Comprendre l'analyse financère - Decitre.fr : Livres ... · Approche globale de la performance...
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Comprendrel'analyse financièreUne méthode d’apprentissagepour tous les acteurs de l’entreprise
Chacun des acteurs de l’entreprise (dirigeants, actionnaires, salariés,clients, fournisseurs, banquiers, etc.) est concerné par la santééconomique et financière de celle-ci. Le modèle d’analyse financièredéveloppé ici propose une démarche permettant à chacun d’entre euxd’apprécier la performance de l’entreprise, selon son propre référentiel.
Ce modèle original a été conçu par l’auteur auprès de publics impliquésdans le fonctionnement de l’entreprise, notamment des dirigeants de TPEet des salariés d’entreprise.
Cette méthode a ensuite été développée auprès d’un public d’étudiants(Toulouse Business School, écoles d’ingénieurs, etc.) au cours deformations continues.
L’ouvrage est destiné autant aux étudiants (écoles supérieures decommerce, écoles d’ingénieurs, universités, IUT, BTS, etc.) qu’auxpraticiens de l’entreprise (actionnaires, dirigeants, salariés).
Cette nouvelle édition enrichie permet au lecteur :• d’acquérir les outils méthodologiques de base ;• de comprendre les mécanismes économiques et financiers
de l’entreprise ;• de valider ses connaissances à l’aide d’un QCM et d’un cas transversal.
Michel Salva ([email protected])Expert-comptable, il enseigne à Toulouse Business School (TBS). Il est également l’auteur d’Initiation à la logique comptable (Vuibert).
ISBN : 978-2-311-40283-4
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9 782311 402834
Com
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ère
©Corgarashu/Fotolia.com
Comprendrel'analyse financièreUne méthode d’apprentissagepour tous les acteurs de l’entreprise
Michel Salva
INCLUS :nouveau castransversal
5e édition
Sommaire
Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX
Première partie – La méthode
Titre 1 — Les modalités d’utilisation du modèle d’analysefinancière
Chapitre 1. Processus économique et financier de l’entreprise . . . . . . . . . 5
Chapitre 2. Compréhension des documents financiers . . . . . . . . . . . . . . . 17
Chapitre 3. Sensibilisation à la performance économique et financière . . . 39
Chapitre 4. Les déterminants de la performance économique . . . . . . . . . 53
Titre 2 — Le processus d’exploitation
Chapitre 5. Présentation du processus d’exploitation . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Chapitre 6. Analyse du processus de création de la valeur ajoutée . . . . 85
Chapitre 7. Utilisation de la valeur ajoutée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Chapitre 8. Approche globale de la performance d’exploitationet application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
Titre 3 — La politique financière
Introduction générale à la politique financière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Chapitre 9. Analyse des besoins de financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Chapitre 10. Analyse des flux de liquidités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
Chapitre 11. Conséquences de la politique financière pour l’actionnaire 193
Chapitre 12. Analyse du risque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
V
Titre 4 — SynthèseChapitre 13. La démarche de diagnostic économique et financier . . . . . . 227
Chapitre 14. Cas transversal : la société Turbac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
Deuxième partie – Le QCMQuestionnaire à choix multiple (QCM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
Corrigé du QCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
Comprendre l’analyse financiere
VI
Chez X, au 31/12/N, l’integralite du capital economique est financee pardes capitaux propres : le montant des dettes financieres est donc nul et le resultatnet egal au resultat economique. Ainsi, la rentabilite des capitaux propres eststrictement egale a la rentabilite economique.
Chez Y, au 31/12/N, les 2/3 du capital economique sont finances par des dettesfinancieres et le 1/3 par des capitaux propres. Le resultat net qui sanctionnel’activite dans sa globalite est donc ampute du montant des charges financierescorrespondant au cout de l’emprunt (3 Ke) au cours de l’annee N. Dans cesconditions, le resultat net s’eleve a 12 Ke (15 Ke – 3 Ke) et la rentabilite descapitaux propres a : Resultat net / Capitaux propres = 12/30 = 40 %.
RESULTAT ECONOMIQUE : 15CHARGES FINANCIERES : - 3
SYNTHESE COMPTE DE RESULTAT«Y»
« année N »
RESULTATNET :
12
BILAN FINANCIER «Y»AU 31/12/N
CAPITAL ECONOMIQUE
90CAPITAUX PROPRES 30
RESSOURCES FINANCIERES
DETTES FINANCIERES 60
RESULTAT ECONOMIQUE : 15CHARGES FINANCIERES : - 3
SYNTHESE COMPTE DE RESULTAT«Y»
« année N »
SYNTHESE COMPTE DE RESULTAT«Y»
« année N »
RESULTATNET :
12
BILAN FINANCIER «Y»AU 31/12/N
BILAN FINANCIER «Y»AU 31/12/N
CAPITAL ECONOMIQUE
90CAPITAUX PROPRES 30
RESSOURCES FINANCIERES
DETTES FINANCIERES 60
La rentabilite des capitaux propres est ainsi fonction :1. de la performance economique : RE / CE = 16,67 % ;2. de la politique financiere caracterisee par l’importance des dettes financieres
(60) et leur cout (3 Ke).Le resultat net sanctionne l’activite globale de l’entreprise et vient donc
remunerer les capitaux propres apportes par les actionnaires (RN / CP = 40 %).
ChargesFinancières
3
Résultat Net12
CAPITALECONOMIQUE :
90
DettesFinancières
60
Capitaux Propres
30
RESSOURCESFINANCIERES :
90
Résultat Économique
15
Compte de résultat« Année N »
Bilan Financier Y« 31/12/année N »
1
2
3
ChargesFinancières
3
Résultat Net12
CAPITALECONOMIQUE :
90
DettesFinancières
60
Capitaux Propres
30
RESSOURCESFINANCIERES :
90
Résultat Économique
15
Compte de résultat« Année N »
Bilan Financier Y« 31/12/année N »
ChargesFinancières
3
Résultat Net12
CAPITALECONOMIQUE :
90
DettesFinancières
60
Capitaux Propres
30
RESSOURCESFINANCIERES :
90
CAPITALECONOMIQUE :
90
DettesFinancières
60
Capitaux Propres
30
RESSOURCESFINANCIERES :
90
Résultat Économique
15
Compte de résultat« Année N »
Compte de résultat« Année N »
Bilan Financier Y« 31/12/année N »
Bilan Financier Y« 31/12/année N »
1
2
3
Sensibilisation à la performance économique et financière
49
La comparaison entre la performance financiere « Rcp = 40 % » et la renta-bilite economique « Re = 16,67 % » permet de mettre en evidence une differencede 23,33 % induite par la politique financiere de l’entreprise. Ces 23,33 %traduisent l’impact de l’equilibre financier sur la performance financiere, c’est le« levier financier (L) ».
CAPITALECONOMIQUE :
90Re R.E.
C.E.16,67 %
R.N.C.P.
Rcp
40 %
Dettesfinancières
60 30
RESSOURCESFINANCIERES :
90L = Rcp – Re=
23,33%
Mise en évidence du levier financier (L) :
Ch. Fi.i
5%
CAPITALECONOMIQUE :
90
CAPITALECONOMIQUE :
90Re RE
CE16,67 %
RNCP
Rcp
40 %
Capitauxpropres
30
RESSOURCESFINANCIERES :
90
RESSOURCESFINANCIERES :
90L = Rcp – Re=
23,33 %
é
DFi
5%
Ayant mis en evidence l’existence de l’effet de levier en comparant larentabilite des capitaux propres « Rcp » a la rentabilite economique « Re »,nous allons maintenant analyser les causes de cet effet de levier qui sont doubles :
– tout d’abord, la difference entre la rentabilite economique et le cout desdettes financieres ;
– ensuite, l’importance des dettes financieres par rapport aux capitauxpropres.
a) Différence entre rentabilité économique et coût des dettes financièresSi l’on considere la societe Y, 1 e place dans le capital economique rapporte0,166 7 e de resultat economique. Par ailleurs, 1 e emprunte coute 0,05 e (3 Ke
d’interet / 60 Ke d’emprunt). Le cout d’emprunt « i » est donc egal a 5 %. Ainsi,chaque euro emprunte et place dans le capital economique genere un revenusupplementaire de (0,166 7 e – 0,05 e = 0,116 7 e). Ce revenu supplementaireameliore la rentabilite des capitaux investis par l’actionnaire.
Lorsque le differentiel entre la rentabilite economique « Re » et le cout del’emprunt « i » est positif (Re – i 4 0), l’effet de levier est positif. Dans le cascontraire (Re – i 5 0), l’effet de levier est negatif.
b. Importance des dettes financieres par rapport au capital apporteL’importance de l’endettement financier par rapport aux capitaux propres
(DF / CP) constitue un bras de levier avec un effet amplificateur si DF / CP 4 1et un effet reducteur dans le cas contraire (DF / CP 5 1).
Pour la societe Y, le montant des dettes financieres s’eleve a 60 Ke alors que lemontant des apports est de 30 Ke : le bras de levier DF / CP est de 2 (60/30). Ilest superieur a 1 et joue donc un effet d’amplification. Ainsi, l’importance des
La méthode
50
emprunts va se traduire par un phenomene d’amplification de l’effet de levier parrapport au differentiel : L = (Re – i)6DF / CP.
b) Synthèse des causes de l’effet de levierL’importance de l’effet de levier par rapport a la rentabilite economique resultedonc de deux facteurs :
– l’importance du differentiel entre la rentabilite economique et le tauxd’interet de l’emprunt (11,67 %) ;
– l’importance des dettes financieres par rapport aux capitaux propres (2).
(1) Bras de levier :DF/CP 2(2) Différentiel : (Re - i) 11,67%((3) = (1) x (2)) Effet de levier : L 23,33%
Remarque concernant la determination de la rentabilite des capitauxpropres
Au final, on peut reconsiderer la rentabilite des capitaux propres en mettant enevidence la contribution de chacun de ses determinants :
– la performance economique « Re = 16,67 % » ;– l’impact de la politique financiere materialise par l’effet de levier :
« L = 23,33 % ».
RNCP
Rcp
Équilibre économique
16,67%CE
REReReL
Effet de levier
23,33%
40%
Rentabilité descapitaux propres
+
Remarque concernant l’appreciation de la rentabilite des capitauxpropres
La synthese de la performance economico-financiere pour une periode donneeest mesuree par la rentabilite des capitaux propres.
Toutefois cette rentabilite qui concerne une periode donnee ne peut etredeconnectee du contexte cyclique auquel l’entreprise se refere. Prenons l’exemplede deux entreprises :
– l’une degage une rentabilite economique de 8 % avec un produit enphase de demarrage tres prometteur, qui devrait se developper ;
Sensibilisation à la performance économique et financière
51
– l’autre degage une rentabilite de 11 % avec un produit en fin de vie sanspour autant que l’entreprise ne developpe de produits relais.
Meme si la rentabilite de la premiere entreprise est plus faible aujourd’hui, sarentabilite devrait s’ameliorer avec la maturite du produit. La seconde entreprisen’a pas de perspective d’amelioration de sa rentabilite economique.
Il est important de situer la rentabilite dans un contexte pluriannuel etde considerer les phenomenes de cycles d’activites (cycle produits, cycles tech-nologiques...).
Par ailleurs, independamment des phenomenes cycliques, si l’entrepriseconnaıt la rentabilite qu’elle a degagee dans le passe, elle n’en maıtrise pas ledevenir. Le fonctionnement de l’environnement economico-financier est laresultante d’actions menees par l’ensemble des acteurs concernes (clients, four-nisseurs, concurrents, Etat, organismes financiers), chacun d’entre eux ayant uncertain pouvoir d’intervention. L’entreprise exposee au comportement des acteursconcernes est soumise a de fortes incertitudes qui conditionnent les equilibreseconomiques et financiers.
Nous pouvons ainsi schematiser l’approche de la performance globale del’entreprise :
Appréciation du risque :
Risque économiqueRisque financier
Evolution de l’activité :Variation du C.A.
et perspectives futures
EquilibreEconomique :
“rentabilité
économique”
EquilibreFinancier :“Modalité de
financement
du C.E. »
de la rentabilité des capitaux propres
Appréciation de la performance économico-financière :
Appréciation du risque :
Risque économiqueRisque financier
Appréciation du risque :
Risque économiqueRisque financierRisque économiqueRisque financier
Evolution de l’activité :Variation du C.A.
et perspectives futures
Évolution de l’activité :Variation du CA
et perspectives futures
Rentabilité descapitaux propres:
Résultat net
capitaux propres
au regard de :
EquilibreEconomique :
“rentabilité
économique”
EquilibreFinancier :“Modalité de
financement
du C.E. »
Équilibreéconomique:
“rentabilité
économique”
Équilibrefinancier :“Modalité de
financement
du CE”
Éléments constitutifs de la rentabilité des capitaux propres
Appréciation de la performance économico-financière :
La performance economique et financiere de l’entreprise s’apprecie au regardde sa rentabilite actuelle et passee mais aussi de son risque de fluctuation. Lavolatilite de la rentabilite dans un contexte d’evolution permanente de l’activitedepend du risque economique mais egalement du risque financier.
La méthode
52
Chapitre 4
Les déterminants de laperformance économique
NOTIONS CLES
Deux composantes dans l’outil economique :– Une composante interne : moyens humains et materiels generant l’activite
d’exploitation et accessoirement les operations exceptionnelles.– Une composante externe : titres de participation detenus sur des filiales
generant des produits financiers.Les determinants de la rentabilite d’exploitation : REX / CE– La profitabilite d’exploitation, qui traduit la capacite de l’activite de l’entre-
prise a generer du resultat d’exploitation (REX / P).– Le coefficient de rotation du CE, qui est fonction de l’importance des capitaux
engages (P / CE).
1. Performance économique et performance d’exploitationL’outil economique comprend l’ensemble des moyens mis en œuvre par lesdirigeants de l’entreprise en fonction du cadre de reference de l’entreprise.Au-dela de l’articulation metier / dimension qui constitue la raison d’etre del’entreprise, l’outil economique comprend deux composantes :
– Une composante interne qui comprend, a l’interieur du perimetrejuridique de l’entreprise, l’ensemble des moyens humains et materielsdont l’utilisation entraıne la consommation de charges d’exploitation envue de la realisation de produits d’exploitation : l’activite d’exploita-tion. Elle constitue l’essentiel de l’activite economique.Toujours dans le cadre de l’activite economique, l’entreprise peutaccessoirement etre amenee a realiser des operations exceptionnellesqui, generalement, concernent directement la composition de son outil
53
economique (par exemple : plus-values sur cession d’immobilisations,couts de restructuration...).
– Une composante externe materialisee par des titres de participationsur les filiales faisant partie du perimetre du groupe. La fonction de cesfiliales peut etre commerciale, technique et dans ce cas leur activite peutindirectement impliquer l’activite d’exploitation ; elles peuvent aussiavoir une activite deconnectee de la societe mere. En tout etat de cause,les dividendes reverses par la societe fille a sa mere constituent desproduits financiers qui font aussi partie integrante du resultat econo-mique, la filiale pouvant etre consideree comme un prolongement del’outil economique de la mere.
Ainsi le resultat economique comprend, a titre principal, le resultat d’ex-ploitation et, a titre accessoire, le resultat exceptionnel et les produits financiers.
Activité exceptionnelle
Résultatexceptionnel
Résultat économique
CapitaléconomiqueRésultat économique
Capital économique
Synthèse de l’ équilibreéconomique
Résultatd’exploitation
Activité d’exploitation
Effectif moyen
Composante interne :
Utilisateur d’immobilisations
Produitsfinanciers
Gestion des actifs financiers
Titres de participation
Composante externe :
Ou
tiléco
no
miq
ue
La rentabilite economique est donc fonction essentiellement de la rentabilited’exploitation, mais aussi de la contribution des operations exceptionnelles et desproduits financiers.
Résultat économique
Capital économique
+ +Résultat exceptionnel
Capital économique
Produits financiers
Capital économique
2. La contribution des opérations exceptionnelles et des produits financiers :
La rentabilité d’exploitation constitue le « poumon » de la rentabilité économique :
Résultat exploitation
Capital économique
1. la rentabilité d’exploitation(synthèse de la performance d’exploitation):
Fonction de :
La méthode
54
2. Analyse de la performance d’exploitationLa performance d’exploitation sanctionne l’exercice par l’entreprise de son metier.C’est la raison pour laquelle elle constitue l’essentiel de la performance globale del’entreprise.
Elle peut ensuite etre modifiee par des operations exceptionnelles, des produitsfinanciers et l’effet de levier.
Il n’en demeure pas moins que les fondements de l’entreprise concernent bienl’activite d’exploitation et que la rentabilite d’exploitation est le pivot structurelde la rentabilite des capitaux propres.
Dans cette partie nous allons caracteriser la rentabilite d’exploitationen mettant en evidence les principaux determinants.
2.1. Mise en évidence de la rentabilité d’exploitation
Sur un cycle, l’entreprise doit degager un resultat d’exploitation conformeaux attentes des investisseurs ayant finance le capital economique.
La presentation schematique du processus d’exploitation permet de position-ner l’utilite des « acteurs salaries » œuvrant au cœur du processus d’exploitationet celle des « acteurs financiers » qui, en tant qu’investisseurs, sont interesses parla rentabilite d’exploitation.
Rentabilité d’exploitation: : Résultat d’exploitation (REX)
Capital économique (CE)« Rex »
Présentation schématique du processus d’exploitation
OUTIL ECONOMIQUEActeurs salariés
utilisateurs d’immobilisations
1a. L’objet de l’outil économique est laréalisation de l’activité d’exploitation
CAPITALECONOMIQUE
nécessitant le recours à des
Acteurs financiers
1b. L’utilisation de l’outil économique génère des besoins de financement
3. La fonction du résultat d’exploitationest de rémunérer le capital économique
Produits d’exploitation
Charges d’exploitation
Résultat d’exploitation
ACTIVITE D’EXPLOITATION
2. Le résultat d’exploitationsanctionne l’activité
d’exploitation
Si la performance d’exploitation est materialisee par la rentabilite d’exploi-tation, nous allons voir que celle-ci comprend differentes facettes permettantd’avoir une approche typologique des entreprises en fonction de la structurationde leur rentabilite.
Les déterminants de la performance économique
55
Pour illustrer notre propos, nous allons prendre un exemple.Considerons trois societes A, B, C, qui sont situees dans des secteurs d’activite
distincts et possedant donc des modeles economiques differents. Voici leur etatde synthese au 31/12/N :
COMPTE DE RESULTAT "ANNEE N"
A B CProduction : 200 150 125 - matières premières : 10 20 10 - Frais généraux : 20 15 5 - Frais de personnel : 144 70 30 - Dotation aux amortissements 16 30 55
= Résultat d' exploitation : 10 15 25
BILAN COMPTABLE AU 31/12/N
ACTIF A B C PASSIF A B C
Immobilisations brutes : 80 150 442 Capitaux propres : 100 150 250
- Amortissements : 40 75 221
= Immobilisations nettes : 40 75 221 Fournisseurs : 5 5 5
Stock : 5 6 4
Clients : 60 74 30
TOTAL ACTIF : 105 155 255 TOTAL PASSIF : 105 155 255
Determinons tout d’abord leur performance d’exploitation (resultatd’exploitation / capital economique « REX / CE »).
Le capital economique « CE » correspond au besoin de financement induit parle fonctionnement economique de l’entreprise :
– immobilisation nette ;– besoin en fonds de roulement (BFR).
Le mode de financement du capital economique « CE » est assure par desressources financieres « RF » dont la repartition entre les capitaux propres « CP »et/ou les dettes financieres « DF » est determinee par la politique financiere del’entreprise. Dans le cas des entreprises qui nous interessent (entreprises A, B, C)l’integralite du financement provient des capitaux propres « CP ».
Lorsque le montant des ressources financieres « RF » mises a la disposition del’entreprise est superieur au montant des immobilisations nettes et du besoin enfonds de roulement, le solde residuel des ressources financieres non utilisees seretrouve en tresorerie positive « T 4 0 ».
Dans le cas des entreprises qui nous interessent (entreprises A, B, C), lemontant des ressources financieres est entierement utilise par le financement desimmobilisations nettes et le financement du BFR. Le solde de tresorerie est doncnul.
On peut donc determiner le bilan financier des entreprises A, B, C qui etablitl’equilibre entre les besoins de financement materialises par le capital econo-mique et les ressources de financement.
Si le bilan financier comprend l’ensemble des elements contenus dans le bilancomptable, la structure de ces deux tableaux est fondamentalement differente.
La méthode
56
Le bilan comptable etablit un equilibre patrimonial entre les elements positifsdu patrimoine « actif » et les elements negatifs du patrimoine « passif » alorsque le bilan financier etablit l’equilibre financier entre les « besoins » et les« ressources ».
A partir du bilan comptable, nous avons construit les bilans financiers desentreprises A, B, C au 31/12/N.
BILAN FINANCIER AU 31/12/N
BESOINS A B C RESSOURCES A B C
Immobilisations brutes : 80 150 442 Capitaux propres : 100 150 250 - Amortissements : 40 75 221 = Immobilisations nettes : (1) 40 75 221Stock : 5 6 4 + Clients : 60 74 30
- Fournisseurs : 5 5 5 = Besoins en fonds de roulement : (2) 60 75 29
TOTAL CAPITAL ECONOMIQUE : (1) + (2) 100 150 250 TOTAL RESSOURCES FINANCIERES : 100 150 250
On peut donc determiner la rentabilite d’exploitation (REX / CE).
A B CRésultat d'exploitation : (REX) 10 15 25Capital économique : (CE) 100 150 250Rentabilité d'exploitation : (Rex)
Résultat d'exploit. / Capital éco. (REX/CE) 10% 10% 10%
Remarques generales sur l’appreciation de la rentabilite d’exploitationLe critere de rentabilite indique le rendement des capitaux engages par les
investisseurs. L’attente de rendement d’un investisseur est la meme quelle quesoit l’entreprise et donc quel que soit son secteur d’activite. L’engagement descapitaux etant prealable au resultat, l’investissement dans une entreprise se feraen fonction d’une esperance de gain. Or, qui dit esperance dit aussi risque denon-realisation. Ainsi, quand on parle de niveau de rentabilite, on doit l’associerau risque couru par l’investisseur. Par exemple, dans des secteurs a tres hautrisque comme la biotechnologique, les investisseurs, sachant que les projets sonttres longs a se mettre en place et que leur chance de survie est relativement faible,ont des exigences de rendements de plus de 40 %...
Nous utiliserons un taux de 10 % comme taux de reference pour considererque l’entreprise a une performance d’exploitation suffisante, sachant que dans ces10 %, 4 % correspondent au rendement des actifs sans risque (obligation duTresor) et 6 % a la prime moyenne de risque des entreprises francaises.
On arrive ainsi a un taux de 10 % (4 % + 6 %). Ce taux s’entend donc pour uneentreprise qui est en rythme de croisiere et qui n’est pas dans un secteur d’activitetrop risque. On pondere donc l’appreciation de la performance en fonction del’estimation du risque.
Concernant nos trois societes A, B, C, elles ont donc toutes trois uneperformance identique correspondant au niveau standard de 10 %.
Si on compare la performance de A et de C, on observe que C degage unresultat de 25 Ke, donc 2,5 fois plus eleve que celui de A (10 Ke). Neanmoinsles deux entreprises A et C possedent la meme rentabilite, car, si le resultat est2,5 fois plus eleve chez C, les capitaux engages sont eux aussi 2,5 fois plus eleves.
Les déterminants de la performance économique
57
Or la fonction du resultat d’exploitation est de rentabiliser les capitaux engages.Le resultat n’a donc de sens qu’au regard des capitaux engages. La rentabilite etdonc la performance de A et de C sont strictement les memes : 10 % !
2.2. Les déterminants de la rentabilité d’exploitation
La rentabilite d’exploitation s’articule autour de deux composantes :– la profitabilite d’exploitation « REX / P » qui traduit la capacite
de l’entreprise a generer du resultat en fonction de la production.Il correspond au resultat d’exploitation degage pour 1 euro de produitrealise ;
– le coefficient de rotation du capital economique « Prod / CE » quitraduit l’importance des capitaux engages par rapport au volumed’activite. Il correspond au niveau de produit realise pour 1 euro decapital economique engage.
Si l’on combine les deux ratios, on obtient la rentabilite d’exploitation.
Résultat d’exploitationCapital économique
Rentabilité d’exploitation :(rendement des capitaux engagés)
Profitabilité d’exploitationImportance du résultat par rapport au niveau d’activité
=
Résultat d’exploitationProduction
Coefficient de rotation du capital économiqueFonction de l’Importance des capitaux engagés par rapport au niveau d’activité
XProduction
Capital économique
La profitabilite d’exploitation est directement en prise avec la per-formance d’exploitation de l’entreprise. C’est elle qui donne le sens de larentabilite. Pour qu’une entreprise soit rentable, quelle que soit l’importance descapitaux engages, il faut qu’elle degage des profits. Le coefficient de rotation ducapital economique etant toujours positif, une profitabilite negative se traduitobligatoirement par une rentabilite elle-meme negative.
0
<0 < 0
La profitabilité détermine le caractère positif ou négatif du taux de rentabilité d’exploitation
- +
>0 > 0REX
PREX
P
REXP
REXCE
REXCE
La méthode
58
Le coefficient de rotation du capital economique « P / CE » est un coef-ficient multiplicateur ayant un effet amplificateur si le coefficient de rotation ducapital economique est superieur a 1, ou au contraire reducteur si celui-ci estcompris entre 0 et 1 (le coefficient de rotation ne peut pas etre negatif).
1
< 1REXCE
<
0
Le coefficient de rotation a un impact amplificateurs ’il est supérieur à 1 et réducteur s ’il est inférieur à 1
>1 >REX
PREX
PP
CEP
CE
PCE
REXCE
- +
La decomposition de la rentabilite des trois societes A, B, C, en fonction deleur profitabilite d’exploitation et de leur coefficient de rotation du capitaleconomique va donner des profils de societe differents, alors que ces troisentreprises ont la meme performance d’exploitation (REX / CE = 10 %).
. Determination de la profitabilite d’exploitation (REX / P)
Profitabilité d'exploitation : A B CRésultat d'exploitation : (REX) 10 15 25Production (P) 200 150 125Résultat d'exploit./ Production (REX /P) 5% 10% 20%
. Determination du coefficient de rotation du capital economique (P / CE)
Coefficient de rotation du CE : A B CProduction (P) 200 150 125Capital économique : (CE) 100 150 250Production / Capital économique (P/CE) 2 1 0,5
. Caracterisation de la rentabilite d’exploitation par ses determinants :(REX / P et P / CE)
Les déterminants de la performance économique
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Analyse des conditions de realisation de la rentabilite d’exploitation destrois societes (A, B, C) :
– C a un coefficient de rotation inferieur a 1 (P / CE = 0,5) : cela signifiequ’elle a de gros besoins de financement. De ce fait, le coefficientde rotation est reducteur. Ainsi, pour obtenir une rentabilite de 10 %,C a une exigence de profitabilite d’exploitation de 20 %.
– A a au contraire un coefficient de rotation eleve (P / CE = 2) : l’impor-tance de ce coefficient traduit la faiblesse des capitaux devant etreengages. Avec un coefficient de rotation amplificateur de 2, uneprofitabilite d’exploitation de 5 % suffit pour degager une rentabilitede 10 %.
– B presente un coefficient de rotation de 1. Il n’y a ni effet amplificateur,ni effet reducteur, une rentabilite de 10 % necessite une profitabilited’exploitation de meme niveau.
Ainsi, la structure de la rentabilite d’exploitation des trois societesmontre bien l’indissociabilite des trois ratios :
– La rentabilite d’exploitation (REX / CE) est l’indicateur de syn-these, il traduit la performance d’exploitation de l’entreprise : il doitsatisfaire aux exigences des marches financiers (en fonction de l’evalua-tion du risque couru).
– Le coefficient de rotation du capital economique (P / CE) estetroitement lie au secteur d’activite et a la politique industriellede l’entreprise : la structure economique, une fois etablie, se caracte-risera par un coefficient de rotation qui constitue pour l’entreprise unecontrainte a prendre en compte pour l’exigence de profitabilite.
– La profitabilite d’exploitation (REX / P) est l’element generateurde rentabilite : elle ne s’apprecie qu’au regard de la rentabilite qu’ellepermet de degager. Si l’on considere les trois entreprises A, B, C, ellesdegagent des niveaux de profitabilite differents (celui de C etant 4 foisplus eleve que celui de A) mais qui sont finalement equivalents,puisque, au final, ils permettent a chaque entreprise de degager unerentabilite identique. Ainsi, indiquee seule, sans reference au coefficientde rotation ou a la rentabilite d’exploitation, la profitabilite ne permetpas de qualifier la performance de l’entreprise.
De meme, une decision ayant un impact a la fois sur la profitabilite et lecoefficient de rotation (par exemple : choix d’investissement, modification de lapolitique des remises accordees aux clients en cas de paiement comptant...) n’ade sens qu’au regard de la rentabilite des capitaux mis en jeu par la decision.
2.3. Typologie des entreprises en fonction de leur niveaude rentabilité d’exploitation
On peut classer les entreprises en fonction de l’importance de leur profitabiliteet de leur coefficient de rotation. On met alors en evidence une matricecorrespondant a quatre types d’entreprises.
La méthode
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A
B
C
D
Entreprises agricoles,
sidérurgie lourde Faible
Grande distribution
Prestataires de service,
Entreprises indust Highttech
Entreprises industrielles
Taux de marge
Coefficient de rotation
Fort
Fort
Faible
Fort
Fort
Faible
Faible
Nature de l’activité Traits caractérisant la rentabilité
Niveau structurellement faible avec une faible volatilité
Rentabilité pouvant être forte, elle est dépendante
de la profitabilité, faible volatilité
Forte rentabilité avec une volatilité importante
Rentabilité pouvant être forte, elle est dépendante
de la profitabilité, importante volatilité
REXP
Prod.CE
1,5
7%
A B
CD
A titre d’exemple, voici la structuration de la rentabilite de quelques societesconnues (chiffres de 2006 et de 2007) :
VINCI M6 Air France CARREFOUR FRANCE TELECOM EUROTUNNELEDFCapital économiqueChiffre d'affairesRésultat d'exploitationProfitabilité d'exploitationCoef. de rotation du CERentabilité d'exploitation
107 359
59 637
9 991
16,8 %
0,6
9,3 %
26 824
30 428
3 113
10,2 %
1,1
11,6 %
646
1 300
219
16,8 %
2,0
33,9 %
16 244
23 077
1 233
5,3 %
1,4
7,6 %
19 864
78 943
3 275
4,1 %
4,0
16,5 %
75 705
52 959
10 799
20,4 %
0,7
14,3 %
4 978
567
224
39,5 %
0,1
4,5 %
Examinons la situation economique de Carrefour. Le coefficient de rotation duCE s’eleve a 4. Cela signifie qu’un euro de capital economique genere 4 e deproduits. L’importance du coefficient de rotation traduit la faiblesse du capitaleconomique et donc des besoins de financement au regard de l’activite realisee.Le niveau du capital economique est lie a la faiblesse relative des investissements(absence de machines...) mais surtout au caractere negatif du besoin en fonds deroulement (clients payant comptant et fournisseurs payes avec un certain delai).Le caractere negatif du besoin en fonds de roulement signifie que celui-ci n’estpas un besoin de financement mais au contraire une ressource. C’est unecaracteristique de la grande distribution.
Du fait de l’importance du coefficient de rotation (4), la profitabilite de 4 %permet a l’entreprise de degager une rentabilite d’exploitation elevee : 16,5 %,soit 4,1 %6 4.
Si l’on considere la situation d’EDF, celle-ci differe sensiblement. En effet, soncoefficient de rotation est tres faible, il s’eleve a 0,6 (1 e de capital economique se
Les déterminants de la performance économique
61
traduit par 0,6 e de production). La faiblesse de ce coefficient de rotation a uneffet reducteur sur la rentabilite d’exploitation. Elle traduit l’importance desbesoins de financement lies au poids des immobilisations (cout des centrales etdes equipements).
Pour obtenir une rentabilite proche de 10 % (9,3 %), avec un coefficient derotation de 0,6, l’entreprise EDF doit degager une profitabilite de 16,8 %.
Ainsi, si l’on s’en tient a la rentabilite d’exploitation 2007, on observe que larentabilite de Carrefour est plus forte que celle d’EDF et ce malgre uneprofitabilite beaucoup plus elevee chez EDF (15,9 %) que chez Carrefour (4,2 %) !
2.4. Impact de l’évolution de la structuration de la rentabilitéd’exploitation sur sa sensibilité
Considerons deux societes A et B dont les donnees sont les suivantes :
Capital économique : 500
Synthèse besoins de financement :
Production :Résultat d’exploitation :
5 00050
Synthèse de l’activité d’exploitation «année N» :A
500
50050
B
A l’issue de l’annee N, la performance des deux societes est identique :
Capital économique : 500 500
Résultat d’exploitation: 50 50
10 % 10 %
Rentabilité d’exploitation: «REX/CE»
A B
Les deux societes ont engage le meme niveau de capital economique et degagela meme rentabilite. Cependant, elles sont confrontees a une problematique devolatilite potentielle de leur rentabilite d’exploitation.
A B
10 %10 %
101% 110%
«REX/P» «P/CE»«REX/P» «P/CE»
«REX/CE»«REX/CE»
La méthode
62
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Michel Salva ([email protected])Expert-comptable, il enseigne à Toulouse Business School (TBS). Il est également l’auteur d’Initiation à la logique comptable (Vuibert).
ISBN : 978-2-311-40283-4
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