COURS TERMINALES - Web viewempirique ou immatérialisme, résumé par la formule

COURS TERMINALES

La perception

PLAN DU COURS1 – Percevoir et comprendre2 – La critique rationaliste3 – Une expérience de la perception : l’art4 – Quelle réalité au-delà de la perception ?

Fiches de synthèse pour réviser

AUTEURS ABORDÉSDescartes, Merleau-Ponty, von Uexhüll.

REPÈRESMédiat-Immédiat

DEFINITIONDu latin percipere : s’emparer de, de capere : prendre et per : avec l’idée d’achèvement.

1) Sens large : tout état de l’esprit en lequel il aperçoit ce qui se passe en lui du fait de la sensation, de l’imagination et de la conception. Elle comprend les perceptions de nos pensées et celles qui ont pour cause le corps.

2) Tout état passager en lequel un être est affecté par une multiplicité d’impressions et y réagit. A distinguer cde ce que Leibniz appellera l’aperception qui peut demeurer inaperçue, inconsciente.

3) Processus d’organisation spontanée d’une multiplicité de sensations présentes, à travers lequel un individu appréhende un objet. La perception est ici distinguée de la sensation en ce qu’elle dessine une configuration significative de données sensibles en ce qu’elle est déjà un processus complexe.

Emmanuelle ROZIER Cours Terminales / Le sujet

Perception sur 14

Introduction : un point de départ chez Von Uexhüll


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Les animaux ont un milieu, les hommes ont un monde. Quele différence selon vous ? Et du coup : Qu’est-ce que percevoir ?

PROBLEME : Chez l’homme sentir devient percevoir par le concours de l’intelligence. Le problème est le rapport au monde orienté par ce que nous sommes.

- comme être humain- comme sujet

Pas de rapport originaire à la réalité. Quel est le cout des distorsions qu’opère notre conscience sur le rapport au réel ?


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1) Percevoir et comprendre

a – Les illusions d’optiqueDégagez les caractéristiques et montrez que percevoir n’est pas seulement sentir.


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b – Rapport corps-perception : article Sciences et avenir (juillet/août 1999)


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Peut-on mettre sur le même plan « perception humaine » et « perception animale » : donnez les points communs et les différences.

2) La critique rationaliste de la perception

Quelques questions : pourquoi dit-on que les apparences sont trompeuses ? EN quoi la

perception est-elle en cause ? En quoi la perception est-elle en cause dans l’erreur ? Faites un lien entre

percevoir et imaginer dans votre réponse.


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TEXTE DE DESCARTES

Méditations métaphysiques (1641), méditation II.

« Commençons par la considération des choses les plus communes, et que nous croyons comprendre le plus distinctement, à savoir les corps que nous touchons et que nous voyons. Je n'entends pas parler des corps en général, car ces notions générales sont d'ordinaire plus confuses, mais de quelqu'un en particulier. Prenons pour exemple ce morceau de cire qui vient d'être tiré de la ruche : il n'a pas encore perdu la douceur du miel qu'il contenait, il retient encore quelque chose de l'odeur des fleurs dont il a été recueilli ; sa couleur, sa figure, sa grandeur, sont apparentes ; il est dur, il est froid, on le touche, et si vous le frappez, il rendra quelque son. Enfin, toutes les choses qui peuvent distinctement faire connaître un corps se rencontrent en celui-ci.Mais voici que, cependant que je parle, on l'approche du feu : ce qui y restait de sa saveur s'exhale, l'odeur s'évanouit, sa couleur se change, sa figure se perd, sa grandeur augmente, il devient liquide, il s'échauffe, à peine le peut-on toucher, et quoiqu'on le frappe, il ne rendra plus aucun son. La même cire demeure-t-elle après ce changement ? Il faut avouer qu'elle demeure et personne ne le peut nier. Qu'est-ce donc que l'on connaissait en ce morceau de cire avec tant de distinction ? Certes ce ne peut être rien de tout ce que j'y ai remarqué par l'entremise des sens, puisque toutes les choses qui tombaient sous le goût, ou l'odorat, ou la vue, ou l'attouchement ou l'ouïe, se trouvent changées, et cependant la même cire demeure.Peut-être était-ce ce que je pense maintenant, à savoir que la cire n'était pas ni cette douceur de miel, ni cette agréable odeur de fleurs, ni cette blancheur, ni cette figure, ni ce son, mais seulement un corps qui un peu auparavant me paraissait sous ces formes, et qui maintenant se fait remarquer sous d'autres. Mais qu'est-ce, précisément parlant, que j'imagine, lorsque je la conçois en cette sorte ? Considérons-la attentivement, et éloignant toutes les choses qui n'appartiennent point à la cire, voyons ce qui reste. Certes il ne demeure rien que quelque chose d'étendu, de flexible et de muable. Or, qu'est-ce que cela : flexible et muable ? N'est-ce pas que j'imagine que cette cire, étant ronde, est capable de devenir carrée, et de passer du carré en une figure triangulaire ? Non certes, ce n'est pas cela, puisque je la conçois capable de recevoir une infinité de semblables changements et je ne saurais néanmoins parcourir cette infinité par mon imagination, et par conséquent cette conception que j'ai de la cire ne s'accomplit pas par la faculté d'imaginer.Qu'est-ce maintenant que cette extension ? N'est-elle pas aussi inconnue, puisque dans la cire qui se fond elle augmente, et se trouve encore plus grande quand elle est entièrement fondue, et beaucoup plus encore quand la chaleur augmente davantage ? Et je ne concevrais pas clairement et selon la vérité ce que c'est que la cire, si je ne pensais qu'elle est capable de recevoir plus de variétés selon l'extension, que je n'en ai jamais imaginé. Il faut donc que je tombe d'accord, que je ne saurais pas même concevoir par l'imagination ce que c'est que cette cire, et qu'il n'y a que mon entendement seul qui le conçoive ; je dis ce morceau de cire en particulier, car pour la cire en général, il est encore plus évident.Or quelle est cette cire qui ne peut être conçue que par l'entendement ou l'esprit ? Certes c'est la même que je vois, que je touche, que j'imagine, et la même que je connaissais dès le commencement. Mais ce qui est à remarquer, sa perception, ou bien l'action par laquelle on l'aperçoit n'est point une vision, ni un attouchement, ni une imagination, et ne l'a jamais été, quoiqu'il semblât ainsi auparavant, mais seulement une inspection de l'esprit, laquelle peut être


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imparfaite et confuse, comme elle était auparavant, ou bien claire et distincte, comme elle est à présent, selon que mon attention se porte plus ou moins aux choses qui sont en elle et dont elle est composée ».


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QUESTIONS : - pourquoi ne peut-on se fier à la connaissance par le sens ? - Comment peut-être définir le morceau de cire si on néglige le

témoignage des sens ? - Qu’est-ce qui nous permet d’accéder à l’essence du morceau de cire si

ce ne sont pas les sens ?

3) Une expérience de la perception : l’art

TD / Lire le texte de Merleau-Ponty, extrait de Causeries, L’art et le monde perçu

QUESTIONS : - Expliquez l’opposition entre perception « normale » et « vraie »

perception à partir de l’exemple de la table.- Expliquez la phrase « la peinture serait donc non pas une imitation du

monde mais un monde pour soi ». MP discute ici avec la doctrine classique de l’art comme imitation.

- MP met en garder du danger de faire de la critique d’art en s’intéressant au contexte (histoire circonstances, auteur). Pourquoi ?

- « Une œuvre d’art se perçoit » et « le monde perçu est un monde culturel ». Expliquez tout ce que MP suppose sur la perception et sur l’art pour rendre compte de ces deux phrases.

4) Quelle réalité au-delà de la perception ?

Si percevoir, c’est avoir un rapport de sujet humain au réel, quelle est la réalité ? Peut-on jamais l’atteindre, la connaitre sans filtre, sans fards ?

Trois textes du philosophe moderne Berkeley vont nous permettre d’y réfléchir et d’argumenter. Il est le plus radical concernant les rapports réalité-perception humaine.

L’Evêque Georges Berkeley (1635-1753) est un philosophe irlandais de la famille des empiristes dont la principale réussite fut la théorisation de l'idéalisme empirique ou immatérialisme, résumé par la formule esse est percipi aut percipere (« être c'est être perçu ou percevoir »1). Pour Berkeley, les choses qui n'ont pas la faculté de penser (les idées) sont perçues et c'est l'esprit (humain ou divin) qui les perçoit. La théorie de Berkeley montre que les individus peuvent seulement connaître les sensations et les idées des objets, non les abstractions comme la matière ou les entités générales. Berkeley a réalisé de nombreux travaux, dont les plus connus sont sans doute les Principes de la connaissance humaine (1710) et les Trois dialogues entre Hylas et Philonous (1713) (Philonous, le « spiritualiste », représentant Berkeley dans son propre rôle et Hylas, nommé d'après l'ancien mot grec pour « matière », représentant l'objecteur). En 1734, il publia L’Analyste, une critique des fondations de la science, qui eut beaucoup d'influence sur le développement ultérieur des mathématiques


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PERCEPTION / DEUX FICHES DE SYNTHÈSE POUR RÉVISER


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