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COMPTE-RENDU SEJOUR MAROC FEVRIER 2014

Participants : Pierre Rabhi /Laurent Bouquet, Collaborateur Pierre Rabhi / Caroline Bourret,

Assistante Pierre Rabhi / Emmanuelle Pometan, attachée de presse

Josette Amor, membre du Fonds de Dotation Pierre Rabhi, Trésorière de Terre & Humanisme Pesi,

fondatrice d’Epargne en conscience

Bernard et Nüriel Chevilliat, membres du Fonds de Dotation Pierre Rabhi, Bernard est également

membre du CA de T&H

Patrice De Colmont, membre du Fonds de Dotation Pierre Rabhi

Amalia Legros, Directrice de Terre & Humanisme Pesi

Jean Paul Capitani & Françoise Nyssen, Actes Sud

Eric &Isabel de Kermel

Daniel Ruel

Céline Lison, journaliste au National Geographic

Représentants de Terre & Humanisme Maroc

Aicha ROCHDI Co-présidente / Abdelfettah DERIOUCHE Co-Président

Abdellah MADRANI Secrétaire général

Mohamed ELMESKINI Trésorier

Fettouma DJERRARI Co-Fondatrice et membre du CA

Aicha KROMBI Co-Fondatrice

Sabah CHRAIBI Co-fondatrice et membre CA

Julie GASQUET Directrice

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Introduction :

Il y a plus de deux ans que Pierre Rabhi ne s’était pas rendu au Maroc. A l’invitation de

Terre & Humanisme Maroc, et avec la complicité de plusieurs amis Marocains, un séjour a été

organisé du 25 février au 1er mars 2014 avec pour objectifs de faire un état des lieux et enclencher

une réflexion sur les projets de Terre et Humanisme Maroc, ainsi qu’une conférence à Casablanca.

C’est pourquoi Pierre a souhaité qu’une délégation d’amis et de partenaires puissent

l’accompagner.

Figure 1 Vue sur le port de Casablanca depuis la Medina

Mardi 25 Février :

Arrivée en fin de journée à Casablanca puis dîner chez Dejla & Abdelfettah DERIOUCHE,

respectivement membre du CA et Co-Président de Terre & Humanisme Maroc pour un chaleureux

diner de retrouvailles et de rencontres.

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Mercredi 26 Février : Agriculture et apiculture alternatives

Visite du site de Kermet Ben Salem (320 km de Casablanca).

Dans la région de Moulay Idriss Zerhoun, le village de Kermet Ben Salem a souffert de

l’enclavement qui caractérise tant de zones montagneuses au Maroc. La pénurie de ressources en

eau, la rudesse des conditions climatiques et la dégradation des ressources naturelles concourent à la

grande précarité des activités agricoles locales, de plus en plus délaissées par les jeunes générations.

Malgré ces contraintes depuis les premiers ateliers de sensibilisation organisés avec l’association T&H-

PESI en 2003, une dizaine de producteurs locaux s’est appropriée la démarche agroécologique.

Dans le but de revaloriser les potagers familiaux d’autosuffisance alimentaire, des ateliers ont

également été organisés au profit des femmes de l’association locale Oum Kelthoum (création d’une

serre, d’une pépinière et d’un jardin collectif pour la production vivrière de légumes, de plants et de

semences à distribuer dans les jardins familiaux).

Depuis sa première visite en 2004 et au cours des nombreux ateliers qui ont suivi, Maurice

Chaudière a encouragé le développement de l’apiculture alternative locale qui a été à l’origine de

la création de l’association des apiculteurs de Kermet Ben Salem (AAKBS - 2006) et du

projet « Diffusion de l’apiculture alternative » (2010), avec pour objectif la création de la Maison de

l’abeille.

Figure 1 Rucher école, Kermet Ben Salem Figure 2 Rucher école, Kermet Ben Salem

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Figure 3 Présentation et inauguration du rucher

Figure 4 Déjeuner en terrasse la maison des femmes de Kermet Ben Salem

Retour à Casablanca- Diner chez Sabah Chraibi, présidente nationale d’Espod, membre du CA de

Terre & Humanisme Maroc.

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Jeudi 27 février : Journées des alternatives marocaines

Matinée : Présentation du projet d’agriculture urbaine et visite du jardin suspendu des femmes de

l’ancienne médina.

Accueil au Centre de consolidation des compétences féminines au cœur de l’ancienne médina de

Casablanca, créé par Espod-Espace Point de départ- (association marocaine pour la promotion de

l’Entreprise Féminine). Espod, créée en 1991, a pour objectif d’encourager les initiatives féminines et

celles des jeunes pour la création et le développement d‘entreprises et de promouvoir et dynamiser

la valeur et la forces que représentent les femmes chefs d’entreprises ou potentiellement

entrepreneurs. Ainsi Espod est un espace de rencontres, de création de synergies, de solidarité et

d’information. Outre Casablanca, il existe des représentations à Rabat, Fès, Marrakech, Meknès et

Tanger.

- Présentation du projet «Urban Agriculture Casablanca» (UAC) par le Professeur Fouad

Amraoui de la Faculté des sciences de l’Université Hassan II Aïn Chock. Ce projet fait partie

d’un projet international de recherche–actions nommées «Megacities» financées par le

ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la recherche, autour du thème : «Recherche

pour le développement durable des mégapoles de demain – Structures optimisées au

climat et efficientes en énergie dans les centres de croissance urbaine». Casablanca a été

choisie parmi les villes devant bénéficier de ce projet. Les Allemands y ont développé ce

concept entre 2008 et 2014, en coordination avec des groupes écologiques, dont

l'Association de Recherche-Action pour le Développement Durable du grand Casablanca

(Aradd) et l’association Terre et Humanisme-Maroc. Un des projets concrets concerne la

localité de Dar Bouazza pour y développer une production maraichère biologique sur le site

de la Ferme agroécologique pédagogique de Terre & Humanisme Maroc. –

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Figure 5 le site de Dar Bouazza

A une vingtaine de kilomètres de Casablanca, le site de Dar Bouazza s’inscrit dans la

problématique péri-urbaine de spéculation foncière et d’abandon des activités agricoles au profit

d’une urbanisation galopante. Créé en 2003 sur un terrain mis gracieusement à disposition de

l’association par Fattouma Benabdenbi, et avec le concours de Terre & Humanisme Pesi, le jardin

pédagogique de Dar Bouazza est un lieu d’expérimentation, d’accueil et de formation à

l’agroécologie. Il est également depuis 2006, au cœur du projet pilote d’agriculture urbaine à

Casablanca. Le projet « Production alimentaire saine à Dar Bouazza » a permis de maintenir des

espaces nourriciers. Dans ce cadre, T&H Maroc a formé deux groupes de paysans à la production

maraîchère agroécologique et continue aujourd’hui de les accompagner. S’inspirant du concept des

Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP) T&H Maroc a appuyé l’émergence

d’un réseau de vente directe de paniers de légumes grâce à un abonnement solidaire. Aujourd’hui,

les producteurs ont pris en charge la production et la commercialisation des paniers bios.

Figure 6 Visite des jardins de Dar Bouazza et déjeuner

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Retour à Casablanca : 18h30 Conférence de Pierre Rabhi à la Fondation Ibn Abdelaziz Al Saoud,

Casablanca, devant plus de 500 personnes. Organisée par Terre & Humanisme Maroc et plus

largement par le cercle des amis Marocains de Pierre, avec la douce complicité (et l’efficacité !) de

Nora Achab 1, cette conférence a permis de présenter les initiatives autour de Pierre et de donner la

parole aux diverses alternatives concrètes marocaines.

Figure 7 l'auditoire attentif !

Dîner : Chez Mme Leila Sebti

1Nora ACHAB Associée/Gérante Event Plus Agency www.eventplusagency.com

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Vendredi 28 février : Carrefour des Initiatives et des Pratiques Agroécologiques (CIPA)

Départ de Casablanca pour le Douar Skoura, lieu de construction du CIPA à côté de

Marrakech. Accueil de la délégation par les habitants des deux douars Skoura et officiels : le Caïd :

responsable de la région de Sidi Bouathmane, le Cheikh Amid sur le douar, le Moqadem, le

ministère de l’agriculture, la fondation Rhamna, Agence de Développement Social (ADS).

Présentation de l’historique du projet de Carrefour des Initiatives et Pratiques

Agroécologiques (CIPA), description du plan de construction et des matériaux utilisés pour la

construction.

Des remerciements en particulier ont été faits à Pierre Rabhi, initiateur du projet, qui a soutenu le

projet depuis l’origine, à Aïcha Annayah pour son dévouement dans la tache du lancement des

travaux de construction. L’entrepreneur Mustapha Ouled Ben Houmaen de la société Eco Ecolo

construction a été félicité pour la qualité de son travail de gros œuvre à l’identique des maisons du

village tout en respectant les normes en rigueur dans la construction de bâtiment recevant du

public. L’entrepreneur a pris à cœur, comme cela a été souhaité par THM, de faire travailler au

maximum les habitants du Douar dans le chantier de construction et il nous annonce que, jusqu’à

présent, il n’a pas eu besoin de recourir à de la main d’œuvre extérieure.

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Figure 8 Chantier du CIPA

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Figure 9 Vue sur la région de Dar Skoura

Figure 10 Une grande tente a été dressée pour abriter le repas

Réunion de discussion autour du projet :

Ouverture de la réunion par M. Abdelfettah Derouiche, co-président de Terre et Humanisme Maroc

(THM) qui remercie les membres de la délégation pour leur visite des projets au Maroc. La parole a

été donnée à Pierre Rabhi, qui a expliqué sa vision du projet tout en faisant un parallèle avec

d’autres projets ailleurs, en particulier le centre agroécologique de Gorom-Gorom au Burkina Faso.

Ensuite, les échanges ont porté sur les activités propres au Centre à programmer après la fin des

travaux, prévue par l’entrepreneur pour le mois de juillet 2014.

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Des questionnements et des propositions ont été formulés :

- Favoriser les échanges Sud-Sud, avec l’appui de TH-Pesi

- Organisation d’un stage début septembre

- Organisation de chantiers écoles

- La nécessité de définir une stratégie

Faut-il axer la formation tout d’abord auprès des paysans locaux ? Des associations ou

coopératives ? Faire venir des Français pour financer les formations ? Ou des formations cherchant à

intégrer les locaux et l’international ?

- Faut-il un gérant et/ou un coordinateur ? Est-il possible de recruter de nouvelles personnes ?

Peut-on faire intervenir des bénévoles (ex : Agroécologistes sans frontières)?

Proposition de faire venir au CIPA Mohammed Ouaya en gérance, actuellement Coordinateur de

projet THM appuyé par Aïcha Annayah. Mais cette dernière ne souhaite pas continuer à travailler

sur le projet CIPA avec THM. Il y avait aussi la demande d’une Française qui a son mari qui habite

à Marrakech et l’idée de former un jeune local.

Intervention des coprésidents de THM :

Par manque de visibilité financière et devant les difficultés rencontrées dans les étapes de

lancement du chantier et son suivi, le bureau de THM s’est avant tout consacré à assurer de la

réalisation et de la finalisation des travaux plutôt que sur la programmation proprement dite des

activités de formation. De plus, pendant les travaux, il n’est pas pour eux envisageable de recevoir

du public sur le site. THM a pensé à organiser des chantiers écoles, et a déjà reçu la visite

d’espagnoles et a eu des contacts avec l’école d’architecture de Marrakech. Une campagne de

plantation tout autour de la parcelle a été débutée, et l’embauche d’un coordinateur (former un

jeune local) a été évoquée. Les Co-présidents ont conclu un accord avec l’ADS qui prend en charge

les frais d’équipement du CIPA. Ils vont déposer un dossier à la Direction Provinciale de l’Agriculture

(DPA) pour le financement de l’équipement des parcelles en matériel d’irrigation par le goutte à

goutte.

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D’autres interventions et engagements :

- Engagement du Fonds de dotation Pierre Rabhi pour financer la fin des travaux, tout du

moins la structure de base car il s’agit bien sûr d’un chantier évolutif.

- Amalia Legros, Directrice TH-Pesi : A titre personnel, elle remercie THM pour son accueil, elle a

été émerveillée par ce qu’elle a vu durant la semaine et se dit confiante pour la suite du projet.

A titre professionnel, TH-Pesi fait partie de différents réseaux en France qui peuvent être

mobilisés. Les liens entre THM et TH-Pesi sont forts mais TH-Pesi ne peut pas prendre de

décision à la place de THM. C’est d’abord à THM d’élaborer son plan d’action pour que TH-

Pesi puisse se positionner. Actuellement, la politique de TH-Pesi tend vers une « délocalisation »

vers d’autres partenaires locaux.

- Intervention de Jean-Paul Capitani (Editeur Actes Sud) : L’année prochaine dans le cadre des

10 ans de THM, il faut structurer l’offre, rassembler l’information, l’histoire, les difficultés

techniques. La rédaction d’un livre donnerait de la crédibilité à cette belle expérience, JP

Capitani est prêt à apporter son soutien.

La réunion s’est clôturée sur la décision suivante :

Décision de relancer la création d’un comité de pilotage comprenant des représentants de THM

(deux personnes plus « jardin » et deux autres plus « gestion »), un représentant de TH-Pesi et un

représentant du fond de dotation. Julie Gasquet, la directrice de THM se charge de créer et

d’animer le comité de pilotage.

A la fin de la visite l’entrepreneur Mr Mustapha OuldBenHouame offre à Pierre et à THM deux

albums photos qui retracent la vie du chantier depuis son lancement jusqu’à la veille de la visite de

la délégation, ainsi que quelques photos de la vie dans le village de Skoura.

Dîner à l’hôtel El Fassia Aguedal à Marrakech avec la présence de Leïla Shahid.

Samedi 1er Mars : Matinée libre et retour.

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Conclusion :

Ce séjour a permis non seulement de faire connaitre les avancées des différents

projets de THM mais également et surtout de pouvoir échanger sur les diverses pratiques

agroécologiques, de renforcer les liens et les partenariats de coopération entre les deux rives

de la Méditerranée (également avec la visite de partenaires Algériens). Tous nos

remerciements à l’équipe marocaine pour la qualité de l’organisation, son accueil si

chaleureux et ces moments rares de partages, nos remerciements à tous d’avoir pu être là

quelques jours avec Pierre, croyez bien qu’il en a été profondément touché.