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Options en matière de gestion de la demande en eau :

Cas du Bassin de Sfax

Séminaire du Plan Bleu

Tunis

Mercredi 19 et Jeudi 20 février 2014

Compte-rendu de séminaire

Options en matière de gestion de la demande en eau : cas du bassin de Sfax

Séminaire du Plan Bleu Tunis, 19 et 20 février 2014 2 | 14

Sommaire

Liste des participants ..................................................................................................................................... 3

Mercredi 19 février 2014 .............................................................................................................................. 4

Introduction générale au siège de la SONEDE, Tunis ......................................................................................................... 4

Visite du complexe Ghedir El Golla (GEG) ................................................................................................................................ 5

Jeudi 20 février 2014 ...................................................................................................................................... 6

Introduction .......................................................................................................................................................................................... 6

Gestion de la demande en eau : contexte méditerranéen ................................................................................................. 6

Le programme « Gestion de la demande en eau » du Centre de Marseille pour l’Intégration en

Méditerranée (CMI) ........................................................................................................................................................................... 6

Projet : Options en matière de gestion de la demande en eau - Cas du bassin de Sfax ........................................ 7

La gestion de la demande : composante majeure de la GIRE en Tunisie ................................................................... 7

Gestion de la demande en eau potable en Tunisie ............................................................................................................... 8

Options en matière de gestion de la demande en eau : Cas du Bassin de Sfax ........................................................ 9

Atelier de travail ............................................................................................................................................................................... 11

Prochaines étapes ......................................................................................................................................... 14



Liste des participants

N° Titre Prénom Nom Organisme Pays Adresse email

1 Prof. Zoubeida Bargaoui Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis Tunisie [email protected]

2 M. Abdallah Ben Daly SONEDE Tunisie [email protected]

3 Mme Henda Ben Hassine DGRE Tunisie [email protected]

4 M. Abdallah Ben Slimene Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE)

Tunisie [email protected]

5 M. Mongi Ben Zaied Institut des Régions Arides de Medenine Tunisie [email protected]

6 M. Adnen Boubaker Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE)


7 M. Nejeh Bouguerra Chambre syndicale des auditeurs des systèmes d’eau en Tunisie


8 M. Mohammed Chaouachi SONEDE Tunisie [email protected]

9 Mme Rim Cherif Institut Supérieur des Sciences et Technologies de l’Environnement de Tunis


10 M. Enrique Cifres Institut méditerranéen de l'eau France [email protected]

11 Mme Jellali Dalila DGRE Tunisie

12 M. Abdelkader Dodo OSS Tunisie [email protected]

13 Dr. Celine Dubreuil-Imbert Plan Bleu France [email protected]

14 M. Nicolas Dutreix Nomadeis France [email protected]

15 Prof. Boubaker Elleuch Association Université et Environnement Tunisie [email protected]

16 Mme Alix Françoise Agence Française de Développement - Tunis Tunisie [email protected]

17 Mme Fanny Frécon Nomadeis France [email protected]

18 Mme Emna Gargouri-Ellouze Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis Tunisie [email protected]

19 M. Habib Gharbi SONEDE Tunisie [email protected]

20 M. Zouheir Ghribi DGRE Tunisie [email protected]

21 M. Ridha Haj Salem CRDA de Sfax Tunisie [email protected]

22 M. Dominique Héron Commission Environnement et Energie / Chambre de Commerce International

France [email protected]

23 M. Alaeddine Jlassi DGRE Tunisie [email protected]

24 M. Ali Kchouk BEPH Tunisie [email protected]

25 Mme Karima Kefi Agence japonaise de coopération internationale


26 M. Djamel Latrech Observatoire du Sahara et du Sahel Tunisie [email protected]

27 M. Hervé Lévite Centre de Marseille pour l’Intégration en Méditerranée / Banque Mondiale

France [email protected]

28 M. Abdelaziz Limam Institut méditerranéen de l'eau France [email protected]

29 Dr. Youssef Louizi Association Université et Environnement Tunisie [email protected]

30 M. Abdallah Missaoui SONEDE Tunisie ab.missaoui@sonede

31 M. Youssef Shel Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE)


32 Mme Lina Tode Plan Bleu France [email protected]

33 M. Najib Wafi BEPH (SONEDE) Tunisie [email protected]

34 Mlle Khemira Yosra DGRE Tunisie [email protected]

35 Prof. Moncef Zairi Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax Tunisie [email protected]



Mercredi 19 février 2014

Introduction générale au siège de la SONEDE, Tunis

� Introduction du séminaire par M. Hédi Belhaj, Président

Directeur Général de la Société Nationale d’Exploitation et

de Distribution des Eaux (SONEDE).

� M. Belhaj rappelle la complexité de gestion d’une société

dont les résultats, comme toute entreprise, sont basés sur

la vente de produits et services, mais devant également

assurer une mission de service public (bien de première

nécessité). Les mesures de Gestion de la Demande en Eau

(GDE) peuvent impacter les revenus des entreprises

gestionnaires en contribuant à réduire les consommations

en eau, et leur adoption peut ainsi paraître paradoxale.

� Le prix de vente du m3 d’eau est inférieur au coût de production (0,27 versus 0,4 JOD), ce qui est

un problème pour l’opérateur et la question de la tarification devra évoluer.

� Les mesures de GDE répondent cependant à des enjeux majeurs pour les opérateurs de réseaux,

incluant notamment la bonne répartition et la gestion dans le temps des consommations en eau

(anticipation et gestion des pics, redistribution et réutilisation de la ressource, etc.) ainsi que la

satisfaction de la demande d’un point de vue qualitatif.

� Un programme très ambitieux de remise à niveau des capacités de production et de distribution

de la SONEDE a été lancé (les 3- 4 février 2014 à Marseille) avec l’appui de la Banque mondiale

et de nombreux bailleurs de fonds.

Données géographiques, économiques et hydriques

� Présentation de données générales sur la Tunisie : population, climat et pluviométrie, etc. par la

SONEDE.

Ressources en eau et demande

� Présentation de l’origine des ressources en eau du pays, de la répartition de la demande selon les

différents secteurs économiques et de la qualité des ressources (eaux de surface et eaux

souterraines). Présentation des barrages réservoirs et des transferts d’eau.

� La SONEDE rappelle le contexte de stress hydrique dans lequel se trouve la Tunisie. La dotation

en eau par habitant est l’une des plus faibles au monde (450 m3 par an) et la situation est amenée

à empirer (projection de 315 m3/ hab / an en 2030), notamment en raison du changement

climatique

� L’extrême sud tunisien a pratiquement connu trois ans sans pluie

� Pour faire face à des besoins en eau croissants (notamment pour l’agriculture), la Tunisie recourt

à des ressources non conventionnelles : unités de dessalement et réutilisation des eaux usées.

� La région de Sfax est caractérisée par une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur : la grande

majorité de l’eau est acheminée par transfert.

Indicateurs de gestion

� Présentation des indicateurs de gestion de la SONEDE pour les années 2010, 2011 et 2012.



� Le rendement des réseaux de distribution connait un déclin ces dernières années en raison de

deux problèmes majeurs :

o Fuites du réseau ;

o Prélèvements illégaux (branchements clandestins).

� La SONEDE intervient majoritairement en secteur urbain (2,4 millions d’abonnés, 580 millions de

m3 d’eau produits annuellement). L’intégration du secteur rural soulève de nombreuses

interrogations et problématiques (les usagers ne veulent plus de borne fontaines, les coûts de

distribution sont très élevés).

� Il existe actuellement 14 stations de traitement et 4 stations de dessalement. 3 autres stations de

dessalement sont en projet.

� L’effectif de la société est de 7000 employés

Politique tarifaire

� La Tunisie fonctionne selon une politique de péréquation.

� L’eau est facturée selon un système de barèmes progressifs.

Visite du complexe Ghedir El Golla (GEG)

� Présentation du complexe GEG et de l’histoire de l’approvisionnement en eau de la Tunisie.

� Présentation des actions de la SONEDE concernant la qualité de l’eau : contrôles, prélèvements,

etc.

� Visite de l’une des 4 stations de production du complexe et d’une tour de contrôle.

Jeudi 20 février 2014

Introduction

� Attentes des participants vis-à-vis du séminaire :

o Echanger les expertises, les savoirs et les bonnes pratiques entre intervenants et entre pays ;

o Veiller à la prise en compte de l’aspect qualitatif dans les mesures de GDE ;

o Améliorer la connaissance des mesures de GDE et visualiser leur application pratique ;

o Mieux comprendre comment :

� Evaluer économiquement la mise en œuvre de mesures de GDE ;

� Intégrer des mesures de GDE dans une politique de gestion des ressources en eau.

Remarque : Les points ci-dessous reprennent les informations principales présentées par les intervenants lors

du séminaire. Les présentations sont accessibles et téléchargeables depuis le site internet du Plan Bleu :

http://planbleu.org/fr/event/seminaire-options-en-matiere-de-gestion-de-la-demande-en-eau-cas-du-

bassin-de-sfax

Gestion de la demande en eau : contexte méditerranéen

Dr Céline Dubreuil- Imbert, Plan Bleu

� Présentation du Plan Bleu.

� Rappel de la situation de stress hydrique sur le pourtour du bassin méditerranéen et mise en

avant des facteurs communs aux différents pays (augmentation de la population et des besoins en

eau, croissance économique, etc.).

� Présentation de la GDE : historique, outils, échelles d’intervention, objectifs, exemples

d’application dans plusieurs pays méditerranéens, freins et limites.

� En tant qu’outils économiques, les évaluations de mesures (analyse coûts-avantages, coût-

efficacité, etc.) permettent d’optimiser la productivité de la ressource mais sont souvent limitées

en ce qui concerne les facteurs sociaux et environnementaux.

Le programme « Gestion de la demande en eau » du Centre de Marseille pour l’Intégration

en Méditerranée (CMI)

Hervé Lévite, CMI / Banque mondiale

� Présentation de la plateforme multi-partenariale du CMI.

� Rappel de l’importance de l’implication de la Tunisie au sein du dispositif.

� Présentation du programme du CMI, articulé autour de 3 axes d’intervention : gouvernance

participative, croissance durable et économies intégrées.

� Présentation du programme du CMI sur la thématique spécifique de la GDE. Explication de

l’importance de développer des approches économiques pour établir un langage commun et

faciliter les réformes. Le CMI et la Banque mondiale ont des exigences spécifiques pour financer

des projets pertinents, cohérents et viables. La mise en œuvre d’évaluations de mesures est l’un

des axes d’intervention permettant, en partie, de répondre à ces critères.

� Le CMI organise régulièrement des évènements de restitution pour favoriser le dialogue entre les

pays du pourtour méditerranéen.



� Le présent exercice s’inscrit dans le cadre d’une série de travaux et d’évènements menés sur

plusieurs pays avec un objectifs de plaidoyer sur différents forums internationaux (cf. ci-dessous)

Projet : Options en matière de gestion de la demande en eau - Cas du bassin de Sfax

Lina Tode, Plan Bleu

� Présentation du contexte de l’étude et des travaux antérieurs réalisés par le Plan Bleu sur la

thématique de la GDE.

� Présentation du projet et de ses objectifs :

o Evaluer un panel de mesures sur un bassin pilote par le biais d’un analyse coûts-avantages en

intégrant des facteurs sociaux et environnementaux ;

o Orienter les décideurs locaux dans le choix des mesures de GDE grâce à la publication d’un

guide d’aide à la décision destiné aux collectivités.

� Les résultats du projet, enrichis par les contributions du séminaire, seront présentés lors du

prochain Forum Méditerranéen de l’Eau à Murcie (Espagne) fin 2014 ainsi qu’au Forum Mondial

de l’Eau à Daegu-Gyeongbuk (Corée du Sud) en 2015.

La gestion de la demande : composante majeure de la GIRE en Tunisie

Ali Kchouk, Ministère de l’Agriculture

� Présentation de données sur les ressources en eau de la Tunisie.

� Présentation de l’évolution de la politique de l’eau en Tunisie. La gestion des ressources en eau est

fondée sur 3 principes directeurs :

o Approche intégrée ;

o Participation équilibrée ;

o Passage progressif d’une gestion de l’offre à une gestion de la demande (à partir des années

2000).

� La GIRE doit permettre un équilibre des usages (source de vie) sans altérer la biodiversité et

l’environnement en général.

� Les mesures de GDE se répartissent selon trois axes :

o Amélioration de l’efficience des systèmes collectifs et individuels ;

o Mise en place de systèmes appropriés de tarification et de gestion collective ;

o Utilisation de ressources non conventionnelles.

� Description des différentes mesures en œuvre en Tunisie selon ces trois axes.

Question1 : Des actions de communication ont-elles été mises en œuvre pour promouvoir la réutilisation des

eaux usées traitées (EUT) en agriculture ?

Une campagne de sensibilisation a été lancée par le Ministère de l’Agriculture. Le projet a débuté il y a 1 an

et s’approche aujourd’hui de la phase finale.

Q2 : Pourquoi la réutilisation des EUT ne rencontre-t-elle pas plus de succès, malgré les efforts et les

installations déployés ?



Il existe d’importants freins sociétaux et culturels à l’utilisation d’EUT. On note également des problèmes

de qualité des EUT, notamment au niveau bactériologique (pics de qualité se traduisant visuellement par

une eau trouble et de couleur foncée), qui génèrent le doute chez les usagers.

Il est important de nuancer l’impression de « non-progrès » résultant d’une utilisation à 50% des EUT (et

non à 100%) sur les territoires concernés et d’une qualité de l’eau trop peu constante et homogène. On

attend encore les résultats de projets menés sur des terrains pilotes, et des travaux sont actuellement

réalisés pour améliorer la qualité du produit.

De plus, chaque cas est unique et doit être analysé spécifiquement. Par exemple, sur certains périmètres,

les EUT peuvent être en concurrence avec des ressources en eau conventionnelles. Il est alors très difficile

de rivaliser. Enfin, l’utilisation des EUT doit respecter certaines règles et normes (pas d’aspersion, pas de

cultures maraîchères, besoin d’un équipement spécifique pour manipuler les EUT, etc).

Gestion de la demande en eau potable en Tunisie

Abdallah Ben Daly, SONEDE

� Présentation de données sur les ressources en eau de la Tunisie.

� Présentation de la stratégie de GDE de la Tunisie, qui repose sur 6 types de mesures :

o Règlementaires,

o Institutionnelles,

o Structurelles et organisationnelles,

o Techniques,

o Economiques,

o Formation et sensibilisation.

� Description des mesures mises en œuvre, présentées selon la classification ci-dessus.

Q3 : Y-a-t-il déjà eu des évaluations de mesures de GDE en Tunisie ?

Deux types d’évaluation sont appliqués par la SONEDE :

- Evaluation des infrastructures de la SONEDE et du rendement des réseaux (production et distribution).

Le rendement des réseaux de distribution est passé de 83% en 2011 à 79% en 2012, en raison notamment

des branchements clandestins (piratage) ;

- Evaluation de la consommation des usagers : stagnation de la consommation/abonné.

Les premières évaluations économiques datent de 1994 et de 2005. Elles ont fait ressortir deux

conclusions majeures :

- Pour les ménages de faible consommation (<150 m3), la demande est inélastique en raison d’une

consommation incompressible et de tarifs bas qui n’ont pas un effet suffisamment incitatif ;

- La demande est élastique pour les gros consommateurs, industriels et collectifs notamment.

Depuis 2007, la SONEDE établit chaque année un bilan technique selon des indicateurs de performance

définis à partir des recommandations de l’International Water Association (IWA) (ex : indice linéaire de

perte par unité régionale). A partir de 2011, on constate une baisse de l’ensemble des indicateurs en

raison des évènements sociaux et politiques survenus dans le pays.



Remarque 1 : La situation des audits internes de l’eau

Le décret en vigueur stipule que 5 000 audits de gros consommateurs (plus de 5 millions de m3 par an

pour les exploitations agricoles) doivent être réalisés sur une période de 5 ans.

Or, seuls 475 audits ont été réalisés sur la période 2002 – 2012, et le taux annuel a continué à chuter avec

les évènements de 2011.

Le secteur représente un potentiel d’emplois prometteur, et la SONEDE forme régulièrement de nouveaux

auditeurs. Les auditeurs déplorent cependant un manque de communication avec les services dirigeants.

R2 : Comparaison irrigation localisée / mobilisation de nouvelles ressources en eau

Pour pouvoir comparer le coût des deux types de ressources de manière adéquate, il faut quantifier le

volume total et comparer des échelles similaires. C’est le coût marginal qui doit être considéré. Par

exemple, il semble évident qu’il sera beaucoup plus coûteux de faire venir de l’eau par transfert que de

s’approvisionner localement si les consommations sont limitées. Mais cette affirmation n’est pas

forcément vraie à plus grande échelle.

Options en matière de gestion de la demande en eau : Cas du Bassin de Sfax

Nicolas Dutreix, Nomadéis

� Présentation du panorama des mesures de GDE identifiées en Méditerranée et classifiées selon 5

champs d’action :

o Gouvernance ;

o Réglementaires ;

o Techniques ;

o Economiques et financières ;

o Communicationnelles.

� Rappel des principales caractéristiques du bassin de Sfax et présentation des mesures retenues

dans le cadre de l’étude.

� Présentation du guide d’aide à la décision à destination des collectivités territoriales, structuré en

5 étapes :

o Dresser un état des lieux du territoire ;

o Définir les besoins et objectifs ;

o Pré-sélectionner des mesures de GDE ;

o Evaluer les mesures de GDE ;

o Arbitrer entre les différentes mesures.

Q4 : Le rapport et le guide comportent-ils des exemples de mesures concernant l’eau potable ?

Oui, ce type de mesures fait partie de la sélection. Le choix des mesures s’est effectué selon des critères de

représentativité et de faisabilité : l’objectif était de retenir des mesures illustratives des principaux cas de

figure pouvant être rencontrés en Méditerranée et accessibles à d’autres pays méditerranéens.

Q5 : Est-il possible d’intégrer des coûts et avantages sociaux et environnementaux ? Comment les paramètres

exogènes à l’analyse (facteurs géopolitiques, stratégiques, etc.) ont-ils été intégrés ?



L’étude a effectivement pris le parti d’inclure des coûts environnementaux et sociétaux, mais n’a pas

intégré de coûts et avantages stratégiques ou géopolitiques. Il est possible d’inclure ces paramètres en

leur attribuant un coût et en identifiant leurs avantages présumés, mais on arrive vite aux limites de

l’exercice (comment évaluer et quantifier de manière pertinente de tels facteurs ?). Cependant une prise

en compte de ces paramètres est envisageable de manière qualitative.

Q6 : Est-il possible d’intégrer de nouveaux paramètres dans les calculs économiques, tel que le fait que la

population de Sfax utilise des citernes pluviales publiques et privées pour des usages autres que la boisson ?

La récupération et la valorisation d’eau de pluie ont été étudiées dans les mesures. Le point précis des

citernes n’a pas été retenu parmi les mesures faisant l'objet de l'étude, mais bien identifié parmi les

mesures mises en œuvre à Sfax.

Q7 : Les résultats de l’étude seront-ils diffusés ?

Le Plan Bleu publiera prochainement la version finale du rapport et du guide méthodologique, et en

informera les participants au séminaire.

La présentation du guide fera partie d’une session dédiée à la GDE co-organisée au Forum Méditerranéen

de l’Eau fin 2014 à Murcie (Espagne).

R3 : Le cas de l’Espagne ou l’importance d’intégrer des facteurs environnementaux dans l’analyse

En Espagne, des investissements trop importants en matière de GDE ont altéré l’équilibre de certains

écosystèmes environnementaux (non rechargement des nappes), ce qui a conduit à mettre en place de

nouvelles mesures pour pallier au problème. Le coût total des opérations s’avère ainsi extrêmement élevé.

Pour chaque mesure, ainsi que l’aborde le guide, il est donc conseillé de recourir à l’utilisation de matrices

du risque pour évaluer l’impact et la probabilité d’occurrence de risques de diverses natures.

Q8 : Sur quels éléments les résultats de l’étude sont-ils fondés ?

L’ensemble des données utilisées par Nomadéis dans son analyse couts-avantages provient de rapports et

publications existant au préalable (sources secondaires d’information).

La bibliographie est présentée dans le rapport tout comme dans le guide.

R4 : Pertinence et intérêt de l’étude

L’étude présentée est complète, elle aborde une série de thèmes variés tout en proposant des illustrations

concrètes.

Q9 : L’impact social des mesures en termes de création d’emplois a-t-il été évalué ?

Ces chiffres, difficiles à évaluer, n’ont pas fait l’objet d’une recherche spécifique, mais les avantages en

matière d'employabilité ont parfois été intégrés (ex : formation du personnel).



Atelier de travail

Synthèse des résultats du groupe 1 travaillant sur le bassin de Sfax :

� Principales caractéristiques économiques, sociales et environnementales :

o Problème de sécurisation de l’alimentation en eau potable (AEP), manque de ressources

propres à la région (transferts, etc.) ;

o Sfax, 1ere ville industrielle du pays (industries chimiques, présence de phosphates, etc.) ;

o Ville particulièrement polluée ;

o 10% de la production agricole (1er producteur de l’huile d’olive) ;

o 10% de la population tunisienne (1 million d’habitants) ;

o Taux de chômage relativement faible par rapport aux autres régions ;

o Esprit d’initiative personnelle et sens de l’entreprenariat ;

o Pôles hospitaliers et universitaires ;

o La zone de Sfax est le premier producteur d’huile d’olive de Tunisie ;

o Un port important ;

o Climat semi-aride (fourchette basse avec 210 mm de précipitations par an).

� Principaux enjeux :

o Problème de pollution (air, eau, déchets solides) ;

o Remontées de la nappe (zones inondées : ville de Sfax) suite à la non-évacuation des eaux

usées et faible taux d’assainissement urbain ;

o Surexploitation de la nappe superficielle (135%), nappe moyenne peu exploitée (salinité

élevée), nappe profonde (600 l/s exploités par la SONEDE) avec une salinité de 3.6g/l ;

o Urbanisation anarchique, exode rural ;

o Augmentation de la demande de branchement AEP de 13% (due au blocage de plusieurs

années) ;

o Changements climatiques avec des événements extrêmes (plus fréquents).

� Objectifs sélectionnés :

o Objectif 1 : Sécurisation de l’AEP à moyen et long terme ;

o Objectif 2 : Garantir la satisfaction de la demande ;

o Objectif 3 : Protéger la qualité de la nappe (ex. intrusion saline, pollution).

� Mesures sélectionnées :

o Mesure 1 : E2_E13 intégration d’une prime, fixe ou non, à l’installation d’équipements

d’économie d’eau.

o Mesure 2 : T29 Installation de systèmes économes en eau.

� Coûts et avantages identifiés :

o Coûts : Etude d’impact environnemental (acteur affecté : CRDA) ; Restrictions culturales :

impossibilité de pratiquer le maraîchage (acteur affecté : exploitant agricole)



o Avantages : Diminution de la quantité de fertilisants nécessaire (acteur affecté : exploitant

agricole) ; Variation de marge brute de la production agricole : augmentation des rendements

(acteur affecté : exploitant agricole)

� Recommandations :

o Produire 4 guides distincts selon les usages (industrie, tourisme, domestique, agriculture) ;

o Généraliser l’étude et la mener dans d’autres régions.

Synthèse des résultats du groupe 2 travaillant sur le Grand Tunis :

� Principales caractéristiques économiques, sociales et environnementales :

o Population : 2,5 millions d’habitants, croissance démographique : +1,8% par an ;

o Superficie : environ 1 600 km2 ;

o Capitale de la Tunisie. Socialement hétérogène ;

o Volume d’eau distribué en 2013 : 170 Mm3 ;

o Activités : industrie, commerce, secteur tertiaire, agriculture ;

o Environnement : zone côtière, présence de zones humides, zones basses inondables.

� Principaux enjeux :

o Sécuriser l’alimentation (un seul point d’alimentation) ;

o Satisfaire les besoins futurs ;

o Préserver la qualité de l’eau fournie ;

o Assurer l’alimentation des mégaprojets futurs ;

o Recalibrer et rénover le réseau vétuste.

� Objectifs sélectionnés :

o Objectif 1 : Assurer la continuité du service pour tous les citoyens (quantité et qualité) dans

une recherche de satisfaction de la clientèle ;



o Objectif 2 : Maitriser les coûts de revient ;

o Objectif 3 : Rationaliser la consommation spécifique de tous les usagers.

� Partage d’expérience :

o L’adoption d’un mode tarifaire par tranche a eu un impact décisif sur la consommation et a

aidé à réduire le gaspillage ;

o La formation d’auditeurs de systèmes d’eau et les actions de sensibilisation du public ont

permis de rationnaliser la consommation.

o La maitrise de l’exploitation (production et distribution) permet de gérer la demande.

� Recommandations :

o Bien préciser le mode de tarification adopté pour les différentes mesures ;

o Veiller à assurer le besoin vital minimum pour tous;

o Mettre en place un système de veille (détection de fuites, etc.) ;

o Inclure les répercussions sanitaires de l’accès à l’eau (effets positifs et lutte contre les

maladies), non quantifiables directement.

o Maitriser les coûts d’énergie dans le système de production d’eau.

Autres remarques :

� Certaines mesures ne peuvent être catégorisées comme des mesures d’offre ou de demande de

manière exclusive. Ainsi, certaines mesures d’offre peuvent inclure des objectifs de GDE. Par

exemple, fournir en eau une ville voisine (zone du Cap Bon) peut justifier de mettre en œuvre des

mesures de GDE.

� Le guide peut représenter une occasion de renforcer la démarche de coopération et de

décentralisation de la gestion de l’eau, tout en valorisant l’expérience et l’expertise des différents

intervenants.

� Il existe une différence, parfois importante, entre les principes de GDE adoptés dans le cadre

d’une stratégie territoriale et la réalité effective d’application des mesures. Cet écart doit être pris

en compte dans la démarche d’évaluation.

� Dans un contexte économique difficile, les mesures de GDE peuvent être considérées par certains

acteurs comme non prioritaires et être momentanément suspendues (contraintes allégées dans

l’industrie du tourisme par exemple).

� L’articulation des politiques de l’eau locales avec le niveau national voir international n’est pas

toujours claire. Toutefois, elle doit être prise en compte dans le cadre de toute élaboration de

politique de l’eau locale.

� La liste des mesures de GDE présentée dans le guide ne comprend pas la tarification prépayée.

� Dans une analyse coût-avantage de mesures de GDE, certains coûts ou avantages ne peuvent être

traduits monétairement d’une manière cohérente (par exemple des aspects géopolitiques, ou des

tensions sociales). Toutefois, une analyse coût-avantage peut aussi comprendre un volet qualitatif,

dans lequel ces aspects peuvent être pris en compte.



Prochaines étapes

� Finalisation du guide méthodologique et du rapport final incluant le cas du bassin de Sfax

� Dissémination et communication lors d’une session dédiée à la gestion de la demande en eau dans

le cadre du 2nd Forum Méditerranéen de l’eau (Nov. 2014, Murcie) et du 7ème Forum mondial de

l’eau (Avril 2015, Daegu)

� Elaboration d’une proposition de projet pour accompagner des collectivités méditerranéennes

dans la mise en œuvre du guide méthodologique.

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