Convergences & divergences entre bible et coran sur la préservation des textes

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Collectif al-Hanifiyyah Création : 25/01/2014

1.1. « Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire. » Jean Jaurès

Cet aspect est souvent le plus ignoré chez les musulmans et pourtant il s’avère être un outil de prédication hors-pair lorsqu’il est assimilé. Il sert aussi aux chrétiens pour comprendre le système du degré d’authenticité de ces deux textes et d’y voir un peu plus clair. Que peut bien avoir le Coran en similitude avec la Bible sur le sujet de la préservation des textes ? Si la Bible fut critiquée sur ce point-là depuis des siècles, dans ce cas, mettons-nous le Coran au même niveau ? Ce qui compte pour nous est de dire la vérité, quoi qu’il arrive, et c’est par cette même sincérité que la vérité éclatera, si Dieu le veut, parce que lorsque tu dis vrai, les gens sont bien plus attentionnés à ce que tu leur dis plutôt que l’inverse. La confiance s’installe, le climat et l’échange sont propices à la discussion, à l’échange dans l’analyse respective pour atteindre le but final. Sur ce sujet, comme dit précédemment, il est des points dont le caractère affirmatif est à signaler, d’où l’aspect de convergence, puis montrer la plus grosse divergence qui fait LA différence, expliquant ainsi le nœud du problème de la préservation des textes.

« Et ne mêlez pas le faux à la vérité. Ne cachez pas sciemment la vérité » [Sourate 2,42]

« Nous n’avons pas de puissance contre la vérité, nous n’en avons que pour la vérité » [2 Corinthiens 13,8]

1.2. « Il ne faut pas dire toute la vérité, mais il ne faut dire que la vérité » Jules Renard

1.3. « La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire » José Marti

Plutôt que de rédiger un long paragraphe afin de débuter l’explication, nous allons procéder par la méthode inverse. Faisons un tableau des convergences et divergences relatives aux deux textes sur la question de la préservation, principalement dans les manuscrits. Ce n’est qu’ensuite que nous le commenterons, si Dieu le permet. Le tableau se suffira à lui-même pour que chacun comprenne ce qu’il en ressort. Nos explications ne seront qu’une clarification pour une meilleure compréhension, rien de plus.

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Divergences / Convergences

Bible Coran

Des Manuscrits OUI OUI

Les Originaux AUCUN (ni A.T. ni N.T.) AUCUN

Des Variantes OUI (manuscrites et orales) OUI (manuscrites et orales)

Des Erreurs de Copiste OUI OUI

Différents Canons OUI NON

Une Transmission Orale du Texte

OUI (en partie seulement) OUI (complète)

Une Chaîne de Transmission du Texte

OUI & NON OUI

Le Plus Ancien Manuscrit Complet

Pour l’Ancien Testament : Le Codex B19A plus connu sous le nom de Codex de Leningrad (tout début du 11ème siècle, l’an 1008-1009 selon le colophon). Pour le Nouveau Testament, le Codex Sinaïticus (moitié du 4ème siècle) et cela dépend si vous acceptez le Texte Minoritaire, car si ce n’est pas le cas, ce Manuscrit du N.T. n’est pas complet pour vous.

Pas avant le début du 11ème siècle, l’an 1002-1003 selon le colophon (393 après l’Hégire). Ce Manuscrit s’appelle le « Kuwaiti Qur’an ».

Le Plus Ancien Manuscrit Partiel

Le Papyrus 52 (P52) daté d’environ l’an 125 pour le Nouveau Testament et pour l’ancien, il y a deux choses, la version grecque dont le plus ancien est le Papyrus Ryland 458 du deuxième siècle avant Jésus (paix sur lui), ainsi que le Papyrus Fouad 266 daté du premier siècle avant Jésus aussi (paix sur lui). Pour la version Hébraïque, ce sont les Manuscrits de Qumran

Divergence : soit le Codex Parisino-Petropolitanus ou soit le Palimpseste de San’a datés tous les 2 de la seconde moitié du premier siècle de l'Hégire.

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dont certains sont datés du 2ème siècle avant l’ère chrétienne.

Différence d’Ordre du texte dans le Contenu des

Manuscrits

OUI

OUI

Des Ajouts / Retraits dans le Texte

OUI NON

Pour une meilleure fluidité scientifique, nous allons faire quelques commentaires sur chacune des catégories citées ci-dessus pour donner des explications supplémentaires au sein des sources disponibles. MANUSCRITS : Nous avons énormément de manuscrits du Coran et de la Bible à notre disposition de nos jours et ils se comptent par milliers. Cet apport est une force et une faiblesse pour l’un comme pour l’autre. La force est de pouvoir appuyer le texte, la faiblesse est qu’il s’y trouve tout un tas de problèmes textuels en leur sein. ORIGINAUX : Ni pour le Coran, ni pour la Bible nous n’avons ne serait-ce qu’un seul support textuel original. Nous n’avons pas le matériel de base sur lequel s’est effectué la mise à l’écrit du texte coranique du temps de la vie du Prophète Muhammad (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui), ni nous n’avons le Mushaf (livre) de ‘Uthman (que Dieu l’agrée), ni les copies qu’il envoya aux différentes provinces de son temps. Nous n’avons que des copies ultérieures. De même pour la Bible, nous n’avons ni les Tables de la Loi (pierres), ni les premiers supports écrits de l’Ancien ou du Nouveau Testament. Nous n’avons que des copies ultérieures. VARIANTES : Il existe deux types de variantes : les variantes manuscrites et les variantes orales. Les langues et les écritures sémitiques sont à différencier des langues et des écritures européennes. Dans sa structure de base, une langue sémitique n’écrira que le texte consonantique sans l’ajout de la vocalisation tandis que les langues européennes, elles, ont un système d’écriture qui comprend les consonnes et les voyelles dans l’alphabet même. Le a, le i, le o et autres sont incorporés au sein même de l’écriture d’un mot, alors qu’en arabe ou en hébreu, pour ne citer qu’eux, ce n’est pas le cas. Exemple : - En français phonétique, pour écrire “paix” en arabe ou en hébreu, on écrira : SALAM - SHALOM. - En arabe et en hébreu, on écrira directement SLM (lettres arabes Sin, Lam, Mim) - SHLM (lettres hébraïques Shin, Lamed, Mèm). La vocalisation européenne est intégrée comme en grec ou en latin dans la suite de lettre qui forme le mot, tandis qu’en syriaque, en hébreu ou en arabe etc., il n’y a que les consonnes, ensuite on ajoute la vocalisation si besoin est.

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Vous aurez donc des variantes manuscrites s’il y a plusieurs textes ou plusieurs manuscrits ayant un contenu différent sur un verset au niveau d’une lettre ou d’un mot. Cependant, vous aurez également des variantes orales (pour les langues sémitiques), car la racine d’un mot offre plusieurs possibilités de lecture et d'écriture une fois la vocalisation employée. Avec SLM, je peux écrire SALAM comme je peux écrire le prénom SALIM et ainsi de suite selon les combinaisons possibles via les nombreuses voyelles de la langue. Pourtant, la racine SLM est toujours présente et ne bouge pas d’un iota. Si vous avez l’habitude de lire l’écriture sans vocalisation, il vous est aisé de reconstituer instinctivement le texte, parce que les mots dans un journal donnent des phrases logiques qui ont un sens par instinct et par habitude. Par contre, si on vous donne le Coran écrit sans voyelles et qu’on vous demande de le réciter, si vous n’avez pas la transmission orale qui va avec, JAMAIS vous ne pourrez le décoder pour le faire revenir à son original, puisque vous ne savez quelle vocalisation utiliser dans le cas précis. Vous allez conjecturer, peut-être vocaliser le texte mais sans savoir s’il est identique à la base. C’est pour cela que le Coran se transmet de façon orale avant tout. Pour ce qui est des variantes de lecture, nous en discuterons dans un article à cet effet parlant des variantes dans les Qira’at (lectures) du Coran. Oui, il y a des variantes écrites et orales avec le texte coranique : orales via les Qira’at, écrites via les manuscrits. Nous devons insister sur le fait que le manuscrit en Islam à propos du Coran n’est rien de plus qu’un aide-mémoire, qu’il est sujet aux vicissitudes de la nature humaine et qu’il n’est pas un argument en soi. Le Coran s’est transmis de manière orale avant tout et il le restera ainsi jusqu’à la fin des temps. Pour ce qui est des variantes du texte biblique, cela rejoint la problématique de la transmission écrite qui a causé des variantes d’ordre scripturaire dans les manuscrits. Mais n’ayant pas la transmission orale permettant de savoir quel texte choisir entre ces différentes variantes, on ne peut pas statuer de manière définitive. Par la suite, des règles furent instaurées par les spécialistes pour retrouver HYPOTHÉTIQUEMENT ou PROBABLEMENT, la leçon originale. C’est ce que confirmera l’un des plus grands spécialistes de la critique textuelle contemporaine, Bruce Metzger, dans son livre “A Textual Commentary on the Greek New Testament”[1]. Assurément, oui il y a des variantes écrites dans le texte biblique via les manuscrits.

ERREURS DE COPISTE : La saisie de caractère par l’écriture passe forcément par la nature humaine et ses défaillances (fatigue, erreurs de vision, lassitude, répétitions involontaires…). Si nous rédigeons un livre, il y aura très probablement des erreurs de copie qui se glisseront par mégarde en son sein. Nous avons une aide actuellement par le moyen des correcteurs orthographiques sur les ordinateurs, mais ce système n’existait pas auparavant et même avec ces correcteurs actuels, il demeure très souvent encore après leurs passages, des erreurs par-ci par-là. L’écriture manuscrite a ses faiblesses qui sont dues à la nature de l’homme. Nous ne pouvons donc pas en vouloir aux copistes qui reproduisaient parfois des œuvres immenses, leur prenaient beaucoup de temps. Les erreurs les plus courantes sont l’inversion de mots, la dittographie, l’haplographie, l’homoioteleuton et l’homoioarcton etc… (Se référer à l’article traitant de ce sujet en détail pour de plus amples informations lorsqu’il sera publié si Dieu le permet). Ceci existe dans les manuscrits de la Bible et dans les manuscrits du Coran. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre sur ce point ! La seule différence se trouve dans le fait que les musulmans ont la transmission orale qui permet de recenser les erreurs de copie dans les manuscrits et de les corriger ou de ne pas les prendre en compte, ce que les chrétiens et juifs ne peuvent pas faire. Pis encore, il n’y a pas d’erreur de copie dans le texte du Coran, AUCUNE. Néanmoins, le texte biblique en contient des milliers selon les spécialistes. Le Coran

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n’est pas écrit à partir d’un manuscrit mais d’une lecture orale transmise de maître à élève depuis le Prophète (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui) à ses disciples les compagnons (que Dieu les agréé) de manière notoire. Le célèbre Henri Blocher, dans le débat que nous avons eu avec lui, a reconnu que le texte de la Bible actuelle avait EN SON SEIN des erreurs de copie. Là où ce grand homme n’a pas vu la problématique, c’est que ces erreurs de copie sont donc encore dans le texte actuel et qu’on ne peut les retirer, puisque nous n’avons pas les originaux pour le faire. De même, dans les débats que nous avons effectués avec le célèbre Michael Langlois, celui-ci admit à son tour cette réalité. Cet atout majeur du Coran est le plus qui fait la différence sur le thème de la préservation des textes, cette préservation dans les cœurs que Dieu (exalté soit-Il) avait annoncé dans la Sourate 15,9 où Il dit qu’Il sera le Gardien du Coran et c’est justement par ce moyen !

« En vérité, c'est Nous (Dieu) qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous (Dieu) qui en sommes

gardien » [Sourate 15,9]

Dieu (exalté soit-Il) n’a jamais dit qu’Il préserverait les manuscrits qui sont sujets à caution, mais qu’Il préserverait son Message, le Coran, et le moyen fut l’apprentissage par cœur et l’enseignement. Pour la Bible, la préservation ne s’est faite QUE via les manuscrits à partir d’un moment, or nous savons que dépendre de ces matériaux engendre une problématique insoluble si nous n’avons pas un original (le texte Autographe) ou une transmission orale du texte apprise par cœur pour valider la tradition manuscrite. Oui, il y a des erreurs de copie dans les manuscrits du Coran, mais il n’y en a pas une seule dans le Coran en lui-même. Oui, il y a des erreurs de copie dans les manuscrits de la Bible et il y en a aussi dans le texte de la Bible même. C’est un fait indéniable ! C’est aussi pour cela que les savants chrétiens mettent un point d’honneur sur le fait que l’inspiration de la Bible et l'inhérence (aucune erreur) ne se trouvaient que dans les manuscrits autographes (originaux) et non dans les copies. CANONS : Il existe une différence entre le Coran et la Bible sur ce point. Plusieurs canons des écritures existent à travers le monde et AUCUN n’est identique. La Bible Juive ou le Tanakh (Ancien Testament chrétien) contient 22 livres qui en forment 39 (par exemple le livre de Samuel se divise en 2, de même pour celui des Rois, des Chroniques etc). La Bible chrétienne Protestante contient 66 livres, celle des Catholiques 73, celle des Orthodoxes 79, celle des Éthiopiens ont deux canons, dont un de 81 livres etc. L’Ancien Testament diffère selon la base utilisée (canon hébraïque ou grec par exemple) et peut avoir 39 livres comme 46 ou plus encore. Le Nouveau Testament va de 22 livres pour la Peshitta (Bible de l'Église Syriaque) à 27 livres pour d’autres Églises. Il est donc connu et reconnu qu’il existe plusieurs Canons Bibliques. Pour le Coran, il y a 114 Sourates et ceci n’a jamais bougé. Il y eut 5 exceptions que nous allons traiter dans un article à cet effet. Nous vous en présentons néanmoins les trames principales, afin de ne pas être accusés de cachotterie. 1/ Il existe un Codex d’un Compagnon du Prophète (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui) appelé Ubayy Ibn Ka’b qui aurait comporté 116 Sourates, soit 2 de plus que le Canon officiel (Sourates al-Hafd & al-Khal’). 2/ Celui d’un autre Compagnon (que Dieu les agréés tous les deux) qui s’appelait ‘Abdullah ibn Mas’oud qui aurait eu selon les différentes versions manuscrites rapportées 111 ou 112

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Sourates et aurait, par conséquent, 2 ou 3 Sourates en moins que le Canon officiel (il manquerait donc : soit les Sourates 113 et 114, soit les Sourates 1, 113 et 114). 3/ Il y eut quelques extrémistes parmi le groupe des Khawarij et du groupe des Mou’tazilites qui refusaient la Sourate 12 comme étant d’origine divine. 4/ Il y eut une tentative d’ajout de 2 Sourates par certains Shi’ites (Sourates al-Wilayah & an-Nurayn). 5/ Certains ont dit qu’il y avait dans le Coran les Sourates al-Qunut et al-Witr, or celles-ci n’y sont pas dans le Coran actuel.

Différents cas Canon du nombre de Sourates

Le Saint-Coran 114

Ubayy ibn Ka’b 116

‘Abdullah ibn Mas’oud 111/112 (selon les copies)

Minorité parmi les Khawarij et Mou’tazila 113

Minorité parmi les Shi’a (Shi’ites) 116

Sourate al-Qunut & al-Witr 116

Pour avoir une explication sur chacun de ces points, se référer à l’article en question les concernant qui arrivera bientôt si Dieu le permet pour une véritable étude profonde ; mais fournissons quelques éléments de réponse. Concernant les 2 Sourates supplémentaires du Codex d’Ubayy (que Dieu l’agrée), il ne s’agit pas de Sourates du Coran mais d’invocations (ad-dou’a) qui furent inclues dans son Codex personnel. Pour Ibn Mas’oud (que Dieu l’agrée), il semblerait selon toute vraisemblance qu’il s’agisse d’un mensonge à son encontre. L’Imam an-Nawawi, l’Imam al-Baqillani, l’Imam Ibn Hazm et d’autres ont tous déclaré que c’était un mensonge à l’encontre de ce Compagnon. Ensuite, 4 des lectures notoires (Mutawatira) du Coran passent par Ibn Mas’oud dans la chaîne de transmission et contiennent TOUTES les Sourates 1, 113 et 114. Un autre point à ajouter est le fait qu’il existait, selon le témoignage d’Ibn an-Nadim dans son Kitab al-Fihrist, plusieurs copies d’Ibn Mas’oud de son temps et que pas une n’est identique à l’autre. Parmi les faits rapportés, certaines copies avaient la Sourate 1 d’autres non etc... N’oublions pas que pour Ubayy et Ibn Mas’oud (que Dieu les agréé), le Prophète Muhammad (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui) avait dit sur eux qu’ils étaient parmi les meilleurs pour ce qui est du Coran et de son apprentissage [2]. Dans ce cas, comment pourrait-il recommander 2 personnes qui par la suite seront justement les 2 seuls qui auraient un canon différent ? Ceci n’a aucun sens : Ubayy n’a pas deux Sourates de plus mais avait ajouté des invocations dans sa copie personnelle et Ibn Mas’oud n’a jamais cru que 2 ou 3

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Sourates du Coran n’en étaient pas. Pour ce qui est du rejet de la Sourate 12, il s’agit de certains petits groupes parmi des groupes de l’histoire de l’Islam. Ils sont ultérieurs à la composition du corpus coranique et aussi à la mission du Prophète Muhammad (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui) et donc leur rejet n’est pas à prendre en compte si toutefois il était véridique. Pour les Sourates al-Wilayah & an-Nurayn, d’une part il n’existe AUCUNE chaîne de transmission de ces textes, mais aussi elles n’auraient été constituées qu’après la mort du Prophète (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui) et donc ne peuvent être prises en compte. Pour les Sourates dites al-Qunut & al-Witr, il s’agit seulement d’une incompréhension de certains qui confondent le texte du Coran avec ce que l’on appelle la Dou’a (l’invocation) ; Qunut al-Witr qui n’est qu’une invocation dite dans la prière surérogatoire appelée al-Witr. Nous voyons qu’une fois ces petits détails expliqués et nettoyés, le texte du Coran a toujours et aura toujours 114 Sourates et qu’il n’existe qu’un seul Canon des écritures Coraniques. TRANSMISSION ORALE : Il existait très certainement une transmission orale dans le Judaïsme ancien, mais peu dans le Christianisme sauf sur les paroles (loggia) de Jésus (paix sur lui) et de ses disciple ; l'Église Syriaque revendique par exemple une tradition orale de son texte, mais des choses sont à redire sur ce point. Nous voyons la différence de préservation entre l’Ancien et le Nouveau Testament dans les éditions critiques qui furent faites à cet effet. L’Histoire du peuple juif et ses péripéties montre que cette transmission orale a connue plusieurs dispensassions à travers le temps et que nous n’avons aucune certitude (loin de là) sur le texte que nous avons dans l’Ancien Testament actuel. Le texte dont nous disposons actuellement et qui remonte au 11ème siècle après Jésus (paix sur lui) contient d’innombrables erreurs et fautes de copistes. Pourtant aucun juif actuel ni aucun des Rabbanim (rabbins) de ce monde ne peut donner la véritable version. C’est une preuve que cette transmission orale a cessé au bout d’un moment et qu’il est IMPOSSIBLE de la reconstituer. Actuellement, le Tanakh (Ancien Testament) se diffuse et s’étudie avec ces erreurs en son sein. Les sources juives témoignent de différentes lectures des passages du Tanakh et il y a ce que l’on appelle les “Qéré-Kétiv” que nous expliquerons dans un article à cet effet, si Dieu le permet. Les arabophones ne seront pas perdus, puisque “Qéré” en hébreu renvoie à “Qara’a” (lire) en arabe et “Kétiv” en hébreu renvoie à “Kataba” (écrire) en arabe, donc “lecture-écriture”. Il en est de même pour le Nouveau Testament pour lequel nous n’avons aucune transmission orale permettant de reconstruire le texte original sans faute de copiste. Autant les juifs que les chrétiens sont dépendants des sources manuscrites pour leurs textes respectifs. Une des preuves flagrantes en est le changement et le remaniement du texte du Nouveau et de l’Ancien Testament à chaque découverte archéologique de nouveaux Manuscrits. Les éditions du Nouveau Testament évoluent et n’arrêtent pas de se compter (nous en sommes à l’édition 28 du Nouveau Testament critique, la 29ème étant actuellement en préparation). Pour l’Ancien Testament, ce sont les découvertes des manuscrits de Qumran qui vont faire, dans un futur proche, rechanger le texte de l’Ancien Testament des éditions critiques de la Bible. D’ici quelques années ou décennies, c’est la Bible elle-même, dans son texte de l’Ancien Testament qui sera reconstituée sur ces dernières données (actuellement, c’est le projet de la Biblia Hebraica Quinta qui s’occupe d’inclure les variantes découvertes dans les manuscrits de Qumran dans les notes critiques de bas de page). Ce système de remaniements incessant est une preuve de la détérioration de la préservation du texte à travers le temps et nous explique que nous faisons machine arrière par le futur. Plus le temps avance, plus nous découvrons des choses anciennes et plus la Bible revient vers un texte meilleur. Cependant, ce n’est pas demain la

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veille qu’il sera intact et il ne le sera très probablement jamais. Ces différentes retouches de texte prouvent à 100% que la tradition orale n’existe plus ni pour l’Ancien, ni pour le Nouveau Testament. Pour le Coran, nous avons certes les manuscrits qui peuvent être un support, mais nous avons la transmission orale remontant jusqu’au Prophète Muhammad (paix et bénédiction de Dieu soit sur lui) qui permet de certifier le texte dans son ensemble. C’est sur ce SEUL point que la différence est faite concernant la préservation du texte à travers le temps ! Le texte du Coran s’apprend de cheikh à élève, comme l’est la Torah par exemple de rabbin à talmid. Mais la différence de taille est que pour le Coran, elle remonte au Messager même. Des gens apprenaient des textes par cœur (certains avaient l’Ancien Testament en entier en tête), mais ils furent très rares et ce fut pareil pour le Nouveau Testament, mais sans suite continue ; ce n’étaient que des exceptions. Cette différence avec le Coran fait TOUTE la différence. Les musulmans ne sont pas dépendants des manuscrits, si on les brûlait tous, il suffirait d’apporter un enfant ayant appris le Coran par cœur pour le réécrire, tandis que pour la Bible dans son entièreté, PERSONNE ne le pourrait, aucun de ces derniers ne la connaissant de A à Z (de Genèse 1,1 à Apocalypse 22,21). Pour les musulmans, les manuscrits ne sont ni une preuve, ni un principe, ni une utilité car le Coran se préserve dans les poitrines et non par l’encre ! CHAÎNE DE TRANSMISSION : Ce point rejoint celui qui précède. Nous avons de multiples chaînes de transmission notoires (Mutawatira) ou connues/répandues (Mashhoura) remontant au début de l’Islam pour attester le Coran. Il est vrai que les juifs et chrétiens n’en ont aucune qui remonterait aux différents Messagers, ce qui pose un gros problème d’authenticité et de préservation temporelle et effective. Les juifs ont une chaîne de transmission (Moïse Maïmonide dans l’introduction de son livre Mishné Torah en cite une par exemple), mais interrompue à un moment de l’histoire puisque si ce n’était pas le cas et qu’elle serait ininterrompue, il faudrait mettre les erreurs de copistes sur le compte de ces Messagers, ce qui est impensable ! PLUS ANCIEN MANUSCRIT COMPLET : déjà répondu dans le tableau, mais soumettons un détail important concernant les plus anciens manuscrits du Coran. Dans le tableau, nous avons indiqué le plus ancien COMPLET du Coran. Cependant 2 autres Manuscrits bien plus anciens datés du 2ème siècle après l’hégire existent ; et encore, la question est débattue pour savoir s’ils ne sont pas de la fin du premier siècle de l’hégire (qui débute en 622 environ de l’ère chrétienne). Les Codex de Topkapi en Turquie et de de la mosquée al-Hussein au Caire (Egypte) ont ces 2 Manuscrits, mais ils sont complets à 99% tous les deux. Il est important de le signaler, mais nous avons dit dans le tableau que le plus ancien complet l’est à 100%. Pour le texte de l’Ancien Testament, certains pourraient dire que nous avons des Codex du 4 et 5ème siècle de l’ère chrétienne complets tels que le Codex Sinaïticus, Vaticanus et Alexandrinus et cela remonterait donc la date bien antérieurement. Primo, ils sont en grec et ne sont donc pas dans la langue originale. Secundo, ces manuscrits ne sont pas du tout complets pour l’Ancien Testament et c’est un fait bien connu. PLUS ANCIEN MANUSCRIT PARTIEL : déjà répondu dans le tableau. Ajoutons que pour le Nouveau Testament, certains, il y a quelques décennies, ont tenté de dire que le Papyrus de Magdalen daterait du premier siècle de l’ère chrétienne de même qu’un certain manuscrit appelé 7Q5. C’est une thèse ancienne, de nouvelles recherches ont été produites sur ces manuscrits et un quasi consensus mondial s’est fait pour dater le premier du 3ème siècle de l’ère chrétienne et pour le second que ce n’est pas un texte du Nouveau Testament. La majorité des

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savants chrétiens ont rejeté cette identification soutenue dans le passé principalement par O’Callaghan et Thiede sur une reconstruction totalement hypothétique de ce texte. DIFFÉRENCE D’ORDRE DANS LES MANUSCRITS : Pour ce qui est de l’ordre, effectivement la Bible est différente selon les versions dans sa disposition des livres. Par exemple, la Bible juive n’est absolument pas disposée comme l’Ancien Testament de la Bible chrétienne. De plus, dans les manuscrits anciens du Nouveau Testament, les textes étaient dans un ordre différent d’autres corpus manuscrits. Prenez le Codex Washingtonianus (W) du 5ème siècle et prenez le Codex Vaticanus (B) du 4ème siècle et vous verrez les évangiles dans un ordre différent par exemple (Matthieu-Jean-Luc-Marc pour le premier et Matthieu-Marc-Luc-Jean pour le second). Idem pour le Codex Bezae (D) du 4-5ème siècle et le Codex Sinaïticus (א) du 4ème siècle qui ont respectivement le même ordre d'apparition des évangiles que les 2 précédents. Pour ce qui est du Coran, les divergences se trouvent principalement dans les Codex des Compagnons (que Dieu les agréé). Ces Codex sont des effets personnels composés avant le Textus Receptus (texte reçu), la Vulgate de ‘Uthman. Ils peuvent avoir un ordre différent, cela ne pose aucun problème. Il y a la même chose dans le manuscrit de San’a dont nous étudierons en détail son authenticité et son contenu dans l’article le concernant, si Dieu le permet. Le Coran fut révélé sur une période de 23 ans et fut défini (disposition des versets) par le Prophète (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui) avant de mourir. Par contre, il y a divergence d’avis chez les savants musulmans pour savoir si l’ordre du texte du Coran actuel fut effectué par le Prophète (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui) ou par les Compagnons (que Dieu les agréé). Cela ne cause absolument aucun tort dans les deux cas, puisque le Coran ne se lit pas comme le texte d’un roman du début à la fin pour le comprendre ou même comme le texte biblique pour la plupart. Justement, les Sourates peuvent être lues selon l’ordre que nous souhaitons et cela n’influera en rien sur son contenu et son Message puisque c’est AU SEIN même de la Sourate que se trouve l’important et non dans la disposition de celle-ci au niveau de son corpus. AJOUTS ET RETRAITS DANS LE TEXTE : Pour ce qui est de la Bible, nous pouvons établir deux différentiations : l’A.T. et le N.T. Pour ce qui est de l’Ancien Testament Hébraïque, il n’y a pas de versets ajoutés ou retirés, sauf quelques exceptions ; citons l’exemple de Jérémie 10,11 qui est écrit en Araméen dans un livre écrit complètement en Hébreu. Il s’agit ici d’une interpolation cassant le récit. Par ailleurs, en le lisant on se rend compte qu’il est de seconde main. Nous avons le livre de Daniel qui est écrit en hébreu, araméen et en grec (pour les ajouts de la Septante). Un livre écrit par un Messager, Daniel (paix sur lui), est écrit en 2 ou 3 langues selon les versions ! Si nous prenons en compte TOUTES les recensions existantes de l’Ancien Testament avec le texte de la Vulgate, de la version Syriaque, de la Septante, des manuscrits de Qumran etc., alors il s’y trouvera des différences énormes dans le contenu, du simple verset au livre complet en passant par les paragraphes en plus ou en moins. Il existe donc plusieurs Anciens Testaments. Pour le Nouveau, c’est assez semblable. Selon les temps et les Églises, des livres furent acceptés ou non. Des versets ou des paragraphes sont ajoutés ou retirés selon les manuscrits (exemples : Marc 16,9-20, Jean 7,53-8,11, 1 Jean 5,7 …). Nous avons donc plusieurs Nouveaux Testaments. Pour ce qui est du Coran, il n’y a pas UN SEUL verset ajouté ou retiré dans la transmission orale depuis le début, ni dans les Tafassir (exégèses) de tout temps. Par contre, il arrive que certains documents manuscrits contiennent des ajouts personnels explicatifs (commentaires), des interpolations ultérieures et des contenus abrogés (citons pour exemples le manuscrit de San’a ou encore les Codex de Compagnons qui

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Préservation des Textes

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contiennent deux ou trois choses selon la position adoptée). Si l’on retire les Codex et les quelques Ahadith Ahad (transmis de manière singulière) qui parlent de choses perdues du Coran, alors il n’y a pas un seul verset en plus ou en moins dans celui-ci depuis le Prophète Muhammad (paix et bénédictions de Dieu soit sur lui) jusqu’à nous et nous sommes prêts à en discuter avec qui le souhaiterait. En bref, ce que nous avons voulu démontrer par ce court article qui n’est qu’un résumé d’autres articles du site du Collectif al-Hanifiyyah qui verront le jour par la suite, si Dieu le veut, c’est qu’il n’y a AUCUNE différence entre la préservation manuscrite de la Bible ou du Coran, mais que les seuls avantages qu’a le Coran sur la Bible sont son apprentissage par cœur et sa garde par Dieu (exalté soit-Il) via ce moyen-là. Nous espérons que cet extrait des sciences relatives à la préservation des textes permettra à chacun d’y voir un peu plus clair, que les mêmes soucis sont chez les uns comme chez les autres et qu’il faut rester humble dans cette affaire et remercier Dieu (exalté soit-Il) d’avoir excepté Son dernier Message de toute altération du temps. Allâhou A’lam - Et Dieu Sait Mieux ce qu’il en est ! Tous les bienfaits proviennent de Dieu, seules les erreurs nous incombent ! [1]. BRUCE METZGER, A Textual Commentary on the Greek New Testament, 2nd édition, page 10-11. [2] Hadith n°3758 / 3760 / 3806 et 4999, Sahih al-Bukhari, édition al-Qalam, 2006, Tome 3.