en général et cardio-vasculaire en particulier.

Compte tenu des avancées scientifiques,actuellement, les activités recommandéessont donc non seulement des activités deloisir mais aussi des activités de la viecourante. La possibilité de réaliser l’activitéphysique en plusieurs fois au cours de la journée est d’un intérêt pratique évident et l’augmentation de la compliance dans ce cas a été rapportée (par ex. 3 fois 10minutes d’activité d’intensité modérée parjour plutôt que 30 minutes en une seulefois). L’effet de ce fractionnement sur lerisque cardiovasculaire (et sur le risqued’événements coronariens en particulier)reste cependant à démontrer.

Une difficulté est de définir ce qu’il fautentendre par activité « d’intensité modérée ».

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Recommandations « traditionnelles » (1)

Recommandations « actuelles »(2, 3)

Fréquence 3 - 5 jours par semaine 6 - 7 jours par semaine

Intensité 60 - 90 % de la fréquence cardiaquemaximale(50 - 85 % de la puissance aérobiemaximale, VO2max)

Modérée (3 - 6 METS* ou 4 – 7 kcal/min)

Durée 20 - 60 minutes en une fois d’activitéd’endurance

� 30 minutes/jour en une ou plusieurs fois

Type Toute activité utilisant les grandsgroupes musculaires(course, vélo, natation…)

Toute activité pouvant être réaliséed’intensité comparable à la marcherapide

Tableau 3. Evolution des recommandations d’activité physique pour la population générale (Adulte)

*MET : équivalent métabolique (rapport du coût énergétique d’une activité donnée à la dépense énergétique au repos). (1) American College of Sports Medicine (1990) (2) American College of Sports Medicine (1995)(3) Surgeon General Report on Physical Activity (1996) (consultable sur le site www.healthfinder.gov)

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La marche à bonne allure (marche rapide)est prise comme exemple d’activité typedans les recommandations. Une activitéd’intensité modérée peut également êtredéfinie comme une activité qui s’accom-pagne d’une accélération de la respiration (à la limite de l’essoufflement) sans quel’individu ne transpire obligatoirement oude façon subjective (activité moyennementdifficile sur l’échelle de Borg) (Tableau 4).Ces repères pragmatiques sont proba-blement plus adéquats que la référence à une vitesse (4 à 6 km/h, en terrain plat) ouà la dépense énergétique liée à l’activitéphysique (3 à 6 fois la dépense de repos) :de telles activités peuvent en effet êtremodérées pour certains individus mais très intenses pour d’autres, notamment en fonction de l’âge.

L’activité physique minimum conseillée chezl’adulte correspond donc à la pratique de la marche à un pas soutenu 30 minutespar jour, la plupart, et si possible tous lesjours de la semaine. Les activités consi-dérées comme équivalentes sont le vélo(par ex. comme moyen de transport), la natation (en dehors de la compétition), le jardinage, certaines activités domes-tiques… Des activités d’intensité supérieurepeuvent bien entendu être réalisées sur une base individuelle en fonction des goûts, de la capacité physique et de l’état de santé.Dans cette perspective, les recomman-dations plus anciennes peuvent constituerune étape ultérieure pour ceux qui atteignentdéjà le seuil minimum recommandé (cf.chapitre 5 « En pratique »). 28

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IntensitéVO2max (%)Fréquence cardiaquede réserve (%)

Fréquence cardiaquemaximale (%) Echelle de Borg

Très légère < 25 < 30 < 9

Légère 25 – 44 30 – 49 9 – 10

Modérée 45 – 59 50 – 69 11 – 12

Intense 60 – 84 70 – 89 13 – 16

Très intense � 85 � 90 >16

Maximale 100 100 20

Tableau 4. Classification de l’intensité de l’activité physique (activités d’endurance) – intensité relative

Echelle de Borg : échelle d’évaluation de l’effort perçu (de 6 à 20)Source : Surgeon General Report (1996) (consultable sur le site www.healthfinder.gov)

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Chez l’enfant et l’adolescentEn l’absence d’études prospectives oud’études d’intervention randomisées bienconduites et suffisamment longues, nous nedisposons pas chez l’enfant, contrairementà l’adulte, de données permettant d’établiravec précision la quantité et le type d’activitéphysique nécessaires à un effet positif sur lasanté immédiate et future des jeunes.

Il avait initialement été proposé d’utiliser lesmêmes recommandations que celles des-tinées aux adultes (soit au moins 30 minutespar jour d’activité d’intensité modérée). Lesexperts de deux conférences de consensusrécentes s’accordent aujourd’hui pour direque ceci n’est probablement pas suffisant, etque les enfants devraient de plus « pratiquer,trois fois par semaine minimum, desactivités physiques d’intensité plus élevéependant au moins 20 minutes par séance,sous forme d’activités physiques indi-viduelles ou de sports collectifs et, pourles adolescents, d’entraînement musculaireavec “résistance” (musculation) ». Dansl’une des conférences, les experts ajoutentqu’un minimum de 60 minutes (et non 30minutes) par jour d’activités physiquesd’intensité modérée ou plus élevée estsouhaitable chez les jeunes, sous forme desports, de jeux ou d’activités de la viequotidienne.

Dans les deux cas les experts ont tenu àmettre en avant le fait que la promotion d’un mode de vie physiquement actif doitêtre l’affaire de tous (famille, éducateursphysiques, écoles, centres médico-sportifs,collectivités…). Il faut noter que cesrecommandations reposent sur le conceptd’un seuil minimal ou d’un ensemble derecommandations supposées optimalespour la santé, concept pour lequel il n’existepas à l’heure actuelle d’évidence épidé-miologique ou expérimentale chez l’enfant.

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Objectifs du PNNS L’incitation à l’activité physique dans lapopulation générale n’a de sens que dans le cadre d’une action de promotion etd’éducation à la santé au sens large, incluantles aspects nutritionnels. La limitation de lasédentarité et la promotion d’une activitérégulière d’intensité modérée font partiedes axes majeurs du Programme NationalNutrition Santé (PNNS) mis en place par leMinistère chargé de la Santé en 2001,repris dans la Loi relative à la politique deSanté Publique du 9 août 2004. L’objectifdu PNNS pour l’activité physique est«d’augmenter de 25% la proportion d’adultespratiquant l’équivalent de 30 minutes demarche rapide par jour » ; de plus « lasédentarité étant un facteur de risque,elle doit être combattue dès l’enfance »(www.sante.gouv.fr rubrique Nutrition).L’objectif de la loi vise à passer de 60 %

pour les hommes et 40 % pour les femmesactuellement, à 75 % pour les hommes et 60 % pour les femmes d’ici 2008, entermes de proportion de personnes, tousâges confondus, faisant par jour l’équivalentd’au moins 30 minutes d’activité physiqued’intensité modérée, au moins 5 fois parsemaine.

En 2004, une première campagne natio-nale de promotion de l’activité physique a été lancée dans le cadre du PNNS(www.mangerbouger.fr). Un guide d’activitéphysique « La santé vient en bougeant »destiné au public et aux professionnels de santé, est disponible auprès de l’Institutnational de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) en complément du Guidealimentaire pour tous « La santé vient enmangeant ». Un kit d’activité physiquedestiné aux responsables municipaux afin deles aider à « animer » leur ville sur ce thème,peut-être commandé auprès de l’INPES.

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Niveau habituel d’activité physique des Français

� Chez l’adulte� Chez l’enfant et l’adolescent� Coûts de l’inactivité et de la sédentarité

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Au cours de cinquante dernières années,parallèlement au progrès technologique et àl’urbanisation, le mode de vie dans nossociétés industrialisés s’est profondémenttransformé. Pour la majorité, les occu-pations professionnelles, domestiques et lestransports impliquent peu de dépensephysique. Si les activités de loisir ont connuun développement important, il apparaîtque l’augmentation de la dépense d’énergiedans ces situations ne permet pas toujoursde compenser la diminution liée auxoccupations professionnelles et domes-tiques. De plus, il persiste dans les paysindustrialisés une relation inverse entre laparticipation ou la durée d’activité physiquede loisir et le niveau socio-économique (oula catégorie socio-professionnelle).

Chez l’adulte

Situation actuelle en France

En France, il y a encore peu de donnéespermettant de documenter le niveau habitueld’activité physique en général, alors que lapratique structurée des différents sportspeut être évaluée par les statistiques desclubs et fédérations. D’après les résultatsde l’enquête du Baromètre Santé Nutrition2002 réalisé auprès d’un échantillon repré-sentatif de français âgés de 12 à 75 ans(www.inpes.sante.fr), 65,7 % des sujetsinterrogés rapportaient avoir pratiqué aumoins 30 minutes d’activité physiquependant les loisirs ou dans la vie de tous lesjours (marche ou sport) la veille del’entretien, 17 % n’avaient pratiqué aucuneactivité. La proportion de sujets atteignantles recommandations variait selon le sexe(70 % des hommes, 61 % des femmes) etdiminuait avec l’âge (75 % des 12-24 ans,61% des 45-75 ans). La proportion de sujetsayant regardé la télévision la veille del’enquête était de 90 % chez les hommes etde 88 % chez les femmes, le temps moyenpassé par jour devant la télévision (130 min/j)n’était pas différent selon le sexe, mais il augmentait significativement avec l’âge(152 min/j chez les 65-75 ans). Les hommesétaient aussi proportionnellement plusnombreux à avoir utilisé un ordinateur laveille de l’interview.

Malgré des différences méthodologiquesrendant les comparaisons difficiles, lesétudes régionales ou nationales françaisesrécentes (www.invs.sante.fr) sont globalementen accord avec ces données et indiquentque 10 à 15 % des adultes Français nepratiquent quasiment aucune activitéphysique et que seuls 60 % d’entre euxatteignent les recommandations. Ils sont de

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50 à 60 % à pratiquer une activité sportiverégulière. En l’absence de données dispo-nibles actuellement sur des échantillonsreprésentatifs de la population Française, il n’est pas possible de préciser l’évolutionde l’activité physique au cours des dernièresdécennies.

Situation en Europe et dans le monde

Dans l’enquête Eurobarometer réalisée en2002 dans les 15 pays alors membres del’Union Européenne à l’aide d’un question-naire simplifié évaluant l’activité physiquedes 7 derniers jours, 40 % des adultes inter-rogés avaient pratiqué au moins une activitéintense la semaine précédant l’enquête(63 % des 15-25 ans, 46 % des 26-40 ans,36 % des 45-64 ans et 18 % des plus de65 ans). Il existait d’importantes variationsselon les pays avec des extrêmes allant de56 % pour les pays les plus actifs (Pays-Bas, Allemagne, Luxembourg et Finlande) à28 % pour les moins actifs (Espagne, Italie,Irlande et Belgique). La France se situaitdans la moyenne avec un taux de 40 %.

Aux Etats-Unis, la proportion de sujets nepratiquant aucune activité physique de loisirest encore plus importante qu’en Europe :de l’ordre de 30 % dans la tranche d’âge18-24 ans, et d’environ 70 % chez lessujets de plus de 75 ans.

Chez l’enfantet l’adolescent

Les données disponibles, relativementhomogènes d’un pays à l’autre, convergentpour démontrer que nombre d’adolescentsont adopté un style de vie sédentaire. D’unefaçon générale, quel que soit l’âge et le pays,le niveau d’activité physique des garçonsest plus élevé que celui des filles. EnEurope, la majorité des enfants en bas âge« accumulent » l’équivalent de 30 minutesd’activité physique modérée par jour, puisl’activité physique décline avec l’âge,notamment à l’adolescence pour atteindreprogressivement les chiffres observés chezl’adulte. En revanche, un grand nombre de jeunes ne pratiquent pas aujourd’huil’équivalent de deux à trois séances de 20minutes d’activité physique d’intensitémodérée ou intense par semaine.

Dans le Baromètre Santé Nutrition 2002,96% des adolescents interrogés déclaraientavoir marché ou pratiqué une activitésportive la veille de l’entretien ; cependantseuls 64 % des filles et 79 % des garçonsavaient réalisé ces activités pendant plus de30 minutes et la proportion de sujets ayantréalisé une activité intense au moins une foisles 15 jours précédents l’enquête n’était quede 15 % chez les filles et 24 % chez lesgarçons. En revanche, ils étaient 88 % à avoirregardé la télévision la veille (110 minutes enmoyenne) et 40 % avoir utilisé un ordinateur(85 min en moyenne). Un adolescent sur 2 ou 3 passe donc en moyenne plus de 3 heures par jour devant un écran. Cesdonnées sont en accord avec différentesétudes régionales et nationales qui indiquentque près de 40 à 50 % des filles et 25 à35 % des garçons ne font pas d’activité

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physique structurée en dehors des coursobligatoires d’éducation physique etsportive (EPS) à l’école. Une étude menéeauprès d’un échantillon de 4 326 collégiensde 6e du Bas-Rhin, révèle de plus qu’à peineun tiers d’entre eux marche ou utilise le véloplus de 20 minutes par jour pour aller etrevenir du collège. Certes la majorité desadolescents déclare suivre régulièrement les cours d’EPS. Toutefois il a été montréque les élèves ne sont généralement actifsque pendant moins du quart de leur périoded’éducation physique (Cazorla, donnéesnon publiées). L’étude, dans un sous-échantillon d’élèves, de l’activité physique à l’aide d’accéléromètres montre que la majorité des adolescents cumule plus de 30 minutes par jour d’activité physiqued’intensité au moins modérée mais qu’ilssont seulement 30 % à atteindre l’objectifde 60 minutes d’activité modérée par jour et moins de 40 % à réaliser 60 minutescumulées par semaine d’activité physiqueintense (� 6 METs).

Différents éléments suggèrent fortementune diminution du niveau d’activité physiquedes enfants et des adolescents au coursdes dernières décennies :

1) Les données de consommation alimen-taire depuis 1930 indiquent une réductionsubstantielle des apports énergétiquessans qu’il y ait eu diminution, bien au contraire, de la masse corporelle des adolescents. Même si une sous-estimation des apports ne peut êtreéliminée, ceci indique une diminution de la dépense énergétique totale et doncde celle liée à l’activité physique au coursde 60 dernières années.

2) On peut affirmer sans risque de setromper que le temps consacré à desoccupations de loisir de type sédentaire(télévision, jeux vidéos, ordinateur,Internet…) a augmenté de façon majeureet interfèrent avec les habitudes de viedes jeunes, en particulier avec leur niveaud’activité physique.

3) Enfin plus d’une dizaine d’études indi-quent que les performances physiquesdes enfants et des adolescents, en parti-culier leur capacité aérobie, a diminué de façon importante ces 20 dernièresannées. Dans une méta-analyse portantsur les mesures obtenues lors d’un testde Léger (course navette de 20 m) chez près de 130 000 enfants et ado-lescents de 11 pays entre 1981 et 2000,les auteurs observent une diminution de la capacité aérobie moyenne de0,43 % par an, soit 8,6 % en 20 ans.

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Coûts de l’inactivité et de la sédentarité D’après les estimations disponibles, le coûtdirect des conséquences d’une activitéphysique insuffisante n’est pas négligeable.Il représentait près de 2,5 % du montantdes dépenses de santé aux Etats-Unis pourl’année 1995 (Tableau 5). Il a été calculéqu’une diminution d’environ 7 % de la morta-

lité due à la maladie coronaire et au cancerdu côlon et de 5 % de la mortalité liée audiabète pourrait être obtenue si 50 % dessujets irrégulièrement actifs (actifs mais endessous du seuil recommandé) devenaientrégulièrement actifs (5x30 min par jourd’activité d’intensité modérée). Ceci repré-sentait une diminution annuelle de 41 800décès pour la population des Etats-Unis.Cette réduction était comparée à celleobtenue si 50 % des sujets modérémentactifs devenaient actifs de façon plusintense sur une base régulière (< 1 %).

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Pathologie Risque relatif Risqueattribuable

Coût directs (en milliards US $)

Maladie coronaire 2 22 % 8,9

HTA 1,5 12 % 2,3

Diabète type 2 1,5 12 % 6,4

Pathologie vésiculaire 2 22 % 1,9

Ostéoporose (fractures) 2 18 % 2,4

Cancers- Côlon 2 22 % 2,0- Sein 1,2 5 % 0,38

Total : 24,3 milliards US $ (2,4 % des dépenses de santé)

Tableau 5. Coût associé à l’inactivité physique aux Etats-Unis (1995)

Source : Colditz, 1999

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Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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Comment favoriser l’activité physique ?

� Facteurs influençant le niveau habituel d’activité physique� Actions de prévention et études d’intervention� En pratique

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Facteurs influençant le niveau habitueld’activité physique Au cours des dernières années, de nom-breuses données sont venues soulignerl’influence de l’environnement sur le modede vie des individus, et en conséquence surleur état de santé. Aujourd’hui, notre sociétéest structurée de telle sorte que la majoritédes individus n’a pas besoin d’être physi-quement active au cours d’une journéehabituelle. D’un autre côté, un pan importantde l’offre de loisirs favorise les comportementsinactifs. Les facteurs intrapersonnels –génétiques, biologiques et psychologiques– qui conditionnent l’activité physique (ceciest également vrai pour les choix alimentaires)ne peuvent plus être considérés de façonisolée mais doivent être intégrés dans unréseau complexe de facteurs individuels,interpersonnels et environnementaux. Plusspécifiquement la compréhension descomportements nécessite de prendre enconsidération le contexte – la niche écologique– dans lequel le sujet évolue : la famille,l’école et l’environnement professionnelmais également de façon plus large la cité etla société (Figure 2).

De façon schématique, les facteurs associésà l’activité physique (ou aux comportementssédentaires) et influençant sa pratiquepeuvent être hiérarchisés selon trois niveauxen interaction. Ces facteurs peuvent êtreplus ou moins importants selon les individuset à différentes périodes de la vie.

• Les facteurs intra-personnels : le sexe, l’âge,mais aussi les facteurs psychologiques,le vécu et les croyances… L’activitéphysique est plus importante chez l’homme

que la femme et décroît avec l’âge, defaçon plus nette chez cette dernière. Ladiminution est particulièrement importanteau moment de l’adolescence (consé-quence d’une augmentation de l’attraitpour d’autres activités, cette diminutionest également expliquée par les change-ments physiques, émotionnels et sociauxqui accompagnent la puberté). Or peu de jeunes inactifs deviennent des adultesactifs. Les facteurs psychologiques sontreprésentés par la confiance des individusen leurs capacités à réaliser une activitéphysique, à rechercher le soutien et lesmoyens pour y parvenir, à surmonter lesobstacles. Ils concernent aussi les béné-fices perçus (plaisir et rencontre plus quela connaissance des effets de l’activitéphysique sur la santé). Le plaisir associé à l’activité physique pendant l’enfance et l’adolescence est un bon prédicteurdu niveau de pratique du futur adulte.Parmi les barrières le plus souventrapportées, citons le temps et le coût maisaussi l’accessibilité des lieux d’activitéphysique, leur insécurité et l’absence deplaisir. Il peut s’agir d’obstacles réels ousimplement perçus. Ainsi, le manque detemps dépend évidemment des prioritésque le sujet donne aux activités concur-rentielles parmi lesquelles les loisirssédentaires (Internet, télévision).

• Les facteurs inter-personnels et sociaux :famille, amis, collègues et de façon pluslarge entourage social (concitoyens, maisaussi enseignants, éducateurs, hierarchie,personnel de santé…) peuvent influencerla pratique par leurs attitudes (positive ou négative), leur rôle de modèle ou plusdirectement par des incitations à lapratique voire par la participation conjointeaux activités. Ainsi les parents jouent un rôle en tant que modèle sociétal maisaussi par leur capacité à moduler ou à contrôler les comportements de leurs

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enfants : encouragement à être actifs,inscription à des activités, accompagne-ment si nécessaire, ou à l’inverse contrôledu temps passé devant un écran.

• L’environnement et la société : le micro- etle macro-environnement. Des facteursplus structurels tels que les politiques detransport urbain, l’accessibilité et le coûtdes lieux de loisirs et des équipementssportifs ou la disponibilité d’équipementsutilisables en toute sécurité sont autant de facteurs susceptibles d’influencer les pratiques d’activité physique. Lesdistances et le manque de temps sont lesdeux obstacles à la pratique de l’activitéphysique le plus souvent rapportés. Leshoraires de travail (d’école) et les temps

de trajet vont ainsi indirectement influencerle niveau d’activité physique. A l’inversel’offre en terme de télévision et de jeuxvidéos (augmentation des équipementsdans les maisons voire dans les chambreset de l’offre de programmes destinés auxenfants) favorise le développement deces activités, parfois utilisées commemoyen de « baby-sitting » par les parents.L’influence du niveau socio-économique(inversement lié à l’activité physique) estmultifactorielle : moindre connaissancedes bénéfices de l’exercice du fait d’unniveau d’éducation moins élevé, ressourcesfinancières moindres limitant l’accès auxéquipements mais aussi environnementsvécus comme moins sécuritaires (violenceurbaine, trafic routier).

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Figure 2. Facteurs influençant l’activité physique et l’inactivité : modèle écologique (d’après Booth 2001)

Facteurs sociétaux,politiques et législatifs

Micro-environnementet facteurs interpersonnels

Facteurs individuels

Médias et presse

Collectivitésterritoriales

Systèmede presse

Statut socio-économique

Temps de loisirs

Accessibilitédes équipements

de loisirs

Industrie du sportet des loisirs

Urbanisationet politiquede transport

Horairesde travail

Programmesscolaires

et systèmeéducatif

Facteursculturels

Cité

Modèlessociétaux

Facteursbiologiques

et génétiques

Image de soi

Plaisir

ValeursConnaissances

croyances

Facteurspsychologiques

Sexe

AgeFamille

Communautés

Sécuritédu voisinage

Amis et pairs

Logement

Offre de loisirssédentaires

Véhiculede transport Voisinage

parcs, centres récréatifschemins pédestres

Centres commerciauxet commerces

Lieu de travail

Ecoles

Criminalité

Gouvernement

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Actions de prévention et études d’interventionLes interventions en matière de promotionde l’activité physique habituelle et de luttecontre la sédentarité ont fait l’objet d’unerevue récente. Globalement deux types de stratégies peuvent être distingués : les stratégies qui visent à augmenter lesconnaissances et les compétences desindividus (changements actifs) et celles quicherchent à modifier l’environnement,favorisant ainsi un style de vie actif(changements passifs).

D’une façon générale les interventionsfondées sur la seule information et l’édu-cation (éducation à la santé par exemple)ont amélioré les connaissances mais n’onteu qu’un effet limité sur les comportementsou l’état de santé des populations ciblées.En revanche, ces approches ont donné des résultats encourageants lorsqu’ellessont associées à des stratégies mettant enavant les opportunités d’activité physique(panneaux encourageant l’usage desescaliers placés devant les ascenseurs) oulorsqu’elles font partie de programmescommunautaires plus vastes. De façonsimilaire, les approches comportementaleset sociales, qui ciblent souvent des individusou de petits groupes d’individus et visent à informer mais aussi à donner les com-pétences nécessaires aux changements de comportement, tout en structurantl’environnement social afin de favoriser ces changements et leur maintien, ont fait la preuve de leur efficacité dans troisdomaines : les cours d’éducation physiqueà l’école (modification du contenu et de laforme des cours afin d’augmenter le temps

effectif et l’intensité des activités ainsi que la participation du plus grand nombre), lesprogrammes de soutien social au niveaucommunautaire (notamment sur le lieu detravail) et les programmes de changementsde comportement/santé adaptés à l’individu(approches comportementales et cognitivesprenant en compte les intérêts et lespréférences des individus, leurs capacités,leurs croyances, leurs perceptions de lasanté et leur stade de changement).

L’objectif des approches environnemen-tales et législatives est de créer lesopportunités et un environnement quifavorisent l’adoption d’un comportementactif. Pour affecter le plus grand nombrepossible, ces interventions, qui requièrentsouvent des partenariats multiples, neciblent pas les individus mais les structuresenvironnementales et leur organisation. La création, l’amélioration ou l’organisationde l’accès aux lieux d’activité physique(nombre et densité des équipements, dis-tance et facilité d’accès, horaires d’ouver-ture, coût, sécurité…) ont entraîné uneaugmentation de la pratique dans plusieursétudes, notamment lorsqu’elles sontassociées à une information appropriée ouà d’autres stratégies de soutien. Par ailleursdeux programmes d’intervention plus larges(politique de transport et changementsstructurels au sein de la ville visant àpromouvoir les transports non motorisésdans l’un ; plan d’urbanisme visant à favoriserles déplacements à pied dans l’autre) sonten cours d’évaluation.

D’après le modèle écologique, dont l’adé-quation a été montrée pour différentsproblèmes de santé publique (tabagisme,sécurité routière…), il peut être postuléque des actions associant différentesstratégies (information, sensibilisation etchangement d’attitude, soutien social,modifications environnementales, physiques

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et structurelles mais aussi législatives etsociétales) sont nécessaires pour une actionefficace à large échelle. Moins familières, de telles stratégies, dont l’efficacité ne peutse juger qu’à long terme, impliquent denombreux secteurs d’intervention (écoles,lieux de travail, cités, régions) et requièrentdes partenariats avec des secteurs nonassociés avec les secteurs habituels de la santé.

En France, il n’existe pas de résultats publiésd’étude de promotion de l’activité physique.

Différents projets sont cependant en coursparmi lesquels on peut citer : chez l’enfant etl’adolescent : l’étude de prévention ICAPS(Intervention auprès des Collégiens, centréesur l’Activité Physique et la Sédentarité) àStrasbourg et l’étude de prévention del’obésité ciblée du Val-de-Marne ; chezl’adulte, le projet ETAP (ETude-Action dePromotion de l’Activité Physique) en coursdans le cadre de la phase III de l’EtudeFleurbaix-Laventie Ville-Santé.

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Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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R éférences bibliographiquesBooth SL, Sallis JF, Ritenbaugh C et al. Environmental and societal factors affect foodchoice and physical activity: rationale,influences, and leverage points. Nutr Rev; 2001,59 (3) : S21-S36.

Kahn EB, Ramsey LT, Brownson RC et al, andthe Task Force on Community PreventiveServices. The effectiveness of interventions to increasephysical activity. A systematic review. Am J Prev Med 2002; 22: 73-107.

Basdevant A, Laville M, Ziegler O. Recommandations pour le diagnostic, la prévention et le traitement des obésités en France. Diabetes Metabolism; 1998, 24 (Suppl 2) :1-48.

Simon C. Peut-on prévenir l’obésité et le diabète par une politique volontariste visant à modifier le mode de vie ? Cah Nut Diet 2003; 38: 163-168.

Simon C, Wagner A, DiVita C, et al. Intervention centred on adolescents’ physicalactivity and sedentary behaviour (ICAPS):concept and 6-month results. Int J Obes RelatMetab Disord 2004; 28: S96-S103.

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En pratique Les recommandations alimentaires prenant en référence les repères de consommationdu PNNS concernent chacun dans sa viequotidienne. De même, la recommandationd’activité physique concerne chaque indi-vidu et nécessite une incitation argumentée.Dans une perspective de progression indi-viduelle, on peut envisager plusieurs étapesschématisées sous la forme d’une pyramided’activité physique (Figure 3). La pyramidepropose une progression allant de la limi-tation de la sédentarité et de l’encoura-gement à une activité physique minimale à la pratique d’une activité physique ousportive d’intensité élevée sur une baserégulière, avec comme étape « intermédiaire »essentielle le respect des recommandationsactuelles pour la population générale des 30 minutes par jour d’activité d’intensitémodérée dans la vie quotidienne.

Evaluer le niveau habitueld’activité physique

La prescription diététique adaptée à unepathologie ou un risque particulier esttoujours précédée par une évaluation del’alimentation habituelle. De façon analogue,une évaluation préalable, même succincte,du niveau d’activité physique est utile. Cecipermet d’individualiser les conseils donnés,de limiter le risque d’accident et de mesurerles effets obtenus en termes d’augmentationde l’activité quotidienne (ou de diminution ducomportement sédentaire).

En pratique, des questions simples, dérivéesdes principaux questionnaires disponibles,permettent d’évaluer de façon systématiqueen quelques minutes d’entretien, l’activitéphysique habituelle des sujets en fonctiondu contexte (professionnel, loisirs, sports,trajets, occupations sédentaires) (Tableau 6).Chez l’enfant, en plus de l’évaluation du

Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

Figure 3. Pyramide des activités physiques

APsupplémentaire

Endurance,musculation, souplesse

3 x/semaine

30 min/j d'AP d'intensité modérée en moyenne

Activités de la vie de tous les joursou sous forme de sport

Lutter contre la sédentaritéEncourager au mouvement

AP : Activité physique

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temps passé à des occupations sédentaireset des modes de trajet (pour se rendre à l’école en particulier) qui est essentielle,des questions complémentaires permettentd’estimer la place des activités physiques etsportives dans le mode de vie de l’individuet de sa famille :

• au sein de l’école : la participation auxcours d’EPS, les dispenses éventuelles etleurs motifs, la participation aux activitésdes associations sportives scolaires ;

• en dehors de l’école : la pratique sportiveen club ou association mais aussi lapratique d’activités physiques non struc-turées en semaine et le week-end ;

• il est également important d’évaluer le niveauhabituel d’activité physique des parents et de la fratrie ainsi que le soutien qu’ilssont susceptibles d’apporter à l’enfantdans ce domaine.

Une autoévaluation de l’activité physique,sur une semaine habituelle, peut égalementêtre réalisée par le sujet à l’aide d’un carnetd’activité physique. L’activité de marchepeut être spécifiquement autoévaluée de façonsimple en utilisant un podomètre. Le nombrede pas effectués quotidiennement pourraêtre reporté sur un « carnet de marche »(Tableau 7). Des équivalences entre nombrede pas effectués par jour et durée d’activitéd’intensité modérée ont été proposées(Tableau 8). Elles restent cependantindicatives. 44

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Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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Type d’activité Noter

Professionnelle La profession principaleL’intensité approximative de l’activité physique professionnelle (faible, modérée, élevée)

Domestique Les activités réalisées à domicile (ex : travail d’entretien de la maison…)L’intensité approximative de l’activité domestique (faible, modérée, élevée)

Loisirs et sports Les activités actuelles et antérieures en identifiant l’activité de marcheau cours des loisirsPour chaque activité :- l’intensité approximative (faible, modérée, élevée)- la durée de chaque session d’activité - la fréquence de pratique (par ex. sur l’année précédente)

Transports, trajets Le temps de trajet habituel (heures/jour)Le mode de trajet (marche, vélo…)

Occupations sédentaires

Le temps passé devant un écran (TV/vidéo/ordinateur) (heures/jour)Le temps passé en position assise (heures/jour)

Tableau 6. Questions simples pour évaluer le niveau habituel d’activité physique en pratique

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Tableau 7. Exemple de carnet pour autoévaluer son activité de marche avec le podomètre

Jour Date Heure Lever

HeureCoucher

Nombre de pas/jour Notes

Lundi ………h……… ………h………

Mardi ………h……… ………h………

Mercredi ………h……… ………h………

Jeudi ………h……… ………h………

Vendredi ………h……… ………h………

Samedi ………h……… ………h………

Dimanche ………h……… ………h………

Nom : Prénom : Podomètre n° :

Mois : Semaine : du au

Niveau d’activité/Objectif Nombre de pas/jour Minutes/jour d’activité modérée

Inactivité importante < 3 000 0

Activité faible 3 000 – 6 000 15

Recommandations d’activité physiquepour la population générale

� 10 000 30

Tableau 8. Equivalences approximatives entre nombre de pas effectués par jour et durée d’activité d’intensité modérée

Obstacles d’ordre physique/physiologique

- Faible condition physique- Age

Obstacles d’ordre individuel

- Idées reçues concernant l’activité physique- Expériences antérieures négatives en matière d’activité physique- Gêne vis-à-vis du corps- Manque de confiance en soi, sentiment d’incapacité physique

Obstacles d’ordre socio-environnemental

- Manque de temps, contraintes financières- Difficulté d’accès à des équipements récréatifs ou sportifs- Absence de soutien par l’entourage

Tableau 9. Principaux obstacles à la pratique de l’activité physique

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Evaluer les obstacles à lapratique d’activité physique

Les obstacles à la pratique d’une activitéphysique, qu’ils soient du domaine physique/physiologique, individuel ou socio-environ-nemental, sont nombreux. En dehors deslimitations physiologiques liées à l’âge, à la condition physique ou à l’état de santé,il existe des obstacles d’ordre individuel (en particulier, motivation) mais aussi d’ordresocio-environnemental (Tableau 9). Parmiceux-ci les plus importants sont le manquede temps, les difficultés d’accès à des équi-pements récréatifs ou sportifs et l’absencede soutien par l’entourage immédiat. Cesobstacles doivent être repérés et discutéspour envisager, au cas par cas, des solu-tions adaptées.

Evaluer la motivation à changer ses habitudesd’activité physique

Pour évaluer le degré de motivation dusujet à changer son comportement d’activitéphysique, la classification des étapes dechangements, élaborée initialement pourl’étude des dépendances, est très souvent

utilisée (Tableau 10). Situer le stade auquelse situe le sujet apparaît important pourindividualiser et orienter les premiersconseils, en sachant que chacun peutévoluer dans un sens ou l’autre au sein desdifférents stades de cette classification quireste schématique.

Evaluer les risques

Avant de délivrer des conseils d’activitéphysique, certaines précautions sont utiles.Les effets secondaires liés à l’activitéphysique les plus fréquents sont les lésionsde l’appareil musculo-squelettique. Degravité variable, elles peuvent cependantlimiter la mobilité et donc aboutir à l’inversede l’effet recherché. D’où l’importance deprocéder graduellement et de développerprogressivement la souplesse et la forcemusculaire. Des accidents cardiovasculairesgraves (infarctus du myocarde, mort subite)sont possibles. Ils surviennent principalementchez les sujets sédentaires qui débutent uneactivité d’intensité élevée sans entraînementni évaluation médicale préalables. Ceciconcerne en particulier les hommes de plusde 40 ans et les femmes de plus de 50 ansqui souhaitent débuter un programme

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Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

Stade de changement Comportement activité physique Conseils

Précontemplatifs Ne fait pas d’activité physique actuellementN’a pas l’intention d’en faire prochainement

Préparer le mouvement« Sortir du fauteuil »

Contemplatifs Ne fait pas d’activité physique actuellementA l’intention de démarrer prochainement

(Ré)organiser le mouvement« Aider les premiers pas »

Actifs Activité physique régulière depuis au moins 6 mois

Entretenir le mouvement« Persévérer dans l’effort »

Tableau 10. Evaluation de la motivation à changer les habitudes d’activité physique et orientation des premiers conseils

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d’activité d’intensité élevée, ainsi que lessujets présentant une pathologie chroniqueou des facteurs de risque cardio-vasculaire.Un questionnaire simple, le Questionnaired’Aptitude à l’Activité Physique, permetune autoévaluation par le sujet des risqueséventuels et de la nécessité d’une consul-tation médicale (Tableau 11).

Dans le cadre sportif, le contrôle médical est obligatoire pour les licenciés et pour lesnon licenciés prenant part aux épreuvessportives inscrites au calendrier officiel descompétitions des fédérations. La visitemédicale de non contre-indication, actemédical qui engage la responsabilité dumédecin, a pour objectif de dépister desaffections contre-indiquant la pratique d’un sport, d’évaluer la condition physiqueglobale de l’individu et ses éventuellesaptitudes spécifiques pour un sport donné.La condition physique peut être évaluée en réalisant des épreuves d’effort sous-maximales (Tableau 12), telles que l’épreuvede Ruffier-Dickson, le step-test ou la mesureindirecte du VO2max, plus fiable et qui doitdonc être utilisée préférentiellement. Cettevisite permet de déceler des signes dont la présence pourrait mettre en danger lasanté du sportif. Elle est sanctionnée par uncertificat médical de non contre-indication à la pratique en compétition d’un sport,obligatoirement nommé sur le certificat. Ce certificat, validé par la signature et lecachet d’un médecin, est une autorisationmédicale de concourir en compétition. Sa validité est de 120 jours pour l’obtentionde la première licence, et de 180 jours lorsd’un renouvellement de licence. Il doit êtrerenouvelé tous les ans.

La visite médicale et le certificat de noncontre-indication peuvent être réalisés par tout médecin (médecin généraliste, dutravail, du sport…) et dans différentesstructures (centre médico-sportif agrée parle ministère de la Jeunesse et des Sports,

consultations spécialisées en médecine du sport des hôpitaux publics ou privés, ou simplement au cabinet du médecin etdans le cadre de la médecine scolaire ou du travail). Les médecins du sport sontcependant plus sensibilisés à la pratiquesportive du fait d’une formation (capacité demédecine et biologie du sport) et d’uneexpérience reconnue. De plus pour certainssports (plongée, sport automobile, sportaérien, parachutisme…), seuls des médecinsspécifiquement qualifiés sont autorisés àdélivrer ce certificat. Cette consultation n’estpas prise en charge par la sécurité sociale.Cependant il existe souvent des conventionsentre les clubs sportifs et les services demédecine du sport, prenant en charge lesuivi médical des sportifs.

Pour ceux qui choisissent la compétition, le suivi médico-sportif a pour but de « permettrela performance en minimisant les risques ».Les bilans seront donc répétés au cours dela saison, en fonction de la charge d’entraî-nement et des objectifs du compétiteur.Bien conduit, ce suivi doit assurer au mieuxla prévention des traumatismes et/ou de la fatigue et du surentraînement.

Définir des objectifs

La difficulté est d’inciter des sujets, le plussouvent inactifs et sédentaires, à devenir aumoins modérément actifs, de façon régulièredans leur vie quotidienne, à long terme. Lafaisabilité et la compliance sont donc deuxquestions centrales. Les conseils d’activitéphysique doivent être considérés dans lecadre d’une action positive d’information etd’éducation sur la santé au même titre queles conseils alimentaires, dans une perspec-tive de progression individuelle par étapes,sans oublier le côté ludique de l’activitéphysique. Ils sont à réévaluer régulièrement.Les objectifs définis peuvent être quantitatifs,en termes de niveau d’activité physique

Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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Tableau 11. Questionnaire d’aptitude à l’activité physique (QAAP)

Le questionnaire suivant peut vous aider à savoir si vous pouvez augmenter en toutesécurité votre niveau d’activité physique ou s’il est préférable d’en discuter avec votremédecin.

Votre médecin vous a-t-il déjà dit que vous aviez un problème cardiaque ?

� oui � non

Avez-vous déjà eu des douleurs dans la poitrine ou au niveau du cœur ?

� oui � non

Vous sentez-vous parfois faible ou avez-vous parfois des vertiges ou des pertes de connaissance ?

� oui � non

Votre médecin vous a-t-il déjà dit que votre tension artérielle était trop élevée ?

� oui � non

Votre médecin vous a-t-il déjà dit que vous aviez des problèmes articulaires ou osseux comme de l’arthrose ou des rhumatismes qui pourraient être aggravés par un exercice ?

� oui � non

Y a-t-il une raison physique non mentionnée ci-dessus qui vous empêcherait d’avoir une activité plus importante même si vous le souhaitiez ?

� oui � non

Avez-vous plus de 65 ans ?

� oui � non

Si vous répondez oui à une ou plusieurs questions, consultez votre médecin avantd’augmenter votre activité physique.

Demandez à votre médecin si certaines activités sont déconseillées. Si vous répondez non à toutes les questions, vous pouvez envisager de reprendre un programmed’exercice de façon progressive.

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habituelle, de condition physique et de perfor-mance. Ils peuvent aussi être qualitatifs, en termes de qualité de vie, d’autonomie, de vie relationnelle ou d’image de soi.

Proposer des activités physiques

La réduction de la sédentarité et la pro-motion d’une activité physique régulière

représentent deux aspects complé-mentaires d’une même action de santépublique.

Chez les sujets inactifs et/ou particuliè-rement sédentaires, les premiers conseilssimples visent à limiter le comportementsédentaire et encourager une activitéphysique minimale dans la vie de tous lesjours (Tableau 13). Dans cette situation,l’activité physique doit être débutée de

Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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Tableau 12. Principaux tests d’évaluation de la condition physique (aptitude aérobie) lors de la visite médicale d’aptitude

Epreuve deRuffier-Dickson

Le sujet réalise 30 flexions sur les jambes en 45 secondes. La fréquence cardiaque et la pression artérielle sont mesurées au repos,à l’arrêt de l’exercice et 1 minute après l’arrêt.

Step test Le sujet monte et descend d’une marche de 40 cm de hauteur pendant 3 minutes. La fréquence cardiaque et la pression artérielle sont mesurées au repos, à l’arrêt de l’exercice et 1 minute après l’arrêt.

VO2max indirect Le sujet réalise sur cyclo-ergomètre ou tapis un exercice sous-maximal à des puissances croissantes. La fréquence cardiaque et la pressionartérielle sont mesurées au repos et à chaque palier de puissance. La consommation maximale d’oxygène (VO2max) est déterminée de façon indirecte à partir de la mesure de la fréquence cardiaque.

Seul un des trois tests est réalisé, de préférence la détermination indirecte du VO2max.

Déplacez-vous à pied le plus possible.

Marchez lors de votre trajet pour vous rendre au travail ou dans les magasins.

Si vous utilisez le bus, descendez un arrêt avant votre destination.

Utilisez les escaliers à la place de l’ascenseur ou des escaliers mécaniques.

Evitez de rester assis pendant des périodes prolongées surtout quand vous regardez la télévision.

Si vous avez un jardin, passez plus de temps à y travailler ; si vous avez un chien, promenez-le plus souvent et plus longtemps.

Tableau 13. Conseils simples pour limiter le comportement sédentaire et encouragerune activité physique minimale dans la vie quotidienne

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façon très progressive par des activitésd’intensité faible à modérée lors des tâchesde la vie courante ou de certaines activitésde loisir. Le guide « La santé vient enbougeant » du Programme National NutritionSanté propose de nombreux conseilspratiques pour être moins sédentaire etaugmenter son activité physique au quotidien(www.mangerbouger.fr)(1). Un objectif impor-tant est d’atteindre le seuil recommandé de30 minutes d’activité modérée le plus grandnombre de jours possibles de la semaine.Pour augmenter la compliance, il est importantd’expliquer que cet objectif peut être atteinten une ou plusieurs fois, par exemple parsession d’environ 10 minutes au minimumchacune. Chaque obstacle identifié lors del’évaluation préalable (Tableau 9) doit fairel’objet d’une discussion approfondie.

Pour établir une progression et varier lesactivités, situer approximativement l’intensitéde différentes activités est utile (Tableau 14).Un repère utile pour définir une activitéd’intensité modérée est que tout entranspirant un peu et en étant légèrementessoufflée, la personne est encore capablede parler. Il faut cependant souligner qu’uneactivité donnée peut souvent être pratiquéeà des niveaux d’intensité variable, enparticulier en fonction du niveau decondition physique. L’entraînement physiqueen particulier peut permettre une adaptationà des activités d’intensité plus élevée.

Chez les personnes déjà actives sur le planphysique et qui respectent les recomman-dations minimales pour la populationgénérale, l’objectif est double. Avant tout,éviter l’abandon, viser le maintien et aider

« à garder la cadence ». Un suivi régulier estun atout important et permettra d’adapterl’activité physique en fonction de la motivationet de la condition physique. Il est essentielde repérer si de nouveaux obstaclesapparaissent, pouvant amener à interromprela pratique d’activité physique, et d’aider lepatient à percevoir les bénéfices de cettedernière. Cependant un bénéfice supplé-mentaire peut être obtenu en augmentant la fréquence et la durée des activités, en améliorant l’endurance par le biais deséances hebdomadaires d’entraînement et en variant les activités pratiquées.Concrètement, il s’agit de favoriser nonseulement l’endurance, mais aussi la forceet la souplesse (sous forme de gymnastiqueou de stretching par exemple) (Figure 3).

Idéalement, l’entraînement inclura au moins2 à 3 (idéalement 5) séances hebdoma-daires de 20 à 60 minutes. Les sportsappropriés sont ceux qui font travailler lesgrands groupes musculaires : en pratique,ce sera marcher, courir, rouler, nager, skier…longtemps à une intensité modérée c’est-à-dire correspondant à 40-50 % du VO2max.Pour la majorité des sujets, cette intensitécorrespond à une fréquence cardiaqueégale à 50 % de la réserve de fréquencecardiaque. La réserve de fréquence cardiaqueest égale à la fréquence cardiaque maximalemoins la fréquence cardiaque de repos, la fréquence cardiaque maximale étant enthéorie égale à : 220-âge en années. Cettefréquence cardiaque-cible pourra êtreévaluée à l’aide d’un cardio-fréquencemètre.Un exemple de calcul de la fréquencecardiaque représentant 50 % de la réservede fréquence cardiaque pour un sujet de 50 ans est présenté au tableau page 52.

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Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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(1) Voir aussi les guides « La santé vient en mangeant : le guide alimentaire pour tous » et « La santé vient enmangeant et en bougeant : le guide nutrition des enfants et des ados pour tous les parents » ainsi que leurs versionsspécifiques destinées aux professionnels de santé.

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L’activité sera très progressive dans sadurée et son intensité, précédée d’un longéchauffement avant de débuter, avec unretour au calme avant arrêt et étirementsaprès l’arrêt. A ce stade, l’intégration dansune association ou un club sportif est unexcellent moyen de favoriser le maintien del’activité, tout en assurant une progressionphysique adaptée et encadrée.

Chez le sujet âgé pratiquant un sport,l’activité physique peut être poursuivielongtemps. Il n’y a pas en fait de « limited’âge » mais plutôt une adaptation. Certainssports devront être remplacés par d’autres,les sports récréatifs devant progressivementprendre le pas sur les sports de compétition.

Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

Fréquence cardiaque maximale calculée = 220-50 ans

= 170 batt./min.

Fréquence cardiaque de repos mesurée

= 70 batt./min.

Réserve de fréquence cardiaque= 170-70

= 100 batt./min.

50 % de la réserve = 50 batt./min.

l exercice à une fréquence cardiaque = 70 + 50 soit 120 batt./min.

Les durées mentionnées de façon indicative sont celles correspondant à un volume d’activitéphysique équivalent à 30 minutes d’activité d’intensité modérée.

Tableau 14. Exemples d’activités physiques (marche, vie quotidienne, loisirs, sport) en fonction de leur intensité

Exemple de calcul de la fréquence cardiaque-cible pour un exercice d’intensité modérée

Intensité Exemples d’activités Durée

Faible Marche lente (4 km/h).Laver les vitres ou la voiture, faire la poussière, entretien mécanique.Pétanque, billard, bowling, frisbee, voile, golf, volley-ball, tennis de table (en dehors de la compétition).

45 minutes

Modérée Marche rapide (6 km/h).Jardinage léger, ramassage de feuilles, port de charges de quelques kg.Danse de salon.Vélo ou natation « plaisir », aqua-gym, ski alpin.

30 minutes

Elevée Marche en côte, randonnée en moyenne montagne.Bêcher, déménager.Jogging (10 km/h), VTT, natation « rapide », saut à la corde,football, basket-ball, sports de combat, tennis (en simple), squash.

20 minutes

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Au sein d’une même discipline, l’adaptationest possible comme par exemple la pratiqueen double moins contraignante que le simpleen tennis, ou le remplacement progressifdes courses cyclistes vétéran, par les réunionscyclo-sportives puis par les randonnées decyclotourisme.

De façon générale, la pratique de ce typed’activité doit être accompagnée d’unealimentation adaptée (glucides complexesen particulier), associée à une hydratationsuffisante, et d’un sommeil de durée suffisantepour être réparateur ; elle doit être pratiquéeà l’aide d’un matériel de bonne qualité,surveillé et entretenu (chaussures, vélo…).Il faut souligner qu’une hydratation suffisante,l’échauffement et les étirements avant etaprès un effort permettent de prévenir lesrisques de blessures musculo-tendineuses.

Particularités chez l’enfant

Chez l’enfant, une priorité est d’impliquerla famille. Ceci concerne autant la luttecontre la sédentarité que la réalisationd’activités physiques diversifiées de semaineet de week-end choisies avec l’enfant enfonction de ses goûts et de ses aptitudes.Réduire le temps consacré à des occu-pations sédentaires (TV, ordinateur, consolede jeux) peut conduire à proposer deslimites horaires : par exemple 1 heuremaximum par jour en semaine, 2 heures par jour le week-end. Marche à pied, vélo,trottinette, skate board, roller… sont de bonsmoyens de se déplacer si les trajets sontcourts et sécurisés. En plus d’être actifpendant la récréation, l’incitation à la pratiqued’activités physiques et sportives est essen-tielle, qu’il s’agisse de participer aux activitésproposées par les associations de sportscolaire ou des possibilités hors école(associations, clubs).

Suivi et prévention des rechutes

Le suivi est dans tous les cas essentiel, maisen particulier pour les sujets à risque. Laréévaluation régulière, mensuelle puistrimestrielle, du niveau d’activité physique(carnet, podomètre) et de ses composantesdoit être associée à une évaluation plusglobale, médicale, nutritionnelle et psycho-sociale, visant à préciser l’état de santé du patient mais aussi la qualité de vie. Lesobjectifs et les conseils seront modulés en fonction des résultats et des difficultés.Le but est d’aider les patients à adapter lesactivités selon les priorités du moment maisaussi l’évolution de leurs capacités fonc-tionnelles. Se fixer des objectifs réalisables,encourager à varier les activités, mettre enavant les aspects plaisir, rencontre et bien-être sont autant d’éléments susceptiblesde garder les patients motivés. La rechuten’est pas l’arrêt de telle ou telle activitémais le retour à la sédentarité. C’est celle-ci qu’il faut éviter en s’appuyant sur lesexpériences antérieures (le patient a-t-il déjàété actif ? Si oui, dans quelles circonstancesa-t-il arrêté ?). La mise en place d’objectifsréalistes à court, moyen et long termepermet de garder la concentration et d’éviterla monotonie. Le cadre des activités et lesmoyens utilisés pour pratiquer l’activitéphysique sont importants. Certains individusont besoin d’un encadrement pour êtremotivés, d’autres souhaiteront évoluer engroupe, d’autres préféreront les activitésextérieures…

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Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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Activité physique : arguments scientifiques, pistes pratiques

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Obstacle Réponses possibles

Je n’ai pas le temps Toute activité physique même modérée est utile. Profitez de toutesles occasions dans votre vie quotidienne pour être plus actif.Pensez à marcher lors de vos déplacements, prenez les escaliersplutôt que les ascenseurs, et pourquoi pas le vélo d’appartementlors de votre émission préférée ? Reprenez votre agenda. Essayez d’insérer une d’activité physique de loisirs, par exempleles jours de repos.

Je ne sais pas comment commencer

Pas besoin d’être un grand sportif pour être actif. Choisissez une activité où vous vous sentez à l’aise et qui vous plaît. Commencez doucement. Evaluez vos progrès.Pour une même activité de marche êtes-vous moins essoufflé ?Mettez-vous moins de temps ?

Je suis trop fatigué(e) Commencez doucement. Toute activité physique même modéréeest utile. Une augmentation progressive permet au corps de s’adapter à l’effort, d’améliorer la qualité du sommeil et de retrouver une certaine vitalité.

Je suis essoufflé(e) Trouvez un rythme qui vous convient. N’hésitez pas à faire des pauses. Progressivement, l’activité physique améliore la fonction respiratoire.

J’ai mal aux genoux, au dos

Avant de démarrer une activité physique, demandez l’avis de votre médecin. Pensez à vous étirer dans la journée (surtout si vous rester longtemps assis). Privilégiez les activitésdouces (comme le Taï-Chï) ou les activités dans l’eau.

Il n’y a pas d’installations sportivesprès de chez moi

Il n’y a pas forcément besoin d’installations spécifiques pour pratiquer des activités bénéfiques pour la santé. Profitez de toutes les occasions dans votre vie quotidienne pour être un peu plus actif : les trajets, les courses, les jeux avec vos enfants…

Tableau 15. Prise en compte des obstacles à l’activité physique

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Leermakers EA, Dunn AL, Blair SN. Exercise management of obesity. Med ClinNorth Am 2000; 84 : 419-40.

Calfas KJ, Sallis JF, Oldenburg B, French F. Mediators of change in physical activityfollowing an intervention in primary care: PACE.Prev Med 1997, 26 (3): 297-304.

Chakravarthy MV, Joynes MJ, Booth FW. An obligation for primary care to prescribephysical activity to sedentary patients to reducethe risk of chronic health conditions. Mayo ClinProc 2002, 77 (2) 165-173.

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L’activité physique est une composante importante de la vie quotidienne et un facteur majeurde protection de la santé. L’évolution des modes de vie, et la profonde transformation del’environnement domestique, de travail et de loisir conduisent à une réduction de la duréeet de l’intensité de l’activité physique habituelle. Les écrans présents partout, télévision,Internet, ordinateurs, jeux vidéos, etc., renforcent le temps d’inactivité physique.Le Programme national nutrition santé a fait de l’augmentation de l’activité physique l’un deses objectifs prioritaires. Il s’agit d’inciter les Français à bouger dans leur vie quotidienneet leurs loisirs, pas nécessairement à faire du sport. La campagne médiatique de 2004 apopularisé le repère « au moins 30 minutes de marche rapide par jour protège votre santé ».La large diffusion du guide « La santé vient en bougeant : le guide nutrition pour tous » a fourni des suggestions pratiques. Cette synthèse du PNNS fournira au médecin, et notamment au médecin généraliste, les arguments scientifiques et des pistes pratiques pour inciter ses patients, en tenantcompte de leur état de santé, de leurs contraintes, de leur âge, à intégrer davantaged’activité physique dans leur vie quotidienne et leurs loisirs, et à fixer avec eux des objectifsréalistes. Chaque Français devrait trouver dans la conviction du médecin la motivationsupplémentaire pour « bouger plus ». Cette synthèse est le fruit d’une collaboration entre la Société française de nutrition et la Société française de médecine du sport.

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LES SYNTHESES DU PROGRAMME NATIONAL NUTRITION-SANTE

Retrouvez les synthèses suivantes :

Prévention des fractures

liées à l’ostéoporoseNutrition de

la personne âgée

Alimentation, nutrition et cancerVérités,

hypothèses et idées fausses

Allergies alimentaires

Connaissances, clinique

et prévention

Allaitementmaternel

Les bénéficespour la santé de l’enfant

et de sa mère

Activité physiqueet santé

Arguments scientifiques,

pistes pratiques

sur le site : www.sante.gouv.frThème « Nutrition »