Conférence Lysias - Concours National de plaidoirie - Demi-finales - L1

3
AFFAIRE JEAN-DIDIER MARTIN CONTRE LA SOCIETE «FANTASME EN LIEUX DECAPANTS» CONCOURS NATIONAL DEMI-FINALE NATIONALE NIVEAU LICENCE 1 CONTACT : CLEMENT BOUSQUET (SECRETAIRE GENERAL) 06 79 32 64 65

description

Conférence Lysias, concours national de plaidoirie 2009, demi finales, L1

Transcript of Conférence Lysias - Concours National de plaidoirie - Demi-finales - L1

Page 1: Conférence Lysias - Concours National de plaidoirie - Demi-finales - L1

AFFAIRE JEAN-DIDIER MARTIN

CONTRE

LA SOCIETE «FANTASME EN LIEUX DECAPANTS»

CONCOURS NATIONAL – DEMI-FINALE NATIONALE

NIVEAU LICENCE 1

CONTACT : CLEMENT BOUSQUET (SECRETAIRE GENERAL) 06 79 32 64 65

Page 2: Conférence Lysias - Concours National de plaidoirie - Demi-finales - L1

Monsieur Jean-Didier MARTIN se sent artiste depuis sa plus tendre enfance. Déjà, sa

maîtresse du primaire avait fait une confidence à sa maman Thérèse en lui apprenant que «

Jean-Didier avait des talents exceptionnels pour la sculpture ». Une telle remarque avait

surpris Thérèse. En effet, les instituteurs de son fils ne l’aimaient guère et se plaignaient

souvent de ses faibles résultats. Il était d’ailleurs devenu la « tête de turc » de bon nombre

de ses professeurs et de ses camarades à cause de son physique disgracieux.

Aussi, suite à ce compliment inattendu, sa maman l’encourage à cultiver son talent et

l’inscrit aux cours de sculpture organisés, le mercredi, par l’école d’art plastique du petit

village Sans-Vie-sur-Saône, dans la Nièvre. Très rapidement, il va se prendre de passion pour

la sculpture sur bois. Il sculpte les personnages de dessins animés de la collection « WALT

PISNEY ». A douze ans, il crée sa première œuvre : une belle « statuette » de deux mètres de

haut surnommée DONALDO. C’est avec sa statuette qu’il gagne même le concours organisé

par le Comité des fêtes de son village qui désigne chaque année une grande graine de star.

Monsieur Jean-Didier MARTIN en est fier. Ainsi explique t-il à chaque personne qu’il

rencontre sa passion pour les personnages de dessins animés et sa technique pour sculpter

les oreilles de Mickey. Si cela lui permet de nouer quelques amitiés lors de sa

préadolescence, très rapidement cela devient un sujet de moquerie pour ces camarades.

Aussi, dans sa ville, tout le monde l’appelle MICKEY en référence aux grandes oreilles du

garçon.

Au vu des nombreuses moqueries, Thérèse, toujours dévouée pour son fils unique et après

avis du médecin de campagne, décide que Jean-Didier doit se marier. Aussi Thérèse,

confisque t-elle toutes ses œuvres et arrive à le faire embaucher comme laveur de voitures,

à la grande surface du village.

Si, durant de nombreuses années, il vit une vie paisible auprès de sa maman, il est, hélas,

licencié pour faute alors qu’il tente de charmer la gent féminine. En effet, alors qu’une

cliente refuse avec humour ses traditionnelles avances, il décide de ne pas laver sa voiture

mais dirige la lance d’eau vers la cliente et la « karcherise », ce qui déchire entièrement ses

vêtements. Congédié, il tombe alors dans une profonde déprime. Pour le réconforter,

Thérèse, qui le croît innocent, décide de lui redonner sa collection, pour éviter « le pire ».

Il retrouve alors sa grande imagination et veut essayer de vivre de sa passion. Il décide

d’exposer ses œuvres au sein du potager de sa maman. Ainsi, sans même demander l’avis

d’un consultant juridique pour savoir s’il peut créer une telle activité, il décide de faire visiter

l’ensemble de sa collection dans le jardin d’« Alice aux pays des merveilles », en faisant

payer 2 euros l’entrée.

En quelques mois, des centaines de milliers de personnes se déplacent, pour visiter son petit

musée. Il ouvre même une boutique et obtient la consécration suprême : les honneurs du

journal télévisé de 13 heures. Son fameux présentateur, Monsieur PECNAULT lui envoie

même une petite dédicace pour le féliciter de faire vivre les belles provinces françaises.

Monsieur Jean-Didier MARTIN part de plus en plus en voyage pour faire la publicité de son

musée, mais n’a pas encore eu le temps d’installer un système de surveillance performant.

Page 3: Conférence Lysias - Concours National de plaidoirie - Demi-finales - L1

Ses voisins l’informent, d’ailleurs, que durant l’une de ses absences, vers trois heures du

matin, de nombreuses personnes sont venues avec des caméras et ont mis en route le

système d’éclairage du jardin d’Alice au Pays des Merveilles. Ses voisins n’ont pas jugé utile

de prévenir les services de police et Monsieur Jean-Didier MARTIN ne trouve aucune trace

de leur passage.

Un soir, profitant de son voyage à Paris, il décide d’aller dans un lieu coquin de la capitale

pour assouvir ses pulsions en visionnant un film intitulé « Alice au pays des pervers ». Le

nom évocateur l’excite fortement, mais il est surpris lorsqu’il s’aperçoit que l’ensemble du

scénario se déroule devant son domicile. En effet, des scènes très explicites ont lieu devant

son musée sur la voie publique et on aperçoit régulièrement son magnifique jardin. Jean-

Didier, qui avait payé une forte somme pour visionner le film, tombe dans une colère folle

et prend le nom de la société de production du film « FANTASME EN LIEUX DECAPANTS »

qui a son siège social dans le premier arrondissement à Paris. Il décide immédiatement de

consulter un avocat pour défendre son droit à l’image.

Par une plaidoirie aussi éloquente que juridiquement fondée, et d’une durée maximale de

dix minutes, vous représenterez, en tant que demandeur, les intérêts de Monsieur Jean-

Didier MARTIN et, en tant que défendeur, ceux de la société « FANTASME EN LIEUX

DECAPANTS ».

Le Tribunal pourra vous accorder un droit de réponse n'excédant pas 2 minutes.