Commerce international et emploi informel en zone CEMAC · 2019-06-29 · 50 Journal statistique...

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Journal statistique africain, numéro 13, novembre 2011 50 2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC Mathurin Tchakounte Njoda 1 et Alain Remy Zolo Eyea 2 Résumé Cet article examine durant une courte période la relation entre le commerce international et l’emploi informel dans les pays de la zone CEMAC. Cette zone a la particularité de regrouper des économies qui produisent et exportent essentiellement des biens primaires, notamment agricoles. Les estimations éco- nométriques faites sur la base d’un modèle théorique mettent en évidence une faible influence du commerce international sur l’emploi informel dans différents pays. Cette influence est d’autant plus négative, c’est-à-dire pas favorable à l’embauche, que le degré de spécialisation des pays est faible ou leurs économies diversifiées. Du fait de la structure des économies de la sous-région et des marchés du travail, l’emploi informel y est plus sensible au commerce international que l’emploi formel ne l’est. Mots clés : ouverture commerciale, marché du travail, zone CEMAC Abstract This article examines the relationship between international trade and informal employment during a short time period within the countries of the CEMAC zone. This zone groups together economies that produce and export primary goods, particularly agricultural products. The results of the econometric estima- tions made on the basis of a theoretical model, highlight the negative impact of international trade on informal employment in the different countries of the region. The influence of international trade is even more negative, that is to say, not favorable to hiring, either because the degree of specialization of these countries is weak or because their economies are diversified. Because of the structure of subregional economies and their employment markets, the informal employment is more sensitive than the formal employment to international trade. Key words: open trade, labor market, CEMAC 1 Mathurin Tchakounte Njoda est Chargé de Cours au Département d’Economie de la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Ngaoundéré au Cam- eroun ; B.P.: 454, FSEG, Université de Ngaoundéré, Ngaoundéré, Cameroun ; Email: [email protected] 2 Alain Remy Zolo Eyea est Assistant au Département d’Economie de la Faculté de Sci- ences Economiques et de Gestion de l’Université de Ngaoundéré au Cameroun ; B.P.: 454, FSEG,Université de Ngaoundéré, Ngaoundéré, Cameroun ; Email: [email protected]

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Journal statistique africain, numéro 13, novembre 201150

2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

Mathurin Tchakounte Njoda1 et Alain Remy Zolo Eyea2

Résumé Cet article examine durant une courte période la relation entre le commerce international et l’emploi informel dans les pays de la zone CEMAC. Cette zone a la particularité de regrouper des économies qui produisent et exportent essentiellement des biens primaires, notamment agricoles. Les estimations éco-nométriques faites sur la base d’un modèle théorique mettent en évidence une faible influence du commerce international sur l’emploi informel dans différents pays. Cette influence est d’autant plus négative, c’est-à-dire pas favorable à l’embauche, que le degré de spécialisation des pays est faible ou leurs économies diversifiées. Du fait de la structure des économies de la sous-région et des marchés du travail, l’emploi informel y est plus sensible au commerce international que l’emploi formel ne l’est.

Mots clés : ouverture commerciale, marché du travail, zone CEMAC

Abstract This article examines the relationship between international trade and informal employment during a short time period within the countries of the CEMAC zone. This zone groups together economies that produce and export primary goods, particularly agricultural products. The results of the econometric estima-tions made on the basis of a theoretical model, highlight the negative impact of international trade on informal employment in the different countries of the region. The influence of international trade is even more negative, that is to say, not favorable to hiring, either because the degree of specialization of these countries is weak or because their economies are diversified. Because of the structure of subregional economies and their employment markets, the informal employment is more sensitive than the formal employment to international trade.

Key words: open trade, labor market, CEMAC

1 Mathurin Tchakounte Njoda est Chargé de Cours au Département d’Economie de la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de l’Université de Ngaoundéré au Cam-eroun ; B.P.: 454, FSEG, Université de Ngaoundéré, Ngaoundéré, Cameroun ; Email: [email protected] Alain Remy Zolo Eyea est Assistant au Département d’Economie de la Faculté de Sci-ences Economiques et de Gestion de l’Université de Ngaoundéré au Cameroun ; B.P.: 454, FSEG,Université de Ngaoundéré, Ngaoundéré, Cameroun ; Email: [email protected]

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2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

INTRODUCTION

À la faveur de la mondialisation, le commerce mondial a connu une forte expansion au cours de la dernière décennie. Selon l’OMC et l’OIT (2009), il représentait plus de 60 % du PIB mondial en 2007, contre moins de 30 % au milieu des années 1980. Les pays en développement et en transition ont joué un rôle plus important qu’auparavant dans l’essor3 des échanges mondiaux : en 2004 et 2005, ils étaient à l’origine de trois quarts de l’augmentation du volume des exportations et de 60 % de l’accroissement du volume des im-portations. Dans bien des cas, cette dynamique des échanges ne s’est jusqu’ici pas traduite par une amélioration des conditions de travail et des niveaux de vie ; ni le fonctionnement du marché du travail, ni la quantité et la qualité des emplois ne se sont améliorés. Dans de nombreux pays en développement, les emplois ont été principalement créés dans le secteur informel4.

Selon le rapport sur la zone franc5 de la Banque de France publié en 2006, la valeur des flux commerciaux avec l’extérieur des pays de la CEMAC6 a plus que triplé entre 1995 et 2005. Cette performance est le produit d’un accroissement moyen des exportations de 16,4 % par an et d’une progres-sion annuelle moyenne des importations de 11,8 %. Ces évolutions se sont traduites par une consolidation significative de l’excédent commercial de la CEMAC, qui a atteint 31 % du PIB à la fin 2005, contre 15,8 % en 1995. Au cours de la même période, le taux d’ouverture (somme des exportations et des importations par rapport au PIB) des économies de la CEMAC a

3 Pour l’OCDE (2007), il serait difficile de contester que cet essor a favorisé la croissance et la création d’emplois à travers le monde.4 Le secteur informel est officiellement défini comme « un ensemble d’unités produisant des biens et des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les person-nes concernées. Ces unités, ayant un faible niveau d’organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail, lorsqu’elles existent, sont surtout fondées sur l’emploi occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme ». Voir BIT (1993), Sta-tistiques de l’emploi dans le secteur informel, Rapport pour la XVe Conférence internationale des statisticiens du travail, Genève, 19–28 janvier 1993. Ce secteur ferait vivre plus de la moitié de la population active des pays en développement.5 La zone franc est composée de deux unions monétaires et douanières, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), ayant chacune une monnaie convertible en euro (ancienne-ment en franc français), mais ni interchangeable ni convertible entre les deux unions. Voir A. M. Gulde (2008), Overview, dans Gulde, A. M. et Tsangarides, C. (éd.), The CFA Franc Zone: Common Currency, Uncommon Challenges, International Monetary Fund Publications.6 La CEMAC est une zone géographique et économique qui regroupe six pays : Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République du Congo et Tchad.

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Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

fortement progressé, passant de 69,4 % en 1995 à 93,1 % en 2005. Les échanges avec l’extérieur ont été fortement influencés par l’évolution de l’activité des secteurs pétrolier, minier et agricole, dont la part dans la valeur totale des exportations atteignait en moyenne plus de 90 %. Les éléments marquants de cette évolution sont notamment :

1) Une forte concentration autour du secteur des industries extractives (pétrole et minerais), dont la part relative est en hausse, grâce notamment à la progression des ventes de pétrole de la Guinée équatoriale et du Tchad. Ainsi par exemple, à la fin 2005, les exportations pétrolières et minières représentaient 85,5 % du total des exportations, contre 63,9 % en 1995.

2) Un net recul de la part relative du secteur agricole. En dépit d’un accroissement des exportations agricoles d’environ 3,3 % par an, la part du secteur dans la valeur globale des exportations avait spectaculairement chuté à 8,4 % à la fin 2005 par rapport à 24,5 % en 1995. Cette diminution était notamment liée à celle du volume des exportations du secteur forestier.

3) Un niveau relativement marginal des exportations de produits commer-ciaux et manufacturés (2,9 % du volume total des exportations en 2005).

De leur côté, les importations concernent essentiellement les échanges des entreprises du secteur commercial (24,8 % du total), des industries extrac-tives (32,5 %) et du secteur industriel (12,1 %). Leur évolution a connu une rupture prononcée entre 2002 et 2003, suite à l’ajustement du niveau des importations de biens d’équipement du secteur pétrolier induit par l’achèvement du pipeline Tchad–Cameroun.

En ce qui concerne les transactions avec le reste du continent africain, leur contribution est demeurée relativement stable et marginale. En effet, pour la période 1995–2005, les échanges intracontinentaux (hors échanges au sein même de la CEMAC) se chiffraient à moins de 6 % du montant total des flux commerciaux avec l’extérieur. On note la part prépondérante des échanges avec les pays partenaires ayant une frontière avec la zone. Sur le montant total des échanges commerciaux des pays de la CEMAC, les échanges entre le Nigéria et la République démocratique du Congo repré-sentent 2,8 %, contre une moyenne de 1 % pour les échanges avec les pays de l’UEMOA7 et de respectivement 0,5 % et 0,4 % pour les échanges avec les pays d’Afrique australe et du Nord.

7 L’UEMOA est composée de huit pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

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Tout comme les échanges à l’échelle du continent, les transactions com-merciales intracommunautaires comptent pour une part relativement peu importante dans les flux globaux : elles ne représentent qu’à peu près 3 % de la valeur totale des échanges (soit 119 milliards de francs CFA par an). D’après une étude de Madariaga (2010), le commerce intra-zone de la CE-MAC apparaît en net recul depuis le début des années 2000 et plafonne à moins de 1 % du PIB, aussi bien vers l’Afrique que sur son propre marché, alors que son taux d’ouverture sur le continent africain et en intra-zone avait connu un rebond au milieu des années 1990. Concernant l’UEMOA, la situation est plus intéressante : le commerce intra-zone y approchait les 8 % du PIB en 2008, en légère augmentation par rapport à 2000, mais à un rythme nettement moins soutenu que vers l’Afrique ou le reste du monde. Les réformes économiques et commerciales entreprises au sein des deux zones après la dévaluation de 1994 semblent avoir stimulé leurs échanges, mais plutôt en dehors du continent africain.

Comme toutes les économies qui participent à une union économique et monétaire, les pays de la CEMAC sont loin d’être homogènes tant en termes de production que d’échanges. Le Cameroun concentre l’essentiel du total des flux du commerce extérieur8 de la zone et presque la moitié de son PIB et de sa population. Son économie, la plus grande de la sous-région, est relativement diversifiée par rapport aux autres économies de la zone, avec un secteur privé national et un secteur informel plus développés (voir Tableau 1 et Tableau 2). L’économie de la Guinée équatoriale, le pre-mier producteur et exportateur de pétrole de la sous-région et le troisième en Afrique subsaharienne après le Nigéria et l’Angola, est très dépendante de l’activité pétrolière (dont la part dans le PIB dépasse 80 % et la part relative par rapport aux exportations totales excède 90 % – voir Tableau 1) ; le secteur privé national et le secteur informel sont, eux, faiblement développés. Les économies de la République du Congo, du Gabon et du Tchad dépendent moins du pétrole (dont la part dans le PIB varie entre 40 et 70 % et celle dans les exportations dépasse 80 %). Elles dépendent égale-ment de la production et de l’exportation d’autres produits primaires (bois, coton, cacao, sucre, manganèse, etc.) et ont un secteur privé national et un secteur informel relativement peu développés. L’économie de la République centrafricaine, le seul pays non producteur de pétrole de la sous-région, est la moins développée et dépend elle aussi d’un nombre limité de produits primaires (diamant, café, bois, etc.). Le secteur privé national et le secteur informel y sont faiblement développés.

8 En 2003 par exemple, les exportations camerounaises atteignaient 100 milliards de francs CFA, soit 69 % des exportations totales de la zone. Toujours en 2003, sur les 30 millions d’habitants de la sous-région, on estime que 15 millions étaient Camerounais.

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Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

Tableau 1 : Part des exportations des principaux produits primaires dans les exportations totales

Pays 1970 1990-1992

1997-1999

2000-2005

Principaux produits en 2000-2005

Pourcentage

Cameroun n.d. 74,3 44,1 50,3 Pétrole, bois brut, cacao

Gabon 82,9 93,2 93,2 90,5 Pétrole, bois brut, man-ganèse et or

Guinée équatoriale

- - - 98,7 Pétrole

République centrafric-aine

74,3 64,5 73,2 78,1 Diamant, café, bois brut,

République du Congo

67,4 94,5 85,8 87,4 Pétrole, bois brut, sucre

Tchad 90,8 68,0 52,4 82,6 Pétrole, coton, animaux vivants

Source des données : Banque mondiale (2005), Indicateurs du développement dans le monde, CD Database.

Tableau 2 : Classification des pays de la CEMAC suivant les exportations manufacturières

Pourcentage Part des produits manufacturés dans les exportations totales

1985-1987 2000-2005

0 – 15 Cameroun, Gabon, Guinée équa-toriale, République centrafricaine, République du Congo, Tchad

Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République du Congo, Tchad

16 – 30 - Cameroun

Source des données : Banque mondiale (2005), Indicateurs du développement dans le monde, CD Database.

Le fait que le secteur informel soit plus développé au Cameroun que dans les autres pays de la CEMAC ne signifie pas que l’emploi informel y soit proportionnellement plus important (par rapport à la population active oc-cupée) qu’ailleurs (Figure 1). En effet, comme on le verra plus loin, l’emploi informel revêt un caractère intersectoriel.

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2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

Figure 1 : Emploi informel par pays, 1990 et 2005

Source des données : OIT (2002) Bureau des statistiques sur la base des données nationales officielles ; Charmes J. (1998), Informal Sector, Poverty and Gender, Rapport sur le dévelop-pement dans le monde 2001; et statistiques nationales (2007).

Tout comme dans les autres pays en développement, il n’est pas sûr que la bonne tenue de la position extérieure des économies de la CEMAC soit favorable au fonctionnement des marchés du travail, en particulier, au secteur informel et aux emplois moins qualifiés. En effet, le secteur informel est très développé dans les villes de l’Afrique centrale et contribue en grande partie à la résorption du chômage urbain. Tant dans les villes qu’à la campagne, ce secteur est dominé par les activités à caractère artisanal et le petit commerce de détail (CEA 2005). L’emploi des personnes pauvres est à 93 % informel. La synthèse des diverses enquêtes réalisées dans la sous-région révèle que le chômage y touche près de 21 % de la population active urbaine, avec des pointes dans les grandes métropoles (Douala, Bangui, Brazzaville, etc.).

Au total, bien que la CEMAC soit une union économique et monétaire, son intégration, au demeurant très faible (Mata 2008), n’améliore ni le fonc-tionnement du marché du travail ni la mobilité des facteurs et, combiné au chômage, l’emploi informel est un problème préoccupant dans l’ensemble des pays de la sous-région (Figure 1).

0

20

40

60

80

100

Cameroun

1990

Gabon Républiquecentrafricaine

Républiquedu Congo

Tchad

2005

Emploi informel en % des emplois totaux

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En ce qui concerne les liens entre l’ouverture commerciale et l’informa-lité, le résultat qui ressort des données est ambigu. En utilisant la me-sure classique de l’ouverture économique basée sur le commerce (ratio [exportations+importations]/PIB), une étude conjointe de l’OMC et de l’OIT (2009) montre notamment qu’une plus grande ouverture peut être liée à une diminution de l’incidence de l’emploi informel dans un pays. Mais cette corrélation négative n’est pas confirmée en tout temps et en tout lieu, ce qui laisse penser que d’autres facteurs – notamment la politique du marché du travail propre à chaque pays – peuvent jouer un rôle important dans l’interaction entre l’ouverture commerciale et la taille de l’économie informelle.

Comment le commerce international affecte-t-il l’emploi informel dans la CEMAC ? Cette question est au centre de notre article. Dans les économies en développement, le marché de l’emploi informel est un cas particulier du marché du travail qui englobe normalement l’emploi formel. Avant d’aborder le sujet qui nous préoccupe, il semble donc logique d’examiner le fonctionnement global de ce marché dans une économie ouverte.

Edwards (1988) a proposé un modèle permettant de déterminer l’impact d’une modification des importations sur le marché du travail, dans le cadre d’une petite économie produisant trois biens : un bien exportable, un bien importable et un bien non échangeable. Malheureusement, même si elle comporte un grand nombre de caractéristiques applicables à plusieurs pays en développement, cette approche a été menée dans un cadre relativement simple fondé sur une offre de facteurs fixe et restrictive. Il est toutefois pos-sible de développer un modèle permettant d’appréhender l’ajustement du marché du travail suite à la libéralisation des échanges, dans le cadre d’une économie en développement. C’est dans cet esprit que nous proposons et testons un modèle structurel dans lequel l’économie de référence comprend deux secteurs : celui des biens échangeables et celui des biens non échan-geables. Contrairement aux modèles néo-structuralistes traditionnels à un seul bien, tels que ceux de Bacha (1991) ou Taylor (1994), notre modélisation considère un cadre multisectoriel avec comportement d’exportation, pour lequel une attention particulière est accordée aux effets d’une contrainte de débouchés extérieurs sur les mécanismes d’ajustement (comme chez Tran 2001), et notamment sur l’emploi.

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2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

2. EXAMEN DE LA LITTÉRATURE

La relation entre le commerce extérieur et le marché du travail est analysée dans le cadre du paradigme de la théorie du commerce international, lancé par Heckscher (1919) et Ohlin (1933), et formalisé par Stolper et Samuel-son (1941). Le modèle sous-jacent, appelé modèle de Heckscher-Ohlin Samuelson (HOS) dans la littérature anglo-saxonne, prend en compte deux pays et deux facteurs de production – le capital et le travail – disponibles en quantité fixe et servant à produire deux biens avec une technologie ca-ractérisée par des rendements constants et supposée donnée (fixe) pendant toute la période d’analyse.

Selon la loi des avantages comparatifs9, chaque pays tend à échanger les biens qu’il produit à un coût relativement faible (les exportables) contre ceux qu’il produit à un coût relativement élevé (les importables). L’ouverture au commerce international (ou son intensification lorsque le pays est déjà engagé dans l’échange) se manifeste directement par une modification des termes de l’échange, qui s’améliorent en faveur du bien qui possède l’avantage comparatif (autrement dit le bien exportable). Pour une structure donnée de la demande, il en résulte un flux accru d’exportations. L’intensification des échanges stimule la spécialisation et accélère la restructuration des branches soumises à la concurrence internationale. Les entreprises qui produisent dans le secteur menacé par une pénétration étrangère doivent s’adapter aux nouvelles conditions de prix et de compétitivité ou se reconvertir dans la production d’exportables, ou encore cesser d’exister. Inversement, dans les branches qui exportent, la situation est plutôt bonne : les entreprises qui s’y trouvent font face à des conditions de prix de plus en plus intéressantes. Leur marché intérieur n’est pas menacé et elles peuvent exporter. Ces conditions favorables stimulent la production et donc l’emploi.

Ainsi, l’effet du commerce international sur l’emploi s’exerce à travers la restructuration des entreprises soumises aux nouvelles conditions de la concurrence internationale. Celles-ci concernent avant tout les marchés des produits, mais influencent aussi les marchés des facteurs par le jeu de l’interdépendance entre les marchés. En ce qui concerne l’effet sur l’emploi, il peut être négatif dans certaines industries et positif dans d’autres.

9 La nature des avantages comparatifs peut tenir soit à des différences de technologie (Voir D. Ricardo, On the Principles of Political Economy and Taxation, 1817), soit à des dif-férences dans les dotations de facteurs, soit encore à d’autres causes telles que la demande, les économies d’échelle, etc.

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Dans le modèle à deux biens et deux facteurs, il n’y a qu’un seul marché du travail10. Les travailleurs qui ne trouvent pas à s’employer dans l’industrie des importables vont tout naturellement essayer de se faire embaucher dans les branches des exportables, avec d’autant plus de facilité qu’elles sont en expansion11. La flexibilité du marché du travail joue un rôle fondamental dans la transmission des effets du commerce international sur l’emploi et les salaires. Mais, les travailleurs laissés pour compte par ce processus de restructuration, lorsque le marché du travail ne peut fonctionner correcte-ment pour des raisons institutionnelles (par exemple, parce qu’il existe un salaire minimum légal), peuvent se retrouver au chômage ou, au mieux, dans le secteur informel.

En supposant une fonction de production homogène, une absence complète de spécialisation et une immobilité des facteurs, le théorème de Stolper–Samuelson lié à la théorie du commerce du modèle de Hecksher–Ohlin démontre que la rémunération12 est favorable au facteur le plus intensivement utilisé. Tout comme les pays de la zone CEMAC, les pays en développement disposent d’une abondance de main-d’œuvre non qualifiée le plus souvent répartie entre le secteur agricole et le secteur informel. Le modèle Hecks-her–Ohlin prédit que, à la faveur de la reforme commerciale, la demande de cette catégorie de main-d’œuvre devrait augmenter, car ces pays ont un avantage comparatif dans la production de biens nécessitant l’utilisation de main-d’œuvre peu qualifiée.

Il importe donc de remplacer les politiques axées uniquement sur l’impor-tation de produits étrangers par d’autres fondées sur l’exportation de biens à haute intensité de travail. En effet, à long terme, les gains induits par la libéralisation des échanges devraient avoir des effets globaux positifs sur l’emploi, que ce soit en termes de nombre d’emplois, de salaires ou d’une combinaison des deux (OMC et OIT 2007). Plusieurs études, notamment celles de Papageorgiou, Choksi, et Michaely (1990) portant sur un échan-tillon de 19 pays d’Amérique latine et d’Asie, de Parker et coll. (1995) sur un échantillon de 5 pays d’Afrique, et de Harrison et Revenga (1995) sur un échantillon de 16 pays européens, semblent corroborer ce point de vue.

10 Le travail est supposé homogène.11 Notons que ces branches ne sont pas nécessairement à haute intensité de travail, c’est-à-dire utilisatrices d’une proportion relativement forte de main d’œuvre. Il est possible en effet que le développement des échanges favorise les branches à plus haute intensité de capital.12 Dans les pays en développement, le premier facteur de production des pauvres est la force de travail. L’un des enseignements du théorème de Stolper-Samuelson est que la libéralisation commerciale accroit le revenu réel du facteur relativement abondant – le travail – et diminue le revenu réel du facteur relativement rare – le capital.

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De nombreuses autres études font cependant état de difficultés méthodo-logiques dans la détermination des causes de changements intervenus dans l’emploi suite à la libéralisation des échanges. Ainsi, des séries de données différentes peuvent avoir une incidence notable sur les différents résultats (Gaston et Trefler 1997 ; Trefler 2001).

En étudiant les conséquences de l’accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, Gaston et Trefler (1997) font une distinction entre les effets de l’accord sur l’emploi et ceux d’une récession générale qui a touché les deux partenaires au cours de la même période. Certains facteurs tels que le comportement des travailleurs à la recherche d’un emploi affectent également les taux de chômage. Sur ce point, Rama (2003) note que des augmentations passagères du chômage suite à une réforme commerciale ont été observées dans de nombreux pays en développement, même si les taux de chômage ne sem-blent pas être systématiquement plus élevés dans les économies plus ouvertes.

Aucune indication ne permet de confirmer que de tels résultats peuvent être généralisés au secteur informel des pays en développement (Hoekman et Winters 2005). Néanmoins, le théorème de Stolper–Samuelson soutient que :

1. La libéralisation du commerce peut profiter aux travailleurs qui n’appartiennent pas à « l’aristocratie du travail » composée de ceux qui ont accès aux emplois formels. La protection de cette « aristocratie du travail » nuit de façon disproportionnée aux consommateurs, qui en paient le prix, et aux autres travailleurs (en particulier non qualifiés), qui sont confrontés à une limitation des opportunités d’emplois due aux distorsions introduites par le protectionnisme en faveur des secteurs à haute intensité de capital et de main-d’œuvre qualifiée.

2. La libéralisation du commerce dans les pays possédant un important secteur agricole peut aussi profiter à la masse des petits agriculteurs et propriétaires terriens, étant donné que les barrières commerciales existantes amoindrissent la valeur des biens agricoles qu’ils produisent tout en accroissant le prix des biens non agricoles qu’ils consomment (Krueger et coll., 1991).

La libéralisation du commerce affecterait donc négativement l’emploi infor-mel en favorisant l’embauche. Ce point de vue a cependant été quelquefois contredit par l’augmentation de l’informalité au sein du marché du travail de nombreux pays en développement au cours des dernières décennies. Goldberg et Pavcnik (2003) n’ont trouvé aucune preuve d’une telle influence au Brésil mais ont par contre observé une influence limitée en Colombie.

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Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

Nous nous proposons de vérifier le lien entre commerce extérieur et emploi informel dans le cas des pays africains de la zone CEMAC. Le modèle de ré-férence concerne une économie comptant deux secteurs : le premier constitué des biens échangeables et le second constitué des biens non échangeables. Notre modèle repose sur un cadre multisectoriel avec un comportement d’exportation, et accorde une attention particulière aux effets d’une contrainte de débouchés extérieurs sur les mécanismes d’ajustement de l’emploi.

3. MODÉLISATION

Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production Y

n utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements

d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités u

n de travail non qualifié L

n et v

n de biens intermédiaires I

n. La production

se définit alors de la manière suivante :

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleine-ment utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

(2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

sur leurs coûts unitaires de production

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

.

Page 12: Commerce international et emploi informel en zone CEMAC · 2019-06-29 · 50 Journal statistique africain, numéro 13, novembre 2011 2. Commerce international et emploi informel en

The African Statistical Journal, Volume 13, November 2011 61

2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

Le taux de change réel

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

devient alors :

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

avec

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

Où pn est le prix du bien non échangeable ;

px = Ep*

x donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change

nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et p* le prix dans la devise étrangère) ;

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

définit les termes de l’échange exogènes ; et

p1 = Ep*

1 représente le prix du bien intermédiaire en monnaie na-

tionale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages et des dépenses publiques exogènes g

n :

8

3. MODÉLISATION Nous proposons un cadre d’analyse simplifié comportant une économie et un pays ouverts sur l’extérieur qui poursuivent un objectif de promotion des exportations. Les facteurs de production sont mobiles et les salaires flexibles. Le modèle comporte deux secteurs productifs : le secteur des biens échangeables (exportables) et celui des biens non échangeables.

3.1 Le secteur des biens non échangeables

Nous faisons l’hypothèse que dans le secteur des biens non échangeables, la production nY utilise des techniques à coefficients fixes et à rendements d’échelle constants. La production d’une unité de biens nécessite des quantités nu de travail non qualifié nL et nv de biens intermédiaires nI . La production se définit alors de la manière suivante :

min ;n n

nn n

L IYu v

(1)

L’offre de travail non qualifié étant parfaitement élastique, la capacité de production du secteur des biens non échangeables correspond au niveau de production atteint lorsque les biens intermédiaires disponibles sont pleinement utilisés ; ce qui nous permet de transformer (1) en :

* n

nn

IYv

. (2)

Les producteurs du secteur des biens non échangeable déterminent leur prix en appliquant un taux de marge bénéficiaire ε sur leurs coûts unitaires de production 1n n I np wu p v .

Le taux de change réel /x nz p p devient alors :

1 n n

zwu v

avec 0zw

et 0z

Où np est le prix du bien non échangeable ;

*x xp Ep donne le prix du bien exportable (E étant le taux de change nominal fixe, c’est-à-dire la devise étrangère exprimée en monnaie nationale, et *p le prix dans la devise étrangère) ;

/x Ip p définit les termes de l’échange exogènes ; et *

I Ip Ep représente le prix du bien intermédiaire en monnaie nationale (voir secteur des biens échangeables ci-dessous).

La demande globale de biens non échangeables est composée de la demande de consommation des ménages nc et des dépenses publiques exogènes ng :

n n n nY c g c Y t m g avec 0 1c . (3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

(3)

Où Y est le revenu de l’activité ;

t représente les impôts et m les encaisses monétaires, exprimés pour le bien non échangeable, t et m étant supposés exogènes.

Notre hypothèse étant que le pays poursuit une stratégie de promotion des exportations, lorsque l’offre de biens intermédiaires est insuffisante pour satisfaire la demande dans le pays, le secteur des biens non échangeable est rationné, tandis que les producteurs orientés vers l’exportation trouvent toujours les biens intermédiaires dont ils ont besoin.

3.2 Le secteur des biens échangeables ou exportables

La production Yx de biens exportables nécessite un travail qualifié L

x, un

capital Kx et des biens intermédiaires I

x, dans une fonction de production où

capital et travail sont substituables et où les biens intermédiaires constituent un facteur complémentaire. Soit :

9

t représente les impôts et m les encaisses monétaires, exprimés pour le bien non échangeable, t et m étant supposés exogènes.

Notre hypothèse étant que le pays poursuit une stratégie de promotion des exportations, lorsque l’offre de biens intermédiaires est insuffisante pour satisfaire la demande dans le pays, le secteur des biens non échangeable est rationné, tandis que les producteurs orientés vers l’exportation trouvent toujours les biens intermédiaires dont ils ont besoin. 3.2 Le secteur des biens échangeables ou exportables

La production xY de biens exportables nécessite un travail qualifié xL , un capital xK et des biens intermédiaires xI , dans une fonction de production où capital et travail sont substituables et où les biens intermédiaires constituent un facteur complémentaire. Soit :

1min ; xx x x

x

IY L Kv

avec 0 1 . (4)

Où xv représente la quantité de biens intermédiaires nécessaires pour produire une unité du bien exportable. Le capital étant exogène à court terme, on pose pour simplifier 1xK et on suppose que les producteurs du secteur d’exportation disposent des biens intermédiaires correspondant à leur besoin. En absence de contraintes sur les marchés, l’offre de biens et la demande de travail qualifié du secteur d’exportation résultent d’un programme de maximisation du profit à court terme :

x x x I x x xp Y wL p I ip h (5)

scx x

xx x x

Y LIh L

Où w est le salaire nominal et

i est le taux d’intérêt nominal domestique. Si le prix relatif des facteurs est défini par / Iw p , le salaire réel pour le bien exportable s’écrit alors /x . Le salaire réel est positif lorsque 1xv i , c’est-à-dire lorsque la recette générée par une unité d’exportation supplémentaire est suffisante pour couvrir le coût et le paiement de l’intérêt sur les biens intermédiaires. On suppose en effet que les producteurs recourent au crédit pour payer les salaires et les importations de biens intermédiaires. L’emprunt xh est égal au capital circulant exprimé pour le bien exportable. On considère enfin que la contrainte financière est toujours respectée. En résolvant le programme de maximisation du profit en tenant compte des contraintes technologique et financière, on obtient des fonctions de demande de travail et d’offre de biens du secteur d’exportation décroissantes en termes de salaire réel :

(4)

Page 13: Commerce international et emploi informel en zone CEMAC · 2019-06-29 · 50 Journal statistique africain, numéro 13, novembre 2011 2. Commerce international et emploi informel en

Journal statistique africain, numéro 13, novembre 201162

Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

Où vx représente la quantité de biens intermédiaires nécessaires pour produire

une unité du bien exportable. Le capital étant exogène à court terme, on pose pour simplifier K

x = 1 et on suppose que les producteurs du secteur

d’exportation disposent des biens intermédiaires correspondant à leur besoin.

En absence de contraintes sur les marchés, l’offre de biens et la demande de travail qualifié du secteur d’exportation résultent d’un programme de maximisation du profit à court terme :

9

t représente les impôts et m les encaisses monétaires, exprimés pour le bien non échangeable, t et m étant supposés exogènes.

Notre hypothèse étant que le pays poursuit une stratégie de promotion des exportations, lorsque l’offre de biens intermédiaires est insuffisante pour satisfaire la demande dans le pays, le secteur des biens non échangeable est rationné, tandis que les producteurs orientés vers l’exportation trouvent toujours les biens intermédiaires dont ils ont besoin. 3.2 Le secteur des biens échangeables ou exportables

La production xY de biens exportables nécessite un travail qualifié xL , un capital xK et des biens intermédiaires xI , dans une fonction de production où capital et travail sont substituables et où les biens intermédiaires constituent un facteur complémentaire. Soit :

1min ; xx x x

x

IY L Kv

avec 0 1 . (4)

Où xv représente la quantité de biens intermédiaires nécessaires pour produire une unité du bien exportable. Le capital étant exogène à court terme, on pose pour simplifier 1xK et on suppose que les producteurs du secteur d’exportation disposent des biens intermédiaires correspondant à leur besoin. En absence de contraintes sur les marchés, l’offre de biens et la demande de travail qualifié du secteur d’exportation résultent d’un programme de maximisation du profit à court terme :

x x x I x x xp Y wL p I ip h (5)

scx x

xx x x

Y LIh L

Où w est le salaire nominal et

i est le taux d’intérêt nominal domestique. Si le prix relatif des facteurs est défini par / Iw p , le salaire réel pour le bien exportable s’écrit alors /x . Le salaire réel est positif lorsque 1xv i , c’est-à-dire lorsque la recette générée par une unité d’exportation supplémentaire est suffisante pour couvrir le coût et le paiement de l’intérêt sur les biens intermédiaires. On suppose en effet que les producteurs recourent au crédit pour payer les salaires et les importations de biens intermédiaires. L’emprunt xh est égal au capital circulant exprimé pour le bien exportable. On considère enfin que la contrainte financière est toujours respectée. En résolvant le programme de maximisation du profit en tenant compte des contraintes technologique et financière, on obtient des fonctions de demande de travail et d’offre de biens du secteur d’exportation décroissantes en termes de salaire réel :

(5)

Où w est le salaire nominal et i est le taux d’intérêt nominal domestique.

Si le prix relatif des facteurs est défini par

9

t représente les impôts et m les encaisses monétaires, exprimés pour le bien non échangeable, t et m étant supposés exogènes.

Notre hypothèse étant que le pays poursuit une stratégie de promotion des exportations, lorsque l’offre de biens intermédiaires est insuffisante pour satisfaire la demande dans le pays, le secteur des biens non échangeable est rationné, tandis que les producteurs orientés vers l’exportation trouvent toujours les biens intermédiaires dont ils ont besoin. 3.2 Le secteur des biens échangeables ou exportables

La production xY de biens exportables nécessite un travail qualifié xL , un capital xK et des biens intermédiaires xI , dans une fonction de production où capital et travail sont substituables et où les biens intermédiaires constituent un facteur complémentaire. Soit :

1min ; xx x x

x

IY L Kv

avec 0 1 . (4)

Où xv représente la quantité de biens intermédiaires nécessaires pour produire une unité du bien exportable. Le capital étant exogène à court terme, on pose pour simplifier 1xK et on suppose que les producteurs du secteur d’exportation disposent des biens intermédiaires correspondant à leur besoin. En absence de contraintes sur les marchés, l’offre de biens et la demande de travail qualifié du secteur d’exportation résultent d’un programme de maximisation du profit à court terme :

x x x I x x xp Y wL p I ip h (5)

scx x

xx x x

Y LIh L

Où w est le salaire nominal et

i est le taux d’intérêt nominal domestique. Si le prix relatif des facteurs est défini par / Iw p , le salaire réel pour le bien exportable s’écrit alors /x . Le salaire réel est positif lorsque 1xv i , c’est-à-dire lorsque la recette générée par une unité d’exportation supplémentaire est suffisante pour couvrir le coût et le paiement de l’intérêt sur les biens intermédiaires. On suppose en effet que les producteurs recourent au crédit pour payer les salaires et les importations de biens intermédiaires. L’emprunt xh est égal au capital circulant exprimé pour le bien exportable. On considère enfin que la contrainte financière est toujours respectée. En résolvant le programme de maximisation du profit en tenant compte des contraintes technologique et financière, on obtient des fonctions de demande de travail et d’offre de biens du secteur d’exportation décroissantes en termes de salaire réel :

, le salaire réel pour le bien exportable s’écrit alors

9

t représente les impôts et m les encaisses monétaires, exprimés pour le bien non échangeable, t et m étant supposés exogènes.

Notre hypothèse étant que le pays poursuit une stratégie de promotion des exportations, lorsque l’offre de biens intermédiaires est insuffisante pour satisfaire la demande dans le pays, le secteur des biens non échangeable est rationné, tandis que les producteurs orientés vers l’exportation trouvent toujours les biens intermédiaires dont ils ont besoin. 3.2 Le secteur des biens échangeables ou exportables

La production xY de biens exportables nécessite un travail qualifié xL , un capital xK et des biens intermédiaires xI , dans une fonction de production où capital et travail sont substituables et où les biens intermédiaires constituent un facteur complémentaire. Soit :

1min ; xx x x

x

IY L Kv

avec 0 1 . (4)

Où xv représente la quantité de biens intermédiaires nécessaires pour produire une unité du bien exportable. Le capital étant exogène à court terme, on pose pour simplifier 1xK et on suppose que les producteurs du secteur d’exportation disposent des biens intermédiaires correspondant à leur besoin. En absence de contraintes sur les marchés, l’offre de biens et la demande de travail qualifié du secteur d’exportation résultent d’un programme de maximisation du profit à court terme :

x x x I x x xp Y wL p I ip h (5)

scx x

xx x x

Y LIh L

Où w est le salaire nominal et

i est le taux d’intérêt nominal domestique. Si le prix relatif des facteurs est défini par / Iw p , le salaire réel pour le bien exportable s’écrit alors /x . Le salaire réel est positif lorsque 1xv i , c’est-à-dire lorsque la recette générée par une unité d’exportation supplémentaire est suffisante pour couvrir le coût et le paiement de l’intérêt sur les biens intermédiaires. On suppose en effet que les producteurs recourent au crédit pour payer les salaires et les importations de biens intermédiaires. L’emprunt xh est égal au capital circulant exprimé pour le bien exportable. On considère enfin que la contrainte financière est toujours respectée. En résolvant le programme de maximisation du profit en tenant compte des contraintes technologique et financière, on obtient des fonctions de demande de travail et d’offre de biens du secteur d’exportation décroissantes en termes de salaire réel :

. Le salaire réel est positif lorsque

9

t représente les impôts et m les encaisses monétaires, exprimés pour le bien non échangeable, t et m étant supposés exogènes.

Notre hypothèse étant que le pays poursuit une stratégie de promotion des exportations, lorsque l’offre de biens intermédiaires est insuffisante pour satisfaire la demande dans le pays, le secteur des biens non échangeable est rationné, tandis que les producteurs orientés vers l’exportation trouvent toujours les biens intermédiaires dont ils ont besoin. 3.2 Le secteur des biens échangeables ou exportables

La production xY de biens exportables nécessite un travail qualifié xL , un capital xK et des biens intermédiaires xI , dans une fonction de production où capital et travail sont substituables et où les biens intermédiaires constituent un facteur complémentaire. Soit :

1min ; xx x x

x

IY L Kv

avec 0 1 . (4)

Où xv représente la quantité de biens intermédiaires nécessaires pour produire une unité du bien exportable. Le capital étant exogène à court terme, on pose pour simplifier 1xK et on suppose que les producteurs du secteur d’exportation disposent des biens intermédiaires correspondant à leur besoin. En absence de contraintes sur les marchés, l’offre de biens et la demande de travail qualifié du secteur d’exportation résultent d’un programme de maximisation du profit à court terme :

x x x I x x xp Y wL p I ip h (5)

scx x

xx x x

Y LIh L

Où w est le salaire nominal et

i est le taux d’intérêt nominal domestique. Si le prix relatif des facteurs est défini par / Iw p , le salaire réel pour le bien exportable s’écrit alors /x . Le salaire réel est positif lorsque 1xv i , c’est-à-dire lorsque la recette générée par une unité d’exportation supplémentaire est suffisante pour couvrir le coût et le paiement de l’intérêt sur les biens intermédiaires. On suppose en effet que les producteurs recourent au crédit pour payer les salaires et les importations de biens intermédiaires. L’emprunt xh est égal au capital circulant exprimé pour le bien exportable. On considère enfin que la contrainte financière est toujours respectée. En résolvant le programme de maximisation du profit en tenant compte des contraintes technologique et financière, on obtient des fonctions de demande de travail et d’offre de biens du secteur d’exportation décroissantes en termes de salaire réel :

, c’est-à-dire lorsque la recette générée par une unité d’expor-tation supplémentaire est suffisante pour couvrir le coût et le paiement de l’intérêt sur les biens intermédiaires.

On suppose en effet que les producteurs recourent au crédit pour payer les salaires et les importations de biens intermédiaires. L’emprunt h

x est égal au

capital circulant exprimé pour le bien exportable. On considère enfin que la contrainte financière est toujours respectée.

En résolvant le programme de maximisation du profit en tenant compte des contraintes technologique et financière, on obtient des fonctions de demande de travail et d’offre de biens du secteur d’exportation décroissantes en termes de salaire réel :

10

11

* 11

1

xx

x

iL

v i

avec *

0xL

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*

0xL

. (6)

1

* 11

1

xx

x

iY

v i

avec *

0xY

et

*

0xY

. (7)

Au total, le revenu net des facteurs détenus par les ménages est la somme des revenus salariaux et des profits redistribués par les producteurs :

x n x x x I x x x n n n I nY w L L p Y wL p I ip h p Y wL p I . (8)

Exprimé pour le bien non échangeable, son expression devient alors :

1

1 1x nx x x n

v i zvY z Y i L Y

. (9)

Tant que le secteur ne subit aucune contrainte au niveau des devises, sa production est déterminée par la demande globale. Le revenu d’équilibre sur le marché des biens non échangeables s’obtient en substituant le revenu Y par l’expression (6) dans l’équation (3) :

nY cY d 1

1 xkn x x x

v iY k cz Y i L d

(10)

avec 0nd ct cm g et 1

1 1nczvk c

Le revenu d’équilibre peut être augmenté par une politique de relance de la demande autonome d. Le multiplicateur k est diminué par une fuite des biens intermédiaires vers le secteur des biens non échangeables, due aux importations. La propension marginale à importer est donnée ici par le coefficient technique nv . Nous supposons que le salaire réel est flexible et qu’il existe une mobilité intersectorielle. Ces deux hypothèses constituent le mode d’ajustement au niveau du marché du travail du secteur abrité. On peut alors analyser les conséquences des chocs extérieurs sur l’emploi, en particulier, la baisse de l’emploi dans le secteur abrité puisque nL dépend de x à travers *

xY . Si L est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

min , x nL L L L avec n n nL u Y . (11)

En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

(6)

Page 14: Commerce international et emploi informel en zone CEMAC · 2019-06-29 · 50 Journal statistique africain, numéro 13, novembre 2011 2. Commerce international et emploi informel en

The African Statistical Journal, Volume 13, November 2011 63

2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

10

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* 11

1

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Au total, le revenu net des facteurs détenus par les ménages est la somme des revenus salariaux et des profits redistribués par les producteurs :

x n x x x I x x x n n n I nY w L L p Y wL p I ip h p Y wL p I . (8)

Exprimé pour le bien non échangeable, son expression devient alors :

1

1 1x nx x x n

v i zvY z Y i L Y

. (9)

Tant que le secteur ne subit aucune contrainte au niveau des devises, sa production est déterminée par la demande globale. Le revenu d’équilibre sur le marché des biens non échangeables s’obtient en substituant le revenu Y par l’expression (6) dans l’équation (3) :

nY cY d 1

1 xkn x x x

v iY k cz Y i L d

(10)

avec 0nd ct cm g et 1

1 1nczvk c

Le revenu d’équilibre peut être augmenté par une politique de relance de la demande autonome d. Le multiplicateur k est diminué par une fuite des biens intermédiaires vers le secteur des biens non échangeables, due aux importations. La propension marginale à importer est donnée ici par le coefficient technique nv . Nous supposons que le salaire réel est flexible et qu’il existe une mobilité intersectorielle. Ces deux hypothèses constituent le mode d’ajustement au niveau du marché du travail du secteur abrité. On peut alors analyser les conséquences des chocs extérieurs sur l’emploi, en particulier, la baisse de l’emploi dans le secteur abrité puisque nL dépend de x à travers *

xY . Si L est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

min , x nL L L L avec n n nL u Y . (11)

En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

(7)

Au total, le revenu net des facteurs détenus par les ménages est la somme des revenus salariaux et des profits redistribués par les producteurs :

10

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* 11

1

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x n x x x I x x x n n n I nY w L L p Y wL p I ip h p Y wL p I . (8)

Exprimé pour le bien non échangeable, son expression devient alors :

1

1 1x nx x x n

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. (9)

Tant que le secteur ne subit aucune contrainte au niveau des devises, sa production est déterminée par la demande globale. Le revenu d’équilibre sur le marché des biens non échangeables s’obtient en substituant le revenu Y par l’expression (6) dans l’équation (3) :

nY cY d 1

1 xkn x x x

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(10)

avec 0nd ct cm g et 1

1 1nczvk c

Le revenu d’équilibre peut être augmenté par une politique de relance de la demande autonome d. Le multiplicateur k est diminué par une fuite des biens intermédiaires vers le secteur des biens non échangeables, due aux importations. La propension marginale à importer est donnée ici par le coefficient technique nv . Nous supposons que le salaire réel est flexible et qu’il existe une mobilité intersectorielle. Ces deux hypothèses constituent le mode d’ajustement au niveau du marché du travail du secteur abrité. On peut alors analyser les conséquences des chocs extérieurs sur l’emploi, en particulier, la baisse de l’emploi dans le secteur abrité puisque nL dépend de x à travers *

xY . Si L est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

min , x nL L L L avec n n nL u Y . (11)

En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

(8)

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1

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. (9)

Tant que le secteur ne subit aucune contrainte au niveau des devises, sa production est déterminée par la demande globale. Le revenu d’équilibre sur le marché des biens non échangeables s’obtient en substituant le revenu Y par l’expression (6) dans l’équation (3) :

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1 xkn x x x

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(10)

avec 0nd ct cm g et 1

1 1nczvk c

Le revenu d’équilibre peut être augmenté par une politique de relance de la demande autonome d. Le multiplicateur k est diminué par une fuite des biens intermédiaires vers le secteur des biens non échangeables, due aux importations. La propension marginale à importer est donnée ici par le coefficient technique nv . Nous supposons que le salaire réel est flexible et qu’il existe une mobilité intersectorielle. Ces deux hypothèses constituent le mode d’ajustement au niveau du marché du travail du secteur abrité. On peut alors analyser les conséquences des chocs extérieurs sur l’emploi, en particulier, la baisse de l’emploi dans le secteur abrité puisque nL dépend de x à travers *

xY . Si L est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

min , x nL L L L avec n n nL u Y . (11)

En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

(9)

Tant que le secteur ne subit aucune contrainte au niveau des devises, sa production est déterminée par la demande globale. Le revenu d’équilibre sur le marché des biens non échangeables s’obtient en substituant le revenu Y par l’expression (6) dans l’équation (3) :

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nY cY d 1

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(10)

avec 0nd ct cm g et 1

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Le revenu d’équilibre peut être augmenté par une politique de relance de la demande autonome d. Le multiplicateur k est diminué par une fuite des biens intermédiaires vers le secteur des biens non échangeables, due aux importations. La propension marginale à importer est donnée ici par le coefficient technique nv . Nous supposons que le salaire réel est flexible et qu’il existe une mobilité intersectorielle. Ces deux hypothèses constituent le mode d’ajustement au niveau du marché du travail du secteur abrité. On peut alors analyser les conséquences des chocs extérieurs sur l’emploi, en particulier, la baisse de l’emploi dans le secteur abrité puisque nL dépend de x à travers *

xY . Si L est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

min , x nL L L L avec n n nL u Y . (11)

En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

(10)

Le revenu d’équilibre peut être augmenté par une politique de relance de la demande autonome d. Le multiplicateur k est diminué par une fuite des biens intermédiaires vers le secteur des biens non échangeables, due aux importations. La propension marginale à importer est donnée ici par le coefficient technique v

n.

Nous supposons que le salaire réel est flexible et qu’il existe une mobilité intersectorielle. Ces deux hypothèses constituent le mode d’ajustement au niveau du marché du travail du secteur abrité. On peut alors analyser les conséquences des chocs extérieurs sur l’emploi, en particulier, la baisse de

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Journal statistique africain, numéro 13, novembre 201164

Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

l’emploi dans le secteur abrité puisque Ln dépend de

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* 11

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1

1 1x nx x x n

v i zvY z Y i L Y

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Tant que le secteur ne subit aucune contrainte au niveau des devises, sa production est déterminée par la demande globale. Le revenu d’équilibre sur le marché des biens non échangeables s’obtient en substituant le revenu Y par l’expression (6) dans l’équation (3) :

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(10)

avec 0nd ct cm g et 1

1 1nczvk c

Le revenu d’équilibre peut être augmenté par une politique de relance de la demande autonome d. Le multiplicateur k est diminué par une fuite des biens intermédiaires vers le secteur des biens non échangeables, due aux importations. La propension marginale à importer est donnée ici par le coefficient technique nv . Nous supposons que le salaire réel est flexible et qu’il existe une mobilité intersectorielle. Ces deux hypothèses constituent le mode d’ajustement au niveau du marché du travail du secteur abrité. On peut alors analyser les conséquences des chocs extérieurs sur l’emploi, en particulier, la baisse de l’emploi dans le secteur abrité puisque nL dépend de x à travers *

xY . Si L est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

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En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

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xY . Si L est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

min , x nL L L L avec n n nL u Y . (11)

En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

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Tant que le secteur ne subit aucune contrainte au niveau des devises, sa production est déterminée par la demande globale. Le revenu d’équilibre sur le marché des biens non échangeables s’obtient en substituant le revenu Y par l’expression (6) dans l’équation (3) :

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Le revenu d’équilibre peut être augmenté par une politique de relance de la demande autonome d. Le multiplicateur k est diminué par une fuite des biens intermédiaires vers le secteur des biens non échangeables, due aux importations. La propension marginale à importer est donnée ici par le coefficient technique nv . Nous supposons que le salaire réel est flexible et qu’il existe une mobilité intersectorielle. Ces deux hypothèses constituent le mode d’ajustement au niveau du marché du travail du secteur abrité. On peut alors analyser les conséquences des chocs extérieurs sur l’emploi, en particulier, la baisse de l’emploi dans le secteur abrité puisque nL dépend de x à travers *

xY . Si L est l’offre de travail exogène, le niveau d’emploi dans l’économie est défini par :

min , x nL L L L avec n n nL u Y . (11)

En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

(11)

En conséquence, lorsque le secteur des biens non échangeables est contraint par la demande, l’emploi dans l’économie est égal à :

11

* * 11 1

1x

x n x n

v i iL L u kczy u kcdi

(12)

Inversement, lorsque la contrainte liée aux devises l’emporte, il est donné par :

*

* n x xx

n

u v YL L

v

. (13)

Où n n x xI

F J v Y v Yp

correspond à l’identité de la balance des paiements exprimée

pour le bien intermédiaire. F représente les entrées nettes de capitaux et J est un terme regroupant le service de la dette et les transferts versés au reste du monde. Quelle que soit la contrainte, une détérioration des termes de l’échange affecte l’emploi :

*

0k

x xn

L YL u

et

* *

0x xn

L YL u

.

Supposons que le pays soit initialement à l’équilibre walrasien, c’est-à-dire que la production potentielle du secteur d’exportation soit telle que les capacités de l’économie soient pleinement utilisées. Dans ce cas, les effets d’une détérioration des termes de l’échange sont clairs : une chute de contracte l’emploi dans le secteur exposé en entraînant une hausse du salaire réel ; en diminuant *

xY , celle-ci provoque à son tour une contraction de la production et de l’emploi dans le secteur abrité, c’est-à-dire l’emploi informel. Néanmoins, globalement, la stimulation des exportations13 par des politiques de change et de taux d’intérêt contribue à augmenter l’emploi, quel que soit le choc extérieur, puisque l’emploi dans les deux secteurs de l’économie dépend du taux de change E et du taux d’intérêt i (voir Équation 12). Tout ceci conforte l’argument fréquemment avancé qu’il est nécessaire de combiner une flexibilité du marché du travail avec une stratégie de promotion des exportations pour faciliter l’ajustement macroéconomique, le secteur exposé (qui produit pour l’exportation) absorbant l’excès de main-d’œuvre du secteur abrité (qui produit pour le marché domestique). 4. VÉRIFICATIONS EMPIRIQUES ET DISCUSSION Dans cette section, nous allons vérifier les simulations théoriques précédentes à l’aide de données macroéconomiques et sectorielles. L’hypothèse de base est que le marché du travail subit l’influence du commerce international. Les données sont « désagrégées » au niveau des deux principaux secteurs (secteur primaire, incluant le secteur agricole, et secteur secondaire). Elles couvrent la période 1960–2005 au cours de laquelle les pays de la zone CEMAC ont connu une modification structurelle de leurs économies, et pour laquelle les informations statistiques sont disponibles. Ces informations ont été tirées des bases de données de la Banque mondiale, et ont été complétées par des données du Fonds monétaire international (Direction du commerce) et par les statistiques nationales14 pour l’emploi informel.

13 Le niveau d’exportation, fixé par les facteurs d’offre du secteur exposé, affecte simultanément le niveau de demande globale (en déterminant le revenu de l’activité) et la capacité de production du secteur non échangeable. 14 Il s’agit notamment de l’INS pour le Cameroun, de la DSEES pour la République centrafricaine, de la DGE/MEFB pour le Congo, de la DGSEE/DCN pour le Gabon.

(12)

Inversement, lorsque la contrainte liée aux devises l’emporte, il est donné par :

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* * 11 1

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(12)

Inversement, lorsque la contrainte liée aux devises l’emporte, il est donné par :

*

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Où n n x xI

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correspond à l’identité de la balance des paiements exprimée

pour le bien intermédiaire. F représente les entrées nettes de capitaux et J est un terme regroupant le service de la dette et les transferts versés au reste du monde. Quelle que soit la contrainte, une détérioration des termes de l’échange affecte l’emploi :

*

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* *

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.

Supposons que le pays soit initialement à l’équilibre walrasien, c’est-à-dire que la production potentielle du secteur d’exportation soit telle que les capacités de l’économie soient pleinement utilisées. Dans ce cas, les effets d’une détérioration des termes de l’échange sont clairs : une chute de contracte l’emploi dans le secteur exposé en entraînant une hausse du salaire réel ; en diminuant *

xY , celle-ci provoque à son tour une contraction de la production et de l’emploi dans le secteur abrité, c’est-à-dire l’emploi informel. Néanmoins, globalement, la stimulation des exportations13 par des politiques de change et de taux d’intérêt contribue à augmenter l’emploi, quel que soit le choc extérieur, puisque l’emploi dans les deux secteurs de l’économie dépend du taux de change E et du taux d’intérêt i (voir Équation 12). Tout ceci conforte l’argument fréquemment avancé qu’il est nécessaire de combiner une flexibilité du marché du travail avec une stratégie de promotion des exportations pour faciliter l’ajustement macroéconomique, le secteur exposé (qui produit pour l’exportation) absorbant l’excès de main-d’œuvre du secteur abrité (qui produit pour le marché domestique). 4. VÉRIFICATIONS EMPIRIQUES ET DISCUSSION Dans cette section, nous allons vérifier les simulations théoriques précédentes à l’aide de données macroéconomiques et sectorielles. L’hypothèse de base est que le marché du travail subit l’influence du commerce international. Les données sont « désagrégées » au niveau des deux principaux secteurs (secteur primaire, incluant le secteur agricole, et secteur secondaire). Elles couvrent la période 1960–2005 au cours de laquelle les pays de la zone CEMAC ont connu une modification structurelle de leurs économies, et pour laquelle les informations statistiques sont disponibles. Ces informations ont été tirées des bases de données de la Banque mondiale, et ont été complétées par des données du Fonds monétaire international (Direction du commerce) et par les statistiques nationales14 pour l’emploi informel.

13 Le niveau d’exportation, fixé par les facteurs d’offre du secteur exposé, affecte simultanément le niveau de demande globale (en déterminant le revenu de l’activité) et la capacité de production du secteur non échangeable. 14 Il s’agit notamment de l’INS pour le Cameroun, de la DSEES pour la République centrafricaine, de la DGE/MEFB pour le Congo, de la DGSEE/DCN pour le Gabon.

(13)

11

* * 11 1

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(12)

Inversement, lorsque la contrainte liée aux devises l’emporte, il est donné par :

*

* n x xx

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. (13)

Où n n x xI

F J v Y v Yp

correspond à l’identité de la balance des paiements exprimée

pour le bien intermédiaire. F représente les entrées nettes de capitaux et J est un terme regroupant le service de la dette et les transferts versés au reste du monde. Quelle que soit la contrainte, une détérioration des termes de l’échange affecte l’emploi :

*

0k

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* *

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.

Supposons que le pays soit initialement à l’équilibre walrasien, c’est-à-dire que la production potentielle du secteur d’exportation soit telle que les capacités de l’économie soient pleinement utilisées. Dans ce cas, les effets d’une détérioration des termes de l’échange sont clairs : une chute de contracte l’emploi dans le secteur exposé en entraînant une hausse du salaire réel ; en diminuant *

xY , celle-ci provoque à son tour une contraction de la production et de l’emploi dans le secteur abrité, c’est-à-dire l’emploi informel. Néanmoins, globalement, la stimulation des exportations13 par des politiques de change et de taux d’intérêt contribue à augmenter l’emploi, quel que soit le choc extérieur, puisque l’emploi dans les deux secteurs de l’économie dépend du taux de change E et du taux d’intérêt i (voir Équation 12). Tout ceci conforte l’argument fréquemment avancé qu’il est nécessaire de combiner une flexibilité du marché du travail avec une stratégie de promotion des exportations pour faciliter l’ajustement macroéconomique, le secteur exposé (qui produit pour l’exportation) absorbant l’excès de main-d’œuvre du secteur abrité (qui produit pour le marché domestique). 4. VÉRIFICATIONS EMPIRIQUES ET DISCUSSION Dans cette section, nous allons vérifier les simulations théoriques précédentes à l’aide de données macroéconomiques et sectorielles. L’hypothèse de base est que le marché du travail subit l’influence du commerce international. Les données sont « désagrégées » au niveau des deux principaux secteurs (secteur primaire, incluant le secteur agricole, et secteur secondaire). Elles couvrent la période 1960–2005 au cours de laquelle les pays de la zone CEMAC ont connu une modification structurelle de leurs économies, et pour laquelle les informations statistiques sont disponibles. Ces informations ont été tirées des bases de données de la Banque mondiale, et ont été complétées par des données du Fonds monétaire international (Direction du commerce) et par les statistiques nationales14 pour l’emploi informel.

13 Le niveau d’exportation, fixé par les facteurs d’offre du secteur exposé, affecte simultanément le niveau de demande globale (en déterminant le revenu de l’activité) et la capacité de production du secteur non échangeable. 14 Il s’agit notamment de l’INS pour le Cameroun, de la DSEES pour la République centrafricaine, de la DGE/MEFB pour le Congo, de la DGSEE/DCN pour le Gabon.

correspond à l’identité de la balance des paiements exprimée pour le bien intermédiaire. F représente les entrées nettes de capitaux et J est un terme regroupant le service de la dette et les transferts versés au reste du monde.

Quelle que soit la contrainte, une détérioration des termes de l’échange affecte l’emploi :

11

* * 11 1

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(12)

Inversement, lorsque la contrainte liée aux devises l’emporte, il est donné par :

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correspond à l’identité de la balance des paiements exprimée

pour le bien intermédiaire. F représente les entrées nettes de capitaux et J est un terme regroupant le service de la dette et les transferts versés au reste du monde. Quelle que soit la contrainte, une détérioration des termes de l’échange affecte l’emploi :

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Supposons que le pays soit initialement à l’équilibre walrasien, c’est-à-dire que la production potentielle du secteur d’exportation soit telle que les capacités de l’économie soient pleinement utilisées. Dans ce cas, les effets d’une détérioration des termes de l’échange sont clairs : une chute de contracte l’emploi dans le secteur exposé en entraînant une hausse du salaire réel ; en diminuant *

xY , celle-ci provoque à son tour une contraction de la production et de l’emploi dans le secteur abrité, c’est-à-dire l’emploi informel. Néanmoins, globalement, la stimulation des exportations13 par des politiques de change et de taux d’intérêt contribue à augmenter l’emploi, quel que soit le choc extérieur, puisque l’emploi dans les deux secteurs de l’économie dépend du taux de change E et du taux d’intérêt i (voir Équation 12). Tout ceci conforte l’argument fréquemment avancé qu’il est nécessaire de combiner une flexibilité du marché du travail avec une stratégie de promotion des exportations pour faciliter l’ajustement macroéconomique, le secteur exposé (qui produit pour l’exportation) absorbant l’excès de main-d’œuvre du secteur abrité (qui produit pour le marché domestique). 4. VÉRIFICATIONS EMPIRIQUES ET DISCUSSION Dans cette section, nous allons vérifier les simulations théoriques précédentes à l’aide de données macroéconomiques et sectorielles. L’hypothèse de base est que le marché du travail subit l’influence du commerce international. Les données sont « désagrégées » au niveau des deux principaux secteurs (secteur primaire, incluant le secteur agricole, et secteur secondaire). Elles couvrent la période 1960–2005 au cours de laquelle les pays de la zone CEMAC ont connu une modification structurelle de leurs économies, et pour laquelle les informations statistiques sont disponibles. Ces informations ont été tirées des bases de données de la Banque mondiale, et ont été complétées par des données du Fonds monétaire international (Direction du commerce) et par les statistiques nationales14 pour l’emploi informel.

13 Le niveau d’exportation, fixé par les facteurs d’offre du secteur exposé, affecte simultanément le niveau de demande globale (en déterminant le revenu de l’activité) et la capacité de production du secteur non échangeable. 14 Il s’agit notamment de l’INS pour le Cameroun, de la DSEES pour la République centrafricaine, de la DGE/MEFB pour le Congo, de la DGSEE/DCN pour le Gabon.

Supposons que le pays soit initialement à l’équilibre walrasien, c’est-à-dire que la production potentielle du secteur d’exportation soit telle que les capacités de l’économie soient pleinement utilisées. Dans ce cas, les effets d’une détérioration des termes de l’échange sont clairs : une chute de

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Inversement, lorsque la contrainte liée aux devises l’emporte, il est donné par :

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correspond à l’identité de la balance des paiements exprimée

pour le bien intermédiaire. F représente les entrées nettes de capitaux et J est un terme regroupant le service de la dette et les transferts versés au reste du monde. Quelle que soit la contrainte, une détérioration des termes de l’échange affecte l’emploi :

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Supposons que le pays soit initialement à l’équilibre walrasien, c’est-à-dire que la production potentielle du secteur d’exportation soit telle que les capacités de l’économie soient pleinement utilisées. Dans ce cas, les effets d’une détérioration des termes de l’échange sont clairs : une chute de contracte l’emploi dans le secteur exposé en entraînant une hausse du salaire réel ; en diminuant *

xY , celle-ci provoque à son tour une contraction de la production et de l’emploi dans le secteur abrité, c’est-à-dire l’emploi informel. Néanmoins, globalement, la stimulation des exportations13 par des politiques de change et de taux d’intérêt contribue à augmenter l’emploi, quel que soit le choc extérieur, puisque l’emploi dans les deux secteurs de l’économie dépend du taux de change E et du taux d’intérêt i (voir Équation 12). Tout ceci conforte l’argument fréquemment avancé qu’il est nécessaire de combiner une flexibilité du marché du travail avec une stratégie de promotion des exportations pour faciliter l’ajustement macroéconomique, le secteur exposé (qui produit pour l’exportation) absorbant l’excès de main-d’œuvre du secteur abrité (qui produit pour le marché domestique). 4. VÉRIFICATIONS EMPIRIQUES ET DISCUSSION Dans cette section, nous allons vérifier les simulations théoriques précédentes à l’aide de données macroéconomiques et sectorielles. L’hypothèse de base est que le marché du travail subit l’influence du commerce international. Les données sont « désagrégées » au niveau des deux principaux secteurs (secteur primaire, incluant le secteur agricole, et secteur secondaire). Elles couvrent la période 1960–2005 au cours de laquelle les pays de la zone CEMAC ont connu une modification structurelle de leurs économies, et pour laquelle les informations statistiques sont disponibles. Ces informations ont été tirées des bases de données de la Banque mondiale, et ont été complétées par des données du Fonds monétaire international (Direction du commerce) et par les statistiques nationales14 pour l’emploi informel.

13 Le niveau d’exportation, fixé par les facteurs d’offre du secteur exposé, affecte simultanément le niveau de demande globale (en déterminant le revenu de l’activité) et la capacité de production du secteur non échangeable. 14 Il s’agit notamment de l’INS pour le Cameroun, de la DSEES pour la République centrafricaine, de la DGE/MEFB pour le Congo, de la DGSEE/DCN pour le Gabon.

contracte l’emploi dans le secteur exposé en entraînant une hausse du salaire réel ; en diminuant Y

x*, celle-ci provoque à son tour une contraction de la

production et de l’emploi dans le secteur abrité, c’est-à-dire l’emploi informel.

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2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

Néanmoins, globalement, la stimulation des exportations13 par des politiques de change et de taux d’intérêt contribue à augmenter l’emploi, quel que soit le choc extérieur, puisque l’emploi dans les deux secteurs de l’économie dépend du taux de change E et du taux d’intérêt i (voir Équation 12).

Tout ceci conforte l’argument fréquemment avancé qu’il est nécessaire de combiner une flexibilité du marché du travail avec une stratégie de promotion des exportations pour faciliter l’ajustement macroéconomique, le secteur exposé (qui produit pour l’exportation) absorbant l’excès de main-d’œuvre du secteur abrité (qui produit pour le marché domestique).

4. VÉRIFICATIONS EMPIRIqUES ET DISCUSSION

Dans cette section, nous allons vérifier les simulations théoriques précédentes à l’aide de données macroéconomiques et sectorielles. L’hypothèse de base est que le marché du travail subit l’influence du commerce international. Les données sont « désagrégées » au niveau des deux principaux secteurs (secteur primaire, incluant le secteur agricole, et secteur secondaire). Elles couvrent la période 1960–2005 au cours de laquelle les pays de la zone CEMAC ont connu une modification structurelle de leurs économies, et pour laquelle les informations statistiques sont disponibles. Ces informations ont été tirées des bases de données de la Banque mondiale, et ont été complétées par des données du Fonds monétaire international (Direction du commerce) et par les statistiques nationales14 pour l’emploi informel.

Les variables endogènes (mesurées en variation et non en valeur absolue) utilisées pour l’estimation concernent l’emploi formel (I) et l’emploi infor-mel (II), qui constituent les deux variables à expliquer de la modélisation.

Dans les économies en développement, il est de coutume de distinguer les emplois formels des emplois informels, les seconds étant habituellement plus nombreux que les premiers. On considère généralement que les travailleurs du secteur formel sont plus qualifiés que ceux du secteur informel. L’emploi formel est facile à appréhender : il correspond à la population active occupée exprimée en nombre d’emplois existants dans les entreprises parapubliques et privées ainsi que les administrations. Par contre, les choses sont plus com-

13 Le niveau d’exportation, fixé par les facteurs d’offre du secteur exposé, affecte simultané-ment le niveau de demande globale (en déterminant le revenu de l’activité) et la capacité de production du secteur non échangeable. 14 Il s’agit notamment de l’INS pour le Cameroun, de la DSEES pour la République centrafricaine, de la DGE/MEFB pour le Congo, de la DGSEE/DCN pour le Gabon.

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Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

plexes lorsqu’on s’intéresse à l’informalité. Celle-ci existe aussi bien dans le secteur formel qu’informel, ce qui nous amène à faire une distinction entre l’emploi informel et l’emploi dans le secteur informel.

L’emploi informel désigne les emplois irréguliers15 occupés dans les entreprises des secteurs tant formel qu’informel, ainsi que dans les ménages. Selon les experts du BIT, la relation d’emploi informelle n’est pas soumise « à la lé-gislation nationale du travail, à l’impôt sur le revenu, à la protection sociale ni au droit à certains avantages liés à l’emploi », tels que par exemple, le préavis en cas de licenciement, l’indemnité de départ, les congés annuels ou de maladie rémunérés, etc. Dans la pratique, les emplois informels concernent les travailleurs ne participant pas au système de protection sociale16. Dans le secteur informel, le statut juridique/l’enregistrement des entreprises déter-mine l’informalité de l’emploi. Il s’agit le plus souvent d’entreprises privées non enregistrées (à l’exception des quasi-sociétés), qui produisent des biens et services légaux destinés à la vente et qui emploient habituellement moins de cinq salariés17. L’emploi informel englobe donc un vaste ensemble com-posé de travailleurs indépendants non enregistrés, de travailleurs familiaux non rémunérés, de travailleurs domestiques non déclarés, de salariés non assujettis à la protection sociale employés par des entreprises enregistrées ou non. Les petites exploitations agricoles comptant moins de cinq à dix salariés selon les pays sont de grands pourvoyeurs d’emploi informel. Cette diversité rend toujours difficile l’établissement d’estimations complètes de l’emploi informel à partir de registres et d’instruments d’enquête18.

Les variables explicatives sont : la production mesurée par le PIB (en dollars PPA) ; les exportations (EXPOR) et importations (IMPOR) entre les pays de la CEMAC et avec le reste du monde, par secteur (en millions de dollars EU) ; le taux de change réel (TCR) ; le taux d’intérêt net réel (TINR) ; le salaire réel (SAL) ; la productivité moyenne du travail (PROD) ; les termes de l’échange (TERMES) ; le taux d’inflation (INFL) ; les encaisses monétaires (ENCAIS) ; les dépenses publiques (DPUB) ; les prix (PRIX) ;

15 C’est-à-dire non reconnus par la loi ou la réglementation en vigueur.16 Dans certains pays comme le Brésil, ils incluent les travailleurs qui ne cotisent pas au système de protection sociale ou n’ont pas de carte de travail (carteira de trabalho) car ils bénéficient de toute façon des services de santé financés par l’État dont l’accès est universel.17 OCDE (2004), Perspectives de l’emploi de l’OCDE, Paris.18 L’emploi dans le secteur informel peut prendre beaucoup d’autres formes, comme le travail dissimulé (sous-déclaration du nombre de salariés par les entreprises), le travail non déclaré (en termes de nombre d’heures ouvrées, d’exercice d’un deuxième emploi), le travail illicite (des immigrés clandestins, des fonctionnaires exerçant un second emploi, etc.). Voir OCDE (2004), Op cit.

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2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

les fertilisants pour les produits agricoles (FERTIL) ; et enfin une variable auxiliaire (dummy) représentant la dévaluation du franc CFA en 1994.

Les équations ont été différenciées pour faire disparaître les éventuelles situations de non-stationnarité. Dans la plupart des cas, après passage aux logarithmes des estimations obtenues par la méthode des moindres carrés, les coefficients obtenus donnent directement les élasticités. Les résultats des principales es-timations figurent dans les Tableaux A1, A2, et A3 donnés en annexe. Afin de mieux appréhender la situation individuelle des pays, ces résultats sont présentés séparément pour chacun. Les estimations sont toutes significatives à moins de 5 % de seuil et les R2 se situent pour la plupart à plus de 90 %.

Nos résultats mettent en évidence une faible influence des variations du commerce extérieur (importations et exportations intra et extra) et de la production sur l’emploi (formel ou informel) des pays de la CEMAC, quel que soit le secteur retenu. D’après Hasan (2001), l’effet à court terme de la libéralisation du commerce est presque toujours nocif pour l’emploi agrégé, car il faut du temps pour que les ressources soient réallouées aux nouvelles firmes après la libéralisation. Dans une étude sur le commerce Nord-Sud, Schumacher (1984) avait déjà remarqué ce phénomène, tout en observant néanmoins une modification sensible de l’emploi industriel dans certaines branches à haute intensité de travail, comme le textile. En dehors de la faible productivité du travail et de la rigidité des salaires, les causes peuvent être la faiblesse de la demande domestique, la structuration du système productif ainsi que l’évolution technologique (côté production), auxquelles il faut ajouter la forte dépendance extérieure vis-à-vis des biens échangeables (côté commerce).

Certaines industries des pays de la CEMAC souffrent de la concurrence internationale et l’emploi et les salaires qui en dépendent en sont forcé-ment affectés. Cependant il est moins évident d’admettre qu’au niveau de l’économie toute entière, l’emploi et les salaires puissent être touchés par l’ouverture aux échanges. En particulier, dans un contexte de concurrence pure et parfaite, il est impossible que l’échange ait un effet autre que de réallocation sur l’emploi, bien qu’il puisse avoir un effet sur les salaires. En revanche, en cas de concurrence imparfaite, l’échange international agit si-multanément sur l’emploi, le chômage et les salaires. C’est dans ce contexte que l’on peut mettre en évidence les effets de l’ouverture aux échanges sur les structures du marché du travail.

Les économies de la sous-région peuvent être considérées comme de petites économies ouvertes avec un taux de change fixe et des salaires tendant à être

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Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

rigides à court terme à cause de l’existence de contrats de travail à durée indéterminée ou de contrats fixant les salaires. On peut penser qu’un afflux de biens étrangers pourrait se solder par un déficit courant provoquant une réduction des salaires et des emplois industriels. À moins que les autorités monétaires19 ne réagissent pour éviter la diminution de l’offre de monnaie qui en résulte, le taux d’intérêt va s’accroître, avec pour corollaire une baisse des investissements, qui à son tour, réduira les salaires et les emplois.

Cependant, l’argument que les importations peuvent détruire les emplois formels, notamment dans le secteur industriel, à cause de la substitution des biens domestiques par les biens importés n’est vérifié qu’en République centrafricaine. Ce cas est cohérent avec la théorie : dans notre modèle, pour un pays à faible capacité de financement extérieur avec contrainte de devises, le resserrement de la contrainte de financement extérieur déprime l’emploi. L’effet inverse se vérifie dans trois pays à capacité de financement relativement forte : la République du Congo, le Gabon et le Tchad. On peut noter que cet effet est supérieur à celui de la productivité, dont le rôle est particulièrement contrasté d’un pays à l’autre. Lorsque les importations sont introduites dans le modèle avec un décalage d’une période, l’effet nocif des importations sur l’emploi formel s’observe aussi dans le secteur primaire du Congo et du Gabon, et dans une moindre mesure, dans le secteur agricole tchadien. L’ampleur de la destruction potentielle de l’emploi résultant de la pénétration étrangère dépend de l’élasticité de la substitution de la pro-duction domestique par les importations (Mizra 2003). En effet, le vecteur des importations et celui des exportations sont l’un et l’autre porteurs de deux effets consécutifs sur l’emploi sectoriel : un effet de substitution et un effet de demande.

Le raisonnement théorique est alors le suivant : les importations s’accroissent au départ, entraînant une substitution du travail domestique par la main-d’œuvre étrangère. Simultanément, l’augmentation des importations force les entreprises à ajuster leurs marges pour pouvoir vendre au nouveau prix du marché résultant de l’accroissement de la concurrence. Cette baisse des prix stimule la demande totale du marché, qui bénéficie à son tour aussi aux vendeurs aussi bien domestiques qu’étrangers. L’effet négatif de substitution peut donc être contrebalancé par un effet de demande positif sur l’emploi domestique, à condition que l’appareil de production soit suffisamment développé, ce qui est loin d’être le cas dans la zone CEMAC. En ce qui concerne les pays et secteurs concernés, les estimations parallèles montrent

19 D’après notre modèle, quel que soit le choc subi, un pays doté d’un faible financement extérieur peut appliquer des politiques de change et de taux d’intérêt pour stimuler ses exportations et retrouver la pleine utilisation de ses capacités domestiques.

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2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

que les élasticités de la substitution sont divergentes : 0,139 pour la Répu-blique centrafricaine, -0,025 pour la République du Congo et -0,017 pour le Gabon.

Les importations peuvent avoir un effet sur l’emploi, à travers tant la demande que les exportations. S’appuyant sur une idée avancée par Kaldor, Kennedy et Thirlwall (1979) montrent que les importations peuvent agir sur l’emploi en augmentant les exportations (plus précisément le taux d’exportation) par le jeu du multiplicateur de Harrod. Le mécanisme théorique est simple : un accroissement de la part des importations dans la dépense domestique réduit celle-ci, ce qui entraîne en retour une réduction de la consommation et de l’investissement, jusqu’à ce que le PIB domestique ait suffisamment descendu pour qu’apparaisse une augmentation du taux d’exportation, c’est-à-dire du rapport des exportations au PIB.

Parallèlement, les exportations peuvent créer des emplois formels en se substituant aux biens produits sur le marché étranger. Mais cet effet bé-néfique ne se vérifie dans aucun pays de la zone CEMAC. À cet égard, comme nous l’avons indiqué dans l’examen de la littérature, la relation de Heckscher–Ohlin est révélatrice. En effet, si le secteur qui importe dispose d’une proportion de main-d’œuvre non qualifiée importante par rapport au secteur qui exporte, la hausse des importations consécutive à une dimi-nution des prix étrangers provoquera à la fois une baisse des salaires réels des travailleurs non qualifiés et une hausse des salaires réels des travailleurs qualifiés, et donc respectivement une augmentation ou diminution des emplois correspondants. D’après Wood (1997), certains épisodes observés à la suite de libéralisations du commerce ont donné lieu à une augmenta-tion de la demande de travailleurs, dont seule une minorité était qualifiée.

La CEMAC a une structure exportatrice essentiellement centrée sur les matières premières (voir Tableau 1 et Figure 2). Ses recettes d’exportation lui viennent du pétrole, du bois, du café et du cacao. Elle est si faiblement représentée dans le commerce international qu’elle n’a que très peu de possibilités d’influencer les termes de l’échange pour agir sur le prix de ses exportations. Dans les années 1960 et 1970, la sous-région partageait cette dépendance vis-à-vis des matières premières avec la plupart des pays en dé-veloppement. Néanmoins, au cours des deux dernières décennies, plusieurs de ceux-ci20 ont transformé avec succès leur structure d’exportation et ne

20 Par exemple, la part de la manufacture dans les exportations totales n’était que de 33 % en Afrique subsaharienne au cours de la période 2000-2004, ce qui est faible comparé au chiffre de 57 % de la région Amérique latine et Caraïbes, de 78 % de l’Asie du Sud, et de 80 % de l’Asie de l’Est et Pacifique (Base de données mondiale de l’ONUDI).

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Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

sont plus dépendants des produits de base. Cette structure très particulière des principales composantes de son commerce international expose les marchés du travail de la CEMAC à une vulnérabilité aux chocs extérieurs. Dans ce cas, les politiques conventionnelles seraient inefficaces dans la zone (Ondo Ossa 2005).

Figure 2 : Évolution de la production agricole dans la zone CEMAC

Source des données : Banque mondiale (2005), Indicateurs du développement dans le monde, CD Database.

Quand les salaires sont flexibles, les chocs sont complètement absorbés par une baisse des salaires des travailleurs non qualifiés (majoritaires dans le secteur informel). Dans un contexte d’équilibre à long terme, où le chô-mage cyclique et frictionnel est absent, les travailleurs non qualifiés restent toujours pleinement employés. Dans un but de simplicité, l’hypothèse de flexibilité des salaires peut raisonnablement être adoptée. Dans certains pays développés, il provient probablement de l’idée que les inégalités croissantes dans les salaires constituent le principal problème. Dans la plupart des pays africains, l’emploi éveille plus d’inquiétude que les salaires : le chômage des personnes non-qualifiées augmente fortement sans entraîner de grandes modifications dans les salaires correspondants.

Cameroun

1960

1962

1964

1966

1968

1970

1972

1974

1976

1978

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

Gabon

Républiquecentrafricaine

Cameroun

Tchad

GabonRépublique du Congo

Valeur ajointee agricole en % du PIB

Année

0

10

20

30

40

50

60

70

80

République centrafricaine

République du Congo Tchad

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2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

À l’inverse, nous pouvons supposer, comme le fait Krugman (1995), que les salaires restent constants. Cette hypothèse a le grand avantage d’être une façon simple de détecter les évolutions au niveau macro : les salaires relatifs ont subi de petites variations au cours des dernières années, en Afrique centrale. Supposons en plus que le marché du travail est confronté à des chocs asymétriques, accompagnés d’un impact négatif sur la demande de travailleurs non qualifiés, et d’un impact positif sur la demande de travailleurs qualifiés. Lorsque le salaire réel des travailleurs qualifiés est flexible, il aug-mente, en réponse à cet impact positif. Par la même occasion, le salaire réel des travailleurs non qualifiés augmente lui aussi, même si l’impact sur la demande correspondante est négatif. En fin de compte, le résultat en termes d’emploi est alors négatif pour les travailleurs non qualifiés.

L’effet d’un choc exogène est pris en compte dans les estimations à travers une variable auxiliaire (dummy) reflétant la dévaluation du franc CFA de 1994. Celle-ci a modifié la parité du franc CFA par rapport à la devise de rattachement de l’époque, le franc français. Les prix des produits importés ont certes répondu aux attentes, en augmentant plus rapidement que les prix des produits domestiques. Mais au bout de deux ans, l’écart avait di-minué de 9 points dans la CEMAC21. La hausse des prix d’importation a été relativement maîtrisée à travers une substitution par des produits d’ori-gine et qualité différentes, basée sur les prix, ainsi que par des contractions de marges22. La baisse des revenus réels a favorisé une substitution par les produits domestiques, basée sur les revenus. D’où l’effet positif exercé sur l’emploi formel et négatif sur l’emploi informel dans le secteur industriel de la majorité des pays de la sous-région (Tableau A1).

La hausse des prix des produits vivriers locaux a été du même ordre que celle des prix à la consommation23. En contribuant à la reprise des cours des produits agricoles d’exportation de la zone franc, la dévaluation24 de la

21 Ces écarts étaient de 14 points pour l’UEMOA. Voir P. Hugon et N. Pagès (1998), Ajustement structurel, emploi et rôle des partenaires sociaux en Afrique francophone, Cahiers de l’emploi et de la formation, OIT, 28.22 La hausse des marges des entreprises a été d’autant plus forte que celles-ci étaient peu utilisatrices d’intrants importés et qu’elles étaient orientées vers les marchés extérieurs. Dans le cas des entreprises camerounaises, les experts de la Banque mondiale ont estimé qu’en moyenne, les prix des produits avaient augmenté de 39,7 %, ceux des intrants de 67,5 %, et celui du travail de 32,7 % pour 200 entreprises représentatives. Voir Banque mondiale (1996), Taking Action to Reduce Poverty in Sub-Saharan Africa, Washington.23 Voir P. Hugon et N. Pagès (1998), op. cit.24 Dans son ensemble, la dévaluation a contribué à la reprise de la croissance des revenus par habitant de la zone franc à un taux de 0,8% par an entre 1994 et 1996, après des chutes annuelles de l’ordre de 2,6 % entre 1986 et 1993. Voir E. B. Yamb (2007), Mésaligne-

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monnaie a amélioré leur compétitivité et a eu une influence très positive sur le commerce extérieur des pays de la CEMAC jusqu’à la fin des années 90. Elle a en particulier déplacé la demande de produits importés vers les produits domestiques. Elle a également favorisé l’offre de biens échan-geables aux dépens des biens non échangeables. Il en a résulté un double effet favorable à la hausse des prix des échangeables domestiques (Martjin et Tansgarides 2008).

Pendant la période 1990–2000, la part de l’emploi informel dans l’emploi total des pays de la CEMAC se situait entre 40 % pour le Congo et 94 % pour le Tchad (Figure 1 en annexe). Ainsi par exemple, au Cameroun, cette part est passée de 60 % au début des années 1990 à 92 %25 à la fin de la dé-cennie 2000. De plus, la proportion des travailleurs employés dans l’informel a augmenté avec le temps, atteignant un maximum au cours de la décennie. C’est cette tendance à la hausse qui amène à supposer qu’une concurrence étrangère plus intense pourrait contribuer à accroître l’emploi informel. D’après Goldberg et Pavcnik (2003), l’argument reliant l’accroissement du secteur informel à la libéralisation du commerce est le suivant : les ré-formes du commerce exposent le secteur formel à une forte concurrence étrangère. En réponse, les entrepreneurs formels essaient de réduire les coûts de la main-d’œuvre ou licencient, suite à quoi les travailleurs licenciés se retrouvent dans le secteur informel. Les vérifications empiriques prouvent que l’emploi informel réagit négativement aux importations dans le secteur primaire, surtout des pays ayant une forte tradition agricole, et positivement ailleurs. En ce qui concerne les exportations, l’influence peut être positive (cas des secteurs primaires camerounais et congolais) ou négative (cas des secteurs industriels camerounais, congolais et gabonais). L’accroissement des exportations est généralement plus favorable à l’emploi formel, même lorsque les industries sont soumises à une forte concurrence étrangère.

5. CONCLUSION

Dans ce document, nous nous sommes intéressés au lien entre le commerce international et l’emploi informel dans les pays membres de la zone CEMAC. Quoique très hétérogènes du point de vue des produits qu’ils achètent (ou vendent), ces pays se caractérisent par des situations économiques et com-merciales comparables, en ce sens qu’ils sont spécialisés dans la production de biens primaires. S’il existe un lien entre les échanges et l’emploi, il passe

ments et dynamique de convergence du taux de change réel en zone CFA, Thèse de doctorat, Université de Paris 1, 200 p.25 Voir le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi au Cameroun, 2010.

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nécessairement par l’emploi formel, qui d’après la théorie économique, se trouve au centre des débats. Comme indiqué dans l’introduction de notre étude, l’idéal serait de le promouvoir en réorientant le système productif de ces pays vers la production de biens exportables.

Les analyses actuelles de l’impact du commerce international sur l’emploi restent fortement tributaires de celles des années 1980 et 1990, voire anté-rieures. Les résultats auxquels on parvient dépendent de la période retenue pour l’analyse, des pays sur lesquels elle porte, et de la méthode d’estimation. Sur la base de nos résultats, quelques faits notables apparaissent.

Premièrement, l’impact à court terme du commerce international sur le marché du travail des pays de la CEMAC est faible. Ce constat s’explique certainement par la situation particulière de ces économies, dont le système de production des biens manufacturés n’est guère performant tandis que le marché du travail est le plus souvent informel.

Deuxièmement, dans le secteur compétitif des importations, dont la préé-minence n’est qu’une manifestation de la fragilité des économies, les évolu-tions récentes révèlent une mutation des emplois créés en faveur du secteur informel, qui peut être amplifiée en cas de choc négatif.

La vulnérabilité persistante qui caractérise le marché de l’emploi informel empêche les économies de la CEMAC de profiter pleinement des effets bé-néfiques du commerce international. En effet, les problèmes liés à l’existence d’une économie informelle entravent la participation à ce commerce en limitant la diversification des exportations, et affaiblissent ainsi la capacité de résistance aux chocs induits par la libéralisation des échanges. L’adoption d’une stratégie optimale de plus grande ouverture commerciale – d’abord au sein de la sous-région, puis avec le reste du monde – afin d’améliorer la situation tant extérieure qu’intérieure des pays membres de la zone, est susceptible de favoriser la création d’emplois dans le secteur formel en mo-dernisant la dynamique informelle.

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Journal statistique africain, numéro 13, novembre 201180

Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

The African Statistical Journal, Volume 13, November 2011 81

2. Commerce international et emploi informel en zone CEMAC

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Journal statistique africain, numéro 13, novembre 201180

Mathurin Tchakounte Njoda et Alain Remy Zolo Eyea

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