Conference - Litterature de Jeunesse

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LITTERATURE DE JEUNESSE I- Définition et histoire Est-ce de la littérature ou de la sous-littérature ? Littérature de jeunesse = ensemble des œuvres satisfaisant les classes d’âge de l’enfance. C’est donc de la sous-littérature préparant à la littérature. D’autres disent qui c’est de la littérature (affirmé par les textes officiels). Les critères de définition de la littérature : - Donne une représentation complexe du monde. - Propice à l’interprétation personnelle. - S’inscrit dans un contexte culturelle. Les caractéristiques de la littérature de jeunesse : L’âge n’est pas un critère suffisant : il existe des ouvrages lus par les enfants et écrit pour les adultes. Et inversement tel que « Alice aux pays des merveilles » (« De l’autre côté du miroir »), « Le petit prince »... De plus de nombreux auteurs font un parcours dans les deux domaines comme Henri Bosco, Michel Tournier, Anna Gavalda, Marie Desplechin, Daniel Pennac... C’est donc un ensemble hétérogène. Une des particularités du livre de jeunesse est qu’il s’adresse aussi à l’adulte. Par exemple, C. Bougeon dans la série des « Verdurette » et l’album « Pauvre Verdurette », elle va de rencontre en rencontre contenant des clins d’œil à l’adulte. « L’homme qui plantait des arbres » aux éditions Gallimard en collection jeunesse et collection La Pléiade. La collection est un bon critère. Il existe des lois sur les textes de jeunesse : pas de violence, pas de sexe... Ce sont les éditeurs qui tranchent. A- Histoire 1 ère étape : les débuts Perrault. A cette époque les enfants ne constituent pas un public distinct car ils n’existent pas en tant que statut. En 1695, Perrault offre à la fille de Louis XIV « les contes de ma mère l’Oye » (recueil manuscrit). 2 ans plus tard, il est édité avec plus de contes. Le seul destiné aux enfants : « Le petit chaperon rouge ». Les autres sont destinés aux adultes. Ce fut un très grand succès. Avec Perrault le conte devient un genre littéraire. Les frères Grimm sont dans une perspective de collecte et de sauvegarde de la tradition orale. Ce fut aussi un très grand succès.

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Est-ce de la littérature ou de la sous-littérature ?

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LITTERATURE DE JEUNESSE

I- Définition et histoire

Est-ce de la littérature ou de la sous-littérature ?Littérature de jeunesse = ensemble des œuvres satisfaisant les classes d’âge de l’enfance. C’est donc de la sous-littérature préparant à la littérature. D’autres disent qui c’est de la littérature (affirmé par les textes officiels).Les critères de définition de la littérature :

- Donne une représentation complexe du monde.- Propice à l’interprétation personnelle.- S’inscrit dans un contexte culturelle.

Les caractéristiques de la littérature de jeunesse :L’âge n’est pas un critère suffisant : il existe des ouvrages lus par les enfants et écrit pour les adultes. Et inversement tel que « Alice aux pays des merveilles » (« De l’autre côté du miroir »), « Le petit prince »...De plus de nombreux auteurs font un parcours dans les deux domaines comme Henri Bosco, Michel Tournier, Anna Gavalda, Marie Desplechin, Daniel Pennac... C’est donc un ensemble hétérogène.Une des particularités du livre de jeunesse est qu’il s’adresse aussi à l’adulte. Par exemple, C. Bougeon dans la série des « Verdurette » et l’album « Pauvre Verdurette », elle va de rencontre en rencontre contenant des clins d’œil à l’adulte. « L’homme qui plantait des arbres » aux éditions Gallimard en collection jeunesse et collection La Pléiade.La collection est un bon critère.Il existe des lois sur les textes de jeunesse : pas de violence, pas de sexe... Ce sont les éditeurs qui tranchent.

A- Histoire

1ère étape : les débutsPerrault. A cette époque les enfants ne constituent pas un public distinct car ils n’existent pas en tant que statut.En 1695, Perrault offre à la fille de Louis XIV « les contes de ma mère l’Oye » (recueil manuscrit). 2 ans plus tard, il est édité avec plus de contes.Le seul destiné aux enfants : « Le petit chaperon rouge ». Les autres sont destinés aux adultes. Ce fut un très grand succès. Avec Perrault le conte devient un genre littéraire. Les frères Grimm sont dans une perspective de collecte et de sauvegarde de la tradition orale. Ce fut aussi un très grand succès.Au 18ème et 19ème s. apparaissent les premières collections jeunesse.Il y aussi la littérature intentionnelle : ils servent à l’instruction des enfants des élites. Ce sont des textes spécifiques tels que les fables de La Fontaine, les aventures de Télémaque... Ces textes sont écrit dans un but pédagogique. Ils n’ont pas rencontré un public aussi large que les contes.La littérature dérobée (au monde des adultes) : Aux 18ème et 19ème s., les romans de chevalerie et la littérature de colportage (vendue par les colporteurs, des vendeurs ambulants).On trouve aussi des textes plus recherchés : Don Quichotte dans des versions adaptées ; Robinson Crusoé ; les voyages de Gulliver...

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2ème étape : l’âge d’orAu 19ème s. apparition du statut de l’enfant.- La révolution industrielle entraîne la concentration urbaine, la pensée démocratique,

l’alphabétisation... En 1833, loi sur l’enseignement primaire : ce sont les débuts de la scolarisation. Ferry rend obligatoire l’instruction jusqu’à 16 ans. Il y a donc un besoin de lecture : multiplication des journaux et des œuvres de littérature de jeunesse. Tel que « Le journal des enfants » qui inventent le feuilleton. Création de la bibliothèque rose dont le premier sera « La comtesse de Ségur ».

- Besoin de main d’œuvre : Elle sera en partie constituée par les enfants. Les romans seront des miroirs de la société : Donc des héros de roman seront des enfants : « Les misérables », « Sans famille », « Poil de carotte »...

- Eveil des nationalités : Il y a alors une large collecte des légendes, contes populaires, œuvres modernes se nourrissant de culture nationale. Tels que « Les contes d’Andersen », « De l’autre côté du miroir », « Pinocchio »(qui a permis la diffusion de l’italien toscalo), « Le merveilleux voyage de Niels Olgerson », « Tom Sawyer »...

- Progrès des connaissances et des moyens de communication : livres d’aventure tel que « L’appel de la forêt », « Le livre de la jungle » et les romans de Jules Verne...

3ème étape : la littérature de jeunesse contemporainePremière moitié du 20 ème s.  : Développement de stratégie commerciale éditoriale.

Beaucoup de BD de mauvaise qualité. 1924, « L’heure joyeuse » est la première bibliothèque pour enfants. 1931, paraissent les premiers albums de « Père Castor ». On accepte alors que le plaisir est un vecteur d’apprentissage : les écrivains s’adressent aux enfants. Tolkien « Bilbo le hobbit », « Les contes du chat perché », « Le petit prince »...

Deuxième moitié du 20 ème s.  : Séries policières avec des enfants tels que « Le club des cinq ». Dans les 60’s : « Max et les maximonstres » : cet album fait scandale car il montre la contestation de l’autorité parentale mais aussi car les monstres risquent de traumatiser les enfants.Création du livre de poche.70’s, apparition de nombreuses maisons d’édition.Aujourd’hui l’édition se fait autour de collection : de grands groupes mais aussi de petites éditions (Acte Sud, Bréal Jeunesse, Mango...).Collections encyclopédiques : documentaires...Les prélivres pour les enfants non-lecteurs.Aujourd’hui la littérature est plus ludique que moralisatrice. Cf. Pef.Ouverture aux cultures du monde.

II- Les genres

Genre = cela désigne une classification d’œuvres selon des caractéristiques communes.Un genre spécifique à la littérature : l’album.Les genres officiels en littérature de jeunesse :

- Album- Conte et fable- BD- Poésie- Roman et récit illustré- Théâtre

A- L’album

L’album date de 1919 « Macao et Cosmage ». L’image y est prépondérante. L’illustration est indissociable du texte.1927 : les albums de « Père Castor ». Aujourd’hui il en existe de très nombreux.Distinction entre les albums de fiction (imaginaire) et les albums documentaires (informatif).

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Les albums de fiction :o Albums narratifs : ils racontent une histoire.o Albums énumératifs : « Les tableaux de Marcel » (succession de tableaux peints),

« Magasin Zinzin », les abécédaires imaginaires...o Albums textuels : poésie...o Albums de jeux visuels : « Zoo surprise »...

Les albums documentaires : imagiers et abécédaires...

B- Les autres genres

Les contes populaires et modernes (apparus au 20ème s.)Le premier conte moderne : « Les contes de la rue Broca », « Les 3 petites cochonnes ».Les contes les plus représentés :- Le conte merveilleux : Perrault. Ils sont coupés de la réalité avec des éléments surnaturels et

une notion d’épreuve.- Les contes de sagesse : Ils ont une fonction didactique, philosophique...- Les contes étiologiques : Ils tentent d’apporter des réponses à des « pourquoi ? ».- Les contes d’animaux (anthropomorphisés).- Les contes de randonnée : « Roule galette ».

Pourquoi ont-ils un intérêt pour les enfants :- Ils donnent à l’enfant un univers facilement déchiffrable avec de forts contrastes.- Le schéma narratif fournit à l’enfant est un scénario de gagneur : le héros est souvent

défavorisé au départ mais il va se sortir d’épreuves à surmonter.- Ils expriment des réalités que l’enfant pressent mais dont il ne veut pas ou ne peut pas parler :

inceste, castration, scatologie...Ce sont des textes initiatiques.

Le romanIls ont une longueur variable. Les animaux y sont souvent présents et humanisés. Il existe beaucoup de sous-genre romanesque : aventure, policier...

La poésieElle n’existe pas spécialement pour les enfants. Il existe une collection spéciale pour les enfants : des recueils par auteurs par exemple.

Le théâtreIl existe du théâtre de jeunesse. C’est en pleine expansion. Y sont abordés des sujets graves et des réflexions critiques. L’écriture est complexe. Exemple : Nathalie Papin.

La BD

Les magasines

III- La littérature de jeunesse à l’école : pourquoi et comment ?

A- Depuis quand ?

1990, la littérature de jeunesse est pleinement prise en compte en primaire. Puis au collège en (96, 97, 98). En 2002 (pour le primaire), la littérature de jeunesse fait partie intégrante de la littérature.

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B- Pourquoi ?

- Le plaisir : cela incite les élèves à pratiquer la lecture autonome et régulière.- La culture littéraire partagée : c’est pourquoi il y a une liste de référence en C2 et C3. Les 2/3

des ouvrages lus en classe doivent être choisis dans ces listes. On doit leurs faire découvrir 7 ouvrages : 2 classiques et 5 contemporains. Il y a une obligation de varier les genres. Les textes du patrimoine sont ceux transmis de génération en génération. Les textes classiques sont ceux dignes d’être intégrés dans la littérature de qualité. Par exemple « Oui-oui » fait parti du patrimoine mais n’est pas un classique.Il n’y a pas de culture littéraire sans mise en réseau : démarche organisatrice et sélective. Les textes ne doivent pas être juxtaposés sans sens. Il faut avoir du transversal entre les livres.

- La compréhension et l’interprétation : la littérature de jeunesse permet de se construire des représentations mentales du texte. L’interprétation est l’exploration du texte conduisant à spéculer sur les significations acceptables, implicites liées aux connaissances de l’enfant. Cf. « Le mur » de A. Esteban. On est dans la lecture littéraire, c'est-à-dire aller au-delà de la première lecture. On doit jouer sur l’oral et l’écrit : rappel de récit, reformulation, argumentation et justification en s’appuyant sur le texte.

- Production d’écrit : prolonger, compléter, transformer en texte lu. Il peut aussi être le point de départ : par exemple, écrire un conte.

On ne doit pas passer un mois sur un texte. On passe entre une séance à 2 semaines sur un même texte.Il y a 4 façons de parcourir le texte :- Lecture à haute voix par le maître.- Lecture silencieuse par les élèves.- La lecture à voix haute par les élèves.- Raconter un livre par les élèves.

Il n’y a pas de préparation à la maison.