Cours Comptabilité Chap v 2015-2016
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La comptabilisation de certaines opérations
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ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
COMMERCIALES DE TUNIS (ESSEC)
Chargée du cours: Mme Bel Hadj Ali
Année Universitaire : 2015/2016
Matière : Comptabilité financière I
Niveau : 1ère
Année LICENCE LFG
QUATRIEME CHAPITRE : La comptabilisation de certaines opérations
Section I : Facturation
A. Factures d'achat et de vente
La facture est un document commercial émis par le fournisseur pour matérialiser la vente à
son client. La facture doit comporter un numéro et mentionner le nom et l'adresse des parties
ainsi que leur matricule fiscal, la date de livraison de la marchandise ou de la réalisation de la
prestation de service, la quantité, la dénomination précise et le prix unitaire hors taxe sur la
valeur ajoutée des produits vendus ou des services rendus et le cas échéant, les réductions
accordées ainsi que les taux et les montants des différentes taxes.
B. Factures d'avoir
La facture d'avoir est un document commercial émis par le fournisseur pour matérialiser une
correction d'une erreur de facturation, un retour de marchandises, une réduction commerciale
hors facture (Rabais, remise et ristourne) ou une réduction financière hors facture (escompte).
Les rabais : Un rabais est une réduction pratiquée sur le prix de vente pour tenir compte d'une
diminution commerciale du produit (défaut de qualité, défaut de conformité).
Les remises : Une remise est une réduction accordée sur le prix de vente généralement en
considération de l'importance de la vente ou de la fidélité du client.
La Ristourne : La ristourne est une réduction calculée hors facture sur l'ensemble des
opérations faites avec un même client (ristourne accordée) au cours d'une période déterminée.
L'escompte est une réduction accordée par un fournisseur à son client en raison d'un
règlement au comptant ou avant la date normale d'exigibilité (escompte de règlement).
La comptabilisation de certaines opérations
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Section II : Enregistrement comptable des achats et des ventes
A. Cas des factures simples
B. Cas des factures comportant des réductions
Il y a deux sortes de réductions :
- les réductions commerciales (RRR) et ;
- les réductions financières (Escompte de règlement).
Lorsqu’il y a plusieurs réductions sur une même facture les réductions se calculent en cascade
(les taux s’appliquent sur des bases successives).
Total 1 = Montant brut - Remise = 10000 - (10000 × 10 %) = 9000
Net Commercial = Total 1 - Rabais = 9000 - (9000 × 5 %) = 8550
Net financier = Net Commercial - Escompte = 8550 - (8550 × 2 %) = 8379
La comptabilisation de certaines opérations
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STE SANA Le 12/05/N
Facture n° 126 Doit : KAROUI
Montant brut 10000,000
Remise 10% 1000,000
9000,000
Rabais 5% 450,000
Net commercial 8550,000
Escompte 2% 171,000
NET A PAYER 8379,000
Les réductions financières sur ou hors facture sont toujours comptabilisées au débit du compte
« 654 - Escompte accordés » dans la comptabilité du vendeur et au crédit du compte « 755 -
Escompte obtenus » dans la comptabilité de l’acheteur. Les réductions commerciales sur
factures ne sont jamais comptabilisées. On enregistre seulement le net commercial.
En revanche, les réductions commerciales hors factures (c'est-à-dire sur facture d’avoir) sont
comptabilisées au débit du compte « 709 - Rabais, remises et ristournes accordés par
l’entreprise » dans la comptabilité du vendeur et au crédit du compte « 609 - Rabais, Remises
et Ristournes obtenus sur achats » dans la comptabilité de l’acheteur.
II.3- Cas des factures d’avoir
Rabais = 10% × Net commercial = 10% × 8550 = 855
La comptabilisation de certaines opérations
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STE SANA Le 15/05/N
Avoir n° 60 KAROUI
Rabais 855,000
Escompte 2% 17,100
NET A VOTRE CREDIT 837,900
Remarque : Suite à l’octroi du rabais, le net commercial a diminué et, par conséquent,
l’escompte aussi a diminué. La comparaison de la facture initiale et celle incluant le rabais
supplémentaire permet de comprendre ce résultat.
Facture initiale
Montant brut 10000,000
Remise 10% 1000,000
9000,000
Rabais 5% 450,000
Net commercial 8550,000
Escompte 2% 171,000
NET A PAYER 8379,000
Facture initiale + rabais
Montant brut 10000,000
Remise 10% 1000,000
9000,000
Rabais 5% 450,000
8550,000
Rabais 10% 855,000
Net commercial 7695,000
Escompte 2% 153,900
NET A PAYER 7541,100
Différence
= 171 - 153,9 = 17,1
= 8379 – 7541,1 = 837,9
N.B : Lors de l’établissement de la facture d’avoir, il ne faut pas dresser une autre facture et
calculer la différence mais plutôt dresser la facture d’avoir sur la base du rabais comme
indiqué dans l’exemple 3 (facture d’avoir n°60).
La comptabilisation de certaines opérations
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Section III : Comptabilisation de la TVA
La TVA est un impôt indirect institué par la loi n° 88-61 du 02/06/88 portante promulgation
du code de la TVA. Cet impôt frappe en général tous les biens et services consommés ou
utilisés en Tunisie quelle que soit la nationalité du consommateur. On parle d’exonération
lorsque les affaires sont situées en dehors du champ d’application de la TVA et sont
dispensées par une disposition expresse de la loi. La liste des exonérations est donnée par le
tableau A de la loi citée ci-dessus.
La T.V.A est ainsi, collectée par le vendeur, qui la facture à l’acheteur à l’occasion de chaque
opération imposable réalisée. Mais son montant doit être reversé à l’Etat par le vendeur après
déduction de la taxe qu’il a lui-même supporté à travers les factures reçues de ses propres
fournisseurs.
La T.V.A ne constitue ni une charge, ni un produit, pour l’acheteur et pour le vendeur.
A. Assiette et taux de T.V.A
La détermination de la base imposable (assiette) est prévue par l’article 6 du code de la TVA.
La TVA est calculée sur le prix net des marchandises des travaux ou des services, c’est à dire
après diminution des réductions de toutes natures (escompte et RRR portés sur la facture).
Ainsi, les réductions réduisent la base de calcul de la TVA.
Tous les frais facturés (frais de port, frais d’assurance, commissions, les intérêts pour
prorogation d’échéance,…) sont considérés comme des éléments du prix de vente pour
l’établissement de la TVA.
De même, les droits et taxes indirects tels que les droits de douane et les droits de
consommation font augmenter l’assiette de la TVA.
Les taux appliqués sont de 6%, 12% et 18% en fonction du produit : 6% (produits agricoles et
de pêche,…), 12% (transport de marchandises, la restauration, l’hôtellerie,…), 18% (tous les
produits et services qui ne sont pas soumis à l’un des autres taux de la TVA).
B. Mécanismes de la T.V.A
Pour les entreprises, la taxe comprend deux éléments distincts :
- En amont, la taxe recouvrée sur l’entreprise (taxes sur achats, services et immobilisations)
qui se décompose en taxe déductible et en taxe non déductible (ne remplissant pas les
conditions de déductibilité)
- En aval, la taxe collectée par l’entreprise (taxe sur ventes et sur profits divers imposables).
Lorsqu’un vendeur établit à un client une facture comportant la taxe, il devient débiteur
envers le trésor du montant de la taxe ainsi facturé (dette vis-à-vis de l’état).
Mais lorsqu’il fait un achat, le montant de la taxe qu’il paie à son fournisseur est porté à son
crédit au compte courant ouvert entre lui et le trésor (créance sur l’état), de telle sorte qu’il ne
reverse au trésor que la différence positive entre le montant de la taxe perçue en aval et celui
de la taxe acquittée en amont : c’est ce qu’on appelle le mécanisme de la déduction ou de la
récupération de la taxe.
La comptabilisation de certaines opérations
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Ainsi, l’entreprise ne joue qu’un rôle de collecteur d’impôt : elle transfert à l’Etat la taxe qui
lui est versée par ses clients (TVA collectée) déduction faite de la taxe qu’elle a payée à ses
fournisseurs (TVA déductible).
Seul le consommateur final supporte la charge de la TVA : il paye, en effet, le prix TTC sur
ses achats sans pouvoir récupérer cette taxe.
Remarque : La T.V.A ne pèse pas sur la société et ne lui profite pas, elle est neutre.
C. Comptes relatifs à la T.V.A
T.V.A récupérable :
Elle constitue une avance imputable sur la T.V.A collectée et doit être enregistrée au débit
d’un compte du bilan qui est le 4366 - T.V.A déductible, en conséquence les achats, services,
investissements ouvrant droit à récupération sont comptabilisés hors taxes déductibles.
Des sous comptes nécessaires peuvent être prévus :
- Pour les opérations d’achats de biens et de services (immobilisations, charges) :
4366 - Taxe/CA déductibles
43662 - T.V.A sur immobilisations
43666 - T.V.A sur autres biens et services
T.V.A collectée
La T.V.A facturée sur les ventes et prestations est enregistrée au crédit du compte 4367 -
T.V.A collectée.
- Pour les opérations de ventes et de produits :
4367 - Taxe/CA collectée par l’entreprise
43671 - Taxe/CA collectée
Déclaration de la T.V.A
La T.V.A doit faire l'objet d'une déclaration mensuelle :
- Pour les personnes physiques jusqu'au 15 du mois qui suit celui de l'imposition ;
- Pour les personnes morales jusqu'au 28 du mois qui suit celui de l'imposition.
La comptabilisation de certaines opérations
67
- Pour enregistrer les déclarations fiscales, on a :
4365 - Taxe/CA à décaisser
43651 - T.V.A à payer
43667 - Crédit de TVA à reporter
D. Enregistrement comptable
Les opérations relatives à la TVA sont effectuées d’ordre et pour le compte du trésor public,
les taxes collectées d’une part, et les taxes déductibles d’autre part, ne doivent pas figurer
dans les produits et les charges de l’entreprise.
En effet, s’agissant d’opérations effectuées pour le compte d’un tiers (l’Etat), elles sont à
enregistrer dans les comptes de la classe 4 et plus précisément dans le compte « 436 - Etat
taxe sur le chiffre d’affaires ».
Par exemple, dans le cas d’un achat chez le fournisseur, l’entreprise paye la TVA qu’elle
pourra récupérer (créance sur l’Etat) tandis que le fournisseur collecte la TVA qu’il devra
rembourser (dette envers l’Etat). Chez le fournisseur, le compte « 4367- Taxes sur le chiffre
d’affaires collectées par l’entreprise » (intitulé aussi : TVA collectée) sera crédité alors que
chez l’entreprise, le compte « 4366 - Taxes sur le chiffre d’affaires déductibles » (intitulé
aussi : TVA déductible) sera débité. Pour cette dernière, si les conditions de déductibilité ne
sont pas respectées alors elle devra utiliser, en lieu et place du compte 4366, le compte de
charge « 6652 - Taxe sur le chiffre d’affaires non récupérables ».
1. Cas des factures comportant la TVA
STE SANA Le 12/05/N
Facture n° 126 Doit : KAROUI
Montant brut 15000,000
Remise 10% 1500,000
13500,000
Rabais 7% 945,000
Net commercial 12555,000
Escompte 2% 251,100
Net financier 12303,900
TVA 18% 2214,702
NET A PAYER 14518,602
La comptabilisation de certaines opérations
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2. Cas des factures d’avoir comportant la TVA
Rabais = 10% × Net commercial = 10% × 12555 = 1255,5
STE SANA Le 15/05/N
Avoir n° 60 KAROUI
Rabais 1255,500
Escompte 2% 25,110
1230,390
TVA 18% 221,470
NET A VOTRE CREDIT 1451,860
La comptabilisation de certaines opérations
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E. Déclaration fiscale
A la fin de chaque mois, l’entreprise doit procéder comme suit :
Plusieurs cas peuvent se poser :
La comptabilisation de certaines opérations
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F. Les retours sur achats et ventes
Les retours de marchandises d’un client à son fournisseur (cas de marchandises défectueuses)
se traduisent par une annulation partielle ou totale de l’opération initiale. L’enregistrement
comptable du retour des marchandises ne s’opèrera qu’après l’émission de la facture d’avoir
du fournisseur.
La comptabilisation de certaines opérations
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Facture n°…
Montant brut des mdises 12000,000
remise 10 % 1200,000
10800,000
remise 5 % 540,000
Net commercial 10260,000
Escompte 2 % 205,200
Net financier 10054,800
TVA 18% 1809,864
Net à payer 11864,664
Avoir n°…
Montant bruts des mdises retournées 3000,000
remise 10 % 300,000
2700,000
remise 5 % 135,000
2565,000
Escompte 2 % 51,300
2513,700
TVA 18% 452,466
Net à votre crédit 2966,166
- Le 12/2/N
Rabais = 3% * NC des marchandises conservées = 3% * (10260 – 2565) = 230,850
Escompte = 2% * Rabais = 2% * 230,850 = 4,617
TVA = 18% * (230,850 – 4,617) = 40,722
La comptabilisation de certaines opérations
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G. Cas des factures comportant des frais sur achats
1. Les frais de transport
Selon les conditions indiquées dans le contrat de vente, les frais relatifs au transport des
marchandises peuvent être soit à la charge du client (vente aux conditions « départ ») ou à la
charge du fournisseur (ventes aux conditions « franco de port »).
a. Port à la charge du fournisseur
Si les frais de transport sont à la charge du fournisseur alors le client ne doit passer aucune
écriture concernant le transport des marchandises qui ne figurera même pas sur la facture.
Quant au fournisseur, soit le transport est réalisé par ses propres moyens, auquel cas il
n’enregistre rien, soit le transport est réalisé par un tiers transporteur, auquel cas il doit débiter
le compte de charge « 6242 Transport sur ventes ».
b. Port à la charge du client
Si les frais de transport sont à la charge du client alors trois cas peuvent se poser :
- Le client se présente lui-même chez le fournisseur pour emporter les marchandises :
Dans ce cas, le transport n’est pas facturé par le fournisseur. Aucune écriture ne doit
être passée dans sa comptabilité. Quant au client, tout dépend de la façon dont a été
réalisé le transport. Si le client s’adresse à un tiers transporteur alors il doit débiter le
compte « 6241 - Transport sur achats » sinon il n’enregistre rien (par ses propres
moyens).
- Le fournisseur assure par ses propres moyens le transport des marchandises afin de
réaliser un bénéfice sur cette opération :
Dans ce cas, le port facturé au client est un produit des activités annexes qui doit être
enregistré au crédit du compte « 706 - Produits des activités annexes ». Pour le client,
il doit débiter le compte « 6241 - Transport sur achats ».
- Le fournisseur sollicite le service d’un tiers transporteur : Dans ce cas, le traitement
comptable se fait en deux étapes. Le fournisseur supporte dans un premier temps les
frais de transport en débitant le compte « 6242 - Transport sur ventes ». Dans un
deuxième temps, le fournisseur facture au client les frais de transport supportés à sa
place en même temps que la vente de marchandises en créditant le compte 6242 ou
« 791- Transfert de charge d’exploitation » ou encore « 706 - Produits des activités
annexes ». Pour le client, il doit débiter le compte « 6241 - Transport sur achats ».
La comptabilisation de certaines opérations
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STE SANA Le 10/04/N
Facture n° 222 Doit : BOURAOUI
Montant brut 9000,000
Remise 5 % 450,000
Net commercial 8550,000
Port HT 60,000
TVA 18% 1539,000
TVA 12% 7,200
NET A PAYER 10156,200
La comptabilisation de certaines opérations
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2. Autres frais sur achats
En plus des frais de transport, l’entreprise doit payer un ensemble de frais liés à l’achat :
- Les commissions et les courtages : C’est la rémunération des personnes intermédiaires
qui vont faciliter la conclusion d’un contrat de vente.
- Les primes d’assurances : Ce sont les frais qui permettent une indemnisation du client
en cas de perte ou d’avarie de marchandise et sont assumés par des compagnies
d’assurance.
- Les droits de douanes : Ce sont des taxes engagées à l’occasion d’importation de
marchandises.
Pour le traitement comptable on doit distinguer deux cas : les achats importés et les achats
locaux (en Tunisie) :
- Les frais sur achats importés tels que les droits de douane, les commissions
d’intermédiaires et les frais de transport sont à ajouter directement au prix d’achat.
La comptabilisation de certaines opérations
76
Dans ce premier cas, les frais sont enregistrés dans les comptes de charge par nature
de frais. Les frais d’assurance sont enregistrés au débit du compte « 616 - Primes
d’assurance » et les commissions d’intermédiaires sont enregistrées au débit du
compte « 622 - Rémunérations d’intermédiaires et honoraires ».
- Concernant les frais sur achats locaux l’entreprise a le choix entre deux traitements
comptables à savoir la comptabilisation des frais par nature ou la comptabilisation des
frais par destination au compte d’achats concerné.
Dans ce deuxième cas, les frais d’achats sont à imputer directement au prix d’achat.
La comptabilisation de certaines opérations
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H. Avances et Acomptes
Parfois le fournisseur exige de son client le paiement d’une avance immédiate ou d’un
acompte au fur et à mesure de l’avancement de la commande. Sur le plan comptable, les
avances et acomptes versés par le client sont enregistrés dans sa comptabilité au débit du
compte « 4091 - Fournisseurs avances et acomptes » alors que dans la comptabilité du
fournisseur ils sont enregistrés au crédit du compte « 4191 - Clients avances et acomptes ».
Lors de la livraison des marchandises, les avances et acomptes sont portés sur la facture en
moins du net à payer. La constatation de l’annulation des comptes 4091 et 4191 est effectuée
avec la constatation de l’opération d’achat.
STE SANA Le 12/05/N
Facture n° 126 Doit : KAROUI
Montant brut 15000,000
Remise 10% 1500,000
13500,000
Rabais 7% 945,000
Net commercial 12555,000
Escompte 2% 251,100
Net financier 12303,900
TVA 18% 2214,702
14518,602
A déduire avance 2000,000
NET A PAYER 12518,602
La comptabilisation de certaines opérations
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Section III : Règlements financiers
Les opérations traitées par l’entreprise avec les divers agents économiques se traduisent par
des règlements financiers au comptant ou à terme.
A. Règlements au comptant
Les moyens de paiements au comptant susceptibles d’être utilisés sont :
- Les espèces ;
- Les chèques (bancaires ou postaux) ;
- Les virements (bancaires ou postaux).
1. Espèces
Les espèces sont composées de billets de banque et de pièces de monnaies ayant cours légal
en Tunisie. Elles représentent la monnaie fiduciaire.
Généralement, la caisse est alimentée par les ventes en espèces ou par retrait de la banque. Le
compte caisse présente toujours un solde débiteur ou nul.
La comptabilisation de certaines opérations
79
Le paiement en espèce est cependant de moins en moins appliqué en affaires en raison du
risque associé à la manipulation des espèces et de la difficulté d’établir la preuve du paiement
en cas de litige.
2. Chèque
Le chèque est l’écrit par lequel le tireur (titulaire du compte) donne au tiré (banque ou poste),
l’ordre de payer à vue (immédiatement) une somme déterminée et disponible au bénéficiaire
(qui peut être au tiers ou le titulaire du compte lui-même).
Le chèque est régi par les articles 346 et 412 du code de commerce.
Le chèque est un instrument de paiement. Il n’est jamais un instrument de crédit. Néanmoins,
le chèque peut servir à obtenir un crédit lorsqu’il est endossé par son bénéficiaire au profit
d’une banque qui l’escompte, c'est-à-dire qui verse le montant au bénéficiaire avant
l’encaissement effectif du chèque (crédit de quelques jours).
Le chèque peut porter le nom du bénéficiaire (chèque nominatif) ou être émis au porteur (sans
préciser le nom du bénéficiaire).
Le chèque peut être barré par le tireur ou par le bénéficiaire (porteur) au moyen de deux
barres parallèles apposées au recto du chèque. Un chèque barré ne peut être encaissé
directement, il doit être déposé sur un compte bancaire. Ceci permet de réduire les risques de
vols ou d’utilisation frauduleuse du chèque.
Le chèque peut être transmis par endos, sauf s’il porte la mention « non endossable » ou « non
à ordre », auquel cas il ne peut être payé qu’a la personne dénommée.
Le chèque certifié est un chèque dont la provision est bloquée par le banquier tiré à la
disposition du tireur ou du bénéficiaire. Un chèque non certifié peut être refusé au paiement
par le banquier tir à défaut de provision suffisante et en l’absence d’un crédit disponible.
Remarque : afin de prouver l’annulation d’un chèque émis, une bonne pratique consiste à
découper le numéro de formule et à le coller à la souche.
Il existe toujours un décalage dans le temps entre la date de remise des chèques reçus des
clients ou des autres débiteurs et la date de la comptabilisation par la banque du montant du
chèque du compte de l’entreprise. Pour cette raison, il faut passer une écriture pour chacune
de ces étapes :
La comptabilisation de certaines opérations
80
Ainsi, lorsque l’entreprise paye ses achats par chèque bancaire, le comptable doit créditer
immédiatement le compte « banque » même si le bénéficiaire n’a pas encore remis le chèque
à l’encaissement.
En revanche, lors de l’encaissement d’un chèque, l’entreprise doit passer par un compte
intermédiaire intitulé « 5312 - Chèque à encaisser ». Certaines banques qui pratiquent «
l’escompte des chèques » créditent les comptes des clients dés la remise des chèques et dans
ce cas, le client débite le compte « banque » dés la remise du chèque à l’encaissement. Le
bordereau de remise constitue une pièce justificative. D’autres banques ne créditent les
comptes des clients qu’après la rentrée effective de l’argent en compte et, dans ce cas, c’est à
la date de la réception de l’avis de crédit (pièce justificative) que l’entreprise doit porter cette
somme au débit du compte banque.
La comptabilisation de certaines opérations
81
Lors de la remise du chèque au guichet de la banque. Deux cas se posent :
Si le chèque retourne impayé le 08/02/N alors l’entreprise reçoit un avis de débit mentionnant
le montant des commissions d’impayés (on suppose par exemple que les commissions
s’élèvent à 2 DT HT TVA 18%).
Si le chèque retourne impayé le 08/02/N alors l’entreprise reçoit un avis de débit (au lieu d’un
avis de crédit) mentionnant le montant des commissions d’impayés.
La comptabilisation de certaines opérations
82
Remarque :
La comptabilisation des chèques postaux suit le même principe que celui appliqué aux
chèques bancaires. La différence est l’utilisation du compte « 534 - C.C.P » à la place du
compte « 532 - Banque ».
3. Virement
L’entreprise peut recourir à la procédure du virement bancaire pour régler ses opérations avec
les tiers. Pour cela, elle donne l’ordre à sa banque de virer au compte de son créancier la
somme dont elle est redevable envers lui.
Cet ordre est réalisé au moyen d’un document appelé « ordre de virement », c’est seulement
au moment de la réception d’un avis de crédit ou de son relevé bancaire que le bénéficiaire
pourra débiter le compte banque.
B. Règlement à terme
Les opérations à terme matérialisées par un effet de commerce, document constatant
l’obligation d’une personne physique ou morale de payer une somme d’argents à une date
déterminée appelée « échéance ».
On distingue deux types d’effets de commerce :
La comptabilisation de certaines opérations
83
La lettre de change : c’est un écrit par lequel un créancier (tireur) donne l’ordre à son débiteur
(tiré) de payer une somme à date fixe, soit à l’ordre de lui-même, soit à l’ordre d’un tiers
bénéficiaire.
L’émetteur = vendeur (Frs) = Tireur de la LC (le créancier) = EAR
Le tiré = acheteur (client) = débiteur = Effet à Payer
Le Bénéficiaire est soit le tireur soit un autre tiers bénéficiaire qui est le créancier du tireur.
Endosser un effet à recevoir à l’ordre d’un tiers Z c’est transmettre à ce tiers la créance
représentée par l’effet. On parle alors d’endossement.
Le billet à ordre : c’est un écrit (dit effet de commerce) par lequel le débiteur (souscripteur)
s’engage à payer à son créancier (bénéficiaire) une somme déterminée à une date fixe. Le
souscripteur (débiteur) rédige lui-même le document, il n'y a donc pas d'acceptation. Celui-ci
l'envoie ensuite au bénéficiaire.
Le souscripteur = acheteur (Client) = débiteur = Effet à Payer
Le Bénéficiaire = vendeur (Fournisseur) = Effet à Recevoir
1. Création des effets de commerce
La comptabilisation de certaines opérations
84
Remarque :
Le compte 413 ou 403 ne sont employés que si l’effet est signé pour acceptation. Par
exemple, si l’effet est signé par X le 11/6/N et reçu par Y le lendemain alors les
écritures sont :
La comptabilisation de certaines opérations
85
Le compte « 405 - Fournisseur d’immobilisation effet à payer » fonctionne de la
même manière que le compte « 403 - Fournisseur d’exploitation effet à payer ».
La créance du fournisseur sur son débiteur change de support de la facture à l’effet. Les effets
à recevoir peuvent être :
- Conservés jusqu’à échéance et présentés à l’encaissement.
- Endossés à l’ordre d’un fournisseur ou d’un tiers.
- Escomptés à la banque.
2. Encaissement des effets de commerce
Il existe trois sortes d’encaissements des effets de commerce.
a) Encaissement direct (cas des effets non domiciliés)
Le bénéficiaire (tireur) encaisse directement l’effet de chez le souscripteur (tiré), à la date de
l’échéance.
La comptabilisation de certaines opérations
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b) Encaissement à la date d’échéance par l’intermédiaire de la
banque (cas des effets domiciliés)
A la date d’échéance, le bénéficiaire (tireur) remet l’effet à sa banque pour encaissement.
La comptabilisation de certaines opérations
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c) Encaissement avant la date d’échéance (escompte des effets de
commerce)
Le bénéficiaire d’un effet peut négocier, avant échéance, auprès de son banquier afin
d’obtenir des liquidités. Ce dernier retient des intérêts (calculés sur la période séparant la date
d’échéance et la date d’escompte) une commission et une T.V.A sur commission. L’ensemble
de ces retenues est appelé agios.
Agios = Escompte + commission + TVA sur commission
La comptabilisation de l’escompte se fait en deux temps : Lors de la remise de l’effet à
l’escompte et lors de la réception de l’avis de crédit.
La comptabilisation de certaines opérations
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3. Endossement des effets de commerce
Endosser un effet à recevoir à l’ordre d’un tiers Y, c’est transmettre à ce tiers la créance
représentée par l’effet.
Après endossement, Y devient le porteur de l’effet, c’est à lui que l’effet devra être payé à
l’échéance.
Dans l’opération d’endossement, celui qui endosse s’appelle l’endosseur et celui à l’ordre de
qui l’effet est endossé, s’appelle l’endossataire.
La comptabilisation de certaines opérations
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4. Effets impayés
Les incidents de paiement dans le règlement des effets sont liés aux difficultés financières du
tiré. Deux situations sont possibles : l’effet est encore en possession du tireur ou l’effet ne se
trouve plus dans le portefeuille du tireur.
a) L’effet est encore en possession du tireur
Lorsque l’effet est encore en possession du tireur, le renouvellement de l’effet dépendra de la
volonté du tireur qui annule l’effet, détermine les intérêts de retard et crée le nouvel effet.
La comptabilisation de certaines opérations
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Remarque : Si aucun accord n’est possible, le porteur enregistre sa créance dans le compte
« 416 Clients douteux ou litigieux ».
b) L’effet n’est plus en possession du tireur
Cas n°1 : L’effet impayé avait été remis à l’encaissement par le tireur
La comptabilisation de certaines opérations
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Cas n°2 : l’effet impayé avait été remis à l’encaissement par le bénéficiaire endossataire
A l’échéance si le tiré ne paye pas, le porteur se retourne contre son endosseur pour lui
réclamer le paiement du principal plus les frais d’impayé.
La comptabilisation de certaines opérations
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Cas n°3 : l’effet impayé avait été escompté
Lors de l’impayé, la banque se retourne contre celui qui lui a présenté l’effet à l’escompte.
Comme le tiré n’a pas payé la banque, celle-ci se rembourse en prélevant sur le compte de
l’entreprise le montant de l’effet impayé augmenté des frais occasionnés par ce non-paiement.
Après quoi, l’entreprise doit se retourner contre son propre client pour se faire rembourser.