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Les traceurs de perfusionLes services de médecine nucléaire disposent de deuxtraceurs de perfusion en routine clinique. Ces deux moléculessont HMPAO (Hydroxy-méthylène propylène amine oxime,Cerestable1ou Cérétec1 (GE Healthcare)) et l’ECD (Ethylcystéinate dimer, Neurolite1 (BMS)). Ces deux traceurspermettent d’obtenir une image du flux sanguin cérébral, maisils n’ont pas que des caractéristiques communes [1–3].1.1. Caractéristiques communesElles sont toutes les deux des molécules lipophiles de petits poids moléculaires diffusant passivement à travers la barrièrehémato-encéphalique et qui restent ensuite piégées au niveau cérébral en se transformant en substances hydrophiles. Cette conversion en composé hydrophile est liée a` un mécanisme de D-estérification pour l’ECD et à un phénomène d’instabilité de la molécule pour l’HMPAO.Elles ont les avantages des traceurs marqués au technétium (courte période, faible irradiation, disponibilité, cout).Ces deux traceurs se fixent très rapidement au niveauCérébral, dans les dix à 15 secondes qui suivent l’injection intraveineuse de façon proportionnelle au flux sanguin cérébral et demeurent fixés dans les neurones pendant un nombre d’heures
proportionnel au flux sanguin existant au moment de l’injection.Ainsi, la distribution du traceur sur les images acquises est le reflet de la perfusion cerebrale au moment de l’injection.Les caracteristiques pharmacologiques des deux traceurssont schematisees dans le Tableau 1.1.2. Caractéristiques différentesLes principales differences entre les deux traceurs sont :_ L’existence d’un « wash out » pour l’ECD : une etude deIchise en 1999 évalue la stabilité in vivo du traceur sur 30volontaires sains. La clairance du traceur est différente selonles régions cérébrales, plus marquée au niveau occipital dés ladeuxième heure post injection [4] ;_ l’ECD présente un meilleur contraste que l’HMPAO entre lecerveau et les tissus mous et entre la substance grise et lasubstance blanche ;_ Les deux traceurs n’ont pas la même distribution au niveau des différentes régions cérébrales : l’HMPAO se fixe préférentiellement sur les régions temporales internes, cérébelleuses et les sous-corticales, tandis que l’ECD présente une fixation plus intense au niveau cortical, surtout occipital et pariétal [5].
HMPO TC99m : TC99m-L- Héxaméthyl-Propylène-Amine- Oxyme
Il s’agit d’une amine macrocyclique liposoluble. Commercialisé en France sous le nom
de Céretec*, son utilisation en routine clinique remonte à une dizaine d’années.
Cette molécule est extraite à raison d’environ 80% lors du premier passage et son
taux de fixation cérébrale est de l’ordre d’environ 5%. La stabilité in vivo est obtenue
rapidement, deux minutes après l’injection du radio traceur.
Il persiste une activité circulante non négligeable de l’ordre de 10 à 15%.
L’élimination physiologique se fait par voie hépatique 10% et urinaire 33%.
L’irradiation corporelle totale est de l’ordre de 2.25 mSv au corps entier.
Le HMPAO présente la particularité d’être instable in vitro et in vivo par dégradation
de la forme lipophile en forme hydrophile. Ce passage à l’hydrophilicité est d’ailleurs
à la base du mécanisme de rétention intracérébral.
Sur le plan pratique, cela implique la préparation en extemporané du traceur pour
son utilisation dans les 30 minutes suivant sa reconstitution et son marquage. Au delà
en effet, le taux de molécules lipophiles n’est plus suffisant.
99mTc-HMPAO
99mTc-ECD
Extraction au 1er passage
65 a` 80 % 57 a` 85 %
Rétention cérébrale
5 % 6 %
Redistribution non nonSous estimation des hauts débits
oui oui
Dosimétrie – organe cible
6,5 mSv/700 MBq – reins
7,7 mSv/700 MBq – vessie
Stabilité in vitro
6 h : Cerestable130 min :Ceretec1
6 h : Neurolite1
2.1. Imagerie de perfusion cérébrale
2.1.1. Le principeElle permet une étude du débit sanguin cérébral régional (DSCr) qui est corrélé à l’activité
neuronale. L’apport d’oxygène et de glucose est régulé par les nécessités métaboliques de
chaque région cérébrale, qui sont déterminées par l’intensité de l’activité neuronale. Le flux
sanguin, de même que le métabolisme et l’activité des neurones, sont des paramètres
impliqués aussi bien dans des conditions normales que pathologiques. Les images de
scintigraphie de perfusion, par TEMP (Tomographie d’Emission Mono Photonique), reflètent
indirectement l’activité neuronale de chaque région cérébrale [3].
2.1.2. Les traceursLes traceurs de perfusion utilisés en routine clinique sont l’examétazime (HMPAO : Hexa
Méthyl Propylène Amine Oxyme), commercialisé sous le nom de CERESTAB® ou
CERETEC® par AMERSHAM, et le Bicisate (ECD : Ethyl Cystéinate Dimère), commercialisé
sous le nom de NEUROLITE® par BRISTOL-MYERS-SQUIBB. Tous deux marqués au
Technétium (99mTc), ce sont des produits lipophiles qui, après leur injection intraveineuse,
traversent la barrière hémato-encéphalique (BHE) et atteignent les neurones en quantité
proportionnelle au débit sanguin cérébral [3] and [4]. Tous deux pénètrent dans les cellules
cérébrales en raison de leur caractère lipophile, et restent piégés dans celles-ci par suite de
leur conversion en composés hydrophiles. Cette conversion de la lipophilie à l’hydrophilie est
liée à un processus métabolique de D-estérification dans le cas de l’ECD, alors que pour
l’HMPAO, il s’agit principalement d’un phénomène d’instabilité de la molécule après son
passage au travers de la membrane cellulaire, qui la rend hydrophile. Par suite, les images
obtenues avec l’ECD reflètent une captation cellulaire de type « métabolique », alors que
celles obtenues avec l’HMPAO sont le reflet du débit sanguin cérébral. Cela explique les
discrètes différences obtenues à l’état normal avec les deux traceurs, comme la moindre
captation cérébelleuse, temporale interne et de la substance blanche avec l’ECD. Ces
différences sont sans effet sur l’interprétation des images, mais il est fortement recommandé
d’utiliser toujours le même traceur au sein d’une même équipe. La majeure partie du
radiotraceur pénètre dans le cerveau au cours du premier passage, son incorporation se
complétant ensuite proportionnellement au débit sanguin cérébral et donc à l’activité
neuronale, dans les deux minutes suivant l’injection. Toute modification du débit sanguin
cérébral après l’injection (en dehors des quelques minutes suivant immédiatement l’injection)
ne modifie pas la distribution initiale du traceur. Cette cinétique permet d’avoir des images
« gelées » de l’état de distribution du débit sanguin cérébral au moment de l’injection, bien
que les images ne soient faites que tardivement.
2.1.3. La préparation du patientIl est recommandé de mettre le patient au repos neuro-sensoriel dans la pénombre 15 à 20
minutes avant l’injection du traceur par voie intraveineuse (925 MBq), puis de procéder à
l’acquisition des images 5 à 10 minutes après l’injection. Si le patient est agité, une sédation
est recommandée pour permettre des conditions optimales d’acquisition. La règle d’or est de
privilégier le confort du patient, car c’est un examen long, durant de 30 à 45 minutes selon
les équipes [5].
1 Préparation du patient
1. Patient non à jeun
2. Nécessité d’une salle calme
3. Mise en place d’une perfusion isotonique glucosée à 5%
4. Laisser le patient au calme et dans l’ombre pendant 10-15 minutes
5. Injection en bolus via le cathéter pour les traceurs de perfusion, jnjection lente
pour les radioligands de la NT dopaminergique, rincer
6. Attendre 5 minutes avant de poursuivre
7. Informer le patient de boire et vider sa vessie dans les 2 h post injection
(dosimétrie)
8. Inutile d’arrêter les médications anti-parkinsoniennes
9. Blocage thyroïde est nécessaire en cas d’administration de molécules marqués
à l’iode123 :
a. 400 mg de perchlorate de potassium P.O, 30 minutes avant l’injection
b. 120 mg d’iodure de potassium P.O, 1 à 4 h avant l’injection et 12 à 24 h
après
NB Sédation possible après l’injection
2.1.4. Paramètres d’acquisitionUne gamma caméra double voire triple tête est nécessaire, avec des collimateurs de très
haute résolution ou des collimateurs en éventail (fan beam). Une acquisition en mode
circulaire est actuellement la règle avec un rayon de rotation inférieur à 16 cm, 120
projections, 20 à 40 secondes par projection et une matrice 128 × 128 [6]. Les acquisitions
en mode contour tête centrée et la matrice 64 × 64 ne doivent en général plus être utilisées.
Actuellement, dans la mesure du possible, il faut tenter de faire une acquisition en plusieurs
volumes, quatre en général, suivie de leur sommation, ce qui permet d’éliminer le dernier
volume si le patient bouge sur les dernières minutes d’acquisition. En raison de la grande
hétérogénéité des gammas caméras, il n’est pas possible de définir une méthode universelle
d’acquisition ; cependant, si un centre possède plusieurs modèles de gamma caméra, il est
fortement recommandé, une fois le choix de caméra établi, de faire tous les examens sur la
même, afin de faciliter la comparaison à court et à long terme des examens provenant d’un
même centre.
2.1.5. Traitement d’imagesLes reconstructions tomographiques par rétroprojection filtrée ou par méthodes itératives
sont actuellement disponibles sur tous les gamma caméras. Le choix du filtre est le problème
clef de la reconstruction, il résulte d’un compromis entre résolution et rapport signal sur bruit.
En effet, les filtres trop lissants ne sont plus recommandés, car parfois responsables d’une
perte importante d’informations subtiles et sources de faux négatifs de la scintigraphie
cérébrale, surtout dans les stades précoces de troubles cognitifs. Le filtre Butterworth (ordre
4 – fréquence de coupure 0,4) est recommandée. La seule correction d’atténuation
facilement réalisable sur les systèmes actuels est la correction de Chang, qui a
l’inconvénient d’être uniforme et ne tient pas compte de l’atténuation liée à la boîte
crânienne. Elle est cependant indispensable pour l’évaluation des structures profondes
(noyaux gris centraux et hippocampe) ; en effet, les zones temporales internes paraissent
hypofixantes en absence de correction d’atténuation [7]. Le cerveau doit être ensuite
réorienté de manière symétrique dans les trois plans de l’espace : transverse, sagittal et
coronal. Le caractère symétrique de la réorientation est fondamental, car toute bascule
oblique peut entraîner des erreurs diagnostiques majeures. Le choix de l’axe de réorientation
est dépendant du problème pathologique. Dans la plupart des cas, une réorientation passant
par la ligne commissure antérieure – commissure postérieure (CA–CP) est la plus indiquée,
car elle est facilement repérable sur les coupes sagittales et correspond à l’axe de référence
utilisé dans l’atlas de Talairach. La ligne (CA–CP) peut être définie, sur une coupe médio-
sagittale, à partir de la régression linéaire des quatre points correspondant au pôle frontal, à
la limite antéro-inférieure du corps calleux, à la région sous-thalamique et au pôle occipital
[8]. Cette orientation peut être complétée, le cas échéant (épilepsie temporale, études des
hippocampes) par une réorientation passant par l’axe du lobe temporal (réorientation
hippocampique).
2.1.6. Visualisation des coupesLa fixation correspond à une échelle de couleur graduée qui doit être visualisée à côté des
coupes. Celles-ci doivent être normalisées en intensité de façon à avoir la valeur maximale
des pixels au niveau du cervelet [9] and [10]. En effet, le cervelet n’étant pas concerné par
les atteintes dégénératives cérébrales et présentant la fixation physiologique maximale de
l’HMPAO, est pris comme référence, et toute fixation correspond à un pourcentage par
rapport au cervelet.
2.1.7. Correction d’atrophieLes hypoperfusions sur les images peuvent correspondre à un hypométabolisme ou à une
atrophie. En effet, l’atrophie sur les images de TEMP majore l’hypoperfusion par effet de
volume partiel. Néanmoins, l’apparition de l’hypoperfusion et de l’hypométabolisme précède
très souvent l’atrophie. Dans la maladie d’Alzheimer (MA), 70 % des régions hypoperfusées
ne présentent pas d’atrophie. Des corrections d’atrophie ont été réalisées en tomographie
par émission de positons (TEP) par segmentation des images chez des patients atteints de
MA et elles ont montré l’existence d’un hypométabolisme sous-jacent même en cas
d’atrophie importante [11]. Enfin, les atrophies liées à l’âge sont en général diffuses,
touchant simultanément le cortex et le cervelet, et on peut supposer que la normalisation des
images sur l’activité maximale du cervelet permet de s’affranchir, au moins partiellement, de
la correction d’atrophie. Pour certains auteurs, l’atrophie corticale liée à l’âge n’est pas
linéaire, le cortex préfrontal s’atrophierait plus rapidement que les autres régions [12], et
l’interprétation d’une image de scintigraphie cérébrale ne peut se faire sans une
connaissance des modifications morphologiques complexes liées au vieillissement cérébral
normal
. L’imagerie des récepteursL’imagerie des récepteurs cérébraux est une technique d’imagerie moléculaire pour
laquelle de nombreux efforts ont été fournis afin de développer des radioligands spécifiques
pour chaque système neurochimique. Les implications diagnostiques de cette imagerie
des systèmes cholinergique, dopaminergique, sérotoninergique, des récepteurs des
benzodiazépines centraux et périphériques sont évaluées dans la MA et les autres
démences [13].
Les premiers développements ont été réalisés avec l’étude du système dopaminergique à
l’aide de la 18F-fluoro-L-DOPA. Ils ont ensuite initié au développement de l’imagerie des
autres récepteurs comme cible majeure des troubles neurodégénératifs. Les radiotraceurs
développés permettent des acquisitions en TEMP ou en TEP.
3.1. Étude du système dopaminergiqueL’étude du système dopaminergique a été le premier système étudié avec la TEP dans la
littérature, appliqué à l’étude de la maladie de Parkinson. La synapse dopaminergique
apparaît effectivement comme une cible pour la médecine nucléaire avec l’étude de la
synthèse de la dopamine (18F-fluoro-L-DOPA), des récepteurs présynaptiques,
postsynaptiques (11C-raclopride, 123I-IBZM) et du transporteur de la dopamine (β-CIT, FP-
CIT).
Plus récemment, des études se sont portées sur l’évaluation de l’imagerie du système
dopaminergique, notamment du transporteur de la dopamine, dans les démences à corps
de Lewy. Les images sont réalisées avec le 123I-Ioflupane (DaTSCAN®) : il s’agit d’un
traceur TEMP, marqueur présynaptique de l’intégrité du système dopaminergique nigro strié.
Dans la littérature, quelques études montrent son intérêt potentiel et prometteur dans
l’évaluation des démences et notamment le diagnostic différentiel entre démence à corps
de Lewy et MA.
En 1999, Walker et al. ont publié un cas clinique sur un patient suspect de démence à
corps de Lewy [14]. L’examen à l’123I-Ioflupane a mis en évidence un déficit dopaminergique
nigro strié étendu. Ce cas clinique a l’intérêt de confirmer ensuite de façon post-mortem le
diagnostic de démence à corps de Lewy.
Plusieurs équipes [15] and [16] ont confirmé sur un plus grand nombre de patients l’intérêt
de l’examen au 123I-Ioflupane pour différencier la démence à corps de Lewy où il existe une
anomalie de fixation au niveau du striatum et la MA où il n’existe pas d’atteinte striatale (Fig.
1). Donnemiller et al. [17] et Ceravolo et al. [18] ont réalisé de façon concomitante une
scintigraphie au 123I-Ioflupane et une scintigraphie de perfusion (99mTc-ECD). La première
confirme la diminution significative de la fixation du transporteur chez les patients suspects
de démence à corps de Lewy par rapport aux sujets suspects de MA, la seconde met en
évidence une hypoperfusion occipitale significativement plus marquée dans le premier
groupe de patients. Colloby et al., sur soixante-dix-sept patients bénéficiant de deux
examens réalisés à un an d’intervalle, montrent l’intérêt de l’examen dans le monitoring de
la maladie avec l’évaluation de la progression [19].
Full-size image (30K)
Fig. 1. Fixation du DaTSCAN® chez un sujet témoin sain (A), chez un patient porteur d’une
maladie à corps de Lewy (B) et chez un patient porteur d’une maladie d’Alzheimer (C)
(Walker 2002).
Fig. 1. FP-CIT scans of a healthy control (A) and patients with dementia with Lewy bodies (B)
or Alzheimer's disease (C) (Walker 2002).
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En 2004, O’Brien et al. [16] montrent qu’il existe également une fixation effondrée du
transporteur de la dopamine dans les démences parkinsoniennes sans différence
significative avec la diminution observée dans la suspicion de démence à corps de Léwy.
Le 123I-Ioflupane (DaTSCAN®) a bénéficié en juin 2006 d’une extension de son AMM initiale
qui concernait jusqu’alors l’utilisation de ce traceur dans l’exploration des mouvements
anormaux et l’étude du diagnostic différentiel entre le tremblement essentiel et le
tremblement des syndromes parkinsoniens. La nouvelle AMM autorise l’utilisation de cette
molécule comme une « aide au diagnostic différentiel entre une démence à corps de Lewy
probable et une MA. Ne permet pas la différentiation entre démence à corps de Lewy et
démence parkinsonienne ».
3.2. Étude des récepteurs des benzodiazépines de type centrauxLe Gaba est le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central,
modulateur des autres neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine et sérotonine). Les
récepteurs GABAA/BZD sont des récepteurs complexes, formés de plusieurs sous-unités,
pré- et postsynaptiques, exprimés sur la quasi-totalité des neurones corticaux. Deux traceurs
in vivo sont utilisés : le 11C-Flumazénil en TEP et le 123I-iomazénil en TEMP.
Dans la MA, les études post-mortem retrouvent une diminution de la fixation de ces
récepteurs dans des régions cérébrales spécifiques : au niveau entorhinal, temporal,
pariétal, frontal et de l’amygdale. In vivo, les études sont très peu nombreuses et les
résultats sont controversés.
Meyer et al., dans une étude avec la TEP et le 11C-Flumazénil, montrent l’absence de
modification de fixation du traceur chez les patients porteurs de MA [20]. En TEMP, la
fixation du 123I-iomazémil est réduite chez huit patients atteints de MA modérée à sévère par
rapport à huit sujets contrôlés avec des anomalies de fixation visibles dans la région
cingulaire postérieure et dans le cortex temporal médial.
Ces résultats sont en accord avec les données post-mortem. La diminution de l’expression
neuronale des récepteurs GABAA/BZD serait liée à la sévérité de la démence : relativement
épargnée au stage de prédémence et largement réduite à un stade plus tardif. Cependant,
ces modifications semblent modestes dans la MA.
3.3. Étude des récepteurs des benzodiazépines de type périphériqueLa microglie est formée de cellules immunocompétentes et constitue 20 % des cellules non
neuronales du cerveau. Dans un cerveau sain, la microglie est au repos. Son activation fait
suite à une ischémie, un traumatisme, à l’inflammation ou à des lésions dégénératives. Les
récepteurs des benzodiazépines de type périphérique sont exprimés sur les cellules de la
microglie activée. Le radiotraceur 11C-PK11195 se fixe sélectivement sur les récepteurs des
benzodiazépines de type périphérique, la microglie activée peut donc être détectée par une
étude TEP.
Les observations post-mortem ont montré la présence de la microglie activée sur des
cerveaux de patients décédés de MA. Une étude initiale en TEP utilisant le 11C-PK11195 ne
montre aucune altération détectable chez les patients avec une MA modérée [21]. En
revanche, la diminution de la fixation est significative dans le cortex entorhinal,
temporopariétal et cingulaire postérieur chez les patients porteurs de MA évoluée [22] (Fig.
2).
Full-size image (65K)
Fig. 2. Fixation du 11C-PK11195 chez un témoin sain et chez un patient Alzheimer. Absence
d’augmentation significative chez le témoin sain (B). Augmentation plus diffuse de la fixation
du 11C-PK11195 avec un signal plus marqué au niveau du lobe temporal gauche (F) (Cagnin
2001).
Fig. 2. 11C-PK11195 binding in healthy elderly control and patient with Alzheimer disease. No
significant binding is seen in healthy cortex (B); widespread cortical 11C-PK11195 binding is
seen in the patient with Alzheimer's disease, with a prominent signal in the left temporal lobe
(F) (Cagnin 2001).
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Ce type de traceur pourrait être une opportunité prometteuse pour évaluer l’évolutivité des
maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson, la chorée de Huntington et
les maladies neuroinflammatoires comme la sclérose en plaques et pour suivre les
éventuelles réponses au traitement.
3.4. Étude du système sérotoninergiqueLa MA se caractérise par une diminution de la densité des récepteurs sérotoninergiques
5HT1A au niveau du noyau Raphé dorsal et de l’hippocampe. L’imagerie du système
sérotoninergique avec un antagoniste sélectif des récepteurs 5HT1A marqué au fluor 18 : le
18F-(4-2’(méthoxyphényl)-1-[2′-(N-2′-pyridinyl)-p fluobenzamido] éthylpiperazine (MPPF) met
en évidence cette diminution de la densité des récepteurs qui aurait un intérêt dans le
diagnostic précoce de la MA.
L’affinité de cette molécule pour les récepteurs est proche de la sérotonine, sa fixation
cérébrale est corrélée à la localisation anatomique des récepteurs 5HT1A [23], le marquage
est stable, après injection la molécule traverse rapidement la barrière hémato-encéphalique.
Kepe et al., en 2006, confirment la diminution significative de la densité des récepteurs dans
les deux hippocampes et le noyau Raphé, la corrélation entre cette diminution, la sévérité
des symptômes cliniques (MMS) et l’importance de la perte volumique hippocampique en
IRM [24].
3.5. Étude du système cholinergiqueL’étude du système cholinergique représente une perspective majeure dans l’étude de la
MA. L’acétylcholine est probablement le principal neuromédiateur impliqué dans cette
pathologie. Il interagit avec de nombreux sous-types de récepteurs regroupés en récepteurs
muscariniques et nicotiniques. De multiples possibilités ont été explorées pour visualiser le
système cholinergique dans le système nerveux central. On peut par exemple visualiser en
TEP le sous-type α4β2 à l’aide d’un ligand fluoré, le 18F-fluoro-A85380. Des études chez
l’homme sont en cours dans les troubles cognitifs légers et la MA.
Dopamine Récepteur D2 TEMP 123I-IBZM
TDA TEMP 123I-PE2I
123I-FP-CIT
Système Cibles Caméra Traceurs
Dopamine Récepteur D2 TEMP 123I-IBZMTDA TEMP 123I-PE2I
123I-FP-CIT
L’ioflupane est un analogue de la cocaïne. l'ioflupane présente une affinité élevée pour le transporteur présynaptique de la dopamine etdonc l’ioflupane (123 I) radiomarqué peut être utilisé comme un marqueur de substitution pourexaminer l’intégrité des neurones dopaminergiques nigrostriataux. L’ioflupane se lieégalement au transporteur de la sérotonine sur les neurones 5-HT mais avec une affinité plusfaible (environ 10 fois moindre).
Après l’injection intraveineuse, seulement 5 % de l’activité administrée reste dans le sang total cinq minutes après injection.La fixation cérébrale correspond à 7 % de l’activité injectée dix minutes après l’injection et est de 3 % cinq heures après l’injection.L’élimination est essentiellement urinaire.L’iode 123 a une période de 13,2 heures et une émission principale de photons gamma d’énergie 159 keV et des rayonsX (27 keV).
IndicationsDifférenciation entre un tremblement essentiel et un syndrome extrapyramidal typique ou non (maladie de Parkinson idiopathique, atrophie multisystématisée, paralysie supranucléaire) Différenciation entre une démence à corps de Lewy probable et une démence de type Alzheimer.
Les ligands du transporteur présynaptique : FP-CIT, PE2I et -CIT· Le 123I-CIT [11] est un marqueurdu transporteur de la dopamine (DaT)au niveau du striatum ; il permet
d’évaluer l’intégrité pré synaptique dela voie nigrostriée mais présentedeux inconvénients majeurs que sontsa lente cinétique de clairance cérébrale,l’équilibre étant atteint au-delàde 8h post IV [12], et sa faible spécificitépour le DaT.· Le 123I-FP-CIT ou DATSCAN, plusspécifique et de cinétique plus rapide[13], permet une acquisition dès la3ème heure post IV et reste peu irradiant(Dose Effective, ED, de 23,5 mSv/MBq). Signalons qu’il est le seul ligandà disposer actuellement d’une AMM,avec pour indication "la différenciationentre syndromes parkinsonienset tremblement essentiel [14,15,16]".· Plus récemment, a été développéeune molécule iodée dérivée dutropane [17], le PE2I ou 2-carbomethoxy-3-(4'-methylphenyl)8-3-iodopropenyl-nor-tropane, plus spécifiquedu DaT [18] mais dont la cinétique,très rapide, impose une acquisitioncinétique [19].Ligands des récepteurs D2 post synaptiques : Iodo-Lisuride, IBZMCes ligands, spécifiques des récepteurs
D2, permettent d’étudier le système dopaminergique nigro strié post synaptique.Le radioligand le plus utilisé est le 123I- IBZM (iodobenzamide), antagoniste spécifique des RD2 qui appartient à la famille des benzamides.
La TEMP avec l’IBZM permet de prédire la sensibilité à la L-Dopa ou à l’injection d’apomorphine (agoniste dopaminergique) avec des valeurs prédictives positive et négative, respectivement de 88 et 82 % et une sensibilité de 96 %. De plus, une baisse de fixation de l’IBZM, associée à l’absence ou à une faible réponse au traitement dopaminergique pendant trois mois, éliminerait la possibilité d’une maladie de Parkinson [35]. L’étude de Schwarz et al. [34] a démontré chez 65 patients, ayant un syndrome extrapyramidal et suivis pendant deux à quatre ans, que l’IBZM permettait de prédire l’efficacité d’un traitement par L-Dopa, avec une sensibilité de 100 % et une spécificité de 75 %. L’IBZM permettrait le diagnostic différentiel entre la maladie de Parkinson et d’autres pathologies dégénératives, en fonction de la réponse au traitement et de l’apparition d’autres signes cliniques atypiques, avec une sensibilité de 88,2 % et une spécificité de 88,9 %. Des études effectuées avec des différentes méthodes de segmentation du striatum et avec l’IBZM ou le 123I-Epidepride ont montré une très bonne spécificité, mais une faible sensibilité pour différencier initialement les maladie de Parkinson des Parkinson-plus [16] and [18].
L’IBZM est reconnu comme ayant un intérêt dans le diagnostic précoce de la maladie de Parkinson.
Étude des récepteurs des benzodiazépines de type centraux
Le Gaba est le principal neurotransmetteur inhibiteur du
système nerveux central, modulateur des autres
neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine et sérotonine).
Les récepteurs GABAA/BZD sont des récepteurs complexes,
formés de plusieurs sous-unités, pré- et postsynaptiques,
exprimés sur la quasi-totalité des neurones corticaux. Deux
traceurs in vivo sont utilisés : le 11C-Flumazénil en TEP et le 123I-
iomazénil en TEMP.
Dans la MA, les études post-mortem retrouvent une
diminution de la fixation de ces récepteurs dans des régions
cérébrales spécifiques : au niveau entorhinal, temporal, pariétal,
frontal et de l’amygdale. In vivo, les études sont très peu
nombreuses et les résultats sont controversés.
Meyer et al., dans une étude avec la TEP et le 11C-Flumazénil,
montrent l’absence de modification de fixation du traceur chez
les patients porteurs de MA [20]. En TEMP, la fixation du 123I-
iomazémil est réduite chez huit patients atteints de MA
modérée à sévère par rapport à huit sujets contrôlés avec des
anomalies de fixation visibles dans la région cingulaire
postérieure et dans le cortex temporal médial.
Ces résultats sont en accord avec les données post-mortem.
La diminution de l’expression neuronale des récepteurs
GABAA/BZD serait liée à la sévérité de la démence :
relativement épargnée au stage de prédémence et largement
réduite à un stade plus tardif. Cependant, ces modifications
semblent modestes dans la MA.
Les radiations caractéristiques du thallium-201 sont :Type de radiation énergie (keV)X 6983γ 135166167
Le thallium, se comporte comme un analogue du potassium, il est transporté par la pompe Na /K ATPase, transporteur actif dont le rôle est de maintenir la différence de potentiel transmembranaire.L’affinité du thallium pour ce transporteur est dix fois supérieure à celle du potassium. Une fois dans la cellule, le thallium est libéré plus lentement que le potassium.Ce traceur ne traverse la barrière hémato-encéphalique qu’en cas de rupture. Le tissu cérébral sain fixe donc peu le thalliumLa fixation du thallium dans les cellules tumorales est due :1 à la rupture de la barrière hémato-encéphalique,2 au flux sanguin tumoral,
3 à la pompe Na /K ATPase sur la membrane des cellules viables.
L’activité de la pompe Na /K ATPase est augmentée au niveau des cellules tumorales du fait de leur métabolisme et de leur index mitotique élevé. Le thallium est donc capté préférentiellement par les cellules tumorales viables et non par les tissus nécrotiques ou les cellules gliales non prolifératives.
une concordance significative entre la fixation et legrade histologique.
Le 201Tl présente une fixation proportionnelle à la croissance cellulaire et au grade histologique.
Il apparaît donc utile pour différencier les tumeurs de haut grade (III et IV del’OMS) des tumeurs de bas grade (I et II)
Intérêt du thallium-201 dans la caractérisation de lésionscérébrales chez les patients atteints du SIDAChez les malades du SIDA, la découverte d’un processus expansif cérébral pose un problème de diagnostic différentiel principalement entre lymphome cérébral et toxoplasmose qui présentent souvent un tableau clinique et un aspect radiologique (IRM ou TDM) similaires. Dans une étuderétrospective portant sur 162 patients, Kessler et al, ont rapporté une sensibilité et une spécificitéde 100 % et 93 % pour la scintigraphie cérébrale au thallium dans le diagnostic de lymphomecérébral, en utilisant une analyse quantitative des images (ROI sur la lésion présentant uneactivité maximale rapporté à une ROI sur une région standard comme le scalp).
Aide à la chirurgie et à la biopsie stéréotaxique
Le~Tc-~IBI est un cation li~phile marqui au technttium,utilid quotidiennement en medecine nucleairepour l’btude de la perfusion myocardique [21]. Ce traceur se concentre dans le cytoplasme et les mitochondries, résultat d’une diffusion passive, conséquence des potentiels transmembranaires negatifs [5]. Les etudes expkrimentales ont montrC l’accumulation significativedu MIBI dans plusieurs types de 1ignCes cellulaires,comprenant le cancer du sein, le cancer du poumon, lesm&nomes et les ~rneu~ dr~brales [2,6, 12,201. Cettecaptation s’explique par le fait que les cellules can&-reuses, Zt cause de l’augmentation de leurs besoins m&aboliques,maintiennent un potentiel de membrane mitochondrialt&s negatif [2].Du fait d’une meilleure dkfmition des images scintigraphiquesobtenues avec les traceurs technCtiCs, latomoscintigraphie ckrkbrale au SmTc-MIBI semble plusperformante que la tomoscintigraphie au thallium 201[12, 16, 171, pour diff~~ncier la ticidive tumorale de laradionkcrose. Aucune fixation du 99mTc-MIBI n’esttrouvC dans les structures normales du cerveau, B l’exceptionde l’hypophyse et des plexus chordides, commenoti5 anttrieurement av:c la tomoscintigraphie au thallium201 [2, 12, 171. A partir des donnkes expkrimentaleset cliniques, la prksence d’une tumeur ckrkbrale setraduit par une hyperfixation anormale du wmTc-MIBI, ily a une corrklation entre l’intensitk de la fixation et l’activitCm~tabolique cellulaire de la tumeur. N’ayantaucune raison d’Ctre capt6 par des tissus non viables, leWmTc-MIBI peut &tre utilist comme marqueur de la viabilitktumorale et permettre d’kvaluer la rtSponse thkrapeutique,en tenant compte des m~i~ca~ons engendrkes
par les atteintes oxydatives des mitochondries, causkespar les antimitotiques [ 121. De ce fait, la tomoscintigraphiectrebrale au ~Tc-MIBI semble indressante pourdetecter les rkidives tumorales chez les patients atteintsde gliome malin trait&
Marqueur tumoral non spécifique ; Marqueur de toute population cellulaire à renouvellement accéléré.La concentration du MiBi Tc99m dans les cellules tumorales humaines se fait selon le même mécanisme que dans les myocytes avec un rapport de 5 à 28 % par rapport au milieu extracellulaire.La captation par les lignées cellulaires tumorales est environ 4 à 9 fois plus élevée que celle des cellules normales . Permettant de considérer ce traceur comme une sonde de viabilité tissulaire et de prolifération cellulaire.
Le MiBi Tc 99m est donc un traceur tumoral non spécifique témoin d'une prolifération et d'un métabolisme cellulaires accentué comme le sont le thallium 201 et le 18 fluoro-désoxy-glucose (FDG) traceur du TEP. Le MiBi Tc 99m est facilement disponible dans tout service de médecine nucléaire (protéine froide à marqué au Tc99M contrairement au Thalium201 dont la période est de 3 jours.
Le MiBi Tc 99m est un traceur lipophile qui passe facilement à travers les membranes cellulaires et se concentre au niveau des mitochondries.
Marqueur tumoral non spécifique ; des populations cellulaire à renouvellement accéléré.La captation par les lignées cellulaires tumorales est environ 4 à 9 fois plus élevée que celle des cellules normales
complexe (hexaèdre: 6 sommets où le Tc 99m se trouve au centre). La propriété principale du MIBI est qu'il est lipophile donc et se distribue en fonction du débit circulatoire. Mais, étant chargé positivement et les mitochondries négativement, le MIBI reste bloqué dans les mitochondries des myocytes ("effet aimant") pendant une durée de 6 à 8 heures.
Le MIBI n'est pas spécifique au myocyte mais à toutes les cellules contenant des mitochondries. Donc ce marqueur va se distribuer proportionnellement au débit sanguin. Par exemple 5% du sang va au cœur et c'est ça qui va nous intéresser.
Le 99mTc-MIBI ne se fixe pas sur les structures normales du cerveau, à l’exception de l’hypophyse et des plexus choroïdesLa présence d’une tumeur cérébrale se traduit par une hyperfixation anormale du 99mTc-MIBI et la corrélation entre l’intensité de la fixation et l’activité métabolique cellulaire de la tumeur permet de différencier une récidive tumorale d’une nécrose.De ce fait, la tomoscintigraphie cérébrale au 99m Tc-MIBI semble intéressante pour détecter les récidives tumorales chez les patients atteints de gliome malin traité et d’évaluer la réponse thérapeutique.
Information et préparation du patient4.2.1. InformationLe patient sera informé de l’examen dont il va bénéficier etdu déroulement de celui-ci, notamment en ce qui concerne lesdélais d’attente et le temps de réalisation de l’examen.4.2.2. PréparationEn cas d’injection d’un radiopharmaceutique marqué à l’iode 123, il est indispensable, au titre de la protection thyroïdienne, de réaliser un blocage de cette glande (solution delugol 1 %, perchlorate de potassium, iodure de potassium). Par exemple l’ingestion de 120 mg de iodure de potassium une heure avant l’injection et 12 heures après l’examen.L’élimination urinaire du radiotraceur impose que le patient soit abondamment hydraté (48 heures après l’injection).
4. Paramètres d’acquisitionUne gamma caméra double voire triple tête, avec des collimateurs de très haute résolution
ou des collimateurs en éventail (fan beam).
Une acquisition en mode circulaire est actuellement la règle avec un rayon de rotation
inférieur à 16 cm, 120 projections, 20 à 40 secondes par projection et une matrice 128 × 128
Zoom d’acquisition peut s’avérer nécessaire pour les détecteurs grand champ
Les acquisitions en mode contour tête centrée et la matrice 64 × 64 ne doivent en général
plus être utilisées.
ACQUISITION TOMOGRAPHIQUE
• Caméra multi-têtes
• Collimateur Fan Beam (en éventail) si disponible ou parallèle haute ou très
haute résolution
• Acquisition 30 minutes (20-45)
• Matrice 128*128
• Echantillonage angulaire 3° minimum
• Pas de mode contour
• Zoom d’acquisition peut s’avérer nécessaire pour les détecteurs grand champ
• Plusieurs acquisitions séquentielles si possible
TRAITEMENT DES DONNEES TEMP
• Méthodes de reconstruction : Rétro projection filtrée ou reconstruction
itérative
. Filtrage pendant la reconstruction : pour des raisons liées au caractère
tridimensionnel des informations, le filtrage doit être de type 3-D. Ceci peut
s’aborder de deux manières : soit en incorporant lors du filtrage des projections un
filtre vertical de même nature, soit en reconstruisant les coupes avec un filtre Rampe
suivi d’un post-filtrage 3D. On peut utiliser un filtre (un peu) plus lissant que pour la
perfusion à l’imagerie de la neurotransmission dopaminergique. (Exemple Datscan*)
Correction d’atténuation : Si (Chang), le contour de l’ellipse doit inclure le scalp et
devrait être définie individuellement pour chaque coupe transversale. Le cerveau est
un organe symétrique et relativement superficiel, notamment en ce qui concerne le
cortex. En pratique courante, la correction d’atténuation ne s’avère donc pas
indispensable.
Réorientation :
Le cerveau doit être réorienté de manière symétrique dans les 3 plans de l’espace :
transverse, sagittal et coronal. Le caractère symétrique de la réorientation est
fondamental, car toute bascule oblique peut entraîner des erreurs diagnostiques
majeures. Ceci est particulièrement vrai en cas de bascule dans le plan frontal.
Le choix de l’axe de réorientation est dépendant du problème pathologique. Dans la
plupart des cas, une réorientation passant par la ligne Commissure Antérieure –
Commissure Postérieure (CA-CP) est la plus indiquée car elle est facilement repérable
sur les coupes sagittales
La ligne CA-CP peut être définie, sur une coupe médio-sagittale, à partir de la
régression linéaire des 4 points correspondant au pôle frontal, à la limite antéro-
inférieure du corps calleux, à la région sous thalamique et au pôle occipital.
Cette orientation peut être complétée par une réorientation passant par l’axe du lobe
temporal adaptée à l’étude des hippocampes et des épilepsies temporales.
. Traitement d’imagesLes reconstructions tomographiques par rétroprojection filtrée ou par méthodes itératives
sont actuellement disponibles sur tous les gamma caméras.
Le choix du filtre est le problème clef de la reconstruction, il résulte d’un compromis entre
résolution et rapport signal sur bruit. En effet, les filtres trop lissants ne sont plus
recommandés, car parfois responsables d’une perte importante d’informations subtiles et
sources de faux négatifs de la scintigraphie cérébrale, surtout dans les stades précoces de
troubles cognitifs. Le filtre Butterworth (ordre 4 – fréquence de coupure 0,4) est
recommandée. La seule correction d’atténuation facilement réalisable sur les systèmes
actuels est la correction de Chang, qui a l’inconvénient d’être uniforme et ne tient pas
compte de l’atténuation liée à la boîte crânienne. Elle est cependant indispensable pour
l’évaluation des structures profondes (noyaux gris centraux et hippocampe) ; en effet, les
zones temporales internes paraissent hypofixantes en absence de correction d’atténuation
[7]. Le cerveau doit être ensuite réorienté de manière symétrique dans les trois plans de
l’espace : transverse, sagittal et coronal. Le caractère symétrique de la réorientation est
fondamental, car toute bascule oblique peut entraîner des erreurs diagnostiques majeures.
Le choix de l’axe de réorientation est dépendant du problème pathologique. Dans la plupart
des cas, une réorientation passant par la ligne commissure antérieure – commissure
postérieure (CA–CP) est la plus indiquée, car elle est facilement repérable sur les coupes
sagittales et correspond à l’axe de référence utilisé dans l’atlas de Talairach. La ligne (CA–
CP) peut être définie, sur une coupe médio-sagittale, à partir de la régression linéaire des
quatre points correspondant au pôle frontal, à la limite antéro-inférieure du corps calleux, à la
région sous-thalamique et au pôle occipital [8]. Cette orientation peut être complétée, le cas
échéant (épilepsie temporale, études des hippocampes) par une réorientation passant par
l’axe du lobe temporal (réorientation hippocampique).
Positionnement du patient pendant l’acquisitionComme tout examen relativement long, il est fondamental d’assurer au patient un confort maximal tout en optimisant le positionnement de la tête : l’utilisation d’une têtière est fortement recommandée. Elle permet à la fois un positionnement optimal et une contention relative du patient ; les dispositifs de repérage à type de laser ou repères externes ne sont pas essentiels dans ce type d’examen, la reconstruction en 3D permettant par la suite de réorienter correctement le volume cérébral ; les jambes du patient pourront être soulevées par des coussins afin d’améliorer le confort.