Convergences avril 2012

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2 Notre paroisse Messes hebdomadaires 8h chapelle Sainte-Thérèse 9h30 église place Victor-Hugo (avec les sœurs de Bethléem) (mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi) 12h15 chapelle Sainte-Thérèse 18h45 chapelle Sainte-Thérèse (du lundi au vendredi inclus) Messes dominicales Samedi 18h30 église Dimanche 8h30 Chapelle Sainte-Thérèse 9h30 église place Victor-Hugo (avec les sœurs de Bethléem) 10h30 messe des enfants et des familles à la crypte (hors vacances scolaires) 11h église (grand-messe, chorale) 11h30 église place Victor-Hugo 18h30 église (jeunes) 9h30 église (communauté portugaise) Accueil des prêtres Confessions: 17h-18h30 samedi et dimanche : 17h30-18h15 Prêtre au confessionnal Sur nos agendas Bulletin paroissial de Saint-Honoré d’Eylau 71 rue Boissière - 75116 Paris Tél. : 01 45 01 96 00 Fax 01 45 00 18 68 Site : www.paroisse-saint-honore.com e-mail : [email protected] Directeur de la publication : Père Michel Callies Rédacteur en chef : Nicole Averlant Comité de rédaction : Père M. Callies, N. Averlant, G. Dunoyer de Segonzac Edition et Publicité : Bayard Service édition Ile-de-France - Centre 18 rue Barbès – 92128 Montrouge Cedex - Tél. : 01 74 31 74 10 Secrétaire de rédaction : Louise d'Orglandes Impression : Imprimerie Moderne de Dreux (28) Tél. : 02 37 63 00 44 wCommission paritaire : 54062 Dépôt légal : à parution Tirage : 2 500 exemplaires Paroisse Saint-Honoré d’Eylau Adresse postale : 64bis, avenue Raymond Poincaré 75116 Paris – Tél. : 01 45 01 96 00 Fax : 01 45 00 18 68 e-mail : [email protected] Accueil : À l’entrée de l’Église 66bis avenue Raymond Poincaré - 75116 Paris Infos pratiques Photo de couverture : Le parvis et sa nouvelle croix. Sophie Schultz. L’art contemporain à la paroisse D ans la lignée de son engagement pour la création contem- poraine, la paroisse com- mande au sculpteur Sophie du Buisson une croix monu- mentale pour le parvis de la nouvelle église. Depuis la réalisation des travaux de l’église, le Père Callies voulait un témoi- gnage artistique fort sur le parvis. Le cahier des charges demandait que la sculp- ture soit monumentale, en métal et qu’elle s’intègre parfaitement à l’architecture de l’église réalisée à la fin du XIX e siècle. L’idée partagée avec l’équipe paroissiale est que les pièces de métal soudé se rassemblent pour créer le corps du Christ. Cet ensemble de morceaux d’acier symbolise la diversité des hommes. Ce beau témoignage artistique et chrétien confirme l’en- gagement de l’église dans le mécénat d’art. Cette croix sera bénie le jour des Rameaux lors de la procession depuis la place du Trocadéro à 11h le dimanche 1 er avril 2012. Convergences

description

revue de la paroisse Saint-Honoré d'Eylau

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Notre paroisse

Messes hebdomadaires• 8h

chapelle Sainte-Thérèse• 9h30

église place Victor-Hugo (avec les sœurs de Bethléem) (mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi)

• 12h15chapelle Sainte-Thérèse

• 18h45chapelle Sainte-Thérèse (du lundi au vendredi inclus)

Messes dominicalesSamedi• 18h30

égliseDimanche• 8h30

Chapelle Sainte-Thérèse• 9h30

église place Victor-Hugo (avec les sœurs de Bethléem)

• 10h30messe des enfants et des familles à la crypte (hors vacances scolaires)

• 11héglise (grand-messe, chorale)

• 11h30église place Victor-Hugo

• 18h30église (jeunes)

• 9h30église (communauté portugaise)

Accueil des prêtres Confessions:17h-18h30

samedi et dimanche : 17h30-18h15 Prêtre au confessionnal

Sur nos agendas

Bulletin paroissial de Saint-Honoré d’Eylau71 rue Boissière - 75116 Paris Tél. : 01 45 01 96 00 Fax 01 45 00 18 68Site : www.paroisse-saint-honore.com e-mail : [email protected]

Directeur de la publication : Père Michel CalliesRédacteur en chef : Nicole Averlant Comité de rédaction : Père M. Callies, N. Averlant,G. Dunoyer de Segonzac

Edition et Publicité : Bayard Service édition Ile-de-France - Centre 18 rue Barbès – 92128 Montrouge Cedex - Tél. : 01 74 31 74 10 Secrétaire de rédaction : Louise d'Orglandes

Impression : Imprimerie Moderne de Dreux (28) Tél. : 02 37 63 00 44wCommission paritaire : 54062 Dépôt légal : à parution Tirage : 2 500 exemplaires

Paroisse Saint-Honoré d’EylauAdresse postale : 64bis, avenue Raymond Poincaré 75116 Paris – Tél. : 01 45 01 96 00 Fax : 01 45 00 18 68e-mail : [email protected]

Accueil : À l’entrée de l’Église66bis avenue Raymond Poincaré - 75116 Paris

Infos pratiquesPhoto de couverture : Le parvis et sa nouvelle croix. Sophie Schultz.

L’art contemporain

à la paroisseD ans la lignée de son

engagement pour la création contem-

poraine, la paroisse com-mande au sculpteur Sophie du Buisson une croix monu-mentale pour le parvis de la nouvelle église. Depuis la réalisation des travaux de l’église, le Père Callies voulait un témoi-gnage artistique fort sur le parvis. Le cahier des charges demandait que la sculp-ture soit monumentale, en métal et qu’elle s’intègre parfaitement à l’architecture de l’église réalisée à la fin du XIXe siècle.L’idée partagée avec l’équipe paroissiale est que les pièces de métal soudé se rassemblent pour créer le corps du Christ. Cet ensemble de morceaux d’acier symbolise la diversité des hommes. Ce beau témoignage artistique et chrétien confirme l’en-gagement de l’église dans le mécénat d’art. Cette croix sera bénie le jour des Rameaux lors de la procession depuis la place du Trocadéro à 11h le dimanche 1er avril 2012.

Conv

erge

nces

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éditorial

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La croix, notre unique espérance

Bulletin d’abonnement à retourner au secrétariat de Saint-Honoré d’Eylau

r M. r Mme r MlleNom : ……………………………… Prénom : …………………………Adresse : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………désire s’abonner à Convergences et vous adresse ci-joint un chèque de 10 Euros à Saint-Honoré d’Eylau « Convergences » (pour un an soit 5 numéros).

A, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . . . . . . . .

Signature

"

Une nouvelle croix vient d’être dressée sur le parvis de notre église. Elle est austère, essentielle et appelante.

Austère : son matériau est rugueux, patiné, éclaté, charnel, mais c’est la réalité de la croix qu’a rencontrée le Christ et qui nous rejoint dans nos vies.

Essentielle : oui elle est là, présente, inévitable, centrale, mais elle s’unifie, s’apaise, se rassemble au contact du profil du Sauveur : nos vies ne prennent sens qu’en Lui.

Appelante : aérée, élancée, transparente, fine, elle invite à ouvrir les portes de l’église où se devine le jaillissement de la Résurrection suggérée par la dynamique du chœur et à accueillir dans nos vies la victoire du Ressuscité.

Nous voilà sur le chemin, l’itinéraire, le parcours de tout baptisé, de tout homme : de la rue agitée, bruyante, polluée en route vers la lumière faible mais flamboyante du tabernacle contenant la présence de celui qui est Lumière et Vie.

Voilà du bel ouvrage, voilà un ensemble cohérent qui nous invite à la louange, à l’action de grâces, à la sanctification, à la mission.Redécouvrons que c’est un « bien » que d’exister parce que nous sommes aimés ; que nous pouvons faire du « bel ouvrage » parce que nous sommes dans la lumière du Christ ; que la vision béatifique est, pour chacun, notre raison d’exister.

Vive Pâques !Père Michel Callies,

Curé de Saint-Honoré d’Eylau

Lire Convergences, c'est bien… S’abonner, c’est mieux !

Vous le savez, le bulletin que vous avez entre les mains est mis gracieusement à votre disposition, sur les présentoirs de la paroisse Saint-Honoré d’Eylau, chaque trimestre. Tous, en effet, doivent pouvoir avoir accès librement à l’information concernant ceux qui vivent de la Parole de Dieu dans notre quartier. Cependant, en vous abonnant à Convergences, qui vous parviendra dès sa parution, vous aurez l’avantage d’être avisés à temps de toutes les manifestations du trimestre. De plus, vous soutiendrez notre action, nous permettant ainsi d’équilibrer nos comptes sans avoir recours à d’autres aides que celle de nos annonceurs.D’avance, merci de votre aide.

Page 3: Convergences avril 2012

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Actualité

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C ette croix sera bénie le jour des Rameaux lors de la procession depuis la place du Trocadéro à

11h, le dimanche 1er avril 2012.Résolument contemporaine de l’art de notre « siècle de fer », elle est com-posée de pièces de fer soudées. Le cru-cifié a été dessiné sur une fine plaque de métal puis soudée sur la croix, nous explique Sophie du Buisson, sculpteur de cette œuvre d’art. La structure métallique de l’église l’a inspirée dans son choix du matériau.Convergences a voulu connaître l’opi-nion des paroissiens. Tous reconnais-sent que placer une croix bien visible devant l’église est une bonne idée. Les uns jugent cette croix belle, imposante sans être ostentatoire. Elle se détache bien sur le mur de briques de la façade. Un poète la voit aérienne, à la manière du pont de Millau : elle lui semble s’élan-cer reliant la terre et le ciel. Quelqu’un qui trouve la croix triste est cependant sensible au fait que le Christ, que l’on devine, fait corps avec les aspérités de la matière tourmentée. D’autres la trouvent froide, ils se demandent ce que les non chrétiens ressentent en passant devant ce symbole sévère du temps de Carême. Un paroissien nous écrit : « La croix moderne dressée devant la nouvelle église Saint-Honoré d’Eylau peut apparaître comme incongrue devant une façade de style indéfinis-sable, à caractère néobyzantin, exemple peu réussi des architectures composites qu’on osait à la Belle Époque. Elle n’est pourtant pas sans qualités. Le maté-riau est beau. Le puzzle en fer soudé fait apparaître comme en filigrane un Christ à la tête penchée. Cette idée de faire découvrir le Christ à travers la matière est un message fort pour notre temps matérialiste. »Et vous, qu’en pensez-vous ?

Claude d'Anthemaise écritLa Croix est au centre de notre Foi. En vingt siècles de christianisme, elle a connu de multiples représen-tations. Parmi celles-ci se trouvent bon nombre de chefs d’œuvre. Tant par leur qualité artistique que par

la profondeur du message qu’elles transmettent, ces représentations de la Croix continuent de nous émou-voir et de soutenir notre prière. Dès lors, est-il bien nécessaire d’inventer des formes nouvelles ? Ne peut-on se contenter de reproduire les meilleurs exemples hérités du passé ?Mais, si le mystère de la Croix demeure intact après des siècles de ques-tionnement et d’adoration, ce n’est peut-être pas le cas des images faites de main d’hommes, même lorsque celles-ci sont inspirées par l’Esprit. Les images s’usent en effet. Et cette usure n’est pas seulement matérielle. Quelle que soit leur qualité artistique, notre regard se lasse. L’émotion, la quête de sens qui caractérisaient notre pre-mière approche peuvent bientôt ne plus être au rendez-vous. Tous ces cru-cifix, tous ces calvaires qui ponctuent notre espace et notre vie quotidienne nous incitent-ils à la prière ? Est-ce que leur caractère familier ne les a pas fait basculer du côté des biens culturels, de ce qui constitue notre « avoir ». En un mot gardent-ils le pouvoir de « déran-gement » qui est l’une des fonctions de l’art religieux ? La jonction d’un axe vertical et d’un axe horizontal est une figure géo-métrique des plus simples. Depuis les premiers siècles de notre ère, une infinité de sens passent pourtant par cette simple intersection.N’est-ce pas d’abord un symbole révoltant : le scandale du fils de Dieu supplicié comme un malfaiteur. L’humiliation suprême qui l’exhibe nu sur le gibet et fait un spectacle de son agonie. Sommes-nous encore sensibles au caractère outrageux de cette image ? La polémique suscitée l’an dernier par l’acte de vandalisme perpétré à Avignon par des chrétiens envers une œuvre qu’ils jugeaient sacrilège peut poser la question. Je ne porterai pas de jugement sur la qualité artistique de la photo d’An-dres Serrano, du moins l’auteur a-t-il le mérite de raviver cette valeur de scandale que porte en soi la représen-tation de la Croix. Qu’est-ce que l’ou-

trage de cette expérimentation artis-tique d’un goût douteux par rapport à celui auquel a consenti le Christ en acceptant le supplice de la Croix ?Or ce signe de honte est devenu pour nous une image de gloire. C’est ce qu’ont voulu exprimer, tout au long de la chrétienté, les artistes qui l’ont traité avec magnificence telles ces croix d’orfèvrerie où la richesse des matériaux et du travail viennent manifester la royauté du Christ.En représentant la Croix, d’autres époques, d’autres artistes, ont accen-tué son caractère douloureux. Voulant exprimer la solidarité du Christ avec la souffrance humaine, ils se sont atta-chés à l’expression du martyre. Si, pour la plupart de nos contempo-rains, la croix est, par analogie avec celles qui sont dressées au dessus des tombes, avant tout un symbole de mort, c’est pour les chrétiens le sym-bole de la Résurrection. Depuis Vatican II, l’iconographie de la Croix valorise cet aspect. C’est à cette vision d’espérance que se rattache celle qui est pendue au dessus du maître autel de notre église, où le Christ, drapé dans son suaire, apparaît triomphant de la mort.Faut-il désormais limiter les interpré-tations de ce symbole ou au contraire, proposer de nouvelles icones illustrant un aspect différent du même mystère ? Avec une grande économie de moyens, la croix qui se dresse désormais sur le parvis de Saint-Honoré d’Eylau parait s’engager dans cette dernière voie. Elle est faite de pièces de métal, irrégulière-ment découpées et assemblées. Comme des écailles ou des fragments d’écorce, ces pièces convergent vers la silhouette du Christ, esquissée à l’intersection des bras. Faut-il y voir le symbole de l’Eglise, peuple de Dieu dont la diversité prend son unité dans la personne du Christ ? « Nous sommes le corps du Christ. Chacun de nous est un membre de son corps ». A notre image, ces fragments assemblés, avec leurs imperfections, leurs lacunes et leur apparente incom-patibilité, forment le bois de la croix, une croix en perpétuelle construction.

Nicole Averlant

La nouvelle croixde Saint-Honoré d’Eylau

Depuis le début du Carême, elle se dresse sur le parvis de l’église, « comme un arbre dressé », signe visible et fort de la présence chrétienne au cœur de la ville.

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Spiritualité

Pour l’unité des chrétiens« Frères, je dois vous le dire, le temps est limité… Car ce monde tel que nous le voyons est en train de passer » (1 Co 7, 29) Oui, frères et sœurs, le temps est limité pour nous, pas pour l’Église et encore moins pour Dieu. C’est notre temps à nous, comme êtres humains, qui est limité, et pour cette raison, nous nous devons d’agir dans ce temps qui est le nôtre. Aujourd’hui, l’Église nous demande de prier pour l’unité des chrétiens. Il y a urgence car nos divisions sont per-çues comme un scandale et comme un véritable contre-témoignage de notre appartenance au Christ. Comment pourrions-nous appeler à la conversion et annoncer la Bonne Nouvelle si nous apparaissons divisés et même ennemis ?

Unité et dynamiqueL’unité des chrétiens est souvent définie comme l’œcuménisme, mais ce mot a tendance à disparaître dans les communautés qui s’intéressent à l’unité. L’œcuménisme n’est pas un mouvement, c’est une dynamique. Alors il est plus exact que ce soit l’ob-jectif de cette dynamique qui soit pri-vilégié. Si l’on se préoccupe de l’unité des chrétiens, c’est que les chrétiens se sont divisés car la division est inscrite au cœur de l’homme. Nous savons bien depuis Adam et Ève qu’il faut identifier la division et le Diable. Cette division continue entre Caïn et Abel, et ainsi de suite. Mais concen-trons-nous sur le christianisme, la tentation de la division apparaît dès la constitution des premières com-munautés chrétiennes. L’Évangile d’aujourd’hui nous relate l’appel des premiers disciples Simon, André, et puis Jacques, fils de Zébédée et Jean. Nous savons que chacun d’entre eux a accompli une mission d’évangélisa-tion particulière dans des lieux par-ticuliers. Le récit de cette première confrontation à une possible division est riche d’enseignements. Pierre célèbre la Cène du Seigneur en présence de Paul à Antioche. Il y a des juifs convertis au christianisme

et des non-juifs convertis qui suivent l’enseignement de Paul. Ces der-niers ne sont pas circoncis et ne sui-vent pas les prescriptions de Moïse. Pierre refuse de partager avec eux le pain et le vin consacrés corps et sang du Christ. L’affaire est grave et l’on décide de convoquer une première réunion à Jérusalem pour traiter de ce désaccord. On appelle cette réunion le concile de Jérusalem vers l'an 50 donc douze ans après la Résurrection du Christ. À cette époque, c’est Jacques, un autre Jacques qui préside la com-munauté de Jérusalem : Jacques fils d ’ A l p h é e . C ’ e s t en effet par des conciles que l’église naissante traitera tous les problèmes, p r i n c i p a l e m e n t théologiques, mais aussi pratiques. Lors de ce concile de Jérusalem, un compromis est trouvé et l’accession au christianisme et au baptême est permise aux non-juifs, mais en main-tenant l’interdiction à l’Eucharistie ! Ce n’est que plus tard que la pleine et entière communion sera établie. La conversion du monde non-juif est alors possible et chacun retourne à son apostolat, Paul et Barnabé vers les non-juifs, Pierre, Jacques dans la communauté des juifs, André vers les Scythes, Paul en Grèce et Asie mineure. Les grands débats théo-logiques dureront quatre siècles et seront traités par 4 conciles. Lors du dernier, à Chalcédoine, en 451, cer-taines communautés signifient leur désaccord et c’est le premier schisme.Franchissons onze siècles et nous voici à la Renaissance avec l’explosion des nationalismes et la mise en forme de l’Europe. Luther, moine catholique pose des questions à l’Église de Rome et attend des réponses. Il supplie le pape de convoquer un concile pour lui répondre. Le pape Paul III convoque alors un concile à Trente en Italie, en 1542. Ce concile durera dix-huit ans au cours de cinq pontificats. La conclu-sion sera ferme : Luther est condamné

et le schisme est prononcé. Mais ce concile permettra de fixer le rôle des prêtres et des séminaires. Il ne sera révisé qu’avec Vatican II. Ce nationa-lisme frappe aussi l’autre poumon du christianisme, le monde orthodoxe. La réponse de Constantinople est dif-férente de celle de Rome. Les ortho-doxes créent les Patriarcats très reliés aux nationalités mais qui conservent la même liturgie et préservent ainsi la communion pleine et entière. Ne vous faites pas d’illusion, cette réponse apporte aussi son lot de pro-blèmes à l’église orthodoxe, à tel point qu’un concile panorthodoxe (c’est-à-

dire concernant tous les orthodoxes en 2012 ou 2013) est en préparation.Au XXe siècle, après quinze siècles de divisions, un groupe d ’ h o m m e s j u g e

ces divisions incompatibles avec le christianisme. Attentifs au com-mandement de Jésus au chapitre 17 de Jean « Soyez uns comme le Père et moi sommes un », ils se mettent en marche pour se rencontrer. Issu de différentes confessions, protes-tants, anglicans, orthodoxes, catho-liques, le groupe des Dombes est créé et les premiers accords théolo-giques sont enfin signés, précédant la levée des anathèmes et ainsi tra-çant la route de la démarche vers l’unité. Quelles sont les questions qui demeu-rent entre nos différentes églises chrétiennes ? Il y en a trois.• La première est la primauté du pape. Cette question pourrait se régler. Benoît XVI a fait des avancées sur le sujet et puis après tout, comme je vous l’ai dit, le premier patriarche (évêque) fut bien à Jérusalem et c’était Jacques.

• La seconde question est plus délicate. Il s’agit des ministères. Comment affirmer l’identité et l’au-torité de celui ou de celle qui conduit la communauté chrétienne ? Évêque, prêtre, pasteur, simple baptisé ?

« Nos décisions sont perçues comme

un scandale. »

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Spiritualité

• La troisième concerne l’eucharistie, ou plutôt l’hospitalité eucharistique qui conduit à la pleine et entière com-munion. Cette question dépend de la précédente. Qui préside à la consécra-tion du pain et du vin comme corps et sang du Christ ? Comment accepter à la table du Seigneur tous ceux qui croient réellement que ce pain et ce vin sont le corps et le sang du Christ ?

Pour terminer, laissez-moi vous don-ner une piste de réponse pour la deuxième question concernant les ministères. Retournons à l’Évangile. « Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent… Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent derrière lui. » (Mc 1). Depuis les origines Dieu appelle des hommes et des femmes. Et ils ou elles quittent tout pour le suivre et pour annon-cer aux peuples la Bonne Nouvelle : « Convertissez-vous car le royaume de Dieu est proche ». ( Mt3, 2). Amen

Frédéric de Maack

NB : La paroisse Saint-Honoré d’Eylau est membre d’une association, l’association Étoile Champs-Élysées (AECE) qui regroupe 26 paroisses chrétiennes des 7e, 8e et 16e arrondissements. Les activités de cette association sont relayées dans la feuille hebdomadaire, mais si certains souhaitent les recevoir personnellement, il suffit d’envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected].

Dans les forêts De sibérieSylvain TessonPasser, avant ses quarante ans, six mois au bord du lac Baïkal au plus profond de la Sibérie, tel est le serment que s’est fait Sylvain Tesson. Son journal, tenu avec précision au fil des jours et réécrit sous forme de récit, offre une acuité de perception et un souffle puissant qui emportent le lecteur sur ces rivages a priori peu hospitaliers. Ceux-ci pourtant se révèlent d’une stupéfiante beauté pour qui sait se mettre à l’école de la solitude et des espaces infinis. Mais cette école, on le voit, est rude : couper le bois pour alimenter le poêle et tenir par une température allant jusqu’à – 30°, vivre de sa pêche, affronter les ours lorsque l’on refuse de se doter d’un fusil, supporter les tempêtes de neige ou risquer de disparaître dans quelque crevasse lors des échappées vers les sommets environnants, tels sont les défis auxquels que se lance l’auteur et que le lecteur suit – avec passion – et frisson. Pour survivre, il faut, outre une énergie farouche, trois éléments indispensables : la lecture (le choix des livres à emporter a été particulièrement étudié), le cigare et la vodka. L’alcool qui permet, certes, de faire front au froid ou à la solitude permet aussi de célébrer dignement les visiteurs, plus nombreux que ce que l’on pourrait croire sous pareilles latitudes. Un style nerveux en petites phrases courtes, des instantanés quasi photographiques des paysages, et une méditation – tantôt sourde, tantôt lumineuse mais toujours latente – sur la solitude donnent à ce livre une vraie densité.

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Histoire Du pieD et autres fantaisiesJ.M.G. Le Clézio « L’être boit à la source de la nuit. Boit la douceur de l’ombre, le lait des étoiles » (p. 316). Le monde où Le Clézio nous entraîne, s’il est un monde d’obscurité, de malveillance, de haine parfois, voire même de violence est aussi un monde où les rivières, la mer, les oiseaux, les nuages, la douceur de vivre, l’amitié, l’amour résonnent à chaque page. C’est un monde fascinant, envoûtant dans lequel pénètre le lecteur tout au long des dix nouvelles qui l’emmènent vers divers horizons. Contes immémoriaux, récits symboliques ou fables d’une étonnante actualité mettent en scène des héros proches ou lointains, jamais indifférents. Surpris peut-être par le titre énigmatique du livre – reflet de la puissante originalité de l’auteur –le lecteur ne pourra quitter *ces « fantaisies » que subjugué par l’étrange poésie de ces textes.

Catherine de Monicault

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Admirer : l'une des grandes joies de la vie

E lle commence par la surprise, l’étonnement, l’émerveille-ment. Immédiate et fulgurante

admiration des futurs Apôtres en rencontrant Jésus. Une seconde suffit à Matthieu. Avant que le Christ n'ait ouvert la bouche, ces hommes ont été séduits, envoûtés pour toujours dès que leur regard a croisé celui de Jésus. Dans un éclair, ils ont entrevu le Royaume, ils ont pressenti le secret, ils l'ont suivi.L'étonnement éveille la conscience. « Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers philosophes aux spéculations philo-sophiques » (Aristote). L'émerveillement : tout part de la beauté. Le monde est beau à com-mencer par la Création, le ciel, la terre, toutes les créatures et surtout l'être humain. « Quel chef d'oeuvre que l'homme, si noble en sa raison, si infini dans ses facultés, par ses formes et ses mouvements, si bien modelé et si admirable, par l'ac-tion si près de l'ange, par la pensée si proche du dieu, la merveille du monde » (Shakespeare). L'humanité qui fait effort pour vivre avec cou-rage et dignité est belle. Merveille du cœur ouvert aux mystères de l'être, merveille de l'art, de la pensée, de la spiritualité.C'est quand on s'émerveille que l'on rencontre les grands secrets de l'exis-

tence et que ceux-ci se dévoilent, eux dont on ignorait l'existence même. « Emerveille-toi et tu comprendras : seul l'émerveillement permet d'em-brasser la puissance que rien ne peut embrasser » (saint Maxime le Confesseur).Admirer, c'est l'émotion de l'entrée en connaissance, c'est accepter d'être surpris et dépassé. C'est s'avouer vaincu par la beauté de la nature, par le courage, par l'intelligence, par l'ingéniosité humaine. L'admiration est une invitation à s'arracher à son petit moi, à s'effacer avec une humi-lité pleine de joie profonde devant ce qu'on admire. L'admiration est un puissant moteur, elle mobilise à son profit toutes les ressources de celui dont elle s'est emparée. Elle est "la première des passions" dit Descartes, celle qui donne l'élan, l'énergie à toutes les autres passions. Elle signifie l'en-thousiasme, l'amour. Comme toutes les passions, elle a besoin de la vertu de discernement. La sagesse des nations avertit : "Attention fillette, le diable est un beau jeune homme". L'admiration est le révélateur de notre être profond. Chacun de nous a une passion dominatrice, un pen-chant qui l'emporte sur tous les autres. Chacun aime en fonction de sa "complexion interne". Cela n'est ni bien, ni mal, c'est ainsi. On admire

en fonction de ce qu'on est, de ce que l'on désire obscurément, en fonction de ses propres valeurs, de ses idéaux. « Ce qui est reçu l'est selon la manière d'être de celui qui le reçoit » (saint Thomas). On n'admire pas n'importe quoi, On n'admire pas n'importe qui.La véritable admiration demande l'al-liance du beau, du bon, du vrai. On s'étonne, on s'amuse d'étrangetés comme le plus grand mangeur de saucisses ou le tour de passe passe du prestidigitateur qui tire un lapin de son chapeau. On s'étonne mais on n'admire pas.

L'admiration est à double tranchant. Elle est capable de mener l'admira-teur à se surpasser comme elle est capable de l'annihiler complètement. L'admiration dévoyée, non contrôlée par la réflexion est catastrophique.

« L'admiration, cette subite surprise de l'âme » (Descartes), subite comme un éclair, surprise comme celle de l'amour.

Une brusque trouée de lumière qui illumine notre jardin secret, transfuse une radieuse énergie, nous comble de bonheur.

Sylv

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Admirer : l'une des grandes joies de la vieHitler et Staline ont fait l'admiration des foules. Les foules, emportées par cette idolâtrie collective, ont adhéré à la tyrannie, à la mégalomanie de ces dictateurs, en esclaves soumis, en victimes consentantes. Nous n'admi-rons pas ces savants qui se servent de toute leur science, de toute leur intelligence pour fabriquer de mons-trueux engins de mort ; ils nous gla-cent d'horreur.

L'admiration devant la Création. Le spectacle de la nature, source d'un étonnement toujours nouveau. « Je ne crois pas m'être réveillé un seul jour de ma vie sans contempler la nature avec un émerveillement nou-veau. Le miracle est partout » (Pablo Casals). Admiration devant l'intelli-gence de l'existence créée. Réaumur disséquant ses insectes entonne, l'œil rivé au microscope, un hymne à la gloire de Dieu. Tout est lié à une force de vie unifiante faisant vivre toutes choses. « La terre tient au ciel, le corps tient à l'esprit, toutes les choses que Dieu a créées ensemble communi-quent, toutes à la fois sont néces-saires l'une à l'autre » (Claudel). La beauté du monde nous fait remonter à sa source, Dieu, présent en filigrane dans toute sa Création. Chaque chose visible est symbole d'une réalité invi-sible. Tom, 7 ans : « La mer, le ciel, si grands, si loin, ça me fait penser à tout ce qui est bien plus que moi, ça me donne envie d'admirer et de dire merci, je ne sais pas à qui... mais merci quand même. »

L'amour et l'amitié marchent avec l'admiration. Il n'y a d'amitié que dans le partage d'admirations communes. Le coup de foudre des amoureux c'est une admiration réciproque portée à l'incandescence, éblouissante, un

rêve réalisé. Un ébranlement pro-fond qui produit des réactions en cas-cade : joie miraculeuse, sentiments ardents, désir, passion, perspectives infinies, horizons sans borne ; comme de l'eau qui bouillonne, il déborde de toutes parts.

L'admiration devant l'homme, sujet connaissant et agissant. Ce ne sont pas ses capacités en tant que telles que j'admire mais les qualités morales qui en favorisent l'épanouis-sement, pour l'usage qu'il sait faire de ses facultés. Son comportement est en accord avec mes propres valeurs. Le jeune a besoin de héros dans lequel il se reconnaît. En lisant un livre, l'adolescent s'émerveille. « Un homme d'autrefois avait écrit avec clarté et évidence ce bouillonnement confus qui m'emplissait la tête et le ventre. Il avait débrouillé l'écheveau de ces énigmes qui m'empêchaient de dormir le soir. Il en avait fait des images lumineuses, des objets admi-rables. Des œuvres d'art. Chaque mot était une fenêtre qui ouvrait sur une autre chose. » Le disciple admire chez son maître sa culture, son intel-ligence, sa passion pour la vérité, sa clarté d'esprit, sa bienveillance et il admire encore plus de le voir rire, res-ter simple, accessible et fraternel. Le maître montre le chemin des sources. Il n'incite pas le disciple à l'imiter mais à le dépasser, à suivre et inventer son propre chemin.Après avoir écouté un cours passion-nant : « Je ne pouvais pas me remuer, j'étais comme frappé au cœur. Je venais, pour la première fois, de me sentir conquis par un maître, par un homme je venais de subir l'ascen-dant d'une puissance devant laquelle c'était un devoir et une volupté de s'incliner. » (Stefan Sweig).

Les vrais artistes reconnaissent leur dette envers ceux qu'ils ont admirés Van Gogh : « En ce qui me concerne, je m'applique sur mes toiles avec toute mon attention ; je cherche à faire aussi bien que certains peintres que j'ai beaucoup aimés et admi-rés. » Mais il y a, pour lui, des peintres insurpassables. Manet « j'avais, pour la Joconde que j'ai copiée jadis, une vénération particulière, ce tableau me représentait la somme des recherches d'un des plus beaux moments de l'esprit humain, notée par un génie sans soubresauts. »Charles de Foucauld veut imiter l'In-comparable. Il veut rejoindre Jésus de Nazareth en l'imitant à la lettre, dans l'extérieur et dans son esprit, vivre dans les mêmes paysages, avec la même vêture, être comme lui pauvre et désarmé, méconnu, ermite et frère universel en terre d'Islam.« Celui qui a perdu la faculté de s'émerveiller et, frappé de res-pect, d'admirer, est mort dans son âme » (Einstein). Comment peut-on perdre cette faculté ? Narcissisme ? Indifférence au monde ? Rationalisme exacerbé qui ne voit les choses et les êtres qu'au premier degré ? Refus obs-tiné de se laisser "épater" et d'avoir l'air d'un béotien, d'un niais, d'un gogo ? Qui le sait ? En tous cas, le mal-heureux s'enferme dans un désert spirituel et affectif. L'enthousiasme c'est avoir Dieu en soi.Celui qui admire vit un moment de grâce. Une porte s'est ouverte sur un monde ignoré, secrètement désiré, à lui seul destiné. L'enfant ébloui regarde la mer "Je vois la mer si belle ! Mais personne ne la voit comme moi".L'ultime réalité ne se laisse pas enfer-mer par des paroles.

Nicole Averlant

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Histoire

L a foi religieuse allait de soi dans la famille Mozart et cela n’a rien de surprenant. On

était encore en « chrétienté » dans ce XVIIIe siècle finissant. Cependant, point de bigoterie chez Léopold, le père, qui était un homme fort cultivé, curieux de tout et sensible à l’esprit des Lumières, mais une foi profonde et inébranlable. Il écrit à son fils, alors âgé de 21 ans, à l’occasion de la saint Wolfgang : « Je fais des vœux pour que la miséricorde divine t’accompagne en tous lieux et ne t’abandonne jamais si tu remplis les devoirs d’un vrai chré-tien catholique, comme tu as l’habi-tude de le faire. Tu me connais. Je ne suis ni pédant, ni bigot et encore moins Tartuffe. Mais tu ne refuseras pas une prière de ton père : veille au salut de ton âme et ne sois pas une cause d’an-goisse pour ton père, lorsque sa der-nière heure sera venue, de sorte qu’il n’ait pas à se faire le reproche, en cette heure difficile, ne n’avoir pas pris soin du salut de ton âme. Léopold, parfai-tement conscient du caractère excep-tionnel, quasi miraculeux des dons de son fils, lui écrit quelques mois plus tard : « Et enfin pense chaque jour à ce que tu dois à Dieu qui t’a prodigué des talents si remarquables. Ne m’en veux pas de te le rappeler si souvent, tu sais ce dont je te suis redevable en tant que père » (9/02/78).

Une grande soumission à la volonté de DieuMozart lui-même se trouve au fond dans les mêmes dispositions que son père. Son sens du devoir est manifeste et souvent affirmé : « Je me connais et je sais que j’ai assez de sens religieux pour ne jamais faire quelque chose que je ne puisse avouer au monde entier » (4/02/78). « Au sujet du salut de mon âme, soyez sans crainte, mon excellent père ! Je suis un jeune homme faillible, comme tous les autres, mais je peux, pour ma conso-lation, souhaiter que tous le soient aussi peu que moi… J’assiste tous les dimanches et tous les jours de fête à la messe, et dans la mesure du possible, les jours de semaine aussi, vous le savez mon père… « Je vous prie de m’excuser de ne pas avoir accusé réception des cadences reçues au dernier courrier, et dont je vous remercie humblement. Mais c’était ma fête et le matin, après mes dévotions, alors que je voulais me mettre à écrire, je fus assailli par une foule de complimenteurs » (3/11/81). Nous apprenons donc incidemment que Mozart, chaque matin, faisait une prière avant de se mettre au travail.Ce qui est le plus frappant chez Mozart, à la lecture de ses lettres, c’est le sentiment souvent exprimé que tout ce qui lui arrive est la

volonté de Dieu. Dans l’une de ses toutes premières lettres (il a 14 ans), un simple post-scriptum à une lettre de son père, il écrit à propos d’une amie de la famille : « Je suis profon-dément peiné de la si longue maladie qui touche la pauvre Mlle Martha et qu’elle doit supporter avec patience. J’espère qu’elle guérira, avec l’aide de Dieu : sinon, il ne faut pas trop s’af-fliger, car la volonté de Dieu est tou-jours la meilleure, et Dieu sait bien s’il faut être en ce monde ou dans l’autre » (29/09/70). Huit ans plus tard, à Paris, à propos des déceptions qu’il éprouve : « Je prie Dieu tous les jours qu’Il me fasse la grâce de tout supporter vaillamment, pour que je me fasse honneur ainsi qu’à toute la nation allemande, car tout se fait pour Son plus grand renom et Sa plus grande gloire. Au reste, que Sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (1/05/78). Et deux mois plus tard, près de sa mère mourante : « Je suis confiant, quoi qu’il arrive, car je sais que c’est Dieu qui ordonne tout pour notre plus grand bien (même si nous croyons que tout va de travers) et qui le veut ainsi… Espérons, mais pas trop, mettons notre confiance en Dieu et consolons-nous à l’idée que tout va bien si c’est la volonté du Tout Puissant, car Il sait mieux que quiconque ce qui est profitable

La foi de Mozartd'après sa correspondance

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et juste pour notre bonheur et notre salut temporel tout comme éternel » (3/07/78). Même attitude devant son projet d’épouser Aloysia Weber, dont il est tombé amoureux six mois plus tôt à Mannheim : « J’ai une chose en tête pour laquelle je prie Dieu chaque jour ; si c’est la volonté divine, elle se fera, sinon je serai également satis-fait, j’aurai tout au moins fait ce qui dépendait de moi » (3/07/78).

La mort de la mèreIl y eut dans la vie de Mozart des moments de crise aigüe qui furent pour lui, presque à chaque fois, l’oc-casion de se mettre sous le regard de Dieu. J’en distinguerai cinq : la mort de sa mère, sa fuite à Vienne, son mariage avec Constance, la mort de son père, sa dépression de 1790.La première crise fut donc la mort de sa mère à Paris en juillet 78. Il l’affron-tera seul à l’âge de 22 ans, sans appui, dans une ville qui lui tournait le dos. N’osant pas l’annoncer brutalement à son père, il écrit à l’abbé Bullinger à Salzbourg : « Dieu l’a rappelée à Lui. Il voulait l’avoir, je le voyais clairement, et c’est pourquoi je me suis remis à la volonté de Dieu… Par une grâce par-ticulière de Dieu, j’ai pu tout suppor-ter avec fermeté et calme. Lorsque son état s’aggrava, je demandai à Dieu de m’accorder deux choses – une mort bienheureuse pour ma mère et, pour moi, la force et le courage – et Dieu, dans Sa bonté, m’a exaucé et m’a fait

don de ces deux grâces au plus haut degré » (3/07/78). Il écrit finalement à son père quelques jours plus tard : « Vous vous en remettrez finalement à la volonté de Dieu et adorerez Sa Providence inexplorable ; insondable et si sage… Pensez que le Dieu tout-puissant l’a voulu ainsi – et que pou-vons-nous faire contre Sa volonté ? – prions plutôt et remercions-Le que tout se soit passé ainsi – car elle a eu une mort heureuse. Dans ces tristes circonstances, trois choses m’ont consolé : ma soumission complète et confiante en la volonté de Dieu, la constatation que sa mort, si belle et

si simple, me permettait d’imaginer combien elle serait heureuse un ins-tant après, combien elle est main-tenant plus heureuse que nous, de sorte que j’aurais aimé, à ce moment, partir avec elle ; de ce souhait et de ce désir naquit finalement ma troisième consolation, à savoir que nous ne l’avons pas perdue pour toujours, que nous la reverrons, que nous serons un jour réunis, plus joyeux et plus heu-reux que dans ce monde. Le moment seul nous est inconnu, mais cela ne m’inquiète pas, quand Dieu voudra, je le voudrai aussi. Et enfin, lorsque Dieu le voudra, nous serons réunis, comme nous sommes destinés et créés pour l’être » (0/07/78).

La rupture avec l'archevêqueLa deuxième épreuve majeure fut la rupture avec son « employeur » salzbourgeois, le prince-archevêque Colloredo, personnage grossier qui ne cessa d’humilier Mozart. Celui-ci écrit à son père : « Je hais l’archevêque jusqu’à la frénésie » (9/05/81). Trois jours après, le divorce est consommé. Mozart, en restant seul à Vienne, prend un risque majeur à une époque où les artistes ne pouvaient survivre que sous la protection des grands. Scandalisé par l’attitude de cet « homme d’Église », il écrit à son père : « Toutes les choses édifiantes que l’ar-chevêque m’avait dites au cours des trois audiences, surtout la dernière, et ce que ce magnifique homme de Dieu

Mozart par son beau-frère Joseph Langes en 1783.

DR

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Histoire

me débita à nouveau eut un effet si direct sur mon corps que le soir, je dus quitter l’opéra au milieu du premier acte pour aller me coucher. Car j’étais tout échauffé, je tremblais de tout le corps et titubais comme un ivrogne » (12/05/81).L’indépendance chèrement acquise par Mozart inquiète beaucoup son père, tout autant que sa liaison avec Constance Weber, qu’il se résout à épouser contre la volonté de son père, ce qui constitue pour lui un nouveau drame. Ici encore, c’est devant Dieu qu’il prend sa décision : « Depuis un certain temps déjà, nous allions toujours ensemble tant à la Sainte messe qu’à la confession et à la communion et j’ai constaté que je n’avais jamais prié aussi intensément, que je n’avais jamais reçu la confes-sion et la communion avec autant de recueillement qu’à ses côtés ; et il en fut de même pour elle. En un mot nous sommes faits l’un pour l’autre, et Dieu qui organise tout et qui a, par suite, également voulu cela ne nous abandonnera pas » (17/08/82). C’est pour remercier Dieu de cet heureux mariage qu’il fait le vœu de composer une messe : ce sera la grande Messe en ut mineur, inachevée d’ailleurs, qu’il donnera à Salzbourg le 26 octobre 1783, Constance chantant l’une des deux parties de soprano, ce qui donne une grande idée de ses possibilités vocales. Constance sera finalement une bonne épouse, sans doute un peu futile, mais très attachée à son mari, et Mozart ne cessera de l’aimer tendrement, comme tant de lettres en témoignent. Après sa mort, elle rendra hommage à sa mémoire en s’employant à faire valoir son œuvre.

C’est elle aussi, hélas, qui nous a privés probablement d’un certain nombre de lettres qu’elle jugeait compromettantes.

La mort de son pèreLa mort de son père, Léopold, fut pour Mozart un événement grave. Malgré les oppositions nées de son mariage et de son style de vie à Vienne, Mozart était plein d’amour et de respect pour lui, conscient aussi de tout ce qu’il devait à son père sur tous les plans. Quelques semaines avant la mort de son père, il lui écrivait : « Comme la mort (si l’on considère bien les choses) est l’ultime étape de notre vie, je me suis familiarisé depuis quelques années avec ce véritable et meilleur ami de l’homme, de sorte que son image non seulement n’a pour moi plus rien d’ef-frayant, mais est quelque chose de ras-surant et de consolateur ! Et je remercie mon Dieu de m’avoir accordé le bon-heur (vous me comprenez) de la décou-vrir comme clef de notre véritable féli-cité. Je ne vais jamais me coucher sans penser (quelque soit mon jeune âge) que je ne serai peut-être plus le len-demain, et personne parmi tous ceux qui me connaissent ne peut dire que je sois d’un naturel chagrin ou triste. Pour cette félicité, je remercie tous les jours mon Créateur et la souhaite de tout cœur à tous mes semblables » (4/07/87). Cette lettre est troublante car l’attitude sereine affichée ici par Mozart devant la mort contredit celle qu’il exprime dans sa musique, en particulier dans son Requiem qui offre des passages sombres et terrifiants. Pourtant, on sait par ses proches que ses derniers moments furent empreints d’une grande sérénité.

La dernière période de crise est celle de l’année 1790 marquée tout entière par un état dépressif et par l’absence complète de compositions mar-quantes. Les musicologues s’interro-gent sur un tel passage à vide, ten-tant de l’expliquer par la désaffection du public, l’échec de Cosi fan tutte, les soucis financiers. Le seul témoi-gnage de Mozart lui-même tient en deux phrases d’une lettre adressée à sa femme : « Je me réjouis comme un enfant de te retrouver. Si les gens pou-vaient voir dans mon cœur, je devrais presque avoir honte. Tout me semble froid, glacé, oui, si seulement tu étais près de moi, je trouverais peut-être plus de plaisir à l’attitude des gens à mon égard, mais ainsi tout est si vide, adieu, chérie, je suis à jamais ton Mozart qui t’aime de toute son âme » (30/09/90). D’où est venu le sursaut ? On ne sait. On constate seulement avec bonheur qu’à partir du lumineux quintette en ré majeur de décembre 90, les chefs d’œuvre s’enchaînent au cours de ce qui sera la dernière année de sa vie, l’année 1791 : le 27e concerto pour piano en si bémol majeur, le 6e quintette en mi bémol majeur, « La flûte enchantée », le concerto pour clarinette et le Requiem.De la sérénité retrouvée, quel meilleur exemple que le célèbre Ave verum, joyau écrit le 18 juin 1791, à l’occasion de la Fête-Dieu, pour la petite église de Baden où sa femme Constance était en cure. La foi de Mozart est tout entière dans cette courte pièce, empreinte de la certitude paisible que nous sommes sous le tendre regard de Dieu.

Gilbert Dunoyer de Segonzac

(suite de la page 11)

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Convergences revient avec lui sur son parcours professionnel.

Commençons par le commencement : comment est née votre vocation d’organiste ?Emmanuel Bellanger : Très simple-ment : depuis l’âge de 7 ou 8 ans j’ai toujours rêvé d’être organiste. C'est à l’église Notre-Dame de Vincennes, le dimanche, où j’écoutais de la musique, qu’est née ma vocation. Mes parents m’ont encouragé. Après des études de piano, ma véritable formation profes-sionnelle est passée par l’École César Franck, par le Conservatoire National Supérieur de Paris (harmonie, contre-point, fugue), puis l’Institut Grégorien (devenu l’Institut de Musique liturgique de l’Institut catholique de Paris) où j’ai étudié les rapports entre musique, théologie et liturgie. Au moment de prendre le poste de Saint-Honoré, j’étais chargé d’enseignement à la faculté des Sciences humaines de Poitiers.

Avez-vous été ensuite organiste en paroisse ?Comme la plupart des organistes, j’ai commencé par faire des rempla-cements, l’été surtout, ce qui m’a permis de me familiariser avec beau-coup d’instruments divers. Mais c’est comme animateur de chant que je suis arrivé à Saint-Honoré d’Eylau pour les deux messes du samedi. J’avais fait des études de direction de chœur avec Stéphane Caillat, ce qui m’a permis d’assurer la direc-tion de la chorale du conservatoire de Verneuil-sur-Seine pendant dix ans. Ensuite j’ai tenu l’orgue de l’an-cienne église à la messe de 11h30 pen-

dant quelques années avant d’être nommé organiste titulaire en 1983.

Que pouvez-vous dire de l’instrument de Saint-Honoré d’Eylau ?C’est un instrument de grande qualité, construit par Charles Mutin, successeur de Cavaillé-Coll en 1897 et augmenté d’un troisième clavier en 1934. C’est un témoin précieux du passage de l’orgue symphonique du XIXe siècle à l’orgue d’esthétique néo-classique. Il reçoit à ce titre de fréquentes visites d’organistes de tous pays (Allemagne, États-Unis, Corée récemment…). Sa restauration complète fut entreprise dans les années 90, Mgr Breton étant curé de la paroisse.

Outre vos fonctions d’organiste, vous exercez des tâches d’enseignement et de recherche. Pouvez-vous nous en parler ?J’ai longtemps travaillé dans le cadre de l’Institut de Musique liturgique de l’Ins-titut catholique, dont je suis devenu le directeur. Créé dans la dynamique de Vatican II, il était chargé de repenser le chant grégorien et la musique litur-gique en général. Avec le développe-ment des conservatoires de musique, cet institut fut contraint d’évoluer et de s’ouvrir aux questions artistiques dans leur rapport avec la foi chrétienne. Ainsi est né l’Institut des arts sacrés, dont je suis également devenu directeur. Par ailleurs, la Conférence des Évêques de France m’a appelé au département de musique liturgique, ce qui me met en relation avec toutes les instances diocé-saines, les compositeurs, les auteurs de textes, les éditeurs. Je suis également directeur du comité de rédaction de Narthex.fr, revue internet de l’Église

de France pour l’art sacré. Je m’occupe enfin de l’Anfol (Association natio-nale pour la formation des organistes liturgiques), dont j’assure la vice-pré-sidence : je m’y consacre aux rapports entre Bible et musique. Beaucoup d’ac-tivités, vous le voyez, dont la plupart mais pas toutes vont s’arrêter avec mon départ à la retraite à l’âge de 65 ans.

Quel sentiment éprouvez-vous au moment de quitter la tribune de Saint-Honoré d’Eylau ?Je voudrais vous dire avant tout qu’ayant réalisé ma vocation pre-mière, être organiste de paroisse, je ne me suis jamais ennuyé. Le service des dimanches est cependant très astreignant mais il n’y a pas de rou-tine : c’est toujours pareil et toujours nouveau. Je suis heureux d’avoir exercé ce métier passionnant.

Je vous remercie de vous être confié aux paroissiens de Saint-Honoré avant de les quitter et je vous souhaite de longues années heureuses, bercées par cette musique liturgique à laquelle vous êtes si fortement attaché.

Propos recueillis par Gilbert Dunoyer de Segonzac

Emmanuel Bellanger,notre organiste prend sa retraite

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F2 : 45-59 m2

L es sacristains sont la mémoire de la paroisse. Ils connaissent leur église dans les moindres

recoins. Ils connaissent aussi les paroissiens tout au moins les plus fidèles ou engagés, C'est auprès d'eux que l'on peut se renseigner sur les horaires et les différentes démarches à faire en vue de diverses circonstances.Le sacristain est assez polyvalent, son travail consiste à l'ouverture et la fermeture de l'église, son entretien, sa décoration, la bonne tenue des ornements et des différents linges liturgiques. La liturgie tient une grande place dans son travail, et il y coopère avec le plus grand respect. N'est-ce pas lui qui prépare la messe ? D'ailleurs, dans sacristain, il y a le mot sacré !A Saint-Honoré il arrive même qu'ils animent certaines messes en l'ab-sence de chantre, notamment pen-dant les vacances.Ils permettent aux prêtres d'officier

sereinement. Une grande confiance doit se créer entre le clergé et eux. Depuis 2008, les sacristains de Saint-Honoré d'Eylau ont entrepris d'orga-niser des repas qu'ils appellent « Le repas des sacristains de Paris », sur une idée qui existait déjà auparavant. Le but étant de passer un moment convivial et amical et de permettre aux sacristains de notre diocèse de se connaître et de ne pas se sentir seuls. Cette initiative demande pas mal de logistique mais la satisfaction en est encore plus grande ! Quelle joie pour nous de nous rendre service si besoin est et de connaître le sacristain d'une église parisienne que l'on visite.Le premier repas a commencé à 14 personnes et nous sommes environ 45 maintenant. Quelle récompense !Les repas se font dans une salle paroissiale ou dans la crypte de l'église. Nous rencontrons au préa-lable le curé de la paroisse choisie avec le sacristain de celle-ci, et après son accord, il ne reste plus qu'à l'orga-

niser... Nous faisons donc les courses et décorons la salle, car nous tenons beaucoup à ce que la décoration soit soignée ainsi que le repas...Nous avons donc pu organiser nos repas à La Madeleine, Saint-François-Xavier, Notre-Dame du Perpétuel Secours, l’Immaculée-Conception et Saint-Honoré d’Eylau et le pro-chain se fera très certainement à Notre-Dame-des-Champs.C'est toujours avec beaucoup de joie que nous nous retrouvons 2 fois par an durant les mois de janvier et juin, gentiment accueillis par nos curés. Nous sommes toujours ouverts à d'éventuelles propositions et invita-tions dans d'autres paroisses afin de les découvrir.Alors messieurs les curés à bon enten-deur ! Ainsi soit-il !Vous pouvez aussi nous retrouver sur notre page « Sacristains de Paris » sur Facebook !!!

Frédéric et Stéphane, Sacristains à la paroisse

Les sacristains

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Les sacristains dans l'église de La Madeleine Les gentils organisateurs

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Exposition

Pub Péridot père et fils

Idem Inter XVI

Persona Très GrataC e n'est pas par hasard que

l'expo « Persona Très Grata » s'est installée pendant une

semaine au Point d'Ho. Cette fonda-tion cherche, dans le domaine socio-culturel, à montrer que les personnes handicapées mentales ont leur place pleine et entière dans notre société. Ces personnes ont des choses perti-nentes à exprimer et méritent d'être écoutées. C'est l'avis d'un groupe de paroissiens de Saint-Honoré qui veu-lent travailler dans le sens et dans l'esprit de « l'Arche de Jean Vanier », en offrant un lieu de vie à des handi-capés dans l'enceinte de la paroisse.Sur les murs de l'exposition, de grands portraits de handicapés nous interrogent du regard. Un regard où transparaît ce qu'il y a de plus mysté-rieux au monde : une âme.Des textes ingénus, surprenants, où les mots prennent un sens inat-tendu, se mêlent aux photos. Les enfants du catéchisme sont venus, perplexes devant ces portraits et ces phrases drôles, d'une logique bizarre : « Je suis sensible à la fleur de peau », « Demain je t'invite chez toi », « Je regarde la météo : quand il fait froid, je mets des vêtements froids et quand il fait chaud, je mets des vêtements chauds », « Au retour du Salon de l'Automobile, ils nous ont fait visiter un parking ». D'autres phrases sug-gèrent leurs désirs, leurs manques : « J'aimerais bien partager ma vie tout seul », « Moi, ce que j'aime dans la vie : c'est moi ».Les handicapés sentent qu'ils vivent dans leur monde à eux et que nous ne pouvons pas plus les comprendre qu'ils ne peuvent nous comprendre :

« On a les mêmes inégalités tous les deux dit le jeune handicapé à son c o m p a g n o n » , « Là-bas, on est des touristes pour les autres. En France c'est la même chose mais au contraire ».L a c a t é c h i s t e explique aux enfants que cet handicapé se c o m p a r e à un touriste égaré dans un monde étranger. Elle leur raconte alors une histoire dans le genre de celle du Père Stan Rougier.« En arrivant en Inde, j'ai eu le sen-timent d'arriver sur une autre pla-nète. A Bénarès, au petit matin, tout est magique. Des milliers de pèle-rins se baignent rituellement dans le Gange, le visage irradié de lumière intérieure. Une envie folle de me joindre à eux s'empare de moi. Je sors du fleuve 2 heures plus tard. La cachette qui abritait mes vête-ments est impitoyablement vide. Il ne me reste plus rien qu'un mal-heureux lambeau de tissu. Je suis réduit à ma plus simple expression. Que faire sans une roupie, pieds nus, sans chemine, sans pantalon ? Que devenir sans passeport ? Qui suis-je sans papiers d'identité ? Je traverse la ville comme je suis, pour la plus grande joie d'une foule d'enfants qui me suit en piaillant à qui mieux mieux. Après mille difficultés, j'ai obtenu un short et un tee-shirt. Je monte sans payer dans un train cras-seux. Je garde précieusement le petit billet que m'écrivit le contrôleur des

chemins de fer : « Cet homme est un ami, il est en difficulté. S'il vous plait, aidez-le ».Et voyez-vous mes enfants, c'est comme la main tendue par "Persona Très Grata", cette universelle bonté qui m'aide de la manière la plus désintéressée, la plus efficace. La foi hindoue proclame « L'autre est toi-même. Vous êtes les vagues d'un même océan. Quelle noblesse de cœur de la part des passagers du compartiment : les uns me tendent une banane, d'autres une feuille garnie de riz. Qui dira le goût incom-parable d'un bol de thé lorsque l'on tombe d'inanition ! »Sur place, une éducatrice organise des jeux. Les enfants doivent décou-vrir un objet caché, les yeux bandés, guidés de la voix par d'autres enfants qui ne disposent que de trois mots. C'est une manière de les mettre dans la situation des handicapés afin de mesurer quels obstacles ils doivent surmonter.Une catéchiste témoigne : en sortant les enfants ne sont plus tout à fait les mêmes.

Nicole Averlant

DR

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Dossier

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Dieu très saint, créateur des profondeurs du monde,Toi qui tiens aussi entre tes mainsnotre planète la Terre, tu esla plus haute de nos pensées !Nous marchons vers Toi, le longde ton harmonie, de ta volontécar tu aimes te manifesterdans les lois les plus sublimescomme dans les ordres les plus simples.

Que nous reconnaissions, ô Dieu,quel est notre devoir de vie sur terre,que nous soyons pleins d'amour et d'aide envers notre prochain,et que tu éclaires notre conscience.

Donnes-nous la force, afin de fortifieret d'affermir ce corps que tu nous as prêtépour notre vie ici-bas, et aussi pour soignerla nature que tu nous as confiée.

Quant au mal qui à nous s'attache,que par ta grâce nous le vainquions,et que nos cœurs reconnaissants célèbrentà jamais ton infinie grandeur, ton infinie bonté ! Car tu nous mènesvers l'éternelle délivrance.

Laisse-nous contempler le visage de l'amour,afin qu'en lui seul nous nous confiions.

Bruno Jaddatz

Prière d'un astronome

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Dossier

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Journal paroissial de Saint-Honoré d’Eylau

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Sylv

ie B

riens

La foi de Mozart p. 10 à 13

Admirer : l'une des grandes joies de la vie p. 8-9

N° 99 - Avril 2012