Comparaison des expériences internationales de gestion publique
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Comparaison desexpériences internationales
de gestion publiqueParis, 16 juin 2010
Claude Rochet
Professeur des universitéshttp://www.claude-rochet.fr
Institut de Management Public d’Aix-Marseille III
20/12/06
Claude Rochet
2
Programme
Les leviers du développementdes nationsComment se crée la valeurpublique?Administration publique etpolitique de développementL’évaluation en pratiqueLes dispositifs de pilotagepar les résultatsMéthodologieRemue méninges…
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Claude Rochet
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Le mythe de la « bonnegouvernance »
Pour l’OCDE, il y a des« meilleures pratiques »qui définissent la« bonne gouvernance »Cela n’est pas corréléavec la performancedes paysIl n’y a pas de recette à« taille universelle »(One size fits all)Tout est affaire decontexte!
Un gouvernement « efficient »n’est pas un gouvernement« efficace »
Un peu d’histoire:Comment les pays riches
le sont devenus…
… et comment les pays pauvres lerestent
20/12/06
Claude Rochet
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Ce qui n’existait pas en 1970
Personal computers
Cable or satellite TV
Answering machines or faxes
Pocket calculators
Electronic mail, etc. etc.
Digital watches
Wireless telephones
Electronic diaries
Mobile telephones
Computerized tomography
Automatic tellers
Digital credit cards
Microwave ovens
CDs or DVDs
LOW COST
MICROELECTRONICS
INTERNET
DIGITALTELECOMMUNICATIONS
SOFTWARE
COMPUTERS
Tout cela fait partie du même système technologique
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Claude Rochet
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Commercial airplanes
Tape recorders
Record players
Plastic bags
Television
Electric blenders
Detergents
Personal automobiles
Disposable plastic plates
Electric typewriters, etc., etc.
Refrigerators
Motorcycles
Radios
Electric stoves
Steel and glass skyscrapers
LOW COSTPETROLEUMFUELS
MASSPRODUCTION
INTERNAL COMBUSTIÓNENGINE
UNIVERSALELECTRICITYNETWORKS
HIGHWAYNETWORKS
PETROCHEMICALS
Ce qui n’existait pas en 1907
Tout Tout cela cela compose compose également également un un système technologiquesystème technologiqueSource: Carlota Perez
20/12/06
Claude Rochet
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Les Les opportunités opportunités de de croissancecroissance sont une ciblesont une ciblemouvantemouvante
La La croissance croissance durable desdurable despays et des pays et des firmes dépend firmes dépend dede
stratégies dynamiquesstratégies dynamiquescapables dcapables d’’anticiper anticiper le le futurfutur
20/12/06
Claude Rochet
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Comment Comment anticiper anticiper le le futurfutur??
??En En regardant regardant le passéle passé
Qu’est-ce que la valeur?
20/12/06
Claude Rochet
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Pas celle desvendeurs de vent
20/12/06
Claude Rochet
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Le travail crée la valeur…
A. Smith:Ce qui a une utilité
« une nation sera d'autant plus riche qu'elle disposera enabondance de choses nécessaires et commodes de la vie”“L'homme est riche ou pauvre selon la quantité de [...] travailqu'il peut se permettre d'acheter. La valeur de toutesmarchandises pour la personne qui la possède [...] est doncégale à la quantité de travail qu'elle lui permet d'acheter ou decommander. Le travail est donc la mesure réelle de la valeuréchangeable de toutes les marchandises. »
La valeur se mesure par la quantité de travailincorporée
“On peut dire que des quantités égales de travail, entous temps et en tous lieux, sont de valeur égale pourle travailleur. Dans son état ordinaire de santé, deforce et d'humeur, et selon son degré ordinaired'habileté et de dextérité, il doit toujours abandonner lamême quantité de sa tranquillité, de sa liberté, de sonbonheur.”
Adam Smith
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Claude Rochet
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… oui, mais:
Fabriquer une balle debaseball
108 mailles, nonmécanisable1 travailleur = 4balles/heureCoût du travail: (Haïti,Costa Rica, Honduras)= 30cts/heurePrix de vente aux US:15$
Balle de golfProduit high-tech40% de la production àNew Bedford (MA)Coût du travail: 15% ducoût de productionCoût du travail:16$/heure
Une même utilité: unedifférence de salairede 1 à 30
Source: Erik Reinert
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Claude Rochet
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Toutes les activités ne se valentpas !
La valeur est spécifiqueà chaque activité, enfonction de laconnaissanceincorporéeLaissé à lui seul, lemarché entraîne desspécialisations dansdes activités à faible VA1 heure de travail ≠ 1heure de travail
Source: Erik Reinert
20/12/06
Claude Rochet
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Qu’est-ce que le capitalisme?
La guerre froide n’a laissé la place quepour deux définitions, toutes deux issuesde Ricardo: propriété des moyens deproduction, rendements décroissants,régulation exogène (marché, Etat)La définition de W. Sombart
La richesse est le produit d’une actionintentionnelle qui peut faire coïncider plusieursforces:
Celle de l’entrepreneur « la capital de l’intelligence et dela volonté humaine » (Nietzsche)L’Etat moderne qui crée les institutions qui stimulent laproduction, la distribution et font coïncider intérêtgénéral et intérêt de l'entrepreneurL’industrialisation: mécanisation de la production,productivité, changement technologique, synergie= ceque l’on appelle aujourd’hui un « système nationald’innovation »
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Claude Rochet
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Ce qui produit la richesse
Capital Travail
Marché
Productivité
EchangeProfitLa définition smithienne ducapitalisme: un systèmestatique qui échange maisne produit rien
Entrepreneur
Institutionset
régulation
Politiqueindustrielle,synergies,innovation
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Claude Rochet
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Le Colbertisme, ou la naissance dela politique industrielle
Technologie = connaissanceC’est l’accumulation de la connaissance quipermet les rendements croissantsLa technologie est incorporée dans lesproduits
Antonio Serra, le père de la politiqueindustrielle:
« le développement industriel paraît à Serra beaucoupplus important que celui de l’agriculture (…) Il établitdéjà en termes très nets la fameuse opposition chèreaux classiques anglais du début du XIX° siècle, entrerendement moins que proportionnel de l’agriculture etle rendement plus que proportionnel de l’industrie »
– (in Bourcier de Carbon, 1971 :17).
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Claude Rochet
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La fable du libre-échange
Traité de commercefranco-britanniquede 1860
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Claude Rochet
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Le libre échange: une arme pour lapuissance dominante
Maintenir les pays suiveurs dans les activités àfaible VA…
“The factory system would, in all probability, not have takenplace in America and Germany. It most certainly could nothave flourished, as it has done, both in these states, and inFrance, Belgium, and Switzerland, through the fosteringbounties which the high-priced food of the British artisan hasoffered to the cheaper fed manufacturer of those countries”
» The Political Writings of Richard Cobden, 1868,William Ridgeway, London, vol. 1, p. 150; cité inReinert, 1998, p. 292
… à double tranchantLes pays leaders exportent leur technologie à des prixdécroissantsEt permettent aux pays suiveurs qui ont une stratégie derattraper.
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Claude Rochet
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Le protectionnisme anglais
Abolitiondes cornslaws Traité de
commerce
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Claude Rochet
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La stratégie du retrait de l’échelle
« C’est une règle de prudencevulgaire, lorsqu’on est parvenu aufaîte de la grandeur, de rejeterl’échelle avec laquelle on l’a atteint,afin d’ôter aux autres le moyen d’ymonter après-nous (…) Une nationqui par ses droits protecteurs et parses restrictions maritimes, aperfectionné son industriemanufacturière et sa marinemarchande au point de ne craindrela concurrence d’aucune autre, n’apas plus sage parti à prendre que derepousser loin d’elle ces moyens deson élévation, de prêcher aux autrespeuples les avantages de la libertédu commerce »
Friedrich List, 1841
20/12/06
Claude Rochet
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La puissance importe plus quela richesse!
« la puissance importe plus que la richesse … lapuissance est pour un pays une force qui procure denouveaux moyens de production, parce que l’arbre quiporte les fruits a plus d’importance que le fruit lui-même. (…) à l’aide de la puissance un pays nonseulement acquiert de nouveaux moyens deproduction, mais s’assure de la possession desanciens et la jouissance des richesses déjà acquises,et parce que le contraire de la puissance ou lafaiblesse livre aux mains des puissants tout ce quenous possédons, nos richesses et nos forcesproductives, notre civilisation, notre liberté, jusqu’ànotre indépendance nationale» (1856 : 155, 156).
Friedrich List
20/12/06
Claude Rochet
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Les quatre étapes dudéveloppement selon List
1) Ouvrir les frontières au libre-échangepour créer son éducation économique,politique et intellectuelle2) Protéger la demande nationale par lesdroits protecteurs, et chercher les synergies3) Créer des espaces commerciauxhomogènes: union douanière (ZollVerein),traités de commerce4) Une fois que chaque Etat a développé sonsecteur industriel compétitif, le libre-échange peut devenir un bénéfice mutuel
20/12/06
Claude Rochet
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L’erreur: passer directement dustade 2 au stade 4
Les monopoles nationaux ne sontpas encore mûrs pour être encompétition avec les entreprisesdes pays développés.Il vaut mieux un secteur industrielinefficace que pas de secteurindustriel du tout!L’application de la théorie deRicardo enclenche un processus de« primitivisation »
20/12/06
Claude Rochet
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Le cochon d’Haïti: un archétype deprimitivisation
Un exemple frappant est le projet d'éradication de la « peste porcine africaine » au début desannées 80 qui était en fait un projet d'éradication de la race porcine indigène ( cochon créole), uncochon rustique qui résistait aux maladies, mangeait toute sorte de déchets et qui pouvait vivre auralenti pour attendre le moment où le paysan sent le besoin de l'engraisser pour satisfaire un besoin.L'élevage du cochon créole se faisait en dehors de l'économie de marché. Les paysans n' y achetaient pasde médicaments ou des aliments.La destruction des cochons créole par un accord entre les gouvernements haïtien, américain, canadien etmexicain visait l'ouverture du pays aux « cochons grimels » (cochon américain), aux produits liés à l'élevagedes porcs américains.Après 5 ans, le pays importait des porcs, des aliments, des médicaments pour les porcs pour 80 millions dedollars par an. Cela a enlevé aux paysans pauvres l'élevage porcin qui constituait leur banque.L'économie paysanne ne cesse de se paupériser avec la baisse de la production agricole et animale.Les politiques d'ajustement structurel pratiquées par les gouvernements depuis environ 20 ans ne leurspermettent pas d'investir dans la production nationale. Le pays produit environ 50% de ses besoinsalimentaires. Les conséquences sont nombreuses et désastreuses :
20/12/06
Claude Rochet
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Le résultat de la primitivisation
La globalisation « à la Ricardo » entraîne une spécialisationdans des activités à rendement décroissant et un processus de« destruction destructrice »
Pas d’intégration de la technologie des pays développésDestruction des technologies traditionnelles
20/12/06
Claude Rochet
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La dynamique de droits protecteurs
Ni trop hauts:Ils entretiendraient l’indolence chez lesfabricants indigènes
Ni trop bas:« On doit prendre pour règle invariable deprotéger ce qui existe, de protégerl‘industrie nationale dans son tronc et dansses racines »
Le renchérissement par les droitsprotecteurs
est le prix de l’éducation industrielle dupays
20/12/06
Claude Rochet
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Le principe des rendementscroissants
Les zones à la ThünenLa destructiondu centre ruinela dynamiqued’ensemble
Activités industrielles
Activités naturelles
20/12/06
Claude Rochet
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Pourquoi la révolution industrielle n’a-t-ellepas eu lieu en Chine?
Toutes les technologies ontété découvertes en ChineZhang He explore le monde80 ans avant Colomb…… Mais la Chine fait le choixde la consolidation interne(face aux Mongols) et refuseles mutations sociales liées àl’expansion commerciale……. Et n’a pas de stratégie decréation de richesse:
Une richesse continentalesuffisanterefus du développementindustrielMaintien du savoir au seind’une caste: les mandarins
Comparaison d'une caravelle de Colomb avec les jonques de Zhang He
Les Chinois n’avaient pas fait le choixpolitique d’être une puissance mondiale(à la différence de l’Occident):Aujourd’hui, si!
20/12/06
Claude Rochet
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Mais, cette « grande divergence » reposesur des facteurs contingents!
Certaines régionschinoises (le basYangZi) avaient unmême niveau dedéveloppement quel’AngleterreMais la Chine ne faitpas le choix de la voiecapitaliste pour desraisons contingentesqu’a su surmonterl’Angleterre
Qu’est-ce qu’une nationperformante à l’ère de la
III° révolution industrielle?
20/12/06
Claude Rochet
31
Il y a co-évolution des 5 sous-systèmes
Science:création depossibles
Culture:génération de
connaissance utile,croyances,aptitude auchangement
Politique: cadrelégal, droits de
propriété, coûts detransaction,
scolarisation,cohésion sociale
Technologie: création
d’artefacts,innovation
Economie:capital
disponible,investissement,organisation du
travail
Cette co-évolution détermine la trajectoire technologique
Source: C. Freeman
20/12/06
Claude Rochet
32
Le « résidu » =
8585 % de la contribution àla croissance
= 15%De la contribution à la
croissance (1957)
C’est l’immatériel qui crée lavaleur!
G = a x f(K x L)
20/12/06
Claude Rochet
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Le cycle de vie d’une révolutiontechnologique
Incubation Phase 1:Irruption
Phase 2:Frénésie
Phase 3:Développement
Phase 4:Maturité
Deg
ré d
e m
atur
ité te
chno
logi
que
et sa
tura
tion
du m
arch
é
Environ 50 ans (phase montante du Kondratiev)
Croissancedestechnologiesde base
Généralisationet croissancedesinfrastructures
Déploiementdel’innovation etdespotentialitésdu marché
Dernièresvagues denouveauxproduits etde nouvellesindustries
Vers le déclintandis que seprépare lecycle suivant
Source: Carlota Perez
20/12/06
Claude Rochet
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La « nouvelle économie »:« business as usual ! »
« All the evidence suggests that a fifth industrial revolution—based on semiconductors,fibre optics, genetics and software—is not not only well under way but evenapproaching maturity. » The Economist, 1999« New technology and globalization have repealed the business cycle », BusinessWeek, 1999
1999: la fin des cycles économiques?
« The “death” of the business cycle has often beenexaggerated. In the roaring 1920s, just before the GreatDepression, firms and investors thought the good times wouldnever end. In the late 1960s, after what was then the longestexpansion in history, America's Department of Commerce,deeming the business cycle to be defunct, changed the name ofone of its publications from Business Cycle Developments toBusiness Conditions Digest, only for the expansion to end a yearlater. Again, in the late 1990s the “new economy” was thoughtto be immune to the business cycle, thanks to informationtechnology, more flexible markets and globalisation. Yeteconomies, like drunks, continue to move in wavy lines. » TheEconomist, 2002
20/12/06
Claude Rochet
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Trentepiteuses
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tion
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é
1908-1920USA:Irruption
1920-1929:« Roaringtwenties »
Trenteglorieuses
1908: Ford T
Crise de1929&WW2
1° ordinateur
Transistor,machines àcommandenumérique
1971: microprocesseur 1991: 1° navigateur
Stagflation, crisesociale et moraledans les paysleadersDéploiement dumodèle dans lesnouveaux pays:Brésil, Corée
Irruption
Fin du« paradoxe deSolow »« e-diotie » ettelecoms mania
Frénésie
E-crash
Production de masseAge de l’information
La III° révolution technologique
Crise systémique
20/12/06
Claude Rochet
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Incubation Phase 1:Irruption
Phase 2:Frénésie
Phase 3:Développement
Phase 4:Maturité
Deg
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chno
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Environ 50 ans (Kondratiev)Source: Carlota Perez
Les pays leaders du cycletechnologique précédent sonthandicapés:
• Arrogance
• Obsolescence institutionnelle
• Rentes
• Reconversion des bureaucraties
Les pays en retard peuvent:
• profiter de la technologie des paysleaders
• sauter les étapes du développement(ex: passer au cellulaire sans passerpar le filaire)
• profiter d’une plus grande souplesseinstitutionnelle (puisque tout est àbâtir)…
• … à condition de s'inscrire dans sonhistoire et le génie de chaque peuple
(Alexandre Gerschenkron)
L’important est de bien comprendre ladynamique des cycles du développement
technologique et de savoir où l’on est sur lacourbe en S !
La révolution technologique: uneopportunité pour redistribuer lescartes !
20/12/06
Claude Rochet
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Epuisementdu paradigme Nouveau paradigme
Systèmetechno-
économique
Inertieinstitutionnelle
Pression économique etsociale pour le
changement
RéconciliationNouveau sens commun
Nouveau cadre socio-politiquePériode de croissance durable
Momentum critique
D’après Carlota Perez (2004)
Un processus d’évolution socio-politique
20/12/06
Claude Rochet
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La dynamique du changement: troissphères en constantes interaction
Capitalfinancier
Idéesdominanteset croyances
Cadre socioinstitutionnel
Révolutiontechnologique
Paradigmetechno-économique
Capitalproductif
Changementéconomique
Changementinstitutionnel
Changementtechnologique
20/12/06
Claude Rochet
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Les stratégies en vols d'oiessauvages
Trois étapes:Intra-industrie:
Développement de la qualitédes produits avecsubstitution aux imports
Inter-industrie:Diversification, des biens deconsommation aux produitsindustriels
International:Montée dans la chaîne devaleur des produits
20/12/06
Claude Rochet
40
Forger Forger ll’’aveniravenir
Ou déclinerOu décliner??
L’histoire compteLa culture compte
Le changement technologique est endogèneLes mécanismes de diffusion sont différents
Le processus de destructioncréatrice
L’Etat: réformer mais nepas jeter le bébé avec
l’eau du bain!
20/12/06
Claude Rochet
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Des dépenses publiques de moinsen moins productives
FranceC’est lacharge de ladette quiposeproblème,pas le déficiten lui-même
20/12/06
Claude Rochet
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Mais… est-ce le niveau desdépenses publiques qui est leproblème?
Toute dette publique estcompensée par une créance.La richesse d’un pays dépend de laqualité de cette créance
Quels actifs technologiquesconstitue-t-on?
Il n’y a pas de « transmission de ladette » aux générations futures
L’Etat ne meurt jamais et on neliquide pas la succession!
Comparaison de l’endettement total en 2006
France Allemagne Espagne Grande-
Bretagne Italie
Dette totale en % du PIB 181% 192% 227% 224% 208%
Dont : Dette pub lique en % du PIB 63% 67% 39% 39% 106%
Source : BCE et comptes nationaux.
20/12/06
Claude Rochet
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Richesse de la finance, pauvreté dutravail
Endettement des ménages en % du PIB pour 2006
France Allemagne Espagne Grande-Bretagne
Italie
45% 68% 84% 107% 39% Sources : Données nationales.
20/12/06
Claude Rochet
45
Le cycle de la croissance de ladépense publique
Croissanceéconomique
Elasticité des demandesde service publics >1(santé, éducation)
Part croissante dusecteur public
Part croissante dedépendants destransferts sociaux
Augmentation de lacharge fiscale
Soutien à l’innovation età la croissance
Vieillissement
Productivité dusecteur public
Selon que l’onconsidère que l’Etat
peut créer ou non de lavaleur, la posture vis-à-
vis de la dépensepublique va être
différente!
20/12/06
Claude Rochet
46
Evidemment, la crise n’arrangerien….
Moins de ressources + plans de relance => déficits. La question se pose d’autantplus: Comment assurer des dépenses publiques productives?
20/12/06
Claude Rochet
47
Comment a-t-on payé la dette par lepassé?
1944: 290% du PIB Investissements productifs+Annulation de dettes+Emprunts + inflation
Pourquoi évaluer?
Les politiques publiques créent-elles de la valeur?
20/12/06
Claude Rochet
49
Etat et philosophie politique: dequel point de vue parle-t-on?
« La méthode appropriée pourdéterminer quand et si on devraitaider une autre personne s’appuiesur notre propre intérêtpersonnel… S’il s’agit d’unétranger {en train de se noyer } ilest moralement approprié de lesecourir seulement lorsque ledanger pour sa propre vie estminime; lorsque le danger estgrand, il serait immoral de le fairepuisque seul un manque d’estimede soi pourrait donner plus devaleur à la vie d’un étranger qu’ànotre propre vie »
Ayn Rand « La vertu d’égoïsme »
« …ce n’est pas l’intérêt individuel, mais lebien général qui fait la grandeur des cités. Lebien général n’est certainement observé quedans les républiques. »
Machiavel, Discours, II, 2
L’Etat moderne libéral repose sur uneneutralité axiologique où le droit et lemarché remplacent la questionpolitique de la « bonne société »
Une action intentionnelleest-elle possible ou tout est-ildéterminé par des « lois »?
20/12/06
Claude Rochet
50
Le conception néo-classique du rôlede l’Etat est obsolète
Les coûts de transaction sont élevéset les institutions sont des réducteursd’incertitudeC’est l’histoire des institutions quiexplique les divergences entresociétés (North, Landes, Schumpeter,Reinert …)Il y a co-évolution entre institutions etorganisations
Création de « lock-in »Dépendance de sentier
Les comportements altruistes existentLa croissance est endogène et lesrendements croissants
Les présupposés de la théorienéo-classique…
Pas de coûts de transactionPas d’asymétried’informationRendements décroissantsIl existe un optimummathématiqueAutorégulation par les prixLa croissance est exogèneL’impact des institutions estlimité et prévisibleLe comportement desacteurs est purementutilitariste
… n’ont pas été vérifiés (ousupposent des coûts de transaction nuls)(Coase)
20/12/06
Claude Rochet
51
Le marché ne peut - par définition -financer les biens publics
« Le troisième et dernier des devoirsdu souverain ou de la républiqueest celui d'élever et d'entretenirces ouvrages et cesétablissements publics dont unegrande société retire d'immensesavantages, mais qui sontnéanmoins de nature à nepouvoir être entrepris ouentretenus par un ou parquelques particuliers, attenduque, pour ceux-ci, le profit nesaurait jamais leur en rembourserla dépense »
Adam Smith
Les biens publicssont, par définition, nongérables par le marché Dans une sociétéouverte, interactions etexternalités multiplientles biens publics…… ainsi que les« maux publics »
20/12/06
Claude Rochet
52
Le rôle clé des externalités
L’exemple de l’éducation
InnovationCulture technologique InnovationInnovation
InnovationInnovationProcessus de production
Destruction créatrice
Apprentissage parla réalisation
Système éducatif Cohésion sociale
Santé publique Citoyenneté
Cap
acités
d’a
ppre
ntiss
age
Economie interne
Economie externe
20/12/06
Claude Rochet
53
La difficulté de tracer les chaînes causes-effetsest le propre des politiques publiques
Faire maigrir les Américains est bon pour laplanète
Si tous les Américains âgés de 10 à 74 ans marchaient, neserait-ce que 30 minutes par jour au lieu de prendre leurvoiture, on réduirait les émissions annuelles de dioxyde decarbone, le plus important des gaz à effet de serre, de 64millions de tonnes. De plus, environ 24,6 milliards de litresd’essence pourraient être économisés. Et, selon leurs calculs,1,36 milliards de kilos seraient perdus.
"Le simple fait d’aller à l’école à pied agit sur le climat, surl’obésité, le diabète et la sécurité", a déclaré à l’AssociatedPress le Dr Howard Frumkin, directeur du Centre national pourla santé environnementale aux Centres de contrôle etprévention des maladies (CDC, basés à Atlanta, en Georgie).Le changement climatique est un problème de santé publiquemajeur et meurtrier, qui ne cesse de s’aggraver, selon lesexperts.
20/12/06
Claude Rochet
54
La liberté formelle ne suffit pas
La liberté n'est pas unedonnée première maisune construction sociale.Elle a pour but lapossibilité pour chacunde mettre en œuvre sescapacitésL’évaluation consiste àmesurer les entraves auxlibertés dans une société
20/12/06
Claude Rochet
55
Les institutions peuvent corrigerl’information incomplète des acteurs
Complexité du réel
Modèle mental de l’acteurAction
Feed-back
Le feed-back (notre expérience) nepermet pas de compléter notremodèle mental à la hauteur de lacomplexité du réel
Les institutions, en codifiant notrerapport au réel, permettent deréduire la complexité de noschoix et à enrichir le modèlemental de l’acteur
20/12/06
Claude Rochet
56
En conclusion liminaire
Pour développer unepolitique de la valeur,il faut commencer pardonner de la valeur àla politique
Pôles technologiques etdynamique de l’innovation
La rencontre entre les institutions formelleset les institutions émergentes informelles
20/12/06
Claude Rochet
58
Les externalités ou dynamiquesd’agglomération
La structure économique de Marshall:l’agglomération de l’industrie sur un territoiregéographiquement délimité,la spécialisation de l’industrie dans une seule production,le rassemblement d’un grand nombre d’entreprises de petitetaille spécialisées dans une phase (ou un petit nombre dephases) de la fabrication du produit,le développement d’activités industrielles et commercialesauxiliaires,une atmosphère industrielle favorable à l’apprentissage et àl’innovation,et un réservoir de main-d’œuvre qualifiée et mobile.
La pérennité de l’agglomération industrielle dépend desexternalités qui induisent un processus cumulatif decompétitivité territoriale
20/12/06
Claude Rochet
59
Oui mais….
Les externalitéssont un bonmécanismes decréation derendementscroissants dansun pôle, maispas unecondition dedémarrage !
Des nouveaux marchésavec faibles barrières àl’entrée…
… mais être connectéavec des marchésexistants
Masse critiqued’investissements àmoyen- long terme:s’appuyer sur une baseindustrielle classique
La chance !
Des ingrédients invariants:
20/12/06
Claude Rochet
60
Cause Effet
Cause Effet
Cause Effet
Cause Effet
Cause EffetTraj
ectoi
re
Les trajectoires technologiques…
… ou le principe decausalités cumulatives
20/12/06
Claude Rochet
61
Donc, pas de recettes magiquemais des incontournables !
Main d'œuvre qualifiéeUniversités, mais ni nécessaire ni suffisant!« spin-offs » des grandes firmes (mais qui n’aiment pas ça!Contrats militaires
Compétences managérialesProfiter des multinationales pour se formerRetour d’expatriés
Constituer des firmesNe pas confondre croissance du pôle et croissance desfirmes
Les innovateurs sont rarement des entrepreneurs
Connexion aux marchésComplémentarités des produits des leadersSegment non occupé (Nokialand)
Dynamique des territoires
20/12/06
Claude Rochet
63
La dynamique émergente des pôles(Aoki)
Les institutions formelles n’acquiert le statut d’institutionsque si elles reposent sur un « système durable decroyances partagées »Un régulateur dans un monde à rationalité limitéeEquilibre de Nash:
Risque de dévier des normes implicites…… mais multitudes d’états d’équilibres sous-optimum
Complexité des interactions des systèmes institutionnels=> dépendance de chemin fonction des choix initiaux desacteurs
20/12/06
Claude Rochet
64
Les institutions comme équilibres de Nash-Cournot
Les institutions sont unereprésentation des traitssaillants et invariants deséquilibres de Nash-Cournot,soit des croyancespartagées par les joueursquant aux règles des jeuxdans lesquels ils sontimpliqués de manièrerépétitiveCréation endogène derègles
(Aoki, 2001)
20/12/06
Claude Rochet
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Comment la création exogène (formelle) de règlesrencontre-t-elle la création endogène (informelle)?
AdministratifJuridique= les règlesformelles du jeu
Cohérence,Émergence,Attractivité= nouvelles règlesinformelles du jeu
20/12/06
Claude Rochet
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Naviguer entre les niveaux de complexité:du système local au système de systèmeglobal
Notre action locale(micro) …… est la mise enœuvre d’une politiqueglobale…… mais est aussi unintrant dans laconception de lapolitique (macro) …… et mon champd’action et de niveauintermédiaire (meso)
Contexte local micro
Contexte localmeso
Enjeux macros
Politique publique
Mise en oeuvre
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Valeur publique
GLOBAL
LOCAL
Système commun dereprésentation, de ladécision à la gestion
contexte
Pilotage
La prise de décision publique: liervaleurs, politique et gestionopérationnelle
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Les institutions et organisationspubliques
Institutions formelles
Règles JoueursFaible feedbackde l’expérience
organisationnellesur l’évolutioninstitutionnelle
Idées dominantes
Institutions informelles
Organisations
Des institutions sontconsistantes quand les règlesécrites sont cohérentes avec lesystème de croyance
Système durable decroyances partagées
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69Raréfaction desressources
Logique derésultats
Attentes descitoyens zappeurs
Rôle desterritoires
Réseauxd’acteurs
Régulation Ancragegéographique etprofessionnelle
Réseauxterritorialisés de PME
Bouquets deservices
Quellegouvernance?
Rôle clé del’animateur
Ouverture sur leterritoire
Dialogue socialterritorial
Légitimitépolitique
descendante del’Etat
Légitimitépolitique local
Légitimitéascendante des
réseaux
Développementdes ressourcesPolitique
territoriale d’IE
Politiquenationale d’IE
Aménagement duterritoire et
dynamique régionale
TIC
TissuassociatifRéforme
budgétaire
Plan stratégique dedéveloppement
territorial
Allocation desressources
Systèmed’évaluation
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La capital social? Intéressant,mais…
On sait en partie le mesurer:Le capital humain: Instruction, niveau sanitaire, bien-être…
Mais le capital social est une notion beaucoup plusévanescente bien que critique:
Civisme, capacité à coopérer…Exemple classique de l’Italie du Nord vs Italie du Sud
Et surtout difficile à manier:Que veut dire concrètement « Augmenter le capital social »??On peut changer les institutions formelles du jour aulendemain…… mais changer le capital social est un processus génétiquedont le pas de temps est la génération
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Prise de conscience Action intentionnelle Institutions
Système de croyancesReprésentation interne
de la
Informelles:Lien entre croyances etcodes sociaux= Modèles mentaux
Formelles:Représentation externede la
perception de la complexité de l’environnement
Organisations
Temporalité génétique Temporalité somatique
Temporalité différente d’évolutionentre institutions formelles etinformelles
Etat
Alors, Gouverner ougouvernancer?
Gérer ou piloter?
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Les erreurs de la vogue du “New Public Management”
Il n’est pas inintéressant d’être enretard…
La performance n’est pasQUE le contrôle de ladépenseLe plus gros gisement devaleur est dans laréingénieire desprocessus et latransformationorganisationnelleNégliger l’esprit “servicepublic” mène au cynismeet au découragement
Ne pas imiter: partir de lamémoire institutionnelleLe développement nonpiloté des contrats amèneà la constitution deféodalité d’agencesNe pas séparer“conception” en centraleet “réalisation” en agencepour conserver le lienentre gestion et résultats
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Ne pas confondre
Bien faire les chosesRigueurCohérence desprocessusStabilitéAllocations deressourcesActivitésMétiersCoûts
= Gérer
Faire les bonneschoses
VisionPertinence deschoixScenariosEnvironnementouvertLivrablesImpactsValeur
= Piloter
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En résumé: bien faire les bonneschoses
Pas de réaction auxindicateurs
Le système d’informationrenvoie des indicateurspertinents
Une bonne efficacité maisune faible efficience=>Revoir la gestion …
…ou
_
_
+
+
De bonnes chosespeuvent en résulter…
Autismeorganisationnel
Le pilotage stratégique parles résultats
Eléments de méthodologieClaude Rochet
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Qu’entend-on par performance?
PerformancePerformance
Objectifs Moyens
Résultats(Produits et impacts)
Effic
acité
Budgétisation,effectivité
CompétenceOrganisation
Travail collectifCapacité à
atteindre un butselon les critèresattendus (coûts,qualité, délais)
Efficience
(rendement)
Les produits etles impacts
sont-ilsconformes aux
objectifs?
Laconsommationde moyens est-elle optimale?
Les allocationsde ressourcessont-elles en
cohérence avecles objectifs?
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De quoi parle-t-on?
Value for money:La valeur produite vaut-elle le coût?
Effectivité:Capacité àproduire des résultatsconformes auxobjectifs
Efficience
Economie:Gestion desressources
Résultats
Produits
Processus
Intrants
Coûts
Les « 3e » (efficacité, efficienceet économie) ne peuvent être lesseuls objets de l’évaluation
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Intégrer mesure de l’efficience etde l’efficacité
Input: Ressources, budgets, RH Process: Activités, processus d’intervention, Output: Produits et services pour les bénéficiaires et usagers Résultats: Résultats, impacts sur la société
Fait-on les bonnes choses?(Quoi?)
Fait-on bien les choses?(Comment?)
OutputOutputInputInput ProcessProcess RésultatsRésultats
Mesures
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Problème posé: Relier les allocations deressources aux impacts
Missionet
Activités
Initiatives stratégiques
Budget opérationnel
Planstratégique Plan
d’activité
Budget stratégique
Produits Résultats
Métrique de gestion
Métrique stratégique
?
Gestionbudgétaire
Gestionstratégique
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Objectifs
Moyens
Processus
Activité
Résultats
ConcevoirEvaluer
Mettre en oeuvre
Actualiser
Stratégie
Gestion
Evaluation
Ajustem
ent
Valeur de la politique
Politique de la valeur
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Trois niveaux de pilotage
La formulation de la politique au niveaugouvernemental et de l ’administrationcentraleLa mise en œuvre de la politique par lepilotage de la performanceL ’évaluation de la politique, par lecompte-rendu vers les autorités de tutelle,le Parlement et le public
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Trajectoire géographique
Vents théoriques
(vision macro)
Courants théoriques(vision macro)
Vents réels (
vision
micro)
Vents réels (vision
micro)Vents réels (vision
micro)Vents réels (vision
micro)Vents réels (vision
micro)Vents réels (vision
micro)
Courrants
réels
(visio
n micr
o)
Courra
nts ré
els
(visio
n micr
o)
Cour
rant
s ré
els
(visi
on m
icro)
Cour
rant
s ré
els
(visi
on m
icro)
La théorie (monde idéal)
La pratique(monde réel)
Trajectoire balistique
Etat de la mer
Infos météoinstantanées(vision meso)
Merci de votreattention
Et bon voyage surle long chemin du
développement
Ouf…
[email protected]@univ-cezanne.frhttp://www.claude.rochet.fr