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100 F JEUDI 9 JUIN 2016 NUMÉRO 1491 C M J N LUTTE CONTRE LE TERRORISME Les USA listent les failles du Sénégal P. 8 P. 8 P. 3 HAUSSE DE LA TAXE PUBLICITAIRE À MERMOZ-SACRÉ-COEUR La Cour suprême déchire la délibération du conseil municipal ANTICIPÉES DE PHILOSOPHIE Le corrigé de Mamadou S. Ba P. 5 Barthélémy Dias L’ex-Président de l’IAAF débouté par la Cour d’Appel de Paris Concernant Massata, Singapour va collaborer avec la justice française P. 2 CORRUPTION PRÉSUMÉE À L’IAAF LIBÉRATION DE KARIM WADE Le Ps reste de marbre L’étau se resserre autour des Diack

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100 F

JEUDI 9 JUIN 2016NUMÉRO 1491

CMJN

LUTTE CONTRE LE TERRORISME

Les USA listent lesfailles du Sénégal

P. 8

P. 8

P. 3

HAUSSE DE LA TAXE PUBLICITAIREÀ MERMOZ-SACRÉ-COEUR

La Cour suprême déchire la délibérationdu conseil municipal

ANTICIPÉES DE PHILOSOPHIE

Le corrigé deMamadou S. Ba

P. 5

Barthélémy Dias

L’ex-Président de l’IAAF débouté par la Cour d’Appel de ParisConcernant Massata, Singapour va collaborer avec la justice française P. 2

CORRUPTION PRÉSUMÉE À L’IAAF LIBÉRATION DE KARIM WADE

Le Ps reste de marbre

L’étau se resserreautour des Diack

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DIALOGUE NATIONALLa réunion du conseil des

ministres de ce mercredi est lar-gement revenue sur le lance-ment, le 28 mai dernier, du pro-cessus du dialogue nationalinclusif. “Le Président de laRépublique salue l’engagementpatriotique et le sens des respon-sabilités de tous les participantsà cette grande rencontre quiconsacre davantage l’exemplaritéde notre démocratie. Ainsi, il réi-tère, dans le respect des opinionset spécificités de chaque acteurpolitique, économique et social,son engagement à bâtir desconvergences et des consensusdynamiques, en vue de raffermirnotre pacte républicain et conso-lider une économie dynamique,facteur de progrès social équita-ble, conformément à sa visionpartagée d’un SénégalEmergent”, rapporte le commu-niqué dudit conseil des minis-tres. Et selon la même source, lePrésident de la République ainformé les membres du Conseilde la mise en place d’un Comitéde suivi du processus du dia-logue national et de sa décision

d’instaurer une Journée duDialogue national, le 28 mai.

CODE FORESTIERRestons à cette réunion du

Conseil des ministres pour signa-ler que le chef de l’Etat a réitéréson engagement pour la préserva-tion du patrimoine forestiernational. C’est ainsi qu’il ademandé au Premier Ministre, enrelation avec les Forces dedéfense et de Sécurité, les ser-vices des Eaux et Forêts et parcsnationaux, de déployer, dans lecadre d’un Plan d’urgence delutte contre la déforestation,toutes les ressources humaineset logistiques requises, en vue demettre un terme à l’abattage illi-cite “de nos formations fores-tières, particulièrement dans leszones orientale et méridionale duSénégal”. Dans ce cadre, ilimporte pour le Gouvernement,notamment le Ministère del’Environnement et duDéveloppement durable, “demettre en œuvre, sur l’ensembledu territoire national, une cam-pagne de sensibilisation autour

de la sauvegarde de notre couvertvégétal, d’engager, sans délai, laréforme du Code forestier, de pro-mouvoir un nouveau cadre degestion des parcs nationaux etdes réserves naturelles, ainsiqu’une économie forestière géné-ratrice de revenus pour les popu-lations locales et créatrice d’em-plois verts, dans l’esprit desobjectifs de développement dura-ble (ODD)”, renseigne le commu-niqué du conseil des ministresd’hier.

CIMENTTerminons avec le Conseil des

ministres d’hier pour souligner lavolonté du chef de l’Etat de voirplus clair dans le secteur duciment. En effet, Macky Sall ademandé au Premier ministreMahammad Boun AbdallahDionne de prendre les diligencesnécessaires à la mise en placed’un dispositif de régulation dansle secteur de l’industrie duciment. En outre, après avoirsalué l’engagement de laDiaspora sénégalaise à soutenirles politiques publiques mises en

œuvre, notamment dans le cadredu PSE et du PUDC, “le Chef del’Etat a félicité le Secrétaired’Etat chargé du suivi du PUDC,pour l’organisation du Forum desExperts et Hommes d’Affairesnationaux et de la Diaspora dontil a demandé la pérennisation, àtravers une édition annuelle”.

DEUILTristesse pour la délégation

sénégalaise à la 105èmeConférence internationale duTravail (CIT) Genève. Une desdéléguées, notamment, la prési-dente du Mouvement desfemmes de la Confédérationnationale des travailleurs duSénégal/Force du changement(CNTS/FC), Ndèye AissatouNiang a succombé, d’une crisecardiaque. Elle aurait rendul’âme dans la chambre d’hôtel oùelle logeait. Agée de 54 ans,celle-ci prenait part à la CIT réu-nissant les représentants de gou-vernements, employeurs et tra-vailleurs de 187 Etats membres.Ils débattent des problèmes dumonde du travail, notammentdes chaînes d'approvisionnementmondiales, de l’emploi au servicede la paix, ainsi que de l'impactde la Déclaration de l'OIT sur lajustice sociale pour une mondia-lisation équitable. Le Secrétairegénéral de la CNT/ FC a renduhommage à sa camarade. “C’était une militante dévouéepour la cause des travailleuses,des syndicalistes femmes. Elleest tombée sur le champ debataille. Elle est rentrée dansl’histoire, car la plénière de laCIT lui a rendu hommage”, adéclaré Cheikh Diop avec unevoix empreinte d’émotion. Il arévélé que les autorités sénéga-laises sont en train de s’affairerpour le rapatriement de ladépouille de la défunte.

BANQUE MONDIALELa Banque mondiale (BM)

revoit à la baisse ses prévisionsde croissance pour l’année 2016dans la région ouest-africaine.Dans son dernier rapport sur “lesperspectives pour l’économiemondiale de la Banque mon-diale”, l’Institution révèle que lesprévisions de croissance pourl’Afrique au sud du Sahara pourcette année “devraient s’établir à2,5% contre une estimation de3%”. La BM explique cet état defait par une “faiblesse persis-tante des prix des produits debase, une baisse de l’activitémondiale et un durcissement desconditions de financement”.“Alors que les pays exportateursde pétrole ne devraient pas voirleur consommation augmenter defaçon substantielle, chez lesimportateurs de pétrole, le reculde l’inflation devrait stimuler laconsommation des ménages. Cetavantage pourrait néanmoins êtreatténué par le renchérissementdes produits alimentaires du faitde la sécheresse, le niveau élevédu chômage et la dépréciationdes monnaies”, explique laBanque mondiale dans son rap-port. Au niveau mondial, la crois-sance pour 2016 est attendue à2,4%

SAMBA THIOUBComme le craignait son avocat

Me Baba Diop, le Secrétaire per-manent du parti Rewmi, SambaThioub reste en prison. Le par-quet général s’est pourvu en cas-sation. Ce qui suspend la déci-sion de la Chambre d’accusation

qui a accordé la liberté provisoireau rewmiste avant-hier mardi. Lepourvoi du parquet a mis leconseil de l’inculpé dans tous sesétats. Me Baba Diop dit ne pascomprendre le parquet général,d’autant plus que les personnesinculpées pour trafic de “khat”avant Samba Thioub ont étémises en liberté provisoire. “Jecommence à penser qu’il s’agitd’un acharnement, car, depuis 4mois, il n’a pas été entendu aufond”, a fulminé Me Diop quipense qu’il est temps de pensersérieusement à la réforme sur laliberté provisoire pour revoir lesconditions. Samba Thioub estincarcéré, depuis le mois defévrier passé pour association demalfaiteurs et trafic internationalde drogue, précisément du“Khat” ou “catha edulis” (déno-mination internationale com-mune).

TOUSSAINT MANGAA moins d’un nouveau renvoi, le

procès du secrétaire général del’Union des jeunesses libérales tra-vaillistes (UJTL) est prévuaujourd’hui devant le tribunal cor-rectionnel de Dakar. ToussaintManga a été inculpé avec les nom-més Moussa Mané, Serigne AboMbacké Thiam et AbdourahmaneLy ainsi qu’une jeune fille du nomde Fatou Ndao. Ils doivent répon-dre des délits de rassemblementillicite ayant causé des violences etdes destructions de biens d’autruiet dégradation des biens de l’Etat.Ils ont été arrêtés, suite à des mani-festations survenues après lacondamnation de Karim Wade à sixans pour enrichissement illicite.Furieux du verdict de la Cour derépression de l’enrichissement illi-cite (CREI), des libéraux avaientmanifesté à Fann Résidence et sesenvirons, en cassant des véhicules.A l’exception de la jeune fille pla-cée sous contrôle judiciaires, lesprévenus ont passé près de 10mois en détention préventive avantd’être libérés.

L a deuxième chambre d’ins-truction de la Cour d’Appelde Paris vient de décider

que Lamine Diack doit payer 500000 euros (325 millions F Cfa)comme caution pour bénéficier dela liberté provisoire, dans l’affairede dopage des athlètes russes. Ilest interdit de sortie du territoirefrançais. Les avocats de l’ancienprésident de l’IAAF (fédérationinternationale d’athlétisme)avaient demandé et obtenu, enpremière instance, la baisse decette caution pour la fixer à 140000 euros (91 millions F Cfa). Unesomme qu’a déboursée LamineDiack afin de rester sous contrôlejudiciaire correctionnel. Maisl’avocate générale près la Cour,Mme Fusina, ne l’a pas entendude cette oreille. Elle est, en effet,convaincue que le mis en examena les moyens d’honorer le montantd’un demi-million d’Euros pour sesoustraire à la prison. Retour doncà la case départ. D’autant que, lesavocats de Lamine Diack n’ont pasencore réagi à la décision de laCour d’Appel.C’est le dernier épisode du scan-

dale de corruption au sein del’IAAF qui a éclaté en décembre2014. Une enquête a prouvé l’im-plication de personnalités de

l’IAAF (dont le président LamineDiack, son fils alors agent marke-ting de l’organisation, et le tréso-rier russe) et de l’ARAF (fédérationrusse) dans une volonté communede paralyser le système des sanc-tions des athlètes, contre rémuné-ration, le temps que ceux-ci puis-sent participer à des compétitionsprestigieuses et rémunératrices.Autres griefs, la dissimulation derésultats positifs aux tests, de sorteque le système de sanction/sus-pension ne soit pas engagé ; la communication à l’ARAF(Fédération russe d’athlétisme)d’infos confidentielles afin de per-mettre à des athlètes d’anticiperdes tests anti-dopage hors compé-tition. Bref, un montage mêlantdes flux d'argent et un probablesystème de corruption permettantde dissimuler des cas de dopage.

Singapour va collaborer avec la justice françaiseDans cette affaire, la justice

française a élargi le périmètre deses investigations. Arrivant à l'ana-lyse du processus des candida-tures à l’organisation des jeuxolympiques et leur attribution, elleest tombée sur… Massata Diack,fils de l’ancien président del’IAAF. C’est du moins l’avis du

journal anglais, “The Guardian”,qui affirme que l’attribution desJeux Olympiques à la ville deTokyo aurait été altérée par le ver-sement de pots-de-vin.Les malversations mises à jour

par la justice française auraient étéeffectuées au profit de la société“Black Tiding” dont l'un des diri-geants est Papa Massata Diack, quifait l'objet de recherches de la partd'Interpol. Le célèbre agent marke-ting est actuellement à Dakar.Singapour, ville-État, a d'ores etdéjà proposé son aide à la justicefrançaise, car “Black Tiding” y aété déclarée. L’affaire fait grandbruit. En raison de la réputationdes personnes incriminées et desfaits avérés de versements d’ar-gent, selon le “Hufftington Post”,dans son édition d’hier. Pourrépondre à ces accusations, le pré-sident du comité olympique japo-nais, Tsunekazu Takeda, a affirméque les sommes citées correspon-dent à des “rémunérations légi-times d'un consultant”.Basée à Singapour, la société

“Black Tidings” était censée déli-vrer, entre autres, des services deconseil en marketing. “Le doutepersiste cependant quant à la sin-cérité du scrutin ayant permis àTokyo de remporter l'organisationdes JO 2020”, affirme le journal.Son attribution ayant fait l'objetd'un vote pourtant clair (60 voixcontre 36), elle n'en reste pasmoins entachée par ce nouveauscandale financier. En réponse àces graves accusations, PapeMassata Diack avait réagi endénonçant “un complot anglais”contre lui. C’est la deuxième foisque le nom de la société “BlackTiding” apparaît dans le dossierjudiciaire du scandale de l’IAAF.En effet, c’est à partir du

compte bancaire de la société quel’athlète russe, Lililya Shobukhova,a été remboursée à hauteur de300.000 euros. Elle avait payépour échapper aux contrôles anti-dopage, mais après avoir été écar-tée, au dernier moment des JO deLondres, elle avait exigé et obtenule retour de ses sous.

SCANDALE DE L’IAAF

Lamine Diack débouté parla Cour d’Appel de Paris

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EN COULISSES 2

numéro 1491 • jeudi 9 juin 2016www.enqueteplus.com

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ASSANE MBAYE

L e Parti socialiste (Ps) n’esten aucun cas contre le rap-prochement entre le prési-

dent de la République, Macky Sallet son ancienne formation poli-tique, le Parti démocratique séné-galais (Pds). Les camaradesd’Ousmane Tanor Dieng l’ont faitsavoir hier à l’issue de leurSecrétariat exécutif national (Sen)tenu à la maison du parti sise àColobane. “Le Ps ne considère paset ne saurait considérer de quelquemanière que ce soit, que cettequestion est faite pour des raisons

politiciennes. Nous tenons à notresouveraineté pour respecter celledes partis qui existent dans le pay-sage politique. Chaque parti poli-tique a le droit de chercher à semassifier, à parler avec telle outelle formation politique. Pourquoidiable les gens voudraient-ils quequand deux partis se voient c’estcontre un autre parti. Pour nous, cen’est pas payant ni opérant que denous prêter cette posture”, rous-pète Abdoulaye Wilane. Le porte-parole du Ps rappelle

dans la même veine que le prési-dent de la République a le droit degracier tout prisonnier pourvu quesa condamnation soit effective. “Sile Président a été amené à dire quec’est possible qu’il use de ses pré-rogatives de chef de l’Etat pourgracier quelque prisonnier que cesoit, conformément à l’esprit et auxtermes de l’article 47 de laConstitution, c’est son droit. On nepeut pas comprendre que dans unEtat de droit qu’on s’en offusque”,lâche-t-il. Pour le maire deKaffrine, “la grâce appartientexclusivement au président de laRépublique et il n’y a pas de condi-tion préalable”. “Si le Présidentveut faire grâce à quelqu’un il peut

le faire sans que celui-ci ne ledemande. Le Ps en ce qui leconcerne, est dans cette posturerépublicaine faite de loyauté”, sou-tient-il. Non sans ajouter : “main-tenant on est en politique, le Ps estprêt à tous les cas de figure. Notrecompagnonnage avec le présidentde la République et avec toutes lescomposantes de Benno bokk yaa-kaar (Bby) reste plus que jamaisd’actualité solide, sincère et uni-quement tourné dans l’intérêt desSénégalais”. Malgré cette posture, le Ps envi-

sage tout de même de poser ledébat en interne. Et, selonAbdoulaye Wilane, “Au courant dece mois de juin, le Ps va convoquerson Bureau politique et sonComité central pour d’abord éva-luer sa participation au référen-dum, ensuite envisager dans unfutur proche, toutes les situationspolitiques, qu’il s’agisse de l’élec-tion des membres du Haut conseildes collectivités territoriales oudes élections législatives”.Néanmoins, Abdoulaye Wilaneprécise que “le Ps a déjà acté savolonté irréversible d’aller auxlégislatives dans le cadre deBenno bokk yaakaar”.

HABIBATOU TRAORÉ

L a libération annoncée de Karim Wadeprovoque l’ire de certaines franges del’espace politique sénégalais. Ainsi,

après les partis de gauche et leM23/Patriotique, c’est au tour de l’Unionnationale des indépendants du Sénégal(Unis) de manifester toute son hostilité faceà une telle volonté du Président Macky Sall.“Depuis quatre ans, le gouvernement a initiéune lutte contre l’enrichissement illicite.Nous sommes surpris qu’il veuille mainte-nant trouver un compromis politique à desquestions judicaires”, a soutenu le leaderdudit mouvement. Pour Amadou Gueye qui a fait face à la

presse hier, Karim Wade n’est pas un prison-nier politique. Par conséquent, “il ne doitpas être comparé à son père qui a été plu-sieurs fois arrêtés au cours de manifestationspolitiques”. C’est pourquoi, dit-il, il n’arrive

pas à comprendre qu’on veuille l’élargir sansraison. “Si les autorités pensent que le pro-cès a été injuste ou si elles veulent arrêter latraque, qu’elles viennent nous le dire”, rous-pète Amadou Guéye selon qui, “il est impos-sible d’accorder la grâce au candidat libé-ral”. “Ceux qu’on gracie sont des condamnésqui acceptent leur tort. Karim Wade a tou-jours nié les accusations. Il a même préciséqu’il ne solliciterait jamais cette grâce etjusqu’à présent il n’a manifesté aucune col-laboration pour qu’on recouvre l’argent qu’ilaurait détourné”, fulmine-t-il. Selon l’initiateur du mouvement

“Terminus 2012” qui a contribué au départde Abdoulaye en 2012, “Macky Sall est toutsimplement dans des calculs politiques sansse soucier des conséquences qu’une telledécision pourrait avoir sur la gouvernance dupays”. “Libérez ceux qui ont dilapidé les res-sources de ce pays est une défaite pour lesprincipes de bonne gouvernance et pour tous

ceux qui se battent pour la constructiond’une nouvelle République”, soutient-il.Avant d’ajouter que le peuple sénégalais doitexiger la poursuite de la traque pour lacondamnation de tous ceux qui ont dilapidéles ressources du pays. Pour ce faire, ilcompte engager des démarches afin de

demander à tous les acteurs de se prononcersur la question. “Nous demandons à tousles citoyens de prendre leur responsabilitécar c’est une question morale. Et ce seraitun acte de lâcheté que d’attendre sa (KarimWade) libération pour se prononcer”, a-t-ilconclu.

RAPPROCHEMENT ENTRE MACKY SALL ET LE PDS

Le Ps se dit prêt à tous les cas de figureLe rapprochement entre le président de la République et le Parti démocratique sénégalais (Pds)ne semble pas déranger le Parti socialiste. Selon son porte-parole Abdoulaye Wilane, Macky Sall ale droit de gracier qui il veut et à discuter avec toute autre formation politique. Seulement, dit-il,“le Ps est prêt à tous les cas de figure”.

numéro 1491 • jeudi 9 juin 2016www.enqueteplus.com

3POLITIQUE

AVIS D’ATTRIBUTION PROVISOIRE DE MARCHÉ

Numéro du marché : N°01/2016/MHA/OLAG/PREFELAGDénomination du marché : Acquisition d’équipements hydrolo-giques.

Nombre d’offres reçues : Deux (02) : • SOFIDIS Sarl;• SICOR.

Nom et adresse de l’attributaire : SOFIDIS Sarl, ImmeubleN°150A Sacré-Cœur III Extension VDN, DAKAR.

Montant de l’offre retenue provisoirement : Quatre-Vingt-Quinze Millions Six-Cent-Un Mille Deux CentQuarante (95 601 240) francs CFA-Toutes taxes comprises.

Délai d’exécution : Soixante (60) jours à compter de la date de notification définitive.

La publication du présent avis est effectuée en application del'Article 89. alinéa 3 du Code des Marchés Publics.

LE DIRECTEUR GENERAL

PROBABLE LIBÉRATION DE KARIM WADE

L’Unis invite Macky Sall àse justifier devant le peupleL’Union nationale des indépendants du Sénégal (Unis) a demandé hier au présidentde la République, Macky Sall de se justifier devant le peuple face à sa volonté de li-bérer Karim Wade. Ce dernier a été condamné, à six ans de prison ferme dans lecadre de la traque des biens dits mal acquis.

Abdoulaye Wilane

Président Macky Sall

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PAPE NOUHA SOUANE & HABYBATOU TRAORE

T out comme l’opposition réu-nie dans la coalition duNON/Gor ca wax ja, le Conseil

national de régulation de l’audiovi-suel (Cnra) relève un traitement iné-quitable de la campagne référendairedu 20 mars 2016 en faveur du campdu OUI. Dans son rapport rendupublic hier et intitulé: “Analyse de lacouverture médias du référendum du20 mars 2016”, ladite structure, diri-gée par le président Babacar Touré,fait un constat amer de la situation. Selon l’instance de régulation,

“sur la Radio Sénégal internationale(Rsi), pour un total de 47 élémentssonores relevés, on ne note que 46mn consacrées au “courant duNON”, au moment où, 01h 48 mn41 secondes sont accordées au“OUI”. Ce dernier camp a été plusfavorisé par la chaîne publique quilui a attribué 1h de plus. Encore que,selon le rapport, ce surplus de tempsn’inclut pas les reportages sur lesactivités du chef de l’Etat ou desmembres du gouvernement encoremoins les focus sur les réalisations etbilans du camp du pouvoir, même si,cela a pu favoriser une violation del’article L6 du Code électoral.

“La Rts n’a pas tenu compte du NON” Selon cette étude, la radio Sud Fm

a inversé cette tendance, en attri-buant au courant du NON 11 mn 19secondes de plus qu’à celui du OUI.Ainsi, contrairement à la radio

Sokhna fm qui est, elle aussi, loind’avoir respecté les principes d’équi-libre, la Rfm et le Rewmi Fm ont,selon M. Touré et son équipe, res-pecté le temps d’antenne sur lesondes. Aussi, le rapport a-t-il démon-tré que les résultats en faveur du OUIn’ont pas accusé un très grand écartentre les deux courants autant sur lesradios privées (300 relevés pour leOUI contre 283 pour le NON). Cependant, si la Tfm est la chaîne

qui a consacré le plus de temps d’an-tenne aux deux courants, la Rts n’a,elle, nullement tenu compte ducamp du NON. Pour sa part, Walf Tva réservé le temps d’antenne le pluslong au courant du NON.Globalement, conclut le rapport, leschaînes de télévision ont accordé dutemps à hauteur de 61, 94 % au cou-

rant du OUI et 31, 61% pour les par-tisans du NON.

Le Soleil et Walf QuotidienépinglésLe Cnra, dans sa volonté d’ap-

puyer ses démarches et ses déci-sions sur les données précises,quantifiées et fiables, par un souciconstant d’objectivité, assure, à tra-vers ce document, qu’il a respectéles principes d’équité et d’équilibredans la représentation du “courantdu OUI” et de celui du “Non” parles médias publics et privés tout aulong du déroulement du référendumdu 20 mars 2016”. En ce quiconcerne la presse écrite, le Conseila utilisé comme base de travail desarticles publiés par dix (10) quoti-diens que sont : l’As, Direct info,

l’Observateur, le Populaire, leQuotidien, EnQuête, Soleil, Sudquotidien, Walf , la Tribune, Walfquotidien. Et pour la presse enligne, il a mis en contribution 5 pla-teformes telles que Dakarctu.com, leral.net, Ndarinfo.com,Pressafrik.com et Seneweb.comDans ce rapport, le Cnra a sondé le

professionnalisme des quotidiensd’information. Pour l’équilibre entrele courant du OUI et celui du NON, ila remarqué que 10 journaux ontpublié 606 articles, tous genresrédactionnels confondus, avec 343articles sur le OUI et 203 sur le NONet 60 articles à tendance neutre.Ainsi, le Cnra relève que 9/10 desjournaux, à l’exception de WalfQuotidien, ont publié davantage d’ar-ticles sur le “courant du OUI” quesur celui du “NON”. En effet,l’Observateur, à l’instar du quotidienEnQuête, a consacré au “courant duOUI” pratiquement le double (56)des articles qu’il a publiés sur celuidu “NON” (25), Le Soleil exacte-ment le double (64/32). WalfQuotidien a fait l’inverse, avec 38 surle “NON” contre 25 sur le “OUI”. Pour le contenu des articles, le

Conseil met en exergue “le regardsystématiquement négatif d’un quo-tidien privé comme Walf Quotidiensur le courant du “OUI”, mêmequand il s’agit de sujets et d’actionspositifs. “Il est par moment, difficilede dissocier les articles sur le réfé-rendum, à strictement parler, et ceuxsur la personne de Macky Sall, prési-dent de la République ou chef departi en campagne”, note le rapport.

Qui poursuit qu”’il en est de mêmed’un parti allié, membre de laCoalition Bby, comme le Ps dont lesdifficultés ont été largement traitéespar les différents quotidiens, avecpour cibles le Secrétaire généralOusmane Tanor Dieng et le maire deDakar, Khalifa Sall. C’est sans doutece qui explique le taux élevé de laprésence du Ps dans la presse écrite,à la “Une” durant la précampagne(31,58 % contre 13,16 % pour l’Apret 7,89 % pour le Pds).”Le Cnra n’a pas manqué de tancer

la presse écrite qui, selon lui, n’a paspris le soin d’expliciter les 15 pointsde la réforme constitutionnelle.

Les sites d’information votent“OUI”Pour les sites d’information en

ligne, le rapport a relevé, durant lapériode de la campagne, 210 articles(vidéos et insertions publicitaires).Concernant ce support, l’échantillon-nage est fondé sur la “fréquentation,l’activité éditoriale politique”. Dansle classement, on retrouve Senewebavec 210 publications constituéesd’articles, de vidéos, d’insertionspublicitaires au moment de laconsultation de ces sites.Cependant, sur l’ensemble des sitesd’information en ligne, 62, 82% desarticles ont été consacrés au OUIcontre 34,62% pour le NON et2,56% neutre. Ainsi, sur 78 articlesen ligne, 22 ont été publiés parSeneweb, 19 par Léral.net, 12 parDakarctu, 9 par Ndarinfo et Xalima etenfin 07 par Pressafrik.Selon l’appartenance politique et

associative, si l’on se réfère au nom-bre de publications sur le site, onpeut retenir pour les plus représenta-tives, 37,18% pour l’Apr, 6,4% pourla plateforme des femmes du OUI et5, 13% pour la coalition Bby.Concernant la vidéo des courants, surl’ensemble des sites, le OUI est lar-gement majoritaire avec 88,55%contre 11, 43% pour le NON. Pour les insertions publicitaires,

selon le courant, 93,33% de la cam-pagne de communication a été effec-tuée à l’avantage du OUI contre 6,67% pour le NON. En ce quiconcerne le respect d’équité et del’équilibre, Leral totalise 13 OUI/ 06NON, Seneweb 12 OUI/08 NON,Dakaractu 9 OUI/ 03 NON.

ASSANE MBAYE

“L e traitement du dossierKarim Wade par lerégime au pouvoir

menace réellement notre Etat dedroit donc le fondement de notresociété démocratique et républi-caine”, a déclaré hier ThiernoBocoum. Dans une note renduepublique, le chargé de communica-tion de Rewmi défend la posture deson leader, Idrissa Seck par rapport àla libération annoncée de KarimWade. Et selon le député, “la voie du“ deal “ ou de l’entente secrète est la

pire des voies pour la libération deKarim Wade y compris pour lui-même”. “C'est d'abord une hontepour ceux qui pensent pouvoir entirer profit”, fulmine le parlemen-taire du parti Rewmi. A l’en croire,“cette libération n’accordera aucunecrédibilité et aucune garantie au filsdu Président Abdoulaye Wade”.“Négocier une grâce c’est donner àMacky Sall l’opportunité de retour-ner la situation en sa faveur. Il auraréussi, dans ce cas, à se présentersous les habits d’un humaniste aprèsavoir été un bourreau insensible. Ils’y ajoute que la grâce n’annule pas

la peine, elle permet juste de libérerla personne incriminée descontraintes liées aux rigueurs carcé-rales”, décèle le député.Poursuivant son propos, Thierno

Bocoum pense que “ceux quidemandent l’amnistie pour KarimWade semblent ne pas connaître laprocédure ou ne mesurent peut-êtrepas le coût de leur requête”. Selonlui, “on ne peut pas amnistier unepersonne mais plutôt des faits”. Et,“en décidant d’amnistier des faitsqui ont un rapport avec l’affaireKarim Wade et qui prendront encompte le caractère général d'une

loi, il faudrait que l’amnistie touchetoute une chaîne de responsabilités”.Or, “plusieurs personnalités et deresponsabilités différentes, serontainsi concernées”. Ce qui lui fait dire

que “cela revient à renoncer pure-ment et simplement à la redditiondes comptes qui est une manièred'encourager et d'encadrer l'impu-nité”.

COUVERTURE DE LA CAMPAGNE RÉFÉRENDAIRE DU 20 MARS

Le service public transgresse l’article 6 du Code électoralLe Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a rendu public hier son rapport sur la couverture de la campagne référendairedu 20 mars 2016. Le document dont EnQuête détient copie relève une couverture inéquitable de cette campagne référendaire en faveur du camp présidentiel par les médias audiovisuels du service public. Il leur reproche d’avoir violé les principes d’équité etd’équilibre par rapport au temps d’antenne accordé aux deux courants en compétition, lors de cette consultation citoyenne. Selonle président de ladite structure, Babacar Touré, et ses camarades, le OUI a été favorisé par la RTS avec 1h de plus que le courant duNON. Ce qui, selon lui, constitue une violation flagrante de l’article 6 du Code électoral.

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POLITIQUE

numéro 1491 • jeudi 9 juin 2016

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THIERNO BOCOUM (REWMI)

“La voie du deal est la pire des voies pour Karim Wade”

Babacar Touré

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ÉCO-SOCIAL 5

MAMADOU DIALLO

152 582 candidats au bacca-lauréat 2016, répartis dans 482jurys pour 394 centres d’examens,ont passé, hier, l’épreuve anticipéede philosophie. Comme d’habitude,la région de Dakar, qui regroupe lesinspections d’académies deRufisque, Pikine-Guédiawaye etDakar concentre le plus grand nom-bre de candidats avec au total 19500 élèves, répartis dans 72 centresd’examen. Cette première sessionqui a failli être boycottée par lesenseignants s’est bien déroulée dansson ensemble, selon les responsa-bles des différents centres visités. 9h au lycée de Pikine. Ce centre

de la banlieue affiche le calme. Lesjeunes garçons qui, d’habitude pren-nent d’assaut les lieux, n’ont pas, ence mercredi d’examen, droit à unepetite partie de football. Les ordressont stricts : Pas de va-et-vient dansl’enceinte de l’établissement, à partles surveillants et les superviseurs. Al’intérieur des classes, le silence est

total. Les potaches, plongés sur leurcopie, sont épiés par plusieurs sur-veillants dans chaque salle, afind’éviter la tricherie et la fraude. Lelycée abrite les jurys 915 ; 916 et917. “Nous avons démarré lesépreuves à 8h 10. L’examen sedéroule normalement. 94 surveil-lants sur 100 prévus ont réponduprésent à l’appel. Ce qui fait qu’onn’a pas pu avoir trois instituteursdans chaque salle pour assurer lasurveillance. Du côté des élèves,nous avons noté 28 absents sur les

893 candidats inscrits”, fait savoir lechef du centre, Mor Mbengue. Le seul hic que le Proviseur relève

concerne un élève qui s’est présenté,selon lui, sans aucune pièce d’iden-tification. Le candidat en questionsoutient avoir perdu en cours deroute sa carte d’identité. “Les textessont clairs. On ne peut pas accepterun candidat sans pièce d’identifica-tion. L’élève prétend être de l’écoleprivé, Diamane Senghor. J’aicontacté sans succès le responsablede cet établissement”, indique-t-il.

Revenant sur la menace des ensei-gnants qui planait sur l’organisationde cet examen, le chef du centreparle “d’une stratégie syndicale inef-ficace”. Car ces genres d’actions,soutient-il, ont montré leurs limitesdans le passé. “Nous sommes habi-tués aux menaces des grévistes cesdernières années. Mais à chaque foisle Bac a eu lieu. L’examen allait sedérouler, même s’ils n’avaient passuspendu leur mot d’ordre. Il y a tou-jours des défections”, croit-il savoir. Au lycée John Fitzgerald Kennedy,

l’ambiance est un peu plus animée.Pendant que les élèves des séries Let S cogitent sur leur sujet, à l’inté-rieur des classes, d’autres candidats,ceux de la série G passent eux aussileurs épreuves physiques sur le ter-rain dudit lycée, situé à quelques jetsde pierres des bâtiments. Comme aulycée de Pikine, l’anticipé de philoso-phie se déroule bien dans ce centre.A part, les cas d’absences notés chezquelques candidats, aucun problèmeparticulier n’a été signalé, d’après lechef du centre, Fatimata Sow Sarr.Au contraire, “il y a eu un surplus desurveillants dans cet établissement”.Les 985 candidats répartis dans lestrois jurys que compte l’établisse-ment, explique le Proviseur, ontpassé l’examen dans de bonnesconditions. “Nous avons mis tous lesatouts de notre côté pour la réussitede l’examen. L’Inspection de Dakar-plateau nous a envoyé des surveil-

lants supplémentaires pour renforcerla surveillance et parer à toute éven-tualité de boycott des enseignants”,a soutenu Mme Sow Sarr.

Epreuves “abordables”11h. Les premiers élèves com-

mencent à sortir des classes.Certains jugent les sujets accessi-bles. Tout le contraire chez lesautres. “J’ai traité le commentairede texte (sujet 3) qui parle de la résis-tance et de l’obéissance. L’épreuveétait abordable”, s’est réjoui paravance, Aïssatou Ciss, élève en sérieL2. Sous l’ombre d’un arbre situé àquelques mètres de là, KhadijaDiagne affiche le sourire. A peine sor-tie de la salle, la jeune fille voilée seprécipite pour jeter un coup d’œil surson cours, histoire de se rassurerdavantage. “Les sujets étaient acces-sibles. J’ai disserté sur le sujet 2 quiparle de l’art et la raison. Je craignaisqu’on nous donne des sujets sur deschapitres du programme que nousn’avons pas bien étudié à cause desgrèves des professeurs. Heureuse-ment, ce n’est pas le cas”, soupire lacandidate du lycée MauriceDelafosse. Pour sa part, MamadouThiongane trouve les épreuves “fer-mées”. “C’était difficile. Surtout lesujet 1 : Renoncer à la philosophie,n’est-ce pas renoncer à la penséeelle-même ? Les sujets donnés l’an-née dernière étaient plus aborda-bles”, pense l’élève de la série S2.

BAC 2016 - ÉPREUVES ANTICIPÉES DE PHILOSOPHIE

Une entrée en matière réussieLes élèves des séries L et S, candidats au baccalauréat de cette année se sont penchés hier sur la traditionnelle épreuve anticipée de philosophie. Dans les différents centres visités, le premiertest a été réussi en attendant, le 11 juillet prochain, date de démarrage du baccalauréat général.

ABDOURAHIM BARRY (STAGIAIRE)

Le premier sujet des épreuvesanticipées de Philosophie pour les séries L est : “L’objectivitén’est-elle qu’un idéal ?”. Qu’est-ce qu’on attend du candidat avecce sujet ?On pose à l’élève une question :

l’objectivité n’est-elle qu’un idéal ?C’est-à-dire, on lui demande de réflé-chir sur une dimension de la sciencede façon générale. Comme j’ai l’habi-tude de l’enseigner aux élèves, toutesles caractéristiques du mot science,moi je les résume dans le mot amour.A comme activité, M comme métho-dologie, O comme objectivité, Ucomme universalité et R commerationalité. Alors, si je leur demandede réfléchir sur l’objectivité, il y adeux choses auxquelles l’élève doitpenser. D’abord, dans une sorte dethèse. Il doit montrer que la science,ce n’est pas une religion. Elle n’estpas la Bible, ni le Coran. Cela veutdire que contrairement à une idéelargement partagée, les vérités scien-tifiques ne sont pas forcément cano-niques. Je veux dire qu’elles ne sontpas forcément uniques, universelleset définitives. Les vérités scienti-fiques, comme l’ont montré beau-coup de penseurs comme KarlPopper, Souleymane Bachir Diagne,Mame Moussé Diagne et d’autres,

sont des vérités qui, avec le temps etl’espace, peuvent être remises encause. Des vérités qui peuvent êtrerejetées ou à la limite rectifiées. Çal’élève doit en parler dans une thèse.Mais dans une sorte d’antithèse

aussi, il doit montrer que contraire-ment à la Philosophie, l’objectivitéscientifique n’est pas un idéal, maisc’est une réalité. Parce qu’il y a degrandes vérités qui sont établiesaujourd’hui par la science de façonobjective. Cela veut dire que le scien-tifique est capable, contrairement àla subjectivité philosophique, deprendre une distance par rapport àson objet qu’il étudie. Et justementde proposer un savoir qui est, commele dit André Lalande, une conclusionconcordante et partagée par tous lesspécialistes, quels que soient leursmilieux. C’est ça qu’on attend del’élève. Il doit interroger la notiond’objectivité. Montrer ses limitesdans la science, parce qu’elle est uneœuvre humaine. Montrer en mêmetemps que l’objectivité est possible,parce que la science vérifie et réussitdes vérités universelles.

Et le sujet 2 : “Peut-on dire del’art qu’il dépasse la raison ?” L’art et l’esthétique, c’est la der-

nière partie du programme. Voilà leproblème qui est posé. Parce que,de manière générale, on apprend

aux élèves que l’art est une activitéqui vise le beau. Alors en tant qu’ac-tivité humaine, il y a un débat auniveau de la Philosophie. Cela veutdire que l’élève doit d’abord com-prendre que le problème qui se poseest le suivant : quelle est la naturede l’art ? Quel est l’orientation qu’ilfaut donner au beau ? Est-ce qu’ildoit être un déploiement rationnel ?Est-ce que l’homme doit par sa rai-son produire des œuvres d’art qu’ilpeut partager avec l’ensemble del’humanité ? Ou bien l’art est unesorte d’aventure comme en religionou en métaphysique. C’est le cœurqui comprend la réalité et la trans-met dans une chanson, dans unepeinture etc. L’élève doit compren-dre que c’est un sujet dialectique.Avec des arguments solides, il doitmontrer, d’une part, qu’il y a unedémarche rationnelle dans le tra-vail de l’artiste qui qu’il soit. Je nepeux pas parler de sentiment, maisde sensibilité cordiale. Quand onfait de l’art, toute la dimension denotre humanité, toutes nos facul-tés, la raison, la foi sont interro-gées. D’une part, l’art ne peut pasdépasser la raison, car il y a desartistes qui, au nom de la raison,ont produit des choses qui restentimmortelles. Il y a aussi desartistes qui ont ouvert leur cœurpour exprimer une certaine réalité.

Est-ce que, dans l’ensemble, les sujets sont abordables ?A mon avis, les sujets sont diffi-

ciles. Il faut que les gens sachentune chose : le problème de la philo-sophie n’est pas lié à l’enseignementde la matière elle-même. C’est lié auproblème de l’instrument de lalangue. Aucun sujet ne peut êtreabordable devant un élève qui a unniveau extrêmement faible. C’estcomme si vous prenez un journalisteou n’importe quel individu qui n’apas fait une formation et qui a unniveau de langue très faible et vouslui demandez de produire un article.Il ne peut pas le faire. Moi, je l’ai dit,il y a quelques jours. Quand la languefrançaise est enrhumée, toutes lesautres matières toussent. Il n’y a pasde sujets abordables, aujourd’hui.Car, justement les élèves sont deve-nus des marchands de fautes et descommerçants d’impression. Ils igno-rent les règles les plus élémentaires.Ils ne savent pas accorder les adjec-tifs qualificatifs. Ils ne peuvent pasécrire les mots les plus simples.Comment voulez-vous qu’on réflé-chisse en Philosophie dans unelangue que vous massacrez. C’est çale problème qu’il faut poser.Le niveau des élèves en

Philosophie, de manière générale,est très mauvais. Il va devenir exécra-ble. La raison est qu’on commence la

Philo en Terminale. Deuxièmement,c’est le problème de la langue. Il y ades stagiaires qu’on nous envoie quivont devenir professeurs de Philodans deux ou trois ans. Quand ilsviennent en classe, ils craquent. Ilsne sont pas respectés par les élèves,car ils ne parlent pas correctement lefrançais.

A ce problème précis, quelleserait donc la solution ?La solution tout le monde le sait.

C’est un problème de système. Lesspécialistes le savent. Il faut retour-ner à la pureté de la langue. Parexemple, les professeurs de françaisdemandent qu’on réintègre l’étudede la Grammaire et la Conjugaison aulycée. Quand des élèves de Terminalene savent plus conjuguer un verbe auprésent de l’indicatif, il est normalqu’on retourne à l’école, avec laConjugaison. Il faut repenser le sys-tème et arrêter de penser que l’ensei-gnement c’est avoir cette psycholo-gie de robot. C’est-à-dire qu’il failleformer des ingénieurs, des aristo-crates, etc. L’école, c’est une langue.Il faut faire de telle sorte qu’ils nepuissent pas passer en classe supé-rieure avec un mauvais niveau delangue. Il faut être exigeant avec lalangue, à mon avis.

MAMADOU SANOUSSY BA (COORDONNATEUR DE LA PHILOSOPHIE AU LYCÉE SEYDINA ISSA LAHI EX-LPA)

“Il n’y a pas de sujets abordables, aujourd’hui” Le professeur Philosophie au Lycée Seydina Issa Lahi, Mamadou Sanoussy Ba, passe en revue, dans cet entretien, les sujets des anticipées de Philosophie et donne des éléments de réponse. Surtout, il s’émeut du niveau extrêmement faible des élèves enlangue. Une donne qui fait que les sujets, quels qu’ils soient, sont difficile pour les candidats.

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BABACAR WILLANE

L e bras de fer entre l’Etat et certains syndicats d’en-seignants, indispose et inquiète la Cosydep. Eneffet, après une longue médiation en coulisse,

Cheikh Mbow et ses camarades n’ont pas réussi à faire plier

les protagonistes que sont le gouvernement et l’autre frontconstitué du Cusems et du Grand cadre, version MamadouLamine Dianté. Au contraire, ils ont noté une radicalisa-tion de part et d’autre. La Cosydep qui a rencontré le minis-tère de l’Education avant-hier constate une volonté de dur-cir le ton. Ce qui, de l’avis des membres de cetteorganisation, n’est pas la solution. “Les autorités se sontmontrées fermes, mais nous leur demandons de prendredes mesures d’apaisement. Nous avons fait appel au gou-vernement pour l’arrêt des réquisitions et des ponctions”,souligne le président du Conseil d’administration, MoussaMbaye.

Aux enseignants, l’organisation demande la levée du motd’ordre de grève. Mais avant tout, Cheikh Mbow a tenu àêtre clair. “Les syndicats ont raison dans cette affaire.Nous l’avons dit et toujours dit. C’est un accord, c’est doncune question de respect de sa signature”, précise-t-il.Seulement, il estime que les enseignants doivent s’appuyersur la récente sortie du chef de l’Etat suivie de la réunionde partage organisée par le ministre du Budget pour arrêterla grève et donner une chance de sauver l’année et de s’ins-crire dans la résolution durable de la crise. Mais puisque le bras de fer entre les acteurs directs est

la cause d’une instabilité qui date de plus de 10 ans main-tenant, l’organisation veut que la société s’implique ; quele face à face soit cassé par un troisième larron, le citoyen.“Le peuple sénégalais ne doit plus regarder se dérouler unduel entre gouvernement et syndicat”, invite M. Mbaye.Cheikh Mbow rappelle aux citoyens qu’ils sont les bailleursde l’école à hauteur de 85%. Ils sont également les com-manditaires de l’éducation en ce sens que tout ce qui estdécidé, l’est à leur nom. Et dernier aspect, ils en sont lesbénéficiaires. Partant de ces trois points, le Coordonnateurde la Cosydep estime que le Sénégalais doit être plusengagé et plus exigeant sur la question de l’éducation. La Cosydep soutient avoir lancé des alertes depuis le

début de l’année, mais sans résultats. M. Mbow regretteainsi l’absence de dispositif de capteur d’alerte qui permet-trait d’anticiper sur certaines situations.

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ÉCO-SOCIAL 6

BRAS DE FER ENTRE ÉTAT ET SYNDICATS D’ENSEIGNANTS

La Cosydep invite le citoyen à casser le duel La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) n’en peut plusde voir le duel Etat-syndicat d’enseignants mettre en péril l’école sénégalaise. Ils ont fait face à la presse hierpour exprimer leur inquiétude et inviter les citoyens à s’engager davantage.

APPROVISIONNEMENT DU MARCHÉ PENDANT LE RAMADAN

A Tiléne, les clients préfèrent le sucre importéEn ce début du mois de ramadan, le sucre reste une denrée très

prisée par les consommateurs. Au marché Tiléne, c’est le produit

importé qui a le vent en poupe. Il n’empêche que le sucre local est

disponible et en abondance, selon les vendeurs.

Au marché Tiléne de Dakar, une odeur nauséabonde dégagede partout. Le lieu est noir de monde en ce début d’après-midi. Les vendeurs de fruits et ceux de jus font la concur-

rence. A l’intérieur, vendeurs de viande et de poisson se frottent bienles mains. Derrière eux, se trouvent les commerçants de denrées ali-mentaires. Aliou Bâ est un boutiquier grossiste. Coran à la main, il estplongé dans sa lecture. Toutes les denrées sont visibles dans sa bou-tique. Les paquets de sucre local en nombre restreint sont placés justeà droite à côté de ceux de sucre importé. Selon ce vendeur, le sucre localen morceau est sur le marché. Mais les clients préfèrent celui importé.“Si j’ai acheté moins de paquets pour le sucre local, c’est parce que lesclients l’achètent rarement. Ils préfèrent celui importé. Ils disent quecelui-ci est plus sucré, plus blanc et meilleur que le local. Pour ne pasperdre mon argent j’ai acheté moins”, explique M. Bâ.Son camarade, Aliou Diallo de renchérir : “Le sucre local en mor-ceau n’est pas bien conditionné. Quand on l’achète, nous perdonsbeaucoup de paquets. Alors que celui importé est très dur. D’ailleurs,après ce stock, je vais arrêter de l’acheter. Nous gagnons plus avec lesucre importé, mais celui local est sur le marché”.Plus loin, vers la sortie, Tidiane Déme dort calmement. Surementles effets du ramadan sont passés par là. Réveillé en sursaut, ildemande spontanément l’objet de notre visite. Ce trentenaire, nemet pas du temps pour répondre aux questions. “Il y a du sucre surle marché, tout dépend de la préférence. J’ai des clients qui n’achè-tent que le sucre local en morceau et d’autres celui importé. Tout estquestion de goût mais nous avons du sucre local en morceau”,confirme ce jeune au teint clair.Même son de cloche chez le vieux Demba Niang. “Le paquet dusucre local est vendu à 800 francs CFA et celui importé à 900 voire1000 F CFA. Il n’y a presque pas de différence. Si vous n’achetez pasvous me laissez tranquille”, dit-il, sans autre commentaire.Toutefois, certains commerçants préfèrent ne vendre que le sucreimporté. C’est le cas de Ndéye Niang. Elle explique cela par le faitqu’elle peut garder plusieurs paquets de sucre importé pendant desmois, ce qui n’est pas le cas pour celui local qui est très humide. “Lesclients refusent les paquets humides. Pour éviter tous ces tracas, jeme contente du sucre importé”, informe la commerçante. Cette der-nière d’ajouter : “On n’achète pas pour perdre après. En plus, encette période de ramadan, le sucre importé est très prisé. Nous nousoccupons de nos clients”, dit-elle.

VIVIANE DIATTA

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AFRIQUE / MONDE 7

PAR LAMINE SÈNE

Vous êtes ici, à Dakar, au momentoù la situation politique est tendueen Guinée-Bissau. Qu’est-ce quise passe réellement?Nous sommes venus accompagner

le sommet et nous mettre à la dispo-sition des chefs d’Etats de laCEDEAO pour exprimer notre visionet apporter des éclairages sur lasituation politique en Guinée Bissau.C’est pour que les responsables decette organisation régionale prennentdes décisions qui vont dans le sensdes attentes du peuple bissau-gui-néen et le retour d’une société démo-cratique dans notre pays.Par apport à votre question, il faut

rappeler qu’en septembre 2015, onétait ici à Dakar et la Cour suprêmede Guinée-Bissau venait de prendreune décision d’annuler un décret pré-sidentiel qui avait nommé unPremier ministre sans tenir comptedes résultats des élections législa-tives. Après cette décision de la Coursuprême, les chefs d’Etats de laCEDEAO ont estimé qu’il fallait trou-ver une solution politique parce qu’ilétait difficile de forcer un présidentde la République à revenir sur sadécision, parce que ça peut causerdes problèmes. De ce point de vue,nous avons répondu à cet appel deschefs d’Etats de ladite communauté,mais également de ne pas de ne pasexercer notre droit de maintenir auposte le Premier ministre que nousavions choisi. Autrement dit, nousavons désigné quelqu’un d’autre.Mais, on a, quand même, dit qu’il fal-lait que la CEDEAO et les différentesinstitutions de la sous-région nousaccompagnent pour que l’on puisseassurer ce compromis jusqu’à la finde la législature.

Justement, pourquoi vous sentezle besoin de faire appel à des personnes externes dans cetteaffaire qui vous oppose au chef de l’Etat de votre pays? Ecoutez, c’est parce que nous crai-

gnions que le président de laRépublique ne respecte pas saparole, puisque tout ce qu’il avaitévoqué n’était qu’un prétexte pourm’enlever au poste de Premier minis-tre. Et, cela pouvait se répéter. Huitmois après cet épisode, le Présidentévoque d’autres prétextes pour chan-ger le Premier ministre, de mêmeque tout son gouvernement.Aujourd’hui, la situation est encorepire parce qu’il ne se tourne pas versle parti vainqueur des législatives. Ila décidé de choisir une autre forma-tion politique qui avait perdu lesélections législatives. Pour nous,

cette question va au-delà des fron-tières de la Guinée-Bissau. Sous cerapport, nous estimons que laCEDEAO doit être impliquée ainsique toute la sous-région. Parce qu’ilsont toujours été présentes pouraccompagner la situation bissau-gui-néenne.

Pourquoi, au sein du PAIGC, vous n’arrivez pas à vous entendresur l’essentiel, parce qu’il y a euun blocage du programme du gouvernement de compromis,pendant huit mois, par les députésde votre propre formation ?Non, la question n’est pas le

PAIGC. C’est un prétexte que lePrésident a trouvé pour tromper toutle monde et profiter de la confusionpour mettre en place ses intérêts.Comme vous le rappeler très bien, audébut, le Président avait dit que leproblème, c’était les relations per-sonnelles entre lui et moi-même.Après, c’était une question de cor-ruption. On a créé une commissiond’enquête et juste après sa création,ce n’est plus une question de corrup-tion. Il n’y a aucune rigueur dans toutce qu’il fait. Parce qu’il a mêmeoublié qu’il a chargé quelqu’un des’occuper de la question de corrup-tion. En un mot, c’est un présidentde la République qui cherche desmotifs pour mettre en cause le gou-vernement.

Ne pensez-vous pas qu’il vouscraint, puisqu’il a fait état dequestions personnelles aumoment de votre limogeage ? C’est faux. Il ne s’agit pas de ques-

tions personnelles. Si vous deman-dez au Président, il vous dira queDomingos Simoes Pereira a déjàtout oublié.

Peut-être qu’il vous prend commeun “potentiel” candidat à la prochaine élection présidentielleprévue en 2019…Vous voyez, depuis que le

Président a pris la décision de m’en-lever en tant que Premier ministre,

j’ai décidé de contribuer à l’apaise-ment de la situation politique enGuinée-Bissau. C’est pourquoi j’aitoujours refusé de répondre à cettequestion en disant que c’est une pré-rogative de notre parti. C’est le partiqui décide la personne qui doit lereprésenter dans les différenteséchéances à venir. Déjà, noussommes en 2016. Si ce n’était pasles problèmes que le Président acréés, ce n’est qu’en 2019 qu’ondevrait parler de présidentielle etcelui va porter le choix du parti.Aujourd’hui, je suis certain que leprésident de la République n’ajamais été prêt pour occuper le poste.Et, si mon parti estime que je doisme présenter, (et c’est quelque chosequi n’est pas passé par ma tête) c’estparce que je connais très bien notreconstitution, je connais notre pro-gramme, et la combinaison qu’on faitdu parti et de la constitution. Cheznous, nous avons estimé que le postede chef du gouvernement, où j’étais,est celui qui répond à nos besoins etobjectifs de bâtir un pays stable pourle développement.

Concrètement, qu’est-ce que vousproposez comme solution poursortir de l’impasse ? D’abord, il faut que tous les

acteurs politiques, de la sociétécivile, y la société dans toute sa diver-sité, s’engagent pour dire que laConstitution est fondamentale et ellemérite d’être respectée. On ne peutpas être partie prenante d’un jeu poli-tique sans en accepter les règles.Avant de se présenter comme candi-dat, il connaissait déjà notreConstitution. Donc, ce n’est pas nor-mal qu’en arrivant au poste dePrésident, il se rend compte subite-ment que les prérogatives qui lui sontdévolues ne sont pas les meilleures.On ne peut pas, au moment de pren-dre ledit poste, changer toutes lesrègles qui ont été fixées. C’estdevenu très facile d’utiliser la GuinéeBissau comme un prétexte en disant,“bon, c’est un pays qui a déjà connudes conflits (…), que les circons-

tances définissent cette situationd’instabilité". C’est archi faux. Lepays n’a rien à voir avec cela. Ce sontles hommes qui veulent en profiter.C’est la raison pour laquelle ils ontcréé une confusion pour que tout lemonde pense que c’est impossiblede respecter les règles fixées. Jepense que le CEDEAO, les NationsUnies l’Union Africaine, tout ceuxqui s’investissent pour la paix dans lasous-région, ont intérêt à accompa-gner la Guinée-Bissau et les effortsque le PAIGC déploie, pour essayerde trouver une solution. Plusieurspartis politiques travaillent pour s’as-surer que l’Etat de droit est une réa-lité en Guinée Bissau.

La communauté internationale,notamment la CEDEAO et lePrésident Obansanjo ont tapé dupoing sur la table par rapport à lasituation politique en Guinée-Bissau. Puisque le PAIGC et sesalliés constituent la majorité,n’avez-vous pas les moyens derevisiter la Constitution pour corriger les textes qui créent des blocages ?Effectivement, c’est normal de

penser que la Constitution du payspose problème. Vous savez, cettemême Constitution, qu’on estimeproblématique au niveau de laGuinée Bissau, fonctionne au CapVert et au Portugal. Peut-être qu’avecl’influence qu’on a de la sous-région,où se trouve notre pays, il est fort pro-bable qu’on va se retrouver pour larevisiter dans le but de voir si on peutl’adapter à la sous-région. Mais, c’estun mauvais principe de justifiertoutes ces maladresses par des ques-tions légales. La loi, ce n’est que dupapier. Les choses restent écrites. Cequ’on attend, c’est que les hommessoient capables de comprendre qu’ilfaut s’engager dans le dialogue, defaire des compromis et d’être capa-bles de respecter la limitation dupouvoir. Parce que c’est là que setrouve le problème. Et, je rappelleque le plus grand mérite de la démo-cratie, c’est qu’elle fixe les limites dupouvoir des uns et des autres.

Que pensez de l’action du ministère Public qui a ordonnél’évacuation des locaux du gouvernement par les ministres de votre parti renvoyés de leursfonctions? Ils ont un délai de 48 heures pour quitter l’édifice. Justement! Ça, c’est une indica-

tion claire du type de régime que lePrésident Vaz veut instaurer enGuinée-Bissau.

De quel régime s’agit-il? Dictatorial ! Je me demande même si

vous, citoyens africains, ici au Sénégal,vous ne trouvez pas cela bizarre que cesoit le ministère Public qui prenne cettesorte de décision? Ecoutez, noussommes en face d’une situation où lePrésident de la république va mobiliserles compétences qui sont celles d’autresorganes de souveraineté, qui décide parsa volonté unique de ne pas reconnaitrele parti qui a remporté les élections légis-latives, qui décide d’attribuer cette com-pétence au deuxième parti minoritaire auniveau de l’assemblée et cela, malgréque le parti majoritaire essaye deproposer une position de compromis etcela contre toutes les règles fixées. Il vaprovoquer des confrontations violentes.

Vous avez vu lors de l’annonce du décretprésidentiel, les gens sont venus pourmontrer, de façon pacifique, leur colèrepar rapport à la décision qui a été prise.Quelle a été la réponse ? Le présidentconvoque l’armée pour réprimer les gens.Alors, pour éviter ces confrontations etpour éviter d’exposer le peuple bissau-guinéen, les membres du gouvernementont trouvé cette formule pour attirer l’at-tention de la communauté internationaleet les acteurs politiques et sociaux bis-sau-guinéens afin qu’on trouve un méca-nisme de sorti de crise qui rassemble toutle monde. Encore une fois, le Président,par la voix de son ministère public, aessayé d’utiliser la violence. Nous espé-rons qu’au moment venu, il va prendreses responsabilités par apport à la situa-tion qu’il est en train de créer.

Vous êtes l’un des Bissau Guinéenles plus "sénégalais" puisque vousêtes originaire de la région deFarim, tout près du Sénégal. Or, leGouverneur de cette région s’estrécemment plaint de l’occupationdes terres arables des populationspar des rebelles du MFDC. N’est-ce pas là une faillite de l’Etat Bissau Guinéen ?Je suis de Cacheu qui est encore plus

proche de la Casamance. La situationque vous venez d’évoquer montre juste-ment que s’il n’y a pas de paix, cela vacompromettre la situation des deuxcôtés des frontières. Voilà tout l’intérêtde trouver des mécanismes pour dépas-ser cette situation. Qu’est-ce que l’ongagnerait à dire que la responsabilité decette situation incombe au Sénégal ouà la Guinée Bissau ? Nous sommes tousdes victimes d’une situation sur laquelleil faut réfléchir pour trouver des méca-nismes de dialogue qui, avant tout pro-posent des alternatives de vie meilleureaux gens autrement que leur laisser leseul choix de perturber un côté commel’autre des deux pays. Aussi bien les bis-sau-guinéens que les sénégalais ontintérêt à trouver ce mécanisme. Et cemécanisme est toujours plus éloignélorsqu’au lieu de chercher l’ententeentre les deux pays, on va pointer undoigt accusateur en disant que c’est leSénégal qui agresse la Guinée Bissau oùc’est la Guinée Bissau qui agresse leSénégal. Moi je ne rentre pas dans cettelogique. Je pense qu’on a intérêt à cequ’on a vécu en 1998 ne reviennejamais entre nous, parce que noussommes des frères. Vous dites que jesuis très proche du Sénégal. J’ai unoncle qui est sénégalais, j’ai descousines qui sont sénégalaises 100 %.Alors comment faut-il justifier ce qui neva pas en Guinée Bissau par la faute duSénégal et vice versa ? Parce que c’estça qu’il faut éviter. Il y a desstéréotypes, on est des voisins mais onne se connait pas aussi bien qu’ondevrait se connaitre. En Guinée-Bissau,une partie de la population pense queles sénégalais ce sont des commerçantset certains sénégalais pensent que lesBissau Guinéen, ce sont des gens qui sefont la guerre. Ça, ce sont des stéréo-types. Bissau-guinéens et Sénégalaissont des hommes normaux qui veulentpratiquer la science, les affaires et leprogrès. Tous ceux qui ne peuvent pas àaméliorer leur vie pensent qu’ils n’ontpas d’alternative. C’est à nous de trouvercette alternative, de montrer qu’on peuttravailler ensemble pour obtenir ce pro-grès des deux côtés, jusqu’à ce qu’on neparle même plus de la frontière entrenos deux pays.

DOMINGOS SIMOES PEREIRA (ANCIEN PREMIER MINISTRE DE LA GUINÉE BISSAU)

“C’est la constitution dupays qui pose problème”La Guinée-Bissau est dans l’impasse depuis le limogeage du Premier ministre Domingos SimoesPereira par le Président José Mario Vaz en août 2015. Et malgré la nomination récemment d’unnouveau chef de gouvernement en la personne de Baciro Dja, la situation commence à exaspérerles habitants tout comme la communauté internationale. A Dakar le weekend dernier dans lecadre du sommet de la CEDEAO, l’ancien premier ministre s’est confié à EnQuête. Entretien.

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CMJN

SOCIÉTÉ 8

FATOU SY

L a Mairie de Mermoz-Sacré-Cœur ne peut pas se prévaloirde la délibération de son

conseil municipal pour augmenter lataxe municipale. La Cour suprême aannulé ladite délibération n°015/ AA/ SPA du 05 février 2015 fixant lestaux, modalités d’assiette sur lapublicité faite à l’aide de panneaux,soit d’enseigne et les redevances surles mobiliers urbains, les panneauxlumineux et les charriots. Dans sonarrêt n°21 du mars 2016, laChambre administrative de la hautejuridiction considère que la délibéra-tion en question n’existe plus dansl’ordonnancement juridique. Parconséquent, la mairie ne pourra pluss’en prévaloir à l’égard de qui que ce

soit et pour quoi que ce soit. D’après un communiqué, “cette

annulation confirme si besoin enétait le bienfondé du refus des régies

de se soumettre à cette délibérationmanifestement illégale”. Mieux, sou-ligne le document, par cette déci-sion, la haute Cour “réaffirme l’im-

possibilité par les mairies de prendredes décisions ayant pour effet d’aug-menter de manière unilatérale la taxesur la publicité à fortiori créer unenouvelle taxe comme cela a été le casen l’espèce intitulée droits d’entrée”.“Cette mesure d’annulation opposa-ble à tout le monde réfrénera certai-nement l’ardeur des autres mairesd’arrondissement, qui s’inspirant deSicap Mermoz, voulaient aller dans lemême sens”, conclut le document.Pour rappel, malgré l’arret rendu

par le Conseil d’Etat, le 25 aout2005, Barthélémy Diaz et son col-lègue socialiste, Alioune Ndoye,maire de Dakar-Plateau avaientdécidé d’augmenter les tarifs sur lestaxes publicitaires. D’ailleurs, àcause de cette décision, la Cour desComptes avait épinglé la mairie deDakar dans son rapport public 2013.“Les autorites de la ville de Dakar ontmodifie les taux et les modalitesd’assiette et de perception de la taxesur la publicite en fin 2003, en lesmultipliant par trois, voire par quatre.Ces nouveaux tarifs sont entres envigueur le 24 janvier 2004, a la suited’une délibération du Conseil muni-cipal approuvee par le Representantde l’Etat et suivie d’une decision dumaire de la ville”, indiquait leditdocument.

BRAS DE FER CONTRE LES RÉGIES PUBLICITAIRES

La Cour suprême déchire la délibération de la mairie de Barthélémy Dias L'Association professionnelle des régies-publicitaires du Sénégal (APRPS) a gagné son bras de fer contre Barthélémy Dias concernant la hausse de la taxe sur la publicité. La Cour suprême aannulé la délibération de l’équipe municipale de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur autorisantl’augmentation.

BABACAR WILLANE

L e gouvernement américain apublié, le 2 juin dernier, sonrapport annuel sur le terro-

risme et la lutte contre ce fléau. Un document disponible sur le site du gouvernement américainwww.state.gov. Il renseigne sur lamenace qui guette le pays etaffirme que “le Sénégal lui-mêmepourrait devenir de plus en plus unecible pour des attaques terroristes”.Sous ce rapport, les Américainspensent que “la gendarmerie duSénégal, la police nationale, desdouanes, et les organisations natio-nales de renseignement manquentde capacité à détecter, dissuader etprévenir les actes de terrorisme

dans leur propre territoire”. Autrement dit, la menace est

réelle et le Sénégal manque demoyens pour faire face. Un dangerqui provient de l’engagement du paysdans les théâtres d’opération demaintien de la paix dans la sous-région, particulièrement au Mali.Cette vulnérabilité est plus percepti-ble dans les localités frontalières,selon le rapport. “Les zones dans lapartie méridionale et orientale dupays ont beaucoup moins de res-sources pour détecter et dissuaderles extrémistes qui voyagent à traverscette zone”, selon les Américains.Autre faille, le manque de coopéra-tion et de coordination entre les dif-férentes institutions de l’Etat interve-

nant dans le cadre de la lutte contrele terrorisme.

L’Etat n’a pas croisé les brasCependant, il y a des motifs de

satisfaction. Car, si l’on se fie au rap-port, l’Etat n’est pas resté les brascroisés. Au contraire, les autoritésmultiplient les initiatives pour sedoter de moyens à la hauteur durisque. Le Sénégal a également par-ticipé à la lutte antiterroriste du gou-vernement américain sur des pro-grammes de renforcement descapacités, tels que le Programmed'aide antiterrorisme. Il a aussi reçuun financement conséquent et uneformation importante du gouverne-ment français, souligne le document.

Outre cela, le gouvernement a éga-lement travaillé à améliorer sa capa-cité d'application de la loi par la par-ticipation à des efforts multilatérauxdans le cadre de l’Union africaine etde la Cédéao. Le pays a d’ailleursaccueilli un deuxième Forum interna-tional annuel sur la paix et la sécu-rité, en novembre dernier. Il s’yajoute une volonté concrète affichéeà travers les actions menées sur leterrain. “Les importantes mesuresd'application de la loi prises contreles terroristes en 2015 comprenaientl'arrestation de plusieurs chefs reli-gieux qui ont été accusés d'avoir desliens avec des organisations terro-ristes telles que Boko Haram et Al-Qaïda. En Octobre, la police a pro-cédé à plusieurs arrestations afin demaîtriser un réseau d'extrémistes vio-lents associés avec le chef présuméde Boko Haram Makhtar Diokhané”,poursuit le rapport.Bien que ne disposant pas d’une

législation globale contre le terro-risme, le gouvernement a modifié en2007 le Code criminel pour établirdes infractions pénales pour desactes terroristes. “L’article 279 duCode pénal permet à l'Etat de pour-suivre un individu ou un groupe quiengage volontairement un acte detrouble à l'ordre public ou le fonction-nement normal des institutionsnationales et internationales, par l'in-timidation ou la terreur. “La peinemaximale est la prison à vie””, pré-cise la loi. Au-delà des moyens déployés, le

pays peut aussi compter sur ses tra-ditions culturelles et religieusesjusqu’ici fermées aux idéologies exté-rieures, celles violentes en particu-lier. “L'Islam au Sénégal est organiséautour de plusieurs confrériesinfluentes qui sont généralementtolérantes et ne prêchent pas uneidéologie extrémiste. Ces confrériessont également assez résistantesface aux influences extérieures”.

LUTTE CONTRE LA MENACE TERRORISTE

Les Américains listent les failles et les atouts du SénégalExposition à la menace, manque de moyens et de coordination, vulnérabilité au niveau des frontières. Si le rapport sur le terrorisme du gouvernement américain publié le 2 juin dernier se limitait à ces points, il y aurait de quoi s’inquiéter. Mais, le document note aussi la résilience du pays et les initiatives prises par les autorités.

Éléments des Foces spéciales de l’Armée sénégalaise

Barthélémy Dias

VOL AU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT Un mécanicien s’étaitemparé nuitammentd’une moto et d’unordinateurLe Tribunal de grande instance

de Dakar statuant en matière de

flagrants délits de Dakar a condamné

hier, le mécanicien Aliou Mbodji à 2

ans dont 3 mois ferme. Le prévenu

s’était introduit nuitamment au

ministère de l’Environnement où il a

dérobé une moto et un ordinateur.

Àforce de se rendre auministère del’Environnement, le

mécanicien Aliou Mbodji a certai-nement fini par être familier deslieux et connaître les moindresrecoins. La preuve, c’est nuitam-ment qu’il s’était introduit auministère pour y dérober une motoet un ordinateur. Son acte lui vautun séjour carcéral de trois mois. Ilressort des débats d’audience dutribunal des flagrants délits deDakar où il a comparu hier,qu’Aliou Mbodj est entré pareffraction au ministère vers lescoups de minuit pour commettreson forfait. Depuis l’enquête, il areconnu les faits. Réitérant sesaveux, il a expliqué hier aux jugesqu’il se rendait périodiquement auministère pour des réparations. Parrapport aux faits, il a confirméavoir pris un ordinateur qui, selonlui, n’est pas en bon état et nemarche pas. Il a également mis lamain sur une moto appartenant ausieur Alassane Bâ. Lorsque le juge lui a demandél’usage de son butin, le mécanicien aindiqué avoir vendu l’ordinateur à50.000 F CFA à un ferrailleur. Pourla moto, il prétend l’avoir rendue.“Alassane est mon ami et c’est la rai-son pour laquelle j’ai osé prendre samoto, pensant que cela ne poseraitaucun problème. Toutefois, je recon-nais avoir vendu la machine. Mais,j’ai retourné la moto là où je l’avaisprise”, s’est défendu le prévenu. Lereprésentant de l’Agent judiciaire del’Etat (AJE) a ensuite pris la parolepour qualifier son acte de volaggravé, parce que les faits se sontdéroulés vers les coups de minuitdans l’enceinte du ministère. Il ademandé aux juges de reconnaître laconstitution de partie civile de l’Etatdu Sénégal et de lui allouer la sommede 300.000 F CFA, à titre de dom-mages et intérêts. Le parquet aabondé dans le même sens, en soute-nant que les faits sont constants etque le prévenu mérite une peined’emprisonnement de 2 ans dont unan ferme. Une peine jugée sévère parle conseil du prévenu qui a réitéré lademande de clémence de son client. Après délibéré, le tribunal areconnu le prévenu coupable de volau préjudice de l’Etat. Pour la sanc-tion Aliou Mbodji a écopé de 2 ansdont 3 mois ferme. Il doit aussiallouer à l’Etat du Sénégal lasomme de 300.000 francs. Lesjuges ont réservé les intérêtsd’Alassane Bâ, absent à la barre.

F. SY

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L’ASECNA : un outil exemplaire d’intégration africaine

1959LA NAISSANCEL’ASECNA est née le 12 décembre à Saint-Louis du Sénégal par la volonté de 14 Etats afri-cains et la France..

1969L’AFRICANISATIONDécision de transfert du siège de l’ASECNA deParis à Dakar, et le début de responsabilisationde cadres africains de l’aviation civile qui pren-nent progressivement le relais des coopérantsfrançais.

1974UNE NOUVELLE CONVENTIONLes Etats membres signent une nouvelleConvention à Dakar qui remplace celle signée à Saint Louis, et créent le Comité des Ministres de tutelle de l’ASECNA.

1988UNE NOUVELLE ADHÉSIONLa Guinée Equatoriale intègre l’ASECNA àcompter du 1er janvier 1988 et en devient le16ème Etat membre.

1996ACQUISITION DE L’AUTONOMIE FINANCIÈREL’ASECNA se passe désormais de la contributionde ses Etats membres qui participaient au financement des dépenses de fonctionnementau prorata des budgets nationaux.

2005UNE NOUVELLE ADHÉSIONA compter du 1er janvier 2005, l’Union des Co-mores devient le 17ème Etat membre del’ASECNA.

2006LA GUINÉE BISSAU DEVIENT 18ÈME ETAT MEMBRELa Guinée Bissau est accueillie au sein de la Communauté ASECNA comme 18ème mem-bre à compter du 1er janvier 2006.

2010UNE NOUVELLE CONVENTIONSignature à Libreville d’une nouvelle Convention

2013Entrée en vigueur de la Convention signée à Libreville le 10 avril 2010.

Créée le 12 décembre 1959 à SaintLouis du Sénégal, l’ASECNA est unétablissement public à caractère mul-tinational, qui a pour mission essen-tielle de fournir des services d’aide àla navigation aérienne sur un espacede 16,5 millions de km2 comprenantsix (6) régions d'Information de Vol(F.I.R) définies par l'OACI (Organisa-tion de l'Aviation Civile Internatio-nale). En outre, elle développe des capaci-tés liées au management des aéro-ports, aux études et réalisationd’infrastructures aéronautiques, à lamaintenance des équipements aéro-nautiques, à la calibration des instru-ments d’aide à la navigation aérienneet à la formation aux métiers del’aviation civile nécessaires à l’exécu-tion de sa mission.

Ses Etats membres, au nombre de 18,sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Ca-meroun, la Centrafrique, les Comores,le Congo, la Côte d’Ivoire, la France, leGabon, la Guinée Bissau, la GuinéeEquatoriale, Madagascar, le Mali, laMauritanie, le Niger, le Sénégal, leTchad et le Togo.

Certifiée aux normes ISO 9001 version 2008Cette certification fait suite à un audit

effectué par le Bureau Veritas Certifica-tion. Une première dans l’histoire del’Agence qui décroche ainsi une certifi-cation pour l’ensemble de ses activitéstechniques.

L’audit a concerné les structures duSiège de l’ASECNA, à Dakar, les Repré-sentations à Madagascar, en Côted’Ivoire, au Burkina Faso, au Gabon, auBénin, au Cameroun, au Congo ainsique l’Ecole Africaine de la Météorologieet de l’Aviation Civile (EAMAC) basée àNiamey au Niger.

Cette certification a été obtenue grâce àl’engagement du personnel à renforcerla qualité des services rendus, enconformité avec les normes et pratiquesrecommandées de l’OACI mais égale-ment avec les exigences des compa-gnies aériennes, des partenaires et desEtats membres. Elle confirme l’ancragede l’Agence dans une culture de perfor-mance.

Forte d'une expérience profondémentenracinée dans l'histoire, l'ASECNA adonc tous les atouts en main pouraborder dans les meilleurs conditionsl'aviation civile du XXIème siècle avectoujours une exigence constante dequalité au service de la sécurité aérienne.

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L’irrationnel surgit desombres, comme un virus,s’empare, des esprits qui,

pourtant, sont censés être de solidesremparts barrant la route aux intrus,et se propage. Difficile dorénavant dele juguler, de conjurer le mal qu’il necesse de véhiculer partout et à toutmoment. C’est un être de nature sub-tile. Hybride, l’irrationnel l’est sanséquivoque dans les défis innombra-bles qu’il lance à la mesure, au justeet à l’équilibre. L’irrationnel est unêtre d’ombre, un être obscure. Quipeut le saisir ? Qui peut saisir lesombres ? Même les lumières, anti-thèses de l’irrationnel, sont insaisis-sables, l’irrationnel incarné estcomme un cheval rétif difficile àdompter? Qui peut prouver l’exis-tence de l’irrationnel ? Dis qu’il estlà, palpable, connu de toi. Et soudainun de tes nombreux détracteurs sur-git comme un fantôme de nulle part,pour affirmer le contraire. Mais Qui araison, toi, lui ? Eh oui, ce que l’unprend pour irrationnel, l’autre leconsidère comme esprit, commeforme de la raison pure. Un troisièmelarron s’affiche indifférent à cequ’une catégorie de la pensée soitrationnelle ou non. Le monde desconcepts est un monde confus.L’irrationnel sort de l’obscurité,

comme une lave volcanique qui sur-git des entrailles de la terre et pétrifieles objets qui se trouvent sur son pas-sage, les fige. L’irruption de irration-nel et l’éruption du volcan ont denombreuses similitudes. La lave del’irrationnel, une fois crachée en l’airavec ses fumées foncièrementnoires, coule lentement, mais inexo-rablement, et d’un état liquide elle sesolidifie, après avoir chauffé à blancles esprits frais émoulus, les espritscrédules et naïfs qui sont à sa portée.La lave coulante de l’irrationnel estdévastatrice de ses cibles trouvéessur son passage où elle laisse desséquelles brûlantes, incandescentes.L’irrationnel a des effets destructeurset laisse, après son passage, tant deruines, tant de détritus, de manièrebeaucoup plus accentuée si, et alorsseulement si, la pratique politique s’ymêle et se laisse mener au bout dunez par les démons irrationnels. Lefascisme, le nazisme et le racisme,trois expériences irrationnelles dou-loureuses, qui ne sont pas lointainesde nous, ni dans le temps, ni dansl’espace, pour qu’on puisse lesoublier si vite, en sont des para-digmes historiques inoubliables pourles hommes et les femmes qui les ontsubis, voire même pour celles et ceuxqui observaient, de près ou de loin,leurs victimes innombrables, laconscience meurtrie, durant lesannées de braise. “ Jamais, et plusjamais de tout cela “, ont crié detoutes leurs forces, avec un cœur etun chœur affligés à l’unisson.L’irrationnel, selon Jean-Paul Dollédans Le désir de révolution, est lacause des souffrances et des mal-heurs. L’irrationnel dans ces expé-riences douloureuses a pour finalitépropre de réduire la liberté ducitoyen, issu des masses populaires,à son expression la plus simple, si cen’est tout bonnement de l’anéantir.Ceux qui mènent une lutte acharnée

pour procéder au renversement radicaldes valeurs existantes émettent le sou-hait que le chaos et l’anarchie s’instal-lent pour que, par la suite, l’ordre règnespontanément en lieu et place. Eneffet, la mentalité apocalyptique est aucœur de la pensée irrationnelle.Souhaiter la ruine, sans raison, pourque l’ordre favorable lui succède, c’estlà une attitude irrationnelle typique.Une fois l’ordre établi, sans antécédentchaotique, l’impératif catégorique quis’impose est d’œuvrer à le soutenir,tout de même, à le consolider, le péren-niser et ne plus envisager sa destruc-tion ultérieure. La destruction n’ajamais été une voie de salut.

L’Histoire est une cible de prédilectionL’irrationnel ne saurait être réduit

à une seule de ses multiples mani-festations qui sont toutes condition-nées par des circonstances spatio-temporelles déterminées. Notreobjectif n’est pas de les recenser.C’est inutile de tenter un tel exploit,car une fois que l’idée de les cerneret de les circonscrire germe, elles sedérobent, et l’irrationnel, comme uncaméléon, se métamorphose etprend d’autres couleurs et d’autresmanifestations. Il ne peut en êtreautrement, car le phénomène irra-tionnel prospère dans des situationsde précarité, de survie, et d’absencede formes, où les subterfuges et lesfaux-fuyants sont les seuls moyensde l’existence à la portée du sujet.L’irrationnel ne se limite pas à la

seule sphère du vécu quotidien.L’Histoire est sa proie la plus facile,car elle est sans défense lorsqu’onveut la mutiler et en faire un tissu demensonges, l’oralité, facile à mani-puler et à défigurer, étant le maillonfaible de la chaîne de transmissiondes faits de l’Histoire. L’irrationneldans l’Histoire s’empare des faitshistoriques réels et en fait ce qui luisemble bon. C’est un drame véritableque l’épopée des grandes figures del’Histoire soit réduite à de simplescontes de fées. L’Histoire est unecible de prédilection, parce que l’ir-rationnel s’y manifeste et y prospèreplus que partout ailleurs. La créationde l’Histoire, d’une histoire fictive etfantastique, n’est pas plus compli-quée qu’un jeu d’enfant. Car, il n’y apas de contrainte majeure, dans lamesure où il n’y a pas de témoin ocu-laire en vie et en vue des faits passésde l’Histoire. C’est à l’absence dutémoin qu’on a l’outrecuidance de selivrer aux fantaisies les plus folles,quitte à les imposer non pas à l’intel-lect des hommes, mais à leur incons-cient. L’objectif visé dans ce genrede fantasmes est de faire del’Histoire un fonds de commerce.Voila l’irrationnel dans l’Histoire. Si rien ne le justifie, l’excès d’opti-

misme est toujours un facteur detroubles et de déséquilibres.Cependant, le pessimisme est pure-ment irrationnel dans tous les cas defigure. Le monstre du pessimismes’installe et étend ses tentacules dèsqu’il y a la conviction qu’il ne peutpas y avoir devant le sujet une portede sortie. Le sujet historique setrouve à la croisée de chemins, maisil est cerné de toute part, et selon sonentendement, tous les chemins le

mènent inéluctablement à desimpasses. C’est à ce moment que larévolte, et non la révolution, éclate etl’idée fatale surgit que l’univers estun empire du diable et quel’Antéchrist, c’est-à-dire l’incarnationdu mal, apparaîtra sur l’étendue denos propres terroirs, à la fin destemps, et ne surgira de nulle part ail-leurs dans l’immensité cosmique.De surcroît, c’est la mentalité irra-

tionnelle qui veut que la volonté depuissance, et non la raison, soit lavoie royale qui mène au salut. Selonce pessimisme foncier, une pratiquepolitique basée sur le contrat socialest une fantaisie, un chimère, car lepouvoir centralisé se fonde, non passur un accord hypothétique entre lacommunauté citoyenne et celui quidétient les rênes du pouvoir, plus pré-cisément sur un contrat social, maisplutôt sur la terreur et la tyrannie. Si nous tenons à rappeler ces idées

noires, ce n’est pas par pédantismeque nous le faisons. Nous sommesloin d’être des européens du 19e siè-cle. Cependant, il y a ces temps-ci lafolle idée qui germe et circule, selonlaquelle, quoique nous fassions, noussommes confortablement installésdans le gouffre et que nous sommescondamnés à y rester pour de bon.Ainsi, selon cette conception, lesplans successifs d’ajustement struc-turel, de renaissance et d’émergence,le dernier né de la lignée, ne sont pasplus que des slogans sans efficacitéaucune, destinés uniquement àencenser, à parfumer les esprits enétat de putréfaction et de décomposi-tion, à juguler le chaos en perspec-tive. Rien n’y fait. Nos efforts sontinutiles. L’endettement est a prioriune peine perdue, un fardeau supplé-mentaire sur le dos des générationsfutures qui, à coup sûr, vont courberl’échine pour se tordre de douleur,sous le poids écrasant des échecs etdes fiascos accumulés depuis l’appa-rition des Soleils des indépendances.La seule action possible à mener parconséquent reste et restera celle degérer le quotidien le plus élémentaire.La réfutation à ces idées sombresincombe exclusivement aux struc-tures qui gèrent la quotidienneté parle biais d’une action politique etsociale rigoureuse.Une autre raison du rappel des

théories pessimistes dans la philoso-phie est l’intérêt que revêt le conceptd’agent probable de la rédemption.En effet, qui est apte à diriger l’ac-tion de la communauté pour sortir dugouffre ? Qui peut racheter la com-munauté nationale en détresse ?C’est avec un arbitraire qu’on envi-sage, pour la réponse, de désignertelle ou telle catégorie, en excluanttoutes les autres. C’est irrationnel depenser que l’agent unique de déve-loppement est telle ou telle ethnie,telle ou telle confrérie, encore qu’ilsoit urgent de définir avec netteté etclarté les concepts mêmes de déve-loppement, de renaissance etd’émergence, sur le plan local, afinde mettre un terme à l’équivoque età l’ambiguïté qui entourent cesconcepts. Nietzsche lui-même danssa réflexion ne précisait pas une racespécifique comme agent de rédemp-tion. Ce sont les nazis qui l’ont fait à

sa place en voyant en la race aryennela race élue par l’Histoire pourconduire l’Humanité à l’accomplis-sement de son destin. Certes, lecontexte historique est différent etles temps ont changé. La penséenietzschéenne est largement dépas-sée. Mais la mentalité exclusiviste,réductrice est identique dans toutesles circonstances et peut toujourssurvivre aux vicissitudes del’Histoire. Si le concept de race n’estplus opérationnel, celui d’ethnie oude confession peut bien s’y substi-tuer, si l’on baisse la garde ou qu’onmanque de vigilance. L’ethnocratiepolitique est toujours un danger quimenace la cohésion sociale enAfrique. Le caractère réactionnaire,donc irrationnel du concept de supé-riorité de la race, de la classe socialeou de la confrérie tient à ce qu’il estune survivance du moyen âge. L’onse demande si réellement nous avonsdevancé, sur certaines questions cru-ciales, les hommes de l’époquemédiévale. On souhaiterait le croire.Seulement des conduites moyen-âgeuses font irruption quotidienne-ment dans nos mœurs.

“L’irrationnel et nous…”L’irruption de l’irrationnel se pro-

duit lorsqu’on pense qu’il est possiblede violer les lois qui régissent l’uni-vers. Dieu a crée la logique et lesnormes de la logique. Depuis la créa-tion de l’univers, depuis le BIG-BANG, aucun signe ne s’est mani-festé indiquant qu’Il eût permis à desêtres de s’en libérer. L’irruption de l’ir-rationnel se produit lorsqu’on pensequ’il est donné à des êtres en chair eten os la possibilité d’échapper aux loisphysiques de la pesanteur et de larelativité générale. L’irruption de l’irra-tionnel se produit quand on pense quedes individus peuvent transcender lesdimensions du temps et de l’espace,que l’on peut mener une vie terrestreavant de naître, que l’on peut conti-nuer à vivre au-delà de son temps ets’inviter, même étant trépassé, dansla continuité de la vie, ou que l’onpeut vivre ici et ailleurs, tout en étantembarqué dans le même flux tempo-rel. L’irruption de l’irrationnel se pro-duit lorsqu’on a la solide conviction, etqu’on agit en suivant la droite ligne decette conviction, que l’on puisse gérersa propre vie sur la base des songes,des rêves et de la divination.L’irruption de l’irrationnel se produit sil’on pense que, pour gagner des élec-tions, au lieu de convaincre le corpsélectoral, il suffit de recourir aux liba-tions, de procéder à des sacrifices oude pratiquer le cannibalisme encachette. L'irruption de l'irrationnel seproduit quand on pense qu'un matchde foot ou un combat de lutte peutêtre gagné, non pas par une hautecompétitivité sportive, par un schématactique efficient, ou grâce à une fortemusculature, à d’énormes coups depoing servis à l’adversaire, mais parune simple immolation de bœufs etd’autres pauvres bêtes. Seul un sujetirrationnel peut être si naïf à tel pointde croire qu’une sorcière peut déroberles organes d’un homme, si ce dernierlui serre la main pour la saluer.Cependant l’irrationnel peut bien

être rationalisé, mais dans un sensunique : c’est lorsqu’on a recours à l’ir-rationnel pour se délecter, respirer, selibérer des pesanteurs et descontraintes de la vie active. Dans cer-

taines situations d’extrême tension,suite à la rationalisation outrée de la vie,l’homme étouffe, s’asphyxie et aspire àune certaine dose d’irrationalité qui luipermettrait de se libérer et humer à sonaise l’air féerique des contes et deslégendes. C’est très romantique.Néanmoins, le désastre dans ce cas defigure, provient de cette attitude fortpossible qui consiste à prendre très ausérieux ces sornettes.

BABACAR DIOP.

LIBRE PAROLE 10

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COLLECTIF POUR LA SAUVEGARDEDE LA FORÊT DE GUÉDIAWAYE

Objet : Alerte sur lesprojets de lotissementde la forêt classée de Guédiawaye !!!Monsieur le Président,C’est avec respect que je vousadresse ce courrier pour attirer votreattention sur les menaces qui pèsentsur la préservation de la bande desfilaos de Guédiawaye. En effet,depuis la réalisation de la VDN 3,cette forêt classée fait l’objet de moultconvoitises.Le rôle de cette bande de filaosdans la fixation des dunes, la luttecontre l’avancée de la mer, la protec-tion contre les vents, l’améliorationde la qualité de l’air, n’est plus àdémontrer pour la sécurité de larégion de Dakar.Des sommations ont été servies ce

jeudi 27 MAI 2016 par la police deGuédiawaye aux jardiniers et autresexploitants pour la libération desterres, prélude à d’éventuels morcelle-ments dans le cadre de projets delotissements initiés par les mairiesd’arrondissement avec la bienveil-lance suspecte de l’administration.La boulimie foncière de quelquesautorités ne saurait mettre en dangerla vie des habitants des quartiers dulittoral Nord depuis la Cité des ensei-gnants, les HAMO jusqu’à la citéGADAYE.Vos instructions données en conseil

des ministres pour le maintien de cettebande de filaos risquent d’être fouléesaux pieds par des gens qui ne gèrentque leurs intérêts propres au détri-ment del’intérêt général.Dans tous les cas, les populationss’opposeront à ces projets aux anti-podes de leurs intérêts..Le maire de Guédiawaye a dégagésa responsabilité mais il ne peut ignorerles projets de lotissements des maires deSam notaire et de Ndiarème-Limamoulaye qui ne méritent pointqu’on détruise ce poumon vert denotre capitale.Contrairement à ses affirmations, les

cités existantes, ENSEIGNANTS,SHS, Golf Nord, HAMOS sont édi-fiées sur le Titre foncier 50/DP et non surla bande de forêt.Conscient de votre souci perma-nent d’une gestion vertueuse etrationnelle de nos ressources fores-tières, nous ne doutons point quevous saurez prendre les mesuresidoines pour arrêter ces tentatives deprédation foncière lourde de tous lesdangers, y compris pour votre belleréalisation qu’est la VDN 3.Veuillez agréer Monsieur lePrésident, l’expression de mes senti-ments respectueux.

DAKAR, le 27 mai 2016

Ampliations :- Premier ministre- Ministre de l’environnement-Ministre de l’urbanisme et ducadre de vie-Ministre du Budget- Ministre de l’Intérieur-Associations de quartiers.

L’irruption de l’irrationnel

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SERVICES & LOISIRS 11

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MOTS MÉLÉS EXPRESS N° 761

MOTS FLÉCHÉS • N° 1491 (FORCE 4)

MOTS FLÉCHÉS N° 1490

Solutions SUDOKU N° 1159

MOTS MELÉS • N° 760

Archipel d’océanie situé à l’est de la Nouvelle-Zélande

ÎLES CHATHAM

SUDOKU N° 1158

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l’Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES

• Fadiar : 05:40• Tisbar : 14:15• Takussan : 17:00• Timis : 19:45• Guéwé : 20:45

HEURES DE PRIÈRES

Un yacht de croisière à moteurs et à voiles

horoscopeBélier⌘ Relationnel : vous vous épa-nouirez pleinement au contactde vos enfants ou de votre moi-tié. Pour certains, votre vie so-ciale sera enrichissante. 〶Quotidien / Boulot / Argent :jeudi marqué par les projets, lesidées et même la nouveauté. ☤Bien-être : vous serez plus entre-prenant et donc plus dynamique.

Taureau⌘ Relationnel : vous donnerezla priorité à la famille. Pour d’au-tres, vous chercherez à préserverl’équilibre de votre foyer. 〶Quotidien / Boulot / Argent :journée propice à l’analyse, àl’approfondissement ou à uneprise de conscience. ☤ Bien-être : vous serez amené à puiserdans vos réserves d’énergie.

Gémeaux⌘ Relationnel : journée agréa-ble où le dialogue, le partage etla bonne humeur seront au ren-dez-vous. 〶 Quotidien / Boulot/ Argent : vous prendrez denombreuses initiatives et voussaurez vous dépasser. ☤ Bien-être : vous bénéficierez d’unebelle énergie.

Cancer⌘ Relationnel : vous serezassez satisfait de vos échangesavec vos amis ou vos proches.〶 Quotidien / Boulot / Argent :vous prendrez un certain plaisirà travailler. Pour certains, vousserez dynamique et entrepre-nant. ☤ Bien-être : ce jeudivous trouvera en pleine forme.

Lion⌘ Relationnel : vous saurez faireressortir le meilleur de votre en-tourage. Pour certains, vous ferezpreuve d’une plus grande généro-sité. 〶 Quotidien / Boulot / Ar-gent : vous saurez vous fier à votreintuition. Pour certains, vous as-pirerez à plus d’originalité. ☤Bien-être : vous serez gai et zen.

Vierge⌘ Relationnel : vous aspirerez àune certaine forme de tranquil-lité et vous fuirez les relationspoisons ou complexes. 〶 Quoti-dien / Boulot / Argent : vous tra-vaillerez à votre rythme et vousne ferez rien qui pourrait nuire àvotre équilibre. ☤ Bien-être :vous aspirerez à plus de calme.

Balance⌘ Relationnel : vos échangesvous apporteront énormémentet vous serez particulièrementheureux de cela. 〶 Quotidien /Boulot / Argent : vous parlerezd’avenir ou vous vous inter-rogerez sur vos désirs. ☤ Bien-être : vous serez à l’écoute devotre organisme.

Scorpion⌘ Relationnel : vous aurez be-soin de vous sentir entouré etdonc intégré, et ce, quelle quesoit votre situation. 〶 Quoti-dien / Boulot / Argent : ce jeudisera propice aux projets et auxactions en tout genre. ☤ Bien-être : vous serez parfois sensi-ble au stress.

Sagittaire⌘ Relationnel : vous serezheureux d’accepter une invita-tion. Pour certains, en couple,vous saurez faire preuve de fan-taisie. 〶 Quotidien / Boulot /Argent : vous ne manquerezpas une occasion d’élargir voshorizons. ☤ Bien-être : plus dy-namique que jamais.

Capricorne⌘ Relationnel : vous donne-rez parfois l’impression d’êtreun peu distant dans voséchanges mais en réalité il n’ensera rien. 〶 Quotidien / Boulot/ Argent : faites le point. Mon-trez-vous vigilant ou allez àl’essentiel. ☤ Bien-être : vouscommencerez à sentir la fa-tigue.

Verseau⌘ Relationnel : vous serezbien auprès de votre partenaire.Pour d’autres, vous serez heu-reux de faire de belles rencon-tres. 〶 Quotidien / Boulot /Argent : vous aurez besoind’évoluer dans un environne-ment dynamique et entraînant.☤ Bien-être : votre environne-ment aura un impact sur votremoral.

Poissons⌘ Relationnel : vous aspirerezà retrouver une réelle compli-cité en famille ou en couple. 〶Quotidien / Boulot / Argent :vous ferez de gros efforts pourpréserver votre situation. ☤Bien-être : vous ferez attentionà votre organisme.

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PROGRAMME

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PROGRAMME 13

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SPORTS 14

MAMADOU YAYA BALDÉ

“J e suis venu faire ce que jepréfère dans ma vie : êtreentraîneur de basket-

ball.” C’est ce qu’a d’emblée faitsavoir le nouvel entraîneur del’équipe nationale du Sénégal debasket. Face à la presse, hier, PorfirioFisac De Diego a soutienu que “lebasket, c’est sa vie.”

Ancien entraîneur de clubs enACB (l’élite espagnole du basket),Porfirio a fait également partie desstaffs techniques des sélections desjeunes en Espagne. Pour cetEspagnol, une seule idée lui traversela tête : celle de transmettre desvaleurs de cœur, d’humilité et dementalité de gagnant’. “Chaque foisqu’on perdra, j’aurai sûrementbesoin de vous (la presse). De cette

façon-là, il sera plus facile de gagnerle prochain match”, a-t-il lancé auxjournalistes et à ses collaborateursdans la salle.

Gorgui Sy Dieng absent à caused’une blessure

Selon le Directeur techniquenationale (Dtn) de la Fédération

sénégalaise de basket (FSBB), endépit des performances du Sénégalau Championnat du monde en 2014,il reste du chemin à faire sur le planafricain. “Notre objectif, c’estl’Afrobasket 2017. Cette phase qua-lificative des Jeux olympiques doitêtre une occasion de consolider notreéquipe nationale”, estime Maguette

Diop, avant de renseigner que GorguiSy Dieng sera absent pour ce TQO àcause d’une blessure. M. Diopannonce qu’il y a d’autres joueursqui sont attendus : Maurice Ndour,Cheikh Tidjane Mbodj, HamadyNdiaye et Pape Bèye.En ce qui concerne le nouvel

entraîneur, le Dtn dira que “la fédé-ration a trouvé quelqu’un qui estmotivé dès le premier contact”.“Quand nous avons échangé, Profirioavait le cœur et voulait travailler avecnous. Ce n’est pas un chercheur deprime”, a précisé l’ancien sélection-neur des Lionnes. Maguette Diop est aussi revenu

sur l’Américain convoqué : “Auniveau de la mène, on avait sentiquelques défaillances avec l’an-cienne équipe conduite par CheikhSarr. Le seul meneur qu’on avait,c’est Xane (d’Almeida, ndlr),blessé aussi. C’est pourquoi on acherché Clevin Hannah, ce jourd’origine américaine, expérimenté,de très haut niveau”.

PAR M. YAYA BALDÉ

Le TQO est-il une sorte de testpour l’équipe nationale afin demieux préparer l’Afrobasket de2017 ou une priorité pour vous ?Le jour où un entraîneur entre

dans un terrain de basket pour perdreun match, il ne pourra plus vous par-ler parce qu’il arrêtera d’entraîner.Mais il va toujours essayer de faire deson mieux car il a un objectif qui doitêtre commun à tout le monde. Ondoit gagner le plus tôt possible parceque ça fait 20 ans qu’on court aprèsce titre continental. L’objectif de lafédération et l’équipe est toujoursd’essayer de faire leur maximum.

Quelles sont réellement vosattentes au TQO ?La perte n’est en tout cas

jamais le souhait de quelqu’un. Cequi est sûr, c’est que je sais contrequi nous jouons. Nous allons tou-jours essayer de donner le maxi-mum de nous-mêmes. Et c’est làqu’on aura peut-être notre oppor-tunité. En basket, quand le sélec-tionneur de l’équipe gagne, il estlà pour longtemps ; quand il perd,il rentre chez lui.

Au-delà du TQO de Manille(Philippines), le Sénégal se positionne-t-il bien pour l’Afrobasketde 2017 qui est plus essentiel ?A chaque fois que je discute avec

le directeur technique ou la fédéra-tion, c’est quelque chose quirevient et auquel j’invite les joueursà penser. On va se fixer un objectifsur un an, et c’est évidemmentl’Afrobasket.

Comment ressentez-vous le forfaitde Gorgui Sy Dieng à ce TQO ?Personne ne doute que Gorgui est

l’élément central de l’équipe. J’ai étéen contact avec lui et la fédération aune très bonne relation avec lui. Je

veux qu’on se concentre sur l’équipe.Et j’ai besoin de vous (la presse).

On nous a communiqué une listede 23 joueurs avant-hier qui a étéchamboulée finalement. Est-cevous qui l’avez confectionnée ? Si oui sur quels critères ?Je connais tous les joueurs sur la

liste. Il y a 4 joueurs que je neconnaissais pas et sur lesquels j’aidemandé plus d’informations.J’étais en contact avec la fédéra-tion depuis très longtemps. Avantd’être là, j’ai pu recevoir des infoset des vidéos de tous les joueurs.Cette semaine, c’est celle du tra-vail qui va permettre de choisirentre 12 et 14 joueurs qui parti-ront en Tunisie. Le reste desjoueurs, on continuera toute l’an-née à faire des rencontres, soitjournalières ou hebdomadairesavec la fédération.

Après votre première prise de contactavec les joueurs, espérez-vousconstituer une bonne équipe compétitive capable de nousramener des coupes ?Je suis très content de l’attitude

des joueurs. Je suis très content de

travailler avec eux mais il me restepas mal de pas à leur donner. Ilnous reste encore certains joueursà recevoir. Mais c’est un des meil-leurs groupes qu’on puisse avoir entermes d’attitude et d’humilité.Après deux ou trois semaines, jepourrais être en mesure de vous endire plus.

Est-il facile de choisir la liste desjoueurs parmi un grand nombrede joueurs disponibles ?Je suis très content des 20 joueurs

que j’ai avec moi sur le terrain actuel-lement. C’est la décision la plus dif-ficile de dire à un joueur qu’il ne par-ticipera pas à un match de sonéquipe. Evidemment, il y a des élé-ments de l’équipe qui n’entrent pasdans ce cadre, notamment le capi-taine Malèye, splendide….

Le fait que vous parlez espagnolet d’avoir recours à un interprèteest-il un atout ou un handicap sur le terrain ?Sur le terrain, on parle beaucoup

anglais. C’est facile. Quand je n’ar-rive pas à me faire comprendre parquelqu’un, les joueurs s’entraidententre eux déjà.

ADAMA COLY

A l’approche de l’Euro 2016de football qui démarre cevendredi en France, les

techniciens donnent leur avis sur leséquipes, leur jeu… Dans sa chro-nique pour le Daily Mail, le managerde Crystal Palace a fait un lien entrel’équipe d’Angleterre et celle desMagpies qu’il avait dirigée en 2012

avec des joueurs comme Demba Baet Papiss Cissé. C’est l’occasion pourAlan Pardew de révéler pourquoi il aalterné entre les deux attaquantsinternationaux sénégalais. L’actuelcoach de Pape Ndiaye Souaré a ditque c’était pour maintenir la paireheureuse et gérer leur “ego”, selonchroniclelive.co.uk. “Les attaquantssont généralement ceux qui ont leplus grand ego dans votre groupe, a

écrit Pardew. Quand j’étais àNewcastle, j’ai alterné entre PapissCissé et Demba Ba. Si l’un joue enpointe, l’autre est déployé sur le côté.Mon argument était de donner à cha-cun un temps de jeu pour pouvoirmieux s’exprimer dans sa meilleureposition, tout en leur demandantd’être le support de l’autre.”Arrivé à St James Park en janvier

2012 pour un montant 9,3 millions

de £, Papiss Cissé avait immédiate-ment impressionné en inscrivant 13buts en 14 matches de PremierLeague quand Demba Ba a été repo-sitionné sur le côté.L’ancien buteur de Hoffenheim

avait retrouvé l’axe après quelquesmatchs dans la campagne 2012-13.Cissé avait été déplacé sur la droite.Cela avait permis au natif de Sèvres defaire trembler les filets à 13 reprises en20 matchs avant d’aller à Chelseapour un transfert estimé à 7 millions £.A l’époque, les fans de Newcastle

avaient voulu comprendre pourquoiPardew avait insisté sur le déploiementdes attaquants hors de leur positionpréférée. C’est donc dans sa chroniquepour le Daily Mail que Pardew a donnéune explication. Dans cet exercice, il arappelé le cas Papiss Cissé et DembaBa pour évoquer l’énigme du sélection-

neur de l’Angleterre, Roy Hodgson, quia Wayne Rooney, Harry Kane et JamieVardy. “Certaines équipes jouent avecun n° 10 derrière l’attaquant etl’Angleterre peut le faire aussi avecWayne Rooney et Dele Alli qui sontcapables d’amener le danger devant”

BASKET - PARTICIPATION DU SÉNÉGAL AU TQO

Le nouvel entraîneur Porfirio présentéDans le cadre des préparatifs pour sa participation au Tournoide Qualification Olympique (TQO) à Manille (Philippines), le sélectionneur des Lions basket, Porfirio Fisac De Diego, a promis, en conférence de presse, de faire du Sénégal une bonne équipe.

PORFIRIO FISAC DE DIEGO (SÉLECTIONNEUR DU SÉNÉGAL)

“Il me reste pas mal de pas à donner aux joueurs”Pour sa première conférence de presse après sa nomination à la tête des Lions du Sénégal, le technicien Porfirio Fisac De Diegoa décliné ses ambitions. Le technicien espagnol se dit content de travailler avec les joueurs à qui il reste des choses à donner.

FOOT - ANGLETERRE - ALAN PARDEW (ANCIEN MANAGER DE NEWCASTLE)

“Pourquoi, j’alternais entre Papiss Cissé et Demba Ba…”Dans une chronique, l’ancien entraîneur des Magpies a révélé comment il avait géré les attaquants Sénégalais Papiss Demba Cissé et Demba Ba.

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SPORTS 15

U n des footballeurs africainsles plus charismatiques desa génération vient de

s’éteindre. Stephen Keshi est décédéce 8 juin 2016 à Benin City, vraisem-blablement d’un malaise cardiaque.Il avait 54 ans. “Mon frère est mort,a confirmé Emmanuel Ado, qui étaitégalement son manager. Il est partirejoindre sa femme”, décédée l’an-née précédente d’un cancer.

Sunday Oliseh : “Keshi était un meneur d’hommes”Pour la planète foot, il restera ce

défenseur athlétique de la grandeéquipe nationale du Nigeria. Celle

qui a tant impressionné durant lesannées 1990.Champion d’Afrique en 1994,

Stephen Keshi a également disputéune phase finale de Coupe du monde,en 1994 aux Etats-Unis. “Je suis cho-qué, a réagi Sunday Oliseh, son ex-par-tenaire en sélection, au micro de RFI.Il était encore très jeune. Récemment,on parlait du fait qu’il reprenne unposte en Afrique du Sud”.L’ex-milieu de terrain ajoute :

“C’était un meneur d’hommes. Ilétait notre capitaine [à la CAN 1994,Ndlr]. Je l’ai connu au début desannées 1990, lorsque j’ai commencéà jouer en équipe nationale. Il était

même plus qu’un capitaine. Il m’aappris comment gérer une équipeavec de fortes personnalités. Et puisc’était un très bon défenseur. Etcomme entraîneur, il était égalementmagnifique.”Charmeur avec les médias, Stephen

Keshi savait se montrer intransigeant,surtout avec les joueurs vedettes.

Baroudeur francophoneEn clubs, entre 1985 et 1996,

après avoir évolué au Nigeria, celuiqu’on surnomme “The Boss” portenotamment les couleurs du Staded’Abidjan, de l’Africa Sports (Côted’Ivoire), de Lokeren, d’Anderlecht(Belgique), du RC Strasbourg (France),de formations nord-américaines, avant

une dernière pige en Malaisie.Francophone, ce baroudeur installé

aux Etats-Unis lance toutefois sa car-rière d’entraîneur en Afrique. Il qualifieainsi l’équipe du Togo pour sa premièreCoupe du monde. Une édition 2006 àlaquelle Stephen Keshi ne participepas, toutefois. Le Nigérian est écartéavant le Mondial allemand, officielle-ment à cause des mauvais résultatsdes Eperviers lors de la CAN 2006.Pas rancunier, Stephen Keshi est

revenu entraîner deux fois la sélec-tion togolaise : en 2007-2008, puisbrièvement en 2011.L’ancien Strasbourgeois a égale-

ment dirigé le Mali, y laissant un trèsbon souvenir malgré des résultats miti-gés, notamment lors de la CAN 2010.

La CAN 2013, sa consécrationSa consécration, Stephen Keshi

l’obtient lors de la Coupe d’Afriquedes nations 2013. En Afrique duSud, il mène en effet les SuperEagles au sacre continental, le troi-sième de l’histoire du Nigeria.Keshi devient alors, au passage, le

second footballeur, après l’EgyptienMahmoud El Gohary à avoir gagné laCAN en tant que joueur, puis en tantqu’entraîneur.Lors de la Coupe du monde 2014,

son Nigeria est éliminé par la France,en 8e de finale. Mais jamais uncoach africain n’avait franchi le pre-mier tour d’un Mondial.Malgré ce résultat, la Fédération

nigériane (NFF) entame un long brasde fer avec “The Boss”. Pendant unan, ce dernier est tantôt rappelé, tan-tôt écarté de son poste de sélection-neur. En juillet 2015, il est définitive-ment viré par la NFF. Cette dernièrelui reproche d’avoir son nom dansune liste de candidats pour le postede sélectionneur de la Côte d’Ivoire.Le président de la NFF, Amaju

Pinnick, lui rend aujourd’hui hom-mage : “Keshi était un héros. Samort est une grosse perte pour toutle Nigeria, pas seulement pour lefootball nigérian.”

RFI

FOOT - ÉLIMINATOIRES CAN U20FSF invite les écoles defoot face à la TunisieLa Fédération sénégalaise de football(FSF) veut mettre tous les moyens pourpasser le 2e tour des éliminatoires de laCoupe d’Afrique des Nations (CAN)U20. L’instance a décrété l’entrée libre austade pour les pensionnaires des écoles defootball munis de leurs équipementssportifs. Les autres devront payer 1 000 FCfa pour la tribune couverte et 500 F Cfapour la tribune découverte et les virages.Après leur succès (1-2) à l’aller, les proté-gés de Joseph Koto accueillent ce samedila Tunisie. Le match est programmé à 17heures au stade Demba Diop à Dakar. LaCan U20 de 2017 est prévu en Zambie.

Basket - Sénégal Dames (7e tour play-offs) Duc- UGB 72-63 a.p.Ville de Dakar - SLBC 66-60

ATLÉTICODiego Costa de retour ?A Chelsea depuis deux saisons, l’atta-quant Diego Costa (27 ans, 28 matchset 12 buts en Premier League cette sai-son) pourrait quitter le club londoniencet été. Malheureux du côté deStamford Bridge, l’international espa-gnol, non-retenu par Vicente DelBosque pour l’Euro 2016, pourraitrevenir en Espagne, plus précisémentdu côté de l’Atlético Madrid ! Selon lesinformations de AS, l’entraîneur DiegoSimeone, qui devrait donc rester chezles Colchoneros malgré l’intérêt persis-tant du Paris Saint-Germain, souhaite-rait rapatrier son ancien avant-centre,qui n’a jamais caché sa volonté de reve-nir dans la capitale madrilène, où il adéjà porté les couleurs rojiblancas(2010-2014). D’après le média ibère,les pistes qui mènent aux Français del’Olympique Lyonnais et du FC Séville,Alexandre Lacazette et KevinGameiro, étant très difficiles à concréti-ser, c’est le Blue qui aurait été choisi parle coach argentin pour renforcer sonsecteur offensif. Reste à savoir si sesdirigeants sont vendeurs...

VILLARREALÉric Bailly signe quatresaisons à Man UManchester United tient sa premièrerecrue de l’été. En attendant peut-êtreZlatan Ibrahimovic, les Red Devils ontannoncé ce mercredi la signature d’ÉricBailly (22 ans), “sous réserve de l’obtentionde son permis de travail”. Le défenseur ivoi-rien, demi-finaliste de la Ligue Europa avecVillarreal cette année, s’est engagé quatresaisons à MU. “Rejoindre ce club, c’est unrêve qui devient réalité. Jouer au hautniveau, c’est ce que j’ai toujours voulu faire”,a expliqué le joueur. “C’est un jeune défen-seur central qui a beaucoup de talent. Il abeaucoup progressé et a le potentiel pourdevenir l’un des meilleurs à son poste”, lui arépondu José Mourinho. Le montant dutransfert n’a pas été précisé. Selon la presseanglaise, il s’élèverait à 40 millions d’euros.

FOOT - ESPAGNE - SÉVILLEProche du PSG, Emeryannonce son départ Selon la radio espagnole Cadena Ser,Unai Emery a annoncé son départ auxdirigeants du FC Séville. Le technicien de44 ans aurait détaillé le projet écono-mique et sportif que lui offre le PSG. LaCadena Ser affirme que le contrat deEmery à Paris sera de trois ans, avec unsalaire de cinq millions d’euros par an. Laradio espagnole indique enfin que le FCSéville a contacté Quique Sanchez Flores,libre depuis son départ de Watford, pourprendre la succession d’Emery.

MONTPELLIER Jonas Martin varejoindre le BetisEn fin de contrat en juin 2017, le milieude terrain Jonas Martin (26 ans, 36matchs et 4 buts en L1 cette saison) vaquitter Montpellier. Auteur d’une bonnesaison avec le club de la Paillade, le natifde Besançon a séduit le Betis Séville quiva débourser 2,5 millions d’euros pours’attacher ses services, selon RMC. Lestrois parties se sont mis d’accord etMartin va passer sa visite médicale cemercredi en Espagne. Le club ibérique aterminé 10e de la Liga cette saison.

LAZIOL’arrivée de Bielsa en bonne voie ?Voilà une association qui pourrait s’avé-rer explosive ! Selon La Repubblica, l’en-traîneur Marcelo Bielsa pourrait rebon-dir du côté de la Lazio Rome. Présentactuellement du côté de la capitale ita-lienne, le coach argentin discuterait avecle président des Biancocelesti, ClaudioLotito. Récent 8e de Serie A, le club ita-lien proposerait à l’ex-technicien del’Olympique de Marseille un contrat dedeux ans avec un salaire d’un peu plus de2 millions d’euros par saison. De leurcôté, plusieurs médias romains estimentque l’affaire pourrait se concrétiserautour de 2,5 millions d’euros par an.Depuis le limogeage de Stefano Pioli enavril dernier, Simone Inzaghi assure l’in-térim sur le banc de la Lazio.

MILANUn accord avecPellegrini ?Les saisons se suivent et se ressemblentdu côté du Milan AC. Dans une situa-tion sportive très compliquée, le géantlombard ne parvient pas à retrouver lessommets de Serie A. Clarence Seedorf,Filippo Inzaghi, Sinisa Mihajlovic et dés-ormais Christian Brocchi, autant d’excel-lents joueurs des années 2000 qui n’ontpas réussi à redresser un club légendaire.Selon les médias chiliens, ManuelPellegrini, libéré par Manchester City ence mois de juin et remplacé par PepGuardiola, aurait donné son accord pourreprendre les rênes de la formation ita-lienne. Alors que le Sud-Américain arécemment proposé ses services au ParisSaint-Germain pour prendre la succes-sion de Laurent Blanc, l’ex-coach deVillarreal pourrait donc relever un chal-lenge palpitant à Milan, à la recherched’un grand coach.

EURO 2016 - ANGLETERRELa boulette de l’adjointde Roy HodgsonParfois, comme on dit, l’ennemi vient del’intérieur. C’est peut-être ce qu’est en trainde penser Roy Hodgson, le sélectionneur

de l’Angleterre, dont la compositiond’équipe pour le match contre la Russie,samedi (19h Gmt), semble avoir été dévoi-lée par inadvertance par Ray Lewington,l’un de ses adjoints. Alors que ce derniermarchait à Chantilly, lieu où siègent lesTrois Lions, des photos ont dévoilé qu’iltenait, au verso de son paperboard, unecomposition d’équipe et un schéma de jeu.Comme le révèle le Telegraph, le dispositifchoisi par le Roy Hodgson serait un 4-3-2-1 en arbre de Noël, avec en pointe HarryKane, soutenu par Dele Alli et WayneRooney. Ce onze de départ sera-t-il le bon?Réponse le 11 juin.

EURO 2016Platini ne viendra pas,même s’il peut êtreinvité à titre privéUne lettre “reçue de la Fifa dit queMichel Platini peut être invité en tantque personne sans fonction officielle”, aexpliqué mercredi Jacques Lambert, pré-sident du comité d’organisation del’Euro). Mais l’entourage de l’ancien capi-taine des Bleus a précisé à l’AFP que“Michel Platini ne viendra pas à l’Euro”.“La lettre de la Fifa concerne seulementl’Euro, et arrive à 48 heures du matchd’ouverture, a développé cette source.C’est une réponse de circonstances, maisça ne résout pas la question du périmètrede sa suspension : qu’a-t-il le droit de faireou pas dans le monde du football ?”. Lajustice interne de la Fifa a suspenduMichel Platini de toute activité liée aufootball pendant 4 ans.

EURO 2016 - CROATIERakitic surpris parl’absence d’Halilovic“C’est la décision du coach et il faut la res-pecter. Mais je suis très surpris parcequ’Halilovic a travaillé dur pour l’équipenationale et a réalisé une campagne de qua-lification phénoménale”, a assuré IvanRakitic mercredi dans Marca. Le milieu deterrain ne se fait toutefois pas de souci pourson jeune compatriote, qui est sous contratavec le Barça jusqu’en 2019. “Il va devoirmettre cet épisode de côté et se concentrersur la prochaine saison. Mais il donnerabeaucoup de joie au football croate.”

EURO 2016La menace terroristeinquiète J. BoatengDéfenseur central de la sélection alle-mande, Jérôme Boateng (27 ans, 59sélections) était notamment présent auStade de France lors des attentats du 13novembre dernier, puisque laMannschaft affrontait alors les Bleus(0-2) en match amical. Dans SportBild, le joueur du Bayern Munich arévélé que sa famille ne viendra pas levoir disputer l’Euro 2016 en France àcause des risques liés à la menace terro-riste. “Ma famille et mes enfants neviendront pas au stade. Le risque estpour moi tout simplement trop impor-tant. C’est bien sûr dommage qu’on soitconfronté à une telle question. Mais cesderniers temps, trop de choses se sontpassées qui font réfléchir. En ce qui meconcerne, durant l’Euro, je veux meconcentrer uniquement sur le footballet je me sens tout simplement mieux sima famille n’est pas au stade”, a avouél’ancien élément de Manchester City.Pour son entrée en lice dans la compéti-tion, l’Allemagne rencontrera laPologne au Stade de France le 16 juin.

FOOT - COPA AMERICAL’édition 2019 de laCopa America au BrésilAlors que le centenaire de l’épreuve sedéroule en ce moment aux États-Unis,l’édition 2019 de la Copa America sedéroulera au Brésil. C’est ce qu’a annoncéAlejandro Dominguez, le président de laConmebol. Une bonne nouvelle pour laSeleçao, qui a remporté les quatre édi-tions disputées sur son territoire, en1919, 1922, 1949 et 1989.

Foot - Copa AmericaNuit de mardi à mercrediUSA - Costa Rica 4-0Colombie - Paraguay 2-1

Nuit de mercredi à jeudi23h30 Brésil - Haïti02h Equateur - Pérou

Nuit de jeudi à vendredi Panama - Bolivie 2-1Argentine - Chili 2-1

FOOT - NÉCROLOGIE

Keshi, le décès d’un Super EagleStephen Keshi s’est éteint à l’âge de 54 ans, ce 8 juin 2016, ont annoncé les médias nigérians. Ex-défenseur emblématiquedes années 1990, celui qu’on surnommait “The Boss” avait dirigéles équipes du Togo et du Mali notamment, avant de conduire le Nigeria à la victoire en Coupe d’Afrique des nations 2013.

REVUE TOUT TERRAIN

Page 16: CORRUPTION PRÉSUMÉE À L’IAAF LIBÉRATION DE KARIM … N°1491_EnQuete.pdf · dente du Mouvement des femmes de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Force

CMJN 16

numéro 1491 • jeudi 9 juin 2016www.enqueteplus.com