Compte rendu - Rencontre autour de 15-06-2012

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Compte rendu du 16 juin 2012 Les coups de coeur

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Compte rendu - Rencontre autour de 15-06-2012

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Compte rendu du 16 juin 2012

Les coups de coeur

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Les participantes de « Rencontre autour de » ont évoqué :

Loin des mosquées Armel Job

Le rêve de la montagne d’or Ling Zhang.

Et il dit (E disse) Erri De Luca

Au zénith Duong Thu Huong

Composition française - Retour sur une enfance bretonne Mona OZOUF

Calligraphie des rêves Juan Marsé

Stoner John Williams

La Bretagne des photographes, la construction d’une image de 1841 à nos jours Alain Croix, Didier Guyvarc’h, Marc Rapilliard,

Christophe le passeur Charles Baudouin

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Loin des mosquées d’Armel Job

Editions Robert Laffont Le livre démarre avec l’histoire de René, un responsable de pompes funèbres. Il y a Marcel, un employé « un peu limité » intellectuellement. René a un ami turc, Altan, marié à Sandra. Le cousin turc d’Altan, Evren, travaille à Luxembourg et se marie. Il épouse sa cousine Yasmin. Altan demande à René d’héberger des membres de sa famille. Or Evren avait été amoureux d’une autre cousine, Derya, car il avait vécu quelques temps chez le père de celle-ci, son oncle. Il n’a pas eu le droit de l’épouser parce qu’il l’avait vu nue dans sa salle de bains. Des échanges de courrier ont fait que cet épisode a été su des deux familles et Derya a été rejetée des siens. Yasmin qui n’avait pas choisi Evren apprend à l’aimer et se fait aimer de lui mais Derya revient. Ce livre nous plonge dans la culture musulmane traditionnelle. Nous sommes pris par l’histoire qu’on ne peut quitter…. Les personnages sont intéressants, surtout les femmes Yasmin et Derya. Un excellent moment rempli de suspense et de rebondissments.

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Le rêve de la montagne d’or de Ling Zhang.

Du milieu du XIX siècle au début des années 2000, cinq générations de chinois obsédés par un même rêve : conquérir la montagne d’or et en rapporter les richesses sur leur terre natale. Ling ZHANG est née à HANGZHOU en 1957, elle vit au Canada depuis 1986. Lauréate de nombreux prix littéraires en Chine, dont celui de romancière de l’année 2009, elle a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles. Le Rêve d’or est son premier ouvrage à paraitre en français. La traduction est de Claude PAYEN. Roman plein de souffle et d’ampleur, à la découverte de l’histoire tourmentée de ces chinois d’Amérique. C’est une magnifique saga ou se mêlent l’opium, la sueur et les larmes. C’est le récit du destin d’une famille chinoise (Chine impériale) en quête d’une vie meilleure sur les riches terres Cette fresque s’étend sur plusieurs générations de la famille Fang De Fa . Ce passage se fait en douceur : on change de héros sans peine ; on souhaite aller jusqu’au bout… Ce roman a tout d’un document historique avec un regard impartial sur ces faits et sur les différences de traitements entre les peuples chinois, indiens et canadiens.

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ET IL DIT ( E DISSE) ERRI DE LUCA

Traduit de l’italien par Danièle Valin Gallimard, 2011, 103 pages Chaque matin, dès l’aube, depuis de nombreuses années, l’écrivain commence sa journée en lisant l’hébreu ancien de la Bible. Il considère cette mémoire qui sourd du fond des temps comme un inépuisable et précieux cadeau et en a nourri plusieurs essais. Dans E Disse, il met en scène la déclinaison du Décalogue en une poétique singulière. Moïse face au Sinaï nous est présenté comme le premier alpiniste de l’Histoire saisi de vertige et épuisé par la proximité de la Divinité et le poids des tâches à accomplir.

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AU ZENITH DUONG THU HUONG

Roman Le Livre de Poche (31706), 695 pages L’auteur, par le biais de la fiction, revient sur un épisode dramatique et peu connu de la vie de Ho Chi Minh : afin que l’on conserve de lui l’image d’un homme exclusivement dévoué à sa patrie, d’un ascète dégagé de toute préoccupation charnelle, le Bureau politique a fait en sorte d’écarter toute présence féminine auprès de son héros, jusqu’au crime. Ample fresque lourde de drames mais brossée dans un style chantant et coloré.

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COMPOSITION FRANCAISE - Retour sur une enfance bretonne Auteur : Mona OZOUF

Editeur : Gallimard - 2009 Mona OZOUF, agrégée de philosophie, professeur, historienne et directrice de recherche au CNRS. Pour Mona OZOUF, la composition française n’est pas seulement un devoir scolaire mais aussi et surtout la façon de composer avec les trois croyances de son enfance : la foi bretonne de la maison, la foi républicaine de l’école et la foi chrétienne de l’église. Trois croyances disparates et antagonistes. Mona OZOUF est née en 1931, dans une famille d’instituteurs militants d’extrême-gauche qui défendent la cause bretonne. Son père meurt lorsqu’elle a 4 ans. Elle va vivre avec sa mère et sa grand-mère, dans l’école où sa mère a un appartement de fonction, à Plouha à côté de Paimpol. Elle grandit dans le culte de son père qui voulait faire place à une Bretagne autonome dans une France fédérée. La région dans la nation. Elle entre au collège à Saint-Brieuc où sa mère a obtenu un poste, en 1941. C’est la guerre : sirènes des alertes, bombardements des avions, parfois coups de feu dans les rues. Elle découvre l’étoile jaune sur la veste d’une camarade… Elle est bouleversée, lorsqu’en 1943, trois lycéens sont fusillés pour avoir abattu un soldat allemand. En classe de troisième, elle a Renée Guilloux, la femme de Louis, comme professeur qui avait d’ailleurs eu aussi sa mère comme élève. Madame Guilloux se prend d’affection pour Mona et l’invite chez elle où elle fait la connaissance de Louis, qui sera son « indicateur de lecture ». Il lui conseillera de lire en premier l »Etranger » de Camus. Elle entre à l’Hypokhâgne à Rennes, puis à Paris, la Sorbonne, l’Ecole Normale Supérieure et au Parti Communiste enfin où elle adhère en 1952, pour elle c’était une manière de manifester fidélité à son père. Louis Guilloux lui avait dit : « même peu doué pour la fiction, on peut écrire ». Elle suivra ce conseil et écrira plusieurs essais sur la Révolution Française dont les acteurs la fascinent, et en 1992, «La République des instituteurs » avec son mari, Jacques OZOUF.

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Calligraphie des rêves Juan Marsé

Traduit de l’espagnol par Jean-Marie Saint-Lu Editions Christian Bourgeois - 412 pages

Le dernier roman de Juan Marsé -Calligraphie des rêves- est sans doute le plus autobiographique de ses romans. Ringo, un enfant doué pour la rêverie et pour inventer des histoires (surtout des westerns) avec ses copains dans le parc Güell du Barcelone de l’après guerre, se rêve pianiste. Il grandit dans le quartier populaire du Guinardo entre un père adoptif haut en couleur, appelé le « Raticide », chef d’une brigade des services municipaux d’hygiène, désinfection et dératisation de lieux publics, qui visiblement ne s’occupe pas que des rats, et une mère, infirmière sans l’être, surtout garde malade. A l’âge de 15 ans, Ringo qui déteste son apprentissage en orfèvrerie, perd un index alors qu’il travaillait sur son établi. Il se rêvera donc pianiste à neuf doigts. Durant sa convalescence, il se réfugie dans le bistrot de la señora Paquita avec ses livres et observe le quotidien de ses voisins. Il y a Vicky Mir, vulgaire mais pulpeuse kiné et son histoire avec l’étrange ex-footballeur boiteux M. Alonso, sa fille Violeta qui attire malgré lui l’adolescent et d’autres encore. Ringo est attentif à ce monde qui l’entoure, si plein de sous-entendus et de mystères, dont celui qui entoure les activités de son père, (qui résiste activement au franquisme) et ceux de sa naissance, de son nom, et de son adoption. « Ce qui est inventé pressent Ringo, peut avoir plus de poids et de crédit que la réalité, plus de vie propre et plus de sens, et par conséquent plus de possibilité de survie face à l’oubli ». Ringo, au fil du récit devient écrivain. La grandeur de ce récit réside dans ces personnages désemparés qui se côtoient, vibrent, pleurent, souffrent, aiment, désirent comme s’ils étaient réels. L’auteur catalan a reçu pour cette œuvre, le prestigieux prix Cervantes.

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STONER John WILLIAMS (1922-1994)

Editions "Dilettante" 2011 - Lu, aimé et librement traduit par Anna GAVALDA. Né pauvre dans une ferme du Missouri en 1891, le jeune William STONER, grand, maigre, maladroit, trop tôt voûté, est envoyé à l'Université de Columbia par son père pour y étudier l'agronomie. Il y découvre la littérature et le monde de l'esprit. C'est une révélation qui change sa vie et lui donne un sens. Il déçoit les siens en devenant professeur de littérature anglaise. Se voue corps et âme à la littérature et à ses étudiants, se trompe d'histoire d'amour, assiste impuissant aux ravages causés par la crise économique et deux guerres mondiales, connaît l'amour, puis finit par renoncer au bonheur, mais rien ne le diminue : IL LIT. Superbe hommage aux livres, à ceux qui les écrivent et à ceux qui se dévouent pour les faire aimer.

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La Bretagne des photographes. La construction d’une image de 1841 à nos jours

Auteurs : les historiens Alain Croix et Didier Guyvarc’h ; le photographe Marc Rapilliard, Editions Presses Universitaires de Rennes (PUR); Paru en septembre 2011 ; 510 pages. Ce grand livre relié est imposant et pesant puisqu’il fait 510 pages au format 25 x 32 cm. Il présente 500 photos depuis les origines de la photographie jusqu’à nos jours toutes légendées en s'efforçant autant que possible de situer les lieux, les personnages, les époques, mais encore d’analyser le type de regard qui se trouve ainsi formalisé, et le procédé photographique employé. Quatre chapitres : · Les photographes de la ville à la campagne (1840-1880) · La Belle Époque de la photographie (vers 1880-vers 1918) · Des clichés aux regards (1920-1960) · Après 1960 : images du changement, changement de l’image C’est plus qu’un beau livre. Chaque chapitre commence par une douzaine de pages de texte pour expliquer les évolutions techniques et les transformations de la pratique photographique qu'elles ont engendrées. Au fil des pages, on découvre quantité de clichés intéressants sur les lieux et leur évolution au cours du temps, sur les modes de vie des différentes catégories sociales, sur les représentations, souvent folkloristes, de la Bretagne, provenant des collections publiques et privées de Bretagne et de toute la France, d’Allemagne, du Royaume-Uni, de Suisse, des États-Unis ou du Canada. Une source d’émotion devant la beauté, l’occasion de sourire parfois, de réfléchir à ce qui a façonné notre imaginaire, nos représentations de la Bretagne. Daguerréotypes aux couleurs irréelles, cartes postales aux stéréotypes caricaturaux, photos de presse, photos de famille à la mise en scène voulue ou inconsciente, œuvres iconoclastes de jeunes artistes d’aujourd’hui… mer, ville, port, campagne, intérieur bourgeois, scène rurale ou industrielle, paysage, portrait, scène de travail… La variété est immense mais organisée et commentée avec brio par un trio d’auteurs de haute volée. Les termes techniques sont regroupés et expliqués à la fin du livre. Comment ne pas rêver devant cette photo de la page 52 prise en 1870, où quelques femmes en crinoline et un homme tirent à l'arc sur la plage de Dinard. Comment ne pas rêver en regardant les premières pages du livre où une série de neuf photographies du port de Quimper de 1857 à 1925 montre l'évolution de la marine, uniquement à voile au XIXème siècle, puis à vapeur. Comment ne pas rêver devant la précision et le contraste de cette gravure d'après daguerréotype du port de Nantes réalisée en 1842, ou bien le pont transbordeur de Nantes en 1903, ou bien le pont transbordeur à rails submersibles qui relie Saint-Malo à Saint-Servan entre 1873 et 1923. Un beau livre à offrir ou à s'offrir.

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Christophe le passeur Charles Baudouin

Christophe le passeur est le testament spirituel que Charles Baudouin, philosophe du début du XXème siècle s’intéressant à la psychanalyse, ne voulut pas éditer avant sa mort. La densité des sentiments analysés dans ce livre sont révélés par la noblesse des situations qui se succèdent. Dans la première partie, « condition humaine », il explique pourquoi il choisit de devenir ermite, se mettant au service des voyageurs qui ne peuvent pas traverser le vieux pont devenu impraticable. A travers la personnalité de ses « clients », il analyse sous forme de dialogues ou de monologues : le respect, le désir, l’absurde, pais aussi l’amour, le sens, le progrès, tout ce qui tend vers l’idéal humain, donner un sens à sa vie. On a dit de ce livre rempli de poésie qu’il pouvait être « le Petit Prince pour grandes personnes ».