Constructions Durables

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P arce qu’il repré- sente à lui seul plus de 40% de l’énergie consommée en France et qu’il est à l’origine d’un quart des émissions nationales annuelles de gaz à effet de serre selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le secteur du bâtiment est aujourd’hui plus que jamais au coeur des politiques de dé- veloppement durable. Et pour parvenir à diviser ces chiffres par quatre d’ici 2050, comme le prévoit le Plan Bâtiment du Grenelle de l’environnement, tous les acteurs de la filière se sont retroussés les manches pour construire autrement et donner au bâti existant une nouvelle vie plus respec- tueuse de l’environnement. Des fabricants de matériaux constructifs aux promoteurs, tout le monde du bâtiment voit l’avenir en vert. Le seul marché de la rénovation ther- mique, avec son potentiel de 30 millions de logements à auditer, isoler et équiper en appareils performants, créerait à lui seul 115 000 emplois en France. Un marché prometteur Côté construction, les maî- tres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, l’ordre et les syn- dicats d’architectes, les en- treprises et industries du bâtiment et des matériaux de construction rejoignent les rangs des éco-convertis. Tous proposent désormais des alternatives écolos et, crise oblige, économiques. Le bois a ainsi fait son grand retour. Aujourd’hui, près de 25% des français souhaitant accéder à la propriété seraient prêts à se tourner vers une maison à ossature bois. Se- lon l’étude du cabinet Xerfi « Maisons en bois, en kit et mobil-homes » le secteur est promis à un bel avenir. D’après son auteur, Bernard Perri, « dès 2010, le secteur pourrait progresser de 7% ». Chaleureux, douze fois plus isolant que le béton, ce maté- riau abondant et renouvelable offre toutes les garanties pour répondre au durcissement de la politique en matière de développement durable. Même les collectivités le plébiscitent, conscientes de la sensibilité des populations à ce sujet. Des villes repensées, recomposées D’ailleurs, elles l’utilisent largement dans leurs projets, notamment pour la réhabi- litation des centre-villes ou la construction de nouveaux quartiers dans les zones péri- urbaines. Venus du Nord de l’Eu- rope, les « éco-quartiers » sont devenus un des pi- liers du plan Ville durable d’octobre 2008 impulsé par Jean-Louis Borloo. Pour le ministère, il s’agit de com- biner les trois défis auxquels nos villes sont confrontées alors que 80% des Français vivent en milieu urbain : la qualité environnemen- tale, la prospérité économi- que et la cohésion sociale. Concrètement, l’Etat soutient désormais les collectivités territoriales qui veulent dé- velopper des éco-quartiers d’ici 2012. « On observe que les collectivités prennent progressivement conscience de la nécessité d’infléchir leur politique d’aménage- ment urbain vers un déve- loppement plus harmonieux intégrant qualités environ- nementales, mobilité, acces- sibilité, qualité d’usage…, remarque Patrice Genet, président de la Commis- sion « Développement Dura- ble » au Conseil national de l’Ordre des architectes. Mais, il semble toutefois qu’elles abordent avec plus d’aisance les problèmes liés à l’organisation de nouveaux quartiers qu’à ceux de la ville existante elle-même. Les conseils et retours d’expériences dans la fabrication des éco- quartiers sont aujourd’hui nombreux. » À Reims, la cité-jardin du Petit Bétheny a été l’un des premiers éco- quartiers français. Le projet a démarré dès 2000. Forte de cette réussite, la ville prépare un nouveau quartier de 1 000 logements de Très haute qualité environnementale (THQE). Bâtiments orientés sud, panneaux solaires, iso- lation maximale, géothermie, récupérateurs d’eau de pluie, espaces verts qui serviront de murs antibruit… Ce projet d’éco-quartier, mais aussi ceux de Douai, Strasbourg, Alès ou Bordeaux boostent la construction. Et rien qu’en Ile-de-France, huit éco- quartiers devraient bientôt sortir de terre, à Mantes-la- Jolie, Chanteloup-les-Vignes, Saint-Denis… Des outils pour les acteurs du bâtiment Pour les acteurs du bâtiment aussi, construire de manière respectueuse pour l’envi- ronnement a un coût. Alors l’Ademe les accompagne. Jusqu’en 2010, elle a axé ses efforts sur une politi- que de recherche de grande envergure. Elle peaufine ses aides à la rénovation, privilégiant toujours la très haute performance énergé- tique et environnementale. Elle fait campagne pour les améliorations thermique et énergétique des bâtiments et une construction neuve respectueuse de l’environ- nement. De son côté, l’Associa- tion pour la formation pro- fessionnelle des adultes (AFPA) vient de mettre en place des stages de perfec- tionnement destinés aux professionnels du bâtiment intéressés par l’éco-cons- truction. Apprendre à mieux économiser l’énergie (isola- tion des bâtiments), utiliser davantage les énergies re- nouvelables et se servir des systèmes constructifs qui emploient des matériaux écologiques sont les trois axes forts sur lesquels se concentre leur attention. « Les évolutions profession- nelles ne créent pas à pro- prement parler de nouveaux métiers, mais plutôt une re- composition des frontières entre les métiers, explique Alain Mahé, directeur du dé- partement BTP à la direction de l’ingénierie de l’Afpa. Les lignes de compétence bougent : pour poser un panneau photovoltaïque sur les toits, trois métiers se percutent : un couvreur, un électricien et un plombier ». De nouvelles compétences qui devraient stimuler tout le secteur. CAROLINE DUPRÈS n CAHIER DU « MONDE » DATÉ DU 30 AVRIL 2009, N° 19988 NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT LES CAHIERS DE LA COMPÉTITIVITÉ, datés du 30 Avril 2009, sont édités par l’Agence Média Thème. Directeur de la rédaction : Franck Haufrecht - Rédactrice en chef : Betty Mamane - Chef de rubrique : Elodie Toustou-Chelidze. Ont participé à la rédaction de ce numéro : Emmanuelle Angot, Fanny Bijaoui, Caroline Duprès, Céline Geoffroy, Jean-Pierre Gruest, Anne Lejeune-Lorenzini, Anaïs Paulay – Secrétaire de rédaction : Carole Aïach-Soussan – Studio graphique : David Garino, Ingrid Lhande – Directeur de la stratégie : Deror Sultan – Service administratif : Anne-Marie Duron – Responsable d’édition : Luc Parlier – Directrice des relations extérieures : Marie de Bayser – Média Thème : 17, rue de Lancry - 75 010 PARIS - Tél. : 01 77 37 00 37 – www.mediatheme.fr - Contact : [email protected] (La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément) DR spécial Constructions durables (PUBLICITE) PAGE II PAGE III PAGE IV « Un nouveau modèle de croissance » Entretien avec Jean- Louis Borloo. Une fôret et une filière bois qui cultivent la performance La politique ambitieuse du Conseil Général des Vosges en faveur du développement durable. « Green Office » les premiers bureaux à énergie positive ! Ces promoteurs qui construisent aujourd’hui les immeubles de bureaux de demain… LA RÉDACTION DU MONDE N’A PAS PARTICIPÉ À LA RÉALISATION DE CE SUPPLÉMENT. POUR TOUTE INFORMATION : [email protected] Quel est l’objectif fixé par le Grenelle de l’environnement au secteur du bâtiment ? L’objectif est clair : réduire, à l’horizon 2050, la consommation énergétique moyenne de tous les bâtiments (anciens et neufs confondus), à 50 kWh/m²/an, contre 260 actuellement. Et pour atteindre cet objectif, nous avons inventé des chemins de traverse… L’objectif 2050 implique d’abord une accélération de la qualité des constructions nouvelles avec l’idée raisonnable que ce qui va se construire le sera selon de meilleu- res normes énergétiques. Ainsi, dès le 1 er janvier 2013, toute nouvelle construction devra être à basse consommation, et dès le 1 er janvier 2021, à énergie positive, ce qui supposera le recours aux éner- gies renouvelables. Ce rythme de construction est avancé de deux ans pour le secteur tertiaire privé et pour les bâtiments de l’Etat, lequel veut être exemplaire en la matière. Pour le reste, notamment la transformation énergétique du parc existant, la consommation d’énergie devra avoir baissé de 38% d’ici à 2020. Les mesures incitatives mises en place par le gouvernement ciblent- elles tous les besoins ? Qui est concerné ? Trois secteurs font l’objet d’atten- tions particulières. D’abord l’Etat qui s’est engagé à faire un audit énergétique de tous ses bâtiments d’ici 2010 et à entreprendre, sur la base de ce diagnostic, les travaux de rénovation énergétique sur ses bâtiments d’ici 2012. Ensuite le logement social : sur le parc des 4,2 millions de logements sociaux, une centaine de milliers parmi les plus énergivores vont faire l’objet d’une transformation rapide dans les deux ans. Enfin, les particuliers peuvent désormais compter sur trois dispositifs cumulatifs : les subventions de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat) – dopées de 100 millions d’euros par le Plan de relance – pour sortir des ménages modestes de la précarité énergé- tique ; un crédit d’impôt, étendu aux bailleurs, pour les dépenses réalisées en vue d’améliorer les performances énergétiques des logements ; enfin et surtout, un « Eco prêt à taux zéro » pouvant aller jusqu’à 30 000 euros, rem- boursable sur 10 ans, pour la réa- lisation d’un bouquet de travaux parmi les actions proposées : l’isolation des combles, le rempla- cement des vitres, l’isolation des murs opaques, l’installation d’un nouveau système de chauffage ou de production d’eau chaude, le re- cours à une énergie renouvelable. Un groupe de suivi va, jour après jour, mesurer la distribution de ce prêt, donner des coups d’aiguillon là où ce sera nécessaire, repérer ce qu’il faudra ajuster… Tout cela sera regardé de très près. Pourquoi la mise en place d’un comité stratégique pour ce Plan Bâtiment a-t-elle été jugée indis- pensable par le gouvernement ? Rappelez-vous l’esprit du Grenelle qui était de mettre autour de la table les partenaires sociaux, les patrons, les collectivités locales, les ONG et l’Etat. Nous nous sommes dit qu’il fallait maintenir cet esprit. Le co- mité stratégique sert de passerelle entre les acteurs publics et privés et va faire travailler ensemble des professionnels de différents mé- tiers. Pourquoi ? Parce que tout le Plan Bâtiment est construit autour d’une logique d’action collective : les entreprises ne vont plus pou- voir se succéder les unes après les autres sur les chantiers, mais vont devoir apprendre à travailler ensemble pour améliorer la per- formance globale des bâtiments. Pensez-vous que les mesures du Plan Bâtiment vont permettre d’atténuer l’impact de la crise sur le secteur ? D’abord, je crois très fort aux vertus de la croissance verte. Je pense que la reprise de la croissance écono- mique passe notamment par ces actions que l’on entreprend au titre du développement durable, et tout particulièrement dans le secteur du bâtiment. Car si la crise peut avoir un effet paralysant pour certains, elle devrait avoir un effet stimu- lant pour le plus grand nombre : la crise nous oblige à changer nos comportements ! Et ce que nous proposons, c’est justement d’in- vestir maintenant pour dépenser moins demain ! PROPOS RECUEILLIS PAR ELODIE TOUSTOU-CHELIDZE n INTERVIEW La transformation énergétique des bâtiments sera un moteur fort de la croissance verte Nommé au début de l’année par le premier ministre, l’avocat et ancien président de l’ANAH Philippe Pelletier préside le comité stratégique du Plan Bâtiment du Grenelle de l’environnement. Pendant les deux années à venir, il orchestrera le programme de réduction des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de la construction (bâtiments publics, logements privés et sociaux et parc tertiaire privé). Philippe Pelletier. Bâtir écologique, rénover vert ! Grâce aux mesures du Grenelle, les acteurs du bâtiment et les particuliers peuvent donner vie à tous leurs projets. 1 400 euros par an, c’est l’économie générée par la rénovation d’un appartement de 100 m 2 en mauvais état selon le Boston Consulting Group. 115 000 emplois seront créés dans les métiers de la rénovation thermique. D’ici 2012 tous les bâtiments neufs devront répondre aux normes de Basse consommation. Dès 2020, tous les bâtiments neufs seront à énergie positive. BAROMÈTRE des Constructions durables Source : Boston Consulting Group, MEEDDAT DR

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Cahier "Construction Durables" paru avec Le Monde daté du 30 avril 2009

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Page 1: Constructions Durables

P arce qu’il repré-sente à lui seul plus de 40% de l ’énergie consommée en

France et qu’il est à l’origine d’un quart des émissions nationales annuelles de gaz à effet de serre selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le secteur du bâtiment est aujourd’hui plus que jamais au coeur des politiques de dé-

veloppement durable. Et pour parvenir à diviser ces chiffres par quatre d’ici 2050, comme le prévoit le Plan Bâtiment du Grenelle de l’environnement, tous les acteurs de la filière se sont retroussés les manches pour construire autrement et donner au bâti existant une nouvelle vie plus respec-tueuse de l’environnement. Des fabricants de matériaux constructifs aux promoteurs, tout le monde du bâtiment

voit l’avenir en vert. Le seul marché de la rénovation ther-mique, avec son potentiel de 30 millions de logements à auditer, isoler et équiper en appareils performants, créerait à lui seul 115 000 emplois en France.

Un marché prometteurCôté construction, les maî-tres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, l’ordre et les syn-dicats d’architectes, les en-

treprises et industries du bâtiment et des matériaux de construction rejoignent les rangs des éco-convertis. Tous proposent désormais des alternatives écolos et, crise oblige, économiques. Le bois a ainsi fait son grand retour. Aujourd’hui, près de 25% des français souhaitant accéder à la propriété seraient prêts à se tourner vers une maison à ossature bois. Se-lon l’étude du cabinet Xerfi

« Maisons en bois, en kit et mobil-homes » le secteur est promis à un bel avenir. D’après son auteur, Bernard Perri, « dès 2010, le secteur pourrait progresser de 7% ». Chaleureux, douze fois plus isolant que le béton, ce maté-riau abondant et renouvelable offre toutes les garanties pour répondre au durcissement de la politique en matière de développement durable. Même les collectivités le plébiscitent, conscientes de la sensibilité des populations à ce sujet.

Des villes repensées, recomposéesD’ailleurs, elles l’utilisent largement dans leurs projets, notamment pour la réhabi-litation des centre-villes ou la construction de nouveaux quartiers dans les zones péri- urbaines.

Venus du Nord de l’Eu-rope, les « éco-quartiers » sont devenus un des pi-liers du plan Ville durable d’octobre 2008 impulsé par Jean-Louis Borloo. Pour le ministère, il s’agit de com-biner les trois défis auxquels nos villes sont confrontées alors que 80% des Français vivent en milieu urbain : la qualité environnemen-tale, la prospérité économi-que et la cohésion sociale. Concrètement, l’Etat soutient désormais les collectivités territoriales qui veulent dé-velopper des éco-quartiers d’ici 2012. « On observe que les collectivités prennent progressivement conscience de la nécessité d’infléchir leur politique d’aménage-ment urbain vers un déve-

loppement plus harmonieux intégrant qualités environ-nementales, mobilité, acces-sibilité, qualité d’usage…, remarque Patrice Genet, président de la Commis-sion « Développement Dura-ble » au Conseil national de l’Ordre des architectes. Mais, il semble toutefois qu’elles abordent avec plus d’aisance les problèmes liés à l’organisation de nouveaux quartiers qu’à ceux de la ville existante elle-même. Les conseils et retours d’expériences dans la fabrication des éco-quartiers sont aujourd’hui nombreux. » À Reims, la cité-jardin du Petit Bétheny a été l’un des premiers éco-quartiers français. Le projet a démarré dès 2000. Forte de cette réussite, la ville prépare un nouveau quartier de 1 000 logements de Très haute qualité environnementale (THQE). Bâtiments orientés sud, panneaux solaires, iso-lation maximale, géothermie, récupérateurs d’eau de pluie, espaces verts qui serviront de murs antibruit… Ce projet d’éco-quartier, mais aussi ceux de Douai, Strasbourg, Alès ou Bordeaux boostent la construction. Et rien qu’en Ile-de-France, huit éco-quartiers devraient bientôt sortir de terre, à Mantes-la-Jolie, Chanteloup-les-Vignes, Saint-Denis…

Des outils pour les acteurs du bâtimentPour les acteurs du bâtiment aussi, construire de manière respectueuse pour l’envi-ronnement a un coût. Alors l’Ademe les accompagne.

Jusqu’en 2010, elle a axé ses efforts sur une politi-que de recherche de grande envergure. Elle peaufine ses aides à la rénovation, privilégiant toujours la très haute performance énergé-tique et environnementale. Elle fait campagne pour les améliorations thermique et énergétique des bâtiments et une construction neuve respectueuse de l’environ-nement.

De son côté, l’Associa-tion pour la formation pro-fessionnelle des adultes (AFPA) vient de mettre en place des stages de perfec-tionnement destinés aux professionnels du bâtiment intéressés par l’éco-cons-truction. Apprendre à mieux économiser l’énergie (isola-tion des bâtiments), utiliser davantage les énergies re-nouvelables et se servir des systèmes constructifs qui emploient des matériaux écologiques sont les trois axes forts sur lesquels se concentre leur attention. « Les évolutions profession-nelles ne créent pas à pro-prement parler de nouveaux métiers, mais plutôt une re-composition des frontières entre les métiers, explique Alain Mahé, directeur du dé-partement BTP à la direction de l’ingénierie de l’Afpa. Les lignes de compétence bougent : pour poser un panneau photovoltaïque sur les toits, trois métiers se percutent : un couvreur, un électricien et un plombier ». De nouvelles compétences qui devraient stimuler tout le secteur.

Caroline Duprès n

CAHIER DU « MONDE » DATÉ DU 30 AVRIL 2009, N° 19988 NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT

LES CAHIERS DE LA COMPÉTITIVITÉ, datés du 30 Avril 2009, sont édités par l’Agence Média Thème.Directeur de la rédaction : Franck Haufrecht - Rédactrice en chef : Betty Mamane - Chef de rubrique : Elodie Toustou-Chelidze. Ont participé à la rédaction de ce numéro : Emmanuelle Angot, Fanny Bijaoui, Caroline Duprès, Céline Geoffroy, Jean-Pierre Gruest, Anne Lejeune-Lorenzini, Anaïs Paulay – Secrétaire de rédaction : Carole Aïach-Soussan – Studio graphique : David Garino, Ingrid Lhande – Directeur de la stratégie : Deror Sultan – Service administratif : Anne-Marie Duron – Responsable d’édition : Luc Parlier – Directrice des relations extérieures : Marie de Bayser – Média Thème : 17, rue de Lancry - 75 010 PARIS - Tél. : 01 77 37 00 37 – www.mediatheme.fr - Contact : [email protected] (La rédaction du Monde n’a pas participé à la réalisation de ce supplément)

DR

DR

s p é c i a l C o n s t r u c t i o n s d u r a b l e s (publicite)

PAGE II PAGE III PAGE IV

« Un nouveau modèle de croissance »Entretien avec Jean- Louis Borloo.

Une fôret et une filière bois qui cultivent la performanceLa politique ambitieuse du Conseil Général des Vosges en faveur du développement durable.

« Green Office » les premiers bureaux à énergie positive !Ces promoteurs qui construisent aujourd’hui les immeubles de bureaux de demain…

LA RÉDACTIOn Du MOnDE n’A PAS PARTICIPÉ à LA RÉALISATIOn DE CE SuPPLÉMEnT. POuR TOuTE InfORMATIOn : [email protected]

Quel est l’objectif fixé par le Grenelle de l’environnement au secteur du bâtiment ? L’objectif est clair : réduire, à l’horizon 2050, la consommation énergétique moyenne de tous les bâtiments (anciens et neufs confondus), à 50 kWh/m²/an, contre 260 actuellement. Et pour atteindre cet objectif, nous avons inventé des chemins de traverse… L’objectif 2050 implique d’abord une accélération de la qualité des constructions nouvelles avec l’idée raisonnable que ce qui va se construire le sera selon de meilleu-res normes énergétiques. Ainsi, dès le 1er janvier 2013, toute nouvelle construction devra être à basse consommation, et dès le 1er janvier 2021, à énergie positive, ce qui supposera le recours aux éner-gies renouvelables. Ce rythme de construction est avancé de deux ans pour le secteur tertiaire privé et pour les bâtiments de l’Etat,

lequel veut être exemplaire en la matière. Pour le reste, notamment la transformation énergétique du parc existant, la consommation d’énergie devra avoir baissé de 38% d’ici à 2020.

Les mesures incitatives mises en place par le gouvernement ciblent-elles tous les besoins ? Qui est concerné ?Trois secteurs font l’objet d’atten-tions particulières. D’abord l’Etat qui s’est engagé à faire un audit énergétique de tous ses bâtiments d’ici 2010 et à entreprendre, sur la base de ce diagnostic, les travaux de rénovation énergétique sur ses bâtiments d’ici 2012. Ensuite le logement social : sur le parc des 4,2 millions de logements sociaux, une centaine de milliers parmi les plus énergivores vont faire l’objet d’une transformation rapide dans les deux ans. Enfin, les particuliers peuvent désormais compter sur

trois dispositifs cumulatifs : les subventions de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat) – dopées de 100 millions d’euros par le Plan de relance – pour sortir des ménages modestes de la précarité énergé-tique ; un crédit d’impôt, étendu aux bailleurs, pour les dépenses réalisées en vue d’améliorer les performances énergétiques des logements ; enfin et surtout, un « Eco prêt à taux zéro » pouvant aller jusqu’à 30 000 euros, rem-boursable sur 10 ans, pour la réa-lisation d’un bouquet de travaux parmi les actions proposées : l’isolation des combles, le rempla-cement des vitres, l’isolation des murs opaques, l’installation d’un nouveau système de chauffage ou de production d’eau chaude, le re-cours à une énergie renouvelable. Un groupe de suivi va, jour après jour, mesurer la distribution de ce prêt, donner des coups d’aiguillon là où ce sera nécessaire, repérer

ce qu’il faudra ajuster… Tout cela sera regardé de très près.

Pourquoi la mise en place d’un comité stratégique pour ce Plan Bâtiment a-t-elle été jugée indis-pensable par le gouvernement ? Rappelez-vous l’esprit du Grenelle qui était de mettre autour de la table les partenaires sociaux, les patrons, les collectivités locales, les ONG et l’Etat. Nous nous sommes dit qu’il fallait maintenir cet esprit. Le co-mité stratégique sert de passerelle entre les acteurs publics et privés et va faire travailler ensemble des professionnels de différents mé-tiers. Pourquoi ? Parce que tout le Plan Bâtiment est construit autour d’une logique d’action collective : les entreprises ne vont plus pou-voir se succéder les unes après les autres sur les chantiers, mais vont devoir apprendre à travailler ensemble pour améliorer la per-formance globale des bâtiments.

Pensez-vous que les mesures du Plan Bâtiment vont permettre d’atténuer l’impact de la crise sur le secteur ? D’abord, je crois très fort aux vertus de la croissance verte. Je pense que la reprise de la croissance écono-mique passe notamment par ces actions que l’on entreprend au titre du développement durable, et tout particulièrement dans le secteur du bâtiment. Car si la crise peut avoir un effet paralysant pour certains, elle devrait avoir un effet stimu-lant pour le plus grand nombre : la crise nous oblige à changer nos comportements ! Et ce que nous proposons, c’est justement d’in-vestir maintenant pour dépenser moins demain !

propos reCueillis par eloDie TousTou-CheliDze n

INTERVIEW

La transformation énergétique des bâtiments sera un moteur fort de la croissance verte Nommé au début de l’année par le premier ministre, l’avocat et ancien président de l’ANAH Philippe Pelletier préside le comité stratégique du Plan Bâtiment du Grenelle de l’environnement. Pendant les deux années à venir, il orchestrera le programme de réduction des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de la construction (bâtiments publics, logements privés et sociaux et parc tertiaire privé).

Philippe Pelletier.

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Les cahiers de la compétitivité

Bâtir écologique, rénover vert !

Grâce aux mesures du Grenelle, les acteurs du bâtiment et les particuliers peuvent donner vie à tous leurs projets.

1 400 euros par an, c’est l’économie générée par la rénovation d’un appartement de 100 m2 en mauvais état selon le Boston Consulting Group.

115 000 emplois seront créés dans les métiers de la rénovation thermique.

D’ici 2012 tous les bâtiments neufs devront répondre aux normes de Basse consommation.

Dès 2020, tous les bâtiments neufs seront à énergie positive.

BAROMèTRE des Constructions

durables

Source : Boston Consulting Group, MEEDDAT

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Page 2: Constructions Durables

- 30 Avril 2009 -II

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Le monde de la compétitivité - constructions durabLes(PUBLICITE)

Est-ce le bon moment pour les Français de s’engager dans de tels travaux ?Bien au contraire, c’est le moment ou jamais ! Afin de les aider à réduire leur consommation et donc leurs factures, nous avons créé deux dispositifs fiscaux à la fois simples, visibles et accessibles à tous. L’éco-prêt à taux zéro, d’un montant maximal de 30 000 euros, sans condition de ressour-ces, permet aux ménages de financer des opérations de rénovation thermique. Le crédit d’impôt dévelop-pement durable que nous avons prolongé et étendu jusqu’en 2012, prévoit quant à lui des réductions d’impôt pour l’achat d’équipements particulièrement perfor-mants sur le plan énergéti-que. Nous avons voulu que les foyers français puissent bénéficier dès 2009 du cumul exceptionnel de ces deux dispositifs pour réaliser des travaux le plus rapidement possible. Enfin, les Fran-çais souhaitant acquérir dès maintenant un logement par-ticulièrement performant sur le plan énergétique, pourront bénéficier du verdissement exceptionnel de tous les dispositifs fiscaux d’aide à l’accession à la propriété !

La croissance de la filière dé-veloppement durable dans le bâtiment est-elle une bonne réponse à la crise ?Tous les professionnels vous le diront : le seul chantier de la rénovation thermique permettra à lui seul de créer près de 115 000 emplois et

constituera le principal re-lais de croissance du secteur dans les cinq ou dix années à venir. Mais au-delà, le Grenelle de l’environnement représente près de 400 mil-liards d’euros d’investisse-ments et 550 000 emplois dans tous les domaines de la croissance verte : le bâti-ment bien sûr mais aussi les énergies renouvelables, les transports, la construction, l’agriculture, le conseil aux particuliers ou aux entrepri-ses… Grâce à ces investis-sements programmés sur le long terme et à ces nouveaux débouchés, nous donnons de la visibilité à nos industriels et à leurs sous-traitants. En cette période économique difficile, les investissements du Grenelle participent ac-tivement à la relance, mais ils permettent surtout de créer un nouveau modèle de croissance fondé sur la sobriété en carbone et en énergie, sur l’efficacité éner-gétique et sur une meilleure qualité de vie.

Au-delà, en quoi consistent les projets d’éco-quartiers et « d’éco villes » ? Il s’agit de deux démarches très différentes. Le « concours Eco-quartiers », lancé à la fin de l’année 2008, poursuit trois

objectifs : dresser un état des lieux complet des initiatives qui se développent partout sur notre territoire à l’échelle d’une rue ou d’un quartier ; mettre en lumière les projets innovants en matière d’effica-cité énergétique, de maîtrise de l’étalement urbain ou de mobilité durable ; réunir les collectivités locales au sein d’un « club opérationnel » pour diffuser et échanger les bonnes pratiques. La démar-che « éco-cités » quant à elle, concerne essentiellement les agglomérations dont la popu-lation devrait augmenter très fortement à l’horizon d’une génération. Il s’agit ainsi de bâtir une ville « 100% dura-ble » dans la continuité de la ville d’origine, en faisant appel à toutes les nouvelles techniques architecturales liées à la protection de l’en-vironnement. On se situe clairement dans une logique d’aménagement du territoire dont le but est de décliner les engagements du Grenelle de l’environnement au sein de nos collectivités locales. Là encore, l’Etat les accom-pagnera financièrement et techniquement dans leurs projets. Bref, nous changeons de ville et de vie !

ProPos recueillis Par caroline DuPrès n

Le bâtiment est au cœur du Grenelle de l’environ-nement. Quels en sont les principaux enjeux ? Permettez-moi de rappeler seulement quelques chif-fres : le bâtiment représente 40% de nos consommations énergétiques et près de 25% de nos émissions de gaz à effets de serre. Il s’agit également d’un vrai sujet de pouvoir d’achat quand on sait que la facture an-nuelle de chauffage s’élève en moyenne à 900 euros par

foyer et par an, avec, parfois, de très fortes disparités en fonction de la performance énergétique du logement : 250 euros pour une maison « basse consommation » et jusqu’à 1 800 euros pour une maison mal isolée. Le projet de loi Grenelle 1 a donc fixé les objectifs à at-teindre, tout en laissant le temps aux professionnels et aux particuliers de s’adap-ter : généralisation, d’ici 2012, à toutes les nouvelles constructions de la norme

dite « basse consommation » qui permet de consommer 4 à 5 fois moins d’énergie que les bâtiments actuels ; généralisation d’ici 2020, des constructions à « énergies positives » qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Concernant le bâti existant, réduction de 38% de la consommation énergétique et rénovation thermique de 800 000 loge-ments sociaux d’ici 2020. Le projet de loi Grenelle 2 prévoit, quant à lui, des

mesures très concrètes et opérationnelles pour attein-dre ces objectifs : possibilité pour les copropriétés de décider des travaux de réno-vation thermique y compris dans les parties privatives, obligation pour les grandes copropriétés d’effectuer un audit énergétique pour ré-duire leur consommation, installation de comptages individuels sur les réseaux de chaleur, sur le modèle des compteurs électriques actuels…

entretien

« un nouveau modèle de croissance »Jean-Louis borloo, le ministre de l’ecologie, de l’energie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, détaille les chantiers prioritaires du Grenelle de l’environnement pour le monde du bâtiment.

Où en est le chantier de l’amé-lioration thermique de 800 000 logements les moins performants du patrimoine locatif social ?Pour commencer, il faut rappeler que les consommations énergé-tiques des logements HLM sont inférieures de 30% à celles de l’ensemble des logements fran-çais. Nous avons toutefois pris l’engagement dans une conven-tion signée le 26 février dernier avec Jean-Louis Borloo d’engager d’ici à 2020 la rénovation thermique de nos 800 000 logements les moins performants, dont 100 000 en 2009 et 2010. Nous avons obtenu pour cela deux dispositifs d’accompa-gnement financier : un dégrèvement de taxe foncière sur les propriétés bâties à hauteur d’environ 25% du montant des travaux d’économie d’énergie, qui sera intégralement compensé aux collectivités locales ; et un prêt à taux bonifié de 1,9%, « l’éco prêt logement social ». A cela s’ajoute depuis le 1er avril la possibilité de mobiliser des financements européens à travers le FEDER.

Que faites-vous dans le neuf en matière énergétique et environnementale ?Le Mouvement HLM a toujours été en avance en matière de normes de construction. Depuis 2007, tous nos logements neufs répondent à des critères de performance environnemen-tale très exigeants : au moins la moitié des logements répondent au label Haute perfor-mance énergétique ou Très haute performance énergétique, soit entre 10 et 20% de mieux que la règlementation ! Nous expérimentons des Bâtiments basse consommation et à énergie passive ou positive, et le reste de la production neuve ne doit pas consommer plus de 150 kWh/m2/an, une véritable perfor-mance ! Au-delà, nous essayons d’avoir une programmation qui corresponde à une qualité architecturale et urbaine et une densité dans

la ville qui soient conformes aux objectifs du Grenelle par une gestion maîtrisée de la ressource foncière et la lutte contre l’étalement urbain.

Quelles sont vos actions en matière de gestion de l’eau, des déchets… ?La consommation d’eau moyenne est de 100 litres par jour et par habitant dans le logement social contre 150 li-

tres pour l’ensemble des logements. Pour être encore plus économes, nous allons généraliser la pose d’équipements pour limiter la consom-mation, dans le neuf comme dans l’existant, mais aussi individualiser les contrats de fourniture d’eau sans augmentation de coût pour le locataire. Enfin, nous allons pour-suivre notre sensibilisation aux bons gestes quotidiens pour réduire la consommation et participer à la gestion des eaux pluviales. Concernant le tri des déchets, 65% du parc social est équipé pour la collecte sélective. Enfin, nous sommes aujourd’hui en discussion avec les entreprises du bâtiment pour définir une charte du chantier à faible nuisance. Comment gérez-vous les autres composantes du développement durable ?Nous sommes au croisement de ses trois engagements. D’abord, un engagement so-ciétal constant : le souci de l’équité sociale à travers des loyers accessibles, le niveau des charges, l’accueil, la mixité, la qualité de service. Ensuite, un engagement économique fort, à travers la construction et la gestion au quotidien. Enfin, le choix d’une gouvernance audacieuse. Il existe peu de gestionnaires de logements, en dehors du logement social, qui ont un dialogue interne et qui pratiquent la concertation avec les locataires et les partenai-res (collectivités locales, associations…).

ProPos recueillis Par e. T.-c. n

progrèsLes logements sociaux, champions des économies « vertes »engagé dès 1977 dans la réhabilitation du patrimoine existant, le Mouvement HLM a toujours inscrit dans ses travaux une contribution aux économies d’énergie. en-tretien avec thierry repentin, président de l’union sociale pour l’habitat.

Thierry Repentin.

En quoi consiste précisément votre activité ?Créée en 2007, Solabios propose à des investisseurs particuliers, entreprises ou institutionnels de louer des toitures de bâtiments industriels ou agricoles, très bien exposées et situées dans le Sud de la France (Alpes maritimes, Var, Bou-ches-du-Rhône, Corse…). Sur ces toits d’une surface moyenne de 1 500 m2, nous installons des panneaux solaires et nous assurons le raccordement avec EDF, à qui l’énergie ainsi produite est

revendue à raison de 60,176 centimes d’euro le kWh, contre seulement 32,823 pour les panneaux au sol. Avec un tarif d’achat garanti pendant vingt ans ! Pour nos clients, qui sont rémunérés sur cette vente, cela se traduit par un retour sur investissement d’environ 8% par an et des dividendes versés soit par rente trimestrielle, soit sous forme de capitalisation. Par exemple, pour une personne qui investit 10 000 euros, cela représente environ 2 500 euros d’éco-nomies d’impôt sur le revenu ou 7 500 euros sur l’impôt sur la fortune.

Pour quelles raisons l’énergie solaire est-elle un bon placement ?C’est un investissement porteur, et ce à plus d’un titre. Tout d’abord, parce que l’énergie solaire est inépuisable, à l’inverse du pétrole notamment. Ensuite, dans l’actuel contexte de crise financière, c’est un placement concret et transparent. D’autant que nous sommes partie prenante de toutes les opérations, en co-investissant auprès de nos clients à hauteur de 20% dans chaque affaire, ce qui tranche avec la plupart des montages financiers qui font porter le risque uniquement à l’investisseur. Sans oublier l’expertise technique de nos partenaires (Suna-sol, Photowatt…), avec lesquels nous assurons des prestations de qualité, notamment en privilégiant les pan-neaux français ou allemands ! Pour nos clients particuliers, la moyenne de

collecte oscille entre 10 000 et 20 000 euros, et entre 100 et 150 000 euros pour les PME.

Et les résultats sont au rendez-vous !Oui, au-delà de mes espérances. Ainsi, de 750 000 euros en 2007, notre chif-fre d’affaires, porté essentiellement par notre activité photovoltaïque, a enregistré 4 millions en 2008 et nous tablons au moins sur 7 millions pour cet exercice. Pour accompagner cette crois-sance exponentielle, nous multiplions le nombre de nos sites de production et nous devrions en compter au moins quinze d’ici à la fin de l’année, contre trois actuellement. Notre partenariat exclusif avec Johnson Controls, qui nous apportera son portefeuille de gérants de supermarchés, et notre prochaine introduction en Bourse, prévue pour le 15 mai, devraient également booster notre activité sur ce marché très porteur. Publi reportage

investissement vert

« Le toit solaire, un investissement écologique, sûr et performant »en deux ans seulement, solabios, holding du groupe cPc solabios, est devenu le leader de l’investissement photovoltaïque en France. avec une croissance qui dépasse les prévisions de son président fondateur, Frédéric errera.

Frédéric Errera.

L’investissement écologique de Solabios permet des rendements moyens de 8%.

Jean-Louis Borloo.

Quels sont les défis du Grenelle de l’en-vironnement pour les professionnels et artisans du bâtiment ? Les enjeux sont extrêmement impor-tants, surtout dans une période où l’activité économique subit un profond ralentissement. Bien évidement, pour tous les professionnels et artisans du bâtiment, trouver de nouveaux mar-chés est essentiel. Et désormais, tout le monde s’accorde à dire que cette ques-tion de l’amélioration des performances énergétiques est primordiale. Pour la clientèle professionnelle (promoteurs, maîtres d’œuvre publics ou privés), nous n’avons pas trop d’inquiétudes, car ils ont derrière eux une logistique bien rodée. Aujourd’hui en France, on sait construire en basse consommation, nous en maîtrisons toutes les techniques. Pour autant, il s’agit d’opérations pion-nières, et l’enjeu est de généraliser ces pratiques. Par contre, il reste la clientèle particulière, propriétaire, locataire ou bailleur d’un logement, et qui souhaite aller vers une rénovation thermique et une amélioration de la performance énergétique de celui-ci. Il faut savoir que les particuliers envisagent très rarement d’avoir recours à un maître d’œuvre pour leurs travaux alors que

leurs attentes sont très fortes : ils atten-dent non seulement de nos entreprises qu’elles réalisent leurs travaux mais aussi qu’elles les conseillent en amont. C’est sur ce point que nos entreprises ont un défi majeur à relever parce qu’el-les doivent pouvoir répondre avec une offre globale de solutions.

Concrètement, en quoi consisterait cette approche globale ? L’entreprise devra être en mesure d’ana-lyser le logement, de comprendre ses caractéristiques, d’imaginer les voies d’amélioration des performances et de dire au client « il faut non seulement changer les fenêtres, mais aussi isoler les murs, changer la chaudière »… Cette vision globale de l’amélioration éner-gétique des logements, le professionnel doit l’illustrer par des conseils et des offres associées.

Comment vos adhérents ont-ils accueilli votre campagne de sensibilisation sur le thème de la construction durable ? Depuis très longtemps, la FFB est pré-occupée par cette évolution de l’envi-ronnement en termes d’évaluation des contraintes, d’évolution des nouvelles techniques. Il nous a semblé impor-

tant de sensibiliser les professionnels sur le marché qui se profilait et sur la nécessité de s’y intéresser. Avec le ralentissement de l’activité, nos entre-prises ont été contentes de trouver cet outil de sensibilisation. Nos fédérations départementales organisent d’ailleurs très fréquemment des rencontres sur ce thème, et il y a un véritable engouement sur le sujet d’une part croissante de nos adhérents.

Vous invitez les professionnels du bâti-ment à faire évoluer leurs techniques. D’abord à prendre conscience de l’enjeu, comprendre que leur fonc-tionnement interne va devoir changer, et ensuite, de former leur personnel. L’outil dont nous disposons, et auquel la FFB a largement contribué, s’appelle FEEBat (Formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment). C’est un outil de formation en trois modules qui va permettre aux professionnels du bâtiment de répon-dre à la demande des particuliers, d’abord avec une approche globale mais aussi en apportant des réponses au cas par cas.

ProPos recueillis Par eloDie TousTou-cheliDze n

perFormAnCe énergetiQUe

Le bâtiment voit l’avenir en vertsur un marché de la rénovation énergétique en pleine expansion, les professionnels et artisans du bâtiment sont en train d’opérer un véritable tournant culturel. Pour didier ridoret, le président de la Fédération fran-çaise du bâtiment (FFb), le secteur tout entier est confronté à un enjeu de taille : celui de pouvoir offrir une expertise globale et des réponses transversales en matière d’amélioration énergétique des logements.

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Page 3: Constructions Durables

- 30 Avril 2009 - III

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Les cahiersAdobe Garamond Pro

Le monde de la compétitivité - constructions durabLes(PUBLICITE)

Quels sont les objectifs du Conseil Général dans le domaine du bois ?Le Conseil Général des Vosges s’est fixé plusieurs missions : assurer la promotion de la forêt et du bois, améliorer la gestion durable des forêts, promouvoir l’utilisation du bois dans la construction et pour l’énergie et développer le secteur économique du bois. Pour y par-venir, nous consacrons un budget global annuel de près de quatre millions d’euros. Le Département donne l’exemple en intervenant sur son propre patrimoine fores-tier. La forêt départementale de Tignécourt est gérée en partenariat avec l’Office national des forêts selon les principes d’une gestion durable certifiée PEFC (Program for the endorsement of forest certifi-cation). Elle est aussi un lieu d’ex-périmentation et d’exercices pour

les établissements d’enseignement forestier (AgroParisTech-ENGREF Nancy, Lycée de Mirecourt), une école de pratique de la chasse et une forêt-école pour les communes forestières. La forêt et la Maison de la Nature et de la Forêt, situées à proximité, accueillent les scolai-res et un large public pour une initiation à la forêt, au bois et à l’environnement de façon plus générale.

Comment se manifeste le soutien à la filière bois ?Le Département a mis en applica-tion les principes de qualité envi-

ronnementale, avec une utilisation innovante et spectaculaire du bois. Nous avons construit deux collèges en bois à Senones et à Mirecourt. Le bâtiment recevant les services sociaux du Conseil Général à Xertigny est également construit en bois ainsi que le Campus Universitaire Fibres à Épinal (où sont hébergés l’Ecole Supérieure des Techniques et Industries du Bois (ENSTIB) et le Pôle de Compétitivité Fibres Grands Est), le foyer de l’enfance et l’agence ONF de Remiremont. Le Département impulsant le bois énergie depuis plus de douze ans

a installé quatre chaufferies bois (3 collèges et le Campus Fibres en sont équipés). Le Département apporte également son soutien à la gestion forestière, à la promotion du bois construction et du bois énergie. La « Charte Bois », mise en place en 2001, encourage les collectivités qui utilisent le bois dans leurs constructions. À ce jour, 351 communes et 28 Inter-communalités y ont adhéré, soit plus de 84% de la population. Pour le volet construction, 94 dos-siers ont été subventionnés pour diverses réalisations pour un total de 4,5 millions d’euros. Pour le vo-let bois énergie, 36 chaufferies ont été construites ou sont en cours de réalisation pour un montant total de 2,5 millions d’euros.

Quels sont les projets initiés en matière de développement durable ?Nous sommes en train de construi-re, au 14 rue de la Préfecture à Epinal, un bâtiment administratif d’une superficie de 1 659 m². Ce bâtiment dit passif s’inscrit

dans une logique alliant sens de l’économie, protection de l’en-vironnement et anticipation de l’avenir. Avec son triple vitrage, son puits canadien, sa pompe à chaleur sur nappe, son système de récupération des eaux et sa toiture végétalisée, ce bâtiment, prévu pour fin 2009, présentera à la fois un cadre de vie agréable et une haute performance énergétique. Le coût du chauffage devrait être inférieur à 20 kWh/m2/an, soit en-viron 800 € par an, dix fois moins qu’un bâtiment traditionnel ! Pour ce bâtiment, le Conseil Général a obtenu, en 2008, un prix au concours PREBAT (Programme de Recherche et d’Expérimentation sur l’Energie dans les Bâtiments) organisé par l’Ademe Lorraine, la Région Lorraine et la Direction régionale de l’Equipement. Enfin, la Cité Sociale d’Epinal, en cours de réalisation, intègrera la Maison départementale du handicap. Un projet innovant qui associe construction, écologie et services à la population.ProPos recueillis Par Fanny Bijaoui n

A vec 280 000 hectares de forêts et un taux

de boisement de 47,7%, le département des Vosges est le troisième département forestier français. Il accueille l’ensemble des activités liées au bois (recherche, forma-tion, industrie, construction, papeterie, panneaux…). Des potentiels qui ont poussé les gestionnaires du parc HLM à mener une politique ambitieuse en la matière. À l’instar de Jean-François Marchal, directeur général de OPAC VOSGES (OPH des Vosges). « La filière du bois va de la gestion de la forêt au constructeur. Nous pratiquons de l’écologie raisonnée et nous faisons fructifier un progrès et des techniques que l’on maî-trise complètement. C’est pourquoi toute la filière est fiable. »

Un monde HLM précurseur des constructions boisCar le bois a de multiples avantages : de bonnes ca-ractéristiques thermiques, une maniabilité qui permet de raccourcir les délais de construction, des propriétés qui permettent une gestion écologique des chantiers... Autant d’atouts qui en font un produit phare en matière de construction verte. « Nous avons depuis longtemps adopté les constructions en bois et le développement du-rable, souligne Jean-François Marchal. Notre premier pa-villon en bois date de 1975 et aujourd’hui, nous possédons 350 logements à ossature

bois ! » En septembre der-nier, OPAC VOSGES a mis en service 22 logements, labelli-sés basse consommation, qui consomment quatre fois moins d’énergie que les bâtiments classiques. « Notre grande fierté est d’avoir réalisé ces logements dans la limite des prix HLM. Nous lançons deux opérations du même type à Golbey dans la banlieue d’Épinal et à Gérardmer. » En 2009, OPAC VOSGES a prévu de construire 130 lo-gements classés THQE (Très haute qualité énergétique) et BBC (Bâtiment basse consom-mation).

L’OPH d’Epinal fait baisser le montant des charges locativesDans l’agglomération d’Epi-nal, l’Office Public de l’Ha-bitat (OPHE) dispose d’un important parc immobilier, locatif, commercial, adminis-tratif et social. Il a notamment en charge la construction, la gestion et l’amélioration des logements destinés à la location. « Depuis 1991, nous avons construit plus de 50 logements à ossature bois », assure Claude Nedelec,

directeur général de l’OPHE. Parmi les projets en cours, figure la construction de onze logements à ossature bois de la rue Léon Schwab sur le secteur de la Vierge (cadre du P.R.U.), dont la conception permet une faible consomma-tion énergétique. Les locatai-res économiseront un mois de loyer par an grâce à la baisse des charges. Autre projet de l’OPHE, la construction de 20 logements en qualité ossature bois et en énergie passive. « L’intérêt recherché est tou-jours celui du locataire qui va y habiter, et ce malgré un investissement initial parfois plus important que pour une construction traditionnelle », souligne Claude Nedelec.

Lignatec, un bureau d’étude et de commercialisation de produits bois pour la construction, invente des bâti-ments thermiquement performants.

En matière d’éco-conception, les pro-fessionnels du bois proposent dé-

sormais des solutions techniquement et économiquement innovantes. Lignatec, un bureau d’étude et de commercialisa-tion des produits bois constructifs, s’est engagé très tôt dans cette voie. « Depuis 2000, nous avons initié en France une nouvelle génération de bâtiments réali-sés à partir de panneaux KLH® en bois

massif, explique Robert Diss, le directeur de Lignatec. Les bâtiments sur lesquels nous intervenons répondent aux exigen-ces des labels BBC ou Maison Passive. Par ailleurs, nous participons de plus en plus à la construction de bâtiments à énergie positive. »

Un matériau naturel et renouvelableLa technique développée par Lignatec permet d’obtenir une très bonne étan-chéité à l’air et d’offrir le confort en hiver comme en été. En outre, une maison construite en panneaux en bois massif permet de stocker 30 à 40 tonnes

de CO2. « En réalisant des enveloppes performantes énergétiquement et peu énergivores dans leur fabrication et leur mise en œuvre, nous faisons un pari gagnant. En effet, le bois est un matériau renouvelable, végétal et na-turel qui ne nécessite pas beaucoup d’énergie pour être transformé. Il y a actuellement une réelle volonté des maîtres d’ouvrage et des architectes de construire des bâtiments basse consommation performants et réalisés dans un esprit bio-climatique, pour proposer à leurs locataires des charges faibles, voire nulles. » F. B. n

eCo-ConCeption

La bio-climatique pour améliorer les performances thermiques

A Saint-Dié-Des-Vosges, “Les héliades” (architecte François Lausecker) du TOIT VOSGIEN seront les premiers logements

sociaux à ossature bois, à énergie positive en France.

éCologie soCiAle

Les gestionnaires HLM plébiscitent la filière bois ! Le département des Vosges a fait des constructions en bois l’axe fort de sa politique économique et sociale. trois acteurs phares de la gestion des HLM œuvrent pour l’exploitation à grande échelle de cet atout régional.

Le TOiT VOsgiEn : toujours plus d’innovationSpécialisé dans le domaine de la construction bois, Le TOIT VOSGIEN gère 2 400 logements s o c i a u x . E n 2000, la société a livré un im-meuble en bois comprenant 20

logements construits en po-teaux poutres et anticipant les normes de consommation énergétique fixées pour 2012. « Dans la Zone d’urbanisa-tion sensible de Saint Roch à Saint-Dié-Des-Vosges, nous sommes en train de construire un immeuble à structure bois de cinq étages, utilisant le procédé de panneaux KLH®, qui

produira plus d’énergie qu’il n’en consommera grâce aux 1 000 m2 de panneaux pho-tovoltaïques installés sur les toits, explique Jean-Marc Gremmel, directeur de la société. Le ToIT VoSGIEN a conçu, avec l’architecte Antoine Pagnoux, 22 mai-sons de ville, Les Toits de la Corvée, qui disposeront du label BBC-ef finergie et, pour la première fois, d’un système de chauffage, une ventilation mécanique contrôlée double flux et un poêle bouilleur pour réduire le montant des charges. Des projets parmi d’autres qui seront complétés par la rénovation thermique et énergétique de 140 lo-gements du parc ancien chaque année, soit plus de 1 000 logements. » Publi reportage

L’OPHE a privilégié des constructions à ossature bois qui combinent haute isolation

et faible consommation énergétique.

engAgement

une forêt et une filière bois qui cultivent la performance

L e Pôle de Compétitivité Fibres Grand Est, « birégio-

nal » sur l’Alsace et la Lorraine, est le seul pôle français spé-cialisé dans les fibres. Il a pour ambition de démontrer que le développement durable est gé-nérateur d’activités économiques et d’emplois. 2500 entreprises, et 2500 chercheurs en Alsace et en Lorraine sont directement impliqués dans la filière Fibres : l’industrie, la recherche, la forma-tion, les acteurs de la promotion et les collectivités. En amont, la création de fibres et la chimie et en aval, la transformation en éco-matériaux et matériaux hau-te-performance. Le Pôle Fibres compte aujourd’hui 353 membres dont 260 entreprises. 76 projets de R&D ont déjà été labellisés, soit un budget de 71,3 millions d’euros. Le Pôle Fibres travaille en réseau avec plusieurs autres Pôles de Compétitivité français (UPTEX, XYLOFUTUR, Techtera (Rhône-A lpes , AXELERA, PLASTIPOLIS), des clusters européens notamment Tampere (Finlande), le Deutsche Institute für Textil und Faserforschung (DITF) en Allemagne ou le Clutex (République Tchèque). Sans oublier le Québec puisque les Chanvriers de l’Est (57) et le Pôle Fibres vont travailler avec le Lanaupôle Fibres à la mise en place d’une unité-pilote de défi-brage des fibres naturelles et au développement de procédés de bio-raffinerie en Moselle.

F. B. n

L ’implantation d’une entreprise internationale peut être un mo-

teur pour une activité en déclin. Le 15 mai 2008, Christian Poncelet a présenté le projet d’implantation de la société allemande Ralf Pollmeier (50 millions d’euros d’investisse-ments et 150 emplois à Nomexy d’ici 2010) et accueilli son dirigeant éponyme au Conseil Général le 6 juin, en compagnie du député-

maire d’Epinal Michel Heinrich, du président des communes forestières de Lorraine Jean-Marie Haraux et du directeur général de l’ONF Pierre-Olivier Drege. Dans la hêtraie du Nord-Est de la France, forte de 110 millions de mètres cubes sur pied, la croissance est de 3,6% l’an. Or, la production de sciages s’est effondrée en passant de 450 000 m3 en l’an 2000 à 260 000 m3 en 2007.

Soutenir un projet est indispensable puisque la production maximale de sciages prévu est de 300 000 m3, soit 1/370ème du volume de hêtre sur pied dans le quart Nord-Est. Ce moteur puissant favorisera le rattrapage d’un secteur en déshé-rence et la création de valeur ajoutée et d’emplois dans les Vosges, en amont comme en aval.

F. B. n

Le projet Pollmeier : un moteur pour l’avenir

Fibres Grand Est : l’innovation responsable

A Epinal, le futur bâtiment du 14 rue de la Préfecture, consommera dix fois moins d’énergie qu’un bâtiment traditionnel.

Le collège de Mirecourt a été conçu autour d’une structure massive en bois. Il intègre une gestion efficace de l’énergie, de l’air, du bruit et des ambiances intérieures.

Le conseil Général des Vosges s’inscrit dans une démarche de développement durable et mène une politique ambitieuse pour faire du département un acteur majeur du bois en France. christian Poncelet, le président du conseil Général, rappelle le dynamisme d’une filière innovante, créatrice d’emplois et respectueuse de l’environnement.

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Page 4: Constructions Durables

- 30 Avril 2009 -IV

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Le monde de la compétitivité - constructions durabLes(PUBLICITE)

Comment définir un bon pro-gramme de travaux de perfor-mance énergétique dans une copropriété ? Un audit thermique préalable est le plus souvent très utile pour identifier les travaux à réaliser pour les parties communes et privatives. L’ADEME peut ap-porter au syndic une aide allant jusqu’à 70% du coût pour un pré-diagnostic thermique et 50% pour une étude de faisabilité, qui permet de préciser le projet. Un bon audit permet d’estimer les coûts et les gains financiers attendus pour les différents tra-vaux envisagés et cela facilite grandement la prise de décision. Le plus souvent, les travaux prioritaires qui en ressortent sont des travaux d’isolation de toiture et de façade ainsi que le changement de chaudières.

Comment financer ces tra-vaux ?Les investissements peuvent être rapidement rentabilisés dans de nombreux cas. Prenons un exemple : pour un immeuble haussmannien avec chauffage au fioul, un bouquet de travaux comportant isolation des murs par l’intérieur, double vitrage et remplacement de la chaudière par une chaudière à condensation – soit 10 000 euros environ par logement – permettra d’écono-miser près de 60% de la facture énergétique. Grâce au crédit d’im-pôt développement durable et à l’éco-prêt à taux zéro, le temps de retour sur investissement sera

de moins de sept ans. Le nouvel éco-prêt à taux zéro est destiné aussi bien aux propriétaires occupants qu’aux bailleurs ; les sociétés civiles de copropriété peuvent également y accéder. Enfin, pour les installations col-lectives d’énergies renouvelables, les aides publiques, et notam-ment le nouveau fonds chaleur renouvelable géré par l’ADEME, permettront d’assurer la rentabi-lité des investissements.Le ministère de l’écologie et l’ADEME travaillent par ailleurs à la définition des modalités de partage des économies de charges entre propriétaires et locataires, partage dont le principe a été voté en février dans la loi logement. L’objectif est d’assurer une stra-tégie gagnant – gagnant : l’aug-mentation de loyer du locataire sera compensée par l’économie de charges et le propriétaire rentabilisera plus rapidement son investissement.

Quel est le rôle de l’ADEME dans la rénovation des bâtiments ?Les objectifs fixés par le Grenelle pour le Plan Bâtiment sont ambi-tieux, notamment sur le bâtiment existant : 200 000 rénovations lourdes de logements privés

avant fin 2010 et une progression jusqu’à 400 000 par an à partir de 2013. L’ADEME y est pleinement as-sociée, d’abord par la gestion ou la promotion des disposi-tifs d’aides. Elle y contribue aussi par son expertise auprès de l’Etat, des collectivités et des acteurs du bâtiment et en soutenant les opérations exem-plaires ou de démonstration pour montrer que c’est possible. Nous développons et déployons ainsi des actions et des outils de sensibilisation, notamment à travers le réseau des Espaces Info- Energie présents dans plus de 200 villes. Enfin l’ADEME mul-tiplie les actions pour assurer la formation des professionnels du bâtiment.

ProPos recueillis Par caroline DuPrès n

I TGA fait partager son savoir-faire et ses connaissances par

le biais d’outils pédagogiques adaptés, et de formateurs habi-lités : experts en polluants du bâtiment, ingénieurs en gestion et évaluation des risques « Santé et Sécurité au travail ». « Nous aidons les responsables sécurité à respecter la réglementation et à gérer correctement le risque de maladies professionnelles liées à l’utilisation de substances chimi-ques dangereuses, souligne Olivier

Perez, directeur général d’ITGA. Sur nos 15 sites en France, nous offrons des prestations de ser-vices complémentaires dans le domaine du risque chimique et du développement durable dans le bâtiment. »

Pluridisciplinaire, l’entrepri-se forme environ 7 000 personnes par an, et transmet son savoir-

faire par de multiples canaux : formation, revues professionnel-les, logiciels innovants, conseil et certification. Son objectif du moment : accompagner une par-tie de la filière bâtiment dans la recherche de l’efficacité énergé-tique pour atteindre les objectifs du Grenelle de l’environnement. « Il y a une prise de conscience globale pour avancer sur la partie efficacité énergétique. C’est une source de valeur ajoutée pour demain qui se traduira notam-ment par la création de nouveaux métiers » assure Olivier Perez. Un relais de croissance économique puissant grâce auquel les gains énergétiques produits financeront les surcoûts. Publi reportage

Olivier Perez, directeur général d’ITGA.

SPéCIALISATIONUne expertise globale pour mieux appréhender les enjeux environnementauxGrâce à son équipe de formateurs spécia-lisés dans la conception de programmes pragmatiques et novateurs, ITGA accompa-gne pas à pas l’industrie et le bâtiment dans leurs démarches de développement durable.

B ien avant les premières nor-mes environnementales du

Grenelle, en matière de consom-mation d’énergie, les équipes de Bouygues Immobilier ont anticipé la transformation de leur profes-sion. « On ne peut plus se conten-ter de concevoir des bâtiments fonctionnels et HQE » explique Eric Mazoyer, directeur général délégué de Bouygues Immobilier. « Désormais, nous devons les ren-dre moins énergivores, voire les transformer en véritables centres de production d’énergie, ce qui requiert d’autres compétences, de nouvelles expertises ».

Un projet grandeur natureEn 2007, Bouygues Immobilier crée un incubateur où une équipe est chargée d’imaginer des immeu-bles de bureaux de nouvelle géné-ration. « Il s’agit de concevoir des projets réalistes et exploitables » poursuit Eric Mazoyer « notre premier dossier, à Meudon, a été baptisé Green Office ». Rien n’est laissé au hasard. Le choix du lieu résulte de l’analyse du potentiel en transports en com-mun du site (Vélizy-Meudon), lové au cœur d’un parc techno-logique important. En matière de conception, l’objectif est élevé :

abaisser la consom-mation d’énergie de 60% par rapport à une construction tradition-nelle. « Orientation du bâtiment, inertie des matériaux, on peut facilement agir sur une conception bio-climatique, mais cela ne suffit pas » ajoute Eric Mazoyer. Car dé-sormais, on apporte de « l’intelligence en-vironnementale » aux locaux. Des capteurs permettent d’adap-ter la consommation d’énergie selon la météo et l’occupation des locaux. Variation du chauffage, abais-sement automatique des stores, arrêt des éclairages, toutes ces automatisations se-ront optimisées grâce à un logiciel développé spécialement, qui cal-

culera en permanence le meilleur niveau de performance énergéti-que du bâtiment.

Coté production d’énergie, on prévoit l’installation de 4 600 m² de capteurs photovoltaïques et d’une chaudière à co-génération. « Dès sa mise en exploitation, le bâtiment consommera deux fois moins d’énergie (32 kWh/m²/an), qu’il n’en produira (64 kWh/m²/an) », confirme Eric Mazoyer.

Préparer les utilisateursEn 2011, plus de 600 collabo-rateurs de Bouygues Immobi-lier viendront s’installer sur les 23 000 m² de ce premier « Green Office ». « Pour mener la démar-che jusqu’au bout, nous accompa-gnons cette conception novatrice d’une sensibilisation forte des utilisateurs » ajoute Eric Mazoyer « nous avons la conviction que le Green Office va modifier les comportements au travail, il nous appartient de favoriser les prises de conscience par une informa-tion interactive entre l’équilibre énergétique du bâtiment et ses occupants ».

Alors que le projet sort de ter-re, Bouygues Immobilier poursuit ses recherches et a déjà enclenché de nouvelles initiatives. Philips, Steelcase, Schneider Electric, Sodexo, Siemens, Lexmark ou Tanberg ont rejoint le promoteur dans un GIE, afin de contribuer à diminuer les consommations d’énergie dans le quotidien d’une journée de travail et augmenter la capacité à en produire sur le site. anne lejeune-lorenzini n

bâTImeNTS INTeLLIgeNTS

« Green office » : des bureaux à énergie positive !Intégrer le développement durable à la construction de bureaux impose aux promoteurs, tels que Bouygues Immobilier, de repenser complètement leur approche. Retour sur une expérience unique.

Eric Mazoyer, directeur général délégué de Bouygues Immobilier.

A Meudon, le Green Office de Bouygues Immobilier, conçu par le cabinet d’architecte Atelier 2M, a été

pensé pour se fondre dans son environnement.

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Quels sont vos domai-nes d’activité ?Terreal conçoit et fabri-que une large gamme de produits en terre cuite ce qui nous permet de travailler sur toute l’en-veloppe du bâtiment : toiture, façade, structure et sols. Traiter la globalité de la construction, c’est apporter des solutions thermiques performantes et optimisées. Quelles sont les garanties thermi-ques de vos systèmes ?Tous les systèmes constructifs de Terreal ont fait l’objet de calculs thermiques complets. Ils permettent la réalisation de bâtiments basse consommation (BBC) et devancent

les obligations de la Réglementation thermique 2012. Quelles solutions apportez-vous ?Pour la structure, la nouvelle génération de brique alvéolaire Monomur associée à une gamme com-plète d’accessoires dits monolithes, constitue un sys-tème constructif

très performant. D’une durée de vie bien supérieure à celle d’autres matériaux, elle offre un confort thermique unique sans ajout d’isolant. Nous proposons égale-ment la brique à hauteur d’étage (2,3m x 0,6). Rapide à installer, elle

limite considérablement les ponts thermiques. Quant à la toiture, res-ponsable de 30 % des déperditions d’énergie, nos systèmes garantissent une étanchéité optimale et durable qui assure la pérennité des isolants. Les panneaux solaires photovol-taïques et thermiques de Terreal peuvent également être intégrés, en harmonie de ton et de matière avec l’ensemble de la couverture.Vous misez également sur l’iso-lation thermique par l’extérieur, plus efficace…Terreal* propose des murs man-teaux. Ce sont des systèmes com-plets de façade isolée en terre cuite fixés sur le mur de structure comme à la Cité internationale de Lyon.

céline Geoffroy n*www.terreal.com

mATérIAuxLa terre cuite, une solution innovante et naturelle

Hervé Gastinel.

entretien avec Hervé Gastinel, PdG de la société terreal, spécialiste des systèmes constructifs en terre cuite.

dIAgNOSTIC

tout sur la rénovation énergétique dans les copropriétésdans le cadre du Plan bâtiment du Grenelle, l’adeMe accompagne les copro-priétés pour réaliser des travaux de rénovation énergétique. rencontre avec son directeur de cabinet, Matthieu orphelin.

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Matthieu Orphelin.

Un bouquet de travaux permettra à un immeuble d’économiser près de 60% de la facture énergétique.