Cosmogonie et concordisme

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Cosmogonie et concordisme Avant l’avènement de la cosmologie physique au XX ème siècle, l’histoire de l’Univers était l’affaire de la cosmogonie, traditionnelle ou religieuse. Ce récit mythique de la fabrique du monde situe l’Homme au sein de la création, et donne à celle-ci une finalité au sens aristotélicien. L’interprétation du monde est concordiste, suivant littéralement les textes sacrés. Gérard Mercator, L'atlas ou Méditations cosmographiques de la fabrique du monde et figure diceluy. Commencé en latin par le tres docte Gerard Mercator; parachevé par Iodocus Hondius; traduit en francois par le sieur de la Popelinière . Amsterdam : Josse Hondius, 1609 (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 17 D 11). A. Füzfa & C. Van Hoore- beeck

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Cosmogonie et concordismeAvant l’avènement de la cosmologie physique au XXème siècle, l’histoire de l’Univers était l’affaire de la cosmogonie, traditionnelle ou religieuse. Ce récit mythique de la fabrique du monde situe l’Homme au sein de la création, et donne à celle-ci une finalité au sens aristotélicien. L’interprétation du monde est concordiste, suivant littéralement les textes sacrés.

Gérard Mercator, L'atlas ou Méditations cosmographiques de la fabrique du monde et figure diceluy. Commencé en latin par le tres docte Gerard Mercator; parachevé par Iodocus Hondius; traduit en francois par le sieur de la Popelinière. Amsterdam : Josse Hondius, 1609 (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 17 D 11).

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L’Univers est-il constitué dans un but?L’articulation de la cosmologie avec les questions existentielles a souvent conduit à une interprétation finaliste de l’Univers. L’avènement de l’Homme est alors avancé comme but ultime de la Création, comme ce texte l’illustre. Cette idée est encore présente de nos jours dans les interprétations anthropiques controversées de la cosmologie.

Gérard Mercator, Atlas sive Cosmographicae meditationes de fabrica mundi et fabricati figura. Amsterdam : Josse Hondius, 1619 (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 17 D 10).A. Füzfa

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L’astronomie au siècle des LumièresL'Encyclopédie de Jean Le Rond d'Alembert et de Denis Diderot est souvent considérée à juste titre comme "le" livre emblématique du XVIIIème siècle, diffusant les lumières de la raison en dressant un bilan exhaustif et prospectif des connaissances de l’époque. Il s’agit également de l’un des best-sellers de l'édition au XVIIIème siècle avec environ 70.000 entrées, plus de 26.000 pages et 3500 planches. Celle-ci vous illustre quelques aspects de l’astronomie au siècle des Lumières.

Jean Le Rond d'Alembert et Denis Diderot, L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris, 1751-1772, tome 5 (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 18 C 137/05).

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Zodiaque et rythmes du tempsCette planche propose une illustration des constellations zodiacales, à une époque où astronomie scientifique et astrologie mystique n’étaient pas encore complètement différenciées. Les constellations du zodiaque, en réalité au nombre de treize, sont traversées lors de la course apparente du Soleil dans le ciel.

Pierre de Sainte Marie Madelaine, Traité d'horlogiographie contenant plusieurs manières de construire sur toutes surfaces toutes sortes de lignes horaires & autres cercles de la sphère. Lyon : Leonard Plaignard, 1691 (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R17A 172).

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Les lois de la nature, ces causes secondesDans cet extrait datant du XVIIIème siècle, l’auteur présente les lois de la nature comme des « causes secondes », car conséquentes d’une action divine (« cause première »). Ces lois sont dites constantes et invariantes, ce que montreront par la suite et avec grande précision de nombreuses expériences de physique.

Jérôme Richard, Histoire naturelle de l'air et des météores. Paris : Saillant & Nyon, 1770-1771, tomes 1 et 9

(Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 18 A 44/01 et 09). A. Füzfa&

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L’éther : signe précurseur des révolutions scientifiquesL’éther est un concept récurrent dans l’histoire de la physique. Il apparaît notamment dans la physique aristotélicienne puis dans celle de Newton pour incarner un référentiel absolu. L’éther est vue comme une substance immatérielle qui pénètre toute chose, sans interagir avec elle. Elle apparaît dans les impasses de la physique, précédant une révolution scientifique imminente comme celle de la relativité restreinte. Sa description ressemble étrangement à celle que l’on peut se faire aujourd’hui de l’énergie noire… avant la prochaine révolution…

Jérôme Richard, Histoire naturelle de l'air et des météores. Paris : Saillant & Nyon, 1770-1771, tomes 1 et 9

(Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 18 A 44/01 et 09).

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Un monument de la physiqueCet ouvrage constitue la première traduction en français des Philosophia naturalis principia mathematica de Newton, un monument de la physique qui fonde la mécanique classique et la gravitation universelle. Sa traductrice, Gabrielle-Emilie Le Tonnelier de Bretueil (1704-1749), marquise du Châtelet, était extrêmement érudite, à la fois mathématicienne et physicienne et fut longtemps une maîtresse de Voltaire qui la considérait d’ailleurs comme son égal. La page exposée reprend la première loi du mouvement, ou principe de relativité, à la base de toutes les théories de la physique contemporaine.

Isaac Newton, Principes mathématiques de la philosophie naturelle par feue Madame la marquise du Chastellet. Paris : Lambert, 1759 - Paris : Desaint & Saillant, 1759 (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 18 B 138).

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L’astronomie au siècle des Lumières (suite)Cette œuvre, abondamment illustrée, reprend les connaissances en astronomie et géographie de l’époque, depuis les différents systèmes du monde (page exposée) aux phénomènes astronomiques et atmosphériques (voir aussi bornes multimédias).

Nicolas Bion, L'usage des globes céleste et terrestre, et des sphères suivant les différents systèmes du monde ; précédé d'un traité de cosmographie, où est expliqué avec ordre tout ce qu'il y a de plus curieux dans la description de l'univers, suivant les mémoires & observations des plus habiles astronomes & géographes. Paris : Jacques Guerin, 1751 (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 18 A 664).

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Anciennes représentations du MondeCes ouvrages illustrent les anciennes représentations du Monde, géocentriques et héliocentriques (voir borne multimédia). L’auteur, Johannes de Sacrobosco, ou Jean de Halifax, fut professeur à la Sorbonne au XIIIème siècle. Mathématicien et astronome, ses traités scientifiques ont été largement diffusés dans les universités médiévales. Son oeuvre, basé sur les traités de Ptolémée et d’astronomie arabe, fut l’une des plus influentes, notamment pour des astronomes fameux comme Tycho Brahé (voir borne multimédia).

A gauche: J. de Sacrobosco, Sphaera Joannis de Sacro Bosco, Venise : héritiers de Girolamo Scoto. En haut à droite: La sfera di Messer Giovanni Sacrobosco tradotta a emendata et distinta in Capitoli da Piervincentio Dante de Rinaldi... Florence : nella Stamperia de Giunti, 1571. A droite: Textus De Sphera Ioannis de Sacrobosco. Paris : Henri Stéphane, 1516 (Bibliothèque universitaire Moretus Plantin, R 16 A 373, R 16 A 622, R 16 B 217).

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Articles fondateurs de la cosmologieGeorges Lemaître (1894-1966), physicien, mathématicien et prêtre belge, a développé en 1927 la théorie de l’expansion cosmologique pour expliquer la fuite des galaxies observée par l’astronome américain Hubble. Dans « L’expansion de l’espace » (1931), il émet plusieurs idées profondes dont celles d’un « rayonnement fossile » (selon lui erronément constitué par les rayons cosmiques), et de l’origine quantique du monde (l’atome primitif) qui deviendra plus tard la théorie du Big Bang. En 1933, il établit dans son article « L’Univers en expansion » plusieurs résultats fondamentaux, notamment sur les objets compacts, les cosmologies inhomogènes et les univers-phényx (à rebond), des thèmes toujours très présents en cosmologie contemporaine.

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